Le Monde
Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.
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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur
Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.
Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque
Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.
Une nature au sommet
À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.
www.explorenicecotedazur.com
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Le Monde
Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.
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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence
Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !
Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.
Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.
Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.
D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée
Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.
Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !
Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences
Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.
www.tourismeprovencemediterranee.com
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Avignon, 1 001 expériences à partager
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Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.
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Un bouillon de culture à Avignon
Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.
Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.
Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?
Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.
Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.
La robinsonnade aux portes de la cité !
L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.
www.avignon-tourisme.com
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Le Monde
Disparition d’une étudiante japonaise à Besançon : accusé de meurtre, son ex-petit ami nie les faits
Le Chilien Nicolas Zepeda est accusé d’avoir tué, en décembre 2016, Narumi Kurosaki, une jeune Japonaise étudiant à Besançon, et fait disparaître son corps.
D’abord, il y a ce jeune homme cravaté, qui plie soigneusement sa veste de costume marine avant de la poser sur le banc, décline son identité, ses diplômes de management et sa profession de « fondateur et administrateur d’une petite entreprise » d’un ton affable avant de remercier « Señor Presidente » de l’attention qu’il veut bien lui accorder. Ensuite, il y a ces rangées d’interprètes qui se relaient au micro pour traduire simultanément l’espagnol en français ou en japonais, tandis qu’à l’extérieur s’affairent les envoyés spéciaux des chaînes de télévision nippones et chiliennes.
Et sous ces allures de congrès international, mardi 29 mars, il y a la cour et les jurés du Doubs, réunis au palais de justice de Besançon, pour juger Nicolas Zepeda, accusé d’avoir assassiné Narumi Kurosaki, la nuit du 4 au 5 décembre 2016, chambre 106, résidence universitaire Colette, bâtiment Rousseau. Elle était arrivée en France quatre mois plus tôt dans le cadre d’un échange entre son université japonaise de Tsukuba et celle de Besançon, pour suivre un cursus de licence en économie. Narumi Kurosaki était née à Tokyo, elle avait 21 ans, son corps n’a jamais été retrouvé.
L’accusé plaide l’acquittement
Il a fallu plus de trois ans aux autorités françaises pour obtenir l’extradition de ce ressortissant chilien qui se rendait en Porsche Cayenne au tribunal de Santiago et qui faisait valoir son droit au silence devant le juge d’instruction et le procureur français venus l’interroger. Mais enfin il est là, dans le box, face à la mère et à la sœur de Narumi Kurosaki, assises au banc des parties civiles et face à une cour d’assises qui, pendant deux semaines, va devoir jongler avec les décalages horaires pour entendre les témoins « aux deux antipodes du continent », comme l’a relevé le président, Matthieu Husson.
Il est là et il a chargé ses deux avocates, Mes Jacqueline Laffont et Julie Benedetti, de plaider son acquittement. Ses parents sont venus eux aussi soutenir farouchement l’innocence de leur fils, si gentil, si attentionné, si brillant, « élevé dans les valeurs chrétiennes ». Ils prient, disent-ils, pour que revienne celle qu’ils continuent d’appeler « la portée disparue ». Ses deux sœurs cadettes, restées au Chili, ont chacune écrit une longue lettre à la cour, dans lesquelles elles expriment le vœu de pouvoir bientôt de nouveau serrer leur frère dans leurs bras. Même la femme de ménage de la famille a rédigé une attestation pour dire combien ce jeune homme est attachant et respectueux.
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Le Monde
Bruce Willis met fin à sa carrière en raison de problèmes de santé
L’acteur de films d’action souffre d’aphasie, selon sa famille.
Le célèbre acteur de films d’action Bruce Willis met fin à sa carrière. « Notre cher Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d’aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui », écrit sa femme Emma Heming Willis sur Instagram, cosignant son message avec l’ex-femme de l’acteur, Demi Moore, et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.
D’après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l’aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. « Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite », expliquent-ils.
Bruce Willis, 67 ans, s’était d’abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série Clair de lune aux côtés de Cybill Shepherd, mais c’est avec Piège de cristal, titre français de Die Hard 1, qu’il avait connu un succès planétaire en 1988. La saga avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l’une des références du genre. Classé en haut de la A-List des acteurs américains, son salaire avait fini par atteindre 20 ou 25 millions de dollars par film au début des années 2000. Depuis une dizaine d’années, cependant, la carrière de l’acteur n’était plus aussi florissante et il enchaînait principalement des films d’action à petit budget sortant directement en vidéo, sans passer par les salles de cinéma.
Bruce Willis est un "clone" qui ne fait plus recette Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
FranceAlgérieGuerre d'Algérie France24 - Monde
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
Publié le : 30/03/2022 - 22:07
Christophe BOISBOUVIER
Roselyne FEBVRE
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé mercredi un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis le Quai d'Orsay, à Paris. Après les annonces faites la veille par le Kremlin, selon lesquelles Moscou réduirait radicalement son activité militaire autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine, le ministre, prudent, ne lit que du "déclaratif". Et aucun acte sur le terrain, notamment pas à Marioupol, dont il qualifie le siège par l'armée russe d'"effroyable".
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, répond aux questions de Roselyne Febvre de France 24 et Christophe Boisbouvier de RFI, dans le cadre d'un entretien exclusif, depuis le Quai d'Orsay, dans la capitale française, Paris.
La veille, mardi 29, l'état-major russe avait promis de "réduire radicalement" ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv. Des déclarations qui suscitent de relatifs espoirs diplomatiques, d'autant qu'une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens en Turquie donnait lieu mercredi à des discussions substantielles entre Kiev et Moscou.
"Mais je ne vois là que des déclarations, et pas d'actes", tranche d'emblée le chef de la diplomatie française, rappelant que des négociations se sont tenues depuis trois semaines, sans avancées concrètes sur le terrain.
Jean-Yves Le Drian alerte sur une situation "effroyable" dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, actuellement sous le feu russe, et où "200 000 personnes sont prises en otage".
"Ce qui se passe à Marioupol est effroyable et ce qui va s’y passer est la responsabilité de la Russie", ajoute le ministre, pour qui un cessez-le-feu est le prérequis indispensable à toute négociation diplomatique crédible. Il étaye son propos d'une image : "On ne négocie pas avec un revolver sur la tempe".
Un accord "imminent" sur le nucléaire iranien
Le chef de la diplomatie française s'est exprimé sur les autres dossiers diplomatiques nationaux et internationaux, parmi lesquels les négociations sur le programme nucléaire iranien qui se déroulent à Vienne. Il affirme que toutes les parties, Iran inclus, sont "d'accord sur le contenu, et que "la signature d'un accord est imminente".
"Il serait une très bonne chose que l'on n'ajoute pas une crise de prolifération nucléaire à la guerre qui se déroule en Ukraine", se réjouit prudemment Jean-Yves Le Drian sur France 24 et RFI.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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À Alger, Le Drian appelle à "une relation apaisée" entre la France et l'Algérie
Décryptage
Guerre en Ukraine : la France a vendu des équipements militaires à la Russie jusqu’en 2020
Guerre en Ukraine : Zelensky demande l'aide de la France dans cette "guerre contre la liberté"
Le Monde
Au procès du 13-Novembre, silence et confidences de Salah Abdeslam
Après avoir refusé de répondre aux questions, l’accusé a finalement eu un dialogue inespéré avec une avocate de parties civiles. Il lui a notamment expliqué avoir renoncé à se faire exploser le soir des attentats.
On a longtemps craint qu’il ne parlerait pas. Salah Abdeslam a finalement beaucoup parlé, depuis le début du procès du 13-Novembre. Aussi pensait-on qu’il s’expliquerait, mercredi 30 mars, pour le moment le plus attendu depuis l’ouverture des débats : son interrogatoire sur la nuit des attentats. Il a choisi ce jour pour faire valoir son droit au silence. On pensait alors la journée perdue et les maigres espoirs de comprendre envolés. Mais après deux heures de questions sans réponses, un petit miracle a eu lieu : l’accusé a accepté de répondre à une avocate de parties civiles, qui a su trouver les mots pour accueillir les siens.
Au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam irrite, le public applaudit, l’audience est suspendueCette journée d’audience déroutante a été à l’image de Salah Abdeslam, aussi versatile dans le rôle de l’accusé qu’il semble l’avoir été dans celui du kamikaze : il ne fait pas toujours ce qu’il dit, et ne dit pas toujours ce qu’il a fait. Son ambivalence à ce procès reflète-t-elle l’état d’esprit qui était le sien la nuit des attentats ? Cette question était au cœur de ce troisième interrogatoire sur le fond : le seul membre encore en vie des commandos a-t-il renoncé à se faire exploser au dernier moment ou y a-t-il été contraint par une avarie technique ?
On attendait ses explications quand, à l’ouverture de l’audience, l’accusé a ôté son masque et brisé tout espoir : « Bonjour monsieur le président, aujourd’hui je souhaite faire usage de mon droit au silence… » Le président, Jean-Louis Périès, peine à masquer sa déception : « Ah. C’est votre droit, mais c’était pas du tout prévu. Jusqu’à présent, vous avez répondu à beaucoup de questions. Mais là, on comprend mal. Je me permets d’insister.
– Moi aussi, monsieur le président, j’insiste. Mon silence est un droit, je n’ai pas à me justifier. »
« C’est vraiment de la lâcheté à l’état brut »
Le président déroule son interrogatoire à blanc : les questions de la cour se succèdent et se heurtent au mutisme de l’accusé. Quand vient le tour du Parquet national antiterroriste, un des trois représentants de l’accusation, Nicolas Le Bris, exprime une colère froide : « Salah Abdeslam avait promis de donner des explications et il ne le fait pas. Il se prend pour une vedette, fait du teasing et garde le silence, se plaisant à voir les réactions qu’il suscite… On a la confirmation, monsieur Abdeslam, que la lâcheté est bien la marque des terroristes. Il n’y a pas une once de courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut… »
Au procès du 13-Novembre, les deux visages de Salah AbdeslamVoilà près de deux heures que le dialogue de sourds a commencé quand une avocate de parties civiles prend la parole. Me Claire Josserand-Schmidt était parvenue, lors de précédents interrogatoires, à nouer un dialogue subtile et sensible avec Salah Abdeslam, qui semble lui en être reconnaissant. D’une voix bienveillante, elle lui rappelle qu’il lui avait promis de répondre à certaines de ses questions, quand le temps serait venu :
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L'Humanité
Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Figaro
La symétrie attire les mouches sexuellement
Tristan VeyLes drosophiles préfèrent nettement les partenaires dont les ailes émettent des sons comparables.
C’est une publication qui pourrait prêter à sourire, mais dont les implications sont pourtant très sérieuses. Une équipe franco-allemande vient en effet de constater que les femelles drosophiles (aussi appelées mouches du vinaigre) étaient d’autant plus attirées sexuellement par le chant nuptial d’un mâle que celui-ci était «symétrique». Le dispositif expérimental astucieux qui a permis de le démontrer sans ambiguïté a fait l’objet la semaine dernière d’une publication dans les très réputés Comptes rendus de l’Académie nationale des sciences américaine (PNAS).
Avant de rentrer un peu plus dans les détails de l’expérience, rappelons quelques fondamentaux de biologie: la drosophile est un modèle animal très commun qui présente l’avantage d’avoir un cycle de reproduction très court, de dix jours environ (pour une durée de vie d’un mois). Il est donc très utilisé par les évolutionnistes pour montrer l’apparition ou la disparition de certains caractères au fil des générations, en réponse à un changement de leur environnement par exemple.
Une parade sophistiquée
Vous avez peut-être aussi découvert en lisant ces premières lignes que les drosophiles ont un «chant nuptial». Si vous êtes en train de vous imaginer une mouche qui pousse la chansonnette, la réalité est un peu différente. En fait de «chant», il s’agit d’une parade sophistiquée faisant appel à la vibration des ailes du mâle. «Les mâles poursuivent la femelle en donnant un petit coup d’aile à gauche, zip, puis un petit coup d’aile à droite, zip», raconte Étienne Danchin, directeur de recherche CNRS émérite à Toulouse. «C’est comme ça que les mouches draguent. Je l’observe très souvent dans mon figuier en été.»
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Ce que Roshan Vijendravarma, chercheur du CNRS à l’Institut Curie, vient de montrer c’est que les femelles préfèrent lorsque les bruits produits par chacune des deux ailes du mâle se ressemblent, ce qui est le cas lorsque les ailes sont symétriques. «La première difficulté a été de produire des mouches dont les ailes présentent un défaut de symétrie, ce qui est assez rare en temps normal», raconte Pierre Leopold, responsable de l’équipe génétique et physiologie de la croissance qui a encadré ces travaux à l’Institut Curie. Les chercheurs ont appliqué une technique «brutale» (ils ont légèrement tronqué une des deux ailes), une technique «génétique» (en désactivant un gène clé impliqué dans le contrôle de la symétrie) et une technique «environnementale».
Cette dernière est la plus innovante. Roshan Vijendravarma a eu l’idée d’utiliser une machine mise à disposition par l’Agence spatiale européenne faisant tourner les embryons et les larves de manière aléatoire, simulant une gravité fluctuante. «La gravité est un paramètre très stable d’ordinaire et les organismes terrestres n’ont pas développé de mécanisme pour corriger l’effet de telles instabilités sur le développement, comme c’est le cas pour la température ou des apports nutritionnels fluctuants», précise Pierre Leopold. Les mouches élevées de cette façon présentaient une asymétrie plus importante de la taille de leurs ailes, du fait de l’accumulation de petites erreurs lors du développement.
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Les chercheurs ont ensuite présenté chaque femelle à deux mouches mâles: l’une provenant d’un groupe asymétrique, et l’autre provenant d’un groupe contrôle. Les mâles choisis par les femelles ont ensuite été rassemblés dans un groupe de «gagnants», et ceux qui ont été rejetés dans un groupe de «perdants». Les chercheurs ont alors mesuré les ailes des mouches dans chacun des deux groupes et ont constaté que les ailes des «losers» présentaient statistiquement plus d’asymétrie que celles des «winners», démontrant que les femelles préfèrent les mâles aux ailes plus symétriques.
Une forme de «beauté» sonore
«Ce goût pour la symétrie est étudié depuis longtemps, mais n’est pas facile à mettre en évidence», analyse Étienne Danchin. «Chez l’homme, des expériences de psychologie comportementale ont par exemple montré que des portraits symétrisés étaient jugés plus beaux par les participants. Sur le plan évolutif, la symétrie serait un indicateur de bon développement et donc un indice indirect de fertilité.» En ce qui concerne nos drosophiles, ce n’est toutefois pas la vue, mais bien l’ouïe qui est utilisée: les mouches continuaient de choisir les individus symétriques dans l’obscurité. Les mouches seraient donc sensibles à une forme de «beauté» sonore en quelque sorte.
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Plus étonnant encore, cette faculté peut se perdre au fil des générations. «Roshan Vijendravarma a ensuite forcé des femelles drosophiles à se reproduire de façon monogame sur 70 générations (sans qu’elles puissent choisir leur partenaire)», explique Pierre Leopold. «Il a alors remarqué que ces femelles monogames avaient perdu la préférence pour les mâles symétriques.» En d’autres termes, le goût pour la symétrie n’est pas inné et doit présenter un certain «coût évolutif», puisqu’il disparaît naturellement quand il devient inutile. On ne peut que se perdre en conjectures philosophiques sur ce que cela implique, pour l’homme et les autres animaux, sur la notion de beauté, de choix ou de symétrie au regard de l’évolution.
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PSYCHOLOGIE - À force d’y être exposés à longueur de films ou de jeux vidéo, le cerveau s’«habitue» à la violence… et en deviendrait de plus en plus friand.
Crises d’angoisse: comment apprendre à les maîtriser
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Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés
Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.
Le Monde
« Pression des Etats-Unis »
Chronique. Le doux commerce est supposé rapprocher les peuples. L’Allemagne a même fait de ce postulat un pilier de sa politique étrangère. Pourtant la Chine démontre l’inverse. Jamais l’empire du Milieu n’a autant commercé avec l’Occident et notamment avec l’Europe. Pourtant, jamais elle n’en a paru aussi éloignée. Sur fond de guerre en Ukraine, le sommet Chine-Union européenne (UE) qui se tient le 1er avril devrait en apporter la confirmation.
Pour l’Occident, Vladimir Poutine est le seul responsable de la guerre en Ukraine puisqu’il a envahi un Etat indépendant qui ne menaçait aucunement la Russie. Pour la Chine, ce sont les Etats-Unis qui sont à l’origine du conflit. Non seulement ils n’ont pas sabordé l’OTAN, qui n’avait plus de raison d’être après la dissolution du pacte de Varsovie, mais ils ont élargi celle-ci en permettant aux pays limitrophes de la Russie d’y adhérer.
Comment Vladimir Poutine a ressuscité l’OTANA l’Ouest, les peuples ont le droit de choisir leur destin. L’Ukraine a donc le droit de souhaiter adhérer à l’Union européenne voire à l’OTAN, quelles que soient les réponses apportées à cette demande. Pour la Chine, les Ukrainiens sont manipulés par les Etats-Unis. Ils ne comptent pas et n’ont même pas à participer à un éventuel dialogue sur la « sécurité en Europe » que la Chine appelle de ses vœux et qui devrait réunir, « sur un pied d’égalité », les Etats-Unis, l’OTAN et la Russie. Quid de la participation de l’UE à une réflexion sur son destin ? Si l’on se fie aux communiqués officiels, Xi Jinping la mentionne lorsqu’il envisage l’avenir avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz mais pas lorsqu’il téléphone à Joe Biden. Vue de Pékin, la question est secondaire.
Ce relatif désintérêt pour l’UE explique sans doute les erreurs de jugement de la Chine. En 2021, celle-ci n’avait apparemment pas réalisé qu’en sanctionnant des élus au Parlement européen, elle tuait dans l’œuf toute ratification de l’accord sur les investissements conclu fin décembre 2020 auquel elle tient tant. Les Chinois expliquaient alors que la motion du Parlement européen visant à geler ce projet d’accord avait été adoptée « probablement sous la pression des Etats-Unis » et que l’Union européenne devrait « ratifier l’accord au premier semestre 2022, lorsque la France prendra la présidence tournante du Conseil de l’UE ». Manifestement, les Chinois n’ont pas intégré toutes les subtilités de l’équilibre des pouvoirs au sein des institutions de l’Union européenne.
« Pékin et Moscou se rejoignent sur un ressentiment viscéral envers les Etats-Unis et l’“Occident” »Plus généralement, pour les Européens, la guerre en Ukraine est en train de provoquer le réveil de l’UE. Celle-ci devrait en sortir renforcée. Pour la Chine, l’Union européenne sortira affaiblie de cette « crise ukrainienne » en raison des sanctions qui vont peser sur sa croissance et de sa dépendance accrue à l’égard de Washington en matière de sécurité. Selon Pékin, c’est d’ailleurs parce que les Etats-Unis font le même raisonnement qu’ils ont « accroché une clochette au tigre » russe en élargissant l’OTAN.
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Le Figaro
Affaire Colonna: les députés s'interrogent sur la préméditation de l'attaque d'Elong Abé
Paule GonzalèsDevant l'Assemblée, les directeurs de la prison d'Arles ont assuré que rien ne laissait présager du passage à l'acte.
La mort d'Yvan Colonna, violemment agressé par le terroriste islamiste Franck Elong Abé le 2 mars dernier, aurait-elle pu être évitée ? La question était au cœur de l'audition, par les députés de la commission des lois, des deux dirigeants de la maison centrale d'Arles, Corinne Puglierini et Marc Ollier.
« Nous ne comprenons pas pourquoi Franck Elong Abé n'a pas pu faire l'objet d'une évaluation de sa dangerosité islamiste à cause des troubles de son comportement, et pourquoi cela ne l'a pas empêché de bénéficier d'une place d'auxiliaire sportif avec une liberté de mouvement dans la détention, a insisté Yaël Braun-Pivet, la présidente de la commission des lois, en résumant les questions pressantes de ses collègues parlementaires. C'est contre-intuitif, et nous sommes d'autant plus surpris qu'il nous a toujours été dit, à nous parlementaires, que tous les détenus terroristes, sans exception, seraient systématiquement évalués par ce dispositif développé par l'administration pénitentiaire. »
Le plus connu des détenus
Durant deux heures, Corinne Puglierini a tenu sa position face au feu roulant des questions des députés. Elle a répété que Franck Elong Abé avait eu, jusqu'au jour de l'agression, un comportement « qui ne révélait pas d'attitudes problématiques envers le personnel et les autres détenus ».
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« Les rapports évoquent sa patience, son écoute et l'absence de tout signe d'énervement durant son passage à l'isolement, puis en quartier d'intégration, a-t-elle affirmé. Au fil du temps, nous avons revu à la baisse son régime de détention. Nous n'avions aucun élément nous permettant de penser qu'il allait commettre un acte en détention, et le but était de préparer la sortie. » Et de conclure : « Il n'y avait aucun reproche à lui faire, et il donnait satisfaction comme auxiliaire sportif ». L'ex-directrice de la maison d'Arles a soigneusement éludé certaines conclusions des commissions pluridisciplinaires uniques, qui se sont réunies une petite dizaine de fois depuis l'arrivée du détenu islamiste à Arles, en octobre 2019.
Certes Corinne Puglierini a reconnu que l'homme était « ancré dans ses idées », mais elle a assuré que celui-ci était « dans une logique de charme » et que « rien ne laissait prévoir un passage à l'acte ». Par ailleurs, la directrice a assuré ne pas se rappeler que Franck Elong Abé se soit dernièrement laissé pousser la barbe. « Une bonne barbe, on ne peut pas le nier », a murmuré de son côté Marc Ollier, le nouveau directeur, qui a pris ses fonctions la veille du drame. Celui-ci s'est attaché à faire le point sur les défaillances des protocoles en vigueur dans la prison. Et notamment sur le système vidéo, dont l'exploitation en direct des 280 caméras n'est pas réaliste, selon lui, ou encore sur la surveillance des détenus.
À lire aussiLe sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna
L'idée de la préméditation et de la dissimulation du détenu a ensuite surgi au cours de l'audition, tout comme les failles du renseignement pénitentiaire, relevées par le député François Pupponi. Celui-ci s'est étonné qu'« un détenu aussi sanguinaire ne soit pas surveillé différemment ». De son côté, Michel Castellani, député corse, a fait le tour de neuf années d'incidents violents durant ses précédentes détentions : feu de cellule, tapage, automutilation, agression d'infirmière et prise d'otage… « Pensez-vous qu'Yvan Colonna ait pu blasphémer? », a ensuite interrogé le député. « Non, je n'y crois pas, a répondu Marc Ollier. J'ai le sentiment que Franck Elong Abé voulait faire quelque chose pour être connu. Il ne l'aurait pas été en agressant un surveillant ou le directeur. Pas plus de trois jours. Alors il s'en est pris au plus connu des détenus : Yvan Colonna. »
Le nouveau directeur de la prison est également revenu sur l'agression, « froide » et « sans émotion » du nationaliste corse, alors que ce dernier, coincé au sol entre deux machines, ne pouvait se défendre. « Je n'ai pas d'autres mots : c'est dégueulasse », a-t-il lâché, avant d'éclater en sanglots devant la représentation nationale, émue et sidérée.
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Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Le calcul de cette date, qui dépend du cycle lunaire, permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»
DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.
Le sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna
EXCLUSIF - En prison, Franck Elong Abé, islamiste radical et déséquilibré, entretenait «de bonnes relations» avec sa victime.
Le Monde
Avec l’électrique, plus de convives pour un gâteau plus petit
D’une guerre à l’autre, d’un printemps à l’autre. Alors que le ciel de mars 2022 est obscurci en Europe par les bombes pleuvant sur l’Ukraine, le 30 avril 1975 s’achevait le plus long conflit mondial de l’après-guerre, celui de la guerre du Vietnam. A 7 h 53, le dernier hélicoptère américain décollait péniblement du toit de l’ambassade américaine de Saïgon. Quarante-sept ans après, le 29 mars 2022, le premier et tout jeune constructeur automobile vietnamien, VinFast, a annoncé un investissement de près de 2 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) dans la construction d’une usine automobile en Caroline du Nord, aux Etats-Unis.
Automobile : VinFast, une marque vietnamienne à l’assaut du haut de gammeElle est prévue pour démarrer en 2024 et produire, si tout va bien, 150 000 voitures électriques par an. L’ancien ennemi communiste entrera alors dans le club très fermé des producteurs automobiles américains. Ironie de l’histoire, cette aventure asiatique commence justement en Ukraine. Diplômé en géologie de l’université de Moscou, le jeune boursier Pham Nhat Vuong, originaire d’Hanoï, s’installe au début des années 1990 en famille à Kharkiv et ouvre un restaurant. Manifestement doué pour les affaires, le jeune ingénieur se lance en 1993 dans la fabrication de nouilles instantanées et devient leader du secteur en Ukraine.
En 2009, il revend sa juteuse affaire à Nestlé pour 150 millions de dollars et retourne fortune faite au Vietnam. Il y crée la société VinGroup, qui se déploie dans l’immobilier, la santé, l’éducation, la distribution, le tourisme. En 2018, il lance le premier constructeur automobile vietnamien, VinFast. Il utilise des bases et des moteurs de BMW. Il aurait vendu 35 000 véhicules en 2021 et rêve de grimper à plus de 700 000 exemplaires d’ici à cinq ans. Pour cela, il a choisi son créneau, celui du haut de gamme, avec des gros SUV qui seront tous électriques d’ici à la fin 2022.
Après l’implantation aux Etats-Unis, une autre pourrait venir en Europe, par exemple en Allemagne. La fortune sourit aux audacieux. Et celle amassée par Pham Nhat Vuong, estimée par le magazine Forbes à 9 milliards de dollars (il est l’homme le plus riche du Vietnam), lui permet de prendre des risques. Car il n’est pas tout seul à partir à la conquête de la citadelle automobile. Des milliers d’aventuriers sont sur les rangs, dont plusieurs centaines rien qu’en Chine.
Inspirés par l’exemple de l’américain Tesla, ils comptent tous évidemment sur la rupture technologique du passage à l’électrique pour percer dans cette industrie si sophistiquée. Il n’est pas sûr qu’il y ait beaucoup d’élus à l’arrivée. Car le basculement accéléré vers cette technologie va avoir pour première conséquence de renchérir les produits et donc de réduire le marché. Pour encore de nombreuses années, le prix des batteries rendra plus chère la voiture électrique par rapport à son équivalent thermique.
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L'Humanité
En Israël, le spectre de l’« État islamique » ressurgit
ActuProche-Orient Pour éteindre les critiques sur les failles des services de renseignement après les trois attaques djihadistes perpétrées sur le sol israélien, Tel-Aviv mène des opérations musclées. Certains craignent un embrasement à la veille du ramadan.
Lina SankariFrappé à trois reprises en une semaine, Israël est en état de sidération. Aucune alerte n’aurait été lancée par les services de renseignement, selon les informations du quotidien national Haaretz publiées après l’attaque de mardi à Bnei Brak, une ville ultraorthodoxe de la banlieue de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a ouvert le feu sur des passants depuis une voiture avant d’être abattu par la police. Des médias locaux assurent qu’il s’agit d’un Palestinien ayant passé quatre ans dans les geôles israéliennes et originaire de Yaabad, en Cisjordanie occupée. « Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…). Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière », a martelé le premier ministre israélien, Naftali Bennett, en référence aux deux précédentes attaques des 22 et 27 mars.
Dans une vidéo, les assaillants ont prêté allégeance à Abou Al Hassan Al Hachimi Al Qourachi, le nouveau calife de l’« État islamique ». De précédents attentats perpétrés au nom du groupe djihadiste avaient été menés en territoire israélien en 2017. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas, quand ses rivaux islamistes du Hamas ont, eux, salué une opération vue comme « une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints ». Dans un premier temps, le mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza avait estimé que l’attentat de dimanche constituait une riposte au sommet inédit du Néguev qui actait la normalisation des relations entre Israël, l’Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en présence des États-Unis.
La crainte d’une escalade
Pour éteindre le feu des critiques sur les failles des services israéliens et l’action du gouvernement, la police a dit se placer en alerte « contre-terrorisme » et l’armée a annoncé déployer des renforts en Cisjordanie. Mercredi, les militaires multipliaient les arrestations dans le cercle familial de l’auteur de l’attentat de Bnei Brak. Dans ce contexte, d’aucuns redoutent un mois de ramadan, qui doit débuter en fin de semaine, particulièrement tendu. Le souvenir de l’embrasement de 2021 et de la guerre de onze jours entre le Hamas et Tel-Aviv faisant suite aux provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, sous administration de la Jordanie, est prégnant. À l’époque, contre l’avis des cercles sécuritaires, les forces de police avaient forcé l’entrée de la mosquée al-Aqsa, symbole politique et religieux. Le député suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir avait également choisi la fête sainte pour défier les Palestiniens alors que des familles étaient sommées de quitter leur logement au profit de colons dans le quartier de Cheikh Jarrah.
Pour parer à ce scénario, le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu, mardi à Amman, avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et mercredi avec le président Isaac Herzog. Le souverain a appelé « à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l’esplanade des Mosquées et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade ». Mais l’émotion suscitée par la menace djihadiste en Israël annonce d’ores et déjà une présence musclée.
israëlétat islamique EIramadan Le Monde
Droit à l’autodétermination
Editorial du « Monde ». Trois attaques terroristes endeuillent à nouveau Israël. En quelques jours seulement, deux Arabes israéliens se revendiquant de la nébuleuse djihadiste Etat islamique, puis un Palestinien de Cisjordanie, ont tué onze personnes, dont une majorité de civils. Ces attaques, qui ne peuvent qu’être condamnées, constituent, à la veille du mois du ramadan et de la Pâque juive, souvent sources de tensions, un inquiétant rappel, un an après la crise du printemps 2021. Cette dernière avait vu des émeutiers juifs et arabes israéliens s’affronter dans plusieurs villes pour la première fois depuis des décennies, après des tensions à Jérusalem. Onze jours de combats entre l’armée israélienne et le Hamas palestinien de Gaza s’étaient ensuivis.
Le retour des attentats dans les villes israéliennesCes accès de violence relativisent la rencontre pourtant historique organisée dans le Néguev, sur le sol israélien, le 28 mars. Elle a rassemblé quatre responsables arabes avec les chefs de la diplomatie de l’Etat hébreu et des Etats-Unis et devait souligner les progrès enregistrés par la nouvelle phase de la normalisation régionale avec Israël engagée par les accords Abraham, conclus en 2020.
Antony Blinken en Israël pour un sommet « historique »Il s’agit de l’un des rares legs que l’administration de Joe Biden a conservés de celle de son prédécesseur, Donald Trump. Cette normalisation n’est certes que très partielle, puisqu’elle reste limitée aux Emirats arabes unis, au Maroc et à Bahreïn, mais la rencontre du Néguev en constitue un nouveau jalon.
La menace périphérique constituée par les ambitions de l’Iran n’a pas été pour rien dans ce rapprochement. Elle a été une nouvelle fois à l’ordre du jour, les participants arabes souhaitant que les Etats-Unis restent engagés dans la région en dépit de velléités d’éloignement auxquelles les nombreux échecs qu’ils y ont essuyés n’ont pas peu contribué.
Israël a d’autres priorités à faire valoir à Washington, puisqu’il désapprouve préventivement sa volonté de ressusciter l’accord international sur le nucléaire iranien, déchiré par l’ex-président républicain en 2018. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, a lui aussi ses préoccupations, en l’occurrence, la relative indifférence de certains pays présents dans le Néguev, à commencer par les Emirats arabes unis, face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le Maroc et Israël concrétisent leur normalisation diplomatiqueCes divergences de vues ne peuvent surprendre et l’objet de rencontres comme celle du 28 mars est précisément de permettre de les mettre sur la table. On ne peut en revanche que déplorer, dans ces circonstances, que cette normalisation en cours puisse continuer d’ignorer le dossier palestinien, réduit à quelques formules devenues creuses.
Il est difficile de rendre hommage à l’un des pères d’Israël, David Ben Gourion, en se rendant dans le Néguev à Sde Boker, sa dernière retraite, en faisant en sorte d’oblitérer une partie fondamentale de son héritage. « Lorsque nous avons été confrontés au choix entre la terre entière d’Israël sans Etat juif ou un Etat juif sans la terre entière d’Israël, nous avons choisi un Etat juif sans la terre entière d’Israël », avait-il déclaré en 1949 dans une formule qui a conservé, hélas, toute son actualité.
Israël-Palestine : changer de paradigmeLes Israéliens ne sont pas les uniques responsables. Outre une direction palestinienne impotente, la génération actuelle des dirigeants du Golfe, l’Emirati Mohammed Ben Zayed et le Saoudien Mohammed Ben Salman, est en effet la première à ne pas proposer de plan de paix régional qui prenne en compte le droit des Palestiniens à l’autodétermination. Des décennies de négation d’Israël ne peuvent pourtant être soldées au prix d’une autre négation, surtout lorsque couve un brasier mal éteint.
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El País (ESP)
La mejor croqueta de España se come en Madrid
MADRID FUSIÓNMiguel Carretero, del restaurante Santerra, gana la octava edición del concurso de Madrid Fusión, feria gastronómica que también ha distinguido a Pedro Aguilera, del Mesón Sabor Andaluz, como cocinero revelación
Tras las ponencias en Madrid Fusión de reconocidos cocineros del ámbito nacional, como Dabiz Muñoz y Rodrigo de la Calle, e internacional, como Gastón Acurio (Astrid & Gastón) o René Redzepi, chef del Noma —actualmente considerado el mejor restaurante del mundo—, la tercera y última jornada del congreso gastronómico ha tenido dos nombres propios. El de Miguel Carretero, del restaurante Santerra, en el madrileño barrio de Salamanca, como artífice de la mejor croqueta de España, y el de Pedro Aguilera, nombrado cocinero revelación.
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Con motivo del 20º aniversario de Madrid Fusión, celebrado en el recinto ferial de Ifema desde el lunes bajo el lema Más allá del producto, el concurso en busca de la mejor croqueta de jamón ibérico de España este año ha sido más especial que nunca. Han competido seis de los siete ganadores del certamen celebrado hasta la fecha. Tras la cata a ciegas de un jurado compuesto por cocineros, periodistas gastronómicos y especialistas en alimentación y en la que se han valorado el sabor, la integración de sus ingredientes, el punto de sal, su textura y aspecto, Miguel Carretero, triunfador del concurso celebrado en 2018, se ha alzado de nuevo con la victoria. "Una croqueta con una textura de bechamel perfecta, con el interior muy cremoso, delicada en el rebozado, que se come en dos mordiscos y con una proporción perfecta de jamón", la ha descrito el jurado.
"Nosotros hemos mejorado la croqueta con la que ganamos hace cuatro años", ha reconocido Carretero. La croqueta elegida "Campeona de campeones" está hecha con leche de vaca, jamón y está rebozada con panko (una especie de pan rallado japonés). “El secreto es la selección de buenos productos, controlar mucho la bechamel y tratarla muy bien técnicamente”, ha explicado Carretero, quien asegura que “jamás” la quitará de la carta de su restaurante madrileño.
La croqueta está disponible en la Barra de Santerra desde su apertura en 2017, así como en la carta del restaurante gastronómico situado en la planta baja del espacio de la calle General Pardiñas, también en Santerra Neotaberna —espacio que dirige Miguel Carretero— y en el delivery del grupo.
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Además, se ha entregado el premio Croqueta de Oro al cocinero Iván Cerdeño, que también participaba en el concurso y ostenta dos estrellas Michelin en su restaurante del Cigarral del Ángel, en Toledo, “en reconocimiento a las sucesivas veces que su receta original ha llevado al triunfo a algunos de sus discípulos finalistas en años anteriores”. “La croqueta es un bocado que representa tradición y hogar, yo aprendí a hacerla con mi madre, mis tías y mis abuelas", ha dicho a Efe Cerdeño, para quien esta delicia debe tener "mucho gusto a jamón", que él lo infusiona en leche.
En Madrid se puede probar también otro bocado premiado en Madrid Fusión, y del mismo grupo gastronómico. En la ciudad espera el mejor bocadillo de España, Ventresca madurada. Un bocado ideado por Máximo Benagues, de la Neotaberna Santerra en la madrileña calle Ponzano. Su suculenta composición: ventresca de atún rojo madurada en grasa de entrecot y emparedado entre lonchas de pan de cerveza, con tartar de piquillos confitados, ajo, salsa de piparras encurtidas, mostaza antigua, queso cheddar ahumado, canónigos y cerveza.
Aguilera, una joven promesa reconocida
Un jurado, formado por más de 80 expertos en gastronomía, ha galardonado también este miércoles a Pedro Aguilera con el premio Cocinero Revelación 2022 de Madrid Fusión. El chef gaditano, de 33 años, está al frente del restaurante Mesón Sabor Andaluz, en la localidad de Alcalá del Valle, en la sierra de Cádiz. Un mesón rústico en el que se elaboran “platos modernos, sabrosos y bien resueltos”, y en el que “dialoga con la despensa de proximidad, se recrea en el universo vegetal e interpreta la tradición con criterios de alta cocina”, escribía sobre su propuesta gastronómica José Carlos Capel, crítico gastronómico de El Viajero, el pasado mes de diciembre.
Antes de regresar en 2020 al restaurante familiar, Aguilera ejerció durante cuatro años como jefe de cocina junto al prestigioso chef Ricard Camarena en Valencia (con dos estrellas Michelin) y también pasó por los fogones de Almanaque, casa de comidas en Cádiz.
De entre los ocho candidatos, en segunda posición ha quedado Elisabeth Nolla, jefa de cocina de Normal, en Girona. Es el restaurante que Joan, Josep y Jordi Roca abrieron en 2021 para "representar el legado de la cocina matriarcal con toda la cultura que la acompaña". Adrián San Julián ha completado el podio. "En Yume Gastro (Avilés) ha consolidado un estilo moderno fundamentado en su conocimiento de los sabores y recetas tradicionales en el que deja al descubierto una elegancia que sorprende", ha destacado sobre su trabajo el jurado.
Aguilera coge el testigo de Juanjo Sahuquillo y Javier Sanz, al frente de Cañitas Maite en Albacete. Una distinción que se concede desde el año 2003 y que en anteriores ocasiones ha reconocido a chef hoy mundialmente reconocidos, como Dabiz Muñoz, Ricard Camarena o Rodrigo de la Calle. Un premio que “subraya el atrevimiento y la capacidad juvenil que albergan muchos restaurantes recién abiertos y que son una ventana al futuro de la profesión”, según destaca la organización.
Ingredientes: 2,4 litros de leche de vaca doble crema; 250 gr. de mantequilla; 250 gr. de harina floja; 0,3 litros de nata (33% MG); 10 hojas de gelatina; 350 gr. de jamón ibérico Joselito cortado a cuchillo; 1 hueso de jamón ibérico; harina; huevo, y panko.
Elaboración
1. Derretir la mantequilla y añadir la harina en dos tandas, cocinar a fuego bajo hasta que la harina esté completamente cocinada.
2. Infusionar por otro lado los huesos de jamón con la leche.
3. Añadir la leche caliente al roux a chorro y remover continuamente a fuego suave, hasta tener la bechamel lisa. Añadir el jamón picado, remover durante un minuto y poner sal.
4. Aparte, calentar la nata, añadir la gelatina que previamente hemos hidratado y derretido. Colar esta mezcla y añadir la nata a la masa, removiendo hasta bajar su temperatura.
5. Verter en una bandeja y cubrir con papel film para refrigerar durante una noche.
6. Hacer bolas, pasar por harina, huevo y panko.
7. Freír en aceite de oliva suave a 190 grados, dejar reposar y servir.
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Le Monde
« Le recours de la Russie à l’arme chimique aurait des conséquences massives », selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN
Dans un entretien au « Monde », le secrétaire général de l’OTAN s’exprime sur les risques que la guerre en Ukraine fait peser sur l’Alliance atlantique.
Un peu plus d’un mois après le début de la guerre en Ukraine, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, revient sur les risques de ce conflit pour l’Alliance atlantique et la réponse que son organisation doit y apporter.
Le président Volodymyr Zelensky a indiqué récemment que l’Ukraine pourrait renoncer à une adhésion à l’OTAN et qu’elle pourrait devenir neutre. Cela pourrait-il faire partie de la solution politique au conflit avec la Russie à laquelle vous appelez ?
Nous respectons toutes les décisions d’une nation souveraine et indépendante, qu’elle décide de poser sa candidature à l’adhésion ou non. C’est à l’Ukraine de décider, sur son éventuel statut de neutralité aussi. Je note cependant que les propos du président n’évoquaient pas une décision formelle mais une déclaration d’intention.
Plus de 100 000 militaires américains sont désormais positionnés en Europe, dont beaucoup en Pologne, où les troupes de l’OTAN dépassent désormais les 10 000. Cela ne risque-t-il pas d’être considéré par Moscou comme une entorse à l’acte fondateur de 1997, qui encadre le face-à-face OTAN-Russie et limite en principe de tels déploiements à 3 000 soldats ?
L’acte fondateur indique clairement que l’intégrité territoriale de tous les pays européens doit être respectée, et la Russie l’a constamment violé. En 2008, en envahissant la Géorgie ; en 2014, en annexant la Crimée ; et depuis, tous les jours, en déstabilisant l’est de l’Ukraine, et, récemment, en l’envahissant. Nous devons envoyer un message clair à Moscou et nous le faisons pour éviter que le conflit ne dégénère. Il ne doit y avoir aucun malentendu sur le fait qu’une attaque contre un de nos alliés engagerait une réponse de toute l’Alliance. En envoyant ces troupes, nous fournissons une dissuasion crédible qui n’a pas pour but de provoquer le conflit mais de l’empêcher et d’assurer la paix. Ceci étant, cette présence des Etats-Unis n’est pas totalement nouvelle. Elle a augmenté progressivement depuis 2014 face à une Russie de plus en plus agressive
Guerre en Ukraine : le grand retour de l’armée américaine en EuropeCes troupes étaient toutefois plus éparpillées auparavant…
Une grande partie était déjà présente avant cette guerre. Nous étions bien préparés, avec plus d’exercices, plus d’équipements, plus de dépenses pour la défense, plus de présence aérienne, notamment en mer Noire. Depuis 2014, nous avons aussi établi quatre groupes tactiques dans les pays baltes et en Pologne [désormais au nombre de huit]. Quand l’invasion s’est produite, nous avons, dès le premier jour, activé nos plans de défense et immédiatement envoyé plus de troupes. La France a d’ailleurs participé à cette adaptation historique, en envoyant des soldats en Roumanie et en Estonie. La France aura le commandement des troupes déployées en Roumanie et sera désignée « nation cadre ».
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Le Monde
En Suisse, la thèse du suicide collectif d’une famille « retirée de la société » privilégiée par la police
Cinq membres d’une famille française ont sauté de leur balcon, jeudi 24 mars, à Montreux. Plongée dans les thèses complotistes et survivalistes depuis le début de la pandémie de Covid-19, celle-ci vivait « en quasi-autarcie », selon la police du canton de Vaud.
Montreux est bien calme, dans cette entre-saison où les plaids en fausse fourrure côtoient les premières glaces en terrasse. Sur les quais de la petite ville suisse, un kiosque biblique se fait une place discrète entre les hôtels multiétoilés et les promeneurs photographiant un amoureux, un arbre, un chien. Comme souvent, l’important, au bord du lac Léman, c’est l’arrière-plan.
Derrière la statue de Freddie Mercury, la rue du casino a, elle aussi, retrouvé sa tranquillité. Un moteur vrombit brusquement, avec le toupet de sa prestigieuse griffe. Sans lui, on aurait presque raté cet hommage pudique, au pied du premier palmier. Une passante secoue la tête devant l’éléphant en peluche qui y repose, accompagné de quelques fleurs et bougies. « Quel malheur. » Jeudi 24 mars, cinq personnes, dont deux enfants, sont tombées d’un balcon au septième étage. Une chute de plus de vingt mètres, juste devant le casino. Seul l’adolescent a survécu. Mardi 29 mars, il était toujours dans le coma.
La thèse du suicide collectif est désormais privilégiée par les enquêteurs. Selon des témoins, les cinq membres de cette famille française ont sauté les uns après les autres, au petit matin, dans un intervalle de cinq minutes. La mère et sa sœur jumelle de 41 ans, le père de 40 ans, le garçon de 15 ans et la fillette de 8 ans. Un escabeau a été retrouvé sur le balcon. Sans aucune trace de lutte ni cri entendu, et personne d’autre dans l’appartement. Que s’est-il joué dans ce huis clos familial en plein cœur de Montreux ?
Suisse : quatre Français d’une même famille meurent après une chute depuis un immeuble à MontreuxAu septième et dernier étage de l’immeuble endeuillé, les scellés indiquent encore que la police est passée par là. Elle a laissé la petite décoration en bois accrochée à l’œilleton, sur laquelle on peut lire une inscription : « Jesus is the reason for the season ». Derrière cette porte, la numéro 72, cinq pièces remplies de provisions de nourriture et de médicaments ont été découvertes. Un « stock impressionnant », « très organisé » et « devant permettre de faire face à une crise majeure », décrit la police du canton de Vaud dans un communiqué publié mardi, précisant que « depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes ».
Les voisins de palier se souviennent des colis qui arrivaient presque chaque jour, sans que personne ne prenne plus la peine d’ouvrir au facteur. Il avait fini par les déposer sur le paillasson, et les voisins pouvaient voir s’entasser des sacs de poireaux, des livres, du papier toilette à profusion… avant qu’une main ne les ramène à l’intérieur. « Ils faisaient des stocks de guerre là-dedans », raconte un retraité, sur le perron attenant. Aux étages inférieurs, le même discours se propage sur cette famille rarement croisée, qui vivait « en vase clos » et esquivait toute discussion. Personne ne les connaissait vraiment ni ne peut tout à fait les décrire. A part la canne sur laquelle s’appuyait la mère ces derniers temps, ou les shorts portés par le père en toute saison. Et cette odeur d’encens persistante, notamment les trois jours précédant ce fameux jeudi.
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L'Humanité
Mâles alpha
BilletMaurice UlrichL’actualité étant ce qu’elle est, parlons un peu d’autre chose. On lisait mercredi dans la revue scientifique Terrain un article de l’anthropologue Véronique Servais sur les liens sociaux chez les animaux supérieurs, et même les relations de pouvoir, de clientélisme, de renvoi d’ascenseur chez les grands singes. Ainsi, « la manière dont agit le réseau de soutien d’un mâle dominant, ainsi que les moyens mis à sa disposition pour entretenir ce réseau ont d’abord été mis en évidence au niveau des relations du mâle alpha avec chaque membre de la communauté. C’est à ce niveau que ces mécanismes assurant la superposition des dominances réelle et formelle sont le plus visibles. Ce sont les mêmes mécanismes qui agissent dans une coalition entre chimpanzés mâles ; ils y définissent notamment les termes des échanges ». Sinon, on apprenait le même jour que Nicolas Sarkozy, dont la proximité avec Emmanuel Macron est avérée, n’irait pas au dernier meeting de Valérie Pécresse, porte de Versailles. Toute relation avec ce qui précède serait évidemment fortuite.
Présidentielle 2022nicolas sarkozyValérie Pécressele billet de Maurice Ulrich Le Figaro
GRU, FSB et SVR, les failles du renseignement russe en Ukraine
Nicolas BarotteANALYSE - Malgré leurs effectifs importants, les trois principales agences de renseignement russe semblent incapables de remplir efficacement leurs missions pourtant cruciales. Pour plusieurs raisons.
Une partie de la bataille ne se voit pas. Celle qui a préparé le conflit, celle qui accompagne les manœuvres, en fournissant les renseignements nécessaires au combat, celle qui organise déjà la suite. Ses acteurs demeurent dans l’ombre. Leur identité, leur nombre et leur déploiement sont confidentiels. Chaque camp, conscient des affaires des autres, tente de surveiller l’adversaire dans cette guerre secrète.
Les Occidentaux, Américains principalement, disposent probablement, mais sans que l’on puisse l’étayer, d’agents en Ukraine. Ce sont eux qui fournissent du renseignement utile aux Ukrainiens, avec les Britanniques. Le président Joe Biden, dans un propos à la volée lundi en Pologne, a d’ailleurs laissé entendre que des troupes américaines «entraînaient» les Ukrainiens avant de se reprendre… Les Français ne sont pas très diserts de leur côté. «Pas de commentaires», répond-on au sein du ministère des Armées. Impossible de connaître précisément l’implication de la DGSE, le renseignement extérieur, ou de la DRM, le renseignement militaire.
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De leur côté, les Russes ont aussi déployé d’importants effectifs. «L’engagement du FSB est assez élevé», assure un expert du monde du renseignement. Le service, héritier du KGB soviétique, est chargé de la sécurité intérieure et de l’étranger proche, dont l’Ukraine. Ses responsabilités sont renforcées dans les zones contrôlées par les troupes de Vladimir Poutine. Le GRU, le renseignement militaire, est lui aussi très sollicité pour accompagner les manœuvres. Il participe au choix des cibles. Tout le territoire ukrainien figure dans sa ligne de mire, dit-on. Les capacités de ses troupes d’élite peuvent aussi être mises à contribution. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, fait évidemment partie des objectifs militaires de la Russie. La garde nationale russe, placée sous l’autorité de Vladimir Poutine, est quant à elle déployée dans les zones conquises. C’est elle qui est responsable des enlèvements de maires ukrainiens pour faire pression sur eux.
Appareil sous tension
Lundi, les services de renseignement ukrainiens ont publié une liste de 620 personnes supposées être des officiers du FSB impliqués dans des «activités criminelles» en Europe. Impossible de vérifier la crédibilité de la liste. Mais avant le début de la guerre, le service de renseignement estonien alertait dans son rapport annuel à propos des activités russes en Europe et en Ukraine. Le GRU était mis en cause. «Depuis 2014, les centres de renseignement ont organisé des “groupes d’agents de combat” déployés en Ukraine pour mener des opérations d’attentat, d’assassinat et préparer des caches d’armes à activer en cas de signal de la Russie (par exemple en cas de déclenchement d’hostilités entre la Russie et l’Ukraine)», lisait-on en janvier. Mais il n’en a rien été. Le GRU, le FSB et les autres services russes ne semblent pas coopérer, dit-on. Les difficultés russes à identifier les cibles au sol pour leurs tirs de missile laissent aussi dubitatif sur l’implantation de ces réseaux. La faiblesse des cyberattaques, pilotées elles aussi par le GRU, a aussi surpris.
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Les dysfonctionnements de l’offensive interrogent sur la qualité de la préparation russe et sur les failles des agences chargées de renseigner Vladimir Poutine: le GRU, pour le potentiel militaire ukrainien, le FSB pour analyser la résilience de la société ukrainienne et le SVR, le renseignement extérieur, pour éclairer le Kremlin «dans la profondeur stratégique». Visiblement, Vladimir Poutine n’a pas semblé satisfait, comme en avait témoigné la mise au pilori de Sergueï Narychkine avant la guerre. Dans cet échange filmé, le patron du SVR, proche du pouvoir, bredouillait ses réponses pour s’aligner, comme malgré lui, sur les positions du président russe…
La disparition pendant plusieurs jours du ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, et du chef d’état-major Valéri Guérassimov, invisibles pendant deux semaines, a aussi suscité des interrogations. «L’appareil sécuritaire est sous tension mais il n’est pas temps pour Poutine, dans l’immédiat, de procéder à des changements», pense l’expert du renseignement. Sergueï Besseda, le patron du 5e service du FSB, chargé des opérations extérieures du FSB notamment dans les pays de l’ex-bloc soviétique, a toutefois été mis sur la touche. L’information avait été révélée par le site d’informations Meduza.
«Des problèmes de capteurs et d’analyse»
Les Occidentaux en sont réduits à constater les erreurs d’analyse de la Russie: mauvaise évaluation de l’armée, erreurs sur la société ukrainienne censée s’effondrer et sur la capacité de personnalités issues du parti prorusse Plateforme pour la vie à prendre le pouvoir à Kiev au profit du Kremlin, sous-estimation de la réaction occidentale… «C’est un échec pour le renseignement» russe, expliquait-on en fin de semaine dernière au Pentagone. «Il y a des problèmes de capteurs et d’analyse», estime une source militaire française. Les informations du terrain susceptibles de déplaire au pouvoir auraient du mal à remonter au sommet de la hiérarchie. «Exprimer une vérité à son supérieur, c’est prendre un risque», analyse-t-on. «Ses conseillers ont eu peur de lui dire la vérité», a commenté mercredi un responsable au Pentagone. Vladimir Poutine pourrait faire porter à d’autres la responsabilité de son enlisement en Ukraine.
Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés
DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
Le Monde
SANS TITRE
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré mercredi qu’il ne croyait pas aux promesses russes de réduire l’activité militaire et que son armée se préparait à de nouveaux combats dans l’Est du pays. « Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a déclaré M. Zelensky dans une adresse vidéo à la nation, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. Mercredi, la Russie a d’ailleurs douché les espoirs de progrès dans les pourparlers de paix, en affirmant qu’ils n’avaient donné lieu à rien de « très prometteur ».
- Le ministère de la défense russe a par ailleurs annoncé l’instauration d’un « régime de silence », soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures demain dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d’évacuer des civils. Cette mesure doit permettre d’ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporijia, selon le ministère russe. Selon une conseillère de la présidence ukrainienne, Tetiana Lomakina, « il pourrait y avoir autour de dix mille morts » dans la ville.
- Les autorités ukrainiennes ont accusé les forces russes d’avoir tiré mercredi des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka (dix mille habitants avant le début, le 24 février, de l’invasion russe), dans l’est de l’Ukraine, à travers un message Telegram du chef de l’administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l’usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d’une Convention signée en 1980 à Genève.
- Dans un entretien au Monde, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), s’exprime au sujet des risques que la guerre en Ukraine fait peser sur l’Alliance atlantique et annonce que la France aura le commandement des troupes en Roumanie. Il évoque également la crainte du recours par la Russie à l’arme chimique, qui « aurait des conséquences massives ».
- Au moins douze personnes sont mortes, et 33 autres ont été blessées, lors d’une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv (sud), ville qui connaissait un répit, en ce qui concerne les bombardements, lors des derniers jours, a annoncé mardi après-midi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :
Décryptages. Dans les négociations comme sur le terrain, Kiev tente de reprendre la main
Factuel. Après des pourparlers « substantiels » à Istanbul, Moscou promet de « réduire radicalement » son offensive vers Kiev
Témoignages. Le journal de deux sœurs séparées par la guerre en Ukraine : « On a envie de rentrer dans un profond sommeil et de se réveiller quand l’Ukraine aura gagné la guerre »
Factuel. Sur les réseaux sociaux, ces comptes en français qui relaient la propagande du Kremlin
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens Le Figaro
Ukraine, 35e jour de guerre
EN COURS : Mis à jour le 31 mars 2022 à 01:43
Les négociations reprendront le 1er avril en ligne
«Les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne», a affirmé mercredi soir le responsable de la délégation ukrainienne David Arahamiya à la télévision.
La situation sur le terrain au 35e jour de guerre
Le Figaro fait le point sur la situation sur le terrain, au 35e jour de guerre en Ukraine.
Tcherniguiv (nord), la deuxième ville d'Ukraine la plus détruite par des bombardements après Marioupol (sud), a continué à être pilonnée dans la nuit de mardi à mercredi par l'armée russe, malgré l'engagement par Moscou d'y réduire «radicalement» son activité militaire. Les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs accusé les forces russes d'avoir «bombardé délibérément» un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol.
À Kiev, les sirènes ont beaucoup sonné dans la capitale et ses alentours au cours de la nuit. Les autorités font état de 30 bombardements russes au cours des dernières 24 heures. Les forces russes ont «vraisemblablement abandonné leurs efforts d'encercler Kiev à l'heure qu'il est, même si elles continuent de se battre pour maintenir leurs positions actuelles sur les deux rives de la rivière Dniepr», selon l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW).
» LIRE AUSSI - «Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Irpin, que les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir repris lundi soir, résonnait de fréquentes explosions mercredi matin, a constaté l'AFP. Au moins 200 personnes y sont mortes depuis le début du conflit, selon son maire.
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. L'AFP a également constaté de visu le départ des forces russes de la ville de Trostyanets (nord-est). Après un mois d'occupation, elles sont parties sans combattre ou presque, selon de multiples témoignages recueillis par l'AFP dans la ville en partie détruite.
» LIRE AUSSI - Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
Volodymyr Zelensky sur la réduction annoncée du dispositif russe : «Nous ne croyons personne»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré aujourd’hui qu'il ne croyait pas aux promesses russes de réduire l'activité militaire et que son armée se préparait à de nouveaux combats dans l’est du pays.
«Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase», a déclaré Zelensky dans une adresse vidéo à la nation, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. «Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire», a-t-il dit.
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Le chef du renseignement militaire français remercié
Le patron du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, va quitter ses fonctions suite notamment à ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site L'Opinion. Ce dernier cite pour sa part une source interne au ministère des Armées évoquant des «briefings insuffisants» et un «manque de maîtrise des sujets».
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des Armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM «fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité», a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. «Ce qui s'est passé lui donne raison», a-t-elle fait valoir.
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP et qui a elle aussi requis l'anonymat, le départ du haut-gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas. Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Mais sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
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Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils
Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi 30 mars l'instauration d'un «régime de silence», soit un cessez-le-feu local, à partir de 10h00 jeudi (9h00 en France) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe.
«Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a ajouté le ministère dans un communiqué. Le ministère russe demande aussi que Kiev garantisse le «respect inconditionnel» de ce cessez-le-feu local via une notification écrite envoyée à la partie russe, au UNHCR et au CICR avant 06h00 jeudi (5h00 en France). Moscou demande aussi que l'armée ukrainienne s'engage à assurer la sécurité des convois de bus qui circuleront le long de l'itinéraire convenu pour ce couloir.
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Andreï Kourkov, écrivain ukrainien, parie sur une guerre longue
L'écrivain ukrainien russophone Andreï Kourkov a dit ce soir à Paris s'attendre à une guerre longue entre la Russie et l'Ukraine, «peut-être jusqu'à la mort» du président russe Vladimir Poutine. L'auteur du roman Les Abeilles grises, paru en français en février aux éditions Liana Levi, s'exprimait au Centre culturel de l'ambassade d'Ukraine, avant de repartir dans le pays vendredi.
«Ça va durer peut-être jusqu'à la mort de Poutine. Peut-être jusqu'à la mort de Poutine numéro 2, parce que 80% des Russes soutiennent Poutine», a estimé le romancier, polyglotte qui s'exprimait en français et a assisté à Kiev, où il vivait, aux premiers bombardements russes le 24 février. «Ils sont habitués à avoir un tsar qui reste tsar jusqu'à sa mort. Parfois, quand ils ne sont pas très contents avec le tsar, ils le tuent, et adorent le suivant. C'est une grande différence dans les mentalités, parce que les Ukrainiens n'acceptent pas le tsar», a-t-il poursuivi. Il a affirmé que ses compatriotes ne capituleraient jamais.
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L'Ukraine accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore sur une ville
Les autorités ukrainiennes ont accusé les forces russes d'avoir tiré mercredi des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka, dans l'est de l'Ukraine. «Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui, à Marinka» (10.000 habitants avant le début, le 24 février, de l'invasion russe), a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. «Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, NDLR) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence», a-t-il poursuivi.
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti le 25 mars toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
«Les villes de Georgievka, Novokalinovo et Otcheretino ont également été bombardées», a ajouté Pavel Kyrylenko, sans fournir de précisions sur les munitions employées. «Aucune victime civile n'est à déplorer, mais plusieurs maisons ont été endommagées», a-t-il conclu.
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Les Russes commencent à se retirer de la centrale de Tchernobyl, selon le Pentagone
Les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et «Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller en Biélorussie», a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Nous pensons qu'ils sont en train de partir, je ne peux pas vous dire s'ils sont tous partis», a-t-il ajouté.
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Les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.
La population commence à sentir les restrictions économiques imposées après l’invasion de l’Ukraine, mais celles-ci ne semblent pas en mesure de faire bouger les lignes politiques.
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Les États-Unis veulent consulter et aider l'Afrique face aux conséquences de la guerre en Ukraine
L'administration Biden entend consulter les dirigeants africains sur la réponse diplomatique à l'offensive russe en Ukraine et s'employer à atténuer les effets économiques du conflit sur le continent, ont indiqué deux diplomates américains mercredi à Dakar. «Nous cherchons une réponse africaine forte à l'agression russe et nous saluons l'occasion de nous associer avec le Sénégal et d'autres (pays) Africains sur la réponse à l'agression russe, mais aussi sur les moyens de faire face aux implications globales» du conflit, a dit à des journalistes l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'Union africaine, Jessica Lapenn.
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Jessica Lapenn ainsi qu'Akunna Cook, une responsable du département d’État pour les affaires africaines, étaient pour des consultations au Sénégal, dont le chef de l’État, Macky Sall, assure la présidence tournante de l'Union africaine. Les deux diplomates ont souligné l'importance de cette présidence et de la coopération entre les États-Unis et les pays africains sur la reprise économique post-Covid, l'accès aux vaccins, les récents coups d’État à travers le continent ou la sécurité.
Leur visite, qu'elles ont décrite comme faisant suite à celle du secrétaire d’État Antony Blinken en novembre, donc avant l'offensive russe, intervient alors que l'invasion russe en Ukraine partage les pays africains. Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui exigeait «que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine». Le Sénégal avait en revanche voté le 24 mars une seconde résolution exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre. Près de la moitié des pays africains s'étaient abstenus ou n'avaient pas voté lors des deux votes.
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Russie : la consommation augmente de 5,9% en février sur un an
La consommation en Russie a progressé de 5,9% en février sur un an, malgré une inflation forte, les premières secousses du conflit en Ukraine et l'essoufflement de la reprise économique post-pandémie. Selon le rapport mensuel de l'institut des statistiques Rosstat, publié aujourd’hui, le taux de chômage s'est lui élevé à 4,1% en février, en légère baisse par rapport aux 4,4% enregistrés en janvier.
Après le départ de nombreux migrants et la surmortalité provoquée par la pandémie, le pays souffre en effet d'un certain manque de main d’œuvre. La situation risque toutefois de se détériorer fortement dans les prochains mois sous l'effet des dures sanctions occidentales visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine et la fermeture de nombreux enseignes. S'ajoute à cela une inflation galopante, accentuée par les sanctions, qui mine le pouvoir d'achat des Russes et s'avère un casse-tête pour les autorités.
En février, l'inflation a atteint 9,15% sur un an, soit un record depuis début 2016. La flambée concerne notamment les produits alimentaires de base (sucre, huile, céréales), ce qui a poussé les Russes à faire des stocks de denrées.
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Trostyanets, sous le joug de la 4e division blindée russe
Tchaïkovski y composa l'une de ses premières symphonies, les troupes russes y laisseront un souvenir beaucoup plus douloureux : Trostyanets, dans le nord-est de l'Ukraine, est sortie ce début de semaine comme hébétée, et en partie détruite, d'un mois d'occupation russe. Après trois jours de lourds bombardements, les forces ukrainiennes ont chassé le week-end dernier les soldats russes de cette ville de près de 20.000 habitants connue pour un séjour estival du célèbre compositeur russe en 1864 et, aujourd'hui, pour son usine de chocolat, la plus grande du pays.
«Ca bombardait de tous les côtés. Dans la nuit du 25 au 26 (mars), ils ont juste décampé» : Pavlo a passé près d'un mois cloîtré dans sa maison, près de la gare Smorodino, où stationnait le gros du contingent de Moscou. Des Russes, des Tchétchènes, et des Ukrainiens du Donbass séparatiste, «les plus cruels, qui expulsaient les gens pour s'installer dans leurs maisons». En un mois d'occupation, réfugié dans sa cave, Pavlo dit avoir tout vu, ou plutôt tout entendu : l'entrée des Russes dans Trostyanets, leurs agissements dans les rues, «les bombes et les (roquettes) Grad qui volaient...».
Trois jours après l'assaut, le parvis de la gare est un champ de bataille, que domine encore sur sa stèle un antédiluvien char T-34, en hommage à la «Grande guerre patriotique» contre les nazis. Une dizaine de chars, camions-citernes et autres engins blindés, éventrés ou carbonisés, gisent un peu partout autour de la place dévastée. Un MSTA, monstrueux obusier de 152 mm sur chenilles, y est abandonné, porte ouverte. Rangers laissées là, morceaux d'acier et munitions jonchent le sol retourné. La gare routière voisine, les commerces qui abritaient les soldats russes et leurs armements sont en ruines, partis en fumée, des caisses de munitions en bois empilées ou renversées de tous côtés.
«Nos militaires ont visé juste, avec des drones ou je ne sais quoi. C'est beau toute cette ferraille brûlée, on va en faire plein de munitions pour notre armée», se réjouit Pavlo, venu avec son vélo constater les dégâts. «C'était très dangereux de marcher par ici (...). Ils arrêtaient des gens, volaient les téléphones pour appeler chez eux». Lui n'est sorti que très rarement pour aller voir la maison de sa fille, toujours «par des chemins détournés» pour éviter la soldatesque russe.
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La Grèce élabore des «scénarios alternatifs» en cas de pénurie de gaz
Le ministre grec de l'Environnement et de l'Énergie a annoncé aujourd’hui dans un communiqué avoir convoqué une réunion «extraordinaire» pour élaborer «les scénarios alternatifs» face au risque de pénurie de gaz afin d'«assurer l'approvisionnement énergétique normal du pays».
Les scénarios évalués par «le groupe ministériel de gestion de crise» doivent être mis en œuvre «en cas d'interruption de l'approvisionnement en gaz en provenance de Russie» et visent une période allant jusqu'en mars 2023, selon ce communiqué.
L'opérateur grec du système de gaz naturel (DESFA) doit soumettre d'ici la fin de la semaine une étude concernant «l'ajout d'un réservoir flottant de gaz liquéfié (GNL) à son terminal» situé sur un îlot près d'Athènes, selon ce texte. Des négociations sont également en cours entre Desfa et l'entreprise italienne de transport de gaz Snam sur «les possibilités de maintien des réserves stratégiques de gaz naturel dans des dépôts souterrains en Italie», poursuit le communiqué.
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Antony Blinken déplore en Algérie l'impact de la guerre en Ukraine sur la région
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé aujourd’hui que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusque dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé, en achevant en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale. Arrivé en provenance du Maroc, le rival régional de l'Algérie, Antony Blinken s'est entretenu à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc. Bien que l'Algérie, fervente soutien des Palestiniens, y soit farouchement hostile, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait «soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d'autres pays à s'y joindre». Mais son principal message a porté sur la guerre en Ukraine.
«Dans le cas de l'Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime», a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l'Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie, de crainte de compromettre leurs relations avec Moscou. Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l'invasion russe de l'Ukraine avait eu un impact direct sur la région, avec la hausse des prix que la guerre a occasionnée.
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Suède : la première ministre dit «ne pas exclure» une candidature à l'Otan
La première ministre suédoise a affirmé aujourd’hui «ne pas exclure» une candidature d'adhésion à l'Otan en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine, après avoir exprimé jusqu'ici la préférence de voir la Suède rester hors des alliances militaires. «Je n'exclus en aucune façon l'adhésion à l'Otan», a affirmé Magdalena Andersson dans une interview à la télévision publique SVT. «Je veux que nous fassions une analyse approfondie des possibilités que nous avons dans cette situation, les menaces et les risques associés, pour prendre la meilleure décision pour la Suède», a déclaré la dirigeante social-démocrate.
La Suède n'est pas membre de l'Otan et est officiellement non alignée militairement, même si elle est partenaire de l'alliance atlantique et qu'elle a abandonné sa ligne de neutralité stricte après la fin de la guerre froide. Le jour de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février, Magdalena Andersson avait écarté une adhésion, affirmant que «dans une telle situation, il est crucial que la ligne de la Suède dans sa politique de sécurité reste inchangée». Le 8 mars, elle avait même fait polémique en affirmant qu'une candidature suédoise risquait de «déstabiliser» la sécurité en Europe du nord. Moscou est très hostile à l'entrée de la Suède ou de la Finlande dans l'alliance occidentale.
En Suède, la guerre en Ukraine a provoqué un bond spectaculaire en faveur de l'adhésion, avec près de 50% pour rejoindre l'alliance selon plusieurs sondages parus depuis début mars. La part des défavorables à elle chuté autour de 25-30%.
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Les séparatistes d'Ossétie du Sud envisagent une consultation pour rejoindre la Russie
Le chef de l'Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, a envisagé aujourd’hui d'organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie. «Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis au peuple et faire en sorte que le peuple s'exprime sur la possibilité de rejoindre la Fédération de Russie», a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision russe.
«Ce n'est pas très difficile à faire sans traîner. Comme on dit, c'est une question technique», a-t-il poursuivi, assurant que rejoindre la Russie était un «rêve séculaire» du peuple ossète. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie sont deux régions du Caucase ayant fait sécession de l'ex-république soviétique de Géorgie. Leurs indépendances ont été reconnues en août 2008 par la Russie, à l'issue d'une guerre éclair entre Tbilissi et Moscou. Depuis ce conflit, des forces russes stationnent de façon permanente en Ossétie du Sud et en Abkhazie.
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Paris ne voit «pas de percée» dans les négociations russo-ukrainiennes
La France ne voit «pas de percée» dans les négociations russo-ukrainiennes ni de «nouveauté» dans la situation en Ukraine après les annonces russes de réduction de leur activité militaire dans les environs de Kiev et dans le nord de l'Ukraine, a déclaré mercredi 30 mars le chef de la diplomatie française.
«La guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté», a souligné Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information en continu France 24. «La confiance, c'est les actes (...) pour l'instant, ils ne sont pas au rendez-vous», a-t-il dit, en relevant que les bombardements russes continuaient sur Kiev et que le président russe Vladimir Poutine n'avait toujours pas accepté de cessez-le-feu, notamment dans la ville assiégée de Marioupol (sud). Concernant les négociations russo-ukrainiennes mardi à Istanbul, «pour l'instant rien n'a avancé sur aucun sujet», a insisté le ministre français des Affaires étrangères.
Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait affirmé que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. «Il est possible que, vu les difficultés qu'a l'armée russe en Ukraine, les plans soient réévalués, mais il est possible aussi que cette période où on annonce des discussions plus approfondies soit mise à profit par la Russie pour reconstituer ses forces», a souligné Jean-Yves Le Drian.
«Nous sommes tout à fait disponibles pour travailler avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky sur la manière d'assurer des garanties», a aussi déclaré Jean-Yves Le Drian. «Mais le problème c'est qu'il faut qu'il y ait une vraie négociation. Il serait peut-être opportun aussi que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant, ce n'est pas possible puisque le président Poutine le refuse», a-t-il noté.
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Vladimir Poutine dit à Olaf Scholz que le gaz peut encore être payé en euros, selon Berlin
Le gouvernement allemand a indiqué que le président russe Vladimir Poutine avait assuré aujourd’hui au chancelier Olaf Scholz que l'Europe pouvait continuer à payer le gaz russe en euros et non en roubles comme ordonné récemment par Moscou.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit a indiqué que Vladimir Poutine avait assuré à Olaf Scholz que les paiements de l'Europe le mois prochain «continueraient à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions», et qu'elle se chargerait de la conversion en roubles.
Steffen Hebestreit a ajouté que le président Poutine avait souligné que «rien ne changerait pour les partenaires contractuels européens» lorsque le nouveau système de paiement réclamé par Moscou entrera en vigueur le 1er avril. «Le chancelier Scholz n'a pas accepté cette procédure, mais a demandé des informations par écrit pour mieux la comprendre», a souligné Hebestreit. «Ce que le G7 a convenu demeure : les livraisons d'énergie seront exclusivement payées en euros ou en dollars, comme c'est indiqué dans les contrats», a-t-il assuré.
Le Kremlin avait auparavant publié son propre compte rendu de la conversation, indiquant que Vladimir Poutine avait dit à Olaf Scholz que la demande de Moscou pour que l'Europe passe au paiement du gaz en roubles ne devait pas «conduire à une détérioration des conditions contractuelles pour les sociétés importatrices européennes».
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Joe Biden évoque avec Volodymyr Zelensky des capacités militaires «supplémentaires» pour l'Ukraine
Le président des États-Unis Joe Biden a discuté aujourd’hui avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires «supplémentaires» nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à «défendre son pays», a déclaré la Maison-Blanche.
«Les dirigeants ont évoqué la manière dont les États-Unis travaillent jour et nuit pour répondre aux principales demandes faites par l'Ukraine en matière d'aide sécuritaire» ainsi que «les efforts persistants fournis par les États-Unis avec leurs alliés et partenaires pour identifier les capacités supplémentaires pour aider l'armée ukrainienne à défendre son pays», a affirmé l'exécutif américain dans un communiqué après un appel entre les deux présidents.
La présidence américaine a ajouté qu'ils avaient souligné l'impact «déterminant» des armes fournies par les Américains sur le cours du conflit. «En outre, le président Biden a informé le président Zelensky que les États-Unis entendaient apporter au gouvernement ukrainien 500 millions de dollars d'aide budgétaire directe», a précisé la Maison-Blanche. Le chef de l’État ukrainien a pour sa part écrit sur Twitter avoir «partagé son analyse de la situation sur le champ de bataille et à la table des négociations», au lendemain d'une nouvelle session de pourparlers entre Kiev et Moscou. «Nous avons parlé de soutien défensif spécifique, d'un nouveau paquet de sanctions renforcées et d'aide macrofinancière et humanitaire», a-t-il ajouté.
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«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Dans le second épisode de son carnet de guerre, Ulysse, étudiant en architecture de 21 ans, racontait ses premiers pas dans la Légion étrangère, les cours d'attaque au couteau et les rencontres marquantes auprès des soldats. Désormais au front, à Kiev, il témoigne de la peur et des bombardements.
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Négociations russo-ukrainiennes : les Tatars exigent la restitution de la Crimée
Les représentants des Tatars de Crimée ont exigé aujourd’hui que la restitution à l'Ukraine de cette péninsule annexée par la Russie en 2014 soit une des conditions posées par Kiev dans les négociations avec Moscou pour mettre fin au conflit armé. À l'issue d'une réunion en ligne, le Medjlis, l'assemblée traditionnelle de cette communauté musulmane turcophone installée en Crimée depuis le XIIIe siècle, a insisté sur le fait que le retour à l'Ukraine de ce territoire devait être une «condition obligatoire» dans les pourparlers.
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«Le Medjlis des Tatars de Crimée part du principe que le rétablissement de l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, y compris la République autonome de Crimée et Sébastopol, doit être une condition obligatoire pour la tenue de négociations officielles entre des représentants ukrainiens et le pays agresseur, la Fédération de Russie», a souligné sur Facebook le chef de l'assemblée tatare, Refat Tchoubarov, citant une décision du Medjlis du 18 mars dernier. Un nouveau cycle de discussions entre délégations russe et ukrainienne mardi à Istanbul a semblé avoir fait progresser les parties vers un accord, selon les déclarations des émissaires, avant que le Kremlin ne douche ces espoirs mercredi en assurant n'y voir rien de «prometteur».
Le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia a expliqué que son pays réclamait un «accord international» garantissant sa sécurité et proposait que la Crimée et les territoires du Donbass sous contrôle des séparatistes prorusses soient «provisoirement exclus» des négociations. La partie russe exige de son côté que l'accord comporte la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et de l'indépendance des deux «républiques» rebelles du Donbass.
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Vladimir Poutine mal informé par son entourage, selon le renseignement américain
Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, parce que ses conseillers ont peur de lui révéler les pertes militaires et économiques subies par la Russie, a affirmé aujourd’hui un haut responsable américain.
«Poutine ne savait même pas que son armée recrutait et perdait des conscrits en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d'informations fiables parvenant au président russe», a indiqué ce responsable sous couvert d'anonymat, en assurant se fonder sur des renseignements américains déclassifiés.
«Selon nous, Poutine est induit en erreur par ses conseillers sur les mauvaises performances de l'armée russe et sur la sévérité de l'impact des sanctions sur l'économie russe, parce que ses plus hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité», selon la même source. Le haut responsable américain assure par ailleurs qu'il y a «désormais une tension constante entre Poutine et le ministère de la Défense».
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La soprano russe Anna Netrebko condamne la guerre, après des critiques à son encontre
La soprano russe Anna Netrebko, critiquée pour ne pas avoir dénoncé la guerre en Ukraine, a aujourd’hui exprimé «clairement» sa condamnation de l'invasion et annoncé reprendre ses concerts en Europe fin mai, dans un message publié mercredi sur Facebook. «Je regrette que mes actions ou déclarations passées aient pu être mal interprétées», a écrit la célébrissime artiste de 50 ans qui vit à Vienne. «Je condamne expressément la guerre contre l'Ukraine. Ma position est claire», a-t-elle ajouté.
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Alors que la pression s'était accentuée sur ses épaules et celles d'autres artistes russes, Anne Netrebko, qui dispose de la double nationalité russe et autrichienne, avait annoncé le 1er mars qu'elle renonçait à toutes ses représentations sur scène «jusqu'à nouvel ordre». Elle devait notamment se produire en mars à la Philharmonie de l'Elbe à Hambourg, à la Scala de Milan et à Zurich. Elle avait également quitté deux jours plus tard le Metropolitan Opera de New York, avant que son agent ne confirme à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel la fin de leur collaboration.
Si elle n'a pas ouvertement clamé son soutien au président russe, il lui est reproché de s'être rendue à Donetsk en décembre 2015 pour y poser avec le drapeau des rebelles séparatistes prorusses. Elle a aussi suscité la controverse lorsqu'elle a remis un chèque d'un million de roubles (environ 15.000 euros) au dirigeant ukrainien prorusse Oleg Tsarev.
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Richemont, géant suisse du luxe, a cessé de s'approvisionner en Russie pour ses diamants
Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, a cessé de s'approvisionner en Russie pour ses diamants depuis l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi son patron lors du salon horloger de Genève.
«Depuis le 24 février, nous n'avons plus de diamants qui viennent de Russie», a expliqué Jérome Lambert, le directeur général du numéro deux mondial du luxe, lors d'un point avec la presse.
Cette décision, prise rapidement dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, «signifie beaucoup» dans la mesure où réorganiser les approvisionnements représente «un gros effort» avec ses partenaires et fournisseurs tels que le conglomérat sud-africain De Beers pour trouver des diamants de qualité, sourcés de manière responsable, qui viennent de pays autres que la Russie, a-t-il souligné.
La Russie est un gros producteur d'or, de métaux précieux et de diamants. Selon le Trésor américain, la compagnie minière Alrosa, spécialisée dans les diamants, représente à elle seule 90% des diamants extraits en Russie, et 28% du marché mondial.
La réorganisation des approvisionnements en diamants est un processus par lequel «tout le monde va devoir passer», a ajouté Cyrille Vigneron, le directeur général de Cartier, et «cela à un prix que nous ne connaissons pas encore».
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Poutine garantit aux Allemands que le paiement du gaz russe en roubles ne doit pas «détériorer» les contrats des clients européens
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi à son homologue allemand Olaf Scholz que le paiement en roubles des exportations de gaz russe, désormais exigé par Moscou, ne devait pas désavantager les clients européens.
«Cette décision ne doit pas mener à une détérioration des conditions des contrats des entreprises européennes qui importent du gaz russe», a estimé M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant son échange téléphonique avec M. Scholz, dont le pays est un grand consommateur d'hydrocarbures russes.
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En Ukraine, première inculpation pour «collaboration» avec les forces russes
Le Parquet ukrainien a annoncé mercredi la première inculpation d'un citoyen pour «collaboration» avec les forces russes, en vertu d'une nouvelle loi qui prévoit des peines allant jusqu'à 12 ans de prison.
Selon le Parquet, cette inculpation vise un habitant de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, accusé d'avoir, dans une vidéo diffusée sur TikTok le 25 mars, «nié l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine et appelé publiquement à soutenir les décisions et les actions illégales» de Moscou. «Il s'agit du premier acte d'accusation transmis au tribunal pour des actes de collaboration», un chef d'accusation introduit par une loi promulguée le 15 mars, a précisé le Parquet sur Telegram.
Elle prévoit de 10 à 12 ans d'emprisonnement pour toute «coopération» avec «l'ennemi», son administration et ses forces armées ou formations paramilitaires. Outre la peine d'emprisonnement, les personnes condamnées se verront interdire d'occuper des fonctions dans l'administration, y compris locale, pour une durée allant jusqu'à 15 ans et pourront voir leurs biens confisqués.
C'est la première loi de ce genre à avoir été votée par le Parlement ukrainien depuis le début de l'invasion russe, le 24 février. Selon le Parquet ukrainien, 151 procédures pénales pour cette accusation ont été enregistrées en deux semaines. Les autorités ukrainiennes ont également adopté une loi qui prévoit des peines de prison pour la publication «illégale» d'images et de vidéos de mouvements de troupes ukrainiennes, une initiative qui inquiète les journalistes.
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La Slovaquie expulse 35 diplomates russes
La Slovaquie a décidé d'expulser 35 diplomates russes, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères, invoquant des informations fournies par les services de renseignement.
L'ambassadeur de la Fédération de Russie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note annonçant «que la République Slovaque a décidé de réduire le personnel de l'ambassade russe à Bratislava de 35 personnes», a indiqué à l'AFP le porte-parole de la diplomatie slovaque Juraj Tomaga.
Boris Johnson appelle à «intensifier les sanctions» contre Moscou
Le premier ministre britannique Boris Johnson a appelé mercredi à «continuer d'intensifier les sanctions» contre la Russie jusqu'au retrait de tous les soldats russes en Ukraine.
«On ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu», a-t-il déclaré devant une commission parlementaire, «nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun» des soldats russes soit «hors d'Ukraine».
Biden s'entretiendra avec Zelensky ce mercredi
Le président américain Joe Biden s'entretiendra mercredi à 14h 45 GMT (10h 45 heure de Washington) avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, a fait savoir la Maison Blanche.
Joe Biden, qui a rencontré la semaine dernière en Pologne les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, a eu des échanges réguliers avec le président ukrainien depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU évoque des «crimes de guerre» en Ukraine
Michelle Bachelet a évoqué mercredi «des crimes de guerre» commis en Ukraine dans un long réquisitoire de la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU contre les actions menées pour l'essentiel par l'armée russe depuis l'invasion du 24 février.
Les attaques indiscriminées et à grande échelles menées par les forcées armées russes «pourraient être des crimes de guerre», a lancé Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme, usant du conditionnel par convention, les crimes de guerre devant être prouvés devant un tribunal mais ne faisant guère de doute.
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La guerre en Ukraine fait s'envoler les prix en Allemagne
Du jamais-vu depuis plus de 40 ans: l'inflation en Allemagne a bondi de 7,3% en mars, alimentée par la guerre en Ukraine qui fait flamber les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, compliquant la tâche du gouvernement et de la Banque centrale européenne (BCE).
Pour trouver une hausse aussi élevée en rythme annuel, il faut remonter à novembre 1981, en Allemagne de l'Ouest. Le chiffre annoncé mercredi par l'institut national des statistiques est un record depuis la Réunification du pays en 1990.
Sur un mois, l'inflation grimpe de 2,5%, a encore détaillé Destatis.
L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, atteint quant à lui 7,6% pulvérisant l'objectif de 2% à moyen terme de la BCE.
La cause de cette envolée historique réside, selon Destatis, dans «l'attaque de la Russie en Ukraine» qui a douché les espoirs de voir les prix s'assagir après les hausses des derniers mois provoquées par les tensions persistantes sur les chaînes d'approvisionnement.
Le conflit s'est ajouté au déséquilibre entre offre et demande qui a suivi le pic de la pandémie de Covid-19, la fourniture de matières premières, composants et énergie peinant à suivre le rythme de la reprise.
Au moins 200 morts à Irpin depuis le début du conflit
Au moins 200 habitants d'Irpin, une ville de la banlieue nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats, ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a annoncé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.
«Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu'environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement», a annoncé Markouchine au cours d'une conférence de presse. Les forces ukrainiennes ont annoncé lundi avoir repris le contrôle de cette localité, aux mains des Russes depuis fin février.
L'Autriche active, comme l’Allemagne, son système d'alerte pour garantir l'approvisionnement en gaz
L'Autriche a activé mercredi, à l'instar de l'Allemagne, le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le chancelier. «Le niveau d'alerte précoce garantit une réaction rapide» pour «assurer l'approvisionnement en gaz des ménages et des entreprises autrichiennes», a déclaré Karl Nehammer, cité dans un communiqué.
Le gouvernement autrichien était pressé par son opposition d’activer ce plan visant à sécuriser l’approvisionnement en gaz en orchestrant un rationnement.
«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.
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Russie : enquête sur les distributeurs de sucre face à la pénurie et l'inflation
L'autorité russe de la concurrence a annoncé mercredi se pencher sur les méthodes de cinq grands distributeurs de sucre, face à l'envolée du prix et un début de pénurie dans la foulée des sanctions imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Les Russes se sont précipités dans les supermarchés sur le sucre et d'autres denrées après la multiplication des sanctions internationales, afin de constituer des stocks et de se mettre à l'abri d'une hausse attendue des prix.
Le Service fédéral anti-monopole (FAS) va évaluer la politique de «formation du prix du sucre» au sein de Skyfood, Nevskaïa Bakaleïa, Dary Poleï, Panguéïa et Soudarouchka, ainsi que «les causes d'une augmentation éventuellement infondée du prix et de la réduction des quantités du produit sur le marché».
Le paiement en roubles du gaz russe se fera progressivement
Le Kremlin a indiqué mercredi que le paiement en roubles des ventes de gaz russe à l'Union européenne, exigé par Moscou en riposte aux sanctions occidentales, se fera progressivement. «Nous en avons déjà parlé, le paiement et la livraison (de gaz) est un processus étendu dans le temps», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse.
Le 23 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système en roubles. Toutefois, Dmitri Peskov a assuré que ce nouveau système n'entrerait pas intégralement en vigueur dès ce jeudi avec de nouvelles règles pour les consommateurs européens. «On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique», a souligné Dmitri Peskov, tout en insistant sur le fait que l'ordre de Vladimir Poutine devait être «appliqué».
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L'inflation continuera de progresser en Europe avec la guerre en Ukraine
La directrice de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a prévenu mercredi qu'un conflit prolongé en Ukraine continuerait de faire augmenter les prix de l'énergie et le coût de la vie en Europe. L'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février a entrainé «une incertitude considérable» pour les perspectives économiques dans l'Union européenne, a déclaré la directrice de la BCE en visite à Chypre.
Ces économies avaient rebondi plus vite que prévu des conséquences de la pandémie de Covid-19, a souligné Christine Lagarde. Mais la guerre a eu un impact économique marqué par ce que «les économistes appellent un 'choc d'offre' qui (...) accentue l'inflation et réduit la croissance simultanément», a-t-elle expliqué. Selon Christine Lagarde, les prix de l'énergie devraient rester en hausse, le prix du gaz ayant déjà augmenté de 52% depuis le début de l'année et celui du pétrole de 64%. Les prix des produits alimentaires devraient aussi être affectés, a ajouté la directrice, l'Ukraine et la Russie représentant 30% des exportations de blé au niveau mondial.
Zelensky appelle la Norvège à fournir davantage d'énergie à l'Ukraine et l'UE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mercredi la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE.
Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, Volodymyr Zelensky a aussi estimé que les navires russes «ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre».
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Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?
Vendredi 25 mars, l'armée russe s'est félicitée d'avoir achevé la «première phase de l'opération» et a déclaré vouloir concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass. Un changement de plan qui laisse présager la volonté d'un «scénario coréen», a affirmé dimanche dernier le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov.
«Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien», Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer une séparation à la coréenne, a-t-il estimé. Mais qu'est-ce qu'on appelle un scénario coréen ? Est-il envisageable en Ukraine ?
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Sanctions contre la Russie : près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires gelés en Allemagne
L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.
«Le montant des fonds gelés (...) est de 95.514.306,40 euros», tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.
L’Ukraine discute d’exportations agricoles par le port roumain Constanta de la mer noire, indique le ministre ukrainien de l’Agriculture
L’Ukraine discute avec la Roumanie de la possibilité d’expédier ses exportations agricoles par le port roumain de Constanta, plus grand port de la mer noire, les russes bloquant les ports ukrainiens : c’est ce qu’a indiqué le ministre ukrainien de l’Agriculture dans une déclaration ce mercredi.
L’Ukraine, qui fait partie des leaders mondiaux d’exportation de céréales et d’huiles végétales, a assez de stocks pour répondre à ses propres besoin alimentaires pour deux ans, mais elle perdrait 1,5 milliard de dollars par mois dans ses exportations agricoles, en raison de l’invasion russe, a ajouté le ministre.
Deux cosmonautes russes et un astronaute américain de retour sur Terre
Un vaisseau Soyouz a ramené sur Terre mercredi deux cosmonautes russes et un astronaute américain qui se trouvaient sur la Station spatiale internationale, un rare exemple de coopération entre Washington et Moscou en pleines tensions autour de l'Ukraine.
La capsule, à bord de laquelle se trouvent les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, a atterri dans le sud-est du Kazakhstan à 11h28 GMT comme prévu, selon les images retransmises par l'agence spatiale russe Roscosmos.
Un bâtiment de la Croix-Rouge bombardé par les Russes à Marioupol, selon une responsable ukrainienne
Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, port stratégique assiégé du sud-est de l'Ukraine, a affirmé mercredi une responsable ukrainienne.
«Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol», a écrit sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. «Les avions et l'artillerie ennemis ont bombardé le bâtiment, marqué d'une croix rouge sur fond blanc, ce qui équivaut à la présence de blessés, de matériel civil ou humanitaire», a-t-elle poursuivi, en ajoutant une image aérienne d'un bâtiment marqué d'une croix rouge sur le toit.
«Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations concernant les victimes», a-t-elle ajouté, sans préciser combien de personnes auraient pu se trouver dans le bâtiment au moment des tirs.
Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée par l'armée russe depuis fin février avec des communications défaillantes.
«Stand Up For Ukraine», un événement mondial pour soutenir l’Ukraine, en amont d’une conférence de donateurs annoncée par Von der Leyen
The Weeknd, Billie Eilish, Elton John, Céline Dion... Le 8 avril, les plus grandes stars de la chanson se mobiliseront massivement en ligne dans le cadre de "Stand Up For Ukraine"
L'objectif ? Rallier artistes, sportifs, influenceurs, militants sur les réseaux sociaux afin de faire pression sur les dirigeants des gouvernements et des entreprises. Et de lever des fonds pour aider les millions de personnes déplacées par l'invasion de l'Ukraine et d'autres conflits dans le monde (Yémen, Soudan du Sud et Afghanistan notamment).
Ce rassemblement mondial, initié par l'organisation humanitaire Global Citizen, se tiendra vendredi 8 avril, en amont d'une Conférence des donateurs «Stand Up for Ukraine», annoncée par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le premier ministre canadien Justin Trudeau, prévue pour le 9 avril.
Sanctions: la Russie constate l'émergence d'un marché noir du médicament
Le gendarme sanitaire russe a dénoncé mercredi l'émergence de marchés de revente illégale en ligne de médicaments, certains produits n'étant plus disponibles depuis les sanctions internationales imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Ces sanctions et la crainte de pénuries ont provoqué une ruée dans les pharmacies de nombreuses régions de Russie, malgré les appels du ministère de la Santé à ne pas faire de stocks à domicile et l'assurance que le pays disposait d'assez de médicaments étrangers pour lesquels il n'y a pas d'équivalent russe.
L'agence sanitaire «Roszdravnadzor constate la revente active de produits médicamenteux via les réseaux sociaux et des marchés en ligne, ce qui constitue une violation de la loi», a indiqué l'organisme dans un communiqué. «De plus, l'achat de produits pharmaceutiques de la main à la main ne permet pas de garantir à l'acheteur la qualité» du produit, poursuit-il, appelant les Russes à ne s'approvisionner qu'en pharmacie, au risque autrement d'être confrontés «à des conséquences tragiques».
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Guerre en Ukraine: un juge norvégien dirigera l'enquête de l'ONU sur les violations russes
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a chargé mercredi un juge norvégien ayant siégé dans plusieurs tribunaux internationaux de diriger l'enquête sur les violations commises par la Russie lors de la guerre en Ukraine. Erik Mose, un ancien juge à la Cour suprême de Norvège et à la Cour européenne des droits de l'homme, qui a également présidé le Tribunal pénal international pour le Rwanda, a été nommé président de la commission d'enquête internationale indépendante nouvellement créée. Le président du Conseil des droits de l'homme, Federico Villegas, a également nommé les deux autres personnalités qui feront part de l'équipe.
Il s'agit de Jasminka Dzumhur, médiatrice des droits de l'homme de Bosnie-Herzégovine, et du Colombien Pablo de Greiff, qui a été le principal expert des Nations unies pour la promotion de la vérité, de la justice et des réparations. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait approuvé le 4 mars une résolution en faveur d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine après l'invasion russe. Le texte présenté par Kiev condamne «les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits résultant de l'agression de la Fédération de Russie» et réclame un retrait rapide de l'armée russe.
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Qui sont les émissaires chargés de la négociation ?
Nouveau round de négociation. Après un premier épisode en Biélorussie fin février, puis un second à Antalya le 10 mars, les délégations russe et ukrainienne se sont retrouvées lundi 28 mars à Istanbul pour tenter de trouver une issue au conflit. Les discussions ont débuté ce mardi peu après 7h30 GMT dans le palais de Dolmabahçe, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux.
En fin d'après-midi, côté russe, on a fait état de «discussions substantielles» et annoncé que les propositions «claires» de l'Ukraine allaient être «étudiées très prochainement et soumises» à Vladimir Poutine. La délégation ukrainienne a de son côté estimé que les conditions étaient désormais «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents Poutine et Zelensky.
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En Ukraine, le chef de l'AIEA visite une centrale dans le sud
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a visité mercredi la centrale nucléaire de Konstantinovka, dans le sud de l'Ukraine, dans le but de mettre en place une «assistance technique» sur fond de craintes d'un accident. «Je me trouve dans la centrale d'Ukraine du Sud pour rencontrer des responsables gouvernementaux et le personnel ukrainien», a écrit Rafael Grossi dans un tweet accompagné de photos le montrant serrant la main d'employés du site dont il a salué «l'endurance». «Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté. «Je tenais à vous dire que nous sommes ici avec vous, que nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières et sous toutes les formes possibles», insiste le responsable du gendarme onusien du nucléaire dans une vidéo diffusée sur son compte. L'Agence espère désormais pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des installations.
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Rien de «prometteur» ni de «percée» dans les pourparlers russo-ukrainiens
Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percée», a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. «Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Ukraine : la Russie jugée sur «les actes, pas les annonces», souligne Paris
La France jugera la Russie sur «les actes, pas les annonces» en Ukraine, a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie française, estimant que Moscou pouvait aussi chercher à «gagner du temps» en «jouant le jeu de la négociation». «Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation», ainsi que des annonces de «réduction radicale» de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv (Nord), a relevé Anne-Claire Legendre sur la radio France Info.
Après trois heures de négociations à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état mardi de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de Kiev en vue d'un accord seraient «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine. «Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table», a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit. «On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat», a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. «On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques», a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.
Tcherniguiv a été bombardée «toute la nuit», malgré l'annonce faite la veille par Moscou, a annoncé de son côté le gouverneur de la région. La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien», a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que de fait l'offensive russe a rencontré un certain nombre d'obstacles, des obstacles logistiques internes mais aussi une résistance ukrainienne qu'elle n'avait pas anticipée (..)», a pointé Anne-Claire Legendre. Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec Vladimir Poutine. La présidence française n'avait pas voulu ensuite commenter les résultats des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.
L'armée ukrainienne reprend le contrôle d'une autoroute stratégique dans l'Est
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. «La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord», a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne. Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30.000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est.
Les deux villes ont été intensément bombardées par l'armée russe depuis plus d'un mois, sans pour autant tomber aux mains des forces de Moscou. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, des carcasses de véhicules criblés de balle jonchaient cette autoroute sur quatre voies, et un cadavre de soldat russe gisait sur le bas-côté. La situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une pelleteuse entamait des travaux de déblaiement, tandis qu'un homme du village voisin venait récupérer sa voiture sur laquelle on apercevait les impacts de balles.
Moscou ramène sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain
Un vaisseau Soyouz transportant deux cosmonautes russes et un astronaute américain a quitté mercredi la Station spatiale internationale et devait atterrir au Kazakhstan dans l'après-midi, rare exemple de coopération en pleine crise autour de l'Ukraine. La capsule Soyouz MS-19, qui transporte les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, s'est détachée de l'ISS à 07H21 GMT comme prévu, a indiqué l'agence spatiale russe Roscosmos. L'atterrissage doit avoir lieu à 11h28 GMT dans le Sud-Est du Kazakhstan, selon la même source. Ce voyage intervient dans un contexte de vives tensions autour de l'Ukraine entre la Russie et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qui ont remis en question plusieurs projets dans le domaine de la coopération spatiale.
Début mars, Roscosmos avait publié une vidéo dans laquelle il était dit en plaisantant que Mark Vande Hei pourrait rester sur l'ISS au lieu de rentrer avec le vaisseau Soyouz. Face à l'inquiétude des Américains, l'agence russe avait ensuite dû assurer que l'astronaute serait bien du voyage.
Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions
Le nombre de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. Au total, 4.019.287 ukraniens -essentiellement des femmes et des enfants- ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.
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Démission des juges de la Cour suprême britannique siégeant à HongKong
Les deux juges de la Cour suprême britannique siégeant dans la plus haute juridiction de HongKong ont annoncé mercredi leur démission, en désaccord avec la loi de sécurité imposée par la Chine en 2020 dans le territoire autonome. «J'ai conclu, en accord avec le gouvernement, que les juges de la Cour suprême ne peuvent continuer à siéger à HongKong sans sembler cautionner une administration qui s'est départie des valeurs de liberté politique et de liberté d'expression», a déclaré le président de la Cour suprême, Robert Reed, annonçant sa démission et celle du vice-président Patrick Hodge «avec effet immédiat» de la Cour d'appel final de HongKong.
Varsovie appelle l'UE à introduire un impôt sur les hydrocarbures russes
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a appelé mercredi l'Union européenne à introduire un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes. «J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable», a dit Mateusz Morawiecki à la presse.
Tcherniguiv «bombardée toute la nuit», malgré les promesses russes
La ville de Tcherniguiv, dans le Nord de l'Ukraine, a été victime de bombardement «toute la nuit», a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone. «Tcherniguiv a été bombardée toute la nuit» avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Tchaous, précisant que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.
Entreprises en Russie: «toutes les sanctions, rien que les sanctions», défend Le Maire
Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, «toutes les sanctions et rien que les sanctions», a affirmé mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie. «La seule chose que nous demandons aux entreprises c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique», a déclaré le ministre sur Europe 1. «Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes», a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
L'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi dernier devant le Parlement français a divisé la classe politique, certains, à l'image du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, réclamant que les entreprises françaises cessent leurs activités en Russie. A l'inverse, d'autres, comme le Rassemblement national, ont mis en avant l'impact économique et financier néfaste pour les entreprises qui décideraient d'un tel départ. Faire mal aux entreprises françaises «ce n'est pas notre objectif», a rétorqué Bruno Le Maire,. «L'objectif n'est pas de faire mal à la population française» mais «de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe», a-t-il insisté.
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Marioupol: une maternité évacuée de force vers la Russie
La mairie de Marioupol a dénoncé mercredi l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de cette ville assiégée dans le sud-est de l'Ukraine où une autre maternité avait été bombardée par les Russes le 9 mars. «Plus de 70 personnes, des femmes et du personnel médical ont été emmenées de force par les occupants de la maternité N°2 du district de la rive gauche», a affirmé la mairie sur Telegram. Au total, plus de 20.000 habitants de Marioupol ont été évacués «contre leur gré» en Russie, selon la municipalité, qui affirme que les Russes leur ont confisqué leurs papiers et les ont redirigés «vers des villes russes éloignées».
Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée depuis fin février avec des communications défaillantes. Une autre maternité et un hôpital pédiatrique de Marioupol avaient été touchés par un bombardement le 9 mars suscitant l'indignation de la communauté internationale. Au moins trois personnes dont un enfant ont péri dans cette frappe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait alors justifié le bombardement en assurant que le bâtiment de cette maternité servait, selon lui, de base à un bataillon nationaliste ukrainien.
Gaz: l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement
L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l’Économie. «Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère» afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et à ce stade, «la sécurité de l'approvisionnement» en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.
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Mykolaïv : au moins douze mort
Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens. Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.
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Marioupol: les «nationalistes» ukrainiens doivent «déposer les armes»
Vladimir Poutine a exigé mardi que les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol «déposent les armes» afin qu'on puisse «trouver une solution à la situation humanitaire» dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron. Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient «pas réunies à ce stade». Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de «crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète». En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.
Discussions «substantielles» ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul. «Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.
«Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo. L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.
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Sergueï Lavrov en Chine pour une réunion sur l'Afghanistan
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé en Chine pour une réunion de deux jours consacrée à l'Afghanistan, a annoncé mercredi l'ambassade de Russie à Pékin. Il s'agit de la première visite en Chine du chef de la diplomatie du Kremlin depuis l'invasion de l'Ukraine par son pays le 24 février. Pékin s'est depuis refusé à condamner l'intervention de Moscou mais a dénoncé en revanche les sanctions occidentales contre la Russie.
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Trump appelle Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Biden
Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine, à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l’État américain Joe Biden, Hunter.
L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé. Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine, au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
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Dans une interview diffusée mardi par l'émission «Just the News» du média «Real America's Voice», Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa «famille». «C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique», a dit Donald Trump. «Je pense que nous devrions connaître cette réponse», a-t-il ajouté lors de cette interview.
À l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale»
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a été accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale» voire de faire courir un risque de «famine» en ayant déclenché une guerre contre l'Ukraine, le «grenier à blé de l'Europe». Invitée au Conseil de sécurité, l'adjointe du secrétaire général de l'ONU pour les Affaires humanitaires, la Tanzanienne Joyce Msuya, a averti que le conflit «menaçait de faire encore empirer les choses pour les plus grandes crises humanitaires de la planète, comme en Afghanistan, au Yémen et dans la Corne de l'Afrique».
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Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, et la numéro deux de la diplomatie américaine Wendy Sherman ont rappelé que l'Ukraine et la Russie étaient des «producteurs majeurs» de céréales, représentant «30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs mondial et 75% de l'huile de tournesol». Des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim sont redoutées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d'Ukraine.
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Les Occidentaux dans l’expectative
Le président américain Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d'un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l'Ukraine, mettant en garde contre tout «relâchement de la détermination occidentale». «Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir», a dit Biden à des journalistes après une conversation téléphonique avec Boris Johnson, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi. Les Occidentaux attendent de voir si la Russie «tient parole» sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.
Dans cette conversation d'environ une heure, les dirigeants américain, britannique, français, allemand et italien ont affirmé «leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l'Ukraine pour qu'elle se défende», selon un communiqué de la Maison Blanche.
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Scepticisme après les annonces russes, en dépit de progrès dans les négociations
L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme le retrait militaire autour de Kiev et d'une autre grande ville ukrainienne, annoncé par Moscou à l'issue de pourparlers de paix dans lesquels le président ukrainien Volodymyr Zelensky a néanmoins vu des signes «positifs». «Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.
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Après environ cinq semaines de guerre, des milliers de victimes et des millions de réfugiés, la prudence était également de mise au sein de l'état-major ukrainien. «Le soi-disant "retrait des troupes", est probablement une rotation d'unités individuelles, qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes», a-t-il jugé dans un communiqué mardi soir. Les sirènes d'alerte ont été entendues à plusieurs reprises à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi avant d'être annulées, signe de l'inquiétude qui règne toujours dans la capitale ukrainienne après les annonces des forces russes.
À l'issue de pourparlers à Istanbul, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé mardi que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. Mais pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agit que d'un «repositionnement» et non d'un «vrai retrait». «Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre» de troupes «commencer à se repositionner», a-t-il dit. Mais «nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d'autres zones d'Ukraine» et «cela ne signifie pas que la menace contre Kiev soit terminée».
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
En cette 35e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée. Retrouvez notre live du mardi 29 mars ici.
Ukraine, 35e jour de guerre
Les négociations reprendront le 1er avril en ligne
«Les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne», a affirmé mercredi soir le responsable de la délégation ukrainienne David Arahamiya à la télévision.
La situation sur le terrain au 35e jour de guerre
Le Figaro fait le point sur la situation sur le terrain, au 35e jour de guerre en Ukraine.
Tcherniguiv (nord), la deuxième ville d'Ukraine la plus détruite par des bombardements après Marioupol (sud), a continué à être pilonnée dans la nuit de mardi à mercredi par l'armée russe, malgré l'engagement par Moscou d'y réduire «radicalement» son activité militaire. Les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs accusé les forces russes d'avoir «bombardé délibérément» un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol.
À Kiev, les sirènes ont beaucoup sonné dans la capitale et ses alentours au cours de la nuit. Les autorités font état de 30 bombardements russes au cours des dernières 24 heures. Les forces russes ont «vraisemblablement abandonné leurs efforts d'encercler Kiev à l'heure qu'il est, même si elles continuent de se battre pour maintenir leurs positions actuelles sur les deux rives de la rivière Dniepr», selon l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW).
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Irpin, que les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir repris lundi soir, résonnait de fréquentes explosions mercredi matin, a constaté l'AFP. Au moins 200 personnes y sont mortes depuis le début du conflit, selon son maire.
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. L'AFP a également constaté de visu le départ des forces russes de la ville de Trostyanets (nord-est). Après un mois d'occupation, elles sont parties sans combattre ou presque, selon de multiples témoignages recueillis par l'AFP dans la ville en partie détruite.
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Volodymyr Zelensky sur la réduction annoncée du dispositif russe : «Nous ne croyons personne»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré aujourd’hui qu'il ne croyait pas aux promesses russes de réduire l'activité militaire et que son armée se préparait à de nouveaux combats dans l’est du pays.
«Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase», a déclaré Zelensky dans une adresse vidéo à la nation, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. «Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire», a-t-il dit.
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Le chef du renseignement militaire français remercié
Le patron du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, va quitter ses fonctions suite notamment à ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, a appris l'AFP de sources proches du dossier. Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site L'Opinion. Ce dernier cite pour sa part une source interne au ministère des Armées évoquant des «briefings insuffisants» et un «manque de maîtrise des sujets».
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des Armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM «fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité», a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. «Ce qui s'est passé lui donne raison», a-t-elle fait valoir.
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP et qui a elle aussi requis l'anonymat, le départ du haut-gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas. Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Mais sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
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Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils
Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi 30 mars l'instauration d'un «régime de silence», soit un cessez-le-feu local, à partir de 10h00 jeudi (9h00 en France) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe.
«Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a ajouté le ministère dans un communiqué. Le ministère russe demande aussi que Kiev garantisse le «respect inconditionnel» de ce cessez-le-feu local via une notification écrite envoyée à la partie russe, au UNHCR et au CICR avant 06h00 jeudi (5h00 en France). Moscou demande aussi que l'armée ukrainienne s'engage à assurer la sécurité des convois de bus qui circuleront le long de l'itinéraire convenu pour ce couloir.
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Andreï Kourkov, écrivain ukrainien, parie sur une guerre longue
L'écrivain ukrainien russophone Andreï Kourkov a dit ce soir à Paris s'attendre à une guerre longue entre la Russie et l'Ukraine, «peut-être jusqu'à la mort» du président russe Vladimir Poutine. L'auteur du roman Les Abeilles grises, paru en français en février aux éditions Liana Levi, s'exprimait au Centre culturel de l'ambassade d'Ukraine, avant de repartir dans le pays vendredi.
«Ça va durer peut-être jusqu'à la mort de Poutine. Peut-être jusqu'à la mort de Poutine numéro 2, parce que 80% des Russes soutiennent Poutine», a estimé le romancier, polyglotte qui s'exprimait en français et a assisté à Kiev, où il vivait, aux premiers bombardements russes le 24 février. «Ils sont habitués à avoir un tsar qui reste tsar jusqu'à sa mort. Parfois, quand ils ne sont pas très contents avec le tsar, ils le tuent, et adorent le suivant. C'est une grande différence dans les mentalités, parce que les Ukrainiens n'acceptent pas le tsar», a-t-il poursuivi. Il a affirmé que ses compatriotes ne capituleraient jamais.
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L'Ukraine accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore sur une ville
Les autorités ukrainiennes ont accusé les forces russes d'avoir tiré mercredi des obus au phosphore sur la petite ville de Marinka, dans l'est de l'Ukraine. «Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui, à Marinka» (10.000 habitants avant le début, le 24 février, de l'invasion russe), a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. «Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, NDLR) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence», a-t-il poursuivi.
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti le 25 mars toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
«Les villes de Georgievka, Novokalinovo et Otcheretino ont également été bombardées», a ajouté Pavel Kyrylenko, sans fournir de précisions sur les munitions employées. «Aucune victime civile n'est à déplorer, mais plusieurs maisons ont été endommagées», a-t-il conclu.
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Les Russes commencent à se retirer de la centrale de Tchernobyl, selon le Pentagone
Les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a indiqué mercredi un haut responsable du Pentagone.
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et «Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller en Biélorussie», a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. «Nous pensons qu'ils sont en train de partir, je ne peux pas vous dire s'ils sont tous partis», a-t-il ajouté.
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Les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.
La population commence à sentir les restrictions économiques imposées après l’invasion de l’Ukraine, mais celles-ci ne semblent pas en mesure de faire bouger les lignes politiques.
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Les États-Unis veulent consulter et aider l'Afrique face aux conséquences de la guerre en Ukraine
L'administration Biden entend consulter les dirigeants africains sur la réponse diplomatique à l'offensive russe en Ukraine et s'employer à atténuer les effets économiques du conflit sur le continent, ont indiqué deux diplomates américains mercredi à Dakar. «Nous cherchons une réponse africaine forte à l'agression russe et nous saluons l'occasion de nous associer avec le Sénégal et d'autres (pays) Africains sur la réponse à l'agression russe, mais aussi sur les moyens de faire face aux implications globales» du conflit, a dit à des journalistes l'ambassadrice des États-Unis auprès de l'Union africaine, Jessica Lapenn.
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Jessica Lapenn ainsi qu'Akunna Cook, une responsable du département d’État pour les affaires africaines, étaient pour des consultations au Sénégal, dont le chef de l’État, Macky Sall, assure la présidence tournante de l'Union africaine. Les deux diplomates ont souligné l'importance de cette présidence et de la coopération entre les États-Unis et les pays africains sur la reprise économique post-Covid, l'accès aux vaccins, les récents coups d’État à travers le continent ou la sécurité.
Leur visite, qu'elles ont décrite comme faisant suite à celle du secrétaire d’État Antony Blinken en novembre, donc avant l'offensive russe, intervient alors que l'invasion russe en Ukraine partage les pays africains. Le Sénégal, aux relations fortes avec les pays occidentaux, avait surpris le 2 mars en s'abstenant lors d'un vote de l'Assemblée générale de l'ONU en faveur d'une résolution qui exigeait «que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine». Le Sénégal avait en revanche voté le 24 mars une seconde résolution exigeant de la Russie un arrêt immédiat de la guerre. Près de la moitié des pays africains s'étaient abstenus ou n'avaient pas voté lors des deux votes.
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Russie : la consommation augmente de 5,9% en février sur un an
La consommation en Russie a progressé de 5,9% en février sur un an, malgré une inflation forte, les premières secousses du conflit en Ukraine et l'essoufflement de la reprise économique post-pandémie. Selon le rapport mensuel de l'institut des statistiques Rosstat, publié aujourd’hui, le taux de chômage s'est lui élevé à 4,1% en février, en légère baisse par rapport aux 4,4% enregistrés en janvier.
Après le départ de nombreux migrants et la surmortalité provoquée par la pandémie, le pays souffre en effet d'un certain manque de main d’œuvre. La situation risque toutefois de se détériorer fortement dans les prochains mois sous l'effet des dures sanctions occidentales visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine et la fermeture de nombreux enseignes. S'ajoute à cela une inflation galopante, accentuée par les sanctions, qui mine le pouvoir d'achat des Russes et s'avère un casse-tête pour les autorités.
En février, l'inflation a atteint 9,15% sur un an, soit un record depuis début 2016. La flambée concerne notamment les produits alimentaires de base (sucre, huile, céréales), ce qui a poussé les Russes à faire des stocks de denrées.
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Trostyanets, sous le joug de la 4e division blindée russe
Tchaïkovski y composa l'une de ses premières symphonies, les troupes russes y laisseront un souvenir beaucoup plus douloureux : Trostyanets, dans le nord-est de l'Ukraine, est sortie ce début de semaine comme hébétée, et en partie détruite, d'un mois d'occupation russe. Après trois jours de lourds bombardements, les forces ukrainiennes ont chassé le week-end dernier les soldats russes de cette ville de près de 20.000 habitants connue pour un séjour estival du célèbre compositeur russe en 1864 et, aujourd'hui, pour son usine de chocolat, la plus grande du pays.
«Ca bombardait de tous les côtés. Dans la nuit du 25 au 26 (mars), ils ont juste décampé» : Pavlo a passé près d'un mois cloîtré dans sa maison, près de la gare Smorodino, où stationnait le gros du contingent de Moscou. Des Russes, des Tchétchènes, et des Ukrainiens du Donbass séparatiste, «les plus cruels, qui expulsaient les gens pour s'installer dans leurs maisons». En un mois d'occupation, réfugié dans sa cave, Pavlo dit avoir tout vu, ou plutôt tout entendu : l'entrée des Russes dans Trostyanets, leurs agissements dans les rues, «les bombes et les (roquettes) Grad qui volaient...».
Trois jours après l'assaut, le parvis de la gare est un champ de bataille, que domine encore sur sa stèle un antédiluvien char T-34, en hommage à la «Grande guerre patriotique» contre les nazis. Une dizaine de chars, camions-citernes et autres engins blindés, éventrés ou carbonisés, gisent un peu partout autour de la place dévastée. Un MSTA, monstrueux obusier de 152 mm sur chenilles, y est abandonné, porte ouverte. Rangers laissées là, morceaux d'acier et munitions jonchent le sol retourné. La gare routière voisine, les commerces qui abritaient les soldats russes et leurs armements sont en ruines, partis en fumée, des caisses de munitions en bois empilées ou renversées de tous côtés.
«Nos militaires ont visé juste, avec des drones ou je ne sais quoi. C'est beau toute cette ferraille brûlée, on va en faire plein de munitions pour notre armée», se réjouit Pavlo, venu avec son vélo constater les dégâts. «C'était très dangereux de marcher par ici (...). Ils arrêtaient des gens, volaient les téléphones pour appeler chez eux». Lui n'est sorti que très rarement pour aller voir la maison de sa fille, toujours «par des chemins détournés» pour éviter la soldatesque russe.
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La Grèce élabore des «scénarios alternatifs» en cas de pénurie de gaz
Le ministre grec de l'Environnement et de l'Énergie a annoncé aujourd’hui dans un communiqué avoir convoqué une réunion «extraordinaire» pour élaborer «les scénarios alternatifs» face au risque de pénurie de gaz afin d'«assurer l'approvisionnement énergétique normal du pays».
Les scénarios évalués par «le groupe ministériel de gestion de crise» doivent être mis en œuvre «en cas d'interruption de l'approvisionnement en gaz en provenance de Russie» et visent une période allant jusqu'en mars 2023, selon ce communiqué.
L'opérateur grec du système de gaz naturel (DESFA) doit soumettre d'ici la fin de la semaine une étude concernant «l'ajout d'un réservoir flottant de gaz liquéfié (GNL) à son terminal» situé sur un îlot près d'Athènes, selon ce texte. Des négociations sont également en cours entre Desfa et l'entreprise italienne de transport de gaz Snam sur «les possibilités de maintien des réserves stratégiques de gaz naturel dans des dépôts souterrains en Italie», poursuit le communiqué.
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Antony Blinken déplore en Algérie l'impact de la guerre en Ukraine sur la région
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a affirmé aujourd’hui que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusque dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé, en achevant en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale. Arrivé en provenance du Maroc, le rival régional de l'Algérie, Antony Blinken s'est entretenu à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc. Bien que l'Algérie, fervente soutien des Palestiniens, y soit farouchement hostile, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait «soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d'autres pays à s'y joindre». Mais son principal message a porté sur la guerre en Ukraine.
«Dans le cas de l'Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime», a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l'Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie, de crainte de compromettre leurs relations avec Moscou. Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l'invasion russe de l'Ukraine avait eu un impact direct sur la région, avec la hausse des prix que la guerre a occasionnée.
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Suède : la première ministre dit «ne pas exclure» une candidature à l'Otan
La première ministre suédoise a affirmé aujourd’hui «ne pas exclure» une candidature d'adhésion à l'Otan en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine, après avoir exprimé jusqu'ici la préférence de voir la Suède rester hors des alliances militaires. «Je n'exclus en aucune façon l'adhésion à l'Otan», a affirmé Magdalena Andersson dans une interview à la télévision publique SVT. «Je veux que nous fassions une analyse approfondie des possibilités que nous avons dans cette situation, les menaces et les risques associés, pour prendre la meilleure décision pour la Suède», a déclaré la dirigeante social-démocrate.
La Suède n'est pas membre de l'Otan et est officiellement non alignée militairement, même si elle est partenaire de l'alliance atlantique et qu'elle a abandonné sa ligne de neutralité stricte après la fin de la guerre froide. Le jour de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février, Magdalena Andersson avait écarté une adhésion, affirmant que «dans une telle situation, il est crucial que la ligne de la Suède dans sa politique de sécurité reste inchangée». Le 8 mars, elle avait même fait polémique en affirmant qu'une candidature suédoise risquait de «déstabiliser» la sécurité en Europe du nord. Moscou est très hostile à l'entrée de la Suède ou de la Finlande dans l'alliance occidentale.
En Suède, la guerre en Ukraine a provoqué un bond spectaculaire en faveur de l'adhésion, avec près de 50% pour rejoindre l'alliance selon plusieurs sondages parus depuis début mars. La part des défavorables à elle chuté autour de 25-30%.
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Les séparatistes d'Ossétie du Sud envisagent une consultation pour rejoindre la Russie
Le chef de l'Ossétie du Sud, un territoire pro-russe du Caucase ayant fait sécession de la Géorgie, a envisagé aujourd’hui d'organiser une consultation populaire pour être rattaché à la Russie. «Il faut, bien sûr, que nous demandions son avis au peuple et faire en sorte que le peuple s'exprime sur la possibilité de rejoindre la Fédération de Russie», a déclaré Anatoli Bibilov, en direct sur une chaîne de télévision russe.
«Ce n'est pas très difficile à faire sans traîner. Comme on dit, c'est une question technique», a-t-il poursuivi, assurant que rejoindre la Russie était un «rêve séculaire» du peuple ossète. L'Ossétie du Sud et l'Abkhazie sont deux régions du Caucase ayant fait sécession de l'ex-république soviétique de Géorgie. Leurs indépendances ont été reconnues en août 2008 par la Russie, à l'issue d'une guerre éclair entre Tbilissi et Moscou. Depuis ce conflit, des forces russes stationnent de façon permanente en Ossétie du Sud et en Abkhazie.
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Paris ne voit «pas de percée» dans les négociations russo-ukrainiennes
La France ne voit «pas de percée» dans les négociations russo-ukrainiennes ni de «nouveauté» dans la situation en Ukraine après les annonces russes de réduction de leur activité militaire dans les environs de Kiev et dans le nord de l'Ukraine, a déclaré mercredi 30 mars le chef de la diplomatie française.
«La guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté», a souligné Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information en continu France 24. «La confiance, c'est les actes (...) pour l'instant, ils ne sont pas au rendez-vous», a-t-il dit, en relevant que les bombardements russes continuaient sur Kiev et que le président russe Vladimir Poutine n'avait toujours pas accepté de cessez-le-feu, notamment dans la ville assiégée de Marioupol (sud). Concernant les négociations russo-ukrainiennes mardi à Istanbul, «pour l'instant rien n'a avancé sur aucun sujet», a insisté le ministre français des Affaires étrangères.
Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait affirmé que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. «Il est possible que, vu les difficultés qu'a l'armée russe en Ukraine, les plans soient réévalués, mais il est possible aussi que cette période où on annonce des discussions plus approfondies soit mise à profit par la Russie pour reconstituer ses forces», a souligné Jean-Yves Le Drian.
«Nous sommes tout à fait disponibles pour travailler avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky sur la manière d'assurer des garanties», a aussi déclaré Jean-Yves Le Drian. «Mais le problème c'est qu'il faut qu'il y ait une vraie négociation. Il serait peut-être opportun aussi que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant, ce n'est pas possible puisque le président Poutine le refuse», a-t-il noté.
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Vladimir Poutine dit à Olaf Scholz que le gaz peut encore être payé en euros, selon Berlin
Le gouvernement allemand a indiqué que le président russe Vladimir Poutine avait assuré aujourd’hui au chancelier Olaf Scholz que l'Europe pouvait continuer à payer le gaz russe en euros et non en roubles comme ordonné récemment par Moscou.
Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit a indiqué que Vladimir Poutine avait assuré à Olaf Scholz que les paiements de l'Europe le mois prochain «continueraient à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions», et qu'elle se chargerait de la conversion en roubles.
Steffen Hebestreit a ajouté que le président Poutine avait souligné que «rien ne changerait pour les partenaires contractuels européens» lorsque le nouveau système de paiement réclamé par Moscou entrera en vigueur le 1er avril. «Le chancelier Scholz n'a pas accepté cette procédure, mais a demandé des informations par écrit pour mieux la comprendre», a souligné Hebestreit. «Ce que le G7 a convenu demeure : les livraisons d'énergie seront exclusivement payées en euros ou en dollars, comme c'est indiqué dans les contrats», a-t-il assuré.
Le Kremlin avait auparavant publié son propre compte rendu de la conversation, indiquant que Vladimir Poutine avait dit à Olaf Scholz que la demande de Moscou pour que l'Europe passe au paiement du gaz en roubles ne devait pas «conduire à une détérioration des conditions contractuelles pour les sociétés importatrices européennes».
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Joe Biden évoque avec Volodymyr Zelensky des capacités militaires «supplémentaires» pour l'Ukraine
Le président des États-Unis Joe Biden a discuté aujourd’hui avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires «supplémentaires» nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à «défendre son pays», a déclaré la Maison-Blanche.
«Les dirigeants ont évoqué la manière dont les États-Unis travaillent jour et nuit pour répondre aux principales demandes faites par l'Ukraine en matière d'aide sécuritaire» ainsi que «les efforts persistants fournis par les États-Unis avec leurs alliés et partenaires pour identifier les capacités supplémentaires pour aider l'armée ukrainienne à défendre son pays», a affirmé l'exécutif américain dans un communiqué après un appel entre les deux présidents.
La présidence américaine a ajouté qu'ils avaient souligné l'impact «déterminant» des armes fournies par les Américains sur le cours du conflit. «En outre, le président Biden a informé le président Zelensky que les États-Unis entendaient apporter au gouvernement ukrainien 500 millions de dollars d'aide budgétaire directe», a précisé la Maison-Blanche. Le chef de l’État ukrainien a pour sa part écrit sur Twitter avoir «partagé son analyse de la situation sur le champ de bataille et à la table des négociations», au lendemain d'une nouvelle session de pourparlers entre Kiev et Moscou. «Nous avons parlé de soutien défensif spécifique, d'un nouveau paquet de sanctions renforcées et d'aide macrofinancière et humanitaire», a-t-il ajouté.
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«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Dans le second épisode de son carnet de guerre, Ulysse, étudiant en architecture de 21 ans, racontait ses premiers pas dans la Légion étrangère, les cours d'attaque au couteau et les rencontres marquantes auprès des soldats. Désormais au front, à Kiev, il témoigne de la peur et des bombardements.
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Négociations russo-ukrainiennes : les Tatars exigent la restitution de la Crimée
Les représentants des Tatars de Crimée ont exigé aujourd’hui que la restitution à l'Ukraine de cette péninsule annexée par la Russie en 2014 soit une des conditions posées par Kiev dans les négociations avec Moscou pour mettre fin au conflit armé. À l'issue d'une réunion en ligne, le Medjlis, l'assemblée traditionnelle de cette communauté musulmane turcophone installée en Crimée depuis le XIIIe siècle, a insisté sur le fait que le retour à l'Ukraine de ce territoire devait être une «condition obligatoire» dans les pourparlers.
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«Le Medjlis des Tatars de Crimée part du principe que le rétablissement de l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues, y compris la République autonome de Crimée et Sébastopol, doit être une condition obligatoire pour la tenue de négociations officielles entre des représentants ukrainiens et le pays agresseur, la Fédération de Russie», a souligné sur Facebook le chef de l'assemblée tatare, Refat Tchoubarov, citant une décision du Medjlis du 18 mars dernier. Un nouveau cycle de discussions entre délégations russe et ukrainienne mardi à Istanbul a semblé avoir fait progresser les parties vers un accord, selon les déclarations des émissaires, avant que le Kremlin ne douche ces espoirs mercredi en assurant n'y voir rien de «prometteur».
Le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia a expliqué que son pays réclamait un «accord international» garantissant sa sécurité et proposait que la Crimée et les territoires du Donbass sous contrôle des séparatistes prorusses soient «provisoirement exclus» des négociations. La partie russe exige de son côté que l'accord comporte la reconnaissance de la souveraineté russe sur la Crimée et de l'indépendance des deux «républiques» rebelles du Donbass.
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Vladimir Poutine mal informé par son entourage, selon le renseignement américain
Vladimir Poutine est mal informé du déroulement de la guerre en Ukraine, parce que ses conseillers ont peur de lui révéler les pertes militaires et économiques subies par la Russie, a affirmé aujourd’hui un haut responsable américain.
«Poutine ne savait même pas que son armée recrutait et perdait des conscrits en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d'informations fiables parvenant au président russe», a indiqué ce responsable sous couvert d'anonymat, en assurant se fonder sur des renseignements américains déclassifiés.
«Selon nous, Poutine est induit en erreur par ses conseillers sur les mauvaises performances de l'armée russe et sur la sévérité de l'impact des sanctions sur l'économie russe, parce que ses plus hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité», selon la même source. Le haut responsable américain assure par ailleurs qu'il y a «désormais une tension constante entre Poutine et le ministère de la Défense».
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La soprano russe Anna Netrebko condamne la guerre, après des critiques à son encontre
La soprano russe Anna Netrebko, critiquée pour ne pas avoir dénoncé la guerre en Ukraine, a aujourd’hui exprimé «clairement» sa condamnation de l'invasion et annoncé reprendre ses concerts en Europe fin mai, dans un message publié mercredi sur Facebook. «Je regrette que mes actions ou déclarations passées aient pu être mal interprétées», a écrit la célébrissime artiste de 50 ans qui vit à Vienne. «Je condamne expressément la guerre contre l'Ukraine. Ma position est claire», a-t-elle ajouté.
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Alors que la pression s'était accentuée sur ses épaules et celles d'autres artistes russes, Anne Netrebko, qui dispose de la double nationalité russe et autrichienne, avait annoncé le 1er mars qu'elle renonçait à toutes ses représentations sur scène «jusqu'à nouvel ordre». Elle devait notamment se produire en mars à la Philharmonie de l'Elbe à Hambourg, à la Scala de Milan et à Zurich. Elle avait également quitté deux jours plus tard le Metropolitan Opera de New York, avant que son agent ne confirme à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel la fin de leur collaboration.
Si elle n'a pas ouvertement clamé son soutien au président russe, il lui est reproché de s'être rendue à Donetsk en décembre 2015 pour y poser avec le drapeau des rebelles séparatistes prorusses. Elle a aussi suscité la controverse lorsqu'elle a remis un chèque d'un million de roubles (environ 15.000 euros) au dirigeant ukrainien prorusse Oleg Tsarev.
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Richemont, géant suisse du luxe, a cessé de s'approvisionner en Russie pour ses diamants
Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire notamment de la maison de joaillerie Cartier, a cessé de s'approvisionner en Russie pour ses diamants depuis l'invasion de l'Ukraine, a indiqué mercredi son patron lors du salon horloger de Genève.
«Depuis le 24 février, nous n'avons plus de diamants qui viennent de Russie», a expliqué Jérome Lambert, le directeur général du numéro deux mondial du luxe, lors d'un point avec la presse.
Cette décision, prise rapidement dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, «signifie beaucoup» dans la mesure où réorganiser les approvisionnements représente «un gros effort» avec ses partenaires et fournisseurs tels que le conglomérat sud-africain De Beers pour trouver des diamants de qualité, sourcés de manière responsable, qui viennent de pays autres que la Russie, a-t-il souligné.
La Russie est un gros producteur d'or, de métaux précieux et de diamants. Selon le Trésor américain, la compagnie minière Alrosa, spécialisée dans les diamants, représente à elle seule 90% des diamants extraits en Russie, et 28% du marché mondial.
La réorganisation des approvisionnements en diamants est un processus par lequel «tout le monde va devoir passer», a ajouté Cyrille Vigneron, le directeur général de Cartier, et «cela à un prix que nous ne connaissons pas encore».
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Poutine garantit aux Allemands que le paiement du gaz russe en roubles ne doit pas «détériorer» les contrats des clients européens
Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mercredi à son homologue allemand Olaf Scholz que le paiement en roubles des exportations de gaz russe, désormais exigé par Moscou, ne devait pas désavantager les clients européens.
«Cette décision ne doit pas mener à une détérioration des conditions des contrats des entreprises européennes qui importent du gaz russe», a estimé M. Poutine, selon un communiqué du Kremlin résumant son échange téléphonique avec M. Scholz, dont le pays est un grand consommateur d'hydrocarbures russes.
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En Ukraine, première inculpation pour «collaboration» avec les forces russes
Le Parquet ukrainien a annoncé mercredi la première inculpation d'un citoyen pour «collaboration» avec les forces russes, en vertu d'une nouvelle loi qui prévoit des peines allant jusqu'à 12 ans de prison.
Selon le Parquet, cette inculpation vise un habitant de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, accusé d'avoir, dans une vidéo diffusée sur TikTok le 25 mars, «nié l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine et appelé publiquement à soutenir les décisions et les actions illégales» de Moscou. «Il s'agit du premier acte d'accusation transmis au tribunal pour des actes de collaboration», un chef d'accusation introduit par une loi promulguée le 15 mars, a précisé le Parquet sur Telegram.
Elle prévoit de 10 à 12 ans d'emprisonnement pour toute «coopération» avec «l'ennemi», son administration et ses forces armées ou formations paramilitaires. Outre la peine d'emprisonnement, les personnes condamnées se verront interdire d'occuper des fonctions dans l'administration, y compris locale, pour une durée allant jusqu'à 15 ans et pourront voir leurs biens confisqués.
C'est la première loi de ce genre à avoir été votée par le Parlement ukrainien depuis le début de l'invasion russe, le 24 février. Selon le Parquet ukrainien, 151 procédures pénales pour cette accusation ont été enregistrées en deux semaines. Les autorités ukrainiennes ont également adopté une loi qui prévoit des peines de prison pour la publication «illégale» d'images et de vidéos de mouvements de troupes ukrainiennes, une initiative qui inquiète les journalistes.
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La Slovaquie expulse 35 diplomates russes
La Slovaquie a décidé d'expulser 35 diplomates russes, a annoncé mercredi le ministère des Affaires étrangères, invoquant des informations fournies par les services de renseignement.
L'ambassadeur de la Fédération de Russie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et s'est vu remettre une note annonçant «que la République Slovaque a décidé de réduire le personnel de l'ambassade russe à Bratislava de 35 personnes», a indiqué à l'AFP le porte-parole de la diplomatie slovaque Juraj Tomaga.
Boris Johnson appelle à «intensifier les sanctions» contre Moscou
Le premier ministre britannique Boris Johnson a appelé mercredi à «continuer d'intensifier les sanctions» contre la Russie jusqu'au retrait de tous les soldats russes en Ukraine.
«On ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu», a-t-il déclaré devant une commission parlementaire, «nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun» des soldats russes soit «hors d'Ukraine».
Biden s'entretiendra avec Zelensky ce mercredi
Le président américain Joe Biden s'entretiendra mercredi à 14h 45 GMT (10h 45 heure de Washington) avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, a fait savoir la Maison Blanche.
Joe Biden, qui a rencontré la semaine dernière en Pologne les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, a eu des échanges réguliers avec le président ukrainien depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU évoque des «crimes de guerre» en Ukraine
Michelle Bachelet a évoqué mercredi «des crimes de guerre» commis en Ukraine dans un long réquisitoire de la Haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU contre les actions menées pour l'essentiel par l'armée russe depuis l'invasion du 24 février.
Les attaques indiscriminées et à grande échelles menées par les forcées armées russes «pourraient être des crimes de guerre», a lancé Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l'homme, usant du conditionnel par convention, les crimes de guerre devant être prouvés devant un tribunal mais ne faisant guère de doute.
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La guerre en Ukraine fait s'envoler les prix en Allemagne
Du jamais-vu depuis plus de 40 ans: l'inflation en Allemagne a bondi de 7,3% en mars, alimentée par la guerre en Ukraine qui fait flamber les prix de l'énergie et des denrées alimentaires, compliquant la tâche du gouvernement et de la Banque centrale européenne (BCE).
Pour trouver une hausse aussi élevée en rythme annuel, il faut remonter à novembre 1981, en Allemagne de l'Ouest. Le chiffre annoncé mercredi par l'institut national des statistiques est un record depuis la Réunification du pays en 1990.
Sur un mois, l'inflation grimpe de 2,5%, a encore détaillé Destatis.
L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, atteint quant à lui 7,6% pulvérisant l'objectif de 2% à moyen terme de la BCE.
La cause de cette envolée historique réside, selon Destatis, dans «l'attaque de la Russie en Ukraine» qui a douché les espoirs de voir les prix s'assagir après les hausses des derniers mois provoquées par les tensions persistantes sur les chaînes d'approvisionnement.
Le conflit s'est ajouté au déséquilibre entre offre et demande qui a suivi le pic de la pandémie de Covid-19, la fourniture de matières premières, composants et énergie peinant à suivre le rythme de la reprise.
Au moins 200 morts à Irpin depuis le début du conflit
Au moins 200 habitants d'Irpin, une ville de la banlieue nord-ouest de Kiev théâtre de féroces combats, ont été tués depuis le début de l'invasion russe, a annoncé mercredi son maire Oleksandre Markouchine.
«Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu'environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement», a annoncé Markouchine au cours d'une conférence de presse. Les forces ukrainiennes ont annoncé lundi avoir repris le contrôle de cette localité, aux mains des Russes depuis fin février.
L'Autriche active, comme l’Allemagne, son système d'alerte pour garantir l'approvisionnement en gaz
L'Autriche a activé mercredi, à l'instar de l'Allemagne, le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le chancelier. «Le niveau d'alerte précoce garantit une réaction rapide» pour «assurer l'approvisionnement en gaz des ménages et des entreprises autrichiennes», a déclaré Karl Nehammer, cité dans un communiqué.
Le gouvernement autrichien était pressé par son opposition d’activer ce plan visant à sécuriser l’approvisionnement en gaz en orchestrant un rationnement.
«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.
RETROUVEZ LE TROISIEME EPISODE DE NOTRE SERIE - «Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
Russie : enquête sur les distributeurs de sucre face à la pénurie et l'inflation
L'autorité russe de la concurrence a annoncé mercredi se pencher sur les méthodes de cinq grands distributeurs de sucre, face à l'envolée du prix et un début de pénurie dans la foulée des sanctions imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Les Russes se sont précipités dans les supermarchés sur le sucre et d'autres denrées après la multiplication des sanctions internationales, afin de constituer des stocks et de se mettre à l'abri d'une hausse attendue des prix.
Le Service fédéral anti-monopole (FAS) va évaluer la politique de «formation du prix du sucre» au sein de Skyfood, Nevskaïa Bakaleïa, Dary Poleï, Panguéïa et Soudarouchka, ainsi que «les causes d'une augmentation éventuellement infondée du prix et de la réduction des quantités du produit sur le marché».
Le paiement en roubles du gaz russe se fera progressivement
Le Kremlin a indiqué mercredi que le paiement en roubles des ventes de gaz russe à l'Union européenne, exigé par Moscou en riposte aux sanctions occidentales, se fera progressivement. «Nous en avons déjà parlé, le paiement et la livraison (de gaz) est un processus étendu dans le temps», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un point de presse.
Le 23 mars, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n'accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l'UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système en roubles. Toutefois, Dmitri Peskov a assuré que ce nouveau système n'entrerait pas intégralement en vigueur dès ce jeudi avec de nouvelles règles pour les consommateurs européens. «On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique», a souligné Dmitri Peskov, tout en insistant sur le fait que l'ordre de Vladimir Poutine devait être «appliqué».
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L'inflation continuera de progresser en Europe avec la guerre en Ukraine
La directrice de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a prévenu mercredi qu'un conflit prolongé en Ukraine continuerait de faire augmenter les prix de l'énergie et le coût de la vie en Europe. L'invasion de l'Ukraine lancée par la Russie le 24 février a entrainé «une incertitude considérable» pour les perspectives économiques dans l'Union européenne, a déclaré la directrice de la BCE en visite à Chypre.
Ces économies avaient rebondi plus vite que prévu des conséquences de la pandémie de Covid-19, a souligné Christine Lagarde. Mais la guerre a eu un impact économique marqué par ce que «les économistes appellent un 'choc d'offre' qui (...) accentue l'inflation et réduit la croissance simultanément», a-t-elle expliqué. Selon Christine Lagarde, les prix de l'énergie devraient rester en hausse, le prix du gaz ayant déjà augmenté de 52% depuis le début de l'année et celui du pétrole de 64%. Les prix des produits alimentaires devraient aussi être affectés, a ajouté la directrice, l'Ukraine et la Russie représentant 30% des exportations de blé au niveau mondial.
Zelensky appelle la Norvège à fournir davantage d'énergie à l'Ukraine et l'UE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mercredi la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE.
Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, Volodymyr Zelensky a aussi estimé que les navires russes «ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre».
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Qu'est-ce que le «scénario coréen» ?
Vendredi 25 mars, l'armée russe s'est félicitée d'avoir achevé la «première phase de l'opération» et a déclaré vouloir concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass. Un changement de plan qui laisse présager la volonté d'un «scénario coréen», a affirmé dimanche dernier le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov.
«Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien», Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer une séparation à la coréenne, a-t-il estimé. Mais qu'est-ce qu'on appelle un scénario coréen ? Est-il envisageable en Ukraine ?
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Sanctions contre la Russie : près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires gelés en Allemagne
L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.
«Le montant des fonds gelés (...) est de 95.514.306,40 euros», tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.
L’Ukraine discute d’exportations agricoles par le port roumain Constanta de la mer noire, indique le ministre ukrainien de l’Agriculture
L’Ukraine discute avec la Roumanie de la possibilité d’expédier ses exportations agricoles par le port roumain de Constanta, plus grand port de la mer noire, les russes bloquant les ports ukrainiens : c’est ce qu’a indiqué le ministre ukrainien de l’Agriculture dans une déclaration ce mercredi.
L’Ukraine, qui fait partie des leaders mondiaux d’exportation de céréales et d’huiles végétales, a assez de stocks pour répondre à ses propres besoin alimentaires pour deux ans, mais elle perdrait 1,5 milliard de dollars par mois dans ses exportations agricoles, en raison de l’invasion russe, a ajouté le ministre.
Deux cosmonautes russes et un astronaute américain de retour sur Terre
Un vaisseau Soyouz a ramené sur Terre mercredi deux cosmonautes russes et un astronaute américain qui se trouvaient sur la Station spatiale internationale, un rare exemple de coopération entre Washington et Moscou en pleines tensions autour de l'Ukraine.
La capsule, à bord de laquelle se trouvent les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, a atterri dans le sud-est du Kazakhstan à 11h28 GMT comme prévu, selon les images retransmises par l'agence spatiale russe Roscosmos.
Un bâtiment de la Croix-Rouge bombardé par les Russes à Marioupol, selon une responsable ukrainienne
Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, port stratégique assiégé du sud-est de l'Ukraine, a affirmé mercredi une responsable ukrainienne.
«Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol», a écrit sur Telegram Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. «Les avions et l'artillerie ennemis ont bombardé le bâtiment, marqué d'une croix rouge sur fond blanc, ce qui équivaut à la présence de blessés, de matériel civil ou humanitaire», a-t-elle poursuivi, en ajoutant une image aérienne d'un bâtiment marqué d'une croix rouge sur le toit.
«Pour l'instant, nous n'avons pas d'informations concernant les victimes», a-t-elle ajouté, sans préciser combien de personnes auraient pu se trouver dans le bâtiment au moment des tirs.
Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée par l'armée russe depuis fin février avec des communications défaillantes.
«Stand Up For Ukraine», un événement mondial pour soutenir l’Ukraine, en amont d’une conférence de donateurs annoncée par Von der Leyen
The Weeknd, Billie Eilish, Elton John, Céline Dion... Le 8 avril, les plus grandes stars de la chanson se mobiliseront massivement en ligne dans le cadre de "Stand Up For Ukraine"
L'objectif ? Rallier artistes, sportifs, influenceurs, militants sur les réseaux sociaux afin de faire pression sur les dirigeants des gouvernements et des entreprises. Et de lever des fonds pour aider les millions de personnes déplacées par l'invasion de l'Ukraine et d'autres conflits dans le monde (Yémen, Soudan du Sud et Afghanistan notamment).
Ce rassemblement mondial, initié par l'organisation humanitaire Global Citizen, se tiendra vendredi 8 avril, en amont d'une Conférence des donateurs «Stand Up for Ukraine», annoncée par la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le premier ministre canadien Justin Trudeau, prévue pour le 9 avril.
Sanctions: la Russie constate l'émergence d'un marché noir du médicament
Le gendarme sanitaire russe a dénoncé mercredi l'émergence de marchés de revente illégale en ligne de médicaments, certains produits n'étant plus disponibles depuis les sanctions internationales imposées à cause de l'offensive en Ukraine. Ces sanctions et la crainte de pénuries ont provoqué une ruée dans les pharmacies de nombreuses régions de Russie, malgré les appels du ministère de la Santé à ne pas faire de stocks à domicile et l'assurance que le pays disposait d'assez de médicaments étrangers pour lesquels il n'y a pas d'équivalent russe.
L'agence sanitaire «Roszdravnadzor constate la revente active de produits médicamenteux via les réseaux sociaux et des marchés en ligne, ce qui constitue une violation de la loi», a indiqué l'organisme dans un communiqué. «De plus, l'achat de produits pharmaceutiques de la main à la main ne permet pas de garantir à l'acheteur la qualité» du produit, poursuit-il, appelant les Russes à ne s'approvisionner qu'en pharmacie, au risque autrement d'être confrontés «à des conséquences tragiques».
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Guerre en Ukraine: un juge norvégien dirigera l'enquête de l'ONU sur les violations russes
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a chargé mercredi un juge norvégien ayant siégé dans plusieurs tribunaux internationaux de diriger l'enquête sur les violations commises par la Russie lors de la guerre en Ukraine. Erik Mose, un ancien juge à la Cour suprême de Norvège et à la Cour européenne des droits de l'homme, qui a également présidé le Tribunal pénal international pour le Rwanda, a été nommé président de la commission d'enquête internationale indépendante nouvellement créée. Le président du Conseil des droits de l'homme, Federico Villegas, a également nommé les deux autres personnalités qui feront part de l'équipe.
Il s'agit de Jasminka Dzumhur, médiatrice des droits de l'homme de Bosnie-Herzégovine, et du Colombien Pablo de Greiff, qui a été le principal expert des Nations unies pour la promotion de la vérité, de la justice et des réparations. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU avait approuvé le 4 mars une résolution en faveur d'une commission d'enquête internationale sur les violations des droits humains et du droit humanitaire en Ukraine après l'invasion russe. Le texte présenté par Kiev condamne «les violations des droits de l'homme et atteintes à ces droits résultant de l'agression de la Fédération de Russie» et réclame un retrait rapide de l'armée russe.
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Qui sont les émissaires chargés de la négociation ?
Nouveau round de négociation. Après un premier épisode en Biélorussie fin février, puis un second à Antalya le 10 mars, les délégations russe et ukrainienne se sont retrouvées lundi 28 mars à Istanbul pour tenter de trouver une issue au conflit. Les discussions ont débuté ce mardi peu après 7h30 GMT dans le palais de Dolmabahçe, dernière résidence des sultans sur le Bosphore, où la présidence turque dispose de bureaux.
En fin d'après-midi, côté russe, on a fait état de «discussions substantielles» et annoncé que les propositions «claires» de l'Ukraine allaient être «étudiées très prochainement et soumises» à Vladimir Poutine. La délégation ukrainienne a de son côté estimé que les conditions étaient désormais «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents Poutine et Zelensky.
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En Ukraine, le chef de l'AIEA visite une centrale dans le sud
Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a visité mercredi la centrale nucléaire de Konstantinovka, dans le sud de l'Ukraine, dans le but de mettre en place une «assistance technique» sur fond de craintes d'un accident. «Je me trouve dans la centrale d'Ukraine du Sud pour rencontrer des responsables gouvernementaux et le personnel ukrainien», a écrit Rafael Grossi dans un tweet accompagné de photos le montrant serrant la main d'employés du site dont il a salué «l'endurance». «Il est vital d'être sur le terrain pour fournir un soutien efficace en cette période extrêmement difficile», a-t-il ajouté. «Je tenais à vous dire que nous sommes ici avec vous, que nous sommes prêts à vous aider de toutes les manières et sous toutes les formes possibles», insiste le responsable du gendarme onusien du nucléaire dans une vidéo diffusée sur son compte. L'Agence espère désormais pouvoir envoyer rapidement des experts sur place et livrer les équipements nécessaires pour garantir la sécurité des installations.
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Rien de «prometteur» ni de «percée» dans les pourparlers russo-ukrainiens
Des pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percée», a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations. «Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Ukraine : la Russie jugée sur «les actes, pas les annonces», souligne Paris
La France jugera la Russie sur «les actes, pas les annonces» en Ukraine, a déclaré mercredi la porte-parole de la diplomatie française, estimant que Moscou pouvait aussi chercher à «gagner du temps» en «jouant le jeu de la négociation». «Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation», ainsi que des annonces de «réduction radicale» de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv (Nord), a relevé Anne-Claire Legendre sur la radio France Info.
Après trois heures de négociations à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état mardi de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de Kiev en vue d'un accord seraient «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine. «Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table», a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit. «On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat», a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février. «On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques», a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.
Tcherniguiv a été bombardée «toute la nuit», malgré l'annonce faite la veille par Moscou, a annoncé de son côté le gouverneur de la région. La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien», a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que de fait l'offensive russe a rencontré un certain nombre d'obstacles, des obstacles logistiques internes mais aussi une résistance ukrainienne qu'elle n'avait pas anticipée (..)», a pointé Anne-Claire Legendre. Emmanuel Macron s'est entretenu mardi avec Vladimir Poutine. La présidence française n'avait pas voulu ensuite commenter les résultats des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.
L'armée ukrainienne reprend le contrôle d'une autoroute stratégique dans l'Est
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP. «La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord», a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne. Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30.000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est.
Les deux villes ont été intensément bombardées par l'armée russe depuis plus d'un mois, sans pour autant tomber aux mains des forces de Moscou. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, des carcasses de véhicules criblés de balle jonchaient cette autoroute sur quatre voies, et un cadavre de soldat russe gisait sur le bas-côté. La situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Une pelleteuse entamait des travaux de déblaiement, tandis qu'un homme du village voisin venait récupérer sa voiture sur laquelle on apercevait les impacts de balles.
Moscou ramène sur Terre deux cosmonautes russes et un astronaute américain
Un vaisseau Soyouz transportant deux cosmonautes russes et un astronaute américain a quitté mercredi la Station spatiale internationale et devait atterrir au Kazakhstan dans l'après-midi, rare exemple de coopération en pleine crise autour de l'Ukraine. La capsule Soyouz MS-19, qui transporte les Russes Anton Chkaplérov et Piotr Doubrov, ainsi que l'Américain Mark Vande Hei, s'est détachée de l'ISS à 07H21 GMT comme prévu, a indiqué l'agence spatiale russe Roscosmos. L'atterrissage doit avoir lieu à 11h28 GMT dans le Sud-Est du Kazakhstan, selon la même source. Ce voyage intervient dans un contexte de vives tensions autour de l'Ukraine entre la Russie et les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, qui ont remis en question plusieurs projets dans le domaine de la coopération spatiale.
Début mars, Roscosmos avait publié une vidéo dans laquelle il était dit en plaisantant que Mark Vande Hei pourrait rester sur l'ISS au lieu de rentrer avec le vaisseau Soyouz. Face à l'inquiétude des Américains, l'agence russe avait ensuite dû assurer que l'astronaute serait bien du voyage.
Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi la barre des 4 millions
Le nombre de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis l'invasion par l'armée russe le 24 février a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés. Au total, 4.019.287 ukraniens -essentiellement des femmes et des enfants- ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.
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Démission des juges de la Cour suprême britannique siégeant à HongKong
Les deux juges de la Cour suprême britannique siégeant dans la plus haute juridiction de HongKong ont annoncé mercredi leur démission, en désaccord avec la loi de sécurité imposée par la Chine en 2020 dans le territoire autonome. «J'ai conclu, en accord avec le gouvernement, que les juges de la Cour suprême ne peuvent continuer à siéger à HongKong sans sembler cautionner une administration qui s'est départie des valeurs de liberté politique et de liberté d'expression», a déclaré le président de la Cour suprême, Robert Reed, annonçant sa démission et celle du vice-président Patrick Hodge «avec effet immédiat» de la Cour d'appel final de HongKong.
Varsovie appelle l'UE à introduire un impôt sur les hydrocarbures russes
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a appelé mercredi l'Union européenne à introduire un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes. «J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable», a dit Mateusz Morawiecki à la presse.
Tcherniguiv «bombardée toute la nuit», malgré les promesses russes
La ville de Tcherniguiv, dans le Nord de l'Ukraine, a été victime de bombardement «toute la nuit», a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone. «Tcherniguiv a été bombardée toute la nuit» avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur Viatcheslav Tchaous, précisant que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.
Entreprises en Russie: «toutes les sanctions, rien que les sanctions», défend Le Maire
Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, «toutes les sanctions et rien que les sanctions», a affirmé mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie. «La seule chose que nous demandons aux entreprises c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique», a déclaré le ministre sur Europe 1. «Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes», a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
L'appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi dernier devant le Parlement français a divisé la classe politique, certains, à l'image du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, réclamant que les entreprises françaises cessent leurs activités en Russie. A l'inverse, d'autres, comme le Rassemblement national, ont mis en avant l'impact économique et financier néfaste pour les entreprises qui décideraient d'un tel départ. Faire mal aux entreprises françaises «ce n'est pas notre objectif», a rétorqué Bruno Le Maire,. «L'objectif n'est pas de faire mal à la population française» mais «de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe», a-t-il insisté.
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Marioupol: une maternité évacuée de force vers la Russie
La mairie de Marioupol a dénoncé mercredi l'évacuation forcée vers la Russie d'une maternité de cette ville assiégée dans le sud-est de l'Ukraine où une autre maternité avait été bombardée par les Russes le 9 mars. «Plus de 70 personnes, des femmes et du personnel médical ont été emmenées de force par les occupants de la maternité N°2 du district de la rive gauche», a affirmé la mairie sur Telegram. Au total, plus de 20.000 habitants de Marioupol ont été évacués «contre leur gré» en Russie, selon la municipalité, qui affirme que les Russes leur ont confisqué leurs papiers et les ont redirigés «vers des villes russes éloignées».
Ces informations sont invérifiables de source indépendante, Marioupol étant assiégée depuis fin février avec des communications défaillantes. Une autre maternité et un hôpital pédiatrique de Marioupol avaient été touchés par un bombardement le 9 mars suscitant l'indignation de la communauté internationale. Au moins trois personnes dont un enfant ont péri dans cette frappe. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait alors justifié le bombardement en assurant que le bâtiment de cette maternité servait, selon lui, de base à un bataillon nationaliste ukrainien.
Gaz: l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement
L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l’Économie. «Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère» afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et à ce stade, «la sécurité de l'approvisionnement» en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.
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Mykolaïv : au moins douze mort
Douze personnes ont été tuées et au moins 33 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par les secours ukrainiens. Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.
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Marioupol: les «nationalistes» ukrainiens doivent «déposer les armes»
Vladimir Poutine a exigé mardi que les «nationalistes» ukrainiens à Marioupol «déposent les armes» afin qu'on puisse «trouver une solution à la situation humanitaire» dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec Emmanuel Macron. Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient «pas réunies à ce stade». Volodymyr Zelensky a qualifié les attaques russes contre Marioupol de «crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète». En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou d'y bombarder volontairement les abris des civils.
Discussions «substantielles» ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul. «Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.
«Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo. L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a détaillé le négociateur en chef ukrainien à Istanbul, David Arakhamia.
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Sergueï Lavrov en Chine pour une réunion sur l'Afghanistan
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé en Chine pour une réunion de deux jours consacrée à l'Afghanistan, a annoncé mercredi l'ambassade de Russie à Pékin. Il s'agit de la première visite en Chine du chef de la diplomatie du Kremlin depuis l'invasion de l'Ukraine par son pays le 24 février. Pékin s'est depuis refusé à condamner l'intervention de Moscou mais a dénoncé en revanche les sanctions occidentales contre la Russie.
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Trump appelle Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Biden
Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine, en pleine guerre en Ukraine, à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l’État américain Joe Biden, Hunter.
L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé. Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine, au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
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Dans une interview diffusée mardi par l'émission «Just the News» du média «Real America's Voice», Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa «famille». «C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique», a dit Donald Trump. «Je pense que nous devrions connaître cette réponse», a-t-il ajouté lors de cette interview.
À l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale»
Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie a été accusée d'avoir provoqué une «crise alimentaire mondiale» voire de faire courir un risque de «famine» en ayant déclenché une guerre contre l'Ukraine, le «grenier à blé de l'Europe». Invitée au Conseil de sécurité, l'adjointe du secrétaire général de l'ONU pour les Affaires humanitaires, la Tanzanienne Joyce Msuya, a averti que le conflit «menaçait de faire encore empirer les choses pour les plus grandes crises humanitaires de la planète, comme en Afghanistan, au Yémen et dans la Corne de l'Afrique».
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Le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, et la numéro deux de la diplomatie américaine Wendy Sherman ont rappelé que l'Ukraine et la Russie étaient des «producteurs majeurs» de céréales, représentant «30% des exportations mondiales de blé, 20% du maïs mondial et 75% de l'huile de tournesol». Des pénuries de céréales susceptibles de provoquer des émeutes de la faim sont redoutées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’Égypte, la Turquie, le Bangladesh ou le Nigeria, des pays très peuplés, sont les principaux importateurs de céréales de Russie et d'Ukraine.
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Les Occidentaux dans l’expectative
Le président américain Joe Biden et plusieurs dirigeants européens ont convenu mardi lors d'un appel téléphonique de continuer à sanctionner Moscou pour son invasion de l'Ukraine, mettant en garde contre tout «relâchement de la détermination occidentale». «Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir», a dit Biden à des journalistes après une conversation téléphonique avec Boris Johnson, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi. Les Occidentaux attendent de voir si la Russie «tient parole» sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv.
Dans cette conversation d'environ une heure, les dirigeants américain, britannique, français, allemand et italien ont affirmé «leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour son attaque brutale de l'Ukraine, ainsi que de continuer à apporter une aide sécuritaire à l'Ukraine pour qu'elle se défende», selon un communiqué de la Maison Blanche.
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Scepticisme après les annonces russes, en dépit de progrès dans les négociations
L'Ukraine et ses alliés occidentaux attendaient mercredi avec scepticisme le retrait militaire autour de Kiev et d'une autre grande ville ukrainienne, annoncé par Moscou à l'issue de pourparlers de paix dans lesquels le président ukrainien Volodymyr Zelensky a néanmoins vu des signes «positifs». «Nous pouvons dire que les signaux que nous entendons dans les négociations sont positifs, mais ils ne font pas oublier les explosions ou les obus russes», a affirmé mardi Volodymyr Zelensky dans un message-vidéo.
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Après environ cinq semaines de guerre, des milliers de victimes et des millions de réfugiés, la prudence était également de mise au sein de l'état-major ukrainien. «Le soi-disant "retrait des troupes", est probablement une rotation d'unités individuelles, qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes», a-t-il jugé dans un communiqué mardi soir. Les sirènes d'alerte ont été entendues à plusieurs reprises à Kiev dans la nuit de mardi à mercredi avant d'être annulées, signe de l'inquiétude qui règne toujours dans la capitale ukrainienne après les annonces des forces russes.
À l'issue de pourparlers à Istanbul, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé mardi que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays. Mais pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agit que d'un «repositionnement» et non d'un «vrai retrait». «Nous pouvons confirmer que nous avons vu un petit nombre» de troupes «commencer à se repositionner», a-t-il dit. Mais «nous devons être prêts à voir une offensive majeure contre d'autres zones d'Ukraine» et «cela ne signifie pas que la menace contre Kiev soit terminée».
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
En cette 35e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit qui s’installe dans la durée. Retrouvez notre live du mardi 29 mars ici.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»
Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie Le Figaro
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
François-Xavier BourmaudRÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
Une somme astronomique, 1 milliard d’euros. Des cabinets de conseil dont des américains. Des accusations d’optimisation fiscale. Des soupçons de collusion. Un président-candidat. Une élection présidentielle… Le cocktail McKinsey est détonant. Depuis six semaines qu’il mijote au feu doux de la campagne présidentielle, le voilà qui révèle ses arômes dans la dernière ligne droite: ceux d’un «scandale d’État», selon les mots des opposants d’Emmanuel Macron.
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Ils tiennent leur «affaire de campagne», celle susceptible d’écorner l’image du chef de l’État, voire de le faire vaciller de sa position de favori. Le risque est là, suffisamment préoccupant pour mettre toute la macronie sur la défensive. Car malgré deux tentatives de désamorçage, Emmanuel Macron reste englué dans l’affaire. Dimanche sur France 3, le chef de l’État s’était d’abord emporté: «S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal.» Lundi à Dijon, il avait ensuite tenté de se justifier: «Quand on veut accélérer, aller très vite et très fort sur une politique, il faut parfois avoir recours à des prestataires extérieurs à l’État. Il ne faut pas tout confondre.»
Mais rien n’y fait, les attaques des oppositions se poursuivent. «Ils essayent de ressusciter le président des riches à coups de boules puantes, s’étrangle-t-on dans l’entourage du candidat. C’est un mécanisme de conspiration: les faits sont laissés de côté, on sous-entend plus qu’on entend.» Et l’incendie se propage. «On voit bien derrière cette histoire la volonté de dire que la France est gouvernée par le parti de l’étranger», s’alarme-t-on au sein du gouvernement. Alors mercredi, la macronie a tenté d’intensifier sa riposte.
Dans l’urgence
C’est d’abord le ministre de l’Économie qui est monté au front. Objectif: dégonfler le volet fiscal des attaques, le plus dangereux pour Emmanuel Macron. Selon un rapport du Sénat publié il y a deux semaines, McKinsey n’aurait payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020, alors même que l’État français a souvent eu recours à ses services. Emmanuel Macron «a pendant cinq ans combattu l’évasion fiscale, combattu l’optimisation fiscale, mis sur pied la taxation des géants du digital», a rappelé Bruno Le Maire sur Europe 1 en martelant que le gouvernement n’avait «pas de leçons à recevoir en matière de lutte contre l’optimisation fiscale».
Pour tenter de dégonfler l’affaire, l’exécutif a ensuite organisé une conférence de presse. Dans l’urgence et sur la défensive. D’abord programmée jeudi matin, elle s’est finalement tenue mercredi soir à Bercy en présence d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, et d’Olivier Dussopt, ministre de l’Action et des Comptes publics, pour affirmer que le gouvernement n’avait «rien à cacher», dénonçant des «récupérations politiques et même des manipulations grossières». Objectif: «Ramener de la raison, du calme et du rationnel dans un moment où il y a beaucoup de raccourcis», explique-t-on dans l’entourage d’Emmanuel Macron. En rappelant notamment la crise sanitaire qu’a traversé le pays. «Lorsque la situation est exceptionnelle, l’État ne lésine pas devant les moyens pour protéger les Français», a expliqué Amélie de Montchalin, précisant qu’«aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme et la décision revient toujours à l’État».
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Dans le même temps, toutes les équipes du président-candidat se sont déployées pour développer l’argumentaire de défense. D’abord pour relativiser le recours à McKinsey qui «ne représente que 1 % des dépenses de conseil de l’État, bien moins que dans d’autres pays industrialisés». Ensuite pour dénoncer «l’hypocrisie» des contempteurs du chef de l’État, notamment chez LR où Valérie Pécresse a «elle aussi eu recours à des cabinets de conseil en tant que présidente de région». Au passage, un petit mot de contrition sur McKinsey qui «commet une erreur stratégique avec son souci du culte du secret». Voilà pour la contre-offensive. Avec un espoir du côté Macron, que l’affaire en reste au stade de la polémique de campagne et qu’au bout du compte, l’opinion y accorde moins d’écho que la caisse de résonance médiatique. Autour du candidat, on l’assure, «tout ça fait beaucoup de bruit mais ce n’est pas devenu un sujet de conversation du quotidien». Pour l’instant.
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L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
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À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
Estelle LevresseREPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Envoyée spéciale à Toula
La température glaciale n’empêche pas les nombreux promeneurs dans le quartier piéton de Toula ce matin du 29 mars. Dans cette ville industrielle de 475.000 habitants à 200 kilomètres au sud de Moscou, les habitants aiment flâner au sein de cette zone récemment rénovée autour de la rue des Métallistes et le long des berges de la rivière Oupa, désormais dotée d’un mobilier urbain moderne et de nombreux cafés et restaurants branchés.
Malgré les apparences de normalité, tous ont en tête les événements qui se déroulent en Ukraine et les sanctions adoptées contre la Russie par l’Europe et les États-Unis. Vladimir, retraité en tenue de sport qui se promène avec sa femme, est convaincu que tous les journaux occidentaux mentent sur la situation. Pour ce spectateur assidu de la télévision publique qui martèle à longueur de journée que la Russie mène une opération spéciale de «dénazification», la raison de la guerre est bien la présence de fascistes en Ukraine. «On les reconnaît à la croix gammée qu’ils portent sur leur veste. Je l’ai vu à la télé, pourquoi ça ne serait pas vrai, s’énerve-t-il. Vos médias racontent n’importe quoi sur nous.» Son opinion sur la guerre n’empêche pas ses angoisses. Vladimir dit beaucoup s’inquiéter pour l’avenir de ses enfants et de ses petits enfants. «On va s’en sortir, on a connu pire, tente-t-il de se rassurer. On a survécu aux années 1990, alors on survivra.» Un discours récurrent chez de nombreux Russes, ayant vécu la grave crise économique qui a suivi la chute de l’URSS et qui avait plongé toute une partie de la population dans la misère.
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Étudiante à la Faculté d’éducation physique de Toula, Polina, 21 ans, ne regarde pas la télévision et n’a pas d’avis sur la guerre.«Je ne suis ni pour ni contre», dit-elle sobrement. La jeune fille, cheveux mi-longs et grands yeux en amande, travaille à mi-temps dans une société de construction dans le domaine de la défense.
Si la ville de Toula est renommée pour son pain d’épices et ses samovars, elle est aussi la capitale historique de l’armement en Russie. Fondée sous l’empire tsariste par Pierre Le Grand en 1712, sa fabrique d’armes est la plus ancienne du pays et le Musée de l’armement où chars et missiles sont en exposition fait la fierté des habitants.
Injustice
Polina apprécie beaucoup de vivre à Toula, sa ville natale, surtout depuis les travaux de rénovation réalisés ces dernières années. «J’aime le calme qui règne ici et maintenant nous avons de très belles avenues et plein de nouvelles infrastructures.» Pour elle, la situation actuelle et l’incertitude du futur sont très pesantes. Son compagnon, qui travaille comme ingénieur pour la société canadienne McCain, vient d’apprendre qu’il allait perdre son emploi. «Il n’y a pas encore de date connue mais ils ont annoncé la fermeture prochaine de l’usine, dit Polina. Comment allons-nous pouvoir continuer à payer le crédit immobilier pour son studio?, se demande la jeune fille. On a quelques économies, mais après…» Le couple avait de nombreux projets: acheter un appartement plus grand en vue de faire des enfants, voyager…
Les sanctions économiques, l’inflation et l’isolement de la Russie avec la fermeture des lignes aériennes vers de nombreux pays remettent en cause tous les plans futurs. «Les sanctions font toujours souffrir les personnes ordinaires comme nous alors qu’on veut simplement rentrer à la maison après le travail et pouvoir manger un repas chaud. Sans avoir besoin de compter chaque rouble qu’on dépense pour la nourriture», dit Polina.
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À Toula, ville moyenne de province pour la Russie, le salaire moyen tourne autour de 15.000 à 25.000 roubles (155 à 255 €). Dans cette ville industrielle comme ailleurs en Russie, plusieurs grandes enseignes internationales comme McDonald’s, H&M ou Zara ont déjà fermé boutique.
Serioja et sa femme ont lancé récemment la rénovation de leur appartement, acheté de longue date. Ils s’inquiètent beaucoup de la hausse des prix des matériels de construction et trouvent les sanctions injustes. «Nous allons vivre de plus en plus mal, tout notre quotidien va être affecté», dit le quarantenaire. «Je voudrais vivre normalement, voyager en Europe…» Ce médecin anesthésiste au centre périnatal est contre la guerre mais estime que la Russie n’avait pas le choix. Pour lui, les responsables sont les États-Unis. «Je pense que c’est la politique américaine en Ukraine qui a conduit aux événements d’aujourd’hui.»
Effaré par les images
Entrepreneur local, Andreï s’est toujours tenu à distance de la politique. Effaré par les images de la guerre en Ukraine, des destructions et des victimes civiles, lui s’en veut: «Mes amis et moi nous demandons si nous sommes à blâmer pour ce qui se passe? Aurions-nous pu avoir une quelconque influence sur la situation, il y a cinq à dix ans? Les problèmes de corruption, d’autoritarisme… Si on en avait parlé davantage, la situation serait différente aujourd’hui», regrette-t-il, espérant chaque jour des négociations pour que le conflit s’arrête.
Photographe de 33 ans, Fiodor n’a lui non plus jamais exprimé son opposition au régime de Poutine. Face à la censure massive et à la répression violente des dernières semaines, il est très inquiet. «En voyant qu’ils avaient détruit en quelques jours tous les médias indépendants en Russie, je me suis dit: “Dans quel pays je vis?”»
Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»
Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
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« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
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Mots pour la paix
ÉvénementFabien Gay
La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.
Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.
Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.
Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.
Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.
Nous comptons sur vous.
Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.
Envoyez-nous vos messages pour la paix.
Vos mots pour la paix
17 mars 2022
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
***
Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
***
Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
***
Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
***
Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
***
On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
***
Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
***
STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
***
Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
***
En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
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Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
16 mars 2022
« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
***
L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
***
Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
***
Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
***
Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
***
C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
***
À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
***
« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
***
Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
***
Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
***
Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
***
Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
***
Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
***
Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
***
Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
***
Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
***
Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
***
La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
***
Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
***
Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
***
Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
***
J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
***
Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
***
De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
***
Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
***
Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
***
Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
***
J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
***
HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
***
Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
***
Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
***
Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
***
PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
***
Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
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Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
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Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
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La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
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Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Tribunes pour la paix en Ukraine
Le débatLes armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.
Une solidarité internationaliste concrète
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.
Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.
Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.
Regard depuis l’autre rive de la Russie
Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)
La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.
Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.
Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !
La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.
Faire de la paix une priorité politique
Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France
Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.
La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.
Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?
Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.
Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.
Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.
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Y a-t-il vraiment «un million de musulmans à Paris»?
Luc LenoirLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?
LA QUESTION. Le marketing est l'art du mentir vrai, aux fins de faire parler de soi. La mission semble réussie pour Muzmatch, entreprise basée à Londres proposant des rencontres matrimoniales «halal» entre musulmans, et qui accélère son développement en France depuis quelques jours. Certains murs parisiens ont ainsi été recouverts de grandes affiches affirmant que la ville comptait «un million de musulmans». Une déclaration qui a fait beaucoup réagir, notamment pointée par l'équipe de campagne d'Eric Zemmour. Et pour cause, l'entreprise s'adressait directement au candidat avec un autre slogan : «Hey Z, ici les Mohammed sont les bienvenus», ciblant celui qui a fait de la lutte contre le communautarisme islamique un cheval de bataille.
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Mais comment la start-up a-t-elle sérieusement pu obtenir ce chiffre fantasque ? Surtout, qu'en est-il en réalité ?
VÉRIFIONS. En 2019, Paris comptait 2,161 millions d'habitants selon l'INSEE. Sauf conversion massive, le chiffre mis en avant par Muzmatch semble donc d'emblée fantaisiste. Contactée, l'entreprise avoue avoir usé de la synecdoque, «Paris» étant utilisée pour qualifier la région Île-de-France dans son ensemble. Sans doute les concepteurs de l'application, installés à Londres, auront appliqué l'appellation «grand Londres» à la capitale française.
Mais, là encore, la proportion réelle semble difficile à fixer précisément. La start-up explique, en l'absence de statistiques ethniques, avoir mixé plusieurs sources telles que EUMAP, ou Statista, qui évoque 5,4 millions de musulmans en France en 2020, soit la deuxième religion du pays. L'équipe cite également The Economist qui estimait la population musulmane d'Île-de-France à 10-15% du total, soit jusqu'à 1,7M de personnes, dans un article intitulé «quand les mairies se tournent vers La Mecque», de 2008. Selon l'Ifop, les musulmans étaient presque deux fois plus nombreux en Île-de-France (10%) que sur le reste du territoire (5,8%), en 2010. Cela signifierait donc qu'il y a 12 ans, sur les 3,77 millions de musulmans en France, 1,18 habitaient en Île-de-France (soit 31%, presque un tiers du total).
Mais ces valeurs absolues doivent être prises avec prudence tant les querelles statistiques ne cessent pas sur le sujet, d'autant que les estimations peuvent diverger radicalement selon les définitions, certains travaux recensant les musulmans pratiquants, d'autres plus largement les personnes culturellement liées à l'Islam. Le président algérien ne recensait-il pas «six millions d'Algériens en France» ? Pour la France entière, les chiffres vont de 2 à 3 millions de personnes... jusqu'à «15 à 20 millions», comme l'avait affirmé le ministre Azouz Begag en 2011. Une chose est sûre en revanche : l'islam est surreprésenté dans la région francilienne, en raison des flux migratoires qui y sont particulièrement importants.
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Marketing sauvage
«Chez muzmatch nous aimons nous adresser aux musulmans avec humour - c'est à prendre avec un grain de sel et cela peut parler à notre audience», justifie Shahzad Younas, créateur de Muzmatch. Outre les affiches évoquant «un million de musulmans à Paris», et l'apostrophe à Eric Zemmour, un dernier slogan a d'ailleurs été utilisé : «Trouve babouche à ton pied». Le site revendique toutefois un militantisme identitaire plus sérieux, s'accompagnant d'un blog sur les musulmans en France. Sur ce dernier, on peut notamment lire des enquêtes sur les discriminations subies par les pratiquants de l'Islam, ou encore que «l'insécurité est un argument qui justifie des mesures drastiques pour nous priver de notre liberté de foi».
«Nous sommes contre la haine et l'islamophobie. C'est décevant de voir nos publicités gâchées et les commentaires haineux que nous avons eus sur les réseaux sociaux», se désole également l'entrepreneur. «Cependant, nous sommes allés dans les rues de Paris au début de la campagne et beaucoup de Français - musulmans ET non-musulmans - sont venus et nous ont partagé leur soutien», revendique-t-il enfin. En parallèle, l'entreprise a tenté de lancer le mot-dièse «Mohammedswelcome» sur les réseaux sociaux.
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Selon nos informations, une agence de «guérilla marketing» aurait été utilisée pour faire imprimer plusieurs dizaines d'affiches et les placarder dans Paris. De façon illégale : les collages sont faits dans des endroits non autorisés, ce qui expose l'agence et Muzmatch à une amende substantielle. En 2020, la préfecture d'Île-de-France avait infligé une amende de 15.000 euros à Urban Act, une agence de publicité, pour ce type de faits. Un risque qui n'a pas refroidi le site de rencontres, prêt à payer ce qui revient parfois, amendes comprises, moins cher qu'une campagne d'affichage traditionnel... Plus encore lorsqu'une polémique s'en mêle.
En résumé, il n'y a bien sûr pas un million de musulmans à Paris, ce qui aurait signifié que près d'un parisien sur deux aurait l'islam comme religion. Dans toute l'Île-de-France en revanche, les musulmans seraient de 1 à 2 millions, selon les différentes études. Et près d'un tiers des musulmans en France habiteraient en région francilienne.
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Nuits d'émeutes en Seine-Saint-Denis
RÉCIT - Des quartiers sont en proie à la violence depuis le décès d'un homme, samedi, lors d'un contrôle de police.
D’où vient la tradition du muguet le 1er mai?
La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.
Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»
DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.
L'Humanité
La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure
TribuneNedim GÜRSELNedim Gürsel Écrivain
Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.
Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.
« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »
Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.
Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.
« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »
Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.
le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine Le Figaro
L'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
Le célèbre acteur de films d'action Bruce Willis, 67 ans, met fin à sa carrière en raison de «problèmes de santé», notamment des troubles du langage, a annoncé mercredi sa famille. «Notre bien-aimé Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d'aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui», écrit sa famille sur Instagram.
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Le message est signé par l'épouse de l'acteur, Emma Heming Willis, ainsi que son ex-femme Demi Moore et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.
D'après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l'aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. «Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite», expliquent-ils.
Une star internationale grâce à Die Hard
Bruce Willis s'était d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série Clair de lune aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action Die Hard en 1988 qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane. La saga avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l'une des références du genre.
Après une série de succès jusque dans les années 2000, l'étoile de l'acteur avait pâli et il n'avait plus connu les mêmes succès commerciaux.
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L'Humanité
L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron
EntretienLe président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal ? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier, co-auteurs d'un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation, soupçonnent qu’une part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. Entretien
Florent LE DUSur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156 000 euros de patrimoine en 2014, 500 000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que l’intéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions d’euros entre 2009 et 2013.
En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre : Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions d’euros chez Rothschild.
Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieureUn documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.
Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron : où sont passés les millions ? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.
Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré ?
En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.
Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux ».
Patrimoine. Consultez les déclarations des candidats à la présidentielleOr, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720 000 euros pour l’ensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent ?
Jean-Baptiste Rivoire Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.
Quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
Eric Bocquet : «Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette»Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale ?
Jean-Baptiste Rivoire Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.
Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.
En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.
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Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Ce lundi, Ramzan Kadyrov, le président depuis 2007 de la petite République russe du Caucase du Nord de Tchétchénie, a fait diffuser des images de lui, prétendument à Marioupol, sur la mer d’Azov. Mais pas dans les rues. Dans une salle à l’intérieur d’un bâtiment, dont on ne sait où il se trouve en réalité. Plus tard, dans la même salle, on le voit étreindre Denis Pouchiline, le chef de l’autoproclamée République populaire de Donetsk. Rien n’assure qu’ils étaient dans la ville martyre du sud-est de l’Ukraine, en grande partie conquise depuis quelques jours par les forces russes.
Car en Ukraine, il s’agit au mieux pour les kadyrovtsi (forces de l’ordre répondant au chef de la Tchétchénie) de participer à des opérations de police. «Kadyrov dispose essentiellement aujourd’hui de forces de maintien de l’ordre, pas d’une armée capable de participer à une offensive militaire. C’est ce que l’on a vu avec la grosse déconvenue qui leur est arrivée aux alentours de Kiev dans les premiers jours de la guerre», souligne Jean-François Ratelle, spécialiste du Caucase du Nord à l’université d’Ottawa. À l’inverse des bataillons Doudaïev et Cheikh Mansour, composés de Tchétchènes se battant aux côtés des Ukrainiens depuis 2014, qui ont, eux, une haute valeur militaire.
Mise en scène
Pour ce qui concerne Ramzan Kadyrov, il est crucial, voire existentiel, de démontrer, une fois encore, sa loyauté envers Vladimir Poutine. Si ce dernier devait perdre la guerre en Ukraine, et peut-être le pouvoir dans la foulée, ce serait une catastrophe pour Kadyrov. Le maître du Kremlin est le seul véritable soutien qui lui permet de se maintenir au pouvoir, les siloviki russes (organes de forces, du FSB - ex-KGB - ou de l’armée) n’ayant toujours pas digéré que le père Kadyrov (tué dans un attentat en 2004), ait été un chef indépendantiste pendant les deux guerres de Tchétchénie (1994-1996, et après 1999), avant que de collaborer avec le Kremlin.
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Le pouvoir de Ramzan est plus fragile qu’il n’y paraît. À l’intérieur de la Tchétchénie aussi, toujours menacée par une insurrection postcoloniale qui a souvent revêtu les apparences d’un djihad. Le 25 février, au lendemain du début de l’invasion de l’Ukraine, Kadyrov met en scène le départ de ses hommes vers le théâtre de guerre. Dix mille hommes, claironne-t-on à Grozny, filmés avec des drones, armés jusqu’aux dents et exhibés en tenues toutes neuves, noires ou kaki. «Je saisis l’occasion pour conseiller au président Zelensky, jusqu’à ce qu’il soit l’ancien président de l’Ukraine, d’appeler notre président, le commandant en chef Vladimir Vladimirovitch Poutine, et de lui présenter ses excuses», avait lancé Kadyrov à la tribune.
«En réalité, ils ne sont que quatre ou cinq mille déployés en Ukraine. Trois bataillons ont été mobilisés, deux mille hommes environ. La situation politique intérieure ne l’autorise pas à trop dégarnir ses forces à l’intérieur, qui sont de l’ordre de vingt mille hommes. Pour gonfler les effectifs, Adam Delimkhanov, le bras droit de Kadyrov, a offert trois mille dollars aux volontaires qui s’enrôlent, plus mille dollars de salaire mensuel. Ce sont des civils généralement. Certains n’auraient pas trop eu le choix, selon quelques témoignages», explique Alexandre Kvakhadzé, expert du Caucase à la Fondation géorgienne pour les études stratégiques et internationales, à Tbilissi, en Géorgie.
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Emportés par l’enthousiasme général en Russie, les kadyrovtsi ont voulu bien vite se porter aux alentours de Kiev. Dans l’espoir de parader dans trois jours sur l’avenue Krechtchatyk et, pourquoi pas, d’avoir l’honneur de capturer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky! «Les Tchétchènes ont participé à l’attaque sur l’aéroport de Hostomel, au nord-est de la capitale. Selon des sources ukrainiennes, soixante-dix Tchétchènes auraient été décimés d’un coup, conduisant le reste de la troupe à sortir du pays pour arrêter l’hémorragie. À Hostomel, les kadyrovtsi ont fait preuve de très faibles capacités de combat», note Pavel Louzine, un expert russe des questions de défense.
Un responsable militaire du Donbass «séparatiste» de la guerre de 2014, prorusse, Alexandre Khodakovskiy, a dénoncé dans une vidéo sur YouTube l’impréparation des Caucasiens et la pauvreté de leur équipement. «Ce n’est qu’une demi-surprise. Les forces de l’ordre tchétchènes sont formellement placées sous la responsabilité de la garde russe, qui ne fait que du maintien de l’ordre. C’est d’ailleurs ce genre de mission de police militaire qu’ils avaient remplie en Syrie, à Alep notamment, à partir de 2017», rappelle M. Ratelle. Cela n’a pas empêché M. Poutine d’élever Ramzan Kadyrov au grade de lieutenant général ce dimanche.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»
Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement Le Figaro
Ce live est terminé
TERMINÉ : Fin du direct le 31 mars 2022 à 00:02
Ce live est désormais terminé, merci de l’avoir suivi. Retrouvez toute l’actualité de la campagne présidentielle sur le site du Figaro.
» LIRE NOTRE ARTICLE - Présidentielle J-11: la droite pense à l'après, la mise en garde de Ciotti, Mélenchon satisfait de la campagne
Le camp Macron rêve d’une «clarification» de Valérie Pécresse
Plusieurs soutiens d’Emmanuel Macron regardent avec gourmandise les appels à une coalition formulés par certain élus LR. Avec son nouveau parti Horizons, Édouard Philippe rêve d’incarner un pôle de droite incontournable dans une nouvelle majorité.
» LIRE NOTRE RÉCIT - Le camp Macron rêve d’une «clarification» de Valérie Pécresse
Jean-Luc Mélenchon : «Avant, j’étais pour le nucléaire. Maintenant, je suis revenu dessus»
«Avant, j’étais pour le nucléaire. Maintenant, je suis revenu dessus», a affirmé Jean-Luc Mélenchon aux lecteurs des titres du groupe EBRA (Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, L'Est républicain, Le Républicain Lorrain…). «Il s’agit de gérer le passage du nucléaire partout à du nucléaire nulle part. Est-ce possible ? Oui, c’est possible», a-t-il assuré, pointant les risques en matière de sécurité, mais aussi l’enjeu de l’enfouissement des déchets nucléaires.
«Pendant le prochain mandant présidentiel, vous aurez à peu près 17 réacteurs qui vont dépasser les 40 ans. L’argent qu’il faut mettre pour remettre tout ça en état équivaut très largement à la somme dont on a besoin pour mettre en place un système alternatif. Le passage au renouvelable, ce n’est que de l’intelligence, de la technique, de la science», conclut-il.
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
«Le bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre», écrivent l'ensemble des députés LR dans une tribune publiée par Le Figaro. «En soutenant Valérie Pécresse, nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République», ajoutent-ils.
» DECOUVREZ LA TRIBUNE - «Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
À Saint-Denis, les pro-Mélenchon vont «chercher des points» dans les cités
Des militants et sympathisants de Jean-Luc Mélenchon se sont réunis mercredi soir dans un quartier populaire de Saint-Denis, pour appeler les cités à faire entendre leur voix à l'élection présidentielle et lutter contre l'abstention qui y est traditionnellement forte.
Au pied des immeubles de la cité des Francs-Moisins et à deux enjambées du Stade de France, des personnalités issues de banlieues populaires ont discouru devant une foule d'habitants du quartier et autres curieux. Le mot d'ordre ? «Mobiliser les territoires oubliés de la République», tonne la militante marseillaise LFI Katia Yakoubi, au milieu d'une multitude d'affiches de campagne et visages multicolores.
Le meeting dyonisien s'est tenu dans le cadre de la «semaine des quartiers populaires» lancée par le «Parlement de l'Union populaire». Pour Éric Coquerel, député LFI et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'aller «chercher les points» dans ces quartiers où «l'abstention règne en masse» et où «toutes les inégalités sont superposées», indique-t-il. Et l'enjeu est de taille, car le candidat insoumis y est souvent présenté comme une figure populaire.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
Une somme astronomique, 1 milliard d’euros. Un cabinet de conseil américain. Des accusations d’optimisation fiscale. Des soupçons de collusion. Un président-candidat. Une élection présidentielle… Le cocktail McKinsey est détonant. Depuis six semaines qu’il mijote au feu doux de la campagne présidentielle, le voilà qui révèle ses arômes dans la dernière ligne droite: ceux d’un «scandale d’État», selon les mots des opposants d’Emmanuel Macron. À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
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Emmanuel Macron doit «arrêter de s’occuper» de l’Ukraine, estime Jean Lassalle
Jean Lassalle (Résistons!) fait suite à Valérie Pécresse sur le plateau du JT de France 2. Le candidat à la présidentielle se veut particulièrement critique vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron. «Poutine ne pouvait pas voir Macron en peinture, c’était très clair dans les images. Dire aujourd’hui que ce Macron s’érige comme celui qui va lui parler, c’est vraiment se moquer du monde et faire courir des risques à notre pays. Il faut que le président arrête de s’occuper de cette affaire et laisser la présidence européenne à un autre pays», a-t-il estimé.
Jean Lassalle souhaite également imposer un service national universel militaire et civil de neuf mois: «Aujourd’hui, la priorité c’est de reconstruire une citoyenneté, un vivre ensemble et donc il faut qu’il y ait ce passage. Je leur permettrai de passer le permis. C’est une mesure estimée à 10 milliards».
Valérie Pécresse veut imposer «une obligation constitutionnelle» de respecter le budget
La candidate LR, Valérie Pécresse, est invitée du JT de France 2, ce mercredi. «On a besoin aujourd’hui de se doter d’une vrai police fiscale avec des moyens d’enquête. Il faut encore plus de moyens pour mettre fin à ces fraudes fiscales, le Sénat estime qu’il y a 15 milliards d’euros à gagner par an. Je propose également de reconvertir à peu près 50.000 agents de l’État dans les compétences numériques, beaucoup de fraudes se font sur le cyber. On peut progresser sur ces sujets là», a déclaré la candidate qui promet qu’elle imposera «une obligation constitutionnelle» de respecter le budget «pour ne pas léguer une dette abyssale pour les générations futures».
La candidate LR a également ouvert la porte à des négociations sur l’évolution du point d’indice des fonctionnaires en raison de la situation en Ukraine.
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Jean-Luc Mélenchon ferait une consultation de sa base en cas de duel Macron-Le Pen
Jean-Luc Mélenchon consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne en cas de duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, avant de donner une consigne, dans un entretien au Télégramme publié mercredi. Interrogé sur une éventuelle consigne de vote au second tour, le candidat LFI, troisième homme dans les sondages, a répondu: «310.000 personnes parrainent ma candidature. Donc le soir du premier tour, on leur demandera ce que l'on fait pour le deuxième tour».
Jean-Luc Mélenchon a ajouté: «Mais ça sera plus facile car j'ai une bonne chance d'y être». Une consigne sans consultation préalable, «ça ne servirait strictement à rien. Les gens n'en font qu'à leur tête, on le sait tous». Il l'avait déjà fait en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58% des voix, se contentant de dire: «Pas une voix à l'extrême droite». La consultation avait abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36%), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35%).
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Les électeurs de droite favorables à des alliances à géométrie variable
Une équation impossible. Si une courte majorité des sympathisants Les Républicains est favorable à une alliance après la présidentielle, leurs aspirations sont difficilement conciliables. C'est ce que révèle le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro : 23% souhaitent une alliance avec le Rassemblement national, 17% avec Reconquête! et enfin, 21% avec La République en marche. Des résultats inquiétants pour Valérie Pécresse. «Si elle ne se qualifie pas au premier tour, et qu'elle arrive en 5e position derrière Éric Zemmour, le risque d'implosion du parti LR est réel», indique Gaël Sliman, président d'Odoxa.
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Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après
En repli dans les sondages, Valérie Pécresse et Éric Zemmour se battent aussi pour se devancer mutuellement sur la ligne d'arrivée à la présidentielle, dans la perspective des législatives et d'une «recomposition» encore très incertaine. Le 10 avril, «être devant Zemmour est quand même important pour la suite. Finir dernier des droites, ça peut être dur», souligne un cadre LR. «Et si on est sur un score à un chiffre, ça va tanguer fort», s'inquiète-t-il, alors que le parti aura une centaine de sièges de députés sortants à défendre aux législatives de juin.
Dans les dernières enquêtes d'opinion, Valérie Pécresse et Éric Zemmour sont au coude-à-coude autour de 10% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Valérie Pécresse, «on va la tuer avec Emmanuel Macron, je pense qu'elle est fragile», claironnait un pilier de Reconquête! dès janvier devant la presse. Éric Zemmour estime souvent qu'elle n'a «pas d'espace politique», la qualifiant de «clone» du président-candidat. Dimanche au Trocadéro, devant des dizaines de milliers de partisans, il a lancé un nouvel appel du pied à l'aile droitière de LR en faisant applaudir Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Nadine Morano, ainsi que le RN Jordan Bardella.
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Pour Jean-Luc Mélenchon, cette campagne «est venue sur des terrains essentiels»
Il en est au moins un qui semble satisfait de cette campagne. Là où la majorité des candidats regrettent une absence de débats et une séquence électorale escamotée, Jean-Luc Mélenchon - en pleine dynamique dans les sondages -, y voit, lui, sa meilleure campagne. Candidat pour la troisième fois consécutive, il estime que les sujets qui ont été posés sur la table «sont venus avec une acuité, une force qui paraît extraordinaire».
«Il n'y a pas de campagne banale», a-t-il encore déclaré, invité mercredi 30 mars sur France Inter. Alors que cette année a été marquée par la crise sanitaire, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Jean-Luc Mélenchon a estimé que «la question de l'hôpital public, donc des services publics de manière générale, qui était restée une question abstraite, est devenue tout à coup très poignante». Le conflit a de son côté permis d'évoquer «la question de la guerre et de la paix». «Donc, en quelque sorte, la campagne est venue sur des terrains essentiels», en a conclu le candidat.
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Les électeurs positifs au Covid pourront voter, avec masque recommandé, annonce Gabriel Attal
Soulignant que «voter est un droit constitutionnel, donc rien ne saurait interdire à une personne d'aller voter», et qu'«il n'y aura pas de passe sanitaire, de passe vaccinal, ou de test exigé pour aller voter, à l'entrée des bureaux de vote», Gabriel Attal a exprimé «un appel à la responsabilité individuelle» à la sortie du Conseil des ministres. «Pour des personnes qui seraient contaminées par la Covid dans les jours précédents le vote, elles pourront aller voter. Évidemment, nous leur recommandons, nous leur demandons de porter un masque pour cela», a ajouté le porte-parole.
Le port du masque n'est plus obligatoire en France dans les lieux clos, excepté les transports collectifs et les établissements de santé, depuis le 14 mars. Pour le fonctionnement des bureaux de vote lors de la présidentielle sur fond de Covid, «un certain nombre de recommandations ont été prises et seront précisées» sous peu conjointement par les ministères de l'Intérieur et de la Santé, a indiqué Gabriel Attal, en réponse à la presse. Il a aussi évoqué des «dotations de masques chirurgicaux pour les assesseurs et scrutateurs, d'autotests pour ceux qui n'auraient pas pu réaliser un test dans les jours précédant le vote, des masques FFP2 pour des personnes particulièrement fragiles qui auraient à intervenir dans les bureaux de vote».
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Égalité du temps de parole: un système en trompe l’œil pour les «petits candidats»
«On croule sous les sollicitations»: de Nathalie Arthaud à Nicolas Dupont-Aignan en passant par Jean Lassalle et Philippe Poutou, les candidats à la présidentielle crédités des plus faibles scores dans les sondages sont pendant quinze jours à l'affiche des grands médias. Une aubaine qui a toutefois ses limites. «En l'espace de 48 heures, on a eu plus d'invitations qu'en cinq ans», explique à l’AFP l'équipe du candidat du NPA Philippe Poutou, crédité d'entre 0,5% et 1,5% d'intentions de vote. «On est contents qu'on nous propose du temps de parole, mais le contraste est quand même saisissant» avec les cinq années qui ont précédé l'élection.
Depuis lundi, pour les deux semaines précédant le premier tour le 10 avril, les chaînes et stations doivent veiller à une stricte égalité entre chaque candidat sur toutes les tranches horaires, sous le regard de l'ARCOM (ex-CSA). De quoi mettre sur un pied d'égalité les douze prétendants à l'Élysée et satisfaire les plus «petits» d'entre eux, comme Jean Lassalle qui avait un moment envisagé de se retirer, estimant être traité comme «un candidat de merde» à cause du peu de visibilité accordée. «Maintenant qu'on a le droit de parole, on va essayer de se faire entendre. On espère pouvoir créer une dynamique», affirme l'équipe de campagne de Nicolas Dupont-Aignan, crédité dans les sondages d'entre 1% et 2%.
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Sur l'immigration, le pape «se mêle de ce qui ne le regarde pas», selon Marine Le Pen
Le pape François, qui appelle à accueillir les migrants et a souvent condamné l'indifférence à leur égard, «se mêle de ce qui ne le regarde pas», estime Marine Le Pen dans le quotidien La Croix. «Quand le pape exprime la nécessaire charité qui doit être développée individuellement par les catholiques à l'égard de l'autre, il est dans son rôle. Mais quand il souhaite influer sur la politique d'immigration d'un pays, il se mêle de ce qui ne le regarde pas», affirme la candidate d'extrême droite à la présidentielle.
«Il y a Dieu et il y a César, que le pape s'occupe de ce qui regarde Dieu, pas de ce que veut César, le peuple français, le seul souverain. Et quand le peuple décide d'une politique d'immigration, le pape n'a pas à dire ce qui est bien ou non», ajoute la prétendante du Rassemblement national. Début décembre, le pape avait appelé à mettre fin à un «naufrage de civilisation», lors d'un discours au camp de migrants de Mavrovouni à Lesbos, en Grèce. Fustigeant à nouveau le «repli sur soi et les nationalismes», il avait attaqué avec force «l'indifférence qui tue».
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Jean-Luc Mélenchon compte sur les quartiers populaires pour rallier le second tour
Le vote utile ne sera pas suffisant: Jean-Luc Mélenchon a accéléré le déploiement de ses troupes dans les quartiers populaires afin de mobiliser un électorat enclin à l'abstention, mais que le candidat insoumis juge essentiel pour atteindre le second tour de la présidentielle. «Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour», avait déclaré dès le mois d'août dernier le chef de file de la France insoumise, remonté aujourd'hui à la troisième place dans les sondages, quelques points derrière Marine Le Pen.
Et malgré la place prise par l'appel au «vote efficace» dans ses dernières prises de parole, comme encore mercredi sur France Inter, les efforts de terrain se portent sur les banlieues. «C'est ce qui va nous permettre de passer au second tour, même si deux ou trois points peuvent être trouvés chez les autres» candidats de gauche, estime ainsi Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis et l'un des coordinateurs de LFI dans les banlieues. Un grand meeting pour «l'union des quartiers populaires» aura lieu mercredi soir dans le quartier Franc-Moisin à Saint-Denis, avec comme têtes d'affiche plusieurs militants issus des cités: Taha Bouhafs, David Guiraud, Bally Bagayoko, Rachel Keke...
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L’écart se réduit fortement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, selon un sondage Elabe
Le président sortant repart légèrement à la hausse avec 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour après une forte chute dans l'enquête Elabe réalisée la semaine dernière pour BFMTV et L'Express avec SFR. En revanche, l'écart entre Emmanuel Macron et la candidate du RN Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour à 52,5% face à 47,5%. Les deux candidats étaient donnés respectivement à 56% et 44% la semaine passée. Marine Le Pen confirme sa tendance à la hausse dès le premier tour (21%, +1 point), déjà observée dans les différentes études au long du mois de mars.
Le candidat de l'Union populaire Jean-Luc Mélenchon affermit sa position de troisième homme (15,5%, +0,5 point) à bonne distance devant le candidat Reconquête! Éric Zemmour (10,5%, +0,5 point) et de la candidate LR Valérie Pécresse, toujours cinquième dans le sondage (9,5%, -0,5 point). En sixième position, le candidat écologiste Yannick Jadot perd un demi-point, à 4% des intentions de vote, devant le candidat communiste Fabien Roussel (2,5%). Il se retrouve à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jean Lassalle (Résistons!) tous deux diminués de 0,5 point. Les trois hommes demeurent néanmoins devant la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo (2%, +0,5 point) et du NPA Philippe Poutou, stable à 1,5%. Nathalie Arthaud ferme la marche à niveau égal (0,5%).
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*Le sondage a été réalisé par internet du 28 au 30 mars, selon la méthode des quotas, auprès d'un échantillon de 1531 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1416 inscrits sur les listes électorales. La marge d'erreur est comprise entre 1,1 et 3,1 points.
La SPA réclame un Défenseur des droits des animaux
Des chiens faméliques, un chat borgne et malade, un cerf abattu : dans un court film posté sur YouTube, la SPA demande au futur président de la République de nommer dès son investiture un Défenseur des droits des animaux pour condamner toutes formes de maltraitance. À l'approche des élections, la SPA martèle ses ambitions : faire abolir la corrida, en finir avec l'animal objet et la vente de tous les animaux de compagnie en animalerie et faire interdire la chasse à courre en affirmant que «cette autorité indépendante centralisera, contrôlera et multipliera les actions pour garantir le respect du bien-être animal».
À travers cette vidéo sur fond d'images qu'elles a filmées au cours d'opérations de sauvetages ou d'enquêtes, la SPA «en appelle à la mobilisation des citoyens pour faire émerger cette idée, dont nous devons le concept au président Robert Badinter», explique-t-elle. «Le Défenseur des droits des animaux aura un rôle calqué sur celui du Défenseur des droits», dit-elle jugeant que «sa nomination incarnera un véritable tournant dans la perception de l'animal dans la société».
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Valérie Pécresse se déplace en Guadeloupe lundi
La candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, se rendra lundi en Guadeloupe pour y parler pouvoir d'achat et tenir un meeting, a appris l’AFP auprès de son entourage, confirmant une information de BFMTV. Dans une campagne perturbée par la guerre en Ukraine et le Covid, qu'elle a elle-même contracté la semaine dernière, la candidate «ne voulait pas finir la campagne sans se rendre dans les Outre-mer», a-t-on précisé de même source.
Ce bref déplacement, organisé une semaine après celui de Marine Le Pen et à six jours du premier tour, comprendra une séquence sur le pouvoir d'achat avant une réunion publique, a-t-on ajouté. La visite est organisée au lendemain d'un grand meeting à Paris, porte de La Villette, et avant celui prévu à Lyon le 7 avril qui devrait être le dernier de sa campagne.
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Jean-Luc Mélenchon dit être «le vote le plus concret pour éliminer l'extrême droite»
Jean-Luc Mélenchon a dit mercredi sur France Inter être le «vote le plus concret pour éliminer l'extrême droite dès le premier tour» de la présidentielle. Le candidat insoumis s'est imposé comme le troisième candidat dans les récents sondages, mais demeure à plusieurs points de son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen pour la qualification au second tour.
Lorsqu'un auditeur communiste lui a demandé ce qui le convaincrait de voter pour lui, Jean-Luc Mélenchon a répondu: «Le vote utile n'a jamais été notre argument, je ne vais pas l'utiliser et dire “le vote est inutile si vous votez pour Fabien Roussel”». Mais, a ajouté le tribun, «si vous votez pour moi, c'est le vote le plus concret pas seulement pour un programme mais aussi pour éliminer l'extrême droite dès le premier tour».
Dimanche lors de son meeting à Marseille, il avait déjà clamé: «Si vous voulez faire barrage à Le Pen, faites-le dès le premier tour!» Mercredi, il a aussi demandé à l'auditeur communiste de «faire confiance à (s)on intelligence»: «Nos programmes sont extrêmement proches... Sur la viande on dit pas pareil, sur le nucléaire aussi, mais il y avait un mode de règlement et j'ai proposé à Fabien de revenir dessus: un référendum».
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Les candidats plaident leur cause devant les agriculteurs
Ils ne forment plus qu'1,5% de la population active en France, mais c'est un électorat traditionnellement clé: les candidats à la présidentielle ont multiplié mercredi les marques d'empathie envers les agriculteurs. Plusieurs candidats dont Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête!) ou le communiste Fabien Roussel ont fait le déplacement à Besançon pour cette rencontre sous les auspices du principal syndicat agricole, FNSEA.
D'autres, notamment à gauche comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV), ont fait l'impasse, se faisant fortement huer quand le speaker a annoncé qu'ils avaient décliné l'invitation. Emmanuel Macron, pris mercredi par un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres, s'est adressé au meeting par visioconférence dans un message enregistré mardi à son QG de campagne.
«Mener les transitions (écologiques) est nécessaire, mais ça ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission nourricière», a déclaré Emmanuel Macron, qui est favori des agriculteurs pour le premier tour, plaidant pour une «réconciliation» entre agriculture et écologie. Pour sa part, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a lancé: «Mon projet : c'est la souveraineté de notre pays». La candidate s'est montrée à l'offensive contre les «billevesées des écolos» ou encore la Commission européenne et l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) «qui entravent toute réaction efficace à la crise en cours».
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Chasse: Yannick Jadot veut une «loi de séparation des lobbies et de l’État»
Le candidat écologiste Yannick Jadot a critiqué mercredi l'appel du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à voter Emmanuel Macron. «C'est quand même incroyable, vous avez une interview du patron de la Fédération de chasse ce matin dans un journal, qui dit : voilà ce que le président de la République va annoncer en faveur de la chasse», s'est indigné sur CNews l'eurodéputé EELV.
«Vous avez un patron de fédération qui, au fond, considère qu'il peut parler à la place du président de la République», a-t-il insisté, rappelant que «depuis cinq ans, Emmanuel Macron n'a cessé d'autoriser des chasses qui ont été immédiatement interdites par les tribunaux parce que ce sont des espèces protégées». «L'une des principales lois que nous ferons si les Français le décident, si nous gouvernons, ce sera une loi de séparation des lobbies et de l'État», a ajouté Yannick Jadot. «Ca suffit les politiques publiques dictées par des lobbies qui évidemment protègent leurs intérêts privés aux dépens de l'intérêt général», a-t-il conclu.
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Le Pen et Mélenchon progressent, Pécresse sous les 10%, selon un sondage Harris
Jean-Luc Mélenchon conforte sa troisième place en recueillant pour la première fois 15% des intentions de votes, derrière Marine Le Pen qui continue de progresser dans les intentions de votes (21%), alors que Valérie Pécresse recule et passe sous les 10%, selon un sondage Harris Interactive-Toluna, pour Challenges.
Emmanuel Macron arriverait toujours en tête du scrutin au premier tour, avec 28,5% d’intentions de vote (-1). Le président sortant revient à son niveau mesuré juste après le début de la guerre en Ukraine et dispose de 7,5 points d’avance au 1 tour sur Marine Le Pen. Au lendemain de son meeting au Trocadéro, Éric Zemmour recule à 10% d’intentions de vote (-1), mais devance toujours la candidate des Républicains qui passe pour la première fois sous la barre des 10% d’intentions de vote (9,5%, -0,5).
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Bruno Retailleau accuse Emmanuel Macron de «faire campagne avec l'argent des Français»
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, soutien de Valérie Pécresse, a dénoncé mercredi dans la «remise carburant» qui doit entrer en vigueur vendredi «un geste électoraliste», accusant le président Emmanuel Macron de «faire campagne avec l'argent des Français».
«Ca fait belle lurette que les Français ont constaté l'augmentation des prix» des carburants «et comme par hasard on restitue 18 centimes à 10 jours du premier tour de l'élection présidentielle, alors même que selon nos calculs, l’État empoche sans doute 25 centimes», a déclaré Bruno Retailleau sur France 2. «Donc nous demandons avec Valérie Pécresse que l’État restitue l'ensemble des sommes qu'il a touchées, autour de 25 centimes».
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Bienvenue dans ce live
Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.
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Ce live est terminé
Ce live est désormais terminé, merci de l’avoir suivi. Retrouvez toute l’actualité de la campagne présidentielle sur le site du Figaro.
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Le camp Macron rêve d’une «clarification» de Valérie Pécresse
Plusieurs soutiens d’Emmanuel Macron regardent avec gourmandise les appels à une coalition formulés par certain élus LR. Avec son nouveau parti Horizons, Édouard Philippe rêve d’incarner un pôle de droite incontournable dans une nouvelle majorité.
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Jean-Luc Mélenchon : «Avant, j’étais pour le nucléaire. Maintenant, je suis revenu dessus»
«Avant, j’étais pour le nucléaire. Maintenant, je suis revenu dessus», a affirmé Jean-Luc Mélenchon aux lecteurs des titres du groupe EBRA (Le Dauphiné Libéré, Le Progrès, L'Est républicain, Le Républicain Lorrain…). «Il s’agit de gérer le passage du nucléaire partout à du nucléaire nulle part. Est-ce possible ? Oui, c’est possible», a-t-il assuré, pointant les risques en matière de sécurité, mais aussi l’enjeu de l’enfouissement des déchets nucléaires.
«Pendant le prochain mandant présidentiel, vous aurez à peu près 17 réacteurs qui vont dépasser les 40 ans. L’argent qu’il faut mettre pour remettre tout ça en état équivaut très largement à la somme dont on a besoin pour mettre en place un système alternatif. Le passage au renouvelable, ce n’est que de l’intelligence, de la technique, de la science», conclut-il.
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
«Le bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre», écrivent l'ensemble des députés LR dans une tribune publiée par Le Figaro. «En soutenant Valérie Pécresse, nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République», ajoutent-ils.
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À Saint-Denis, les pro-Mélenchon vont «chercher des points» dans les cités
Des militants et sympathisants de Jean-Luc Mélenchon se sont réunis mercredi soir dans un quartier populaire de Saint-Denis, pour appeler les cités à faire entendre leur voix à l'élection présidentielle et lutter contre l'abstention qui y est traditionnellement forte.
Au pied des immeubles de la cité des Francs-Moisins et à deux enjambées du Stade de France, des personnalités issues de banlieues populaires ont discouru devant une foule d'habitants du quartier et autres curieux. Le mot d'ordre ? «Mobiliser les territoires oubliés de la République», tonne la militante marseillaise LFI Katia Yakoubi, au milieu d'une multitude d'affiches de campagne et visages multicolores.
Le meeting dyonisien s'est tenu dans le cadre de la «semaine des quartiers populaires» lancée par le «Parlement de l'Union populaire». Pour Éric Coquerel, député LFI et lieutenant de Jean-Luc Mélenchon, il s'agit d'aller «chercher les points» dans ces quartiers où «l'abstention règne en masse» et où «toutes les inégalités sont superposées», indique-t-il. Et l'enjeu est de taille, car le candidat insoumis y est souvent présenté comme une figure populaire.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
Une somme astronomique, 1 milliard d’euros. Un cabinet de conseil américain. Des accusations d’optimisation fiscale. Des soupçons de collusion. Un président-candidat. Une élection présidentielle… Le cocktail McKinsey est détonant. Depuis six semaines qu’il mijote au feu doux de la campagne présidentielle, le voilà qui révèle ses arômes dans la dernière ligne droite: ceux d’un «scandale d’État», selon les mots des opposants d’Emmanuel Macron. À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
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Emmanuel Macron doit «arrêter de s’occuper» de l’Ukraine, estime Jean Lassalle
Jean Lassalle (Résistons!) fait suite à Valérie Pécresse sur le plateau du JT de France 2. Le candidat à la présidentielle se veut particulièrement critique vis-à-vis de la politique d’Emmanuel Macron. «Poutine ne pouvait pas voir Macron en peinture, c’était très clair dans les images. Dire aujourd’hui que ce Macron s’érige comme celui qui va lui parler, c’est vraiment se moquer du monde et faire courir des risques à notre pays. Il faut que le président arrête de s’occuper de cette affaire et laisser la présidence européenne à un autre pays», a-t-il estimé.
Jean Lassalle souhaite également imposer un service national universel militaire et civil de neuf mois: «Aujourd’hui, la priorité c’est de reconstruire une citoyenneté, un vivre ensemble et donc il faut qu’il y ait ce passage. Je leur permettrai de passer le permis. C’est une mesure estimée à 10 milliards».
Valérie Pécresse veut imposer «une obligation constitutionnelle» de respecter le budget
La candidate LR, Valérie Pécresse, est invitée du JT de France 2, ce mercredi. «On a besoin aujourd’hui de se doter d’une vrai police fiscale avec des moyens d’enquête. Il faut encore plus de moyens pour mettre fin à ces fraudes fiscales, le Sénat estime qu’il y a 15 milliards d’euros à gagner par an. Je propose également de reconvertir à peu près 50.000 agents de l’État dans les compétences numériques, beaucoup de fraudes se font sur le cyber. On peut progresser sur ces sujets là», a déclaré la candidate qui promet qu’elle imposera «une obligation constitutionnelle» de respecter le budget «pour ne pas léguer une dette abyssale pour les générations futures».
La candidate LR a également ouvert la porte à des négociations sur l’évolution du point d’indice des fonctionnaires en raison de la situation en Ukraine.
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Jean-Luc Mélenchon ferait une consultation de sa base en cas de duel Macron-Le Pen
Jean-Luc Mélenchon consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne en cas de duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, avant de donner une consigne, dans un entretien au Télégramme publié mercredi. Interrogé sur une éventuelle consigne de vote au second tour, le candidat LFI, troisième homme dans les sondages, a répondu: «310.000 personnes parrainent ma candidature. Donc le soir du premier tour, on leur demandera ce que l'on fait pour le deuxième tour».
Jean-Luc Mélenchon a ajouté: «Mais ça sera plus facile car j'ai une bonne chance d'y être». Une consigne sans consultation préalable, «ça ne servirait strictement à rien. Les gens n'en font qu'à leur tête, on le sait tous». Il l'avait déjà fait en 2017, quand il avait terminé quatrième avec 19,58% des voix, se contentant de dire: «Pas une voix à l'extrême droite». La consultation avait abouti à une majorité courte pour le vote blanc ou nul (36%), juste devant le vote pour Emmanuel Macron (près de 35%).
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Les électeurs de droite favorables à des alliances à géométrie variable
Une équation impossible. Si une courte majorité des sympathisants Les Républicains est favorable à une alliance après la présidentielle, leurs aspirations sont difficilement conciliables. C'est ce que révèle le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro : 23% souhaitent une alliance avec le Rassemblement national, 17% avec Reconquête! et enfin, 21% avec La République en marche. Des résultats inquiétants pour Valérie Pécresse. «Si elle ne se qualifie pas au premier tour, et qu'elle arrive en 5e position derrière Éric Zemmour, le risque d'implosion du parti LR est réel», indique Gaël Sliman, président d'Odoxa.
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Pécresse et Zemmour, un match dans le match pour l'après
En repli dans les sondages, Valérie Pécresse et Éric Zemmour se battent aussi pour se devancer mutuellement sur la ligne d'arrivée à la présidentielle, dans la perspective des législatives et d'une «recomposition» encore très incertaine. Le 10 avril, «être devant Zemmour est quand même important pour la suite. Finir dernier des droites, ça peut être dur», souligne un cadre LR. «Et si on est sur un score à un chiffre, ça va tanguer fort», s'inquiète-t-il, alors que le parti aura une centaine de sièges de députés sortants à défendre aux législatives de juin.
Dans les dernières enquêtes d'opinion, Valérie Pécresse et Éric Zemmour sont au coude-à-coude autour de 10% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, derrière Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Valérie Pécresse, «on va la tuer avec Emmanuel Macron, je pense qu'elle est fragile», claironnait un pilier de Reconquête! dès janvier devant la presse. Éric Zemmour estime souvent qu'elle n'a «pas d'espace politique», la qualifiant de «clone» du président-candidat. Dimanche au Trocadéro, devant des dizaines de milliers de partisans, il a lancé un nouvel appel du pied à l'aile droitière de LR en faisant applaudir Éric Ciotti, François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez, Nadine Morano, ainsi que le RN Jordan Bardella.
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Pour Jean-Luc Mélenchon, cette campagne «est venue sur des terrains essentiels»
Il en est au moins un qui semble satisfait de cette campagne. Là où la majorité des candidats regrettent une absence de débats et une séquence électorale escamotée, Jean-Luc Mélenchon - en pleine dynamique dans les sondages -, y voit, lui, sa meilleure campagne. Candidat pour la troisième fois consécutive, il estime que les sujets qui ont été posés sur la table «sont venus avec une acuité, une force qui paraît extraordinaire».
«Il n'y a pas de campagne banale», a-t-il encore déclaré, invité mercredi 30 mars sur France Inter. Alors que cette année a été marquée par la crise sanitaire, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine, Jean-Luc Mélenchon a estimé que «la question de l'hôpital public, donc des services publics de manière générale, qui était restée une question abstraite, est devenue tout à coup très poignante». Le conflit a de son côté permis d'évoquer «la question de la guerre et de la paix». «Donc, en quelque sorte, la campagne est venue sur des terrains essentiels», en a conclu le candidat.
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Les électeurs positifs au Covid pourront voter, avec masque recommandé, annonce Gabriel Attal
Soulignant que «voter est un droit constitutionnel, donc rien ne saurait interdire à une personne d'aller voter», et qu'«il n'y aura pas de passe sanitaire, de passe vaccinal, ou de test exigé pour aller voter, à l'entrée des bureaux de vote», Gabriel Attal a exprimé «un appel à la responsabilité individuelle» à la sortie du Conseil des ministres. «Pour des personnes qui seraient contaminées par la Covid dans les jours précédents le vote, elles pourront aller voter. Évidemment, nous leur recommandons, nous leur demandons de porter un masque pour cela», a ajouté le porte-parole.
Le port du masque n'est plus obligatoire en France dans les lieux clos, excepté les transports collectifs et les établissements de santé, depuis le 14 mars. Pour le fonctionnement des bureaux de vote lors de la présidentielle sur fond de Covid, «un certain nombre de recommandations ont été prises et seront précisées» sous peu conjointement par les ministères de l'Intérieur et de la Santé, a indiqué Gabriel Attal, en réponse à la presse. Il a aussi évoqué des «dotations de masques chirurgicaux pour les assesseurs et scrutateurs, d'autotests pour ceux qui n'auraient pas pu réaliser un test dans les jours précédant le vote, des masques FFP2 pour des personnes particulièrement fragiles qui auraient à intervenir dans les bureaux de vote».
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Égalité du temps de parole: un système en trompe l’œil pour les «petits candidats»
«On croule sous les sollicitations»: de Nathalie Arthaud à Nicolas Dupont-Aignan en passant par Jean Lassalle et Philippe Poutou, les candidats à la présidentielle crédités des plus faibles scores dans les sondages sont pendant quinze jours à l'affiche des grands médias. Une aubaine qui a toutefois ses limites. «En l'espace de 48 heures, on a eu plus d'invitations qu'en cinq ans», explique à l’AFP l'équipe du candidat du NPA Philippe Poutou, crédité d'entre 0,5% et 1,5% d'intentions de vote. «On est contents qu'on nous propose du temps de parole, mais le contraste est quand même saisissant» avec les cinq années qui ont précédé l'élection.
Depuis lundi, pour les deux semaines précédant le premier tour le 10 avril, les chaînes et stations doivent veiller à une stricte égalité entre chaque candidat sur toutes les tranches horaires, sous le regard de l'ARCOM (ex-CSA). De quoi mettre sur un pied d'égalité les douze prétendants à l'Élysée et satisfaire les plus «petits» d'entre eux, comme Jean Lassalle qui avait un moment envisagé de se retirer, estimant être traité comme «un candidat de merde» à cause du peu de visibilité accordée. «Maintenant qu'on a le droit de parole, on va essayer de se faire entendre. On espère pouvoir créer une dynamique», affirme l'équipe de campagne de Nicolas Dupont-Aignan, crédité dans les sondages d'entre 1% et 2%.
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Sur l'immigration, le pape «se mêle de ce qui ne le regarde pas», selon Marine Le Pen
Le pape François, qui appelle à accueillir les migrants et a souvent condamné l'indifférence à leur égard, «se mêle de ce qui ne le regarde pas», estime Marine Le Pen dans le quotidien La Croix. «Quand le pape exprime la nécessaire charité qui doit être développée individuellement par les catholiques à l'égard de l'autre, il est dans son rôle. Mais quand il souhaite influer sur la politique d'immigration d'un pays, il se mêle de ce qui ne le regarde pas», affirme la candidate d'extrême droite à la présidentielle.
«Il y a Dieu et il y a César, que le pape s'occupe de ce qui regarde Dieu, pas de ce que veut César, le peuple français, le seul souverain. Et quand le peuple décide d'une politique d'immigration, le pape n'a pas à dire ce qui est bien ou non», ajoute la prétendante du Rassemblement national. Début décembre, le pape avait appelé à mettre fin à un «naufrage de civilisation», lors d'un discours au camp de migrants de Mavrovouni à Lesbos, en Grèce. Fustigeant à nouveau le «repli sur soi et les nationalismes», il avait attaqué avec force «l'indifférence qui tue».
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Jean-Luc Mélenchon compte sur les quartiers populaires pour rallier le second tour
Le vote utile ne sera pas suffisant: Jean-Luc Mélenchon a accéléré le déploiement de ses troupes dans les quartiers populaires afin de mobiliser un électorat enclin à l'abstention, mais que le candidat insoumis juge essentiel pour atteindre le second tour de la présidentielle. «Si les quartiers populaires votent, nous serons au second tour», avait déclaré dès le mois d'août dernier le chef de file de la France insoumise, remonté aujourd'hui à la troisième place dans les sondages, quelques points derrière Marine Le Pen.
Et malgré la place prise par l'appel au «vote efficace» dans ses dernières prises de parole, comme encore mercredi sur France Inter, les efforts de terrain se portent sur les banlieues. «C'est ce qui va nous permettre de passer au second tour, même si deux ou trois points peuvent être trouvés chez les autres» candidats de gauche, estime ainsi Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis et l'un des coordinateurs de LFI dans les banlieues. Un grand meeting pour «l'union des quartiers populaires» aura lieu mercredi soir dans le quartier Franc-Moisin à Saint-Denis, avec comme têtes d'affiche plusieurs militants issus des cités: Taha Bouhafs, David Guiraud, Bally Bagayoko, Rachel Keke...
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L’écart se réduit fortement entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour, selon un sondage Elabe
Le président sortant repart légèrement à la hausse avec 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour après une forte chute dans l'enquête Elabe réalisée la semaine dernière pour BFMTV et L'Express avec SFR. En revanche, l'écart entre Emmanuel Macron et la candidate du RN Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour à 52,5% face à 47,5%. Les deux candidats étaient donnés respectivement à 56% et 44% la semaine passée. Marine Le Pen confirme sa tendance à la hausse dès le premier tour (21%, +1 point), déjà observée dans les différentes études au long du mois de mars.
Le candidat de l'Union populaire Jean-Luc Mélenchon affermit sa position de troisième homme (15,5%, +0,5 point) à bonne distance devant le candidat Reconquête! Éric Zemmour (10,5%, +0,5 point) et de la candidate LR Valérie Pécresse, toujours cinquième dans le sondage (9,5%, -0,5 point). En sixième position, le candidat écologiste Yannick Jadot perd un demi-point, à 4% des intentions de vote, devant le candidat communiste Fabien Roussel (2,5%). Il se retrouve à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et Jean Lassalle (Résistons!) tous deux diminués de 0,5 point. Les trois hommes demeurent néanmoins devant la candidate du Parti socialiste Anne Hidalgo (2%, +0,5 point) et du NPA Philippe Poutou, stable à 1,5%. Nathalie Arthaud ferme la marche à niveau égal (0,5%).
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La SPA réclame un Défenseur des droits des animaux
Des chiens faméliques, un chat borgne et malade, un cerf abattu : dans un court film posté sur YouTube, la SPA demande au futur président de la République de nommer dès son investiture un Défenseur des droits des animaux pour condamner toutes formes de maltraitance. À l'approche des élections, la SPA martèle ses ambitions : faire abolir la corrida, en finir avec l'animal objet et la vente de tous les animaux de compagnie en animalerie et faire interdire la chasse à courre en affirmant que «cette autorité indépendante centralisera, contrôlera et multipliera les actions pour garantir le respect du bien-être animal».
À travers cette vidéo sur fond d'images qu'elles a filmées au cours d'opérations de sauvetages ou d'enquêtes, la SPA «en appelle à la mobilisation des citoyens pour faire émerger cette idée, dont nous devons le concept au président Robert Badinter», explique-t-elle. «Le Défenseur des droits des animaux aura un rôle calqué sur celui du Défenseur des droits», dit-elle jugeant que «sa nomination incarnera un véritable tournant dans la perception de l'animal dans la société».
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Valérie Pécresse se déplace en Guadeloupe lundi
La candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, se rendra lundi en Guadeloupe pour y parler pouvoir d'achat et tenir un meeting, a appris l’AFP auprès de son entourage, confirmant une information de BFMTV. Dans une campagne perturbée par la guerre en Ukraine et le Covid, qu'elle a elle-même contracté la semaine dernière, la candidate «ne voulait pas finir la campagne sans se rendre dans les Outre-mer», a-t-on précisé de même source.
Ce bref déplacement, organisé une semaine après celui de Marine Le Pen et à six jours du premier tour, comprendra une séquence sur le pouvoir d'achat avant une réunion publique, a-t-on ajouté. La visite est organisée au lendemain d'un grand meeting à Paris, porte de La Villette, et avant celui prévu à Lyon le 7 avril qui devrait être le dernier de sa campagne.
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Jean-Luc Mélenchon dit être «le vote le plus concret pour éliminer l'extrême droite»
Jean-Luc Mélenchon a dit mercredi sur France Inter être le «vote le plus concret pour éliminer l'extrême droite dès le premier tour» de la présidentielle. Le candidat insoumis s'est imposé comme le troisième candidat dans les récents sondages, mais demeure à plusieurs points de son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen pour la qualification au second tour.
Lorsqu'un auditeur communiste lui a demandé ce qui le convaincrait de voter pour lui, Jean-Luc Mélenchon a répondu: «Le vote utile n'a jamais été notre argument, je ne vais pas l'utiliser et dire “le vote est inutile si vous votez pour Fabien Roussel”». Mais, a ajouté le tribun, «si vous votez pour moi, c'est le vote le plus concret pas seulement pour un programme mais aussi pour éliminer l'extrême droite dès le premier tour».
Dimanche lors de son meeting à Marseille, il avait déjà clamé: «Si vous voulez faire barrage à Le Pen, faites-le dès le premier tour!» Mercredi, il a aussi demandé à l'auditeur communiste de «faire confiance à (s)on intelligence»: «Nos programmes sont extrêmement proches... Sur la viande on dit pas pareil, sur le nucléaire aussi, mais il y avait un mode de règlement et j'ai proposé à Fabien de revenir dessus: un référendum».
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Les candidats plaident leur cause devant les agriculteurs
Ils ne forment plus qu'1,5% de la population active en France, mais c'est un électorat traditionnellement clé: les candidats à la présidentielle ont multiplié mercredi les marques d'empathie envers les agriculteurs. Plusieurs candidats dont Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête!) ou le communiste Fabien Roussel ont fait le déplacement à Besançon pour cette rencontre sous les auspices du principal syndicat agricole, FNSEA.
D'autres, notamment à gauche comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV), ont fait l'impasse, se faisant fortement huer quand le speaker a annoncé qu'ils avaient décliné l'invitation. Emmanuel Macron, pris mercredi par un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres, s'est adressé au meeting par visioconférence dans un message enregistré mardi à son QG de campagne.
«Mener les transitions (écologiques) est nécessaire, mais ça ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission nourricière», a déclaré Emmanuel Macron, qui est favori des agriculteurs pour le premier tour, plaidant pour une «réconciliation» entre agriculture et écologie. Pour sa part, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen a lancé: «Mon projet : c'est la souveraineté de notre pays». La candidate s'est montrée à l'offensive contre les «billevesées des écolos» ou encore la Commission européenne et l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) «qui entravent toute réaction efficace à la crise en cours».
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Chasse: Yannick Jadot veut une «loi de séparation des lobbies et de l’État»
Le candidat écologiste Yannick Jadot a critiqué mercredi l'appel du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à voter Emmanuel Macron. «C'est quand même incroyable, vous avez une interview du patron de la Fédération de chasse ce matin dans un journal, qui dit : voilà ce que le président de la République va annoncer en faveur de la chasse», s'est indigné sur CNews l'eurodéputé EELV.
«Vous avez un patron de fédération qui, au fond, considère qu'il peut parler à la place du président de la République», a-t-il insisté, rappelant que «depuis cinq ans, Emmanuel Macron n'a cessé d'autoriser des chasses qui ont été immédiatement interdites par les tribunaux parce que ce sont des espèces protégées». «L'une des principales lois que nous ferons si les Français le décident, si nous gouvernons, ce sera une loi de séparation des lobbies et de l'État», a ajouté Yannick Jadot. «Ca suffit les politiques publiques dictées par des lobbies qui évidemment protègent leurs intérêts privés aux dépens de l'intérêt général», a-t-il conclu.
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Le Pen et Mélenchon progressent, Pécresse sous les 10%, selon un sondage Harris
Jean-Luc Mélenchon conforte sa troisième place en recueillant pour la première fois 15% des intentions de votes, derrière Marine Le Pen qui continue de progresser dans les intentions de votes (21%), alors que Valérie Pécresse recule et passe sous les 10%, selon un sondage Harris Interactive-Toluna, pour Challenges.
Emmanuel Macron arriverait toujours en tête du scrutin au premier tour, avec 28,5% d’intentions de vote (-1). Le président sortant revient à son niveau mesuré juste après le début de la guerre en Ukraine et dispose de 7,5 points d’avance au 1 tour sur Marine Le Pen. Au lendemain de son meeting au Trocadéro, Éric Zemmour recule à 10% d’intentions de vote (-1), mais devance toujours la candidate des Républicains qui passe pour la première fois sous la barre des 10% d’intentions de vote (9,5%, -0,5).
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Bruno Retailleau accuse Emmanuel Macron de «faire campagne avec l'argent des Français»
Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, soutien de Valérie Pécresse, a dénoncé mercredi dans la «remise carburant» qui doit entrer en vigueur vendredi «un geste électoraliste», accusant le président Emmanuel Macron de «faire campagne avec l'argent des Français».
«Ca fait belle lurette que les Français ont constaté l'augmentation des prix» des carburants «et comme par hasard on restitue 18 centimes à 10 jours du premier tour de l'élection présidentielle, alors même que selon nos calculs, l’État empoche sans doute 25 centimes», a déclaré Bruno Retailleau sur France 2. «Donc nous demandons avec Valérie Pécresse que l’État restitue l'ensemble des sommes qu'il a touchées, autour de 25 centimes».
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Bienvenue dans ce live
Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.
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«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour
VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».
Regarder la vidéo«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains
INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».
Présidentielle 2022: en Guadeloupe, Marine Le Pen touche aux limites de la «dédiabolisation»
La candidate Rassemblement national a vu son déplacement chahuté par des opposants.
Le Figaro
Gaz : l'Allemagne et l'Autriche activent un plan d'urgence en cas de coupure russe
Refusant de régler leur facture en roubles, comme exigé par le Kremlin, les deux pays s'organisent en vue du bras de fer qui s'annonce.
L'Allemagne et l'Autriche se préparent au risque d'un arrêt des livraisons de gaz russe entraînant d'éventuelles pénuries, et ont activé mercredi un dispositif d'alerte en trois étapes pour gérer au plus près leur approvisionnement. Les deux pays s'organisent en vue du bras de fer qui s'annonce si la Russie décide de ne plus honorer les contrats gaziers des pays qui refusent de régler leur facture en roubles, comme exigé par le Kremlin en riposte aux sanctions occidentales.
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La mesure ne devrait toutefois pas entrer en vigueur dans l'immédiat. Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit a en effet indiqué que Vladimir Poutine avait assuré à Olaf Scholz que les paiements de l'Europe le mois prochain «continueraient à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions», et qu'elle se chargerait de la conversion en roubles. Steffen Hebestreit a ajouté que le président Poutine avait souligné que «rien ne changerait pour les partenaires contractuels européens» lorsque le nouveau système de paiement réclamé par Moscou entrera en vigueur le 1er avril. «Le chancelier Scholz n'a pas accepté cette procédure mais a demandé des informations par écrit pour mieux la comprendre», a souligné Hebestreit. «Ce que le G7 a convenu demeure : les livraisons d'énergie seront exclusivement payées en euros ou en dollars, comme c'est indiqué dans les contrats», a-t-il assuré. Le Kremlin avait indiqué plus tôt dans la journée que ce processus se ferait progressivement. «On ne parle pas de livrer demain et être payé dans la soirée. Non, c'est un processus plus étendu dans le temps, sur le plan technique», avait souligné Dimitri Peskov le porte-parole du Kremlin.
Malgré ces propos se voulant rassurants, Vienne et Berlin ont déclenché le premier niveau d'un plan d'urgence qui en compte trois. Il s'agit pour l'Autriche de «garantir une réaction rapide» en cas d'arrêt des livraisons, selon le chancelier Karl Nehammer. En Allemagne, une «cellule de crise» est désormais en place, a indiqué le ministre de l'Économie Robert Habeck, lors d'une conférence de presse. Toutefois «la sécurité de l'approvisionnement» est à ce stade garantie en Allemagne et les réserves remplies à 25%, a-t-il précisé, insistant sur le caractère «préventif» du dispositif activé. «Le gaz et le pétrole arrivent actuellement conformément aux commandes», a détaillé Robert Habeck.
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Hôpitaux et services publics prioritaires
Au premier niveau du plan dit «d'alerte précoce», les fournisseurs de gaz et les exploitants des gazoducs sont «tenus d'évaluer régulièrement la situation» et d'en informer le gouvernement, a précisé le ministère. Mais l'État n'intervient pas encore. Ce n'est qu'au troisième niveau que l'État prendrait des mesures pour «réguler» la distribution et définir les volumes affectés en priorité à chaque secteur.
En cas de pénurie, un statut d'exception est prévu pour les ménages et certains acteurs essentiels (services publics, hôpitaux, etc.) et leur approvisionnement, notamment pour le chauffage, est garanti. Les entreprises en revanche peuvent subir un rationnement.
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Les pays du G7 et l'UE ont qualifié d'inacceptable la demande du président russe Vladimir Poutine. «Nous n'allons pas accepter de violation des contrats de livraison», a réitéré mercredi Robert Habeck. Ne pas se soumettre à cette exigence fait prendre le risque d'une interruption unilatérale des approvisionnements en gaz, le scénario que l'Europe, dépendante des hydrocarbures russes, cherche à tout prix à éviter depuis le début de la guerre en Ukraine. Jeudi, le gouvernement russe, la Banque centrale et le géant gazier russe Gazprom doivent présenter un rapport sur la mise en place du système de paiement en rouble.
Dépendance allemande
Berlin, qui se fournissait avant la guerre à plus de 55% auprès de la Russie, a déjà réduit cette part à 40% et multiplie les démarches pour trouver d'autres fournisseurs. Mais l'Allemagne n'envisage pas de pouvoir se passer de gaz russe avant mi-2024. Le gouvernement allemand va notamment accélérer la construction de terminaux GNL en vue d'importer du gaz liquéfié. Renoncer aux livraisons de gaz ou de pétrole en provenance de la Russie «du jour au lendemain» reviendrait à «plonger notre pays et toute l'Europe dans la récession», avait averti le chancelier allemand Olaf Scholz le 23 mars. «Des centaines de milliers d'emplois seraient menacés. Des secteurs industriels entiers seraient en difficulté», avait-il mis en garde face aux appels à un embargo sur les importations énergétiques russes.
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La fédération allemande du commerce extérieur BGA craint également de «graves perturbations» en cas d'arrêt immédiat des livraisons, a indiqué son président Dirk Jandura mercredi au journal Rheinische Post. «Un arrêt des livraisons ne peut pas être compensé à court terme», a-t-il mis en garde. En vue de l'hiver prochain, une loi votée vendredi oblige désormais les fournisseur de gaz à remplir leurs réservoirs progressivement jusqu'à 90% d'ici à décembre pour assurer l'approvisionnement.
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L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
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Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
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UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale L'Humanité
Ces signes qui confirment l’hypothèse d’une sixième vague de Covid
ActuAvec un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, la dynamique de l’épidémie de coronavirus pourrait rester sur la pente ascendante jusqu’à début avril.
Loan NguyenLes indicateurs liés au Covid ne cessent de se dégrader depuis le début du mois de mars. Lundi soir, les laboratoires avaient enregistré 29 455 cas de contamination, soit environ 5 000 de plus que le lundi précédent. La moyenne glissante sur sept jours s’élevait à 128 241, contre 127 488 la veille et 89 763 le lundi précédent. Le taux d’incidence constaté le 25 mars était de 1 289 nationalement, contre 540,7 le 3 mars, d’après les données de Santé publique France. Les nouvelles hospitalisations, tout comme les admissions en soins critiques, ont également augmenté de 11 % en une semaine.
Peu de raisons d’être optimiste à court terme
La virulence du sous-variant d’Omicron, BA.2, se confirme donc, laissant entrevoir la percée d’une sixième vague. S’achemine-t-on vers un plateau ou une poursuite de la montée de la courbe ? Les options restent ouvertes mais il y a peu de raisons d’être optimiste à court terme. « Si on se base sur la situation aux Pays-Bas, assez voisine de celle de la France, mais qui a connu un démarrage de BA.2 probablement un peu plus tôt, on pourrait penser atteindre le pic de cette vague début avril avec environ 200 000 cas quotidiens, et une décrue jusqu’à une véritable accalmie début mai », estime Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui tempère néanmoins ces prévisions. « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours », précise-t-il, même s’il semble acquis que l’on puisse déjà parler de « sixième, voire septième vague si on se repère au nombre de variants ».
Une dynamique contre laquelle alertaient nombre d’épidémiologistes et de soignants en amont du 14 mars, date de la levée de l’obligation du port du masque dans la quasi-totalité des établissements recevant du public, en particulier dans les écoles. C’est en effet chez les 10-19 ans que la progression du taux d’incidence a été la plus forte ces dernières semaines. À tel point que certains directeurs d’établissements scolaires demandent à nouveau aux élèves de venir masqués en classe.
Une mesure de protection qui semble d’autant plus nécessaire que le syndicat des biologistes affirme observer de nombreuses recontaminations seulement « un mois à un mois et demi » après une première infection avec la souche originelle d’Omicron. « Ce qui est certain, c’est que tout le discours scientifique initial qui espérait que l’on pourrait atteindre une immunité collective après avoir été contaminé est battu en brèche par le phénomène de réinfection qu’on observe avec BA.2 », confirme Antoine Flahault. Et de rappeler que, malgré cette baisse de l’immunité rapide, « la vaccination à trois doses continue de montrer son efficacité contre les formes graves ».
Rétablir l’obligation de port du masque pourrait-il être une solution ? « L’impact du port du masque n’est pas négligeable mais on estime qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10 % dans la baisse du taux de reproduction », pointe Antoine Flahault. Des conséquences qui sembleraient en revanche plus lourdes pour les personnes à risques. « L’hypothèse que nous posons est que la levée de l’obligation du port du masque s’accompagne surtout de formes plus graves de Covid dans cette population, et qu’elle engendre plus de Covid long, toutes populations confondues, en raison d’une exposition à une charge virale plus importante. »
Covid-19 L'Humanité
VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
L'Humanité
VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
L'Humanité
Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français
VidéoLors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Lina SankariInterpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienComme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.
La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.
Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »
Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.
Le Figaro
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Le bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre, écrivent l'ensemble des députés LR. En soutenant Valérie Pécresse, nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République, ajoutent-ils.
Les Français ne doivent pas se laisser confisquer l'élection présidentielle. Non, rien n'est joué. Qui peut croire les sondages qui se sont tant trompés dans le passé, comme cela a été encore le cas lors des dernières élections régionales ? Nous avons l'intime conviction que nos valeurs de droite sont majoritaires dans la France d'aujourd'hui et que nos idées sont celles qui permettront de restaurer la grandeur de la France.
Pendant 5 ans, nous avons lutté contre la hausse de 15 milliards d'euros des taxes sur le carburant, qui pénalise les salariés et aggrave la fracture territoriale.
Nous avons combattu la hausse de la CSG et le gel des pensions de retraite, qui appauvrissent les retraités. Nous avons dénoncé le détricotage de la politique familiale, qui ampute les projets parentaux et sacrifie la natalité. Nous sommes montés au créneau contre la fermeture des centrales nucléaires, qui sacrifie notre indépendance énergétique et fait flamber les factures d'électricité.Nous avons alerté sur le laxisme de la politique pénale et la naïveté de la politique migratoire, qui exaspèrent nos compatriotes et font prospérer les extrémistes.
Ce bilan du président et de la majorité sortante n'est clairement pas de droite et n'est pas le nôtre.
Nous ne sommes solubles ni dans la majorité incarnée par Emmanuel Macron, ni dans l'extrême droite incarnée par Marine Le Pen et Éric Zemmour.
C'est pourquoi, face aux menaces qui pèsent sur la France dans un monde toujours plus incertain, face aux crises qui frappent les Français de plein fouet, nous défendons la candidature de Valérie Pécresse qui a démontré par son parcours, son expérience, sa connaissance des dossiers, son courage, sa résilience, sa ténacité face à la démagogie, sa capacité à rassembler, qu'elle a toutes les qualités d'une femme d'État pour conduire les destinées de la Nation.
Valérie Pécresse est la seule candidate qui a osé affronter l'extrême droite et l'extrême gauche dans les débats, sans jamais reculer devant l'obstacle ; la seule candidate qui porte avec conviction un projet de droite cohérent et réfléchi, fruit d'années de travaux ; la seule candidate qui tient un discours de vérité sur les réformes à engager, pour réduire nos déficits, sauver notre système de retraite et améliorer nos services publics ; la seule candidate qui propose des mesures réalistes pour redonner du pouvoir d'achat aux Français et maîtriser l'immigration, face à la surenchère des démagogues et des populistes.
Nous ne sommes solubles ni dans la majorité incarnée par Emmanuel Macron, ni dans l'extrême droite incarnée par Marine Le Pen et Éric Zemmour.
La France a besoin d'une femme d'autorité pour remettre de l'ordre dans la rue et à nos frontières, réformer en profondeur notre politique pénale, instaurer des quotas annuels d'immigration et lutter contre l'islamisme.
Autour de Valérie Pécresse, nous ferons du pouvoir d'achat la mère de toutes les batailles. Par la hausse des salaires, le rachat des RTT et la baisse des impôts, nous réhabiliterons le travail.
Par la réforme des retraites, nous préserverons les pensions des retraités actuels et futurs.
Ensemble nous ferons que la droite républicaine demeure fidèle à son histoire et à ses convictions.
Protéger la France qui travaille mais aussi respecter la France des territoires moralement épuisée par les fermetures des classes en milieu rural, les déserts médicaux, la fin des services publics de proximité, la fracture numérique, les 80 km/h ou encore la hausse des prix des carburants. Nous devrons réinventer la République des territoires pour désengorger nos métropoles et redynamiser nos villes moyennes et nos campagnes.
Nous, députés LR, portons un projet clairement différent, mûri dans une opposition résolue mais travailleuse, constamment force de proposition. Les Républicains portent les espoirs de ceux qui ne se reconnaissent ni dans le surplace macroniste ni dans les impasses extrémistes. Ensemble nous ferons que la droite républicaine demeure fidèle à son histoire et à ses convictions.
Autour d'une candidate déterminée nous faisons le choix du collectif. Nous faisons le choix de l'audace, du courage et de la modernité. Nous faisons le choix de l'autorité, de l'espoir et du progrès.
Nous faisons le choix de l'avenir avec la première présidente de la République française. Ensemble, nous appelons les Françaises et les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains.
Présidentielle 2022: «La vitalité d’une démocratie»
L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.
Le mythe de l’égalité des temps de parole et la réalité audiovisuelle
ANALYSE - L’obligation de l’égalité du temps de parole rend frileux les médias, soucieux de l’audimat. Avec pour conséquence, la disparition progressive des grandes soirées de débat centrées sur un candidat visant la victoire.
L'Humanité
Hongrie. "La guerre isole Viktor Orban"
EntretienLes élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien
Gaël De SantisL’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.
La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?
Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.
Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.
C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.
Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?
Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.
Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?
Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.
Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?
On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.
Guerre en UkraineRussieviktor orbanvladimir poutine Le Figaro
Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni
Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.
Les autorités sanitaires ont établi un lien entre des pizzas surgelées de la marque Buitoni, du groupe Nestlé, et plusieurs cas graves de contamination par la bactérie Escherichia coli, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades, et que deux sont morts. La France connaît depuis fin février une recrudescence de cas de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas, qui provoquent une insuffisance rénale, se manifestent chez les enfants. Selon Santé Publique France, 75 cas sont en cours d'investigation à la date de ce mercredi, dont 41 pour lesquels des syndromes hémolytiques et urémiques «similaires» ont été identifiés, et 34 pour lesquels des analyses supplémentaires sont en cours.
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Les enfants malades sont âgés de 1 à 18 ans. Deux enfants sont décédés, même si le lien avec les pizzas n'a pas été confirmé dans leurs deux cas. Des analyses confirment «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», a annoncé dans un communiqué la Direction générale de la Santé, qui dépend du gouvernement, alors qu'un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines.
«Aujourd'hui on ne comprend pas ce qui a pu arriver, mais nous allons développer un protocole d'analyse que nous allons soumettre aux autorités», dit de son côté Jérôme Jaton, directeur général industriel de Nestlé, lors d'une conférence de presse mercredi. «Je suis de tout cœur avec ces familles qui ont des cas d'intoxication, souvent avec de jeunes enfants», a-t-il ajouté, en rappelant qu'un numéro vert était mis en place (0800 22 32 42).
Action en justice envisagée par les familles
D'après les informations de RMC, les familles des enfants malades envisagent une action en justice. Les cas sont survenus dans 12 régions de France métropolitaine : Hauts-de-France (16 cas), Nouvelle Aquitaine (11 cas), Pays de la Loire (10 cas), Ile-de-France (9 cas), Bretagne (7 cas), Grand Est (5 cas), Auvergne-Rhône-Alpes (4 cas), Centre Val-de-Loire (4 cas), Provence-Alpes-Côte d'Azur (3 cas), Bourgogne Franche-Comté (2 cas), Normandie (2 cas) et Occitanie (2 cas). Jusqu'à maintenant, les autorités sanitaires estimaient qu'il y avait un lien «possible» entre ces contaminations et les pizzas de la gamme Fraîch'Up. Sans attendre, elles avaient lancé le rappel des pizzas mi-mars, demandant aux consommateurs de les détruire s'ils en avaient dans leurs congélateurs. Désormais, le lien est confirmé avec certaines contaminations.
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Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses, a expliqué Jérôme Jaton. «Nous n'avons aucune information sur les liens entre les pizzas et les personnes contaminées», affirme le directeur général chargé de la communication de Nestlé France, Pierre-Alexandre Teulié. «Nous sommes prêts à nous remettre totalement en cause sur les causes potentielles», assure Jérôme Jaton, qui n'exclut pas une contamination au niveau de la pâte à pizza. La gamme de pizzas Fraîch'Up se décline en neuf produits différents. Nestlé affirme produire entre 100 et 150.000 pizzas par semaine.
Les autorités de santé rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d'apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, de douleurs abdominales ou de vomissements. La consultation s'impose aussi si, dans les 15 jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur, ou une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées. «En l'absence de symptômes dans les 15 jours suivant la consommation, il est également rappelé qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter», explique la DGS.
Scandale des Ehpad Orpea : l'État saisit la justice
La ministre chargée de l'Autonomie Brigitte Bourguignon a pointé des «dysfonctionnements graves» après la remise d'un rapport. Celui-ci fait suite à la publication du livre-enquête Les fossoyeurs du journaliste Victor Castanet.
Les VTC manifestent pour défendre leurs courses
Pour compenser la hausse des prix à la pompe, l'intersyndicale nationale demande au gouvernement «des dispositifs efficaces».
Accusé d'optimisation fiscale, McKinsey affirme payer ses impôts et charges sociales en France
Dans un communiqué, le groupe a souligné avoir cotisé 422 millions d'euros, soit près de 20% de son chiffre d'affaires, entre 2011 et 2020.
L'Humanité
Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales
ActuAccentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.
Marc de Miramon Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.
Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menaceL’Assemblée de l’ONU divisée
En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.
En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.
Une vague anti-occidentale en Afrique
Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »
Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »
Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.
Des populations à bout de souffle
Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.
Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.
Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle. »
La cynique gestion des flux migratoires
Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks »).
« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrainCet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.
Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1. Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.
Pour une « humanité présente partout »
« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il. En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »
Guerre en Ukraineafriquefaminesécurité alimentaire L'Humanité
Un sommet Poutine-Zelensky presque acté
ActuAu sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.
C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.
Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.
Crimée et donbass provisoirement exclus
L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.
Guerre en UkraineRussieVolodymyr Zelenskyvladimir poutine L'Humanité
En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable
ActuDe nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).
Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »
L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.
Pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant
Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.
Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.
La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.
Guerre en UkraineUkraineRussiediplomatie Le Figaro
Israël frappé par une vague d’attentats
Thierry OberléTrois attaques perpétrées par une nouvelle nébuleuse terroriste ont fait onze morts en une semaine.
Correspondant à Jérusalem
Avec onze morts en trois attentats, Israël est confronté depuis une semaine à une nébuleuse terroriste aux nouvelles pratiques à l’intérieur de ses frontières. La menace est diffuse, les initiatives paraissent individuelles, les modes opératoires méthodiques. Si les deux premières attaques commises par des Palestiniens de nationalité israélienne sont influencées par l’idéologie de Daech, la troisième a été perpétrée mardi soir dans la banlieue de Tel-Aviv par un activiste palestinien originaire de la région de Jénine en Cisjordanie, fief de la mouvance armée nationaliste des Territoires occupés. Connus des services israéliens de police, tous sont passés sous les radars du renseignement.
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Diaa Hamarsheh, 26 ans, a frappé dans la ville ultraorthodoxe de Bnei Brak. Sur une vidéo diffusée via les réseaux sociaux, le tueur aux cheveux courts paraît déterminé. Les images de la scène de crime le montrent devant une supérette tirant sur un jeune homme, qui s’échappe dans un bâtiment voisin. Le tireur pointe ensuite son arme sur un cycliste mais il le rate. Il s’exprime en hébreu. Avec sang-froid, il met en joue et tire sur un automobiliste à travers la fenêtre de la voiture. Il est finalement abattu par un duo de voltigeurs à moto des forces de sécurité. L’un d’eux, grièvement blessé dans l’échange de tirs, décède. Les quatre autres victimes sont deux Juifs israéliens de Bnei Brak, deux ouvriers ukrainiens, travailleurs étrangers, et le policier arabe chrétien.
«Dans la veine de Daech»
L’assaillant avait été arrêté et emprisonné en 2013. «C’est un membre connu du Fatah. Le chef de la branche armée du Fatah du secteur s’est dit fier de son acte et l’a qualifié de héros. On pourrait aussi penser qu’il a été recruté par le Djihad islamique qui est prédominant dans la région de Jenine et notamment dans son village. Il est trop tôt pour savoir si une organisation est derrière lui», explique l’expert Ely Karmon, chercheur à l’ICT (Institut international de lutte contre le terrorisme).
La vague de terreur a coïncidé avec la tenue à Sde Boker dans le désert du sud d’une conférence israélo-arabe de paix réunissant le cercle élargi des signataires des accords d’Abraham qui a relégué de facto au second plan le conflit israélo-palestinien. Elle prend de l’ampleur quelques jours avant le début du ramadan ainsi que des fêtes des Pâques juive et chrétienne. Un responsable du Hamas dans la bande de Gaza a salué une «opération qui est une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre le peuple palestinien» tandis que Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne a condamné l’attentat.
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La crainte d’une montée des tensions était palpable. Prises en défaut, les autorités israéliennes parent au plus pressé. «Le gouvernement est en face d’un dilemme. Il était dans l’apaisement à la veille des fêtes religieuses: des visites de famille à des prisonniers palestiniens avaient été autorisées, la situation à Cheikh Jarrah (un quartier de Jérusalem-Est sous la pression de colons juifs, NDLR) gelée et 20.000 travailleurs palestiniens de Gaza admis à passer la frontière», indique Ely Karmon. «Les autorités vont maintenant fermer les barrières avec la Cisjordanie, renforcer la présence policière et sans doute relancer les décisions d’emprisonnement préventif administratif.» La police israélienne s’est placée en mode «contre-terrorisme» et multiplie les interpellations.
«Le vengeur»
Le 22 mars, le premier attentat au couteau et à la voiture bélier (4 morts) est le fait d’un Bédouin de Beer-Sheva dans le sud du pays. Il avait auparavant séjourné en prison pour avoir tenté de joindre les rangs de l’État islamique (EI) en Syrie. L’attaque suivante menée à Hadera par deux habitants d’une ville arabe paraît plus structurée. Deux gardes-frontières dont l’un est une franco-israélienne ont perdu la vie dans l’assaut. L’acte terroriste capté en partie par des caméras de surveillance a été revendiqué par l’EI. «Après l’intronisation récente d’un nouveau calife, Daech a lancé un appel aux groupes qui lui ont fait allégeance pour qu’ils commettent des attentats de “vengeance”. Sur une vidéo, un assaillant porte dans son dos la figure masquée de la série “The Avenger” («le vengeur», NDLR), un signal de ralliement, constate Ely Karmon. Ces deux attentats sont clairement dans la veine de Daech même si le mouvement n’a jamais réussi véritablement à s’implanter en Israël et dans les territoires palestiniens.»
Le président américain Joe Biden a dit mercredi au premier ministre israélien Naftali Bennett que «les Etats-Unis (se tenaient) fermement et résolument aux côtés d’Israël face à (la) menace terroriste et à toutes les menaces contre l’Etat d’Israël», selon un communiqué de la Maison Blanche. Le président américain a également exprimé lors d’un échange téléphonique «ses plus profondes condoléances après les horribles attaques terroristes» ayant fait 11 morts en une semaine, et a proposé l’«assistance» des Etats-Unis au chef du gouvernement israélien.
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DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.
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Le Figaro
Moscou continue de bombarder l’Ukraine
Tanguy BerthemetBien qu’ayant promis de réduire son activité militaire, la Russie a poursuivi ses tirs d’artillerie, surtout dans l’est du pays.
Les négociations tenues mardi à Istanbul entre Russes et Ukrainiens ne soulevaient qu’un très léger optimisme. Mais, même ce petit espoir de paix a été balayé mercredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, estimant que les pourparlers n’ont donné lieu à rien de «très prometteur» ni à aucune «percé». «Il y a beaucoup de travail à accomplir», a-t-il expliqué avant de toutefois qualifier de «positif» le fait que la partie ukrainienne ait «enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit». Ces propos tranchent nettement avec ceux de la vieille quand des négociateurs russes avaient fait état de «discussions substantielles» , de propositions «claires» en vue d’un accord, tandis que le président Volodymyr Zelensky avait évoqué des «signaux positifs».
Déjà, Vladimir Poutine n’avait pas semblé vouloir donner de gages. Mardi, lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron, il avait exclu tout accès humanitaire à la ville martyre de Marioupol, exigeant que les «nationalistes ukrainiens (…) déposent les armes». Mercredi, une frappe a touché le bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) de la ville selon les autorités locales.
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Les observateurs, à commencer par les États-Unis, n’ont pas été surpris. Washington soupçonne Moscou d’être de mauvaise foi et de chercher avant tout à gagner du temps alors que son offensive armée s’enlise. Le même scepticisme a accueilli les déclarations, mardi soir, de l’état-major russe, qui affirmait vouloir réduire «radicalement» son activité militaire autour de Kiev et de Tcherniguiv, un verrou au nord de la capitale. «On verra s’ils tiennent parole», a dit Joe Biden.
«Repositionnement» russe
Les premiers signes donnent raison à ceux qui doutent de la sincérité russe. «La situation ne change pas, Tcherniguiv fait l’objet de bombardements d’artillerie et aériens», a affirmé, mercredi, le gouverneur régional, Viatcheslav Tchaous. La ville, 380.000 habitants avant la guerre, la plus touchée après Marioupol est privée d’eau et d’électricité. Les zones au nord-est de Kiev, notamment Irpin, ont aussi été pilonnées. Cette «réduction radicale» serait surtout un mouvement tactique, se rapportant aux déclarations de l’état-major la semaine dernière de concentrer ses opérations dans le Donbass.
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Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un «repositionnement» et non d’un «vrai retrait». «Il est très probable que la Russie cherche à transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions séparatistes du Donetsk et de Louhansk à l’est», a jugé le ministère britannique de la Défense. Sur Twitter, plusieurs experts estiment que l’armée russe, épuisée devant Kiev et Tcherniguiv, se place en fait sur la défensive, creusant des défenses et envoyant ses unités se reposer et se réorganiser en Biélorussie, mais continue les frappes pour fixer un maximum de troupes ukrainiennes.
En visite en Chine, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, n’a d’ailleurs que peu évoqué les pourparlers, préférant se réjouir de la perspective d’un ordre mondial multipolaire «plus juste et démocratique», grâce au partenariat de la Russie avec la Chine.
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Guerre en Ukraine. Biden sur le ton de l’escalade contre le « boucher » Poutine
ActuLors d’un discours tenu à Varsovie, le président américain a ciblé son homologue russe en souhaitant sa destitution. La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer ses propos.
Nadjib TouaibiaVladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », a martelé, samedi 26 mars, le président Joe Biden lors d’un discours au château royal de Varsovie, en Pologne. La guerre en Ukraine est un « échec stratégique pour la Russie », qui ne devrait « même pas penser à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan », a mis en garde le président américain après avoir qualifié son homologue russe de « boucher ». Un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois jugé utile de tempérer cette charge. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a précisé une voix anonyme. De son côté, le Kremlin a rompu le silence en invitant Biden à rester « réfléchi » dans ses propos. « À chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel », a réagi auprès de l’agence de presse russe Tass le porte-parole Dmitri Peskov.
« Cette guerre n’est pas digne de vous »
Joe Biden a aussi interpellé le « peuple russe », qu’il ne considère pas comme « ennemi ». « Cette guerre n’est pas digne de vous, Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre ! » a-t-il lancé avant de parler armes dans la logique de son discours de soutien à la Pologne, pays membre de l’Otan et frontalier de l’Ukraine. « Les États-Unis nous ont assurés qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec l’hôte de la Maison-Blanche. Le 8 mars, Varsovie avait en effet annoncé être « prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MiG-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. La décision est désormais entérinée.
Elle fait écho à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous avons besoin de plus d’armement. Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe. Nous l’avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée samedi soir. Et de s’interroger : « Que fait l’Otan ? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu’attendent-ils ? » Le commandement russe, quant à lui, a annoncé vendredi son intention de « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération » du bassin minier du Donbass. Il était jusque-là question de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble. Le président américain dit ne pas croire à ce changement d’objectif. Son discours sur le ton de la surenchère accompagne les livraisons d’armes à l’Ukraine via la Pologne. Joe Biden parle comme s’il envisageait d’entretenir cette guerre particulièrement meurtrière pour les populations civiles. S’exprimant au sujet des mots employés par son homologue, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche, qu’il « n’utiliserait pas » les mêmes propos concernant Vladimir Poutine.
joe bidenRussievladimir poutineGuerre en Ukraine Le Figaro
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Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Guerre en Ukraine: Kryvyï Rih, la ville refuge qui résiste aux assauts russes
Premier planDans le centre industriel et sidérurgique, les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. Tout le monde participe à la défense de la cité alors qu’y affluent les habitants des localités voisines déjà attaquées par l’armée de Vladimir Poutine. Reportage
Pierre BarbanceyKryvyï Rih (Ukraine), envoyé spécial.
À l’aise dans son uniforme vert olive, la barbe soigneusement taillée et le sourire rassurant, Oleksandr Vilkoul commence par allumer une cigarette et boit un café. Un nouveau look pour cet homme politique né en 1947, ancien vice-premier ministre de décembre 2012 à février 2014, lorsque Viktor Ianoukovitch était président, stoppé net dans son ascension par la révolution de Maïdan. Candidat malheureux à la présidentielle de 2019 – arrivé en huitième position –, il demeure néanmoins une personnalité respectée au charisme certain. Il est maintenant en charge de l’administration militaire à Kryvyï Rih.
Devant nous, il étale sur son bureau une grande carte de la région et c’est comme si nous assistions au briefing d’un état-major. Au centre, il montre Kryvyï Rih. Au nord-est, la grande localité de Dnipro. Au sud, Mykolaïv et Kherson ; à l’est, Zaporijia. Plus loin encore, Donetsk puis, au bord de la mer d’Azov, Marioupol. C’est dire l’importance de Kryvyi Rih et l’intérêt que représenterait pour les Russes la prise de cette cité. Pas seulement parce qu’y est né le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’ailleurs. C’est une ville industrielle où la sidérurgie est solidement implantée.
« On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer »
« Au début de la guerre, l’armée russe a essayé de prendre la ville, rappelle Vilkoul. Q uatre avions ont tenté d’atterrir pour déposer des troupes mais nous avons bloqué les pistes avec des camions et des bulldozers. Le troisième jour, une colonne de 300 véhicules venus de Kherson a tenté de s’approcher, mais elle a été stoppée par nos hélicoptères du côté de Bachtanka et près de 200 ont été détruits. » La ligne de front se situe à 17 kilomètres à certains endroits, 40 kilomètre ailleurs.
Il le certifie : « Ces dix derniers jours, les combats étaient quotidiens mais nous ne sommes pas assiégés. On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer. » En revanche, les villages alentour se révèlent de parfaites cibles pour l’artillerie russe. Celui de Zelenodolsk est régulièrement frappé par des roquettes Grad, particulièrement meurtrières et destructrices. « On gagne sur le terrain et on pourrait les mettre dehors, assure-t-il. Mais on ne peut rien contre leurs missiles et leurs avions. C’est pour cela que je soutiens l’appel du président Zelensky à instaurer une zone d’exclusion aérienne. »
La page Ianoukovitch semble définitivement tournée pour Oleksandr Vilkoul, qui réfute avoir jamais été prorusses. « Nous sommes nés dans une région russophone, ça ne veut pas dire que nous n’aimons pas l’Ukraine. Tout ça parce que nous célébrons le 9 mai (1945, victoire de l’URSS contre les nazis – NDLR) », estime-t-il.
« Quand Poutine bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? »
Quant à la « dénazification » de l’Ukraine prônée par Vladimir Poutine, il l’assimile à de la propagande. « Quand il bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? » Il se dit prêt à soutenir « toutes les décisions » du président ukrainien. Une attitude qui donne quelques indications sur ce qui pourrait se passer après la guerre, dans le cadre d’une recomposition du pouvoir, même si Oleksandr Vilkoul se refuse à l’évoquer.
Malgré les sirènes qui retentissent à espaces réguliers, les affrontements paraissent bien lointains lorsqu’on parcourt les artères « décommunisées » de Kryvyï Rih. L’avenue Karl-Marx est désormais l’avenue de la Poste, le cinéma Lénine avec ses deux salles a été transformé en église. Et la statue de Vladimir Ilitch remplacée par celle de saint Nicolas. Seuls quelques détails subsistent comme la faucille et le marteau moulés en haut d’un bâtiment. En réalité, les habitants ne sont pas sereins, leurs pas pressés trahissant les craintes d’un bombardement, même si, jusque-là, la ville n’a pas été touchée. Les effets de la guerre sont, de toute manière, bien réels pour cette gigantesque métropole qui s’étend sur près de 100 kilomètres alors que n’y vivent que 600 000 personnes.
Un fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants »
Ici, tout n’est que mine de fer et sidérurgie. Depuis le 24 février, date de l’entrée des troupes russes en Ukraine, les hauts-fourneaux ont cessé leur activité. Le charbon, qui provenait essentiellement de Donetsk et de Russie, manque. Conséquence, sur les six fours des cokeries, un seul fonctionne. Chez ArcelorMittal, qui possède une usine à Kryvyï Rih, Natalia Marynyuk est responsable du syndicat des mineurs et des métallurgistes (PJSC). 16 500 adhérents pour environ 23 000 salariés.
Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge
« Nous sommes parvenus non seulement à sécuriser les salaires, mais aussi à obtenir une prime de 30 %. Ceux qui sont au chômage technique ont touché leur paye en mars et en recevront deux tiers en avril. Et ceux qui participent aux brigades territoriales perçoivent un salaire moyen », se félicite-t-elle tout en relevant un paradoxe : « En temps de paix, il nous faut batailler dur, manifester pour obtenir quelque chose. »
Le 23 février, le syndicat avait annoncé que, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il distribuerait des coupons d’achat aux salariées pour un montant de 1 million de hryvnias (environ 33 333 euros). Le lendemain, au moment du déclenchement de la guerre, elles ont toutes refusé, demandant que l’argent soit utilisé pour acheter le matériel nécessaire aux fortifications, à l’achat de vêtements.
Pratiquement tous les travailleurs ont versé au fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants », créé pour soutenir l’armée. « Certains ont fabriqué des poêles à bois, d’autres ont soudé des pièces métalliques, d’autres encore ont acheté des cochons pour distribuer de la nourriture », précise Natalia Marynyuk dont l’organisation a lancé un appel aux syndicats européens afin d’appuyer l’idée d’une zone d’exclusion aérienne et l’envoi d’équipements militaires.
« 95 % des réfugiés restent à Kryvyï Rih »
L’ancienne maison de la culture de Kryvyï Rih a également été réquisitionnée pour accueillir tous ceux qui ont fui les combats et les bombardements, qu’il s’agisse de Kherson, Mykolaïv ou Marioupol. Larissa, la cinquantaine, qui dirige les opérations, a elle-même fui l’oblast de Donetsk en 2015. « Cette ville est connue pour l’aide sociale qu’elle apporte aux gens en général, donc beaucoup préfèrent venir ici », explique-t-elle. Elle comptabilise l’arrivée des réfugiés : environ 400 par jour. « Les deux premières semaines, les gens étaient vraiment en transit. Mais maintenant, 95 % d’entre eux restent ici car il y a déjà beaucoup de déplacés dans l’ouest de l’Ukraine », assure-t-elle.
Ici, ceux qui arrivent trouvent de la nourriture, des jouets, des vêtements, des chaussures, mais aussi une aide médicale et un soutien psychologique. Des dortoirs ont été aménagés dans les gymnases et sur le campus universitaire. Des familles sont accueillies par les habitants. « Quand notre pays est secoué comme il l’est, nous devons tous nous aider », confie Larissa.
« Je ne dors que trois heures par nuit »
Les autorités municipales de Kryvyï Rih se démènent comme elles peuvent pour tout à la fois aider à la défense de la ville et fournir les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés. À l’image de Sergiy Miliutin, maire adjoint, qui ne ménage pas sa peine. « Je ne dors que trois heures par nuit, avoue-t-il. Nous avons prévu des stocks de nourriture et nous organisons des convois humanitaires pour ravitailler les villages alentour. » Fier de sa ville, surnommée « la Petite France » à cause de l’investissement d’industriels français dans les mines à la fin du XIX e siècle (une partie de l’acier ayant servi à la construction de la tour Eiffel vient de là), Sergiy Miliutin organise un rassemblement culturel, ce mardi, « pour fermer le ciel et arrêter la guerre ».
À cette occasion, des musiciens devraient – au-delà du répertoire ukrainien – interpréter des chansons françaises de Montmartre. « S’il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais ouvert une antenne de l’Alliance française et jumelé des écoles avec des établissements de villes industrielles françaises », regrette l’élu.
À Kryvyï Rih, Iekaterina a pu enfin souffler. Il y a quelques jours, cette professeure d’anglais est parvenue, avec son mari, à s’extraire de l’enfer de Marioupol, cité portuaire meurtrie et en grande partie détruite. Iekaterina n’en revient toujours pas. « Les deux premières semaines, les bombardements étaient sporadiques. On descendait dans l’abri souterrain de temps en temps, se souvient-elle. Mais ensuite, nous avons dû y rester en permanence. Cela a duré une semaine. Nous n’avions pratiquement plus rien à manger, il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, pas de chauffage. »
« Il y avait des cadavres dans la rue, mais personne ne pouvait les enterrer »
Finalement, risquant le tout pour le tout, Iekaterina et son époux décident de quitter les lieux en voiture. « Ça explosait de partout. Je pense que 80 % de Marioupol étaient alors détruits. Il y avait des cadavres dans la rue, certains étaient recouverts mais personne ne pouvait les enterrer. Dans la banlieue de la ville, des adultes et des enfants cherchaient désespérément de quoi manger, pillaient les magasins. Il n’y avait plus rien. » Ils parviennent ainsi à Zaporijia puis, par convoi, à Kryvyï Rih. « Nous avons eu de la chance, souffle-t-elle. Mais ils ont pris ma vie. Je ne sais plus où vivre, ni pourquoi je vis. »
Via les réseaux sociaux, des groupes se sont formés. Soit entre salariés d’une même entreprise ou d’une même administration, soit par quartier. Le but : arriver à se retrouver, savoir qui a pu fuir, qui est encore vivant… et qui ne répond plus.
Lena, travailleuse sociale, qui avait déjà quitté Marievka, près de Donetsk en 2014, est partie très vite de Marioupol et s’enquiert de ses amis. « J’en ai retrouvé une quinzaine, se réjouit-elle. Beaucoup se sont réfugiés sur la côte de la mer d’Azov. Ils sont traumatisés. » Et Lena de raconter l’histoire de sa collègue Svetlana dont le mari a été pulvérisé par une roquette alors qu’il voulait convaincre ses parents de quitter la ville. « Svetlana est restée à Marioupol. Elle n’a qu’une idée, retrouver au moins la tête de son époux et surtout la main où il portait son alliance. Elle pourra ainsi l’enterrer dignement. »
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VIDEO Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.
Guerre en Ukrainemarioupol Guerre en Ukrainemarioupol Le Figaro
Revivez le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLa poussée sondagière de Jean-Luc Mélenchon, les chances de victoire de Marine Le Pen, et les évolutions d'Emmanuel Macron au fil du quinquennat étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Aziliz Le Corre, journaliste à FigaroVox et aux pages Débats du Figaro, de Fabrice Nodé-Langlois, journaliste Économie internationale, ex-correspondant à Moscou, et de Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?», «Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?», «2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?»
» Voir l'émission du mardi 29 mars :
Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?
Alors que le leader de la France Insoumise connaît depuis quelques jours une petite montée sondagière, lui permettant de se hisser à 15% d'intentions de voix selon certaines enquêtes d'opinion, Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens se mettent à espérer d'atteindre le second tour le 10 avril prochain et donc d'y affronter Emmanuel Macron. Misant sur une stratégie de vote utile auprès des électeurs de gauche, le candidat présidentiel ambitionne surtout de retrouver la dynamique de 2017 et de donner une chance à son camp d'être devant la droite et la droite nationaliste.
Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?
Elle a aussi retrouvé un élan. Concurrencée par la candidature d'Éric Zemmour depuis l'automne dernier, au risque de se voir éliminée dès le premier tour, Marine Le Pen a creusé l'écart et est aujourd'hui virtuellement qualifiée au second, lui permettant de rejouer le match face à Emmanuel Macron. Dans cette configuration testée dans les sondages, la candidate du RN serait battue au final par le président de la République, mais de peu. Les récentes études montrent un rapport de force variant entre un «55/45» et un «53/47». Ce qui laisse dire à certains que la prétendante nationaliste peut remporter cette élection.
2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?
Il sollicite à nouveau les suffrages les Français pour renouveler son mandat de président de la République. Mais le Macron de 2022 est-il le même que celui qui s'est présenté il y a cinq ans ? Entre les crises qu'il a connues et les changements de stratégie imposés par un contexte éruptif, Emmanuel Macron a dû évoluer tant sur le plan personnel que politique pour endosser le rôle d'un chef de l'État de la Ve République au-dessus des partis. Loin du candidat marcheur disrupteur de 2017.
À ECOUTER EN PODCAST - Marine Le Pen peut-elle remporter l'élection ?
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Présidentielle 2022: en Guadeloupe, Marine Le Pen touche aux limites de la «dédiabolisation»
La candidate Rassemblement national a vu son déplacement chahuté par des opposants.
Présidentielle 2022 : David Lisnard, patron (LR) des maires de France, apporte son parrainage à Jean-Luc Mélenchon
Les difficultés d'obtention des signatures d'élus locaux pour certains prétendants présidentiels ont relancé le débat autour de la viabilité de cette règle.
Regarder la vidéoEmmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex
Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».
L'Humanité
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables
EntretienPour le professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIXe siècle, sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable.
Christophe DeroubaixQuelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?
Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’Alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’Alliance atlantique et l’Otan, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’Atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément, à la fois politiquement et idéologiquement, au cours des dernières décennies, cette guerre crée une dynamique d’affrontement, entre Est et Ouest, non pas idéologique comme au temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’Alliance atlantique et la Russie.
On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens, qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies, de la nécessité d’augmenter significativement leur budget de défense, ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.
En ce qui concerne Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.
Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?
Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif.
Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington.
Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?
Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont elle dispose, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.
Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?
Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’Alliance atlantique et de l’Otan crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.
D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leur énergie et leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à de grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.
L’abstention, lors du vote à l’ONU, indique que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.
Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?
D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que, s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.
Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations unies, où un certain nombre de pays se sont démarqués ?
En effet, 37 pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.
Une partie importante du monde, qu’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.
Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991, ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.
Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure, donc ?
L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années.
Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires – la Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de production transnationalisées.
Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.
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Portes ouvertes sur deux ateliers d’artistes
ChroniqueJean-Claude LebrunDeux énoncés d’apparence contradictoire, dans l’opuscule de Minuit, délivrent le sens de la double entreprise d’écriture : « Pendant la guerre, plus que jamais c’est dans l’art que Monet va se réfugier pour se tenir à l’écart du boucan du monde » ; « ce qu’il dépose, jour après jour, sur la toile (…), c’est la vie même, dans ses infinies variations, métamorphosée en peinture. » Autrement dit, la création à la fois comme retrait et comme action au cœur profond des êtres et des choses. L’idée n’est pas neuve, mais il n’est jamais inutile de rappeler la dialectique paradoxale qui associe la pleine appréhension du réel à une absence et une solitude préliminaires.
Dans l’Urgence et la patience (2012) et Made in China (2017), Jean-Philippe Toussaint donnait à voir l’avancée et le creusement d’une réflexion sur sa propre pratique. Il poursuit aujourd’hui par l’entremise d’une fiction et d’un glossaire, dans la collection « Secrets d’écriture ». Si la vision de Claude Monet sortant de sa maison le matin à Giverny, longeant le haut du jardin et pénétrant dans son vaste atelier, renvoie à l’imagerie traditionnelle autour du maître de l’impressionnisme, les considérations qui l’accompagnent éclairent de singulière façon le quotidien à la fois répétitif et sans cesse renouvelé du geste artistique. Semblable en cela au redémarrage journalier de l’écriture. Une combinaison de recul critique et d’immersion renouvelée. Jean-Philippe Toussaint s’attache aux dix dernières années (1916-1926) de la vie du peintre, quand les Nymphéas marquent l’apogée du double mouvement, avec leur reprise sans fin. Dans un temps « à jamais suspendu », quand Monet n’est plus que peinture.
À mettre en regard, dans l’autre volume, de l’analyse d’une scène de la Vérité sur Marie, lorsque le pur-sang Zahir se déchaîne et vomit dans la soute d’un Boeing 747 : « Nous ne sommes pas dans un avion en vol mais au cœur même de la littérature », un cheval en effet jamais ne vomit. Jean-Philippe Toussaint a choisi d’assumer l’image impossible qui lui était initialement venue à l’esprit. Car, à chaque fois, il ne s’agit pas de reproduire mais de produire. On comprend mieux alors le « c’est vous l’écrivain », prononcé par son éditeur Jérôme Lindon en leitmotiv de ce livre qui constitue une véritable mine sur la dynamique et les conditions concrètes de l’écriture.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays et ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, même si la Russie a annoncé le 25 mars qu'elle y ait concentré ses efforts. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).
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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 33e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev, continuent ; les Russes poursuivent le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.
Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait entraîner un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a avancé rapidement plein ouest en ligne droite vers Kiev, en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article], mais la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.
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Toujours sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encore encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être un prochain objectif russe. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée - aujourd'hui immobilisée - vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka, située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs).
Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Néanmoins, même si les Russes sont sur la défensive dans cette direction, ils ne sont plus loin de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.
Au Nord, la bataille de Kiev
Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles.
Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur) et avec de nombreuses rivières à traverser.
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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La stratégie russe en question
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant, officialisé par les déclarations de Moscou du 25 mars. Cette stratégie s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur les autres fronts. À Kiev, à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv ou à Mykolaïv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.
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Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre qu'un tel risque existe. Si c'était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», comment Michel Goya. Autre scénario : si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.
Un recours croissant à l'artillerie
Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Vers une victoire russe ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.
Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?
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« Défier le politique à travers le privé »
ChroniqueViolaine de Filippis Abate« Le privé est politique » fut un slogan très utilisé par les mouvements de libération des femmes dans les années 1970. Il a refait surface récemment, à travers la proposition de Sandrine Rousseau de réfléchir à la création d’un délit de non-partage des tâches domestiques.
D’après l’Observatoire des inégalités, 80 % des femmes consacrent en effet au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage, alors que les hommes ne sont que 36 % à le faire. Différentes autres études démontrent par ailleurs que la répartition des tâches parentales est également sexuée. Les tâches qui se déroulent au foyer sont très majoritairement réalisées par les mères. Ces dernières prennent environ en charge les trois quarts des soins aux enfants et du suivi scolaire. À l’inverse, les pères s’occupent des activités touchant au rapport entre les enfants et le monde extérieur, à la socialisation, donc au monde public.
Défier le politique à travers le privé est un moyen d’action du mouvement féministe. L’activisme questionne en effet nos « choix » individuels, ou en tout cas ce qui nous apparaît comme relevant de notre libre arbitre, souvent conditionné par le système patriarcal. S’engager pour les droits des femmes peut difficilement relever uniquement d’une étiquette publique, qui s’arrêterait à la porte de chez soi, comme une identité distincte. C’est une partie intégrante de l’individu, dans la vie publique comme dans la vie privée. Gisèle Halimi rappelait souvent que sa première victoire féministe était son refus, petite fille, d’accomplir la part des tâches ménagères de ses frères. Refus qui s’était traduit par une grève de la faim avant que ses parents acceptent sa position. Les femmes doivent refuser de prendre en charge la quasi-totalité des tâches domestiques pour porter un changement de paradigme, pour chacune et pour toutes.
L’intime peut donc être utilisé comme un message de défiance du politique, et c’est précisément ce rôle de défiance qui justifie aussi qu’on ne le pénalise pas. Une révolution conduite par le juge pénal n’est en effet rien d’autre qu’une révolution policière et la destruction du privé par le politique, et en définitive par l’État.
Il y a un danger intrinsèque à vouloir étendre indéfiniment l’empire du droit, a fortiori l’empire du droit pénal. C’est à chacune et chacun de prendre sa responsabilité sociale, et pas au droit de contraindre dans la sphère des tâches ménagères. Il serait bon, en outre, que les femmes cessent de porter cette névrose hygiéniste du « foyer bien tenu », cessent d’être obsédées par « leur » ménage, par l’immaculée conception du chez-soi. Comme le chantait Anne Sylvestre dans la Faute à Ève : « Nous les filles on est dégueulasses, paraît qu’ça nous est naturel. » Il est temps de donner enfin raison au Créateur !
tâches ménagères Le Figaro
Guerre en Ukraine: les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Alain BarluetRÉCIT - La population commence à sentir les restrictions économiques imposées après l’invasion de l’Ukraine, mais celles-ci ne semblent pas en mesure de faire bouger les lignes politiques.
Correspondant à Moscou
Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.
Petit à petit, jour après jour, les Russes sont confrontés aux restrictions croissantes, qui bousculent le quotidien et raniment le spectre des pénuries que beaucoup ont encore en mémoire. C’est Svetlana, ménagère moscovite qui découvre un beau matin dans son supermarché que le sucre, le sarrasin et le sel sont en rupture de stock. Et quand il y a en a, pas plus d’un paquet par client! Sans crier gare, capsules pour lave-vaisselle, serviettes hygiéniques et certains produits pour animaux ont également disparu des rayons.
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Tandis que dans les pharmacies, l’insuline fabriquée à l’étranger (notamment par Sanofi) devient introuvable, entre autres médicaments, à la grande inquiétude des diabétiques qui ne veulent pas entendre parler des génériques russes. C’est Igor qui, à Smolensk, sonné par l’effondrement du rouble fait la queue à la banque pour retirer toutes ses économies en devises - il ne sera pas autorisé à le faire avant un mois et encore, pas plus de 10.000 dollars. Le 1er mars, les crédits hypothécaires, sur lesquels comptent les Russes pour acheter leur appartement, sont passés d’environ 9,8% à 20%.
Paralysie et renfermement
C’est aussi Evguénia, une mère de famille de 45 ans, qui a bien conscience que «nous ne verrons plus de vêtements et de chaussures importées avant longtemps». La plupart des grandes enseignes — Uniqlo notamment — ont baissé leur rideau, quelques autres, comme Auchan ou Leroy Merlin, faisant le pari inverse - à haut risque pour leur réputation. C’est également Daria qui économisait de l’argent en roubles depuis des années pour envoyer sa fille étudier à l’étranger, et qui voit ce rêve s’écrouler… C’est enfin Galina, 70 ans, qui, à la boucherie, a vu les étiquettes valser - et les prix augmenter devant elle - une situation courante désormais.
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Entre la hausse des prix, la ruée sur certaines denrées - au cas où…-, les achats spéculatifs et les problèmes d’approvisionnement, l’étau se resserre sur les consommateurs russes. Produits de première nécessité, vêtements, appareils électroménagers et meubles font l’objet d’une véritable razzia. Et sur internet, Avito, «Leboncoin» russe, tourne à plein: on pouvait même y acquérir des Big Mac, plusieurs jours après la fermeture en Russie des fameux fast-foods. Plus sérieusement, c’est tout un pays qui pourrait être gagné par la paralysie et le renfermement.
Le but des sanctions occidentales est de maintenir le fossé technologique avec la Russie et même de l’accentuer pour provoquer un décrochage
Avec la fermeture des liaisons aériennes et la fin de la maintenance des Airbus et des Boeing des compagnies russes, leurs flottes pourraient être clouées au sol, une fois tous les avions «cannibalisés» pour obtenir des pièces de rechange. Les composants électroniques vont faire cruellement défaut. «Chez Rostec (un des grands groupes industriels russes, NDLR), on constate que le niveau de substitution des importations par une production locale équivalente n’a pas atteint 30%, et qu’il y aura donc une vraie difficulté à produire certains objets industriels», relève un observateur occidental. Tout dépendra de la durée de cette mise sous sanctions. «Il va y avoir des projets bloqués, abandonnés, et des stratégies de contournement, surtout si la situation se prolonge», estime cet autre analyste à Moscou.
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Après l’annexion de la Crimée, en 2014, la Russie avait pu développer, avec un certain succès, une stratégie de substitution, notamment dans l’agroalimentaire, ce qui s’était traduit en particulier par l’apparition du fromage russe… Mais, cette fois, la situation apparaît plus sérieuse. «Le but des sanctions occidentales est de maintenir le fossé technologique avec la Russie et même de l’accentuer pour provoquer un décrochage», explique cet autre expert. La croissance russe pourrait chuter à - 8% cette année et cette crise provoquer à terme 2 millions de chômeurs dans un pays qui subit encore les contrecoups économiques de la pandémie de Covid-19.
«Nouvelles réalités»
Face aux sanctions, Vladimir Poutine affirme que «l’économie russe s’adaptera aux nouvelles réalités» et parviendra même à sortir de cette crise plus solide. «Nous renforcerons notre souveraineté technologique et scientifique, nous canaliserons des ressources supplémentaires pour soutenir l’agriculture et l’industrie», a-t-il déclaré. Le message - un des axes du discours officiel - est repris par de nombreux Russes, tel cet étudiant moscovite de 22 ans, Yaroslav, espérant que «les sanctions rendent l’économie russe plus indépendante…»
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Reste à interroger l’efficacité de ces sanctions et l’effet qu’elles peuvent produire. Car les Russes ne sont pas affectés de la même manière, selon leur couche sociale et leur lieu de résidence. «Elles sont moins graves pour une majorité de la population qui vit déjà dans des conditions difficiles. En revanche, pour les classes moyennes et la jeunesse, habituées à voyager et à consommer des produits étrangers, le choc va être sensible», relève un analyste occidental à Moscou. Entre la population des quelques très grandes villes, dont Moscou, celle des villes moyennes, et les ruraux, le fossé est souvent béant.
Les deux dernières catégories appuient traditionnellement Vladimir Poutine, la première catégorie, celle des villes «millionnaires» (en population), abondant les rangs de l’opposition. Or, c’est parmi ces urbains des classes moyennes que l’on compte la plupart de ceux - de 100.000 à 200.000 personnes, estime-t-on - qui ont quitté la Russie depuis le 24 février. Les sanctions ne vont-elles pas, contrairement au but recherché, conduire les Russes à serrer davantage les rangs autour du chef du Kremlin? «Même si elles rendent leur vie plus dure, les sanctions ne vont pas modifier dans l’immédiat leur perception des actions du pouvoir, notamment en Ukraine», estime Denis Volkov, le directeur du centre indépendant de sondage Levada. Si un effet politique se produit, éventuellement, «cela ne peut être le cas qu’après un long moment», conclut l’expert.
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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
L'Humanité
Financement des retraites : touchez pas au grisbi !
ChroniquePierre IvorraLe quotidien patronal les Échos a le sens de l’opportunité, malgré lui. Il vient de publier des articles annonçant que le recul de l’âge de départ des salariés à la retraite à 64 ou 65 ans proposé par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, candidats à l’élection présidentielle, pourrait « rapporter » entre 10,7 et 18 milliards d’euros. Emporté par l’ivresse du surf sur des milliards, il annonce ingénument un peu plus loin dans le journal que « les géants du CAC 40 ont dégagé près de 160 milliards de profits en 2021 ». Sourd, aveugle, ou peut-être prudent, il n’établit aucun lien entre les deux informations.
Les prétendues économies permises par le recul à 64 ou 65 ans de l’âge légal du départ en retraite ont été calculées par un organisme qui n’est pas au-dessus de tout soupçon : l’Institut Montaigne, club de « réflexion » du patronat et de la droite libérale financé par les subsides de quelque 200 entreprises, dont LVMH, Total, Vinci, Carrefour, Renault… et créé par Claude Bébéar. Cet homme, ancien patron et aujourd’hui président d’honneur du géant de l’assurance AXA, a soutenu Nicolas Sarkozy puis Emmanuel Macron lors des élections présidentielles de 2012 et 2017. Sans lui faire de procès d’intention, on pourrait penser que l’homme d’affaires prêche pour sa paroisse : Axa ne propose-t-il pas nombre de formules de retraite par capitalisation, c’est-à-dire grâce à des placements en Bourse ? Charité bien ordonnée…
Il faut croire cependant que les « experts » de l’Institut Montaigne ne lisent pas les Échos jusqu’au bout, car ils auraient pu se rendre compte que seulement 10 % des bénéfices des 40 groupes vedettes de la Bourse de Paris permettraient de maintenir l’âge légal à son niveau actuel, 62 ans, et 30 % de ramener cet âge à 60 ans. Mais tout ce beau monde, ces médaillés des conseils d’administration prêts à y siéger jusqu’à 70 ans, ces hommes politiques de droite et – hélas ! – parfois de gauche ont un credo commun qui tient en une formule : « Touchez pas au grisbi ! » Ils sont prêts à accepter certaines choses mais pas ça. Pour eux, le capital relève du sacré, s’en prendre à leurs privilèges, à leur patrimoine, à leurs pouvoirs, c’est impie, blasphématoire. Ils sont comme le personnage de l’Avare de Molière qui s’écrie lorsqu’il croit qu’on lui a volé sa cassette : « Hélas, mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde. » Fabien Roussel, pour les affairistes, est évidemment un iconoclaste !
Le Figaro
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
Alain BarluetREPORTAGE - Les jeunes russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
De notre correspondant à Moscou
Le 24 février dernier, à 8 heures du matin, Irina (1), 22 ans, a été réveillée en sursaut par son petit copain: «Ira, lève-toi, nous sommes en guerre», lui a-t-il dit. Depuis ce moment précis qu’elle n’oubliera jamais, la jeune étudiante moscovite est passée par toute la palette des sentiments: le choc, la sidération, la colère et la frustration de ne pas pouvoir protester.
Un mois plus tard, la jeune femme, longs cheveux blonds et yeux en amande surlignés de noir, est attablée au Flip Bar. Autour d’elle des étudiants révisent leurs cours en dégustant des cappuccinos. La Haute École de l’économie, une université réputée de la capitale où Irina étudie le journalisme, est juste de l’autre côté de la rue. Son émotion n’est pas retombée. «La chose la plus effrayante pour moi a été de constater que j’étais en minorité: la majorité des étudiants soutient l’“opération militaire spéciale” - je l’appelle comme cela car on risque la prison si on utilise un autre mot», relève-t-elle.
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Attitude neutre
Considérée comme un établissement «libéral», la Haute École de l’économie de Moscou a été reprise en main après les manifestations antigouvernementales de 2019. Le corps professoral a été profondément remanié. «Notre recteur a signé une lettre en soutien à l’opération militaire au nom de toute l’université ; j’ai alors rédigé un appel en proposant aux étudiants de réagir», raconte Irina. Mais, en réponse, sur le tchat de Vkontakte (le Facebook russe), où sont inscrits cinq cents étudiants, elle reçoit aussitôt une volée de bois vert. «J’ai entendu qu’en fait l’Ukraine préparait une attaque contre nous, que tout était la faute de l’Otan.» Une de ses amies placarde une affiche «Non à la guerre» dans les couloirs de la fac - elle est arrachée au bout de cinq minutes.
«En cours, les profs n’abordent même pas le sujet, alors que nous sommes dans une école de journalisme.» «Les étudiants n’en parlent pas beaucoup entre eux non plus», poursuit Irina. Et lors des rares discussions, c’est toujours les mêmes arguments qui reviennent, relate-t-elle: «Où étais-tu depuis huit ans? C’est l’Ukraine qui a commencé cette guerre, ce sont les médias soutenus par les Occidentaux qui déforment l’information…»
Des propos auxquels souscrit volontiers Igor, 22 ans lui aussi, étudiant en maîtrise au MGIMO, le «Sciences Po moscovite». «Le 24 février, lorsque j’ai appris la nouvelle, j’étais heureux que l’on règle cette question, que la Russie puisse défendre les enfants assassinés de Donetsk et la population prorusse (dans l’est de l’Ukraine, NDLR). Cela aurait dû être fait depuis bien longtemps, depuis 2014 même», souligne-t-il. «Après que des dizaines de personnes ont été brûlées à Odessa (le 2 mai 2014) et que personne n’ait été tenu responsable, il m’est clairement apparu que, tant que l’Ukraine existerait sous sa forme actuelle, ce serait un État terroriste antirusse et qu’il faudrait, tôt ou tard, résoudre la question», assène-t-il encore. Le jeune homme raconte avoir beaucoup discuté, au début, avec ses camarades de cours. «Personne n’était ouvertement opposé à l’opération. Les gens étaient surtout inquiets pour l’économie , affirme-t-il. Puis tout le monde s’est calmé. La plupart ont maintenant une attitude neutre, comme si cela ne les concernait pas…»
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Selon Denis Volkov, le directeur du Centre Levada, le plus fiable pour les études d’opinion, deux tiers des Russes soutiendraient l’opération en Ukraine, contre un quart ou un cinquième qui s’y opposeraient. «Concernant les jeunes, les chiffres sont à peu près de cinquante-cinquante», relève l’expert. La crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile. L’état d’esprit de la jeunesse apparaît toutefois assez évolutif. «Au pic du conflit, il est normal qu’elle soit assez braquée contre l’Occident, comme en 2014 après l’annexion de la Crimée», explique Denis Volkov. «Nous manquons encore de données, mais les jeunes Russes vont probablement retrouver une attitude plus favorable envers l’Occident, comme cela avait le cas dès la fin 2015», ajoute-t-il. Pour lui néanmoins, le contexte répressif exclut toute «action de masse» de la part des jeunes.
«L’Occident et le monde entier demandent aux Russes de descendre dans la rue. C’est une utopie, malheureusement», relève Tatiana, 22 ans, étudiante, militante féministe et LGBT. «Ceux qui ne vivent pas dans ce pays ne comprennent pas que si vous sortez pour protester, vous serez battu au poste de police, vous serez renvoyé de l’université ou vous perdrez votre emploi», explique-t-elle, en avouant éprouver pour cela de la «culpabilité». «Je ne suis pas prête à mourir pour la Russie», lâche Tatiana. À la différence de «la moitié de mes amis», elle n’a pas quitté le pays et reste à Moscou. Pour l’instant.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
L'Humanité
Mon espace santé est-il protégé ?
ChroniqueChristophe PrudhommeAprès l’échec du dossier médical partagé, dont le développement a coûté près d’un milliard d’euros, l’assurance-maladie propose aujourd’hui un nouvel outil informatique appelé Mon espace santé. Si l’objectif d’un accès rapide aux données de santé individuelles importantes de chaque patient par les professionnels de santé a un intérêt certain, ce qui est proposé aujourd’hui pose différents problèmes.
Sur la forme, l’inscription est automatique et l’espace est créé sans le recueil du consentement préalable et explicite de l’assuré. Les tests effectués dans trois départements montrent que moins de 0,7 % des usagers se sont opposés à sa création mais que seuls 4,8 % des personnes ayant un espace santé l’avaient utilisé. Comment savoir si les 95 % restants ont réellement souhaité en avoir un ?
"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numériqueAu-delà de la question de l’utilité de ce dossier, les modalités de sa création sont peu respectueuses de la liberté des personnes auxquelles il est censé simplifier la vie. Cela s’apparente à un contrôle social qui ne peut qu’engendrer une suspicion légitime des intéressés. Il est certes possible de supprimer son compte, mais il faut être informé et capable de naviguer dans un système informatique complexe.
Une fois créé, l’espace santé a pour but de donner l’accès aux informations aux personnels de santé. Mais là aussi, la question du consentement est traitée avec une grande légèreté : il suffit au soignant de cocher une case qui servira de preuve de l’accord du patient. Pour preuve du caractère quasi automatique, l’attestation de vaccination Covid est automatiquement inscrite dans le dossier. Si l’accès aux données en urgence semble le plus utile, nous ne savons pas quels contrôles techniques permettent de définir ce qui est une situation d’urgence. Il en va de même pour le médecin traitant, qui a accès à l’ensemble des données. Mais que se passe-t-il quand on souhaite changer de médecin ? Qu’en est-il à l’hôpital, où il est impossible de savoir qui y a vraiment accès.
En fait, ce système n’a pas été pensé pour que l’assuré maîtrise ses données, comme avec les systèmes de « coffre-fort numérique » où la personne décide elle-même ce qu’elle stocke et en maîtrise l’accès. Les données nécessaires en urgence, comme des allergies ou des traitements particuliers, pourraient être disponibles sur la carte Vitale. Un dossier médical rapidement accessible est surtout utile pour les personnes atteintes d’affections chroniques, donc plutôt des personnes âgées, population où la « fracture numérique » est la plus importante. Cela montre qu’une fois de plus, le gouvernement ne privilégie pas l’intérêt des citoyens, mais se préoccupe de la collecte de données dont le contrôle ne semble pas satisfaisant.
SantéinformatiqueLe billet du Dr Christophe Prudhomme Santé Le Figaro
Guerre en Ukraine: «Rideau de fer»
Philippe GélieL’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.
Tandis que son armée s’enlise en Ukraine dans la raspoutitsa (saison des mauvaises routes), la Russie s’enfonce dans les sanctions. Bannie de partout, elle se voit coupée des circuits bancaires, du commerce et des investissements étrangers. Ses avions ne volent presque plus, faute de pièces d’entretien ou d’autorisations d’atterrir. Ses partenaires économiques l’abandonnent, parfois sous la seule pression des opinions publiques et des médias. Son isolement commence à peser sur les approvisionnements et les prix. Ses élites s’exilent - pas seulement les oligarques passés de Monaco à Dubaï, mais les intellectuels et les artistes affluant à l’Ouest. Quand ses diplomates ne sont pas expulsés à la dizaine - on s’aperçoit soudain qu’une majorité d’entre eux seraient des espions? -, elle coupe les ponts avec nombre d’institutions multilatérales, du Conseil de l’Europe à l’Association internationale des procureurs.
C’est un véritable rideau de fer que les Occidentaux sont en train de tirer sur la Russie - avec, paradoxe, la participation de Vladimir Poutine. À sa mise au ban des nations comme fauteur de guerre, le maître du Kremlin a choisi de répondre par le défi et le repli. Il entend faire payer son gaz en roubles et laisse son entourage insinuer qu’il n’a plus besoin d’ambassades. Bravades contre-productives pour qui voudrait atténuer l’impact des sanctions. Mais Poutine est parti pour entraîner tout le pays dans sa paranoïa.
Nous l’y aidons sans le vouloir. Parce que nos représailles sont trop massives pour être finement calibrées et parce que nous ne disposons d’aucun moyen de communication avec la population russe. Les médias étant censurés sous peine de prison, comment un citoyen pourrait-il remettre en cause la version officielle d’une guerre économique totale, menée au prétexte d’une anodine et justifiée «opération militaire spéciale» chez un voisin nazillon?
Poutine a commis un crime contre les Ukrainiens et il en commet un autre contre son peuple. Nous en sommes complices, faute de concentrer les sanctions sur son système de pouvoir personnel. Il faut craindre le résultat que nous obtiendrons en traitant le plus vaste pays du monde comme la Corée du Nord.
Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»
GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.
Maurice Gourdault-Montagne: «Face à la Russie, sortons de la dynamique qui peut conduire à la guerre»
TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Quai d’Orsay juge la situation née de l’invasion de l’Ukraine d’une exceptionnelle gravité. Il invite à dépasser l’émotion légitime éprouvée au vu des souffrances des Ukrainiens pour prendre en compte l’imaginaire et la mentalité russes.
André Kaspi: «Après l’invasion de l’Ukraine, les États-Unis sont-ils durablement de retour en Europe?»
TRIBUNE - À rebours de l’appréciation positive souvent portée sur l’attitude de l’hôte de la Maison-Blanche face à Poutine depuis le 24 février, l’historien, spécialiste des États-Unis, s’interroge sur la détermination de Washington à s’impliquer de nouveau, et à long terme, dans les crises qu’affronte le Vieux Continent.
L'Humanité
Les talibans, mais pas que…
ChroniqueCharlotte RecoquillonDès le premier jour de classe, les talibans ont de nouveau interdit l’école aux petites filles afghanes. La nouvelle a suscité une vive et légitime indignation, confirmant que les droits des filles et des femmes étaient piétinés par le régime. Et c’est inadmissible bien sûr. Mais les souffrances de la population afghane ne sont pas seulement le fait des talibans.
Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.
Depuis le retrait un peu désastreux des troupes américaines et la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, Washington a imposé une série de sanctions économiques sur le régime de Kaboul. Les réserves de la banque centrale d’Afghanistan détenues aux États-Unis, soit 9,4 milliards de dollars (8,56 milliards d’euros), ont ainsi été gelées. Mais ceux qui en souffrent le plus ne sont pas les talibans.
Depuis le mois de janvier, 13 000 bébés sont morts de malnutrition en Afghanistan. Cela représente un nourrisson afghan sur dix, selon les informations recueillies par Human Rights Watch. Et malheureusement, l’aggravation de la pénurie alimentaire, la propagation des maladies liées à la malnutrition, l’effondrement du système de santé et la crise économique leur font craindre que la situation empire encore. Et si l’aide internationale promise ne peut pas être redistribuée efficacement actuellement, c’est parce que le système bancaire afghan est bloqué. Le mois dernier, Joe Biden a signé un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de fonds afghans détenus par des institutions financières américaines. La moitié de cette somme devrait aller à l’aide humanitaire – qui ne peut pas être distribuée donc –, l’autre serait distribuée aux victimes du terrorisme aux États-Unis – l’argent des Afghans saisi pour être redistribué aux Américains, non mais allô ? ! Car oui, une grande partie de ces devises n’appartient pas au gouvernement ni aux talibans mais bien à la population afghane.
La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef
Et donc, par manque de liquidités, les Afghans ne peuvent pas retirer d’argent et acheter de la nourriture. Les salaires ne peuvent pas être versés. 95 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Les bébés meurent. La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef. N’ayant pas le droit de travailler, elles ont encore moins que les hommes accès à des ressources financières. Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.
Depuis trois mois, 13 000 de leurs bébés sont morts. Qu’attendons-nous pour accueillir les Afghans ? Le régime taliban n’est pas seul responsable de leur misère et de leur détresse.
Afghanistantalibans Afghanistantalibans Le Figaro
«Les balles fusent de partout» : carnet de guerre d'un étudiant parti combattre en Ukraine
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TÉMOIGNAGE - Ulysse a 21 ans, il est franco-belge. Parti lundi 28 février rejoindre la Légion étrangère annoncée par le président Zelensky, il livre au Figaro son quotidien en Ukraine.
Coline RenaultDans le second épisode de son carnet de guerre, Ulysse , étudiant en architecture de 21 ans, racontait ses premiers pas dans la Légion étrangère, les cours d'attaque au couteau et les rencontres marquantes auprès des soldats. Désormais au front, à Kiev, il témoigne de la peur et des bombardements.
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J13
«J’ai échappé de peu à la mort. La base Yaroviv, à la frontière polonaise, a été bombardée cette nuit quelques heures après que nous l’avons quittée. Bilan : 35 morts, au moins, dont des volontaires étrangers. Avec mon ami australien, nous avions fini un peu plus tôt dans la journée les blockhaus à l’entrée de Lviv que nous construisions depuis plusieurs jours. Nous nous sommes rendus à la base pour savoir comment être utiles. Nous avons attendu quelques heures et sommes repartis bredouille. Nous avons rencontré un Français qui partait en mission avec un bataillon. «Allez à Kiev, nous a-t-il conseillés. Ils cherchent des médics pour le front.» Ils nous ont donné des contacts sur place, et nous sommes partis par le train de nuit. Au matin, les nouvelles sont tombées. Un missile a frappé la base que nous venions de quitter. La moitié du bâtiment à l’état de ruines, une trentaine de morts, le double de blessés. Cela nous a fait un choc. L’Australien a fumé un paquet de cigarettes entier tant il était stressé.
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J’ai beaucoup pensé, dans le train, à cette babouchka qu’on voyait souvent, dans le centre de distribution à Lviv. Une petite femme toute en rondeurs, le visage barré par un carré brun. Elle nous donnait à manger chaque jour, avec un grand sourire. Nous étions un peu ses enfants. Hier, quand nous lui avons dit que nous quittons Lviv pour le front, elle s’est mise à pleurer. «Je ne veux pas vous voir aller là-bas», a-t-elle dit.
J'ai aussi beaucoup repensé à ce moment très fort avec les autres membres de la légion et les soldats ukrainiens. Nous avons chanté notre hymne national tour à tour, et quand celui de l'Ukraine est arrivé, il a été repris par un chanteur d'opéra reconverti en soldat. Sa voix lui venait du fond des tripes, il avait la main sur le cœur. C'était magique, cette impression d'espoir et de détermination qui font la force de ce peuple.
Arrivé à Kiev, j’ai été surpris par la ville. Je m’attendais presque à voir des tanks, mais les gens font leurs courses en centre-ville comme si de rien n'était. Les gens sortent encore, même si la ville paraît très vide. C’est étrange, les journalistes portent des gilets pare-balles, mais pas tous les soldats. L’armée nous a reçus, a donné des gants tactiques, des pulls de l’uniforme, des rations de nourriture et des sacs de couchage pour la nuit. Demain, nous partons au front.»
J15
«Ce matin, j'ai été envoyé au nord-est de Kiev, en pleine zone de combats. Avec le jeune australien et mon camarade hollandais, nous avons rejoint un bataillon d’infanterie en tant que médics. Sur le front, nous attendons un convoi de 200 Russes et d'une trentaine de blindés. On nous a présenté le matériel qu’on allait utiliser : les bandages compressifs, les tourniquets pour faire des garrots… L’armée est à court de matériel médical. Heureusement, j'ai apporté les miens, qui datent de ma formation militaire en Belgique. Quelques blessés sont arrivés dans l’après-midi. Essentiellement des plaies de débris d’explosion, que j’ai dû apprendre à recoudre, mais aussi une blessure par balle qu’il a fallu soigner par un pansement compressif. En général, lorsque quelqu’un est touché par une balle, il risque de mourir de la perte de sang. Le plus important est d’arrêter une hémorragie avec deux points de sortie. Nous utilisons pour cela un bandage compressif qui crée un caillot de sang. Cela demande un certain entraînement.
Je suis rentré me coucher à la base vers 2 heures du matin. À 4 heures, nous avons été réveillés par des tirs d’artillerie. Il a fallu retourner au front pour soigner les blessés.»
J17
«Journée éreintante. J’ai été formé à la Kalachnikov. Je ne souhaite pas me battre directement, mon rôle est celui d’un médic, mais on m’a dit qu’il était important d'être armé pour pouvoir se défendre. On m’a montré comme me servir de l'arme, la démonter, la remonter. J’étais également équipé avec un casque et un gilet pare-balles. À midi, il y a eu une attaque contre le blockhaus. Il y avait des tirs d’artillerie et des balles qui fusaient dans tous les sens. On ne savait plus où était l’ennemi : ça tirait d’un peu partout, il y avait des détonations de tous les côtés. Plus tard, un des soldats m’a dit que nous étions encerclés par 30 chars d’artillerie. J’étais en seconde ligne pour évacuer les blessés qui devaient l'être. Il y a eu une hémorragie par balle, une blessure à l’œil, et un soldat de 35 ans, malade du cœur, qui semblait sur le point de faire un arrêt. On l’a couché, calmé, puis évacué.
Ce soir, j’ai discuté avec les soldats de mon unité. Les liens se font vite au front : on apprend à connaître les hommes, on sait comment ils réagissent à la peur, au danger. On discute comme on peut via Google traduction. Il y a un ingénieur, un ancien marine, et même un homme qui travaillait dans un musée, qui n’avait jamais vu une arme avant aujourd’hui. C'est très intime, comme discussions.»
J 18
«Réveil en pleine nuit. Nous étions logés dans une sorte d’ancienne école, et le bâtiment a été bombardé. Le bruit m’a explosé les tympans, fait sursauter le cœur. Nous avons eu beaucoup de chance. L’aile d’à côté, à 3 mètres de nous a été totalement détruite, laissant un trou d’obus de trois mètres de profondeur. Les vitres ont explosé et des fissures sont apparues sur tous les murs. Beaucoup de soldats ont été coupés par les éclats, nous avons dû soigner des vilaines plaies. C’est la deuxième fois, après la base de Yaroviv, que j’échappe de peu à un bombardement et que je frôle la mort. C’est une étrange sensation.
Je pars demain de Kiev pour rentrer une semaine en Belgique pour mettre en place une mission patrimoine avec l’Unesco. Nous projetons d’envoyer du matériel pour protéger les œuvres d’art des bombardements et surtout des incendies qui s’ensuivent, comme des bâches antifeu, des films protecteurs… Nous prévoyons aussi d’évacuer des statues et des tableaux. Mon association a contacté la ministre belge du Patrimoine, qui a pris la question très à cœur et mis à disposition un entrepôt pour stocker les œuvres et les objets d’histoire.
Je reviendrai avec du matériel. Je suis désormais formé pour être performant dans les hôpitaux : j’ai appris à recoudre des plaies et à poser des perfusions. Je pars le cœur lourd de toutes ces rencontres. Je reviens vite, Kiev.»
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Le Figaro
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés
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Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables
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Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
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Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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Comment la violence sur écran rend les ados agressifs
PSYCHOLOGIE - À force d’y être exposés à longueur de films ou de jeux vidéo, le cerveau s’«habitue» à la violence… et en deviendrait de plus en plus friand.
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Le Figaro
Aristocrats, Sonic 2, Morbius… Les films à voir ou à éviter cette semaine
Eric NeuhoffOlivier DelcroixAlbane HarmangeUne fresque sur le patriarcat japonais, la seconde irruption à l'écran du plus sonique des hérissons, les aventures d'un vampire 2.0… Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Freaks Out - A voir
Drame fantastique de Gabriele Mainetti, 2h21
Quel cirque! C'est le cas de le dire. Sur la piste, se récapitulent d'étranges créatures. Il y a un nain magnétique et masturbateur, un loup-garou toujours plongé dans un livre et un albinos dompteur d'insectes (une exception: les abeilles). Notre préférence va à la fille électrique, qui allume des ampoules rien qu'en les glissant entre ses lèvres. Cette économie d'énergie n'était pas le principal souci des Romains en 1943. L'Italie était occupée. Ces distractions étaient les bienvenues pour les habitants. On en redemande. Ces 145 minutes ont l'air d'en durer trente. Les Américains ont du souci à avoir. Le spectacle n'est plus de leur côté. Tremble, Hollywood, Mainetti est à tes basques. E.N.
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Icare - A voir
Film d'animation de Carlo Vogele, 1h16
Comment raconter à nouveau le mythe d'Icare sans tomber dans la tragédie d'un garçon qui vola trop près du soleil à s'en brûler les ailes? C'est le pari réussi du réalisateur luxembourgeois Carlo Vogele. Sans rien déflorer de l'intrigue, on est assez impressionné par la manière dont il apporte une touche de modernité à ce récit millénaire, transformant la tragédie du destin funeste d'Icare en une histoire d'amitié d'une grande douceur, traversé de fulgurances poétiques. Enfants et parents en sortiront charmés. C'est à n'en pas douter la marque d'un grand talent. O.D.
À lire aussiIcare prend un nouvel envol
Sonic 2 - A voir
Film d'aventures de Jeff Fowler, 2h02
Chouchou des enfants, le hérisson bleu céruléen Sonic, du jeu vidéo créé par Sega en 1991, s'est taillé une place de choix en 2020. Sonic 2 fait revenir l'infâme Dr Robotnik (Jim Carrey) et entrer deux nouveaux arrivants : Tails et Knuckles. Survitaminé, joyeux, attendrissant, ce divertissement ne manque pas… de piquant. O.D.
Morbius - On peut voir
Film fantastique de Daniel Espinosa, 1h45
Morbius n'est pas exactement un modèle de joie de vivre, loin des super-héros pop et pétillants comme ont su en imaginer les artistes de la «Maison des idées». C'est d'ailleurs ce qui caractérise l'adaptation ténébreuse signée Daniel Espinosa (Life) conçue sous l'égide de Sony et non de Disney. On marche ici sur les traces de Bram Stoker, avec quelques allusions à Nosferatu , ou même à Blade, autre personnage vampirique issu de l'écurie Marvel adapté en 1998 avec Wesley Snipes. Assez habilement, le film respire le romantisme discret, en misant sur la noirceur attirante du personnage, ainsi qu'à un sous-texte érotique… assez insolite chez Marvel. O.D.
À lire aussiNotre critique de Morbius: le blues du vampire augmenté
En corps - On peut voir
Comédie dramatique de Cédric Klapisch
Avec En corps, Klapisch, continue de courir après sa jeunesse perdue. Il le fait en dansant, avec des pointes ou pieds nus. Les quinze premières minutes se passent de dialogue, comme un livre d'images beau et cruel. Élise, danseuse classique de 26 ans, se blesse en pleine représentation de La Bayadère , après avoir aperçu son amoureux flirter avec une autre en coulisses. Le cœur brisé et la cheville en vrac, on lui annonce qu'elle ne pourra plus danser. Klapisch n'a pas de style mais il a un ton. Il a l'air sympa. Ses films lui ressemblent. C'est son atout et aussi sa limite, ou l'inverse. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, aurait dit Jean Yanne, acteur génial et pas sympa du tout. Tout le monde est drôle aussi. É.S.
À lire aussiNotre critique d’En corps de Cédric Klapisch: chacun cherche son entrechat
Aristocrats - On peut voir
Drame de Yukiko Sode, 2h05
À 27 ans, Hanako est toujours célibataire. Une anomalie pour sa riche famille. Quand elle croit avoir trouvé un mari, elle s'aperçoit qu'il fréquente déjà une hôtesse, une provinciale venue étudier à Tokyo. La réalisatrice Yukiko Sode adapte un roman de Mariko Yamauchi pour peindre la domination masculine dans la société japonaise. Intention louable, mais sa mise en scène manque de nerf. É.S.
Retour à Reims (Fragments) - On peut voir
Film documentaire de Jean-Gabriel Périot, 1h23
Jean-Gabriel Périot transpose l'autobiographie du sociologue Didier Eribon. Plus que pour le texte jargonnant dit par Adèle Haenel («polarité structurante», «violence discursive»), le film vaut pour les extraits de reportages et de fictions qui illustrent la condition ouvrière. En particulier celle des femmes, victimes de leur sexe en plus de leur classe sociale. É.S.
Cyrano - On peut voir
Comédie musicale de Joe Wright, 2h04
Capable du meilleur (Orgueils et préjugés, Les Heures sombres) comme du pire (Pan, La Femme à la fenêtre), Joe Wright signe une version comédie musicale de Cyrano de Bergerac. Si les chansons de The National tiennent la route, Peter Dinklage peine à convaincre en Cyrano. La production n'a pas jugé utile d'affubler la star de Game of Thrones d'un pif protubérant. Remplacer le long nez par un nain, c'est un peu court. A.H.
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Le Monde d'hier - A éviter
Drame de Diastème, 1h29
Que trois jours. C'est un peu court. Comment contrer l'extrême droite soixante-seize heures avant les élections de dimanche? La présidente en est toute retournée. Si l'idiot qu'elle avait choisi pour lui succéder n'était pas allé se mettre dans une affaire embarrassante qu'un site russe est sur le point de divulguer ! Il ne manquait plus que ça. Pourquoi Poutine n'envahit-il pas l'Ukraine, pendant qu'il y est ? Un étrange déjà-vu s'empare assez vite du spectateur, lassé par la menace d'une internationale fasciste. Vieille rengaine. Peut-être que ce Monde d'hier restera dans l'histoire pour avoir réussi l'exploit de rendre Denis Podalydès ridicule pour la première fois de sa carrière. On serait lui, on détruirait la séquence où il fond en larmes devant sa supérieure de toutes les copies en circulation. E.N.
Philippe Rousselet, un Français à Hollywood
PORTRAIT - Il a produit La famille Bélier, puis Coda, son adaptation américaine, qui vient de rafler trois Oscars dont celui très convoité du meilleur film. Portrait d’un producteur élégant.
Notre critique d’En corps de Cédric Klapisch: chacun cherche son entrechat
CRITIQUE - Le réalisateur filme avec son empathie habituelle la renaissance d’une jeune danseuse classique. Et révèle Marion Barbeau, découverte à l’Opéra
Le Figaro
Michel Houellebecq est-il réac?
Eugénie BastiéANALYSE - Accusé d’être décliniste, islamophobe, conservateur, que pense vraiment le plus politique de nos écrivains? Dans un essai subtil, Houellebecq politique, Christian Authier fait l’exégèse passionnante de son œuvre.
«Au fond, la politique m’emmerde» écrivait-il dans «Europe Endless», un long texte publié sur son site internet en 2002 où il appelait à voter Jean-Pierre Chevènement. Pieux mensonge de la part du plus politique de nos écrivains. De H.P Lovecraft. Contre le monde, contre la vie à Anéantir, la politique est dans son œuvre littéraire, non pas, selon la formule de Stendhal un «coup de pistolet au milieu d’un concert», mais le fond sonore sur lequel s’épanouissent les intrigues individuelles.
Mais que vote Michel Houellebecq? En cette veille de présidentielle, on savourera le Houellebecq politique du romancier et collaborateur au Figaro littéraire Christian Authier, qui s’est méticuleusement plongé dans l’œuvre de l’écrivain pour en faire l’exégèse subtile, sur le modèle du Houellebecq économiste de feu Bernard Maris.
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Naviguant entre les Inrocks et Valeurs actuelles, à la fois moraliste et nihiliste, gueule baudelairienne n’ayant rien de bourgeois, Houellebecq est d’abord un homme libre, un inclassable. Avec tout de même une certitude: celle de ne pas être de gauche. Non sur le mode Luchini, parce que ça exige trop d’efforts, mais par aversion profonde pour ce que le philosophe Jean-Claude Michéa appelle le «parti du mouvement». Pourtant, note Authier, qui mieux que Houellebecq a décrit les mutations contemporaines du capitalisme? L’extension du domaine de la lutte au champ de l’amour, devenu un grand marché d’où sont exclus les perdants, est le début et le cœur de son œuvre. Tout comme Balzac, qui ne jurait que par le trône et l’autel mais a su décrire mieux que personne dans ses romans la cruauté de la bourgeoisie prédatrice, Houellebecq observe comment le capitalisme «détruit le respect des traditions et le culte des ancêtres», avec les accents d’un Marx dénonçant «les eaux glacées du calcul égoïste». Sa critique de Mai 1968 est féroce: il a perçu dans la libération sexuelle le cheval de Troie d’une nouvelle lutte des classes, la destruction du dernier îlot de stabilité dans le bougisme contemporain, la famille, dont Janine, la mère égoïste et dénaturée des Particules élémentaires, est l’illustration.
Anarchiste de droite?
«L’imaginaire d’Anéantir est incontestablement d’extrême droite», pouvait-on lire dans L’Obs à la sortie de son dernier roman. Depuis Plateforme en 2001, Houellebecq est régulièrement accusé d’être réactionnaire. Comme le rappelle Authier, il avait gagné ce galon dans le livre de Daniel Lindenberg publié en 2002, Le Rappel à l’ordre, où l’historien l’épinglait, aux côtés de Maurice G. Dantec et Philippe Muray, comme un des écrivains ayant «amorcé et accompagné le déplacement vers la droite du débat public et des thèmes dominants (islam, Europe, déclin de l’Occident, dénonciation de la “gauche morale”…)».
Serait-il ce qu’on appelle un anarchiste de droite? Si son antigaullisme intermittent, sa défense de la prostitution, son apologie des drogues douces, son goût de la provocation, son aversion à l’engagement pourraient le classer dans cette famille qu’il qualifie lui-même de «peu ragoûtante», il n’y a vraiment pas grand-chose d’anarchiste chez Houellebecq. Lui qui jure n’avoir aimé que trois objets au monde, la parka Camel Legend, les paraboot Marche et l’imprimante Canon Libris est avant tout allergique à l’impermanence du monde moderne. De cette enquête fouillée, on tire plutôt la conclusion avec Authier lui-même que Houellebecq est un conservateur, pas au sens bourgeois de la droite digicode, mais dans un sens anthropologique. Son souci des permanences, son refus des révolutions, sa conscience aiguë d’un «mal inhérent à la condition humaine», son attachement à la religion comme socle des sociétés (son maître philosophique reste Auguste Comte) le placent du côté des grands conservateurs moralistes, qui de Pascal à Chesterton en passant par Barbey d’Aurevilly, ont su décrire le cloaque tourmenté de l’âme humaine.
Un soupçon de populisme en plus, ou de souverainisme, puisque Houellebecq confesse son hostilité à l’Union européenne et s’est engagé en faveur du RIC, le référendum d’initiative citoyenne réclamé par les «gilets jaunes».
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On ressort de ce livre passionnant aussi marqué par la prescience de l’écrivain. En 2001, sortie de Plateforme : il déclare dans une interview à Lire qui fit scandale que l’islam est la «religion la plus con» ; c’était dix jours avant le 11 Septembre. Avant le second tour de 2002, il écrit dans «Europe Endless »: «le dossier de la sécurité semblait être le seul susceptible d’inquiéter Lionel Jospin». En 2005, dans Plateforme, il évoque déjà le racisme antiblanc alors que personne n’emploie encore l’expression. Soumission, qui raconte l’islamisation soft de la France, sort le jour des attentats de Charlie hebdo. Sérotonine, où il met en scène des jacqueries d’agriculteurs occupant les espaces routiers, quelques mois avant les «gilets jaunes» ; et même Anéantir, qui raconte l’enfer de la vieillesse médicalisée, publié quelles semaines avant que n’éclate le scandale Orpea!
Ce qui fait la force de Houellebecq et son caractère prophétique, c’est sans doute d’être un conservateur de son temps, où comme le dit Paul dans Anéantir«on a beau mépriser, et même haïr sa génération et son époque, on y appartient». Être comme tous les «antimodernes» de cette «avant-garde d’arrière-garde» (Barthes) est la clé d’un génie qui allie la lucidité du sociologue à l’immortalité de l’écrivain.
Deux biographies de Zelensky en français en mai et juin
Les ouvrages de plusieurs journalistes de terrain, Volodymyr Zelensky, dans la tête d'un héros, programmée le 19 mai chez Robert Laffont et Volodymyr Zelensky, l'Ukraine dans le sang, aux éditions du Rocher, sortira le 1er juin.
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Sorti fin septembre 2021, le livre de 316 pages édité par Patrice Gaulupeau, associé du chanteur, éclaire la carrière et la vie personnelle de la rock star.
Le Grêlé, de Patricia Tourancheau: l’assassin était un flic
CRITIQUE - Grâce à un incroyable travail d’archives mais aussi d’enquête, la journaliste réussit dans ce récit à résumer ce dossier tentaculaire.
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En Corse, retour des tensions après les obsèques d’Yvan Colonna
ActuNationalisme Après la polémique sur les drapeaux mis en berne par la collectivité territoriale, c’est une vidéo incriminant des CRS chantant la Marseillaise, le 25 mars, qui ravive les affrontements entre jeunes et policiers. Le gouvernement reste sous pression à deux semaines de la présidentielle.
Diego ChauvetL’accalmie n’aura duré que le temps du deuil. Après les obsèques d’Yvan Colonna vendredi, de nouvelles violences ont éclaté à Furiani dès dimanche soir. Des jeunes, à nouveau en première ligne, se sont rassemblés devant une caserne de CRS de la ville. Un autre cantonnement au nord d’Ajaccio a simultanément été le théâtre d’un rassemblement. Des affrontements ont fini par éclater avec des jets de cocktails Molotov et des tirs de grenades assourdissantes en retour de la part des policiers. Une vidéo publiée sur Internet dès vendredi soir est venue alimenter la colère : on y entend les CRS entonner la Marseillaise au moment où les obsèques du nationaliste, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, avaient lieu à Cargèse. Pour l’instant, une enquête est en cours pour vérifier l’authenticité de la vidéo. Mais si elle était avérée, cela constituerait « plus qu’une maladresse, une provocation », selon l’historien corse Hubert Lenziani. Femu a Corsica, le parti du président de la collectivité territoriale Gilles Simeoni, l’a qualifiée de « haine coloniale à l’état pur ».
La jeunesse mène l’agitation
Après les discussions entamées entre gouvernement et responsables politiques de la collectivité territoriale, dirigée par les nationalistes, la Corse reste donc en pleine agitation politique et sociale. L’agression en prison d’Yvan Colonna au début du mois de mars avait déclenché cette nouvelle poussée nationaliste menée essentiellement par la jeunesse de l’île. Le refus du gouvernement de lever son statut de détenu particulièrement signalé, et donc de son rapprochement en détention en Corse, est considéré par les manifestants et les responsables politiques comme une faute qui a rendu possible son agression.
Condamné par trois fois pour l’assassinat du préfet de Corse en 1998 tout en clamant son innocence, Yvan Colonna est ainsi devenu aux yeux des nationalistes une sorte de « martyr » de la cause. Autonomistes et indépendantistes se saisissent ainsi de ce « dysfonctionnement » (qui a entraîné des auditions parlementaires) pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir un nouveau statut de l’île. Dans Corse Matin du 26 mars, un autre historien, Arnaud Benedetti, le laisse entendre : « Le pouvoir politique, pour la première fois confronté à une majorité nationaliste, est celui qui, depuis 1981, a le moins donné en termes de revendications aux nationalistes. »
La situation sociale de la Corse, qui affiche « le plus haut taux de pauvreté du pays (hors outre-mer – NDLR) », comme le rappelle Hubert Lenziani, contribue elle aussi fortement au mécontentement en cours. Sauf que le contenu d’une nouvelle autonomie par rapport au continent reste très flou, si celle-ci devait avoir lieu. « Rappelons-le, les réformes institutionnelles précédentes ont accompagné l’aggravation des inégalités, rappelaient ainsi il y a deux semaines les communistes corses. Elles n’ont pas empêché la captation de la solidarité nationale et la cherté de la vie, encore moins la domination économique du consortium des patrons corses, qui en est le principal responsable. »
« conjoncture délicate »
Hubert Lenziani souligne également que la seule vraie question, c’est « l’amélioration de la vie quotidienne de la population », quelles que soient les négociations statutaires. « L’autonomie la permettra-t-elle ? » interroge-t-il. Il souligne par ailleurs la « conjoncture délicate », qui dépasse largement la Corse, dans laquelle survient cette crise dans l’île : la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle. « Ce sont des événements qui se télescopent ici en Corse. »
L’historien estime également que tout changement de statut de l’île doit être au préalable soumis à un référendum, avec une participation importante, alors que l’élection des nationalistes à la tête de la collectivité s’est faite dans un contexte de forte abstention, même si elle est moindre en Corse que sur le continent. En attendant, la suite des événements sur le terrain dépend aussi de l’enquête sur la vidéo publiée vendredi, et des éventuelles sanctions qui pourraient en découler.
Corseyvan colonnanationalistes corsesPrésidentielle 2022 Le Figaro
Catherine Barba, la foi en l’entrepreneuriat
Marc LandréPORTRAIT - À 49 ans, «la mamie du web» crée une école destinée à aider les indépendants à se lancer et à devenir rentables. Le grand projet de sa vie.
«C ’est génial!»… Qui connaît Catherine Barba sait qu’elle ponctue la plupart de ses phrases en s’extasiant. Sur tout et rien, c’est ainsi. Plus qu’un tic de langage, c’est surtout une philosophie de vie pour «la mamie du web», surnom que cette serial entrepreneuse vue à la télé et omniprésente sur LinkedIn traîne depuis plus de vingt ans. «Catherine est d’un positivisme à toute épreuve, une boule d’énergie toujours en mouvement qui aime profondément la vie», résume son amie de sept ans, Carine Malausséna. «Son enthousiasme lui donne une capacité d’entraînement folle qui la rend difficile à suivre», ironise l’ancien champion olympique de ski de bosses, Edgar Grospiron. «Elle est d’une authenticité rare, à la télévision comme dans la vie: survoltée, curieuse, entrepreneuriale dans l’esprit, naturelle et joyeuse», confirme Frédéric Mazzella, le fondateur de BlaBlaCar qui a fait partie avec elle du jury d’investisseurs de la saison 1 de l’émission «Qui veut être mon associé?» sur M6.
Elle se fout de ce qu’on pense d’elle et veut vraiment changer le monde. Son intelligence de cœur vaut tous les cynismes
Il existe bien quelques personnes pour la trouver «fake» ou «bidon», juger qu’elle est «trop “marketée”, à l’américaine» ou penser qu’elle tient des «propos cul-cul la praline»… Qu’importent les critiques: Catherine Barba assume tout, surtout de ne pas correspondre à l’image qu’elle renvoie, n’a peur de rien et aime plus souvent qu’à son tour casser les codes. «Elle se fout de ce qu’on pense d’elle et veut vraiment changer le monde. Son intelligence de cœur vaut tous les cynismes», la défend amoureusement son mari, Arnaud Chiaramonti. «Elle est hors norme», tranche Blandine Mulliez, présidente de la Fondation Entreprendre. «Elle ne manque pas d’audace et ne fait jamais rien à moitié», abonde Sandra Le Grand, cofondatrice de Yapuka. «Elle est très inspirante pour les femmes entrepreneurs», jure Marie Éloy, fondatrice du réseau féminin Bouge ta Boîte.
Surtout, le parcours de cette petite fille d’immigrés espagnols sans le sou qui rêvait en 1984, dissertation de CM2 notée 8,5/10 à l’appui, de «créer et diriger une société d’informatique», plaide pour elle. Pur produit de la méritocratie qui a grandi à Rueil-Malmaison, Catherine Barba est devenue une vraie référence du commerce électronique. Fille unique de cadres chez Esso et Technip, cette élève brillante voulait «être la meilleure» et ne jurait que par Normale-Sup, dont elle a raté le concours d’entrée. «Pour moi, c’était la voie royale, la plus difficile», se rappelle cette marathonienne, grande amatrice de France Gall et des Clash, qui comprend alors que «pour réussir, il faut tout donner». Dont acte. Elle intègre l’ESCP Business School par dépit, découvre internet lors d’un stage aux États-Unis puis débute dans une grosse agence de médiaplanning à Paris. Après deux expériences de salarié (elle a notamment été débauchée à 26 ans par Marc Simoncini pour diriger iFrance, un des plus gros sites internet français du début des années 2000), elle se lance dans l’aventure entrepreneuriale en créant deux start-up à succès, qu’elle revendra à des géants du secteur.
Workaholic bordélique
Puis en 2015, cette ex-chroniqueuse sur BFM qui a écrit deux livres à succès sur l’e-commerce fuit, avec son mari et sa fille Inès, aux États-Unis. «J’avais le sentiment d’être arrivée ; je voulais repartir de zéro à New York», avoue cette madone du business qui lance alors un laboratoire d’observation des tendances de vente et organise des événements pour promouvoir l’inclusion. Des succès qui ouvriront à cette militante de la diversité les portes du conseil d’administration de Renault. «Elle a un feu à l’intérieur qui se voit à l’extérieur», avoue d’ailleurs Jean-Dominique Senard, le président du constructeur automobile qui loue «son expertise sur les sujets de modernisation digitale et de cybersécurité».
Sa fureur de vivre, Catherine Barba la doit à une sale maladie qu’elle a vaincue, au sein de l’hôpital Gustave Roussy, à l’âge de 15 ans. «Elle a vu la mort de près et chaque jour est depuis une victoire sur la vie. Rien ne lui est impossible», jure Céline Lazorthes, la présidente de Résilience, start-up qui accompagne patients et médecins à chaque étape du traitement du cancer. «Elle en a fait une force et aborde tous ses défis de vie avec une confiance contagieuse», complète Charlotte de Charentenay, son amie de trente ans. «Catherine est solaire. Elle donne envie de faire et de croire en soi», abonde Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la citoyenneté qui la connait depuis 20 ans. La jolie brune fonceuse tire aussi son inébranlable dynamisme de sa foi, particulièrement vivace. «Je prie tous les jours, partout et pour tout le monde, assure cette grenouille de bénitier, possédée par l’esprit de Sainte Thérèse d’Avila qui entonne des chants de messe en se levant le matin. Dieu est la source d’amour qui empêche mon cœur de sécher.»
Je ressens la même adrénaline aujourd’hui avec le “future of work” qu’il y a vingt-cinq ans avec internet
Depuis son retour à Paris fin 2020, cette bordélique capable de se caler 3 déjeuners en même temps planche sur «le grand projet» de sa vie. Workaholic qui a tendance à faire passer son travail avant sa famille, comme sa fille l’a dit avec humour il y a trois ans lors de la remise de sa Légion d’honneur, Catherine Barba a en effet une nouvelle marotte: la création de la première école destinée à transformer des salariés en indépendants rentables. «Une folie, un truc qu’elle n’a jamais fait mais elle a sans cesse besoin de se mettre au défi», soupire son mari. «Je ressens la même adrénaline aujourd’hui avec le “future of work” qu’il y a vingt-cinq ans avec internet», explique cette éternelle optimiste, qui veut évaluer avec des chercheurs en neurosciences le potentiel entrepreneurial d’un néocréateur afin de pouvoir lui proposer des formations à la carte en fonction des besoins.
Au programme? Peu de théorie, beaucoup de pratique et des mentors prestigieux issus de son immense réseau (Éric Larchevêque, le fondateur de Ledger, par exemple) pour accompagner les étudiants. Après deux pilotes en avril dans l’Aube et en Nouvelle-Aquitaine, l’école Envi sera officiellement lancée en septembre, avec une première promo de quelques dizaines de personnes. Ses deux autres rêves de vingt ans attendront: aider les prêtres à sortir de leur solitude et ouvrir une ferme de production à tomates en Corse qui accueillera aussi des jeunes cabossés par la vie… Tout juste bouclera-t-elle cet été le GR20, dont elle a fait la première partie en juillet 2021. «À trop craindre le pire, on le fabrique ; à vouloir le meilleur, on y contribue», n’est pas pour rien la devise de cette évangéliste passionnée pour qui, comme le chante Calogero, «c’était mieux après»…
Jacques-Olivier Martin: «La trahison de Xavier “Robin des bois” Niel»
CHRONIQUE - Aujourd’hui à la tête d’un empire des télécoms, l’entrepreneur aspire à la rente. Quitte à renier ses idéaux de jeunesse.
L'Humanité
Les milliards de l’évasion fiscale à portée de vote
ActuQuasi absente du débat présidentiel jusqu’ici, la lutte contre la fraude fiscale se réinvite dans le débat public, après les révélations sur le cabinet de conseil McKinsey. Au point mort depuis cinq ans, elle pourrait permettre à l’État d’encaisser plusieurs milliards d’euros.
Florent LE DUPrès de 80 milliards d’euros par an. L’équivalent du PIB de l’Uruguay. Plus que les dépenses publiques cumulées pour le versement des allocations-chômage et de tous les minima sociaux. Ce « pognon de dingue », c’est le coût annuel estimé de la fraude fiscale en France. En cinq ans, Emmanuel Macron n’aura rien fait pour réduire l’ampleur de ce scandale perpétuel qui mine le consentement à l’impôt.
Désormais, le président de la République est même soupçonné d’avoir été rémunéré par son ancien employeur, la banque Rothschild, sur un compte opaque dans un paradis fiscal, comme l’envisage le journaliste Jean-Baptiste Rivoire. Son nom est aussi associé au scandale des cabinets de conseil privés dont ses gouvernements ont été friands. Parmi eux McKinsey, qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans grâce au transfert d’une partie de ses bénéfices à son siège, situé dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis). Une révélation de la commission d’enquête dédiée du Sénat, qui a saisi la justice, vendredi, pour faux témoignage du responsable français du cabinet, Karim Tadjeddine.
Eric Bocquet : «Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette»Au programme de la quasi totalité des candidats
Malgré des scandales à répétition, rares sont les candidats qui se sont saisis du sujet dans la campagne. « Je souhaite un véritable débat sur l’évasion fiscale, ce cancer pour notre économie », appelait de ses vœux le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel, début octobre 2021, alors qu’un énième scandale venait d’éclater, celui des Pandora Papers avec leurs 11 300 milliards d’euros cachés dans les paradis fiscaux. Ce débat n’a pas vraiment eu lieu jusqu’à présent, malgré des interventions médiatiques, notamment du député PCF qui, depuis son élection en 2017, en a fait l’un de ses chevaux de bataille.
Qui propose quoi ? Consultez notre comparateur des programmes des candidats à la présidentielle.
Pourtant, la quasi-totalité des candidats l’ont inscrit à leur programme (à l’exception de Jean Lassalle et… d’Emmanuel Macron). À gauche, les propositions sont détaillées, en particulier les plus ambitieuses au PCF et à la France insoumise, et, dans une moindre mesure à Europe Écologie-les Verts. Tandis qu’à droite et à son extrême, les intentions se résument à quelques mots. « Je lutterai contre les fraudes fiscales et sociales », se contente ainsi d’affirmer Valérie Pécresse (LR), rapprochant deux domaines incomparables, sur le plan moral comme financier. Un même parallèle qui se retrouve chez Éric Zemmour et Marine Le Pen, sans mesures concrètes contre l’évasion fiscale.
Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieureBaisse des effectifs des contrôleurs fiscaux
« Ce qui peut expliquer que le sujet ne soit pas au centre du débat, ce sont aussi les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire, qui se sont félicités de quelques accords pourtant insuffisants et ont pu laisser entendre que le travail était fini, alors que tout reste à faire », déplore Quentin Parrinello, responsable de plaidoyer pour Oxfam France.
Le bilan d’Emmanuel Macron en chiffres parle de lui-même : en 2021, 13,4 milliards d’euros ont été recouvrés, contre 18 milliards en 2017. La conséquence notamment d’une baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux à la Direction générale des finances publiques. « On estime qu’on a perdu entre 3 500 et 4 000 agents depuis la fin des années 2000, sur un effectif à peine supérieur à 10 000 », a calculé Vincent Drezet, économiste à Attac. Pour y pallier, les candidats de gauche proposent tous de réarmer l’administration fiscale, avec notamment l’embauche de 3 900 contrôleurs pour Jean-Luc Mélenchon (auxquels s’ajoutent 10 000 postes dans la police et la justice fiscales), et même 15 000 pour Fabien Roussel.
« La philosophie du contrôle fiscal a aussi changé, en 2018, avec la loi Essoc, raconte Vincent Drezet. Désormais, le contrôle ne doit pas être trop intrusif, l’idée est qu’il faut que les redressements soient acceptés par le contribuable. » Une complaisance avec les fraudeurs qui, la même année, se reflétait par la possibilité, pour ceux-ci, de contracter une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip), donc de négocier leur peine, sans reconnaissance de culpabilité. « Ce qui crée une justice à deux vitesses, inacceptable », déplore Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.
Dans cette loi anti-fraude de 2018, le ministre des Comptes publics de l’époque, Gérald Darmanin, promettait de créer un Observatoire national de la fraude fiscale, qui n’a jamais vu le jour. Fabien Roussel propose de l’installer « en y incluant des magistrats, des responsables associatifs, des lanceurs d’alerte, des journalistes, des parlementaires ». Dans ce même texte de loi, figurait en revanche l’une des rares avancées du quinquennat : l’assouplissement, pour les gros dossiers uniquement, du verrou de Bercy qui prévoyait que le ministère était le seul à décider de poursuivre ou non les fraudeurs. Les candidats de gauche à la présidentielle proposent désormais de le supprimer totalement.
En revanche, rappellent les ONG, rien n’a été fait pour agir concrètement sur les trois principaux piliers de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. À savoir : la transparence, l’établissement d’une véritable liste des paradis fiscaux et des sanctions massives contre les fraudeurs. La France a même bloqué des négociations, à Bruxelles, pour davantage de transparence des multinationales, en calquant sa position sur celle du Medef.
Un registre centralisé des actifs des plus riches
L’enjeu, autour de cette opacité, est pourtant de taille. Il s’agit d’obtenir que les multinationales payent leurs impôts là où elles réalisent leur activité et non en fonction de leur domiciliation ou du lieu où elles déclarent leurs bénéfices. Soit les montages qui ont permis à McKinsey d’échapper à l’impôt sur les sociétés. Pour atteindre cet objectif, les candidats de gauche proposent des solutions différentes. Pour Fabien Roussel, c’est grâce au prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. L’idée est de calculer les bénéfices avant qu’ils ne puissent être transférés ailleurs. Grâce à la TVA, il est possible de calculer le chiffre d’affaires d’une entreprise en France, donc son pourcentage vis-à-vis de son chiffre d’affaires global. Ce même pourcentage serait ensuite appliqué sur les bénéfices totaux pour calculer la vraie assiette fiscale. « Prenons l’exemple d’une multinationale active dans la vente en ligne et qui réalise 50 milliards de bénéfices au niveau mondial, détaillait Fabien Roussel dès 2019. Si 15 % de ce dernier se fait en France, alors 15 % de ses bénéfices mondiaux seront imposés en France, soit 7,5 milliards d’euros. »
D’autres modes de calcul sont possibles. « Il faudrait mettre en place un reporting public, pays par pays, des activités réelles de chaque entreprise multinationale, avec le chiffre d’affaires, le nombre d’employés… » détaille Quentin Parrinello, d’Oxfam. Une proposition reprise à son compte par Jean-Luc Mélenchon. En 2013, une telle publication d’informations avait été imposée aux banques, ce qui a permis de révéler notamment que la BNP Paribas faisait 175 millions d’euros de bénéfices aux îles Caïmans sans y avoir le moindre employé. En se basant sur ce reporting, les insoumis proposent d’appliquer ensuite ce qu’ils nomment « l’impôt universel » : « Pour toutes les entreprises actives sur le sol français, on regarde leurs activités à l’échelle mondiale et on applique un taux d’imposition à 25 %. On calcule la différence entre ce qu’elles ont payé effectivement à l’échelon international, et ce qu’elles auraient payé avec ce taux à 25 %. Sur ce montant, on récupère ensuite notre part française, en fonction de la part d’activité réelle », explique l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, estimant à 28 milliards d’euros les montants ainsi récupérés.
En ce qui concerne les particuliers, la transparence est tout aussi nécessaire, notamment pour connaître les bénéficiaires effectifs de sociétés écrans et de trusts (véhicules d’investissements opaques) créés pour brouiller les pistes et échapper à l’impôt. La guerre en Ukraine et la difficulté de saisir les biens des oligarques russes ont d’ailleurs révélé cette opacité. L’ambition des ONG et de la gauche est donc de créer un registre centralisé des actifs des plus riches, parfois appelé « cadastre financier », afin d’exiger dans un second temps l’impôt dû. Ce qui nécessite d’obtenir les informations nécessaires auprès des paradis fiscaux ou en enquêtant pour retracer les flux financiers. Le système bancaire Swift, aussi mis en lumière par la guerre en Ukraine, peut être un outil utile dans ce sens. En plus d’être un moyen de bloquer les flux financiers vers les paradis fiscaux, comme cela a été fait vers la Russie, même si d’autres intermédiaires financiers sont possibles.
Réduire le montant de la fraude fiscale
Ces paradis fiscaux ne sont, officiellement pour la France, qu’au nombre de 7 – 13 à l’échelle européenne. Ces listes ne comprennent pas les plus importants d’entre eux, en particulier ceux de l’Union européenne : le Luxembourg, Malte, l’Irlande ou les Pays-Bas. Tous les candidats de gauche à la présidentielle promettent ainsi d’établir une véritable liste. Ce qui pourrait permettre de les sanctionner, notamment en cas de non-transmission d’informations. Mais aussi de repérer et condamner beaucoup plus facilement les fraudeurs. « Dans le droit français, il existe, pour les pays sur la liste des paradis fiscaux, le renversement de la charge de la preuve : on considère qu’il y a fraude jusqu’à preuve du contraire. Si on fait une vraie liste, on va faire rentrer dans ce champ énormément de flux », précise ainsi Vincent Drezet, d’Attac. À cette liste, les communistes ajoutent la création d’un « organisme mondial de la finance, sous l’égide de l’ONU », précise le sénateur Éric Bocquet.
L’ensemble de cet attirail législatif pourrait permettre de réduire considérablement le montant de la fraude fiscale, donc d’augmenter les recettes. Jusqu’à 80 milliards ? L’ambition paraît grande, mais le PCF comme la France insoumise prennent le pari. Ils veulent pour cela condamner aussi les intermédiaires, comme les avocats fiscalistes. Fabien Roussel ajoute une nouvelle arme de dissuasion : la peine de prison ferme pour les fraudeurs. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se sont faits plus prudents, en tablant respectivement sur 6 et 10 milliards d’euros, « un objectif réaliste à court terme, même si le but est de tout récupérer », précise l’écologiste François Thomazeau. « L’important, c’est d’avoir enfin une volonté politique pour agir concrètement, espère Lison Rehbinder, de CCFD-Terre Solidaire. Les recettes suivront. »
évasion fiscalePrésidentielle 2022 L'Humanité
Un pactole à récupérer
ÉditorialStéphane Sahuc80 milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 80 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.
Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.
Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.
Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.
Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron Le Figaro
Clichés de campagne (2/10) : 1969, le style Pompidou
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EN IMAGES - Lors d'une campagne éclair, l'ancien premier ministre du général de Gaulle parvient à s'imposer comme son successeur naturel et autonome.
Clémentine MaligorneÉPISODE 2/10. Quelles images resteront de la campagne électorale de 2022 pour la présidentielle ? Meetings, déplacement, débat télévisé...en politique, convaincre c'est séduire. Tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à l'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 1969, à travers des photographies emblématiques ou insolites, moments d'histoire politique.
La campagne électorale de 1969 se fait dans l'urgence. Le 27 avril 1969, Charles de Gaulle démissionne après le «non» au référendum. La campagne officielle s'ouvre le 15 mai. Le 1er tour est fixé au 1er juin. Pour convaincre les Français, les candidats n'ont donc que deux semaines. «Ce manque de temps pour faire campagne va favoriser les candidats qui ont derrière eux un parti structuré, comme Georges Pompidou ou le candidat du PCF, Jacques Duclos», souligne Frédéric Fogacci, directeur d'études à la Fondation Charles de Gaulle. Pas de temps pour les débats de fond. «La question qui émerge surtout c'est : va-t-on avoir un président de continuité ou de rupture avec le général de Gaulle ?» souligne-t-il.
Pompidou laboure le terrain
Rapidement, la machine à élire Georges Pompidou se met en marche. L'ancien premier ministre (1962-1968), qui a déjà laissé entendre en janvier lors d'un voyage à Rome qu'il serait candidat, le confirme dès le 29 avril. Celui qui peut compter sur le soutien du parti gaulliste se présente comme l'héritier naturel du Général. «Connu et identifié des Français, il veut montrer qu'il n'est pas le général de Gaulle mais qu'il en a la stature», souligne Frédéric Fogacci. «Il apparaît comme le vrai chef de la majorité issue des législatives de 1968. Il a une image plus à droite que de Gaulle. Il a l'image aussi d'un homme compétent. Et il rassure.»
Déterminé, il mène sa campagne sur un rythme nouveau. La logistique est détonante : Georges Pompidou sillonne le pays, parcourant 13.500 km, privilégiant les petites villes. S'appuyant sur des comités d'élus locaux, il effectue 44 réunions publiques thématiques ; jusqu'à six en une journée. Il occupe non seulement l'espace - ses affiches électorales sont tirées à 32 millions d'exemplaires, 23.000 panneaux publicitaires lui sont réservés - mais aussi les ondes en accordant des interviews radiotélévisées et en donnant des rendez-vous téléphoniques préenregistrés aux Français.
Georges Pompidou peut aussi compter sur le soutien de Valéry Giscard d'Estaing. Ce dernier, alors ministre des Finances, avait fait soutenu le «non» au référendum de 1969. Son ralliement permet à Georges Pompidou (qui avait soutenu le «oui») de se libérer de cette image du camp des perdants. À l’époque, Valéry Giscard d'Estaing soigne déjà sa stature d'homme public. En témoigne cette affiche de soutien à Georges Pompidou, à l'univers «pop art».
Georges Pompidou doit affronter le centriste Alain Poher, ancien président du Sénat et président par intérim. Ce dernier, qui bénéficie au premier tour d'une image d'homme simple et sympathique, ne fait quasiment pas campagne, refusant tout effort de communication. Comme de Gaulle en 1965, il ne veut pas froisser l'image de la fonction présidentielle. Mais il chute dans les sondages alors qu'il était crédité un temps de 35%. Au second tour, il prend un ton plus offensif, effectue un tour de France. Pas de quoi toutefois inverser la dynamique qui s'est installée en faveur de son adversaire principal, Georges Pompidou.
Une gauche dispersée
Face à eux, la gauche est éclatée. Le duo Gaston Defferre – Pierre Mendès France (SFIO) n'imprime pas. «Ils mènent une campagne trop technocratique, avec un message brouillé, un discours abstrait», souligne Frédéric Fogacci. La campagne des candidats issus de la mouvance gauchiste de Mai 68 - incarnée par Michel Rocard ou à Alain Krivine, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire - ne prend pas non plus.
«Blanc bonnet et bonnet blanc»
En revanche, Jacques Duclos, le candidat du PCF (parti encore puissant à l'époque) mène une campagne qui «imprime» davantage. À 72 ans, il apparaît comme un vieux monsieur sympathique qui roule les «R», un accent qui fait oublier son soutien à une ligne stalinienne relativement dure. Troisième homme de cette campagne, Jacques Duclos appelle les Français à s'abstenir de voter lors du second tour. On lui attribue d'ailleurs cette phrase à propos des deux finalistes Georges Pompidou et Alain Poher : «C'est blanc bonnet et bonnet blanc».
Finalement, pour succéder à de Gaulle - une tâche délicate - les Français élisent Georges Pompidou qui l'emporte avec plus de 58 % des voix exprimées. Ils font ainsi le choix de la continuité du gaullisme, mais sans de Gaulle. Comme l'écrira plus tard Jean d'Ormesson dans les colonnes du Figaro, «avec Pompidou les Français se sentaient rassurés».
Le Figaro
Covid-19 : 132 morts en 24 heures, 21.687 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19 dans le monde.
Les électeurs positifs au Covid pourront aller voter, 218.000 doses de vaccin AstraZeneca jetées en France, le professeur Raoult ouvre un colloque controversé à l'IHU Méditerranée Infection... Le Figaro fait le point ce mercredi 30 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
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132 morts en 24 heures, 21.687 malades hospitalisés
L'épidémie continue de sévir en France, où 132 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, selon le bilan de Santé publique France. 21.687 malades sont actuellement hospitalisés (contre 21.300 mardi), dont 1892 qui le sont depuis ce mercredi. 1546 patients sont traités en services de soins critiques, contre 1538 la veille. 169.024 nouveaux cas ont été détectés.
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Le scénario du pire de l'OMS prévoit un nouveau variant plus virulent
L'OMS a exposé les trois chemins que pourrait emprunter la pandémie de Covid-19 cette année et le scénario du pire envisage un nouveau variant plus virulent, que ceux qui ont déjà fait des millions de morts depuis plus de deux ans.
«Sur la base de ce que nous savons désormais, le scénario le plus probable est que le virus va continuer à évoluer, mais que la sévérité de la maladie qu'il provoque va aller s'amenuisant au fur et à mesure que l'immunité augmente grâce à la vaccination et aux infections», a expliqué le docteur Tedros, lors d'un point de presse. Des pics d'infections pourront refaire leur apparition de temps à autre au fur et à mesure que l'immunité baissera de nouveau, ce qui nécessitera des rappels de vaccination notamment pour les personnes vulnérables. «Dans le meilleur des cas, nous verrions des variants moins sévères émerger et il n'y aura pas besoin de nouvelles formules de doses de rappel et de vaccins», pour les combattre a ajouté le patron de l'organisation onusienne.
Mais «dans le scénario du pire, un virus plus virulent et hautement transmissible émerge. Face à cette nouvelle menace, la protection des populations --grâce à une précédente vaccination ou une infection-- contre les formes sévères de la maladie ou le décès va se réduire rapidement», explique le docteur Tedros. Il faudrait alors modifier grandement les vaccins existants et s'assurer qu'ils sont distribués aux personnes les plus vulnérables. Maria Van Kerkhove, qui chapeaute la lutte contre le Covid pour l'OMS a souligné que même sous sa forme actuelle «le virus a encore beaucoup d'énergie».
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Présidentielle : les électeurs positifs au Covid pourront aller voter
Les électeurs positifs au Covid pourront aller voter aux premier et second tours de l'élection présidentielle, le 10 et 24 avril prochain, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal ce mercredi matin. «Voter est un droit constitutionnel. Rien ne saurait interdire à une personne d'aller voter», a-t-il affirmé à l'issue du Conseil des ministres. En effet, «il ne peut pas y avoir d'entrave» au droit de vote mais «nous leur recommanderons de porter un masque», a-t-il expliqué. Des masques seront fournis aux assesseurs, a également indiqué Gabriel Attal.
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Guadeloupe: fin de l'état d'urgence sanitaire jeudi soir
L'état d'urgence sanitaire sera levé en Guadeloupe jeudi soir à minuit, a annoncé mercredi la préfecture dans un communiqué. Soulignant «l'amélioration de la situation sanitaire qui se stabilise à un niveau élevé avec une pression hospitalière qui diminue», la préfecture a annoncé la fin du couvre-feu et du port du masque obligatoire dans les espaces publics dès vendredi. La présentation du passe sanitaire dans les établissements recevant du public ne sera plus requise à partir de lundi.
Lors de la semaine du 21 au 27 mars, 3.214 contaminations au Covid-19 ont été recensées, contre 3.448 la semaine précédente, selon un second communiqué des autorités. Si les taux d'incidence et de positivité restent élevés (852,8 pour 100.000 habitants et 13,9%), ils diminuent, de même que le nombre de personnes présentes dans le service de réanimation du CHU de Guadeloupe. Par ailleurs, les chiffres des hospitalisations (39) et des décès (6) sont en légère hausse.
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Certaines mesures resteront en vigueur après la levée de l'état d'urgence: l'obligation vaccinale pour le personnel soignant, le port du masque dans les transports collectifs et le pass sanitaire dans les établissements de santé. Les non-vaccinés devront toujours justifier de «motifs impérieux» pour emprunter un vol Hexagone-Guadeloupe, mais ils ne devront plus s'isoler sept jours à l'arrivée.
En Guadeloupe, seuls 45,63% de la population de plus de 12 ans ont reçu une première injection de vaccin, quand 23,40% présentent un schéma vaccinal complet (deux doses et un rappel), selon l'ARS qui précise également que «94 premières doses de vaccin Novavax», présent sur l'île depuis début mars, ont été distribuées et «sept deuxièmes doses» ont déjà été administrées.
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Joe Biden a reçu mercredi sa deuxième dose de rappel
Le président américain Joe Biden a reçu mercredi sa deuxième dose de rappel («booster») du vaccin contre le Covid-19, juste après un discours consacré à sa politique de lutte contre la pandémie, a annoncé la Maison-Blanche. Le démocrate de 79 ans avait reçu sa première injection du vaccin Pfizer en décembre 2020, la seconde en janvier 2021, puis sa première dose de rappel fin septembre 2021.
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218.000 doses de vaccin AstraZeneca jetées en France
Alors que les cas de Covid-19 remontent légèrement, la Direction générale de la Santé (DGS) a confirmé que 218.000 doses de vaccins d'AstraZeneca ont été jetées depuis le début de la campagne vaccinale en France. La date de péremption, établie à six mois par le laboratoire suédo-britannique était dépassée.
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BioNTech : hausse exceptionnelle du bénéfice net grâce au vaccin anti-Covid-19
Le laboratoire pharmaceutique allemand BioNTech, à l'origine du premier vaccin à ARN messager contre le Covid-19 avec Pfizer, a vu son bénéfice net exploser en 2021 à 10 milliards d'euros, après un résultat à 15 millions l'année précédente, premier bénéfice de son histoire.
«2021 était une année exceptionnelle», s'est félicité le patron Ugur Sahin dans un communiqué, affirmant son intention de «s'appuyer sur ce succès pour rapidement avancer sur plusieurs programmes» de recherche, dont de nouveaux vaccins contre la grippe ou des thérapies pour le cancer. La jeune entreprise avait encore enregistré en 2019 une perte de quelque 180 millions d'euros.
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Le professeur Raoult ouvre un colloque controversé à l'IHU
«Il ne faut pas trop essayer de contrôler la connaissance et l'expression», a lancé le Pr Didier Raoult mercredi à l'ouverture d'un colloque sur le Covid-19 dont la tenue à l'IHU Méditerranée Infection a suscité l'opposition de ses membres fondateurs. «Le débat est la source de toute connaissance. Il n'y a pas de cas dans lesquels le mécanisme de la connaissance ne se soit pas heurté au pouvoir en place qui pense avoir le monopole du dire», a déclaré le controversé professeur, dont le successeur à la tête de l'Institut hospitalo-universitaire devrait être désigné d'ici la fin de l'été.
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Organisé par le collectif Réinfo Covid fondé par l'anesthésiste marseillais Louis Fouché, le colloque se tient, deux jours durant, dans l'amphithéâtre de l'IHU. Il prévoit l'intervention d'une vingtaine de personnalités, dont certaines se sont fait remarquer pour leur position à contre-courant de la communauté scientifique sur l'épidémie.
«La manière de faire de la recherche en maladies infectieuses, c'est de la faire avec les malades au milieu», a asséné le professeur Raoult, regrettant que l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) mène ses recherches loin des hôpitaux et de leurs patients. C'est ainsi qu'il a expliqué avoir voulu «reconstituer» au sein de l'IHU «ce qu'était l'institut Pasteur il y a 60 ans».
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Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Comment la violence sur écran rend les ados agressifs
PSYCHOLOGIE - À force d’y être exposés à longueur de films ou de jeux vidéo, le cerveau s’«habitue» à la violence… et en deviendrait de plus en plus friand.
Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés
Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.
Le Figaro
Pays-Bas : deux morts lors d'une fusillade dans un McDonald's
L'attaque a eu lieu à Zwolle, dans le nord du pays. La zone a été bouclée et la police a lancé un appel à témoins sur les réseaux sociaux.
Deux personnes ont été tuées mercredi 30 mars lorsqu'un tireur a ouvert le feu dans un restaurant McDonald's de Zwolle, dans le nord des Pays-Bas, ont indiqué la police et les médias néerlandais. «Deux personnes ont été tuées lors d'une fusillade», a indiqué la police sur Twitter, la radio locale RTL Oost précisant que l'incident était survenu vers 18h00.
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Des témoins ont raconté que les victimes mangeaient dans le restaurant quand un homme armé est entré et a ouvert le feu, dans une attaque apparemment «ciblée». Le tireur s'est enfui. La police et les services de secours sont intervenus, les secouristes ont tenté de réanimer l'un des blessés, sans y parvenir. La police a lancé un appel à témoins et fermé la zone, qui était survolée par un hélicoptère.
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Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»
Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
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La campagne vue de Roubaix « On ne demande pas du luxe, juste un toit »
ReportageLa campagne vue de… Dans le quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, l’élection présidentielle semble parfois lointaine, mais, du logement à la demande d’un revenu décent, les préoccupations politiques sont très présentes.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
L e Lac des cygnes par le ballet Preljocaj fin mars, le spectacle Ad vitam, d’Alex Vizorek fin avril, un concert de Yann Tiersen en septembre… Surnommé « l’Olympia du Nord », le Colisée, au cœur du quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, affiche ses prochains spectacles. À quelques mètres, sous le beau soleil de mi-journée, la devanture du café Alpha attire l’œil avec son immense blason du Futebol Clube do Porto. Mais aussi en raison des trophées exposés aux fenêtres, des coupes remportées par le club de billard domicilié ici. « Il y en a 97 », annonce fièrement le patron, Joaquim, Portugais arrivé à Roubaix il y a quarante ans. Un écran branché sur BFMTV égraine les dernières intentions de vote à la présidentielle et les bandeaux titres : « Guerre en Ukraine Jour 27. Zelensky prêt à négocier, Moscou en attend plus » ; « Pouvoir d’achat. Macron défend son bilan »…
Comme beaucoup de ses clients, Joaquim est étranger et ne vote donc pas. Il assène cependant que « la droite ne passera pas » et ne voit « personne faire mieux qu’Emmanuel Macron », qu’il ne classe visiblement pas dans ce camp. La guerre en Ukraine le conforte dans son analyse et il pronostique même la réélection du président sortant « dès le premier tour »… Mais que dire de la focalisation de certains sur l’immigration ? « Les immigrés sont là depuis des années, ils font partie de la France ! » insiste-t-il. Derrière le comptoir, Jordan Courouble, salarié de Joaquim, sert un thé à la menthe. « En 2017, je me suis dit que ma voix ne changerait rien. Mais si tout le monde pense comme ça, personne ne vote… » pointe-t-il. À 24 ans, il s’apprête à voter pour la première fois. Pour Macron, dès le premier tour, « car personne ne lui arrive à la cheville », estime-t-il à propos du candidat porté par son costume de chef des armées. Cela ne l’empêche d’avoir des sentiments contradictoires et de s’intéresser à certaines propositions portées par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel : la hausse du Smic, la retraite à 60 ans…
Dans la rue de l’Épeule attenante, les affiches squattent la façade d’un immeuble muré. Celles du Comité des sans-papiers du Nord qualifient la présidentielle de « bataille des barbares », sous les caricatures de Macron, Zemmour et Le Pen. Celle du candidat PCF, Fabien Roussel, appelle à relever le « défi des jours heureux ». Juste en face, l’association l’Univers, la cantine du cœur, sert une soixantaine de repas à prix libre, du lundi au vendredi midi. De la solidarité concrète en actes dans une ville où 44 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. En cuisine, Fatima Boukennat, salariée de l’association, et Ludovic préparent les coquilles de poisson, gratin de chou-fleur, ragoût de saucisse de Morteau et autre pannacotta au menu du jour.
« Je choisirai le moins pire »
Pour Fatima, les candidats à la présidentielle « ne parlent pas beaucoup de pauvreté alors qu’il faut augmenter le Smic, les pensions et le RSA. Macron a dit qu’il n’y aurait plus de SDF et la pauvreté n’arrête pas d’augmenter ». « Je choisirai au dernier moment le moins pire des candidats, mais pas le bulletin blanc. Voter, c’est important. J’ai incité (les bénéficiaires de l’association) à s’inscrire sur les listes électorales en leur offrant une boîte de chocolats », sourit-elle. Ludovic non plus n’est pas fixé, mais exclut Macron. Zemmour aussi : « Son programme, c’est faire du nettoyage, alors que la France est le pays du droit d’asile. » Depuis le déclenchement de la guerre par Poutine, « on entend souvent dire, ici, qu’on aide beaucoup les Ukrainiens alors qu’il y a de nombreux SDF en France, confie Fatima . Je leur réponds que cela pourrait aussi nous arriver ». « Tout le monde doit avoir le droit de venir vivre ici. D’avoir un logement, un travail et un revenu suffisant pour vivre et non survivre », ajoute Ludovic.
En salle, Monique Spysschaert dresse le couvert. « Je touche 497 euros de RSA. Je me prive beaucoup : un pantalon me dure trois ou quatre ans. Quand j’achète des baskets, c’est à 5 euros. Ça, on ne le dit pas assez. » Brigitte assure l’accueil à l’entrée. Elle est suivie par la médiatrice de l’Univers : « Avec mon compagnon, on dort dans un garage. On ne demande pas du luxe, juste un toit pour manger et dormir. » Reconnue travailleuse handicapée, elle cherche également un travail adapté. En 2017, elle a voté Marine Le Pen. « Je sais très bien qu’il faut aider tout le monde mais je suis française et, dans mon propre pays, je ne suis pas aidée. Macron ne fait pas assez pour les plus démunis », lâche-t-elle, pas sûre de retourner dans l’isoloir. « Le président ne voit pas la situation du peuple, qui s’effondre. » Brigitte garde pourtant espoir, mais ne compte que sur elle-même. Et sur l’Univers.
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Élection présidentielle : qu’est-ce qu’un vote utile ?
Le débatChoisir son bulletin par défaut ? De scrutin en scrutin, et singulièrement depuis une quarantaine d’années et la montée de l’extrême droite, l’appel au « vote utile » est un ressort de l’argumentation à l’approche des élections.
Pierre ChaillanPierre ChaillanL’élection est un moment démocratique qui engage pour une période. Il ne faut pas réduire le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays.
Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF
La dénaturation du vote menée par des candidats sur le thème du vote utile participe des stratégies de non-débat à l’œuvre dans cette présidentielle. Tout vote est utile, et c’est même une force pour faire vivre la démocratie. Il faut que s’expriment les idées, les propositions, l’expression des choix politiques, des conceptions de la société française et du rôle de l’État, la reconnaissance des valeurs républicaines.
L’élection est un moment démocratique, qui va engager les années qui suivent, ce n’est pas le bonneteau tous les cinq ans et après on s’arrête. Non, après le vote, nos choix, nos idées vont être utiles et vont compter au jour le jour. Chercher à nier la diversité du débat, et à restreindre le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays, serait une impasse.
Depuis des mois, Emmanuel Macron est sur ce registre pour mettre de côté son bilan et son programme. Il refuse la confrontation, il serait le vote utile face à l’extrême droite ou à une droite tout aussi libérale que lui.
Avec la situation de guerre et la crise sanitaire, il souhaite même qu’il n’y ait aucun débat de premier tour. Je plaide, moi, pour l’inverse. Ayons ce débat, y compris face à la situation internationale avec ses répercussions nationales sur les questions industrielles, de souveraineté, du rapport capital-travail.
« Une offre de rassemblement sans hégémonie, qui s’adresse aux classes populaires. »
Notre pays a besoin le 10 avril de choix clairs, de positionnements, de chemins tracés, de perspectives. Aucune voix ne sera inutile. Pour battre l’extrême droite, nous serons toutes et tous mobilisés. Au premier tour, les électeurs qui auraient cette crainte peuvent compter sur Fabien Roussel pour prendre ses responsabilités. C’est une autre question qui est entretenue par le candidat de la FI. D’après les sondages, aucun candidat de gauche n’est en capacité de gagner la présidentielle. Si la gauche veut gagner, il faut rassembler une majorité, respecter toutes les composantes. Notre objectif, pour faire gagner le monde du travail et de la création, est de faire le meilleur résultat pour aider au meilleur résultat de la gauche. La réalité, c’est que si nous renonçons à cet objectif, nous ne gagnerons pas.
Si nous ne donnons pas de la force à Fabien Roussel, au candidat qui porte une offre de rassemblement sans hégémonie, sans mépris, qui s’adresse aux classes populaires, qui parle à toute la gauche, qui se prononce sans ambiguïté pour une République sociale, laïque, écologique, respectant les classes populaires, alors les conditions d’une victoire possible ne seront pas réunies et pour la suite nous n’aurons pas été utiles à la gauche et au monde du travail.
Les résultats de 2017 servent de leçon, il faut que cette fois-ci en 2022 nos choix servent au pays et que nous aidions au rassemblement immédiat ou dans les mois qui suivront. Cette démarche, ce candidat nouveau, ce vote de conviction, c’est cela qui est utile.
Le rassemblement n’est pas le ralliement. À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité.
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice Gauche républicaine et socialiste de Paris
Le vote utile est d’abord le vote pour ses convictions et pour ce que l’on croit juste pour la France et les Français.
À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité et du coup, aux yeux de nos concitoyens, ses repères. Elle s’est affaiblie, asséchée et éloignée des catégories populaires.
Il n’y aura aucune victoire de la gauche si elle ne retrouve pas sa proximité avec le monde du travail, les ouvriers, les employés, les salariés les plus modestes. Il n’y aura aucune victoire si la gauche n’est pas diverse et capable ensuite de se rassembler.
« La campagne de Fabien Roussel permet à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque. »
Le rassemblement n’est pas le ralliement. C’est pourquoi il ne peut se décréter au dernier moment et ne peut s’opérer pleinement qu’avec une dynamique unitaire préparée de loin fédérant les forces autour d’objectifs, de propositions communes, de respect mutuel – et au-delà des seuls partis politiques.
Je regrette que cette logique n’ait pas pu prévaloir dès 2017 et je constate que du coup, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, en dépit de sa politique antisociale, la gauche n’a pas progressé, contrairement à l’extrême droite !
La campagne que mène Fabien Roussel avec le programme « les Jours heureux » permet ainsi à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque qu’ils appellent de leurs vœux, qu’ils jugent utile pour leur pays et leurs compatriotes et, surtout, une gauche capable de redonner confiance à celles et ceux qui trop souvent s’abstiennent. Sa candidature porte un message, elle porte la parole et les aspirations que de nombreux citoyens ne retrouvaient pas, ou plus, dans les discours et les propositions d’autres candidats de gauche ou écologistes.
Je fais partie de celles et ceux qui pensent que voter pour la candidature de Fabien Roussel est aujourd’hui redonner force à une gauche de transformation qui défend sans complexe la République sociale, laïque, universaliste – sans concession aux logiques identitaires – et l’égalité en refusant les discriminations et l’injustice sociale.
Une gauche qui plaide pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour une réindustrialisation réelle de la France, la souveraineté alimentaire, économique et énergétique, les services publics et une écologie populaire. Une gauche trop longtemps effacée et pourtant si nécessaire tant ses idées et ses propositions apparaissent de plus en plus d’actualité.
Plus d’info. Retrouvez le dossier « Le PCF et les élections présidentielles » sur le site de la Fondation Gabriel-Péri.
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Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars après sa gifle
Une éventuelle «action disciplinaire» à l'encontre de l'acteur sera discutée lors d'une réunion le 18 avril. Elle pourrait inclure sa suspension ou son exclusion de l'Académie, qui compte près de 10.000 membres.
L'acteur Will Smith a rejeté une demande de quitter de lui-même la cérémonie des Oscars dimanche après avoir giflé l'humoriste Chris Rock, a annoncé mercredi 30 mars l'Académie dans un communiqué. «Si nous souhaitons préciser qu'il a été demandé à M. Smith de quitter la cérémonie et qu'il a refusé, nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment», a écrit l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars.
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C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie - une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années - qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. L'artiste de 53 ans, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La Méthode Williams, a depuis lors présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie des Oscars.
Le conseil d'administration de cette dernière s'est réuni mercredi et a «ouvert la procédure disciplinaire à l'encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l'Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l'intégrité de l'Académie», selon le communiqué. L'institution reine du cinéma américain donne à l'acteur un délai d'au moins 15 jours avant que l'Académie ne tranche, lui offrant ainsi «l'opportunité d'être entendu au moyen d'une réponse écrite». Une éventuelle «action disciplinaire» à son encontre sera discutée lors d'une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l'exclusion de Will Smith de l'Académie, qui compte près de 10.000 membres.
Cela envoie un mauvais message. Si vous agressez quelqu'un, on vous fait sortir du bâtiment, un point c'est tout. »
Harvey Weinstein, magnat déchu d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, avait été exclu de l'Académie en plein mouvement #MeToo en 2017. Quelques mois plus tard, elle avait aussi expulsé le réalisateur Roman Polanski et l'acteur Bill Cosby. Beaucoup à Hollywood demandent à l'organisation de sanctionner la star pour son acte de violence, qui a selon eux injustement éclipsé les autres vainqueurs de la soirée. Dans une lettre adressée mercredi matin aux membres de l'Académie, les dirigeants se disent «scandalisés» par l'incident. «La retransmission de la 94e cérémonie des Oscars, dimanche, devait être une célébration des nombreuses personnes de notre communauté qui ont accompli un travail incroyable au cours de l'année écoulée», indique la lettre, signée par le président de l'Académie, David Rubin, et la directrice générale Dawn Hudson. «Nous sommes bouleversés et scandalisés que ces moments aient été éclipsés par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène», poursuivent-ils.
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Will Smith avait fini par s'excuser sur Instagram, demandant pardon tant à Chris Rock qu'aux organisateurs : «Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort. Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable.» Chris Rock n'a pas souhaité porter plainte après son agression. Sur scène mercredi soir à Boston lors d'un spectacle qui affichait complet, et dont le prix des billets à la revente s'était envolé depuis cette publicité malheureuse, l'humoriste a déclaré, pour sa première apparition en public depuis la gifle, qu'il était «encore en train de digérer ce qui s'est passé». «Je n'ai pas grand-chose à dire sur ce qui s'est passé, donc si vous êtes venus pour entendre ça, j'ai un spectacle entier que j'ai écrit avant ce week-end», a lancé le comique, selon un court extrait sonore diffusé par le magazine Variety. «Je suis encore en train de digérer ce qui s'est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de cette merde. Et ce sera sérieux et drôle», a ajouté Chris Rock.
Wanda Sykes, l'une des trois présentatrices qui animait la soirée de gala des Oscars, a déclaré que l'incident l'avait littéralement «rendue malade». «Et je suis encore un peu traumatisée», a-t-elle assuré lors d'un talk-show animé par l'humoriste Ellen DeGeneres. Elle-même humoriste, Wanda Sykes a estimé que Will Smith n'aurait jamais dû être autorisé à rester dans la salle et à recevoir son trophée après un tel geste. «Cela envoie un mauvais message. Si vous agressez quelqu'un, on vous fait sortir du bâtiment, un point c'est tout», a-t-elle dit. L'actrice a confié à Ellen DeGeneres qu'elle avait parlé à Chris Rock après la soirée des Oscars et que la première chose qu'il ait faite est de s'excuser. «Pourquoi vous excusez-vous? Il a dit +C'était censé être votre soirée», avec les deux autres présentatrices «vous faisiez un super boulot. Je suis désolé que maintenant, on ne va plus parler que de ça», a-t-il dit, selon Wanda Sykes.
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Philippe Rousselet, un Français à Hollywood
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Le Figaro
La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.
En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e RI de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.
Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...
«L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»
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Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.
Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er RTP et le 14ème RISLP - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»
Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?
La très grande muette
Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...
La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»
Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette n’est pas une grande communicante.
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Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit “je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»
C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.
Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.
La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»
À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e RDT, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.
Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»
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«Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”»
«Je sais que ça ne changera jamais»
La phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.
Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.
La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.
«Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.
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Le Figaro
Conflits familiaux, dépendance aux écrans… L’internat revient en force
Caroline BeyerSophie de TarléDÉCRYPTAGE - Les parents trouvent de nombreuses vertus à la «pension» face aux nouvelles problématiques sociétales.
«Quitter le nid et acquérir de bonnes habitudes de travail». Ce sont, pour Cécile, mère de deux garçons pensionnaires, les deux vertus de l’internat. Son fils aîné, Victor, lui en a fait la demande en quatrième. Il voulait rejoindre un établissement «où l’on travaille et où l’on peut se faire des copains, sans changer sans cesse d’école», raconte cette femme de militaire. Leur choix s’est porté sur l’internat de garçons de Saint-Bonnet à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme), un établissement catholique sous tutelle des Foyers de charité. Aujourd’hui en terminale, Victor prépare son bac, et s’apprête à intégrer une classe prépa scientifique. Réservé aux garçons à partir de la sixième, l’internat ne devient mixte qu’en première. Une absence de mixité qui ne lui a «pas déplu», raconte Cécile. «Son frère a eu envie de le suivre car il a vu qu’il vivait des moments intenses, qu’il y avait une vie en dehors des cours», poursuit-elle.
Depuis les années 1970, la part des internes dans l’effectif scolaire s’est largement étiolée (de 22 % à 4 % aujourd’hui dans le privé catholique sous contrat, et de 11 % à 3,5 % dans le public). «Aujourd’hui, le modèle du “bon parent”, c’est le parent qui s’occupe de près de ses enfants, pas celui qui en confie l’éducation à d’autres», explique le sociologue Dominique Glasman, spécialiste de la question. Jusqu’au début du XXe siècle, la classe était le lieu où les élèves étaient mis au travail. Puis le travail scolaire a progressivement été renvoyé à la sphère domestique», ajoute-t-il.
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Devenu moins indispensable à partir des années 1960, en raison d’un meilleur maillage du territoire en établissements, l’internat a fait son retour en grâce auprès des élèves et de leurs parents car il répond à de nouveaux besoins et problématiques des familles. «Nous cherchions un cadre pour notre fils et de l’oxygène pour la famille car l’ambiance était tendue: j’en avais assez de faire la police, mon mari était souvent en déplacement. Nous voulions aussi, pour lui, une ambiance de camaraderie», explique Anne, mère de deux enfants, qui a mis son fils à La Sauque, un internat catholique réputé, près de Bordeaux.
Égalité des chances
Dans le Nord, à Cuise-la-Motte (Oise), à la Maison française, qui applique les principes scouts, sœur Nathalie accueille 150 jeunes filles de la sixième à la terminale, dont 50 internes, essentiellement au lycée. «Les parents sont rassurés par les règles concernant les écrans. Les élèves n’ont accès à leur portable qu’une demi-heure le soir, et ne peuvent utiliser l’ordinateur que dans la salle d’informatique. Les jeunes râlent un peu au début, mais se plient aux règles», explique-t-elle.
Il existe aujourd’hui en France autant d’internats que de projets. Dans l’enseignement catholique sous contrat, on trouve des institutions historiques comme Stanislas à Paris, Saint-Joseph à Reims, Notre-Dame-la-Riche à Tours, mais aussi Notre-Dame (Calvados), qui proposent aux collégiens une section sportive équestre, ou encore l’école et collège La Source (Saône-et-Loire), qui dispose d’un internat dès le CP. Dans le privé laïque, Les Roches à Verneuil-sur-Avre (Normandie) sont aussi une institution.
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La même variété existe dans le public avec, outre la Légion d’honneur et les lycées militaires, des internats souvent tournés vers les filières professionnelles. Quant aux internats d’excellence promouvant l’égalité des chances, lancés à Sourdun en 2009 par Jean-Michel Blanquer, alors recteur de Créteil, ils tirent leur épingle du jeu. Cette initiative, laissée en déshérence sous Hollande, a été relancée sous Macron par le même Blanquer, devenu ministre de l’Éducation nationale. Aujourd’hui, l’internat d’excellence de Sourdun (Seine-et-Marne) fait partie des meilleurs lycées du département avec 99 % de réussite en 2021 et 64 % de mentions. Il scolarise en uniforme 500 élèves de la sixième aux classes préparatoires.
Par le biais de deux appels à projets en 2020 et 2021, ce sont près de 32.000 collégiens et lycéens qui sont aujourd’hui scolarisés dans 307 «internats d’excellence», dans des quartiers défavorisés ou des zones rurales.
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L'Humanité
Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
carburantshausse des prix carburantshausse des prix Le Figaro
Tunisie : le président dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
Une centaine de députés ont bravé ce mercredi la suspension du Parlement en organisant une réunion virtuelle, lors de laquelle ils ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les pleins pouvoirs de Kais Saied.
Le président tunisien Kais Saied a annoncé mercredi 30 mars la dissolution du Parlement, huit mois après l'avoir suspendu pour s'arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021.
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Kais Saied a fait cette annonce lors d'une réunion du «Conseil de sécurité nationale» qu'il a présidée, quelques heures après la fronde de cent vingt députés tunisien. Ces parlementaires tunisiens avaient bravé plus tôt dans la journée la suspension du Parlement, décidée en juillet par le président, en organisant une séance virtuelle au cours de laquelle ils ont voté pour annuler ses mesures exceptionnelles. «J'annonce aujourd'hui en ce moment historique la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple pour préserver l'Etat et ses institutions et pour préserver le peuple tunisien», a déclaré Kais Saied dans une vidéo diffusée par la présidence.
Pleins pouvoirs
Après des mois de blocage politique, Kais Saied, élu fin 2019, s'était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le premier ministre et en suspendant le Parlement. Le 22 septembre, le chef de l'État a officialisé ses pleins pouvoirs par des «mesures exceptionnelles» qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le conseil des ministres et de modifier les lois du pays.
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À l'appel du Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, 120 députés (sur un total de 217) ont participé à cette plénière en ligne, présidée par Tarek Fertiti, vice-président du Parlement, un indépendant. Le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, également chef du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, n'a pas participé à cette plénière.
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«Tentatives pour un coup d'État»
Cent seize députés ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kais Saied, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d'un seul homme dans le pays berceau du Printemps arabe. Les députés, dont des élus d'Ennahdha et des indépendants, ont appelé en outre à l'organisation d'élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
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Reconnaissant aussi leur part de responsabilité dans cette crise, ils ont appelé à un dialogue national entre toutes les parties. «Nous ne sommes pas des députés gelés ou suspendus comme l'a voulu (le président Saied), sauf à être sous le pouvoir d'un nouveau pharaon», a dit le député indépendant Safi Saïd, ancien candidat à la présidentielle.
À l'ouverture d'un conseil de la sécurité nationale lundi, le président Saied avait dénoncé «ce qui a été appelé ''réunion virtuelle'' illégales» qui ne sont que «des tentatives désespérées sans aucune valeur (...) et des tentatives pour un coup d'Etat». La puissante centrale syndicale UGTT a également rejeté mardi les réunions du Parlement suspendu, qui visent, selon cette organisation à «faire entrer le pays dans un conflit et une division politique».
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Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés
DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
L'Humanité
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
pétroleéconomieÉnergiecarburants Le Figaro
Hôtels: ce que cachent leurs étoiles
Yan Bernard-GuilbaudValérie SasportasDÉCRYPTAGE - Une réforme du processus de classement entre en vigueur le 1er avril. Il intègre les nouveaux usages et le développement durable. Le Figaro éclaire les critères à connaître avant de réserver sa chambre.
Le nombre d'étoiles d'un hôtel peut être un moteur de recherche… ou un frein quant au choix d'une destination. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, l'avènement des sites d'avis en ligne n'a pas tué cette classification, les deux systèmes cohabitent et se complètent, observe-t-on dans la profession.
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Ce n'est pas une obligation pour les hôteliers, mais être étoilé est ce qui fait la différence pour 12.709 d'entre eux en 2021, soit 87 % de l'ensemble des chambres hôtelières, selon Atout France, l'opérateur de l'État chargé de renforcer le positionnement de la destination France à l'étranger et d'accompagner le développement de l'offre touristique française. Un taux qui frôle les 100 % pour les 4 et 5-étoiles. Que cachent ces catégories ? Rares sont les voyageurs à savoir ce à quoi ils sont en mesure d'attendre.
Il y a une évolution naturelle, parallèle au confort de l'habitat
Demain, vendredi 1er avril, entre en vigueur une nouvelle procédure d'attribution des étoiles. La dernière vaste réforme remonte à 2009, marquée par l'abandon du classement à vie au bénéfice d'un renouvellement tous les cinq ans. « La durée nous semble bonne et la nouvelle réforme ne la remet pas en cause », explique Jean-Virgile Crance, président du Groupement national des chaînes hôtelières. La version 2022, qui compte 243 critères dont 12 obligatoires contre 3 actuellement, met l'accent sur le développement durable et les nouveaux usages de l'hôtellerie.
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«Green attitude» et espaces partagés
« Il était indispensable de montrer que les établissements français se sont adaptés aux contraintes environnementales. Et de mieux encourager ces pratiques. L'exigence de notre système est aujourd'hui une référence sur la scène internationale », affirme Guillaume Lemière, directeur des affaires juridiques et réglementaires d'Atout France, créé l'année de la réforme de 2009 et qui fixe les règles. Dès la première étoile, désormais, il faut justifier de la mise en œuvre d'au moins une mesure de réduction de consommation d'eau. Certains clients s'inquiètent déjà de la disparition des baignoires. « En tout cas la tendance va vers de moins en moins de baignoires. Mais l'interdire, on n'y est pas. Il y a une évolution naturelle, parallèle au confort de l'habitat. », selon Jean-Virgile Crance.
Tous les hôtels classés doivent aussi avoir un dispositif de baisse de consommation d'énergie, d'une mesure de réduction des déchets et d'un système de tri à la disposition de la clientèle. En outre, ils doivent prouver qu'ils utilisent régulièrement au moins trois produits issus de la production ou de l'agriculture française régionale ou en circuit court, ou encore au moins trois produits issus du commerce équitable ou de l'agriculture biologique… « On a doublé le nombre de critères liés à l'environnement et quadruplé ceux qui sont obligatoires », se satisfait Jean-Virgile Crance. Cependant, le caractère obligatoire ou non de certains critères étonnent.
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La « green attitude » s'impose comme un outil de positionnement commercial, reconnaît-on chez Atout France. Mais les hôteliers en 2022 doivent aussi intégrer les nouvelles habitudes des voyageurs, des millenials aux retraités, pour qui ces établissements deviennent de véritables lieux de vie : espaces de travail, partagés ou pas, restauration ouverte aux non- résidents.
«Combo hôtelier»
Une évolution que la crise du Covid-19 a accélérée. Les nouvelles auberges collectives ou hostels que l'on voit fleurir en ville comme à la montagne, et qui étaient écartés jusqu'alors des procédures de classement, correspondent à ces nouveaux usages. « Cette offre, majoritairement fréquentée par une clientèle plus jeune qui peut être aussi plus internationale, se développe beaucoup, observe Guillaume Lemière. Certains groupes l'ont d'ailleurs bien compris et ont développé de nouveaux concepts, comme les établissements Jo & Joe (Accor), Hosho (Louvre Hotels), Moxy (Marriott)… Mais comme on ne classait pas ces établissements, on n'en faisait pas la promotion et on ne les encadrait pas », ajoute-t-il. « On voit bien que les nouvelles générations sont des générations de partage. Voiture, logement, les jeunes vont aussi partager leur hébergement quand ils vont voyager. Et ce réflexe ne correspond pas seulement aux millenials mais à un enjeu budgétaire », souligne Jean-Virgile Crance, qui parie sur une montée en gamme de ce type d'offre.
Dans cet élan s'inscrit le « combo hôtelier ». Il s'agit de regrouper deux offres hôtelières de catégories différentes au sein d'une même structure pour avoir, par exemple, un accueil commun avec des services qui peuvent être aussi partagés , éclaire-t-il. Cette dernière option permet de minimiser les coûts pour les hôteliers aussi. Car la mise en conformité induit des investissements financiers. « Sur certains critères, de développement durable notamment, des aides peuvent être obtenues. Mais aucun plan de subvention n'est clairement établi» , relève Jean-Virgile Crance.
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Ce grand professionnel de l'hôtellerie ne s'attend pas à une baisse significative du nombre d'établissements étoilés. Dans le cadre de la crise, les délais de classement ont été prorogés, rappelle-t-il. Et dans le cadre du nouveau classement, on va faire en sorte de donner un délai d'instruction supplémentaire. Dans son immense majorité, la profession est attachée à cette spécificité française qui remonte à une loi du 7 juin 1937. Trente critères régissaient alors la classification par étoile, d'une à quatre, chiffre porté à cinq lors de la réforme de 2009. Cette année-là aussi a été créée la catégorie « palace », dont bénéficient 31 lieux d'exception jusqu'au 30 juin prochain.
Ce club très fermé de l'hôtellerie de luxe pourrait voir l'arrivée de membres qui auront débuté leur activité il y a au moins 12 mois dans le cas d'une création, ou 6 mois dans le cas d'une réfection totale ayant entraîné une interruption d'activité d'un an ou plus. Toutes catégories confondues, en France, au cours des deux dernières années, 572 établissements ont été nouvellement immatriculés. Malgré l'exigence des critères et l'absence de clientèle étrangère. Le tourisme hôtelier a de beaux jours devant lui.
Jean-Virgile Crance: «Faire de la France la première destination durable au monde»
Jean-Virgile Crance a consacré toute sa vie au monde de l'hôtellerie. À 50 ans, le premier adjoint au maire de Saint-Malo est aussi président du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC) et directeur des relations institutionnelles pour Louvre Hotels Group, un des principaux adhérents du GNC. Il a, à ce titre, activement œuvré à la nouvelle réforme de la classification hôtelière auprès, notamment, de Guillaume Lemière, directeur des affaires juridiques et réglementaires d'Atout France. Pour Le Figaro, il explique l'importance des nouveaux critères liés aux usages actuels des voyageurs et au développement durable.
LE FIGARO. - Pourquoi cette nouvelle réforme des critères de classement des hôtels ?
Jean-Virgile CRANCE. - Il fallait l'adapter à la vie de la société, qui évolue très vite. Avant la réforme de 2009 déjà, on avait un classement devenu obsolète, notamment parce qu'il était attribué pour toujours à l'établissement alors que celui-ci ne s'était pas réadapté aux besoins du consommateur. La nouvelle réforme était voulue par la profession, le gouvernement, en particulier Jean-Baptiste Lemoyne, ministre du Tourisme, qui a pris les décrets nécessaires. L'objectif est de consolider la place de la France dans le top des destinations mondiales et en faire la première destination de tourisme durable au monde à l'horizon 2030.
L'hôtellerie est-elle un produit de consommation comme un autre ?
On vend une expérience client qui est faite d'un tout. Mais, dans le cadre d'un classement hôtelier, assez pragmatique et technique, on est davantage sur l'aspect de la consommation du produit. Pour autant, un certain nombre d'éléments de la procédure de classement font partie de l'expérience client et de la démarche sociétale de l'entreprise, comme les critères de développement durable.
C'est une classification française. Aspirez-vous à une harmonisation européenne ?
C'est un sujet que nous avons évoqué à plusieurs reprises dans nos organisations européennes. Nous n'y sommes pas aujourd'hui, mais c'est un objectif, car notre marché est de plus en plus européen. En outre, en étant implantés dans d'autres pays, nos groupes hôteliers ont pu remonter leurs pratiques et nous aider, puisque la clientèle est de plus en plus internationale. Et, comme la ligne directrice de ces travaux est avant tout de répondre à l'évolution de l'attente du client, cette ouverture à l'international est essentielle.
Le saviez-vous ?
Les critères de classement ont parfois de quoi surprendre. Un hôtel avec une façade propre et en bon état ? Ce n'est une obligation qu'à partir de 3 étoiles. Un oreiller ou une couverture supplémentaire ? Pas besoin d'aller dans un palace pour cela, les deux sont accessibles sur demande dès la première étoile. Le peignoir, lui, n'est obligatoire qu'à partir de la troisième. Tout comme le service de petit-déjeuner en chambre.
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Et pas de brushing avant la quatrième si vous avez oublié votre sèche-cheveux. Pour une brosse à dents ou du dentifrice, il faudra descendre dans un 5-étoiles, où le nécessaire d'hygiène est offert. Vous avez le droit de râler si vous n'avez rien pour suspendre votre veste : une penderie avec six cintres doit être proposée dès la première étoile.
Mais l'ascenseur n'est imposé qu'à partir de la deuxième, et encore, uniquement s'il y a au moins quatre étages. Il reste du travail au chapitre accessibilité et développement durable : Atout France ménage les hôteliers, la plupart des critères imposés sont « compensables » par des options.
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Le Figaro
La météo du jeudi 31 mars : le retour de la neige au printemps
Le FigaroLa météo continue de se dégrader ce jeudi, avec une nouvelle baisse des températures. 21 départements sont en alerte jaune pour un épisode de neige.
Les températures continuent de chuter ce jeudi 31 mars, provoquant des chutes de neige dans la matinée des Hauts-de-France jusqu'au Centre-Val-de-Loire. Une alerte jaune a été lancée dans 21 départements, dès jeudi soir à 18 heures et jusqu'à vendredi en fin de journée. Le reste du pays reste sous la pluie, avec des précipitations jusqu'au risque d'orage. Au Sud-Est, le vent se lèvera avec du mistral et de la tramontane, selon La Chaîne Météo *.
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Alerte jaune dans 21 départements
Dans un communiqué, La Chaîne Météo précise cet épisode de neige dans les jours à venir: «Cette neige tombant majoritairement de nuit et en matinée sur ces régions, une tenue au sol est attendue sur les départements en alerte jaune. [...] Les départements frontaliers pourront aussi voir des chutes de neige. Vendredi, elles glisseront en direction du Massif central. [...] Bien qu'en atténuation progressive, cet épisode se prolongera samedi des Pyrénées aux régions du Nord-Est.» L'alerte lancée va concerner les Hauts-de-France, la Haute-Normandie, l'ouest parisien, le Centre-val-de-Loire, l'ouest de la Bourgogne, et l'ouest du Massif central.
La météo dans votre région
Dans le nord de la Seine, les températures seront fraîches à cause d'un fort vent venant du Nord-Est, notamment dans les Hauts-de-France et la Normandie. Des précipitations vont s'intensifier avec la fonte de la neige, qui tombera au Nord, et partiellement de Lille aux plateaux picards, en passant par les Flandres et le Boulonnais. Si la neige ne reste pas malgré la fraîcheur des températures, il se peut que de nouveaux flocons reviennent dans la soirée.
Dans le nord de la Loire, entre la Bretagne, la Beauce, l'Île-de-France et la Champagne-Ardenne, le climat continue de se rafraîchir avec l'intensification du vent du Nord. Des précipitations seront à noter, avec un ciel couvert sur une majeure partie de la journée. En Île-de-France, la neige est annoncée pour le lendemain, mais de légères précipitations dues à la fonte de la neige pourront tomber.
Dans le Grand Est, les températures resteront relativement douces, mais ponctuées d'une pluie intense avec un risque d'orage, annoncé en Lorraine, dans le Jura et dans les Vosges.
Dans le sud de la Loire, la météo se rafraîchit encore avec une chute de 2 à 4°C des températures sur les vingt-quatre heures précédentes. Des nuages seront menaçants, avec des précipitations éparses et un risque d'orage dans le Centre-Est (du Rhône aux Savoies, en passant par l'Isère). La neige ne tombera qu'une fois fondue dans les Pyrénées, en basse altitude, entre 1000 et 1300m.
Dans le Sud-Est, le vent sera parfois violent - mistral et tramontane - et atteindra les 80km/h, apportant des nuages sans précipitations. En PACA, le soleil sera discret mais présent, tout comme en Corse avec quelques averses et un rafraîchissement des températures.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo de dimanche : du beau temps pour le passage à l'heure d'été
Le soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 30 mars : des précipitations sur la majorité du pays
La météo va continuer de revenir à un climat plus hivernal ce mercredi, et la pluie va s'étendre à de nouvelles régions. Il faudra donc redoubler de vigilance sur les routes, qui seront plus glissantes du fait de l'arrivée soudaine de la pluie.
Regarder la vidéo Le Figaro
«Sauver les maths»: 30 patrons se mobilisent pour leur retour dans le tronc commun au lycée
Par
Emma Ferrand •
Publié le 30/03/2022 à 18:07
• Mis à jour le 30/03/2022 à 18:29
Les dirigeants d’Orange, LVMH, BNP Paribas, Publicis, Thales ou encore Pernod Ricard demandent à ce que les maths soient rétablies dans le tronc commun du programme au lycée dans une tribune parue dans le magazine Challenges.
Au lycée, la réforme du bac qui a mis fin aux séries générales L, ES et S, a supprimé les maths du tronc commun depuis septembre 2019. Mais elles sont bien trop essentielles pour les laisser de côté selon 30 dirigeants d’entreprises françaises qui ont signé l’appel «Sauver les maths», dans les pages du magazine Challenges à paraître ce vendredi 31 mars 2022.
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Parmi les signataires figurent notamment Bernard Arnault (LVMH), Christel Heydemann (Orange), Olivier Andriès (Safran), Catherine Guillouard (Groupe RATP), Patrick Koller (Forvia), Maurice Lévy (Publicis), Xavier Niel (Illiad), ou encore Alexandre Ricard (Pernod-Ricard). Dans l’appel, ces chefs de grandes entreprises appuient «la volonté du président de la République de réintroduire les mathématiques dans le tronc commun du lycée». En effet, Emmanuel Macron a annoncé le retour des maths dans le tronc commun dès la rentrée prochaine, après une concertation menée par le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, revenant ainsi sur ce point de la réforme initiée durant son mandat. Trois à quatre heures d’enseignement scientifique et mathématique seront dispensées aux élèves de première qui n’auraient pas pris la spécialité.
«Incontournables pour la bonne compréhension de l’économie»
Pour ces dirigeants, les maths sont essentielles dans notre société et dans les métiers de demain. «Parce que les mathématiques sont incontournables pour la bonne compréhension de l’économie», «Parce que la puissance industrielle d’un pays ne peut progresser dans compétences scientifiques», «Parce que la transition écologique et digitale réclame davantage d’ingénieurs», écrivent-ils. Au-delà des classes de première et de terminale, les 30 signataires de l’appel souhaitent que les candidats à l’élection présidentielle s’engagent «à développer la place de l’enseignement des mathématiques dans les cursus primaires, secondaires et supérieurs», de façon à préparer au mieux «la conversion des entreprises au digital et aux datas» qui sera menée ces prochaines par les nouvelles générations.
«Très inquiet au sujet des maths, le fondateur de BlaBlaCar, Frédéric Mazzella, rappelle que la France compte proportionnellement cinq fois moins de licornes que les États-Unis, écrit Kira Mitrofanoff, journaliste à Challenges dans l’article intitulé «Les mathématiques au cœur du réacteur» qui complète l’appel des dirigeants. Comment ne pas voir que le traitement des data est au cœur de la transition des entreprises, dit-il, et qu’un haut niveau de qualification scientifique est nécessaire pour réussir la transition écologique?» Pour les 30 patrons signataires, faire évoluer la place des maths dans l’enseignement français est urgent, dès le plus jeune âge.
De moins en moins de filles choisissent les maths
Depuis la réforme, selon le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), en 2021, seuls 37,5% des élèves de lycée général ont choisi la spécialité mathématiques, là où ils étaient 51% à suivre une terminale S deux ans auparavant. Les filles sont surtout les grandes perdantes de la réforme. «Alors que la part des filles en terminale S progressait régulièrement depuis 1994, la part des filles dans l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale est redescendue au-dessous du niveau de 1994, chutant de près de 8 points après 2 ans de mise en place de la réforme», indiquaient des associations d’enseignants et de scientifiques en janvier dernier. Un décrochage «encore plus édifiant en première générale, où près de la moitié des filles abandonne les mathématiques en fin de seconde en 2021, alors qu’elles étaient jusqu’en 2018 environ 83% à poursuivre un enseignement de mathématiques», ajoutaient-elles.
La disparition des maths du tronc commun a par ailleurs conduit ces deux dernières années plusieurs classes préparatoires aux grandes écoles à fermer leurs portes. Ainsi, les effectifs ont chuté de 9% en un an dans les prépas économiques et commerciales, selon l’association des classes préparatoires économiques et commerciales (Aphec). Un chiffre à manier avec précaution car seuls 70% des adhérents ont répondu mais pas les prépas les plus cotées. «Entre les filières S et ES, environ 330.000 élèves avaient les maths en tronc commun. Aujourd’hui, ils sont à peu près 150.000», expliquait au Figaro Denis Choimet, président de l’UPS (Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques) en décembre dernier.
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Le Figaro
Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»
Eugénie BastiéENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.
Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».
LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?
Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.
Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».
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D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).
Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.
Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?
Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.
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A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.
Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?
J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.
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En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.
De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.
Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.
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Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.
Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.
Quelles conclusions en tirez-vous?
La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.
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J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.
C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».
Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?
Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.
Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs
Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.
Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.
Il serait donc, selon vous, trop tard?
En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.
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Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.
Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).
Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.
Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.
Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?
Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.
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Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.
Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.
Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».
Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?
La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.
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Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.
Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.
Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.
Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?
Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.
En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.
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Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.
En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.
On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).
Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.
Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?
En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).
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De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».
Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.
La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?
Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.
Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps
Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.
On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.
C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.
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Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.
En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.
Êtes-vous optimiste?
Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.
Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.
Gérald Kierzek: «Ne tombons pas à nouveau dans l'hystérie sanitaire !»
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Sevran: «Le communautarisme favorise la hausse des violences»
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Le Figaro
Marchés truqués : prison ferme et inéligibilité en appel contre le sénateur Jean-Noël Guérini
Le sénateur, dont les avocats ont annoncé un pourvoi en cassation, pourra donc continuer à siéger au palais du Luxembourg jusqu'à ce que ce que la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire ait statué sur son sort.
Le sénateur Jean-Noël Guérini, ancien homme fort du Parti socialiste des Bouches-du-Rhône, a été condamné mercredi 30 mars en appel à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour le trucage de marchés publics au terme d'une enquête fleuve.
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Son frère Alexandre, 65 ans, entrepreneur dans le secteur des déchets, surnommé «Monsieur frère», pour les avantages économiques qu'il savait tirer de l'influence politique de son aîné, a lui écopé de six ans de prison ferme avec mandat de dépôt à l'audience. La cour d'appel, qui a également condamné Jean-Noël Guérini à une amende de 30.000 euros, a précisé que la peine de 18 mois de prison ferme devra être exécutée par le sénateur à son domicile sous bracelet électronique. Elle a en revanche indiqué qu'elle ne réclamait pas l'exécution provisoire de la peine d'inéligibilité. Le sénateur dont les avocats ont annoncé un pourvoi en cassation pourra donc continuer à siéger au palais du Luxembourg jusqu'à ce que ce que la plus haute juridiction de l'ordre judiciaire ait statué sur son sort.
Originaire d'un petit ville corse, Jean-Noël Guérini totalise 55 années de vie politique durant lesquelles il fut notamment président du Conseil général, patron de la puissante fédération socialiste des Bouches-du-Rhône et baron influent du parti. Sa mise en examen dans ce dossier avait provoqué un séisme au PS au sein duquel plusieurs ténors avaient réclamé son exclusion. Il a finalement quitté en 2014 le parti de Jean Jaurès où il militait depuis 1967 et créé un nouveau mouvement, la Force du 13.
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La cour d'appel a confirmé pour l'essentiel les condamnations prononcées en première instance, le 28 mai 2021, par le tribunal correctionnel de Marseille contre les deux hommes. Ceci, alors que l'avocat général, Pierre-Jean Gaury, avait lui requis une aggravation des peines en dénonçant la «malhonnêteté caractérisée» de Jean-Noël Guérini. «Jean-Noël Guérini a utilisé ses fonctions dans un intérêt personnel et a contribué à décrédibiliser une institution», avait fustigé le magistrat, se référent au Conseil général (devenu Conseil départemental) des Bouches-du-Rhône.
«Condamnation de confirmation»
«C'est une condamnation de confirmation comme l'est cet arrêt. Il était probablement difficile pour une juridiction de décider d'une relaxe après tout ce qui a été dit, écrit et fait contre Jean-Noël Guérini», a estimé Me Hervé Temime, l'un des avocats évoquant une décision «pas juste». Condamné pour «prise illégale d'intérêts», Jean-Noël Guérini, 71 ans, était poursuivi pour avoir pris part au vote le 2 juin 2006 d'une délibération du Conseil général qu'il présidait prévoyant la cession à la communauté d'agglomération d'Aubagne, ville voisine de Marseille, d'un terrain préempté deux ans plus tôt par le département au titre de la protection des espaces naturels. Ce terrain allait permettre d'étendre un centre d'enfouissement des déchets ménagers dont son frère Alexandre venait de se voir confier l'exploitation.
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Condamné pour «abus de confiance, trafic d'influence passif et le blanchiment d'une somme de 26 millions d'euros, produit de la vente d'une de ses sociétés de traitement des déchets, Alexandre Guérini a durant les deux procès été présenté comme »l'élément central du système Guérini". Il était notamment accusé d'avoir usé de la position de son frère pour faire pression sur des élus ou des fonctionnaires afin de contourner les procédures des marchés publics, s'enrichir ou éliminer des concurrents ou favoriser des proches.
La cour l'a également condamné à une interdiction de gérer et de diriger des sociétés commerciales ou industrielles pendant cinq ans et ordonné la confiscation de quelque neuf millions d'euros qu'il détenait sur différents comptes. Ses avocats ont indiqué qu'ils allaient également se pourvoir en cassation. Les juges ont par ailleurs confirmé, pour l'essentiel, les condamnations de première instance, allant de 6 mois à 12 mois avec sursis et de 5.000 à 15.000 euros d'amendes, contre quatre autres prévenus jugés aux côtés des frères Guérini.
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La personnalité écrasante de Jean-Luc Mélenchon a su faire cohabiter dans LFI des sensibilités très différentes. Sans lui, la cohésion du parti est d’une grande incertitude.
L'ex-secrétaire d'État Jean-Vincent Placé mis en examen pour «agressions sexuelles»
L'ancien secrétaire d'État écologiste est soupçonné d'avoir harcelé et agressé sexuellement une ancienne collaboratrice. Il a déjà été condamné pour des faits similaires.
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Lors du meeting du candidat Reconquête! dimanche place du Trocadéro à Paris, plusieurs milliers de personnes se sont mis à scander «Macron assassin». Le polémiste assure n'avoir rien entendu.
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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
pouvoir d'achatessencecarburantspétrole Le Figaro
Jean Leonetti: «L’assistance au suicide, la société française face à une transgression majeure»
TRIBUNE - Plusieurs candidats à l’Élysée se sont déclarés favorables à la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Emmanuel Macron s’est engagé pour sa part, s’il est réélu, à soumettre le sujet à une «convention citoyenne». Médecin et rapporteur de la loi de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie qui porte son nom, l’ancien ministre exprime ses réticences à aller au-delà de la législation actuelle.
Ancien député, Jean Leonetti est maire LR d’Antibes-Juan-les-Pins et président de la communauté d’agglomération Sophia-Antipolis.
«Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux, c’est le suicide.» C’est par cette formule simple que Camus débute son essai intitulé Le Mythe de Sisyphe, posant avec brutalité la question fondamentale de savoir si la vie vaut ou non la peine d’être vécue. Chaque homme sait qu’il va mourir et face à ce destin tragique, peut mettre fin à ses jours si la vie lui paraît insupportable dans un acte de liberté et de désespoir.
La société peut-elle l’aider à accomplir son geste par solidarité dans certaines circonstances? La réponse est complexe car le suicide qui est un choix individuel impliquerait alors une validation et une aide collective. Or, tous les pays considèrent le suicide comme un marqueur négatif d’une société et s’efforcent de lutter contre ce fléau.
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La médecine, quant à elle, dans la même démarche, met tout en œuvre pour sauver celui qui a tenté de se donner la mort en allant ainsi à l’encontre de sa volonté. Il y a donc une contradiction dans le terme de suicidé assisté et dans les objectifs affichés.
Le débat éthique résulte le plus souvent d’un conflit de valeurs et celui de la mort volontaire n’échappe pas à cette règle. Il s’agit de respecter, d’un côté, la liberté de chacun d’anticiper sa mort et de l’autre de protéger les plus fragiles contre cet acte irréversible.
Les lois de 2005 et de 2016 (dite loi Claeys-Leonetti, NDLR) concernant le droit des malades et la fin de vie ont recherché cet équilibre. Elles défendent les trois principes de non-abandon, de non-souffrance et de non-acharnement thérapeutique. Elles permettent d’arrêter, dans certaines circonstances, des traitements de survie jugé «inutiles ou disproportionnés» et elles préconisent de soulager la souffrance même si «cela doit hâter la mort». Le texte de 2016 permet, à la demande du malade, de dormir pour ne pas souffrir avant de mourir.
Ces textes permettent donc d’accompagner les personnes en fin de vie mais n’autorisent pas à donner la mort.
Si dans le débat sur le droit à une aide active à mourir, l’assistance au suicide semble devenir une voie privilégiée par rapport à l’euthanasie, c’est qu’elle donne l’impression de mieux concilier cette «éthique de l’autonomie», qui permet de respecter le choix de chacun sans altérer «l’éthique de vulnérabilité» qui impose à la société de ne pas porter atteinte à la vie d’autrui. Le fait que le Comité consultatif national d’éthique ait déjà engagé une réflexion sur ce sujet est significatif de cette orientation.
Qui pourrait alors bénéficier de cette aide à mourir? Les malades en fin de vie? En situation de handicap? Ceux atteints d’affections psychiatriques? Il est toujours difficile de fixer des limites à un droit ouvert à toute personne «libre et éclairée» (texte de la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades) qui considère que ses souffrances physiques ou psychiques sont insupportables (termes généralement utilisés dans les textes légalisant l’euthanasie). Et dans tous les pays qui ont adopté une législation de ce type, différentes catégories de personnes sont venues s’ajouter à une liste à l’origine très limitative, élargissant régulièrement le champ des possibilités. Il y a évidemment une différence majeure entre la demande de mort d’une jeune personne après une déception amoureuse et le souhait d’en finir du malade souffrant en fin de vie. Une commission pourrait décider au cas par cas. Mais les membres de cette commission, par ailleurs difficile à constituer, se verraient investis de la lourde responsabilité d’autoriser ou d’interdire un acte de mort dans une démarche de toute puissance.
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Certains États outre-Atlantique ont donc fait le choix de réserver ce droit à tous les malades en fin de vie ayant un pronostic vital de moins de 6 mois. Bien qu’il soit difficile d’évaluer avec certitude un pronostic et, sans pour autant exonérer totalement la société de sa responsabilité, la méthode a, au moins, pour objectif de fixer un cadre précis.
Au-delà des modalités d’application complexes, le fait d’apporter une aide active à mourir pose, en soi, le problème de l’autorisation d’une transgression majeure. Il y a un droit à la vie, un droit-créance, exigible envers la société, qui n’a pas pour équivalent un droit à la mort qui constitue un droit-liberté que l’on peut exercer mais pas revendiquer. L’interdit de tuer n’est pas dicté par les tables de la loi divine. Il s’inscrit dans une responsabilité humaine vis-à-vis de l’autre, du visage de l’autre dirait Levinas.
Enfin, que signifierait symboliquement une loi qui autoriserait l’aide à mourir pour certaines personnes et dans certaines circonstances. N’y aurait-il pas un risque à confondre dépendance et indignité et à différencier arbitrairement les vies qui ne mériteraient pas d’être vécues des autres?
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Au crépuscule de la vie de ceux que nous aimons, nous sommes partagés entre le désir de vie et le désir de mort, désir d’éviter ou de retarder l’inéluctable, désir d’en finir avec sa souffrance et d’abréger ce temps long qui nous fait aussi souffrir.
Dans cette zone grise de la vie, méfions-nous des certitudes individuelles et prenons le chemin du doute collectif dans un débat serein et apaisé qui permet d’aborder, dans sa complexité, ce problème intime, sensible et douloureux. Ce débat, nécessaire, doit aller bien au-delà du sujet de la mort volontaire qui n’en est qu’un des aspects, il devra être capable de faire tomber le tabou de la mort dans notre société qui a oublié l’évidence de notre finitude et d’aborder avec lucidité celui de la vulnérabilité indissociable de notre humanité.
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Céline Pina: «Pourquoi 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon un sondage CSA/CNews, paru le 24 mars, 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public. Cette interdiction serait légitime, car le voile opère une rupture d'égalité entre les sexes, argumente l'essayiste.
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Le Figaro
Législatives 2022 : LFI met la pression sur les Verts pour «engager sans délai un travail en commun»
Pierre LepelletierINFO LE FIGARO - Alors qu'ils n'ont pas reçu de réponse des écologistes, les Insoumis renouvellent dans un nouveau courrier - que Le Figaro a pu consulter - leur «proposition» d'accord pour les législatives.
Ils veulent garder la main tendue. Deux semaines après leur proposition d'accord pour les législatives, les Insoumis restent «sans réponse» de leurs concurrents écologistes. Les troupes de Jean-Luc Mélenchon avançaient l'idée de soutiens mutuels dans plusieurs circonscriptions, en tablant notamment sur aucune candidature écologiste face aux députés LFI sortants. En échange, les Insoumis s'engageaient à ne présenter aucun candidat dans certaines circonscriptions jugées «gagnables» pour les Verts. En prime, et pour «fixer un cadre mutuel de confiance», les mélenchonistes réclamaient que Yannick Jadot «cesse» ses attaques contre leur candidat.
«Nous ne comprenons pas ces attaques répétées»
Faute de retour, les Insoumis ont envoyé mardi un nouveau courrier mardi - que Le Figaro a pu consulter - pour renouveler leur proposition et «engager sans délai un travail en commun». «L'enjeu est immense. Nos concitoyens ne peuvent pas perdre cinq ans supplémentaires», est-il écrit dans cette lettre signée en premier lieu par Adrien Quatennens, le coordinateur national de LFI. «Face au bloc des droites, celui de l'inaction et du climato-scepticisme, nous ne comprenons pas ces attaques répétées à l'encontre de la candidature de Jean-Luc Mélenchon», est-il également souligné.
«La dynamique de Jean-Luc Mélenchon rend aujourd'hui sa qualification possible au second tour. Il peut l'emporter le 24 avril prochain. En juin nous pouvons former autour du programme l'Avenir en commun (le programme de Jean-Luc Mélenchon, NDLR) une majorité à l'Assemblée nationale pour faire la bifurcation écologique de notre économie», promettent-ils encore.
Après le premier courrier, les écologistes avaient dénoncé des «méthodes politiciennes» avec des intérêts inavoués. «On a déjà vu le film... Leur proposition a simplement pour objectif de stopper nos attaques contre Jean-Luc Mélenchon et de se ranger derrière lui. Mais il n'est pas notre candidat et la campagne permet de montrer nos différences», réplique un cadre écologiste. S'ils n'excluent pas des accords ici et là, les Verts entendent - pour l'instant - se présenter dans toutes les circonscriptions jugées «gagnables» à gauche. «Et on se rangera derrière le candidat de gauche qualifié au second tour», souligne un cadre du parti.
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INFO LE FIGARO – Le président des Républicains et député de Seine-et-Marne sera le chef de file de son parti pour l'élection des députés.
Le Figaro
Hilaria Baldwin est enceinte de son septième enfant
La femme d'Alec Baldwin a annoncé sur son compte Instagram, le mardi 29 mars, qu'elle attendait son septième enfant.
L'entrepreneuse américaine Hilaria Baldwin a annoncé sa septième grossesse via son compte Instagram, le mardi 29 mars. Après une pause d'un mois sur les réseaux sociaux, la femme de l'acteur Alec Baldwin, récemment impliqué dans un tir mortel sur le tournage d'un film, a publié une vidéo dans laquelle elle annonce à ses six autres enfants qu'elle est enceinte. On y voit leurs progénitures, âgés d'1 an à 8 ans qui sautent dans les bras de leur mère pour la féliciter.
L'Américaine de 38 ans a accompagné son post d'un commentaire que son mari a tout de suite republié sur son propre compte : «Après de nombreux hauts et bas au cours des dernières années, nous avons une surprise aussi excitante qu’énorme : un autre Baldwinito arrive cet automne. Nous étions à peu près sûrs que notre famille était complète et nous sommes plus qu'heureux de cette surprise». Avant d'ajouter : «Notre nouveau bébé est un point très lumineux dans nos vies. Une bénédiction et un cadeau en ces temps incertains».
En 2019, Hilaria et Alec Baldwin ont connu à deux reprises la terrible épreuve de la fausse couche. Avant l'annonce de ce septième enfant, l'année dernière, le couple a accueilli Maria, née d'une mère porteuse, à cinq mois d'intervalle avec son frère Eduardo (le cinquième, donc). Le comédien de 63 ans est également le père d'une fille de 25 ans, Ireland Baldwin, issu de son premier mariage.
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Un coup de foudre et six enfants plus tard
L'histoire d'amour entre la star de 30 Rock et la professeure de yoga a débuté, par hasard, dans un restaurant de Manhattan, en 2011. Après presque un an d'idylle, ils se sont mariés, avant de donner naissance à leur première fille, Carmen, en 2013. Puis deux ans plus tard, en 2015, est arrivé Rafael. Ont suivi Leonardo en 2016, puis Romeo en 2018, Eduardo et Maria, respectivement nés en 2020 et 2021.
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La fille du prince William et de Kate Middleton assistait, le mardi 29 mars, à la cérémonie organisée en hommage au prince Philip, son arrière-grand-père, à l'abbaye de Westminster.
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L'Humanité
« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
carburantshausse des prixessenceUkraine Le Figaro
Quatre choses à faire pour rebondir professionnellement après un burn-out
Laetitia LienhardNOS CONSEILS - Alors que le nombre de Français concernés a explosé depuis le début de la pandémie, Le Figaro vous aide à adopter la bonne stratégie pour transformer cette épreuve en force.
Surmenage, perte de sens, sentiment d'iniquité… Le burn-out est une épreuve de vie qui n'est pas simple à dépasser. Et ce phénomène concernait pas moins de deux millions et demi de salariés fin septembre 2021, un chiffre en hausse de 25% par rapport au mois de mai de la même année, d'après le dernier baromètre OpinionWay. Le Figaro dresse les différentes étapes à suivre pour surmonter cette période difficile et rebondir professionnellement.
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1. Identifier les origines du burn-out
«Il faut d'abord identifier quels éléments ont généré le burn-out tels qu'une surcharge de travail, un manque de reconnaissance ou une perte de sens afin de s'en prémunir dans l'avenir », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Il est nécessaire de comprendre précisément ce qui a provoqué ce mal-être pour que cette période ne se transforme pas en un traumatisme qui empêcherait d'avancer et qui provoquerait certains blocages au travail.
Repérer les éléments qui ont conduit à cet épuisement permet ensuite de s'orienter vers un choix professionnel qui correspond mieux à ses attentes et à ses besoins. «Les questions de fond à se poser sont : “Qui suis-je dans ma vie?” et “Qui je souhaite être demain?”, “Comment j'aligne mon projet professionnel avec cela ?”, mais également “Qu'est-ce que je recherche désormais pour m'épanouir dans ma vie professionnelle”, et “à quoi je dois être vigilant pour éviter que cela se reproduise?”», pointe Nadia Guiny, fondatrice du cabinet de coaching Ellyance. Ce travail sur soi peut notamment être facilité par un accompagnement auprès d'un psychologue ou d'un coach. Plusieurs mois sont souvent nécessaires pour se remettre de cette épreuve psychologique.
2. Se tourner vers un environnement de travail adéquat
Une fois que les causes du burn-out ont été identifiées, cela permet de s'orienter vers un environnement de travail plus proche de ses nouveaux besoins. Plusieurs options sont alors possibles. Il suffit parfois de changer d'environnement de travail en changeant d'entreprise sans forcément opérer un virage professionnel à 180 degrés. « Changer de société peut être une bonne option lorsque la personne ressent que son burn-out est purement lié à l'organisation du travail interne à cause notamment d'une surcharge de travail ou d'une pression trop forte», explique la coach.
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Lorsque l'épuisement professionnel n'a pas provoqué de traumatisme par rapport au métier exercé, l'option de se lancer à son compte est également envisageable. « Une des causes du burn-out est souvent liée à un manque de contrôle sur l'organisation du travail. Créer sa propre structure permet alors de reprendre la main dessus et de créer une organisation qui répond à ses propres besoins », affirme le psychologue du travail. Une création d'entreprise est tout de même énergivore et nécessite de continuer à faire attention à soi-même pour que ce nouveau projet professionnel réussisse. « Lancer son entreprise nécessite énormément d'énergie car il faut des compétences dans de nombreux domaines : en communication, en finance, en administratif, etc. La problématique centrale d'un burn-out est souvent une mauvaise gestion de son énergie, il faut cependant donc bien faire attention à ne pas aller au–de-là de ses limites même lorsqu'on travaille pour soi-même», met en garde Nadia Guiny.
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De logisticienne à vendeuse de fruits et légumes sur les marchés ou encore de notaire à chanteuse lyrique, certains font également le choix de changer radicalement de profession. « Lorsque cet épuisement professionnel leur provoque un rejet du métier exercé et ils ne se sentent pas aptes à réaliser les mêmes missions même dans un environnement de travail différent, certains changent radicalement de filière et de métier. Dans ce cas-là, ce qu'il faut garder en tête, c'est la recherche d'un nouveau métier qui soit en accord avec ses propres valeurs », explique Nadia Guiny, du cabinet de coaching Ellyance.
A contrario, l'option de revenir au même poste et dans la même entreprise est également possible mais doit être envisagée seulement à certaines conditions. « Il est nécessaire que le burn-out n'ait pas été causé par l'environnement de travail mais uniquement en lien avec le comportement de la personne concernée en s'étant par exemple imposée une trop grosse pression et un niveau d'exigence très élevé sans que cela n'ait été demandé par l'entreprise », explique la coach. Uniquement dans ce cas-là et si le salarié a bien identifié les réglages à effectuer avec lui-même, un retour au même travail est alors à considérer.
Quelle que soit l'option choisie, l'élément clef est que le poste réponde bel et bien à ses propres besoins d'accomplissement. « Un des dangers à la suite d'un burn-out est de se tourner vers un emploi qu'on ne considère pas de qualité pour éviter de s'investir à nouveau et de souffrir», raconte Marc Durin-Valois. Un choix peu opportun puisque le manque d'accomplissement finira par se faire ressentir.
3. En faire une force face aux recruteurs
Lorsque l'envie de travailler se fait à nouveau sentir, il est temps de réfléchir aux explications à donner pour justifier cette période sur son CV lors des entretiens d'embauche. «La meilleure option est la transparence. Lorsque plusieurs mois se sont écoulés avant la recherche d'un nouvel emploi, il est important de préciser sur le curriculum vitæ à propos de la période concernée «reconstruction d'un projet professionnel» ou une formation que l'on a pu effectuer sur cette durée», affirme Nadia Guiny.
Parler sincèrement de cette épreuve aux recruteurs peut ensuite être vu comme une force lors des entretiens d'embauche. « L'avoir dépassé est une preuve de rebond, de résilience. En discuter ouvertement permet également de montrer que ce n'est pas un fardeau mais une expérience de vie qui nous a rendus plus fort », affirme Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Expliquer ce qui a concrètement provoqué le burn-out est tout de même indispensable : « Cela permet aux recruteurs de comprendre ce qu'il s'est passé », précise-t-il.
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4. Repérer les implications positives de ce burn-out
«Même si c'est un moment difficile, l'épuisement professionnel pousse les personnes qui le vivent à être acteur de leur vie et à prendre des décisions fortes», conclut Nadia Guiny, coach. Rebondir professionnellement et personnellement à la suite d'un burn-out est une étape complexe mais c'est effectivement une opportunité pour mieux se connaître, faire des choix importants et en ressortir plus fort.
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Le Figaro
Sevran : le policier auteur d'un tir mortel en garde à vue à l'IGPN
Le fonctionnaire de police, auteur du tir qui a tué un homme de 33 ans lors d'un contrôle à Sevran, n'avait pu être auditionné plus tôt en raison de son hospitalisation en «état de choc».
Le policier auteur du tir qui a tué samedi un homme de 33 ans lors d'un contrôle à Sevran a été placé mercredi en garde à vue pour «violences volontaires», quatre jours après ce décès qui provoque de vives tensions dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis. N'ayant pu être auditionné plus tôt car il avait été hospitalisé «en état de choc», le fonctionnaire de police a été placé en garde à vue peu après 14h00 par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de l'enquête.
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«À ce stade de l'enquête diligentée par l'IGPN, il est placé en garde à vue du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravée par sa qualité de personne dépositaire de l'autorité publique et l'usage d'une arme», a annoncé en début de soirée le procureur Eric Mathais dans un communiqué. Le drame s'est déroulé samedi à la mi-journée, quand un équipage de la brigade anti-criminalité d'Aulnay-sous-Bois a voulu contrôler la fourgonnette signalée volée conduite par la victime.
«Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement», avait précédemment retracé Eric Mathais. Grièvement blessé à l'omoplate gauche, le chauffeur est mort en fin d'après-midi à l'hôpital. L'autopsie a confirmé que le tir était à l'origine du décès. La mort de cet habitant du quartier des Beaudottes, prénommé Jean-Paul, a provoqué quatre nuits consécutives d'échauffourées dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, limitrophes du quartier.
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Plainte pour meurtre
À Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France, villes populaires situées au nord-est de Paris, des véhicules et des poubelles ont été incendiés et des projectiles jetés sur les forces de l'ordre, selon une source policière. Personne n'a jusque-là été blessée, a-t-elle ajouté. Un important dispositif de sécurité sera à nouveau déployé mercredi soir. Une «marche blanche» est organisée samedi matin en mémoire de la victime, au départ d'Aulnay-sous-Bois. Selon les récits d'habitants lundi à l'AFP, Jean-Paul, surnommé «JP» était un chauffeur livreur indépendant qui travaillait avec un prestataire de livraison de colis. Il lui avait subtilisé la camionnette en raison d'un litige financier.
Plusieurs habitants ont confié à l'AFP ne pas comprendre pourquoi le fonctionnaire n'avait pas «tiré dans les roues», et mettent en doute l'éventualité d'une légitime défense. «C'est une situation qui aurait pu être évitée», a souligné l'un d'eux. «Il (le policier) a dû paniquer. La gâchette était sensible...» Des syndicats de police ont mis en avant le passé judiciaire de la victime et estimé que la réponse était proportionnée. Il s'agit d'un «délit de fuite avec policier renversé», a tweeté le syndicat des commissaires de la police nationale. «Il a eu le parcours judiciaire d'un jeune qui a évolué dans un quartier difficile, qui se cherchait, mais qui ne devait plus rien à la justice», a nuancé auprès de l'AFP son avocat de longue date, Me Steeve Ruben, qui représente désormais la famille aux côtés de Philippe-Henry Honegger et Arié Alimi.
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Ils ont annoncé avoir déposé à Bobigny une plainte avec constitution de partie civile pour meurtre. Condamné pour des faits de «vol et recel», selon Me Ruben, le trentenaire, qui élevait quatre enfants avec sa compagne, avait suivi récemment une formation d'aide à la personne au Canada. «C'est hallucinant de se dire que les policiers ont un permis de tuer. Là pour arrêter un délit de fuite, vous ôtez la vie de quelqu'un», a estimé l'avocat, qui a lancé un appel pour recueillir des vidéos ou des témoignages de l'incident.
D’où vient la tradition du muguet le 1er mai?
La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.
Changement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche
À deux heures du matin, il sera trois heures.
Nuits d'émeutes en Seine-Saint-Denis
RÉCIT - Des quartiers sont en proie à la violence depuis le décès d'un homme, samedi, lors d'un contrôle de police.
L'Humanité
Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe Le Figaro
Elizabeth II au bras du prince Andrew : un geste fort qui aurait «consterné» les princes Charles et William
Accusé d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant apparu au bras de la souveraine lors de la cérémonie organisée en hommage au prince Philip. Une décision qui n'aurait pas été du goût du prince de Galles et de son fils aîné.
Il a récemment conclu un accord financier avec Virginia Giuffre, celle qui l'accuse de l'avoir agressée sexuellement lorsqu'elle avait 17 ans. Soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein, le prince Andrew est pourtant réapparu en public, le mardi 29 mars, à l'occasion de la cérémonie en hommage au prince Philip. Le duc d'York est ainsi arrivé à l'abbaye de Westminster - et l'a quittée - au bras d'Elizabeth II.
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Il aurait également insisté pour accompagner la souveraine à son siège. Une mission qui devait être, selon le Daily Mail, assurée par le doyen de l'abbaye de Westminster. Certains correspondants royaux ont tôt fait de s'interroger : ce geste représentait-il une forme de «soutien» de la part de Sa Majesté, qui a pourtant privé son cadet de ses fonctions royales ?
En vidéo, après plusieurs mois sans apparition publique hors de Windsor, la reine Elizabeth II a assisté à une messe en mémoire du prince Philip
«Sur le devant de la scène»
Les princes Charles et William auraient, quant à eux, été «consternés» par l'attitude du prince Andrew, a révélé le quotidien britannique, le mardi 29 mars. Selon le tabloïd, père et fils auraient accepté «avec réticence» que le duc d'York se rende à Londres au côté de la reine d'Angleterre. Ils auraient ainsi été «affligés» de constater que ce dernier se plaçait «sur le devant de la scène» durant l'événement.
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«Le prince Charles souhaite que le prince Andrew demeure "hors de vue"», titrait pourtant le Daily Beast, le 14 février. Selon le Sun, le futur roi et le prince William auraient en effet milité dans l'ombre pour que le prince Andrew soit déchu de ses titres militaires et de ses mécénats. Ce à quoi Buckingham Palace a finalement consenti, avant de l'annoncer dans un communiqué officiel publié le 13 janvier. Le duc d'York s'était quant à lui retiré de ses fonctions publiques en mai 2020.
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La célèbre Gold Party organisée traditionnellement après la cérémonie par le couple star fait l'objet d'un boycott cette année par certaines célébrités et un syndicat d'employés.
Oscars 2022 : en images, la stupéfaction des stars au moment de la gifle de Will Smith
Serena Williams, Nicole Kidman, Lupita Nyong'o... Le geste a provoqué une onde de choc. Dans le public, les personnalités ayant assisté à la scène n'ont pu masquer leur stupéfaction. Florilège.
Le Figaro
«Big Business» N°86 : le retour des emprunts russes
Bertille BayartLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Moscou a un rendez-vous important avec ses créanciers le 2 avril.
Chers abonnés,
Parmi les multiples conséquences économiques de la guerre d'Ukraine, arrêtons-nous cette semaine sur ce qui se passe du côté des marchés de crédit. Entre les créanciers internationaux et la Russie, l'histoire est longue et douloureuse. Les investisseurs français gardent la mémoire des fameux emprunts russes, la dette tsariste répudiée par le nouveau pouvoir bolchevique en 1918. Les marchés internationaux et les Russes gardent le souvenir de la crise de 1998, quand Moscou avait fait défaut sur sa dette en rouble. Un épisode dans la grande crise de la dette qui avait aussi touché les pays émergents d'Asie du Sud-est et provoqué un événement systémique : la quasi-faillite du fonds LTCM, renfloué par le système financier pour éviter l'explosion incontrôlée. La crise de 1998, vue du Kremlin, c'est aussi le début de la chute de Boris Eltsine, et donc une étape clef de l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine (effective en 2000). Je profite de cette introduction pour vous signaler ce documentaire d'Arte qui raconte de l'intérieur le crépuscule de Boris Eltsine, la campagne électorale de Vladimir Poutine et ses premiers pas de président. Le réalisateur travaillait en 2000 pour Vladimir Poutine, et revisite aujourd'hui, en exil, son travail de l'époque. Fascinant.
Mais revenons à la dette. La question qui hante les marchés est de savoir si la Russie fera défaut sur ses obligations souveraines, et si les entreprises russes pourront honorer les leurs. Mi-mars, une première échéance de 117 millions de dollars a tenu les investisseurs en haleine. Un suspense de 96 heures, entre le moment où Moscou a envoyé l'ordre de paiement des intérêts dus sur ses bons souverains, et celui où les créanciers ont effectivement vu leurs comptes crédités. Au milieu, deux banques américaines qui, en tant qu'intermédiaires, ont dû s'assurer que les virements ne contrevenaient pas aux sanctions décrétées par les États-Unis, l'Union européenne et les autres pays du G7 contre Moscou.
Leçon de cette première échéance : en droit, la Russie peut honorer ses dettes. Mais dans les faits, le pourra-t-elle encore longtemps alors que ses réserves de devises sont partiellement inaccessibles du fait du gel des avoirs de la Banque centrale ? La réponse pourrait être donnée à la fin de la semaine : le 2 avril, la Russie doit payer plus de 2 milliards de dollars cette fois, en intérêt et principal. Le doute agite les investisseurs, également troublés par les déclarations du régime russe qui a publiquement envisagé de rembourser ses créanciers en roubles, et symétriquement, réclamé d'être payé en roubles pour ses livraisons de pétrole et de gaz ce que l'Union européenne refuse. Déjà, les juristes planchent sur les contrats. Certaines souches d'obligations souveraines comportent en effet des clauses qui autorisent la bascule de la devise vers le rouble, d'autre pas. Une autre incertitude pèse également sur les marchés de crédit : la position semble-t-il fragile de la présidente de la Banque centrale de Russie, Elvira Nabioullina, très respectée des investisseurs internationaux et dont je vous avais parlé dans ma dernière lettre. Or, selon Bloomberg, Elvira Nabioullina aurait souhaité démissionner au moment du déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, mais Vladimir Poutine se serait opposé à son départ.
L'inquiétude est plus grande encore du côté des entreprises russes, qui devraient avoir les plus grandes difficultés à rembourser leurs dettes libellées en devises, alors que le Kremlin les contraints à convertir en roubles 80% de leurs recettes perçues en monnaie étrangère. Un premier géant vacille déjà : Severstal, le sidérurgiste détenu par l'oligarque Alexeï Mordachov, soumis aux sanctions internationales. Le paiement d'intérêts par le groupe est bloqué au niveau de sa banque correspondante, Citigroup. D'ici à la fin de l'année, ce sont 18,5 milliards de dollars d'intérêts qui sont dus aux investisseurs internationaux par des entreprises russes.
Combien de temps la Russie peut-elle tenir face aux sanctions décidées contre elle ? Dans cette page, j'ai dressé l'inventaire des mesures décidées par l'Occident et quelques alliés contre le Kremlin. Si vous avez besoin d'être en permanence à jour, je vous suggère notamment également le recensement particulièrement bien fait du Peterson Institute.
Partir ou rester ?
Le nombre d'entreprises internationales qui font le choix de quitter la Russie ou d'y cesser leurs opérations augmente chaque jour. Le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, met une pression maximale, comme il l'a fait devant le Parlement français, où, par parenthèse, des grands écrans avaient été installés dans les hémicycles de l'Assemblée et du Sénat… pour la première fois ! Cette pression est particulièrement difficile à contrer pour les entreprises concernées quelle que soit la qualité de leurs arguments : on ne débat pas avec un héros ! Je reconnais pour ma part avoir du mal à me faire une opinion sur le sujet. Comme le note Eric Le Boucher dans sa chronique pour «L'Opinion», «dans les 500 firmes qui ont quitté la Russie, on ne compte qu'une seule asiatique… Le bon capitalisme occidental pourra-t-il résister au rude capitalisme asiatique? ». Autrement dit, et cela vaut tout particulièrement dans le domaine de l'énergie, les places que nos entreprises laisseront seront-elles récupérées par des concurrents chinois ou indiens ? Cette interrogation pèse lourd dans la mesure dont fait preuve l'Élysée vis-à-vis des groupes français présents en Russie.
Beaucoup d'entreprises françaises replient pourtant en tout ou partie la voilure. Parmi celles qui se sont expliquées ces derniers jours, la position de TotalEnergies, par la voix de son PDG Patrick Pouyanné sur RTL, a marqué les esprits. Le patron a dit son indignation devant les accusations de complicité de crime lancées à l'encontre de son groupe par Yannick Jadot, le candidat EELV à la présidentielle, et contre lequel TotalEnergies a décidé de porter plainte en diffamation. Au-delà de cette passe d'armes, Patrick Pouyanné s'est projeté dans le moyen terme en Russie lors de cet échange :
«Patrick Pouyanné - Il est clair que la conséquence, mais elle est très claire pour moi, depuis que Monsieur Poutine a décidé d'envahir l'Ukraine, c'est qu'il n'y a pas de futur de croissance en Russie pour TotalEnergies. Et la première décision que les gens ont sous-estimée, quand nous l'avons annoncée : nous n'investirons plus de nouveau capital en Russie. (...) J'ai mis ce jour-là avec le conseil d'administration une croix sur tout le futur qu'on était en train de construire en Russie.Alba Ventura - Il n'y a pas de futur de croissance avec la Russie…?Patrick Pouyanné - Mais bien sûr que non. Alba Ventura - Terminé la Russie pour vous ? Patrick Pouyanné - Comment voulez-vous que je puisse croître ? Vous croyez que demain matin, même après la guerre, je ne vais pas garder en tête ce qui s'est passé et que je vais aller mettre plus…»
Plus d'avenir en Russie ? C'est finalement la question essentielle qui se pose à ces entreprises et dont la réponse suppose de faire des hypothèses sur la durée et la sévérité du conflit et sur l'avenir du régime russe. Chaque jour qui passe renforce la probabilité d'une rupture durable et la justification, non seulement éthique, mais aussi économique, d'un départ. Directement cité par Volodymyr Zelensky, Renault en a tiré les conséquences et a annoncé le 23 mars l'arrêt de la production sous sa marque dans l'usine de Moscou et, surtout, son retrait à venir d'Avtovaz, le fabricant des Lada dont il déteint 68% du capital. C'est un coup très dur pour le constructeur français. Il tire un trait sur un marché qui représentait un volume de 500.000 véhicules environ pour lui, et la moitié du résultat opérationnel de sa division automobile. Financièrement, il faut passer par pertes et profits 2,19 milliards d'euros de valeur inscrite au bilan. Mais le défi stratégique est encore plus grand : pour Renault, qui dans le cadre de l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi n'a pas de positions fortes ni en Chine, ni aux États-Unis, c'est un relais de croissance qui est détruit. Pour le moment, m'assure-t-on de sources concordantes, Nissan ne semble pas disposé à saisir cette «occasion» pour remettre le sujet de l'Alliance sur la table. Mais les déboires russes de Renault risquent de faire apparaître plus vite que prévu un nouvel écart de performance entre les deux piliers de l'Alliance encore très convalescente. Malgré les efforts déployés par le président du Losange Jean-Dominique Senard, malgré les avancées réelles de coopération annoncées au mois de janvier dans le domaine de l'électrique, la question de la structure de l'Alliance ne pourra être éternellement remise à plus tard…
Cette semaine, il fallait lire aussi
Limpide. J'ai interviewé Christophe Barraud, chef économiste chez Market Securities, sur les premières conséquences de la guerre d'Ukraine sur l'économie mondiale. Comme toujours, il réalise cet exercice de prévision avec une grande précision, et une grande clarté.
Complexe. Mon confrère Guillaume Guichard s'est attaqué à un défi : vous expliquer la formation des prix de l'électricité et les raisons pour lesquelles ceux-ci s'envolent sous le bouclier du gouvernement. D'une actualité brûlante.
À la semaine prochaine,
Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine: quand les avocats lâchent la Russie
Plusieurs ténors des tribunaux internationaux ont abandonné le Kremlin et d’autres clients russes.
Scandale des Ehpad Orpea : l'État saisit la justice
La ministre chargée de l'Autonomie Brigitte Bourguignon a pointé des «dysfonctionnements graves» après la remise d'un rapport. Celui-ci fait suite à la publication du livre-enquête Les fossoyeurs du journaliste Victor Castanet.
Le Figaro
L’audience est suspendue
TERMINÉ : Fin du direct le 30 mars 2022 à 17:45
L’audience est terminée pour aujourd’hui. Elle reprendra demain avec l’interrogatoire de de Mohamed Amri. Ce Belgo-marocain de 33 ans a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique, tout en sachant qu'il était impliqué dans les attentats.
Merci à tous de nous avoir suivi.
Le gilet explosif retrouvé à Montrouge n’était pas «fonctionnel», selon un expert
Un expert prend la parole concernant le gilet explosif abandonné par Salah Abdeslam à Montrouge, le soir du 13 novembre 2015. Il été découvert par les services de la ville dans une poubelle dix jours plus tard, le 23 novembre 2015.
Inflammateur, câbles, connecteur pour pile, adhésifs, plaque arrière… des éléments techniques concernant ce gilet explosif sont passés en revue par l’expert. Ce dernier tente de répondre à la question suivante : les éléments du système de mise à feu du gilet étaient-ils fonctionnels ? Au terme d’une démonstration de plusieurs minutes, l’expert est formel : «Tel quel l’engin n’était pas fonctionnel».
«Ce qu'on retient c'est que tel qu'il a été découvert l'engin n'était pas fonctionnel parce qu'il n'avait pas d'interrupteur, ni de pile. Et en plus de cela, il y avait un dommage : une coupe franche», résume le président.
Répondant à une question d’une assesseure, l’expert dit qu’il est impossible de savoir si Salah Abdeslam a tenté de déclencher le détonateur du gilet explosif.
L’avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen, prend la parole à son tour : «Si vraiment on avait un gilet défectueux mais qu'on avait très envie de déclencher ce gilet, d'autres manoeuvres avaient été prévues : un briquet notamment. Or, vous confirmez qu'il n'y a pas de trace de brûlé ?», demande-t-elle à l’expert. Ce dernier répond par l’affirmative.
Salah Abdeslam sort de nouveau du silence : «Le jour où j'ai abandonné cette ceinture, je l'ai mise dans un endroit où il y a peu de chances qu'elle soit retrouvée ou manipulée par quelqu'un. N'importe quelle personne pouvait passer ou même un enfant, c'est pour ça que j'ai retiré le bouton poussoir et la pile». Le président tente de le questionner sur le fait qu’il ait renoncé à se faire exploser au Stade de France mais l’accusé refuse à nouveau de répondre.
Agacé, un avocat des parties civiles, Me Didier Seban, fustige son attitude : «Monsieur Abdeslam, vous saviez que dans ce gilet, il y avait des écrous pour tuer plus de monde ? Vous saviez que les personnes que vous avez déposées au Stade de France ont tué un homme ? Vous ne leur répondez rien à ces victimes ? C'est de la perversité, un coup vous répondez, un coup vous ne répondez pas», déplore-t-il.
L’audience est suspendue
L’audience est suspendue quelques minutes et reprendra avec l’audition d’un expert.
Salah Abdeslam évoque sa «honte de ne pas être allé jusqu’au bout» le soir du 13 novembre 2015
«On a un petit problème, quand même, vous m'aviez promis une réponse la dernière fois. Alors j'attends ma réponse», explique Me Josserand-Schmitt, l’une des avocates des parties civiles. Après l’intervention de l’avocate, qui a notamment fait référence à son ancienne fiancée, Salah Abdeslam sort finalement du silence contre toute attente.
«Je vais quand même répondre à quelques questions parce que je vous avais promis. À partir du moment où je suis allé à Charleroi, la journée du 12 novembre, c'est à ce moment-là que j'ai vu la détermination de mon frère (Brahim Abdeslam, NDLR)», explique Salah Abdeslam. Brahim Abdeslam s’est fait exploser au «Comptoir Voltaire», non loin de la place de la Nation, le soir du 13 novembre 2015.
«Si vous vous basez sur ce que l'Etat islamique a fait et pas ce que vous vous avez fait, vous n'allez pas rendre un jugement équitable. On sort les faits de leur contexte, j'aurais aimé entendre cette mère qui a perdu ses six enfants dans un bombardement français», poursuit Salah Abdeslam.
Concernant la soirée du 13 novembre, l’accusé confie : «J'ai pas été jusqu'au bout. J'ai renoncé à enclencher ma ceinture. Pas par lâcheté, pas par peur. Mais parce que je voulais pas, c'est tout». «Pourquoi vous allez dire à vos frères que la ceinture n'a pas fonctionné ? C'est un mensonge ?», le questionne alors Me Josserand-Schmitt. «J’avais honte de ne pas être allé jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres. Et j'avais 25 ans», répond-il.
Me Josserand-Schmidt rend le micro à ses confrères des parties civiles. Salah Abdeslam se mure de nouveau dans le silence.
À VOIR AUSSI - Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam «nous prend pour des idiots», fustige une mère de victime
«Il n’y a aucun courage chez vous», lance l’avocat général à Salah Abdeslam
L’avocat général, Nicolas Le Bris, prend la parole. «Moi ça m'intéresse de comprendre comment vous pouviez prendre tranquillement votre repas, discuter avec vos complices et de savoir dans quel état d'esprit vous étiez à la veille de commettre ce massacre. Je pense que c'était important», débute-t-il, se heurtant au silence de Salah Abdeslam. «La lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Il n’y a aucun courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut», lui lance-t-il ensuite.
Salah Abdeslam devait-il se faire exploser dans le 18e arrondissement ?
Le président Jean-Louis Périès soulève plusieurs questions sur les dépôts d'argent, la location des voitures des terroristes ou encore la location des planques, auxquelles Salah Abdeslam a activement pris part. Sans réponse de l’intéressé, totalement mutique.
Le président évoque ensuite le trajet de Salah Abdeslam vers Paris le 12 novembre au soir : «On peut se demander ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Vous écoutiez des chants djihadistes, quelle était votre détermination ?». Dans le box, Salah Abdeslam, vêtu d’un polo noir et d’un masque noir, regarde fixement devant lui.
Le président rappelle que le véhicule de Salah Abdeslam, une Renault-Clio, s’est dirigé vers l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le soir du 13 novembre aux alentours de 18h20. «Qu'est-ce que ce véhicule est allé faire à Roissy le 13 novembre ? Un TGV en provenance de Bruxelles est arrivé en gare peu avant 18h, était-il question de récupéré quelqu’un ? Encore une question sans réponse», déplore le président.
La Clio, avec Salah Abdeslam et trois kamikazes qui se feront ensuite exploser, s’est ensuite rendue au Stade de France. La cour rappelle d’anciennes auditions de Salah Abdeslam, en 2016, au cours desquelles il avait déclaré devoir pénétrer dans l’enceinte sportive ce soir-là : «J’étais en voiture dans la Clio. Je devais rentrer comme un client et me faire exploser au Stade de France mais je n'avais pas de billet (…) J'avais juste une ceinture explosive sur moi, je l’ai reçu de mon frère Brahim à Bobigny». Les terroristes avaient en effet loué un pavillon à Bobigny (Seine-Saint-Denis) ainsi que deux chambres dans un «Appart’City» à Alfortville (Val-de-Marne) où ils ont passé la nuit précédant les attentats.
Jean-Louis Périès rappelle ensuite que Salah Abdeslam s’est rendu dans le 18e arrondissement de Paris le soir du 13 novembre. C’est là, sur la place Albert-Kahn, qu’il a abandonné la Clio. «Qu’alliez-vous faire dans le 18e arrondissement ?», questionne le président. Devait-il se faire exploser dans le métro ou dans un autre établissement ? Le 18e arrondissement a en tout cas été évoqué dans la vidéo de revendication des attentats de l’Etat Islamique.
Deux versions sont sur la table : soit Salah Abdeslam a renoncé à faire exploser sa ceinture explosive, soit il a voulu aller au bout de son funeste projet mais son matériel était défectueux. Des écrits laissés à sa famille semblent confirmer cette seconde hypothèse. Mais là encore, pas de réponse de l’intéressé. «Si vous avez renoncé à actionner votre ceinture explosive, pourquoi aller dans le 18e arrondissement avec votre ceinture alors que vous êtes au nord de la région parisienne (au Stade de France, NDLR) et qu'il est beaucoup plus simple de retourner directement vers la Belgique ?», questionne le président.
Il y a enfin le mystère des morceaux de papier retrouvés dans la Clio avec des lieux mentionnés : aéroport Charles-de-Gaulle, place de la République, boulevard Saint-Martin… L’ADN de Salah Abdeslam mêlé à celui d’Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le cerveau des attentats, a été retrouvé sur ces bouts de papier. Ces lieux étaient-ils eux aussi visés par des attentats ? La cour se heurte une nouvelle fois au mutisme de l’accusé.
L’audience reprend, Salah Abdeslam ne souhaite pas s’exprimer
«Monsieur Abdeslam, levez-vous», demande le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam.
«On va revenir sur les faits du 8 et du 9 novembre. Ce qui vous est reproché et attribué concerne la location de véhicules, une Clio et une Polo, et des allées et venues que vous avez pu faire le 11 et le 12 novembre», débute le président.
«Le 8 novembre, les enquêteurs établissent que vous avez rechargé votre carte de crédit à Molenbeek, puis le 9 novembre, avant de louer une Clio et une Polo. Vous avez également chargé votre carte bancaire, par des versements en espèces, au bureau de Poste de Bruxelles. Qui vous a fourni cet argent Monsieur ?", questionne le président.
«Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Je souhaite faire usage de mon droit au silence, je ne souhaite pas m’exprimer aujourd’hui», répond Salah Abdeslam, à la stupeur générale. «J'ai gardé le silence pendant six ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses. Je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. Je n'y arrive plus. Je n’ai pas à me justifier pour ça», poursuit-il.
«Je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça ?», questionne le président. «Je peux m’asseoir ?», lui répond l’accusé.
À VOIR AUSSI - Au procès du 13-Novembre, le silence de Salah Abdeslam vu comme «une forme de perversion» par les parties civiles
L’audience est brièvement suspendue
«L’audience est reprise», annonce Jean-Louis Périès, le président de la cour d'assises spéciale. Salah Abdeslam est dans le box avec les autres accusés. Osama Krayem, lui, refuse toujours de comparaître, ce qui entraîne une courte suspension. L’audience reprendra de nouveau dans quelques instants.
Selon Abrini, Abdeslam n’était pas prévu dans le plan initial
Le Belge Mohamed Abrini a assuré mardi 29 mars au procès qu'il était «prévu» pour les attentats à Paris et Saint-Denis, contrairement à Salah Abdeslam qui avait finalement «pris sa place» quand il avait renoncé à participer.
«L'homme au chapeau», connu pour avoir abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats à Bruxelles en mars 2016, a confirmé devant la cour d'assises spéciale de Paris qu'il aurait dû faire partie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis en 2015.
Malgré ses questions répétées, la cour n’est pas parvenue à établir à quel moment Mohamed Abrini a prévenu Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah Abdeslam qui se fera exploser dans un bar parisien, qu'il ne participerait pas à l'attaque. «Je ne peux pas, aller tuer des gens comme ça dans la rue», a-t-il répété depuis le box. Comme il y avait «un gilet explosif et une Kalachnikov en plus», Brahim Abdeslam «s'est tourné vers son frère», Salah, a soutenu Mohamed Abrini.
» LIRE AUSSI - Procès des attentats du 13 novembre : qui sont les 20 accusés ?
Bienvenue dans ce live
Bonjour à tous. Le Figaro consacre un direct au procès des attentats du 13-Novembre qui se déroule à Paris, au palais de justice de l'Île de la Cité, depuis septembre 2021.
Depuis hier, mardi 29 mars, le procès est consacré aux interrogatoires des accusés sur la préparation des attentats entre le 7 et le 13 novembre 2015. C’est aujourd’hui Salah Abdeslam, l'unique survivant des djihadistes, qui est interrogé. L’audience doit reprendre à 12h30.
» Vous pouvez retrouver nos live, nos comptes-rendus et nos articles d’analyse dans notre dossier - Attentats du 13-Novembre : un procès hors-norme
L’audience est suspendue
L’audience est terminée pour aujourd’hui. Elle reprendra demain avec l’interrogatoire de de Mohamed Amri. Ce Belgo-marocain de 33 ans a reconnu être allé chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique, tout en sachant qu'il était impliqué dans les attentats.
Merci à tous de nous avoir suivi.
Le gilet explosif retrouvé à Montrouge n’était pas «fonctionnel», selon un expert
Un expert prend la parole concernant le gilet explosif abandonné par Salah Abdeslam à Montrouge, le soir du 13 novembre 2015. Il été découvert par les services de la ville dans une poubelle dix jours plus tard, le 23 novembre 2015.
Inflammateur, câbles, connecteur pour pile, adhésifs, plaque arrière… des éléments techniques concernant ce gilet explosif sont passés en revue par l’expert. Ce dernier tente de répondre à la question suivante : les éléments du système de mise à feu du gilet étaient-ils fonctionnels ? Au terme d’une démonstration de plusieurs minutes, l’expert est formel : «Tel quel l’engin n’était pas fonctionnel».
«Ce qu'on retient c'est que tel qu'il a été découvert l'engin n'était pas fonctionnel parce qu'il n'avait pas d'interrupteur, ni de pile. Et en plus de cela, il y avait un dommage : une coupe franche», résume le président.
Répondant à une question d’une assesseure, l’expert dit qu’il est impossible de savoir si Salah Abdeslam a tenté de déclencher le détonateur du gilet explosif.
L’avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen, prend la parole à son tour : «Si vraiment on avait un gilet défectueux mais qu'on avait très envie de déclencher ce gilet, d'autres manoeuvres avaient été prévues : un briquet notamment. Or, vous confirmez qu'il n'y a pas de trace de brûlé ?», demande-t-elle à l’expert. Ce dernier répond par l’affirmative.
Salah Abdeslam sort de nouveau du silence : «Le jour où j'ai abandonné cette ceinture, je l'ai mise dans un endroit où il y a peu de chances qu'elle soit retrouvée ou manipulée par quelqu'un. N'importe quelle personne pouvait passer ou même un enfant, c'est pour ça que j'ai retiré le bouton poussoir et la pile». Le président tente de le questionner sur le fait qu’il ait renoncé à se faire exploser au Stade de France mais l’accusé refuse à nouveau de répondre.
Agacé, un avocat des parties civiles, Me Didier Seban, fustige son attitude : «Monsieur Abdeslam, vous saviez que dans ce gilet, il y avait des écrous pour tuer plus de monde ? Vous saviez que les personnes que vous avez déposées au Stade de France ont tué un homme ? Vous ne leur répondez rien à ces victimes ? C'est de la perversité, un coup vous répondez, un coup vous ne répondez pas», déplore-t-il.
L’audience est suspendue
L’audience est suspendue quelques minutes et reprendra avec l’audition d’un expert.
Salah Abdeslam évoque sa «honte de ne pas être allé jusqu’au bout» le soir du 13 novembre 2015
«On a un petit problème, quand même, vous m'aviez promis une réponse la dernière fois. Alors j'attends ma réponse», explique Me Josserand-Schmitt, l’une des avocates des parties civiles. Après l’intervention de l’avocate, qui a notamment fait référence à son ancienne fiancée, Salah Abdeslam sort finalement du silence contre toute attente.
«Je vais quand même répondre à quelques questions parce que je vous avais promis. À partir du moment où je suis allé à Charleroi, la journée du 12 novembre, c'est à ce moment-là que j'ai vu la détermination de mon frère (Brahim Abdeslam, NDLR)», explique Salah Abdeslam. Brahim Abdeslam s’est fait exploser au «Comptoir Voltaire», non loin de la place de la Nation, le soir du 13 novembre 2015.
«Si vous vous basez sur ce que l'Etat islamique a fait et pas ce que vous vous avez fait, vous n'allez pas rendre un jugement équitable. On sort les faits de leur contexte, j'aurais aimé entendre cette mère qui a perdu ses six enfants dans un bombardement français», poursuit Salah Abdeslam.
Concernant la soirée du 13 novembre, l’accusé confie : «J'ai pas été jusqu'au bout. J'ai renoncé à enclencher ma ceinture. Pas par lâcheté, pas par peur. Mais parce que je voulais pas, c'est tout». «Pourquoi vous allez dire à vos frères que la ceinture n'a pas fonctionné ? C'est un mensonge ?», le questionne alors Me Josserand-Schmitt. «J’avais honte de ne pas être allé jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres. Et j'avais 25 ans», répond-il.
Me Josserand-Schmidt rend le micro à ses confrères des parties civiles. Salah Abdeslam se mure de nouveau dans le silence.
À VOIR AUSSI - Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam «nous prend pour des idiots», fustige une mère de victime
«Il n’y a aucun courage chez vous», lance l’avocat général à Salah Abdeslam
L’avocat général, Nicolas Le Bris, prend la parole. «Moi ça m'intéresse de comprendre comment vous pouviez prendre tranquillement votre repas, discuter avec vos complices et de savoir dans quel état d'esprit vous étiez à la veille de commettre ce massacre. Je pense que c'était important», débute-t-il, se heurtant au silence de Salah Abdeslam. «La lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Il n’y a aucun courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut», lui lance-t-il ensuite.
Salah Abdeslam devait-il se faire exploser dans le 18e arrondissement ?
Le président Jean-Louis Périès soulève plusieurs questions sur les dépôts d'argent, la location des voitures des terroristes ou encore la location des planques, auxquelles Salah Abdeslam a activement pris part. Sans réponse de l’intéressé, totalement mutique.
Le président évoque ensuite le trajet de Salah Abdeslam vers Paris le 12 novembre au soir : «On peut se demander ce qu'il s'est passé dans cette voiture. Vous écoutiez des chants djihadistes, quelle était votre détermination ?». Dans le box, Salah Abdeslam, vêtu d’un polo noir et d’un masque noir, regarde fixement devant lui.
Le président rappelle que le véhicule de Salah Abdeslam, une Renault-Clio, s’est dirigé vers l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle le soir du 13 novembre aux alentours de 18h20. «Qu'est-ce que ce véhicule est allé faire à Roissy le 13 novembre ? Un TGV en provenance de Bruxelles est arrivé en gare peu avant 18h, était-il question de récupéré quelqu’un ? Encore une question sans réponse», déplore le président.
La Clio, avec Salah Abdeslam et trois kamikazes qui se feront ensuite exploser, s’est ensuite rendue au Stade de France. La cour rappelle d’anciennes auditions de Salah Abdeslam, en 2016, au cours desquelles il avait déclaré devoir pénétrer dans l’enceinte sportive ce soir-là : «J’étais en voiture dans la Clio. Je devais rentrer comme un client et me faire exploser au Stade de France mais je n'avais pas de billet (…) J'avais juste une ceinture explosive sur moi, je l’ai reçu de mon frère Brahim à Bobigny». Les terroristes avaient en effet loué un pavillon à Bobigny (Seine-Saint-Denis) ainsi que deux chambres dans un «Appart’City» à Alfortville (Val-de-Marne) où ils ont passé la nuit précédant les attentats.
Jean-Louis Périès rappelle ensuite que Salah Abdeslam s’est rendu dans le 18e arrondissement de Paris le soir du 13 novembre. C’est là, sur la place Albert-Kahn, qu’il a abandonné la Clio. «Qu’alliez-vous faire dans le 18e arrondissement ?», questionne le président. Devait-il se faire exploser dans le métro ou dans un autre établissement ? Le 18e arrondissement a en tout cas été évoqué dans la vidéo de revendication des attentats de l’Etat Islamique.
Deux versions sont sur la table : soit Salah Abdeslam a renoncé à faire exploser sa ceinture explosive, soit il a voulu aller au bout de son funeste projet mais son matériel était défectueux. Des écrits laissés à sa famille semblent confirmer cette seconde hypothèse. Mais là encore, pas de réponse de l’intéressé. «Si vous avez renoncé à actionner votre ceinture explosive, pourquoi aller dans le 18e arrondissement avec votre ceinture alors que vous êtes au nord de la région parisienne (au Stade de France, NDLR) et qu'il est beaucoup plus simple de retourner directement vers la Belgique ?», questionne le président.
Il y a enfin le mystère des morceaux de papier retrouvés dans la Clio avec des lieux mentionnés : aéroport Charles-de-Gaulle, place de la République, boulevard Saint-Martin… L’ADN de Salah Abdeslam mêlé à celui d’Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le cerveau des attentats, a été retrouvé sur ces bouts de papier. Ces lieux étaient-ils eux aussi visés par des attentats ? La cour se heurte une nouvelle fois au mutisme de l’accusé.
L’audience reprend, Salah Abdeslam ne souhaite pas s’exprimer
«Monsieur Abdeslam, levez-vous», demande le président Jean-Louis Périès à Salah Abdeslam.
«On va revenir sur les faits du 8 et du 9 novembre. Ce qui vous est reproché et attribué concerne la location de véhicules, une Clio et une Polo, et des allées et venues que vous avez pu faire le 11 et le 12 novembre», débute le président.
«Le 8 novembre, les enquêteurs établissent que vous avez rechargé votre carte de crédit à Molenbeek, puis le 9 novembre, avant de louer une Clio et une Polo. Vous avez également chargé votre carte bancaire, par des versements en espèces, au bureau de Poste de Bruxelles. Qui vous a fourni cet argent Monsieur ?", questionne le président.
«Bonjour monsieur le président, mesdames et messieurs de la cour. Je souhaite faire usage de mon droit au silence, je ne souhaite pas m’exprimer aujourd’hui», répond Salah Abdeslam, à la stupeur générale. «J'ai gardé le silence pendant six ans, c'était pas facile. C'était la position que je voulais adopter au début de ce procès. Mais j'ai changé d'avis, j'ai apporté des réponses. Je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Mais là, je ne souhaite plus m'exprimer. Je n'y arrive plus. Je n’ai pas à me justifier pour ça», poursuit-il.
«Je vais donc poser des questions et je n'aurai pas de réponses. C'est ça ?», questionne le président. «Je peux m’asseoir ?», lui répond l’accusé.
À VOIR AUSSI - Au procès du 13-Novembre, le silence de Salah Abdeslam vu comme «une forme de perversion» par les parties civiles
L’audience est brièvement suspendue
«L’audience est reprise», annonce Jean-Louis Périès, le président de la cour d'assises spéciale. Salah Abdeslam est dans le box avec les autres accusés. Osama Krayem, lui, refuse toujours de comparaître, ce qui entraîne une courte suspension. L’audience reprendra de nouveau dans quelques instants.
Selon Abrini, Abdeslam n’était pas prévu dans le plan initial
Le Belge Mohamed Abrini a assuré mardi 29 mars au procès qu'il était «prévu» pour les attentats à Paris et Saint-Denis, contrairement à Salah Abdeslam qui avait finalement «pris sa place» quand il avait renoncé à participer.
«L'homme au chapeau», connu pour avoir abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats à Bruxelles en mars 2016, a confirmé devant la cour d'assises spéciale de Paris qu'il aurait dû faire partie des commandos djihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis en 2015.
Malgré ses questions répétées, la cour n’est pas parvenue à établir à quel moment Mohamed Abrini a prévenu Brahim Abdeslam, le frère aîné de Salah Abdeslam qui se fera exploser dans un bar parisien, qu'il ne participerait pas à l'attaque. «Je ne peux pas, aller tuer des gens comme ça dans la rue», a-t-il répété depuis le box. Comme il y avait «un gilet explosif et une Kalachnikov en plus», Brahim Abdeslam «s'est tourné vers son frère», Salah, a soutenu Mohamed Abrini.
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Bienvenue dans ce live
Bonjour à tous. Le Figaro consacre un direct au procès des attentats du 13-Novembre qui se déroule à Paris, au palais de justice de l'Île de la Cité, depuis septembre 2021.
Depuis hier, mardi 29 mars, le procès est consacré aux interrogatoires des accusés sur la préparation des attentats entre le 7 et le 13 novembre 2015. C’est aujourd’hui Salah Abdeslam, l'unique survivant des djihadistes, qui est interrogé. L’audience doit reprendre à 12h30.
» Vous pouvez retrouver nos live, nos comptes-rendus et nos articles d’analyse dans notre dossier - Attentats du 13-Novembre : un procès hors-norme
Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»
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Changement d'heure : la France passe à l'heure d'été dans la nuit de samedi à dimanche
À deux heures du matin, il sera trois heures.
Le sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna
EXCLUSIF - En prison, Franck Elong Abé, islamiste radical et déséquilibré, entretenait «de bonnes relations» avec sa victime.
Le Figaro
André Kaspi: «Après l’invasion de l’Ukraine, les États-Unis sont-ils durablement de retour en Europe?»
TRIBUNE - À rebours de l’appréciation positive souvent portée sur l’attitude de l’hôte de la Maison-Blanche face à Poutine depuis le 24 février, l’historien, spécialiste des États-Unis, s’interroge sur la détermination de Washington à s’impliquer de nouveau, et à long terme, dans les crises qu’affronte le Vieux Continent.
Professeur émérite à la Sorbonne et auteur de nombreux ouvrages, André Kaspi a notamment publié Comprendre les États-Unis d’aujourd’hui (Perrin, coll. «Tempus», 2008) et La Nation armée: les armes au cœur de la culture américaine (Éd.de l’Observatoire, 2019). Dernière parution: Pourquoi Joe Biden va échouer (Éd. du Cerf, coll. «Placards et libelles» mars 2022, 16 p. 2,50 €).
Il a beau soutenir le contraire, Joe Biden a commis une «gaffe» - la langue anglaise a adopté le mot français. Ce n’est pas la première dans sa longue carrière. En déclarant à Varsovie que Vladimir Poutine, «le boucher» , «le criminel de guerre», «ne doit pas rester au pouvoir», il a surpris le monde diplomatique. La Maison-Blanche s’est empressée d’atténuer les propos du président. Toutefois le président, à la surprise générale, ne regrette pas d’avoir dit ce qui ne figurait pas dans le texte officiel de son discours. Les réfugiés ukrainiens qu’il a découverts en Pologne l’ont ému, indigné, bouleversé. On le comprend. Mais il a aussi commis trois fautes, autrement plus graves.
La première remonte au 10 novembre 2021. Les États-Unis ont alors promis à Kiev qu’un jour prochain, l’Ukraine entrerait dans l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Tout comme l’ont fait, dans les vingt dernières années, quatorze États de l’ancien empire soviétique. Était-ce le bon moment? Quelques semaines auparavant, les Américains avaient abandonné Kaboul, les Afghans et les Afghanes qui avaient cru à la victoire définitive sur les talibans. Les États-Unis paraissaient renoncer à leur rôle de leader des démocraties, de champion des libertés, d’adversaire déterminé de toutes les dictatures.
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Poutine en a tiré les leçons. Sans doute en a-t-il déduit que le moment propice était venu pour annexer l’Ukraine - un État qui devait disparaître au profit d’une Russie, héritière de l’empire soviétique. L’a-t-on compris à Washington? Pourtant, les services de renseignement n’ont pas cessé d’alerter la Maison-Blanche. Une opération militaire menaçait. Joe Biden lui-même ne cessait pas de le répéter, au point qu’on pouvait croire à des déclarations excessives et infondées.
Le 24 février dernier, la Russie déclenche les hostilités. Le président des États-Unis annonce, urbi et orbi, que son pays n’interviendra pas avec ses forces armées. Pas question de faire la guerre. Les sondages d’opinion confirment que les Américains partagent cette position. Ils sont à peine 26 % à saisir la gravité de la crise. La pandémie qui n’en finit pas, les relations interraciales, l’immigration illégale, le débat sur l’avortement, voilà qui inquiète la très grande majorité. Biden l’a bien compris. Il juge que des sanctions économiques et financières suffiront pour arrêter les Russes, ce qui est une faute.
Les sanctions, c’est une tradition américaine qui remonte à Thomas Jefferson et à sa riposte contre les Anglais en 1807. Au temps de la guerre de Sécession, les sudistes croyaient qu’ils l’emporteraient sur l’Union grâce à leur diplomatie du coton. Contre Saddam Hussein, contre la Corée du Nord et l’Iran, les sanctions ont servi d’armes de dissuasion… avec les résultats que l’on sait.
Il n’empêche que les Américains prennent peu à peu conscience que leur vie quotidienne sera, non elle est déjà, bouleversée. Des matières premières commencent à manquer. Les prix augmentent dans tous les secteurs d’activité. Les États-Unis ne manquent ni de pétrole ni de gaz, mais l’essence coûte de plus en plus cher. Le dollar chute brutalement. Visa, Mastercard, American Express, Apple, Netflix, Nike abandonnent la Russie ou prennent leurs distances. Les armées russes continuent à pilonner les villes ukrainiennes. Poutine annonce qu’il met en alerte ses forces nucléaires. Il recourt à des armes terriblement destructrices. Joe Biden reste inflexible. Il envoie un contingent de quelques milliers de soldats en Pologne. Il fait livrer, plus ou moins clandestinement, des armes aux Ukrainiens. Il refuse énergiquement d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, qui pourrait arrêter les offensives russes. À Washington, le Congrès réclame une attitude plus énergique vis-à-vis de la Russie. Dans le reste du pays, on commence à prendre conscience que la Russie fait la guerre, que l’Ukraine lui résiste tant bien que mal, que Joe Biden doit adopter une politique différente, que les États-Unis restent la superpuissance qui défend les libertés, les valeurs démocratiques et l’indépendance de ses alliés.
C’est alors que Joe Biden doit affronter les conséquences de sa troisième faute. Comme Barack Obama, dont il a été le vice-président, comme Donald Trump, dont il a été l’adversaire déterminé et le vainqueur aux élections présidentielles de novembre 2020, Biden a oublié l’Europe. Certes, en arrivant à la Maison-Blanche, il a déclaré que «America is back», qu’elle est de retour pour tenir sa place, toute sa place dans les affaires du monde. Mais l’Europe n’est plus la priorité. Ce sont les relations économiques, commerciales, politiques avec la Chine qui préoccupent le nouveau président des États-Unis. Les menaces sur l’indépendance de Taïwan, les manifestations de Hongkong, la persécution des Ouïghours, voilà les dossiers qui retiennent l’attention des responsables américains. Ils négligent même le Moyen-Orient, sauf à tenter de reprendre la négociation avec l’Iran et à oublier leurs alliés sunnites, voire leurs amis israéliens. Soudain, voilà que l’Europe revient au premier plan de l’actualité internationale.
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Que fait et que fera la Chine, alliée raisonnable de la Russie? Que peut-on espérer de l’Otan, dont on déplorait «la mort cérébrale»? Biden admet enfin que les États-Unis doivent être présents en Europe orientale, qu’il ne suffit pas d’envoyer des armes et de faire de belles déclarations. La réunion avec les membres de l’Otan, la visite en Pologne, la découverte de ces réfugiés qui fuient les bombardements et les destructions, voilà qui fait comprendre au président des États-Unis qu’il a eu tort d’oublier l’Europe au profit de l’Asie.
L’avenir de la démocratie n’est pas seulement dans les mers de Chine. Il ne suffit pas de vendre des sous-marins nucléaires à l’Australie et de signer un accord de défense avec les puissances anglophones du Pacifique et de l’océan Indien. Les États-Unis doivent aussi exercer leurs responsabilités en Europe. Il semblerait que Joe Biden en a pris conscience. Enfin.
Renaud Girard: «Les tristes restes du néoconservatisme»
CHRONIQUE - Dans son discours de Varsovie, Joe Biden a déclaré que Poutine ne pouvait pas «rester au pouvoir». Or ce n’est pas aux Américains mais aux Russes de décider qui doit gouverner en Russie.
Russie, Chine, Turquie: «Quand les empires contre-attaquent»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Pour l'essayiste Joseph Macé-Scaron, la guerre en Ukraine a réveillé le souvenir des empires et nous rappelle que ces régimes politiques sont omniprésents.
Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»
GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.
Le Figaro
Ces 3 menus de petit déjeuner peuvent sauver votre journée
À peine levé et déjà fatigué. Chaque matin, le constat est le même. La clef pour y remédier peut, entre autres, se cacher dans le contenu de l'assiette matinale. Démonstration.
Si d'aucuns s'accordent à dire qu'un réveil se fait rarement en douceur et sans douleur, certains sont tout de même plus difficiles que d'autres, et il arrive qu'à peine sorti du lit, on se sente déjà fatigué, sans énergie. Si la sensation découle de nombreux facteurs, le contenu du petit déjeuner permet de remédier à la situation. Jeremy Gorskie (1), diététicien qui partage ses conseils alimentaires sur son compte Instagram @menthebanane, le rappelle : «l'alimentation a un rôle central sur la fatigue. Grâce à notre métabolisme, nous sommes capables de transformer ce que nous ingérons - les protéines, lipides et glucides présents dans les aliments - en énergie».
Pour bien faire, et en plus de veiller à avoir sur son plateau ces trois apports nutritionnels, il faut s'assurer de consommer dès le matin «des aliments riches en tyrosine (comme les œufs, les bananes, le saumon et le fromage blanc), qui est un acide aminé précurseur de la dopamine, boosteur de motivation et de vitalité», informe le diététicien. En complément, le trytophane (présent dans les produits laitiers, les œufs, ou le chocolat noir), et précurseur de la sérotonine (l'hormone du bonheur), est quant à lui important «pour lutter contre la fatigue nerveuse.» Voici trois propositions de menus de petit déjeuners ; à destination des becs sucrés, salés ou des adeptes de smoothies.
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En vidéo, les trois règles d'une alimentation saine
Envie de sucré
Sur une tranche de pain toasté, ajoutez une cuillère à café de beurre de cacahuète, une demie banane et une pincée de cannelle. «Riche en tryptophane, la banane permet de lutter contre le stress, tandis que l'épice permet de réguler la glycémie (le taux de sucre dans le sang, NDLR) et ainsi éviter un pic hypoglycémique», qui nous donnera faim, explique Jérémy Gorskie. Quant au type de pain, il peut être blanc ou complet, cela n'a pas d'importance ici, car son index glycémique sera réduit grâce aux autres ingrédients du menu.
Pour accompagner ce petit déjeuner sucré, vous pouvez également manger du skyr, un yaourt d'origine islandaise qui a «la particularité d'être riche en protéines et en calcium tout en étant pauvre en graisse», explique le diététicien. Enfin, libre à vous de choisir la boisson dégustée.
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Envie de salé
Ajoutez sur une tranche de pain toasté un demi avocat ainsi qu'une ou deux tranches de saumon fumé. L'avocat, riche en fibres et en phytostérol augmente la satiété et lutte contre le cholestérol. Le saumon fumé contient lui des oméga 3, utiles pour la concentration et le bon fonctionnement cardiovasculaire. «Ses protéines garantissent aussi une sensation de satiété et maintiennent la masse musculaire.» Attention en revanche à le choisir avec soin, en raison de la possible présence de métaux lourds. Vous pouvez aussi le remplacer par un œuf, également riches en protéines et oméga 3.
Pour terminer, le diététicien propose d'ajouter sur sa tartine du poivre ou du paprika. «Les épices sont des mines d'antioxydants pour lutter contre le stress oxydatif, mais aussi pour apporter de la saveur et du plaisir, indispensables au rassasiement», précise-t-il.
Si vous souhaitez changer du traditionnel café, vous pouvez opter pour la chicorée. Cette boisson est riche en prébiotiques, nécessaires à la bonne santé de sa flore intestinale. «La sérotonine est fabriquée à 95% dans l'intestin, il faut donc qu'il soit bien nourri», commente le professionnel.
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Envie d'un smoothie
Dans un blender, mixez une poignée de feuilles d'épinards, une demie banane, une demie mangue, une grosse cuillère à café de beurre de cacahuète et 2 cuillères à soupe de flocons d'avoines. Pour finir, ajoutez une boisson végétale, et adaptez la quantité en fonction de la texture désirée. Ces ingrédients, en plus de contribuer à réduire la fatigue, vont par ailleurs «rendre la boisson beaucoup plus rassasiante qu'un simple smoothie de fruits», conclut le diététicien.
(1) Jeremy Gorskie est auteur de De la tête à l'assiette – chroniques et conseils d'un mangeur libéré, à paraître aux éditions First à la mi-mai.
Le Figaro
Acheter un sac sans même l'avoir vu : le pari fou de la marque américaine Telfar
Mitia BernetelSortir sa carte bancaire et acheter les yeux fermés, voilà ce que propose la marque américaine avec sa nouvelle collection capsule mystère.
Un nouveau sac réalisé «en collaboration avec»... Une marque dont le nom a été biffé : voici, sans guère plus de précisions, ce qu'a annoncé Telfar le 23 mars sur son compte Instagram. La marque new-yorkaise qui affole la Toile avec ses cabas en constante rupture de stock lance ainsi une mini collection qu'elle propose d'acheter… À l'aveugle. Disponible sur le site en prévente, elle se compose de quatre modèles de sacs noirs à l'allure signature de la griffe, peut-on deviner à travers des images floutées. Leurs prix : de 110 à 198 dollars.
Sur ses réseaux sociaux, Telfar a poussé encore plus loin le mystère en annonçant sa dernière sortie via un texte à trous, aux mots clés manquants. On y apprend que la nouvelle collection Telfar, réalisée avec un partenaire inconnu, se décline en trois phases de sortie : une première avec des modèles en format medium et large disponibles le 31 mars, une seconde en small le 4 avril, puis une troisième avec un modèle «Circle» le 8 avril. Et c'est tout. En guise d'introduction au post, un «VOUS L'AVEZ RÉCLAMÉ» en lettres capitales ne manque pas de mettre en émoi les nombreux fans. Jusqu'à débourser une centaine de dollars pour un sac sans même l'avoir vu ?
« Peut importe de quoi il s'agit, je suis prête. »
Sur les réseaux sociaux, les aficionados de la marque de Telfar Clemens sont unanimes : le créateur opère un coup de «génie» marketing avec cette sortie mystérieuse. Pour autant, l'amour les rend-il aveugle au point acquérir une pièce sans savoir de quoi elle a l'air ? Dans les commentaires du post Instagram, la communauté de Telfar est en grande majorité partante. «Je ne peux pas rater celui-là», «Laissez-moi attraper ma carte de crédit», «Peu importe de quoi il s'agit, je suis prête» peut-on lire chez les plus déterminés. Preuve que la marque a su tisser des liens de confiance si forts avec ses clients que ces derniers ne craignent aucune déception.
En vidéo, la capsule mystère de Telfar se dévoile.
Empruntée au système des enchères à l'aveugle, répandu aux États-Unis, cette stratégie de communication inédite pourrait bien porter ses fruits. Une seconde étape de ce lancement énigmatique a été dévoilée, le 25 mars : Telfar a annoncé la marque avec laquelle elle a collaboré, Eastpak. Rendez-vous le 31 mars pour découvrir les fameux (et surtout mystérieux) sacs .
Étranglée par sa robe, les yeux injectés de sang, Julia Fox fait une apparition horrifique aux Oscars
Après la cérémonie, l'actrice est apparue dans une tenue très «chair de poule» à la soirée du magazine Vanity Fair.
«Mais quelle taille font tes pieds?» : David Beckham «trolle» Victoria, en robe du soir sur Instagram
L'ancien footballeur s'est permis de taquiner sa compagne, en laissant un petit commentaire sur l'une de ses publications.
Katie Holmes, 43 ans, fait un saut dans les années 2000 en s'affichant avec un piercing au nez
Si l'actrice de Dawson est apparue dans une jolie robe orange parsemée de papillons, celle-ci était accessoirisée par un bijou que l'on croyait avoir oublié.
L'Humanité
Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
carburantshausse des prixTarification de l'énergieConsommation Le Figaro
Will Smith peut-il perdre son Oscar après sa gifle en direct à la cérémonie ?
Julie GuillaudL'Académie des Oscars se donne «plusieurs semaines» pour trancher sur le sort de l'acteur, dont l'altercation avec l'humoriste Chris Rock sidère l'institution et une bonne partie d'Hollywood.
Le geste a sidéré tout Hollywood. Après sa gifle donnée à Chris Rock en pleine cérémonie pour une blague, Will Smith avait tenté de minimiser son geste au moment de recevoir son trophée et avait été salué par une standing ovation. Mais l'acteur n'allait pas s'en tirer à si bon compte. Pressée par certains de ses membres, l'Académie des Oscars a en effet annoncé lundi se saisir de l'affaire pour décider si sanction il doit y avoir. Depuis, l'institution a ouvert une enquête, qui devrait durer «plusieurs semaines», ce qu'elle précise dans une lettre envoyée à ses membres. «Nous sommes bouleversés et indignés que ces moments aient été éclipsés par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène» est-il mentionné.
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Après une première tentative de justification, sur la scène même du Dolby Theatre, Will Smith a présenté un bref mea culpa sur Instagram. «Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort», reconnaît l'acteur de 53 ans, avant de qualifier son comportement d'«inacceptable et inexcusable».
Une faute avouée certes, mais loin d'être pardonnée. L'attitude de l'oscarisé en a sidéré plus d'un. À commencer par les membres de l'Académie, encore stupéfaits de cette scène sans précédent. «Il a déshonoré toute notre communauté, gronde le producteur et réalisateur Marshall Herskovitz sur Twitter. Je demande à l'Académie, dont je suis membre, de prendre des mesures disciplinaires contre Will Smith».
Membre elle aussi de l'Académie, Whoopi Goldberg réprimande l'écart de l'acteur. «Je ne vais pas parler de ce qui se passe en interne aux Oscars en ce moment. J'accepte les excuses de Will Smith, mais il y aura des conséquences à son action. De grosses conséquences, car personne n'est d'accord avec ce qui s'est passé», a-t-elle expliqué à l'antenne de The View, l'émission qu'elle co-anime.
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L'Académie n'a cependant jamais été confrontée à une telle situation. Deux possibilités -parmi les plus plausibles- s'ouvrent à elles. La plus sévère consisterait à priver Will Smith de son trophée. Mais jamais une telle sentence n'a été appliquée depuis la création de l'Académie en 1927, bien qu'elle aurait pu être envisagée pour une poignée d'acteurs. Et que faire ensuite ? L'attribuer à l'un des autres concurrents Javier Bardem, Benedict Cumberbatch, Andrew Garfield ou Denzel Washington ? Ou simplement considérer qu'il n'y a pas de Meilleur acteur cette année ?
L'autre sanction possible a, elle, déjà été appliquée par le passé : écarter un membre de l'Académie. Carmine Caridi fut le premier à ainsi être sanctionné. L'acteur, qui était apparu dans les deuxième et troisième volets du Parrain, avait été exclu en 2004 pour avoir partagé sur Internet des copies confidentielles de films.
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Cette sanction s'est appliquée également à plusieurs autres personnalités éminentes de Hollywood sur fond d'affaires Meetoo dans le monde du septième art. C'est le cas d'Harvey Weinstein, le producteur aux 81 statuettes, ou de Roman Polanski, meilleur réalisateur pour Le Pianiste en 2003. Ni l'un ni l'autre n'ont cependant été destitués de leurs titres. L'acteur Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle, a également été écarté.
Mais ces sanctions avaient été prises pour des méfaits hors le cadre des Oscars. Le problème posé par le geste de Will Smith est qu'il entache directement l'Académie, sa cérémonie et l'image donnée au monde d'Hollywood. Et une sanction symbolique serait d'autant plus forte que sur le plan judiciaire, le comédien n'a rien à craindre. Chris Rock, le destinataire de la gifle, n'entend pas porter plainte. Il se console désormais en voyant les ventes de ses billets exploser. Pour sa représentation de vendredi à Boston, le stand-up Ego Death World Tour de l'humoriste affiche désormais complet.
Qui est Chris Rock, l'humoriste giflé par Will Smith aux Oscars ?
PORTRAIT - Consacré il y a quelques années «homme le plus drôle des États-Unis», le comique au verbe acide est le héros involontaire de la cérémonie de dimanche soir.
Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle
Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.
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VIDÉO - Le comédien de La Méthode Williams a réagi à une blague de l'humoriste sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Il est remonté sur scène en pleurs et a tenté de s'excuser pour son geste, condamné par l'Académie des Oscars.
Regarder la vidéo L'Humanité
Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
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À quelle dose de radioactivité naturelle êtes-vous exposé dans votre commune ?
Paul CarcenacEXCLUSIF - Les Français sont soumis à chaque instant à des radiations présentes naturellement dans leur environnement. Les disparités entre des lieux parfois proches sont importantes.
La radioactivité est partout. Il ne s'agit pas des questions autour du nucléaire civil ou militaire. C'est un phénomène naturel bien moins connu dont il est question. Chaque Français est soumis à longueur d'année à une dose plus ou moins forte de rayonnements selon son lieu d'habitation et les caractéristiques de son logement. Nous parlons de la radioactivité venue des tréfonds de la terre (rayonnements telluriques), de l'espace (rayonnements cosmiques) et surtout de celle liée au radon, un gaz inodore présent dans certaines régions qui provient lui aussi des sous-sols. Ce dernier, trop méconnu, représente la deuxième cause de mortalité par cancers du poumon après la cigarette en France.
Grâce aux données communiquées par l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), l'organisme en charge de la surveillance radiologique de l'environnement, nous avons calculé l'exposition moyenne annuelle à la radioactivité naturelle à laquelle est confrontée la population de chacune des villes et des villages de France. Tous les résultats sont disponibles en faisant une recherche dans le tableau ci-dessous. Les disparités sont importantes. La commune la plus touchée affiche a des taux 20 fois supérieurs à celle qui l'est le moins.
Voici ci-dessous le classement des 15 communes aux doses de radiations les plus importantes. Vous pouvez aussi accéder à une autre ville ou village en tapant son nom dans la barre de recherche.
Quel est le niveau moyen de radiations naturelles dans votre ville ?
Ces rayonnements sont-ils dangereux ?
Les radiations restent très faibles dans toutes les communes françaises. Comme il n'y a pas de norme pour la radiation naturelle, on peut seulement comparer avec l'échelle des irradiations accidentelles. La limite d'exposition pour un travailleur du nucléaire, dans le cadre professionnel, est de 20 mSv par an. On parle de doses dangereuses pour la population générale à partir de 100 mSv par an, en plus de la radioactivité naturelle. En comparaison, en Corrèze les rayonnements peuvent dépasser les 20 mSv dans certaines communes quand en Inde, dans la région du Kerala, la radioactivité naturelle monte par endroits jusqu'à 75 mSv/an. À Paris elle se situe autour de 1,18 à 1,28 mSv/an.
La plus grande partie de ces radiations provient du radon. «Il est important de faire comprendre au grand public que l'exposition à la radioactivité naturelle, même si elle reste à des doses faibles, a des impacts sanitaires non négligeables à cause de ce gaz dans les habitations», explique Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire à la CRIIRAD, une association qui alerte sur les dangers de la radioactivité. Invisible et inodore, le radon est issu de la désintégration naturelle de l'uranium et du radium. Il serait responsable de 3000 décès par an, selon le ministère de la Santé. Ses particules radioactives se propagent dans l'air intérieur par les fissures dans les sols ou dans les murs et s'accumulent sur les tissus pulmonaires.
On le retrouve surtout dans le Massif Central, en Corse ou en Bretagne. Dans certains cas, les doses peuvent être considérablement supérieures aux moyennes affichées, selon l'aération de la maison, les fondations (poreuses ou non), les matériaux de construction (si la maison est bâtie en pierres, avec du granit provenant de zones où la radioactivité naturelle est importante) et la composition du sous-sol. Le radon étant un gaz qui remonte de la surface de la terre, les radiations seront plus fortes en rez-de-chaussée qu'en étage, c'est pourquoi les habitants d'immeubles sont plus souvent préservés. Mais là encore, tout dépend du type d'habitations.
Les sources des radiations s'additionnent
Cette exposition aux radiations naturelles se cumule avec les autres sources de radioactivité auxquelles nous sommes confrontés dans la vie de tous les jours. Selon le simulateur de l'IRSN, une personne qui vivrait à Millevaches en Corrèze dans une maison individuelle (20,4 mSv/an) serait exposée à 6,1 mSv par an supplémentaires si elle a fait une scintigraphie des poumons dans l'année, qu'elle mange des coquillages ou du poisson plusieurs fois par semaine, et qu'elle fume un paquet de cigarettes par jour.
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L'Humanité
Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
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Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
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Remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants : toutes les réponses à vos questions
Julien Da SoisQuel sera son montant ? Comment en bénéficier ? À partir de quand ? Le Figaro fait le point sur cette mesure destinée à faire face à l'envolée des prix à la pompe.
Un geste pour le portefeuille des Français, en pleine flambée des prix à la pompe. À partir du vendredi 1er avril, une remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants sera octroyée dans toutes les stations-service, pour quatre mois. Une mesure gouvernementale annoncée par Jean Castex mi-mars, dans le cadre du «plan de résilience» destiné à faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et dont les modalités ont été précisées depuis.
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Quel montant ? Comment y avoir droit ? Quels carburants concernés ? Le Figaro fait le point.
A combien s'élèvera la remise ?
Le gouvernement avait initialement communiqué sur une remise de 15 centimes d'euro par litre de carburant. Un montant hors taxes, qui pourra finalement grimper à 18 centimes toutes taxes comprises (TTC) dans certains territoires, en raison de différences en matière de TVA. «La TVA étant de 20% sur le continent en métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», a détaillé le ministère de la Transition écologique.
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Comment bénéficier de la remise ?
Contrairement à ce qui était souhaité initialement par le gouvernement, le prix remisé sera affiché sur les totems et sur les pompes. Le consommateur «payera donc directement le prix remisé du carburant», indique le ministère de l'Économie dans un communiqué. À l’origine, l'exécutif souhaitait que la ristourne soit appliquée seulement au moment de payer. Une option écartée pour des raisons pratiques. Toutefois, «pour assurer une meilleure lisibilité des prix des carburants pendant les 4 prochains mois, les distributeurs et les stations-service feront mention systématiquement de la remise de l'État», explique Bercy.
Quels sont les carburants concernés ?
Le décret du gouvernement liste les carburants concernés par la remise. On y trouve le gazole, le gazole non routier (GNR), les essences (SP95, SP98-E5, SP-95-E10), le gaz pétrole liquéfié carburant (GPL-c), le gaz naturel véhicule (GNV) sous forme comprimée (GNC) ou liquéfiée (GNL), le super-éthanol (E85) et l'éthanol diesel (ED95). Sont exclus les carburants aériens, y compris l'essence d'aviation, ainsi que les combustibles.
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Qui peut en bénéficier ?
Cette remise profitera à tous les Français, aussi bien les particuliers que les professionnels. Y auront droit «les agriculteurs, les artisans, le BTP, les taxis, les routiers, tout le monde… Les pêcheurs aussi», a énuméré Jean Castex mi-mars dans Le Parisien. «Sont concernés tous les publics, indépendamment du régime fiscal dont bénéficie le carburant consommé», confirme le décret gouvernemental.
Pourquoi seulement à partir du 1er avril ?
Annoncée le 12 mars par Jean Castex dans Le Parisien, la mesure n'entrera pourtant en vigueur que ce vendredi 1er avril, soit près de trois semaines plus tard. Pourquoi un tel délai ? Car «il faut faire un décret pour cela, ça prend un petit peu de temps», avait justifié la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili sur RTL le 14 mars. Décret qui est paru au Journal officiel le 26 mars. Mais surtout, des discussions avec les distributeurs, les fournisseurs ou encore les pétroliers étaient nécessaires, selon le gouvernement, pour permettre à la mesure de couvrir l'ensemble des quelque 11.000 stations-service du territoire. «Je pense en particulier aux petites stations-service rurales, ça sera plus difficile pour elle que pour les grands distributeurs ou les grands pétroliers qui sont sur autoroute», avait souligné Bruno Le Maire sur LCI le 14 mars. La mesure sera effective jusqu'au 31 juillet.
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S'appliquera-t-elle bien à toutes les stations-service ?
Certaines petites stations-service indépendantes craignaient de pas être en capacité d'appliquer la ristourne dès le 1er avril. Car, à la différence du plan initial du gouvernement, ce seront les «metteurs à la consommation», c'est-à-dire les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution de carburants (importateurs, raffineurs de pétrole...), qui doivent recevoir la subvention gouvernementale de 15 centimes d'euro hors taxe. «L'aide est ensuite rétrocédée aux stations-service ou aux professionnels, et répercutée jusqu'au consommateur final», déroule Bercy, estimant le coût de la mesure à 3 milliards d'euros. Autrement dit, pour pouvoir appliquer la remise, les stations-service doivent d'abord se réapprovisionner avec du carburant à prix remisé. Sauf que «les petites stations-service indépendantes, souvent situées en zone rurale, peuvent ne renouveler leur cuve que tous les 10 voire 20 jours», concède le ministère.
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Pour éviter à ces stations de devoir vider leurs stocks avant de pouvoir appliquer la remise, le gouvernement a proposé un dispositif d'avance forfaitaire de 3000 euros, à rembourser au plus tard le 16 septembre. D'abord réservé aux stations qui vendent moins de 50 m3 par mois de carburants, il a été étendu à celles dont les débits sont inférieurs à 100 m3 par mois. De quoi permettre de «rendre la remise tarifaire accessible à la quasi-totalité des stations-service pour application au 1er avril», indique la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) dans un communiqué.
Quelles autres initiatives privées ?
À côté de cette remise gouvernementale, Jean Castex a appelé mi-mars les pétroliers et les distributeurs à «fournir aussi un effort de leur côté» et à «faire un geste complémentaire». Un appel entendu notamment par TotalEnergies. Son PDG, Patrick Pouyanné, a annoncé sur Twitter le 16 mars que la ristourne de 10 centimes par litre, appliquée depuis mi-février par le pétrolier dans les quelque 1150 stations du groupe installées en milieu rural, serait étendue à «toutes les stations-service» du groupe en France à compter du 1er avril.
Du côté de la grande distribution, Système U, dont «la marge de manœuvre est très étroite», de l'ordre «1,5 centime» par litre sur le carburant, va «contribuer à ce petit geste de 1 à 2 centimes, [...] là où c'est possible», a indiqué son président Dominique Schelcher sur Franceinfo. Les autres enseignes n'ont pas annoncé de geste similaire. Mais certaines, comme E.Leclerc, Carrefour, Intermarché ou Casino, multiplient les opérations promotionnelles depuis plusieurs mois. Cela a encore été le cas le week-end dernier de plusieurs d'entre elles.
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Et après le 31 juillet ?
La ristourne annoncée par l'exécutif est «une mesure d'urgence», qui n'a pas vocation «à durer», a souligné Barbara Pompili mi-mars sur RTL. En cas de réélection d'Emmanuel Macron, elle ne sera donc pas prolongée au-delà du 31 juillet. Mais l'exécutif actuel indique qu'elle sera remplacée par un autre dispositif. Évoqué par Barbara Pompili et Bruno Le Maire mi-mars, celui-ci a été explicité par Jean Castex le 21 mars sur TF1.
Le premier ministre a dit vouloir un dispositif «plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes», et une «deuxième clé d'entrée» pour «ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup».
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Bande dessinée Eux aussi ont construit la France
Prescription culturePierre SernaAlors que le Portugal est empêtré dans trois guerres coloniales, en Angola, en Guinée-Bissau et au Mozambique, 700 000 Portugais décident de quitter leur pays entre 1955 et 1975, fuyant aussi la pauvreté et la dictature de Salazar. Maçons, plâtriers, carreleurs, il leur est difficile d’échapper à cette trilogie de métiers qui leur est assignée. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils ? De quoi leurs rêves étaient-ils faits ?
Cette bande dessinée ouvre un pan d’une histoire restée trop longtemps invisible, parce que les Lusitaniens se fondaient dans la masse. L’album révèle un récit invisibilisé car leur communauté n’intéressait pas une France regardant souvent, avec une pointe de mépris, la péninsule Ibérique réduite à son exotisme, ses vieux dictateurs et ses populations dociles.
Avec finesse et subtilité, Chico au dessin et Afonso au scénario racontent les galères de deux hommes, Mario et Nel, et d’une femme, Eva. Tout le succès de la bande dessinée consiste à montrer simplement les embûches lors du passage de la frontière, les travaux imposés pour masquer la clandestinité, la vie dans les bidonvilles, le labeur mal payé sur les chantiers, les baraques, la peur de la police. L’espoir quand même. Pour Nel, arrivant d’un pays catholique, apostolique et romain, il prend la forme d’une improbable Paname coquine et, pour Mario, l’espérance a le visage d’Eva. Le bonheur aussi revient, celui de la révolution des Œillets libérant enfin le Portugal en 1974, et celui de la naissance d’Olivier. Les couleurs d’Émilie Rouge, qui joue sur toute la palette des bruns, bleus et gris, loin d’affadir le récit lui confèrent une belle tenue, comme une dignité retrouvée pour tous ces Portugais enfin offerts à voir.
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Tops/Flops PSG-Bayern : Katoto reine du Parc des Princes, Schüller pas assez précise
Marie-Antoinette Katoto brille, Léa Schüller reste éteinte : retrouvez les tops et les flops de PSG-Bayern (2-2).
TOPS
Marie-Antoinette Katoto : encore une fois décisive
Parfois ce ne sont pas les buteurs qui s’illustrent le plus. Ce soir on aurait pu récompenser Sandy Baltimore pour son splendide but à la 17e minute. On aurait également pu mettre en valeur Ramona Bachmann qui offre la qualification aux Parisiennes à 8 minutes des penalties. On aurait pu mais ce soir il fallait parler de Marie-Antoinette Katoto qui comme souvent à portée son équipe. L’attaquante de 23 ans a remporté la plupart de ses duels aériens, a cadré 2 de ses 3 tirs du soir et a offert 2 passes clés dont une pour Sandy Baltimore qui terminera dans le but de Janina Leitzig. Avec son doublé lors du match aller, la numéro 9 est impliquée sur 3 des 4 buts de la double confrontation face au Bayern Munich. De loin la meilleure parisienne de ce quart de finale de la Ligue des champions.
Klara Bühl la munichoise la plus dangereuse
Sans doute la joueuse la plus dangereuse côté Bayern Munich. La numéro 17 qui avait déjà marqué lors du match aller a fait très mal sur son côté gauche. Elle a remporté 9 de ses 15 duels, réussi 4 de ses 5 dribbles et a offert 2 passes clés à ses coéquipières. Elle est celle qui installe le doute dans l’esprit des Parisiennes grâce à son but marqué à la 54ème minute et a réellement su porter son équipe lorsqu’elle était dans le dur. À 21 ans, elle est impliquée sur 5 buts en 6 matchs de Ligue des Champions et sera probablement à suivre cet été à l’Euro avec l’Allemagne.
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FLOPS
Léa Schüller, décevante dans le dernier geste
Match compliqué pour l'avant-centre munichoise qui n'a pas su faire la différence malgré les difficultés de la charnière centrale du Paris Saint-Germain. L'internationale allemande (37 sélections) était très attendue mais n'a cadré qu'une seule de ses 4 frappes du soir et a perdu plus de la moitié de ses ballons. Ce soir le Bayern Munich rentre en Allemagne avec une statistique qui fait mal : 70% des tirs allemands n'étaient pas cadrés, le match de Léa Schüller l'illustre parfaitement.
Paulina Dudek dans le dur du début à la fin
Battue dans la plupart de ses duels (4 duels gagnés sur les 10 du soir) la défenseure parisienne n’a pas brillé et a souvent été mise en difficulté par l’attaque du Bayern Munich. Elle est notamment coupable sur la tête de Schüller qui mène au but de Saki Kumagai à la 19ème minute. Elle est remplacée à la 105ème minute par Elisa De Almeida qui a su se montrer rassurante dans les dernières minutes de la partie.
Ligue des Champions féminine : record d'affluence pour le PSG féminin
Les Parisiennes se sont produites ce mercredi devant plus de 27 000 personnes au Parc des Princes.
Ligue des champions féminine : record d'affluence en vue pour le PSG
Un record pour les féminines du PSG. Les filles de Didier Ollé-Nicolle recevront en effet le Bayern Munich…
L'Humanité
Enquête Prédateurs de la finance
Prescription culturePierre-Henri LabCyprien Boganda, journaliste à l’Humanité, publie une passionnante enquête sur le capital-investissement ou « Private Equity ». Cette activité qui consiste à acquérir tout ou partie du capital d’entreprises au prétexte de financer leur redressement est devenue une des pratiques dominantes du monde de la finance car parmi les plus juteuses. Les fonds d’investissement qui s’y adonnent gèrent près de 4 000 milliards d’euros d’actifs au plan mondial. Extrêmement documenté, ce livre s’appuie aussi sur les travaux de sociologues et d’économistes spécialistes du sujet. L’auteur est parvenu à réaliser des entretiens avec des acteurs de ce monde d’habitude enclins à la discrétion afin de préserver leurs affaires. Il a également recueilli la parole de dirigeants d’entreprises et de salariés victimes de ces prédateurs financiers et de la violence de leurs pratiques. Explorant la genèse outre-Atlantique de ces fonds, Cyprien Boganda suit la trace de Georges Doriot, un Français proche du collaborateur Pierre Laval et soutien des nazis. Il nous conte l’essor des fonds à la faveur de l’élection de Reagan et l’émergence de Blackstone ou d’Apollo. Mais l’histoire du capital-investissement est aussi l’histoire du capitalisme français. L’auteur retrace comment l’évolution de la législation nationale a permis son développement dans les années 1980. Au final, l’ouvrage montre comment cette industrie financière fait système avec ses lobbies et relais politiques, la complicité des banques et des services de l’État pour capter les richesses créées par les salariés et les transférer vers les paradis fiscaux.
capitalismefinances Le Figaro
Envoi des premiers chèques énergie : qui est concerné ?
5,8 millions de ménages doivent recevoir cette aide, distincte du «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros qui a été versé ces derniers mois.
Une nouvelle aide devrait bientôt se retrouver dans la boîte aux lettres de 5,8 millions de ménages français. L'envoi des chèques énergie a débuté ce mercredi 30 mars, et devrait se poursuivre jusqu'à fin avril. Cette aide, qui s'adresse aux foyers qui peuvent justifier d'un revenu fiscal de référence (RFR) inférieur à 10.800 euros, est d'un montant variable en fonction des ressources. Elle s'échelonne ainsi de 48 à 277 euros par ménage et doit permettre aux personnes éligibles de payer des factures d'électricité ou de gaz.
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Le chèque énergie de 44 à 277 euros est donc versé à un moment critique pour le pouvoir d'achat des ménages, qui est encore plombé par la hausse des prix du carburant. Mais tous ne le recevront pas simultanément. Il sera envoyé aux personnes éligibles par étapes, en fonction de leur département de résidence (voir le tableau des dates d'envoi du gouvernement).
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Envoi progressif
Cette aide s'ajoute au «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros que le gouvernement avait décidé de mettre en place à la fin de l'année dernière. Si ce sont les mêmes ménages qui sont visés par les deux chèques, celui de 100 euros n'est pas pérenne et avait vocation à permettre de faire face à la hausse des prix de l'énergie qui s'est observée au niveau mondial, et qui est désormais encore renforcée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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Dans ce contexte, GRDF a enjoint les Français à réduire leur consommation d'énergie en «baissant légèrement le chauffage». Mais Jean-François Carenco, président de la Commission de régulation de l'énergie, pondère : ce type d'efforts n'est pas demandé aux ménages qui peinent déjà à se chauffer faute de moyens. Il faut selon lui se mettre «gentiment et sereinement» à baisser la consommation lorsque cela est possible.
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Carburant : les modalités de mise en œuvre de la remise de 15 centimes par litre
L'État va faire en sorte que toutes les stations-service puissent être en mesure de proposer la réduction dès le 1er avril.
Carburants : les prix remontent à un niveau historiquement élevé
La semaine dernière, en moyenne, le prix du litre de gazole a augmenté de quatorze centimes, se rapprochant de son record historique.
Énergie : le régulateur appelle les Français à réduire dès maintenant leur consommation
La guerre en Ukraine pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel provenant de Russie.
L'Humanité
Asservir l’histoire ? Non merci !
Prescription cultureEssai Un ouvrage d’un collectif d’historiens s’élève contre les thèses falsificatrices d’Éric Zemmour afin de le comprendre pour mieux le combattre.
Louis PoulhèsLe candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour aime l’histoire, dit-il. C’est aussi le cas de nombre de Français, que « l’histrionneur », comme l’intitule Pierre Serna, cherche à attirer ainsi dans ses filets. Pour autant, son but n’est ni de faire connaître ni de faire comprendre une histoire, fût-elle réduite à un récit strictement national. Il s’agit bien au contraire de la soumettre à un projet politique vénéneux, dont la haine de l’autre est le principal fondement. Bâtir le roman fantasmagorique d’un manifeste idéologique pour un fascisme du XXIe siècle. En d’autres termes, asservir l’histoire pour mieux asservir les citoyens.
Contre un tel projet mortifère, un ensemble de dix historiens réagit une nouvelle fois pour le déconstruire. Ils ne sont ni les seuls ni les premiers. Rappelons les seize historiens réunis dans Zemmour contre l’Histoire (collection « Tracts », Gallimard), Laurent Joly avec la Falsification de l’Histoire : Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs (Grasset), ou Gérard Noiriel avec le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République (la Découverte) pour les plus récents.
Alors, un livre de plus ? Nullement, tant ce travail, pourtant réalisé dans l’urgence, est particulièrement fouillé et éclairant. Ce n’est pas seulement le vernis pseudo-historique du politicien d’extrême droite, ses raccourcis manipulateurs ou tout simplement son ignorance et ses mensonges qui sont débusqués, mais le socle de son projet politique qui est mis au jour dans ce livre, page après page : sur l’affaire Dreyfus (Vincent Duclert), les juifs et l’histoire coloniale de l’Algérie (Raphaëlle Branche), l’exemple du Rwanda (Chantal Morelle, Françoise Thébaud et Sandrine Weil) ou la vision du communisme (Sylvain Boulouque).
comment Le candidat d’extrême droite entend réhabiliter Pétain et Vichy
Tout n’est certes pas dit de la xénophobie et de la vision décliniste de l’histoire que promeut le personnage. On peut regretter en particulier l’absence d’une étude spécifique sur sa misogynie et son islamophobie. Dans la richesse des articles proposés, on me permettra cependant de citer le décryptage magistral du thème des « grandes invasions et de la chute de l’Empire romain » par Florian Mazel, qui permet à Zemmour d’illustrer le thème du prétendu « grand remplacement », l’étude solide de Léo Rosell « de la Résistance et des conquêtes de la Libération », qui décrypte avec finesse la réhabilitation de Pétain et de Vichy, et plus encore l’analyse pénétrante et fondamentale de Pierre Serna, « Quand gloser sur la Révolution française permet de mieux cacher le projet d’une révolution nationale » ou comment le polémiste réactionnaire s’invente une histoire de la Révolution française pour servir son projet masqué, celui d’une révolution nationale comme la France en a connu entre 1940 et 1944. Toute une série de contributions qui invitent à se procurer rapidement ce livre lumineux. Pour comprendre. Et combattre.
HistoireÉric Zemmour L'Humanité
chronique La vie et la mort en temps de pandémie
Prescription cultureLionel VenturiniQuoi, revenir, déjà, sur la pandémie ? L’écrivain et médecin Christian Lehmann, qui tient pour Libération ses chroniques en temps de pandémie, a rassemblé celles-ci en recueil. Non pour ce fait en soi, mais parce que, oui, tandis qu’une sixième vague se profile, il est important de ne rien oublier des petites solidarités et des grandes compromissions, des faux-semblants comme des mensonges au plus haut niveau – car ceux-là signent aussi un changement d’époque. Entamée en mars 2020, et se poursuivant encore en ligne, cette chronique rageuse et pédagogue, écrite avec le sens de l’histoire et le temps long de l’expérience du praticien, plonge aussi dans les doutes et les espoirs des soignants d’aujourd’hui.
Santécoronavirus covid-19confinement Le Figaro
Débat sur la nouvelle gouvernance d’Orange
Elsa BembaronDÉCRYPTAGE - Le conseil d’administration de l’opérateur propose Jacques Aschenbroich comme président de l’opérateur télécom. Un choix qui suscite des critiques et soulève des interrogations au sein du groupe.
Le conseil d’administration d’Orange, réuni le 30 mars, a officiellement choisi son futur président. Ce sera Jacques Aschenbroich, l’actuel président de Valeo, dont la nomination sera soumise au vote des actionnaires lors de l’assemblée générale du 19 mai. Christel Heydemann prendra, elle, ses fonctions de directrice générale dès le 4 avril. Le binôme succédera à l’actuel PDG, Stéphane Richard.
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Toutefois, ce qui devait relever de la simple formalité pourrait s’avérer un peu plus compliqué que prévu. Jacques Aschenbroich a beau avoir une excellente réputation, être un fin connaisseur de l’industrie, rompu aux règles de gouvernance des grands groupes français, doté d’une grande expérience à l’international et avoir porté l’innovation au cœur de la stratégie de Valeo, sa désignation n’en soulève pas moins une vague de critiques. Le principal reproche qui lui est adressé tient à son âge: 68 ans.
Pour qu’il puisse effectuer intégralement les quatre ans de son mandat de président d’Orange, le conseil d’administration proposera une deuxième résolution à l’AG, portant cette fois sur une révision des statuts de l’opérateur historique, lui permettant de rester après l’âge de 70 ans. Ce qui fait grincer des dents au sein du groupe et dans le landerneau parisien. «Il n’est pas normal que l’on soit obligé de changer les statuts du groupe pour accueillir un président choisi par l’Élysée», entend-on dire. La chose passe d’autant plus mal chez Orange qu’un accord intergénérationnel a été conclu fin décembre. Celui-ci inclut un dispositif temps partiel senior (TPS), prévoyant un départ anticipé des salariés qui le souhaitent dès 58 ans.
Cumul de mandats
La question du cumul des mandats est aussi posée. Jacques Aschenbroich, qui vient de céder la direction générale de Valeo à Christophe Périllat, restera président non exécutif du groupe jusqu’au 31 décembre 2022, au plus tard. Son mandat prenait initialement fin en mai 2023. L’équipementier automobile est déjà à la recherche de son successeur. «Jacques Aschenbroich siège au conseil d’administration de BNP Paribas, qui est un concurrent direct d’Orange Bank», fulmine de son côté Sébastien Crozier, le patron de la CFE-CGC d’Orange, lui-même candidat malheureux à la présidence de l’opérateur.
Les représentants du personnel d’Orange brandissent aussi la menace sur l’emploi, en mettant en avant les 14000 postes supprimés chez Valeo sous la direction de Jacques Aschenbroich. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Le groupe a bien suspendu des contrats d’intérim et renoncé à remplacer des départs naturels, mais c’était en plein confinement, quand 154 usines dans le monde étaient fermées, rappelle-t-on chez Valeo. Depuis son arrivée en 2009, les effectifs français du groupe sont restés quasiment stables. L’équipementier, qui emploie 110 000 personnes dans le monde, s’est spectaculairement transformé sous la houlette de son ex-PDG. Il a notamment très tôt mis le cap sur l’électrification des véhicules et continué à développer ses solutions pour voitures autonomes. Ces deux éléments, moteurs essentiels de l’industrie automobile, n’en demeurent pas moins fort éloignés des télécoms, déplorent ses détracteurs.
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Les mêmes reprochent aussi à Christel Heydemann son manque d’expérience dans les télécoms «grand public». Or, l’ex-directrice de Schneider Electric France, puis Europe, a passé quinze ans chez Alcatel Lucent avant le rachat de l’équipementier télécoms par Nokia. Mais être ingénieur, avec une longue expérience dans l’industrie et le management, ne met pas à l’abri des petites mesquineries, surtout lorsqu’on est une femme. Les clichés ont la peau dure. En coulisses, ils sont nombreux à la trouver «jeune» et à se dire prêts à mettre leur expérience au service de leur future patronne. Christel Heydemann a pourtant le même âge que Thierry Breton quand il était arrivé à la tête d’Orange, ce qui n’avait soulevé aucun problème.
Des évolutions redoutées
Si les nominations de Christel Heydemann et de Jacques Aschenbroich suscitent autant de réactions, c’est aussi parce qu’elles génèrent des craintes. Stéphane Richard avait malicieusement rappelé en février avoir renouvelé les deux tiers du comité exécutif d’Orange, quand il en avait pris les rênes. De quoi créer un vent de panique dans les hautes sphères du groupe, dont les couloirs bruissent de rumeurs de départs. Néanmoins, Ramon Fernandez, que l’on disait sortant et dont le mandat prenait fin le 4 avril, vient de se voir renouveler en qualité de directeur général délégué, sur proposition de la nouvelle patronne.
Pourtant, ils sont nombreux chez Orange à s’attendre à des évolutions, à une montée en puissance des quadras, à une reprise en main dans l’exécution et à la mise en œuvre des décisions stratégiques. Certes, Christel Heydemann était membre du conseil d’administration d’Orange. Mais rien ne dit qu’elle restera sur le chemin tracé par son prédécesseur.
Devialet étend son offre aux barres de son avec Dione
DÉCRYPTAGE - Le spécialiste français des équipements audio haut de gamme s’attaque à un nouveau secteur.
Dyson lance le premier casque audio avec purificateur d'air
L'entreprise britannique a présenté un nouvel appareil à l'allure très futuriste et quelque peu incongru.
Corse: cyberattaque d'un hôpital, les soins de radiologie et oncologie suspendus
Une cellule d'urgence pour «assurer la continuité des soins urgents des patients» est en train d'être «finalisée».
Le Figaro
Le Théâtre des Champs-Élysées maintient le spectacle de Gérard Depardieu ce week-end
Léna LutaudMalgré sa proximité avec Vladimir Poutine, l'acteur sera sur scène dans Depardieu chante Barbara du 1er au 3 avril. Une situation inconfortable pour le théâtre qui prend le risque de maintenir ces trois représentations dans un contexte tendu.
Sur le papier, tout va bien. En coulisses, le malaise est palpable. Juste avant le début de l'invasion russe en Ukraine, Gérard Depardieu a posté une photo de lui serrant son grand ami Vladimir Poutine dans les bras. Et ajouté en commentaire : «L'amitié ». L'acteur de 73 ans n'a jamais fait de secret sur sa proximité avec l'homme fort du Kremlin. Quelques jours plus tard, il récidivait dans une interview au JDD où il menaçait de rendre son passeport Français. L'acteur a la double nationalité depuis que Vladimir Poutine lui a accordé un passeport russe en 2013.
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Début mars, alors que l'Ukraine était sous les bombes de l'armée russe, Gérard Depardieu devait jouer son récital à l'Anthéa, la grande et belle salle à Antibes près de Nice. À sa demande et en accord avec le directeur du théâtre, il a reporté ces dates à fin mai. En espérant que, d'ici là, la situation en Ukraine se soit apaisée. «Au moment où Vladimir Poutine mène des attaques lourdes contre l'Ukraine, il ne se sentait pas de monter sur scène», nous expliquait Daniel Benoin, directeur de l'Anthéa qui avait tous les jours l'acteur en ligne. Et d'expliquer: «Avec Gérard, nous avons pensé à tout ce qui peut arriver. Un spectateur qui se lève entre deux chansons, parle fort et trouble le spectacle, par exemple. Cela aurait gâché le spectacle.»
Un mois plus tard, des millions d'Ukrainiens ont fui la guerre et des villes entières comme Marioupol sont rasées. Au vu de l'actualité, il est difficile de comprendre pourquoi ce qui valait pour Gérard Depardieu à Antibes ne vaut plus pour Paris. Contactée par Le Figaro, sa maison de production, Corida (groupe Because) n'a pas rappelé.
Pour le Théâtre des Champs Élysées, la situation est inconfortable car dès le début de l'invasion russe en Ukraine, la direction a annoncé rompre les engagements qui la tenaient avec des artistes russes trop proches du Kremlin. C'est effectivement ce qu'elle a fait en déprogrammant le pianiste Denis Matsuev et le chef d'orchestre Valery Gergiev, intime de Vladimir Poutine. Gérard Depardieu est tout autant un intime du chef de l'État russe mais selon la porte-parole du théâtre, la situation est néanmoins différente. Au sixième jour de l'invasion, sans doute conseillé par son entourage en France, Gérard Depardieu a déploré «une guerre fratricide» via une déclaration à l'AFP. «Nous avons alors décidé de maintenir son spectacle», a expliqué le théâtre. Quant à ce qui pourrait arriver dans la salle ce week-end, la direction du Théâtre des Champs Élysées en convient : «C'est difficile à prévoir.»
Le grand rire de Rabelais à l’Essaïon
CRITIQUE - Jean-Pierre Andréani met au goût du jour l’œuvre du plus grand farceur de la langue française. Avec deux acteurs hypertoniques.
L'humour fait son printemps
Du spectacle de stand-up classique au show plus inattendu, une sélection de huit artistes à voir sur scène en ce moment.
Le Théâtre du Rond-Point change de tête
Stéphane Ricordel et Laurence de Magalhaes dirigeront en duo la belle adresse des Champs-Élysées. Le tandem, qui a relancé Le Monfort théâtre à Paris, remplacera en janvier 2023 Jean-Michel Ribes, à la tête de l'institution depuis 20 ans.
France24 - Monde
En direct : la Russie se concentre sur le Donbass, Zelensky ne croit pas en une réduction militaire
Publié le : 30/03/2022 - 06:54Modifié le : 30/03/2022 - 22:13
FRANCE 24
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Alors que Moscou avait annoncé mardi un retrait militaire dans le nord de l'Ukraine, la ville de Tchernihiv a été bombardée "toute la nuit", selon le gouverneur de la région. Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères français, a appelé sur France 24 et RFI à "ne pas se faire illusionner par du déclaratif". Suivez notre direct consacré à la guerre en Ukraine.
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1 h 21 : le chef du renseignement militaire français remercié
Le patron de la Direction des renseignements militaires (DRM) française, le général Éric Vidaud, va quitter ses fonctions. Des sources militaires et proches du dossier estiment que ce départ est le résultat de "briefings insuffisants" et d'un "manque de maîtrise des sujets".
Selon une source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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0 h 52 : les pourparlers reprendront le 1er avril
Les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine reprendront le 1er avril, a annoncé un haut responsable ukrainien, à l'issue du dernier cycle de négociations qui s'est tenu en Turquie.
Le négociateur ukrainien David Arakhamia a déclaré, dans une publication diffusée en ligne, que l'Ukraine avait proposé que les dirigeants ukrainiens et russes se rencontrent, mais que la Russie avait répondu qu'il fallait encore développer un projet de traité.
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23 h 53 : Kiev accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore sur Marinka
"Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui (mercredi), à Marinka", dans l'est de l'Ukraine, a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. "Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence."
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti, le 25 mars, toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
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23 h 12 : "nous ne croyons personne", assure Zelensky au sujet de la réduction du dispositif russe
Moscou a promis, mardi, de "réduire radicalement" son activité militaire à Kiev et Tchernihiv. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, reste sceptique sur les promesses russes : "nous ne croyons personne". Dans sa vidéo, il a ajouté que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. "Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire", a-t-il répété.
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22 h 39 : l'armée russe commence à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl
Un haut responsable du Pentagone indique que les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, passé sous leur contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et "Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller en Biélorussie", a-t-il déclaré à la presse.
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22 h 32 : la Russie annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour jeudi à partir de 10 h 00
Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi soir l'instauration d'un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 h 00 jeudi (07 h 00 GMT, 09 h 00 heure de Paris) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol, afin d'évacuer des civils.
Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe, selon le ministère. "Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge", a ajouté le ministère dans un communiqué.
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21 h 50 : "Poutine pensait que les choses se passaient mieux que ce qu'il en était vraiment" en Ukraine, selon un diplomate européen
Après un haut responsable américain qui a assuré plus tôt mercredi que Vladimir Poutine "s'est senti induit en erreur par l'armée russe" et par des conseillers qui avaient trop peur pour lui dire que la guerre en Ukraine se déroulait mal, c'est au tour d'un haut diplomate européen de tenir le même discours.
Selon ce dernier, "Poutine pensait que les choses se passaient mieux que ce qu'il en était vraiment". "C'est ça le problème quand vous vous entouré de 'yes men' (des personnes qui vous approuvent systématiquement, NDLR) ou quand vous vous asseyez seulement avec eux au bout d'une très longue table", ajoute-t-il.
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21 h 34 : la Russie repositionne certaines troupes autour de Kiev
La Russie a commencé à repositionner moins de 20 % des forces déployées autour de la capitale Kiev, déclare le Pentagone, qui prévient toutefois que la Russie pouvait les réaménager et les réapprovisionner pour un redéploiement, et non pas pour les rapatrier.
Selon John Kirby, porte-parole du Pentagone, certaines forces russes sont peut-être rentrées en Biélorussie, loin de leurs garnisons nationales.
John Kirby a également déclaré que l'entreprise russe Wagner Group a déployé environ 1 000 hommes dans le Donbass, région déclarée comme prioritaire par Moscou.
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21 h 15 : l'Europe peut encore payer le gaz russe en euros et non en roubles
Steffen Hebestreit, le porte-parole du gouvernement allemand, indique que le président russe Vladimir Poutine a assuré au chancelier Olaf Scholz que l'Europe peut continuer à payer le gaz russe en euros et non en roubles, comme ordonné récemment par Moscou. Les paiements de l'Europe le mois prochain "continueront à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions", explique-t-il. La Gazprom Bank se chargera ensuite de la conversion en roubles.
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20 h 10 : des "sanctions massives" si la Russie fait l'usage d'armes "non conventionnelles"
"Si la Russie utilise des armes non conventionnelles, elle doit s'attendre à des sanctions massives très fortes. Elle le sait", rappelle Jean-Yves Le Drian, qui "pense que le président Poutine s'est rendu compte de l'unité et de la fermeté de l'Union européenne et de la relation transatlantique, de la solidité de cette alliance, ainsi que de la volonté de l'ensemble de ces pays d'aider l'Ukraine très fermement. (...) C'est à lui d'apprécier les risques. Mais c'est sa responsabilité, pas la nôtre."
Le ministre des Affaires étrangères français a par ailleurs confirmé que, dans le cadre de cette aide apportée à l'Ukraine, la France livre des "équipements défensifs et létaux", comme beaucoup d'autres pays européens.
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20 h 05 : les discussions entre Macron et Poutine "avancent peu", mais restent essentielles
À propos des appels entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, Jean-Yves Le Drian estime : "Les points de vue sont dits clairement, avec beaucoup de clarté de part et d'autre. Ça avance peu, mais au moins il y a un canal de discussion." "Il faut que le président Poutine se rende bien compte qu'il a deux partenaires (Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz) qui sont prêts à engager le dialogue, mais qui sont aussi fermes sur la souveraineté de l'Ukraine et refusent qu'un État agresse un autre État", poursuit Jean-Yves Le Drian.
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19 h 57 : Le Drian favorable à une rencontre Zelensky-Poutine
"Il serait peut-être opportun que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant, ce n'est pas possible, puisque le président Poutine le refuse", constate Jean-Yves Le Drian.
En attendant une possible rencontre entre les deux leaders, le ministre des Affaires étrangères approuve la volonté du président français Emmanuel Macron de maintenir un lien avec son homologue russe. Ces appels sont nécessaires "pour garder un canal de dialogue et faire en sorte que, le moment venu, on puisse se parler de manière approfondie. J'espère que ce moment arrivera vite et que l'on évitera le carnage de Marioupol."
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19 h 51 : "Ce qu'il se passe à Marioupol est effroyable", déclare Jean-Yves Le Drian
Le ministre se rappelle qu'à Alep, en Syrie, "on a vu la Russie dire qu'elle allait négocier", alors que "en réalité, elle reconstituait ses forces". "On va voir si le discours tenu va se manifester dans des actions concrètes, soit par un retrait, soit par un cessez-le-feu. Ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est un cessez-le-feu à Marioupol pour éviter un carnage. Car ce qu'il s'y passe est effroyable. La responsabilité de ce qui va se passer à Marioupol est celle de la Russie", développe-t-il depuis le Quai d'Orsay.
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19 h 46 : Jean-Yves Le Drian appelle à "ne pas se faire illusionner par du déclaratif"
"Il ne faut pas de faire illusionner par du déclaratif. Il faut des actes. Si la Russie veut vraiment qu'on croie en elle, qu'elle mette des actes sur la table et qu'elle manifeste cette nouvelle orientation, s'il y en a une."
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19 h 39 : Jean-Yves Le Drian attend "des actes", pas des "déclarations"
Jean-Yves Le Drian ne se dit pas plus optimiste aujourd'hui quant à la situation en Ukraine, "dans le mesure où, pour l'instant, la guerre continue". "Je lis des propos, des déclarations, je ne vois pas d'acte. Il n'y a, à ma connaissance, aucune mesure de retrait prise à l'égard de l'occupation des forces armées russes en Ukraine", explique-t-il.
"La guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée, ni nouveauté", souligne-t-il.
"Je ne croirai que les actes. Si demain matin, le président Poutine dit (...) qu'il renonce au siège de Marioupol et permet à l'aide humanitaire d'entrer, (...) là je dirais qu'il y a un progrès et que le pire n'est plus devant nous. Mais aujourd'hui, je ne vois pas d'acte", poursuit le ministre des Affaires étrangères.
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18 h 42 : Biden a parlé avec Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" pour aider l'armée ukrainienne face à la Russie
Le président des États-Unis, Joe Biden, a discuté mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a déclaré la Maison Blanche.
"Les dirigeants ont évoqué la manière dont les États-Unis travaillent jour et nuit pour répondre aux principales demandes faites par l'Ukraine en matière d'aide sécuritaire" ainsi que "les efforts persistants fournis par les États-Unis avec leurs alliés et partenaires pour identifier les capacités supplémentaires pour aider l'armée ukrainienne à défendre son pays", a affirmé l'exécutif américain dans un communiqué après un appel entre les deux présidents.
Just finished an hour-long conversation with @POTUS. Shared assessment of the situation on the battlefield and at the negotiating table. Talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid.
March 30, 2022 -
18 h 11 : l'offensive russe se poursuit en direction de Kiev et Tchernihiv, Moscou se concentre sur le Donbass
Alors que la Russie s'était engagée mardi à réduire "radicalement" son activité militaire autour de Kiev et de Tchernihiv, cette dernière ville est encore bombardée mercredi. L'état-major ukrainien avait fait part de son scepticisme : "Le soi-disant 'retrait des troupes' est probablement une rotation d'unités individuelles qui vise à tromper le commandement militaire des forces armées ukrainiennes."
"Pour le moment, on ne peut malheureusement pas constater que les Russes baissent l'intensité des hostilités en direction de Kiev et de Tchernihiv", constate Vadym Denysenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur.
Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agirait que d'un "repositionnement" et non d'un "vrai retrait". "Il est très probable que la Russie cherche à transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) du Donetsk et de Louhansk à l'est", juge le ministère britannique de la Défense sur Twitter.
Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, la Russie a atteint son "objectif" : "Le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l'attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass".
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17 h 39 : Poutine "induit en erreur par l'armée russe" d'après Washington
Vladimir Poutine, le président russe, a été trompé par ses conseillers qui avaient trop peur pour lui dire à quel point la guerre en Ukraine se déroulait mal et à quel point les sanctions occidentales étaient néfastes, d'après la directrice de la communication de l'exécutif américain, Kate Bedingfield qui s'appuie sur des renseignements déclassifiés.
"Nous avons des informations selon lesquelles Poutine s'est senti induit en erreur par l'armée russe", ce qui l'a conduit à se méfier des dirigeants militaires, a-t-elle déclaré.
"Poutine ne savait même pas que son armée employait et perdait des recrues en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d'informations vers le président Russe", a ajouté Kate Bedingfield.
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16 h 45 : le Royaume-Uni appelle à "intensifier les sanctions" contre la Russie jusqu'au retrait de tous ses soldats en Ukraine
Selon le Premier ministre britannique, Boris Johnson, "on ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu", a-t-il déclaré devant une commission parlementaire. "Nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun" des soldats russes soit "hors d'Ukraine", a-t-il ajouté.
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16 h 42 : entretien imminent entre Biden et Zelensky
La Maison Blanche indique qu'un entretien est prévu à 10 h 45 heure de Washington (14 h 45 GMT, 16 h 45 heure de Paris) entre Joe Biden, le président américain, et Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Les deux chefs d'État échangent régulièrement depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
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16 h 08 : entre 200 et 300 civils ukrainiens tués à Irpin
Selon les estimations, avant qu'Irpin soit reprise lundi par l'Ukraine aux forces russes, entre 200 et 300 civils ukrainiens auraient été tués. Selon le maire Oleksandr Markushyn, 50 soldats ukrainiens seraient morts, et certains corps seraient toujours sous les décombres. Il assure que la Russie a bombardé la zone durant toute la nuit.
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16 h 05 : d'après Moscou, Kiev accepterait de répondre à ses principales demandes
Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinsky, assure que lors des pourparlers tenus à Istanbul mardi, l'Ukraine a déclaré que Kiev avait la volonté de répondre aux principales demandes de Moscou : non-adhésion à l'Otan, statut neutre, renoncement aux armes nucléaires et de destructions massives, pas de troupes ou de bases militaires étrangères sur son sol.
La Russie ne compte pas renoncer à insister pour que l'Ukraine reconnaisse la perte de la Crimée, annexée par l'armée russe en 2014, et l'indépendance des territoires de Donetsk et Louhansk.
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15 h 30 : certains réfugiés ne quittent l'Ukraine que quelques jours avant de revenir dans les zones de conflit
En l'espace de 35 jours, plus de 4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, fuyant la guerre. Mais comme Pauline Godart l'a constaté à Medyka, ville polonaise à la frontière, certains repartent vite vers l'Ukraine. Explications.
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14 h 45 : Jean-Yves Le Drian sur France 24/RFI à 19 h 30
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, invité à 19 h 30 sur France 24 et RFI. Il répondra aux questions de Christophe Boisbouvier et Roselyne Febvre.
Interview du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian @JY_LeDrian ce soir en direct à 19h30 sur @France24_fr et @RFI @ChBoisbouvier @RoselyneFebvre @floresimon1
March 30, 2022 -
14 h 38 : l'Ukraine appelle la Norvège à fournir davantage de gaz à l'UE
Volodymyr Zelensky appelle la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE : "Vous pouvez apporter une contribution décisive à la sécurité énergétique de l'Europe en fournissant les ressources nécessaires aux pays de l'Union européenne et à l'Ukraine."
Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, le président ukrainien a aussi estimé que les navires russes "ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre".
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14 h 02 : Berlin a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques
L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.
"Le montant des fonds gelés (...) est de 95 514 306, 40 euros", tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.
Cette somme résulte de déclarations effectuées par les établissements de crédit allemands à la Banque fédérale d'Allemagne.
L'Allemagne applique en l'espèce les sanctions contre les oligarques russes et d'autres personnes associées au président russe Vladimir Poutine, décidées par l'Union européenne depuis fin février.
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14 h : Kharkiv, cité martyre sous le feu de l'artillerie russe
Au nord-est de l'Ukraine, Kharkiv est constamment bombardée depuis cinq semaines. Notre envoyé spécial Roméo Langlois s'est rendu dans la deuxième ville du pays, ravagée par les frappes russes.
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13 h 07 : l'ONU fournit une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a indiqué mercredi fournir une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine.
"Des camions, des trains et des camionnettes livrent aujourd'hui de la nourriture aux personnes les plus vulnérables dans tout le pays et davantage de convois (humanitaires, ndlr) sont attendus dans les prochains jours", assure l'agence onusienne dans un communiqué.
Selon le PAM, "plus de 6,5 millions de personnes" sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine et l'accès à la nourriture représente "l'une des trois principales préoccupations" de la population, avec la sécurité et l'approvisionnement en carburant.
Le PAM demande maintenant à ses bailleurs de fonds "590 millions de dollars pour soutenir 3,1 millions de personnes" nécessiteuses.
Le conflit en Ukraine, ancien grenier à blé qui produisait de la nourriture "pour 400 millions de personnes" sur plusieurs continents, a par ailleurs déclenché une vague de faim un peu partout dans le monde, rappelle le PAM.
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12 h 04 : pour le Kremlin, les derniers pourparlers n'ont abouti à rien de "très prometteur"
Les pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations.
"Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
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11 h 44 : la France jugera la Russie sur "les actes, pas les annonces"
"Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation", ainsi que des annonces de "réduction radicale" de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv, a relevé la porte-parole de la diplomatie française, Anne-Claire Legendre, sur la radio France Info.
"Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table", a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit.
🗣 Un espoir vers la paix en Ukraine ? ➡️ "Il faut être très prudent. On a déjà vu la Russie jouer la négociation pour gagner du temps”, estime Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. pic.twitter.com/bDyHPGJb48
March 30, 2022"On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat", a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
"On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques", a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.
"La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien", a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
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11 h 35 : l'acheminement du gaz en France ne rencontre pas de difficultés, selon GRTgaz
GRTgaz, l'opérateur de la majeure partie du réseau de transport de gaz en France, a déclaré mercredi ne pas rencontrer à l’heure actuelle de difficulté particulière dans l'acheminement du gaz en raison des conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
GRTgaz indique dans un point de situation publié sur son site internet qu'il reste mobilisé "pour être en mesure de répondre sans délai à toute évolution des conditions d’approvisionnement" dans l'Hexagone.
"En France comme en Europe, la situation internationale conduit à rechercher des mesures propres à diversifier les approvisionnements et à augmenter les possibilités d’arrivées de Gaz naturel liquéfié (GNL)", fait savoir l'opérateur.
"De nouvelles capacités sur les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et de Dunkerque sont annoncées pour accroître notre approvisionnement en GNL", ajoute GRTgaz.
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11 h 28 : les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'une autoroute dans l'Est
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP.
"La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord", a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne.
Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30 000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, la situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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10 h 58 : plus de 4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays
Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés.
Au total, 4 019 287 Ukrainiens – essentiellement des femmes et des enfants – ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.
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10 h 55 : Varsovie appelle Bruxelles à créer un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes
"J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable", a dit le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, à la presse.
Il a annoncé que la Pologne comptait s'affranchir de sa dépendance des importations de charbon russe dans un mois ou deux, et de celles de pétrole et de gaz à la fin de l'année en cours.
Rappelant que certains pays européens, dont notamment l'Allemagne, sont réticents à renoncer aux importations de matières premières russes, et que celles-ci pouvaient être vendues à un prix relativement bas, concurrentiel, il a indiqué que la taxe en question aurait pour but "d'égaliser les prix d'énergie dans toute l'Union européenne".
"Je vais pousser fortement pour cette idée dans l'Union européenne, pour que la situation soit équitable du point de vue des principes de la concurrence sur le marché", a dit Mateusz Morawiecki.
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10 h 46 : Bruno Le Maire demande aux entreprises françaises d'appliquer les sanctions contre la Russie
Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, "toutes les sanctions et rien que les sanctions", a affirmé mercredi le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie.
"La seule chose que nous demandons aux entreprises, c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique", a déclaré le ministre sur Europe 1.
"Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes", a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
Faire mal aux entreprises françaises, "ce n'est pas notre objectif", a affirmé Bruno Le Maire. "L'objectif n'est pas de faire mal à la population française" mais "de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe", a-t-il insisté.
Bruno Le Maire : "Nous faisons tout ce qui est possible pour protéger les Français contre les prix de l'énergie, nous faisons plus que les autres pays Européens"#LeMaireEurope1 #Europe1 pic.twitter.com/90aR3LFTVZ
March 30, 2022 -
10 h 37 : la ville de Tchernihiv "bombardée toute la nuit"
La ville de Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, a été victime de bombardements "toute la nuit", a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone.
"Tchernihiv a été bombardée toute la nuit" avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur, Viatcheslav Tchaous. Il a précisé que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.
Cette ville, qui comptait 280 000 habitants avant la guerre, est "sans communications et on ne peut plus les réparer", a-t-il ajouté à la télévision, évoquant également des frappes sur Nijyne, dans la même région.
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9 h 36 : l'Ukraine dans l'attente du retrait des forces russes autour de Kiev
Les pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes se sont notamment soldés mardi par la promesse de Moscou de réduire ses activités militaires autour de Kiev. Une annonce accueillie avec scepticisme par les dirigeants ukrainiens, selon notre correspondant Gulliver Cragg.
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9 h 07 : l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir son approvisionnement en gaz
L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l'Économie.
"Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère" afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et, à ce stade, "la sécurité de l'approvisionnement" en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.
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8 h 50 : à Kharkiv, "le métro est devenu un immense dortoir"
À Kharkiv, des milliers d'habitants se réfugient chaque soir dans le métro pour se protéger des bombardements, explique notre envoyé spécial Roméo Langlois.
Des quartiers entiers ont été quasiment rasés par l'artillerie russe et au moins 1 500 bâtiments ont été détruits ou lourdement endommagés par les frappes, selon les autorités locales, qui déplorent plus de 300 morts.
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8 h 15 : la Belgique expulse 21 diplomates russes
En Belgique, 21 diplomates russes vont devoir faire leurs valises. Soupçonnés d'opérations d'espionnage, "ils n'auraient pas respecté la Convention de Vienne, qui régit les relations diplomatiques", précise notre correspondante à Bruxelles, Alix Le Bourdon. Pour l'heure, "les noms de ces diplomates n'ont pas été rendus publics", ajoute-elle.
Les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont eux aussi annoncé mardi l'expulsion de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée.
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7 h 10 : des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk bombardés
Des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk, située dans l'est de l'Ukraine, ont été bombardés mercredi matin, a annoncé le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Gaidai, sur Telegram.
"Un certain nombre d'immeubles ont été endommagés. Des informations concernant d'éventuelles victimes sont en train d'être confirmées", a-t-il écrit. "Plusieurs bâtiments se sont effondrés. Les secours essaient de sauver les survivants."
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7 h : Donald Trump appelle Vladimir Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Joe Biden
Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l'État américain Joe Biden, Hunter.
L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé.
Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
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6 h 30 : risque d'arrestation arbitraire pour les Américains en Russie, avertit Washington
Le département d'État a mis en garde contre "la possibilité de harcèlement de citoyens américains" par les forces de sécurité russes, "y compris l'arrestation" et "l'application arbitraire de la loi locale", en raison de la position de Washington concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des sanctions imposées à Moscou. Cet avertissement a été publié alors que la star américaine de basket-ball Brittney Griner est détenue en Russie depuis plus d'un mois.
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Guerre en Ukraine : des pourparlers "significatifs" à Istanbul ?
L'Entretien de France 24
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
Info ou intox
Des uniformes de pompiers canadiens dans la ville ukrainienne de Lviv ?
L'Humanité
Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
pierre bourdieuSociologiecolonialisme France24 - Monde
Quand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 15:01
Des journalistes ukrainiens, des fonctionnaires, des militants des droits civils et même des citoyens opposés à l'invasion de leur pays sont détenus arbitrairement par les forces russes. Selon certains, cette stratégie est utilisée pour semer la peur dans les communautés locales, les détentions forcées pouvant durer d'un jour à deux semaines.
Le 23 mars, par un matin glacial, des membres des forces russes ont frappé à la porte de Svetlana Zalizetskaya qui habite à Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine. Croyant la voir à l'intérieur, ils se sont retrouvés nez à nez avec ses parents âgés. "Je n'étais pas à la maison à ce moment-là", confie-t-elle à France 24. Les trois hommes armés ont fouillé l'appartement en le mettant "sens dessus dessous", avant d’emmener son père de 75 ans dans un lieu inconnu.
Directrice du journal local Holovna Gazeta Melitopolya et du site d'information RIA-Melitopol, Svetlana Zalizetskaya avait fui la ville quelques jours auparavant. "J'ai été intimidée par Galina Danilchenko", a-t-elle ajouté, en faisant référence à la maire intérimaire pro-russe qui a remplacé Ivan Fedorov, lui-même enlevé le 11 mars puis finalement libéré en échange de neuf conscrits russes.
"[Galina Danilchenko] m'a demandée de devenir propagandiste de la Russie et de commencer à faire des reportages en soutien de l'occupation. Elle a essayé de me convaincre en me promettant une grande carrière à Moscou", explique Svetlana Zalizetskaya, qui a refusé cette proposition. Par crainte de représailles, elle a préparé ses affaires pour quitter la ville. Quelques jours plus tard, elle a reçu un appel lui apprenant que son père avait été pris en otage.
"Leur demande était claire : il serait libéré si je me rendais", explique-t-elle. Svetlana Zalizetskaya a refusé une nouvelle fois la proposition russe. "Alors ils ont exigé que je ferme RIA-Melitopol", précise-t-elle.
Le 25 mars, deux jours après l'enlèvement de son père, elle a publié sur Facebook un message annonçant le transfert de son site d'information à des tiers "en échange d'une évacuation" et "sur le territoire contrôlé par l'Ukraine" qui, selon elle, "fournissent des informations objectives". Elle partage toujours des articles de RIA-Melitopol sur sa page Facebook, mais déclare qu'elle n'a consenti à aucune autre coopération depuis son message.
Son père a été libéré, plus tard, le même jour, relativement indemne mais privé des médicaments dont il avait besoin et fortement choqué par son enlèvement. Bien que Svetlana Zalizetskaya soit soulagée, la colère qu'elle ressent est palpable. "Je considère ce genre d’actions des forces d'occupation comme du terrorisme", ajoute-t-elle, tout en se disant déterminée à poursuivre son travail de journaliste pour documenter les horreurs auxquelles les Ukrainiens sont confrontés dans les territoires occupés par la Russie.
#Ukraine: le père de la rédactrice en chef de RIA-Melitopol Svitlana Zalizetska a été libéré hier soir après avoir été pris en otage par l'armée russe cette semaine. Elle a refusé de coopérer et a transféré le contrôle de son site d'information à des tiers https://t.co/JkaTCLJDXN
March 26, 2022
Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste ou un proche a été détenu par les forces russes en Ukraine. La mission de surveillance des Nations unies, présente sur le terrain et qui recense les enlèvements, a constaté que 21 journalistes et militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l’invasion russe, lancée le 24 février. Les familles sont souvent maintenues dans l'ignorance, sans rien savoir de l'endroit où sont détenus leurs proches, sans aucune idée de ce qui leur arrive. Sur les 21 personnes enlevées, seules neuf d’entre elles "auraient été libérées", selon l'ONU.
L'ONG Reporters sans frontières a publié, de son côté, une série de témoignages alarmants concernant la détention, la torture, l'intimidation et les menaces auxquelles sont confrontés les professionnels des médias en Ukraine.
Un terrain "de plus en plus dangereux" pour les journalistes
Selon l'ONU, de nombreux auteurs d'enlèvements viennent des régions de Kherson, Louhansk et Zaporijie, où se trouvent des "Républiques" autoproclamées alliées à la Fédération de Russie et à des groupes armés pro-russes. Des cas ont également été signalés dans certaines parties de Kiev, Kheron, Donetsk, Soumy et Tchernihiv.
"Il est de plus en plus dangereux pour les journalistes et les rédacteurs de rester dans les régions occupées par la Russie", prévient Sergiy Tomilenko, président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine, interrogé par France 24. "Ils sont isolés dans ces territoires, souligne-t-il. Ils ne peuvent pas partir".
Les fonctionnaires locaux sont également la cible de détentions. Des enlèvements présumés ont également été signalés dans des villes du nord, notamment à Nova Kakhovka, où le secrétaire du conseil municipal a disparu, et à Bucha, où, selon la BBC, six membres du conseil local ont été détenus puis finalement libérés.
L'ONU a constaté que 24 agents publics et fonctionnaires des autorités locales ont été détenus dans les régions contrôlées par la Russie. Treize d'entre eux auraient été libérés, mais le lieu et le sort des 11 autres restent inconnus.
L'analyste politique Mattia Nelles, normalement basé à Kiev mais désormais résidant en Allemagne, a suivi de près les enlèvements signalés dans l'est et le sud de l'Ukraine. Selon lui, les forces russes vont s’en prendre à "toute personne qui dénonce activement l'occupation" et sont particulièrement promptes à arrêter ceux qui appellent à manifester.
"J'ai même entendu parler de deux cas à Kherson où des personnes ont été arrêtées au hasard à des points de contrôle après que les forces russes eurent fouillé leurs téléphones et trouvé de nombreux canaux pro-ukrainiens ouverts sur leur [application] Telegram, indique-t-il. Mon ami, qui vit là-bas, dit qu'il ne prend plus jamais son téléphone quand il sort".
"Vous pourriez être le prochain"
Mattia Nelles, son épouse ukrainienne et ses beaux-parents ont réussi à fuir le pays très tôt, même si une grande partie de leur famille vit toujours à Svatove, une ville située dans la région de Louhansk. Le 26 mars, des voisins ont informé son oncle que les forces russes étaient venues le chercher. "La raison n'était pas claire, mais nous avons supposé que c'était parce qu'il est un vétéran. Il avait servi comme médecin en 2016 et en 2018 pour l'armée ukrainienne dans le Donbass."
Alors qu’il s’était caché, son oncle a été retrouvé par les forces russes qui l'ont arrêté pour interrogatoire. "Cela a duré trois heures", précise Mattia Nelles. "Et il s'est avéré qu'ils recherchaient son gendre, un soldat actif enregistré au domicile de mon oncle. D'où la confusion."
Son parent proche a finalement été libéré et, bien que profondément bouleversé, il n'a pas été blessé. D'autres, comme le fixeur ukrainien de Radio France torturé durant neuf jours, n'ont pas eu la même chance.
"Il y a différents degrés de sévérité dans la manière avec laquelle [les occupants russes] traitent les gens", explique l’analyste politique. "J'imagine que c'est du cas par cas. Cela dépend du degré de résistance de la personne, de son engagement dans l'armée ukrainienne ou du problème qu'elle peut poser pour les occupants."
Cela dépend également de ce que les forces russes veulent obtenir de leurs détenus. En évoquant l'enlèvement du père de Svetlana Zalizetskaya, Sergiy Tomilenko a expliqué que cette affaire était un exemple évident des tentatives russes de neutralisation des médias ukrainiens en utilisant la stratégie de la carotte et du bâton.
"Tout d'abord, ils arrêtent les journalistes locaux, tentent de les intimider en leur faisant dire qu'ils soutiennent l'occupation", a-t-il déclaré. Si cela échoue, les forces russes "exigent simplement qu'ils cessent de couvrir l'actualité".
Le but de ces enlèvements est clair : instiller la peur dans les populations locales, ce qui permet aux forces russes d'exercer plus facilement leur contrôle.
Et pour certains, cela semble fonctionner. Sergiy Tomilenko entend parler chaque jour de nouveaux enlèvements et connaît un nombre croissant de collègues journalistes qui ont peur de quitter leur maison. "À Kherson, deux collègues ne sont plus sortis de chez eux depuis deux semaines", dit-il.
Pour faire face à cette situation, les ONG de défense des droits de l'Homme en Ukraine établissent des listes de personnes disparues et font campagne pour faire la lumière sur ce qui se passe sur le terrain. L'Union nationale des journalistes ukrainiens a également publié une série de recommandations à l'intention des journalistes à l’œuvre dans les territoires occupés, leur demandant de s'abstenir de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux et d'utiliser des pseudonymes s'ils travaillent comme correspondants locaux pour des médias internationaux ou nationaux.
Mais le sentiment d'intimidation suscité par les enlèvements peut même être ressenti par les âmes les plus courageuses. "Le message envoyé est le suivant : ‘Si vous osez parler, vous pourriez être le prochain', conclut Mattia Nelles. C'est terrifiant. Surtout pour ceux qui occupent un quelconque poste officiel".
Cet article est une adaptation du papier disponible en version originale ici.
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L'Entretien de France 24
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
CYBERARMÉEGuerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
L'Humanité
Littérature. Un pays où les femmes n’ont pas l’idée de pêcher
Prescription cultureDe passage à Paris, Selva Almada nous fournit quelques clés pour appréhender la réalité du machisme ordinaire dans la société argentine, qu’elle a auscultée dans un beau roman.
Muriel SteinmetzMuriel SteinmetzLe livre s’ouvre sur une partie de pêche. Dans une île d’Argentine, « sans nom propre ni coordonnées », séparée du continent par un fleuve, trois amis, Enero, Negro et Tilo, venus camper le temps d’un week-end ferrent une raie géante. 90 à 100 kilos ! La remontée de la bête, ourlée, brillante, fraîche, est en soi un morceau d’anthologie. Elle est extirpée de l’eau à grand renfort de moulinets. « Remonter un poisson si particulier, c’est laborieux, nous dit Selva Almada, de passage à Paris, car c’est un animal qui se colle au fond du fleuve. » À la surface, « blanche comme une mariée », elle est achevée à coups de pistolet. Elle est si grosse qu’elle remplit le fond du bateau.
Pour les autochtones, le fleuve a une âme
Cette scène brutale, d’une grande puissance narrative, la romancière (née en 1973) la tient de sa propre enfance. Née dans un village de l’intérieur, « en soi un important marqueur d’origine », elle se souvient : « Quand mon père partait pêcher avec ses copains, je me demandais ce que faisaient ces hommes seuls pendant plusieurs jours. La pêche, dans ma région d’enfance, est un rituel très masculin. Et parfois un rite d’initiation pour les garçons. Les pères emmènent leurs fils à la pêche. Jamais les filles. »
L’amitié entre hommes est l’autre pôle du récit, amitié née dans l’enfance, confirmée à l’âge adulte, qui se renforce en virées folles, parties de pêche, siestes au bord de l’eau, cigarettes et maté à toute heure… C’est le cas d’Enero et Negro. Il ne manque qu’Eusebio, noyé des années plus tôt, troisième larron dont Tilo est le rejeton. Eusebio est le grand absent qui rôde dans ces pages.
Dans les Jeunes Mortes, la romancière répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides.
La raie à peine sortie de l’eau, les locaux viennent la renifler. Hommes « à la parole rare, à l’œil sourcilleux », ils ont un respect sans borne, quasi religieux, de la nature mère. Lorsque Enero, la nuit suivante, décide de rejeter la raie dans le fleuve, car « elle commence à puer drôlement », ce geste embrase les hommes du fleuve. Le campement des pêcheurs du dimanche est incendié, leur barque coulée.
Seule l’amitié virile détermine les caractères
Avec son île, Selva Almada a choisi un lieu coupé du reste du monde. Tout y a un air improbable. Et d’abord la prise de cette raie de légende, devenue encombrant cadavre. Il y a aussi Siomara, la sœur du chef de bande local, rendue folle de douleur à la suite de la mort accidentelle de ses deux filles. Celles-ci hantent le texte. Elles semblent y vivre au milieu du présent, « une odeur d’herbe à peine coupée » dans les cheveux. Pour les autochtones, le fleuve a une âme. Idem pour la forêt, que chacun connaît « comme la paume de la main ». Certains y ont même été conçus. « Les branches remuent comme des côtes, se gonflent et se dégonflent avec l’air qui s’introduit dans les entrailles. »
Selva Almada excelle dans la structure même du roman et la description de ses nombreux personnages, masculins pour la plupart, est extrêmement crédible. Pourtant, rien de ce qu’un romancier d’avant aurait jugé indispensable pour brosser un personnage réel et vivant n’est ici présent. Retrait de la psychologie et du passé intime. Seule l’amitié virile détermine les caractères. Sans elle, les trois héros seraient amputés d’eux-mêmes. Pour preuve, quand Eusebio s’est noyé, l’un des deux autres a perdu un doigt en nettoyant son fusil, « comme si une partie de son corps, réelle et concrète, devait mourir à son tour ».
Le déroulement des événements (la pêche, le souvenir du jour de la noyade, l’accident des jeunes filles, la vengeance locale) n’est pas organisé comme une suite d’expériences chronologiques. Les diverses phases du récit se réorganisent, chacune située dans plusieurs temps. Par exemple, les jeunes filles sont à la fois vivantes et mortes. Elles flottent « au milieu des corps en sueur » attablés au bar de l’île.
Ces petites défuntes font écho au second roman de Selva Almada, les Jeunes Mortes, dans lequel elle répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides survenus dans son pays. Si la grande affaire de la littérature consiste à mettre debout des créatures vivantes devant le lecteur de la tragi-comédie humaine, Selva Almada, là, inversait la donne en exhumant de jeunes cadavres. Elle nous confie que la violence présente dans Ce n’est pas un fleuve est la même que celle, obsessionnelle, parfois insoutenable de ses « jeunes mortes ». Violence caractéristique d’un pays où le machisme quotidien exhibe ses conséquences ultimes.
Littératureargentine Littératureargentine France24 - Monde
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 18:33
Cyrielle CABOT
Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, les négociateurs russes et ukrainiens présents lors des pourparlers en Turquie ont salué, mardi, des avancées "significatives". Kiev a formulé plusieurs concessions, mais différents points de friction demeurent avec Moscou.
Le 24 février, lorsque Vladimir Poutine annonce l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, il justifie son action par une volonté de "dénazifier" et "démilitariser" le pays. Un mois plus tard, mardi 29 mars, Kiev et Moscou ont montré pour la première fois, en Turquie, des signes d'ouverture laissant espérer une issue diplomatique. Plusieurs questions ont été au centre des discussions durant ces nouvelles négociations : la "neutralité" de l'Ukraine, son intégration dans l'Union européenne ou encore l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre.
Après trois heures d'échanges à Istanbul, des "premières avancées" ont été constatées, avec une délégation russe qui a pour "la première fois, au lieu d'énoncer des ultimatums à l'Ukraine, commencé à écouter les propositions ukrainiennes", a félicité sur BFMTV mercredi matin, Igor Zhovka, le conseiller spécial et chef adjoint du cabinet de président ukrainien.
De timides espoirs douchés par le Kremlin. "Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré mercredi à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de "positif" le fait que la partie ukrainienne ait "enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit".
"Une Ukraine neutre" et des "garanties sécuritaires"
Les négociateurs ukrainiens ont en effet formulé une série de propositions touchant à certains points cruciaux des négociations. Parmi eux, la question de la "neutralité" de l'Ukraine, réclamée par Moscou.
"Adopter ce principe de neutralité revient, a minima, pour l'Ukraine, à accepter de n'intégrer aucune alliance militaire, qu'il s'agisse de l'Otan, mais aussi de l'Organisation du traité de sécurité collective, une alliance qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan", explique auprès de France 24 Marie Dumoulin, ancienne diplomate et directrice du programme Europe élargie à l'European Council for Foreign Relations (ECFR).
Volodymyr Zelensky avait fait un premier pas, le 27 mars, lors d'une interview pour des médias russes, se disant "prêt à accepter" cette condition de Moscou. "Les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État" font partie des clauses de la négociation, a-t-il admis. "Nous sommes prêts à l'accepter (...) Ce point des négociations (...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il assuré.
À Istanbul, les négociateurs ukrainiens ont réitéré ces propos et sont même allés plus loin, en proposant que leur pays n'héberge aucune base militaire étrangère. "Mais en échange de cette concession, Kiev réclame des 'garanties sécuritaires' qui me paraissent difficilement acceptables par Moscou", poursuit Marie Dumoulin. Pour se protéger, l'Ukraine demande en effet que plusieurs pays occidentaux se portent "garants" de sa sécurité, via un traité international, et interviennent en cas d'attaque. La liste des pays en question est longue : les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Chine (les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU avec la Russie), la Turquie, l'Allemagne, la Pologne ou encore Israël.
"Autant dire que cela ressemble beaucoup à l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord", note Marie Dumoulin. "J'ai du mal à voir comment Moscou accepterait un scénario où l'Ukraine n'intègre pas l'Otan mais peut bénéficier de cette aide étrangère…"
"Cette proposition est par ailleurs un signe d'ouverture de la part de Volodymyr Zelensky, mais ce n'est pas une annonce aussi retentissante qu'il n'y paraît", poursuit-elle. Certes, adhérer à l'Otan était l'une des principales revendications de l'Ukraine ces dernières années. En février 2019, le pays avait d'ailleurs inscrit dans sa Constitution son aspiration à intégrer l'Union européenne et l'alliance militaire. "Mais depuis le début de la guerre, Kiev a compris que l'Otan n'était pas forcément prête à l'accueillir dans ses rangs."
Enfin, Volodymyr Zelensky a d'ores et déjà annoncé que cette "neutralité" ne sera pas mise en place sans la tenue préalable d'un référendum, et que ce dernier n'aurait lieu qu'une fois que les soldats russes se seraient retirés du pays. "Et pour le moment, Vladimir Poutine ne semble pas prêt à se désengager complètement", explique Marie Dumoulin.
Vers une Ukraine divisée en deux ?
Cette condition pose par ailleurs la question de l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre. "Cela risque d'être vraiment le point d'achoppement des négociations", estime la spécialiste.
Jusque-là, la Russie expliquait avoir l'ambition de "dénazifier" l'ensemble du territoire ukrainien. Vendredi, un commandant russe a créé la surprise en annonçant "concentrer, désormais, le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass", ce territoire où se trouvent les deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk – reconnues par Moscou le 22 février dernier. "Cela peut être interprété de deux façons : soit cela montre une perte de puissance de la part des Russes, soit cela montre un changement de stratégie où Vladimir Poutine veut se concentrer sur la création d'un corridor reliant le Donbass et la Crimée, et lui donnant le contrôle sur la mer d'Azov."
>> À lire aussi : La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
"Quoi qu'il en soit, et quelle que soit l'ampleur des territoires que la Russie parviendra à contrôler, elle n'aura certainement pas envie de les rendre et l'Ukraine ne souhaitera pas les céder", poursuit-elle.
Dimanche, le chef des renseignements ukrainiens, Kyrylo Budanov, a évoqué une hypothèse selon laquelle Moscou souhaiterait un "scénario à la coréenne", faisant référence à la division de la Corée en deux pays distincts en 1953. "La Russie avait proposé quelque chose d'assez similaire en 2019, en proposant de se désengager sur l'ensemble de la ligne de contact dans le Donbass et d'en faire une zone démilitarisée sur quelques kilomètres de largeur", explique Marie Dumoulin. "Cela avait été refusé par Kiev car ça aurait consisté à figer le conflit."
De leur côté, mardi, les Ukrainiens ont proposé d'exclure les territoires du Donbass des négociations. Concernant la Crimée, ils proposent de geler son statut pendant quinze ans. "Là encore, ça peut bloquer du côté de Moscou. Pour eux, la Crimée est un territoire russe et le débat est clos", explique la spécialiste.
Volodymyr Zelensky "fait un pas", "mais ne capitule pas"
Face à ces derniers pourparlers, la spécialiste reste sceptique quant à l'illusion d'une sortie de crise. "Selon moi, à ce stade, il est encore impossible d'envisager un compromis entre les deux États", estime-t-elle. "L'Ukraine est galvanisée par sa résistance, plus solide que prévue. Elle est prête à céder sur la question de l'Otan, mais pas encore sur sa souveraineté. La Russie, elle, estime avoir encore la supériorité militaire pour poursuivre les combats."
De nombreux points restent par ailleurs en suspens, notamment sur une possible adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
"Je pense qu'à travers ces propositions, Volodymyr Zelensky veut montrer qu'il est prêt à faire le premier pas, à la fois à la communauté internationale et aux Russes", résume la chercheuse. Et de conclure : "Mais à ce stade, il n'en est pas à la capitulation".
Et si à l'issue des négociations mardi, le vice-ministre de la Défense russe, Alexandre Fomine, a annoncé que Moscou allait "réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", dans le nord de l'Ukraine, les observateurs occidentaux restent sceptiques y voyant plutôt un redéploiement des troupes. Et le scepticisme s'est fait d'autant plus fort, mercredi, alors que la Russie est accusée d'avoir bombardé un centre de la Croix-Rouge à Marioupol et la ville et à Tchernihiv.
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Guerre en UkraineLa Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
RUSSIE VS OTAN
La bataille du ciel ukrainien ne passe pas forcément par une "no-fly zone"
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications
Publié le : 30/03/2022 - 13:55Modifié le : 30/03/2022 - 17:11
Aude MAZOUE
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Après avoir décidé d'exercer son "droit au silence" au début de l'audience, Salah Abdeslam, principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre, est finalement sorti de son mutisme pour livrer à la cour quelques bribes de réponses sur son parcours lors de la soirée du 13 novembre 2015.
"Monsieur Abdeslam, levez-vous s'il vous plaît", ordonne le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, devant une salle comble. Les plaignants et la presse sont en effet venus en nombre, mercredi 30 mars, pour assister à ce que certains décrivent comme l'audience la plus attendue du procès.
Derrière la vitre de son box, l'unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre, cheveux courts, polo et pantalon noirs, s'exécute pour répondre aux nombreuses questions qui taraude la cour depuis le début du procès. Mais à la surprise générame, Salah Abdeslam déclare dans un premier temps vouloir "faire usage de mon droit au silence". Brouhaha de déception dans l'assistance.
>> À lire : Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Avec ses faux silences, Salah Abdeslam fait du teasing et "ne dit finalement rien d'autre que l'EI a raison", assure Me Chemla, avocat de la partie civile. #proces13novembre pic.twitter.com/ey0CPiadrv
March 30, 2022De nombreuses zones d'ombre subsistent concernant le parcours de Salah Abdeslam le soir du 13 novembre 2015. Pourquoi a-t-il abandonné son gilet explosif ? Pourquoi a-t-il abandonné sa voiture dans le 18e arrondissement de Paris avant de se rendre à Montrouge, en banlieue sud, après avoir déposé le commando du Stade de France ? Quel projet meurtrier avait-il au départ ?
"J'insiste", reprend Jean-Louis Périès. "Moi aussi, monsieur le président, j'insiste aussi : je ne souhaite pas m'exprimer aujourd'hui", rétorque Salah Abdeslam, debout, les mains croisées devant lui. "C'est un droit que j'ai, je n'ai pas à me justifier sur ça", répond-il calmement. "J'ai déjà fait des efforts, j'ai gardé le silence pendant six ans, c'était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j'ai changé d'avis, j'ai dit des choses, je me suis exprimé à l'égard des victimes, mais là je peux plus m'exprimer, j'y arrive plus. J'ai pas à me justifier. C'est pour qu'on ne me qualifie pas à nouveau de provocateur que je ne veux pas donner mes raisons."
C'est "une position dangereuse", a souligné le président. "Face à des non-réponses, on risque de vous en attribuer qui ne vous seront pas favorables", a-t-il prévenu. Les questions du président se heurtent une à une au mutisme de l'accusé, assis sur son banc, masque noir au visage, le regard fixé droit devant lui.
Effectivement, Salah Abdeslam "ne s'est pas fait sauter parce qu'il manque de courage", estime Bruno Poncet, victime de l'attentat du Bataclan. #proces13novembre pic.twitter.com/crcStAytxk
March 30, 2022"Une pensée pour les victimes, car c'est une journée importante pour elles", poursuit Nicolas Le Bris, avocat général, qui rappelle que les plaignants attendaient aujourd'hui tout particulièrement les réponses que Salah Abdeslam avait promises. Puis le ministère public assène que l'accusé prend "plaisir" à garder le silence. Et de conclure : "Ce silence qui apporte malgré tout à l'audience qu'on a bien la confirmation que la lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Vous auriez pu apporter vos réponses après votre pseudo-buzz. Pas une once de courage chez vous, c'est vraiment de la lâcheté à l'état brut."
Devant l'insistance de Me Josserand-Schmidt, avocate de la partie civile, qui lui pose calmement plusieurs séries de questions, Salah Abdeslam finit par prendre son micro pour justifier son silence. "M'exprimer ou garder le silence, ça ne sert de rien du tout. J'aurais aussi voulu entendre cette mère de six enfants qui sont morts parce qu'ils ont perdu la vie sous les bombardements français", avance l'accusé, qui souligne l'inéquité de son procès car, selon lui, l'État français, qui a largué des bombes en Syrie, n'est pas sur le banc des accusés.
"Ce procès est une tribune pour Salah Abdeslam, il parlera de ce qu'il ce qu'il voudra", estime Me Samia Mkatouf à qq minutes de l'audience. #proces13novembre pic.twitter.com/KmXb3hgbst
March 30, 2022Répondant à Me Josserand-Schmidt, l'accusé explique ensuite pourquoi il a pleuré en voyant la dernière fois sa compagne. "Ma fiancée, je l'aimais sincèrement et je voulais me marier avec elle. Si j'ai pleuré, c'est parce qu'à ce moment là, elle avait parlé de projets d'avenir, d'enfants, d'appartement, et à ce moment-là je savais que j'allais partir en Syrie. C'était ça qu'on m'avait proposé. Parce que j'avais soutenu l'État islamique et que je pourrais avoir de graves problèmes et qu'on m'avait dit que le mieux pour moi, c'était d'aller là-bas. Voilà, c'est ce que je voulais dire."
Persévérante, l'avocate évoque alors la question de la ceinture explosive qu'il n'a jamais déclenchée. Salah Abdeslam a raconté à ses complices en Belgique qu'elle était défectueuse. "Était-ce un mensonge ?", l'interroge l'avocate. Haussant les épaules, il finit par répondre d'une petite voix : "C'est ça. [...] J'avais honte, peut-être... Non pas peut-être, balbutie Salah Abdeslam. J'avais honte de ne pas aller jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans".
Avec ses promesses d'explications et ses silences, "Salah Abdeslam a pris l'assistance en otage," estime Me Gérard Chemla, avocat de la partie civile. #proces13novembre pic.twitter.com/2wcCql7XRZ
March 30, 2022Pour Me Gérard Chemla, avocat de la partie civile, Salah Abdeslam fait du "teasing" avec ses prises de parole en annonçant qu'il va parler suscitant l'intérêt de la presse et des victimes "pour ne finalement dire ou pas pas grand chose d'autre que l'État islamique a raison". Il ajoute : "Salah Abdeslam a mis l'assistance dans une situation de preneur d'otage : il y a déjà eu beaucoup de victimes à cause de l'EI au moment des attentats, de grâce, au moment du jugement, ne soyons plus ses victimes".
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Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
Procès des attentats du 13-novembre : de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de la logistique
France24 - Monde
L'inflation atteint près de 10 % en Espagne, un record depuis 37 ans
Publié le : 31/03/2022 - 03:11
FRANCE 24
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Les prix à la consommation en Espagne ont augmenté de 9,8 % en mars sur un an, leur plus forte hausse depuis mai 1985, selon l'Institut national de la statistique, mercredi. Cette hausse est l'une des conséquences de la flambée des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine.
L'inflation a atteint 9,8 % en Espagne au mois de mars, a assuré l'Institut national de la statistique (INE) dans un communiqué, mercredi 30 mars. Un tel niveau n'avait plus été atteint "depuis mai 1985".
Ce chiffre est "en hausse de plus de deux points" par rapport à février, où l'inflation s'était déjà hissée à 7,6 %.
D'après l'INE, cette dynamique s'explique principalement par l'envolée des prix de l'électricité et des carburants mais aussi par la hausse du coût des produits alimentaires, aggravée par l'invasion russe de l'Ukraine.
Cette situation "affecte notre économie, notre société, et en particulier les groupes les plus vulnérables", a reconnu le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, lors d'une allocution à la Chambre des députés.
Une "sorte de choc énergétique" induit par la guerre en Ukraine
L'inflation sous-jacente – qui ne tient pas compte de certains prix comme ceux de l'énergie, et qui est corrigée des variations saisonnières – a, pour sa part, progressé de 0,4 point de pourcentage par rapport à février, pour atteindre 3,4 % sur un an, a précisé l'organisme public.
Le gouverneur de la Banque d'Espagne, Pablo Hernandez de Cos, avait indiqué mardi anticiper une "nouvelle hausse très significative de l'inflation en mars" en raison de la guerre en Ukraine, à l'origine d'une "sorte de choc énergétique".
Du fait de cette situation, "le pays est plus pauvre aujourd'hui qu'il ne l'était voilà quelques mois car il y a une série de produits énergétiques que l'Espagne ne produit pas et dont elle a besoin pour produire le reste des biens et pour la consommation finale, et ces produits sont plus chers aujourd'hui", avait-il rappelé.
Un plan de riposte national
Pour tenter d'amortir les conséquences de la guerre, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a adopté, mardi, un plan d'aides directes de six milliards d'euros pour les ménages et pour les entreprises, ciblé principalement sur les prix de l'énergie.
Ce plan comprend une subvention de 20 centimes d'euros sur les carburants, une hausse de 15 % du montant du revenu minimum vital, versé aux familles les plus vulnérables, et prolonge jusqu'au 30 juin les baisses d'impôts en vigueur depuis l'été dernier et destinées à alléger les factures d'électricité.
"Nous sommes convaincus que ce plan de riposte national, ainsi que l'accord conclu à Bruxelles pour fixer un prix de référence pour le gaz (...) va nous permettre dans un avenir proche d'infléchir la courbe" de l'inflation "et de stabiliser l'évolution du coût de la vie", a assuré Pedro Sanchez.
Avec AFP
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Turquie : l'inflation s'envole, Recep Tayyip Erdogan limoge son statisticien en chef
Reportage : en Russie, une population résignée face à l'inflation galopante
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : les prix des matières premières agricoles flambent
Le Figaro
Royaume-Uni: Boris Johnson sauvé par la guerre de Poutine
Arnaud De La GrangeLe soutien très ostensible du premier ministre britannique à l’Ukraine a éclipsé le scandale sans fin du «Partygate» qui le menaçait.
Correspondant à Londres
Boris Johnson semble désormais en confiance. Mardi soir, lors d’un dîner réunissant une grande partie des députés conservateurs, il s’est permis de plaisanter sur le sort que certains voulaient lui réserver, il y a encore peu. «L’une des raisons pour lesquelles Poutine est mal informé et isolé est qu’il n’a pas un cabinet rassemblant des pairs, pas de comité 1922 et personne pour écrire 54 lettres à Sir Graham Brady», a-t-il lancé. Une référence à la procédure permettant de convoquer un vote de défiance au sein du parti conservateur afin d’en renverser le patron.
À lire aussiLes liaisons dangereuses de Boris Johnson avec l’homme d’affaires russe Evgeny Lebedev, devenu lord du Royaume
Quand les canons ont tonné à l’Est le 24 février, le premier ministre était en fâcheuse posture. Le «Partygate», ce scandale sans fin des fêtes à Downing Street lors des confinements, menaçait de l’emporter. Chaque jour apportait son lot de révélations, parfois dérisoires. On comptait les fameuses lettres de parlementaires putschistes. «BoJo» peut remercier Vladimir Poutine d’avoir dévié l’attention et les tirs. Aujourd’hui, il apparaît hors de danger, pour un certain temps au moins. Et la première salve d’amendes dans le «Partygate», tirée ce même mardi par la police, n’y change pas grand-chose.
La police de Londres a annoncé 20 amendes pour infractions aux règles anti-Covid à l’encontre de collaborateurs de Downing Street, sans préciser les noms. Scotland Yard a enquêté sur une douzaine d’événements. D’autres amendes devraient suivre et on attend aussi le rapport définitif de l’enquête interne de la haute fonctionnaire Sue Gray. La grande question est de savoir si Boris Johnson lui-même sera mis à l’amende. Mais, même si c’était le cas, il n’a pas l’intention de démissionner.
Suractif sur le front ukrainien, tant pour les sanctions que pour les livraisons d’armes, Boris Johnson se targue d’avoir été désigné par Poutine comme le dirigeant européen le plus hostile à son égard. Avec parfois, quand son élan l’emporte, des dérapages. Il a ainsi déclenché un tollé, y compris au sein de son camp, quand il a comparé la lutte pour la liberté des Ukrainiens face à la Russie à celle des Brexiters devant l’UE…
Molesse de Rishi Sunak
Mais nombre de députés estiment qu’on ne change pas de chef à l’heure de la guerre. Les plus farouches rebelles n’avaient d’ailleurs pas boudé le dîner et certains ont rappelé leur lettre de défiance. Signe des temps, le leader des conservateurs écossais, Douglas Ross, qui avait violemment exhorté Johnson à démissionner, estime désormais qu’il doit rester. Même si la police lui inflige une amende…
L’autre bonne nouvelle pour Boris Johnson, est l’aura pâlissante du principal prétendant à sa succession. Longtemps populaire pour les aides distribuées pendant la pandémie, le chancelier de l’Échiquier Rishi Sunak est désormais sous le feu des critiques pour sa mollesse face à la chute historique du pouvoir d’achat. Alors que de délicates élections locales se profilent en mai, «BoJo» reconnaît qu’il est sans doute encore «plus populaire à Kiev qu’à Kensington». Mais il se dit confiant pour inverser cette situation.
Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»
Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.
Valeurs Actuelles
[Sondage exclusif] 55 % des Français d’accord avec Zemmour sur la création d’un “ministère de la Remigration”
Le Figaro
La polémique gonfle entre Disney et les promoteurs de la loi «Don't say gay» en Floride
Simon ChernerLe géant hollywoodien, gros employeur dans l'État avec son parc d'Orlando, compte parmi les opposants à la législation républicaine jugée homophobe.
L'empire Disney contre-attaque. Le géant américain du divertissement s'est scandalisé de la signature, lundi, par le gouverneur républicain de Floride d'une loi interdisant de «discuter en classe de sujets en lien avec l'orientation sexuelle ou l'identité de genre» à l'école primaire. Dénoncée par ses adversaires comme une manière de marginaliser les minorités sexuelles, la loi n'aurait «jamais dû être signée» par le gouverneur républicain, Ron DeSantis, affirme Disney dans un communiqué publié le jour même. L'entreprise a précisé œuvrer désormais à son abrogation ou à son invalidation par la justice.
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La prise de position de la compagnie suscite depuis le début de la semaine les foudres renouvelées des Républicains, irrités de l'ingérence de l'entreprise dans les affaires publiques. «Je crois que (Disney) a dépassé les bornes, a commenté mardi Ron DeSantis dans une conférence de presse. Cet État est gouverné par les intérêts des citoyens de Floride et non par les exigences des dirigeants d'entreprises californiennes. L'État ne leur appartient pas.»
Poids lourd de l'économie américaine et très présent en Floride, notamment à travers son parc d'attractions Disney World à Orlando et les plus de 75.000 personnes qu'il y emploie, Disney a mis du temps avant de réagir au projet de loi controversé. Après avoir reçu une lettre de remontrances de la part des représentants du personnel LGBT+ de l'entreprise, le président du groupe, Bob Chapek a fait acte de contrition en s'excusant, le 11 mars, de son silence et en promettant «d'user de notre influence non seulement pour promouvoir des histoires inclusives, mais aussi pour défendre les droits humains». En conséquence de quoi, le groupe Disney a annoncé suspendre tous ses dons aux organisations politiques en Floride pour privilégier, à la place, des associations de droits LGBT ainsi que Human Rights Campaign, la principale organisation américaine en charge de la défense de ces questions.
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Fer de lance de l'inclusivité
Disney a longtemps été critiqué aux États-Unis pour avoir été, au siècle dernier, un «instrument du racisme et du sexisme ordinaire», par exemple en véhiculant le stéréotype de la princesse en détresse. Le groupe a depuis quelques années multiplié les efforts afin d'atténuer ou du moins de contextualiser certains de ses plus anciens films. Il a aussi ouvert ses films et ses rangs à plus de diversité en veillant à se montrer plus sensible aux personnes sous-représentées. Le mouvement s'est cristallisé peu après l'arrivée de Bob Chapek à la tête de Disney, en 2020 et la mise en place du programme interne Reimagine Tomorrow, dont la mission est de promouvoir la diversité et l'inclusivité au sein de la compagnie et de ses produits.
«Les images que nous montrons et les histoires que nous racontons influencent l'image que les personnes ont d'elles-mêmes et la façon de considérer les autres. Nous n'avons pas toujours approché cela de la meilleure des façons», explique Disney dans une vidéo de présentation de Reimagine Tomorrow, mise en ligne en septembre Le site web du programme, indisponible en dehors des États-Unis, offre à Disney une vitrine de ses actions menées au cours des dernières années ainsi que des différents objectifs visés en termes de représentativité. S'y trouve ainsi notamment énoncé un objectif d'inclusivité visant à ce que «50% des personnages principaux et récurrents des productions du groupe Disney» soient issus d'un groupe sous-représenté.
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Ambitieux, cet horizon se retrouve en partie dans la diversité de plusieurs des superproductions Disney de ces dernières années, à l'instar de Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux , Raya et le Dernier Dragon , Soul , Encanto ou encore Les Éternels , premier film Marvel mettant en scène un superhéros gay ainsi qu'une superhéroïne sourde. Produit par Pixar, En avant a aussi été le premier long métrage d'animation Disney mettant en scène un personnage ouvertement queer.
En dehors du grand écran, ce travail d'inclusivité se poursuit notamment avec une série de courts métrages d'animation Pixar, diffusés sur la plateforme Disney+ sous le titre SparkShorts , ainsi que sur les courts métrages en prises de vues réelles, également disponibles dans sa collection Launchpad. Des personnages non-binaires sont également apparus en 2021 dans la série d'animation Luz à Osville, ainsi que dans des comics Star Wars publiés par Marvel aux États-Unis. Dans les parcs Disney, enfin, le groupe a assoupli en avril 2021 ses règles d'habillement pour ses employés, en promettant de respecter «la multiplicité des formes d'expression personnelles», des coiffures et choix de parures «gender inclusive» à la tolérance de certains tatouages visibles, soit autant de «reflets d'une culture et d'une individualité».
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«Ne parlez pas des gays»
Malgré l'engagement soutenu du groupe en faveur d'une meilleure représentation des personnes sous-représentées, la fuite d'une note interne datée du 7 mars laissait entendre que la direction de Disney s'opposait, en revanche, à prendre ouvertement position contre le projet de loi alors étudié par les élus de Floride. Bob Chapek y déclarait, tout simplement, ne pas croire qu'un communiqué de l'entreprise suffirait à changer quoique ce soit.
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Sa position a indigné de nombreux militants pro-LGBT dont Abigail Disney, la petite-fille de Walt Disney. «À quoi sert Disney ? À gloser sur ce qu'est l'Amérique ou à proposer une vision d'un monde dans lequel la fantaisie, l'amour, la gentillesse, la dignité et la loyauté sont des valeurs fondamentales ?, s'était-elle insurgée sur Twitter, le 9 mars. Chapek est plus inquiet d'un contrecoup de la droite que de ses partisans et employés loyaux.» En réaction au mémo interne du PDG de Disney et au communiqué du 11 mars jugé trop accommodant, une manifestation d'employés a été organisée le mardi 22, devant les différents locaux du groupe, en Floride comme en Californie, où se trouve le siège de l'entreprise.
La prise de position de Disney ainsi que son communiqué de lundi sont désormais éreintés par les républicains décidés à renvoyer le groupe à ses propres contradictions. «Si nous avions proposé une loi qui interdirait de parler de la répression des Ouïgours, en Chine , Disney se serait montré bien plus complaisant !», a lancé mardi Ron DeSantis sur Fox News en référence à l'importance stratégique du marché chinois pour l'entreprise. Le gouverneur de Floride a également rappelé que Disney ne s'offusquait pas d'avoir organisé des croisières en République dominicaine, où les droits de la communauté LGBT+ ne sont pas reconnus.
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Surnommée «Don't Say Gay» («Ne parlez pas des gays») par ses opposants, la législation «sur le droit des parents en matière d'éducation» entend notamment interdire toute sensibilisation aux questions relatives au genre et à l'orientation sexuelle. «Nous veillerons à ce que les parents puissent envoyer leurs enfants à l'école pour qu'ils y soient éduqués et non endoctrinés», a résumé Ron DeSantis lors de la signature de la loi. Les démocrates et les associations de défense des droits des minorités sexuelles ont en revanche étrillé un texte ouvertement homophobe et «une attaque contre les enfants LGBTQI+». Lors de l'examen de la loi, la sénatrice démocrate Annette Taddeo a notamment alerté ses pairs sur le risque de recrudescence des actes de maltraitance et de stigmatisation des minorités sexuelles en Floride que pourrait entraîner l'adoption du texte. Le président des États-Unis, Joe Biden, a lui aussi condamné le 9 février le projet de loi en qualifiant ses articles de «haineux».
Le sujet, qui a suscité de vifs débats ces dernières semaines aux États-Unis, s'est invité jusqu'à la soirée des Oscars, dimanche soir, lors du discours de Jessica Chastain. «Nous vivons dans une période où les élus de notre pays passent une législation rétrograde», a évoqué la comédienne tout juste récompensée de la statuette de la meilleure actrice pour sa performance dans Les yeux de Tammy Faye , avant d'enchaîner sur une note d'espoir. «Pour tous ceux d'entre vous qui se sentent désespérés ou seuls, je veux juste que vous sachiez que vous êtes inconditionnellement aimés pour la personne unique que vous êtes». Entre Disney et les Républicains de Floride, en revanche, le torchon brûle de son éclat le plus ardent.
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Publié le : 31/03/2022 - 02:31
FRANCE 24
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Éric Vidaud, le chef du renseignement militaire français, quitte son poste, sept mois après sa nomination. Ce départ prématuré est le résultat d'une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, mais aussi d'une réorganisation en interne, rapportent des sources à l'AFP.
Le chef du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, quitte ses fonctions. Il se voit notamment reprocher une mauvaise analyse des intentions russes vis-à-vis de l’Ukraine avant le déclenchement du conflit, rapportent des sources militaires et proches du dossier à l'AFP, mercredi 30 mars.
Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site l'Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des Armées évoquant des "briefings insuffisants" et un "manque de maîtrise des sujets".
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM "fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité", a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. "Ce qui s'est passé lui donne raison", a-t-elle fait valoir.
"On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service", a souligné pour sa part une source proche du dossier.
Un poste occupé durant sept mois
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP, qui a elle aussi requis l'anonymat, le départ du haut-gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas.
Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Un de ses faits d'armes était la neutralisation, le 3 juin 2020, d'Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, tué lors d’une opération conduite dans le nord du Mali par les forces françaises.
Sa nomination à la DRM avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
La DRM jugée "défaillante"
Début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans Le Monde des divergences d'analyses entre Français et Américains sur la question d'une possible invasion de l'Ukraine. "Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l'Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d'autres options" pour faire chuter le président Volodymyr Zelensky, avait-il reconnu.
De fait, les Américains ont obtenu du renseignement de très grande qualité sur les préparations russes et avaient décidé, plusieurs semaines avant l'invasion, d'en publier une partie pour tenter notamment de faire pression sur le président russe Vladimir Poutine.
"Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique", a expliqué à l'AFP Alexandre Papaemmanuel, professeur à l'Institut des études politiques (IEP) à Paris et spécialiste du renseignement.
"La France fait de même. Elle dit en interne, au sein de la communauté et au reste du monde, qu'elle a été défaillante", a-t-il ajouté. Pour autant, il estime que la DRM ne saurait être la seule à blâmer et qu'elle souffre en particulier de moyens insuffisants, d'un problème d'image et d'une organisation des services en silos.
Avec AFP
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Le Figaro
Les grandes manœuvres pour l’élection du prochain chef de file de FO ont commencé
Anne-Hélène PommierLe départ surprise d’Yves Veyrier relance les conflits internes pour la désignation de celui qui négociera pour la centrale au cours du prochain quinquennat.
L’annonce a semé le trouble chez FO. À quelques semaines du 25e congrès qui doit décider, début juin à Rouen, du nom du nouveau secrétaire général de l’organisation syndicale pour les quatre prochaines années, Yves Veyrier a prévenu qu’il ne sollicitait pas de second mandat. Une surprise pour bon nombre d’observateurs de la sphère sociale. Et la promesse de discussions animées en cette fin de semaine, alors que la centrale - troisième en termes d’adhérents - réunit son comité confédéral pour lui trouver un successeur.
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Arrivé à la tête de l’organisation en novembre 2018, après la démission de Pascal Pavageau poussé vers la sortie par la publication de ses fichiers peu amènes décrivant les membres de la direction du syndicat, Yves Veyrier avait finalement réussi à s’imposer à la tête d’une confédération réputée pour abriter des courants d’opinions très disparates, tant politiquement que sur la conception même du syndicalisme. «À l’origine, il avait été désigné parce qu’il était le plus ancien membre du bureau confédéral. Il n’était pas particulièrement charismatique et semblait avoir du mal à se couler dans la fonction. Puis il s’est révélé un bon professionnel de la négociation, une qualité chère à la frange la plus réformiste du syndicat, tout en montrant qu’il savait s’opposer en manifestant contre la réforme des retraites avec la CGT. Au final, il a réussi à maintenir une certaine unité dans un syndicat meurtri par la succession ratée de Jean-Claude Mailly , explique Dominique Andolfatto. Comme nombre de spécialistes, le professeur de sciences politiques, auteur d’Anatomie du syndicalisme, estimait d’ailleurs il y a encore quelques mois que ce «pape de transition» avait en fait toutes les raisons de rempiler.
Influencer les décisions
«C’est un choix de sa part, il n’y a pas de loup», a tenu à préciser un cadre de FO. Fin février, le principal intéressé a effectivement évoqué son âge - 64 ans au mois de mai -, «la fatigue du mandat» et le fait qu’«il ne vit pas seul», pour justifier sa décision. Certains restent dubitatifs. À commencer par Pascal Pavageau, l’ancien tenant du titre qui, comme à son habitude, n’a pas mâché ses mots sur Twitter évoquant une décision prise sous la contrainte «des trotskistes et (de) la métallurgie» pour laisser perdurer «des pratiques financières problématiques». L’ancien secrétaire général de l’organisation n’a aucun doute: Yves Veyrier, dont il loue l’intégrité, a subi des pressions pour lui ôter toute velléité de mettre de l’ordre dans les comptes du syndicat. «J’ai vécu exactement la même chose», explique-t-il, rappelant qu’il voulait lui aussi qu’«un audit financier soit effectué par un prestataire indépendant en 2017»… Juste avant la sortie des fameux fichiers.
On a un peu l’impression que certains sont prêts, dans le champ syndical, et pas seulement à FO, à manœuvrer pour conserver la maîtrise de l’appareil
Sans dénoncer des malversations financières, Stéphane Sirot, historien spécialiste des syndicats, reconnaît que les instances de directions des centrales peuvent avoir leurs propres desseins et influencer les décisions. Ce qui, en l’occurrence, pourrait expliquer la soudaineté de la décision d’Yves Veyrier. «On peut supposer que si l’on attend le dernier moment pour dire qu’on ne reste pas, c’est qu’a priori on avait peut-être quand même derrière la tête, l’idée de rester», analyse l’historien. Avant d’ajouter: «On a un peu l’impression que certains sont prêts, dans le champ syndical, et pas seulement à FO, à manœuvrer pour conserver la maîtrise de l’appareil, même si celui-ci devient une espèce de coquille vide, une armée avec des généraux mais quasiment plus de troupes.» Les experts du monde social alertent, eux, sur la nécessité d’avoir des contre-pouvoirs dans une société.
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Pour FO, réussir à se doter d’un chef qui fera consensus est d’autant plus important que l’élection présidentielle approche. «Lorsqu’on regarde les programmes des candidats, on voit qu’il y aura du travail syndical rapidement, ne serait-ce que sur les retraites», soulignent Stéphane Sirot et Dominique Andolfatto. Depuis le retrait d’Yves Veyrier, le nom de Frédéric Souillot circule, et pour plusieurs cadres du syndicat, il sera sans aucun doute le prochain secrétaire général.
«Ce serait une première, la centrale n’a jamais eu à sa tête un membre issu de la fédération de la métallurgie, donc classé parmi les réformistes. Je ne serai pas étonné que le camp de la fonction publique, traditionnellement classé à l’extrême gauche, présente son propre candidat» , prédisait la semaine dernière Dominique Andolfatto. Les faits lui ont donné raison: le 25 mars, Christian Grolier, le numéro un de la fédération des fonctionnaires a annoncé qu’il était disponible pour le poste. Réponse ce jeudi… dans le meilleur des cas.
SAM : la justice ordonne aux ex-salariés de quitter l'usine occupée
Elle a également condamné les trois représentants CGT des anciens salariés à rembourser les frais de justice aux mandataires judiciaires.
Protection sociale: les sujets de fond absents du débat
Retraite, santé ou encore dépendance sont des sujets traités à la marge par les candidats à la présidentielle, selon l’Institut de la protection sociale.
La Cour de cassation va trancher sur le «barème Macron»
La plus haute juridiction examine quatre affaires sur le préjudice de licenciements abusifs.
France24 - Monde
Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars après sa gifle
Publié le : 31/03/2022 - 02:26
Los Angeles (AFP) – Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars après avoir giflé l'humoriste Chris Rock, comme il lui avait été demandé, a annoncé mercredi l'Académie des Oscars, qui a entamé une procédure disciplinaire contre l'acteur.
"Si nous souhaitons préciser qu'il a été demandé à M. Smith de quitter la cérémonie et qu'il a refusé, nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment", a écrit dans un communiqué l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie -- une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années -- qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'oeil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
L'artiste de 53 ans, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "La Méthode Williams", a depuis lors présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie des Oscars.
Le conseil d'administration de cette dernière s'est réuni mercredi et a "ouvert la procédure disciplinaire à l'encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l'Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l'intégrité de l'Académie", selon le communiqué.
L'institution reine du cinéma américain donne à l'acteur un délai d'au moins 15 jours avant que l'Académie ne tranche, lui offrant ainsi "l'opportunité d'être entendu au moyen d'une réponse écrite".
Une éventuelle "action disciplinaire" à son encontre sera discutée lors d'une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l'exclusion de Will Smith de l'Académie, qui compte près de 10.000 membres.
Harvey Weinstein, magnat déchu d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, avait été exclu de l'Académie en plein mouvement #MeToo en 2017. Quelques mois plus tard, elle avait aussi expulsé le réalisateur Roman Polanski et l'acteur Bill Cosby.
"Malade"
Beaucoup à Hollywood demandent à l'organisation de sanctionner la star pour son acte de violence, qui a selon eux injustement éclipsé les autres vainqueurs de la soirée.
Dans une lettre adressée mercredi matin aux membres de l'Académie, les dirigeants se disent "scandalisés" par l'incident.
"La retransmission de la 94e cérémonie des Oscars, dimanche, devait être une célébration des nombreuses personnes de notre communauté qui ont accompli un travail incroyable au cours de l'année écoulée", indique la lettre, signée par le président de l'Académie, David Rubin, et la directrice générale Dawn Hudson.
"Nous sommes bouleversés et scandalisés que ces moments aient été éclipsés par le comportement inacceptable et nuisible d'un candidat sur scène", poursuivent-ils.
Will Smith avait fini par s'excuser sur Instagram, demandant pardon tant à Chris Rock qu'aux organisateurs : "Ce que j'ai fait était déplacé et j'ai eu tort. Mon comportement la nuit dernière aux Oscars était inacceptable et inexcusable."
Chris Rock, qui n'a pas souhaité porter plainte après son agression, ne s'est quant à lui pas exprimé publiquement depuis lors.
Il devait se produire sur scène mercredi soir à Boston lors d'un spectacle qui affichait complet et dont le prix des billets à la revente s'est envolé depuis cette publicité malheureuse.
Wanda Sykes, l'une des trois présentatrices qui animait la soirée de gala des Oscars, a déclaré que l'incident l'avait littéralement "rendue malade". "Et je suis encore un peu traumatisée", a-t-elle assuré lors d'un talk show animé par l'humoriste Ellen DeGeneres.
Elle-même humoriste, Wanda Sykes a estimé que Will Smith n'aurait jamais dû être autorisé à rester dans la salle et à recevoir son trophée après un tel geste. "Cela envoie un mauvais message. Si vous agressez quelqu'un, on vous fait sortir du bâtiment, un point c'est tout", a-t-elle dit.
L'actrice a confié à Ellen DeGeneres qu'elle avait parlé à Chris Rock après la soirée des Oscars et que la première chose qu'il ait faite est de s'excuser.
"Pourquoi vous excusez-vous? Il a dit +C'était censé être votre soirée", avec les deux autres présentatrices "vous faisiez un super boulot. Je suis désolé que maintenant, on ne va plus parler que de ça", a-t-il dit, selon Wanda Sykes.
© 2022 AFP
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Macron contre Pécresse : la stratégie du photocopieur
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Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars (Académie)
Publié le : 31/03/2022 - 01:28Modifié le : 31/03/2022 - 01:26
Los Angeles (AFP) – L'acteur Will Smith a rejeté une demande de quitter de lui-même la cérémonie des Oscars dimanche après avoir giflé l'humoriste Chris Rock, a annoncé mercredi l'Académie dans un communiqué.
"Si nous souhaitons préciser qu'il a été demandé à M. Smith de quitter la cérémonie et qu'il a refusé, nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment", a écrit l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars.
Son conseil d'administration a, mercredi, "ouvert la procédure disciplinaire à l'encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l'Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l'intégrité de l'Académie", selon le communiqué.
Une éventuelle "action disciplinaire" à son encontre sera discutée lors d'une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l'exclusion de Will Smith de l'Académie, qui compte des milliers de membres.
L'institution reine du cinéma américain donne à l'acteur 15 jours avant que l'Académie ne tranche, lui offrant ainsi "l'opportunité d'être entendu au moyen d'une réponse écrite", poursuit le texte.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie -- une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années -- qui avait déclenché l'esclandre.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'oeil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
Will Smith, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "La Méthode Williams", a depuis lors présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie.
Plus tôt mercredi, les deux dirigeants de l'Académie avaient assuré qu'elle prendrait les "mesures appropriées" vis-à-vis de cet épisode qui les a "scandalisés".
© 2022 AFP
Le Figaro
Peut-on dire, avec Philippe Poutou, que «la police tue» ?
Paul SugyLA VÉRIFICATION - Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a réaffirmé ce mercredi ce qu'il avait déjà déclaré en octobre dernier.
LA QUESTION. Philippe Poutou a le mérite de la constance. «En octobre dernier, vous aviez eu ces mots : 'la police tue'. Vous rediriez la même chose aujourd'hui ?», lui a-t-il été demandé sur RTL ce mercredi. Et le candidat du Nouveau parti anticapitaliste de répondre : «Oui ! Il y a eu un événement à Sevran, un père de famille qui s'est fait butter». Mais de nuancer légèrement avec un argument étonnant : «La police ne tue pas tout le temps, la preuve, c'est qu'il reste des gens en vie».
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Philippe Poutou fait référence à la mort, samedi, d'un homme effectivement père de famille, mais aussi délinquant connu des services de police, qui a été tué alors qu'il était poursuivi, au volant d'une fourgonnette volée, par un équipage de la brigade anticriminalité. Selon les fonctionnaires, il avait entrepris de renverser des policiers dans sa fuite. Au-delà de ce cas, le candidat du NPA répète donc ses propos du 13 octobre dernier sur France Info : «La police tue, évidemment la police tue. Steve à Nantes, à Marseille pendant les “gilets jaunes” une dame qui fermait ses volets, Rémi Fraisse il y a quelques années... et puis je crois, il faudrait voir les chiffres précisément, mais que dans les quartiers populaires c'est une quinzaine de jeunes qui sont tués par la police annuellement.»
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Philippe Poutou n'a certes pas dit qu'il s'agissait à chaque fois de bavures, mais ses propos restent relativement imprécis, et de nature à donner une vision biaisée de ce sujet sensible sur lequel il convient d'être précis. Sur la base de quelles données peut-il s'appuyer pour déclarer que «la police tue» et en particulier que, «dans les quartiers populaires, [ce serait] une quinzaine de jeunes qui [seraient] tués par la police annuellement» ? Et d'ailleurs, que signifie même l'expression «la police tue» ? Est-elle la plus adaptée, au regard des statistiques sur les causes des décès occasionnés par l'intervention de la police?
VÉRIFIONS. Il s'agit tout d'abord de définir ce dont l'on parle, car l'expression «la police tue» n'est pas très précise. Parle-t-on ici des seules personnes mises à mort par la police au moyen d'une arme ou d'autres formes d'usage de la violence ? Ou bien, plus largement, de toutes les personnes décédées au cours de l'intervention de la police ?
Pendant longtemps les policiers ne faisaient pas de recensement précis des décès survenus au cours des interventions de police, précisément du fait de la variété des causes pouvant conduire au décès des personnes. Mais depuis 2018, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) recense chaque cas de personne «blessée ou décédée à la suite d'une intervention de police» . Le décompte précis des personnes décédées, ainsi que de la façon dont est survenu le décès, est mentionné dans le rapport annuel de l'IGPN.
Ainsi celui publié en 2021 recense 32 personnes décédées, mais parmi elles, 9 seulement ont été tuées suite à l'usage d'une arme, et 2 suite à l'usage de la force physique. Les 21 autres sont décédées du fait de leur état de santé dégradé (alcool, stupéfiants, etc.) pour 9 d'entre elles, et on recense également 5 morts dans des accidents de circulation (les personnes étant poursuivies par la police), et 7 personnes décédées «suite à leur comportement» (suicide, noyade).
Si l'on résume, donc, sur les 32 personnes décédées à l'occasion d'une mission de police en 2020, seules 11 ont véritablement été «tuées par la police». Les autres personnes ne seraient peut-être pas décédées sans l'intervention des forces de l'ordre mais dire que la police les a tuées relève d'une interprétation politique, ce n'est pas une vérité factuelle.
Si l'on se penche sur les 11 cas de personnes tuées par l'usage d'une arme ou de la force, s'agit-il de «jeunes des quartiers populaires» pour reprendre l'expression de Philippe Poutou ? 6 d'entre eux avaient moins de trente ans. Chacun d'entre eux menaçait soit un policier soit une tierce personne avec une arme. Sur les 6, 4 ont été tués dans une ville de banlieue populaire. Et parmi ces 4, 2 d'entre eux étaient des terroristes islamistes : il s'agit de l'assaillant qui a tué une personne et en a blessé deux autres à l'arme blanche à Villejuif le 3 janvier 2020, ainsi que du jeune Tchétchène qui a décapité Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020.
Bilan du décompte: si l'on exclut les deux terroristes, la police a donc tué en 2020 deux personnes que l'on peut qualifier de «jeunes de quartiers populaires» : un Afghan de 25 ans qui menaçait des enfants avec un couteau à La Courneuve, et un conducteur de 28 ans qui fonçait en direction des policiers à Poissy après un refus d'obtempérer. On est loin, donc, de la moyenne hasardée par Philippe Poutou d'une «quinzaine de jeunes» tués «annuellement» par la police dans «les quartiers populaires».
On peut reproduire une analyse similaire des chiffres recensés par l'IGPN en 2019 : 8 personnes tuées, dont 6 avec une arme et 2 sans arme, sur les 19 décès recensés à l'occasion d'une intervention de police.
Deux remarques à ce stade : la première, c'est que ces chiffres proviennent directement des statistiques de la police nationale, qui est souvent accusée de couvrir ou de minimiser les éventuelles bavures. La seconde, c'est que nous ne disposons pas de données sur une période assez longue pour établir une moyenne annuelle qui soit significative.
Si l'on cherche d'autres approches de cette question, il faut regarder du côté des enquêtes journalistiques ou celles menées par des associations. On dispose ainsi de celle du journaliste Maxime Grimbert, qui pour Streetpress a étudié les cas de «décès liés aux violences policières», dans un article en date du 23 mai 2017. Il recense 47 cas en dix ans, soit moins de cinq morts par an, selon une méthodologie qui exclut les personnes responsables de leur propre mort (noyade, accidents...) ainsi que celles armées d'une arme à feu (ce qui lui permet d'exclure les terroristes du Bataclan). Et sur ces 47 cas, combien de «jeunes des quartiers»? Seule une moitié d'entre eux avait moins de trente ans. Selon cette méthodologie, la police n'a donc pas tué plus de trois jeunes par an en dix ans.
Avec sa propre méthodologie, et en ne retenant elle-aussi que «les situations dans lesquelles la force a été directement exercée par des policiers et des gendarmes», l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) a publié en 2016 un rapport dans lequel elle recense, quant à elle, 26 personnes décédées entre 2005 et 2015.
« Je ne pense pas que l'on puisse inférer de notre étude qu'une quinzaine de jeunes des quartiers sont tués en moyenne chaque année »
Mais alors, d'où sortent les chiffres avancés en octobre par Philippe Poutou ? Lorsque nous lui avions demandé sur quelles sources il s'appuyait pour fonder ses propos, celui-ci avait pris davantage de précautions que sur France Info: «Les chiffres sont forcément plus ou moins exacts, parfois sont des estimations, parfois des travaux de sociologies, toute cette matière fait qu'on ne peut nier la réalité de cette violence et des morts», nous répondait-il, sans revenir sur le chiffre d'une quinzaine de jeunes des quartiers tués annuellement par la police. Il cite enfin une enquête du média indépendant Bastamag, «qui recense entre 1977 et 2020, un chiffre autour de 700 personnes tuées entre les mains de la police».
Cet article dénombre en effet «746 morts», non pas «tués entre les mains de la police», comme nous l'écrit Philippe Poutou, mais «suite à l'action des forces de l'ordre», une précaution qui rapproche donc la méthodologie des journalistes de celle de l'IGPN. «Nous avons fait de notre mieux pour recenser toutes les personnes décédées au cours des interventions de police ou de gendarmerie à partir des articles de la presse, notamment locale, en recoupant à chaque fois les faits pour essayer d'en omettre aucun», nous précise Ivan du Roy, cofondateur de Bastamag, qui a participé à la compilation et à l'analyse des données. «Nous obtenons les mêmes ordres de grandeur que l'IGPN», reconnaît-il, mentionnant tout de même des différences : «Il y a des cas qu'ils ne recensent pas et que nous avons dans nos données, et à l'inverse, ils comptent certains cas que nous n'avons pas compilés». De son côté, la DGPN nous a indiqué qu'elle prenait ses distances avec les chiffres de Bastamag, contestant la méthodologie employée, qui ne met pas à l'abri les journalistes de compter parfois deux fois de suite la même personne.
Reste que les chiffres de Bastamag donnent une moyenne de 17 personnes décédées chaque année suite à l'action des forces de l'ordre, dont seulement un peu plus de la moitié ont été tuées par arme à feu. On est loin, donc, là encore, des chiffres avancés par Philippe Poutou, même si Bastamag conclut à une surreprésentation des habitants des grandes agglomérations et des jeunes parmi ces morts. «Je ne pense pas que l'on puisse inférer de notre étude qu'une quinzaine de jeunes des quartiers sont tués en moyenne chaque année, et surtout il faudrait déjà préciser ce que l'on entend par cette expression», conclut Ivan du Roy en réponse à nos questions.
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Caroline ConstantSophie est une femme à bout. Dès le moment où elle entre dans sa librairie de quartier, dans la première scène de Mise à nu, on devine qu’elle va commettre l’irréparable : elle fulmine, et tout traduit une totale exaspération, de sa respiration hachée à ses yeux sortis de leurs orbites. Elle passe à l’acte : sans hésiter, sans un mot, elle se dirige vers son libraire et lui tire dessus. En pleine journée, en pleine boutique. Quand les forces de police arrivent pour l’embarquer, elle ne proteste même pas. Sophie en est arrivée à cette extrémité après des mois de harcèlement, après que sa vie professionnelle et familiale a été détruite. Et après 58 plaintes, surtout. Ce geste, c’est celui d’une femme à fleur de peau, abandonnée par la société et les siens. Car elle a été victime de « revenge porn » : ses ébats intimes se sont retrouvés sur le Net.
séduisant, attentionné, pressant
Tout avait pourtant commencé de façon si charmante : un nouveau libraire, Vincent Marsac (Julien Boisselier), s’installe dans le quartier de Sophie (Julie de Bona), restauratrice. Elle vient de quitter son mari et n’a pas forcément envie de s’encombrer avec une nouvelle histoire. Mais l’homme est séduisant, attentionné, pressant : Sophie et lui deviennent amants. Très vite, il devient possessif. Très vite aussi, il veut prendre dans sa vie une place qu’il n’a pas, se montre jaloux du père des enfants de Sophie, de son meilleur et plus vieil ami. Quand il dépasse les bornes en se présentant chez elle le soir de l’anniversaire de son fils, sans y être invité, Sophie le plaque. Il la prévient : il va se venger. Quelques jours plus tard, ses amis et sa famille reçoivent une vidéo de ses ébats amoureux avec Vincent. On n’y distingue que le visage de Sophie, pas celui de son partenaire. Dans ce tranquille quartier, elle est désignée, tout de suite, avec des noms d’oiseaux. Son père refuse de la revoir, son fils part en vrille, son ex-mari veut récupérer la garde de ses enfants. Elle ne cède pas, et porte plainte : la police lui rit au nez.
Deux ans et 58 plaintes
Et le cauchemar s’accélère : la vidéo est balancée sur les réseaux sociaux, puis sur des sites pornographiques, avec son numéro de téléphone, puis son adresse. Sa vie devient un enfer, avec les moqueries des clients, les hommes qui la harcèlent et l’agressent, les parents d’élèves qui ont peur que leurs enfants soient contaminés par cette femme de petite vertu, qui, on le rappelle, n’a fait que jouir dans une relation consentie et n’est pour rien dans le fait que ces vidéos soient balancées partout. Un policier (Édouard Montoute) et une association de lutte contre le cyberharcèlement l’aident, concrètement. Mais deux ans et 58 plaintes, c’est long.
Mise à nu est un téléfilm de procès. Quelle vérité, de celle de la femme brisée psychologiquement ou du pervers en fauteuil roulant, va obtenir justice ? Le film rend compte d’une réalité effroyable. Il est tiré d’une histoire réelle, celle de Sophia D. Julien Boisselier est comme toujours admirable dans le registre de l’amant pervers et chafouin. Julie de Bona est très convaincante dans le rôle de la victime, même si elle en fait un peu trop. Didier Bivel, qui a réalisé récemment pour France 2 le formidable Emma Bovary, remplit complètement son rôle préventif.
réseaux sociauxviolences faites aux femmestéléfilmfrance 2 Valeurs Actuelles
« Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon » : Thomas Guénolé rallie Yannick Jadot
Valeurs actuelles. À la surprise générale, vous avez annoncé votre soutien à Yannick Jadot sur Twitter ce matin. Pourquoi entrer dans la bataille seulement deux semaines avant l’élection présidentielle ?
Thomas Guénolé. Je ne souhaitais pas me prononcer avant d’avoir en main les seules candidatures définitives. Entre les désistements des uns et le manque de signatures des autres, l’offre finale de l’élection était, au début de la campagne, plus qu’incertaine. Mieux valait-il attendre le bon timing. Le premier tour étant le 10 avril, j’ai décidé de me prononcer vers mi-mars.
Quels critères ont façonné cette décision ?
Pour en arriver à la conclusion que, lorsqu’on est de gauche, il faut voter Yannick Jadot, j’ai appliqué tout un raisonnement. Le voici. En premier lieu, vous éliminez les candidats qui ne sont pas de gauche, ce qui enlève Emmanuel Macron et tous ceux plus à droite que lui. Il en reste donc six. Parmi ceux-là, il faut se poser la question : vais-je voter utile par rapport à l’état actuel des sondages ?
Dans ce cas précis, vous votez Mélenchon, car il est en tête. Vous pouvez aussi voter selon vos convictions, donc pour n’importe quel candidat de gauche. Sinon, vous votez utile à long terme, car vous considérez que la gauche va perdre en 2022 et choisissez donc pour l’offre la plus susceptible de fédérer la gauche autour de valeurs communes après la défaite. À savoir : l’écologie politique. C’est cette option que j’ai choisie. Notamment parce que La France insoumise refuse de ressusciter des coalitions de type gauche plurielle. Il faut se l’avouer : en termes de reconstruction politique, voter Mélenchon, c’est arroser le sable. Ça ne marche pas. Enfin, la dernière option est de prendre en compte le vote de la primaire populaire. Dans la mesure où son vainqueur Christiane Taubira ne se présente pas, le vote Yannick Jadot devient légitime.
Pour entrer dans des considérations plus personnelles, j’admets me sentir de plus en plus concerné par l’enjeu écologique depuis que je suis devenu parent. Je ne me sentais pas touché individuellement par la catastrophe totale qui s’annonce aux alentours de 2100, avant la naissance de ma fille. Maintenant qu’elle est née, mon rapport à l’écologie a mué. Il n’est plus seulement théorique mais charnel, au sens où ma fille et ses descendants seront affectés par le devenir du monde.
Les sympathisants insoumis ont estimé que votre ressentiment à l’endroit de Jean-Luc Mélenchon vous a poussé à soutenir son rival. Que répondez-vous à ces accusations ?
Dès que des cadres de La France insoumise quittent le navire, généralement en raison du fonctionnement antidémocratique de l’organisation, la réaction de la “Maison Mélenchon” est l’attaque ad hominem suivie de la calomnie. Jamais ne m’a-t-on critiqué sur le fond, mais seulement sur ma personne, en me jetant des seaux d’excréments au visage. Voilà des années que je subis ces méthodes, tout en y restant parfaitement indifférent. La charge d’agressivité et de haine qui irradient de la “Maison Mélenchon” envers une multitude de personnalités n’en reste pas moins intéressante. Tout particulièrement lorsqu’on la considère du point de vue de la reconstruction de la gauche…
La tentation du vote Mélenchon pour mettre fin à cinq ans de macronisme ne vous tente-elle pas ?
Je comprends les électeurs de gauche tentés de donner leur vote à Jean-Luc Mélenchon, que ce soit par conviction ou au nom du vote utile. On ne m’empêchera toutefois de penser qu’ils sont dans le déni… Dans l’hypothèse où le candidat insoumis atteindrait le second tour, il se verrait infliger une lourde défaite par Emmanuel Macron. Ainsi, un vote Mélenchon ne peut pas être pas un vote utile. Accessoirement, cela fait dix ans que ce dernier pourfend ce concept, alors qu’il en devient un fervent partisan depuis plusieurs semaines, en l’appelant le « vote efficace »… C’est prendre les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages !
Certes. Pour autant, le vote utile n’est-il pas justement celui qui ferait accéder l’écologie politique au second tour ? Cela serait une première, auquel cas, l’Insoumis serait le plus à même d’accomplir cette tâche.
Je vous le répète : Mélenchon se prendrait une raclée au second tour. Je ne vois donc pas l’utilité de soutenir ce candidat. J’ajoute au passage que s’il venait à se qualifier, la “Maison Mélenchon” serait en situation hégémonique. Ainsi s’envoleraient donc les chances de reconstruire une gauche unie, lavée de ses querelles fratricides. Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon. Parce que lui n’en veut pas.
Quels aspects du programme de Yannick Jadot vous apparaissent plus aboutis sur le plan écologique que ceux de Jean-Luc Mélenchon ?
Le programme de transition écologique est plus précis et détaillé chez Yannick Jadot. Dans L’Avenir en commun (Seuil), les orientations sont plus générales. À moins de fouiller dans les livrets, il est rare de trouver des mesures plus précises. Les choix fiscaux de Yannick Jadot pour qu’on arrête les énergies fossiles le plus rapidement possible sont à mon sens très courageux. La notion d’ISF climatique est logique, car il existe un différentiel d’impact sur la situation écologique et climatique selon votre niveau de revenus et de patrimoine : les catégories les plus pollueuses sont ainsi visées.
Dans la hiérarchie des priorités, l’écologie est de toute évidence au premier rang chez EELV. Tandis que chez les Insoumis, la thématique reste importante mais pas prioritaire, contrairement à la question sociale. Un enjeu certes très important, mais en deçà de la catastrophe écologiste. À l’horizon 2100, l’existence de notre espèce et du vivant est mise en danger. Que peut-il y avoir de plus prioritaire ?
On ne peut pas dire que les Insoumis n’ont pas un programme très fouillé concernant les enjeux écologiques…
Je ne dis pas le contraire. J’insiste seulement sur le fait que la tradition politique dont est issue La France insoumise mène ses membres à s’intéresser davantage à la question sociale. C’est leur thème de prédilection, sur lequel ils réfléchissent 80 % du temps. Je suis d’ailleurs bien placé pour le savoir. Loin de moi l’idée de leur reprocher ce tropisme, je constate seulement que l’écologie ne fait pas partie de leur ADN politique.
L’exclusion de Sandrine Rousseau a-t-elle joué un rôle dans votre prise de décision ?
Sa mise à l’écart a incontestablement facilité ma démarche de soutien à Yannick Jadot. Je n’en dirai pas plus.
L’européisme de Yannick Jadot ne vous pose pas de problème ?
Avant de vous répondre, il me faut lever le voile sur une confusion bien française qui a tendance a embrouillé les débats. Celle qui consiste à assimiler les souverainistes et les alters-européens. Or ces deux visions de l’Europe n’ont rien à voir ! Les souverainistes sont souvent classés à droite ou à l’extrême droite et s’opposent au principe même du supranationalisme. À l’inverse, les alters-européens sont de gauche et plutôt favorables au fédéralisme européen. Seules les politiques économiques libérales promues par la Commission européennes les empêchent d’adhérer pleinement à ce projet.
À titre personnel, j’adhère à cette dernière conception. Opposé à l’Europe de Maastricht et ses politiques libérales obligatoires qui marchande nos services publics, je n’en reste pas moins un partisan des États-Unis d’Europe. Dans une récente tribune parue dans Usbek & Rica, j’ai d’ailleurs récemment encouragé à la construction d’une grande armée européenne, pour répondre à l’invasion russe de l’Ukraine.
Considérations idéologiques mises à part, force est de constater que la campagne de Yannick Jadot patine. Manque de récit, candidat qui n’imprime pas dans l’opinion… Les critiques fusent en interne. Qu’en pensez-vous ?
Attention aux querelles de partis. Dans le but de mieux mettre en avant leurs propres idées, souvent radicales et sociétales, les militants ont tendance à s’extraire du strict champ de l’analyse politique. Or, à mon sens, il existe trois problèmes objectifs qui pèsent sur la campagne. Tout d’abord, Yannick Jadot souffre d’un manque de notoriété comparé à ses rivaux de gauche. Ce n’est qu’après une élection présidentielle complète que l’on atteint un niveau de popularité suffisant pour avoir ses chances. Il faut donc qu’EELV conserve le même candidat lors du prochain scrutin présidentiel, contrairement à son habitude de présenter un inconnu tous les 5 ans.
Au-delà des questions de renom, l’influence de la primaire populaire dans la campagne des Verts ne doit pas être négligée. Sans doute avec les meilleures intentions du monde, la PP a occupé tout l’espace médiatique à gauche pendant plusieurs mois. Ainsi, lorsqu’EELV a essayé de faire campagne, les questions des journalistes ne portaient que sur la primaire. Privé d’oxygène, le parti n’a hélas pas pu monter en puissance. Un début de campagne difficile, rendu plus complexe encore par la fâcheuse tendance de Sandrine Rousseau à savonner la planche à Yannick Jadot. S’intéressant tout naturellement aux dissonances, le journalisme politique a bien sûr monté la joute en épingle… Ce que je ne leur reproche pas. Il s’agit plutôt de mettre en cause la responsabilité personnelle de Rousseau.
Quels autres candidats de gauche vous ont attiré pendant cette campagne ? Fabien Roussel (PCF), en fait-il parti ?
Je n’oublie pas ce que les Français doivent au Parti communiste français et à la CGT. À savoir : le droit de vote des femmes, la Sécurité sociale, les grandes nationalisations et le statut des fonctionnaires. Sans bien sûr oublier la résistance. Au nom de la grande histoire du PCF, très différente de celle de l’Union soviétique, j’aurais pu avoir la tentation d’aller discuter avec Fabien Roussel. Mais au nom de l’urgence écologique, j’ai fini par choisir Jadot. D’autant que le PC, à mon sens, doit maintenant faire un choix : soit il reste réformiste et renonce définitivement à l’appellation “communiste”, soit il propose un changement radical et garde son nom de toujours. À leur place, je me rebaptiserais “Parti marxiste”. Pour la simple et bonne raison qu’il y a davantage de marxistes que de communistes en France.
Yannick Jadot vous semble-t-il en mesure de fédérer la gauche après 2022 ?
En donnant ma voix au candidat écologiste, je n’ai pas choisi un homme mais un parti et un programme. N’importe quel militant ou responsable d’EELV vous dirait qu’il est normal de raisonner ainsi. Dans ce mouvement, on porte un projet collectif, pas une aventure individuelle. J’ajoute que je n’attends pas non plus un sauveur présidentiel. Cette croyance enfantine m’évoque au mieux un père Noël pour adulte. La vraie question me semble être la suivante : le Parti Europe-Écologie Les Verts est-il en mesure de rassembler la gauche après la présidentielle ? Si telle est son ambition, l’absorption du Parti socialiste me semble être sa première bataille à mener. Or aucun travail n’est fait en ce sens pour le moment. Ces deux partis partagent pourtant une même sociologie électorale et chacun possède ce que l’autre n’a pas. Le PS a une implantation électorale mais est à bout de souffle. Tandis qu’EELV est un parti d’avenir qui manque d’élus.
France24 - Monde
Ligue des Champions dames: le PSG force la porte des demi-finales
Publié le : 31/03/2022 - 00:02Modifié le : 31/03/2022 - 00:01
Paris (AFP) – Bousculées, longtemps inoffensives et poussées en prolongation, les féminines du Paris SG ont forcé la porte des demi-finales de la Ligue des champions grâce à l'entrante Ramona Bachmann, héroïne du quart retour mercredi contre le Bayern (2-2 a.p.) dans un Parc bruyant et bien garni.
Le club de la capitale a énormément souffert, huit jours après sa victoire 2-1 à Munich, mais préservé l'essentiel: un billet pour le dernier carré de la Coupe d'Europe, une bonne habitude prise déjà les deux dernières saisons.
Les partenaires de la capitaine Grace Geyoro, qualifiées en finale de Coupe de France et actuelles deuxièmes du Championnat, tenteront de se rapprocher d'un premier titre tant recherché par le PSG en Ligue des champions, femmes et messieurs confondus.
En demi-finales, un alléchant duel face aux rivales de Lyon pourrait survenir. Le tirage au sort a rendu cette hypothèse faisable, mais les "Fenottes", sept fois titrées dans la compétition, doivent cependant renverser la Juventus, jeudi à Lyon, après s'être fait surprendre à Turin (défaite 2-1) dans la première manche.
Quoi qu'il arrive, le PSG devra faire beaucoup mieux que la copie assez moyenne, voire franchement brouillonne par séquences, rendue mercredi dans un Parc des princes animé par les bruyants ultras du CUP et les cris d'encouragement des nombreux enfants présents.
Les 27.262 supporters recensés ont offert un record d'affluence pour la section féminine, loin de la précédente marque (19.192 personnes en avril 2017 contre le FC Barcelone en demi-finale retour), mais ils n'ont pas été récompensés par un grand spectacle.
Bayern pourtant décimé
La fête aurait pourtant pu être gâchée par une équipe de Bayern venue avec autant de détermination que d'absentes, décimée par les blessures, la suspension de Viviane Asseyi et plusieurs cas de Covid-19. Face à cette hécatombe, l'entraîneur Jens Scheuer n'avait que deux joueuses de champ disponibles parmi ses remplaçantes!
Du côté de Paris, c'est justement du banc qu'est venue la libération. La Suissesse Bachmann, très active après avoir remplacé Kheira Hamraoui en début de prolongation, a semé la panique dans la défense allemande avant de faire trembler les filets, enfin, d'un tir croisé du droit.
Face aux Bavaroises, deux fois demi-finalistes sur les trois dernières saisons, le PSG avait ouvert la marque contre le cours du jeu sur une inspiration de Sandy Baltimore, complètement excentrée mais capable de lober la gardienne avec un ballon brossé en cloche (17e, 1-0).
Le Bayern ne s'est pas démonté pour autant, égalisant dans la foulée par l'ex-Lyonnaise Saki Kumagai, à l'affût d'un ballon repoussé par la gardienne Barbora Votikova (19e, 1-1). Et le scénario du pire a pris encore plus corps quand Klara Bühl, déjà buteuse à l'aller, a trompé la gardienne tchèque grâce à un tir dévié par sa partenaire Léa Schüller (54e, 1-2).
L'arbitre a rapidement validé le but alors que Schüller elle-même, semblant surprise, a attendu avant de célébrer.
Les Parisiennes ont souvent péché dans la finition, par imprécision et, surtout, à cause des parades décisives de Janina Leitzig devant Grace Geyoro (26e), Kadidiatou Diani (28e), Marie-Antoinette Katoto (77e) et Ramona Bachmann (104e). Finalement sans conséquence.
© 2022 AFP
Le Figaro
Interdiction du plomb: le vitrail en danger
Claire BommelaerPATRIMOINE - Les maîtres verriers se mobilisent face au bannissement de ce métal dangereux par l’Europe.
Un vent de panique souffle sur les vitraillistes. Jusqu’au 2 mai, l’Union européenne a ouvert une phase de consultation publique dans le but de bannir le plomb dans les pays européens. La substance est connue pour être très toxique, notamment quand elle est ingérée, et son usage a déjà été encadré.
Cette fois, il s’agirait d’une interdiction pure et simple - d’où la lettre ouverte de plusieurs restaurateurs et créateurs de vitraux, d’habitude discrets, qui s’inquiètent pour leur travail et l’avenir du patrimoine. «Les vitraux sont traditionnellement composés de pièces de verres assemblées par du plomb sous forme de baguettes profilées soudées entre elles à l’étain. C’est un métal dense, mou et déformable, il possède des propriétés uniques», expliquent Julien et Stéphanie Pitrat, maîtres verriers chez Vitrail Saint-Jean l’Art-elier à Lyon et Marie-Dominique Bayle, maître verrier à Ville-la-Grand, en Haute-Savoie.
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La France est une grande terre de vitraux qui décorent et illuminent cathédrales, églises, mairies, hôpitaux ou immeubles. L’art du vitrail a traversé les siècles depuis le Moyen Âge et s’est transmis dans une foule d’ateliers. «Les vitraux nécessitent des interventions tous les cent ans en moyenne: ils sont déposés, nettoyés et démontés, et les anciens plombs remplacés. C’est cela qui a permis à des œuvres d’art créées au XIIe siècle d’être encore admirées aujourd’hui», poursuivent les maîtres verriers. Bien que des recherches soient menées depuis des années, il n’existe aucun matériau de substitution, tant pour la restauration d’œuvres d’art anciennes que pour les créations contemporaines.
En cas d’interdit, le sort de centaines d’entreprises serait en suspens - Marie-Dominique Bayle parle de plus de 450 entreprises artisanales menacées. «L’Union européenne prévoit tout de même des dérogations payantes et très contrôlées pour les chantiers indispensables», détaille Emmanuel Serrière, directeur général de la manufacture Vincent-Petit à Troyes, et très impliqué dans la future Cité du vitrail. «Tout l’art consistera, si l’interdit est effectif, à délimiter les conditions de la dérogation.»
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Alertés, le groupement des entreprises de monuments historiques (GMH) ou le ministère de la Culture sont à la manœuvre. «Nous allons tous répondre à la consultation de l’agence européenne pour essayer de peser sur sa décision», dit Régis Martin, président de la compagnie des architectes en chef des monuments historiques. Si plusieurs restaurateurs admettent en privé qu’un tour de vis ne serait pas mal venu dans certains ateliers qui ne protègent pas assez leurs salariés du risque, chacun admet qu’un interdit total mènerait à une impasse pour le patrimoine. «Nous ne serions sans doute même pas en mesure de terminer la restauration des vitraux de Notre-Dame de Paris», concluent les trois signataires de la lettre ouverte, utilisant un argument massue.
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DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.
France24 - Monde
Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
Publié le : 30/03/2022 - 07:41
Romain BRUNET
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Services publics, vie chère, lutte contre le chômage et l'insécurité : France 24 fait le point sur les principales propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant l'Outre-mer.
Peut-être plus encore que la culture, l’Outre-mer est absent des programmes de plusieurs candidats à l’élection présidentielle (10 et 24 avril). Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) et Jean Lassalle (Résistons!) n’abordent pas cette question dans leurs propositions, tandis que d'autres, à l'image d'Emmanuel Macron (La République en marche) ou Éric Zemmour (Reconquête!) ont ajouté ce chapitre à leur programme dans la dernière ligne droite de la campagne. Pour les autres, les propositions se résument le plus souvent en quelques lignes, à l’exception de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Tour d’horizon des propositions présentées par les candidats. Un choix qui peut sembler discutable alors que l'Outre-mer a été marqué ces dernières années par plusieurs mouvements sociaux de grande ampleur liés à la vie chère et aux inégalités avec l'Hexagone.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?
Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.
Le candidat de Debout la France souhaite tout d’abord valoriser l’Outre-mer en faisant du ministre de la Mer et des Outre-mer un ministre d’État et en augmentant sa place dans les programmes télévisés du service public mais aussi dans les manuels scolaires. Nicolas Dupont-Aignan propose de lancer des grands "plans de rattrapage" en remettant à niveau les réseaux d’eau potable, en engageant un plan de construction et de rénovation des écoles primaires ou en luttant contre l’illettrisme (le fait d'être scolarisé mais de ne pas maîtriser le français) – en 2019, 11,8 % des jeunes de 16 à 26 ans rencontraient des difficultés dans le domaine de la lecture dans l’Hexagone, contre 30 % en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, selon un rapport d'information de l'Assemblée nationale.
Au niveau économique, le député de l’Essonne souhaite renforcer la défiscalisation pour les investissements réalisés en Outre-mer dans les secteurs d’avenir ou moteurs en matière de développement économique et de création d’emplois. La mer tient une place centrale dans ses propositions : il compte ainsi doter la Marine nationale des moyens nécessaires à la surveillance des zones économiques exclusives et à l’arraisonnement des pirates, augmenter la surface des aires marines protégées (AMP) et engager un programme national de recherche-développement visant à identifier les gisements de création de richesse à partir de la biodiversité marine.
Nicolas Dupont-Aignan souhaite enfin mettre en place un programme Erasmus (échanges universitaires) indianocéanique avec Madagascar, l’Union des Comores et les Seychelles et propose de diviser par deux le prix des billets d’avion entre Hexagone et Outre-mer pour tous les ultramarins.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de sécurité ?
La candidate socialiste souhaite que l’État réinvestisse dans les Outre-mer. "Les défaillances des services publics (éducation, santé, sécurité) et l’investissement dans les infrastructures (eau, énergies renouvelables, routes) feront l’objet d’un plan de rattrapage", affirme son programme. Pour lutter contre la vie chère, Anne Hidalgo propose de réduire l’octroi de mer (taxe applicable sur les produits importés en Outre-mer) sur certains produits essentiels et assure que l’Autorité de la concurrence mènera "une action renforcée". Pour la jeunesse, elle propose la création d’une "agence du retour" pour permettre aux jeunes ultramarins de "revenir chez eux avec des perspectives optimales d’emploi et de vie".
La maire de Paris souhaite également mettre l’Outre-mer "à la pointe de l’action écologique" de la France, en lançant un "grand plan de développement des énergies renouvelables pour valoriser le potentiel considérable des Outre-mer dans ce domaine". Elle compte aussi prendre des mesures d’urgence, "dès 2022", concernant le chlordécone (pesticide utilisé pendant presque vingt ans sur les cultures de bananes en Guadeloupe et Martinique, toxique pour l'homme et entraînant une pollution durable des eaux et des sols) en Martinique et les sargasses (en séchant et en s’amoncelant, ces algues dégagent de l'ammoniac et de l'hydrogène sulfuré) dans les Caraïbes : "les frais médicaux engagés pour toutes les personnes confrontées aux conséquences de l’exposition au chlordécone seront intégralement pris en charge par la Sécurité sociale", tandis que "les collectivités du littoral confrontées aux sargasses seront accompagnées financièrement".
Comme pour l’ensemble de son programme, Yannick Jadot axe ses mesures visant l’Outre-mer sous le prisme écologique. Il souhaite d’abord garantir "l’autonomie alimentaire en Outre-mer" en renforçant "l’accompagnement des collectivités ultramarines dans la dépollution et la mise en place de plans d’alimentation durable" et en garantissant "l’approvisionnement des régions ultrapériphériques en produits agricoles essentiels". Contre la vie chère, il veut contrôler les prix des produits de première nécessité et des centrales d’achat.
Le candidat écologiste compte également renforcer l'indemnisation des victimes des scandales sanitaires d’État dans les Outre-mer liés aux pesticides et l’accès à l’information pour les victimes. Contre les écocides, son programme propose de mettre fin "immédiatement" aux projets de la Montagne d’or et d’Espérance en Guyane et promet d’interdire les projets d’exploitation minière dans les Outre-mer.
Yannick Jadot propose enfin d’adapter les structures institutionnelles aux réalités des Outre-mer, grâce à une loi annuelle "d’actualisation du droit Outre-mer", par la transmission au Premier ministre et aux assemblées parlementaires des propositions de modifications législatives ou réglementaires présentées par les territoires ultramarins et en permettant la définition de statuts spécifiques pour ceux des territoires ultramarins qui le souhaiteraient.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour l’environnement ?
Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.
La candidate d’extrême droite développe dans son programme de nombreuses mesures spécifiques pour l’Outre-mer et promet une grande loi-programme pour les quinze années à venir. En premier lieu, Marine Le Pen fait de la souveraineté de l’espace maritime français et de la maîtrise des frontières une priorité. Elle propose ainsi d’augmenter les effectifs de la police aux frontières en Guyane et à Mayotte et d’en faire de même pour l’Office anti-stupéfiant aux Antilles.
Concernant l’économie, Marine Le Pen propose la nomination d’un haut commissaire à la coopération économique, la création d’une Agence pour les investissements en Outre-mer "qui s’appuiera sur les ressources de Business France pour assurer la promotion de l’économie d’Outre-mer", le développement des filières liées à la mer, la possibilité de mener des opérations de prospection, notamment pour les terres rares, "actifs stratégiques du XXIe siècle", la montée en gamme du secteur touristique ou encore l’instauration d’une taxe sur l’exploitation des ressources minières ou fossiles "dont le produit sera affecté aux collectivités locales". Quant à la vie chère, elle propose de réformer l’octroi de mer (taxe applicable sur les produits importés en Outre-mer).
Sur le volet éducation, Marine Le Pen promet une diminution des effectifs des classes de primaire en Guyane et à Mayotte, un renforcement des heures de français à l’école primaire et au collège à Mayotte, la mise en place de cours de français obligatoires et gratuits pour les parents d’élèves ne la maîtrisant pas ou mal, un plan de construction d’écoles et de collèges et davantage d’enseignants.
La candidate du Rassemblement national prévoit également de mettre sur pied un comité médical et scientifique chargé de dresser le bilan des pathologies provoquées par le chlordécone, de résoudre le problème des sargasses. Elle promet enfin de mener des discussions pour faire évoluer le statut de la Nouvelle-Calédonie et de mieux faire connaître la culture de l’Outre-mer dans l’Hexagone.
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’agriculture ?
Le président sortant souhaite encourager les départements et territoires d’Outre-mer qui le peuvent à parvenir à l’autonomie énergétique et alimentaire, notamment en développant les circuits courts et les filières tournées vers l’exportation haut de gamme.
Emmanuel Macron promet aussi d’engager la réflexion sur les causes de la vie chère dont souffrent de nombreux ultramarins, citant la stimulation de la concurrence et l’octroi de mer, "impôt hérité du XVIIe siècle et qui doit être profondément repensé pour jouer un rôle nouveau".
Il compte également lancer un "plan jeunesse" et, plus particulièrement, un "plan de rénovation du patrimoine" afin de "valoriser la marque 'Martinique'". Le président-candidat entend enfin réaffirmer la souveraineté de la France, que ce soit pour "avancer" en Nouvelle-Calédonie ou pour lutter contre l’immigration clandestine et l’insécurité à Mayotte et en Guyane.
Le candidat de la gauche radicale souhaite placer l’Outre-mer en pointe de sa planification écologique et de sa diplomatie universaliste. Sur le premier point, il promet d’instaurer un bouclier douanier via une taxe kilométrique en faveur des productions locales à faible empreinte écologique, d’appliquer une préférence commerciale pour les produits ultramarins vers l’Hexagone et l’Europe, de nouer des partenariats commerciaux équilibrés avec les voisins régionaux, de tendre vers l’autosuffisance alimentaire et de promouvoir des plans d’autonomie énergétique.
Sur la diplomatie universaliste, Jean-Luc Mélenchon veut faire des territoires d'Outre-mer des pôles régionaux de codéveloppement qui serviraient à transférer des technologies auprès des pays voisins, à fournir de l’aide logistique et scientifique, à mettre en place une coopération militaire de maintien de la paix et à établir des formations de haut niveau à destination des étudiants ultramarins et à ceux des pays voisins.
Le candidat de la France insoumise prévoit également de soutenir l’enseignement des langues et des cultures d’Outre-mer, d’intégrer dans les programmes scolaires nationaux l’enseignement de l’histoire de l’histoire des Outre-mer. Il promet enfin d’annuler pour de bon le projet de la Montagne d’or en Guyane (projet porté par un consortium russo-canadien prévoyant le déboisement total de 1513 hectares).
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats pour la culture ?
La candidate des Républicains aborde peu l’Outre-mer dans son programme. Elle propose toutefois la création d’une Banque des Outre-mer pour financer des investissements dans les secteurs porteurs d’avenir (économie de la mer et énergies renouvelables notamment) et créer des emplois. Valérie Pécresse promet également un "plan de lutte contre la vie chère", un "grand plan hôpital" et un "programme de convergence vers l’égalité réelle", sans toutefois les détailler.
Elle a enfin évoqué publiquement un "plan sport Outre-mer" pour "compenser le déficit d’équipements". Elle souhaite favoriser "le maintien des champions sur place, tout en facilitant les déplacements dans l’Hexagone et leur participation à des stages ou des compétitions dans les pays proches".
Pas de propositions spécifiques à l’Outre-mer.
Le candidat communiste, qui souhaite instaurer un jour férié national pour célébrer "l’émancipation humaine et la liberté des peuples" d’Outre-mer, promet d’organiser des conférences dans chaque territoire d’Outre-mer avec les élus et les populations dans le but de mettre fin aux "écarts de salaires, de prestations sociales, de congés payés, de droits économiques et sociaux et culturels avec l’Hexagone". Il promet également une loi spécifique "afin de rattraper les retards de tous les territoires en services publics" et une autre loi pour financer le logement social.
Fabien Roussel souhaite par ailleurs impulser une politique "volontariste" de développement industriel et agricole et de développement de l’économie de la mer. Il compte revoir la politique fiscale spécifique à l’Outre-mer "afin d’abaisser les taxes sur les produits de première nécessité".
Enfin, le député du Nord candidat à la présidentielle entend aller vers "davantage d’autonomie" pour que chaque territoire puisse "nouer des relations de codéveloppement avec les pays de leur zone géographique".
>> À lire : Présidentielle : que proposent les candidats en matière de santé ?
Le candidat d’extrême droite promet d’établir un plan santé pour l’Outre-mer et veut faire de la problématique de l’eau une priorité, en développant les infrastructures et l’accès à l’eau. Éric Zemmour souhaite lutter contre le chômage en développant l’agriculture, le tourisme et l’économie de la mer. Dans ce domaine, il propose de sortir les eaux des départements d’Outre-mer de la politique européenne des pêches.
Il souhaite enfin préserver la souveraineté de la France en renforçant la présence militaire maritime, le contrôle des frontières pour lutter contre l’immigration illégale et le trafic de stupéfiants, et en mettant "définitivement fin aux référendums d’indépendance".
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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À la mairie de Paris, l’écriture inclusive fait des remous
Stéphane KovacsL’utilisation de cette graphie sur des plaques commémoratives est dénoncée par une association qui porte l’affaire en justice.
C’est un «charabia imprononçable» qui a ulcéré les amoureux de la langue française. À la mairie de Paris, au mur du couloir menant à l’Hémicycle, deux plaques de marbre - en hommage aux conseillers de Paris ayant effectué plus de vingt-cinq ans de mandat et aux présidents du Conseil de Paris - ont été regravées en écriture inclusive. «Conseiller.e.s» et «président.e.s», est-il ainsi inscrit en lettres d’or sur ces anciennes plaques commémoratives. Estimant que ces mots «ne sont aucunement du français», l’Association francophonie avenir (Afrav), sans réponse d’Anne Hidalgo à sa demande de remise des plaques «dans l’état initial», a décidé de porter l’affaire en justice.
«Mme Hidalgo a cru faire plaisir aux militants communautaristes de l’écriture dite inclusive, pointe Régis Ravat, président de l’Afrav. Or “conseiller.e.s” et “président.e.s” ne sont même pas en écriture inclusive puisqu’il n’y a pas de point médian entre les lettres de fin. Bien sûr, ce charabia serait tout aussi imprononçable s’il avait été écrit “correctement” en écriture inclusive…» Dans une lettre recommandée du 30 décembre 2021, l’association avait enjoint à la maire de Paris de rattraper ce «grotesque manquement à la loi» en procédant «à la remise en écriture française».
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Le président indiquait que «cette façon de faire contrevient à l’article 3 de la loi de 1994 relative à l’emploi de la langue française, qui dit que“toute inscription apposée sur la voie publique, dans un lieu ouvert au public (…) et destinée à l’information du public doit être formulée en langue française”». «Je vous rappelle que la langue de la République est le français, selon le titre I - article 2. de la Constitution française, insistait-il encore. Le français tel qu’on le trouve dans les dictionnaires et non un français tel qu’il peut être parlé par des sectes, des communautés, des groupes ethniques.»
«Hérésie ruineuse»
Sans réponse de la part de la mairie, l’association vient de déposer une requête en excès de pouvoir auprès du tribunal administratif de Paris. «Le ministre de l’Éducation et l’Académie française ont condamné sans réserve cette forme d’écriture, fait-elle valoir. Elle doit donc être bannie de toute communication émanant d’un service public.» L’Afrav demande à la justice «d’ordonner de ce fait à Mme Hidalgo de ne plus utiliser ce type d’écriture dans l’espace public tenu sous sa responsabilité».
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Sollicité, l’hôtel de ville élude, soulignant que «ces plaques sont le fruit d’une délibération votée à l’unanimité en 2017, à la suite d’un vœu proposé par le groupe Les Républicains». «La maquette était dans la délibération qui proposait de les actualiser, pour un montant de 18.609 euros, précise-t-on. S’agissant de la totalité des plaques commémoratives dans l’espace public, la doctrine de la ville est de ne pas retenir l’écriture inclusive dans leur libellé.»
Au groupe Changer Paris qui avait découvert récemment «cette hérésie ruineuse», on assure que «l’opposition n’avait jamais demandé l’écriture inclusive». «Nous ne pouvons que nous réjouir de cette initiative citoyenne qui prolonge notre action, ajoute Aurélien Véron, porte-parole de ce groupe qui rassemble LR, centristes et indépendants. Le groupe est évidemment partant pour corriger cette dérive idéologique. Mais pas à n’importe quel prix…»
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France24 - Monde
Présidentielle : les candidats tentent de séduire les agriculteurs
Publié le : 30/03/2022 - 14:55
FRANCE 24
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À l'occasion d'une rencontre organisée à Besançon, les candidats à la présidentielle recherchent mercredi le soutien des agriculteurs, à un moment où l'écart se resserre entre Emmanuel Macron et ses concurrents.
Ils ne forment plus que 1,5 % de la population active en France mais c'est un électorat traditionnellement clé. À 11 jours du premier tour, Valérie Pécresse (LR), Marine Le Pen (RN), Éric Zemmour (Reconquête!), le communiste Fabien Roussel et l'iconoclaste Jean Lassalle ont fait le déplacement à Besançon pour une rencontre réunissant entre 900 et 1 000 agriculteurs.
D'autres, notamment à gauche, comme Jean-Luc Mélenchon (LFI), Anne Hidalgo (PS) ou Yannick Jadot (EELV), ont fait l'impasse, se faisant d'ailleurs fortement huer quand le speaker a annoncé qu'ils avaient décliné l'invitation.
Des circuits courts au retrait des accords de libre-échange, en passant par la suppression totale des pesticides, les 12 candidats à l'Élysée fourmillent d'idées pour prêter main forte à une agriculture frappée par la flambée des coûts de production et des matières premières agricoles provoquée par la guerre en Ukraine.
D'autant que la profession subit un lent déclin. La France métropolitaine compte 389 000 exploitations agricoles, selon les résultats provisoires du recensement agricole 2020. C'est 100 000 de moins qu'en 2010 et quatre fois moins qu'en 1970. Et près d'un ménage agricole sur cinq vit sous le seuil de pauvreté (18 %, contre 15 % de la population française), selon l'Insee.
Un message vidéo pour Emmanuel Macron
"Mener les transitions (écologiques) est nécessaire mais ça ne doit pas nous faire perdre de vue notre mission nourricière", a déclaré Emmanuel Macron. "On a longtemps opposé agriculture et écologie, mais je crois à cette réconciliation des agendas", a-t-il ajouté, en disant vouloir "amplifier ce que nous avons mis en place".
Le président-candidat, pris mercredi par un Conseil de défense suivi d'un Conseil des ministres – avant un nouveau déplacement de campagne jeudi en Charente-Maritime – s'est adressé au meeting par le biais d'un message vidéo enregistré mardi à son QG de campagne.
Pour sa part, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, en deuxième place dans les sondages d'intention de vote du premier tour derrière Emmanuel Macron, a lancé : "Mon projet, c'est la souveraineté de notre pays."
La candidate s'est montrée à l'offensive contre les "billevesées des écolos" ou encore la Commission européenne et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), "qui entravent toute réaction efficace à la crise en cours". Elle a également condamné les "agressions et dégradations intolérables" contre les agriculteurs mais s'est fait huer quand elle a indiqué vouloir créer un statut de l'animal.
Jouant de l'absence de ses rivaux à gauche, qu'il n'a pas manqué de souligner, le communiste Fabien Roussel a été copieusement applaudi, se montrant à l'aise, blagueur et suscitant les rires d'un auditoire traditionnellement plutôt à droite de l'échiquier.
"Il est bon, lui !", a lancé un agriculteur en applaudissant quand le communiste a parlé de nationaliser une banque pour aider les jeunes agriculteurs à obtenir des prêts pour s'installer.
"Manger de la bonne viande, élevée en France, c'est essentiel et important. Il faut défendre le produire français, la qualité des produits français, ce n'est pas être franchouillard", a encore affirmé Fabien Roussel. "Ceux qui ne veulent pas manger de viande, je les respecte tellement, mais qu'ils n'imposent pas leur modèle de société."
Jean-Luc Mélenchon en banlieue
Selon la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, le candidat écologiste Yannick Jadot aurait accepté l'invitation avant de se raviser. Il se rendait mercredi à Margny-sur-Matz (Oise) sur le thème de la ruralité.
Selon un sondage Ifop commandé par le syndicat et publié mardi, le président sortant Emmanuel Macron rassemble à ce stade 30 % des intentions de vote des agriculteurs, suivi par Valérie Pécresse (13 %), Éric Zemmour (12 %) et Marine Le Pen (11 %).
De son côté, La France insoumise, dont le candidat Jean-Luc Mélenchon est le mieux placé à gauche, s'efforce de mobiliser les électeurs, avec un meeting sur le thème de "l'union des quartiers populaires" organisé à Saint-Denis, en banlieue parisienne.
Dans la dernière ligne droite de la campagne, l'écart se resserre dans les sondages entre Emmanuel Macron et ses poursuivants immédiats, même s'il reste largement en tête.
Selon un sondage OpinionWay pour Les Échos et Radio Classique publié mercredi, le président avoisine 28 % des intentions de vote, tandis que Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se situent respectivement à 20 % et 15 %.
Au second tour, les adversaires potentiels d'Emmanuel Macron gagnent aussi du terrain, même s'ils sont toujours donnés battus.
Avec AFP
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« Qui veut l’union de la gauche se tire une balle dans le pied en votant Mélenchon » : Thomas Guénolé rallie Yannick Jadot
Le Figaro
En France, les baby-boomers font-ils l'élection ?
Ronan PlanchonENTRETIEN - La démographie est une des clés de compréhension de l'élection présidentielle et, en 2017, les plus anciens avaient ajouté au pouvoir du nombre celui d'une plus importante participation, argumente le démographe Alain Parant.
Alain Parant est démographe et ancien chercheur à l'Institut national d'études démographiques (INED). Il a publié : La vie au travail, mode d'emploi : Les clés pour une mobilité harmonieuse dans un monde du travail complexe (éditions L'Harmattan, 2021).
LE FIGARO. - Quelles leçons peut-on tirer du rôle de la démographie dans la politique et l'histoire ?
Alain PARANT.- La démographie et la politique ne sont pas autant en phase qu'il conviendrait. Quand la démographie est affaire de temps long, la politique se résume trop souvent à la gestion d'un présent très exceptionnellement inscrit dans une vision et un projet de long terme. Un des meilleurs exemples fut donné en France en avril 1983 lorsque fut abaissé de 65 ans à 60 ans l'âge légal de la retraite. Qualifié de plus grande conquête sociale du XXe siècle par le président et le premier ministre en fonction, cet abaissement allait à l'encontre des recommandations des experts très soucieux d'anticiper les conséquences de l'avance en âge des générations nombreuses du baby-boom. Comme nous le dénoncions alors, l'ère était au respect louable des promesses contestables ; et au diable si le respect de celle-ci allait durablement générer plus d'inégalités sociales qu'il allait en résorber.
Quelles perspectives politiques le vieillissement de la population française ouvre-t-il ?
De façon mécanique, la montée, en termes absolus et relatifs, des 50 ans ou plus, parmi lesquels des 65 ans ou plus (très majoritairement retraités), des 75 ans ou plus (très largement affectés par un ou plusieurs problèmes de santé) et des 85 ans ou plus (le plus souvent confrontés à une perte d'autonomie) va puissamment peser sur des comptes de la protection sociale aujourd'hui très difficultueusement équilibrés. La question des retraites (âge légal de cessation d'activité, montant des pensions servies), la question aussi du maintien à domicile des anciens et de la perte d'autonomie sont particulièrement présentes dans la campagne présidentielle et induiront à court moyen terme l'instauration de mesures adaptées.
Avec le risque qu'une jeunesse que l'on aura en contrepartie moins écoutée se désespère et ne trouve d'autre exutoire que la violence pour se faire entendre.
Au sein de la population en âge de voter (18 ans ou plus) les 50 ans ou plus comptent aujourd'hui pour 50 % et dans les années à venir, indépendamment des évolutions de la fécondité et de la mortalité, ils seront majoritaires. Nul doute qu'ils seront entendus et leurs revendications peu ou prou satisfaites. Avec le risque qu'une jeunesse que l'on aura en contrepartie moins écoutée se désespère et ne trouve d'autre exutoire que la violence pour se faire entendre.
Pour les jeunes électeurs qui souhaitent voir leurs préoccupations sur le devant de la scène politique, l'élection est-elle perdue d'avance ?
Comme le reste du corps électoral, la jeunesse est politiquement très diverse. À se fier à la très faible proportion d'intentions de vote que recueille actuellement le candidat Yannick Jadot dans les sondages, la préoccupation écologique dont on la dit pourtant fortement imprégnée ne se traduit pas dans les faits. Mais, peut-être, la jeunesse a-t-elle décidé de cacher son jeu jusqu'au 10 avril ! Quoi qu'il en soit, si elle entend donner du corps à ses idées et contrecarrer un tant soit peu la force du nombre, il lui faudra participer plus activement qu'en 2017 aux scrutins à venir.
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Moins fréquemment inscrits sur les listes électorales que les plus âgés, les 18-29 ans avaient alors été quelque 22 % à s'abstenir aux deux tours de la présidentielle et aux deux tours des législatives et moins de 20 % à voter à tous les tours. Par comparaison, entre 50 et 74 ans, la part de l'abstention systématique était restée en deçà de 8 % et celle du vote systématique avait varié de plus de 38 % chez les 50-54 ans à plus de 50 % chez les 70-74 ans. Au pouvoir du nombre, les plus anciens avaient ajouté celui d'une plus importante participation citoyenne.
Y a-t-il une loi d'airain du vieillissement en matière de sociologie électorale ?
Le corps électoral est un corps vivant en renouvellement continu, simplement plus ou moins intense en fonction des évolutions démographiques passées. Les 50 ans ou plus (ou les 70 ans ou plus, peu importe le seuil retenu) d'aujourd'hui diffèrent des 50 ans ou plus (ou des 70 ans ou plus) d'hier ; leur vie durant, les uns et les autres n'ont pas été soumis aux mêmes contraintes extérieures (économiques, politiques, culturelles) et gagné aux mêmes idées. Cela n'implique pas que des cas de permanence de la sociologie électorale ne puissent être çà ou là observés. Dans les années 1980 et 1990, au Québec, l'idée était ainsi communément partagée qu'avec la montée en puissance des baby-boomers au sein du corps électoral, la question de l'indépendance de la province allait mécaniquement trouver sa solution. C'était occulter le fait qu'avançant en âge, devenus plus soucieux de préserver leur accès à un appareil de santé de qualité et un niveau satisfaisant de leurs pensions de retraite, nombre de ces baby-boomers, redoutant qu'un Québec libre n'ait plus les moyens de sa politique sociale, n'ont pas traduit dans leur vote leur idéal de jeunesse.
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En sens inverse, en dépit de son vieillissement démographique très accusé, la population italienne n'en a pas moins accompli une véritable révolution en permettant au mouvement M5S de Beppe Grillo de conquérir les villes de Rome et Turin aux élections municipales de 2016 et de devenir le premier parti d'Italie aux élections générales de 2018… avant de lui retirer sa confiance aux élections régionales de 2020 et municipales de 2021.
En France, en Corrèze, un des départements métropolitains les plus vieillis et au vieillissement toujours plus marqué, les élections européennes de 2019 ont vu la carte politique radicalement changer par rapport à 2014. La Corrèze du nord, terre UMP, chère à Jacques Chirac, est passée sous dominante Rassemblement national mâtiné de LREM ; idem pour les terres du centre anciennement socialistes et fief de François Hollande.
Jean-Louis Thiériot: «L’armée française est de grande valeur, mais elle a besoin d’objectifs réalistes et de moyens»
TRIBUNE - Spécialiste des questions de défense, le député (LR, Seine-et-Marne) livre une réflexion sur la situation de l’armée française aujourd’hui à la lumière du remarquable livre Le Temps des Guépards. La guerre mondiale de la France. De 1961 à nos jours (Tallandier), du colonel Michel Goya.
Jean-Marc Leclerc: «Sevran, la délinquance se rappelle aux candidats à l’Élysée»
ANALYSE - Ce week-end, alors que les projecteurs restent encore largement braqués sur l’Ukraine, à Sevran, une ville de Seine-Saint-Denis emblématique des violences urbaines, et dans plusieurs communes environnantes, des scènes d’émeute ont eu lieu après la mort d’un délinquant présumé lors d’une action de police.
Gérald Kierzek: «Ne tombons pas à nouveau dans l'hystérie sanitaire !»
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France, mais les hospitalisations restent relativement stables. Pour le médecin urgentiste, il faut accepter de laisser circuler le virus, tout en continuant de protéger les populations fragiles.
L'Humanité
Maladie subtropicale d’un mineur de fond bolivien
Prescription cultureCinéma À la pointe de la production sud-américaine, Kiro Russo signe, avec le Grand Mouvement, un documentaire d’avant-garde et une fiction sociale sur les mineurs.
Vincent OstriaLe cinéma bolivien serait-il en train de renaître à son tour ? Depuis les années 1970, où les brûlots militants de Jorge Sanjines, héraut de la cause indienne, étaient célébrés en Europe, il frisait l’encéphalogramme plat. Grâce au Grand Mouvement, deuxième film audacieux de Kiro Russo, on pourrait assister à sa renaissance, comme cela fut le cas en Argentine voisine au début des années 2000. Cela dit, ce film est une œuvre relativement complexe, foncièrement hybride, qui repose sur une expérimentation permanente. Donc impossible de savoir s’il fera école en Bolivie, pays enclavé du centre de l’Amérique du Sud.
Tel quel, le Grand Mouvement est assez surprenant, voire déroutant. Son substrat est purement documentaire. Russo filme des mineurs indiens de la région d’Oruro qu’il a connus lors du tournage de son film précédent, Viejo calavera (inédit). Un prélude documentaire donne le la : le « mouvement » en question sera avant tout celui de la capitale, La Paz, sur laquelle Russo compose sa propre « symphonie d’une grande ville » (comme jadis Walter Ruttmann à Berlin). Puis il introduit les personnages principaux : Elder et deux camarades qui ont perdu leur travail dans les mines de Huanuni et ont fait sept jours de marche jusqu’à la capitale pour protester contre leur sort injuste.
Une fois cela posé, l’aspect sociopolitique s’estompe au profit du vécu et des activités de la ville. Elder a beau trouver quelques jobs pénibles avec ses amis (manutention, démolition d’immeubles), il ne pourra bientôt plus travailler, car il est malade. Son indéfinissable maladie devient l’enjeu central du film, qui se dilue et s’opacifie progressivement. Bien que complètement nourri de réel, il entre dans un univers fantasmatique où la magie et le rêve ont leur part.
Une Œuvre foisonnante
Le contexte général, la place que joue la nature à l’arrière-plan, l’ambiance ésotérique, la tapisserie sonore font penser au cinéma du Thaïlandais Weerasethakul. Mais cette référence ne suffit pas à rendre compte d’une œuvre foisonnante qui flirte même avec la comédie musicale – chorégraphie de « cholitas » (Indiennes à chapeau melon), vendeuses au marché – et dévie sur un extraordinaire personnage secondaire : Max, vieil ermite à moitié chaman, à moitié clochard qui va tenter de guérir Elder avec des recettes improbables. Cette figure introduit du mystère et de la distance dans le film en le plaçant délibérément à l’extérieur de cette ville étonnante, située à flanc de montagne entre 3 000 et 4 000 mètres d’altitude. D’où les majestueux plans de montagne où évolue, filmé de très loin, ce chaman bougon qui fait un peu figure de gnome.
Mais le leitmotiv, c’est l’influence du cinéma muet formaliste, notamment des essais documentaires de Dziga Vertov, qui partait de la réalité pour fabriquer un univers plastique. Cela se manifeste en particulier dans l’impressionnant kaléidoscope final qui clôt cette œuvre à la fois ethnique et avant-gardiste. Il faudrait sans doute plusieurs visions pour pouvoir en épuiser la richesse.
cinéma France24 - Monde
Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs
Publié le : 28/03/2022 - 15:10
Aude MAZOUE
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Rassemblés dimanche sur la place du Trocadéro de Paris pour tenter de relancer une candidature qui s'essouffle, à deux semaines du premier tour, plusieurs dizaines de milliers de sympathisants ont répondu à l'appel d'Éric Zemmour. Qui sont-ils ? Portraits d'électeurs.
Anciens fillonistes, déserteurs du Rassemblement national, soutiens de la Manif pour tous, plusieurs milliers de personnes – 100 000 selon Éric Zemmour – étaient rassemblés, dimanche 27 mars, place du Trocadéro à Paris. Ils sont venus soutenir le candidat d'extrême droite, à la peine dans les sondages avec 10 % des intentions de vote. Qui sont les électeurs de Reconquête!, le tout nouveau parti fondé par le désormais ex-journaliste ? France 24 est allé à la rencontre de certains de ses indéfectibles soutiens.
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Eugénie, 18 ans, de la Manif pour tous à Reconquête!
Casquette "Zemmour 2022" vissée sur la tête et médaille de baptême en exergue, Eugénie, 18 ans, étudiante en philosophie à Paris, avait déjà battu le pavé à l'âge de neuf ans avec ses parents dans la capitale lors de la Manif pour tous en janvier 2013 pour s'opposer à la loi en faveur du mariage homosexuel en France. Dimanche, la jeune femme est de nouveau descendue dans la rue à l'appel du candidat de Reconquête!, car "c'est important de montrer qu'il n'est pas seul, comme les médias peuvent le laisser entendre. Il est au contraire soutenu par de nombreux Français. Les gens y croient", s'enthousiasme celle qui votera pour la première fois. "Jamais je n'aurais pensé que je soutiendrai un jour un candidat avec autant de ferveur", se réjouit la future électrice, enchantée à l'idée de se rendre pour la première fois dans un isoloir. "C'est une chance de pouvoir voter pour la première fois pour un candidat qu'on aime vraiment". Sincère, juste, honnête, patriote, les épithètes dithyrambiques n'en finissent plus dès qu'il s'agit d'évoquer l'ex-pamphlétaire. Mais ce qu'Eugénie aime par-dessus tout chez Éric Zemmour, c'est son amour de la France. "Et le fait qu'il soit le seul à défendre les valeurs chrétiennes". Catholique pratiquante, l'étudiante en sciences humaines estime qu'il est "le seul à clairement remettre en cause le mouvement transhumaniste. Or aujourd'hui, les questions bioéthiques participent en large partie de la déconstruction de la société." Même si Eugénie le reconnaît, ces questions ne sont pas le cœur de son programme. Il y a aussi et surtout l'immigration. Mais là aussi, la jeune fille souscrit à toutes les mesures. "C'est bien d'accueillir les étrangers, on doit avoir une part d'humanité. Mais quand il n'y a pas d'assimilation, on ne peut pas non plus abandonner notre culture". L'ardente supportrice sait tout de même que son candidat n'est pas le favori pour le second tour. S'il échoue, elle votera pour Marine Le Pen.
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Marc, 57 ans, dans la crainte du "grand remplacement"
Cigarette aux lèvres, veste en cuir, Marc scrute la foule. "J'habite pas loin, il fait beau, je suis venu prendre la température", commence par dire celui qui a déjà participé à plusieurs manifestations de Florian Philippot (ex-Front national, fondateur du parti Les Patriotes). Anti-passe sanitaire et anti-vaccin [contre le Covid-19], le quinquagénaire se présente comme le "canard boiteux de la famille". "Je ne me suis pas fait vacciner, contrairement à ma mère et mon frère qui sont vendus à Macron". Né d'un père yougoslave et d'une mère française, il se reconnaît dans le parcours familial d'Éric Zemmour, dont les parents qui sont des immigrés d'Algérie. "D'ailleurs, il y a beaucoup de personnes issues de l'immigration et d'étrangers qui se retrouvent en lui", assure-t-il. Étrange paradoxe : ce fils d'immigré redoute pourtant par-dessus tout le "grand remplacement", dont Éric Zemmour s'est fait le chantre. L'ancien étudiant en classe préparatoire de mathématiques, aujourd'hui auto-entrepreneur à mi-temps dans le BTP affirme le constater chaque jour à travers ses déplacements dans certains quartiers de la capitale et en banlieue. "En cinquante ans, j'ai vu le nombre de femmes voilées augmenter, ça n'est pas qu'une théorie, on le voit partout, ça crève les yeux". Outre ses positions sur l'immigration et le renvoi des étrangers dans leur pays, ce Parisien est aussi sensible au discours d'Éric Zemmour sur la sortie de l'Otan, la ruralité, l'éducation ou encore le "wokisme". "Enfin un candidat qui s'en prend au discours anti-raciste, féministe, LGBT, qu'on rabâche partout dans les médias".
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Ana, 53 ans, filloniste reconvertie
Ana, 53, est portugaise, "mais très bien assimilée, comme veut Zemmour", confie dans un grand sourire cette mère de quatre enfants. "D'ailleurs, tous mes enfants portent des prénoms français, c'est important pour bien s'intégrer", poursuit la quinquagénaire qui n'aurait raté ce grand raout politique pour rien au monde. Venue spécialement de Bellême (dans l'Orne en Normandie), elle n'a dormi que quelques heures pour écouter une nouvelle fois son candidat. Car Ana n'en est pas à son premier meeting. Admiratrice de la première heure, elle a d'abord été séduite par ses prestations télévisées comme chroniqueur dans les années 1990, et elle a lu tous ses livres. C'est donc naturellement qu'elle se rend à ses meetings quand elle n'est pas devant les fourneaux du restaurant où elle officie comme cheffe. Catholique pratiquante, cette ancienne supportrice de François Fillon en 2017 ne voit aujourd'hui qu'Éric Zemmour pour défendre les valeurs chrétiennes. "Il est le seul à proposer un projet pour sauver notre civilisation du grand remplacement. Nous sommes un peuple de fin de race qui court à sa perte. Heureusement qu'il mobilise les forces vives du pays. Il est une chance." Ana est convaincue qu'avec Éric Zemmour à la tête de la France, la guerre en Ukraine n'aurait pas eu lieu. "Il aurait su négocier avec Poutine, car c'est un homme qui veut la paix".
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Florent, 40 ans, adhérent de la première heure
"Je le soutiens depuis le premier jour, j'ai pris ma carte d'adhésion au parti Reconquête! dès que j'ai pu", raconte Florent, 40 ans, polo violet et pull sur les épaules. "J'aime à la fois ses idées, sa personnalité, mais aussi son parcours familial et personnel. Il est le seul à porter un regard lucide sur la situation, notamment sur l'immigration." Marié, sans enfant, Florent s'inquiète aussi du "grand remplacement […] qui est déjà en action", selon lui. "J'ai grandi dans les Hauts-de-Seine, et j'ai pu voir le phénomène grandir au fil des années. Si je peux constater qu'il y a une augmentation du nombre de femmes voilées dans une ville chic comme Saint-Cloud où j'habite, c'est que l'immigration est partout. Que deviendra le pays dans vingt ans ? Il y a urgence à agir". Conseiller principal d'éducation, il est aussi sensible au discours du candidat sur l'Éducation nationale. "Je fais chaque jour l'expérience du grand décrochage scolaire. Il faut aussi remettre de l'ordre dans un système devenu défaillant". Persuadé il y a encore quelques semaines que son candidat allait remporter la présidentielle, il est de plus en plus pessimiste devant les derniers sondages. Si Éric Zemmour n'était pas qualifié au premier tour ? "Sans aucune hésitation, je voterai pour Marine Le Pen", assène celui qui votait déjà auparavant pour la candidate du Rassemblement national. "Tout doit être fait pour dégager Emmanuel Macron".
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Séverine, 42 ans, lepéniste déçue
Agent administratif, Séverine, 42 ans, est venue de région parisienne, pour soutenir son candidat. "Mais s'il avait fallu venir de plus loin, j'aurais aussi fait le déplacement", précise la quadragénaire venue au meeting avec son compagnon. Adhérente au parti Reconquête! depuis décembre, elle a définitivement délaissé Marine Le Pen, qu'elle soutenait auparavant. "Je n'ai pas apprécié qu'elle qualifie Zemmour 'd'extrême droite'. Et puis sa sortie sur les nazis de son parti alors qu'elle est confrontée au même problème, c'est quand même absurde, estime celle qui ne se sent "ni de droite ni de gauche". Sous le charme des idées portées par l'ancien journaliste, elle ne tarit pas d'éloges : "Il incarne la simplicité, la droiture, la franchise. Ce n'est pas un homme politique, c'est un homme du peuple, il est comme un ami de la famille." Elle va plus loin : "Moi qui n'ai pas eu de père, c'est simple, j'aurais aimé qu'il soit le mien quand je vois l'attention qu'il porte à ses enfants." Séverine assure qu'elle n'a aucun intérêt personnel à le soutenir. "Je ne vis pas à la campagne, mais je trouve juste l'aide de 10 000 euros qu'il propose aux familles rurales. Je ne suis pas mariée, mais je trouve aussi bien qu'il aide les femmes veuves." Mère de deux filles, elle aimerait tout de même que son leader vienne à bout "du déclin de l'Éducation nationale". "Ma fille de 12 ans a constaté qu'elle avait le même programme d'Histoire que sa petite sœur qui est en CE1. Il y a quand même un problème", soulève la mère inquiète pour l'avenir de ses enfants. Quant aux accusations de misogynie faites contre son candidat, elle les balaye d'un revers de main. "Ces accusations sont portées par la propagande adverse. Elles sont totalement infondées. J'ai même l'impression qu'il y a plus de femmes que d'hommes dans ses meetings", estime la militante qui, à chaque salve d'applaudissements, brandit sa pancarte "Les femmes avec Zemmour" et son drapeau français.
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : le vote caché fait son retour
« La tour Eiffel salue la France du voté caché ! », s’exclamait Philippe de Villiers au meeting du Trocadéro, dimanche. C’est un classique de l’élection présidentielle : il y aurait un “vote caché”, des personnes interrogées par les sondeurs qui n’oseraient pas exprimer pour qui ils voteront le jour J. Nicolas Sarkozy, François Fillon, Marine Le Pen ont évoqué en leur temps la possibilité d’une surprise le soir du premier tour, qui viendrait tromper les prédictions des instituts de sondage. C’est donc sans grande surprise que le sujet revient sur la table à l’occasion de la présidentielle.
Le vote caché est par définition “caché”
Chez Reconquête!, on se défend d’être à l’origine de l’hypothèse d’un possible vote caché concernant le “Z”. Sébastien Pilard, porte-parole d’Éric Zemmour, lance : « Nous n’avons pas mis le sujet sur la table. Ce sont nos opposants qui en ont parlé en premier. Chez LREM, LR ou même François Bayrou, tous ont émis la possibilité d’un vote caché en faveur d’Éric Zemmour. »
Du côté des Républicains, Valérie Pécresse, lors de l’émission « Face à Baba » sur C8 le 23 mars, n’évoquait pas à proprement parler d’un vote caché, se contentant d’un plus subtil « Arrêtez de croire les sondages Cyril Hanouna ! ». Et d’ajouter : « Je serai la surprise du 2e tour. » Y a-t-il une différence entre évoquer la possibilité d’un vote caché et parler d’une surprise ? Mis à part le Rassemblement national et La République en Marche, qui croit encore aux sondages ? « Les sondages, ça va, ça vient, c’est comme la queue du chien », aime déclarer Valérie Pécresse. Alexandra Dublanche, coordinatrice de la cellule riposte et des comités de soutien de Valérie Pécresse, ne croit pas du tout au vote caché : « Zemmour chute dans les sondages, car les Français s’aperçoivent qu’il n’est pas fiable. Invoquer le fait que les sondés n’osent pas exprimer leur soutien à Éric Zemmour en raison d’une prétendue diabolisation, c’est manipuler la réalité et c’est grotesque. » Julien Odoul du Rassemblement national déclare lui aussi que « le vote caché n’a pas vraiment de sens. Même s’il faut toujours se méfier des sondages, les personnes sondées sont tranquillement chez eux devant un écran. Ils n’ont donc aucune crainte à donner leur avis ».
Pour les partisans d’Éric Zemmour, l’invocation d’un vote caché est liée à la fréquentation des meetings. « Nous sommes capables de mobiliser beaucoup de militants sur le terrain, plus qu’aucun autre parti. La nouveauté avec Reconquête! c’est la mobilisation militante », souligne Samuel Lafont, en charge de la stratégie numérique d’Éric Zemmour. Mais le politologue et sondeur Jérôme Sainte-Marie prévient d’emblée que des meetings très fréquentés n’impliquent pas de forts scores dans les sondages. Le vote caché constitue plus un élément de langage qu’une réalité : « La base militante et la base électorale ne sont pas corrélées. Emmanuel Macron ne fait pas de meetings et il est, de manière évidente, très bien placé. Il y a un modèle canonique qui illustre cela : la campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour en 1965 – son directeur de campagne était Jean-Marie Le Pen – était très réussie : grands meetings, enthousiasme populaire important… Mais il n’a obtenu que 5 % au premier tour. Il n’y a donc pas de corrélation entre la fréquentation des meetings et le score final. »
Malgré tout, la méthode des instituts de sondages pose question. « Les aspirations profondes – l’identité, la sincérité des hommes politiques – du corps électoral ne semblent pas être prises en compte par les sondeurs. Car leur méthode repose sur une société divisée en partis politiques. Les sondeurs ont développé des instruments d’analyses à partir de la catégorisation de la société sous forme de partis politiques », observe Michel Maffesoli. Or, selon lui, il ne serait plus très pertinent de raisonner en termes de partis lorsque l’on aborde l’opinion publique aujourd’hui. En 2017, Emmanuel Macron avait fondé son parti politique “En marche”, un parti à la fois de gauche et droite. C’est maintenant au tour d’Éric Zemmour de créer un parti transpartisan. La recomposition sans précédent du paysage politique français auxquels s’ajoute au nombre important des non-inscrits sur les listes électorales et l’abstention estimée à plus de 30 % pour le premier tour, sont autant de défis pour les sondeurs.
Autre argument avancé chez Reconquête!, les sondages fluctuent de manière importante chez certaines catégories de sondés. Sébastien Pilard évoque en effet le sondage Elabe du 16 mars qui créditait Éric Zemmour à 4 % chez les 18-24 ans contre 18 % pour la candidate du RN. Puis le même institut le 22 mars crédite Zemmour de seulement 2 % (contre 21 % pour Marine Le Pen) chez les 18-24 ans. L’Ifop n’est pas en reste. 11 % le même jour le 22 mars et 5 % le 21 mars. Encore dans le sondage Ifop, Marine Le Pen le 22 mars était créditée de 22 % contre 20 % le 21 mars chez les 18-24 ans. Sébastien Pilard voit ces écarts comme un indice du désarroi des instituts de sondages. « 2 % cela doit faire 60 000 jeunes. Je vous les trouve ces jeunes. Soyons sérieux, le mouvement “Génération Z” compte 20 000 militants… » Les sondeurs eux-mêmes préviennent que ces résultats doivent être interprétés avec prudence « compte-tenu des effectifs de répondants ». Le journaliste du Monde Luc Bronner avait d’ailleurs enquêté sur ce point. « Les sondages sont réalisés par des sociétés de marketing sur des panels d’internautes qui ont choisi eux-mêmes de s’inscrire », ce qui contrevient grandement à la fiabilité de ces sondages, selon le journaliste.
Sur un autre plan, la ferveur démocratique est en berne et donc l’idéal démocratique l’est également. Il y a un certain désintéressement des citoyens pour la politique et les hommes politiques, à même de perturber les prévisions des sondeurs. Le professeur Michel Maffesoli évoque ainsi la possibilité d’un vote caché tout en se défendant de ne pas avoir une vision statistique ou scientifique du pseudo-phénomène : « Cette élection serait un peu le début de la fin de cet idéal démocratique, cher à la philosophe Hannah Arendt. C’est-à-dire : un candidat a une certaine représentation philosophique du monde [un ensemble d’idées]. Il l’expose et arrive à convaincre des citoyens avec cette représentation, qui à leur tour lui donnent leurs voix. Dans cet idéal démocratique, une représentation philosophique se transforme donc en une représentation politique. Or, ce modèle est en crise dans notre société. Sauf peut-être Zemmour qui, quoi qu’on pense de lui, a un corpus d’idées cohérent, par conséquent, il devrait obtenir une représentation politique. Et cela ne se voit pas dans les sondages. »
La faute à la diabolisation et à la guerre en Ukraine ?
La guerre en Ukraine impacte de manière évidente le déroulé de la présidentielle et par la même occasion les électeurs. « L’impact de la guerre en Ukraine n’est pas à négliger sur le choix d’un candidat », énonce Jérôme Sainte-Marie. En effet, un sondage Ifop (réalisé le 17-18 mars) montre que 36 % des sondés déclarent que la guerre en Ukraine aura un impact sur leur vote pour le premier tour des élections.
La prétendue proximité idéologique et l’admiration d’Éric Zemmour pour Vladimir Poutine a conduit à le diaboliser davantage. Une diabolisation qui pousse certains électeurs à cacher leur soutien au candidat de Reconquête! selon Samuel Lafont. Julien Odoul (RN) et Alexandra Dublanche (LR) rétorquent que c’est Éric Zemmour lui-même qui s’est diabolisé. « Il a tout fait pour être diabolisé », lance Julien Odoul. Alexandra Dublanche rappelle que « ses discours sur Poutine ou même sur les femmes, et sur d’autres sujets, le décrédibilisent. » Michel Maffesoli observe quant à lui que le candidat de Reconquête!, « joue le rôle de Jean-Marie Le Pen dans les années 2000 dans cette élection. En clair, on l’attaque plus sur sa personne que sur ces idées. Par ailleurs, Emmanuel Macron use de la situation en Ukraine pour mettre en place une théâtralisation du pouvoir centrée sur la crise Ukraine. » Tous ces facteurs joueraient ainsi en défaveur d’Éric Zemmour dans les sondages ; qui, lui, place le débat présidentiel sur le plan civilisationnel. « Un vote caché n’est pas impossible à la marge. On parlerait de 1 ou 2 points, pas plus. Mais j’y vois plus un argument rhétorique et un aveu de faiblesse qu’autres choses », continue le politologue Jérôme Sainte-Marie.
Chez Reconquête! on mise sur la mobilisation des militants pour convaincre les hésitants
Tous les proches des candidats contactés – Reconquête!, RN et LR – s’accordent sur une chose : au-delà d’un prétendu vote caché, ils constatent amèrement un faux rythme dans cette campagne. Entre le Covid, les atermoiements du candidat Macron, et la guerre en Ukraine, il y a peu de place pour le débat d’idées. Ce qui a pour conséquence que les citoyens se désintéressent de l’élection présidentielle. Julien Odoul présente ainsi l’enjeu des deux prochaines semaines : « L’incertitude des sondages, c’est la participation : est-ce que oui ou non les potentiels électeurs vont se déplacer pour aller voter. Mobilisation ne signifie pas mobilisation dans les urnes. Il y a “la jurisprudence Bellamy 2019” ». La tête de liste LR aux européennes, après avoir fait d’importants meetings, avait ainsi terminé à la quatrième place avec 8,4 % des suffrages exprimés. Pour Alexandra Dublanche, le constat est sensiblement le même : « Au-delà du vote caché, la campagne doit avoir lieu jusqu’au bout, car il y a encore énormément d’indécis. Or actuellement, nous sommes dans une “non-campagne” en raison de la guerre. C’est pourquoi tout est encore possible. Les rapports de force peuvent changer. »
« Les personnes hésitent jusqu’au dernier moment. Macron en joue. Il est également probable qu’il y ait beaucoup d’abstention », relève à son tout Samuel Lafont. « L’incertitude des sondages, c’est la participation : est-ce que oui ou non les potentiels électeurs vont se déplacer pour aller voter », ajoute-t-il. Samuel Lafont nous explique que l’objectif des deux prochaines semaines sera une mobilisation sans précédent des militants et sympathisants de Reconquête! : « Il faut être plus puissant que les autres sur Internet, sur le terrain. C’est la stratégie depuis le début. Le porte-à-porte, c’est l’action militante la plus efficace pour changer les hésitants en convaincus. On va tout donner sur le terrain. Grâce à cette mobilisation sans précédent, Éric Zemmour va remonter dans les sondages. » À croire que le grand meeting au Trocadéro ce dimanche relance la dynamique chez Éric Zemmour…
Le Figaro
Quand Meta cherche à nuire à TikTok
Chloé WoitierSelon le Washington Post, le groupe finance des campagnes de dénigrement contre son concurrent.
Distiller des boules puantes sur ses rivaux: cette pratique bien connue dans le monde de la politique déteint aussi sur l’industrie de la tech. D’après le Washington Post, le groupe Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) finance une campagne de dénigrement contre son plus grand rival: TikTok.
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Le réseau social chinois est devenu une menace existentielle pour Meta. Chaque mois, l’application séduit un peu plus de jeunes internautes avec ses courtes vidéos addictives. Aux États-Unis, TikTok compte 80 millions d’utilisateurs actifs, contre 115 millions pour Instagram, le service «jeune» de Meta. Et l’écart se resserre. «Les gens ont beaucoup de choix pour occuper leur temps libre et TikTok croît rapidement», avait reconnu en février Mark Zuckerberg. Pire encore: selon les documents internes révélés par la lanceuse d’alerte Frances Haugen, les adolescents passent deux à trois fois plus de temps sur TikTok que sur Instagram, en voie de ringardisation chez les nouvelles générations.
Meta a lancé la contre-attaque en n’hésitant pas à copier la fonctionnalité principale de TikTok (des vidéos de 30 secondes avec effets spéciaux, musiques…) et à l’intégrer en plein milieu de son application Instagram. Mais le groupe californien cherche aussi à activer une autre arme contre son rival: changer le regard du public, du personnel politique et des régulateurs sur l’application chinoise.
Les médias locaux américains ciblés
C’est ainsi que Meta a noué un contrat avec l’agence Targeted Victory afin de diffuser une petite musique dans l’opinion publique. «Nous devons faire passer le message que si Meta prend aujourd’hui tous les coups, le véritable danger vient de TikTok, une application étrangère qui aspire les données des jeunes ados», a écrit dans un e-mail obtenu par le Washington Post le directeur de Targeted Victory. «Bonus si cela s’inscrit dans un message plus général comme quoi les propositions de lois (visant à réguler les géants de la tech aux États-Unis, NDLR) se trompent de cible», ajoute un salarié de l’entreprise.
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Targeted Victory a loué les services d’une dizaine d’agences de communication qui ont ciblé les médias locaux américains. Ces dernières ont réussi à faire publier des tribunes d’opinion provenant de personnalités politiques ou bien de «parents inquiets» des effets négatifs de TikTok sur la santé mentale de leur progéniture et d’un potentiel transfert de leurs données personnelles en Chine. Bien évidemment, les liens entre ces tribunes et Meta n’étaient jamais précisés.
«Le rêve absolu, ça serait d’avoir des articles titrés “Comment TikTok est devenu le réseau social le plus dangereux pour les enfants”», écrit un salarié de l’agence dans un e-mail consulté par le Washington Post. Targeted Victory a donc épluché les médias locaux à la recherche de faits divers impliquant TikTok afin de les monter en épingle. L’entreprise s’est par exemple emparée d’un challenge poussant les adolescents à voler des biens de leurs écoles.
De fausses rumeurs diffusées
L’affaire est remontée jusqu’aux médias nationaux. Targeted Victory a aussi amplifié une rumeur, née sur Facebook, qui affirmait que le challenge «Frappe ton prof» circulait sur TikTok. C’était faux… «Ces méthodes nous préoccupent grandement», a commenté le réseau social chinois. Meta, lui, s’est défendu en affirmant au Washington Post: «selon nous, toutes les plateformes à succès, dont TikTok, devraient être soumises au même regard critique».
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Ce n’est pas la première fois que Meta cherche à savonner la planche de TikTok. Fin 2019, Mark Zuckerberg en personne aurait alerté le président Donald Trump de la menace que représenterait la tech chinoise pour les entreprises américaines. Ce dossier a failli aboutir à la vente des activités américaines de TikTok à Oracle et Walmart afin de protéger les données des Américains - ce qui n’a finalement jamais eu lieu. Mais Meta n’en demandait sûrement pas tant.
Crunchyroll réduit drastiquement son offre de streaming gratuite
Le spécialiste de la diffusion d'animation japonaise proposait de regarder certaines séries gratuitement une semaine après leur diffusion au Japon. Il faudra désormais payer.
Fayard: le départ de Sophie de Closets ouvre la voie à un mercato dans l'édition
Depuis que Vivendi a lancé son OPA sur Lagardère, elle est la première éditrice d'une grande maison d'Hachette à quitter le groupe.
Le directeur de la rédaction du Journal du Dimanche, Cyril Petit, quittera son poste début mai
Le journaliste entré à la rédaction en 2006 «n'a donné aucune explication» sur le motif de son départ.
L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite France24 - Monde
Jean Garrigues, historien : "La France républicaine est toujours tentée par la figure du sauveur"
Publié le : 28/03/2022 - 13:47
Sandrine GOMES
À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l’historien Jean Guarrigues est l'invité de Paris Direct. Le spécialiste de la IIIe République, qui préside aussi le comité d’histoire parlementaire et politique, publie l'essai "La tentation du sauveur : Histoire d'une passion française" (Éd. Payot & Rivages). Une passion favorisée par les institutions de la Ve République mais qui a pu montrer aussi ses limites lors de la mobilisation des Gilets jaunes. La guerre en Ukraine redonne aujourd’hui toute sa pertinence à cette "tentation du sauveur" qu’Emmanuel Macron pourrait incarner aux yeux de nombreux électeurs.
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : le vote caché fait son retour
France24 - Monde
États-Unis : le lynchage devient un crime fédéral après plus d'un siècle de tentatives
Publié le : 30/03/2022 - 17:50
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a signé mardi la première loi fédérale à interdire le lynchage aux États-Unis. C'est l'aboutissement de décennies de lutte, alors que le Congrès a échoué 200 fois à s'opposer à ces crimes racistes qui ont profondément marqué l'histoire du pays.
Ils ne sont que trois à avoir voté contre : Thomas Massie, élu du Kentucky, Andrew Clyde, représentant de la Géorgie, et Chip Roy, du Texas. L'opposition de ce trio de républicains n'avait pas empêché la Chambre des représentants des États-Unis d'adopter fin février, à une écrasante majorité, une loi rendant illégal le lynchage au niveau fédéral.
Le Sénat avait ensuite validé le texte à l'unanimité et le président Joe Biden a signé, mardi 29 mars, l'Emmett Till Antilynching Act, mettant fin à plus de 100 ans de tentatives infructueuses d'interdire à l'échelle fédérale cette pratique raciste et barbare qui a profondément marqué l'histoire des États-Unis.
Environ 6 500 victimes de lynchage
"Le lynchage représentait un acte de pure terreur afin d'imposer le mensonge que tout le monde n'avait pas le droit d'être aux États-Unis, que les individus ne naissaient pas tous égaux", a affirmé Joe Biden, peu après avoir signé le texte de loi.
L'Emmett Till Antilynching Act a été nommé ainsi en mémoire à un adolescent afro-américain, Emmett Till, qui avait été lynché en 1955 dans l'État du Mississippi après avoir été accusé d'avoir "sifflé" une femme "blanche" dans la rue. Son meurtre brutal par deux individus racistes dans le sud du pays a été l'un des actes fondateurs du mouvement pour les droits civils au États-Unis, rappelle le New York Times.
La nouvelle loi prévoit une peine de 30 ans de prison pour quiconque aurait commis un lynchage, dorénavant défini comme le fait d'avoir organisé un crime haineux qui a eu pour conséquence le décès ou des blessures graves infligées à la victime.
Cette nouvelle législation a une "portée essentiellement symbolique, d'interprétation historique", souligne Paul Schor, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis au Centre d'études nord-américaines de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), contacté par France 24.
Le lynchage tel qu'il a été pratiqué après la guerre civile américaine (1865) et jusqu'à la fin des années 1950, n'existe plus. C'était un acte de terreur politique qui, afin de conforter la politique suprémaciste dans les États du Sud, a été défini "par les organisations de droits civiques comme l'exécution extrajudiciaire par plusieurs individus d'une personne accusée d'un crime", rappelle Paul Schor. Environ 6 500 personnes, presque exclusivement des Afro-Américains, en ont été victimes sur cette période.
Ces meurtres racistes tolérés – voire encouragés – par les autorités locales pouvaient être décidés pour des faits aussi anodins que frapper à la porte d'une femme "blanche" ou ne pas s'adresser à un officier de police de l'Alabama en l'appelant "Mr", rappelle le Washington Post.
La signature par Joe Biden de l'Emmett Till Antilynching Act vient enfin "affirmer que dans ce pays lyncher des Noirs n'est pas et n'a jamais été acceptable", se réjouit le Washington Post dans un éditorial.
Le président américain s'est d'ailleurs attaché à accentuer cette dimension historique de la signature en "s'entourant de personnes qui sont soit des descendants de victimes de lynchage soit des représentants des mouvements des droits civiques", note Paul Schor. Joe Biden avait notamment convié à ses côtés l'arrière-petite-fille de la journaliste et activiste Ida B. Wells qui avait été, à la fin du 19e siècle, la première à lancer une campagne pour faire interdire le lynchage.
Quelque 200 tentatives ratées d'interdire le lynchage
Mais c'est une interdiction qui intervient "scandaleusement beaucoup trop tard. Près d'un siècle trop tard", regrette le Washington Post dans son éditorial. Le Congrès s'y est repris à plus de 200 fois avant de parvenir à adopter une loi fédérale contre cette pratique.
Les efforts législatifs ont débuté en 1900 quand George Henry White, le seul représentant afro-américain au Congrès à l'époque, avait tenté de faire interdire cette pratique à l'échelle fédérale. Mais il avait échoué face à l'obstruction des élus des États du Sud.
Un schéma qui s'est reproduit encore et encore au fil des ans, malgré le soutien de sept présidents américains aux différents projets de loi présentés devant le Congrès. En 2005, le Sénat a même décidé de s'excuser officiellement de n'avoir jamais réussi à faire interdire le lynchage.
Même le texte que Joe Biden a signé a bien failli être enterré. Il a fallu attendre trois ans avant qu'il arrive sur la table du Bureau ovale. Le sénateur républicain du Kentucky Rand Paul avait d'ailleurs fait échouer une première mouture de cette loi, car le lynchage y était défini de manière "trop large" à son goût. Il voulait, et a obtenu, que seuls les actes ayant entraîné la mort ou les blessures graves soient visés par la loi…
Des lynchages modernes ?
Historiquement, l'opposition à ces efforts antilynchage est moins venu du banc des républicains que de celui des démocrates des États du Sud. Ce sont eux qui, après la guerre civile de 1860, étaient parmi les plus ségrégationnistes, rappelle l'historien Louis P. Masur, dans un article d'opinion paru dans le Washington Post. Ils accusaient les républicains des États du Nord de vouloir faire interdire le lynchage uniquement pour s'attirer les votes des Afro-Américains…
Ces représentants des États du Sud ont d'ailleurs longtemps affirmé qu'il n'y avait aucune raison d'adopter une telle loi car des textes interdisant le lynchage existaient au niveau local. Ce qui est vrai, "sauf que personne ne le respectait", souligne Louis P. Masur. C'est pourquoi "pendant des décennies les militants des droits civiques se sont tournés vers le gouvernement des États-Unis afin d'adopter un texte au niveau fédéral", précise Paul Schor.
Si l'adoption de la nouvelle loi reste avant tout une manière pour le président démocrate de réparer un manquement législatif historique, le texte pourrait s'avérer de nouveau utile. Il avait été présenté au Sénat, en 2020, après les meurtres cette année-là de George Floyd par un policier et d'Ahmaud Arbery, poursuivi et abattu par trois individus alors qu'il faisait un jogging. Des faits divers racistes qui avaient, rappelle la BBC, fait apparaître le spectre d'une forme moderne de lynchage.
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[Saint Clair] Scandale d’État : voter Macron, c’est voter McKinsey
Le rapport n° 578 de la commission d’enquête du Sénat, qui dévoile « l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques », est sans appel : des prestations hors de prix pour des résultats médiocres, voire inexistants ! En quelques mots : « République du post-it » ; « omniprésence de McKinsey […] mal vécue par les agents publics » ; « service public infantilisé » pour des résultats qui témoignent « d’une absence de rigueur sur le fond comme sur la forme », et même d’un manque « de culture juridique et plus largement du secteur public », etc.
Le tarif imposé au contribuable français se chiffre en milliards d’euros, dont on sait que les manipulations fiscales orchestrées par l’État américain du Delaware ont permis à certains de ces cabinets – et notamment le plus connu, McKinsey – d’échapper à l’impôt en France. Les médias ont, à raison, beaucoup insisté sur cette évasion fiscale, mais en réalité, ce problème est loin d’être le plus important. Quand bien même ces cabinets se seraient acquittés de leur impôt, il n’en reste pas moins que les Français ont subi durant le quinquennat Macron un détournement des services de l’État, disons même une soumission de l’État aux cabinets privés qui ne traduit rien moins qu’un véritable scandale d’État, probablement même le plus important scandale démocratique de ces dernières années.
Lors des dernières chroniques, nous avons analysé la méthode de gouvernance d’Emmanuel Macron, et nous avons montré, entre autres, que ce dernier n’avait aucune idée politique propre ; il se comporte en golden boy qui “swap” les idées politiques comme il le ferait avec des actifs financiers. Aucune notion de ce que l’on nomme le bien commun, et qui est pourtant la traduction du terme République : Res Publica – la chose publique. Dès lors, financer à hauteur de 4 millions d’euros McKinsey pour développer et encadrer une mesure « d’économie budgétaire » qui s’est traduite par une baisse de 5 % des APL ne le rebute en rien. Pas plus que de remettre entre les mains de McKinsey & Compagny la gestion de la crise du Covid, depuis l’approvisionnement (raté) des masques, des tests, jusqu’à l’élaboration (ratée aussi) des systèmes d’information et de la campagne de vaccination.
Les intellectuels français se sont longtemps interrogés sur la complaisance du Conseil constitutionnel vis-à-vis du caractère pourtant liberticide et anticonstitutionnel de la politique vaccinale d’Emmanuel Macron.
Le rapport du Sénat (p. 233) est, là encore, on ne peut plus cinglant : « Des questions clefs de la crise sanitaire ont été sous-traitées à des cabinets de conseil, créant même une forme de dépendance de l’État vis-à-vis desdits cabinets. » Cette forme de dépendance constitue le cœur du scandale démocratique. Elle vient du fait que les cabinets ne proposent pas comme ils le prétendent des solutions dites « arbitrables », mais ils orientent eux-mêmes les arbitrages (p. 113). Le font-ils ouvertement ? Sûrement pas ! Le Sénat rapporte que « les consultants travaillent dans la discrétion, en accord et même à la demande de leurs clients ». Discrétion ? Le mot est faible, car les échanges de courriels témoignent d’une véritable dissimulation volontaire.
Lors de la crise sanitaire, McKinsey a écrit ce qui suit : « Notre action aux côtés du [ministère des Solidarités et de la Santé] restera confidentielle et tous nos documents seront réalisés au format du [ministère]. Les travaux et livrables fournis par McKinsey et divulgués à l’extérieur du [ministère] ne devront pas mentionner l’intervention ou le nom de McKinsey, sauf obligation légale. » Le Sénat rapporte également que « pendant la crise sanitaire, les consultants ont par exemple rédigé des notes administratives sous le sceau de l’administration (pp. 34-36) ». Dès lors, qui peut croire à une absence de « pouvoir décisionnel de ces cabinets » ?
Il s’agit là d’une dissimulation volontaire et d’une tromperie orchestrée délibérément par les cabinets privés et le gouvernement Macron. Interrogeons-nous, pour finir, sur les personnalités impliquées : qui est directeur associé de McKinsey ? Réponse : Victor Fabius, fils cadet de Laurent Fabius, lui-même président du Conseil constitutionnel. Les intellectuels français se sont longtemps interrogés sur la complaisance du Conseil constitutionnel vis-à-vis du caractère pourtant liberticide et anticonstitutionnel de la politique vaccinale d’Emmanuel Macron. Outre la consanguinité politique, intellectuelle et mondaine, le rapport du Sénat permet de lever un autre coin du voile, celui des conflits d’intérêt, et éclabousse les plus hautes institutions de l’État.
Emmanuel Macron ne se soucie en rien de « l’influence avérée » de ces cabinets « sur la prise de décision publique ». En clair : l’État, durant cinq ans, n’a pas été administré par les fonctionnaires de la République et les personnes élues, car tout ce monde politique a en réalité été soumis à l’influence d’une poignée de consultants issus de cabinets américains. McKinsey influence Macron, qui influence les institutions françaises – Parlement et Conseil constitutionnel –, qui eux-mêmes influencent ensuite le quotidien du peuple, pourtant censé être souverain en démocratie. La gouvernance Macron, par ce jeu d’influences dissimulées, c’est la souveraineté McKinsey. On peut donc dire sans risque de se tromper qu’aux prochaines élections : voter Macron, c’est voter McKinsey !
L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
réforme des retraitesEmmanuel Macronfinancement des retraitesRetraite à 60 ans Valeurs Actuelles
[Saint Clair] Scandale d’État : voter Macron, c’est voter McKinsey
L'Humanité
Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire France24 - World
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
Issued on: 31/03/2022 - 00:22
In an interview with FRANCE 24 and RFI on Wednesday, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said talks between Russian and Ukrainian envoys had led to various declarations but "no action", adding that it was time Russia made some moves toward conciliation. He also warned of an "appalling" situation unfolding in the port city of Mariupol in southern Ukraine.
The French minister for Europe and foreign affairs, Jean-Yves Le Drian, answered questions from Roselyne Febvre of FRANCE 24 and Christophe Boisbouvier of RFI (Radio France internationale).
Russia pledged to "radically reduce" its military activities in the regions of Kyiv and Chernihiv after talks on Tuesday between Russian and Ukrainian envoys in Istanbul. But the promise was met with scepticism from both Ukrainian and Western officials.
"But I see only declarations but no action,” Le Drian said, noting that three weeks of intermittent negotiations have not led to concrete progress on the ground.
Le Drian warned of an "appalling" situation in the port city of Mariupol in southern Ukraine, currently facing a Russian offensive.
"What is happening in Mariupol is appalling and what is going to happen there is Russia's responsibility," Le Drian said.
The foreign minister also addressed other pressing international issues, including negotiations on the Iran nuclear programme taking place in Vienna. He said all parties, including Iran, are "in agreement on the content” and that "the signing of an agreement is imminent".
"It would be a very good thing if we did not add a nuclear proliferation crisis to the war that is taking place in Ukraine," Le Drian said.
Click on the video player above to watch the full interview.
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Blinken speaks with French FM Le Drian on Russian military activity in Ukraine
Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Valeurs Actuelles
[Benedetti] TF1 préfère “Les Visiteurs” à la soirée électorale : ce que révèle l’invisibilisation de la présidentielle
L’information est quasiment passée inaperçue, à tout le moins a-t-elle été peu commentée. TF1 annonce ne pas couvrir toute la soirée électorale du 1er tour, et rendre l’antenne à partir d’une certaine heure pour la diffusion d’un film, Les Visiteurs. La politique est ainsi déprogrammée, partiellement toutefois, ou contre-programmée. Et pas par n’importe quel média, l’historique première chaîne, celle-là même qui fit entrer dans les foyers l’image de la démocratie, en rapprochant le dirigeant du citoyen-téléspectateur, dès lors transformant l’électeur dans sa relation avec ses dirigeants et ses élus.
Évidemment, la chaîne tout-info du groupe TF1 assurera de son côté et en continu le suivi de l’événement. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’un signal dont il convient de décrypter les raisons. La première d’entre elles peut être tout à la fois perçue comme une cause ou un effet selon le point de vue politico-analytique adopté : en effet l’« invisibilisation » de la présidentielle participe certes d’une volonté tactique et implicite déployée par le sortant, mais elle n’est rendue possible que parce que portée par cette lente désaffection dont la “chose publique” est l’objet depuis des décennies. D’aucuns parlent de désaffiliation pour caractériser ce processus, mais sans doute faut-il pour en décrire l’épaisseur le définir comme une « dérépublicanisation », c’est-à-dire une sortie du politique ou plus précisément une banalisation, quand ce n’est pas une marginalisation de ce dernier.
La France, pays politique par excellence, dont l’élection présidentielle constitue tout à la fois un moment cathartique et sacral, créatif et projectif, est confrontée plus que tout autre peut-être à cette panne existentielle.
En d’autres termes, la politique perd ce qui la distingue des autres activités humaines, c’est-à-dire sa capacité englobante, agrégative d’une part et matricielle d’autre part, sa disposition à faire tenir autant qu’à créer un ordre social. De ce point de vue, la décision d’une grande chaîne de télévision généraliste, fondatrice de l’audiovisuel, d’en rabattre dans la couverture accordée à la principale joute électorale de la Ve République confirme à la surface médiatique un courant profond ; elle fait littéralement écho à une tendance lourde de démonétisation du politique dans son acception institutionnelle, de périphérisation de la démocratie dans sa prétention souveraine et délibérative, de perte de foi dans ce qui en France fait historiquement sens, c’est-à-dire la capacité de la puissance à agir et à fabriquer le monde au travers de l’État. Cette asthénie du politique dont l’abstention est le symptôme le plus frappant trouve dans cette impossible campagne présidentielle si ce n’est son point d’aboutissement, tout au moins son énième développement.
2022 pourrait cranter de ce point de vue une étape supplémentaire dans la crise républicaine. Tout se passe comme si l’objet même politique n’était plus qu’un segment parmi d’autres, loin de sa fonction transcendante ou organisatrice, banalisé dans son fonctionnement comme dans son incarnation. La France, pays politique par excellence, dont l’élection présidentielle constitue tout à la fois un moment cathartique et sacral, créatif et projectif, est confrontée plus que tout autre peut-être à cette panne existentielle. Le petit reflet d’une programmation télévisée rompant avec la longue tradition de la grande messe cathodique de la soirée électorale révèle cette déréliction ; il souligne l’entropie républicaine, le malaise du pouvoir et le détachement civique. À voir si les électeurs sauront faire mentir ce soleil déclinant…
France24 - World
Live: Russia regrouping forces from Kyiv to focus on 'key fronts and Donbas'
Issued on: 30/03/2022 - 06:53Modified: 30/03/2022 - 16:44
FRANCE 24
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Romeo LANGLOIS
Catherine NORRIS TRENT
Achraf ABID
A day after Russia vowed to scale back military operations, shelling continued in Kyiv and Chernihiv amid reports Russian forces were regrouping to focus attention on their main goal: the breakaway region of Donbas. In an interview with FRANCE 24, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said Russia has now "realised the unity and the firmness of the European Union and the transatlantic relationship”. Follow our live blog for the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].
1:50am: Ukraine preparing for new Russian offensive in the east, Zelenskiy says
Ukrainian forces are preparing for new Russian attacks in the east of the country as Moscow builds up its troops there after suffering setbacks near the capital Kyiv, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.
Russia's invasion of its neighbour, now in its fifth week, has driven around a quarter of Ukrainians from their homes and brought Russian-Western tensions to their worst point since the Cold War.
Tough resistance by Ukrainian forces has prevented Russia from capturing any major city, including Kyiv, where a Russian armed column was held back for weeks. At peace talks this week in Istanbul, Russia said it would curtail operations near Kyiv and the northern city of Chernihiv to build trust.
But Ukraine and its Western allies, including the United States, dismissed Russia's pledge as a ploy to stem its losses and prepare for other attacks. Russia says its forces are regrouping to focus on "liberating" the breakaway eastern Donbas region.
In an early morning video address, Zelenskiy referred to Russian troop movements away from Kyiv and Chernihiv and said that was not a withdrawal but rather "the consequence of our defenders' work."
Zelenskiy added that Ukraine is seeing "a build-up of Russian forces for new strikes on the Donbas and we are preparing for that."
1:15am: Atomic Energy exec visits Ukraine nuke plant
The head of the International Atomic Energy Agency visited a nuclear power plant in southern Ukraine on Wednesday to meet Ukrainian officials and provide technical assistance.
Rafael Mariano Grossi said the IAEA is not involved in political talks with the Russians.
“We are trying to be very active in order to ensure that as soon as possible, the situation is regressed, and the facilities are back in the hands of the Ukrainians,” Grossi said.
Ukraine has 15 nuclear reactors at four plants, one of which (Zaporizhzia) is under the Russian military’s control.
Ukraine also is home to the decommissioned Chernobyl plant, the site of the 1986 nuclear accident, with the Russian military seized early in the war. As of Tuesday, eight reactors were operating and the rest were shut down for regular maintenance.
12:20am: Russia and Ukraine will resume talks online on April 1, says Ukrainian negotiator
Russia and Ukraine will resume their peace talks online on April 1, a senior Ukrainian official said on Wednesday after the latest round of negotiations had ended in Turkey.
Ukrainian negotiator David Arakhamia said in an online post that Ukraine had proposed the countries' two leaders should meet, but Russia responded by saying more work needed to be done on a draft treaty.
11:58pm: Britain's GCHQ spy chief says Russian soldiers refused to carry out orders in Ukraine
The head of Britain's GCHQ spy service said on Wednesday that new intelligence showed some Russian soldiers in Ukraine had refused to carry out orders, sabotaged their own equipment and accidentally shot down one of their own aircraft.
Government Communications Headquarters (GCHQ) chief Jeremy Fleming said President Vladimir Putin had "massively misjudged" the capabilities of Russia's once mighty armed forces while underestimating both the resistance of the Ukrainian people and the resolve of the West, which has punished Moscow with largely coordinated sanctions.
"Putin has massively misjudged the situation," Fleming said in a speech in Canberra at the Australian National University, according to a transcript of his remarks. "We believe Putin’s advisers are afraid to tell him the truth."
Citing new intelligence, Fleming said there was evidence that Russian soldiers had low morale and were poorly equipped.
"We’ve seen Russian soldiers – short of weapons and morale - refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," Fleming said.
11:20pm: Ukraine's Zelensky dismisses Russian claims of scaleback
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Wednesday he didn't trust Russian vows to scale back military activity and that his army was getting ready for further fighting in the east.
"We don't believe anyone, not a single beautiful phrase," Zelensky said in a video address to the nation, adding that Russian troops were regrouping to strike the eastern Donbass region. "We will not give anything away. We will fight for every meter of our territory."
10:25pm: Russian troops ‘withdrawing from Chernobyl nuclear site’
Russian forces have begun to pull out of the defunct Chernobyl nuclear power site, a senior US defense official said Wednesday.
"Chernobyl is (an) area where they are beginning to reposition some of their troops -- leaving, walking away from the Chernobyl facility and moving into Belarus," the official said. "We think that they are leaving, I can't tell you that they're all gone."
Russian troops had seized control of the facility on February 24, on the first day of its invasion of Ukraine.
10:02pm: US warns of ‘deadly’ impact of Ukraine war in Arab countries
US Secretary of State Antony Blinken said Russia’s invasion of Ukraine already had "deadly consequences" for Arab citizens, particularly through spiralling wheat prices.
"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," said the US top diplomat in the Algerian capital Algiers on Wednesday. This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.
9:17pm: US and EU officials say Putin misled by 'yes men' afraid to tell him the truth
Russian President Vladimir Putin was misled by advisers who were too scared to tell him how poorly the war in Ukraine is going and how damaging Western sanctions have been, White House and European officials said on Wednesday.
“We have information that Putin felt misled by the Russian military, which has resulted in persistent tension between Putin and his military leadership,” Kate Bedingfield, White House communications director, told reporters during a press briefing.
“We believe that Putin is being misinformed by his advisers about how badly the Russian military is performing and how the Russian economy is being crippled by sanctions because his senior advisers are too afraid to tell him the truth."
A senior European diplomat said this US assessment was in line with European thinking. "Putin thought things were going better than they were. That's the problem with surrounding yourself with 'yes men' or only sitting with them at the end of a very long table," the diplomat said.
9pm: Russian repositioning some 20 percent of its forces from around Kyiv
Russia has started to reposition some of the forces it has arrayed around Ukraine’s capital Kyiv, the Pentagon said Wednesday, but cautioned that Russia was expected to refit and resupply them for redeployment elsewhere in the country. Less than 20 percent of the Russian forces near the capital were involved.
Pentagon spokesman John Kirby said some of the Russian troops may have already moved into Belarus.
Kirby also told the news briefing that a Russian military contractor, the Wagner Group, had deployed some 1,000 contractors into Ukraine’s Donbas region, which Moscow has declared a priority in its offensive.
8:50pm: Most Americans back sending more troops to NATO in Ukraine crisis, poll shows
A bipartisan 55 percent of Americans support sending more US troops to Washington's NATO allies in central and eastern Europe in response to Russia's five-week old invasion of Ukraine, according to a Reuters/Ipsospoll completed on Tuesday.
Some 61 percent of Democrats and 54 percent of Republicans back further troop deployments to NATO countries, according to the poll conducted on Monday and Tuesday.
There are currently more than 100,000 US troops in Europe, up from the roughly 80,000 before Russian troops moved into Ukraine.
The poll also showed 61 percent of Americans feel US sanctions on Russia are worth the price of higher fuel costs - even after gasoline prices surged at the onset of the war.
7:50pm: Putin now realises the strength of EU and NATO unity, French FM tells FRANCE 24
In an exclusive interview with FRANCE 24 and RFI, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said he saw no sign of a breakthrough in talks between Ukraine and Russia, calling on Russia to take conciliatory action.
"The war continues, and for now as far as I know there is no breakthrough or anything new," Le Drian said, adding that "there are many statements from the Russian authorities ... I will only believe actions".
Le Drian also addressed the possibility that Russia might use chemical weapons in its conflict with Ukraine.
"If Russia uses unconventional weapons, it must expect very strong massive sanctions, as it well knows," Le Drian said. President Putin has now "realised the unity and the firmness of the European Union and the transatlantic relationship, the solidity of this alliance, as well as the will of all these countries to help Ukraine", he said.
"It's up to him to assess the risks. But that's his responsibility, not ours."
The interview will be aired in English at 11pm Paris time [GMT+2].
6:50pm: Zelensky, Biden discuss $500 million in direct aid, 'additional capabilities'
US President Joe Biden and Ukraine's President Volodymyr Zelensky discussed "additional capabilities" to help the Ukrainian military during a telephone call on Wednesday, the White House said in a statement.
Biden told Zelensky that the United States would provide the Ukrainian government with $500 million in direct aid as Kyiv battles against invading Russian forces.
"Just finished an hour-long conversation," Zelensky tweeted after the call. "Shared assessment of the situation on the battlefield and at the negotiating table.
"Talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid."
6:45pm: Ukraine refugee exodus tops 4 million
The UN refugee agency said Wednesday 4,019,287 Ukrainians had fled across the country's borders since the February 24 invasion, with more than 2.3 million going west into Poland. The speed and scale of the exodus is unprecedented in Europe since World War II, and has seen a wave of empathy extended to the women, children and elderly men who have made it across the border.
5:50pm: Russia regrouping forces to focus on key fronts and Donbas, defence ministry says
Russia’s defence ministry said Wednesday its forces were regrouping near Ukraine’s capital Kyiv and the northern city of Chernihiv to focus on the breakaway Donbas region, according to Russian news agencies.
The ministry’s statement came as Russia said it would scale back operations near Kyiv and Chernihiv to support progress in peace talks. But Russian shelling in both cities continued on Wednesday, according to Reuters reporters near Kyiv and the mayor of Chernihiv.
5:15pm: Sanctions should to stay until Putin's soldiers leave Ukraine
British Prime Minister Boris Johnson said Western powers should tighten the economic noose around Russia until it withdraws all its soldiers from Ukraine.
"My view is we should intensify sanctions with a rolling programme until every single one of [Putin's] troops is out of Ukraine," Johnson told MPs at a hearing in parliament.
4:45pm: FRANCE 24 reports from Kharkiv
Ukraine's second city Kharkiv has been the constant target of Russian shelling since the beginning of the invasion. FRANCE 24’s special correspondents Catherine Norris-Trent and Romeo Langlois report :
4:30pm: Fresh Biden – Zelensky talks on Wednesday
President Joe Biden will speak with Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday to discuss US support in his country's battle against the Russian invasion.
Biden will "discuss our continued support for Ukraine in the face of Russian aggression," a White House statement said. The call is scheduled for 10:45am (14:45 GMT)
3:50pm: EU court rejects RT France's request for sanctions reprieve
The European Union's Court of Justice on Wednesday rejected a request by the French-language unit of Russian state news network RT for a temporary reprieve from a broadcasting suspension issued in response to Russia's invasion of Ukraine.
"By today's order, the president of the General Court rejects RT France's request for interim measures," said a statement from the court, which is part of the European Court of Justice (ECJ) in Luxembourg, adding that a final judgement would be delivered later.
The EU introduced a series of measures to suspend the broadcasting activities of some Russian state-backed media, including RT, on March 1. The 27-nation bloc accuses Moscow of using state-controlled media to propagate what is says is disinformation about Russia's invasion, as well as Europe's ties with Ukraine.
The EU said on March 4 that the suspension of broadcasting can end when Russia "ceases to conduct disinformation and information manipulation activities against the EU and its member states".
3:45pm Russia says Kyiv has stated willingness to meet Moscow's core demands
Russia's lead negotiator at talks with Ukraine said on Wednesday that Kyiv had stated a willingness to meet Moscow's core demands, but that Russia's position on Donbas and annexed Crimea remained unchanged.
3:39pm: Zelensky urges Norway to supply more energy to Ukraine, EU
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged Norway, the second-biggest supplier of gas to Europe behind Russia, to deliver more energy to his country and the European Union.
Addressing the Norwegian parliament via video link, Zelensky also called for a ban on Russian vessels in Europe's ports.
"You can make a decisive contribution to the energy security of Europe by providing the necessary resources, both for the countries of the European Union and for Ukraine," he said in a speech that ended with a long standing ovation from lawmakers.
1:30pm: Norway sends anti-tank weapons to Ukraine
Norway has donated more weapons to Ukraine to help the country defend itself against Russia's invasion, the Norwegian defence ministry said on Wednesday.
The latest shipment, which has already been completed, is 2,000 M72 anti-tank weapons, raising the total number of M72s donated by Norway to 4,000, the ministry said.
1:20pm: Moscow vows to work with Tehran to circumvent Western sanctions
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said Moscow would work with Iran to take practical steps in an effort to circumvent Western sanctions, the RIA news agency said.
It was not immediately clear if he was referring to sanctions against Russia exclusively, or also those against Iran.
1pm: Kremlin says nothing 'promising' from talks with Ukraine
The Kremlin on Wednesday welcomed the fact that Kyiv has set out its demands for an end to the conflict in Ukraine in written form, but said "we cannot state that there was anything too promising or any breakthroughs," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "There is a lot of work to be done," Peskov said.
He added that Moscow considered it "positive" that Kyiv had started outlining its demands in writing. Ukraine presented its demands when negotiators from the two sides met in Turkey on Tuesday before adjourning to consult with their capitals.
"We carefully avoid making statements on the matters" that are discussed at the talks because "we believe that negotiations should take place in silence", he added.
11:35am: Russia’s Lavrov to visit India on Thursday, New Delhi says
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit India, which has so far refused to condemn Moscow's invasion of Ukraine, for a two-day visit beginning Thursday, New Delhi said.
India has abstained from UN resolutions censuring Russia and continues to buy Russian oil and other goods, despite pressure from Washington, with US President Joe Biden last week describing India as "somewhat shaky" on Russia. India and Russia have had a close relationship for decades. New Delhi, which describes Moscow as its "longstanding and time-tested friend", sources most of its key military hardware from Russia.
11:22am: UK govt issued 25,500 visas to Ukrainian refugees
The British government said on Wednesday it had issued 25,500 visas to Ukrainians under schemes set up to bring in refugees after Russia invaded Ukraine last month. Data from the Home Office showed that 22,800 visas had been given under the Ukraine family scheme, with 2,700 being offered under the sponsorship scheme.
With the number of people fleeing from the war currently in millions, the government has been under pressure to do more to take in refugees.
11:10am: Finland resumes rail link to Russia, passenger services to remain closed
Finland's national railway operator VR Group said on Wednesday it would resume freight services between Helsinki and Saint Petersburg in Russia on March 30, but passenger services will remain suspended, it said on Wednesday.
The operator had halted the service as a result of UK sanctions against Russian Railways, but it was later clarified that the sanctions do not apply to VR Group's contracts, it said in a statement. Passenger services between the two countries, which were suspended on Monday until further notice, will remain closed.
10:45am: Over 4 million people have fled Ukraine, UN says
The number of Ukrainians fleeing abroad is now 4,019,287, the United Nations' Refugee Agency (UNHCR) said on Wednesday, with more than 2.3 million having headed west into Poland..
10:33am: Poland urges EU to tax Russian fossil fuels
Poland's prime minister on Wednesday called on the European Union to impose a tax on Russian fossil fuel imports, adding to unprecedented sanctions on Moscow over its war in Ukraine.
"Today I call on the European Commission to establish a tax on Russian fossil fuels so that trade and economic rules in the single European market can function in an equitable manner," Mateusz Morawiecki said.
10:28am: Poland to impose 'total embargo on Russian coal', to 'stop using Russian oil by end of year', PM says
Poland plans to stop using Russian oil by the end of 2022 and to stop importing Russian coal by May at the latest, the prime minister said on Wednesday, as it cuts economic ties with Moscow due to the war in Ukraine.
"We will impose a total embargo on Russian coal, and I hope that by April, May at the latest, we will have completely exited from Russian coal," Mateusz Morawiecki told a news conference. "We will do everything to stop using Russian oil by the end of this year."
10:25am: Russian shelling continues in almost all frontline cities across Ukraine’s Donetsk region, local governor says
Russian forces are shelling nearly all cities along the frontline separating Ukrainian government-controlled territory from areas held by Russian-backed separatists in the eastern Donetsk region, its regional governor said on Wednesday.
Pavlo Kyrylenko said on national television the situation could worsen as Russian forces concentrated their efforts to attack the Donetsk region.
10:20am: Ukraine’s northern city of Chernihiv 'shelled all night' despite Russia’s vows to scale down operations, governor says
Ukrainian authorities said Wednesday that Russian forces had bombarded the northern city of Chernihiv despite Moscow's earlier claims that it was "radically" scaling back military activity in the area. "The enemy has demonstrated its 'decrease in activity' in the Chernihiv region with strikes on Nizhyn, including air strikes. Chernihiv was shelled all night," regional governor Vyacheslav Chaus wrote on social media.
10am: Ukraine reports shelling outside Kyiv, around Chernihiv despite Russia’s vows to scale down operations
Ukrainian officials reported shelling around the capital Kyiv and the northern city of Chernihiv on Wednesday, despite a promise by Moscow to scale down military operations there.
Kyiv's deputy mayor, Mykola Povoroznyk, told national television the capital itself had not been shelled overnight. "The night passed relatively calmly, to the sounds of sirens and the sound of gunfire from battles around the city, but there was no shelling in the city itself" he said. The Chernihiv region’s governor, Viacheslav Chaus, said he saw no let-up in Russian attacks.
"Do we believe in it (the promise to reduce military activities)? Of course not," Chaus wrote on the Telegram messaging app.
9:25am: Germany declares 'early warning' gas plan to secure supply
Germany on Wednesday raised the alarm level under its emergency gas plan as fears rose that Russia could cut off supplies if Western countries refused to make payments in roubles. After G7 countries rejected the Russian demand, German Economy Minister Robert Habeck said at a press conference he had called for the first "early warning" alert level under the plan, establishing a crisis team in the ministry to monitor the situation.
Under Germany's existing gas emergency plan, the early warning is the first of three stages and does not yet imply state intervention. Economy Minister Robert Habeck said in a statement that supplies were safeguarded for the time being and that Germany was closely monitoring supply flows with market operators.
9:15am: Shelling continues around Eastern city of Kharkiv as Ukraine claims having regained control of cities
FRANCE 24's Catherine Norris Trent is reporting from the eastern city of Kharkiv as shelling continues. Kyiv has claimed to have pushed back the frontline, regaining control of areas previously controlled by pro-Russian troops.
8:15am: An inside look at Mariupol's devastation, as besieged port city now reduced to ghost town
FRANCE 24's team managed to enter a part of the southern port city of Mariupol, which is besieged and under heavy Russian shelling. Inhabitants that have not fled are living under constant infighting and have been without running water or heating for almost a month.
6:58am: Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk shelled
Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk were shelled by heavy artillery on Wednesday morning, Luhansk regional governor Serhiy Gaidai wrote on Telegram. "A number of high-rise buildings have been damaged. Information on casualties is being confirmed," he said. "Many buildings have collapsed. Rescuers are trying to save those still alive."
06:14am: Trump asks Putin to help dish dirt on Hunter Biden
Donald Trump has called on Russian President Vladimir Putin, who launched an invasion of Ukraine last month, to reveal any compromising information he might have on US President Joe Biden’s son, Hunter.
The former Republican president returned to accusations he had repeated many times during his unsuccessful campaign against Biden in the 2020 presidential election.
In an interview excerpt broadcast Tuesday by Real America’s Voice “Just the News” show, Trump claimed that the wife of the mayor of Moscow gave $3.5 million to Hunter Biden.
“That’s a lot of money,” he said. “She gave him $3.5 million so now I would think Putin would know the answer to that. I think he should release it.”
Trump has long claimed, without providing evidence, that the younger Biden received the funds from Elena Baturina, wife of the late Moscow mayor Yuri Luzhkov, in a bid to curry favor with Joe Biden.
04:55am: US State Department warns that Moscow may ‘detain’ Americans in Russia
The US State Department issued a travel advisory on Tuesday warning that Moscow “may single out and detain US citizens in Russia” and repeating earlier warnings for Americans not to travel to the country.
The warning was “due to the unprovoked and unjustified invasion of Ukraine by Russian military forces” as well as the potential for harassment of US citizens by Russian authorities, the travel advisory said, repeating calls for Americans travelling or living in Russia to leave “immediately”.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINERussia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
The France 24 Interview
Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'
As it happened
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
L'Humanité
Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
Emmanuel Macronbilan macronÉducation nationaleSanté Valeurs Actuelles
[Benedetti] TF1 préfère “Les Visiteurs” à la soirée électorale : ce que révèle l’invisibilisation de la présidentielle
France24 - World
Last surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
Issued on: 30/03/2022 - 21:05
NEWS WIRES
The last surviving suspect in the November 2015 attacks in and around Paris apologised to the court on Wednesday, saying he chose not to detonate his suicide belt that night but felt ashamed for not doing so: "I was afraid of the looks from the other jihadists," he said.
"I didn't go all the way, I abandoned triggering my belt, not out of cowardice, not out of fear, but I just didn't want to," Salah Abdeslam told the hearing into the November 13, 2015 massacres.
The last surviving suspected assailant in the 2015 gun and bomb attacks that shook Paris insisted in court Wednesday that he had "abandoned" plans to blow himself up with a bomb belt.
"I didn't go all the way, I abandoned triggering my belt, not out of cowardice, not out of fear, but I just didn't want to," Salah Abdeslam told the hearing into the November 13, 2015 massacres.
The 32-year-old French defendant had met questions from prosecutors and plaintiffs' lawyers with silence for around two hours before deciding to answer.
He had "promised" in a previous hearing to provide an explanation, Claire Josserand-Schmidt, acting for some of the plaintiffs, told him as she opened her questioning, adding that she wasn't trying to "trap" the suspect.
Abdeslam at first said he was "very sorry" before agreeing to respond.
He reiterated that he had been determined to set off the suicide belt before "going into reverse" on the evening of November 13.
Asked if he had lied when he told people his bomb failed to detonate, he said "yes".
"I was ashamed of not going all the way," Abdeslam said.
"I was afraid of the looks from the other jihadists. I was 25 years old. There you go, it's that I was ashamed, as simple as that."
He subsequently stopped answering questions.
Jihadists killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
The trial is the biggest in modern French history, with hundreds of plaintiffs.
After surviving the attack, Abdeslam fled to the Molenbeek district of Brussels where he grew up, but was captured in March 2016.
Alongside Abdeslam, co-defendants are answering charges ranging from providing logistical support to planning the attacks, as well as supplying weapons.
(AFP)
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Perspective
November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court
Paris Attacks Trial
Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite Valeurs Actuelles
“Conflit d’usage”, végétalisation et “mésusage” : les étonnantes méthodes de la mairie de Lyon pour lutter contre l’insécurité
Les Verts avaient pourtant annoncé la couleur dès la campagne municipale. A l’époque, l’ensemble des candidats avaient été conviés à l’invitation du collectif “La Guillotière en colère” dans le quartier éponyme pour alerter sur les prodromes du chaos à venir autour de la place Gabriel Péri. L’actuel maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, avait été le seul à décliner l’invitation parmi tous les prétendants. Une manière peut rassurante de signifier que l’insécurité ne ferait pas partie des priorités du mandat. Deux ans après, la Guillotière n’est toujours pas sortie de la situation apocalyptique dans laquelle l’incurie des pouvoirs publics l’a conduite. Le quotidien des habitants tient désormais plus de la favéla brésilienne, que du petit quartier populaire multiculturel, dont certains s’étaient entichés vingt ans plus tôt. Après avoir enduré fusillades, agressions, vols, viols, prostitutions et trafics de drogue, ceux qui en ont eu la possibilité ont quitté les lieux. Les autres, astreints à résidence en raison de la brutale dépréciation de leurs bien immobiliers, survivent. Une réalité que beaucoup ont eu du mal à accepter en plein cœur de la “Guill” que ces habitants considéraient jusque peu encore comme « l’un des meilleurs quartiers de Lyon ».
« On s’aperçoit que négocier avec EELV et LFI, c’est particulier »
Régulièrement épinglé pour ses manquements, l’exécutif local assure faire le nécessaire sur le sujet, sans manquer de préciser que la sécurité relève avant tout à ses yeux de la seule prérogative régalienne. Dans une lettre récente adressée au maire de Lyon, le préfet rappelait pourtant à la mairie ses obligations sur le terrain de la sécurité publique en l’enjoignant à accroître les moyens déployés notamment par un recours accru à la vidéosurveillance et en s’appuyant davantage sur la police municipale. Pour l’heure, les relations entre la municipalité et les fonctionnaires sont loin d’être au beau fixe. En cause, les conditions de travail et le nombre insuffisant de policiers au sein des différents postes de la ville. « La mairie annonce 300 policiers et voudrait en recruter 60. Listing à l’appui, nous sommes en réalité à 241 en enlevant les accidents de travail et les longues maladies », explique Bertrand, délégué FO et porte-parole syndical des policiers municipaux de Lyon qui s’attend à une « vague de départs si la mairie ne prend pas des mesures drastiques ». Des chiffres faméliques compte tenu de la dégradation nette de la sécurité dans la capitale des Gaules.
Malgré une très importante journée de mobilisation le 1 mars dernier, les négociations avec la mairie n’ont pas abouti, rendant encore plus délicate une situation déjà tendue. « On nous fait un chantage en nous disant que si les conditions ne sont pas acceptées maintenant, on enlève tout de la table. Je suis très surpris de cette façon de faire. Certains délégués syndicaux qui négocient depuis 30 ans n’ont jamais vu ça. Les propositions qui nous sont faites n’ont pas évolué d’un iota entre avant et après la grève. On apprend à négocier avec EELV et LFI et on s’aperçoit que c’est particulier », reprend Bertrand. De ce point de vue, les écologistes n’ont jamais caché leur aversion pour les méthodes répressives en matière de sécurité. Si certains observateurs imputent cet échec des négociations à un aveuglement idéologique, c’est un tout autre motif qui a été annoncé aux policiers : « On nous explique qu’à cause de la guerre en Ukraine, tout le plan économique de la ville va être revu. En résumé, on nous dit que si il n’y a pas de moyens c’est la faute à Poutine », ironise Bertrand.
Ils sont tellement caricaturaux que l’on n’a plus besoin de le faire pour eux.
Si les premières réunions publiques se sont tenues en présence de la mairie, les habitants ont rapidement compris que leurs doléances ne seraient pas entendues. Les rares avancées obtenues sur le terrain l’ont été à l’initiative de la préfecture. « Quand certains veulent interpeller la mairie, on a envie de leur dire que c’est un peu peine perdue », déplore Pierre, membre du collectif de la Guillotière en colère. Après avoir un temps éludé la question, la mairie écologiste avait bien fini par s’emparer du sujet brûlant de la sécurité dans le quartier de la Guillotière devant l’intensité de la pression médiatique. Une fois retombée l’effervescence, les rares solutions présentées n’ont jamais été à la hauteur des enjeux. Aux habitants qui s’inquiétaient du trafic de drogue, d’agressions sexuelles, de vols et de viols en tout genre, la réponse des écologistes a tenu en trois mots : apaisement, piétonnisation, végétalisation. Les riverains, médusés par la teneur des propositions, perdent espoir. « Ils sont tellement caricaturaux que l’on a plus besoin de le faire pour eux » s’irrite Jacques, qui habite à proximité de la place Gabriel Péri. Après une première fresque du climat qui devait « permettre aux habitants de se réapproprier le quartier », c’est un nouveau passage piéton qui a été inauguré à l’entrée du quartier. Les écologistes ont annoncé un vaste plan de piétonnisation du quartier conjugué à une végétalisation abondante pour endiguer la délinquance. Difficile d’y voir une réponse concrète aux innombrables maux dont souffre le quartier depuis maintenant deux ans. Pour Bertrand, il y a urgence à prendre des mesures. « Lyon, ça devient vraiment n’importe quoi. On tire au paintball sur la préfecture, on provoque des incendies en insultant la police, des gamins se tirent dessus à la kalachnikov à la Duchère », lance le policier en référence aux derniers faits divers constatées dans la capitale des Gaules
Un “conflit d’usage” place Mazagran ?
Même constat du côté de la place Mazagran à deux pas de la place Gabriel Péri. L’endroit est en passe de devenir le symbole d’un éclatement des problèmes à l’ensemble des rues adjacentes. La place qui servait encore de terrain de jeux pour les enfants du quartier est devenue peu de temps la chasse gardée des “mineurs non accompagnés”. Depuis lors, les rixes ainsi que le trafic de drogue y sont devenus monnaie courante. Interpellée sur le sujet lors du dernier conseil municipal par des conseillers d’opposition, la maire écologiste de l’arrondissement Fanny Dubost tempère et réfute les discours alarmistes de ces contempteurs préférant y voir des « conflits d’usages entre riverains et usagers de la place ». L’édile vert estime « dérangeant » de parler de zone de non droit, préférant parler de « mésusage ». Un terme abscons, interdit aux non initiés et devenu cible de toutes les railleries dans le quartier. Pour l’écologiste, la délinquance endémique constatée serait due à une « surfréquentation de la place ». Une réponse peu audible pour les riverains qui attendent des réponses concrètes en lieu et place des instances de concertation, dont l’efficacité demeure sujette à caution. « La mairie aussi a des responsabilités », s’agace cet habitant avant de poursuivre : « Il pourrait supprimer le logement social aux délinquants multirécidivistes. » Une solution que ne devrait pas retenir Fanny Dubost préférant adopter un discours plus consensuel sur le sujet. « Je reste persuadée que s’il y a de l’animation sur cette place et que les gens se rencontrent cela fera du bien à tout le quartier. L’animation, la convivialité et la création de liens sont aussi une réponse aux problématiques du quartier », ajoute-elle. L’élue n’a pas manqué de tacler à cette occasion l’action de la préfecture estimant que les problèmes du quartier relevaient avant tout d’une « défaillance de l’Etat ». Un discours qui fait les choux gras des collectifs d’habitant qui ne manquent pas de parodier chaque prise de paroles des élus écologistes tout en se désolant. « Avec la mairie on n’y arrivera jamais, ces gens sont dangereux » se désespère cet habitant. « Notre utilité est niée, ils ne jurent que par la prévention. Ce sont des concepts mais qu’on vienne m’expliquer concrètement ce que ça veut dire », abonde ce policier présent quotidiennement dans le quartier. En attendant une vaine évolution de la situation, les habitants résignés l’annoncent : « L’été prochain sera celui de tous les dangers. »
France24 - Monde
Iran : la police empêche des femmes d'assister à un match qualificatif pour la Coupe du monde
Publié le : 30/03/2022 - 17:30Modifié le : 30/03/2022 - 17:34
Alijani Ershad
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L'Iran a une nouvelle fois interdit aux femmes d'entrer dans un stade de football pour assister à un match qualificatif pour la Coupe du monde le 29 mars, à Machhad dans le nord-est du pays. Des centaines de supportrices munies de billets se sont vues refuser l'entrée au match entre l'Iran et le Liban. La police a alors frappé les femmes à l'extérieur du stade avec des matraques et lancé des gaz lacrymogènes, suscitant l'indignation et des appels à bannir l'Iran de la Coupe du monde à Doha.
Le dernier match des qualifications pour la Coupe du monde au Qatar entre l'Iran et le Liban a eu lieu à Machhad, en Iran, le 29 mars, une des villes les plus sacrées pour les musulmans chiites. L’Iran s’est imposé 2-0 à l’issue de ce match, même si l’équipe était déjà qualifiée pour le Mondial en novembre et décembre prochain.
Malgré la pandémie, les responsables iraniens avaient décidé d'autoriser les supporteurs à assister au match. Selon l'agence de presse Isna, environ 12 500 fans avaient acheté des billets, dont 2 000 femmes. Cependant, lorsque les portes ont été ouvertes aux fans, la police n'a pas autorisé les supportrices à entrer dans le stade.
۱- فیفا نامه میده که دیگه نباید بازی بدون تماشاگر زن برگزار کنید.۲- بازی با لبنان رو میندازن مشهد که همه میدونن قوانینش با بقیه شهرهای ایران فرق داره.۳- به خانمها بلیت میفروشن ولی به استادیوم راهشون نمیدن.-انگار یه گروهی ماموریت دارن بفهمن آستانه تحمل فیفا کجاست. pic.twitter.com/uKCeqUKv5l
March 29, 2022Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des femmes scandant pacifiquement des messages de protestation, auxquels la police a répondu par la violence pour les disperser. D'autres vidéos montrent des femmes se tordant de douleur après avoir été frappées. Certaines sont visibles en train de se laver le visage avec de l'eau ou inhalent de la fumée de cigarette pour calmer leurs yeux irrités, une technique connue pour lutter contre les effets du gaz lacrymogène.
ایران-مشهد-قرن بیست و یکم،پاشیدن اسپری فلفل به دلیل ورود به استادیوم!ویدئویی منتشر شده از بیرون استادیوم #مشهد که زنان و دختران خردسال که بلیت خریده بودند و ساعتها در صف ایستاده بودند با ضربات باتوم و پاشیدن اسپری فلفل و شلیک گاز اشکآور پذیرایی شدند!#یاری_مدنی_توانا pic.twitter.com/zSlGZF5erw
March 30, 2022حزب اللهیترین کاربران توئیتر که تندتر از براندازها از دیروز فحش میدهند و چادریهای این فیلم که گاز فلفل خوردهاند و با لگد به در استادیوم میزنند وجه نمادین عجیبی دارند.نزدیکترین تیپ ها به حاکمیت مخالفتشان با سیاستهای رسمی را دارند با لگد ابراز میکنند.عجب صحنه سورئالی است pic.twitter.com/wuMm4Hncqh
March 30, 2022>> À lire sur les Observateurs : "Pourquoi les footballeurs ne font pas grève ?" : colère après la mort d’une supportrice interdite de stade en Iran
Seuls quelques supportrices ont été choisies lors des matchs précédents
À l'exception du régime des Taliban en Afghanistan, l'Iran est le seul pays membre de la Fifa qui ne permet pas aux femmes d'entrer dans les stades de football en tant que spectatrices des matchs masculins. Depuis la création de la République islamique en 1979, le pays interdit aux femmes d'assister à des matchs de football et d'autres sports.
La Fifa, l'instance dirigeante du football mondial, a ordonné à l'Iran d'autoriser les femmes à entrer dans les stades en septembre 2019.
Cependant, nos Observateurs en Iran nous ont indiqué que seule une poignée de femmes étaient autorisées à assister aux matchs de l'équipe nationale iranienne au stade Azadi de Téhéran, comme le match contre la Corée du Sud en octobre 2021 et celui contre l'Irak en janvier 2022. Ces femmes avaient été sélectionnées par les autorités pour réduire la pression nationale et internationale sur la Fédération iranienne de football, selon les médias locaux.
Mais cette fois, lors du match du 29 mars dans la ville sainte de Machhad, aucune femme n'a été autorisée à entrer dans le stade, pas même des spectatrices triées sur le volet.
"J'espère que la Fifa bannira l'Iran de la Coupe du monde"
Les vidéos de l'intervention de la police auprès des femmes bloquées à l'extérieur du stade ont suscité l'indignation des Iraniens. Certains hommes ont déclaré qu'ils n'assisteraient plus aux matchs de football par solidarité. D'autres ont suggéré que l'équipe nationale de football iranienne devrait être interdite de Coupe du monde au Qatar en novembre prochain, comme les équipes russes après l'invasion de l'Ukraine.
تلخه، اما شخصاً امیدوارم #فيفا بهخاطر افتضاحِ بیشرمانهی دیروزِ #مشهد و قُلدُربازیهای حضرات، تیم ایران رو از جام جهانی کنار بذاره و شدیدترین تنبیهات رو برای #فدراسیون_فوتبال در نظر بگیره؛ با شرایط فعلی، نه رفتن به استادیوم لذتی داره و نه دیدنِ بازی تیم در جام جهانی!
March 30, 2022این که زنان را به استادیوم راه ندادن چیز عجیبیه؟ این که کتک میزنن چیز تازه ایه؟ تو تهران ۴ تا عروسک خیمه شب بازی انتخاب شده آوردن آزادی کلی پست گذاشتن براشون. دیگه تو مشهد حریف غول اونجا نشدن! امیدوارم خیلی زود تعلیق بشیم بزارنمون کنار از جام جهانی که لیاقتشو نداریم.
March 30, 2022Certains députés iraniens, comme Mojtaba Tavangar, ont affirmé qu'ils allaient enquêter sur ce qu’il s'est passé à Machhad et ont promis d'interroger le ministre des Sports après les vacances du Nouvel An iranien. Le 30 mars, le président Ebrahim Raïssi a de son côté ordonné au ministère de l'Intérieur d'enquêter sur cet incident.
La Fifa n'a pas encore commenté les événements de Machhad. Un membre de la Fédération iranienne de football a toutefois déclaré le 30 mars que cette affaire entraînerait de mauvaises nouvelles pour l'équipe de football iranienne dans les jours à venir.
>> À lire sur les Observateurs pour plus de contexte : Une Iranienne brave l’interdit et entre dans un stade de foot… déguisée en homme
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Atteint d'aphasie, l'acteur Bruce Willis met fin à sa carrière
Publié le : 30/03/2022 - 19:30
FRANCE 24
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Âgé de 67 ans, l'acteur américain Bruce Willis a annoncé mercredi mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Les capacités cognitives de l'acteur, qui souffre d'aphasie, ne lui permettent plus de poursuivre son activité, explique sa famille sur Instagram.
Le célèbre acteur de films d'action Bruce Willis, 67 ans, met fin à sa carrière en raison de "problèmes de santé", notamment des troubles du langage, a annoncé mercredi 30 mars sa famille.
"Notre bien-aimé Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d'aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui", écrit sa famille sur Instagram.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Rumer Willis (@rumerwillis)
Le message est signé par l'épouse de l'acteur, Emma Heming Willis, ainsi que son ex-femme Demi Moore et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.
Star de films d'actions
D'après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l'aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. "Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite", expliquent-ils.
Bruce Willis s'était d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série "Clair de lune" aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action "Die Hard" en 1988 ("Piège de cristal" en français) qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane.
Le film avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l'une des références du genre.
Après une série de succès jusque dans les années 2000, l'étoile de l'acteur avait pâli et il n'avait plus connu les mêmes succès commerciaux.
Avec AFP
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Oscars 2022Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock
Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice
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Une 94ème cérémonie des Oscars rocambolesque
L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel Valeurs Actuelles
“Conflit d’usage”, végétalisation et “mésusage” : les étonnantes méthodes de la mairie de Lyon pour lutter contre l’insécurité
L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
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Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Publié le : 28/03/2022 - 16:21
David RICH
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En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.
Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan".
Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe".
Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé ?
Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite.
Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable.
Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde.
I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr
March 27, 2022En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie ?
Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité.
Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit.
Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw
March 27, 2022Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout ?
Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive.
Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.
Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse.
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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
LE FIL DU 18 MARS
Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden
LE FIL DU 24 MARS
Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20
L'Humanité
Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux
ActuPromesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.
Julia HamlaouiL’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.
Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication. Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.
Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la « dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.
Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.
Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen France24 - World
Several EU countries expel Russian diplomats over alleged spying
Issued on: 30/03/2022 - 06:13
NEWS WIRES
EU countries Belgium, the Netherlands, Ireland and the Czech Republic on Tuesday announced the expulsion of dozens of Russian diplomats suspected of spying, in coordinated action taken in the shadow of Moscow’s war in Ukraine.
Russia said it would respond in kind.
Belgian Foreign Minister Sophie Wilmes said her country was kicking out 21 diplomats from Russia’s embassy in Brussels and consulate in Antwerp, giving them two weeks to leave.
She said the move was made in conjunction with the neighbouring Netherlands, whose foreign ministry said it was expelling 17 Russian diplomats considered “secretly active” as intelligence officers.
Ireland’s Foreign Minister Simon Coveney said four “senior officials” from Russia’s embassy in Dublin had been told to leave for engaging in activities “not... in accordance with international standards of diplomatic behaviour” – code for spying.
The Czech foreign ministry said that one diplomat in the Russian embassy in Prague had been given 72 hours to leave. A Czech official told AFP the diplomat was Russia’s deputy ambassador.
“Together with our Allies, we are reducing the Russian intelligence presence in the EU,” the Czech foreign ministry tweeted.
‘Principle of reciprocity’
Maria Zakharova, the Russian foreign ministry spokeswoman, told AFP:
“Responses will be provided on the basis of the principle of reciprocity.”
She did not provide further details.
Separately, the Russian foreign ministry denounced the expulsion of Russian diplomats from the Netherlands, calling it an “unfriendly step” and proof that Hague had no interest “in maintaining normal diplomatic channels of communication.”
“The Dutch have outdone themselves in their desire to ‘hit’ the Russian embassy in a more painful way,” the ministry added.
The expulsions announced Tuesday ratcheted up Western blows directed at Russia following its February 24 invasion of Ukraine. Already several rounds of sanctions engineered mainly by the EU and the US have severely sapped Russia’s economy.
Russia now considers all EU countries, along with the United States and allies including Japan, Britain and Australia, to be “hostile” countries.
In the wake of Russia’s invasion, the United States in early March kicked out 12 Russian diplomats based in New York it deemed to be “intelligence operatives”.
Russia retaliated last week by handing the US a list of American diplomats declared “persona non grata”.
Poland, an EU country neighbouring Ukraine, last week expelled 45 Russian diplomats over alleged espionage, prompting Moscow to accuse Warsaw of embarking on “a dangerous escalation”.
In April last year, the Czech Republic expelled dozens of Russian diplomats and Russia retaliated in a tit-for-tat move. Previously, Prague had accused Russian secret services of orchestrating blasts at an ammunition depot in eastern Czech Republic which killed two people in 2014.
Russia was left virtually isolated in the United Nations’ General Assembly on March 2 this year when an overwhelming majority of countries – 141 in total – voted to adopt a non-binding resolution demanding a halt to Moscow’s war in Ukraine.
Just five countries voted against the resolution: Russia, Syria, North Korea, Belarus and Eritrea. Another 35 abstained, including China.
Two days later, on March 4, the UN Human Rights Council voted to trigger an investigation into violations committed in the war in Ukraine. Thirty-two of the council’s 47 members voted in favour, with just Russia and Eritrea voting against.
Two weeks ago, Russia announced it was quitting another international rights forum, the Council of Europe—just before the pan-European body based in Strasbourg said it was kicking Russia out.
(AFP)
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As it happened
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
WAR IN UKRAINERussia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned
L'Humanité
Éditorial. Projet de société
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinPar Jean-Emmanuel Ducoin
Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.
PCF / Medef : une élection, deux projets que tout opposeSalaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.
Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.
Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.
Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !
Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef France24 - World
Eclectic new artist Grammy nods signal inclusion, with or without wins
Issued on: 31/03/2022 - 03:28
New York (AFP) – When the Brooklyn-based Pakistani singer-songwriter Arooj Aftab learned last fall she was among the nominees for the best new artist Grammy, it was a shock.
"I didn't think that something like that could happen," the 37-year-old told AFP before heading to Las Vegas for Sunday's gala, before adding: "I felt like it's something that should happen."
Aftab will be attending the Grammys for the first time, with two nominations under her belt on the heels of her 2021 album "Vulture Prince."
The Recording Academy in recent years has made overdue attempts to diversify the genres and backgrounds of artists honored at its annual awards show, now in its 64th edition.
Most notably, they've expanded the field in the top four categories -- best album, record, song and new artist -- from five, then to eight and now 10 nominees, which has resulted in one of the most eclectic new artist crops in recent memory.
"We're all so cool -- the group itself is kind of like a win," said Aftab, who has been steadily gaining acclaim for her work that fuses ancient Sufi traditions with inflections of folk, jazz and pop.
She said the category this year "feels like it's the most rightfully representative."
Aftab joins rapper Baby Keem, country singer Jimmie Allen, British rockers Glass Animals, experimental pop act Japanese Breakfast, Australian rapper The Kid Laroi, British singer Arlo Parks, rapper Saweetie and singer-songwriter Finneas -- best known for the creative partnership he shares with his sister, Billie Eilish -- in the best new artist running.
Of course, also in the category is Olivia Rodrigo, the overnight pop sensation who shattered streaming records on her ascent to superstardom and is widely tipped as a shoo-in to win the coveted award.
And if the 19-year-old who's already a household name receives the trophy as expected, whether the Academy is really achieving its goal of promoting diversity in its recognition of the year's best work remains an open question.
For Tarriona "Tank" Ball of the New Orleans group Tank and the Bangas -- which received a new artist nomination for the 2020 gala, when Eilish won the category -- just being included "carries weight."
"I don't feel like I lost to anyone that night," Ball told AFP. "We feel like winners."
'A big deal'
Darius Van Arman -- the founder of Secretly Group, a conglomeration of indie labels whose best new artist nominees include 2012 winner Bon Iver, Phoebe Bridgers and this year's Japanese Breakfast -- warned against letting industry awards "be the definition of success in the music marketplace."
"There is no ranking of great art; there's no winner or loser in the game of art. It's all artists spending their best talents to make extraordinary pieces of expression that make the world better."
That said, Van Arman added that "awards shows do open doors for some artists though, and create career opportunities they wouldn't have otherwise."
When she first learned of her group's nomination in 2019, Ball said the initial reaction was "shock" -- a feeling she called common for "underdogs" who perhaps never expected or aspired to such an accolade.
But then it sinks in as "the cameras start coming, and then the news hits you up, and they find you wherever you're at," Ball continued.
"And you're just like, 'Wait a minute, this is a big deal.'"
Aftab, who also scooped a nod for best global performance for her song "Mohabbat," said these days "wherever I go... it's just like, 'Two-time Grammy nominee, two-time Grammy nominee'!"
"It's just, like, now attached to my name," she laughed. "And you know, it is one of the biggest and most coveted, even just nominations... in the world for music."
"I think it is definitely doing something to my career."
'Realistic' expectations'
Van Arman nodded to "strides" he said the Academy has made in recent years to "be more inclusive of artists whether they're on major labels or independent labels."
"Our companies have felt that directly with Japanese Breakfast and Phoebe Bridgers and Bon Iver receiving best new artist nods."
At the end of the day, Aftab said it comes down to a question of aim.
"What is the ethos of the Grammys? Is it to be so fair and to really represent everybody?" she asked. "Or are they just part of industry and ratings... and giving the masses the thing that they want, which is Olivia Rodrigo or Taylor Swift?"
"We just also have to be very realistic about our expectations of them, I think."
The first-time nominee joked that at this point she's focused on "not grimacing in pain in heels."
"I'm looking forward to having a good time, meeting people," Aftab said. "It's going to be lit."
© 2022 AFP
France24 - Monde
À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
Publié le : 30/03/2022 - 13:36
Thomas Eydoux
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Ville assiégée par l’armée russe, Marioupol est devenue l’un des symboles de la résistance ukrainienne. Pourtant, peu d’images indépendantes sortent de la cité côtière. À la place, des images de propagande diffusées abondamment par les combattants des deux camps. Leur étude permet d’affirmer que ni les Ukrainiens, ni l’armée russe ne contrôlent totalement la ville.
Qui contrôle réellement Marioupol ? De cette grande ville côtière, qui jouxte la mer d’Azov, peu d’images indépendantes filtrent. Les derniers journalistes indépendants ont quitté la ville le 21 mars dernier, laissant ainsi la propagande prospérer dans les deux camps.
D’un côté, la Russie, qui encercle la ville et tente de s’en emparer, avec l’armée régulière appuyée par ses combattants tchétchènes et les séparatistes des Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk.
De l’autre, les soldats ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie navale, de la 56e brigade motorisée, ainsi que des éléments du bataillon nationaliste Azov. Créé en 2014 par des hommes proches de la mouvance néonazie, ce bataillon a depuis été intégré aux Forces de défense territoriales ukrainiennes.
Des combattants tchétchènes qui publient de nombreuses vidéos, mais de la même zone
Parmi les images de propagande disponibles, celles diffusées par les combattants tchétchènes prorusses sont les plus nombreuses. Sur Telegram, notamment, avec le compte officiel Kadyrov_95 de Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie.
Le 21 mars 2022, une vidéo de 1 min 30 a été publiée sur ce compte. On peut y voir des combattants tchétchènes progresser sur le boulevard Morskyi, dans l’est de la ville (position exacte ici), à pied et appuyés par des tanks russes siglés de la marque d’identification "Z". Avec, pour accompagnement, un texte équivoque :
Les combattants tchétchènes avancent avec succès dans la direction de Marioupol. [...] Grâce à une habile répartition des forces et des moyens, nos combattants non seulement éliminent avec succès les positions de tir, mais fournissent également une couverture fiable à leurs camarades des formations militaires de la Russie.
Cette rhétorique, à la fois victorieuse et vindicative, est souvent utilisée par le compte Telegram. Des revendications impossibles à vérifier, faute de preuves. En revanche, l’analyse purement factuelle des éléments visuels dans ces images de propagande permet de comprendre en partie comment les forces s’affrontent sur le terrain.
Deux jours plus tard, le 23 mars, sur la même chaîne Telegram, une autre vidéo de 2 minutes a été relayée. Les images sont relativement semblables : à travers des bâtiments en ruines, les combattants tchétchènes s’affichent tout sourire devant une caméra.
L’étude de la vidéo nous a permis de géolocaliser précisément l’endroit (ici) où elle a été tournée, soit toujours sur le boulevard Morskyi dans l’est de Marioupol, 350 mètres plus loin en direction du centre.
Une troisième vidéo (voir le tweet ci-dessous), géolocalisée par l’ONG Centre for Information Resilience, montre les combattants tchétchènes, drapeau de Kadyrov à la main, au même endroit, en train de tirer.
Geolocation of footage of pro-Russian Kadyrov Chechen fighters in Mariupol. Location: 47.098281, 37.636278 pic.twitter.com/SYb1QUxQyo
March 26, 2022Les nationalistes d’Azov continuent de combattre les Russes à Marioupol
Côté ukrainien, c’est majoritairement le bataillon Azov, ouvertement nationaliste, qui fait la promotion de ses faits d’armes à Marioupol.
Dans une vidéo publiée sur un compte officiel le 25 mars, les soldats d’Azov affirment avoir détruit deux véhicules blindés d’infanterie russes BMD-2. La séquence de l’attaque, capturée depuis un drone, nous a permis de géolocaliser (ici) la scène dans la banlieue ouest de la ville.
Le texte qui accompagne cette vidéo de combat relève lui aussi d’une propagande bien rodée : "Les combattants d’Azov ont tué l'ennemi sans détruire d’infrastructure civile." Là encore, impossible pour la rédaction des Observateurs de France 24 de vérifier la véracité de cette information sans contact avec des sources locales indépendantes. Si, sur les images, des véhicules russes sont bien détruits, il est à noter que les bâtiments aux alentours sont en partie dégradés.
Une autre vidéo, toujours filmée avec un drone et publiée par Azov le 23 mars, montre les dégâts à Marioupol, après plusieurs semaines de guerre. Nous avons localisé le quartier filmé par les Ukrainiens : il s’agit du même boulevard Morskyi où progressaient les combattants tchétchènes dans des vidéos décryptées plus haut, dans l’est de la ville.
Si nous ne sommes pas en mesure d’affirmer quand la vidéo (ainsi que les autres) a précisément été tournée, il est en revanche possible d’affirmer que la zone est a minima contestée par les deux camps à cette date-là.
La base d’Azov à Marioupol capturée
Une autre vidéo a également émergé le 28 mars sur Telegram. Elle a été tournée par le correspondant de RT (chaîne financée par la Russie) à Marioupol. On y voit des combattants russes entrer dans la base principale du bataillon Azov dans Marioupol, alors vidée de ses soldats ukrainiens, toujours dans l’est de la ville.
Pour simplifier la compréhension de la situation générale, nous avons placé sur une image satellite de Marioupol l’emplacement où les vidéos ont été tournées. Comme la majorité des vidéos ont été tournées du côté est de la ville, voici un diaporama permettant de visualiser les informations récoltées.
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Marioupol, pivot stratégique pour l’armée russe
Ici, les vidéos de propagande analysées ne prouvent aucunement le contrôle d’un camp ou l’autre de la ville, car en combat urbain, les lignes bougent souvent constamment.
En revanche, au vu des éléments disponibles, les propagandes russe et ukrainienne se disputent virtuellement la ville côtière. Marioupol, avec sa situation géographique proche du Donbass, mais à l’est de la Crimée, est un pivot essentiel pour l’armée russe.
Les deux axes, Crimée et sud-est de l’Ukraine, ont été parmi les progressions les plus rapides de l’armée russe depuis le début de l’offensive, commencée il y a plus d’un mois. Si les généraux russes parviennent à joindre les deux forces, cela leur permettrait d’avoir une nouvelle ouverture sur la mer d’Azov, en plus de pouvoir contrôler tout une partie du sud de l’Ukraine, ce qui en ferait alors un objectif militaire réussi pour eux.
Mais dans les faits, les combats font encore rage. Interviewé sur BFMTV le mardi 29 mars, Vadym Boytchenko, le maire de Marioupol, estimait qu’il restait encore 100 000 civils coincés dans la cité côtière.
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Chris Rock says 'still kind of processing' Oscars slap: Variety
Issued on: 31/03/2022 - 03:20
Los Angeles (AFP) – Comedian Chris Rock broke his silence on Will Smith slapping him at the Oscars ceremony during a stand-up show in Boston Wednesday, the trade publication Variety reported.
When Rock took the stage of the sold-out show, he started by asking the audience, "How was your weekend?" His opener brought a wave of laughter.
But he then said he did not have any jokes about the slap because he was "still kind of processing what happened," according to Variety.
"At some point I'll talk about that... and it will be serious and funny," he added.
Attendees of the ceremony Sunday watched agape as Smith stormed onstage and hit Rock, who had cracked a joke about his actress wife's closely cropped hairstyle.
Jada Pinkett Smith has alopecia, a condition that causes her to lose hair.
The audience was initially unsure if the powerful slap was part of a skit, until Smith shouted profanities from his seat.
Rock managed to keep the gala on track, but the atmosphere at the event had shifted unmistakably.
Smith subsequently apologized to Rock in an Instagram post, and Pinkett Smith posted on the platform that now was "a season for healing."
© 2022 AFP
France24 - World
Swiatek cruises into Miami Open semi-finals
Issued on: 31/03/2022 - 03:10
Miami (AFP) – Iga Swiatek’s dream season continued as she defeated Petra Kvitova 6-3, 6-3 in the Miami Open quarter-finals to close in on a third successive WTA 1000 crown.
The new world number one won the title in Doha and then Indian Wells and now has an excellent chance of becoming only the fourth woman in history to win the Sunshine Double -- triumphing in California and Florida in the same year -- following Steffi Graf (1994 and 1996), Kim Clijsters (2005) and Victoria Azarenka (2016).
Swiatek, who has now won 15 successive WTA tour matches, is the form player in the women’s game at the moment and American Jessica Pegula, who reached the last four earlier in the day after fifth seed Paula Badosa was forced to retire because of illness midway through the first set, will have her work cut out attempting to stop the Polish 20-year-old when they meet on Thursday for a place in the final.
Czech star Kvitova was on the backfoot once she was broken in the first set as Swiatek’s excellent hitting, especially from the back of the court, and her serve ultimately proved the difference.
The two-time Wimbledon champion fought hard, but Swiatek was able to maintain her aggressive, attacking game and when she broke for 3-2 in the second set it was always going to be an uphill battle for the 32-year-old now ranked 32nd in the world.
"I want to use the confidence I have had since the start of the year and I am on a roll," Swiatek said after winning in one hour and 14 minutes at Hard Rock Stadium.
"I am just so happy I can compete against legends like Petra. I knew I had to keep up with the pace as she plays fast and I think my first serve was the key."
Pegula goes into her second WTA 1000 semi-final well rested after her round of 16 match against Anhelina Kalinina only lasted a set before the Ukrainian retired.
The same fate then befell Spain's fifth-seeded Badosa in the quarters on Wednesday, as she conceded the contest with the score at 4-1 to the American.
Pegula, whose parents own the Buffalo Bills NFL franchise, has spent just three hours and 22 minutes on court in her four matches so far and said: "I've definitely played really, really clean tennis the last two sets.
"I think that's helped, I don't want to say get a retirement, but sometimes you just never know how someone is going to react when they get out there, even though you know they are not feeling well.
"I think from Paula’s last match I could tell that she probably wasn't going to be 100% by today, but again, I have no idea what happened or how she was feeling or if she recovered or if it was quick.
"It's just hard to know in those situations. It can be kind of awkward. I am just trying to focus on myself and play the best tennis I could, and I've been able to do that."
© 2022 AFP
France24 - World
Hackers got user data from Meta with forged request
Issued on: 31/03/2022 - 02:14
San Francisco (AFP) – Facebook owner Meta gave user information to hackers who pretended to be law enforcement officials last year, a company source said Wednesday, highlighting the risks of a measure used in urgent cases.
Imposters were able to get details like physical addresses or phone numbers in response to falsified "emergency data requests," which can slip past privacy barriers, said the source who requested anonymity due to the sensitivity of the matter.
Criminal hackers have been compromising email accounts or websites tied to police or government and claiming they can't wait for a judge's order for information because it's an "urgent matter of life and death," cyber expert Brian Krebs wrote Tuesday.
Bloomberg news agency, which originally reported Meta being targeted, also reported that Apple had provided customer data in response to forged data requests.
Apple and Meta did not officially confirm the incidents, but provided statements citing their policies in handling information demands.
When US law enforcement officials want data on a social media account's owner or an associated cell phone number, they must submit an official court-ordered warrant or subpoena, Krebs wrote.
But in urgent cases authorities can make an "emergency data request," which "largely bypasses any official review and does not require the requestor to supply any court-approved documents," he added.
Meta, in a statement, said the firm reviews every data request for "legal sufficiency" and uses "advanced systems and processes" to validate law enforcement requests and detect abuse.
"We block known compromised accounts from making requests and work with law enforcement to respond to incidents involving suspected fraudulent requests, as we have done in this case," the statement added.
Apple noted its guidelines, which say that in the case of an emergency application "a supervisor for the government or law enforcement agent who submitted the... request may be contacted and asked to confirm to Apple that the emergency request was legitimate."
Krebs noted that the lack of a unitary, national system for these type of requests is one of the key problems associated with them, as companies end up deciding how to deal with them.
"To make matters more complicated, there are tens of thousands of police jurisdictions around the world — including roughly 18,000 in the United States alone — and all it takes for hackers to succeed is illicit access to a single police email account," he wrote.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
60 % des sympathisants de Reconquête ! souhaitent une alliance avec le RN
L’union des droites est clairement plébiscitée par les sympathisants de Reconquête !. Dans une enquête publiée par Le Figaro, ce mercredi 30 mars, les électeurs proches d’Eric Zemmour sont 76% à être favorables à une alliance avec un parti de droite et en particulier avec le RN (60%). Un résultat différent dans un scénario de rapprochement avec les Républicains qui est voulu par 24 % seulement des personnes interrogées. « Même si Éric Zemmour a fait venir les transfuges des deux partis, on l’imagine faire un rapprochement avec LR d’abord plutôt que le RN », a indiqué Gaël Sliman, responsable du sondage.
Des disparités en fonction des partis
Les sympathisants Les Républicains ne sont pas sur la même longueur d’onde. Seulement 23% souhaitent une alliance avec le Rassemblement national, 17% avec Reconquête! et enfin, 21% avec La République en Marche.
Du côté du parti de Marine Le Pen, un sympathisant RN sur deux est pour une indépendance totale. « C’est un électorat composite. Elle a réussi à séduire d’autres catégories tout en convainquant les fidèles du FN qu’il était possible d’adopter un positionnement transcourant, qui dépasse la gauche et la droite », a affirmé Gaël Sliman.
Au-delà des partis, la tentation de l’alliance est de plus en plus forte chez les Français de droite. 56% le souhaitent pour Reconquête !, 57% pour le RN et 61% pour LR. « À force de voir la droite perdre, les électeurs estiment qu’il faut s’allier pour avoir davantage de poids », a déclaré le responsable du sondage.
France24 - Monde
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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Valeurs Actuelles
“L’État doit sévir” : la lettre de Bardella à Darmanin après les agressions de militants du RN et de Reconquête !
Depuis plusieurs semaines, les agressions de militants, qu’ils appartiennent au Rassemblement national ou à Reconquête !, sont de plus en plus nombreuses. À tel point qu’il est conseillé à certains d’entre eux de ne plus sortir de chez eux. À moins d’un mois du premier tour de la présidentielle, Jordan Bardella alerte. Le président par intérim du Rassemblement national a envoyé un courrier au ministre de l’Intérieur, relaie Le Figaro. Le but : faire cesser ces agressions et demander à l’Etat de « sévir ».
Dans cette lettre, Jordan Bardella énumère les agressions qui ont visé « des hommes et des femmes engagés dans la campagne électorale ». Le député européen met en garde ensuite : « Cette escalade doit cesser immédiatement avant qu’un drame ne survienne ». Il demande donc à l’État de « sévir à l’endroit de tous ceux qui empêchent la libre expression des opinions politiques dans notre pays. » Dans ce courrier envoyé lundi à Gérald Darmanin, Jordan Bardella fustige le « sentiment d’impunité » dont bénéficient les agresseurs « systématiquement ».
« Appel à la récidive »
Après avoir reçu un œuf sur la tête le 12 mars dans le Tarn-et-Garonne, Eric Zemmour avait tancé « la complaisance totale du monde politico-médiatique », soulignant que « cet extrême laxisme est un véritable appel à la récidive ». Ces derniers jours, les agressions contre des militants de Reconquête ! ou Génération Z se sont accélérées. Des individus d’extrême gauche ont attaqué des jeunes de Génération Z à Montpellier le 10 mars dernier, alors qu’à Bordeaux, un jeune homme a été agressé à deux reprises en quatre jours.
Le 10 mars aussi, alors que des militants collaient des affiches en Seine-et-Marne, ils avaient été pris à partie par deux mineurs. Un des agresseurs avait alors sorti un couteau. Dans l’Essonne, le 18 mars, cinq militants et trois adolescents ont été visés par deux automobilistes qui leur ont jeté dessus un mélange d’essence et de boisson. De son côté, Jordan Bardella a fait état de militants pris pour cible à Hyères (Var), alors que des « élus et sympathisants venus accueillir le bus de campagne de Marine Le Pen ont été physiquement attaqués » dans le Vaucluse.
Valeurs Actuelles
Présidentielle : au second tour, l’écart se resserre entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen
A moins de quinze jours du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron voit Marine Le Pen se rapprocher dangereusement dans un sondage publié mercredi 30 mars par BFMTV. Au second tour, l’écart n’a jamais été aussi serré entre Emmanuel Macron (52,5%) et Marine Le Pen (47,5%). Largement en tête depuis le début de la guerre en Ukraine, le chef de l’Etat enregistre une nette baisse dans ce duel (-3,5 points depuis le dernier sondage publié du 22 mars). Au 16 mars dernier, Emmanuel Macron récoltait encore 59,5% des intentions de vote contre 40,5% pour Marine Le Pen.
Absent de sa propre campagne
L’entrée d’Emmanuel Macron dans la campagne n’a semble-t-il pas eu l’effet escompté sur les intentions de vote. Après s’être déclaré dans une « Lettre aux Français » la veille de la date limite du dépôt des candidatures, le candidat à sa propre succession semble vouloir enjamber la campagne. Omniprésent sur le dossier ukrainien, le président de la République demeure en retrait sur le plan national en refusant de débattre avec ses adversaires au premier tour. Une position largement dénoncée par les autres candidats qui regrettent de ne pas pouvoir le confronter à son bilan.
La stratégie du président sortant profite à Marine Le Pen qui, créditée de 21% des intentions de vote au premier tour, consolide sa deuxième position derrière Emmanuel Macron (28%). Ensuite, Jean-Luc Mélenchon (15,5 %) poursuit sa progression en gagnant un demi-point mais reste loin derrière la candidate du RN.
France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »
ActuLors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.
Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.
La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.
Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.
Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.
Combien me faut-il pour vivre ?
En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.
Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.
Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.
Emile Leauthier
retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités France24 - Monde
VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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Michèle Alliot-Marie, le feu sous la glace
Onze cercueils sous une chaleur indigne. Tous sont recouverts de drapeaux tricolores. Certains sont encore tachés de sang. Au loin, la rumeur d’une ville qui ne s’est pas arrêtée pour eux. Des images terribles, que l’actualité résuma par trois syllabes accolées : Karachi. La mégalopole pakistanaise, en ce mois de mai 2002, venait d’être le théâtre d’un attentat terrible qui devait voir périr, si loin de chez eux, onze citoyens français. Tous étaient des employés de la Direction des constructions navales (DCN) de Cherbourg. Devant les onze cercueils, une femme. Michèle Alliot-Marie, nommée ministre de la Défense la veille de l’attentat, et projetée là, à des milliers de kilomètres de Paris, pas même une semaine après sa prise de fonction. Jacques Chirac, à peine lui avait-elle appris la terrible nouvelle, lui avait donné l’ordre : « Tu pars tout de suite. » Aussitôt, un avion s’élançait dans le ciel eurasiatique. Puis, il y eut l’arrivée dans la ville, au son des sirènes. La découverte de l’horreur. L’apprentissage frontal d’une fonction marquée par la mort, le sacrifice, le secret.
Le poids des fonctions étatiques
Quelques jours plus tard. Pluie battante, marée de parapluies. Michèle Alliot-Marie se tient juste en retrait, derrière Jacques Chirac. Les onze cercueils venaient de rentrer chez eux. Cherbourg, cité meurtrie, s’était arrêtée de chagrin. Commerces, écoles… Partout les rideaux restèrent baissés ce jour-là. Dix mille personnes s’étaient rassemblées autour du port, pour suivre la cérémonie d’hommage. Jacques Chirac faisait son discours. Protocole républicain. Après la cérémonie, deux pas derrière son président, le ministre Alliot-Marie saluait les familles. Des veuves, des orphelins, des mères, des pères, des collègues, des amis. Tous anéantis. Il fallait les entendre. Les écouter. Les réconforter parfois, comme on le peut, en sachant que c’est toujours vain. Donner un sens au sacrifice. Puis, il fallait, après ces heures douloureuses, remonter dans la voiture. Puis, dans l’hélicoptère qui vous ramenait à Paris. Une fois à Paris, monter dans une autre voiture. Rentrer au ministère ou bien chez soi. Fermer la porte dans le soir qui tombe. Se retrouver seule, finalement.
Michèle Alliot-Marie. « MAM ». L’archétype de la femme d’État. Les fonctions qualifiées aujourd’hui de « régaliennes » (mot à la mode), elle les a toutes occupées. Défense, pendant cinq ans, première femme. Intérieur, première femme aussi. Affaires étrangères, première femme encore. Elle fut garde des Sceaux, aussi. D’elle, on retient une figure longiligne, élégante, pleine de “tenue”. Une idée de l’exercice de l’État. Et puis, aussi, il faut bien le dire, l’image d’une personne froide, distante, un tantinet coincée. Comme si les éminentes fonctions qu’elle eût à occuper se prêtaient à la gaudriole… Il est vrai sans doute, qu’à l’heure où les hommes politiques font les beaux chez Cyril Hanouna ou sur TikTok, sa réserve et sa correction ne semblent plus tellement à la mode.
Sur le monde politique d’aujourd’hui, elle jette un regard sévère. Tout récemment, elle a publié un livre, Voir Plus Loin, aux éditions de l’Archipel. D’abord, elle regrette l’état des institutions, délaissées de leur esprit d’origine. La mise au pas de toute l’action publique sur les affres d’une communication devenue omnipotente. Le poids, aussi, de l’administration, qui partout tisse sa toile et impose ses lourdeurs. Et puis il y a l’outrecuidante légèreté des représentants du peuple, si souvent oublieux du caractère sacré de leur mission. L’impression, lancinante, que la politique est dénuée d’effets concrets, qu’elle n’agit plus sur le quotidien. Comme si le fil de l’épée avait été coupé. De la présidentielle, elle ne veut dire mot. Confessant seulement « l’affligeant » de l’esprit général. « J’attends encore une vision. », indique t-elle à Valeurs actuelles. Et 2022 alors ? Sans doute est-elle quelque part dans le triangle des Bermudes ; entre Pécresse, Macron et Zemmour. Mais où précisément ? Nous n’en saurons pas davantage. L’isoloir sera le seul à « en connaître », comme on dit dans les services. Ainsi soit-elle.
Une personnalité moins lisse qu’il n’y paraît
Les journalistes l’appellent « MAM ». Un surnom presque affectueux. Pourtant, ses rapports avec la presse ne furent jamais très bons, toujours empreints de méfiance, voire d’un mépris réciproque. Souvent, ils n’ont pas pensé qu’il y avait grand chose à dire sur ce grand serviteur de l’État. Trop sérieuse. Un certain éclat médiatique, voilà sans doute ce qui lui a manqué pour aller plus haut… En 2005, elle manque de peu d’être Premier ministre. Jacques Chirac, venant tout juste de perdre son référendum, congédie Jean-Pierre Raffarin. Il appelle MAM : « Prépares-toi. » Elle ne l’avait pas attendu : depuis plus d’un an déjà, elle avait constitué au ministère de la Défense un cabinet discret, comme pour s’échauffer à Matignon. Le lendemain, Chirac la rappelle : « Tu préfères les Affaires étrangères ou les Finances ? » Douche froide. Elle s’est fait doubler, entre-temps, par Dominique de Villepin… Elle préfère donc rester à la Défense. Ses collaborateurs d’alors, contactés par Valeurs actuelles, restent scotchés par son flegme : « Elle ne nous a rien dit, elle n’a rien montré de sa déception, elle ne s’est jamais plaint de son sort. » Fidèle au poste.
L’Élysée, elle y a pensé aussi. « Il arrive un moment où, à force d’expérience, vous vous sentez en osmose avec le pays. », nous confesse t-elle. Ce moment aurait pu se présenter deux fois. En 2007 d’abord, elle réfléchit un temps à y aller. Mais le rouleau-compresseur du si médiatique Nicolas Sarkozy la fait reculer. En 2017, rebelote. Cette fois-ci elle y va, même si plus grand monde ne s’en souvient. Dans un geste un peu chevaleresque, elle se présente sans parti, dans l’esprit mythifié de la Ve République. Mais MAM ne parvient pas, malgré son CV impressionnant, à convaincre les maires de lui donner sa chance.
De sa longue carrière politique, il reste des images en saccades. Saint-Jean-de-Luz, le port basque dont elle fut l’édile. Les bureaux républicains avec leurs noms venus de l’Ancien Régime : Brienne, Beauvau, Vendôme, le Quai d’Orsay… Et puis aussi, un certain courage politique. Première femme ministre de la Défense, en 2002, elle fut aussi (ceci entraînant cela), la première a ne pas avoir fait son service militaire. Ainsi, pour gagner le cœur des soldats, elle ne lésinait pas sur les moyens. Voltige à bord du Rafale, visite des sous-marins, nouvel an sur les théâtres d’opérations extérieurs… Et il lui arrive encore de sauter en parachute ! Mais son plus beau souvenir reste le silence d’une nuit afghane, lors d’un bivouac avec les forces spéciales, sous la voûte étoilée du désert.
Voir Plus Loin, Michèle Alliot-Marie, éditions de l’Archipel, 17 euros
France24 - World
How the letter 'Z' is being used to intimidate anti-war activists in Russia
Issued on: 28/03/2022 - 16:06Modified: 30/03/2022 - 11:38
Poline Tchoubar
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People in Russia who support the invasion of Ukraine have adopted the letter "Z" as a pro-war symbol. People have been getting the Z – which appears on Russian military vehicles in Ukraine – printed on posters and T-shirts and sharing Z drawings made by their children online. Someone has also been spray painting the letter Z on the doors of anti-war activists in Moscow, including the offices of the NGO Memorial. Two activists spoke to the FRANCE 24 Observers team about these attempts at intimidation.
"Look at the message that was left on my door,” wrote Russian activist Dmitry Ivanov on his Telegram channel on March 16, alongside a photo showing his door covered with white painted graffiti, including several Z's.
'How did they find our addresses?'
Dmitry Ivanov is studying computer science at the State University of Moscow. For the past few years, he has been participating in protests and citizen initiatives against the government. He spoke to the FRANCE 24 Observers team about how he ended up with graffiti on his door.
It was around 10pm and I was still at work when I got a call from my mom, who told me that the door had been spray painted. The paint was still fresh, we could smell it.
I posted a photo of my door on Telegram. Then, a friend told me that graffiti had also appeared on her door. The next day, we found out about two other people who had their doors painted with the same anonymous messages.
I don’t know who painted our doors, but it looks like something that pro-government activists would do. But how did they find our addresses? You can find my address pretty easily because it was already leaked in the past. But one of the other addresses wasn’t available anywhere. It was a short-term rental and the person had just moved there. Maybe the police gave them our addresses.
It’s important to note that was the day that Putin gave a speech about purifying society and removing traitors. Maybe people heard his message and decided this was a way to show their loyalty to their leader. Or maybe they were paid to do it.
Russian military column in Volchansk, Kharkiv with Msta-B howitzers, MT-LB, BMP-2, TOS-1A thermobaric MLRS, T-72B3, Tigr-M vehicles, etc. https://t.co/DFCJRQuy4F pic.twitter.com/pI4w2PDqsQ
February 24, 2022After the start of the military offensive, the letter Z started popping up all over the place. People posted photos online showing the pizzas they made in a Z shape. Another photo posted online shows patients in a hospital lining up to form a letter Z. People also shared drawings made by children featuring the letter Z.
Worth flicking through the timeline of @skazal_on who is collecting the grimmest examples of the way Russia’s new “Z” invasion symbol is being used. Pretty dystopian. pic.twitter.com/6JfxAQPBBC
March 16, 2022A museum in the town of Mourmansk in northern Russia posted a video on the Russian social network Vkontakte showing people from the Sami ethnic group wearing traditional costumes showing their support for the president, the army and peace. They are riding a sled pulled by reindeer with Z symbols on their backs.
Russian authorities have actively used the Z symbol to promote the war effort. For example, the region of Kouzbass changed the spelling of their name on social media, replacing the Cyrillic letter Z with its Latin equivalent.
'It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols.'
Someone wrote Z's on the offices of the Russian NGO the Memorial Human Rights Center, which raises awareness of human rights violations in Russia, during a police raid on March 4, 2022. The NGO posted images on Instagram showing Z's on the walls.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par ПЦ «Мемориал» (@memorial.hrc)
Taissia Krugovykh is a film director for Memorial. She says the government has adopted the letter Z as a symbol of oppression.
They are trying to do this to justify their oppressive actions, trying to push the narrative that they are acting to preserve Russian peace. I think the letter Z is deliberately vague – no one has explained it officially but people are adopting it and using it. And that’s the power of it. It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols.
Memorial Human Rights Center fights against repression in Russia. Previously, the organisation had a branch called Memorial International, which focused on memorialising victims of the Gulag, the government agency that ran forced labor camps that reached their peak during Joseph Stalin's rule from the 1930s to the early 1950s. However, this branch was dissolved by a Supreme Court decision on December 28, 2021.
>> Read more on The Observers: Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest
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How Russian YouTubers are trying to get around censorship
Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest
'Ukraine is not our enemy': In Russia, hundreds arrested in anti-war protests
France24 - World
Will Smith refused to leave Oscars after Rock slap: Academy
Issued on: 31/03/2022 - 01:26Modified: 31/03/2022 - 01:24
Los Angeles (AFP) – Will Smith refused to leave the Oscars ceremony after attacking comedian Chris Rock, the Academy of Motion Picture Arts and Sciences revealed Wednesday, as it began disciplinary action against the mega star.
Smith had been asked to leave the Dolby Theatre after marching onstage and hitting Rock for a joke about his wife's hair. Moments after the shocking episode, he was handed the best actor award to a standing ovation.
"While we would like to clarify that Mr. Smith was asked to leave the ceremony and refused, we also recognize we could have handled the situation differently," a statement said.
The Academy, the body that hands out the Oscars, said it had begun disciplinary proceedings against Smith over the globally televised assault, which marred Hollywood's most important evening.
"The Board of Governors today initiated disciplinary proceedings against Mr. Will Smith for violations of the Academy's Standards of Conduct, including inappropriate physical contact, abusive or threatening behavior, and compromising the integrity of the Academy," the statement said.
"Mr. Smith is being provided at least 15 days' notice of a vote regarding his violations and sanctions, and the opportunity to be heard beforehand by means of a written response.
"At the next board meeting on April 18, the Academy may take any disciplinary action, which may include suspension, expulsion, or other sanctions permitted by the Bylaws and Standards of Conduct."
The group is under intense pressure to respond appropriately to the open-handed slap, which has dominated coverage of the glitzy awards and taken the spotlight from several notable firsts -- including for the mainly deaf cast of "CODA," who won best picture.
Joke
Attendees of the ceremony Sunday watched agape as Smith stormed onstage and hit Rock, who had cracked a joke about his actress wife's closely cropped hairstyle.
Jada Pinkett Smith has alopecia, a condition that causes her to lose hair.
The audience was initially unsure if the powerful slap was part of a skit, until Smith shouted profanities from his seat.
Rock managed to keep the gala on track, but the atmosphere at the event had shifted unmistakably.
Moments later, when accepting the movie world's highest honor for an actor, Smith tearfully claimed: "Love will make you do crazy things."
The star of "King Richard" subsequently apologized to Rock in an Instagram post, and Pinkett Smith posted on the platform that now was "a season for healing."
Rock, who has not spoken publicly since the episode, was due to perform to a sold-out crowd in Boston later Wednesday.
Tickets for the show were being advertised on secondary markets for hundreds of dollars above their face value.
Ticketing site TickPick said Monday it had sold more tickets for Rock's tour in the preceding 24 hours than in the whole previous month.
'Traumatized'
Oscars' co-host Wanda Sykes, one of three women whose turn at the helm of the show has been widely praised, revealed Wednesday she felt physically sick after the attack and thought Smith should have been ejected.
"It was sickening. It was absolutely -- I physically felt ill, and I'm still a little traumatized by it," she told talk show host Ellen DeGeneres.
"And for them to let (Smith) stay in that room and enjoy the rest of the show and accept his award, I was like, 'How gross is this?' This sends the wrong message.
"If you assault somebody, you get escorted out the building and that's it. But for them to let him continue, I thought it was gross," she said.
She also told DeGeneres that she had spoken to Rock after the show.
"The first thing he said is, 'I'm so sorry.' I was like, 'Why are you apologizing?' He was like, 'It was supposed to be your night.
"'You and Amy (Schumer) and Regina (Hall) were doing such a great job. I'm so sorry this is now gonna be about this,'" Sykes said Rock told her.
© 2022 AFP
France24 - World
In Mariupol, a war of images to prove who controls the city
Issued on: 30/03/2022 - 16:36
Thomas Eydoux
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Mariupol, a city under siege by the Russian army, has become a symbol of Ukrainian resistance. Amid intense fighting and devastating shelling attacks, Mariupol is also the site of a war of images. Propaganda photos and videos from both sides have been widely distributed as proof that either the Ukrainians or Russians are in control of the city. However, a closer inspection shows that neither one is.
Who really controls Mariupol? The large port city on the coast of the Sea of Azov has been the site of fierce battles. But with the last independent journalists leaving the city on March 21, a propaganda war has flourished there on both sides.
One on hand, Russian troops have encircled the city, striving to occupy it. Chechen fighters as well as separatists from the self-proclaimed Republics of Donetsk and Luhansk have joined the offensive.
On the other hand, the defence is carried out by Ukrainian soldiers from the 36th Naval Infantry Brigade, the 56th Motorised Infanrty Brigade, as well as elements of the nationalist Azov Regiment. Created in 2014 as a far-right paramilitary group with ties to neo-Nazism, the Azov Battalion has since been integrated into the Ukrainian National Guard as the Azov Regiment.
Chechen fighters publish many videos – but from the same area
Videos from pro-Russian Chechen fighters have been the most numerous and widely shared, in particular on official Telegram account Kadyrov_95, belonging to the president of Chechnya, Ramzan Kadyrov.
On March 21, this Telegram account shared a video of one and a half minutes showing Chechen fighters advancing along Morskyi Boulevard in eastern Mariupol (exact location here). They are on foot and accompanied by Russian tanks, identified by a large white Z symbol.
The video was shared with this text, originally in Russian:
Chechen fighters are successfully advancing in the Mariupol direction. [...] Thanks to the skillful distribution of force and resources, our fighters are not only successfully eliminating firing positions, but also providing reliable cover for their comrades from Russian military formations.
The tone of the message is the same across this Telegram account: confident and victorious. But the claims of made by this account are impossible to verify and lacking evidence. A closer investigation of the visual elements in these propaganda images allows us to understand how Chechen soldiers are really actually mobilised on the ground.
Two days later, on March 23, another video – this one two minutes long – was posted on the same Telegram channel. This one is similar, showing Chechen fighters smiling at the camera through destroyed buildings.
But after analysing visual clues in this video, we found the exact location where it was filmed (here) – still on Morskyi Boulevard, just 350 metres closer to the centre of Mariupol.
A third video (shown in the Tweet below) was geolocated by the Centre for Information Resilience. It shows Chechen fighters, shooting and waving Kadyrov's flag, filmed at the same location as the first two videos.
Geolocation of footage of pro-Russian Kadyrov Chechen fighters in Mariupol. Location: 47.098281, 37.636278 pic.twitter.com/SYb1QUxQyo
March 26, 2022Azov nationalists continue to fight Russians in Mariupol
On the Ukrainian side, the nationalist Azov Regiment has been openly promoting its feats in Mariupol.
In a video published on an official account on March 25, Azov soldiers claim to have destroyed two Russian BMD-2 armoured infantry vehicles. The footage of the attack, taken from a drone, allowed us to pinpoint the scene to the western suburbs of Mariupol (here).
The text that accompanies this combat video is also typical of tried and tested propaganda: "Azov fighters killed the enemy without destroying any civilian infrastructure."
Here again, it was impossible for the FRANCE 24 Observers team to verify the veracity of this information. If these images do indeed show Russian vehicles being destroyed, it should be noted that the buildings in the vicinity are also partially impacted.
Another video, again filmed with a drone and published by Azov on March 23, shows damage in Mariupol after several weeks of war. We pinpointed this video, taken this time by Ukrainians, to the same Morskyi Boulevard where Chechen fighters were advancing in the videos above, to the east of the city.
While we cannot say precisely when any of these videos were taken, it is clear that this area was at least contested by both sides at that time.
Azov base in Mariupol capture
Another video also emerged on March 28 on Telegram. It was shot by a correspondent of RT (a Russian-funded channel) in Mariupol. It shows Russian fighters entering the main base of the Azov Regiment in Mariupol, still to the east of the city, and emptied of Ukrainian soldiers at the time.
Mariupol, a strategic target for Russian forces
Despite the claims made by both sides in these propaganda videos, our analysis has indicated no evidence that either Ukrainians or Russians are controlling the city. As is typical in urban combat, the lines of control are constantly moving.
However, this propaganda shows efforts from both sides to virtually compete for control of the coastal city. Mariupol, strategically placed between the Donbas and the Crimean peninsula, is a crucial objective for Russian forces.
The two regions of Crimea and Donbas have been the scene of some of the Russian army's fastest advances since the offensive began on February 24. If Russian generals succeed in consolidating their control over the entire southern part of Ukraine by taking Mariupol, it would give them new access to the Azov Sea and represent a major symbolic win.
But in reality, fighting is still raging and no victory has been secured. Amid fierce attacks, more than 100,000 civilians are still trapped in Mariupol, according to the city's mayor Vadym Boytchenko in an interview March 29 with BFMTV.
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Nalbandian advice buoys Cerundolo in Miami Open run
Issued on: 31/03/2022 - 00:54
Miami (AFP) – Francisco Cerundolo is using the help of his boyhood hero to boost an unlikely run to the Miami Open semi-finals.
The Argentine arrived in south Florida with an 0-2 tour-level record on hard courts, but after 11th-ranked Italian Jannik Sinner retired trailing 4-1 in the first set of their quarter-final the 23-year-old is now one win away from Sunday’s final.
Cerundolo, ranked 103rd in the world, grew up idolising Argentina tennis legend David Nalbandian. Now that 40-year-old Nalbandian is coaching Serbian Miomir Kecmanovic, who takes on 18-year-old Spanish sensation Carlos Alcaraz in the quarter-finals on Thursday, he has never been too far away for a chat and some advice at Hard Rock Stadium.
"This year I started having a better relationship with him and all of the guys that were at the top level when I was a kid," said Cerundolo, whose brother Juan Manuel was knocked out in the third round by Frances Tiafoe before Cerundolo beat the American himself.
"As I'm improving and playing at the biggest events, I'm able to meet them more often, so it's amazing. When I was young, my idol was Nalbandian. I love the way he played and look up to him.
"Of course we are going to have a chat. They can give me some thoughts and experience they had in the past, so it's really nice to be able to, I don't know, to just hang around with them, and they are gonna give me some tips. It's fantastic."
Cerundolo has really hit his groove in Miami, beating Tallon Griekspoor, Reilly Opelka (second-set retirement), Gael Monfils and Tiafo before seeing Sinner, with whom he had practised over the last couple of days, suffer so badly with a blister on his right foot that he was unable to continue.
With both men’s and women’s matches during the Wednesday day session ending early with retirements, there wasn’t much to cheer but one group of very loud, flag waving Argentine fans were at least able to see the Buenos Aires native move into the biggest match of his life.
Former US Open champion Juan Martin del Potro had a huge South American following in Miami and Cerundolo hopes to use it to his advantage.
"I don't know those guys in the stand but maybe I can meet them," he smiled.
"There's such a huge Argentine population here and they're very supportive of Argentine players.
"Yesterday I played an American guy, and I think more people were cheering for me than for him.
"I love to play with my people, Argentina people, Latin people. It's fantastic. I think it brings my best inside the court."
Sinner, who was forced out in Indian Wells earlier this month before a last 16 match against Nick Kyrgios because of illness, felt the problem in his foot when playing the Australian in the fourth round on Tuesday and quickly realized he wouldn’t be able to compete as the match with Cerundolo progressed.
"It's a blister, and I couldn't move," he said. "It's tough because I was playing well."
© 2022 AFP
France24 - World
Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
Issued on: 30/03/2022 - 11:24
Romain BRUNET
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French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.
This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.
From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.
Cleaning up politics
Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.
Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.
>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)
Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.
Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.
>> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
A collaborative, lateral style
Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.
Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.
In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".
'Make Our Planet Great Again'
Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".
But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.
pic.twitter.com/3g5LYO9Osj
June 1, 2017And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.
Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.
In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.
Gender equality
Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.
During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.
Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.
And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.
Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.
This article has been abridged and translated from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFive years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)
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France24 - World
Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13
Aude MAZOUE
Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.
A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10.
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On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.
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Eugénie, 18, defending ‘Christian values’
Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.
A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.
“It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron.
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Marc, 57, dreading a ‘great replacement’
“I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.
Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
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Ana, 53, from Fillon to Zemmour
Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.
A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”.
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Florent, 40, yearning for order
Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.
“When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.
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Séverine, 42, disappointed by Le Pen
A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.
While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.”
This article was adapted from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONPushing far-right agenda, French news networks shape election debate
France 2022: The Campaign
French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration
France24 - World
On This Day in 2007: France's power couple keeps up the façade in a race riven by intrigue
Issued on: 29/03/2022 - 14:40
Tracy MCNICOLL
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Any presidential campaign has its share of emblematic moments that change the course of the race, be they breathtaking instant tide-turners or incidents laden with meaning only in hindsight. With French voters set to elect a president in April, FRANCE 24 takes a look back at some of the emblematic moments from campaigns past. In the spotlight: Socialist Party candidate Ségolène Royal's 2007 campaign rally, laden with offstage drama.
Just 24 days before the first round of the 2007 French presidential election, Socialist candidate Ségolène Royal took to the stage for a hotly anticipated presidential campaign rally in Limoges. The event was unusual in that, at long last, it was the first and only rally of Royal's whirlwind 2007 campaign to see the Socialist candidate appear on stage with the head of her own party, François Hollande.
Officially, the pair had long been the ultimate power couple, their careers dovetailing at the apex of French politics for decades. But behind the scenes, the wheels had come off. Hollande would go on to win the Élysée Palace himself five years later. But Royal's 2007 bid was doomed from the start, with the Socialist couple's secret split the thorn in its side. In hindsight, those cringingly awkward 48 seconds of shared limelight in Limoges – all fixed grins and bumbling hesitation – spoke volumes.
The good times, after all, had been on proud display. The affable Hollande and the wallflower Royal met in 1978 as classmates at the École Nationale d'Administration, France's top training ground for the political elite. When Socialist François Mitterrand won the French presidency in 1981, the Élysée Palace recruited the two promising young leftists as presidential advisers – Hollande on economics, Royal on social and environmental issues. Both went on to win election as lower-house lawmakers in 1988. Royal was named cabinet minister three times; Hollande would spend 11 years as party chief from 1997. The couple never married, but they had four children together. Their youngest, Flora, made her TV debut as a newborn in 1992 when Royal, then environment minister, invited a news crew to the maternity ward. By the time Royal parlayed those savvy media instincts into a presidential run 15 years later, the French public could be forgiven for believing they were privy to the family's affairs.
From the perspective of the current presidential contest – a 2022 campaign overshadowed by war in Europe, an incumbent running against repeat candidates and a Socialist contender languishing at 2 percent in the polls – it is difficult to overstate the comparative intensity, even glamour, of the 2007 race. When the campaign began, it seemed destined to mark a changing of the guard: Conservative Jacques Chirac, pushing 75, was stepping aside after 12 years as president. A new generation, one of two Baby Boomer front-runners, was poised to take over: the energetic hardliner Nicolas Sarkozy, 52, on the political right or Royal, 53, the first woman ever to run with a serious shot at becoming France's présidente, on the left.
Sarkozy, Chirac's iconoclastic interior minister, had been explicit about his presidential ambitions for years. But Royal surprised even the bigwigs in her own party when she threw her hat in the ring. When told Royal was mooting a maverick bid for the 2007 Socialist nomination, former Socialist prime minister Laurent Fabius, plotting his own run, was quoted musing, "But whoever will mind the children?" (Fabius later denied the phrase, but the quote has stuck in French political lore as shorthand for the party's dismissiveness of Royal and the era's abiding sexism.)
But Royal, like no other Socialist on offer, struck a popular chord. In late 2006, she beat two Socialist heavyweights, Fabius and former finance minister Dominique Strauss-Kahn, to win the party primary in a landslide.
From there, she rode a wave of public fervour – dubbed "Ségomania" – to the utter bafflement of the party brass. At odds with a Socialist Party braintrust she saw as a frustrated old boys' club, and on the outs with party chief Hollande, Royal led an innovative grassroots campaign, largely separate from the party structure, to remarkable effect. She attracted legions of new party members and coaxed fresh support from the working-class, immigrant-rich French suburbs to turn up at rallies and turn out to vote. When Royal spoke on stage, supporters would sometimes lob fresh red roses – the Socialist Party symbol – that glanced off the podium to collect at her high-heeled feet. Rockstars signed on to the cause, entertaining 40,000 Royal supporters for three hours at an open-air stadium rally on May Day in Paris.
Hollande, meanwhile, hit the trail for his party's candidate. But he did so largely on his own, separate from the main attraction. The erstwhile power couple had secretly split. Their lack of communication spurred contradictory interviews about the candidate's platform. "The worse it got for her, the more Ségolène Royal would tend to keeping up appearances, deliberately maintaining the lie," L'Express magazine would report years later. "At night, a car would leave campaign headquarters for Royal's home ... most often the car was empty: the candidate had fitted herself out a hidden room, unbeknownst to her own team, on her campaign premises, where the sleepless nights dragged on."
In the end, Royal's campaign would prove no match for Sarkozy, a master campaigner atop a disciplined conservative party machine. In May 2007, Sarkozy beat Royal in their run-off duel, 53 to 47 percent. And once France's 2007 election season had finally concluded, with legislative elections in June, Royal revealed she had asked Hollande to move out, free to pursue a "romantic affair" on his end. Hollande's rumoured tryst with Paris Match journalist Valérie Trierweiler, 11 years Royal's junior, turned out to be true.
By all accounts, the confidential split and its attendant divided loyalties had weighed awkwardly on Royal's bid. "Never had French history, as imaginative as it is, known such a scenario," the daily Le Monde opined after all was revealed that June. "Never had political lives been so visibly subjected to such private torments, which sent journalistic certitudes, partisan modesties [and] party supporters' fascinations off balance."
Epilogue
Sarkozy won the 2007 election handily by French standards. But the conservative's Election Night, and indeed his first months in office, were notoriously marred by romantic intrigue, too, with his marriage to second wife Cécilia secretly on the rocks. Five months later, Sarkozy became the first French president to divorce while in office. Four months after that, he became only the second ever to marry while in the job, tying the knot with popstar Carla Bruni in February 2008.
Hollande, for his part, ended Sarkozy's re-election hopes in 2012, winning the presidency with Trierweiler on his arm. He had beaten five Socialists, including Royal, in a 2011 party primary, after which Royal endorsed her former partner for the nomination. Burying the hatchet, Royal said at the time: "You must admit this couple's record isn't all that bad, with four children and two presidential candidates." Still popular with Socialist supporters, Royal even hit the trail for Hollande in 2012, joining him onstage for an April rally. At the podium in Rennes, Hollande told a crowd of 18,000: "Ségolène Royal is here, too, as a symbol of unity, the unity that was missing in 2007, and that is here now, strong."
Famously, the unity in Hollande's presidential private life wouldn't last at the Élysée Palace, either. In 2014, a glossy tabloid published paparazzi photos purportedly showing the helmeted Socialist president visiting a paramour late at night on the back of a bodyguard's scooter – and the bodyguard allegedly returning with croissants the morning after. It was the beginning of the end of Hollande and Trierweiler, as the rumours of his affair with film star Julie Gayet eventually proved correct.
As the 2022 campaign approached, Royal applauded the rival conservative Les Républicains after Valérie Pécresse won a primary to become the party's first-ever woman to run for president.
"It is clear that the male politicians around Valérie Pécresse were being very decent," she told Le Parisien in December. "Something I never had: the Socialist heavyweights at the time all turned their noses up, apart from a few," she said. Recalling the sexist remarks attributed to begrudging Socialists at the time, Royal said: "The men of my party weren't ready. They were a lot more shaken than Les Républicains men today to see a woman ahead of them."
She applauded the conservative nominee's "flawless" performance before adding, pointedly, "Pécresse, for her part, has a husband who supports her. That's a considerable asset."
French presidential election © France 24
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France24 - World
French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour
Issued on: 28/03/2022 - 17:52Modified: 28/03/2022 - 17:54
FRANCE 24
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As France's 2022 presidential campaign season officially kicked off on Monday, French President Emmanuel Macron took aim at far-right, anti-immigration candidate Eric Zemmour for allowing his supporters to accuse the incumbent of allowing foreign "criminals" into the country with chants of "Killer Macron".
Switching from his lofty perch as head of state to the rough and tumble of domestic politics, Macron hit the campaign trail in the eastern town of Dijon with a classic pre-election walkabout and a visit to a high school.
He was asked about weekend images from a Zemmour rally in Paris at which the crowd chanted "Killer Macron" as the anti-immigration candidate accused the government of letting foreign "criminals" into the country.
Both friends and foes of the incumbent president have criticised Zemmour for failing to condemn the chants, which the far-right candidate's team claims he did not hear.
"There are two theories: the first is that it is a shameful act, which seems to be the most credible, but is not a surprise," Macron told reporters in bright spring sunshine.
"The second one is that there's a lack of knowledge about a very important reform during my term in office," he added, before explaining how the cost of hearing aids was now fully covered by France's social security system.
"I invite the hard-of-hearing candidate to get himself sorted out at a lower cost," Macron quipped.
The French president was not the only one to round on Zemmour, who is polling in fourth place with around 11 percent support.
Mainstream conservative Valérie Pécresse, who trails Zemmour in most surveys, was among those who criticised the former pundit for allowing the crowd to continue chanting.
“I will fight the outgoing president with all my strength but to let an opponent be called a murderer is dangerous for the republic. This is certainly not the right! This is not my France,” Pécresse tweeted.
E.Zemmour laisse une foule crier "Macron assassin".Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c'est dangereux pour la République. Ce n'est certainement pas ça la droite ! Ce n'est pas ça ma France ! #ZemmourTrocadero https://t.co/qn3cqYiHp2
March 27, 2022Christophe Castaner, who heads the ruling LREM group in the Assemblée Nationale, France's lower house of parliament, said Zemmour was “irresponsible” for letting the chanting continue.
Race 'still open'
Monday's row marked the start of the official campaign period running up to the election's first round, with all 12 candidates in the race now entitled to equal time and space in the media.
The top two candidates in the first round will go through to a second-round run-off on April 24.
>> Explainer: How does France's two-round presidential election work?
Macron has so far deliberately stayed out of the campaign and declined to engage directly with his opponents, insisting that he has had to focus on the Covid-19 pandemic and the war in Ukraine.
He is the current favourite to win, with the war in Ukraine seen as helping raise his profile. Veteran far-right candidate Marine Le Pen is running in second place, polls suggest.
A new poll by the Ipsos/Sopra Steria group published in Le Monde newspaper on Monday showed Macron on 28 percent ahead of the first round, down a point, while Le Pen had gained 1.5 points to 17.5 percent.
Le Pen continues to run a low-key campaign that has seen her tone down her usual hardline rhetoric on immigration in favour of focusing on household income, voters' biggest priority.
Zemmour, who soared in opinion polls in September and October last year while teasing his presidential ambitions, has been overtaken by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, who rallied tens of thousands of supporters in Marseille on Sunday.
Frédéric Dabi, a leading polling expert at the Ifop group, stressed that the race remained unpredictable despite Macron's apparent strength in voter surveys.
"When I see such a low level of interest in the campaign, when I see that a quarter of French people have not made up the mind... things can still change," he told the Public Senat channel.
(FRANCE 24 with AFP)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONTurnout concerns loom large for French presidential election frontrunners
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Water bottles rain down on far-right candidate Zemmour during visit to Paris 'crack camp'
FRENCH CONNECTIONS
The ins and outs of the French presidential election
France24 - Monde
États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice
Publié le : 30/03/2022 - 14:23Modifié le : 30/03/2022 - 22:22
FRANCE 24
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El Shafee el-Sheikh est jugé à partir de mercredi aux États-Unis pour son rôle dans l'enlèvement et la mort d'otages occidentaux en Syrie. Il était membre d'un groupe de ravisseurs de l'organisation État islamique surnommés "les Beatles" par leurs prisonniers en raison de leur accent britannique.
La justice américaine a entamé, mercredi 30 mars, le procès d'un jihadiste de l'État islamique (EI) dans une certaine confusion sur sa place au sein de la cellule dite des "Beatles", spécialisée dans la capture et l'exécution d'otages occidentaux.
El Shafee el-Sheikh, un homme de 33 ans déchu de sa nationalité britannique, était-il "George", comme certains anciens otages le pensent ? Ou "Ringo", comme l'a déclaré le procureur dans ses déclarations liminaires ?
S'engouffrant dans les "incohérences" entre témoins, l'avocat de l'accusé a quant à lui assuré que son client n'avait "pas fait partie des 'Beatles'".
Ce surnom avait été donné par des otages occidentaux à un groupe de jihadistes à l'accent britannique, actifs entre 2012 et 2015, qui avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.
Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé 27 otages occidentaux, originaires d'une quinzaine de pays. "Tous ont été maltraités, brutalisés aux mains des 'Beatles'", a rappelé le procureur John Gibbs.
>> À lire aussi : "En Syrie et en Irak, la stratégie de la menace permanente du groupe EI"
"En secret, les otages leur avaient donné des surnoms et El Shafee el-Sheikh était Ringo", a-t-il assuré, en l'accusant d'avoir "volontairement conspiré avec d'autres pour prendre en otage" des Occidentaux.
Ces enlèvements "ont entraîné la mort", entre autres, de quatre Américains : les journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que les travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, a-t-il rappelé.
Le procureur a décrit les vidéos mettant en scène la décapitation des trois Américains, mais aussi de Britanniques ou Japonais.
Il a également expliqué comment la jeune Kayla Mueller avait été réduite en "esclavage" et "violée" par le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avant d'être tuée en 2015.
Dans la salle d'audience du tribunal d'Alexandria, près de Washington, les proches des victimes ont écouté ces descriptions, serrés les uns contre les autres.
"Qui était 'Ringo' ou 'Paul' ?"
Ces vidéos sont "horribles" et "brisent le cœur", a commenté l'avocat de l'accusé, Ed MacMahon. Ce sont des actes "méprisables, insensés, nous ne le contestons pas".
Mais "qui était 'John' ? qui était 'George' ? qui était 'Ringo' ou 'Paul' ?", s'est-t-il interrogé, en soulevant les "incohérences" entre les anciens otages.
Leurs geôliers étaient toujours masqués et avaient "les mêmes caractéristiques, le même parcours, le même accent", a-t-il relevé. "Est-ce-que les identifications sont correctes ?"
Pour Me MacMahon, El Shafee el-Sheikh s'est bien rendu en Syrie en 2012 et a rejoint les rangs de l'EI, mais "il n'était pas membre des 'Beatles' (...) il "n'était pas impliqué dans les enlèvements ni les meurtres", a-t-il soutenu, en demandant aux jurés de l'acquitter.
Sans "compassion"
Une quarantaine de témoins devraient être appelés à la barre lors des trois à quatre semaines de procès.
Parmi eux, d'anciens otages raconteront le "strict protocole" que leur imposaient les "Beatles" : se mettre à genoux face à un mur, sans les regarder. Qu'ils s'y plient ou non, "ils subissaient des coups de manière répétée et imprévisible", a déclaré le procureur Gibbs.
L'accusation a également convoqué une femme yazidie, ancienne esclave de l'EI, qui a été détenue pendant plusieurs mois avec Kayla Mueller.
El Shafee el-Sheikh a été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018 avec Alexanda Kotey, un autre membre présumé des "Beatles".
Alors qu'il était leur captif, il a admis, dans des interviews accordées à plusieurs médias, avoir "interagi" sans "compassion" avec les otages.
Mais il a cherché à minimiser son rôle, en se décrivant comme un intermédiaire chargé de récupérer les adresses e-mail des proches des détenus pour négocier les rançons.
Son avocat a appelé les jurés à "mettre de côté" ces interviews, données alors que son client craignait, selon lui, pour sa vie.
L'accusé encourt une peine de prison à vie incompressible
Les deux hommes avaient été transférés en 2019 aux forces américaines en Irak et en 2020 aux États-Unis.
Depuis, Alexanda Kotey a plaidé coupable "de prise d'otages ayant entraîné la mort", dans l'espoir de purger une partie de sa peine – qui sera prononcée fin avril – au Royaume-Uni.
La figure la plus marquante des "Beatles", Mohammed Emwazi, dit "Jihadi John", qui apparaissait armé d'un couteau de boucher sur les films montrant l'exécution des otages, est mort dans une attaque de drone américain en 2015.
Un quatrième jihadiste britannique, Aine Davis, est en prison en Turquie, où il a été condamné pour terrorisme.
El Shafee el-Sheikh encourt une peine de prison à vie incompressible, les États-Unis s'étant engagés à ne pas requérir la peine de mort afin d'obtenir la coopération judiciaire de Londres.
Avec AFP
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EXPRESS ORIENT
Syrie : dans les coulisses du raid américain qui a éliminé le chef du groupe État islamique
On va plus loin
Syrie : le groupe État islamique affaibli ?
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Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen « tend la main » à Marion Maréchal, malgré son soutien à Zemmour
Le retour de Marion Maréchal au Rassemblement national semble toujours possible. Marine Le Pen, a déclaré, mardi 29 mars, qu’elle « tend[ait] la main » à sa nièce, qui a pourtant rejoint son opposant Eric Zemmour dans le camp des nationalistes, relate L’indépendant. « Je le regrette. Je pense que c’est un gâchis », a indiqué la candidate à la présidentielle avant d’ajouter : « J’espère qu’elle constatera qu’elle s’est trompée et qu’elle reviendra combattre avec ceux qui ont la capacité efficace, immédiate, d’agir. »
Une tentative de rassemblement des « patriotes »
Après avoir laissé la porte ouverte au retour de sa nièce, la candidate souverainiste souhaite tendre « la main à tous les patriotes. (…) Qu’ils viennent de droite, qu’ils viennent de gauche », dans le but de « faire un gouvernement d’union nationale ». « Je veux qu’on se mette tous ensemble pour dire : ‘voilà, la nation, c’est le cadre le plus protecteur. Comment est-ce qu’on fait pour préserver cette nation, pour la renforcer et pour redonner au peuple souverain la maîtrise de son destin.’ », a-t-elle déclaré.
Une fois le rassemblement proposé, Marine Le Pen s’est attaquée à Eric Zemmour qui a « une vision datée de la France, mais aussi une vision datée de la vie politique française ». « En fait, il est le pendant de Jean-Luc Mélenchon », a-t-elle poursuivi affirmant que les deux candidats « rêvent de recréer ce clivage gauche-droite dont je pense qu’en fait il a disparu au fur et à mesure du temps ».
À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen creuse l’écart dans les sondages avec ces poursuivants pour accéder au second tour du scrutin avec Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “Il dit la vérité” : la réponse de Zemmour au fondateur de BarakaCity qui encourage le départ des musulmans
C’est peut-être l’un des seuls points sur lequel sont d’accord Éric Zemmour et Idriss Sihamedi. Le candidat de Reconquête! à l’élection présidentielle d’avril prochain était invité sur le plateau de BFM TV ce mercredi 30 mars. Et il a été notamment interrogé sur la récente annonce du fondateur de BarakaCity – association dissoute pour ses liens avec l’islam radical. Idriss Sihamedi avait lancé une idée sur son compte Twitter le 28 mars dernier. Il a proposé d’organiser le départ des musulmans de France en cas de victoire d’Éric Zemmour.
Eric Zemmour (@ZemmourEric): « L’islam est incompatible avec la France » pic.twitter.com/0nQhLtfP5D
— BFMTV (@BFMTV) March 30, 2022
« Dans ce cas-là, il faut qu’ils partent »
Jugeant que la situation en France ne permet plus aux musulmans de « vivre une foi en sécurité », Idriss Sihamedi a affirmé qu’« il faudra tôt ou tard trouver une solution claire à ceux qui refusent l’assimilation ». Il a estimé qu’il existait une « belle opportunité » en Afrique, ou dans d’autres pays « plus accueillants que la France ». Éric Zemmour ne s’est pas opposé à cette idée. Pour le journaliste de métier, Idriss Sihamedi « dit la vérité ». Sur BFM TV, Éric Zemmour a prévenu : « Si des musulmans ne veulent pas se détacher d’une pratique rigoriste de l’islam (…) dans ce cas-là, il faut qu’ils partent. » Il a encore expliqué face à Apolline de Malherbe : « Il y a dans l’islam une volonté de régenter toute la vie des individus qui est contradictoire avec la civilisation française. C’est une autre civilisation, d’autres mœurs. » C’est pour cette raison que « l’islam est incompatible avec la France », selon le candidat. Éric Zemmour a enfin nuancé ses propos, rappelant qu’il y a toutefois « des musulmans qui se détachent d’une pratique rigoriste de l’islam et qui s’assimilent à la France ».
France24 - Monde
Plusieurs pays de l'UE expulsent des diplomates russes soupçonnés d'espionnage
Publié le : 30/03/2022 - 07:58
FRANCE 24
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Alix LE BOURDON
Plusieurs pays de l'Union européenne, dont les Pays-Bas, l'Irlande, la Belgique et la République tchèque, ont successivement annoncé mardi, dans le cadre d'une action coordonnée, l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'opérations d'espionnage "menaçant la sécurité nationale".
La Belgique, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont annoncé mardi l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée en pleine invasion de l'Ukraine par Moscou.
La cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès, a annoncé que 21 personnes travaillant pour l'ambassade et le consulat de Russie devront quitter le territoire belge car soupçonnées "d'opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité nationale".
Parallèlement, l'Irlande va expulser quatre diplomates russes, les Pays-Bas ont dans leur viseur 17 accrédités sur leur sol qualifiés d'"officiers de renseignement russes" et la République tchèque a donné 72 heures à un diplomate russe pour partir.
"Ensemble, avec nos alliés, nous réduisons la présence des services de renseignement russes dans l'UE", a indiqué le ministère tchèque des Affaires étrangères sur Twitter.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué à l'AFP que Moscou ripostera à ces expulsions suivant "le principe de réciprocité".
Belgique et Pays-Bas procèdent à ces expulsions de manière concertée, a précisé à l'AFP le cabinet de la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès. La ministre belge a relayé sur son compte Twitter une annonce tout juste faite devant une commission du Parlement, où elle a précisé que les 21 personnes concernées devront quitter le territoire belge dans un délai de 15 jours.
Comme annoncé en commission, la Belgique a décidé d’expulser 21 personnes travaillant pour l’ambassade et le consulat de Russie, qui ont été identifiées en tenant compte de leur implication dans des opérations d’espionnage et d’influence menaçant la sécurité nationale.
March 29, 2022Il s'agit de personnels de l'ambassade de Russie à Bruxelles et du consulat situé à Anvers (dans le nord du pays), toujours selon les services de Sophie Wilmès.
Le gouvernement belge n'a pas compétence sur les diplomates accrédités auprès de l'Union européenne et de l'Otan, institutions qui ont leur siège à Bruxelles.
"Menace pour la sécurité nationale"
Aux Pays-Bas, les 17 expulsions sont également décidées dans le cadre de la politique de sécurité nationale. Le gouvernement néerlandais a décidé d'expulser ces personnes "en raison de la menace pour la sécurité nationale posée par ce groupe" (d'officiers de renseignement), et "l'attitude actuelle de la Russie au sens large rend la présence de ces officiers du renseignement indésirable", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à La Haye.
Après le départ de ces 17 personnes, il restera 58 diplomates russes aux Pays-Bas, selon l'agence de presse néerlandaise ANP.
La Slovaquie a également décidé d'expulser 35 diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, invoquant des informations fournies par les services de renseignement. "Mon gouvernement ne tolérera pas que les Russes mènent en Slovaquie, sous couverture diplomatique, des activités massives d'espionnage, corrompent nos citoyens, répandaient la désinformation et polarisaient notre société", a écrit sur Facebook le Premier ministre Eduard Heger.
D'autres pays, tels que les États-Unis, la Pologne et les pays Baltes, ont déjà annoncé avoir expulsé des agents de renseignement russes depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces armées russes le 24 février.
Concernant les pays Baltes, Moscou a annoncé mardi l'expulsion de dix diplomates de ces pays, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou.
Avec AFP
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Une semaine dans le monde
Les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine
Ici l'Europe
Union européenne : le Pacte vert tombé pour l'Ukraine ?
La chronique de l’éco
Le plan européen pour remplacer le gaz russe
Valeurs Actuelles
Disney veut un quota de 50 % de personnages LGBT et issus des minorités raciales
« On ne se permet pas de retourner en arrière. » C’est ce qu’a assuré la présidente de Disney, Karey Burke. Cette cadre dirigeante du groupe a pris la parole dans une vidéo interne à Disney, que s’est procuré le journaliste du magazine City Journal, Christopher F. Rufo. La présidente de Disney a déclaré dans l’extrait vidéo : « En tant que mère de deux enfants queer, un transgenre et un pansexuel (…) je me sens responsable de parler pour eux. » Si elle s’est réjouie de voir que Disney a déjà « beaucoup » de personnages représentant la communauté LGBTQ+, Karey Burke aimerait davantage de personnages principaux de la même sorte.
SCOOP: Disney corporate president Karey Burke says, « as the mother [of] one transgender child and one pansexual child, » she supports having « many, many, many LGBTQIA characters in our stories » and wants a minimum of 50 percent of characters to be LGBTQIA and racial minorities. pic.twitter.com/oFRUiuu9JG
— Christopher F. Rufo ⚔️ (@realchrisrufo) March 29, 2022
Dans le cadre de sa campagne « Réimagine demain », le site internet de Disney promet que 50 % des personnages réguliers de l’univers du groupe seront issus de la communauté LGBT et des minorités raciales.
Disney s’engage à abroger une loi
En Floride, un nouveau texte de loi a été adopté au début du mois de mars. Cette loi nommée « Don’t Say Gay » – « ne parlez pas des gays » – compte interdire l’enseignement sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles publiques. Mais Disney ne l’entend pas de cette oreille. L’entreprise a un poids considérable en Floride, notamment grâce à ses parcs d’attractions situés à Orlando. Disney s’est récemment engagé à faire abroger la loi. « Nous sommes déterminés à défendre les droits et la sécurité des membres LGBTQ+ de la famille Disney, ainsi que de la communauté LGBTQ+ en Floride et dans tout le pays », avait annoncé Disney le 11 mars dernier, comme le relaie La Libre.
France24 - Monde
Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine
Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 29/03/2022 - 22:27
FRANCE 24
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L'État hébreu déplore une troisième attaque armée en une semaine. Un homme circulant en voiture a tiré sur des passants en banlieue de Tel-Aviv, faisant au moins cinq morts. L'assaillant a été abattu par la police et l'attaque n'a pas encore été revendiquée.
Au moins cinq personnes ont été tuées, mardi 29 mars, dans des attaques armées en banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv. La police a affirmé avoir abattu l'assaillant sans en révéler l'identité. Il s'agit de la troisième attaque en Israël en une semaine.
"Nous avons malheureusement constaté la mort de cinq personnes", a déclaré à la chaîne Kan, Elie Bin, directeur de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.
"Deux ressortissants ukrainiens de 23 et 32 ans" figurent parmi les victimes de cette attaque qui a fait cinq morts dont un policier, a annoncé la police dans un communiqué.
L'ambassade d'Ukraine en Israël a condamné dans un communiqué "l'attaque terroriste haineuse à Bnei Brak qui a fait cinq morts. Et c'est avec une profonde douleur que nous confirmons que deux citoyens ukrainiens sont au nombre des victimes". es autorités israéliennes ont indiqué que les deux Ukrainiens tués étaient des ouvriers et non des réfugiés ou des demandeurs d'asile.
En soirée, des résidents de Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe en banlieue de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan, ont fait état d'un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants.
L'attaque, confirmée par la police, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné ces violences. "Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu'aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d'atteindre la stabilité", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé réunir dans la soirée de hauts responsables sécuritaires pour faire le point sur la situation. "Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière", a-t-il tweeté après l'attaque.
ישראל ניצבת בפני גל טרור ערבי רצחני. לבי עם המשפחות שאיבדו הערב את היקרים להן, ואני מתפלל לשלום הפצועים. כוחות הביטחון פועלים. נילחם בטרור בהתמדה, בעיקשות וביד ברזל. הם לא יזיזו אותנו מכאן. אנחנו ננצח.
March 29, 2022"Nous condamnons fermement l'attaque terroriste d'aujourd'hui à Bnei Brak, en Israël (...). Cette violence est inacceptable. Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué.
"De tels actes de violence ne peuvent jamais être justifiés et doivent être condamnés par tous", a affirmé le chef de l'ONU selon un communiqué de son porte-parole.
Troisième attaque meurtrière en une semaine
Dimanche à Hadera, dans le nord d'Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, avait été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation jihadiste État islamique (EI). La police israélienne a identifié les assaillants, qui ont été abattus et décrits comme des agents arabes israéliens de l'EI.
Le 22 mars, à Beer-Sheva dans le sud, ce sont quatre Israéliens, deux hommes et deux femmes, qui sont morts dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un homme inspiré de l'idéologie du groupe EI.
L'assaillant de Hadera, abattu par la police, était un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI et pour des prêches faisant son apologie.
L'attaque de l'EI à Hadera saluée par le Hamas
Après l'attaque de dimanche, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué une "opération héroïque". Le Hamas, groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, a estimé qu'il s'agissait d'une "réponse naturelle et légitime à l'occupation" et aux "crimes" d'Israël.
Ces attaques surviennent au moment où des rencontres se multiplient pour tenter d'atténuer les tensions à l'approche du ramadan, mois de jeûne musulman qui doit débuter en fin de semaine.
En 2021, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.
Avec AFP
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être Valeurs Actuelles
Disney ou le wokisme à la portée des enfants
Blanche-Neige et les sept nains fait l’apologie du viol, les chats siamois de la Belle et le Clochard renvoient à des stéréotypes racistes, tout comme le roi Louie du Livre de la jungle ou les corbeaux de Dumbo, et Peter Pan se vautre dans l’appropriation culturelle avec sa coiffe d’Indien… Autant d’élucubrations qui devraient être balayées d’un revers de main. Et pourtant, non seulement on y est extrêmement attentif chez Disney, mais on fait dans la surenchère…
Tout avait pourtant bien commencé avec Walter Elias Disney à qui la légende confère des origines françaises du côté d’Isigny… Jeune homme courageux, engagé volontaire dans la Grande Guerre à 17 ans, débarqué en France le 12 novembre 1918, il échappe de fait à la boucherie… Il adore l’Europe et c’est à la faveur d’un voyage dans nos contrées, une vingtaine d’années plus tard, alors que l’Amérique connaît déjà ses courts et moyens-métrages, qu’il fait l’acquisition de 300 livres qui vont nourrir toute son œuvre. Mais cette littérature européenne qu’il a absorbée, il va falloir l’américaniser. On trouvera des happy-ends à ces contes et mythes dont nombre se terminent dans les larmes et le sang.
La grande infantilisation
Au risque d’infantiliser les spectateurs ? « Les adultes ne sont que des enfants qui ont grandi », répond Walt. Et nous verrons bientôt que c’est là que le bât blesse. Mais pour l’heure, il faut aller chercher ces adultes, et pour ce faire, on va leur proposer des longs-métrages. Le premier, sorti en 1937, sera Blanche-Neige et les sept nains, un gouffre financier que l’entourage de Walt a rebaptisé “la folie Disney”. Et pourtant c’est un énorme succès. Le film, qui a coûté près d’un million et demi de dollars, en rapporte 8 !
Bientôt, la Seconde Guerre mondiale éclate. Disney participe énergiquement à l’effort de guerre en produisant des courts-métrages top secret pour la formation des soldats américains, mais ces activités officielles rapportent peu. Pinocchio et Fantasia, les deux longs-métrages sortis en 1940 et dont les coûts de production restent énormes, ne rencontrent pas le public espéré. Il faut trouver des sources de revenus à faible coût. Pas question de faire une suite à Blanche-Neige ! Disney pense que lorsque l’on a déployé tout son talent dans une œuvre, il n’y a plus rien à en tirer.
En revanche, à défaut de suite, en attendant un peu, on peut rééditer un succès… Il est donc décidé de ressortir Blanche-Neige en salle sept ans plus tard. Ça ne coûte plus rien, mais ça rapporte toujours. Un modèle économique nouveau était né. Et cette règle perdurera jusqu’à l’arrivée de la cassette vidéo.
Loin de tuer la poule aux œufs d’or, la VHS va rapporter 6 milliards de dollars entre 1985 et 2005. Le système de roulement est simplement adapté au nouveau support. Les plus grands succès de la firme ne quittent ce que l’on appelle “The Vault” (“la chambre forte”) chez Disney que pour quelques semaines sur les gondoles des supermarchés.
Avec la démocratisation de la copie de supports (lecteurs/copieurs de VHS, copies de DVD… ) puis l’avènement du téléchargement pirate, Disney commence à s’inquiéter pour “The Vault”. C’est là que l’idée de louer l’accès à sa “chambre forte” germe. Il s’écoule exactement vingt ans entre la sortie du premier DVD de la firme et l’annonce du lancement de Disney+, en août 2017. Et deux ans de plus pour son arrivée dans nos salons.
“Tu seras sultan, ma fille !”
Alors, comment le “wokisme” s’est-il invité chez Mickey ? Beaucoup de ces “enfants qui ont grandi” sont devenus les capricieux représentants de minorités toujours à l’affût de “microagressions” qu’ils débusquent dans des films qui ont vieilli. Il faut imaginer une cure de jouvence pour les plus vieux trésors de la maison. Elle a par ailleurs enrichi son catalogue de licences à succès comme Les Simpson, Star Wars, Marvel, et va refilmer avec des acteurs en chair et en os – le live action – ses grands classiques. Ce coup de jeune sera surtout l’occasion de toutes les audaces visant à effacer ou à réécrire les scènes plus tout à fait raccord avec les canons de l’époque. Désormais, les canons, ce sont les minorités qui les définissent chez Disney. Et elles n’aiment pas les clichés. Et surtout pas ceux relatifs à la princesse. Mais pas question de supprimer la clé de voûte de l’empire. Poupées et déguisements rapportent bien trop d’argent. On va juste déconstruire le stéréotype. Dans le live action de Cendrillon, une solide princesse monte à cheval et porte le prince sur ses épaules et dans celui d’ Aladdin, le père de Jasmine lui annonce qu’il veut qu’elle devienne « le prochain sultan ». Ben voyons !
Le « live action », l’occasion pour Disney de donner un « coup de jeune » à ses grands classiques… et d’en effacer les scènes qui fâchent
Mais il ne s’agit pas seulement de déconstruire, il faut reconstruire à l’endroit. Dans le live action de Dumbo sorti en 2019, l’heureux dénouement se joue dans la brousse et plus dans un cirque puisque, comme l’explique un personnage : « Nous pensons qu’aucun animal sauvage ne devrait être retenu dans un cirque. » Quant à Blanche-Neige, actuellement en production, elle sera incarnée par une actrice latina et les nains remplacés par des « créatures magiques ». Une mise à jour après que des « membres de la communauté du nanisme », selon les mots de Disney, et l’acteur nain Peter Dinklage eurent vertement manifesté leur désapprobation devant « cette putain d’histoire arriérée de sept nains vivant dans une grotte ».
“Les Aristochats” et “Fantasia” véhiculent des “stéréotypes déplacés”
Cette culture de la réécriture de l’histoire, parée des atours de la tolérance, est aussi très imprégnée des études postcoloniales, qui entendent revisiter avec un regard -évidemment – critique tout l’héritage du colonialisme dans la culture occidentale. Ainsi, de nouvelles ligues de justiciers ont passé “The Vault” au tamis fin de leurs fixettes, avec un résultat catastrophique : Disney a validé beaucoup de leurs griefs.
D’abord en s’attaquant à Mélodie du Sud. Ce film de 1946, inspiré des Contes de l’oncle Rémus, met en scène des esclaves affranchis vivant en paix avec leurs anciens maîtres. Bien qu’il ait eu pour but de figurer la réconciliation des deux Amériques, la blanche et la noire, ce film appartient pour la culture de l’effacement à un passé qui ne passe pas, comme on dit. D’abord, parce qu’il montre d’anciens maîtres qui ne sont pas des salauds. Ensuite, parce que l’oncle Rémus donne naissance au cliché du “magical Negro”, selon l’expression du réalisateur contestataire noir Spike Lee. Ce “nègre magique” possède des pouvoirs surnaturels qui lui servent à aider le héros blanc. On pourrait donc en conclure qu’il est aux antipodes du racisme. Et pourtant non. Parce qu’il n’est qu’un faire-valoir incapable de prendre lui-même la place du héros, il est devenu un marqueur du “privilège blanc”. Le film n’est jamais ressorti en salle depuis 1980. Il a été édité en VHS mais pas en DVD. Il ne figure pas dans l’offre Disney+. Mélodie du Sud a été effacée.
Peter Pan et sa coiffe d’indien : un jeu d’enfant réduit au rang des « représentations datées » et du « traitement négatif des personnes et des cultures »
Mais là où la diligence confine à la complicité malveillante, c’est lorsque Disney+ décide d’interdire l’accès sans supervision des parents à certains de ses films. Les “superviseurs” étant avertis : « Ce programme comprend des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures. Ces stéréotypes étaient déplacés à l’époque et les ont encore aujourd’hui. Plutôt que de supprimer ce contenu, nous tenons à reconnaître son influence néfaste afin de ne pas répéter les mêmes erreurs, d’engager le dialogue et de bâtir un avenir plus inclusif, tous ensemble. »
Des “stéréotypes déplacés”, on ne peut en nier certains, mais affirmer qu’ils l’étaient “à l’époque”, c’est carrément spécieux. Qui peut affirmer sans rire qu’en 1970, des parents emmenaient leurs enfants au cinéma dans le seul but de se régaler des clichés racistes sur les Asiatiques, les Russes ou les Mexicains dans les Aristochats ? Quel maniaque peut voir une apologie de l’esclavage dans une scène du Fantasia de 1940 où un centaure noir cire les sabots d’un centaure blanc ? Ces clichés étaient ceux d’une époque où les pauvres ciraient les chaussures dans la rue. Pas des gages offerts à une foule de nostalgiques d’une époque carcérale révolue.
“L’inclusion est pour tout le monde”
Qu’importe. Le 1er septembre 2021, dans une déclaration officielle, Disney annonçait la naissance d’une structure intitulée “Reimagine Tomorrow” (“Réimagine demain”) visant à rappeler que « l’inclusion est pour tout le monde » : « [Cette structure veut] amplifier les voix sous-représentées et les histoires inédites, ainsi que défendre l’importance d’une représentation précise dans les médias et le divertissement. Parce que nous sommes tous plus grands qu ‘une seule histoire et que nous méritons tous de nous sentir vus, entendus et compris. »
Pour accompagner la déclaration solennelle, une vidéo dans laquelle un jeune Noir demande à ne plus être vu « comme un criminel mais comme un enfant » avant de se lancer dans une partie d’échecs dans un parc avec un vieil Asiatique. Dans le plan suivant, un homme coiffé d’un kufi, semblant s’introduire subrepticement dans une maison où une petite fille se cache, demande à ne plus être considéré « comme un étranger, mais comme un père » avant que l’enfant se jette dans ses bras. Le film continue à enfiler les clichés sur les femmes et nous afflige de lieux communs comme « les images qu’on montre affectent la façon dont les gens se voient » avant de nous assurer que, chez Disney, on a bien compris : on a fini de faire n’importe quoi avec les orangs-outans et les chats siamois. Mais surtout, on s’engage à montrer le monde tel qu’il pourrait être, illustrant le propos par un baiser entre Greg et Manuel, le couple gay d’ Out, un court-métrage du studio Pixar sur le coming out d’un jeune homosexuel.
De l’inclusion, toujours de l’inclusion. Mais ne nous y trompons pas, chez Disney, on n’en a pas tout à fait fini avec l’exclusion… Ainsi de Gina Carano, actrice de la série The Mandalorian, un spin-off de la saga Star Wars. Elle avait emporté le rôle, aidée par ses puissantes mensurations d’ex-combattante de MMA, cependant personne ne semblait avoir envisagé qu’elle puisse être trumpiste ou apparentée. Dans un tweet, elle s’était en effet indignée que des gouvernements puissent dresser les vaccinés contre les non-vaccinés, rappelant que, si leurs voisins avaient attaqué les juifs sous le régime nazi, c’était sous la pression des autorités. Cette publication lui vaut d’être débarquée immédiatement de la série. Pourtant, quand un autre acteur de la même série s’était attaqué à Trump en comparant dans un autre tweet les centres de rétention d’immigrés à la frontière mexicaine aux camps de la mort nazis, Mickey ne l’avait pas mis au chômage.
“Je ne vois pas vraiment Disney penchant à gauche ou à droite”
À ceux qui lui demandèrent si des raisons politiques expliquaient la différence de traitement des deux affaires, Bob Chapek, directeur général de Disney, répondit simplement qu’il ne considérait pas que sa firme avait un parti pris politique avant d’ajouter : « Je ne vois pas vraiment Disney penchant à gauche ou à droite. Disney défendant plutôt des valeurs, des valeurs universelles, des valeurs de respect, des valeurs de décence, des valeurs d’intégrité et des valeurs d’inclusion. […] Nous cherchons à refléter la riche diversité du monde dans lequel nous vivons. Et je pense que c’est un monde dans lequel nous devrions tous vivre en harmonie et en paix. » C’est beau comme du Taubira.
Qu’on se le dise, si Disney ne “penche” pour personne, les nouveaux standards sociétaux qu’il dessine laissent beaucoup moins de place à la famille traditionnelle qui pourrait finir par passer son chemin. Et l’on peut se demander si cela inquiète vraiment le géant américain, qui semble surtout à l’écoute des minorités. Nous constatons que, si la firme n’a pas encore cédé à toutes leurs revendications, ces dernières sont illimitées et terrifiantes. À l’image de cette demande d’une antenne du planning familial de Pennsylvanie qui, participant à un concours Twitter intitulé « Quelle princesse Disney voulez-vous ? », avait répondu : « Nous voulons une princesse ayant avorté. »
France24 - Monde
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
Publié le : 29/03/2022 - 21:32
Marc PERELMAN
Leonid Volkov, conseiller principal de l'opposant russe Alexeï Navalny, s'est entretenu avec France 24 depuis Vilnius, la capitale de la Lituanie. Il a fait part de ses inquiétudes au sujet de l'opposant, ajoutant que le monde "devrait garder un œil sur lui". Alexeï Navalny vient d'être condamné à neuf ans de prison supplémentaires. Mais selon son conseiller, Vladimir Poutine, en envahissant l'Ukraine, a hypothéqué la pérennité de son pouvoir et donc écourté de facto la peine d'Alexeï Navalny.
Depuis Vilnius, le conseiller politique d'Alexeï Navalny, Leonid Volkov, a réagi au changement annoncé par le Kremlin dans sa stratégie militaire en Ukraine, affirmant réduire "drastiquement" ses opérations militaires à Kiev et à Tchernihiv.
Leonid Volkov estime que le maître du Kremlin, qui prévoyait initialement un "blitzkrieg" contre Kiev, admet désormais qu'il a échoué, mais "trop tard" : malgré la "propagande très puissante" de Vladimir Poutine, Leonid Volkov suppose que cet échec sera très difficile à justifier auprès de la population russe.
Un mois après le début de l'offensive du Kremlin en Ukraine, l'armée russe admettait avoir perdu 1 351 hommes.
Leonid Volkov ajoute qu'un "changement est en train de se produire" au sein de la société russe : "Les Russes vont se rendre compte que quelque chose ne s'est pas déroulé conformément au plan initial".
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La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"
Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés
LE FIL DU 29 MARSLes leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade
France24 - Monde
Nouvelle alliance au Moyen-Orient : Israël et quatre pays arabes renforcent leur coopération
Publié le : 30/03/2022 - 19:04
Valériane GAUTHIER
Suivre
Julia GUGGENHEIM
Le sommet du Néguev va-t-il dessiner un nouveau Moyen-Orient ? Il a en tout cas scellé une alliance entre Israël, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Bahreïn et le Maroc. Leurs ministres des Affaires étrangères se sont retrouvés en présence du secrétaire d'État américain Antony Blinken. Ils ont affiché un front commun face à Téhéran sur la question du nucléaire, mais pas forcément sur la résolution du conflit israélo-palestinien.
Alors que se tenait le sommet du Neguev, une attaque meurtrière s'est produite à Hadera. Deux hommes ont ouvert le feu à l'arme automatique dans une rue de cette ville du nord d'Israël, tuant deux policiers. Les assaillants ont été identifiés par les renseignements israéliens comme étant deux Arabes israéliens, agents locaux du groupe État islamique, qui a revendiqué l'attaque. Le décryptage de Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes.
France 24 s'est également rendu à ce que certains appellent le "Woodstock saoudien". Le festival de musique électronique MDL Beast s'est tenu dans le royaume wahhabite voilà quelques mois. Un évènement qui illustre la volonté de modernisation du prince héritier Mohammed Ben Salman. Le reportage de Lucille Wassermann.
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Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
Malgré la bronca des ONG, le festival Soundstorm fait salle comble en Arabie saoudite
L'Humanité
Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes
ActuChien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.
Théo GobbiUn foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.
Faciliter l‘apprentissage
Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.
Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.
Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.
Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.
3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »
Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?
On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que
le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.
Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?
Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.
Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?
Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.
Famille France24 - Monde
Barrages pour le Mondial-2022 : le Sénégal se qualifie au bout du suspense en battant l'Égypte
Publié le : 29/03/2022 - 23:28
Nabia MAKHLOUFI
Célia CARACENA
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Le Sénégal s'est qualifié mardi pour la Coupe du monde au Qatar après avoir fait tomber l'Égypte au bout du suspense et aux tirs au but. Au terme d'une séance de pénaltys durant laquelle Mohamed Salah a manqué le cadre, c'est Sadio Mané, son coéquipier de Liverpool, qui a offert la victoire aux Sénégalais. Sarah Sakho, correspondante à Dakar, raconte la joie des supporters locaux et leurs espoirs en vue de la Coupe du monde au Qatar.
En mission de reconnaissance dans la région de Tshanzou, située en RD Congo dans le territoire de Rutshuru, un hélicoptère Monusco s'est écrasé, mardi 29 mars. Huit Casques bleus - six Pakistanais, un Russe et un Serbe - sont morts dans le crash de cet appareil de la de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo. L'armée congolaise accuse le M23 d'avoir abattu l'appareil, mais le M23 renvoie la responsabilité aux forces armées congolaises. L'armée congolaise a, par ailleurs, accusé clairement l'armée rwandaise de "soutenir" la rébellion du M23, ce qu'ont démenti les autorités de Kigali.
La maison de l'ex-Premier ministre guinéen Cellou Dalein Diallo a été rasée, samedi 26 mars, par la junte au pouvoir. Elle a toutefois assuré lundi qu'elle "se pliera" à la décision attendue de la part de la justice sur le recours introduit par l'ancien chef de gouvernement.
Le parlement du Ghana a voté la création d'une taxe sur les transactions électroniques, très contestée et qui avait déclenché une mobilisation sociale, mais ardemment défendue par le gouvernement qui tente de combler un important déficit public.
Au Nigeria, l'armée s'est engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisis. Un résultat jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière. Reportage de Moise Gomis dans le Delta du Niger.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère
REPORTAGE
Mondial-2022 : le Sénégal élimine l'Égypte au bout du suspense et dans une ambiance survoltée
BILANMondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar
Valeurs Actuelles
“Dieu l’a frappé à travers mes mains“ : l’inquiétant profil de l’assassin radicalisé d’Yvan Colonna
On en sait un peu plus sur le profil de Franck Elong Abé. Cet homme de 36 ans, originaire du Cameroun, est responsable de la mort d’Yvan Colonna, le 21 mars dernier. Il avait agressé le détenu corse au début du mois de mars dans la prison d’Arles. Comme le rappelle Le Figaro, mardi 29 mars, Franck Elong Abé est un détenu placé dans le même établissement pénitentiaire sous le statut de DPS – détenu particulièrement surveillé – pour radicalisation. Il serait décrit par de nombreux autres détenus comme un pratiquant rigoriste de la religion musulmane, avec un comportement psychotique. Un rapport psychiatrique, datant de juillet 2014, le confirme. L’experte psychiatre près la cour d’appel de Paris relate notamment des « troubles du comportement » dès l’âge de 13 ans, une « possession diabolique » confirmée par son entourage… Franck Elong Abé aurait même confié à un psychiatre avoir commencé à « entendre des voix » vers ses 22 ans, rapporte Le Figaro. Après une attaque à main armée, l’individu aurait assuré avoir été « possédé », poussant à un non-lieu après une expertise psychiatrique.
« Rien de personnel »
Si Yvan Colonna et Franck Elong Abé « s’entendaient bien » selon un autre prisonnier, leur relation se serait détériorée. La veille de son passage à l’acte, l’assaillant aurait confié à un autre détenu qu’il ne fréquentait plus Yvan Colonna « car il s’était moqué de (sa) religion ». C’est justement la principale raison évoquée par Franck Elong Abé auprès des enquêteurs pour expliquer son geste. Le 28 février, Yvan Colonna aurait vociféré : « Moi, je crache sur Dieu. » L’individu radicalisé a également glissé à la police que l’indépendantiste Corse « se faisait le procureur de Dieu », et l’avait « blasphémé ». Franck Elong Abé a même affirmé, relate Le Figaro : « Il n’y avait rien de personnel. Je considère que Dieu a frappé Yvan Colonna à travers mes mains. Il s’est servi de mes mains pour riposter contre celui qui a blasphémé. »
Le parcours de l’assassin du berger corse est également sidérant. À peine âgé de 18 ans, Franck Elong Abé commet son premier braquage et est incarcéré. Ses nombreuses dérives le mèneront finalement à faire le djihad en Afghanistan. Dès l’âge de 25 ans, il devient le chef d’un petit commando de talibans. Mais en octobre 2012, il est arrêté par l’armée américaine puis placé en détention dans la prison de Bagram en Afghanistan. Il sera remis à la France en mai 2014, indique Le Figaro. Puis en avril 2016, Franck Elong Abé est condamné à neuf ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris. Il sera détenu trois ans avant d’être finalement emprisonné, en octobre 2019, à la prison d’Arles, où il fera la connaissance d’Yvan Colonna.
France24 - World
Bruce Willis to retire from acting after aphasia diagnosis
Issued on: 30/03/2022 - 19:28
NEWS WIRES
Action hero Bruce Willis, star of the "Die Hard" franchise, is to retire from acting due to illness, his family announced Wednesday.
"Bruce has been experiencing some health issues and has recently been diagnosed with aphasia, which is impacting his cognitive abilities," a post on Instagram signed by his family said.
"As a result of this and with much consideration Bruce is stepping away from the career that has meant so much to him."
The post is signed by Willis' current wife, Emma Heming Willis, as well as former wife, actress Demi Moore, and his children Rumer, Scout, Tallulah, Mabel and Evelyn.
"This is a really challenging time for our family and we are so appreciative of your continued love, compassion and support.
"We are moving through this as a strong family unit, and wanted to bring his fans in because we know how much he means to you, as you do to him.
"As Bruce always says, 'Live it up' and together we plan to do just that."
According to the Mayo Clinic, aphasia often occurs after a stroke or a head injury, and "robs you of the ability to communicate."
"It can affect your ability to speak, write and understand language, both verbal and written."
(AFP)
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‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
In the papers
'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars
Valeurs Actuelles
Le préfet de Calais condamné pour le démantèlement d’un campement de migrants
Le préfet du Pas-de-Calais a été condamné pour « voie de fait » après s’être affranchi de l’autorité judiciaire lors du démantèlement d’un campement de migrants à Calais en 2020, rapporte Le Parisien, ce mardi 29 mars.
Les faits remontent au 29 septembre 2020 et à l’évacuation menée sur la zone dite du Virval, où campaient plus de 800 migrants voulant rejoindre la Grande-Bretagne. 11 migrants et huit associations de défense des migrants avaient assigné le préfet devant la justice en décembre 2020 pour évacuation « illégale ».
Une décision qui remet en cause la notion de « flagrance »
Cette décision pourrait faire jurisprudence. Généralement utilisée par l’État pour procéder à des expulsions de campements migratoires, la notion juridique de « flagrance » (applicable lorsqu’un délit est constaté depuis moins de 48 heures) est mise à mal. Selon l’avocate des plaignants, Me Eve Thieffry, le jugement « confirme les dires des associations depuis des années : que le préfet n’a aucun pouvoir personnel à évacuation des personnes sur le littoral et à déplacement sous la contrainte ».
Assurant agir dans le cadre juridique légal, le préfet a procédé à l’ouverture d’une enquête en « flagrance » sur la présence de 450 tentes. Alors qu’un communiqué préfectoral indiquait que les tentes étaient installées depuis « plusieurs semaines », le tribunal a estimé qu’au vu de l’importance des moyens mis en œuvre, l’opération était organisée depuis plusieurs jours. « Ces éléments viennent contredire l’hypothèse de la découverte de l’infraction la veille » de l’évacuation, souligne la Cour avant d’ajouter que « la préfecture du Pas-de-Calais n’a requis aucune autorisation du juge administratif afin de procéder à l’évacuation » comme requis pour une opération hors du cadre de la flagrance. De plus, la préfecture a privé temporairement de liberté les migrants escortés vers des bus, sous pression de la police.
Les plaignants ont demandé 5 000 euros de dommages pour chacun des migrants et 1 000 euros par association.
France24 - World
IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff
Issued on: 30/03/2022 - 12:42
NEWS WIRES
The first trial on US soil of an alleged major figure in the Islamic State (IS) group -- an accused member of the kidnap-and-murder cell known as the "Beatles" -- will begin in earnest Wednesday near Washington.
El Shafee Elsheikh, 33, is accused of involvement in the murders of American journalists James Foley and Steven Sotloff, as well as aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller.
The day after the selection of 18 jurors, including six alternates, prosecutors and Elsheikh's lawyers will cross swords for the first time in federal court in Alexandria, Virginia.
Elsheikh and another former British national, Alexanda Amon Kotey, were captured in January 2018 by Kurdish forces in Syria while attempting to flee to Turkey.
They were turned over to US forces in Iraq and flown to Virginia in October 2020 to face charges of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a foreign terrorist organization.
Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison. Under his plea agreement, Kotey will serve 15 years in jail in the United States and then be extradited to Britain to face further charges.
Elsheikh opted to fight the charges. He faces an unconditional sentence of life imprisonment.
Kotey and Elsheikh's four-member jihadist cell, dubbed the "Beatles" by their captives due to their British accents, was allegedly involved in the abductions of at least 27 people in Syria from 2012 to 2015.
The hostages, some of whom were released after their governments paid ransoms, were from at least 15 countries, including the United States, Denmark, France, Japan, Norway and Spain.
The "Beatles" allegedly tortured and killed their victims, including by beheading, and IS released videos of the murders for propaganda purposes.
Ringleader Mohamed Emwazi, known as "Jihadi John," was killed by a US drone in Syria in November 2015, while the fourth "Beatle," Aine Davis, is imprisoned in Turkey after being convicted on terrorism charges.
Kotey, known as "Ringo" by the hostages, and Elsheikh, dubbed "George," allegedly supervised detention facilities for hostages and coordinated ransom negotiations, according to the US authorities.
The pair were also accused of engaging in a "prolonged pattern of physical and psychological violence against hostages," which included waterboarding, electric shocks and mock executions.
'Sadism'
Ricardo Garcia Vilanova, a Spanish photographer held captive for six months in 2014, told AFP that "torture and murder were daily occurrences" in an atmosphere of "sadism."
Several former European hostages are expected to testify at the trial along with a Yazidi woman detained with Mueller, a humanitarian worker who was abducted in Syria in 2013.
Mueller's parents say she was tortured before being handed over to Islamic State group leader Abu Bakr al-Baghdadi, who allegedly raped her repeatedly before killing her.
According to the indictment, Elsheikh was born in Sudan and moved to Britain when he was a child.
After becoming radicalized, he went to Syria in 2012 and joined the IS.
Throughout his trial, four rows of seats will be reserved for former hostages and their relatives.
Diane Foley, the mother of James Foley, and Bethany Haines, the daughter of British hostage David Haines, intend to occupy them.
"This has been a long time coming," Diane Foley told AFP.
"Accountability is essential if we're ever going to stop hostage-taking," said Foley.
Britain stripped Kotey and Elsheikh of their UK citizenship but held up their transfer to the United States until the US authorities assured London the death penalty would not be sought for the two men.
(AFP)
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Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack
UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight
Perspective
November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court
Valeurs Actuelles
Un imam accusé de propos sexistes va être expulsé de France
Tout est parti d’une vidéo postée sur la page Facebook de la mosquée en juillet 2021, relate 20 Minutes. Mmadi Ahamada s’adresse alors en arabe et en français à plusieurs centaines d’hommes réunis pour l’Aïd-El-Kébir. « Vous, femmes musulmanes désireuses d’entrer au Paradis, restez dans vos foyers et ne vous exhibez pas de la manière des femmes avant l’islam », affirme-t-il avant d’inviter les femmes à ne pas céder à « l’accomplissement de la corruption et du vice ».
Un discours dénoncé par la conseillère régionale du Rassemblement national, Isabelle Surply, qui a conduit, « conformément aux instructions du ministre de l’Intérieur », la préfète de la Loire a remettre en question le renouvellement du titre de séjour de l’imam comorien en France. Ainsi, l’imam de la mosquée Attakwa de Saint-Chamond a été « suspendu de ses fonctions » pour des propos « discriminatoires et contraires à l’égalité femme/homme ».
Le CDCM dénonce « un dossier purement politique »
Alors que l’imam va être renvoyé, avec son épouse et ses trois enfants en bas âge, vers les Comores, le président du Conseil départemental du culte musulman (CDCM) estime que « c’est un dossier purement politique qui n’a pas grand-chose à voir avec la religion ». Salim Agoudjil assure que le contenu du discours était « purement religieux, sans aspect discriminatoire » et dénonce « une tentative d’ingérence alarmante dans le discours religieux ».
L'Humanité
Échapper aux décibels des collègues
ActuAprès de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !
Mélanie MermozAprès deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.
Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.
Des espaces dédiés à des tâches précises
Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.
droit du travail Valeurs Actuelles
Un ferry marseillais de la compagnie Corsica Linea va accueillir des réfugiés ukrainiens
Un étonnant hébergement. Mardi 29 mars, la compagnie de ferry Corsica Linea a annoncé sa décision de mettre à disposition l’un de ses bateaux à la ville de Marseille pour l’hébergement et l’accueil de réfugiés ukrainiens, rapporte La Provence. Cette initiative a été prise par Pierre-Antoine Villanova, le directeur général de la compagnie Corsica Linea, après un appel d’un cabinet ministériel hollandais. Il raconte : « Il m’a été demandé si Corsica Linea pouvait mettre à disposition un ou plusieurs navires afin d’héberger des personnes ukrainiennes. J’ai répondu que non, mais j’ai aussitôt eu envie de faire la même chose à Marseille. Tout est parti de là », explique-t-il.
Le Méditerranée reprend du service
Pour ce faire, le ferry Méditerranée, qui servait à la liaison entre Marseille et l’Algérie, a été choisi. Il a une capacité d’accueil de 1 600 personnes, qui arriveront successivement. Le Méditerranée ne sera pas qu’un lieu d’hébergement : il a aussi vocation à aider les réfugiés qui souhaiteraient rester à s’insérer dans la société française. Aussi se trouvera à bord une antenne de Pôle emploi, ainsi qu’une permanence médicale. Cette opération d’hébergement doit se poursuivre jusqu’au 10 juin.
Marseille : les dernières actualités
France24 - World
Five killed in Tel Aviv in third attack in a week
Issued on: 29/03/2022 - 20:49
FRANCE 24
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Five people were killed in gun attacks Tuesday near the Israeli coastal city of Tel Aviv, emergency responders said, in the third fatal gun or knife spree in the Jewish state in a week.
Residents of the ultra-orthodox town of Bnei Brak and the neighbouring town of Ramat Gan reported that a man had driven around and opened fire at passers-by, and Israeli police later said security forces killed the assailant.
They did not reveal his identity, but Israeli media reported a Palestinian from the Israeli-occupied West Bank, who had spent four years in the Jewish state’s prisons, was linked to the attacks. They identified him as Diaa Hamarshah.
“We unfortunately have to note that five people have died,” said Eli Bin, head of the Magen David Adom emergency responders, revising upward a death toll of two from shootings in two locations in Bnei Brak.
Two of the five men victims were Ukrainian nationals, Israeli police said on Wednesday.
Palestinian President Mahmud Abbas, who is based in the West Bank, issued a rare condemnation of the attacks.
“The killing of Palestinian and Israeli civilians will only lead to further deterioration of the situation, while we are all striving for stability,” Abbas said in a statement carried by the Wafa news agency.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett, who heads an ideologically disparate coalition government ranging from Jewish nationalists to Arabs, said the country was “facing a wave of murderous ... terrorism”.
US Secretary of State Antony Blinken condemned Tuesday’s “terrorist attack”, calling the recent spate of violence “unacceptable”.
Police were deployed in large numbers in Bnei Brak late in the evening, AFP journalists at the scene said.
There was no immediate claim of responsibility for the shootings.
Bennett said he would convene an emergency meeting with top security officials to review the situation.
Spate of attacks
Tuesday’s killings mark the third deadly attack in Israel in a week, bringing the combined death toll to 11, excluding perpetrators.
A shooting on Sunday killed two Israeli police officers – identified as Shirel Aboukrat, a French-Israeli citizen, and Yezen Falah – in the northern city of Hadera.
That attack was later claimed by the Islamic State group – the jihadists’ first claim of an attack on Israeli territory since 2017.
Israeli police had said that the two perpetrators of the Hadera attack were killed at the scene.
Hamas, the Islamic Palestinian movement that rules the Gaza Strip, praised Sunday’s attack as a “natural and legitimate response” to Israeli “crimes against our people”.
It was also welcomed by the Gaza-based Islamic Jihad militant group and Lebanon’s Iran-backed Hezbollah movement.
The Sunday attack coincided with a landmark meeting bringing together Israel’s foreign minister with those of four Arab countries with ties to the Jewish state as well as US Secretary of State Antony Blinken.
Last week, a convicted IS sympathiser killed four Israelis in a stabbing and car-ramming spree in the southern city of Beersheba.
Spiral of violence
The attacks near Tel Aviv come as Israeli Defence Minister Benny Gantz visits Jordan, where he met King Abdullah II in a bid to ensure calm in the Palestinian territories during the Muslim holy month of Ramadan.
Tensions flared last year during the fasting month, which starts in April, between Israeli forces and Palestinians visiting Al-Aqsa mosque in annexed east Jerusalem, feeding into 11 days of armed conflict between Israel and Hamas in the Gaza Strip.
Jordan’s king called on Gantz to “lift all obstacles that could prevent (Muslims) from performing prayers” at Al-Aqsa and “prevent any provocations that could lead to escalation”.
The German government late Tuesday warned against a spiral of violence.
“All those who have responsibilities and influence must clearly condemn these acts of violence in order to avoid a new escalation,” a German foreign ministry spokesman said, ahead of the “holidays to come for Jews, Muslims and Christians”.
(FRANCE 24 with AFP)
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Four killed in knife attack in southern Israel
Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran
Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack
New York Times - World
Driven From City Life to Jungle Insurgency
Fleeing the military’s brutal crackdown, Myanmar’s newest rebels have abandoned cafes and professions to join a near-daily battle with long odds.
A former banquet coordinator for a hotel in Yangon, at right, is among the rebel militia fighters battling Myanmar’s military in the jungles and hills of Kayin State.Credit...Adam Dean for The New York Times
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By Hannah Beech
Photographs by Adam Dean
On jungle crests about a mile from the front lines in eastern Myanmar, a former hotel banquet coordinator slipped his index finger onto the trigger of an assault rifle. A dentist recalled picking larvae from a young fighter’s infected bullet wound. A marketing manager described the adapted commercial drones she is directing to foil the enemy.
More than a year after Myanmar’s military seized full control in a coup — imprisoning the nation’s elected leaders, killing more than 1,700 civilians and arresting at least 13,000 more — the country is at war, with some unlikely combatants in the fray.
On one side is a military junta that, apart from a brief interlude of semi-democratic governance, has ruled with brutal force for half a century. On the other are tens of thousands of young city-dwellers who have taken up arms, trading college courses, video games and sparkly nail polish for life and death in the jungle.
New York Times journalists recently visited a rainforest encampment in eastern Myanmar, where about 3,000 members of one newly minted militia are subsisting in crude bamboo or tarpaulin shelters and are engaging in battle nearly every day.
While their numbers are a fraction of one of Southeast Asia’s largest standing armies, these Generation Z warriors have thrown off balance a military that has long made war crimes its calling card. And the conflict is escalating, even as the world’s attention has moved on to other moral outrages, like Russia’s invasion of Ukraine.
Today, far from consolidating its hold over the country, Myanmar’s army, known as the Tatmadaw, is forced to fight on dozens of fronts, from the borderlands near India, China and Thailand to the villages and towns of the country’s heartland. There are skirmishes nearly every day, and casualties, too.
“I am fighting because I don’t accept the military coup, and I don’t accept that they want to take democracy from us,” said a midwife from a city in southern Myanmar, who, like others, did not want her name used to protect her family members back home.
Known by the nom de guerre Snow White, she made her way last May to an area controlled by an ethnic armed group that has been fighting for autonomy for decades. Since then, the ethnic rebels and deserters from the army have taught her how to load a rifle, assemble a handmade grenade and perform battlefield triage.
“Our generation has ideals,” she said. “We believe in freedom.”
Her 3-year-old son remains in the city. He does not know where his mother has gone, she said. Snow White stroked a puppy that made its way through the camp and on to several fighters’ laps.
“It’s something to love,” she said.
Facing attacks from the civilian militias, which are fighting alongside ethnic insurgent groups, the Tatmadaw has ratcheted up a counteroffensive, launching airstrikes, burning villages and terrorizing those opposed to its power grab.
“All the Tatmadaw knows how to do is to kill,” said Ko Thant, who said he was a captain before he deserted from the army’s 77th Light Infantry Division last year and has since trained hundreds of civilians in battlefield tactics. “We were brainwashed all the time, but some of us have woken up.”
The opposition to the military’s coup in February 2021 began with an outpouring of millions of people into the streets of Myanmar’s cities and towns. In sandals, high heels and in the case of Buddhist monks, barefoot, a country rallied peacefully for a return of its elected leadership. Within weeks, the Tatmadaw reverted to its old playbook. Army snipers targeted protesters with single, deadly shots to the head.
Some young people who had come of age during Myanmar’s decade of reform saw little utility in the message of nonviolent dissent coming from veteran democracy activists. They wanted to fight back.
“Peaceful protests don’t work if the enemy wants to kill us,” said Naw Htee, a social worker turned militia sergeant. “We have to defend ourselves.”
With tiny barrettes in her hair, she gestured at mortar fragments and artillery shells, the detritus of war that had rained on the jungle camp where she was living. A young man sat slumped next to her, a ragged scar on his shoulder from a firefight last month.
There are now hundreds of civilian militias across Myanmar, organized loosely into what are called the People’s Defense Forces, or P.D.F. Each militia pledges allegiance to a civilian shadow government, the National Unity Government, which formed after the putsch, and some battalions are led by ousted lawmakers.
The National Unity Government says it has raised more than $30 million for the war effort, mostly from donations from civilians. The surge of money has created curious imbalances. While veteran members of ethnic armed groups fight with old rifles bound in duct tape, some who belong to the People’s Defense Forces show off new weaponry with expensive sights, though all still suffer from arms shortages.
For city kids with soft hands, enduring a malaria-plagued, snake-infested jungle is itself an achievement, much less avoiding the Tatmadaw’s snipers, mortar shells and airstrikes.
“The P.D.F. in the jungle, they have sacrificed their lives for the country, and I have special respect for them,” said U Yee Mon, a former poet who is now serving as the minister of defense for the National Unity Government.
Some of the young combatants were escaping arrest warrants issued for their participation in post-coup protests. They had little choice but to flee.
In a human rights report released on March 15, the United Nations accused the military junta of unleashing mass war crimes on its own people in the aftermath of the putsch.
But aside from some financial sanctions and words of condemnation, the global community has done little to punish Myanmar’s junta. The National Unity Government has not won recognition from any country, even if its ranks are filled with elected politicians. With little hope of outside help, the shadow authority has partnered with the ethnic insurgent groups that control territory in Myanmar’s border regions. Together, they have formed an underground railroad to bring young people to safety — and to train them in basic warfare.
One morning this month, a squad of resistance fighters, none older than 26, marched down to trenches on the front lines of eastern Myanmar, steering clear of handmade land mines they had planted to defend their territory because the army’s positions were so close. Their breaths ran jagged. One fighter tripped on a branch and snapped a flip-flop. A couple of militia members wore body-armor vests, but without the hard ballistic plates that might save their lives.
“I don’t like looking at blood,” said Ko Kyaw, a 19-year-old university student, holding a bullet in his hand. “It makes me feel dizzy.”
A few hours later, a pair of Tatmadaw attack helicopters strafed the rebel trenches, although advance intelligence had cleared the foxholes. At night, like nearly every night, Tatmadaw snipers took aim at whatever caught their attention: the glow from a cellphone whose user was checking Facebook, perhaps, or the red ember of a cannabis joint.
The same day, to the north, a teacher and a medical student who had joined the resistance were killed, one shot in the head by a military sniper, the other felled by a mortar shell.
The National Unity Government claims that the People’s Defense Forces, fighting alongside more experienced fighters from the ethnic militias, killed about 9,000 Tatmadaw soldiers from June 2021 through February 2022. (About 300 militia members have died in combat, according to the shadow government.) A Myanmar military spokesman said the actual death toll was lower, and the shadow authority’s numbers could not be confirmed. But military sources acknowledged that the Tatmadaw was concerned about a rise in casualties.
The resistance’s wounded are treated in an outdoor jungle clinic with bamboo operating tables and a dispensary fashioned out of strips of bamboo. Ko Mon Gyi, a militia member, rested on a wooden platform, his leg bandaged from a gunshot wound sustained in fighting last month. Eight other fighters had been injured that day.
Understanding the Coup in Myanmar
A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.
Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.
The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.
The coup was preceded by a contested election. In the Nov. 8 election, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.
Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of six years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.
“As soon as I’m healthy, I’ll fight again,” he said. “It’s my duty.”
Presiding over the clinic is a doctor who served in the Tatmadaw for nearly a dozen years. As a battlefield physician, Dr. Drid, as he calls himself, treated Tatmadaw soldiers injured in fighting against some of the same ethnic rebels who are now sheltering his People’s Defense Forces battalion.
“I believe in human rights and democracy,” Dr. Drid said. “The Tatmadaw should fight for these things, protect these things.”
The former army doctor’s voice shook and his hands trembled as he described the day last year when he left home and deserted. He did not tell his family where he went for fear that the Tatmadaw would retaliate against them; some relatives of soldiers who deserted have been imprisoned and tortured. For all his child knows, he said, he might have been killed in combat.
“They are cowards,” he said, of the armed forces he had joined at the age of 15. “They are robots who cannot think.”
For members of Myanmar’s young generation, the coup was a return to an almost unimaginable past, one without Facebook and foreign investment. Under a former army regime, Myanmar had been one of the most isolated countries on earth. Since the putsch, the new junta, led by Senior Gen. Min Aung Hlaing, has banned social media, destroyed the economy and again bunkered an entire nation.
“The generals stole our future,” said Ko Arkar, who until the coup worked as a chef at a hotel in Yangon, the largest city in Myanmar.
He used to spend his days clarifying beef consommé and grilling the perfect medium-rare steak. Now he patrols the front lines with a network engineer, a garment factory worker and a medalist in sailing at the Southeast Asian Games.
Other generations of young people in Myanmar have tried to unseat the military from the jungle. It happened in 1962, after the army’s first coup, and it happened in 1988, after the Tatmadaw crushed mass protests in Myanmar’s version of the Tiananmen Square massacre. Nearly 35 years ago, students and intellectuals fled to the very same forests where the People’s Defense Forces are now sheltering.
They, too, aligned with the ethnic rebels who have been battling for self-rule for decades. After a few years, that student-led armed movement fizzled. The ethnic groups that gave them refuge discovered that the students and their compatriots were not as dedicated to notions of ethnic equality as they had hoped. The military remained in power.
This time, the resistance is better organized and better funded. It has harnessed the energies of young people across the country, who are fighting in both urban and rural environments. And it is partnering more amicably with ethnic armed groups, such as those that represent the Karen minority, which has been fighting one of the world’s longest running civil conflicts.
“We know how evil the Tatmadaw is because they have been killing our people and raping our women,” said Saw Bu Paw, a battalion commander for the Karen National Liberation Army, one of dozens of ethnic rebel groups. “With the coup, everyone in the whole country knows their evil nature.”
United Nations investigators have said that the Myanmar military’s treatment of some of the country’s ethnic minorities bears the hallmarks of genocide. This month, the United States designated the Tatmadaw’s campaign against the Rohingya Muslim minority as a genocide, as well.
While no solid data exists, the number of Tatmadaw desertions appears, anecdotally, to be rising. Even before the coup, soldiers were overstretched and underpaid.
“Who wants to be a soldier now?” asked Dr. Wai, another Tatmadaw doctor who deserted and is now attending to the People’s Defense Forces in the forest. “It is a shameful career.”
War is ugly, and the rebels have been accused of abuses. In the cities, members of People’s Defense Forces have carried out a campaign of assassinations and bombings that have raised questions of whether personal grudges are sometimes being carried out under the guise of fighting for democracy.
Still, the resistance keeps growing, luring unlikely recruits.
Until last year, John Henry Newman, as he is known by his baptismal name, was studying to become a priest at a Roman Catholic seminary in Yangon. His fingers, once practiced at caressing rosary beads, have pressed a rifle trigger again and again. In fighting last December in eastern Myanmar, the enemy was so close, he said — he fired, but he does not know if his bullets made contact.
“Killing is a sin,” he said. “But not when it is a good war.”
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L'Humanité
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.
Lea DesportesC’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.
À Champagney, la fraternité
Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.
À Emberménil, vivre pour l’égalité
Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.
À Pontarlier, la liberté
Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage.
Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.
Vingt-cinq lieux de mémoire
Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.
Découverteesclavageabolition de l'esclavage France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
New York Times - World
Live Updates: Russia Steps Up Attacks in Ukraine as U.S. Says Putin’s Advisers Misled Him
Kyiv March 31, 4:41 a.m.
Moscow March 31, 4:41 a.m.
Washington March 30, 9:41 p.m.
One American official said there was “now persistent tension” between the Russian president and his Defense Ministry. Strikes were reported around the Ukrainian cities of Kyiv and Chernihiv, and Russian officials offered contradictory assessments of peace talks.
Anton Troianovski, Megan Specia and Julian E. Barnes
Belying its claims of de-escalation, Russia increased bomb and artillery attacks in Ukraine on Wednesday and sent conflicting signals about the prospects for peace, suggesting new tensions in the Kremlin hierarchy about the course of the war.
The contradictory messaging came as a newly declassified U.S. intelligence assessment suggested that President Vladimir V. Putin of Russia had been misinformed about the war’s trajectory by subordinates, who were fearful of his reaction to the Russian military’s struggles and setbacks.
The intelligence, according to multiple American officials, showed Mr. Putin’s isolation and what appeared to be growing tension between him and the Ministry of Defense, including with his defense minister, Sergei K. Shoigu, who was once among the most trusted members of the Kremlin inner circle and had been rumored to be a possible successor one day to Mr. Putin.
It was not clear whether the release of the declassified intelligence was intended to sow anxiety within Mr. Putin’s circle as part of a broader information battle between the United States and Russia over Ukraine, the source of the worst tensions between the two nuclear powers since the Cold War. Nor was it clear if the intelligence was accurate.
But American intelligence officials have proved right so far in their assessments of Mr. Putin’s intentions toward Ukraine, beginning with the Russian troop buildup along its borders last year that culminated in the Feb. 24 invasion.
White House officials said that they had released the intelligence to share what they said was a “full understanding” of how Mr. Putin had miscalculated.
“We believe he’s being misinformed by his advisers about how badly the Russian military is performing and how the Russian economy is being crippled by sanctions,” Kate Bedingfield, the White House communications director, told reporters.
Asked about the declassified assessment during a trip to Algiers, Secretary of State Antony J. Blinken said it was not surprising that Mr. Putin was ill-informed.
“One of the Achilles’ heels of autocracies,” he said, “is that you don’t have people in those systems who speak truth to power or who have the ability to speak truth to power. And I think that is something that we’re seeing in Russia.”
The latest assessment also appeared to track with the mixed messages from the Kremlin on Wednesday about peace talks with Ukraine this week in Istanbul. The chief Russian negotiator described them as promising, but was basically contradicted by the Kremlin’s top spokesman.
New Russian attacks in Ukraine, on the northern city of Chernihiv and the suburbs of Kyiv, also appeared to reflect disarray in Kremlin messaging, coming one day after the Russian military said it was de-escalating in those areas. They suggested that Mr. Putin might be stalling for time, redeploying his invasion forces elsewhere in the country and girding for a protracted conflict.
Mr. Putin’s ultimate aim, however, remains murky.
With the war about to enter its sixth week, its calamitous economic and humanitarian impact has widened. Germany has taken the first steps toward rationing natural gas, in anticipation of Russia potentially cutting off deliveries; the total number of Ukrainian refugees has surpassed four million — half of them children; and the United Nations is forecasting the most dire world hunger crisis since World War II. Ukraine and Russia are ordinarily major suppliers of the world’s wheat and other grains.
The Chernihiv region, which extends to the border with Belarus, appeared to have been targeted with intense Russian strikes early Wednesday, hours after Russia had vowed to sharply reduce combat in that area and near Kyiv. Both were early targets of the Russian invaders, who were stymied by intense and unexpectedly stiff Ukrainian resistance.
“Yesterday, the Russians publicly stated that they were reducing their offensive actions and activity in the Chernihiv and Kyiv areas,” the Chernihiv governor, Vyacheslav Chaus, said in a statement posted on the Telegram social media app. “Do we believe that? Of course not.”
Mr. Chaus said that “civil infrastructure has been destroyed again” by Russian strikes. “Libraries, shopping malls and other facilities have been destroyed, and many houses have been destroyed,” he said. “Because, in fact, the enemy roamed Chernihiv all night.”
In Kyiv, the regional military administration said in a Wednesday post on its Telegram channel that “more than 30 shellings by Russian troops of housing estates and social infrastructure” in the Kyiv region had been recorded over the previous 24 hours.
The mixed messaging from Russia on Wednesday raised questions about whether progress in the peace talks was real.
The lead Russian negotiator in the talks, Vladimir Medinsky, said on Russia’s state television that they appeared to be verging on a breakthrough. Mr. Medinsky said Ukraine’s proposal to declare neutrality, among what he called other concessions, represented its readiness for “building normal and, I hope, good neighborly relations with Russia.”
That language clashed markedly with hard-line rhetoric emanating from Moscow, where supporters of the war, who do not consider Ukraine to be a legitimate country, denounced Mr. Medinsky’s diplomacy as bordering on traitorous.
“Any talks with Nazis before your boot is on their throat are perceived as weakness,” Vladimir Solovyov, a popular state television host, said on his YouTube show, reprising the Kremlin’s false characterization of the Ukrainian government. “You cannot meet with them or talk to them.”
And the Kremlin’s chief spokesman, Dmitri S. Peskov, was far more cautious in his own comments than Mr. Medinsky. He said that Ukraine’s willingness to put some proposals in writing was a “positive factor,” but that “we do not see anything very promising or any breakthroughs.”
Russia first signaled last week that it was recalibrating the aims of what Mr. Putin has described as a “special military operation” in Ukraine, no longer focusing on seizing Kyiv and other important cities in the north and west of the country but instead on securing the eastern region, known as the Donbas. Russian-backed separatists have been fighting there since 2014.
The Russian Defense Ministry has cast its decision to wind down military operations around Kyiv as a good-faith gesture of de-escalation, but it appeared to be an attempt to explain away a battlefield defeat.
On Wednesday, the ministry said Russian forces around Kyiv were “regrouping,” although that assertion could not be independently confirmed. And it claimed that all along, the aim of gathering forces near Kyiv had not been to take the city but to tie up and weaken Ukrainian troops in the area.
“All these goals were achieved,” the ministry said in a statement, adding that it would now focus on “the final stage of the operation to liberate” the Donbas area.
The secretary of Ukraine’s national security council, Oleksiy Danilov, said Wednesday that at least part of the Russian military’s assertions appeared to be accurate. Some Russian units were relocating to eastern Ukraine and “the enemy is intensifying its formations there,” he said.
But Mr. Danilov cautioned that it would be premature to conclude that Russia had abandoned a push toward the capital, even if it was relocating some troops.
In the Donetsk part of Donbas, fighting escalated on Wednesday, the Ukrainian military said in a statement, as Russian forces “intensified fire and assault operations” with air and missile strikes. Ukraine’s military also reported Russian shelling and bomb strikes in the eastern city of Kharkiv, one of the invasion’s early targets.
Casualties in the war are difficult to confirm. The United Nations, which keeps a daily tally, said Wednesday that at least 1,189 people had been killed so far, although that is almost certainly an undercount.
The possible legal consequences for Russia over its targeting of civilian structures in Ukraine — a potential war crime — moved forward on Wednesday with the formation of a United Nations panel of inquiry. The three-person panel, named by the U.N. Human Rights Council, will “establish the facts, circumstances and root causes” of any crimes arising from the invasion, the council said.
Amid the litany of negative news, there was one potential bright spot: A NASA astronaut returned to Earth on Wednesday with two Russian colleagues, suggesting that despite their antipathy over the crisis in Ukraine, the United States and Russia could still collaborate in space.
Anton Troianovski reported from Istanbul, Megan Specia from Krakow, Poland, and Julian E. Barnes from Washington. Reporting was contributed by Andrew E. Kramer from Kyiv; Valerie Hopkins from Lviv, Ukraine; Melissa Eddy from Berlin; Ivan Nechepurenko from Istanbul; Shashank Bengali from London; Kenneth Chang from Montclair, N.J.; Lara Jakes from Algiers and Nick Cumming-Bruce from Geneva.
Megan Specia and Anastasia Kuznietsova
Izyum, in eastern Ukraine, is a city split in two by war.
Russian forces occupy the north of the city; Ukrainian forces control the south. And caught in the middle of intense fighting are thousands of people trapped in increasing peril, nearly cut off from the world.
Communication with those who remain in the city has been difficult amid widespread electricity cuts and internet outages. But in one message on Wednesday, a young woman stuck in Izyum with her boyfriend described the horrors.
“There is practically no city, only ruins,” the woman, Anastasia Onishchuk, said in a short voice message in which she described burned houses and a growing number of dead.
Izyum lies in a strategic location near the Donbas region, and its seizure could allow Russia to link its forces in northeast and southeast Ukraine. Western military analysts say that Russian forces have expanded their presence in the Izyum area in recent days.
Ms. Onishchuk has been trapped there for weeks with her boyfriend, Anton Glazunov, after the pair, who are both 21 and actors, fled to the city from their home in Kharkiv.
“We are lucky because we live on the first floor, there is a basement below us and very good neighbors who help,” she said. “We want to leave very much, because we are really scared.”
“I am sure that this city was very beautiful,” she said in another message. “But now you won’t look at it without tears, everywhere there is only devastation.”
Her family worries that she may not make it out alive to be reunited with them in their home city, Kryvyi Rih, according to her brother, Nikita Onishchuk, who relayed further details of her story.
He woke up on Feb. 24 to calls from his sister saying that Kharkiv was being bombed. The couple had initially tried to flee to Mr. Glazunov’s parents’ village but couldn’t make it. Because a friend traveling with them was from Izyum, they decided to go there.
“Now there is no water, electricity, gas, food, communication,” Mr. Onishchuk said. “They are very lucky that the neighbors have a generator and can sometimes charge her phone to contact us.”
The city has been divided by the river that runs through it since the bridges in the city were destroyed, the head of the Kharkiv regional military administration told the national Ukrainian news agency.
In an interview posted by the government on Monday, the mayor of Izyum, Valery Marchenko, said, “There is no more city.”
“Izyum is now Mariupol in miniature,” he said, referring to the southern Ukrainian city that has also fallen into a humanitarian crisis amid a prolonged Russian siege.
In Izyum, hospitals, schools and houses have been destroyed, about 80 percent of its multistory residential buildings are in ruins, and the city is being bombarded by artillery and airstrikes, he added.
There have been no humanitarian corridors out of the city for weeks for those hoping to escape, Mr. Marchenko said, and it has been impossible to get aid in. Part of the city has been fully occupied by Russian forces and cut off from communications, he said.
“The ruins of Izyum are no longer fit for life,” he said.
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Alyssa Lukpat
Not only have the Russian forces struggled with low morale and weapons shortages, but they have also accidentally shot down their own aircraft and have refused to carry out orders, one of Britain’s spy chiefs said in a speech on Thursday in Australia.
The remarks by Sir Jeremy Fleming, the director of G.C.H.Q., Britain’s electronic surveillance agency, aligned with observations by American intelligence officials in recent weeks. Although the Russian forces outnumber Ukraine’s military, its soldiers have struggled with problems of food, communication and fuel, and have been plagued by bad morale during the invasion of Ukraine, which President Vladimir V. Putin of Russia ordered five weeks ago.
American and British officials had already said that their intelligence showed some Russian soldiers had surrendered or sabotaged their own vehicles to avoid fighting, but Mr. Fleming, speaking at the Australian National University in Canberra, shared new details that seemed to underscore serious internal problems and resistance in the Russian army.
“We know Putin’s campaign is beset by problems — low morale, logistical failures and high Russian casualty numbers,” Mr. Fleming said. “Their command and control is in chaos.”
Mr. Fleming said that Mr. Putin’s initial battle plan “is failing,” adding that “his Plan B has been more barbarity against civilians and cities.”
On Friday, an official in Russia’s Defense Ministry said that the military had “mainly accomplished” the goals of the “first stage” of the war, signaling Russia may be reducing its war aims. For weeks, Mr. Putin’s government has insisted that it is achieving its military goals despite stalled progress around several major cities, including the capital.
Mr. Fleming also referred to the intelligence that American officials released on Wednesday, saying that Mr. Putin’s top military officials had misinformed him about his military’s struggles. “Putin’s advisers are afraid to tell him the truth,” Mr. Fleming said.
“It all adds up to the strategic miscalculation that our leaders warned Putin it would be,” he added. “It’s become his personal war.”
Mr. Fleming said that Mr. Putin was waging a “dangerous disinformation war,” but that he had miscalculated how effective the communications campaign of Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, would be.
Cassandra Vinograd contributed reporting.
Cassandra Vinograd
Russia’s defense ministry announced a cease-fire and humanitarian corridor to evacuate civilians from the besieged city of Mariupol to central Ukraine, starting on Thursday morning. The officials asked for the United Nations and the Red Cross to participate. There was no immediate confirmation from Ukrainian officials. Several previous cease-fires and attempts to evacuate civilians from the starving, decimated city have failed because of ongoing fighting.
Nick Cumming-Bruce
Reporting from Geneva
The United Nations top human rights body on Wednesday appointed a commission to investigate accusations of war crimes and other abuses committed in Russia’s invasion of Ukraine and to identify the people responsible.
The three-person panel, named by the U.N. Human Rights Council on Wednesday, was appointed for an initial period of a year to “establish the facts circumstances and root causes” of any crimes. The announcement followed a resolution passed early this month by the Human Rights Council, creating a commission of inquiry into the war.
“I think it’s really important,” Philippe Sands, a professor of law at University College London and a prominent international lawyer, said of the new commission. “It can provide an authoritative base of information on which others can then take things forward at the national and international level.”
Ukrainian leaders and the U.S. government have accused Russian forces of war crimes. The Russian government has denied that its military has purposely targeted civilians, despite witness accounts, photos, videos and satellite imagery demonstrating the destruction of civilian centers, including apartments and hospital buildings.
The panel’s formation adds to a surge of international activity aimed at achieving accountability for international crimes committed in Ukraine. The International Criminal Court, the Organization of Security and Cooperation in Europe and around 10 countries have started investigations into the war.
Ukraine has endorsed an appeal, circulated in early March by a long list of former heads of government and international lawyers, calling for the creation of an international tribunal to try to ensure that Russia’s leadership does not escape accountability for its aggression.
At least 1,189 civilians have been killed since the start of the invasion and more than 10 million people displaced from their homes, Michelle Bachelet, the U.N. human rights chief, said in a statement to the Human Rights Council on Wednesday, laying out the human toll of the conflict. U.N. officials have said the actual toll is likely much higher.
“The terror and agony of the Ukrainian people is palpable and is being felt around the world,” Ms. Bachelet said, reporting attacks on at least 50 hospitals and indiscriminate bombardments that may constitute war crimes.
The council picked Erik Mose, a Norwegian judge and former president of the international criminal tribunal that prosecuted perpetrators of Rwanda’s genocide, to chair the new panel’s investigations. Its other members are Jasminka Dzumhur, a former judge and now a human rights ombudsperson in Bosnia, and Pablo de Greiff of Colombia, a veteran adviser on justice issues to international organizations, and the director of the transitional justice program at New York University.
Like other commissions of inquiry covering crises, such as the civil war in Syria, much of the panel’s work is expected to focus on war crimes and crimes against humanity. But its mandate also calls for investigation of crimes “in the context of the aggression against Ukraine.” That positions the panel to examine and provide evidence of the crime of aggression, established as an offense in international law at the Nuremberg trials in 1945, partly on the insistence of Soviet lawyers.
Investigating and prosecuting war crimes and crimes against humanity is a process that can drag on for years, and often snares only middle-ranking field commanders. By contrast, the crime of aggression, Professor Sands said, “is the only one that leads straight to the leadership.”
The I.C.C., however, lacks jurisdiction over the crime of aggression in the case of Ukraine. Lawyers say the commission of inquiry appointed by the Human Rights Council helps to buttress arguments for creating a special tribunal to prosecute the crime of aggression.
“Why are you carrying out an investigation on the crime of aggression without then having a mechanism for seeking to give it effect?” Professor Sands asked.
“I think this is a 1945 moment,” he added. “If it doesn’t happen now, it’s hard to imagine when it would happen.”
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Cassandra Vinograd
Calling negotiations with Russia just “words,” President Volodymr Zelensky of Ukraine said that Russia’s claim it would reduce military activity around Kyiv was not a withdrawal but rather a retreat in light of his army’s fierce defense. In his nightly address, Zelensky warned that Russian troops were preparing for fresh strikes on the Donbas region. “We will not give up anything,” he said. “And we will fight for every meter of our land, for every person.”
Michael D. Shear
The declassification of a U.S. intelligence assessment suggesting that President Vladimir V. Putin of Russia had been misinformed about his military force’s struggles in Ukraine is part of a monthslong campaign of information warfare by the Biden administration.
The effort began before the invasion, with the systematic release of classified information designed to disrupt Russia’s attempts to create false pretexts for an invasion by revealing Mr. Putin’s tactics.
White House officials said on Wednesday that they released the intelligence about the Russian leader being misinformed so that there could be a “full understanding” of how Mr. Putin has miscalculated.
“We believe he’s being misinformed by his advisers about how badly the Russian military is performing and how the Russian economy is being crippled by sanctions,” Kate Bedingfield, the White House communications director, told reporters. “Because again, the senior advisers are too afraid to tell him the truth.”
Ms. Bedingfield declined to say what the White House hoped to accomplish with the release of the intelligence, which also suggests that Mr. Putin is now in a state of tension with his top military officials. But it helps to bolster the public relations case that administration officials have been making for days, which is that the war has been a catastrophic mistake for Mr. Putin.
“Putting forward this information simply contributes to a sense that this has been a strategic error for them,” Ms. Bedingfield said.
Andrew E. Kramer
Reporting from Kyiv, Ukraine
Russian forces are indeed moving away from Ukraine’s capital and the nearby town of Chernihiv, a senior Ukrainian official said Wednesday, after Moscow’s top negotiator told cease-fire talks that the Russian military would reduce the intensity of its attacks in those areas.
Oleksiy Danilov, the secretary of Ukraine’s national security council, said some of the Russian units are not withdrawing but rather relocating to eastern Ukraine — appearing in Kharkiv and Donetsk, two eastern provinces.
“The enemy is intensifying its formations there” to pressure the Ukrainian Army in the east, Mr. Danilov said.
The Pentagon confirmed that some Russian troops had been repositioned, saying it was potentially for resupply in Belarus.
“We’ve seen them begin to reposition less than 20 percent,” John Kirby, the Pentagon spokesman, told reporters Wednesday. “We think some of them, not all — but some of them, have already moved into Belarus.”
Russia’s cease-fire negotiator, Vladimir Medinsky, had announced earlier Wednesday a shift in focus away from the capital, Kyiv — essentially acknowledging the setbacks in the Russian advance in the area. Before his declaration, Russian forces assaulting Kyiv had become bogged down and in some places been pushed back.
Despite the announcement, both Russian and Ukrainian artillery were firing through the day on Wednesday in Kyiv, where the thuds and booms in outlying towns could be heard in the city center.
Russian artillery struck suburban towns on both banks of the Dnieper River, including in Irpin, a town west of Kyiv, where Ukraine’s army this week claimed a victory after defeating organized Russian resistance in the town.
Ukrainian forces have in recent days been searching block by block to clear small pockets of Russian fighters who have become trapped, or who had filtered into the town to slow the Ukrainian advance. Mr. Danilov, the Ukrainian security official, cautioned it would be premature to conclude Russia has abandoned a push toward the capital, although it had relocated some troops.
John Ismay contributed reporting from Washington.
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John Ismay
The Pentagon believes that Russia currently has about 1,000 mercenaries from the Wagner Group in Ukraine’s Donbas region, where Russia-backed separatists have been fighting a war since 2014. John Kirby, the Pentagon spokesman, told reporters that the Pentagon believes Wagner has been recruiting in Syria and Libya for more mercenaries to go fight.
Mauricio Lima
Despite more than a month of war, Lviv’s National Music Academy has continued its normal operations. Taras Mykytka, an 83-year-old conductor, started working at the conservatory after fleeing Donetsk, in eastern Ukraine, in 2014, when battles with Russian-backed separatists began. “It’s like someone came to my house with a knife, is killing everyone, and at the same time says we are all one family,” Mykytka said of Russia's current invasion.
John Ismay
Some Russian troops outside Ukraine's capital, Kyiv, have been “repositioned” to the north of the city, the Pentagon press secretary, John Kirby, told reporters. But he said that less than 20 percent of the troops were being repositioned and that the Pentagon believes some of them will head to Belarus to resupply.
Michael D. Shear
President Biden told President Volodymr Zelensky of Ukraine that the United States intends to give his government $500 million in direct budgetary aid, according to a White House statement detailing a call between the two leaders. The White House said the aid could be used to pay salaries and maintain basic government services. Officials said Zelensky also updated Biden on the status of negotiations with Russia.
Julian E. Barnes, Lara Jakes and John Ismay
on
WASHINGTON — President Vladimir V. Putin of Russia has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine, according to declassified U.S. intelligence.
The intelligence, according to multiple U.S. officials, shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, including with the Russian defense minister, Sergei Shoigu, who was once among the most trusted members of the Kremlin’s inner circle.
Speaking in Algiers, Secretary of State Antony J. Blinken acknowledged Mr. Putin had been given less than truthful information from his advisers.
“With regard to President Putin, look, what I can tell you is this, and I said this before, one of the Achilles' heels of autocracies is that you don’t have people in those systems who speak truth to power or who have the ability to speak truth to power,” Mr. Blinken said. “And I think that is something that we’re seeing in Russia.”
In a news conference on Wednesday afternoon, a Pentagon spokesman, John F. Kirby, said that the Defense Department believed that Mr. Putin has not had access to an accurate account of his army’s failures in Ukraine.
“We would concur with the conclusion that Mr. Putin has not been fully informed by his Ministry of Defense, at every turn over the last month,” Mr. Kirby said.
“If Mr. Putin is misinformed or uninformed about what’s going on inside Ukraine, it’s his military, it’s his war, he chose it,” Mr. Kirby said. “And so the fact that he may not have all the context — that he may not fully understand the degree to which his forces are failing in Ukraine, that’s a little discomforting, to be honest with you.”
Other American officials have said that Mr. Putin’s rigid isolation during the pandemic and willingness to publicly rebuke advisers who do not share his views have created a degree of wariness, or even fear, in senior ranks of the Russian military. Officials believe that Mr. Putin has been getting incomplete or overly optimistic reports about the progress of Russian forces, creating mistrust with his military advisers.
Mr. Putin seemed genuinely unaware that the Russian military had been using conscripts in Ukraine, and that drafted soldiers were among those killed in action, according to the U.S. officials. Mr. Putin’s ignorance showed “a clear breakdown in the flow of accurate information to the Russian president,” according to a U.S. official, who spoke on the condition of anonymity to discuss the declassified, but still sensitive, material. There “is now persistent tension” between Mr. Putin and the Defense Ministry, the official said.
The American intelligence assessment also said that Mr. Putin had an incomplete understanding about how damaging Western sanctions had been on the Russian economy, officials said.
The war continues to go poorly for Russian forces. Ukraine’s military has not only held its own but also begun counterattacking. Some U.S. officials believe that senior Russian officials are wary of delivering truthful assessments — potentially afraid that the messengers of bad news will be held responsible for the battlefield failures.
The Russian military’s stumbles have eroded trust between Mr. Putin and his Ministry of Defense. While Mr. Shoigu had been considered one of the few advisers Mr. Putin confided in, the prosecution of the war in Ukraine has damaged the relationship.
Mr. Putin has put two top intelligence officials under house arrest for providing poor intelligence ahead of the invasion, something that may have further contributed to the climate of fear.
With evidence of Mr. Putin’s frustration growing, the United States has in recent weeks been building up an intelligence case that he had not been getting accurate assessments from the Ministry of Defense and other senior officials. The U.S. officials believe that Mr. Putin is continuing to be misled and that senior advisers are unwilling to tell the truth.
What American intelligence sources there might be in the Kremlin is a tightly held secret. But since Russia began its troop buildup along Ukraine’s borders last year, U.S. intelligence officials have accurately predicted Mr. Putin’s moves.
The declassified information was reported earlier on Wednesday by The Associated Press.
Russian forces announced a shift in their posture around Kyiv, the Ukrainian capital, on Tuesday, though American officials voiced skepticism that Russia was stopping its attacks as a peace gesture. Rather, some believe the moves are a further sign that Russia is adjusting its failing strategy. It is also possible that the shifting strategy is a sign of dysfunction and miscommunication in the upper ranks of the Russian Defense Ministry.
Aina J. Khan
Dozens of medical workers and patients have been killed in more than 80 attacks since Russia invaded Ukraine, the World Health Organization said at a news conference on Wednesday.
“Since the beginning of the Russian Federation’s invasion, there have been 82 attacks,” Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, the World Health Organization’s director general, confirmed at the briefing. The W.H.O. said the attacks had resulted in at least 72 deaths and 43 injuries, which included health care professionals and patients.
Dr. Ghebreyesus added that the W.H.O. was working with local and international partners to deliver medical supplies to the hardest hit areas across Ukraine, and that it had so far delivered around 160 metric tonnes of supplies.
“We continue to urge for guarantees of safe passage to deliver supplies to Mariupol and other besieged cities,” he said.
In cities around Ukraine’s north, east and south, Russian forces have battered civilian centers, hitting apartments, supermarkets and other buildings. In Mariupol, a city in Ukraine’s south that has been bombarded and cut off for weeks, videos showed a Russian strike had damaged and destroyed buildings at a hospital complex, including a maternity ward. Near the capital, Kyiv, medical centers have been close to combat zones, and struggled to take in the wounded.
The United Nations rights office has said that at least 1,035 civilians have been killed in Ukraine since Russia invaded, with one official saying the actual number “is likely much higher in locations that have seen intense fighting, in particular Mariupol and Volnovakha.”
"WHO continues to work with local and international partners to deliver medical supplies to the hardest hit areas across #Ukraine. WHO has now delivered about 160 metric tonnes of supplies"-@DrTedros https://t.co/UAxPPrFehx
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Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
HULIAIPOLE, Ukraine — The shelling begins in earnest a little before midnight, well after the sky has turned oily black, the cell towers have powered down and the stray dogs bark into the night.
There is no electricity or running water in Huliaipole. There is just darkness and long minutes of silence when the ticking of battery-powered wall clocks or the grating of open gates in the cold wind are anxiously scrutinized until the next explosion thuds somewhere nearby, rattling windows. And bones.
And then it happens again. And again. A high-pitched screech and then a boom. Sometimes the shells get closer. Or farther away. Maybe, for a few hours, they stop altogether. But it’s been the same routine for almost a month in this town along the front lines in eastern Ukraine, with each night bringing the same question: Where will the next one land?
“It’s like living in a horror movie,” said Ludmila Ivchenko, 64, between tears, bundled in her winter parka on Monday. She rocked back and forth, sitting beside the flame of an oil candle deep in the basement of the town’s hospital where she and her neighbors now live.
As Ukrainian cities such as Kharkiv and Mariupol are being torn apart by intense bombardments, cruise missile strikes and infantry advances, Huliaipole, a town once home to about 13,000 people, is dying a much slower death.
The town, about 90 miles northwest of Mariupol and on the edge of the Donbas region, would likely be in the path of any future Russian offensives in the east, where the Russian defense ministry said Wednesday it would focus its operations.
Strategically situated at the intersection of important roads bisecting the country, Huliaipole is surrounded by a half-moon of Russian and separatist forces that are perfectly content with shelling the town instead of taking it, likely because they don’t have the resources yet to do so, military analysts say.
The residents of the shrinking enclave — now down to about 2,000 people — are caught in the middle of dueling artillery battles between Ukrainian and Russian forces as homes, apartments, markets, restaurants and health clinics are slowly destroyed, and people are forced to flee, live underground or die.
Gaia Pianigiani
President Vladimir V. Putin of Russia and Prime Minister Mario Draghi of Italy discussed the negotiations between Russia and Ukraine during their first phone call since the war in Ukraine began, according to the office of the Italian government. Putin also described a system to pay for gas in rubles, a condition that the Italian leader recently rejected, while Draghi “underlined the importance of establishing a ceasefire as soon as possible,” the statement said.
Lara Jakes
At a news conference in Algiers, the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, was asked about reports that President Vladimir V. Putin of Russia had been misled by his generals on the progress of the war in Ukraine. “One of the Achilles' heels of autocracies,” he answered, “is that you don’t have people in those systems who speak truth to power or who have the ability to speak truth to power. And I think that is something that we’re seeing in Russia.”
Daniel Berehulak
With the war in Ukraine five weeks old, civilians are trying to protect the country’s memorials and monuments. On Wednesday, volunteers worked to protect a statue of Princess Olga of Kyiv, a regent of Kievan Rus, a medieval empire founded by Vikings in the ninth century located in modern-day Belarus, Ukraine, and part of Russia. Olga converted to Christianity and was canonized by the Orthodox Church in 1547.
Kaly Soto
President Volodymyr Zelensky said on Twitter that he and President Biden spoke for an hour about “the situation on the battlefield and at the negotiating table.” Zelensky, who has been in regular contact with Western leaders, said they also “talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid.”
Just finished an hour-long conversation with @POTUS. Shared assessment of the situation on the battlefield and at the negotiating table. Talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid.
Anton Troianovski
ISTANBUL — Russia’s lead negotiator said on Wednesday that peace talks with Ukraine appeared to be on the verge of a breakthrough, even as other officials voiced skepticism and pro-Kremlin commentators heaped scorn on the talks — mixed messages that underscored the lack of clarity over President Vladimir V. Putin’s goals in the invasion and the uncertainty over whether progress in the talks was real.
The Kremlin’s chief negotiator, Vladimir Medinsky, read a statement broadcast on state television that described Ukraine’s proposal on Tuesday to declare neutrality as a core concession to Russia, just hours after the Kremlin’s spokesman, Dmitri S. Peskov, said that the talks in Istanbul had produced nothing “very promising.”
In the broadcast, Mr. Medinsky said, “Yesterday, the Ukrainian side for the first time outlined its readiness, in writing, to fulfill a number of important conditions for building normal and, I hope, good neighborly relations with Russia.”
He listed a series of concessions, like refusing to host foreign troops, that he said Ukraine was prepared to make. “If these conditions are fulfilled, then the threat of a NATO bridgehead being created on Ukrainian territory will be liquidated,” Mr. Medinsky said.
He said Russia was determined to keep negotiating, and Mykhailo Podolyak, a member of Ukraine’s delegation in Istanbul, said the talks had yielded “proof of the viability of Ukrainian statehood.”
“The revision of global security principles & the role of institutions begins,” Mr. Podolyak said on Twitter.
The positive language from the negotiators clashed markedly with hard-line rhetoric coming out of Moscow, where supporters of the war decried Mr. Medinsky’s diplomacy as bordering on traitorous.
“Any talks with Nazis before your boot is on their throat are perceived as weakness,” Vladimir Solovyov, a popular state television host, said on his YouTube show, reprising the Kremlin’s false characterization of the Ukrainian government as “Nazis.” “You cannot meet with them or talk to them.”
And Mr. Peskov, the Kremlin’s spokesman, was far more cautious than Mr. Medinsky in his comments earlier Wednesday. He said that Ukraine’s willingness to put some proposals in writing was a “positive factor,” but that there was little progress to report otherwise.
“We do not see anything very promising or any breakthroughs,” Mr. Peskov told reporters. “Very, very long work is ahead.”
Some Russian analysts and Western officials see the diplomacy as little more than a way to buy time while Russian troops regroup. Russia’s promise to wind down military operations around Kyiv, which the Russian Defense Ministry cast as a good-faith gesture of de-escalation, in reality appeared to be a way to explain away a battlefield defeat.
Russia forces around Kyiv were “regrouping,” the Defense Ministry said on Wednesday, although that assertion could not be independently confirmed. The aim of gathering forces near Kyiv was all along not to take the city, but to tie up and weaken Ukrainian troops in the area, the ministry claimed in a statement.
“All these goals were achieved,” the ministry said, adding it would now focus on “the final stage of the operation to liberate” the Donbas area of eastern Ukraine.
Mr. Putin himself has not commented on what the Kremlin calls a “special military operation” in Ukraine since March 18. Tatiana Stanovaya, founder of the France-based political analysis firm R. Politik, noted that much of what Ukraine proposed on Tuesday would be a nonstarter for Mr. Putin, such as the idea that there would be a 15-year negotiating process about the status of Crimea — something that Mr. Putin, who annexed the Ukrainian peninsula in 2014, says is nonnegotiable.
She described the negotiations as, most likely, a feint rather than a signal that Russia was ready to wind down the war. But she noted that — as was the case in the run-up to the invasion — senior Russian officials were unlikely to know what Mr. Putin was really planning, leading to this week’s mixed messages.
“The problem with the Russian regime is that, once again, no one understands what Putin wants,” Ms. Stanovaya said. “As a result, we get this informational chaos.”
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Andrew Higgins
BELGRADE, Serbia — Mindful of the angry and still-unhealed wounds left by NATO’s bombing of Serbia more than 20 years ago, Ukraine’s ambassador appeared on Serbian television after Russia invaded and bombed his country in the hope of rousing sympathy.
Instead of getting time to explain Ukraine’s misery, however, the ambassador, Oleksandr Aleksandrovych, had to sit through rants by pro-Russian Serbian commentators, and long videos of Russia’s president, Vladimir V. Putin, denouncing Ukraine as a nest of Nazis. The show, broadcast by the pro-government Happy TV, lasted three hours, more than half of which featured Mr. Putin.
Angry at the on-air ambush, the ambassador complained to the producer about the pro-Kremlin propaganda exercise, but was told not to take it personally and that Mr. Putin “is good for our ratings.”
That Russia’s leader, viewed by many in the West, including President Biden, as a war criminal, serves in Serbia as a lure for viewers is a reminder that the Kremlin still has admirers in Europe.
While Germany, Poland and several other E.U. countries display solidarity with Ukraine by flying its flag outside their Belgrade embassies, a nearby street pays tribute to Mr. Putin. A mural painted on the wall features an image of the Russian leader alongside the Serbian word for “brother.”
Part of Mr. Putin’s allure lies in his image as a strongman, an appealing model for President Aleksandar Vucic, the increasingly authoritarian leader of Serbia, and Prime Minister Viktor Orban, the belligerently illiberal leader of Hungary. Facing elections on Sunday, the Serbian and Hungarian leaders also look to Russia as a reliable source of energy to keep their voters happy. Opinion polls suggest both will win.
Then there is history, or at least a mythologized version of the past, that, in the case of Serbia, presents Russia, a fellow Slavic and Orthodox Christian nation, as an unwavering friend and protector down the centuries.
But perhaps most important is Mr. Putin’s role as a lodestar for nations that, no matter what their past crimes, see themselves as sufferers, not aggressors, and whose politics and psyche revolve around cults of victimhood nurtured by resentment and grievance against the West.
Arijan Djan, a Belgrade-based psychotherapist, said she had been shocked by the lack of empathy among many Serbs for the suffering of Ukrainians but realized that many still bore the scars of past trauma that obliterated all feeling for the pain of others.
“Individuals who suffer traumas that they have never dealt with cannot feel empathy,” she said. Societies, like trauma-scarred individuals, she added, “just repeat the same stories of their own suffering over and over again,” a broken record that “deletes all responsibility” for what they have done to others.
A sense of victimhood runs deep in Serbia, viewing crimes committed by ethnic kin during the Balkan wars of the 1990s as a defensive response to suffering visited on Serbs, just as Mr. Putin presents his bloody invasion of Ukraine as a righteous effort to protect persecuted ethnic Russians who belong in “Russky mir,” or the “Russian world.”
“Putin’s ‘Russian world’ is an exact copy of what our nationalists call Greater Serbia,” said Bosko Jaksic, a pro-Western newspaper columnist. Both, he added, feed on partly remembered histories of past injustice and erased memories of their own sins.
The victim narrative is so strong among some in Serbia that Informer, a raucous tabloid newspaper that often reflects the thinking of Mr. Vucic, the president, last month reported Russia’s preparations for its invasion of Ukraine with a front-page headline recasting Moscow as a blameless innocent: “Ukraine attacks Russia!” it screamed.
The Serbian government, wary of burning bridges with the West but sensitive to widespread public sympathy for Russia as a fellow wronged victim, has since pushed news outlets to take a more neutral stand, said Zoran Gavrilovic, the executive director of Birodi, an independent media monitoring group in Serbia. Russia is almost never criticized, he said, but abuse of Ukraine has subsided.
Mr. Aleksandrovych, the Ukrainian ambassador to Serbia, said he welcomed the change of tone but that he still struggled to get Serbians to look beyond their own suffering at NATO’s hands in 1999. “Because of the trauma of what happened 23 years ago, whatever bad happens in the world is seen as America’s fault,” he said.
Hungary, allied with the losing side in two world wars, also nurses an oversize victim complex, rooted in the loss of large chunks of its territory. Mr. Orban has stoked those resentments eagerly for years, often siding with Russia over Ukraine, which controls a slice of former Hungarian land and has featured prominently in his efforts to present himself as a defender of ethnic Hungarians living beyond the country’s border.
In neighboring Serbia, Mr. Vucic, anxious to avoid alienating pro-Russia voters ahead of Sunday’s election, has balked at imposing sanctions on Russia and at suspending flights between Belgrade and Moscow. But Serbia did vote in favor of a United Nations resolution on March 2 condemning Russia’s invasion.
That was enough to win praise for Mr. Vucic from Victoria Nuland, an American under secretary of state, who thanked Serbia “for its support for Ukraine.” But it did not stop Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, from on Monday suggesting Belgrade as a good place to hold peace talks between Moscow and Kyiv.
Serbs who want their country to join the European Union and stop dancing between East and West accuse Mr. Vucic of playing a double game. “There are tectonic changes taking place and we are trying to sleep through them,” said Vladimir Medjak, vice president of European Movement Serbia, a lobbying group pushing for E.U. membership.
Serbia, he said, is “not so much pro-Russian as NATO-hating.”
Instead of moving toward Europe, he added: “We are still talking about what happened in the 1990s. It is an endless loop. We are stuck talking about the same things over and over.”
More than two decades after the fighting ended in the Balkans, many Serbs still dismiss war crimes in Srebrenica, where Serb soldiers massacred more than 8,000 Bosnian Muslims in 1995, and in Kosovo, where brutal Serb persecution of ethnic Albanians prompted NATO’s 1999 bombing campaign, as the flip side of suffering inflicted on ethnic Serbs.
Asked whether she approved of the war unleashed by Mr. Putin as she walked by the Belgrade mural in his honor, Milica Zuric, a 25-year-old bank worker, responded by asking why Western media focused on Ukraine’s agonies when “you had no interest in Serbian pain” caused by NATO warplanes in 1999. “Nobody cried over what happened to us,” she said.
With much of the world’s media focused last week on Russia’s destruction of Mariupol, the Ukrainian port city, Serbia commemorated the start of NATO’s bombing campaign. Front pages were plastered with photos of buildings and railway lines destroyed by NATO. “We cannot forget. We know what it is to live under bombardment,” read the headline of Kurir, a pro-government tabloid.
A small group of protesters gathered outside the United States Embassy and then joined a much bigger pro-Russia demonstration, with protesters waving Russian flags and banners adorned with the letter Z, which has become an emblem of support for Russia’s invasion.
Damnjan Knezevic, the leader of People’s Patrol, a far-right group that organized the gathering, said he felt solidarity with Russia because it had been portrayed as an aggressor in the West, just as Serbia was in the 1990s, when, he believes, “Serbia was in reality the biggest victim.” Russia had a duty to protect ethnic kin in Ukraine just as Serbia did in Bosnia, Croatia and Kosovo, Mr. Knezevic said.
Bosko Obradovic, the leader of Dveri, a conservative party, said he lamented civilian casualties in Ukraine but insisted that “NATO has a huge responsibility” for their fate.
Mr. Obradovic on Sunday gathered cheering supporters for a pre-election rally in a Belgrade movie house. A stall outside the entrance sold Serbian paratrooper berets, military caps and big Russian flags.
Predrag Markovic, director for the Institute of Contemporary History in Belgrade, said that history served as the bedrock of nationhood but, distorted by political agendas, “always offers the wrong lessons.” The only case of a country in Europe fully acknowledging its past crimes, he added, was Germany after World War II.
“Everyone else has a story of victimization.” Mr. Markovic said.
Anton Troianovski
The Russian Defense Ministry says it is “regrouping” its forces around Kyiv. In a statement, the ministry claimed those forces’ aim had been to tie up and weaken Ukrainian troops in that region, preventing them from joining the fighting in eastern Ukraine. “All these goals were achieved,” the ministry said, adding it would now focus on “the final stage of the operation to liberate” the Donbas area of eastern Ukraine.
Michael D. Shear
President Biden is speaking this morning by phone with Ukraine's president, Volodymyr Zelensky, in what White House officials said was the latest in ongoing discussions between the two leaders about how the United States can support Ukraine in the fight against Russia's invasion.
Christopher F. Schuetze
BERLIN — Ukrainians fleeing war in their homeland remain vulnerable when arriving in Germany, the authorities in Berlin have warned, saying that thieves have been targeting the refugees — mostly women and children — at Berlin’s main train station and bus depot.
The police have hung fliers printed in both Ukrainian and Russian and have posted on social media that the refugees should avoid dubious offers of aid and warned of the potential for criminal activity, including human trafficking and sex offenses.
“My colleagues regularly find gangs of thieves who try to exploit the defenselessness and exhaustion of women traveling alone with children, in particular, in order to steal their last valuables,” Carsten Milius, an official from the Bund Deutscher Kriminalbeamter, a police union, told Der Tagesspiegel, a Berlin daily newspaper.
The police in Berlin have also been keeping track of registered sex offenders in the city, said Iris Spranger, a Berlin lawmaker responsible for city security. She added that besides uniformed officers, plainclothes officers had also been stationed at arrival sites.
“From very early on, we focused on the safety of the refugees because they are mostly women and children,” Ms. Spranger told the regional public broadcaster RBB.
Of the more than four million refugees who have fled Ukraine since the war began in February, half are children, according to newly released figures from UNICEF. More than a quarter-million refugees have made it to Germany, according to the federal police. Roughly 3,000 arrived in Berlin via train or bus on Tuesday alone, according to the authorities in Berlin.
Michael Spiess, a spokesman for the federal police in Berlin, said that extra units had been deployed to the train station and were coordinating closely with aid workers.
In the days after Russia invaded Ukraine, hundreds of people greeted refugees arriving in Berlin with offers of places to stay, food or money, but that has given way to an organized team of registered volunteers, who wear matching vests identifying them as aid workers.
Special buses run continuously from Berlin Central Station, the main train station, and from the city’s bus depot to a recently decommissioned airport, where aid organizations have set up 2,600 beds for people to rest before moving to more permanent lodging.
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Ivan Nechepurenko
How the Ruble’s Value Has Changed
Note: Scale is inverted to show the decline in the ruble’s value. As of 9:30 a.m. Eastern.
Source: FactSet
By The New York Times
Propped up by positive expectations that were bolstered by peace talks in Istanbul and by the Russian central bank’s quick and robust measures to support it, the Russian ruble made a staggering rebound approaching its prewar value on Wednesday.
The Russian currency was trading at 83 per dollar, only two rubles away from the levels it hit on Feb. 23, one day before President Vladimir V. Putin ordered Russian troops to invade Ukraine.
The rebound ran contrary to expectations. On Sunday, President Biden said on Twitter that as a result of sanctions, “the ruble was almost immediately reduced to rubble.”
The ruble’s stronger showing is most likely driven by artificial factors and might not be a good marker that the Russian economy is improving, said Yevgeny Nadorshin, the chief economist at the PF Capital consulting company in Moscow.
“In view of sanctions and countersanctions, which limit Russia’s transborder trade and thus reduce the demand for foreign currency, we cannot say that exchange rates reflect economic realities in the country,” Mr. Nadorshin said.
Ever since Western countries imposed sanctions on Russia for invading Ukraine, Russia’s central bank has made a number of strategic moves that have further limited international trade, but prevented a catastrophic bank run and capital flight.
For instance, it ordered Russian companies to convert 80 percent of foreign currency revenues they receive under export contracts into rubles. That allowed the central bank to accumulate some hard currency as the West froze more than $300 billion worth of Russian reserves, Mr. Nadorshin said.
The country’s main financial regulator also limited the amount of foreign currency that Russians can withdraw from their bank accounts to $10,000 over the next six months; anything over that would be paid in rubles. The key interest rate was raised to 20 percent, making ruble-denominated deposits more attractive, but also making lending, including mortgages, prohibitively expensive.
Russia can live under such restrictions for a long time, Mr. Nadorshin said, but the price of that would be further isolation and long-term development.
“The Soviet Union lasted a long time,” he said, “but we know what it all ended up with.”
Matthew Goldstein
Know your customer.
It’s a basic rule of banking in the United States. Without it, the American financial system is at risk of being an unwitting participant in crimes ranging from money laundering to the funding of terrorism.
But the imposition of economic sanctions on Russian oligarchs over the invasion of Ukraine has exposed a loophole that prevents regulators from tracking the flow of offshore money into the United States: Hedge funds, private equity firms, family offices and venture capital firms don’t always know whose money they’re taking.
Now, some lawmakers on Capitol Hill are joining the calls for the Securities and Exchange Commission and the Treasury Department to require firms in the $11 trillion private funds market to do the same kind of checks performed by financial institutions including banks, brokerages, mutual funds and even casinos.
In a joint letter on Tuesday to Janet L. Yellen, the Treasury secretary, and Gary Gensler, the S.E.C. chairman, Senators Elizabeth Warren of Massachusetts and Sheldon Whitehouse of Rhode Island said closing the loophole would “help the U.S. government track down the hidden wealth of sanctioned Russian elites and better combat money laundering, terrorism, the proliferation of weapons of mass destruction and other criminal activity throughout our financial system.”
The two Democrats cited a report by The New York Times last week about the deeply complex financial holdings of one oligarch, Roman Abramovich, who has invested billions of dollars through private funds. (Mr. Abramovich has been the subject of sanctions by the British authorities but not those in the United States.)
“The status quo is plainly untenable,” the senators wrote.
A spokesman for the Treasury Department declined to comment on the lawmakers’ letter. The S.E.C. did not immediately comment.
The calls to tighten the monitoring of foreign money into hedge funds and private equity firms go back about two decades, when the private fund industry was much smaller than it is today. But some contend the rationale for exempting those industries no longer holds given the impact of hedge funds and private equity on markets.
“Right now, broker-dealers, mutual funds and banks are legally required to understand who their clients are and evaluate the source of their clients’ funds before investing them,” said Elise Bean, former staff director and chief counsel of the Senate Permanent Subcommittee on Investigations, who has specialized in money-laundering investigations. “But hedge funds, private equity and venture capital funds don’t — which doesn’t make any sense.”
Ms. Bean is advising a coalition of more than 100 organizations that filed a comment letter with the S.E.C. last week, saying regulators should require private funds to provide regulators with a list of all the “beneficial owners” of the money they accept from investors and to identify the countries where those investors reside.
The groups, calling themselves the Financial Accountability and Corporate Transparency Coalition, said private funds needed to be required to make those disclosures to help regulators track the potential “presence of illicit financial flows in private markets.” Russia’s invasion of Ukraine, they said, demonstrated the challenges of keeping tabs on money from political insiders who made investments shrouded in secrecy when they were not subject to government sanctions.
An S.E.C. spokeswoman said the commission “benefits from robust engagement from the public” but generally does not respond publicly to comment letters.
There are a number of competing ideas to bring private funds and unregulated investment advisers up to the same know-your-customer standards as banks.
Ms. Warren and Mr. Whitehouse suggested in their letter that the Treasury could interpret additional powers given to financial regulators in the aftermath of the Sept. 11 terror attacks as covering private funds.
Some supporters of increased oversight say the Investment Advisers Act gives the S.E.C. the authority to require private funds to conduct know-your-customer checks.
Another possibility is to expand the 50-year-old Bank Secrecy Act, which requires banks and other regulated financial institutions to carefully vet their customers and stop potential money laundering.
The Enablers Act, introduced in the House of Representatives last fall, would extend those rules to investment advisers at private funds and others.
“It is not a bad thing to understand who you are taking money from,” said Daniel Tannebaum, an expert on financial crimes at the consulting firm Oliver Wyman.
But the fate of the Enablers Act is uncertain. A comparable bill has yet to be introduced in the Senate, and no committee has agreed to consider it in the House. The scope of the legislation could also pose a problem: Lawyers, public relations firms and art dealers would also be required to make the same checks, and the inclusion of so many professions increases the likelihood of opposition.
The holdings of rich and powerful Russians have come under intense scrutiny after the United States and other Western nations targeted their ability to conduct business after the invasion of Ukraine. Private funds in the United States are required to inform the Treasury if they hold assets belonging to Russians on the sanctions list, but they are not required to provide that information to other investors.
And oligarchs’ finances are deeply complex, which can obscure their role as the source of the money: The Times reported that Mr. Abramovich had invested several billion dollars in U.S. hedge funds and private equity funds through a variety of shell companies. In some cases, participants weren’t even aware of whose money they were helping to manage.
Much of Mr. Abramovich’s investing activity was facilitated by a small firm, Concord Management, based in suburban Tarrytown, N.Y. Concord Management previously said it recommended investments but did not directly manage any money. Representatives for Mr. Abramovich in London did not immediately respond to messages seeking comment.
In another example, Fort Ross Ventures, a California venture capital firm, has taken in investment dollars from Sberbank, a Russian state-owned bank. The U.S. and British governments have both imposed sanctions on Sberbank.
Ross Ventures said in a statement that it was “analyzing all international sanctions announced against Russia and Sberbank and will act in compliance with the applicable law.”
The proposals from Ms. Warren and Mr. Whitehouse as well as the FACT coalition involve revisions to a private fund disclosure requirement called Form PF — enacted in the wake of the financial crisis of more than a decade ago — that the S.E.C. is already considering revising.
The S.E.C. has proposed requiring hedge funds, private equity firms and other investment advisers that must file a Form PF to provide regulators with updates on “extraordinary investment losses” or large exposures to other investors that could have an impact on markets.
The FACT coalition has said the existence of money from questionable sources in private funds is also potentially destabilizing to the financial system, which is why regulators need to have access to real-time information about those investors.
Representatives for the professional associations that represent the hedge fund and private equity industry said placing further reporting and know-your-customer demands on private funds was largely unnecessary because neither industry had historically been a magnet for money laundering.
The associations note that even if a private fund manager in the United States is not doing its own background checks, many funds employ independent firms to administer their offshore investment vehicles to perform know-your-customer and anti-money-laundering checks on foreign investors.
Bryan Corbett, chief executive officer for the Managed Funds Association, which represents more than 140 hedge funds and other investment funds, said private funds already “work with banks and specialized administrators and conduct standardized, rigorous due diligence on those investing in funds.”
In the case of offshore funds, many outside administrators are based in the Cayman Islands, which heed sanction orders by both the United States and Britain. When the British government imposed sanctions on Mr. Abramovich, many administrators moved to freeze funds in entities that could be tied to him.
Shortly before the sanctions orders were imposed, representatives for Mr. Abramovich sought to restructure some of the entities that invested in those funds, three people briefed on the matter said. But those maneuvers did not succeed in avoiding the sanctions orders, according to the people, who spoke on the condition of anonymity because they were not authorized to comment publicly on the matter.
But critics have said the checks are not foolproof because many wealthy offshore investors like Mr. Abramovich have relied on shell companies to mask their ownership, and private fund managers are often not aware of who the beneficial owner of a shell company is.
“It is clear that substantial Russian money has infiltrated U.S. private investment markets, but we don’t know exactly how much, where it is invested or who might be impacted by sanctions, due to a lack of transparency,” Ms. Bean said.
A previous version of this article misspelled the surname of Oliver Wyman’s expert on financial crimes. He is Daniel Tannebaum, not Tannenbaum.
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Megan Specia
At least two million children have now fled the war in Ukraine, with another 2.5 million displaced within country, according to newly released numbers from UNICEF. “The situation inside Ukraine is spiraling,” said the agency’s executive director, Catherine Russell. Earlier, the U.N.’s refugee agency released figures showing that more than four million people had fled the country since the Russian invasion began on Feb. 24.
Anton Troianovski
Russia’s chief negotiator with Ukraine reaffirmed Russia’s interest in a peace deal along the lines of the one proposed at Tuesday’s talks in Istanbul. “Yesterday the Kyiv authorities, for the first time in all these past years, declared their readiness to reach an agreement with Russia,” the negotiator, Vladimir Medinsky, said in a televised statement. The Kremlin has sent mixed messages, with a spokesman saying earlier Wednesday that the Istanbul talks did not produce anything “very promising.”
Patrick Kingsley
A Ukrainian government delegation is visiting Israel for low-level meetings with Israeli diplomats, an Israeli official said. The meetings will not involve Prime Minister Naftali Bennett of Israel, who is focused on leading the response to a recent wave of terrorist attacks, the official said.
Christopher Buckley
China’s foreign minister, Wang Yi, told his visiting Russian counterpart, Sergey Lavrov, that “Chinese-Russian relations have withstood the new test of constant international changes,” the Chinese foreign ministry said. Wang also said that China was willing to advance relations to “an even higher level.” His published comments did not mention the war.
Matina Stevis-Gridneff
Pop stars like Madonna, Miley Cyrus and Elton John will support a global fund-raising event that the E.U. and Canada are organizing for Ukraine on April 9 in Warsaw. The event’s goal will be to raise money for Ukrainian refugees and people displaced within Ukraine by the Russian invasion.
Kenneth Chang
A NASA astronaut returned to Earth on Wednesday with two Russian counterparts, emerging in a world where cooperation between Russia and the United States to preserve the safety of astronauts and the International Space Station can no longer be taken for granted.
Mark Vande Hei, the NASA astronaut, who spent 355 days in space, and his Russian crewmates, Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov, flew home together in a Russian spacecraft, guided by Russian flight controllers. At the landing site in Kazakhstan, Mr. Vande Hei was met by a contingent of NASA and Russian personnel, a close collaboration between the two space agencies that has continued despite Russia’s invasion of Ukraine and the tensions it has caused between Moscow and the West.
The space station was meant to be a marvel of post-Cold War amity between Moscow and Washington, but Russia has faced withering sanctions and mounting isolation from Western nations over its war in Ukraine. And the conflict is likely to test NASA’s ability to cooperate with its Russian counterpart, Roscosmos.
The two agencies appear to have worked together on Wednesday to bring the crew back from orbit, but their cooperation was preceded in recent weeks by tense outbursts. Dmitry Rogozin, who leads the Russian space program, has made bellicose statements on social media, and he shared a video that suggested that the Russians might leave Mr. Vande Hei behind.
Yet NASA officials have sidestepped what Mr. Rogozin has said and have insisted that nothing has changed.
“For the safety of our astronauts, the working relationship between NASA and our international partners continues,” Bill Nelson, the NASA administrator, said in his State of NASA speech on Monday. “And that includes the professional relationship between the cosmonauts and our astronauts.”
Melissa Eddy
BERLIN — Germany made the latest move in the brinkmanship with President Vladimir V. Putin of Russia over his demand that Moscow be paid in rubles for critical energy supplies, announcing on Wednesday that it was prepared to ration natural gas if Russia cut its supplies.
Hours later, the Kremlin appeared to defuse the standoff by detailing a plan that would allow Berlin or other European customers to keep paying in euros. The plan was relayed by Mr. Putin in a telephone call with Chancellor Olaf Scholz, according to statements released late Wednesday by the German government and by the Russian state news agency, Tass.
In the call, Mr. Putin said that a new Russian law requiring gas deliveries to be settled in rubles would go into effect April 1. But “payments would continue to be made exclusively in euros and transferred as usual to Gazprom Bank, which is not affected by the sanctions,” according to a statement from Mr. Scholz’s office summarizing the call. “The bank would then convert the money into rubles.”
Western sanctions are aimed at crippling the Russian economy by cutting off the country’s central bank, threatening the country’s currency, the ruble.
But the Moscow-based Gazprom Bank, which handles energy contracts, was not placed under sanctions, a concession to Europe’s heavy dependence on Russian coal, oil and natural gas. More than 40 percent of all gas imported by Europe is from Russia. Europe’s energy payments to Russia, which have been rising because of escalating prices, could average $850 million per day in the first half of 2022, according to Bruegel, an economics institute in Brussels.
By going through the Gazprom Bank, Russia is able to convert the Western currencies to rubles.
Earlier Wednesday, the German government activated the first step of a national gas emergency plan that could lead to the rationing of natural gas. The action — the first step, or “early warning stage” — involves setting up a crisis team of representatives from the federal and state governments, regulators and private industry, said Robert Habeck, the economy minister and vice chancellor.
The move illustrates the risk facing European countries that rely on Russian oil and gas as the war in Ukraine drags on. On Monday, energy ministers from the Group of 7 nations rejected a demand by Russia that the country be paid for its supplies in rubles. Several European energy companies have said payment in rubles would require a renegotiation of long-term contracts.
“We will not accept any breach of the private contracts,” Mr. Habeck said.
Eswar Prasad, a professor of trade policy at Cornell University, said the demand to be paid in rubles made little sense economically: “Paying euros actually helps Putin rather than hurting him.” Euros, which are considered strong and stable, can be used by Russia to prop up the ruble when its own currency has been weakened.
The dispute over natural gas comes as prices of energy, food and other staples rise across the continent as the war rages, snarling supply chains that were already under strain from the pandemic. On Wednesday, both Germany — the largest economy in Europe — and Spain reported inflation levels in March that touched 40-year highs.
The German Council of Economic Experts, which advises the government in Berlin, warned in a report that its “outlook for the economy in Germany and the euro area has worsened sharply” because of the war in Ukraine.
The ongoing standoff of natural gas pricing is part of attempts from Mr. Putin to push back against a wide-ranging raft of economic sanctions aimed at punishing the Kremlin for invading neighboring Ukraine.
“We must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia,” Mr. Habeck told reporters. “With the declaration of the early warning level, a crisis team has convened.”
The team will meet daily to monitor the situation and establish measures that can be taken if supplies start running low, which Mr. Habeck stressed was not yet the case. Only if the situation were critical enough would the government intervene to begin rationing natural gas supplies. In that case, according to a planning document, households and critical public services, including hospitals and emergency services, would be prioritized over industry.
Roughly half of Germany’s homes rely on natural gas for their heating, and 55 percent of the country’s gas comes from Russia. It arrives via overland pipelines through Ukraine and Poland and through the original Nord Stream pipeline under the Baltic Sea. A sister pipeline that was awaiting German approval, Nord Stream 2, was effectively frozen by the government two days before Russian tanks rolled into Ukraine.
“Security of supply continues to be guaranteed,” Mr. Habeck said. “There are currently no supply bottlenecks. Nevertheless, we must increase precautionary measures to be prepared for an escalation on the part of Russia.”
Gazprom, Russia’s state-owned energy company, said on Wednesday that it had continued to supply gas to Europe via Ukraine in line with requests from European consumers and that flows remained high. Gas was also flowing west through a pipeline that crosses Poland from Russia for the first time since March 15, it said.
Poland has been lobbying its European Union partners to end their dependence on Russian energy as quickly as possible. The government in Warsaw has a pipeline linking the country to Norway that is expected to open by the end of the year, and capacities for liquefied natural gas would be increased. The country also announced it would stop importing Russian oil by the end of the year.
In Athens, the Greek energy ministry called an emergency meeting of all players in the country’s gas market to discuss alternative options for procuring natural gas in the event of an interruption in Russian gas supplies, the ministry said.
Mr. Habeck also urged German consumers and companies to begin making efforts to cut their energy use wherever possible. “Every kilowatt-hour counts,” he said.
Patricia Cohen, Ivan Nechepurenko and Niki Kitsantonis contributed reporting.
L'Humanité
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Présidentielle 2022 : Marine Le Pen resserre l'écart avec Emmanuel Macron
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Marc PERELMAN
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Publié le : 29/03/2022 - 23:23
Laure MANENT
Bloquée côté occidental par les sanctions économiques, la Russie cherche de nouveaux marchés pour écouler son pétrole. L'Inde est intéressée : troisième plus grand consommateur mondial de pétrole, elle en importe plus de 80 %. Le baril de pétrole russe de l'Oural coûte 30 dollars de moins que le Brent de mer du Nord. New Delhi profite de l'opportunité pour s'approvisionner.
En 2021, l'Inde a acheté environ 12 millions de barils de pétrole à la Russie, soit seulement 2 % de ses importations totales. Ses fournisseurs se trouvaient alors principalement au Moyen-Orient. Mais pour mars et avril 2022, New Delhi a déjà conclu des contrats pour six millions de barils avec Moscou, selon le groupe de recherche sur les matières premières Kpler.
La Russie propose un pétrole extrait en Oural, qui s'échange habituellement au même prix que le Brent de la mer du Nord, la référence mondiale. Avec la guerre en Ukraine, le baril de "Urals" a perdu environ 30 dollars par rapport au Brent en mars, un record historique.
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ENTRE ÉCONOMIE ET DIPLOMATIEGuerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie
LE FIL DU 8 MARS
Joe Biden ordonne un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes
La chronique de l’éco
TotalEnergies va finalement arrêter tout achat de pétrole russe
France24 - Monde
La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 18:55
Cyril PAYEN
Cyril PAYEN
Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.
Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.
Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.
>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"
"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"
Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.
Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.
Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin
Reportage
Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu
GUERRE EN UKRAINE
Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes
France24 - Monde
Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"
Publié le : 30/03/2022 - 12:35
Pauline PACCARD
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Le politologue Bruno Tertrais est directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS.) Il revient sur la façon dont la guerre en Ukraine bouscule l'ordre mondial, en analysant notamment la stratégie diplomatique des États-Unis vis-à-vis de Moscou. Il rappelle que même si le président américain Joe Biden ne ménage pas son homologue russe, cela n'empêche pas les deux pays de travailler ensemble. Bruno Tertrais analyse également le fonctionnement du couple sino-russe.
GUERRE EN UKRAINEPoutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"
LE FIL DU 24 MARS
Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20
Valeurs Actuelles
Un futur parc éolien à proximité d’un cimetière militaire du Débarquement provoque une levée de boucliers en Normandie
Une profanation. Voilà comment a réagi mardi 29 mars la petite commune normande de Bazenville, dans le Calvados, à la future implantation d’un parc de cinq éoliennes à proximité d’un cimetière britannique du Débarquement, rapporte Le Figaro. Pour le maire, massivement soutenu par ses administrés et son Conseil municipal, cette décision est également une atteinte à l’environnement : « On est sur une plaine et, d’où que l’on soit, on verra ces mâts. Cela va déprécier nos maisons et défigurer notre paysage », explique Marcel Dubois. Une association s’est même constituée. Son président affirme : « On n’est pas contre les éoliennes, mais on est sur des lieux de mémoire qu’il faut protéger », explique Benoît André.
Guerre de clochers
Pour les habitants de Bazenville, le responsable de cette future implantation n’est autre que le maire de la petite commune voisine du Manoir, qui est lui favorable au projet. Une guerre de clochers qui ne dit pas son nom. En attendant, Bazenville peut compter sur le soutien du président de la région Normandie, Hervé Morin, qui balaye les arguments des pro-éoliennes : « Je suis contre les éoliennes terrestres, et plus encore contre ce projet en Bessin qui est parfaitement saugrenu. Que l’on arrête d’emmerder le monde ! ». L’association dirigée par Benoît André, Pour la protection et l’environnement du Bessin, a déposé un recours devant les tribunaux contre ce projet.
Calvados : les dernières actualités
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie
Publié le : 29/03/2022 - 17:56
Sébastian SEIBT
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Le chancelier allemand Olaf Scholz a confirmé que Berlin réflechissait à acheter à Israël un de ses célèbres systèmes de défense antimissile. Une démarche qui prouve à quel point la guerre en Ukraine a changé la donne sécuritaire en Europe, mais qui repose aussi sur l’illusion qu’il pourrait exister un "bouclier" capable de protéger complètement un pays comme l’Allemagne contre les missiles russes.
Un bouclier antimissile pour protéger l'Allemagne contre les velléités guerrières russes. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a évoqué cette possibilité dimanche 27 mars, lors d'une interview accordée à l'ARD, la première chaîne de télévision du pays.
Une telle proposition aurait paru incongrue il y a encore à peine deux mois dans un pays qui, comme l'Allemagne, se targuait de sa posture pacifiste. Mais l'invasion de l'Ukraine par la Russie a changé la donne. "Nous devons nous préparer à faire face à la nouvelle réalité d'un pays voisin [la Russie] qui utilise la force pour parvenir à ses fins", a affirmé le chef du gouvernement allemand.
Arrow 3 plutôt que le Dôme de fer israélien
Olaf Scholz a précisé qu'une des principales options sur la table était l'achat à Israël d'un système de défense clef en main. Une délégation de députés allemands s'est rendue dimanche à Tel Aviv afin d'en savoir plus sur les capacités israéliennes d'intercepter et détruire les missiles qui menaceraient son territoire, a confirmé Marie-Agnes Strack-Zimmermann, présidente du comité de la Défense du Bundestag.
La pression exercée sur le gouvernement allemand pour renforcer ses défenses antimissiles se fait ressentir depuis que les troupes russes sont entrées en Ukraine. Des élus conservateurs de la CDU avaient ainsi suggéré début mars que l'Allemagne achète pour protéger sa capitale le Dôme de fer israélien, le célèbre bouclier antimissile qui avait prouvé son efficacité contre la pluie de missiles à courte portée lancés depuis Gaza par le Hamas en mai 2021.
>> À lire aussi : Le Dôme de fer israélien a tenu le choc face aux roquettes du Hamas et ses alliés
Une demande qui ne faisait pas grand sens. "L'arsenal dont dispose la Russie n'a rien à voir avec les roquettes que le Hamas utilise à la frontière et que le Dôme de fer est chargé d'intercepter. C'est comme comparer les capacités offensives d'une équipe jouant en Ligue des champions à celles d'une formation évoluant en division régionale", explique Oliver Thränert, spécialiste des questions de défense antimissile au Center for Security Studies de l'École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), contacté par France 24.
C'est pourquoi Olaf Scholz et le gouvernement allemand s'intéressent plutôt à Arrow 3, qui est un dispositif israélien complémentaire au Dôme de fer, spécifiquement conçu pour intercepter les missiles à portée intermédiaire. "C'est le type de système de défense qui, en théorie, sert à se protéger contre les missiles tels que les Iskander que la Russie devrait utiliser si elle voulait frapper l'Allemagne", confirme Rafael Loss, spécialiste des questions de sécurité allemande au Conseil européen des relations internationales, contacté par France 24.
L'Allemagne et l'Europe démunies face à une menace venue des airs ?
Les experts des questions de défense allemande saluent, dans leur majorité, l'ouverture d'un débat autour d'un renforcement des défenses antimissiles allemandes. "Cela faisait longtemps qu'une telle réflexion devait avoir lieu", estime Rafael Loss. Après la fin de la Guerre froide, "c'est le secteur de la défense qui a le plus souffert, car les Allemands ne pensaient plus qu'une menace sérieuse puisse venir de airs en Europe", ajoute cet expert.
Pour lui, l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 aurait dû ouvrir les yeux aux responsables politiques allemands. Mais il a fallu attendre la guerre d'invasion déclenchée par Moscou en Ukraine, qui a "rendu la menace plus claire, et a montré que la Russie n'hésitait pas à recourir à des missiles", note Götz Neuneck, chercheur sénior à l'Institut pour la paix et la sécurité (Institut für Friedensforschung und Sicherheitspolitik, IFSH) de l'université de Hambourg, contacté par France 24.
L'Allemagne n'a pas grand-chose pour faire face à une telle menace. Elle dispose essentiellement d'un système antidrone et de quelques missiles Patriot américains, qui "sont une technologie vieillissante et adaptée pour détruire les missiles à courte portée", rappelle Ulrich Kühn, directeur du groupe de recherche "contrôle de la prolifération des armements et nouvelles technologie" à l'IFSH, contacté par France 24.
Plus généralement, les défenses de l'Otan en Europe sont mal calibrées pour faire face à d'éventuelles frappes depuis la Russie. Les systèmes antimissiles installés en Roumanie et en Pologne "sont destinés à parer une menace venant plutôt du Sud, ce qui signifie surtout qu'ils ont été configurés pour intercepter d'éventuels missiles iraniens", explique Ulrich Kühn.
Des trous dans le bouclier
Mais si l'intention est bonne, le débat aurait très mal commencé en Allemagne, d'après tous les experts interrogés par France 24. "Il y a actuellement une pression pour faire rapidement quelque chose qui donnerait un sentiment de sécurité à la population allemande, ce qui nuit à une réflexion posée sur cette question", estime Ulrich Kühn.
Principal problème : l'idée "qu'il pourrait exister un bouclier capable de protéger toute l'Allemagne contre les missiles russes est aberrante", tranche ce spécialiste de l'Institut pour la paix et la sécurité.
D'abord parce qu'on ne connaît pas les capacités réelles du système israélien Arrow 3. "C'est un système qui n'a encore jamais eu à abattre le moindre missile de moyenne portée [en condition réelle de conflit]", rappelle Götz Neuneck.
Ensuite, "les Russes ont clairement les moyens de submerger un système comme Arrow 3", assure Rafael Loss. Il faudrait en effet des centaines, voire des milliers de missiles antimissiles tirés simultanément pour contrer efficacement une attaque de grande ampleur russe qui viendrait des airs. Surtout que "les missiles russes ont, pour certains, des systèmes de leurre intégrés qui rendent l'interception encore plus difficile", souligne Ulrich Kühn.
Un tel dispositif, pour être un tant soit peu efficace, deviendrait un véritable gouffre financier. Les médias allemands ont évoqué un programme qui coûterait "seulement" 2 milliards d'euros… Un chiffrage "qui semble bien hasardeux, compte tenu qu'il faut couvrir un pays de la taille de l'Allemagne", estime Thomas Wiegold, un expert en armement allemand, sur son blog. À l'heure actuelle, "il serait bien plus efficace de construire davantage de bunkers que d'investir dans un bouclier antimissile si on estime que la Russie risque de frapper un pays de l'Otan avec des missiles", juge Götz Neuneck.
Et puis, il faut "aussi des radars capables de repérer précisément des missiles russes en approche", souligne Götz Neuneck. Encore des dépenses supplémentaires à prévoir pour un pays qui dépend surtout des capacités radars de l'Otan pour défendre son espace aérien.
Pour Oliver Thränert, c'est l'autre point faible du débat qui a lieu actuellement en Allemagne : Olaf Scholz semble suggérer que l'Allemagne achèterait un tel système seule dans son coin. "Je ne vois pas comment un dispositif antimissile pourrait être déployé sur le sol allemand sans être intégré au système de défense mis en place par l'Otan, dont l'Allemagne fait partie", note cet expert.
Enfin, renforcer les défenses antimissiles "a aussi un coût politique dont on ne parle absolument pas pour le moment", regrette Ulrich Kühn. C'est, en effet, mettre un pied dans un "cercle vicieux qui peut aboutir à une nouvelle course aux armements", averti Rafael Loss. Si l'Allemagne ou l'Otan renforce sa défense en Europe, la Russie "voudra investir pour augmenter ses capacités offensives, et ainsi de suite", estime Ulrich Kühn.
Dans le contexte actuel de guerre en plein cœur de l'Europe, la volonté des Allemands d'être mieux protégés face à la menace russe peut se comprendre… mais elle implique le risque d'ouvrir la porte sur un monde encore plus dangereux à l'avenir.
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DécryptageL'accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne, ou comment panser les plaies de l'Histoire
GUERRE EN UKRAINEPoutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Guerre en UkraineLa Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
Valeurs Actuelles
Marion Maréchal de retour en Vaucluse pour un meeting de soutien à Eric Zemmour
Retour en terre connue pour Marion Maréchal. L’ancienne députée se rendra en Vaucluse mardi 5 avril à l’occasion d’un meeting de soutien à la candidature d’Eric Zemmour, rapporte La Provence. Elle animera donc une réunion publique en Avignon aux côtés du président de Génération Z, le mouvement de jeunesse de Reconquête ! Stanislas Rigault, et du Général de La Chesnais, directeur de campagne d’Eric Zemmour et conseiller municipal de Carpentras. C’est Bertrand de La Chesnais qui a révélé l’information via son compte Twitter.
Venez nombreux mardi 5 à 19h. Cela va être un grand moment. pic.twitter.com/UEluYtx7eo
— Bertrand de la Chesnais (@BdelaChesnais) March 30, 2022
Députée de la 3e circonscription de Vaucluse
Marion Maréchal connaît bien le Vaucluse. Et pour cause : elle a été députée de la 3e circonscription de ce département de 2012 à 2017, élue à seulement 21 ans, devenant ainsi la benjamine de l’Assemblée nationale, et la plus jeune parlementaire de toute l’histoire de la République. Après avoir brigué, en vain, la présidence de la région PACA en décembre 2015, la jeune parlementaire a choisi de quitter la vie politique en juin 2017. Avant de fonder son propre institut universitaire à Lyon. Et de revenir en politique avec l’émergence du candidat Eric Zemmour. Sera-t-elle candidate aux élections législatives de juin prochain en Vaucluse ? Réponse après la présidentielle.
Avignon : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
En soutien à l’Ukraine, LREM réclame… la suspension du jumelage de Bordeaux avec Saint-Pétersbourg
« Nous demandons une suspension officielle des liens entre la ville de Bordeaux et la ville de Saint-Pétersbourg en Russie. » Voilà ce qu’ont exigé les élus du groupe Renouveau Bordeaux (La République en Marche) lors du Conseil municipal du mardi 29 mars, d’après un communiqué de presse. La capitale girondine doit fêter cette année ses trente ans de jumelage avec la ville russe. Les élus En Marche, emmenés par Thomas Cazenave, ex-tête de liste pour le parti présidentiel aux municipales et proche d’Emmanuel Macron, s’appuient sur la demande en ce sens de l’association Ukraine-Amitié pour motiver leur exigence.
« Rupture diplomatique temporaire »
Les élus LREM plaident pour une « rupture diplomatique temporaire », car, selon eux, les jumelages « reposent sur des valeurs communes ». En outre, les élus ajoutent que « les municipalités russes sont un maillon du système institutionnel russe et un jumelage se pratique entre des autorités politiques. » Le groupe Renouveau Bordeaux précise que l’objectif de cette initiative est « d’isoler Vladimir Poutine et le Kremlin ».
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France24 - Monde
Hongrie : la guerre en Ukraine, l'épine dans le pied de Viktor Orban à la veille des législatives
Publié le : 29/03/2022 - 19:20
Cyrielle CABOT
Les Hongrois se rendront aux urnes dimanche à l'occasion des élections législatives. Si le Premier ministre ultraconservateur sortant, Viktor Orban, entend bien être réélu pour un quatrième mandat consécutif, il a dû composer ces dernières semaines avec un nouveau facteur : la guerre en Ukraine, qui a totalement bouleversé la campagne électorale.
"Poutine ou l'Europe ?", peut-on lire sur des affiches dans les rues de Budapest. En Hongrie, la guerre en Ukraine s'est invitée comme le sujet phare de la campagne pour les élections législatives du 3 avril. Alors que le Premier ministre ultraconservateur, Viktor Orban, veut rafler un quatrième mandat consécutif, l'opposition ne cesse de critiquer sa proximité avec Moscou. À quelques jours du scrutin, les questions de politique intérieure sont devenues inaudibles, et le vote prend des allures de référendum entre ouverture vers l'Est et réconciliation avec l'Union européenne.
"Avant le début de la guerre en Ukraine, la campagne électorale était surtout dominée par des questions sociétales : le parti de Viktor Orban, le Fidesz, prônait 'des valeurs traditionnelles' et la lutte contre 'la propagande LGBT'", explique auprès de France 24 Daniel Hegedus, politologue, spécialiste des pays d'Europe de l'Est au sein de la fondation German Marshall Fund. Dimanche, le scrutin législatif sera d'ailleurs assorti d'un référendum sur une proposition de loi visant à "interdire la représentation et la promotion de l'homosexualité et de la transidentité auprès des mineurs".
De son côté, l'opposition, emmenée par le conservateur Peter Marki-Zay, "se concentrait surtout autour de la lutte contre la corruption", poursuit le politologue. Dans les premiers mois de la campagne, l'objectif affiché de ce bloc inédit, qui rassemble six partis couvrant l'ensemble de l'échiquier politique, était en effet de renverser "le gouvernement le plus corrompu de mille ans d'histoire magyare".
Mais depuis le 24 février, ces thématiques ont été reléguées au second plan, éclipsées par l'invasion russe en Ukraine, l'afflux de réfugiés arrivant en Hongrie et les bouleversements géopolitiques mondiaux.
Le jeu d'équilibriste d'Orban
Depuis son retour au pouvoir en 2010, Viktor Orban n'a cessé de renforcer ses liens économiques et politiques avec le Kremlin, rappelle auprès de France 24 Paul Gradvohl, historien spécialiste de l'Europe de l'Est à l'université Panthéon-Sorbonne. "Aujourd'hui, c'est l'argument principal de l'opposition, qui dénonce un chef d'État 'à la botte de Poutine'."
"Orban et Poutine, ou l'Occident et l'Europe – voilà l'enjeu de ce scrutin. Un choix entre le côté sombre ou le bon côté de l'histoire", résumait ainsi Péter Márki-Zay dans un message publié sur les médias sociaux.
Face à ces critiques internes et dans un souci de ménager son image à l'international, le Premier ministre hongrois joue les équilibristes. Lui qui était encore accueilli en grande pompe à Moscou le 1er février dernier, n'a pas hésité à condamner la guerre en Ukraine et à soutenir les sanctions occidentales contre le Kremlin. Plus étonnant encore, il a récemment accepté le déploiement de troupes de l'Otan sur une partie de son territoire.
Connu pour sa politique anti-migrants, il a aussi surpris en adoptant une politique d'accueil à ses frontières. Depuis le 24 février, son pays a ainsi accueilli plus de 130 000 réfugiés venus d'Ukraine, selon le Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies.
Mais hors de question en revanche, pour Budapest, de se mettre la Russie à dos en acceptant de livrer des armes à l'Ukraine ou d'en laisser transiter sur son territoire. Hors de question aussi, de se passer du gaz russe malgré les sanctions. "Le pays est complètement dépendant de Moscou sur la plan énergétique", explique Pierre Gradvohl. Et de rappeler : "Outre la dépendance en gaz, en 2014, la Hongrie a confié à la Russie le développement de deux centrales nucléaires (le complexe de Paks) sur son territoire."
"Les Russes garantissent 80 % de l'approvisionnement en gaz de notre pays. Si nous coupons le robinet, nous ne pourrons plus cuisiner ou nous chauffer. Et sans l'extension du complexe de Paks, les tarifs de l'électricité quadrupleraient", argumentait ainsi début mars le journal progouvernemental Magyar Nemzet.
"Le choix de la paix et de la sécurité"
"Concrètement, Orban est fidèle à sa position d'ultranationaliste et fait valoir une position où il privilégie avant tous les intérêts de son pays", résume Pierre Gradvohl. "Et à l'inverse, il présente l'opposition comme prête à faire passer les intérêts extérieurs avant les intérêts nationaux."
Lors d'un important meeting organisé le 15 mars, jour de la fête nationale hongroise, Viktor Orban s'est ainsi présenté devant une foule de supporters comme le candidat "de la paix" face à une opposition "qui a perdu l'esprit", "prête à s'engager dans une cruelle et sanglante guerre". "La droite est le camp de la paix, la gauche est celui de la guerre", a-t-il asséné.
Au même moment, de l'autre côté du Danube, le chef de l'opposition organisait un contre-rassemblement. Dans la foule, on brandissait des drapeaux ukrainiens et européens et faisait une minute de silence en hommage aux victimes de la guerre. Peter Marki-Zay, lui, a appelé à voter "pour le bon côté de l'histoire", et a promis de réconcilier la Hongrie et l'Union européenne, dont les relations ont été mises à mal par dix ans de gouvernement du Fidesz.
La propagande pro-Poutine au service d'Orban
"Dans ces argumentaires, Orban a un avantage majeur sur l'opposition : il peut compter sur sa mainmise sur les médias pour porter son discours", poursuit Pierre Gradvohl. Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre a en effet verrouillé le paysage médiatique, réduisant au silence de nombreux journaux d'opposition et exerçant un contrôle sévère sur les médias d'État.
"Dans l'essentiel des médias publics et privés, la propagande prorusse bat son plein et sert à tout va une rhétorique proche de celle du Kremlin", note l'historien. "Et évidemment, on relaie bien plus la parole d'Orban que celle de l'opposition."
Dernier exemple en date : vendredi 25 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a directement interpellé Viktor Orban dans un message aux dirigeants de l'UE, l'appelant à "choisir son camp". "Le lendemain, la télévision publique offrait au Premier ministre une tribune de dix minutes pour se justifier, sans contrepoids de l'opposition", relate l'historien.
"Un scrutin encore incertain"
Cette propagande et cette neutralité affichée suffiront-t-elles à Orban pour s'assurer une victoire au scrutin de dimanche, face à une opposition plus unie que jamais ? Selon un sondage de l'institut progouvernemental Nézopont, publié le 21 mars, Orban serait crédité de 49 % d'intentions de vote, contre 41 % pour son rival – un nombre de partisans au parti au pouvoir en augmentation depuis le début du conflit.
"Le scrutin est encore incertain et dans cette société très polarisée, tout va se jouer sur les indécis", s'accordent Daniel Hegedus et Pierre Gradvohl. "Se présenter comme un garant de la paix est certainement bénéfique pour Orban. Cela lui permet de rassurer une partie de la population", note Daniel Hegedus. "Et la guerre en Ukraine détourne l'attention de conflits qu'il peut avoir avec l'Union européenne et des problèmes économiques internes…"
"Globalement, ce vote prenait déjà des allures de référendum pro ou contre Orban. Il devient aussi un référendum sur la direction que doit prendre le pays, entre l'Union européenne et la Russie", conclut-il.
"Guerre ou non, le système, via son découpage administratif notamment, est favorable à Orban", nuance de son côté Pierre Gradvohl. "Quelle que soit l'issue du scrutin, selon moi, la guerre en Ukraine a tout de même commencé à faire vaciller le système Orban en entraînant une prise de conscience au sein de la population. À voir maintenant à quel point celle-ci suivra."
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REPORTAGE
À la rencontre de la très hétéroclite opposition au Hongrois Viktor Orban
État de droit en Hongrie : pour Emmanuel Macron, Viktor Orban ne bougera pas d'ici les législatives
L'Humanité
Les acouphènes savent se faire entendre
ActuEn France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.
André GoulvenAvoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).
Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.
L’importance de faire un bilan auditif
En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.
Santé Valeurs Actuelles
Le maire de Meylan obtient gain de cause dans un procès en diffamation intenté par la Fraternité Saint-Pie X
Victoire pour le maire de Meylan. Mardi 29 mars, l’édile de gauche de cette commune iséroise s’est vu relaxer du chef de diffamation dans un procès l’opposant à la Fraternité Saint-Pie X, rapporte France Bleu Isère. Le litige était parti d’un texte rédigé en avril 2021 par Philippe Cardin dans le journal municipal de sa ville, « Meylan Ma Ville », ou il fustigeait « les messages extrémistes, intolérants et violents portés par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X ». Des termes peu appréciés par la communauté catholique.
Relaxe
La Fraternité Saint-Pie X, présente à Meylan, d’où les attaques du maire à son encontre, avait donc porté plainte pour diffamation. Mais c’est en définitive Philippe Cardin qui a obtenu gain de cause et été relaxé, la justice estimant que ses propos relevaient de la liberté de la presse établie par la loi de 1881. La Fraternité Saint-Pie X est par conséquent déboutée et devra s’acquitter de 2 500 euros de dommages et intérêts et de frais de justice à verser au maire de Meylan.
Isère : les dernières actualités
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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‘Like Living in a Horror Movie’: A Ukraine Town Dying a Slow Death
The war never stops in Huliaipole, a town on the front lines in eastern Ukraine. Most residents have fled. Those who remain listen to the Russian shelling and wonder: Where will the next one land?
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By Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
HULIAIPOLE, Ukraine — The shelling begins in earnest a little before midnight, well after the sky has turned oily black, the cell towers have powered down and the stray dogs bark into the night.
There is no electricity or running water in Huliaipole. There is just darkness and long minutes of silence when the ticking of battery-powered wall clocks or the grating of open gates in the cold wind are anxiously scrutinized until the next explosion thuds somewhere nearby, rattling windows. And bones.
And then it happens again. And again. A high-pitched screech and then a boom. Sometimes the shells get closer. Or farther away. Maybe, for a few hours, they stop altogether. But it’s been the same routine for almost a month in this town along the front lines in eastern Ukraine, with each night bringing the same question: Where will the next one land?
“It’s like living in a horror movie,” said Ludmila Ivchenko, 64, between tears, bundled in her winter parka on Monday. She rocked back and forth, sitting beside the flame of an oil candle deep in the basement of the town’s hospital where she and her neighbors now live.
As Ukrainian cities such as Kharkiv and Mariupol are being torn apart by intense bombardments, cruise missile strikes and infantry advances, Huliaipole, a town once home to about 13,000 people, is dying a much slower death.
The town, about 90 miles northwest of Mariupol and on the edge of the Donbas region, would likely be in the path of any future Russian offensives in the east, where the Russian defense ministry said Wednesday it would focus its operations.
Strategically situated at the intersection of important roads bisecting the eastern part of the country, Huliaipole is surrounded by a half-moon of Russian and separatist forces that are perfectly content with shelling the town instead of taking it, likely because they don’t have the resources yet to do so, military analysts say.
The residents of the shrinking enclave — now down to about 2,000 people — are caught in the middle of dueling artillery battles between Ukrainian and Russian forces as homes, apartments, markets, restaurants and health clinics are slowly destroyed, and people are forced to flee, live underground or die.
To the people still there, Huliaipole’s war began on March 2: the day the power went out. The water supply followed.
Bracketed by rolling wheat and sunflower fields and bisected by the Haichur River, Huliaipole looks and feels like a Soviet-era staple: modest homes and low-slung apartment buildings with spacious tree-lined streets, perfect for an afternoon bicycle ride in another time.
On March 5, Russian forces briefly entered the town before being pushed back. The collection of vacant half-destroyed stalls where people once sold vegetables and other goods is a strange reminder that this was once a real town. Now there is a patchwork of empty buildings with broken windows and missing roofs inhabited more by stray dogs than people.
Around a dozen civilians have died from the fighting, local officials said, a number that includes people who have suffered heart attacks during the siege.
“There is shelling every day,” said Tetiana Plysenko, 61, a teacher in Huliaipole.
Every morning, people emerge from their homes and shelters to assess the damages and call their neighbors to make sure they are still alive. Rumors are rampant, as is misinformation. One rumor is that a local was caught helping mark targets for the Russian military and was subsequently hanged. No one can really say if it was true, or not.
“We still can’t understand that this has happened to us. We think that we’ll go out tomorrow and everything will be as before,” Ms. Ivchenko said from her basement shelter. “But there is no way to go back.”
For now, Huliaipole is patrolled by a small contingent of Ukrainian territorial defense soldiers. The job of evacuating people, and bringing in humanitarian aid, falls to the 10 or so people on the Town Council. They have repurposed the town’s school buses to bring in food and water and take out people desperate to escape the shelling.
Sergiy Brovko, 57, a short, wiry bus driver whose crow's feet wrap around the side of his head, had been ferrying children to school for less than a year before the war reached the town. Now Mr. Brovko drives his aging Isuzu bus to the city of Zaporizhzhya and loads up humanitarian aid: boxes of bread, cans of goulash and water. Then, he makes the hourslong trek back to Huliaipole.
“I could never have imagined this,” Mr. Brovko said on Monday, as he headed toward Huliaipole on his seventh run there since the war began. He maneuvered his bus over the potholed roads common in Ukraine’s more rural reaches, downshifting to almost a standstill to navigate the larger craters left by overuse and disrepair.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggests that President Vladimir V. Putin has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The intelligence shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, U.S. officials said.
On the ground. As the Ukrainian military has kept Russian forces from taking over Kyiv and even regained some ground in the northeast, Russia appears to be shifting its focus to eastern Ukraine, particularly the Donbas region, which borders Russia and where residents tend to feel a connection to Russia.
“Not even in my nightmares.”
The road from Zaporizhzhya into Huliaipole begins somewhat normally, aside from the military checkpoints and cement road barriers. But the posters throughout the city are a peculiar mix of things, signaling what life had been like in the city not long ago and what now lies beyond Zaporizhzhya’s gates: Between concert announcements and McDonald’s arches are billboards informing passers-by which part of a Russian tank to target with a Molotov cocktail.
As Mr. Brovko gets closer to Huliaipole, the traffic thins out. Small towns along the road seem eerily closed, almost like abandoned movie sets. Ukrainian checkpoints are manned by young and old men. Newly dug trench lines zigzag away from the road, fortified by freshly cut logs and machine gun positions. By the time Huliaipole comes into view, Mr. Brovko has passed several recently planted signs that declare: MINES.
“I evacuated my parents yesterday,” he explained, pointing out that a house on their street had recently been hit by artillery fire. Just days ago, he said, he had to wait to enter Huliaipole, his bus loaded with nearly 500 pounds of potatoes, until the Russians finished shelling it.
On Monday night, Mr. Brovko parked his bus on the outskirts of town, riding his bicycle back to his father-in-law’s house, where he would spend the night before loading his bus with evacuees the next morning. His neighbors had fled a week earlier, leaving their puppy behind, so the school bus driver-turned-evacuee-transporter-turned-dog sitter fed the animal some bread before setting his alarm for 5:45 a.m. and going to sleep.
Tuesday’s sunrise was bitterly cold. The shelling had stopped around four in the morning, rolling off into the distance to some other frontline hot spot. Boxes of milk, water, bread and other goods were unloaded off Mr. Brovko’s bus to a collection of volunteers, before he drove a few blocks to pick up the day’s tranche of evacuees.
The 40 or so people would all be driven to Zaporizhzhya, where they would register as displaced people. Some would be housed in school dormitories and gymnasiums or with friends and family. Others would leave the country. More than four million people have fled Ukraine since Russia invaded on Feb. 24 and 6.5 million have been internally displaced, according to the United Nations refugee agency.
Of the roughly dozen people who boarded Mr. Brovko’s school bus, mostly women and children, their reasons for leaving Huliaipole were similar: The shelling was getting worse, and coming closer. It was too much.
They quietly stepped onto the yellow school bus on Tuesday, some in tears. One woman said goodbye to her small toffee-colored dog, Asya, as evacuees are not allowed to take pets with them. Another woman, Valia, 60, was taking her granddaughter to reunite with the girl’s father before leaving southern Ukraine. When the granddaughter asked where they would live, the grandmother told a lie to reassure her.
“To Dubai,” said Valia, who declined to give her last name. “The sea is turquoise there.”
Not long after the buses left Huliaipole, the shelling resumed and lasted throughout the day, said Kostiantyn Kopyl, 45, a surgeon in the hospital and a member of the local territorial defense unit. Ukrainian forces fired back at night, and those remaining in the town did what they did every night: listened and waited for the next explosion.
“Everybody’s alive,” he reported.
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France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
New York Times - World
Ex-Chief of Canada’s Military Pleads Guilty to Obstruction in Sex Misconduct Case
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The investigation that led to charges against Jonathan Vance, a former chief of Canada’s defense staff, is one of several that have ensnared current and former Canadian military commanders.
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By Ian Austen
OTTAWA — Canada’s former top military commander pleaded guilty to obstruction of justice on Wednesday in connection with a military police investigation into allegations that he engaged in sexual misconduct while leading the country’s military.
Jonathan Vance, the former chief of the defense staff, is one of several current and former Canadian military commanders under investigation for sexual impropriety. The growing scandal has undermined public confidence in Canada’s military.
“This is as low as it gets,” said Michel Drapeau, a former Canadian military officer who now teaches law at the University of Ottawa. “It raised serious apprehension as to how did this guy go so far and stay in position for five years given what we’ve come to know.”
Mr. Vance, 58, became the first former or current top military commander ever to face criminal charges last year when military police made the obstruction charge which, in an unusual move, was referred to the civilian justice system for prosecution. Several military law experts said that it is not possible to prosecute current or former chiefs of the defense staff under the military system.
It is unclear when the military police began investigating Mr. Vance. But the obstruction of justice charge involved events in February, 2021, a month after the general retired as long planned.
In court documents, the military police charged that Mr. Vance, a retired general, “willfully” attempted to obstruct justice when he repeatedly telephoned Maj. Kellie Brennan and attempted to to persuade her to give false statements to investigators. Major Brennan has identified herself in media interviews and before parliament as one of the people who made complaints against Mr. Vance. She testified before a parliamentary committee that Mr. Vance is the father of two of her eight children.
When Prime Minister Justin Trudeau appointed Anita Anand as defense minister late last year, he made one of her top priorities dealing with the expanding list of elite military officers facing sexual misconduct allegations.
Mr. Vance’s immediate successor as chief of the defense staff, Adm. Art McDonald, went on leave last year when he became the subject of a separate misconduct inquiry. In August, after the military police said it was not bringing any criminal or disciplinary charges against the admiral, the government began its own review. Ms. Anand announced in late November that he had been fired.
Two independent reviews have found that the Canadian military is rife with sexual harassment. And in 2019 the government set aside about $690 million to settle claims of sexual harassment and misconduct within its military that were brought in five class-action lawsuits.
Many current and former senior Canadian military leaders facing sexual misconduct allegations have been investigated, suspended, charged under criminal laws or retired early. They include Vice-Admiral Haydn Edmundson, the military’s former head of human resources, who was charged in December with sexual assault and committing indecent acts. He has denied any wrongdoing.
Mr. Drapeau, who also represents military sexual assault victims, said that the situation is making it difficult for the military to recruit and retain members. It also, he added, should lead to a review of how senior officers are appointed, a process over which currently the civilian government has little control.
‘We’ve allowed the system, over decades, to produce this sort of results,” Mr. Drapeau said. “Just the sheer number of general officers who have been seeing it across here is cause for concern.”
He said that because Canada’s military code of conduct, unlike those of many other countries including the United States, does not ban consenting relations between senior and lower-ranked officers, he does not anticipate that Mr. Vance will face any charges directly related to sexual misconduct. But, he said, it is possible that Mr. Vance, who led Canada’s forces in Afghanistan, may be stripped of his military honors.
After Mr. Vance entered a guilty plea before the Ontario Court of Justice, he was granted a conditional discharge which will spare him a criminal record on those charges. He was sentenced to 12 months probation and 80 hours of community service.
The court also ordered him not to have any contact with Major Brennan outside of family law proceedings related to one of the children he fathered with her.
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France24 - Monde
Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite annonce un cessez-le-feu lors du ramadan
Publié le : 30/03/2022 - 00:23
FRANCE 24
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Après l'annonce samedi par les Houthis d'une trêve unilatérale de trois jours, la coalition dirigée par Riyad a annoncé mardi l'arrêt des opérations militaires au Yémen à partir de mercredi à 6 h. Objectif : favoriser les pourparlers et créer un "environnement favorable pour le mois sacré du ramadan".
La coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient le gouvernement yéménite contre les rebelles houthis dans le conflit au Yémen a annoncé mardi 29 mars l'arrêt des opérations militaires à partir de mercredi matin et pour le mois de jeûne du ramadan.
"La coalition annonce par la présente l'arrêt des opérations militaires au Yémen à partir de 6 h (3 h GMT) mercredi 30 mars 2022", indique-t-elle dans un communiqué publié par l'Agence de presse saoudienne. Ce cessez-le-feu est destiné à offrir "les conditions propices nécessaires au succès des consultations (yéménites, NDLR) et un environnement favorable pour le mois sacré du ramadan pour faire la paix, et réaliser la sécurité et la stabilité au Yémen", a ajouté le commandement de la coalition dans son communiqué.
Les rebelles houthis, après avoir mené vendredi seize attaques contre le royaume, avaient annoncé samedi une trêve unilatérale de trois jours. Les insurgés, soutenus par l'Iran, ont proposé que cette trêve devienne "permanente" si Riyad levait le "blocus" sur le Yémen, cessait ses raids aériens et retirait ses "forces" du pays en guerre depuis 2014.
Échange de prisonniers
Mardi matin, Riyad avait dit attendre des "mesures sérieuses" de la part des rebelles yéménites houthis, notamment un échange de prisonniers, avant de se prononcer sur la trêve.
Les insurgés avaient annoncé dimanche soir un accord portant sur la libération de 1 400 prisonniers détenus par le gouvernement contre 823 détenus par les Houthis, parmi lesquels 16 Saoudiens, trois Soudanais et le frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. Le responsable de ce dossier côté gouvernemental, Hadi Haig, avait toutefois précisé sur Twitter que l'accord était "encore à l'étude".
Riyad accueille mercredi des pourparlers sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe six pays, mais sans la participation des Houthis, qui ont refusé de se rendre en territoire "ennemi".
Avec AFP
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis
En Arabie saoudite, une série d'attaques par des Houthis provoque un important incendie
DEMAIN A LA UNE
Conflit au Yémen : la guerre oubliée ?
BBC
SANS TITRE
It could take at least a year for Ukraine to hold a referendum on its neutrality, according to the head of Ukraine's delegation at peace talks with Russia.
Ukrainian neutrality is a key Russian demand to end the war. Earlier this week, Ukrainian President Volodymyr Zelensky expressed he is open to that idea, provided that Ukraine receives security guarantees.
In a TV interview, Ukrainian negotiator David Arakhamia said that such a decision should ultimately be made by the people of Ukraine - rather than politicians - in a national referendum.
Declaring neutrality, he said, would require three million signatures to be registered.
"This is a big procedure that cannot take place outside of peaceful territory," he said.
Russia and the US are still co-operating on the International Space Station (ISS) despite their differences back on terra firma.
Earlier on Wednesday, Nasa astronaut Mark Vande Hei and Russian cosmonauts Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov shared a capsule on a flight back to Earth from the ISS.
Vande Hei logged a US space-endurance record of 355 consecutive days in orbit as he finished his second ISS mission.
It was Dubrov's first space flight, while Shkaplerov was ending his rotation as the latest ISS commander, accumulating a total 708 days in space.
The administration of US President Joe Biden is reportedly considering releasing approximately one million barrels of oil a day from the country's strategic reserves.
According to Bloomberg, the oil would be released over the course of several months in a bid to bring down petrol prices, which have risen since Russia invaded Ukraine on 24 March.
Unnamed sources cited by Bloomberg said the total amount of oil released could amount to 180 million barrels.
Biden is expected to speak about his administration's efforts to bring prices down on Thursday.
A Quinnipiac University poll released on Wednesday shows that 41% of Americans believe Biden is to blame for higher fuel costs, with 24% saying sanctions against Russia caused prices to go up.
Responding to reports that Russian President Vladimir Putin is being misinformed by his own generals about progress in Ukraine, US Secretary of State Anthony Blinken has said a failure to speak "truth to power" is an "Achilles' heel" of authoritarian governments.
While Blinken did not comment on the reports directly, he said he believes that a weak point of autocracies is "that you don't have people in those systems who speak truth to power or lack the ability to speak truth to power".
"And I think that is something that we're seeing in Russia," he added.
Earlier on Wednesday, the White House said intelligence suggests that Putin feels he is being misled by military advisers, which has resulted in tension in the Kremlin.
Pentagon spokesman John Kirby said US defence officials find the assessment "disconcerting", as it suggests Putin may not be aware of how his own military is performing on the battlefield and may result in a "less than faithful" effort at ending the fighting through peace talks.
Peace talks between Russia and Ukraine will start again online on 1 April, Ukrainian negotiator David Arakhamia has said.
In an online post cited by Reuters, Arakhamia said Ukraine had proposed the leaders of both countries meet, but Russia declined, saying more work was needed on a draft treaty.
At the talks on Tuesday, Arakhamia said sufficient progress had been made to allow for a future meeting between Ukraine's Volodymyr Zelensky and Russia's Vladimir Putin and that proposals had been sent to Russia.
While Ukrainian officials have said there were some signs of optimism from peace talks, they have said they are waiting to see what claims by Russia that it plans to de-escalate fighting will mean on the ground.
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said his country is at a "turning point".
He also cast doubt on Russia's claims it is de-escalating fighting in his country, calling it the precursor to "new strikes" in the eastern breakway Ukrainian region of Donbas.
In a televised address, Zelensky said that the "so-called withdrawal" of Russian forces away from Kyiv is "the consequence of the work of our defenders".
"We don't believe anyone. Not a single beautiful word," he said. "There's a real situation on the battlefield and that's the most important thing. We will not give anything away."
Similarly, Zelensky said that while peace talks between Ukraine and Russia are ongoing, for now "these are only words, no specifics yet".
Zelensky also said Ukraine has the right to ask for weapons from the international community, including aircraft and artillery.
"Freedom must be armed as well as tyranny," he said.
Russian hackers have recently attempted to penetrate the networks of Nato and the ministries of defence of several Eastern European countries, according to a report from Google's Threat Analysis Group.
The report did not say which militaries had been targeted in what Google described as "credential phishing campaigns" launched by a Russian-based group called Coldriver, or Callisto.
The campaigns were conducted using newly created Gmail accounts.
Google says that while the "success rate of these campaigns is unknown", it is not aware of any Gmail accounts being compromised.
US officials have repeatedly warned that Russia and Russian-backed hacker groups pose a threat.
Russia has denied accusations of mounting cyber-attacks on Western targets.
Russian troops have accidentally shot down their own aircraft and have at times refused to obey orders, according to Britain's cyber-intelligence agency, GCHQ.
In a speech to be delivered at the Australian National University on Thursday, Sir Jeremy Fleming will say it is clear that Vladimir Putin "massively misjudged" the situation in Ukraine, and "over-estimated" the capabilities of Russia's military.
"We’ve seen Russian soldiers – short of weapons and morale - refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," says the text of the speech on GCHQ's website.
Echoing comments from US and Ukrainian officials this week, Fleming will also say that Putin's advisers "are afraid to tell him the truth".
Even so, Fleming will say that "what's going on and the extent of these misjudgements must be crystal clear to the regime".
The speech also notes that GCHQ believes Russia has made a "sustained" attempt to disrupt Ukraine through cyber-attacks.
"And we've certainly seen indicators which suggest that Russia's cyber actors are looking for targets in countries that oppose their actions," he said.
Soraya Ali
BBC Africa
"My government just tells me to come back home, but there's nothing waiting for me in Nigeria," says Desmond Chinaza Muokwudo, a 30-year-old Nigerian student, who recently fled from Ukraine to Berlin.
He is shattered. Once a pipeline welder, he saved up for 11 years to study in Europe. His parents sold their land to help him pursue his dream of studying international relations.
He had been in Ukraine for three months when Russia invaded the country, forcing him to leave.
Muokwudo is one of an estimated 16,000 African students who were living in Ukraine and are now scrambling to continue their studies. Many fled the country amid reports of racial abuse and violence.
"I have sacrificed too much to get here. I have to stay in Europe, and I have to get an education," Muokwudo said.
Read the rest of the story here.
A Ukrainian refugee from Mariupol has told the BBC that she and others from her area were taken to Russia, despite making it clear they did not want to go.
Speaking anonymously to the BBC's Newshour programme, she described being loaded onto a bus by soldiers who said they would be safe.
Later they learned the troops were Russian and the bus was heading towards Russia, she said.
They were taken in a convoy of about 10 buses, she says, and went through rebel-held territory in Donetsk in eastern Ukraine.
"We all shouted to tell them to stop there, but they refused to stop there," she added.
Their bus continued to travel to a refugee camp in a sports centre in Russia.
There they were told they would be sent to economically depressed areas in Russia where people were needed for work.
The next day, she says she boarded a train to Tula - about 200km south of Moscow - where passengers were met by police and taken to buses.
"We put our bags on the ground and said 'we're not going anywhere'," she added.
She says she and her companions waited until the buses left then bought train tickets to St Petersburg, and from there travelled by bus to Tallinn in Estonia, where they plan to stay until the fighting stops.
"Russia is being extremely dishonest," she claimed.
"They have double standards. On the one hand they are killing our people and on the other they want to look like they are trying to help us."
The BBC has not been able to independently verify her account, but is aware of other, similar accounts.
A Kremlin spokesman has told the BBC claims that people are being taken to Russia against their will are "a lie".
More now from Pentagon spokesman John Kirby's briefing for reporters earlier.
He says the Pentagon agrees with assessments - mentioned earlier by White House director of communications Kate Bedingfield - that Russian President Vladimir Putin is not being fully informed about events in Ukraine.
Kirby said the Pentagon saw this assessment as "disconcerting".
"It's his military. It's his war. He chose it...the fact that he may not fully understand the degree to which his forces are failing in Ukraine, that's a little discomforting," he said.
Kirby also said that an uninformed Putin could result in a "less than faithful" effort at ending the conflict through negotiations.
"If he's not fully informed of how poorly he's doing, then how are his negotiators going to come up with an agreement?" Kirby asked.
Additionally, a senior defence official said that Russian forces are walking away from the Chernobyl nuclear facility, the site of the world's worst nuclear disaster in 1986. The area was taken by Russia days after they invaded Ukraine on 24 February.
The US Department of Commerce has added 73 planes it says have recently traveled to Russia to a list of aircraft that have violated US export controls put in place after the Russian invasion of Ukraine.
On 18 March, 99 aircraft were included in an initial list, including a private jet belonging to Russian billionaire and Chelsea Football Club owner Roman Abramovich.
US authorities have warned that providing service to these aircraft anywhere in the world - including inside Russia - may lead to heavy fines and potential jail time.
In a statement at the time, the department said that any
refueling, maintenance, or repair work of any of the listed aircraft - as well
as the provision of spare parts - violates US export controls.
The regulations apply to any aircraft which has more than 25% US-origin content that was re-exported to Russia after new controls came into effect on 24 February, the day Russia invaded Ukraine.
The moving words of Ukrainian refugees and a performance by the country's 2016 Eurovision-winning singer provided powerful moments at a Concert For Ukraine in Birmingham, England.
Jamala, who fled Kyiv with her children at the start of the war, gave an impassioned rendition of her Eurovision-winning track 1944.
It was inspired by her great-grandmother, who was among thousands of Tatars who were forcibly deported from Crimea by Russian dictator Joseph Stalin during World War Two.
The harrowing accounts of two Ukrainians fleeing the Russian invasion were read by actors Tamsin Greig and Eddie Marsan, accompanied by Scottish violinist Nicola Benedetti.
Greig read the words of Natalya, who spent three days sheltering in a basement in Kharkiv before leaving on an overcrowded train, later finding out her apartment block and university had been destroyed.
Then, Marsan voiced the words of Artem, who spent four days travelling to Romania with his traumatised children.
Singer songwriters Ed Sheeran, Camila Cabello and Nile Rodgers were among the artists performing at the Concert For Ukraine. It raised £13.4m for the Disasters Emergency Committee humanitarian appeal.
Russian forces are "very, very close" to the city centre of embattled Mariupol, according to Pentagon spokesman John Kirby.
In a briefing for reporters at the Pentagon, Kirby accused Russia of targeting civilian infrastructure, residential buildings, and hospitals.
"The town is just being shellacked with airstrikes in [the] bombardment," Kirby said.
"The place is just being decimated from a structural perspective by the onslaught of Russian airstrikes."
Kirby also said that at "an appropriate time" the US will review lessons learned from the war and their role in supporting Ukrainian forces.
"[The US will] take a look at what we have learned by watching and seeing how Russia has underperformed and how, quite frankly, amazingly that Ukrainians have performed," he said.
"We all want to learn from things as we see them and we're going to learn from our own behaviors here, our efforts to help Ukraine defend itself."
The White House says it has intelligence that Russian President Vladimir Putin feels he has been misled by his military advisers, which has resulted in persistent tension between him and his military leadership.
"We believe that Putin is being misinformed by his advisers about how badly the Russian military is performing and how the Russian economy is being crippled by sanctions, because his senior advisers are too afraid to tell him the truth," White House director of communications Kate Bedingfield told journalists.
She said it was "increasingly clear" that Russia's invasion of Ukraine had been a "strategic blunder" that would leave it weaker over the long term.
Bedingfield also said the US had "continued to see evidence today of Russia attacking and advancing in places where they had previously said they would not".
Russia said on Tuesday it would reduce military operations around the capital Kyiv and the northern city of Chernihiv in order to focus on the eastern Donbas region, but local officials said attacks continued overnight in Chernihiv.
BBC Monitoring
The world through its media
The mayor of Kharkiv, Ukraine's second largest city, has appealed to local businesses to gradually resume work.
Speaking in a video address posted to his Telegram channel, Ihor Terekhov said: "The city and the country need to restart the economy.
"In recent weeks, the president and the government have significantly simplified the rules for doing business and significantly reduced tax rates. I ask Kharkiv entrepreneurs: Gradually return to work."
The mayor explained that while it might be "impossible" to return to full capacity right away, "it can be done in a reduced way".
According to Terekhov, as of 30 March, as a result of Russian actions, 1,531 civilian infrastructure facilities have been destroyed in the city, including 1,292 residential buildings, 70 schools, 54 kindergartens, 16 hospitals, and 239 administrative buildings.
More from the US now, as Pentagon spokesman John Kirby has said that Russian troop
movements away from Kyiv are a “repositioning” – rather than a withdrawal – to allow
them to refocus their efforts on other parts of Ukraine.
Speaking to reporters at the Pentagon, Kirby said that less
than 20% of the Russian battalion-size groups deployed near Ukraine’s capital
have “started to reposition” to the north, possibly headed towards Belarus.
“We’ve not seen them reposition to their home garrison, and that’s
not a small point,” he added. “If the Russians are serious about de-escalating... then
they should send them home.”
Kirby added that the Pentagon believes that the forces
moving away from Kyiv are likely to be refitted in Belarus before being redeployed
for “future operations” in Ukraine.
Most of the forces that have begun moving north, Kirby said,
are those near Hostomel Airport near Kyiv, which was the scene of heavy
fighting in the opening days of the war in late February.
The US military's top commander in Europe says he believes that the "force posture" of US troops in the region must "change" to reflect a growing threat from Russia.
Gen Tod Wolters, who leads the military's European Command, told a congressional hearing that Russia's "senseless act" - the invasion of Ukraine - provides an opportunity to "re-examine the permanent military architecture that exists" on the continent.
Wolters added that this would involve both on-the-ground troop deployments in Eastern Europe and "air policing", as well as naval forces.
Wolters also said that the US has established two centres - each with about 100 personnel - that are working to funnel military and humanitarian aid to Ukraine. Ukrainian liaison officers are present at these centres.
As we've been reporting, more than four million people in Ukraine have fled the country since the war began, the United Nations has said today.
Now the United Nations Children's Fund (Unicef) has said two million of that number are children.
Combined with another 2.5 million children who have been displaced within the country, it means 60% of children in Ukraine have been forced from their homes, Unicef said.
We've continued to get more reaction today to yesterday's peace talks between Russia and Ukraine. But what is the latest situation on the ground?
France24 - Monde
Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
Juliette Halliez
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
BBC
Ukraine: GCHQ chief warns China over 'alignment' with Russia
China should not to become "too closely aligned" with Russia following the invasion of Ukraine, the head of UK cyber-intelligence GCHQ has warned.
Sir Jeremy Fleming said China's long-term interests are not served by an alliance with Moscow.
In a rare public address during a visit to Australia, Sir Jeremy also said Russia had "massively misjudged" the situation in Ukraine.
He said Vladimir Putin's advisers are "afraid to tell him the truth".
Sir Jeremy said China's aspirations to become a leading player on the global stage were "not well served by close alliance with a regime that wilfully and illegally ignores" international rules.
The speech at the Australian National University in Canberra comes after Downing Street said Boris Johnson had a "frank and candid" discussion with China's President Xi Jinping last week.
Sir Jeremy said that Russian President Vladimir Putin has made a clear "strategic choice" to align with China as it grows more powerful in opposition to the United States.
He said the Kremlin regards China in the current crisis as a supplier of weapons, technology, and a potential market for its oil and gas.
But Sir Jeremy suggested President Xi has a "more nuanced" view of the relationship.
"Russia understands that, long term, China will become increasingly strong militarily and economically. Some of their interests conflict; Russia could be squeezed out of the equation."
Meanwhile, echoing comments from US and Ukrainian officials, the GCHQ boss said Mr Putin "underestimated the strength of the coalition his actions would galvanise.
"He under-played the economic consequences of the sanctions regime. He over-estimated the abilities of his military to secure a rapid victory."
However, Sir Jeremy said "the extent of these misjudgments must be crystal clear to the regime".
War in Ukraine: More coverage
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France24 - World
Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'
Issued on: 29/03/2022 - 19:44Modified: 29/03/2022 - 19:45
Marc Perelman
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Leonid Volkov, a top aide to jailed Russian opposition leader Alexei Navalny, spoke to FRANCE 24 from the Lithuanian capital Vilnius on Tuesday. He expressed concern about the safety of his boss, who was recently sentenced to nine more years in prison, saying that the world “should keep an eye on him”.
Volkov went on to say that when Russian President Vladimir Putin decided to go to war in Ukraine he actually "shortened his years in power" – and since Navalny is Putin’s "personal prisoner”, he also “shortened Nalvany’s prison term”.
Volkov also reacted to the Kremlin's seeming change of military strategy in Ukraine after Russia said it would "drastically" reduce military operations in Kyiv and Tchernihiv.
According to Volkov, Putin was planning a "blitzkrieg" against Kyiv and now must admit he failed. But the admission comes "too late": despite Putin's "very strong and capable propaganda", Volkov suspects this failure will be hard to explain to the Russian people.
A "shift is happening" in Russian society, Volkov said. And soon, "they are going to realise something went wrong".
Click on the video player above to watch the full interview.
© Studio graphique France Médias Monde
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Russia adds jailed Putin critic Navalny to list of 'terrorists and extremists'
Kremlin critic Navalny sentenced to nine years in prison for embezzlement
Perspective
War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'
BBC
Will Smith refused to leave Oscars after slap, Academy says
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Will Smith was asked to leave the Oscars ceremony after hitting Chris Rock but refused, the Academy says.
The body also says it has initiated "disciplinary proceedings" against Smith.
Smith slapped Rock after the comic made a joke about his wife Jada Pinkett Smith's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.
The actor - who won the first Oscar of his career at the ceremony - has since apologised.
In its statement, the Academy said: "Mr Smith was asked to leave the ceremony and refused, [but] we also recognize we could have handled the situation differently."
It also announced it had "initiated disciplinary proceedings against Mr Smith for violations of the Academy's Standards of Conduct".
These include inappropriate physical contact, abusive or threatening behaviour, and compromising the integrity of the Academy, it said.
The Academy said action may be taken at its next board meeting on 18 April. That may include "suspension, expulsion, or other sanctions," the statement said.
It also apologised directly to Rock, as well as nominees, guests and viewers.
The incident on Sunday night happened just before Smith won the Oscar for Best Actor, when the comedian Rock was on stage to present the award for Best Documentary.
Rock made a quip about Pinkett Smith's shaved head. The joke referred to the 1997 film GI Jane, in which Demi Moore played the title role with a severe buzzcut.
Pinkett Smith rolled her eyes at the comment, while Smith appeared to initially laugh and clap his hands before he was seen on stage, walking up to Rock.
The comedian looked stunned in the immediate aftermath of the incident, but told the audience: "That was the greatest night in the history of television." He is still yet to comment on the incident.
In his apology, Smith said his behaviour was "unacceptable and inexcusable".
"I would like to publicly apologise to you, Chris," he said in a statement. "I was out of line and I was wrong."
More on this story
Why did Will Smith hit Chris Rock?
What Will Smith's slap says about him - and us
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France24 - World
Saudi-led coalition announces Yemen ceasefire ahead of peace talks
Issued on: 30/03/2022 - 00:34
NEWS WIRES
The Saudi-led coalition backing the Yemeni government against Huthi rebels in Yemen’s conflict Tuesday announced a ceasefire from Wednesday morning and peace talks during the Islamic month of Ramadan starting next month.
“The coalition hereby announces the cessation of military operations in Yemen beginning at 0600 am (0300 GMT) Wednesday, March 30, 2022,” it said in a statement carried by the Saudi Press Agency.
This “coincides with the launch of Yemeni-Yemeni consultations with the aim of creating the appropriate conditions for their success and creating a positive environment during the holy month of Ramadan for peace making in Yemen,” it added.
Ramadan is to start in the first days of April.
The rebels have shunned the meeting in Riyadh from Wednesday that is hosted by the Gulf Cooperation Council and involves the Yemeni government and US and UN envoys to Yemen. The Huthis say they won’t travel to enemy territory for talks.
UN envoy Hans Grundberg earlier on Tuesday evening said on Twitter: “I’m very grateful for the unanimous support expressed for UN efforts on immediate de-escalation and a political settlement of the conflict.”
UN Envoy Hans Grundberg met with P5 Ambassadors to #Yemen in Riyadh today: “I’m very grateful for the unanimous support expressed for UN efforts on immediate de-escalation and a political settlement of the conflict.”
March 29, 2022The coalition’s announcement comes after an official told AFP that Saudi Arabia was waiting for “serious steps” from Yemen’s rebels on a potential prisoner swap before responding to their offer of a ceasefire.
Prisoner release talks
The Iran-backed Huthis called a three-day truce and dangled the possibility of a permanent end to hostilities on Saturday, seven years after the start of the war.
The offer was on condition that the Saudis end their blockade and air strikes and remove coalition forces from Yemen.
On Sunday, the Huthis said an agreement had been reached to free 1,400 of their fighters in exchange for 823 pro-government personnel, including 16 Saudis and three Sudanese.
The brother of Yemeni President Abedrabbo Mansour Hadi is among the prisoners set for release, Abdul Qader Al-Murtada, head of the Huthis’ prisoners affairs committee, wrote on Twitter.
Hadi Haig, his counterpart in Yemen’s government, said the exchange was “under consideration”.
Basheer Omar, a spokesman for the International Committee of the Red Cross in Yemen which handles the logistics of swaps, said earlier the organisation was pleased “to hear that some progress has been made in negotiations between the parties on another major release”.
“We hope to soon see a release process for the detainees and their families. But we are also aware that negotiations of this kind during an active conflict are complex and require time,” he told AFP.
The last prisoner swap was in October 2020, when 1,056 people were released on each side, according to the ICRC.
(AFP)
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Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce
Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia
UN warns of catastrophe in Yemen if $4.3bn funding gap is not met
BBC
Ukraine War: Putin demands Mariupol surrender to end shelling
Russian President Vladimir Putin has said that shelling of the besieged Ukrainian city of Mariupol will only end when Ukrainian troops surrender.
Mr Putin made the comments during an hour long phone call with French President Emmanuel Macron on Tuesday night, the Kremlin said in a statement.
But French officials said the Russian leader had agreed to consider plans to evacuate civilians from the city.
Russia has since proposed a one-day ceasefire for Thursday.
The defence ministry said the ceasefire would start at 10:00 local time (08:00 BST) and would allow people to travel westwards to Zaporizhzhia vie the Russian-controlled port of Berdyansk.
The ministry said it wanted the Red Cross and the UN's refugee agency to take part in the evacuation, and said it was waiting for a response to the proposal from Ukraine.
Previous attempts to establish a ceasefire in Mariupol have collapsed amid accusations of bad faith from both sides. Russia has also been accused of forcibly relocating thousands of civilians to Russia or Russian-controlled areas.
The announcement comes as new satellite photos showed the destruction caused by the shelling.
The images, released by the Earth observation company Maxar, showed that residential areas have been reduced to rubble and highlighted Russian artillery cannons in firing positions on the outskirts of the city.
Officials from France's Elyseé palace called the situation in the city "catastrophic" and added that "civilian populations must be protected and must leave the city if they wish to. They must have access to food aid, water and the medicines they need".
"This very degraded humanitarian situation is linked to the siege of the city by the Russian armed forces," the statement said.
France, along with Turkey, Greece and several humanitarian groups, have presented Mr Putin with a plan to evacuate the city.
Officials said that Mr Putin told Mr Macron that he will "think about" the proposal.
But in its readout of the call, the Kremlin appeared to suggest that Mr Putin has provided no such assurances.
Russian officials said Mr Putin told the French leader that "in order to resolve the difficult humanitarian situation in this city, Ukrainian nationalist militants must stop resisting and lay down their arms".
The statement added that Mr Putin had given Mr Macron "detailed information about measures taken by the Russian military to provide emergency humanitarian assistance and ensure the safe evacuation" of civilians from the besieged south-eastern city.
Ukraine has accused Russia of forcibly relocating thousands of people from Mariupol to Russian-held territory.
The call followed claims by the mayor of Mariupol that thousands of people have been killed during the Russian bombardment of the port city.
Vadym Boychenko, who has been evacuated from the city, told the Reuters news agency that almost 5,000 people, including around 210 children, have been killed since Russian shelling began.
Matilda Bogner, the head of the UN human rights mission in Ukraine, told Reuters that she believes "there could be thousands of deaths, civilian casualties, in Mariupol".
The International Red Cross humanitarian organisation has confirmed reports that one of its warehouses in the city has been hit by Russian shelling, telling the BBC that all supplies in the depot had already been distributed.
It added that it no longer has "a team on the ground" and therefore could not comment on potential extent of casualties or damage.
Are you or your family in Mariupol? Are you affected by events in the region? Please share your experience if it is safe to do so by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.
More on this story
Thousands of Mariupol civilians taken to Russia
Why Mariupol is so important to Russia's plan
Russia trying to starve Mariupol into surrender - MP
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France24 - World
World Cup African qualifiers roundup: Senegal sink Egypt, Ghana beat Nigeria and more
Issued on: 30/03/2022 - 00:56
NEWS WIRES
Simon Harding
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Liverpool star Sadio Mane converted a shoot-out penalty on Tuesday to take African champions Senegal to the 2022 World Cup in Qatar at the expense of Egypt.
Cameroon, Ghana, Morocco and Tunisia also booked their places in the finals on a frantic night of play-off action.
Senegal won the second leg of the African play-off 1-0 in Diamniadio thanks to a fourth-minute goal from Boulaye Dia and the teams finished level at 1-1 on aggregate after extra time.
As was the case in the Africa Cup of Nations final last month, Mane was entrusted with taking the crucial fifth Senegal kick and once again he made no mistake to give his side a 3-1 shoot-out victory.
Among the three Egyptians who failed to score in the shoot-out was Sane’s Liverpool teammate Mohamed Salah, who uncharacteristically blazed his kick over the crossbar.
Only four of the nine penalty takers were successful with captain Kalidou Koulibaly and Saliou Ciss missing for Senegal and Salah, ‘Zizo’ and Mostafa Mohamed for Egypt.
As Senegal celebrated a second straight qualification for the World Cup, Egypt were left to lament another dramatic loss to Senegal this year.
There were no goals in the Cup of Nations final that went to extra time in Yaounde last month, leading to a shoot-out which Senegal won 4-2 with Mane converting the fifth penalty for his side.
“It was important to get off to a good start, something we had not done in Cairo,” said Senegal coach Aliou Cisse.
“This team is better equipped (than the one which qualified for the 2018 finals). We (should have been) able to qualify in regular time given the chances we missed.”
Egypt coach Carlos Queiroz said: “There is not much to say – just nice words for the players for the game they played. Congratulations to Senegal.”
The drama in Diamniadio came soon after Arsenal midfielder Thomas Partey scored the goal that took Ghana to the World Cup as they forced a 1-1 draw in Nigeria to win the play-off on away goals.
Partey struck after 10 minutes in Abuja and although another Premier League star, William Troost-Ekong, levelled from a 22nd-minute penalty, Nigeria failed to score again. The first leg ended goalless.
Public servants in the Nigerian capital were given a half-day and free transport was arranged from the suburbs to ensure a capacity 60,000 crowd cheered on the Super Eagles.
Goalkeeping howler
But the home team fell behind early on when Partey’s shot from outside the box slipped between the hands of goalkeeper Francis Uzoho and into the net.
Troost-Ekong was the calmest person in the cauldron of noise midway through the opening half as he sent Ghana goalkeeper Jojo Wollacott the wrong way from the penalty spot to equalise.
Napoli forward Victor Osimhen had the ball in the net for Nigeria soon after, but it was ruled offside after a VAR check.
Nigeria applied constant second-half pressure, but could not break down a Ghana defence marshalled by Leicester City centre-back Daniel Amartey.
Ghana started the two-leg tie as underdogs after a dismal showing at the Cup of Nations in January, with a loss to minnows the Comoros condemning them to a humiliating first-round exit.
Karl Toko Ekambi scored in the fourth minute of added time at the end of extra time to gave Cameroon a dramatic 2-1 win over Algeria in Blida and qualification on away goals.
Eric Maxim Choupo-Moting put eight-time qualifiers Cameroon ahead in the 22nd minute and they retained the lead until the 118th minute when Ahmed Touba equalised in the second leg of a play-off.
But with Algeria leading 2-1 overall having won the first leg 1-0 last Friday, and seemingly set for Qatar, Toko Ekambi struck.
Azzedine Ounahi scored twice as Morocco trounced the Democratic Republic of Congo 4-1 in Casablanca to reach the finals for a sixth time.
Tarik Tissoudali and Paris Saint-Germain full-back Achraf Hakimi also netted for the Atlas Lions, who qualified 5-2 on aggregate after the first leg finished 1-1 in Kinshasa.
The outclassed Congolese Leopards trailed by four goals before Ben Malango snatched a consolation goal 13 minutes from time.
Tunisia secured their place in Qatar despite being held 0-0 at home by Mali in the second leg of a play-off.
A pre-match warning by Tunisia coach Jalel Kadri to his team that the return match would be even tougher than the first leg in Bamako last Friday proved spot on.
Having built a 1-0 lead in Mali through a Moussa Sissako own-goal, Tunisia were unable to build on their aggregate advantage and only scraped through.
(AFP)
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‘A legit football country’: Canada qualify for first World Cup in 36 years
Italy to miss World Cup again after loss to North Macedonia
France qualify for Qatar 2022 World Cup after crushing Kazakhstan 8-0
BBC
Sometimes we were in the middle of a dance when the horns sounded, and we had to go back to work
When June arrives in North Iceland, the midnight sun bounces on the horizon, never fully setting. And in the town of Siglufjörður, it signals the start of new adventures.
Here in Siglo, as it's called by locals, summer is marked by the greening of scenic mountain trails, the flowering of purple lupines and the reedy sounds of accordions filling the warm air on weekends. Follow the music and you'll likely step into a scene straight from the 1940s: women dressed in plaid shirts, yellow aprons and red headscarves, salting and packing fish by the barrel. Known as the "herring girls", these locals regularly draw a crowd – not only for their lightning-speed hands but also for their live re-enactments of a lesser-known part of Icelandic history.
During the "herring adventure" (the Icelandic fishing industry's equivalent of the goldrush) from 1910 to 1969, thousands of seasonal workers from across Iceland flocked to the herring capital of Siglo to work every summer. With herring accounting for as much as 40% of Iceland's total exports, it was all hands on deck. The women who worked on the piers cleaning, sorting, filleting, brining and barrel-packing Atlantic herring were just as vital as the fishermen at sea. Icelanders credit them for paving the way for the country's exemplary commitment to gender equality (Iceland has been named the most gender-equal country in the world for 12 years in a row, according to a World Economic Forum index.) And thanks to the preservation of their history, the once-sleepy town of Siglo is now experiencing a nostalgia-fuelled resurgence.
Inside the award-winning Herring Era Museum, which chronicles the period through five immersive exhibition buildings filled with artefacts, visitors can walk through the original apartments of the herring girls. One of the museum buildings is located in Róaldsbrakki, a former Norwegian salting station built in 1907,where up to 50 women of all ages would share cramped quarters during the season. Not that the size of the dormitories mattered; they spent the majority of their time outside, standing over salt boxes or dancing the night away.
Siglufjörður was once one of the largest towns in Iceland due to the herring adventure (Credit: Jordan Lye/Getty Images)
"It was backbreaking work," said Anita Elefsen, director of the Herring Era Museum. "They would pack three to four barrels per hour throughout a 26-hour shift and then could go home and rest. Many said they came in and just laid down on the floor, completely wiped out. And sometimes, just two or three hours later, someone would knock on the window to let them know another ship had come in full of fresh herring."
Most remarked on enjoying the work, even though it was difficult. And many refused to take a day off – not just for financial reasons, but also because of their shared dedication to saving and processing a valuable and highly perishable national resource, said Elefsen.
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The herring adventure marked the first time Icelandic women held a prominent role in the workforce. By the 1920s, the herring girls established Iceland's first women's union and fought for higher wages, coinciding with the country's wider suffrage movement. Unlike other professions at the time, herring girls eventually had the opportunity to earn equal (and sometimes more) money than men because they were paid piecemeal at a rate of around 30 ISK (£0.18) per barrel. By working quickly and efficiently, they could earn up to 1,290 ISK (around £7.50) per day, which empowered them to buy homes or vehicles, study, travel and have a sense of independence. Due to the work of the women's union, the amount they were paid per barrel increased by more than 70% between 1929 and 1962.
Birna Björnsdóttir, a herring girl who's now in her 80s, began working on the assembly line at age seven. She now participates in the museum's live herring exhibitions that take place on the pier in front of the Róaldsbrakki building, which she said still stir up the same joy and excitement she felt as a child.
"It was such a fun time. Yes, we worked a lot – my longest shift was 36 hours," she said in an interview with the museum. "The 'call boys', who were 11 or 12 years old, were tasked with waking us up when the boats came in. Sometimes we were in the middle of a dance when the horns sounded, and we had to go back to work. We just changed from our party dresses to work suits."
Siglufjörður's population peaked in the 1940s and 1950s at 3,000 people (today, it's less than half that). Walking down the main street used to mean elbowing your way through crowds. But when the fishermen came back empty-handed in 1969 due to the collapse of the herring stocks, almost everyone left.
The herring girls established Iceland's first women's union and paved the way for gender equality (Credit: Kristfinnur Guðjónsson/The Herring Era Museum Photo Archive)
It wasn't until the 1990s, when a group of volunteers (mainly teachers from the local high school) rallied together to restore the abandoned old salting station and create the museum, did the town start to rebound. And after winning a European Museum Award in 2004, it solidified Siglo's position as a must-visit stop along North Iceland's scenic Arctic Coast Way driving route.
Visitorship to the museum is steadily increasing. And with 2022 set to be its busiest year yet, according to Elefsen, Siglo is experiencing a second boom – this time because of tourism.
"Even though we don't fish for herring anymore, preserving and sharing our history has made us capable of somehow rising again and turning into a popular destination," she said. "People from all over the world now come here year-round."
Icelanders see the value in it too, with many of the historical items on display in the museum – from record players to vintage dresses – arriving by way of donations from former herring girls' families. More than 20 years later, the museum still receives at least one new item per week.
While Siglo was once difficult to access, a tunnel through mountains now connects it to the city of Akureyri and the rest of north-eastern Iceland, making it easier to reach. Meanwhile, expedition cruise ships bring in history lovers by the boatload.
New ventures in town are popping up to meet this growing interest in Icelandic history. Next door to the museum is Segull 67, a brewery located inside an old fish freezing plant that offers tastings among antique machinery. And in the restored marina village, brightly painted buildings house cafés like Hannes Boy, named after a local legend and fisherman, and the charming Siglo Hotel, whose nautical-themed rooms have views of the surrounding mountains. While they're in town, adventurous travellers often head to the peaks of Tröllaskagi (Troll Peninsula), a mecca for backcountry and heli-skiing in the winter and hiking and horseback riding in the summer.
The girls, who came from all over Iceland, were housed in dormitories in Róaldsbrakki (Credit: The Herring Era Museum)
"Tourism has increased quite a bit in the north," said Harpa Hlín Jónsdottir, a local guide who leads treks with her company Trolli Ferdafelag. "I think more people want to experience activities in untouched nature. The hiking trails here were formed by sheep and aren't human-made – it's a true adventure." Her newest project is working with the municipality to re-mark several trails, which will allow seasoned hikers to independently explore the region.
The Herring Era Museum also has plans to expand its offerings. The former salt house is currently undergoing a restoration that will see a new exhibition focusing on wintertime during the herring era, when most of the men would leave town and the women would stay and have union meetings in preparation for the next season.
Eventually, the ground floor exhibition of Róaldsbrakki will be refreshed to better highlight the voices of the herring girls. Elefsen and a camera crew have spent years travelling around the country interviewing more than 70 herring girls about their experiences. They plan to install immersive video installations, allowing guests to hear first-hand accounts of the women's daily lives.
It's not only a matter of entertaining our visitors, but it's also about passing the knowledge onto the next generations
With recent summers leading to more than 50 live herring exhibitions on the pier, many former herring girls are still donning their uniforms. Increasingly, however, they're passing the rubber gloves to young Icelanders, who despite never working on real assembly lines, are more than happy to re-enact the magic of salting herring under the midnight sun.
"It's not only a matter of entertaining our visitors, but it's also about passing the knowledge onto the next generations," said Elefsen. "Somehow, we're keeping the tradition alive."
The herring adventure may be over, but for the tiny town just a whisper below the Arctic Circle, a new tourism-focused one has just begun. On endless summer days, the herring girls are still making history.
Many former herring girls still take part in the live re-enactments each summer (Credit: The Herring Era Museum)
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France24 - Monde
Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
AFP
Juliette Halliez
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
BBC
Bruce Willis gives up acting due to brain disorder aphasia
Bruce Willis will step away from his acting career after being diagnosed with aphasia, a condition that impedes a person's ability to speak and write.
The actor's family, including his wife Emma Heming-Willis and ex-wife Demi Moore, announced his condition on Instagram on Wednesday.
Aphasia is "impacting his cognitive abilities", the statement said.
Willis, 67, is best known for playing John McClane in the Die Hard films, which made him a star.
"With much consideration Bruce is stepping away from the career that has meant so much to him," his family wrote in a joint statement. "This is a really challenging time for our family and we are so appreciative of your continued love, compassion and support."
Willis has five daughters, three with Ms Moore and two with Ms Heming-Willis.
What is aphasia?
Source: National Health Service
His acting career began in the early 1980s but he did not become a household name until later in that decade - first after starring opposite Cybill Shepherd in the ABC TV series Moonlighting and then in his 1988 performance as John McClane in the first Die Hard film.
Since then, his films including The Sixth Sense, Armageddon and Pulp Fiction have grossed more than $5bn worldwide, according to Variety. He's been nominated for five Golden Globes, winning one for Moonlighting, and three Emmys, winning two.
Several actors and other stars offered their condolences to Willis and his family following the news.
"Grace and guts! Love to you all!" actress Jamie Lee Curtis wrote in response to Demi Moore's post.
"Sending lots of love and healing to you all!" wrote journalist Katie Couric.
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Demi Moore in 'shock' at pool death
Bruce Willis admits 'error of judgement' over mask
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France24 - Monde
Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front
Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45
Laura MOUSSET
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Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.
Valeurs Actuelles
Pour le président des agriculteurs de Seine-Maritime, « on entend peu parler d’agriculture durant la campagne présidentielle »
L’agriculture n’est pas au centre de cette élection présidentielle. Mardi 29 mars, alors que se tient le congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Besançon, le patron de son antenne normande, Patrice Faucon, déplore au micro de France Bleu Normandie le manque d’intérêt pour la question agricole dans le débat présidentiel. « On entend peu parler d’agriculture, la crise sanitaire et la crise en Ukraine ont pris beaucoup de place », explique-t-il. Pourtant, selon lui, « on sent un changement parce que l’on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce sont les pays du Maghreb, si la crise [en Ukraine] dure, on risque d’avoir de la famine dans ces pays-là. »
Grand oral agricole pour six candidats
Patrice Faucon explique que cette crise ukrainienne a radicalement changé la donne quant à la perception de la question agricole : « On était avant sur une position que l’alimentation n’était plus un problème, on était plutôt sur une position européenne de décroissance de production, alors que nous, on a toujours prôné qu’il fallait produire », analyse-t-il. Toutes ces questions seront probablement au menu du grand oral que passeront six candidats à l’élection présidentielle mercredi 30 mars devant la FNSEA : Emmanuel Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Fabien Roussel, Jean Lassalle, et Valérie Pécresse.
Seine Maritime : les dernières actualités
BBC
War in Ukraine: Russia launches new attacks after peace promise
There has been no let-up in attacks on Ukraine's northern cities despite Russia's pledge to reduce military action, regional authorities say.
Russia said on Tuesday it would cut back operations around Chernihiv and the capital Kyiv in an effort to "boost mutual trust" in peace talks.
But the Chernihiv region's governor told the BBC attacks had continued overnight into Wednesday.
Ukraine also said there had been no mass removal of troops.
Oleksandr Motuzyanyk, a spokesperson for Ukraine's armed forces, said that though there had been a partial movement of troops from the directions of Kyiv and Chernihiv, they had yet to fully abandon attempts to seize, or at least surround these cities.
Later on Wednesday a US defence official said some Russian troops were leaving the Chernobyl area - home to a former nuclear plant that was the site of the world's worst nuclear accident in 1986.
"Chernobyl is [an] area where they are beginning to reposition some of their troops - leaving, walking away from the Chernobyl facility and moving into Belarus," the official said.
"We think that they are leaving, I can't tell you that they're all gone," the official added.
The decommissioned nuclear power station has been under Russian control since late-February, a move that has been subject to widespread international condemnation. There have also been concerns over the welfare of workers at the Chernobyl site.
The UN's Human Rights Commissioner Michelle Bachelet, meanwhile, said Russia's allegedly indiscriminate attacks on populated areas of Ukraine "may amount to war crimes".
Addressing the Human Rights Council in Geneva, Switzerland, on Tuesday, she said there were credible allegations that Russia had used cluster munitions in populated areas on multiple occasions. Such weapons are widely banned by an international treaty, but neither Russia nor Ukraine are signed up to it.
Her office has also verified 77 incidents in which medical facilities had been damaged - including 50 hospitals.
Russian attacks continue
To date, 350 civilians have been killed in the city, with 25 to 40 casualties arriving at the hospitals every day, Chernihiv's mayor told the BBC's Ukrainian Service.
Vladyslav Atroshenko said he never thought that, as mayor, he would ever have to look for extra fridges to store the bodies of the dead because the morgues are full.
He never thought he would have to look for additional teams of carpenters to make coffins, and for alternative places to bury the dead because the cemetery is too dangerous to travel to.
Local officials said Russian shelling continued to hit civilian infrastructure in the city.
"The entire night was pretty tense", regional governor Viacheslav Chaus told the BBC.
"They attacked Nizhyn and Chernihiv. Mostly Chernihiv. Again, part of the civilian infrastructure was destroyed."
"Chernihiv still has no electricity, water supply and heat. It won't be easy to restore this infrastructure. None of the military buildings were targeted last night. They kept attacking only civilian infrastructure," the governor said.
The BBC has not been able to confirm this independently, but residents of Chernihiv also said the fighting was continuing.
"This night was rough," one resident told the BBC. "We heard there was fighting all night in the suburbs, away from the city centre. We heard artillery. But there was no aviation tonight."
Another resident said shelling was continuing on Wednesday, although not as intensely as overnight.
Air raid sirens also sounded in Kyiv just a few hours after the announcement that troops would be reduced around the city.
Kyiv's deputy mayor, Mykola Povoroznyk, said the capital itself had not been shelled overnight, however gunfire had been heard from battles around the city.
US and Ukrainian officials say Russia is continuing to reposition forces away from Kyiv, probably as part of an effort to refocus on eastern regions.
Ukrainian forces have also made advances in recent days, retaking areas from Russian forces.
In Irpin, near Kyiv, the mayor said Ukrainian forces had retaken control of the town on Monday, and around 200 to 300 civilians had died in the town before it was retaken.
Developments on the ground come as Russian and Ukrainian negotiators made no "breakthroughs" in Tuesday's peace talks, the Kremlin said.
War in Ukraine: More coverage
Delegations from Moscow and Kyiv held three hours of discussions in Istanbul on Tuesday aimed at bringing to a close more than a month of fighting in Ukraine.
Ukraine said it had proposed to become a neutral state in exchange for security guarantees. A key aim of Russia's invasion was to stop Ukraine joining the Nato alliance and Russian officials said the talks had moved to a practical stage.
Russia's pledge to cut back military activity was met with scepticism. "Ukrainians are not naïve people," President Volodymyr Zelensky said in an overnight video address.
Mr Zelensky said that initial signs from the peace talks were "positive", but added that they did not "drown out" the explosions of Russian shells.
Other countries also reacted with caution. US President Joe Biden said: "I don't read anything into it until I see what their actions are."
Leaders from UK, France, Germany and Italy also urged the West not to drop its guard against Russia.
In other developments:
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Russia pledges to curb Kyiv assault following talks
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Valeurs Actuelles
Procès du 13 Novembre : Salah Abdeslam évoque sa « honte de ne pas avoir été jusqu’au bout »
Durant le procès du 13 Novembre, l’attitude de Salah Abdeslam laisse perplexe. Alors qu’il avait choisi de se taire en début d’audience, le terroriste s’est justifié affirmant avoir « fait des efforts », rapporte France 3. « J’ai gardé le silence pendant six ans. C’était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j’ai changé d’avis… Je me suis exprimé avec respect à l’égard des victimes, mais là je n’y arrive plus », a-t-il indiqué avant d’ajouter que « c’est pour qu’on ne (le) qualifie pas à nouveau de provocateur ».
« J’avais peur du regard des autres »
Finalement, une avocate des parties civiles a réussi à faire sortir l’accusé de son silence. Interrogé sur son prétendu refus de se faire exploser le soir des attentats, l’accusé a confirmé sa version des faits. « Pas par lâcheté, pas par peur, parce que je ne voulais pas, c’est tout », a déclaré le terroriste.
Après lui avoir rappelé ses propos à des proches sur le fait que son gilet n’avait pas fonctionné, Me Claire Josserand-Schmidt l’a mis devant le fait accompli. Pourquoi avoir changé plusieurs fois de versions ? « J’avais honte de ne pas avoir été jusqu’au bout. J’avais peur du regard des autres. J’avais 25 ans aussi », a-t-il répondu.
Après la reprise de l’audience, l’accusé a affirmé avoir retiré lui-même la pile et le bouton-poussoir avant d’abandonner le gilet explosif. Une décision qu’il justifie par sa volonté que le gilet ne puisse plus être déclenché selon lui. Questionné sur ses motivations et ses cibles, Salah Abdeslam a préféré ne rien dire et se terrer dans le silence.
France24 - Monde
Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche
Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37
Laura MOUSSET
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Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.
France24 - Monde
France : quelle politique étrangère ? Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair.
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
-
Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
Valeurs Actuelles
“On n’a cessé de me calomnier” : au procès du 13 Novembre, Salah Abdeslam assure n’avoir “tué personne”
Le procès fleuve des attentats du 13 novembre s’est poursuivi mercredi 9 février avec l’audition de Salah Abdeslam, seul survivant du commando qui avait fait 130 morts, relate Franceinfo. Il a été interrogé sur les évènements antérieurs aux attaques et plus précisément sur son parcours personnel et sa radicalisation. L’occasion pour l’accusé de renouveler son allégeance à l’Etat islamique qu’il « soutient » et dont il « aime les membres », mais aussi de dénoncer le traitement dont il ferait l’objet.
« On peut faire un kamikaze en 24 heures »
« Dans les affaires de terrorisme, les peines prononcées […] sont extrêmement sévères même pour ceux qui n’ont pas tué », a-t-il déclaré. « A l’avenir, quand il y aura quelqu’un qui se retrouve dans un métro, dans un bus avec une valise de 50 kg et qu’au dernier moment, il voudra faire marche arrière, il saura qu’il n’aura pas le droit de renoncer car on le pourchassera jusqu’au bout », a-t-il poursuivi. Et de rappeler qu’il n’a « tué personne [ni] blessé personne ». Lors d’une déclaration liminaire Salah Abdeslam a affirmé qu’il avait renoncé à enclencher son gilet explosif. « Je ne suis pas suicidaire. Je suis trop fier pour ça, je ne veux pas mourir comme ça ». Il a affirmé à propos de ses conditions de détention : « On est là, on est en prison, on se dit “en vérité, j’aurai dû le déclencher ce truc”. […] On se dit “Est-ce que j’ai bien fait de faire marche arrière ou j’aurais dû aller jusqu’au bout” » . Il a été condamné pour “tentative d’assassinat” en Belgique concernant la fusillade qui a eu lieu peu avant son interpellation en 2016.
Concernant sa radicalisation, il a expliqué avoir dans un premier temps été motivé par l’opposition à Bachar el-Assad contre qui Daech combattait en Syrie. « J’étais dans un confort, occupé à profiter de la vie pendant qu’ils étaient en train de se faire massacrer, je culpabilisais », a-t-il affirmait. Si dans son cas cette radicalisation se serait faite « par étape », « on peut faire un kamikaze en 24 heures », a-t-il assuré. Dans une longue déclaration dans laquelle il a livré sa vision de l’islam, Salah Abdeslam a notamment assuré que « l’islam n’a pas aboli l’esclavage, il en a amélioré la condition. […] On ne va pas changer notre religion pour faire plaisir aux autres ». Le procès, ouvert en septembre 2021 devrait durer au moins jusqu’à mai 2022.
Abdeslam: « L’islam n’a pas aboli l’esclavage, il en a amélioré la condition »
Le pdt: « Ce que vous dites n’est pas partagé par tous les musulmans. L’escalavage a été aboli dans toutes les démocraties ! »
Abdeslam: « On ne va pas changer notre religion pour faire plaisir aux autres »
— Mathieu Delahousse (@Math_Delahousse) February 9, 2022
L'Humanité
Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?
AgorasLa 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.
Anna MussoL’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?
Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.
Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?
Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.
Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?
Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.
Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…
Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…
Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?
Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.
Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.
Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…
Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?
Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…
Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.
Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.
sciencesserge tisseronjean-michel besniercerveau sciences Valeurs Actuelles
Assassinat de Samuel Paty : le fils d’un des mis en examen relâché après sa garde à vue
Depuis l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020, l’enquête avance pour faire toute la lumière sur cet attentat terroriste. Le fils d’Abdelhakim Sefrioui avait été mis en examen, le 26 mars dernier, rapporte Le Figaro. Il avait été placé en garde à vue pour les mêmes raisons que son père, une figure connue de l’islam radical arrêtée juste après la mort du professeur pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».
Libéré sans poursuites
En interpellant son fils, les enquêteurs ont tenté de déterminer son niveau de connaissance des projets de son père. Le militant intégriste Abdelhakim Sefrioui avait notamment publié une vidéo dans laquelle il exigeait le renvoi de Samuel Paty, lui reprochant d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Il avait aussi participé activement à la mobilisation contre l’enseignant.
Le fils Sefrioui a nié toute participation à la fabrication de cette vidéo. « Il n’a eu aucune participation à aucun stade de la préparation de l’assassinat de Samuel Paty, ça fait dix-huit mois d’enquête que tout le monde le sait », a affirmé son avocat, Me Antoine Alexiev, dénonçant « quatre-vingt-seize heures de garde à vue scandaleuses » pour son client qui « n’a rien d’un jihadiste ». Au moins quinze personnes sont déjà mises en examen dans cette affaire.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Bound by a Sense of Victimhood, Serbia Sticks With Russia
Andrew Higgins
BELGRADE, Serbia — Mindful of the angry and still-unhealed wounds left by NATO’s bombing of Serbia more than 20 years ago, Ukraine’s ambassador appeared on Serbian television after Russia invaded and bombed his country in the hope of rousing sympathy.
Instead of getting time to explain Ukraine’s misery, however, the ambassador, Oleksandr Aleksandrovych, had to sit through rants by pro-Russian Serbian commentators, and long videos of Russia’s president, Vladimir V. Putin, denouncing Ukraine as a nest of Nazis. The show, broadcast by the pro-government Happy TV, lasted three hours, more than half of which featured Mr. Putin.
Angry at the on-air ambush, the ambassador complained to the producer about the pro-Kremlin propaganda exercise, but was told not to take it personally and that Mr. Putin “is good for our ratings.”
That Russia’s leader, viewed by many in the West, including President Biden, as a war criminal, serves in Serbia as a lure for viewers is a reminder that the Kremlin still has admirers in Europe.
While Germany, Poland and several other E.U. countries display solidarity with Ukraine by flying its flag outside their Belgrade embassies, a nearby street pays tribute to Mr. Putin. A mural painted on the wall features an image of the Russian leader alongside the Serbian word for “brother.”
Part of Mr. Putin’s allure lies in his image as a strongman, an appealing model for President Aleksandar Vucic, the increasingly authoritarian leader of Serbia, and Prime Minister Viktor Orban, the belligerently illiberal leader of Hungary. Facing elections on Sunday, the Serbian and Hungarian leaders also look to Russia as a reliable source of energy to keep their voters happy. Opinion polls suggest both will win.
Then there is history, or at least a mythologized version of the past, that, in the case of Serbia, presents Russia, a fellow Slavic and Orthodox Christian nation, as an unwavering friend and protector down the centuries.
But perhaps most important is Mr. Putin’s role as a lodestar for nations that, no matter what their past crimes, see themselves as sufferers, not aggressors, and whose politics and psyche revolve around cults of victimhood nurtured by resentment and grievance against the West.
Arijan Djan, a Belgrade-based psychotherapist, said she had been shocked by the lack of empathy among many Serbs for the suffering of Ukrainians but realized that many still bore the scars of past trauma that obliterated all feeling for the pain of others.
“Individuals who suffer traumas that they have never dealt with cannot feel empathy,” she said. Societies, like trauma-scarred individuals, she added, “just repeat the same stories of their own suffering over and over again,” a broken record that “deletes all responsibility” for what they have done to others.
A sense of victimhood runs deep in Serbia, viewing crimes committed by ethnic kin during the Balkan wars of the 1990s as a defensive response to suffering visited on Serbs, just as Mr. Putin presents his bloody invasion of Ukraine as a righteous effort to protect persecuted ethnic Russians who belong in “Russky mir,” or the “Russian world.”
“Putin’s ‘Russian world’ is an exact copy of what our nationalists call Greater Serbia,” said Bosko Jaksic, a pro-Western newspaper columnist. Both, he added, feed on partly remembered histories of past injustice and erased memories of their own sins.
The victim narrative is so strong among some in Serbia that Informer, a raucous tabloid newspaper that often reflects the thinking of Mr. Vucic, the president, last month reported Russia’s preparations for its invasion of Ukraine with a front-page headline recasting Moscow as a blameless innocent: “Ukraine attacks Russia!” it screamed.
The Serbian government, wary of burning bridges with the West but sensitive to widespread public sympathy for Russia as a fellow wronged victim, has since pushed news outlets to take a more neutral stand, said Zoran Gavrilovic, the executive director of Birodi, an independent media monitoring group in Serbia. Russia is almost never criticized, he said, but abuse of Ukraine has subsided.
Mr. Aleksandrovych, the Ukrainian ambassador to Serbia, said he welcomed the change of tone but that he still struggled to get Serbians to look beyond their own suffering at NATO’s hands in 1999. “Because of the trauma of what happened 23 years ago, whatever bad happens in the world is seen as America’s fault,” he said.
Hungary, allied with the losing side in two world wars, also nurses an oversize victim complex, rooted in the loss of large chunks of its territory. Mr. Orban has stoked those resentments eagerly for years, often siding with Russia over Ukraine, which controls a slice of former Hungarian land and has featured prominently in his efforts to present himself as a defender of ethnic Hungarians living beyond the country’s border.
In neighboring Serbia, Mr. Vucic, anxious to avoid alienating pro-Russia voters ahead of Sunday’s election, has balked at imposing sanctions on Russia and at suspending flights between Belgrade and Moscow. But Serbia did vote in favor of a United Nations resolution on March 2 condemning Russia’s invasion.
That was enough to win praise for Mr. Vucic from Victoria Nuland, an American under secretary of state, who thanked Serbia “for its support for Ukraine.” But it did not stop Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, from on Monday suggesting Belgrade as a good place to hold peace talks between Moscow and Kyiv.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggests that President Vladimir V. Putin has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The intelligence shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, U.S. officials said.
On the ground. As the Ukrainian military has kept Russian forces from taking over Kyiv and even regained some ground in the northeast, Russia appears to be shifting its focus to eastern Ukraine, particularly the Donbas region, which borders Russia and where residents tend to feel a connection to Russia.
Serbs who want their country to join the European Union and stop dancing between East and West accuse Mr. Vucic of playing a double game. “There are tectonic changes taking place and we are trying to sleep through them,” said Vladimir Medjak, vice president of European Movement Serbia, a lobbying group pushing for E.U. membership.
Serbia, he said, is “not so much pro-Russian as NATO-hating.”
Instead of moving toward Europe, he added: “We are still talking about what happened in the 1990s. It is an endless loop. We are stuck talking about the same things over and over.”
More than two decades after the fighting ended in the Balkans, many Serbs still dismiss war crimes in Srebrenica, where Serb soldiers massacred more than 8,000 Bosnian Muslims in 1995, and in Kosovo, where brutal Serb persecution of ethnic Albanians prompted NATO’s 1999 bombing campaign, as the flip side of suffering inflicted on ethnic Serbs.
Asked whether she approved of the war unleashed by Mr. Putin as she walked by the Belgrade mural in his honor, Milica Zuric, a 25-year-old bank worker, responded by asking why Western media focused on Ukraine’s agonies when “you had no interest in Serbian pain” caused by NATO warplanes in 1999. “Nobody cried over what happened to us,” she said.
With much of the world’s media focused last week on Russia’s destruction of Mariupol, the Ukrainian port city, Serbia commemorated the start of NATO’s bombing campaign. Front pages were plastered with photos of buildings and railway lines destroyed by NATO. “We cannot forget. We know what it is to live under bombardment,” read the headline of Kurir, a pro-government tabloid.
A small group of protesters gathered outside the United States Embassy and then joined a much bigger pro-Russia demonstration, with protesters waving Russian flags and banners adorned with the letter Z, which has become an emblem of support for Russia’s invasion.
Damnjan Knezevic, the leader of People’s Patrol, a far-right group that organized the gathering, said he felt solidarity with Russia because it had been portrayed as an aggressor in the West, just as Serbia was in the 1990s, when, he believes, “Serbia was in reality the biggest victim.” Russia had a duty to protect ethnic kin in Ukraine just as Serbia did in Bosnia, Croatia and Kosovo, Mr. Knezevic said.
Bosko Obradovic, the leader of Dveri, a conservative party, said he lamented civilian casualties in Ukraine but insisted that “NATO has a huge responsibility” for their fate.
Mr. Obradovic on Sunday gathered cheering supporters for a pre-election rally in a Belgrade movie house. A stall outside the entrance sold Serbian paratrooper berets, military caps and big Russian flags.
Predrag Markovic, director for the Institute of Contemporary History in Belgrade, said that history served as the bedrock of nationhood but, distorted by political agendas, “always offers the wrong lessons.” The only case of a country in Europe fully acknowledging its past crimes, he added, was Germany after World War II.
“Everyone else has a story of victimization.” Mr. Markovic said.
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France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
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Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
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Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
Valeurs Actuelles
[Info VA] Des policiers sauvent un SDF malien qui voulait sauter par la fenêtre à Paris
Selon nos informations, l'individu de 35 ans avait tenté d'effectuer un vol par effraction dans un appartement du 10e arrondissement. Deux policiers ont été blessés au cours de son interpellation.
Les faits remontent au 28 février dernier. Dans la soirée, vers 21h45, une patrouille de police du 10e arrondissement de Paris est appelée pour une tentative de vol par effraction rue Cail. L’individu recherché, âgé de 35 ans et de « type africain », essaie de forcer la porte d’un appartement. Sur place, les policiers constatent que le suspect se trouve au bord d’une fenêtre du troisième étage de l’immeuble. Après avoir engagé le dialogue avec ce SDF d’origine malienne pour le rassurer, les forces de l’ordre se positionnent pour éviter qu’il ne bascule dans le vide. Mais ce dernier refuse d’obtempérer et crie qu’il va sauter.
🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont sauvé et interpellé un SDF malien de 35 ans qui voulait sauter depuis une fenêtre du 3e étage d’un immeuble où il s’était dissimulé après avoir tenté d’y effectuer un vol par effraction dans le 10e à Paris le 28 février, selon source policière
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 30, 2022
Deux policiers blessés
Un des policiers parvient alors à la hauteur du SDF et l’attrape par le bras pour le ramener à l’intérieur et procéder à son interpellation, mais l’individu de grande taille et de forte corpulence se rebelle en « hurlant qu’il allait tous nous tuer au nom d’Allah », rapporte un agent, obligeant les forces de l’ordre à user plusieurs fois de leur pistolet à impulsion électrique pour l’immobiliser. Au cours de l’interpellation musclée, deux policiers sont blessés (arcade sourcilière et main), avec quatre et sept jours d’ITT. Placé en garde à vue, l’auteur des faits, Mamadou C., a lui été testé positif à la cocaïne et n’était pas fiché, selon nos informations.
L'Humanité
Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens
ActuLa Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…
Jérémie BazartLa peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.
La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent
Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.
Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens.
Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS
Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.
La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.
Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue
Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.
Des disparités régionales
Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.
Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.
Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…
(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022
Point de vue
« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »
Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS
Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?
Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.
Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?
Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.
Que pensent les historiens de votre travail ?
Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…
Propos recueillis par J. B.
sciencespestepollenHistoire BBC
Why 'burner phones' are the talk of Washington
Anthony ZurcherNorth America reporter@awzurcheron Twitter
Many people had no idea what a burner phone was until crime drama The Wire popularised the term in the early 2000s. Now they're the talk of Washington - here's why.
It all started with White House logs published by CBS News and The Washington Post, Donald Trump spent more than seven hours on 6 January, as the US Capitol was being attacked by a mob of his supporters, calling... no one.
At least, not officially.
That runs directly counter to multiple reports and first-hand accounts of presidential conversations that took place that day - including with Vice-President Mike Pence, House Minority Leader Kevin McCarthy and Alabama Senator Tommy Tuberville.
Mr Tuberville has recounted how he spoke with the president at around 2:00 pm, informing him that the vice-president had been evacuated from the Capitol by Secret Service.
This raises the question of how the president was communicating with those at the scene of the riot. Did he borrow an aide's mobile device?
Or was he, perhaps, using a "burner phone" - slang for low-cost, low-feature pay-as-you-go mobile phones that can be purchased without providing the kind of contact details necessary when signing a traditional wireless contract.
In a statement to the Washington Post, Mr Trump said that he had never heard of the term "burner phone" and had no idea what it was.
His assertion was quickly contradicted by John Bolton, the president's former national security advisor, who told CBS News that he and Mr Trump had spoken in the past of how burner phones could allow people to avoid having their calls scrutinised.
Because of the anonymity they provide, these phones - sold in the US by companies like Tracfone and Alcatel - have become popular among criminal elements and spouses seeking illicit love.
According to the Mirriam-Webster dictionary website, the term "burner" as a word for disposable phones first began appearing in US popular culture in the mid-90s. It cites the lyrics from rapper Kingpin Skinny Pimp in One Life 2 Live: "Talkin' on the burner phone, bumpin' hutch."
The slang first entered the mainstream American lexicon in the early 2000s, however, upon repeated usage in the HBO crime drama The Wire. The main characters disposed of their burner phones whenever they feared law enforcement was on their trail.
This isn't the first time the subject of unofficial phones has come up in connection with the former president. A 2018 New York Times story reported that the president frequently used as many as three iPhones to place calls to friends and aides - one of which was a personal device not secured by the US government.
"Mr. Trump typically relies on his cellphones when he does not want a call going through the White House switchboard and logged for senior aides to see," the New York Times reported. "Many of those Mr. Trump speaks with most often on one of his cellphones, such as hosts at Fox News, share the president's political views, or simply enable his sense of grievance about any number of subjects."
The president, at the time, denied the story, calling it "soooo wrong".
The congressional committee investigating the 6 January Capitol attack has requested mobile phone records.
It is looking into why the White House logs appear to be incomplete and whether the president or his aides took steps to ensure that presidential communications were not recorded that day.
Related Topics
France24 - World
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
Issued on: 29/03/2022 - 07:38Modified: 30/03/2022 - 04:55
FRANCE 24
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Ukraine proposed adopting neutral status and a 15-year consultation period on the future of Russian-occupied Crimea as long as a complete ceasefire with Russian forces is agreed, negotiators said at the conclusion of peace talks in Istanbul on Tuesday. Despite Russian vows to "radically" reduce military operations near Kyiv and Chernigiv, Western officials urged caution. Read about the day's events as they unfolded on our live blog. All times indicated are Paris time [GMT+1].
06:14 am: Trump asks Putin to help dish dirt on Hunter Biden
Donald Trump has called on Russian President Vladimir Putin, who launched an invasion of Ukraine last month, to reveal any compromising information he might have on US President Joe Biden’s son, Hunter.
The former Republican president returned to accusations he had repeated many times during his unsuccessful campaign against Biden in the 2020 presidential election.
In an interview excerpt broadcast Tuesday by Real America’s Voice “Just the News” show, Trump claimed that the wife of the mayor of Moscow gave $3.5 million to Hunter Biden.
“That’s a lot of money,” he said. “She gave him $3.5 million so now I would think Putin would know the answer to that. I think he should release it.”
Trump has long claimed, without providing evidence, that the younger Biden received the funds from Elena Baturina, wife of the late Moscow mayor Yuri Luzhkov, in a bid to curry favor with Joe Biden.
04:55 am: US State Department warns that Moscow may ‘detain’ Americans in Russia
The US State Department issued a travel advisory on Tuesday warning that Moscow “may single out and detain US citizens in Russia” and repeating earlier warnings for Americans not to travel to the country.
The warning was “due to the unprovoked and unjustified invasion of Ukraine by Russian military forces” as well as the potential for harassment of US citizens by Russian authorities, the travel advisory said, repeating calls for Americans travelling or living in Russia to leave “immediately”.
03:57 am: Death toll in Mykolaiv strike rises to 12
At least 12 people were killed and 33 wounded on Tuesday when a Russian missile hit a regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, emergency officials said.
“The bodies of 12 people have been recovered from the site of the destruction and 33 people have been injured,” Ukraine’s emergencies agency said in a statement on Telegram.
Photos posted by the agency showed rescue workers clearing the rubble and a female medical worker in a red suit helping an injured man lying on a stretcher, his face bloodied.
Earlier in the day officials spoke of nine people being killed and 28 injured in the strike, which hit the nine-storey building shortly before 9 am local time, destroying the entire central part of the structure.
After a lull in the fighting that lasted several days, the attack on Tuesday morning surprised this city, which is home to half a million people in peacetime. Mykolaiv stands on the road to Odesa, Ukraine’s largest port in the south.
The front line in the region has recently shifted southeast to Mykolaiv, which is located near Kherson, the only major Ukrainian city that Russia claims to have taken under full control since the war started over a month ago.
03:06 am: With Ukraine farmers on frontlines, UN food chief warns of ‘devastation’
The UN food chief warned on Tuesday that the war in Ukraine was threatening to devastate the World Food Programme’s efforts to feed some 125 million people globally because Ukraine had gone “from the breadbasket of the world to breadlines.”
“It’s not just decimating dynamically Ukraine and the region, but it will have global context impact beyond anything we’ve seen since World War Two,” WFP Executive Director David Beasley told the 15-member United Nations Security Council.
Beasley said 50 percent of the grain bought by the WFP, the food-assistance branch of the United Nations, comes from Ukraine, “so you can only assume the devastation that this is going to have on our operations alone.”
“The farmers are on the frontlines,” he said.
Beasley added that the crisis was compounded by a lack of fertilizer products coming from Belarus and Russia.
“If you don’t put fertilizer on the crops, your yield will be at least 50% diminished. So we’re looking at what could be a catastrophe on top of a catastrophe in the months ahead,” he told the council.
02:48 am: Ukrainian military remains wary of Russian promises
The general staff of the Ukrainian armed forces said Tuesday evening that Russia’s promise to curtail military operations in some areas was “probably a rotation of individual units and aims to mislead.”
01:14 am: Thousands of civilians may have died in Mariupol in past month, UN says
Thousands of civilians may have died in the besieged port city of Mariupol in southern Ukraine since bombing began four weeks ago, the head of the UN human rights mission told Reuters on Tuesday, providing its first estimate.
Nearly 5,000 people, including about 210 children, have been killed in Mariupol since Russian forces laid siege to it a month ago, a spokesperson for Mayor Vadym Boichenko said on Monday.
His office said 90% of Mariupol’s buildings had been damaged and 40% destroyed, including hospitals, schools, kindergartens and factories.
“We do think that there could be thousands of deaths, of civilian casualties, in Mariupol,” Matilda Bogner, head of the UN human rights mission in Ukraine which deploys some 60 monitors, said in a virtual interview.
She said the mission did not have a precise estimate but was working to gather more information.
Local officials, citing witness accounts, last week estimated that 300 people were killed in the March 16 bombing of a Mariupol theatre where people were sheltering.
As of Tuesday, the UN human rights office had confirmed 1,179 civilians killed and 1,860 injured across Ukraine in the five-week old conflict, amid reporting delays due to the hostilities, a statement said.
March 30, 00:36 am: Western diplomats accuse Russia of fuelling global food crisis
Western diplomats accused Russia before the UN Security Council on Tuesday of having caused a “global food crisis” and putting people at risk of “famine” by starting the war in Ukraine, which serves as a breadbasket for Europe.
Russian President Vladimir Putin “started this war. Vladimir Putin created this global food crisis. And he is the one who can stop it,” US Deputy Secretary of State Wendy Sherman said during a Security Council meeting devoted to the humanitarian situation in Ukraine.
France’s ambassador to the UN, Nicolas de Riviere, furthered that “Russia’s aggression against Ukraine is increasing the risk of famine around the world” and that populations in developing countries would be the first to be affected.
“Russia will no doubt try to make us believe that it is the sanctions adopted against it that are creating an imbalance in the world security situation for food,” de Riviere added.
Moscow’s UN Ambassador Vassily Nebenzia indeed countered that potential turbulence in the global food market was in fact caused by “the unbridled sanctions hysteria that the West has unleashed against Russia.”
Sherman and the director of the World Food Program (WFP), David Beasley, reported that Ukraine and Russia, which are both major cereal producers, represent 30 percent of world wheat exports, 20 percent for corn and 75 percent for sunflower oil.
10:06 pm: Ukraine's Zelensky calls Russia talks 'positive' but wants to see results
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said there were "positive" signals from peace talks with Russia on Tuesday but that there could be no talk of lifting sanctions until the war ends.
"We can say that the signals we hear from the negotiations are positive, but those signals do not drown out the explosions or Russian shells," Zelensky said in a video address late Tuesday.
Zelensky also expressed skepticism about Moscow's stated plan of a military de-escalation, saying: "We will not decrease our defense efforts". He added that there could be no talk of lifting Russia sanctions until the war ends.
10:01 pm: At least nine dead in airstrike in Ukraine's Mykolaiv
At least nine people were killed and 28 injured in a Russian missile strike on a regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, prosecutors said Tuesday.
"Russia's defence forces carried out a missile strike on the building of Mykolaiv state administration," the prosecutor general's office said on messaging app Telegram, citing investigators.
"According to information currently available, nine people have been killed and 28 have been injured," the prosecutor's office said. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Kyiv.
9:25 pm: Russia 'repositioning' forces near Kyiv, not withdrawing, says Pentagon
Russia is "repositioning" a small number of its forces near Kyiv but is not withdrawing and the Ukrainian capital remains under threat, the Pentagon said Tuesday.
"We're seeing a small number now that appears to be moving away from Kyiv, this on the same day that the Russians say they're withdrawing," Pentagon spokesman John Kirby said.
"But we're not prepared to call this a retreat or even a withdrawal," he said. "We think that what they probably have in mind is a repositioning to prioritize elsewhere."
"We all should be prepared to watch for a major offensive against other areas of Ukraine," Kirby said. "It does not mean that the threat to Kyiv is over.
"Russia has failed in its objective of capturing Kiev," the Pentagon spokesman said, but "they can still inflict massive brutality on the country including on Kyiv".
7:37 pm: Biden, European allies agree to 'continue raising costs on Russia' over Ukraine
US President Joe Biden and key Western European allies agreed Tuesday in a phone call to keep punishing Moscow for its invasion of Ukraine, the White House said.
"The leaders affirmed their determination to continue raising costs on Russia for its brutal attacks in Ukraine, as well as to continue supplying Ukraine with security assistance to defend itself," according to a White House statement issued after Biden spoke with the leaders of Britain, France, Germany and Italy.
"They also discussed the importance of supporting stable energy markets in light of current disruptions due to sanctions," the statement said.
7:11 pm: Macron says no Mariupol humanitarian mission possible 'at this stage'
The conditions for carrying out a humanitarian operation sought by France to help citizens in the besieged Ukrainian port of Mariupol jave not been met "at this stage", President Emmanuel Macron's office said after the French leader spoke by telephone with his Russian counterpart Vladimir Putin.
Macron outlined the mission sought alongside Turkey and Greece to Putin, who responded that "he was going to think about it" before responding, an Élysée Palace official said.
7:00 pm: Ukrainian forces are not only holding Russian troops at bay but actively pushing them back
Ukrainian troops say they are slowing pushing back Russian forces from the city of Kharkiv. FRANCE 24’s Catherine Norris Trent reports from Ukraine's second-largest city.
6:58 pm: US, Europe urge West not to drop guard against Russia
The leaders of the United States, UK, France, Germany and Italy on Tuesday urged the West not to drop its guard against Russia after Moscow signalled it would scale down fighting around two Ukrainian cities.
"They agreed there could be no relaxation of Western resolve until the horror inflicted on Ukraine is over," they said, according to a read-out from UK Prime Minister Boris Johnson's Downing Street office.
The reduction in military activity would take place around the capital, Kyiv, and the city of Chernigiv, the Kremlin said.
US President Joe Biden on Tuesday said it remains to be seen whether Russia follows through with any actions to scale down its military operations in Ukraine, saying Washington and its allies will continue with strong sanctions and aid for Ukraine.
"We'll see if they follow through with what they're suggesting" as Moscow-Kyiv negotiations continue, he told reporters at the White House following his meeting with Prime Minister Lee Hsien Loong of Singapore.
"We're going to continue to keep a close eye on what's going on."
6:50 pm: Russia-backed Donetsk Republic will consider joining Russia, says separatist leader
The Russia-backed self-proclaimed Donetsk People's Republic in eastern Ukraine may consider joining Russia once it controls all of Ukraine's Donetsk region. "The main task is to reach the constitutional borders of the republic. Then we will determine that," the Donetsk News Agency quoted Denis Pushilin as saying.
6:49 pm: Blinken says no sign Russia is 'serious' on Ukraine peace efforts
Washington has not seen "signs of real seriousness" from Russia in pursuing peace after its invasion of Ukraine, Secretary of State Antony Blinken said on Tuesday, even as talks between Russian and Ukrainian officials in Turkey sparked hopes of progress toward ending the war.
Blinken said it was up to Ukraine to characterize whether there was real progress in the talks, but added the United States was focused on Russia's actions, not its words.
"What Russia is doing is the continued brutalization of Ukraine and its people, and that continues as we speak," Blinken told reporters during a visit to Morocco, calling on Moscow to end its aggression now and pull its forces back.
6:47 pm: Putin tells Macron 'nationalists' in Mariupol must lay down arms, says Kremlin
Russian President Vladimir Putin said Tuesday Ukrainian "nationalists" in the embattled city of Mariupol must lay down their arms as he discussed the conflict with French leader Emmanuel Macron, the Kremlin said.
"It was stressed that in order to resolve the difficult humanitarian situation in this city (Mariupol), Ukrainian nationalist militants must stop resisting and lay down their arms," the Kremlin said in a statement.
6:19 pm: US official warns any Russian troop movement around Kyiv 'not a withdrawal'
Any movement of Russian forces from around Kyiv would constitute a “redeployment, not a withdrawal”, a US official said on Tuesday after Russia promised to scale down military operations near the Ukrainian capital.
“We believe any movement of Russian forces from around Kyiv is a redeployment, not a withdrawal. And the world should be prepared for continued major offensives against other areas of Ukraine,” the official said, adding: “They are shifting gears ... No one should mistake that for Russia ending the conflict.”
5:12 pm: Russia has repeatedly fired hypersonic missiles at Ukraine targets, says US general
Russia has repeatedly fired hypersonic missiles at Ukrainian military targets, the top US military commander in Europe, Air Force General Tod Wolters, told a Senate hearing on Tuesday.
"Most of those strikes have been designated at specific military targets," Wolters said.
Russia announced on March 19 that it used hypersonic Kinzhal (Dagger) missiles to destroy a large weapons depot in Ukraine's western Ivano-Frankivsk region.
4:50 pm: Ukraine's negotiation positions
Ukraine made a series of proposals at talks held Tuesday in Turkey with Russia on resolving the month-long conflict.
Here is a summary of the major proposals:
1) Security guarantees
Ukraine wants legally binding security guarantees from Western countries, which it says will be equivalent to or better than NATO's collective security guarantee.
"We want an international mechanism of security guarantees where guarantor countries will act in a similar way to NATO's article number five -- and even more firmly," David Arakhamia, a Ukrainian negotiator, told reporters after talks with the Russian delegation.
2) Neutrality not NATO
With such security guarantees Ukraine could become neutral, which in effect means it would drop its aspirations to join NATO.
"Ukraine would accept neutral status if the security guarantees work," said Arakhamia.
3) No foreign military bases
With foreign security guarantees in place, Ukraine "won't host on its territory any foreign military base", said Okesandr Chaly, another Ukrainian negotiator at the talks.
4) EU membership
Kyiv insisted that the international accord on the country's security not block Ukraine's possible membership in the EU.
5) Territorial integrity
Ukraine proposes to sidestep the question of Crimea and the breakaway territories in the eastern Donbas region.
In order for the security guarantees to quickly come into force the accord would "temporarily exclude" these areas, said Arakhamia.
4:00 pm: ‘The destruction is massive in Kharkiv’
“In the city centre, government and official buildings are devastated and people are literally picking up the pieces of this town,” says FRANCE 24's Catherine Norris Trent. She describes a city pounded by Russian artillery, where the explosions continue.
3:33 pm: Turkey hails Istanbul talks as 'most significant progress’ since war began
Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said talks Tuesday between Russia and Ukraine in Istanbul marked the "most significant progress" since war broke out between the two countries.
Speaking after three hours of talks between delegations from both Moscow and Kyiv, Cavusoglu said the discussions represented "the most significant progress since negotiations began" following Russia's invasion of Ukraine. Talks would not resume on Wednesday, he added. FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.
3:28 pm: Russia to 'radically' reduce military activity around Kyiv
Russia will "radically" reduce its military activity in northern Ukraine, including near the capital Kyiv, after "meaningful" talks in Istanbul, Moscow's negotiators said Tuesday.
"Given that the talks on the preparation of an agreement on the neutrality and non-nuclear status of Ukraine have moved into a practical field... a decision has been made to radically... reduce the military activity in the areas of Kyiv and Chernigiv," said Russia's Deputy Defence Minister Alexander Fomin.
Chief negotiator Vladimir Medinsky said there had been a "meaningful discussion" at the talks and that Ukrainian proposals would be put to Russian President Vladimir Putin.
"After today's meaningful discussion we have agreed on and proposed a solution, according to which the meeting of the heads of state is possible simultaneously with the foreign ministers initialling the treaty," Medinsky added.
"On the condition of quick work on the agreement and finding the required compromise, the possibility to make peace will become much closer," he said.
3:08 pm: Ukraine proposes Moscow drop any opposition to it joining EU, Russian official says
Russian lead negotiator Vladimir Medinsky said on Tuesday that Kyiv's proposals to Moscow at talks in Istanbul included one that Russia would not oppose Ukraine joining the European Union.
He made the comment in footage broadcast on state television after talks between Russia and Ukraine in Istanbul.
3:00 pm: Ruble surges 10% on Ukraine-Russia talks progress
The ruble, which fell sharply following Russia's invasion of Ukraine, surged by more than 10 percent against the dollar on Tuesday following progress in talks between Moscow and Kyiv.
The Russian currency stood at 85.42 rubles to the dollar at around 12:45 PM GMT. It had plunged to an unprecedented level of 150 to the greenback in recent weeks.
1:57 pm: Ukraine proposes adopting neutral status in exchange for security guarantees
Ukraine proposed adopting neutral status in exchange for security guarantees at the latest round of talks with Russia, meaning it would not join military alliances or host military bases, Ukrainian negotiators said on Tuesday.
The proposals would also include a 15-year consultation period on the status of annexed Crimea and could come into force only in the event of a complete ceasefire, the negotiators told reporters in Istanbul.
1:47 pm: Russian negotiator says Putin-Zelensky meeting possible
A Russian spokesman in Istanbul said that a future meeting between President Vladimir Putin and Ukrainian President Volodymyr Zelensky is possible.
1:43 pm: Ukraine negotiator says Kyiv will not compromise on 'international borders'
Kyiv will not recognise any compromise over 'the international borders of Ukraine', a Ukrainian negotiator said after peace talks with a Russia in Istanbul on Tuesday.
1:36 pm: French sportswear retailer Decathlon suspends activities in Russia
Decathlon, the sportswear arm of a French retail empire facing criticism for staying in Russia since its invasion of Ukraine, said on Tuesday it was now suspending activities in the country due to supply difficulties.
Decathlon is owned by the Mulliez family, which is also behind DIY retailer Leroy Merlin and food retailer Auchan, both of which continue to operate in Russia.
"In strict compliance with international sanctions, Decathlon notes that the supply conditions are no longer met to continue its activity in Russia. Decathlon has to suspend the operation of its stores," it said in a statement.
12:24 pm: Macron to speak with Putin later today
French President Emmanuel Macron is due to talk to Russian President Vladimir Putin later this Tuesday, according to the French presidential palace.
11:58 am: Ukraine looking to secure humanitarian relief at Istanbul peace talks
FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.
11:35 am: Ukraine-Russia peace talks begin in Istanbul
Russian and Ukrainian negotiators began the first direct peace talks in more than two weeks on Tuesday in Istanbul, amid Moscow's ongoing invasion of Ukraine.
In a speech ahead of the talks, Turkish President Recep Tayyip Erdogan told the delegations the time had come for concrete results and that progress would pave the way for a meeting of the countries' two leaders.
"It is up to the sides to stop this tragedy. Achieving a ceasefire and peace as soon as possible is to the benefit of everyone. We think we have now entered a period where concrete results are needed from talks," he said.
"The negotiating process, which you have been carrying out under the orders of your leaders, has raised hopes for peace."
Ukrainian television said the meeting began with "a cold welcome" and no handshake between the delegations.
11:22 am: IAEA chief in Ukraine for talks on ensuring safety of nuclear facilities
International Atomic Energy Agency (IAEA) chief Rafael Grossi is in Ukraine for talks with senior government officials about ensuring the safety and security of its nuclear facilities, the UN nuclear watchdog said on Tuesday.
"This conflict is already causing unimaginable human suffering and destruction," Grossi said in a statement. "The IAEA's expertise and capabilities are needed to prevent it from also leading to a nuclear accident."
Grossi will also visit one of Ukraine's nuclear power plants this week.
10:58 am: Russian strike hits government building in Ukraine’s Mykolaiv
A Russian strike battered the regional government building in the southern Ukrainian city of Mykolaiv, a key port under heavy assault for weeks, the regional governor said Tuesday.
"The regional administration building was hit," governor Vitaly Kim wrote on Facebook. He said that most people inside the building had not been injured but several civilians and soldiers were unaccounted for.
"We're clearing the rubble. Half the building was destroyed. My office was hit," Kim said in a video statement.
"Eight civilians are still under the rubble. We hope to be able to get them out," he said.
9:15 am: Kyiv having a ‘breather’ after counterattack by Ukrainian forces in suburb Irpin
The capital is 'having a bit of a breather' after Ukraine's forces successfully counterattacked Russian forces in the northwest suburb of Irpin. FRANCE 24's Gulliver Cragg explains that the advances don't mean fighting will end in Irpin: Makariv, a city about 65 kilometres west of Kyiv, was shelled Monday night after being retaken by Ukraine.
9:07 am: Russia’s Wagner Group has deployed mercenaries to eastern Ukraine, UK says
Russia's Wagner Group has deployed its mercenaries to eastern Ukraine, the UK's ministry of defence said Monday, adding that over 1,000 would likely take part in fighting following Russian military setbacks.
"They are expected to deploy more than 1,000 mercenaries, including senior leaders of the organisation, to undertake combat operations," the ministry said.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN
March 28, 2022
8:56 am: Ukraine wants to open three evacuation corridors, including from Mariupol
Ukraine hopes to open three humanitarian corridors to evacuate civilians from besieged towns and cities on Tuesday, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said. She said this would include trying to establish a safe corridor for people to leave the encircled southern port city of Mariupol in private vehicles.
A total of 1,099 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Monday, a senior official said.
8:29 am: Turkey has played role of mediator in Ukraine war – and also supplied Kyiv with military drones
Turkey "is by no means neutral" amid Russia's invasion of Ukraine, having supplied Kyiv with military drones and having said that the invasion contravenes international law. But Ankara has also played the role of mediator. FRANCE 24's Jasper Mortimer reports.
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8:08 am: Russian forces still pose threat to Kyiv despite Ukraine’s counterattacks, UK says
Russia poses a significant threat to Kyiv through its forces’ strike capability even though Ukrainian forces continue localised counterattacks to the northwest of the city, British military intelligence said on Tuesday.
Russian forces have maintained their offensive on Mariupol with continuous heavy shelling of the city, the UK’s ministry of defence said in a statement. "However the centre of the city remains under Ukrainian control."
Elsewhere, Russian forces are maintaining blocking positions while attempting to reorganise and reset their forces, it added.
7:21 am: Ukrainian and Russian delegations prepare for talks in Istanbul
Ukraine’s Foreign Minister Dmytro Kuleba said peace talks in Istanbul would focus on easing the humanitarian situation in Ukraine, with securing a ceasefire the top objective.
"The minimum programme will be humanitarian questions, and the maximum programme is reaching an agreement on a ceasefire," Kuleba said Tuesday.
Ahead of the talks, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said his country is prepared to declare its neutrality, as Moscow has demanded, and is open to compromise on the fate of the Donbas, the contested region in the country’s east.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : quatrième nuit de violences à Sevran, Aulnay et Tremblay
Quatrième épisode de violences urbaines en Seine-Saint-Denis. Cela fait quatre nuits que la situation dégénère à Sevran, Aulnay-sous-Bois et à Tremblay-en-France. Et ce, après la mort d’un homme de 32 ans qui circulait au volant d’une camionnette volée. Il a été abattu, samedi 26 mars, par un policier lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois, alors que le véhicule « redémarrait brusquement », a indiqué le procureur de Bobigny, Éric Mathais. La nuit du 29 mars au 30 mars a encore été particulièrement mouvementée, même si un important dispositif policier a été mis en place, rapporte Le Point, mercredi.
Une autre nuit de tensions
Une quinzaine de poubelles ont été incendiées, ainsi que 14 véhicules. Un autre véhicule de la police municipale a également été endommagé après avoir été la cible de projectiles. Un départ de feu a été signalé près d’un gymnase situé à Aulnay-sous-Bois. Aucun blessé n’est toutefois à déplorer malgré cet épisode de violences.
Dix personnes interpellées
Les forces de l’ordre ont réussi à interpeller dix individus pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « dégradations volontaires par incendie », relate une source policière citée par Le Point. Depuis le début des échauffourées, le parquet de Bobigny a dénombré onze individus dont deux mineurs qui ont tous été jugés, rapportent nos confrères. Trois personnes ont été écrouées en attendant leur procès.
BBC
SANS TITRE
Oh, so close!!
Masabata Klaas draws the outside edge of Wyatt first ball with some awkward bounce, but Lizelle Lee spills a very difficult one-handed chance at slip.
To make matters worse, the ball races away to the boundary.
A poor start from Khaka despite that lbw shout as she concedes 12, letting England massively off the hook after Kapp and Ismail built up such a sustained period of pressure.
Never in doubt, Alex. Outside the line of off stump and South Africa lose a review.
Alex Hartley
England spinner on BBC Test Match Special
My initial thought is that it is hitting her outside the line of off stump.
It's a good delivery from Khaka to nip in and strike Knight on the pads, but looks outside the line.
An optimistic review from South Africa, you'd think.
Alex Hartley
England spinner on BBC Test Match Special
The difference between Khaka hanging the ball outside the off stump and Ismail doing the same, is the pace. Wyatt has far more time against Khaka.
Ayabonga Khaka replaces Ismail and immediately gifts Danni Wyatt some width to crash through the off side - twice.
This is South Africa's problem - can their change seamers maintain the pressure built by their talismanic openers?
Alex Hartley
England spinner on BBC Test Match Special
South Africa have bowled to their plans. Their plan is to bowl wide of off stump and pack the offside field to try and force England to do something different. So far they haven't.
Henry Moeran
BBC Test Match Special
That was fortunate for Wyatt, she tried to drop the ball into the leg-side but it dropped perilously close to her leg stump.
Just a single from Kapp's fourth, who is giving very little away. She causes a little discomfort for Danni Wyatt, who attempts a drop-and-run into the midwicket region but the ball just plops beside her stumps.
Here's how South Africa took their one wicket so far this morning, that of Tammy Beaumont.
Stephan Shemilt
BBC Sport's chief cricket writer in Wellington
Wyatt had gone very deep in her crease, almost making that ball shorter than it was and cut it past a flying Laura Wolvaardt.
South Africa have a clear plan to Danni Wyatt, knowing she is susceptible to playing with hard hands outside off stump and slicing the ball to point.
A couple of cut shots find the fielder, before Wyatt wins the battle eventually with a four - although each shot is slightly aerial, so she needs to be careful.
Alex Hartley
England spinner on BBC Test Match Special
It's been a good start from South Africa, England 16-1 after six overs and six of them came in the first over. It's only been two runs an over since then.
A quiet start from Heather Knight, with just a single from 11 balls so far, as she seems content to just settle in against Marizanne Kapp.
#bbccricket
Doug Sheehan: Listening on nightshift here in Grangemouth.
Who's going to keep us company through the night next week?
Alex Hartley
England spinner on BBC Test Match Special
England really, really need these two to stick around for another 10 overs. They've lost an early wicket, now can they rebuild?
A probing over from Shabnim Ismail. It doesn't bring a wicket, but she continues to test the England pair's defences.
If South Africa can grab another wicket before the powerplay, they will be delighted with this start.
Stephan Shemilt
BBC Sport's chief cricket writer in Wellington
Now would be an excellent time for the England captain to find her very best.
A pumped up Marizanne Kapp is something to behold. The master of mind games, she immediately brings in another slip as Heather Knight comes to the crease.
France24 - World
War in Ukraine: Amnesty chief slams 'failure to reform' UN institutions
Issued on: 29/03/2022 - 13:16
As the global rights watchdog Amnesty International unveils its annual report, the group's Secretary General Agnès Callamard joined us for Perspective. In the report, she accused Russia of turning humanitarian corridors in Ukraine into "death traps" – a tactic she says was used in Syria and Chechnya. Callamard also hit out at the UN Security Council for failing to "act adequately in the face of atrocities". Speaking to FRANCE 24, she slammed "our failure to reform" multilateral institutions, adding that the use of veto has meant that the UN Security Council has been "unable to address conflict" in several countries, with Ukraine the latest example.
© Studio graphique France Médias Monde
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Nou Camp: 'Magical' night for women's football as crowd record broken
Last updated on 6 minutes ago6 minutes ago.From the section Women's Football
"Magical."
That was how Barcelona captain Alexia Putellas described playing in front of a record-breaking crowd of 91,553 fans at the Nou Camp.
It was the team's first appearance in front of supporters at the iconic stadium and the occasion did not disappoint.
The players produced a sensational display to thrash rivals Real Madrid 5-2 and reach the Champions League semi-finals, but all eyes were on the crowd, and whether it could surpass 60,739 and set a new record attendance for a women's club game.
It went much further, beating a 23-year record of 90,195 from the 1999 World Cup in the United States, to become the largest crowd to watch a women's football match.
Ballon d'Or winner Putellas, who grew up watching the men's team at the Nou Camp, said the turnout had left her "speechless".
"This has been utterly magical. When the match finished the fans simply didn't want to go home, there was such a connection between them and us while we celebrated," she said.
"I saw a lot of girls, children with that spark in their eyes. It's amazing to be part of history."
Putellas was among the goals as the defending champions came from 2-1 down to win 5-2 on the night and secure an emphatic 8-3 aggregate victory.
Fellow goalscorer Aitana Bonmati said: "We've recently been through some wonderful experiences, especially winning the Champions League. But maybe this was more special.
"A full Nou Camp and making history - immense."
The night started with Barcelona's team bus having to squeeze through thousands of fans singing and waving flags outside the stadium long before kick-off.
Inside the ground, a giant mosaic was formed before the start of the match, spelling out the words "more than empowerment".
The club had said that filling the biggest stadium in Europe would "send out a clear message to aspiring young girls all around the world - you can do it too!"
Nearly all the 99,354 tickets for the El Clasico had been snapped up after a huge engagement campaign by the club, but with some tickets given away for free, there were question marks over how many fans would turn up.
The match started with the stadium only half full, but fans slowly arrived and by the end it was almost at capacity, with those in attendance creating a carnival atmosphere.
Barcelona coach Jonatan Giraldez said: "I told my players before the match that it wasn't enough to simply qualify tonight. We had to put on a show for our fans - and we did.
"What a great day this has been! We'll remember it all our lives. The match was magical. It's complicated, though, to explain all the emotions you feel on a night like this."
Despite seeing his side on the wrong end of a thrashing, Real Madrid coach Alberto Toril agreed, describing it as "a great spectacle, a fiesta for women's football".
He added: "Two super teams who wanted to compete, to attack and a huge crowd. Women's football is unstoppable, it's going to grow and grow."
And it wasn't just those involved in the match who enjoyed the occasion, as footballers around the world relished seeing women's football on the biggest stage.
Everton player Toni Duggan, who used to play for Barcelona, tweeted: "91.553! JUST WOW!!", while Manchester United goalkeeper Mary Earps said it was "insane".
Former England and Arsenal defender Alex Scott told DAZN how when she had faced Barcelona with the Gunners they had played in a different stadium in front of "a couple of hundred people".
"To have this game played here shows how far the game has come," she added.
BBC
FC Olt Scornicesti: The dictator's hometown team disbanded after bloody revolution
Last updated on 30 March 202230 March 2022.From the section European Football
It's early spring in Romania and driving west from Bucharest on the A1 motorway open country spreads out as far as you can see, earth returning to life in the sunshine.
About two and a half hours from the capital you reach Scornicesti. This is the birthplace of Nicolae Ceausescu, the communist dictator who ruled the country from 1967-1989.
Originally just a village, Scornicesti was razed to the ground and built again as an important agricultural-industrial hub, selected for the honour thanks to its connections with the Ceausescu family. For a long time, the 100km we've driven on the A1 was the only stretch of highway Romania had. For the country's tyrannical ruler, it wasn't just an ordinary road, it was his way home.
Under Ceausescu, Scornicesti offered better living conditions than many big cities. While millions were starving and had to queue to buy essentials, the shops here never went out of supplies. Life was good, but the people also needed entertainment.
This is where football comes in. In the 1970s, the communist authorities decided to make a statement and co-ordinated the local team's rise from the amateur leagues to the top flight. In 1987, the most modern stadium in Romania was built for the team: FC Olt Scornicesti.
The aim was to conquer the continent - in emulation of Steaua Bucharest, European Cup winners in 1986.
But in December 1989, a bloody revolution resulted in more than 1,100 deaths as waves of protests toppled the Ceausescu regime. On Christmas Day, the ruler and his wife were executed.
Scornicesti, and its football team, would never be the same again.
As you enter Scornicesti, the 'Viitorul' (Future) Stadium immediately catches your attention.
When it was built, it was the most advanced in the country. It had the first seated-stand in Romania, a mini-hotel, VIP boxes, a lounge, a swimming pool, modern dressing rooms.
The seats are still there, not one missing despite the 35 years gone by. But many of its other facilities have long been forgotten. The hotel rooms are now used for housing by social services, while many of the spaces behind the stands host clothing manufacturers working for English or French brands.
FC Olt, the football team, still play here, an amateur club in the fourth tier. At full capacity, the arena used to hold up to 25,000 people. Now at most around 200 show up for the minor local derbies.
Ceaușescu wasn't much of a football fan, but some of his relatives were mad about the game. It was Vasile Barbulescu, Ceausescu's brother-in-law, who insisted a team should be created. He saw it as a way to boost local prestige.
FC Olt's first fixture in the fourth division was played in 1973. The team turned out on a pitch where locals used to feed their animals. In between matches the goalposts were used to tether cows and horses. But things were about to change.
In 1978, Barbulescu hired a 32-year-old Dumitru Dragomir as chairman. Dragomir had previously worked in two other clubs with good results and was admired for being 'resourceful'.
He arrived just before the end of the season, when Scornicesti were fighting to get promoted to the second tier. To get ahead of their rivals, FC Olt needed to win their last match of the season by a big goal difference. Dragomir laughs as he recalls how they managed it.
Scornicesti were due to play Aluminiu Slatina, a team that had abandoned the competition and so were forfeiting each game 3-0.
"We needed a result. So we had to act fast," Dragomir says now. "I told them to get me some boys from the village and dress them in match shirts. Then we needed to convince the team in Slatina to hand over their original playing IDs.
"We got boys from the stables, boys who used to milk cows, and they played as if they were Slatina."
On matchday, FC Olt's promotion rivals were playing at the same time. Police support was arranged, with officers placed in a communication relay about 30km from one another so they could talk over radio. They had to make sure the score got to Scornicesti as soon as goals were scored.
At half-time, one of the officers heard a wrong message. Instead of 2-0, he understood that FC Olt's rivals were winning 9-0.
Those at Scornicesti began to panic and netted 18 goals against their sham opponents, trying to make sure it was enough. On their way to the locker rooms after the match, the players and officials stopped to wait for the result in the other match.
Confirmation finally came that the other promotion contenders only won their game 2-1. Things would have been settled with an extra few minutes added on if required.
The next season, Dragomir, who went on to be Romanian Professional Football League president between 1996-2014, was told he must win promotion to the first tier. They threatened him with exclusion from football if he failed. He succeeded - but only by two points.
According to all those interviewed for this article, Ceausescu himself didn't care too much about the team. He just asked his brother-in-law Barbulescu to "take care with what he was doing" in Scornicești.
Instead he was a Steaua supporter and regarded the Bucharest military team as a potential European Cup contender. Steaua would indeed be crowned European champions in 1986, also reaching the semi-finals in 1988 and the final again in 1989.
Dragomir only met the dictator once, during one of his visits to Scornicesti.
He recalls: "Ceausescu visited a local factory, then went to our chairman's home. I was asked to go as well.
"Earlier, my three-year-old son had refused to give Ceausescu's wife some flowers because he wanted to give them to Ceausescu instead. When I was called and told I had to go and see him I was scared; I thought his wife was unhappy!"
Ceausescu suddenly asked Dragomir to tell a joke. About Ceausescu himself. Faces darkened around the room.
"He insisted," Dragomir says, smiling. "So I told one about him, Leonid Brezhnev and Richard Nixon being stuck on a ship.
"During the course of eating they were debating who was more courageous: the Russians, the Americans, or the Romanians.
"To make his case, Brezhnev ordered one of his guys, Aliosha, to jump overboard and bring back two sharks, armed with just a sword. Aliosha jumped in the water and brought the two sharks even if it cost him an arm.
"Nixon asked his guy, John, to get three sharks using just a knife. John lost an arm and a leg but got his three sharks. Now it was Ceausescu's turn.
"He woke up his guy, Bula, who was sleeping: 'Come on, Bula, I have these two shaving blades, bring me five sharks please.'
"Bula put a finger in the water and paused. Then he said: 'No can do boss, the water's too cold.'
"At that the entire ship's crew started cheering and applauding the courage of Bula's refusal, so it was decided Romanians were bravest after all."
All eyes in the room were on Ceausescu. Everyone was waiting for his reaction.
"Elena, his wife, broke the silence," Dragomir says.
"'You should be ashamed of yourself!' she shouted. But Ceausescu said: 'Well done, young man! Nobody touches this guy, OK?'
"After that, everybody started clapping and they went back to having fun."
Following promotion in 1979, FC Olt stayed in the Romanian top flight for 10 years. Their best finish was fourth in 1981-82, when they just missed out on qualification for the Uefa Cup.
Former Chelsea full-back Dan Petrescu (1986-87), ex-West Ham and Tottenham forward Ilie Dumitrescu (1987-88), and Romania's most-capped player Dorinel Munteanu (1988-89) were among their players. Despite modest success, it was an appealing team to join.
In the 1980s, Romania experienced big shortages of products and essential services, even in the big cities. Electricity, hot water, and heating were all rationed. Life was hard even if you had money, and there wasn't much to spend it on in the very few shops.
But in Scornicesti the picture was different.
"You could find anything you wanted," says Ion Anghel, a former FC Olt goalkeeper.
"There was meat, milk, eggs, coffee, chocolate, Pepsi… anything I tell you. People would even come from Bucharest to shop."
Dragomir adds: "Many of the journalists who came to report from Scornicești became my friends. One of them had a new car, I told him to get anything he needed for his family. Meat, eggs, anything, as a gift.
"He left for Bucharest after the game, and I did too but half an hour later. On my way, I saw a big traffic jam. People were out of their houses, fighting to collect these frozen chickens. There were loads of them on the ground.
"I couldn't understand what had happened until I saw a car in a ditch on the side of the road. It was this journalist with his new car. All the meat landed in the street.
"He was OK, fortunately. The police officers who came to the scene wanted to know where all the meat came from. I just told them: 'Scornicesti.' No further questions. They just went to the car to check if there was something left for them to take home too."
After that fourth-place finish in 1982, FC Olt began to aim higher. In 1985, they started work on a bigger stadium.
Locals say the venue was supposed to stand for 400 years. But did it make Ceausescu proud? According to those who built it, the dictator didn't even know it was happening.
"He only found out when construction was almost done," says Mihai, one of the locals who worked on the ground.
"I think his family was scared of how he'd react. One day we were asked to cover everything with cartons so he wouldn't see it when passing over by helicopter. He was flying over the site with a Bulgarian politician and we were supposed to hide it."
FC Olt hadn't even played one top-flight season at their new jewel stadium before the bloody revolution of December 1989 and the dramatic changes that followed.
The team was relegated midway through that campaign. The official reason given was that authorities couldn't guarantee the safety of players and staff. Ceausescu's execution meant a bullet for FC Olt, too, because of its ties with his family.
Marius Stan was among those who played at the new arena before the team was broken up. He is now the club's technical director, in the Romanian fourth tier. When he looks around, he doesn't see much of the excitement he once knew.
"We had a good team here, a very good team," he says. "The big games we won, in my time here, were only thanks to our quality on the pitch.
"We didn't have anything to do with politics. I mean we, the players. We tried to play football for ourselves and our families."
Stan was on the pitch for FC Olt's final top-flight match. It was against Steaua. A certain Gheorghe Hagi scored the winning goal for the military club and the game finished with a huge brawl between the teams. Tensions were so high that the referee decided to end the game before 90 minutes were up.
Nowadays, players no longer come from all over the country to join Scornicesti. Stan and chairman Robert Gogot's job is to keep the team going on very little money. And to convince those around them that their dream of a return to glory is still alive.
The reality is different. Scornicesti is something of a ghost team. It is a reflection of its town; guarded by a necklace of grey tower blocks, the neglected old stadium, and the house where Ceausescu was born.
Its young leave in search of a better life. The 60-year-old Dacia 1300 car, a symbol of the Romanian communist regime, continues to run its streets. The world that gave it life is extinct, but time has not moved on.
"I live in Scornicesti and I'm proud of the heights this team reached," Gogoț says.
"I'm doing this out of passion. I grew up here, my dad was a team doctor. I know how I felt around the team and nothing can take my feelings away.
"We now have new hopes. We are trying to modernise the stadium. We will sign better players and next season we'll fight for promotion.
"There's nothing I should be ashamed of. I'm just happy I got to see the big games, the big players."
France24 - World
Putin's Greater Russia: What's driving the invasion of Ukraine?
Issued on: 29/03/2022 - 20:04
François PICARD
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Does 22 years in power change a man? Or was this Vladimir Putin's grand design all along? In justifying his invasion of Ukraine, the master of the Kremlin talked of "denazification" and how Russians and Ukrainians are the same people. Now, with the ground offensive failing to net a quick win, Moscow is reportedly dialling back the "denazification" part. We ask if it's true.
But more broadly, the war did not happen in a vacuum: of all the former Soviet states, Ukraine is the one with the largest Russian population. The breakup of the USSR was described by Putin way back in 2005 as the last century's "greatest geopolitical catastrophe." And just as the Russian president has had 22 years to consolidate his grip on the oligarchs, the media and the security apparatus, he has also moved methodically to restore and grow the grandeur of Russkiy mir, the Russian world.
He even has the blessing and backing of the Russian Orthodox Church, which looked reluctantly on his 2014 annexation of Crimea. That was before the Ukrainian church split with Moscow. We ask about a mindset that cannot be reduced to one man and one moment. How does that mindset now evolve in a nation that is surprised to find itself at war with its neighbour?
Produced by Charles Wente, Juliette Laurain and Léopoldine Iribarren.
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Nick HOLDSWORTH, FRANCE 24 Moscow correspondent
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Antoine ARJAKOVSKY, Founding director of the Institute of Ecumenical Studies in Lviv
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Kristina STOECKL, Professor of sociology at the University of Innsbruck
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Craig COPETAS, Journalist and author of "Bear Hunting with the Politburo"
As it happened
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
Perspective
War in Ukraine: Amnesty chief slams 'failure to reform' UN institutions
The World This Week
Putin's war: One month on, NATO on high alert as Russia recalibrates strategy in Ukraine
BBC
You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino
Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.
As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.”
That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.”
Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work.
In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?
For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)
The rise of coasting
Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.”
For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.”
While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.”
Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”
Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.”
Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.”
Addressing the coasting problem
While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward.
For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.”
While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”
Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)
For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.”
Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.”
Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino.
If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.”
Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual.
Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.”
France24 - World
Taking inspiration from Madeleine Albright's 'resilience of spirit'
Issued on: 30/03/2022 - 16:43
Solange MOUGIN
IN THE PRESS – Wednesday, 30.03.2022: We take a look at the optimism, and scepticism, in the papers over Tuesday's peace talks on Ukraine. Le Monde tells us how Wagner Group mercenaries could be leaving Central African Republic to be sent to Ukraine. We also find out about missing phone logs and conspiracy theory texts at the White House. Finally, we discuss lessons of resilience, be it in sport or in life.
Links to some of the articles discussed in this press review:
Washington Post Editorial Board
Le Monde: Central African Republic
Financial Times: White House logs
Washington Post: Madeleine Albright
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Where once our grandparents lived lives of thrift and repair, most consumers today have become acclimatised to a wear, break and chuck model
In her 2021 book Loved Clothes Last, Orsola de Castro, founder of the global campaign Fashion Revolution, issues a cri de coeur. "In my years of scouring second-hand clothing sorting warehouses I have seen hundreds of perfect pieces abandoned simply because of a broken zip. After all, what is the point of spending time and money repairing a broken zip when ultimately it is quicker, cheaper and infinitely more fun to buy a new piece, with a fully functioning zip? But can we please stop and consider what we are doing when we give up hope on the one that broke? And what happens when we choose to mend it instead?"
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De Castro's questions are just two of many confronting fashion in the 21st Century. It is increasingly hard to downplay the environmental and social damage the industry causes. Natural resource use rates are stratospheric, as are pollution and waste levels, while global supply chains are riven with exploitation. Finally, the sector is responsible for between two and eight percent of total global greenhouse gas emissions, depending on which study you read. These are breathtaking facts, given that, after a certain point, this is an industry trading in non-essentials. Very few of us in fashion-consuming capitals around the world really need more clothes. Yet nonetheless, out they are churned, between 80 to 100 billion pieces a year.
Being creative with the clothes we own, rather than always buying new, helps the environment (Credit: Getty Images)
Fashion is scrambling to meet the challenge with intricately researched roadmaps and reports that include a raft of plans to increase energy efficiency in supply chains, switch to renewables, invest in material innovation that sidesteps synthetics, ramp up social justice initiatives and address animal cruelty. But, while these efforts are well-meaning, they are pitted against an industry already megalithic in its impact. Most of those 80 to 100 billion items of clothing – a conservative estimate – already end up incinerated or in landfill after just a few wears. The pandemic delivered a blow; now, global fashion sales are on track to pick up momentum to just over 2019 levels, according to McKinsey Fashion Scenarios.
Increasingly, campaigners are arguing that one of the easiest ways of slashing fashion's impact is by buying less (far less, just three new pieces of clothing a year, according to campaign group Take the Jump), and by making the clothes we already own last longer. Basically, the fashion industry needs to shrink in size, substantially. For a generation of shoppers pumped up on constructed desires and instant gratification, this can be hard to envisage – but the figures are irrefutable. Research by environmental charity Wrap shows that extending the life of an item of clothing by just nine months could cut its environmental impact by up to 10 percent; imagine what could be achieved over decades. Factors that contribute include buying good quality clothing, the willingness of owners to wear the same item over and over again, and their ability to take care of them. These may sound easy to achieve but if they were, we'd have done them already. Now, however, the stakes feel too frighteningly high not to try.
It has, after all, been just over a generation since we have lost the fine art of clothing maintenance. Where once our grandparents lived lives of thrift and repair, most consumers today have become acclimatised to a wear, break and chuck model. De Castro's perfect pieces with broken zips are symptoms of a profound disconnection from how clothing is made. But it is now more important than ever to ask why so much of our clothing is petroleum-based; whether the rayon in that jumper was sourced from ancient forests; what animal's fur has gone into that pom pom; why only a minority of garment workers are paid a living wage – and whether we still want a hand in driving all this destruction. De Castro subtitled her book "how the joy of re-wearing and repairing your clothes can be a revolutionary act". It's true. We need a revolution.
Orsola de Castro, founder of Fashion Revolution and author of Loved Clothes Last (Credit: Penguin)
The first step is to re-encounter your own wardrobe; textile reuse charity Traid's 23 Percent Campaign was launched in 2019 to highlight the proportion of clothes Londoners left unworn in their wardrobes. Sam Weir is founder of Lotte.V1, a one-on-one styling service, aimed at rekindling our relationship to our clothing. "Many of us don't use what we own because we've been taught to find style solutions through consumption," says the stylist, with a long track record in high-profile campaigns. "Styling allows people to express themselves and have fun with clothing, without buying new; to push creativity and to truly wear their clothing. It's about learning to interact with fashion, outside of consumption, and it's forming relationships with our things."
Where do we start? "Block off two hours one week and open up your wardrobe," she continues. "Look for pieces you haven't worn in months or more. Maybe one is a formal blouse. This is where styling can help. Pair it with relaxed denim, something you'd only wear on a weekend. Add kitten heels and a blazer. Through styling, you've taken an item you've only worn in one setting, and made it work for countless others. Through creative styling, dresses can become skirts or tops; old becomes new again. It's as if you just went shopping, and yet you never left your wardrobe."
It helps if you've bought well to start with, says Mikha Mekler, lecturer in production management at London College of Fashion. "The way we buy is the problem. If we buy quality, it lasts longer." Start by dodging fast fashion brands and their glossy, celebrity-laden advertising campaigns, and head straight for ethical labels that pride themselves on craftsmanship. Even then, check for yourself: the heft of an item and the quality of its details can tell you a lot. "Test the garment," says Victoria Jenkins, garment technologist and founder of adaptive clothing label Unhidden. "Pull it, tug on it, look at the stitching. Is it neat and tidy – or full of loose threads? Can you see 'grinning', where the thread is visible at tension points on the seam? Does the garment have hanger loops to stop it losing shape? Is there taping along a T-shirt shoulder to stop it from being distorted if it is hung up? Is the hem sturdy or can it be easily unpicked? Is there shading on the fabric; are there faults in the print beyond what you might expect?"
Semiotician Roland Barthes wrote an essay about detergent marketing, and how it makes us view clothes washing (Credit: Getty Images)
The next step is care. In his 1954 essay Soap Powders and Detergents, semiotician Roland Barthes wrote about the use of foam – not strictly necessary in the cleaning process – in an advertisement by Omo detergent: "What matters is the art of having disguised the abrasive function of the detergent under the delicious image of a substance at once deep and airy which can govern the molecular order of the material without damaging it." The idea persists that washing somehow renews and refreshes but, in fact, as Barthes points out, it's quite destructive. Most sustainable clothing experts agree: wash clothes less – and wash them cooler, properly sorted, with gentle, natural laundry detergents, and inside out to prevent colour and prints fading.
In 2019, designer Stella McCartney put it best when she told The Observer: "The rule is you do not clean it. You let the dirt dry and you brush it off. Basically, in life, rule of thumb: if you don't absolutely have to clean anything, don't clean it. I wouldn't change my bra every day and I don't just chuck stuff into a washing machine because it's been worn. I am incredibly hygienic myself, but I'm not a fan of dry cleaning or any cleaning, really."
"Garment care is still something people get wrong on a day-to-day basis," says Mekler. "I wash a lot of garments, especially the finer things, even jeans, on a wool wash unless they're really dirty." Consider hanging lightly soiled pieces in the bathroom while you take a shower and allowing the steam to do the job. Avoid tumble drying; shake out your clothes and hang them out to dry. And then revel in the positive environmental benefits of your new routine. According to the EPA's energy efficiency programme Energy Star, the average washing machine uses 6,500 gallons of water a year, about half as much as you'd drink in a lifetime. Plus, every time we wash, we flush chemicals and microfibres from synthetic garments into overburdened waterways. Finally, most of the emissions produced during the "in-use" stage of an item's life cycle originate from washing and tumble drying. Cut that and you're basically a sustainable fashionista.
To have and to hold
Once you've cleaned your clothes, resist the urge to throw them on the floor or ball them up at the back of the sofa. Correct storage does half the work of clothing care; top tips include keeping cleaned clothes away from sunlight and heat, in cool, dry spaces, with enough space between them to breathe. Professional organiser Katrina Hassan uses the KonMari Method of tidying. "Awareness and positive habit change is at the heart of the process," she says. "And a key principle is to store things so that you can see everything easily. When you know exactly what you own, you're far more likely to take care of it." Periodic assessments allow you to connect with your items and assess their quality over and over again. This is when it's time to start getting hands-on.
Visible mending, such as this stitching by Tessa Solomons, is an increasingly popular way to repair much-loved garments (Credit: Tessa the Dresser)
"We’ve all put things away in a cupboard when a button has fallen off but it would be great if we could just do the basics like threading a needle, sewing on a button, mending a seam," argues sustainable consultant Tessa Solomons. "[The lack of these skills] stops a lot of people at the first hurdle but these alone would save clothes being sent to landfill – or to charity shops where someone else has to deal with them. Plus, it gives you a great sense of achievement, to know that you've got that within your capability. It's a fantastic, joyful thing." There's no lack of online resources for the new sewer: both Repair What You Wear and Fixing Fashion Academy offer unintimidating video tutorials to entry-level skills; other sites such as The Clothes Doctor take it up a level with "how to repair your bra" and "crochet a patch on jeans".
When you visibly repair something, it becomes individual. That changes our relationship to our clothing and builds connection with it – Tessa Solomons
"Watch videos specifically about what you want to mend," advises Solomons. "And enjoy it. Get the things you need around you in one place. Put some lovely music on and take your time. Then it doesn't become a chore. It's a choice." Embrace visible mending, where people are encouraged to salvage their clothes in creative ways using contrasting coloured stitches, embroidered motifs and patching. Not only does it take the pressure out of trying to achieve perfection, it's fun. "I've got a pair of dark blue trousers with a yellow button on them – because I couldn't find a dark blue button to replace the lost one," says Solomons. "Now I just love that button. It changes the whole thing." Raeburn, a label based in London that focuses on responsible and innovative design, hosts a variety of workshops where attendees are invited to design and customise their own items, using off-cuts from the atelier. But if this still feels tricky, "employ the services of someone who loves mending," says Solomons. "There are many people out there who are changing the way we think about mending, one stitch at a time."
Repair specialists at ethical high-street label Toast rescue any Toast garment as part of a free "renewal" service. Online Reture Bespoke pairs broken pieces with talented young upcyclers. Janelle Hanna, design consultant at sustainable sourcing consultancy White Weft, launched a service to patch and repair denim during lockdown. "I've been blown away by how popular it's been," she says. "People aren't coming to me with one or two pairs of jeans; they're coming to me with five or six pairs they've not worn for a year, two years, three years, but they just didn't want to throw them away. People want options around repairs. And they just didn't know that it existed."
If clothing is well organised, it is easier to know exactly what we own, and we will be more likely to wear it and look after it (Credit: Katrina Hassan, Spark Joy London)
Making the decision to mend profoundly changes our relationship to a piece of clothing. "When people choose to repair, they're investing in that item," says Solomons, whose own embroidery filips now decorate the clothes of dozens of clients. "People come to me with items that have been in their wardrobes or in their families for a long time, that have had a life. When I add to that, they love it even more. That's everything to me." In a world of mass-produced goods, where thousands of items looking exactly the same pour out of factories, every minute of every day, promising ease and convenience, that's special. "When you visibly repair something, it becomes individual," says Solomon. "That changes our relationship to our clothing, and builds connection with it. The people who come to me have realised that their clothes have a value rather than a cost. And that value is something that we cannot put a price on."
The synergy with De Castro, the idea of the quiet revolution, is striking. "Today, at the dawn of Generation Climate Breakdown, the #lovedclotheslast message we share when we mend and alter our clothes has gone beyond showing off sartorial originality," writes De Castro. "It is now a statement that the act of caring for our clothes extends to the act of caring for our environment, and marks our gratitude by valuing the work of the people who make the things we wear." She continues: "Keep the clothes you have with pride, minimise new acquisitions, and do it with the kind of infectious enthusiasm that radiates joy. Because the only things we need more of now are trees and whales and birds and bees – not clothes."
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France24 - World
Germany activates natural gas emergency supply plan
Issued on: 30/03/2022 - 11:14
Stephen Carroll
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The German government has activated its emergency plan for gas supplies, as fears rise that Russia could cut off the flow of gas to Europe. The early warning, announced by Economy Minister Robert Habeck, is the first of three stages in Berlin's emergency plan aimed at securing supplies. The move comes as Moscow insists it be paid in roubles for Russian gas. Also today, we report on how the sanctions on Russia are affecting the diamond trade in the Belgian city of Antwerp.
BBC
Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen – Matthew Harvey
On a sweltering summer day in 1994, an ancient mangrove forest on Union Island was ripped apart.
A foreign investor had started the foundation work for a hotel, marina and golf course in Ashton lagoon on Union Island, one of the 32 Grenadine islands which dot the clear, blue waters of the southern Caribbean Sea.
The sounds of birds chirping and waves crashing against the intricately woven roots of the mangroves was replaced by the noise of excavators and cement trucks, cutting the trees to make way for culverts and concrete pillars.
Poorly-sized pillars collapsed, cutting off tidal flow in the 10-acre (4-hectare) lagoon. More mangrove trees began dying. The clear water turned putrid and yellow. And what was once the most ecologically diverse lagoon in the region became a barren eyesore and mosquito breeding ground.
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Matthew Harvey, a local fisherman and campaigner, was 37 years old at the time and recalls watching the destruction. His home in the nearby coastal community of Ashton provides a panoramic, aerial view of the site. That view, which had brought him immense joy, began to leave him sad. The hurt was personal: for three years Harvey had protested the development. He knew it would destroy the mangroves and in turn, a fishery that provided the fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp.
Harvey had warned that giving investors rights to the mangroves could mean unprecedented ecological disaster for the island. But like similar projects in the Caribbean, promises of development and tourists were too alluring for a government eager to attract foreign investment and reduce unemployment.
"I tried, I protested," Harvey told me as we stood outside his home in January 2020. "Mangroves are important to survival on Union."
Mangroves on Union Island support a fishery that provide fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp. (Credit: Alamy)
Less than a year after dredging began, the Valdetarro Construction Company declared bankruptcy. Grace Deagazio, who formerly worked for the company as a secretary and public relations officer, says an environmental impact assessment was carried out before works started.
"The assessment was done at the time for the mangroves and there was no problem with regards to the coral reefs," she says. "There would have been no major environmental damage to the island itself, but our company went bankrupt due to an unfortunate series of financial problems. Union Island unfortunately got stuck right in the middle of the company’s bankruptcy; the project got frozen and it’s unfortunate."
Future Planet also contacted members of the former leadership of the company but received no reply. The company declared bankruptcy in 1995.
Ashton Lagoon's story is part of a sadly familiar wider picture. Despite their key role providing coastal protection, supporting local livelihoods and storing huge amounts of carbon, mangroves are disappearing, destroyed for coastal development. Globally, the area of mangroves decreased by over a million hectares (3,860 sq miles) between 1990 and 2020 – an area larger than the island of Puerto Rico. The economic fallout, including the loss of fisheries, has been calculated as greater than $40bn (£30bn) a year.
These forests of the sea are among the world's most at-risk ecological systems and are being razed four times faster than terrestrial forests.
But Ashton Lagoon is not among those statistics, because its mangroves and fisheries are now thriving. The story of how that happened provides a blueprint for how other degraded mangroves around the world could one day be revived.
Young red mangroves grow in Ashton Lagoon (Credit: SusGren)
Mangroves live where most plants would die. Of the almost 400,000 plant species, only 1,500 are tolerant to saltwater. Some of these halophytes, as they are called, prevent salt from entering their roots, a process known as exclusion. Others excrete salt from special glands in their leaves.
Ashton Lagoon has three of the world's 80 mangrove species: the red, which are excluders, and the black and white, which secrete salt. Today, the dark green, pointy leaves of black and red mangroves mingle with the round, light green leaves of the white to make a thick canopy. Its clear, emerald-green waters reveal submerged roots mooring the forest to the ocean floor.
The area is a critical habitat for many species. Mangrove flowers attract birds like the egret, heron, bullfinch and hummingbird. Other birds, such as the brown pelican and the endangered West Indian whistling duck, use the forest for food and nesting. Fiddler and mangrove tree crabs scurry through the maze of roots, which also provide refuge to leatherback, hawksbill, loggerhead and the rare green turtles. Near the ocean floor, the ecosystem is home to large fish, like snappers and parrotfish, and juvenile fish, like the grouper, which can remain in the mangrove nursery for more than five years.
"Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen," Harvey says. "Before the damage, there were nurseries for all marine life: conchs, lobster, fish, sharks. We fed our families and sold them to residents and businesses."
Harvey, now 62 years old, is fit and slim, a man always on the go. His toughness and strength were key to what happened on Union Island after the tourism development failed.
In 1998, four years after the company declared bankruptcy, two Canadian researchers, Stephen Price and Purnima G Price, declared that Ashton Lagoon was "ecologically dead" in a report for the Union Island Association for Ecological Preservation. Mangrove forests are a notoriously difficult ecosystem to bring back once disturbed, they said, although damage to the lagoon system could be reversible "to some extent".
In an effort to reverse the damage, Harvey, who was at the time president of the Union Island Eco Tourism Movement, teamed up with Orisha Joseph, director of local conservation agency SusGren, Lisa Sorenson, a conservation biologist and head of BirdsCaribbean, as well as officials of the Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness.
The causeway cut off natural water circulation in Ashton Lagoon, causing eutrophication, as seen in this 2004 aerial photo of the lagoon (Credit: Michele Kading/BirdsCaribbean)
The trio knew that a scientist named Gregg Moore had also visited the lagoon in 1998 and conducted some tests, and they reached out to ask for his view.
Moore, a mangrove restoration ecologist at the University of New Hampshire, was surprised to hear from the team. It had been 10 years since his assessment of the lagoon. For many on Union Island, including Harvey, those years had been spent taking care of families and making ends meet, though the daily sight of the lagoon was never far from their minds.
It turned out that Moore's assessment was indeed more optimistic than that of the Prices.
Moore told them that while the lagoon was severely damaged and the remaining trees were suffering from heat stress and extreme salinity, there was hope.
Mangroves are extremely resilient plants. They're not delicate, but you have to have the right conditions for them – Gregg Moore
"Mangroves are extremely resilient plants," says Moore. "They're not delicate, but you have to have the right conditions for them. If you change the hydrology in the system dramatically, then you turn off their ability to self-regulate. Soil dumped during construction had blocked the tidal exchange and salt was no longer being flushed out and diluted."
He told Harvey and Joseph that, at the very least, tidal flow needed to be re-established in the system. Doing this, however, would cost roughly $700,000 (£530,000), an amount the island could not afford. SusGren approached aid agencies for funding and started a community-based ecological restoration program. Harvey continued his environmental advocacy.
In May 2007, a workshop organised by Sorenson through Birds Caribbean brought the local community together to hear from coastal engineers, tourism consultants and scientists. Residents, fishers, teachers, environmentalists and the business community voiced their concerns, asked questions and made requests. Moore, who attended this first town hall, says that residents had the final say on how to proceed – a crucial aspect of community-based restoration.
In 2010, SusGren secured financing for the project, but it was quickly withdrawn because the government of St Vincent and the Grenadines had not granted permission for the restoration work. The go-ahead would come years later. For now, it looked as though, despite enormous community support, restoration was stalled. It had been 16 years since the mangroves had been decimated.
"We felt that if restoration works did not start soon, a new developer would come in," says SusGren's Joseph. "That fear is always there and we wanted to be the investor with the plan to protect the mangroves and provide opportunities for our people within them."
Then in 2014, the Caribbean Community Climate Change Centre, the German Development Bank and the Philip Stevenson Foundation, which owns the neighbouring island of Petit St Vincent, came through with the $700,000 (£530,000). With funds and government permission now in place, work could begin.
Steel bulkhead in Ashton Lagoon that was removed during the mangrove restoration (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)
On the surface, restoration work might seem as simple as growing new mangrove plants and embedding them among existing trees. But the reality is far more complex.
Toward the end of 2017, excavators, trucks and bulldozers returned to Ashton Lagoon. But this time the machinery was there to undo the damage done a quarter of a century earlier. "We dug out the place, removed thousands of rusty galvanised sheet piles and pillars," says Joseph.
Construction crews removed collapsed concrete culverts and excavated openings in the piers of the abandoned marina. Soon the tidal flow began to resemble what it had been in the past.
The next step was planting, led by Harvey. In 2018, he assembled a small team of four to replant the mangroves. Meshanda Laborde, a young woman from Union Island who is passionate about science, was among this group. The first step was to build a mangrove nursery using wood and coconut branches to regulate sunlight for the seedlings, she says.
"We then dug a small well near the shed to easily access water for the seedlings with the conditions closest to the environment we would eventually introduce them to."
Restoration planting typically involves potting seedlings in small, black plastic bags (Harvey eschewed these bags and used bamboo stems from Grenada) in shallow water in a nursery before moving them back to the mangrove for planting. The seedlings were collected in the lagoon, carefully transported to the nursery for specialised care and root development, and returned to the mangrove when the planters believed they were strong enough to survive.
We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud. We were knee-deep in mud but we didn't mind – Meshanda Laborde
The team initially spent hours gathering as many "wildling" seedlings as they could find from mature mangroves. "We gathered 1,500 and 1,700 wildlings in the first two weeks," says Laborde.
Casil Thomas, another member of the team, recalls collecting, setting and nursing the first batch of seedlings. "We had very early mornings, leaving before the Sun came up and we worked until it set. We pampered them and cared for them like our babies."
Three months later, strong, healthy roots were jutting out of the bamboo stems – some of them over a foot (0.3m) long, says Laborde. They were ready for replanting, although the holders planned to give them protection for a further three years.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
"We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud," says Laborde. "We were knee-deep in mud but we didn't mind."
Just as the team was experiencing some success, however, disaster hit the nursery. "There was a rat infestation," says Harvey. "Rodents cut all the leaves and roots of the plants, to make nests." Despite constant monitoring, they lost hundreds of the seedlings. The team spent two weeks inspecting every bamboo stem and its seedling for damage. They spread a mixture of cement and cornmeal between the rows of plants to get rid of the rodents.
To regain some of the lost time, Harvey experimented with a new method. "Instead of setting the seedlings in the shallow water where they take about six weeks to produce sufficient roots, we pushed them into the soil in the lagoon and within one week we got a good root system for planting," he says. "I was happy because it worked and reduced the wait time."
Laborde, who had studied human and social biology at school hoping to become a nurse, says she began to think of the seedlings as patients. "I learned so much, especially new planting techniques, even from the disappointments."
Some 3,000 red mangroves were planted at Ashton Lagoon by Matthew Harvey and his team (Credit: SusGren)
With increasing numbers of category 5 hurricanes, rising sea levels and fears of disappearing coastlines, restoration failure in Union Island could mean devastation not just of the fisheries, but of the entire island.
Union Island resident and educator Ann Harvey knows that well. In 2004, she opened a pre-school in memory of her son, Jamie, who had died suddenly the year before and had loved school and volunteering in social and environmental causes. The school was located less than 100m (328ft) from a small, bushy shrub of mangroves that had been spared from the excavator.
During the opening celebration, however, radio bulletins warned of an impending storm. As Harvey and her staff scrambled to place sandbags and board up the building, she worried that her new school would not stand a chance against raging wind and waves.
Within 24 hours, Hurricane Ivan, one of the most powerful hurricanes in a decade, bore down on the southern Caribbean. It destroyed 90% of the infrastructure on nearby Grenada.
The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them – Ann Harvey
Harvey watched the waves from her house a few miles inland. "I stood in a corner, just staring, concerned that the [school] roof would be blown away," she says. "But then I noticed something. The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them. Some of them eventually broke away, but nothing happened to the school."
Around the world, coastal structures like the pre-school are becoming increasingly vulnerable as climate change intensifies storms and sea-level rise means more water can rush inland. Coastal communities are particularly vulnerable to the impacts of warming ocean temperatures, sea-level rise, storms and flooding, according to a 2019 special report on oceans by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).
A birding workshop at Ashton Lagoon in 2004 (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)
Shoring up marine ecosystems, like mangroves, is one of the pillars of building resilience, the IPCC said. With their thick foliage and gnarled, thick root systems, mangroves have been found to reduce wave height and energy. A 100m (328ft) buffer of mangroves can reduce wave height by up to 66%, one report found, and a 500m (1,640ft) buffer can reduce it as much as 99%.
This ability is critical to the future of many islands. "We have so many low-lying areas, some below sea level," Matthew Harvey says. "If not for these mangroves, I am worried that people would not even be able to live here soon."
Mangroves are also able to trap and store large amounts of carbon dioxide, an ability that has gained them increasing attention as an important component of climate mitigation.
But mangrove restoration has not always proven successful. Before the 1970s, mangroves were sometimes seen as a nuisance, but in 1984, the World Bank funded one of the first major restoration projects, providing a $26m (£20m) loan to plant just under 2,500 acres (1,000 hectares) of mangroves in the Philippines.
The government of the Philippines hoped that by replanting the mangroves, fish would return and the lives of over 90,000 residents improved. However, in 1995 researchers revealed that just 18% of the three million planted trees had survived. Researchers say the project failed to plant suitable species in appropriate sites.
Many other mangrove restoration projects have failed, including, more recently, a project in Sri Lanka to plant 3,000 acres (1,200 hectares) of mangrove after the 2004 tsunami. Less than 500 of those acres (202 hectares) have mangroves on them today – researchers attribute this to lack of attention to basic indicators for restoration such as selecting the right species, salinity and hydrology and the best sites. In a 2015 study of 160 marine coastal restoration projects over the previous 40 years, researchers found that half of the initiatives had failed.
A yellow crown night heron spotted at the Ashton Lagoon during a 2020 bird identification workshop (Credit: SusGren)
Ecologists like Moore say many of the projects are hampered by short-term thinking – they tend to focus on construction and ignore the community and the importance of long-term monitoring and stewardship.
"Most of the time the money spent on [coastal restoration] projects is for the engineering and the mobilisation and demobilisation of heavy equipment needed to prepare the site and obtain the right hydrology," Moore says. "Then those trucks and bulldozers leave the site, construction crews take their final land survey, say 'we got the grade right, the elevation right', shake hands, pat each other on the back, and they're done."
I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them. Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring – Yvonne Edwin
Yvonne Edwin, a marine biologist from nearby St Lucia, agrees, but says the Caribbean is getting it right. Edwin was one of more than a dozen people who came together to restore a 10-acre belt of mangroves in St Lucia's largest mangrove forest, the Makote Mangroves. She says the accomplishment would not have been possible without community involvement.
"I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them," she says. "Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring. Over 400 students joined the community and partners in this venture."
Edwin says mangrove restoration is already fraught with environmental challenges and projects cannot afford to be abandoned once the planting is over. This is especially the case in the Caribbean, which is sometimes faced with heavy rains post-planting.
Studies support Moore and Edwin's view. The late ecologist Roy Lewis, one of the world's first mangrove restoration experts, also warned against programmes that bring in community members to collect and plant seedlings but fail to retain them as stewards.
Union Island is trying learn these lessons and ensure stewardship is passed from one generation to another. SusGren has trained more than 50 young people in conservation and ecosystem monitoring, including former schoolteacher Kenya Ford. Her tasks included testing the salinity of the water in the mangrove, assessing tree growth and replanting trees to see where they grow best.
Such continued stewardship by residents will be integral to long-term success for the project, says Moore. "Successful mangrove projects care more than just 'we planted a thousand trees and a thousand trees lived'," he says.
SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive. (Credit: Alamy)
It is this approach to restoration which has helped the Caribbean become one of the few regions to increase mangrove cover in the last decade. SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive.
These 3,000 mangrove trees now stand about 5ft (1.5m) above sea level along 14 acres (6 hectares) of shoreline. Tidal flushing is back and the turquoise ocean water flows freely into the jade water of the mangrove twice daily. The fish and birds have returned.
Farmers now harvest sea moss from the lagoon – the raw seaweed is used to make ice cream and energy drinks popular in the Caribbean. With flowers in abundance in the mangroves again, bees have returned and beekeeping is thriving.
It's better than a hotel. It's not a case of a rich investor coming in and owning everything – Orisha Joseph
SusGren has constructed boardwalks and a pair of bridges across the lagoon, as well as bird towers and viewing decks. The once desolate area is now visited by tourists, academics and, for the first time in 25 years, locals, who have returned to enjoy the beauty and tranquility of the lagoon.
"It's better than a hotel," says Joseph. "It's not a case of a rich investor coming in and owning everything."
Harvey opened a neighbourhood bar in 2011 to supplement his struggling fishing income, and it is still open today. Now, though, he goes out to sea almost daily, sometimes spending up to 12 hours fishing. It's hard work for a 62-year-old, but he plans to continue. As he sits on a small wooden bench at his bar and looks toward the lagoon, he runs his fingers through his full grey beard, saying: "It took us a long time, but our mangroves are back."
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France24 - Monde
Mondial-2022 : le Cameroun décroche sa qualification sur le fil face à l'Algérie
Publié le : 30/03/2022 - 00:20Modifié le : 30/03/2022 - 00:59
Stéphanie TROUILLARD
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Les Camerounais y ont cru jusqu'au bout et ont obtenu leur qualification pour le Mondial-2022 en décrochant, mardi, une victoire sur l'Algérie dans les dernières secondes de la prolongation (1-2 a.p).
Le Cameroun a obtenu son billet pour le Qatar au terme d'un match fou. Les joueurs de Rigobert Song ont dominé l'Algérie, mardi 29 mars, lors du barrage retour à Blida (1-2 a.p). Les Lions indomptables se sont qualifiés grâce à un but de Karl Toko Ekambi inscrit dans les toutes dernières secondes de la prolongation.
𝐔𝐍𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑É𝐄 𝐈𝐍𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐀𝐁𝐋𝐄! 🤩🇨🇲 Après avoir raté 2018, le Cameroun fait son retour #WorldCup 🦁#WCQ | @Fecafootofficie pic.twitter.com/Fgf30C0XX6
March 29, 2022Le début de rencontre est pourtant dominé par l’Algérie. Les Fennecs misent sur des contres fulgurants et se montrent les plus dangereux dans les premières minutes, mais la défense camerounaise résiste.
Six minutes plus tard, l’Algérie est sur le point d’égaliser. Servi par Islam Slimani au second poteau, Youcef Belaïli manque de peu sa frappe qui termine dans le petit filet. Les Fennecs accélèrent avant la pause, mais sans réussir à revenir au score.
Au retour des vestiaires, les Verts présentent le même visage. À la 49e minute, ils pensent avoir enfin débloqué leur compteur grâce à un but de Slimani, qui est finalement refusé pour une position de hors-jeu. Sept minutes plus tard, lancé dans la surface sur un centre de Riyad Mahrez, Abdelkader Bedrane se montre lui aussi dangereux et manque de très peu le cadre de la tête.
L’Algérie est sauvée à la 68e minute par son gardien M’Bolhi qui réalise un double arrêt face à deux tentatives signées Léandre Tawamba et Martin Hongla. En fin de rencontre, les Fennecs essayent d’emballer le match. À la 83e minute, le portier camerounais André Onana repousse une frappe du gauche de Mahrez plein axe bien servi par Slimani.
Un but dans les toutes dernières secondes
Sans solution, les deux équipes sont contraintes de jouer les prolongations. L’Algérie pense avoir fait le plus dur à la 98e grâce à un but de Slimani sur un centre d'Ahmed Touba, mais cette égalisation est finalement refusée pour une faute de main. Les joueurs de Djamel Belmadi poussent et mettent le feu devant la cage camerounaise, mais sans réussir à concrétiser. À la 112e, André Onana repousse une magnifique et puissante frappe d'Ismaël Bennacer.
Ahmed Touba pense alors avoir délivré son équipe à la fin de la seconde prolongation. Entré en jeu une vingtaine de minutes plus tôt, le défenseur marque de la tête sur un corner tiré par Rachid Ghezzal (118e minute), mais les espoirs de l'Algérie sont balayés quelques minutes plus tard.
Alors que Collins Fai adresse un centre vers l'entrée de la surface, Michael Ngadeu le dévie de la tête. En embuscade, Karl Toko Ekambi pousse le ballon au fond des filets (120e+4) et propulse le Cameroun vers le Mondial. Le joueur de l'Olympique lyonnais offre à son pays une qualification pour sa huitième Coupe du monde.
🇩🇿🇨🇲 Fin du match. Les Verts sont éliminés et ne verront pas la Coupe du Monde au Qatar. #TeamDZ #ALGCMR #RoadToQatar2022 pic.twitter.com/F8FaG3QnDk
March 29, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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À Quimper, deux adolescents interpellés au volant d’une voiture après une violente course-poursuite
Cohue dans les rues de Quimper. Mardi 29 mars, une course-poursuite a eu lieu dans cette ville du sud du Finistère, rapporte Ouest-France. Vers 15 heure 45, des coups de feu ont éclaté dans le centre-ville. Un véhicule Dacia de couleur rouge venait de refuser de subir un contrôle par une patrouille de police. « Une voiture a circulé à contresens sur les quais, côté boulevard de Kerguelen, du côté de La Poste », ont expliqué des témoins. La voiture folle finira par être arrêtée, non sans avoir essuyé des coups de feu de la part d’un policier en passant à vive-allure devant le commissariat.
Mineurs et voiture volée
Un important dispositif policier a été déployé pour appréhender les fuyards. « Des motards, des fourgons… Je n’ai jamais vu un tel déploiement de policiers », a raconté une dame. À l’intérieur du véhicule, deux adolescents, un garçon et une fille. Ils ont immédiatement été emmenés au commissariat. La voiture serait un véhicule volé en 2002, et les deux jeunes, connus des services de police. Aucun blessé n’est à déplorer. À ce stade, ni la police ni le parquet n’ont voulu commenter cette affaire.
Quimper : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
À Nice, un trentenaire violemment tabassé par une bande pour sa montre et son portable
Une scène extrêmement violente. Lundi 28 mars, en fin de soirée, un homme d’une trentaine d’années a été attaqué par plusieurs individus devant un club de Nice (Alpes-Maritimes), rapporte Nice-Presse. La bande l’a littéralement passé à tabac, en vue de lui dérober sa montre de luxe Rolex et son smartphone. Durant la scène, qui dure une quarantaine de secondes et qui a été filmée, aucun des rares témoins présents ne bouge ou n’intervient. Si le véhicule des suspects a été retrouvé, ceux-ci sont toujours en fuite. La victime, elle, n’a pas déposé plainte.
Polémique
Ce fait-divers a donné lieu à une polémique, à deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle. Le militant identitaire et soutien d’Eric Zemmour Damien Rieu a relayé la vidéo de l’agression sur son compte Twitter, accompagné du commentaire : « Agression pour une montre à Nice, dans la ville du macroniste Estrosi ».
Agression pour une montre à #Nice06, dans la ville du Macroniste Estrosi pic.twitter.com/uabirIXX4N
— Damien Rieu (@DamienRieu) March 29, 2022
De même, Eric Ciotti a dénoncé « l’ensauvagement » de Nice. L’adjoint à la sécurité du maire de Nice lui a répliqué : « Triste instrumentalisation d’un fait divers dont vous n’avez pas les détails pour faire du mal à Nice. Un classique ».
Réaction ridicule du 1er adjoint macroniste de Nice chargé de la sécurité après cette terrible agression près de la mairie.
Il confond auteur et victime. Ne pas porter plainte n’entrave en rien l’ouverture d’une procédure pénale.
Quelques cours de droit seraient nécessaires… https://t.co/dwxecGH5JC pic.twitter.com/kc9m9svzCD
— Eric Ciotti (@ECiotti) March 30, 2022
Nice : les dernières actualités
France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Publié le : 29/03/2022 - 22:21
FRANCE 24
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Mohamed Abrini, l’un des organisateurs des attentats du 13-Novembre, a été entendu mardi dans une nouvelle phase d'interrogatoires sur le fond du dossier. Le Belge de 37 ans a assuré que Salah Abdeslam avait pris sa place quand il a renoncé à participer aux attaques. Son récit n'a pas convaincu l'accusation.
Il avait promis d'"éclairer" la cour sur une nuit de terreur. Il a finalement peiné à convaincre. Mis face à ses incohérences, Mohamed Abrini a maintenu, mardi 29 mars, avoir été "prévu" pour le 13-Novembre, avant de renoncer et d'être remplacé par Salah Abdeslam.
"Vous avez raison, Monsieur le président, bas les masques !" Debout dans le box, chemise blanche, Mohamed Abrini enlève le morceau de tissu recouvrant sa fine barbe noire, semblant prêt aux révélations annoncées sept jours plus tôt.
"L'homme au chapeau", qui avait abandonné son chariot d'explosifs lors des attentats de Bruxelles en mars 2016, avait laissé entendre pour la première fois qu'il avait aussi renoncé en novembre 2015.
Dès le début de l'audience, il "confirme" : oui, il était "prévu" dans les commandos jihadistes qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Abrini affirme s'être désisté bien avant
Deux mois avant les attaques, explique Mohamed Abrini à la cour, son ami d'enfance Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel de cette tuerie de masse, lui annonce qu'il va "faire partie d'un projet". "Je ne sais pas que c'est le Bataclan, que c'est la France", s'empresse d'ajouter Mohamed Abrini.
Il ne peut "pas dire non" à cet ami dont il se sent redevable. Mais, selon le récit qu'en fait le Belge de 37 ans à la cour, il informe quelques jours avant les attentats Brahim Abdeslam, futur tueur des terrasses et aîné de Salah Abdeslam, que c'est "niet", qu'il ne le "(fera) pas".
"Moi, je peux pas aller tuer des gens comme ça dans la rue (...) attaquer des gens non armés", déclare Mohamed Abrini.
Abrini cherche-t-il à dédouaner Abdeslam ?
Alors, comme il y a "un gilet explosif en plus", "une kalachnikov" en plus, Brahim Abdeslam "s'est tourné vers son frère et lui a dit : 'voilà, tu fais partie du voyage'", affirme encore l'accusé.
"Je savais que Salah Abdeslam, jamais il le ferait", affirme plusieurs fois l'accusé, soutenant qu'il avait "vu la détermination dans les yeux" de tous les autres membres du commando mais pas dans les siens.
La cour tente d'en savoir plus. "Vous lui demanderez" mercredi lors de son interrogatoire, balaie Mohamed Abrini.
S'il a "renoncé", pourquoi, demande le président Jean-Louis Périès – qui trouve tout cela "un peu curieux" – Mohamed Abrini participe-t-il aux ultimes préparatifs ?
Pourquoi prend-il place à bord de ce qu'il qualifiera lui même de "convoi de la mort" – les trois voitures des commandos jihadistes qui partiront de Bruxelles le 12 novembre 2015 pour la région parisienne ? Pourquoi fait-il le trajet inverse, semble-t-il "à l'improviste", le soir même, en taxi ?
Mohamed Abrini ne sait plus trop, il était "perdu", voulait accompagner ses amis d'enfance dans "leurs derniers moments", avance-t-il.
Pour l'accusation, il s'agit d'un désistement de dernière minute. "Moi, je vous dis, personne ne vous croit, en tout cas, moi je n'y crois pas. Ces gilets explosifs, ces kalachnikovs, on les donne pas à n'importe qui !", s'emporte l'un des représentants du parquet antiterroriste, qui a "le sentiment" que les révélations de l'accusé visent simplement à "dédouaner" Salah Abdeslam.
"Pas crédible", selon l'avocat général
Méthodiquement, l'avocat général Nicolas Le Bris pointe les incohérences de la version de Mohamed Abrini : les clefs de chez lui qu'il n'emporte pas à Paris, cette écoute en prison au cours de laquelle Salah Abdeslam a dit en parlant d'Abrini : "'On a reçu les instructions et il a disparu'".
Abdelhamid Abaaoud, si minutieux dans son organisation, se contenterait "de quelqu'un qui hésite ? Ce n'est pas crédible, Monsieur. Ils vous font participer à la cellule à ce moment-là car ils ont confiance en vous", insiste l'avocat général.
"C'est pas parce que j'ai dit non qu'ils baissent les bras directement", tente Mohamed Abrini. Tout en répétant : "Les rôles (de chacun), je connais pas. Le jour, je connais pas. Les cibles, je connais pas".
"On n'a pas le sentiment d'avoir appris beaucoup de choses", regrette une avocate des parties civiles, soulignant comme d'autres la "frustration" de ses clients. L'une des avocates de Mohamed Abrini, Marie Violleau, voit au contraire "un pas de géant" dans ses déclarations.
Mercredi et jeudi, ce sera au tour de son ami d'enfance Salah Abdeslam de s'expliquer sur cette soirée. Lors de son premier interrogatoire sur le fond du dossier, en février, le "dixième homme" des commandos a laissé entendre qu'il avait fait "marche arrière" et renoncé à tuer le 13 novembre 2015.
Avec AFP
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ATTENTATS DU 13-NOVEMBREProcès du 13-Novembre : à la barre, Mohamed Abrini ne renie rien des attentats
Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
Procès des attentats du 13-novembre : de nombreuses zones d'ombre subsistent autour de la logistique
Valeurs Actuelles
Jean-Vincent Placé mis en examen pour agressions sexuelles
L’ancien secrétaire d’Etat de François Hollande a été présenté, ce mardi 29 mars, à un juge d’instruction. Il est visé par une plainte pour harcèlement et agressions sexuelles.
L’ancien membre des Verts, Jean-Vincent Placé, a été mis en examen ce mardi 29 mars 2022 pour « agressions sexuelles », relaie Le Progrès. Une information avait été ouverte pour « agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction » et « agression sexuelle ».
Un slow forcé avec une ancienne collaboratrice
L’ancien cadre et sénateur des Verts était en garde à vue depuis le lundi 28 mars dans les locaux de la BRDP (Brigade de répression de la délinquance contre les personnes) après une plainte déposée par une ancienne conseillère.
Les faits de harcèlement sexuel présumés se seraient déroulés entre 2012 et 2016. Parmi les comportements qui lui sont reprochés, une danse forcée avec une ancienne collaboratrice. « Je sens ma poitrine contre la sienne durant toute la durée de la chanson et c’est extrêmement long, c’est humiliant, répugnant et c’est complètement indigne du comportement d’un élu de la République », avait-elle affirmé.
Jean-Vincent Placé a déjà été condamné à 5 000 euros d’amende pour des faits de harcèlement sexuel en mars 2021. Alors sénateur écologiste de l’Essonne et secrétaire d’Etat au sein du gouvernement Valls, il avait tenu des propos déplacés à l’égard d’une gendarme en lui disant : « Venez avec moi et vous verrez, ça va être sympa ».
France24 - Monde
Les leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade
Publié le : 29/03/2022 - 06:51Modifié le : 29/03/2022 - 23:05
FRANCE 24
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Les nouveaux pourparlers de mardi entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul ont été "significatifs", d'après Moscou. À leur issue, le Kremlin a déclaré que l'activité militaire "en direction de Kiev et Tchernihiv" allait être réduite "radicalement". En fin de journée, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont entretenus par téléphone. Mais "à ce stade", une opération humanitaire à Marioupol n'est pas possible, selon l'Élysée. Voici le fil du 29 mars.
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5 h 28 : Donald Trump appelle Vladimir Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Joe Biden
Dans une interview diffusée mardi par l'émission "Just the News" du média "Real America's Voice", Donald Trump assure que l'épouse d'un maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à Hunter Biden et sa "famille". "C'est beaucoup d'argent. Elle lui a donné 3,5 millions de dollars et je pense que Poutine aurait la réponse à ça. Je pense qu'il devrait la rendre publique", a dit l'ex-président américain.
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5 h 13 : risque d'arrestation arbitraire pour les Américains en Russie, avertit Washington
Le département d'État a mis en garde contre "la possibilité de harcèlement de citoyens américains" par les forces de sécurité russes, "y compris l'arrestation" et "l'application arbitraire de la loi locale", en raison de la position de Washington concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des sanctions imposées à Moscou.
Cet avertissement a été publié alors que la star américaine de basket-ball Brittney Griner est détenue en Russie depuis plus d'un mois.
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2 h 43 : le directeur du Programme alimentaire mondial met en garde contre la "dévastation"
"(Le conflit) ne décime pas seulement l'Ukraine et la région, il aura un impact mondial qui dépassera tout ce que nous avons pu connaître depuis la Seconde Guerre mondiale", a déclaré le directeur du Programme alimentaire mondial, David Beasley, devant le Conseil de sécurité des Nations unies.
David Beasley a indiqué que 50 % du grain acheté par le PAM provenait d'Ukraine – "Vous pouvez donc imaginer l'effet dévastateur que cela va avoir sur nos opérations", en a-t-il conclu. "Les fermiers se trouvent sur les lignes de front", a-t-il déclaré.
Le directeur du PAM a ajouté que la crise était aggravée par un manque de produits fertilisants en provenance de Biélorussie et de Russie. "Si vous n'utilisez pas d'engrais sur les cultures, votre rendement diminuera d'au moins 50 %. Nous sommes donc confrontés à ce qui pourrait être une catastrophe s'ajoutant à une catastrophe dans les mois à venir", a dit David Beasley.
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1 h 34 : l'état-major ukrainien reste sceptique
"Le soi-disant 'retrait des troupes' (russes) est probablement une rotation d'unités individuelles qui vise à tromper le commandement militaire des Forces armées ukrainiennes", a jugé l'état-major ukrainien dans un communiqué mardi soir.
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23 h 22 : à l'ONU, la Russie accusée d'avoir provoqué une "crise alimentaire mondiale"
Le président russe "Vladimir Poutine a commencé cette guerre. Il a créé cette crise alimentaire mondiale. Et il est celui qui peut l'arrêter", a martelé la numéro deux de la diplomatie américaine, Wendy Sherman, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation humanitaire en Ukraine. "La Russie et le président Poutine portent, seuls, la responsabilité d'avoir fait la guerre à l'Ukraine et des conséquences de cette guerre sur la sécurité alimentaire mondiale", a insisté la secrétaire d'État adjointe.
L'ambassadeur de France à l'ONU, Nicolas de Rivière, a enfoncé le clou en jugeant que "l'agression de la Russie contre l'Ukraine augmentait le risque de famine à travers le monde".
De fait, a rétorqué son homologue russe Vassily Nebenzia, "les véritables raisons des graves turbulences sur les marchés mondiaux de l'alimentation ne sont en aucun cas dues aux agissements de la Russie, mais plutôt à l'hystérie incontrôlée des sanctions lancées par l'Occident contre" Moscou.
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23 h : pourquoi la prudence s'impose après les pourparlers positifs d'Istanbul
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine ont été "significatifs" d'après le clan russe, mais les États-Unis et leurs alliés européens prennent avec précaution les annonces de désescalade du Kremlin. D'après Joséphine Staron, directrice des études du think tank Synopia, "il faut rester prudent" car "on est habitués à ce que Vladimir Poutine dise certaines choses et fasse le contraire".
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22 h 10 : l'Ukraine n'a pas l'intention de relâcher ses efforts militaires, prévient Zelensky
Dans un message vidéo posté sur le réseau Telegram, Volodymyr Zelensky a réagi aux pourparlers qui se sont tenus à Istanbul entre les émissaires d'Ukraine et de Russie. Le président ukrainien les a qualifiés de "positifs". Toutefois, son pays n'a pas pour autant "l'intention de relâcher" ses efforts militaires. Volodymyr Zelensky rappelle que les avancées diplomatiques "ne taisent pas les explosions ou les obus russes" et que "l'armée russe a toujours un potentiel important pour poursuivre les attaques".
Plus tôt mardi, le Kremlin avait indiqué qu'une solution humanitaire n'était possible à Marioupol qu'à condition que les "nationalistes ukrainiens arrêtent de résister et déposent les armes".
Dans son allocution, le président Zelensky soutient qu'une levée des sanctions occidentales contre la Russie ne "peut être envisagée qu'une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous".
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20 h : dans l'Est, Kharkiv pilonné quasi-quotidiennement
Après Marioupol, Kharkiv est la deuxième ville la plus bombardée par l'armée russe. Les jours les plus intenses, on compte une centaine de frappes. Les explosions sont régulières, comme le constate sur place Roméo Langlois, envoyé spécial de France 24. Impossible de savoir combien de personnes ont perdu la vie ici, car beaucoup de victimes gisent sous les décombres. Mais on redoute au moins 300 morts, et encore plus de blessés.
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19 h 40 : les États-Unis et leurs alliés européens d'accord pour "continuer d'accroître le coût payé par la Russie"
Peu après le Royaume-Uni, qui a rappelé qu'il ne peut y avoir "aucune relâche de la détermination occidentale" vis-à-vis de Moscou, les États-Unis se veulent aussi clairs quant au maintien de la stratégie adoptée avec également avec l'Allemagne, la France et l'Italie. "Les leaders ont affirmé leur détermination à continuer d'accroître le coût payé par la Russie pour ses offensives brutales en Ukraine, et à continuer de fournir à l'Ukraine une assistance pour se défendre", assure la Maison Blanche dans un communiqué.
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19 h 18 : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne et l'Italie contre tout "relâchement" face à la Russie
Le président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président du Conseil des ministres italien Mario Draghi se sont entretenus lors d'une conversation téléphonique mardi. Selon un porte-parole de Boris Johnson, ils sont convenus qu'il ne pouvait y avoir "aucun relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée".
"(Vladimir) Poutine remue le couteau dans la plaie ouverte de l'Ukraine dans le but de forcer le pays et ses alliés à capituler. Le Premier ministre a insisté auprès des autres dirigeants sur la nécessité de se montrer implacables dans notre réponse", a ajouté le porte-parole.
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18 h 59 : une opération humanitaire à Marioupol impossible "à ce stade", annonce la France
Après l'entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, l'Élysée annonce qu'une opération humanitaire à Marioupol n'est pas possible "à ce stade". Le président français a présenté l'opération d'évacuation envisagée avec la Turquie et la Grèce. Le chef d'État russe a assuré qu'il "allait y réfléchir".
Le Kremlin indique que "pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes". Les combats à Marioupol ont déjà fait 5 000 morts, et on compte encore près de 100 000 civils pris au piège dans la ville.
Par ailleurs, le président français a indiqué à son homologue russe qu'il n'est pas possible que la France paye le gaz russe en roubles. Vladimir Poutine avait annoncé, le 23 mars, que la Russie allait exiger le paiement en roubles de ses livraisons de gaz aux "pays inamicaux".
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18 h 41 : les États-Unis se méfient d'un possible "redéploiement" des forces russes autour de Kiev
Un responsable américain a émis une mise en garde après que la Russie a annoncé une réduction de ses activités militaires en direction de Kiev et Tchernihiv. "Tout mouvement des forces russes autour de Kiev" constituerait "un redéploiement, pas un retrait", indique-t-il. "Le monde devrait être préparé à la poursuite d'offensives majeures contre d'autres régions de l'Ukraine", ajoute ce responsable, selon lequel le changement de stratégie militaire "ne devrait pas être confondu avec une fin de conflit de la part de la Russie".
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17 h 13 : nouvel entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine
L'Élysée indique qu'un entretien téléphonique est "en cours" entre les deux chefs d'État. Emmanuel Macron a martelé plusieurs fois, depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, qu'il veut maintenir le contact avec Vladimir Poutine.
Le président français avait auparavant déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", en reprochant à la Russie un "non-respect du droit humanitaire international".
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16 h 57 : les États-Unis ne voient pas de "signes de réel sérieux" de Moscou dans les négociations
Washington doute encore du "réel sérieux" de la Russie dans les négociations avec l'Ukraine, affirme le secrétaire d'État américain Antony Blinken, après l'annonce d'avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul. "Je n'ai rien vu qui puisse suggérer qu'il y a un véritable mouvement parce que nous n'avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie", a-t-il déclaré depuis le Maroc, où il est en visite.
De son côté, le Royaume-Uni jugera "(Vladimir) Poutine et son régime sur ses actes, pas ses paroles" selon un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson.
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15 h 33 : l'Ukraine veut que la Russie ne s'oppose pas à son adhésion à l'UE
L'Ukraine réclame, dans le cadre de ses propositions de sortie de crise, que la Russie ne s'oppose pas à son éventuelle adhésion à l'Union européenne. C'est ce que déclare le principal négociateur russe, Vladimir Medinski, cité par l'agence RIA. Kiev a soumis à Moscou un ensemble de propositions, notamment l'adoption d'un statut neutre en échange de garanties pour sa sécurité, pour mettre fin au conflit.
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15 h 26 : la Turquie salue les "progrès les plus significatifs" depuis le début de la guerre
Mevlüt Cavusoglu, le ministre des Affaires étrangères turc, salue les pourparlers de mardi entre l'Ukraine et la Russie à Istanbul : "Il s'agit des progrès les plus significatifs depuis le début des négociations". Il ajoute que ces discussions ne reprendront pas mercredi.
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15 h 00 : le point sur les pourparlers d'Istanbul
Depuis Istanbul, notre correspondant Ludovic de Foucaud revient sur les discussions entre les délégations ukrainienne et russe mardi. Les pourparlers ont été assez "significatifs" pour qu'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine soit désormais envisageable.
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14 h 57 : l'euro et le rouble grimpent après les négociations Russie-Ukraine positives
L'euro monte fortement face au dollar américain mardi, profitant des avancées des négociations Russie-Ukraine, tout comme le rouble russe, qui réagit encore plus. La monnaie unique européenne, en berne depuis plusieurs semaines alors que le conflit pèse sur les perspectives économiques du continent, prend 1,2 % à 1,1121 dollar, tandis que le rouble grimpe en flèche de 10,5 % à 85,42 roubles pour un dollar vers 12 h 45 GMT.
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14 h 36 : les conditions sont désormais "suffisantes" pour une rencontre Zelensky-Poutine
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue russe, Vladimir Poutine, depuis le début de l'invasion russe, sont désormais "suffisantes" après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur ukrainien en chef .
"Les résultats de la réunion d'aujourd'hui sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d'État", a déclaré David Arakhamia. Depuis le début du conflit, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.
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14 h 20 : l'Ukraine veut un "accord international" garantissant sa sécurité
L'Ukraine réclame un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays garants, indique David Arakhamia, le négociateur en chef ukrainien, après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.
"Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité. Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité […]", explique David Arakhamia.
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14 h 12 : la Russie va réduire "radicalement" son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv
La Russie va radicalement réduire son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv en Ukraine, après des pourparlers russo-ukrainiens "substantiels" à Istanbul, indiquent des négociateurs russes.
"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique […], il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et de Tcherniguiv", a déclaré à Istanbul le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine.
Selon un négociateur russe, les pourparlers ont été "significatifs". Le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de "discussions substantielles" et dit que les propositions "claires" de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être "étudiées très prochainement et soumises au président" Vladimir Poutine.
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13 h 43 : fin de la réunion entre Russes et Ukrainiens à Istanbul
La réunion entre négociateurs russes et ukrainiens organisée à Istanbul est terminée, annonce l'ambassade d'Ukraine à Ankara.
Les discussions ont duré quatre heures, entrecoupées de plusieurs pauses. On ignore encore si elles reprendront mercredi.
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13 h 21 : la Russie expulse 10 diplomates des pays baltes
La Russie a annoncé l'expulsion de dix diplomates des pays baltes, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou dans le contexte des tensions autour de l'Ukraine.
Les accréditations de quatre diplomates de l'ambassade de Lituanie, trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes ont été retirées, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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13 h 20 : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe à Mykolaïv
Au moins sept personnes ont été tuées et 22 autres blessées dans la frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par le président ukranien, Volodymyr Zelensky.
"Il n'y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes", a-t-il affirmé lors d'une adresse au Parlement danois.
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12 h 59 : les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité"
Les attaques russes contre Marioupol sont un "crime contre l'humanité", a dénoncé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours devant le Parlement danois.
"Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète", a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence, les accusant de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.
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12 h 48 : Decathlon annonce la "suspension" de ses activités en Russie
Le groupe français spécialisé dans les articles de sport Decathlon, sous pression depuis le début de la guerre en Ukraine, a annoncé dans un communiqué la suspension de ses activités en Russie, en raison de problèmes d'approvisionnement.
"Respectant scrupuleusement les sanctions internationales, Decathlon constate que les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies pour poursuivre son activité en Russie. Decathlon est amené à suspendre l'exploitation de ses magasins", écrit dans son communiqué l'enseigne de la galaxie Mulliez, qui a jusque-là maintenu en Russie les activités de ses marques Auchan et Leroy-Merlin.
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12 h 35 : le Japon va interdire les exportations de produits de luxe vers la Russie
Le Japon interdira, à partir du 5 avril, l'exportation vers la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme dans le cadre d'un nouveau paquet de sanctions en réponse à l'invasion de l'Ukraine, a déclaré le ministère japonais de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie.
La nouvelle liste de produits interdits à l'exportation comprend 19 catégories, des voitures d'une valeur supérieure à 6 millions de yens (environ 44 000 euros) aux bijoux, montres, cosmétiques, alcools et objets d'art d'un prix supérieur à 40 000 yens (290 euros), a précisé le ministère dans un communiqué.
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12 h 03 : la Croix-Rouge demande à Moscou et Kiev de s'entendre sur les évacuations
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé la Russie et l'Ukraine à tout faire pour parvenir à un accord sur une évacuation sécurisée des civils de Marioupol et d'autres villes assiégées par l'armée russe, lors des négociations qui ont débuté entre les deux parties en Turquie.
Le directeur général du CICR, Robert Mardini, a déclaré à Reuters que son organisation ne participait pas à des évacuations forcées de civils – une méthode utilisée par l'armée russe en Syrie –, disant n'avoir aucune "information de première main" sur le fait que de tels déplacements de population auraient lieu en Ukraine.
Il a déploré que la Croix-Rouge soit la cible d'une "campagne de désinformation" sur les réseaux sociaux.
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11 h 40 : entretien Poutine-Macron à 16 h 30 (heure de Paris)
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine vont de nouveau se parler au téléphone à 16 h 30, heure de Paris (14 h 30 GMT), a annoncé l'Élysée, notamment au sujet d'une opération humanitaire d'évacuation dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol organisée avec la France, la Grèce et la Turquie.
Le président français a déclaré qu'il voulait discuter avec son homologue russe "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol", précisant que l'objectif était de la lancer "dans les tout prochains jours", en reprochant à la Russie un "non-respect du droit humanitaire international".
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11 h 31 : la France se prépare pour d'éventuelles coupures ciblées
La France se prépare à de possibles coupures ciblées de gaz chez d'importants consommateurs pour faire face à une éventuelle interruption de l'approvisionnement russe l'hiver prochain, ont indiqué le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution.
"On attend la sortie d'un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours", a indiqué lors d'une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz.
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11 h 15 : au moins deux morts dans la frappe russe sur l'administration de Mykolaïv
Deux corps sans vie ont été sortis des gravats après une frappe russe sur le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, touchée par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Les autorités de cette ville proche d'Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine, avaient annoncé précédemment que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.
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11 h 04 : pas de ministres polonais et tchèque à Budapest pour une réunion sur l'Ukraine
Les ministres polonais et tchèque de la Défense ne participeront pas à une réunion prévue mercredi à Budapest du groupe de Visegrad, dit V4, en raison des liens de la Hongrie avec le Kremlin, ont annoncé des responsables.
Le ministre polonais Mariusz Blaszczak "n'ira pas" à Budapest, a indiqué à l'AFP son service de presse sans autre précision.
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11 h 02 : le directeur général de l'AIEA en Ukraine pour discuter de la sécurité des sites nucléaires
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, se trouve en Ukraine "pour des discussions avec des responsables du gouvernement [afin de fournir] une assistance technique" garantissant la sécurité des installations nucléaires, selon un communiqué de l'instance onusienne.
"Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu'elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d'un accident", a déclaré Rafael Grossi, cité par le communiqué.
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09 h 43 : l'administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe
Une frappe russe a touché le siège de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, a indiqué sur Facebook le gouverneur de cette région du sud de l'Ukraine.
"Le bâtiment de l'administration régionale touché", a écrit le gouverneur Vitaly Kim, assurant que la plupart des personnes se trouvant à l'intérieur étaient indemnes. "On cherche huit civils et trois militaires", a précisé le responsable.
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09 h 32 : l'oligarque russe Abramovitch participe aux négociations à Istanbul
Le milliardaire russe Roman Abramovitch l'un des oligarques russes visés par des sanctions occidentales en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, participe aux pourparlers de paix entre les délégations ukrainienne et russe à Istanbul.
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09 h 30 : ouverture des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine à Istanbul
Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul ont commencé peu après 10 h 30 (07 h 30 GMT), a rapporté l'agence officielle turque Anadolu.
C'est la première fois que les délégations des deux pays, arrivées la veille en Turquie, se retrouvent en présence après plusieurs rounds de pourparlers en visioconférence.
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09 h 24 : reprise des évacuations par les couloirs humanitaires après une suspension
L'Ukraine a annoncé mardi une reprise des évacuations de civils via trois couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une journée de suspension par crainte de "provocations" russes.
"Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram.
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9 h : le groupe russe Wagner déployé dans l'est de l'Ukraine (Défense britannique)
Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l'est de l'Ukraine, a indiqué le ministère britannique de la Défense, qui estime que plus de 1 000 combattants de la sulfureuse société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.
"La compagnie privée militaire russe du groupe Wagner s'est déployée dans l'est de l'Ukraine", a indiqué le ministère dans un point de situation publié sur son compte Twitter.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 March 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/LGcaASzEkJ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/qWJcREPqRN
March 28, 2022 -
08 h 48 : la Russie et l'Ukraine "ont des préoccupations légitimes", affirme Erdogan
La Russie et l'Ukraine ont toutes deux "des préoccupations légitimes", a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan en accueillant les délégations de négociateurs des deux pays à Istanbul, les appelant à "mettre un terme à cette tragédie".
Les pourparlers entre les deux délégations doivent commencer après cette réception, dans le palais de Dolmabahçe à Istanbul où la présidence turque dispose de bureaux.
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8 h 30 : Irpin reprise aux forces russes, selon l'Ukraine
L'Ukraine a annoncé lundi soir que la ville d'Irpin, théâtre de féroces combats dans la banlieue de Kiev, avait été reprise aux forces russes. Mais la situation reste instable. Le point avec notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg.
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8 h : Marioupol, ville en ruines
Après des bombardements et un siège qui dure depuis un mois, au moins 5 000 personnes ont été tuées dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine, selon les autorités locales. Ceux qui ont fui racontent cet enfer dans ce reportage.
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7 h : l'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement"
L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, a souffert de symptômes qui font penser à un possible empoisonnement, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier, confirmant des informations du Wall Street Journal.
Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", a écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent : ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", a-t-il ajouté.
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6 h 30 : des pourparlers russo-ukrainiens s'ouvrent à Istanbul
En amont des discussions prévues mardi à Istanbul, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a prévenu que Kiev ne concéderait aucune vie humaine, ni territoire, ni sa souveraineté. "Le programme minimum, ce seront les questions humanitaires, et le programme maximal est de parvenir à un accord de cessez-le-feu", a déclaré Dmytro Kouleba à la télévision publique.
À Washington, un haut représentant du département d'État américain a signifié que le président russe, Vladimir Poutine, ne semblait pas disposé à effectuer de compromis pour mettre fin à la guerre.
Un conseiller du ministère ukrainien de l'Intérieur s'est dit sceptique sur l'hypothèse que les pourparlers permettent des avancées.
Le porte-parole du Kremlin, Dimitry Peskov, a estimé qu'il était important que les discussions en face-à-face se poursuivent, même si elles n'ont jusqu'à présent pas abouti à des résultats.
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5 h 30 : sirènes d'alerte en Ukraine en amont de pourparlers avec la Russie
Des sirènes d'alerte ont retenti mardi avant l'aube à travers l'Ukraine, à quelques heures de pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes, lors desquels Kiev espère obtenir un cessez-le-feu, mais n'entend effectuer aucune concession territoriale ou sur sa souveraineté.
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GUERRE EN UKRAINEReportage : les déplacés ukrainiens à Paris, entre solidarité et imbroglios administratifs
L'oligarque russe Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens possiblement "empoisonnés"
Le monde dans tous ses États
Ukraine - Otan, la double peine ?
L'Humanité
La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre
ActuRecherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.
Anna MussoLes répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.
l’iss va-t-elle quitter son orbite ?
Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17 lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.
« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.
Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.
Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.
« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.
Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.
« La science au service de la paix »
De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.
En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »
sciencescoopérationGuerre en Ukraine Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour évacuer des civils
Ce mercredi 30 mars marque le 35e jour de la guerre en Ukraine. Un nouveau cessez-le-feu doit premettre l’ouverture d’ un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. « Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge », a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils
Le ministère russe de la Défense annonce l’instauration d’un « régime de silence », à partir de 10 heures (heure locale), ce jeudi 31 mars, dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils, rapporte Le Figaro. Cette mesure doit permettre d’ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère.
La France ne voit « pas de percée » dans les négociations russo-ukrainiennes
« La guerre continue. Pour l’instant il n’y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté » dans les négociations russo-ukrainiennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, relaie BFMTV.
Emmnauel Macron condamne le bombardement d’un bâtiment de la Croix-Rouge
Le président de la République a réagi après que l’armée russe a bombardé un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol, rapporte Le Figaro. « Le CICR est un acteur neutre et impartial, qui ne peut être pris pour cible. Pas plus que les civils, les soignants ou les malades. À nouveau, avec force : trêve et respect du droit humanitaire ! », a-t-il écrit sur Twitter.
Biden évoque des capacités militaires « supplémentaires » pour l’Ukraine
Le président des États-Unis a appelé, ce mercredi 30 mars, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer des capacités militaires « supplémentaires » nécessaires pour aider l’armée ukrainienne à « défendre son pays », relate BFMTV.
Au moins 200 habitants dans la banlieue nord-ouest de Kiev
Théâtre de féroces combats, 200 civils ont été tués depuis le début de l’invasion russe dans la ville d’Irpin, a annoncé le maire Oleksandre Markouchine, relaie Le Figaro. « Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu’environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement », a-t-il affirmé.
Des bombardements sur un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol
Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, relate BFMTV. « Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol. Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations concernant les victimes », a indiqué Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Les pourparlers n’ont rien donné de « prometteur », assure le Kremlin
Après les négociations à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que les pourparlers n’avaient rien donné de « très prometteur », relate BFM TV. « Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a confirmé Dmitri Peskov à la presse. Volodymyr Zelensky avait pourtant assuré avoir reçu des signaux « positifs » après les négociations.
Quatre millions de réfugiés ukrainiens
Le nombre de réfugiés ukrainiens a dépassé les 4 millions, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, exactement 4 019 287 Ukrainiens ont quitté leur pays. La Pologne accueillerait déjà 2,3 millions de réfugiés, relate BFM TV.
La ville de Tcherniguiv « bombardée toute la nuit »
Le gouverneur de la région du nord de l’Ukraine a annoncé sur Telegram ce mercredi 30 mars que des bombardements ont eu lieu « toute la nuit » dans la ville de Tcherniguiv. Et ce, malgré la promesse de la Russie de réduire son offensive dans cette zone, relate BFM TV. Des infrastructures civiles auraient été détruites selon le gouverneur. La ville de Tcherniguiv serait privée d’eau et d’électricité.
Washington prévient les Américains en Russie d’un risque d’arrestation
Le département d’Etat a averti ses ressortissants américains, installés ou situés en Russie, qu’ils risqueraient une « arrestation ». Et ce, à cause de la position des Etats-Unis dans la guerre en Ukraine, relate BFM TV. Washington a évoqué « la possibilité de harcèlement de citoyens américains » par les autorités russes, « y compris (d)’arrestation ». Le département d’Etat a également rappelé aux Américains de ne pas se rendre en Russie, ou de quitter immédiatement le pays.
Plus de 5 200 élèves ukrainiens scolarisés en France
Le ministère de l’Éducation nationale a indiqué, mardi 29 mars, que 5 266 élèves ukrainiens étaient actuellement scolarisés en France, rapporte Le Figaro. Un chiffre qui se serait « multiplié par 20 depuis le 8 mars ». D’ici la semaine prochaine, le nombre d’enfants venus d’Ukraine scolarisés en France pourrait même doubler, passant la barre des 10 000. Le ministère a assuré avoir « encore de la capacité d’accueil » pour ces élèves.
Une levée des sanctions possible si la guerre est « terminée »
À la suite d’une nouvelle session de négociations entre la Russie et l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué dans une vidéo partagée sur Telegram qu’une levée des sanctions à l’encontre de Moscou ne sera possible que lorsque la guerre sera « terminée », relaie BFM TV. Le président ukrainien s’est montré très clair dans son message : « Il ne faut pas s’attendre à ce que les négociations entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu’une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous. »
L'Humanité
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus
DécryptageLe réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.
Marine CyglerRéduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux
Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.
Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.
Conséquences darwiniennes
Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsMais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.
Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend
Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »
La perdrix des neiges repoussée en altitude
Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.
De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.
Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux France24 - Monde
Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère
Publié le : 29/03/2022 - 23:39
FRANCE 24
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Huit Casques bleus de la Monusco sont morts dans le crash d'un hélicoptère qui survolait une zone de combats entre l'armée de la République démocratique du Congo et la rébellion M23 dans le Nord-Kivu. Les autorités militaires de cette province ont accusé le M23 d'avoir "abattu" l'appareil. Le M23 a démenti, accusant au contraire l'armée congolaise d'être responsable.
Huit Casques bleus – six Pakistanais, un Russe et un Serbe – sont morts mardi 29 mars dans le crash d'un hélicoptère Puma de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) qui survolait une zone de combats entre l'armée et la rébellion du M23 dans l'est du pays.
Après plusieurs mois de soupçons et des décennies de méfiance, l'armée congolaise accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que démentent les autorités de Kigali.
"La cause exacte du crash n'est pas encore déterminée", a indiqué l'armée pakistanaise, qui a annoncé la mort des huit hommes. Six Pakistanais figurent parmi les Casques bleus tués, a-t-elle ajouté. Peu après, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Stéphane Dujarric, a confirmé à New York le crash et précisé les nationalités, serbe et russe, des deux autres victimes.
Accusations mutuelles
La Monusco avait auparavant annoncé avoir perdu le contact à la mi-journée avec un de ses hélicoptères en mission de reconnaissance à Tchanzu, dans le territoire de Rutshuru (province du Nord-Kivu), où des combats se déroulent depuis lundi.
Les autorités militaires de la province ont affirmé que le M23 (pour "Mouvement du 23-Mars") avait "abattu" l'appareil, ce qui n'est pas confirmé par d'autres sources. Le M23 a démenti, accusant au contraire l'armée congolaise d'être responsable du crash.
Le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, a accusé lundi les Forces de défense du Rwanda (RDF) de soutenir le M23 qui, disait-il, a "mené des incursions et attaqué les positions des FARDC" (Forces armées congolaises) dans deux localités du territoire de Rutshuru.
Également appelé "Armée révolutionnaire congolaise", le M23 est issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise jadis soutenue par le Rwanda et l'Ouganda. Défait en 2013, le M23 fait de nouveau parler de lui depuis novembre, attaquant des positions militaires et reprochant à Kinshasa de n'avoir pas respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants.
Lundi soir sur TV5 Monde, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a employé le conditionnel mais néanmoins enfoncé le clou : "Il est temps de mettre fin à cette forme d'hypocrisie qui existerait ou cette forme de complicité entre le M23 et le gouvernement du Rwanda", a-t-il déclaré, "parce que nous, nous voulons regarder le Rwanda comme un pays partenaire".
Au vu des "affirmations de l'armée" de RD Congo, a-t-il ajouté, "mon collègue des Affaires étrangères invitera (mardi) l'ambassadeur du Rwanda, pour qu'il vienne nous donner des explications".
Démenti du Rwanda
"Le Rwanda ne soutient ni politiquement ni militairement les M23. Engagement réaffirmé auprès du ministre (des Affaires étrangères) pour vérification et coopération conjointes par rapport aux allégations en cours", a tweeté l'ambassadeur, Vincent Karega, après l'entretien.
"Nous réfutons catégoriquement les accusations sans fondement" de l'armée congolaise, avait déjà répliqué le gouverneur de la province rwandaise de l'Ouest, François Habitegeko. L'armée rwandaise "n'est en aucune façon impliquée dans les activités belliqueuses" en RD Congo, ajoutait-il.
Pour étayer ses accusations, le général congolais Ekenge a affirmé que deux militaires rwandais avaient été arrêtés durant les attaques de lundi. Les deux militaires présumés, en vêtements civils, se tenaient près de lui et ont été montrés par la télévision congolaise.
Là aussi, François Habitegeko a "contesté ces fausses allégations". Selon lui, ces deux hommes auraient été arrêtés "il y a plus d'un mois" et ne font pas partie de l'armée rwandaise.
Dans un message vidéo, Willy Ngoma, porte-parole du M23, a également affirmé que le mouvement était "congolais" et ne bénéficiait "d'aucune aide, ni de près, ni de loin, d'un quelconque pays voisin".
Depuis l'arrivée massive en RD Congo de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi durant le génocide de 1994, le Rwanda a été régulièrement accusé par Kinshasa d'incursions au Congo et de soutien à des groupes armés. Les relations se sont apaisées avec l'accession au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, qui a rencontré à plusieurs reprises son homologue rwandais Paul Kagame. Mais le regain d'activité du M23 a ravivé le soupçon.
Avec AFP
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Départ des Casques bleus ukrainiens de RD Congo : les habitants disent comprendre la décision
Valeurs Actuelles
Trump demande à Poutine de révéler des informations sur le fils de Biden qui a travaillé en Ukraine
Plus d’un an après sa défaite à l’élection présidentielle, Donald Trump tente toujours de déstabiliser Joe Biden. L’ancien président américain est revenu sur les accusations, qu’il a n’a cessé de répétées, concernant les activités de Hunter Biden durant son passage dans un groupe gazier en Ukraine. L’ex-chef d’Etat prétend que le fils de Joe Biden aurait perçu illégalement 3,5 millions de dollars, rapporte CNews.
Donald Trump en appelle à Vladimir Poutine
Dans une interview diffusée mardi par le média Real America’s Voice, Donald Trump assure que Hunter Biden et sa « famille » ont reçu « beaucoup d’argent » de la part de l’épouse d’un maire de Moscou en 2014. « Elle lui a donné 3,5 millions de dollars. Etant donné que Poutine n’est pas exactement un ‘fan’ de notre pays […] Je pense qu’il aurait la réponse et qu’il devrait la rendre publique », a-t-il affirmé.
Lors de la campagne présidentielle en 2020, le candidat des républicains avait déjà demandé à Joe Biden, « pourquoi, par curiosité, la femme du maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à votre fils ». Le candidat démocrate avait réfuté les accusations.
Lorsque Joe Biden était vice-président des États-Unis, Hunter Biden est devenu l’une des cibles favorites de Donald Trump qui lui reproche ses intérêts économiques en Ukraine et en Chine. Pour fragiliser la position de l’ancien membre du gouvernement de Barack Obama, le milliardaire américain l’a même accusé d’avoir obtenu le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger l’entreprise gazière Burisma de poursuites pour corruption. Pour répondre aux attaques, l’opposition démocrate avait tenté de désister Donald Trump pour avoir fait pression sur l’Ukraine afin qu’elle enquête sur son rival politique et les activités commerciales de son fils.
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec New York Times - World
In Life, They Showed Israel’s Breadth. In Death, They Were Victims.
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The five victims of Israel’s deadliest terrorist attack in years came from different walks of life, highlighting the complexity of Israeli society.
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By Patrick Kingsley, Gabby Sobelman and Raja Abdulrahim
BNEI BRAK, Israel — At five minutes to eight on Tuesday evening, an Israeli teacher was on an evening stroll, pushing his baby son in a carriage. Up the street, a businessman was in his car, running a brief errand. Around the corner, two Ukrainian construction workers were chatting outside a popular convenience store. And a few blocks over, an Arab Israeli policeman was riding his motorcycle, keeping an eye out for trouble.
Minutes later, all five men were all dead — shot and killed by a Palestinian gunman in the single deadliest terrorist attack in Israel in eight years. In life, their diverse backgrounds highlighted the breadth and complexity of Israeli society. In death, their shared fates stripped away that nuance, turning them all into victims of the same endless conflict.
Amir Khoury, the 32-year-old police sergeant, was an Arab Christian who was about to buy a house with his Jewish fiancée.
“What a loss,” Ghazi Awwad, a lawyer who was close to Sergeant Khoury in college, said Wednesday. “Not all Arabs are good, and not all Jews are good,” Mr. Awwad added. But “Amir was a bridge between Arabs and Jews.”
To many Israelis, the attack in Bnei Brak, a city in central Israel, heightened fears that the country was on the cusp of a wave of violence that could escalate further once the Muslim holy month of Ramadan, often a period of greater tension, starts at the end of this week.
It was the third deadly terrorist act in eight days — a rash of attacks that has left 11 people dead, and made March the deadliest month of militant violence, outside of a full-scale war, in several years.
The situation is not comparable to the second Palestinian uprising, or intifada, which left 1,000 Israelis and at least 3,000 Palestinians dead from 2000 to 2005, said Avi Dichter, a former director of the Israeli domestic intelligence agency, the Shin Bet.
Nevertheless, he said in a broadcast interview on Wednesday, “we are in the midst of a very difficult wave of terror with different characteristics than previous waves.” Previous terrorism campaigns often involved ill-planned stabbings and car-ramming by younger men. “Here we see a wave of terror by older people with automatic weapons,” he added.
The location of recent attacks has also taken Israelis by surprise. One was in the southern city of Beersheba and another in the coastal city of Hadera — both rare targets for militants.
To the residents of Bnei Brak, the attack on Tuesday also came as a shock. Bnei Brak has rarely been directly affected by the Israeli-Palestinian conflict, and is better known as the home of highly religious Jews, or Haredim. The city was still grieving the death of a leading Jewish sage, Rabbi Chaim Kanievsky, whose funeral 10 days ago was one of the largest public gatherings in Israeli history, drawing up to 750,000 mourners.
“Honestly, I never thought anything like this would happen here,” said Moshe Waldman, a 31-year-old accountant from Bnei Brak. “But then this happened right outside.”
Hearing gunshots on his streets on Tuesday night, Mr. Waldman rushed to his window to see a Palestinian man outside carrying an assault rifle.
The man was Diaa Hamarsheh, a 27-year-old cellphone shop owner from the north of the occupied West Bank. The reasons Mr. Hamarsheh chose to attack Bnei Brak remained unclear; he left no note, and no militant group has claimed responsibility for his actions. Some residents of Bnei Brak said they recognized him, and thought he may have once lived illegally in the area while working in construction.
What is certain is that shortly before 8 p.m. Tuesday Mr. Hamarsheh walked north up Bialik Street, a quiet back road named after a prominent Zionist poet, and stopped beside two foreigners chatting outside Idan’s Corner, a neighborhood convenience store.
They were Victor Sorokopot and Dimitri Mitrik, Ukrainians who moved to Israel several years ago, long before the Russian invasion of Ukraine in February, their neighbors and relatives said.
Mr. Hamarsheh stood behind them, raised his rifle, and shot them both dead.
Video showed him then firing at a nearby cyclist, who escaped unharmed, before flagging down a passing car.
The car was driven by Yaakov Shalom, 36, who had recently set up his own business, his family said. Mr. Shalom was off to buy supplies for the upcoming Passover festival when he turned south down Bialik Street and encountered Mr. Hamarsheh.
“Stop!” Mr. Hamarsheh shouted in Hebrew. Then he fired through a car window, hitting Mr. Shalom.
Mr. Shalom crashed his car, and slumped back in his seat — dead.
Hearing the gunshots, an emergency medic living across the street rushed outside to see if he could help.
Moments later, Menachem Englander, the medic, came face to face with Mr. Hamarsheh, surveillance video showed.
Mr. Hamarsheh raised his gun once again to kill Mr. Englander. But the gun jammed, allowing the medic to flee back inside, Mr. Englander said in an interview. “It all happened in one or two seconds,” he said.
Mr. Hamarsheh pressed on, heading west down Hashnayim Street, another quiet side road.
Soon he encountered Avishai Yechezkel, a 29-year-old teacher pushing his one-year-old son, Ariel, in a carriage. Mr. Yechezkel shielded Ariel from the bullet, dying on top of the child, Mr. Yechezkel’s pregnant wife, Naama, said.
“This is the sort of man he was,” Ms. Yechezkel said. “The last thing he did was to save his son.’’
Having killed his fourth victim, Mr. Hamarsheh headed toward a main road, in search of more targets.
Speeding down that road was Sergeant Khoury, the Arab policeman from northern Israel. After the shooting was reported, Sergeant Khoury had been sent to confront the attacker on his motorcycle. He rode with another police sergeant, who sat behind.
Reaching Mr. Hamarsheh, the second officer jumped from the motorcycle, exchanging fire with Mr. Hamarsheh.
Sixteen seconds later, the shooting stopped.
It was two minutes past eight, according to video from the second officer’s body camera.
Mr. Hamarsheh lay slumped on the ground. But Sergeant Khoury was also dying, shot by Mr. Hamarsheh during the firefight.
“I told him to be careful,” Sergeant Khoury’s fiancée, Shani Yashar, said on Wednesday. “He said he would defend everyone, even if it cost him his life.”
Thirty miles away, in the West Bank, another family was also in a state of bewilderment — the Hamarshehs.
On Tuesday night, the family was at a hall in their hometown, Yabad, at a celebratory dinner for a family member who had won a recent election for a seat on the town council. It was there that they received news of the attack and their son’s involvement.
The celebration turned into stunned mourning, even as residents outside began to cheer what they considered a legitimate attack on an occupying power.
Mr. Hamarsheh owned a cellphone shop with his brother and had a side trade of selling cigarettes, which he brought in from Israel. That’s where he said he was going on Tuesday afternoon after having lunch at his family’s home, his family said.
Mr. Hamarsheh was sentenced to 30 months in prison in 2013 for conspiracy to commit manslaughter and throwing objects at vehicles, according to Israeli military records. But his family always believed he was innocent.
“We still can’t understand that this happened,” his father, Ahmed Hamarsheh, said on Wednesday of the attack in Bnei Brak. “How his life went in this direction, we don’t know.”
The consequences for Mr. Hamarsheh’s family had already begun.
Before dawn on Wednesday, Israeli forces descended on Yabad, closing both entrances and surrounding the family’s neighborhood. They detained 22 residents, including Mr. Hamarsheh’s older brother, two cousins and an uncle, Yabad’s mayor, Saed Zaid al-Kilani, said.
Once the forces had finished searching the family home, an engineering unit took measurements of the apartment building, Mr. al-Kilani said. He said that, as per standard practice, he expected the Israeli army would soon destroy the home.
The Israeli Army said any demolition would be subject to legal proceedings, in which the family has the right to appeal.
Patrick Kingsley and Gabby Sobelman reported from Bnei Brak, Israel, and Raja Abdulrahim from Yabad, West Bank. Reporting was contributed by Rawan Sheikh Ahmad from Nof Hagalil, Israel; Irit Pazner Garshowitz from Tzur Hadassah, Israel; Myra Noveck from Jerusalem; and Iyad Abuheweila from Gaza City.
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Valeurs Actuelles
Israël : des attaques terroristes à Tel Aviv font au moins cinq morts
Nouvelle attaque à Tel-Aviv mardi 29 mars 2022. Au moins cinq personnes ont été tuées à l’arme automatique en banlieue de la métropole israélienne, rapporte BFM TV. Nos confrères du Figaro ont de leur côté indiqué que 11 personnes seraient décédées. La police a affirmé avoir abattu l’assaillant. Il s’agit de la troisième attaque en Israël en une semaine. Quelques jours plus tôt, dans le nord d’Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation djihadiste Etat islamique. Les assaillants ont été abattus par les forces de police.
Un homme a ouvert le feu sur des passants
Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. Sur des vidéos diffusées par les réseaux sociaux, le tueur aux cheveux courts paraît déterminé. La police israélienne est rapidement intervenue sur place.
L’individu a été abattu par les forces de l’ordre au cours d’un échange de tirs. Il s’agirait d’un Palestinien, originaire de la région de Jénine en Cisjordanie, berceau de la mouvance islamiste, rapporte Le Figaro. L’assaillant aurait été arrêté en 2013 pour des infractions à la sécurité et aurait purgé une peine de six mois de prison. Il se trouvait, selon la presse locale, en Israël de manière illégale. Les enquêteurs sont à la recherche d’éventuels complices. Le raid meurtrier n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.
Les Etats-Unis et la France condamnent les faits
La France a rapidement réagi après cette attaque en fin de soirée mardi 29 mars. Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers ». Sur Twitter, le président français a encore écrit : « Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau. »
Le terrorisme a une nouvelle fois frappé Israël. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 29, 2022
Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également condamné « l’attaque terroriste ». Comme le relaie BFM TV, mercredi 30 mars, le chef de la diplomatie américaine a jugé que « cette violence est inacceptable ». « Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur », a déploré Anthony Blinken.
France24 - Monde
Football : les Bleus dominent l'Afrique du Sud en amical, Mbappé et Giroud buteurs
Publié le : 30/03/2022 - 00:07
FRANCE 24
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L'équipe de France a largement remporté son match amical contre l'Afrique du Sud, mardi à Villeneuve-d'Ascq, grâce notamment à des buts de Kylian Mbappé et Olivier Giroud, qui se sont retrouvés côte à côte sous le maillot bleu pour la première fois depuis l'Euro.
Réunis mardi 29 mars sous le maillot bleu neuf mois après l'Euro, Kylian Mbappé et Olivier Giroud ont guidé la France vers un succès confortable contre l'Afrique du Sud en amical (5-0), facilitant l'intégration de plusieurs néophytes, dont Jonathan Clauss.
Douze ans après la dernière confrontation face aux "Bafana Bafana", une défaite 2-1 en plein scandale de Knysna au Mondial-2010, c'est bien dans la sérénité que les Bleus ont terminé leur rassemblement de mars, déjà projetés sur le Mondial-2022 prévu en fin d'année, et son tirage au sort programmé vendredi à Doha.
Le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq et ses 48 120 spectateurs offrait un cadre idéal pour affiner les automatismes, faire tourner l'effectif et prolonger l'élan positif créé par la victoire (2-1) vendredi à Marseille contre la Côte d'Ivoire.
Franche accolade
L'enceinte nordiste a aussi permis à Giroud et Mbappé de se retrouver côte à côte sous le maillot bleu, une première depuis l'Euro, marqué dans sa préparation par une petite friction entre les deux hommes, le Chambérien ayant reproché, en creux, au Bondynois de ne pas assez le servir. Mardi, ils ont terminé la rencontre par une franche accolade à la sortie du joueur de l'AC Milan.
Pour réconcilier ces deux tempéraments, Antoine Griezmann avait joué son rôle à merveille un peu plus tôt en leur offrant un caviar chacun. Le premier a été magnifié par le joueur du Paris SG d'une frappe en lucarne (23e). Le second a été parfaitement converti par l'avant-centre milanais, dans un petit espace (33e). Et Mbappé n'a eu besoin de personne pour provoquer et marquer un penalty en fin de rencontre (76e).
26e but pour Mbappé
La star des Bleus referme une semaine agitée : son refus de participer à une opération marketing de la Fédération a suscité des questionnements, et une infection ORL l'a privé du premier match... Mais comme d'habitude lorsqu'il est attendu, le champion du monde a régalé son monde et dégoûté les Sud-Africains par ses accélérations foudroyantes et un doublé qui porte son total à 26 buts en 54 sélections.
Giroud, rappelé après le forfait sur blessure de Karim Benzema, continue lui d'être opportuniste : avec son but à Marseille vendredi, le voici à 48 réalisations sous le maillot bleu, trois de moins que le recordman Thierry Henry.
Ce fut aussi une soirée de découvertes : Clauss, William Saliba et Mike Maignan ont dignement fêté leur première titularisation – tous les trois comptaient déjà une entrée en jeu en Bleu –, avec une mention particulière pour le Lensois, attraction d'un public tiraillé entre les acclamations des fans sang et or et les sifflets des supporters lillois.
Défense du titre
Lucas Digne, ancien Lillois, a eu droit à ses chants après une frappe sur le poteau (64e), avant un but de Wissam Ben Yedder (82e). Même Mattéo Guendouzi a participé à la fête avec son premier but en Bleu (90e+2).
Avec cette septième victoire d'affilée, les Tricolores et leur sélectionneur Didier Deschamps maintiennent le cap, même si le niveau montera d'un cran au mois de juin pour la Ligue des nations.
D'ici là, "DD" a déjà un voyage pour Doha à l'agenda : les prochains jours seront dédiés à la recherche d'un camp de base dans l'émirat en vue du Mondial, et surtout au tirage au sort de la compétition, vendredi... La défense du titre a déjà commencé.
Avec AFP
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Affaire de la sextape : malgré sa condamnation, Benzema voit l'avenir en Bleu
COMPTE-RENDU
Mondial-2022 : Mbappé et Benzema emmènent les Bleus au Qatar
FootballLes novices Nkunku et Clauss convoqués en équipe de France pour les matches amicaux fin mars
BBC
Why was I only getting this experience now, after 33 years living 40 minutes away from the ocean?
Break the surface of Cape Town's coastal waters and you'll find a golden forest. Thickets of sea bamboo kelp sway in the cold ocean swell, amber ribbons rippling out from tall limpet-clad stems anchored to the seabed. To the human ear, it's quiet. A shoal of silvery seabream wiggle past. Rays of sunlight dart through the briny turquoise water, gilding the dancing kelp fronds. An octopus lies almost hidden under a rock; boulder walls are encrusted with orange starfish and amethyst-toned sea urchins. Slinky pyjama sharks glide between the kelp.
This dynamic marine forest is mere steps from the beach and can be visited on just one breath.
Freediving – diving on a breath-hold, without scuba gear – has boomed in popularity in Cape Town over the past decade, even before the Oscar-winning documentary film My Octopus Teacher showcased the Great African Seaforest, which extends along South Africa's west coast to Namibia. On a day with decent water visibility, freedivers can be seen wading in and out of the shallows, their extra-long fins – for energy-efficient movement – tucked underarm. Cold water enthusiasts brave the ocean in just a bathing suit and weight belt, while most opt for thick wetsuits, gloves, socks and hoods. Some divers can hold their breath for seven minutes, others are building up from a few seconds.
I've struggled with scuba diving in the past, finding it uncomfortable, sometimes stressful. A few years ago, someone recommended I try freediving. Sure enough, when I finally did so, I found the experience simpler, less cumbersome and more relaxing. I'm certainly not alone in that.
For many, the quiet and calmness that can be found in the water – one of the rare places with few, if any, human-related threats – has been transformational.
In South Africa, people of colour have not traditionally had equal access to the ocean (Credit: Jacki Bruniquel)
"My friend Juneid Petersen invited me for my first freedive," said Mogamat Shamier Magmoet, whose film Rise from the Cape Flats was awarded the Sylvia Earle Ocean Conservation Award in 2021.
Though he loved swimming, Magmoet had never been more than waist-deep in the ocean. "I was scared," he admitted. He floated, anxiously watching his friends disappear into the kelp. But after a while, the others reassuring him each time they resurfaced, he realised nothing was coming for him. "Everything just opened up. I fell in love, right there and then."
A journey through the kelp can be different on any given day. Divers might encounter the sevengill cow shark, related to Jurassic-period species; be joined by a little African penguin; or spot a short-tail stingray on the sandy seabed. Photographers capture ethereal jellyfish or take macro pictures of flamboyant nudibranch molluscs. Sometimes the visibility is so bad, it's like swimming through a snowstorm. Other days, simply watching sunlight flicker through the water is just the tonic.
"If you're stressed, go lay in the water," Magmoet said. "[You don't] have to swim or do anything. Just be there. I literally feel like something just slips off my shoulders."
Alongside his newfound joy, Magmoet feels a sadness: "Why was I only getting this experience now, after 33 years living 40 minutes away from the ocean?"
According to Daniela Daines, people are turning to freediving to disconnect from urban life (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Magmoet is from Heideveld on the Cape Flats. During apartheid, people of colour were forcibly removed from Cape Town's urban centre and onto the Cape Flats. The best beaches were whites-only; others were segregated. Apartheid only ended in the early 1990s and Cape Town remains largely, albeit informally, divided by race, with people of colour living in underserved and often unsafe areas. Parts of the Cape Flats experience extreme gang-related violence; Magmoet himself has been shot twice. But he's quick to note that "there's also a lot of good happening that doesn't really get seen".
Growing up, Magmoet never saw people of colour snorkelling or diving. "People say: 'It's not for you, the ocean is not for us.' I would just think, but why?"
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"Our ancestors used to live off the water," he said. South Africans of colour have diverse backgrounds from parts of Africa and Asia; many Muslims in Cape Town, like Magmoet, have Southeast Asian heritage. "[We were] removed from whichever islands we came from – Indonesia, Malaysia – and brought here as slaves. Then we lived here [by the ocean] again. Again, we were removed… With apartheid, we were literally told that this is not for you, don't come here. I think that got fixed in our brains."
Seeing even children in his community carry a wariness about the ocean, Magmoet wasted no time introducing youth groups to snorkelling, at first independently, then with non-profit Sea the Bigger Picture, which he co-founded with Chris Krauss in 2018. Their programme guides 24 children, aged between 13 and 16, on a year of marine and citizen science learning.
Magmoet recently resigned to focus on filmmaking and quarterly ocean "open days" for people who have never snorkelled – and he still works a day job as a handyman.
Freediving has boomed in popularity in Cape Town over the past decade (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Among the individuals and organisations that have supported Magmoet is Cape Town Freediving (CTF), which offered him a free course to learn safety elements for his youth programmes.
When CTF opened a decade ago, it was the first official freediving centre in the country. They had 21 students over the entire year. Now, it's common for them to teach 20 divers a week during the summer.
Co-founder Daniela Daines says that prior to around 2014, freediving was mostly a competitive sport in South Africa. She and her husband John created the Adventure Freediving course to broaden its appeal.
"The majority of people don't care about records," she said. "What they want are the skills and confidence to safely explore the ocean, encounter marine animals, to disconnect from the daily grind of city living and connect with like-minded people."
In 2020, I took CTF's two-day Adventure Freediving course. Our time was split between their studio in the False Bay suburb of Muizenberg and the ocean; on the final morning, we went to play with Cape fur seals in the Atlantic, Table Mountain's 12 Apostles standing as a dramatic backdrop.
As well as dive techniques and safety guidance, we learnt what happens to our bodies during a breath-hold – perhaps most usefully, that the initial urge to breathe is not triggered by running short on oxygen, but an impulse to exhale carbon dioxide build-up. CTF provides gear rentals and dive site recommendations, and adds students to a community Telegram group where no question goes unanswered: you can find a dive buddy or ask for visibility reports.
Zandile Ndhlovu founded The Black Mermaid Foundation to help black people overcome their fear of the underwater world (Credit: Jacki Bruniquel)
Daines says their students range widely in age, body type and background. "If you can breathe and swim, you can freedive."
The relative lack of discrimination in freediving as a sport, said Daines, may be why so many women are drawn to it – something that seems apparent in Cape Town – alongside certain similarities to meditation and yoga, and that sense of "safety and freedom in the water".
For some, these changes are subtle, for others they are truly life changing
Daines has often seen freediving be a catalyst of change, not least for herself. Within two months of learning, she married, quit her "respectable, professional job", moved hemispheres and co-founded CTF.
"For some, these changes are subtle, for others they are truly life changing," she said.
"It's a healing, I think," Magmoet said of the freediving effect. "In Islam, we are taught that all creatures of God say praise to him every day. And that's why we feel the way we do when we are in nature, whether it's on a hike or in the ocean. It's because of creatures sending their gratitude and praise to the one that made them. You feel that tranquillity is always there.
"I think that's why I love just being underwater, as still as possible," he continued. "Everything is moving in the ocean. So why must you move? Once you stop, everything just comes to check you out… It's an important lesson. Just pause. Observe. We live fast-paced lives. But with a pause comes learning."
Zandile Ndhlovu has a similar relationship with the mindfulness that freediving requires. She qualified as an instructor in a water-filled quarry in Johannesburg. "It gets dark quickly," she said. "There's nothing to see. So, it's a beautiful release."
The Great African Seaforest fringes Cape Town's shores and extends north for more than 1,000km into Namibia (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Ndhlovu grew up miles from the coast, in Soweto, outside central Johannesburg. In 2016, on the heels of a divorce, she quit her corporate job and flew to Bali where she learnt to snorkel and then scuba dive, before taking up freediving back in South Africa. It wasn't without difficulty – to dive beyond 23m, she had to let go of fears and learn to be present. With freediving, she says, "the journey is so inside".
Like Magmoet, Ndhlovu became passionate about equal access to the water. "I've always been the only black guest on the boat," she said. "I just wanted to change that."
She founded the Black Mermaid Foundation through which she leads snorkelling trips in False Bay for children from Langa on the Cape Flats. "We always go from terror to crazy joy," she laughed. She aims to dismantle a sense of not belonging in the ocean, but acknowledges barriers still exist for many, such as a lack of leisure time and access to transport.
Ndhlovu, Magmoet and Daines all credit social media with recreational freediving's rapid gain in popularity – in Ndhlovu and Magmoet's cases, it's how they were first introduced to freediving. Now all three inspire others to experience the beauty of the underwater world for themselves.
"Lots of people ask me to describe it, but I can't," said Magmoet. Instead, he extends an invitation: "Come with me. Let me show you."
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L'Humanité
Russie et coopération
ChroniqueSylvestre HuetL’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.
En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.
Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.
L’apport russe à la science mondiale n’est pas négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.
La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.
la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine BBC
In a survey of 7,500 adults around the world, 44% said they did not trust sustainability claims
Green. Bio. Natural. Clean. Organic. Eco-friendly. Sustainable.
These are words we are confronted with constantly: on billboards, online and on TV. They are pervasive in advertising and appear on the products we see on supermarket shelves. But what do they really mean and how do companies use them to convince environmentally conscious consumers to buy their products?
Rising public enthusiasm for climate action has led to a surge in corporate climate claims, making it increasingly difficult for consumers to distinguish between good environmental practices and misleading statements, a practice now referred to as "greenwashing".
The common denominator for all greenwashing is that it exploits a grey zone – it's misleading, but it can be true, according to Peter Seele, a professor in corporate social responsibility and business ethics at the Università della Svizzera italiana in Switzerland.
"That's the tricky part of greenwashing and why companies get away with it," he says.
In Coming Clean, BBC Future uncovers the tricks and misdirections that we should all look out for when we see claims about sustainability.
In a previous article in the series, Isabelle Gerretsen reported on the adverts that were banned for misleading climate claims. But not all misdirections are so clear. Sometimes companies use environmental buzzwords which, while not innaccurate, give a misleading or unverifiable sense of sustainability. In this article, we explain why this language is so convicing.
Greenwashing is rampant in online marketing, according to a study by the European Union and national consumer protection authorities. It found many environmental claims on companies' websites are exaggerated, false and potentially illegal. In an analysis of online traders last year, the EU Commission assessed 344 "seemingly dubious claims" and found that in 42% of cases national authorities had reason to believe the claim was false, deceptive or could potentially qualify as unfair commercial practices under EU rules.
Vague language is a common telltale sign of greenwashing, says Seele. Brands will use vague buzzwords such as "green", "sustainable" or "eco-friendly" to make their business seem environmentally conscious, but without substantiation, they "don't mean much in themselves", he says. "There's no ultimate definition of what sustainability is. It's an empty word."
Another trend is companies linking sustainability to other issues that consumers care about, such as personal health. "The term 'healthy' can very easily be attached to 'planet', 'people' and 'lifestyle'," says Sarah Duncan, a sustainability consultant and author of the Ethical Business Book. The food and cosmetics industry use words like "clean", "pure" and "natural" to portray their products as being both good for the planet and people's health, she says.
The prefix "bio" can give positive connotations (Credit: Getty Images)
Greenwashing is pervasive in the fashion industry, too. According to a report by the campaign group Changing Markets Foundation, 59% of environmental claims made by European fashion brands, including Burberry, Zara and H&M, are unsubstantiated or misleading to consumers and flouted guidelines set by the UK's Competition and Markets Authority (CMA). The claims were evaluated against official CMA guidelines on climate claims and independently verified by the Changing Markets Foundation. The CMA’s guidelines include criteria such as that claims must reflect the whole life cycle of the brand, product, business or service and durability and disposability information must be clearly explained and labeled.
Burberry, Zara and H&M were approached for comment. A spokesperson for Burberry says they "strongly refute any claim of greenwashing and go to great lengths to ensure [they] comply with guidelines set by the UK's Competition and Markets Authority," adding "as a matter of policy, Burberry do not disclose consumption values of any material, but we stringently monitor and report on them internally". A spokesperson for Zara says "[the report] has noted that Zara was the most comprehensive at substantiating and verifying its sustainability claims, and that it clearly communicates material characteristics across its main collections". At time of publication, H&M had not replied.
Brands are eager to highlight the sustainability of the materials in their clothes, and will frequently use words such as "organic", "natural", "recyclable" or "recycled", says Sigal Segev, associate professor of advertising at Florida International University.
"People tend to confuse organic with environmentally friendly," she says. "Maybe they don't use pesticides when they grow the cotton, but what happens next? There are so many phases in the product life cycle – what happens after you harvest the cotton and process it?"
"Organic cotton is highly water intensive and has led to huge amounts of degradation," she says. Organic cotton yields might be lower than conventional cotton yields, meaning more water and land is needed per kilogram of cotton produced.
Organic cotton is highly water intensive and can be damaging if grown in drought-prone areas of the world (Credit: Getty Images)
Generally, cotton is grown in drought-stressed areas of the world, so whether it is organic or not its production puts pressure on a fragile environment. It takes roughly 1kg of conventional cotton lint to make one pair of jeans, but this requires around 8,500 litres (1,870 gallons) of water on average, according to a report by the World Wide Fund for Nature (WWF).
Orsola de Castro, co-founder and global creative director of non-profit Fashion Revolution which campaigns for reform of the fashion industry, says environmental buzzwords distract from many fashion brands' business models, which are fueled by rapid consumption.
"Would the world be a better place if we produced the same amount of materials, but it was all organic?" she says. "Probably not. Anything that is borne out of excess will have an excessive carbon footprint."
"Are materials still natural if they are drenched in chemicals? They may be natural at the start of the process, but not at the very end," adds de Castro. "Polyester, whether it's recycled or not, still sheds millions of microfibres."
The International Union for the Conservation of Nature (IUCN) estimates that textiles produce 35% of the microplastics entering the world's oceans, in the form of synthetic microfibres. A single clothes wash could release more than 700,000 microfibres into wastewater, according to a study by researchers at the University of Plymouth.
Why are consumers susceptible to greenwashing?
Brands use positive language that appeals to consumers' social responsibility and environmental consciousness, says Dirk Holtbrügge, chair of international management at Friedrich-Alexander-University in Germany.
"We tend to think in opposites. Green is always positive, grey is always negative," he says. For example, we associate the colour green with "joy", "pleasure" and "contentment". "Green has a positive impact. We assume companies [promoting green products] are doing something positive," adds Holtbrügge.
The word "green" has positive connotations that other colours do not (Credit: Getty Images)
Likewise the prefix "bio" – for example, in words like "biodegradable" or "bio-based" elicits positive emotions in consumers, and can help to change feelings towards terms that are more ambiguous like "organic". Similar patterns have been observed with the prefix "eco".
Sustainability is becoming a priority for many consumers and brands are tapping into that.
Sustainability experts offer this advice:
A Unilever market research survey of 20,000 people in five countries found that a third of consumers are choosing to buy from brands they believe are doing social or environmental good. And 21% of people said they would actively choose brands if they highlighted their sustainability credentials more clearly on their packaging and in their marketing, the survey found.
"Why are greenwashing words so convincing? Maybe because we want to be easily convinced and to feel like we're making the right purchasing decision," says Duncan. "In some respects, marketing [teams] are grasping for words that consumers want to hear."
"Green is the new black in many ways," says Segev. "It's become a status symbol. Being an environmentally conscious consumer adds to people's sense of self."
A study by Baylor University in Texas analysed the motivations for buying a hybrid car of consumers aged 60 and older. They found that their satisfaction was influenced by social values, such as prestige and pride, as well as value and price.
"The findings suggest that elderly consumers are concerned about how they appear to others when driving a hybrid car," the researchers said. "They believe that driving a hybrid car builds a positive self-image of the people who drive them."
Greenwashing claims also tap into consumers' sense of guilt. "The guilt is kicking in," says Segev. "People are thinking 'this is the least I can do, not only for myself, but also for future generations'."
It can be challenging to check the source of clothes made with mixed fibres (Credit: Getty Images)
"These claims make us feel better about our overconsumption, our consumerism," says Duncan. "But the reality is that we should all be buying less."
Then there's the fact that most consumers are not in a position to fact-check these claims and look into the details. "We have to rely on the claims made by brands because we don't have the time, the resources or the expertise to check and verify them," says Holtbrügge.
In a survey of 7,500 adults around the world by the Capgemini Research Institute, almost half believed that they did not have the necessary information to verify the sustainability claims on products, and 44% said they did not trust these claims.
The same language is often used in legitimate and misleading climate claims, making it very difficult for the consumer to distinguish between the two, says Segev.
She discovered this when she carried out an experiment for a 2020 study. Together with other researchers, Segev selected an advert for storage freezer bags and created two versions: one which complied with the US Federal Trade Commission's Green Guides and featured substantiated, clear claims, and the other which featured the same claims, such as "manufactured with 25% less plastic", but without substantiation.
Participants were unable to draw a distinction between the two and rated the misleading advert as less deceptive than the legitimate version. "It was only when we gave them guidelines on how to spot greenwashing, that they could detect the difference," says Segev.
Seele says consumers have a responsibility to call out greenwashing. "The less people speak up, the more likely we will have even more greenwashing," he says.
But given all these pitfalls, how can consumers avoid greenwashing?
Be wary of vague claims that aren't backed up or green packaging and labels, which don't provide any further information, says Duncan. Consumers can also use websites such as the Ethical Consumer to find out more about a brand's sustainability record. "It goes behind the scenes in every area and is a good way to get to grips with products," she says.
Some consumers find it difficult to know which claims to trust (Credit: Getty Images)
There are also transparency tools for specific industries, such as the Higg Index, launched by the Sustainable Apparel Coalition, which assesses fashion companies' sustainability record throughout the supply chain.
"We are putting the data in the hands of consumers," says Amina Razvi, executive of the Sustainable Apparel Coalition. "They can click on a product claim [to check] the substantiation."
Environmental certificates, awarded by third parties, are another tool available to consumers looking to fact-check green claims and understand more about the products they are buying.
Concerned about allegations of greenwashing, many companies are now turning to independent organisations, such as the Global Ecolabelling Network and Climate Neutral, to legitimise their climate claims.
But labels can be confusing as many companies and industries have also developed their own certificates and benchmarks. Cosmetics giant L'Oreal, for example, gives every product an A-E ranking, based on its carbon and water footprint, as well as the packaging used through its lifecycle.
Seele says this is a form of "self regulation" and that it has its limits. "Certificates can also be part of greenwashing. Some are reliable and some are not," he says.
A report from the Changing Markets Foundation published in 2022 looked at 10 of the largest third-party certification schemes in the UK and scored them on how clear they were about how their certificates were measured (on factors like transparency and independence). Five of the 10 schemes were found to not clearly address 50% or more of their factors, meaning it is difficult to independently verify those schemes certificates.
"The average consumer cannot really tell whether an independent organisation has inspected this product and verified it or not," says Holtbrügge.
"I always look out for sensationalism," says de Castro. "Sustainable solutions are often quiet."
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France24 - World
Film show: 'Cyrano', the musical adaptation of a French literary classic
Issued on: 30/03/2022 - 17:08Modified: 30/03/2022 - 17:10
Eve JACKSON
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Marjorie HACHE
Critic Lisa Nesselson speaks to Marjorie Hache about the latest on the big screen and streaming platforms. We begin with the new adaptation of French verse play "Cyrano de Bergerac". British director Joe Wright has made a musical version starring Peter Dinklage as the would-be suitor. We also discuss the new super villain "Morbius", as well as French film "Petite Nature" or "Softie", the story of a 10-year-old boy who has a crush on his teacher.
France24 - World
The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance
Issued on: 24/03/2022 - 18:43
Cyril PAYEN
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In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.
It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.
Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.
'We will win and soon you will all be able to go home!'
Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"
With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.
Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.
© Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin
ON THE GROUND
Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs
EXCLUSIVE
Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
BBC
Dyson headphones come with air vacuum for mouth
By Jane WakefieldTechnology reporter
Dyson has taken its first step into wearable technology, with an eye-catching pair of over-ear headphones that come with an air-purifying mouth visor.
Best known for vacuum cleaners, Dyson has diversified in recent years with products such as fans and a hairdryer.
The headphones - dubbed Dyson Zone - are designed to tackle the growing issue of air pollution.
One reviewer said they would definitely "turn heads in the street".
Britta O'Boyle, deputy editor at gadget publication Pocket-lint, wrote: "Their design is certainly eye catching."
The sound quality was "excellent", she told the BBC News, and the headphones had a "lovely construction".
But as she had been unable to test the product outdoors, she could not say how effectively it would purify air or "how silly you feel wearing it".
The headphones go on sale in the autumn.
"We don't expect them to be cheap," O'Boyle added.
Global problem
The noise-cancelling headphones come with a motor, fan and air filters in each ear cup.
Air is sucked through the filters, capturing allergens and pollutants such as nitrogen and sulphur dioxide and brake dust.
And this purified air is then channelled to the nose and mouth via the visor, which is magnetically attached to the bottom of the headphones.
It is 97% effective at getting clean air to the lungs, the company says.
Track breathing
There are four purification modes, depending on whether the wearer is walking down a street or sitting down.
The headphones use sensors to track breathing and exertion and then toggle between modes.
They also come with:
The product has four hours' battery life in low-filtration mode, according to Pocket-lint, or 1.5 hours in high filtration.
'Fresh air'
Chief engineer Jake Dyson said: "Air pollution is a global problem - it affects us everywhere we go."
"The Dyson Zone purifies the air your breathe on the move.
"And unlike face masks, it delivers a plume of fresh air without touching your face, using high-performance filters and two miniaturised air pumps."
The non-contact aspect was a "must" for the designers, to avoid discomfort and irritation.
It was also a first foray into audio for Dyson engineers.
The Dyson Zone has been six years - and 500 prototypes - in the making
Originally, a snorkel-like mouthpiece was paired with a backpack holding the motor and inner workings.
The Verge called the finished product "bizarre", stressing it was not an early April Fool's joke.
"While mask wearing has been normalised considerably over the past two years, we'll have to see whether customers will be willing to embrace this extremely odd-looking product," it wrote.
Gadget publication Stuff.tv called it "the wildest gadget we've ever tried".
And tech website Cnet said it looked "like something you'd see in a dystopian sci-fi movie".
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France24 - World
TV series show: Volodymyr Zelensky's political satire 'Servant of the People'
Issued on: 29/03/2022 - 16:18
Eve JACKSON
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Alison SARGENT
Eve JACKSON
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Alison SARGENT
From "Servant of the People", the show that launched the political career of Ukrainian President Volodymyr Zelensky, to "Pachinko", a multi-generational saga about a Korean family living under Japanese occupation, our critic Alison Sargent speaks to Eve Jackson about what's hot on the small screen this month.
France24 - World
No, the British defence minister isn’t ready to send nukes to Ukraine
Issued on: 25/03/2022 - 16:54Modified: 28/03/2022 - 10:07
Russian YouTubers spoke to British Minister of Defence Ben Wallace by pretending they were the Ukrainian Prime Minister Denys Shmyha and then released a video on March 17 featuring excerpts making it sound like the British minister would support Ukraine with nuclear weapons. The video spread like wildfire on social media and in Russian media outlets. But the edited video is misleading. In reality, the British minister preached caution in using nuclear weapons.
If you only have a minute
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Russian media outlets and various posts online claim that British Defence Minister Ben Wallace is ready to help Ukraine by sending it nuclear weapons.
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For proof, they’ve cited a video posted by Russian YouTubers who managed to contact British Defence Minister Ben Wallace by pretending they were Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal. The video features excerpts of the recorded video call.
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This video has been cut and edited. If you listen to the full conversation, Ben Wallace makes it clear he isn’t on board with sending nuclear weapons to Ukraine.
The verification in detail
The people behind the Russian YouTube channel Vovan222prank, which has since been deleted, are known for playing pranks on high-ranking officials, especially those who criticize the Russian government. They pretended to be Ukrainian Prime Minister Denys Shmygal during a video call with British Defence Minister Ben Wallace. On March 17, they posted excerpts of their call with the minister in a video lasting one and a half minutes. Their video garnered more than 290,000 views before being deleted from YouTube.
In this short video, you can hear YouTubers pretending to be Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal asking Ben Wallace some questions.
“We would like to continue the nuclear program in order to protect ourselves from Russia," one of them says. "It is a difficult question but we think to start it.”
Wallace hesitates, then says, "But… I think, more than being neutral, Russia would really hate that.”
But the YouTuber, pretending to be Shmygal, continues to insist.
“On all those bigger questions, I think those are questions that I need to speak to my prime minister,” Wallace says. “The principle is we will support Ukraine, as our friend, in the choices you make.”
Some interpreted this as Wallace’s blanket support.
“The British minister of defence is ready to help Ukraine acquire nuclear weapons,” wrote Komsomolskaya Pravda, a Russian pro-government outlet in an article published on March 21. NTV, a state-controlled television channel, also says that the minister “didn’t rule out the idea of helping Kyiv obtain nuclear weapons”.
The Russian minister of foreign affairs also posted a screenshot of the video on Twitter on March 24, writing: “The ease with which London officials agree with the possibility of Ukraine having nuclear weapons is astonoshing [sic].”
The video was also shared widely on social media. T-house, a Chinese state-controlled media outlet, shared the video in a post on Facebook on March 22.
The video has also circulated on English and Russian speaking posts on Twitter.
A video teaser edited by Russian YouTubers
On March 21, the Russian YouTubers published a full version of the call, which lasted 16’28. They deleted that post and then republished it on March 24, but it has since been deleted on YouTube.
The full version gives a clearer view of Wallace’s response.
When the Russian YouTuber says, “We would like to continue the nuclear program in order to protect ourselves from Russia. It is a difficult question but we think to start it,” Wallace’s response is, indeed, hesitant: “But… I think, more than being neutral, Russia would really hate that.”
“On all those bigger questions, I think those are questions that I need to speak to my prime minister,” Wallace says at 12’33 when the YouTubers continue to press. “The principle is we will support Ukraine, as our friend, in the choices you make.”
However, the YouTubers cut part of the call, where Wallace states his position more clearly.
At 15’39, three minutes after his hesitant response, Wallace says: “On your acquisition of a nuclear – or, you think you want to explore a nuclear weapon – I think I would just be very careful about all of that. I think we are a signator to the Nuclear Proliferation Act, we can’t be seen to be doing that. That is an entirely different issue. So I think you have to be very careful with that.”
Wallace and the ministry of defence both took to Twitter in posts on March 23 asking YouTube to take down this video “doctored by Russia”.
Download the app
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Tipu Sultan: Painting of British defeat in India sold at auction
By Aparna AlluriBBC News, Delhi
A painting capturing the momentous victory in battle of Indian rulers over British East India Company troops in 1780 has sold at auction in London.
Sotheby's accepted a bid of £500,000 ($658,000) for the painting.
It shows Haider Ali, the sultan of the kingdom of Mysore, and his son, Tipu, defeating Company forces in the famed Battle of Pollilur.
Tipu, known as the "Tiger of Mysore", became the Company's fiercest foe until he was defeated and killed in 1799.
Historian William Dalrymple has described the painting of what unfolded in Pollilur as "arguably the greatest Indian picture of the defeat of colonialism that survives".
Mr Dalrymple, whose book, The Anarchy, documents the rise of the East India Company in the 18th Century, has called it "the most crushing defeat" and one that "nearly ended British rule in India".
Tipu, who got his first command at Pollilur, "turned the tide" against the British, Mr Dalrymple told the BBC.
Scenes from the battle were first commissioned by Tipu himself in 1784. They were painted on the walls and frescoes of his palace - Daria Daulat Bagh - in Srirangapatnam, then the capital of Mysore in southern India.
Some of these scenes were also painted at least twice on paper using ink and gouache pigments.
One of those paintings was sold at auction in 2010 and acquired by the Museum of Islamic Art in Qatar. It was brought to England by Colonel John William Freese, who was in Srirangapatnam after Tipu's defeat. His family handed it down over generations before selling it in 1978 to a private collector, who sold it in 2010.
The origin of the second painting, which Sotheby's is now auctioning, is less clear. Given how similar it is to the one acquired by Freese, it's assumed to have also been brought to England by a British officer.
It first appeared at auction in the early 1980s, Benedict Carter of Sotheby's told the BBC. "But we don't know what happened to it in the 100 years before that." It has only been briefly displayed before, in 1990 and 1999, leaving it in a "pretty remarkable state", he said.
The painting depicts - in vivid, triumphant and gory detail - what happened on the morning of 7 September 1780.
Tipu ambushed Company forces led by Colonel William Bailie near a village named Pollilur not far from Madras (now Chennai), a major British trading outpost at the time. By the time Haider Ali arrived with reinforcements, the "work had been pretty much done", Mr Dalrymple says.
The 32ft-long painting, which stretches across 10 sheets of paper, shows Tipu atop an elephant while overseeing his troops. Towards the other end of the painting, his cavalry is attacking Company forces on both sides as they form a square around an injured Bailie, who is in a palanquin.
It even shows a cart of ammunition exploding - a moment in the battle, Mr Dalrymple writes in an essay accompanying the auction - that was recorded by Bailie's younger brother John: "Two ammunition tumbrils were hit and both blew up simultaneously, making 'large openings in both lines, on which their Cavalry made the first impression. They were followed by the Elephants, which completed our overthrow."
"It's a stunning masterpiece, it's unprecedented," Mr Dalrymple told the BBC.
He believes that's why despite the spectacular defeat, the paintings were commissioned by British officers such as Col Freese - because the murals in Srirangapatam were just as, if not more, striking.
Another theory is that the two paintings were made as preparatory drawings when the Company restored the frescoes in Serirangapatnam under the orders of Arthur Wellesley, the future Duke of Wellington. Tipu himself had ordered the murals whitewashed after losing a subsequent war to the Company - the images were "incredibly bloody", Mr Dalrymple says, and having them painted over was perhaps a gesture of peace.
Despite his eventual defeat, Tipu was respected by the British for his military acumen and "the way he died gallantly in battle", says Mr Dalrymple.
So it's not so surprising to historians that the British chose to retain evidence of the Battle of Pollilur.
The painting's significance is drawn from the battle's import, Mr Dalrymple says. Tipu was "the most feared by the British", the only Indian ruler at the time who never allied with them.
By the mid-18th Century, the Company gained an advantage on the battlefield in India, thanks to military innovations in Europe. But Tipu, Mr Dalrymple says, managed to match them by 1780, as the win in Pollilur shows.
In Pollilur, Tipu's army had better guns, better artillery and his cavalry was better prepared in terms of inventions and tactics. They were able to fire rockets from their camels, for instance, and this was a technique, which, in turn, later inspired the British to invent their own rocket system.
But in the end, despite Tipu's continued resistance to the English, there was no lasting alliance among the Indian kingdoms that had emerged from a splintered Mughal empire.
Now, with his legacy as a Muslim king being re-evaluated in an increasingly Hindu nationalist India, the Battle of Pollilur is a reminder of the obstacle he posed to British conquest.
So much so that when he was killed, the victors took his campaign tent back to Britain, where it remains to this day - a trophy from the defeat of the "Tiger of Mysore".
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France24 - Monde
Amnesty : "Certains pays ont profité du Covid-19 pour restreindre les libertés"
Publié le : 29/03/2022 - 00:05
Marc DAOU
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Le dernier rapport annuel d'Amnesty International, rendu public mardi 29 mars, révèle que la poursuite de la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont amplifié les atteintes aux droits de l'Homme et les inégalités. Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Amnesty International a publié, mardi 29 mars, son rapport annuel portant sur la situation des droits humains dans le monde en 2021. Et sans surprise, son bilan est sombre. Selon l'ONG, les réponses des États et des multinationales au défi de la lutte contre la pandémie et l'aggravation des conflits dans le monde ont provoqué l'amplification des inégalités et une violation accrue des droits fondamentaux.
Selon le rapport, "la pauvreté croissante, l'insécurité alimentaire et l'instrumentalisation de la pandémie par des gouvernements pour mieux réprimer la dissidence et la contestation ont été largement cultivées en 2021", tandis que la menace de nouveaux conflits "est allée grandissante, alors que d'autres, plus anciens, s'aggravaient".
Notamment au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, qui marquaient, cette année-là, le 10e anniversaire des soulèvements de grande ampleur de 2011, dits du "Printemps arabe". Dans ces régions, précisément en Libye, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, ou encore au Yémen, "les affrontements se sont traduits par des atteintes massives au droit international humanitaire et relatif aux droits humains", indique l'ONG.
>>> Entretien : pour Agnès Callamard, secrétaire générale d'AI, "le monde d’après, c’est le monde de la trahison"
Certains gouvernements sont accusés dans le rapport "de ne pas faire une priorité de l'accès satisfaisant de la population à la santé, y compris aux vaccins anti-Covid-19".
Interrogée par France 24, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, explique que la pandémie en tant que telle a joué un rôle dans la détérioration des droits humains.
"Ces deux dernières années, la pandémie a détourné un peu plus l'attention internationale des conflits de ces régions, comme les guerres oubliées de Syrie et du Yémen, indique-t-elle. Certains gouvernements, notamment en Afrique du Nord, ont profité du Covid-19 pour agir ou légiférer pour porter atteinte à la liberté d'expression, le tout au nom de l'urgence sanitaire".
Ce type de mesures a notamment permis de limiter la liberté d'association et le droit de manifester, par exemple au Liban, en Irak et en Algérie, où des mouvements continus de protestations ont été brisés dans leur élan, souligne Heba Morayef.
Une liberté d'expression "fortement restreinte"
Pandémie ou pas, le rapport d'Amnesty International dénombre de nombreuses atteintes à la liberté d'expression au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où elle est toujours "fortement restreinte alors que des gouvernements ont adopté de nouvelles lois draconiennes érigeant en infraction le simple exercice de ce droit".
Et ce dans l'espace public comme en ligne, puisque "les États ont continué de censurer Internet et d'investir dans des dispositifs de surveillance numérique", insiste l'ONG.
"Dans toute la région, les autorités ont cette année encore arrêté, placé en détention et poursuivi devant la justice des personnes qui n'avaient fait qu'exercer pacifiquement leur droit à la liberté d'expression, poursuit le rapport. Elles utilisaient bien souvent des dispositions subjectives de la législation pénale sanctionnant l''outrage' pour engager des poursuites contre celles et ceux qui critiquaient les pouvoirs publics, notamment les mesures prises dans le cadre de la pandémie, et les emprisonner".
Amnesty International cite le cas "emblématique" du Saoudien Abdulrahman al-Sadhan, qui a été condamné à 20 ans d'emprisonnement, suivis d'une interdiction de quitter le pays de la même durée, "pour avoir publié des tweets dans lesquels il critiquait la politique économique du gouvernement".
After secret hearings & “confessions” extracted under torture, #Saudi Specialized Criminal Court sentenced Abdulrahman al-Sadhan to TWENTY yrs in prison & 20 yrs travel ban. For running a twitter account. Tell @KingSalman to release him now! https://t.co/TPhAxbCjMb #FreeSadhan pic.twitter.com/eRjgXWdbsU
June 26, 2021En Libye, rappelle le rapport, le Parlement a adopté une loi sur la cybercriminalité limitant "fortement la liberté d'expression en ligne", en permettant au gouvernement de mener des activités de surveillance et d'exercer la censure.
Du côté de l'Égypte voisine, le président Abdel Fattah al-Sissi "a promulgué une loi rendant passible de poursuites, pour des motifs formulés en termes peu précis, la publication d'informations sur les pandémies", dénonce le rapport.
"La liberté d'expression couvre tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens et leur permet de vivre leur vie comme ils l'entendent, or nous sommes dans un moment où dans la plupart des pays de ces régions il y a très peu d'espace d'expression, que ce soit pour la dissidence politique ou pour la mobilisation", souligne Heba Morayef.
Une longue liste de griefs
Outre ce durcissement visant la liberté d'expression et la liberté d'opinion, ce sont l'ensemble des droits humains qui sont malmenés au Moyen-Orient en Afrique du Nord, poursuit le rapport.
Surpopulation carcérale, insalubrité des prisons, crimes de guerre, violations graves du droit international humanitaire, ingérences militaires étrangères, transferts d'armes illégaux, atteinte aux droits de réfugiés ou migrants, situation précaire des travailleurs étrangers, dépossession de terres, violences à l'égard des femmes, discrimination contre les personnes LGBTI et membres des minorités religieuses et ethniques... la liste des griefs répertoriés par Amnesty International est très très longue.
Dans au moins 18 pays de ces régions, "des actes de torture et d'autres mauvais traitements ont cette année encore été commis dans des lieux de détention officiels et non officiels, notamment lors d'interrogatoires (pour arracher des 'aveux') et dans le cadre d'un maintien à l'isolement dans des conditions très dures”, dénonce encore l'ONG.
"Depuis 2011, il y a eu beaucoup de changements, mais la plupart du temps c'était pour le pire, comme le montre le bilan des différents pays de ces régions, et la proportion de la population souffrant des violations des droits humains, explique Heba Morayef. Et notamment dans les pays qui ont été concernés par le printemps arabe, et dont les régimes, secoués par ces mouvements sans précédent par leur ampleur, ont ensuite cherché par tous moyens à empêcher la réémergence de tels soulèvements, comme au Bahreïn et en Égypte".
En ce qui concerne les Palestiniens, la Libye, la Syrie et le Yémen, "la réalité de ces conflits, au sens des violations du droit international humanitaire et la généralisation et l'impunité des crimes de guerre, la population vit clairement, en termes de droits humains, dans des conditions encore plus dégradées", ajoute-t-elle.
Malgré ce contexte difficile, les droits humains restent un sujet majeur aux yeux de la population de ces régions. Selon Amnesty International, plus de 630 000 d'entre personnes se sont inscrits, au cours des trois dernières années, pour devenir membres internationaux ou sympathisants de l'ONG.
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L’invité du jour
Agnès Callamard, Amnesty international : "Le monde d’après, c’est le monde de la trahison"
L’invité du jour
Cécile Coudriou : "Le combat pour les droits humains reste d’une actualité brûlante"
Des centaines de viols et exactions contre des femmes au Tigré, selon Amnesty International
BBC
'I went back to the north with my tail between my legs'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.
And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.
Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.
It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.
Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.
He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.
"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.
"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."
Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.
Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.
Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.
Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.
These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.
From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.
"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."
From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.
His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.
After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.
"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."
"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."
However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.
Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.
Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.
Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.
But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."
Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.
But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.
To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.
He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.
"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.
He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.
"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."
You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc
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France24 - Monde
Vu de Russie : comment la propagande russe construit l'image d'une Ukraine "nazie"
Publié le : 29/03/2022 - 15:00Modifié le : 29/03/2022 - 15:27
Elena VOLOCHINE
La chronique "Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Aujourd'hui, notre journaliste s'intéresse à l'image, véhiculée par les autorités russes, d'une Ukraine totalement aux mains des "nazis".
BBC
The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed
The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"
More like this: – Coda and the films treating deaf people with respect – Power of the Dog and the toxic cowboy – Why Spielberg's West Side Story is a masterpiece
Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.
If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.
But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control.
There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.
Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)
After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.
The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.
We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.
The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too.
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France24 - Monde
RD Congo: un "objet lumineux" à l'origine de la chute de l'hélicoptère de la Monusco
Publié le : 30/03/2022 - 23:20
Nabia MAKHLOUFI
Célia CARACENA
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Les Nations unies n'excluent aucune piste : selon les premiers résultats de l'enquête, "un objet lumineux aurait causé l'accident" de leur hélicoptère. Huit soldats de la paix sont décédés dans des circonstances encore floues. L'armée congolaise et le groupe armé M23 continuent de s'accuser mutuellement.
La crise politique en Tunisie a franchi un nouveau cap mercredi alors que les membres du Parlement, suspendu l'an dernier par le président Kaïs Saïed, se sont réunis virtuellement pour voter contre des mesures décidées l'an dernier par le chef de l'Etat, lequel a réagi en dissolvant le Parlement.
Le Mois Sacré de Ramadan approche à grand pas, avec un premier jour du jeûne samedi 2 avril. Les repas du soir sont traditionnellement partagés avec l'ensemble de la famille ou les amis. Mais cette année, la flambée des prix gâche les célébrations, comme au Sénégal.
Enfin la Fédération égyptienne de football, dont l'équipe nationale a échoué à se qualifier pour le Mondial 2022 après sa défaite contre le Sénégal, a déposé une plainte officielle contre son homologue sénégalaise pour violence et "racisme". "L'équipe égyptienne a fait l'objet de racisme après l'apparition de banderoles offensantes dans les tribunes du stade à l'intention des joueurs, en particulier Mohamed Salah, le capitaine. Le tout documenté par des photos et vidéos jointes à la plainte ", a déclaré la Fédération égyptienne.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ordonne aux « nationalistes ukrainiens » de « déposer leurs armes » à Marioupol
Le président russe a affirmé que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place, rapporte Le Figaro.
La Russie souhaite que les militaires ukrainiens à Marioupol arrêtent de combattre
« Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes », a indiqué Vladimir Poutine, après son échange téléphonique avec Emmanuel Macron, ce mardi 29 mars. Le président russe a également indiqué que des mesures vont être prises par l’armée russe « pour fournir une aide humanitaire d’urgence et assurer l’évacuation sécurisée de civils» en Ukraine, relaie Le Figaro.
Emmanuel Macron s’entretient avec Vladimir Poutine
L’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine est « en cours », a fait savoir l’Elysée, alors que Washington et Londres ont exprimé des doutes sur l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, relate Le Figaro.
Les États-Unis doutent du « réel sérieux » de Moscou dans les négociations
Après l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, le gouvernement américain estime que la Russie ne se montre pas totalement impliquée dans les négociations avec l’Ukraine, a affirmé, mardi 29 mars, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie », a-t-il indiqué dans des propos relayés par BFMTV.
Les Pays-Bas, la Belgique et l’Irlande expulsent des diplomates russes
Trois pays européens vont expulser des agents du renseignement russes soupçonnés d’espionnage. L’Irlande a notamment annoncé expulser quatre hauts diplomates russes au motif que leurs activités « ne correspondent pas aux standards internationaux du comportement diplomatique », relaie Le Monde.
La Turquie salue « les progrès les plus significatifs » depuis le début de la guerre
Le ministre turc des Affaire étrangères Mevlüt Cavusoglu a salué mardi les « progrès les plus significatifs » lors des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul, ce mardi 29 mars, relate BFMTV. « Il s’agit des progrès les plus significatifs depuis le début des négociations », a estimé le ministre au terme de trois heures de discussions entre les délégations russe et ukrainienne.
Une rencontre entre Poutine et Zelensky évoquée
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine sont désormais « suffisantes » après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien. « Les résultats de la réunion d’aujourd’hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat », a déclaré David Arakhamia dans des propos rapportés par Le Progrès.
Les pourparlers russo-ukrainiens ont été « significatifs », selon le négociateur russe
Après des pourparlers russo-ukrainiens « substantiels » à Istanbul, ont indiqué mardi des négociateurs russes, la Russie a indiqué que « les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique ». Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles », relaie Le Progrès.
Mykolaïv : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe
Au moins sept personnes ont perdu la vie, tandis que 22 autres ont été blessées dans la frappe russe qui a partiellement détruit le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. Ce nouveau bilan a été communiqué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Il n’y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes », a-t-il déclaré à l’occasion d’une adresse au Parlement danois, comme l’indique France 24.
Russie : 10 diplomates des pays baltes expulsés
Comme le relaye 20Minutes, ce mardi, les accréditations de quatre diplomates de l’ambassade de Lituanie – trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes – ont été retirées. Une décision qui vient en représailles à une mesure similaire, prise contre des représentants de Moscou.
Marseille : des réfugiés prêts à être accueillis
Les premiers réfugiés ukrainiens, qui vont être accueillis à bord d’un ferry de la Corsica Linea, sont arrivés ce mardi au port de Marseille, nous apprend BFM TV. Une centaine de personnes sont, pour l’heure, arrivées par bus. Ce ferry, baptisé « Le Méditerranée », sera en mesure d’accueillir jusqu’à 1700 personnes. Ce sera, dans l’Hexagone, le plus grand centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. Au cours des derniers jours, le bateau a été réorganisé afin de pouvoir héberger ces personnes, qui sont principalement des femmes et des enfants.
Produits de luxe : le Japon va interdire les exportations
Le Japon interdira dès le 5 avril l’exportation en direction de la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme, a fait savoir le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, comme le rapporte France 24 ce mardi. L’objectif : sanctionner plus fortement Moscou, en réponse à l’offensive lancée depuis plus d’un mois en Ukraine.
Cette nouvelle liste de produits interdits à l’exportation comprend dix-neuf catégories. Parmi lesdits produits, on retrouve des véhicules d’une valeur supérieure à six millions de yens (environ 44 000 euros), des bijoux, des montres, des cosmétiques, des alcools, ou encore, divers objets d’art dont le prix est supérieur à 40 000 yens, a détaillé le ministère dans un communiqué.
Roman Abramovitch aperçu en Turquie
L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui s’évertue à jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev afin de faire cesser le conflit, se trouvait à Istanbul ce mardi, dans le cadre des négociations entre les deux pays. Le milliardaire, propriétaire du club de football anglais de Chelsea, est également au cœur de l’actualité parce qu’il pourrait avoir été victime d’un empoisonnement, révèlent le Wall Street Journal, le Guardian et Bellingcat.
Les attaques à Marioupol : un « crime contre l’humanité »
Les attaques russes contre la ville ukrainienne de Marioupol sont un « crime contre l’humanité », a fustigé ce mardi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours donné devant le Parlement danois. « Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l’humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète », a-t-il déclaré lors d’une intervention en visioconférence, comme le relaye BFM TV. Il a notamment accusé les troupes russes de bombarder volontairement les abris des civils.
Nouvel échange Macron-Poutine
En marge des négociations organisées à Istanbul, mardi 29 mars, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’entretiendront une nouvelle fois par téléphone, à 16h30 le même jour, relaye BFM TV. Le dirigeant français a déclaré qu’il voulait discuter avec son homologue russe « pour sécuriser l’opération humanitaire à Marioupol », avant d’ajouter que l’objectif était de lancer celle-ci « dans les tout prochains jours », indiquent nos confrères. Aussi, il a reproché à la Russie un « non-respect du droit humanitaire international ».
Gaz : la France se prépare à des coupures ciblées
La France se prépare à d’éventuelles coupures ciblées de gaz chez d’importants consommateurs, rapporte 20minutes. Et cela, dans le but de faire face à une potentielle interruption de l’approvisionnement russe au cours de l’hiver prochain. L’annonce a été faite ce mardi par le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution. « On attend la sortie d’un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours », a précisé à l’occasion d’une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz. La responsable de GRDF a souligné que les particuliers – même s’ils ne sont pas concernés par ces éventuelles mesures – ont facilement la possibilité d’économiser de l’énergie.
Decathlon suspend ses activités en Russie
Decathlon a annoncé ce mardi la « suspension » de ses activités en Russie, en réponse à l’invasion russe en Ukraine, relaye BFM TV.
Mykolaïv : au moins deux morts dans une frappe
Deux corps sans vie ont été sortis ce mardi des gravats, après une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, indique 20Minutes. Les autorités de cette ville, située à proximité d’Odessa et dans le sud-ouest de l’Ukraine, avaient précédemment confié que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.
Discussions autour de la sécurité des sites nucléaires
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se trouve actuellement en Ukraine « pour des discussions avec des responsables du gouvernement » dans le but de fournir « une assistance technique » qui puisse garantir la sécurité des installations nucléaires, d’après un communiqué de l’instance onusienne publié mardi et cité par 20Minutes. « Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu’elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d’un accident », a estimé Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont les propos sont repris par le communiqué.
Pourquoi le ministre de la Défense russe avait disparu des radars ?
Samedi 26 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est apparu dans une vidéo. Habituellement très présent, celui-ci avait complètement disparu des médias russes durant deux semaines. Selon Le Figaro, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce silence. Dans le détail, les observateurs du Kremlin ont d’abord pensé à une purge : l’invasion de l’Ukraine étant un échec, les conseillers militaires de Vladimir Poutine pourraient avoir été mis au ban du gouvernement en guise de punition. Par ailleurs, le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, un proche de Sergueï Choïgou, a lui aussi évité les caméras à partir du 11 mars. Autre possibilité, Poutine pourrait reprocher au ministre de la Défense de s’opposer à l’invasion, puisque sa fille a posté un cliché reprenant les couleurs de l’Ukraine sur Instagram, soulignent nos confrères. Enfin, il est envisageable que Sergueï Choïgou soit suspecté d’avoir fait fuiter des informations auprès de Washington ou de Londres…
Les civils évacués
« Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd’hui. » L’annonce a été faite mardi 29 mars par la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram. De cette façon, celle-ci a fait comprendre qu’allaient reprendre les évacuations de civils, par le biais desdits couloirs, notamment depuis Marioupol, après une suspension, relaye BFM TV.
Marioupol : « Au moins 300 morts » dans le bombardement du théâtre
Vadym Boytchenko, maire de Marioupol en Ukraine, était l’invité de Bruce Toussaint, mardi 29 mars, sur BFM TV. L’édile a confirmé qu’« au moins 300 personnes » avaient perdu la vie dans le bombardement du théâtre de la ville par les Forces armées russes, le 16 mars dernier.
L’administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe
Tandis que les négociations viennent de s’ouvrir à Istanbul, ce mardi peu après 9 h 30, entre la Russie et l’Ukraine, une frappe russe a touché le siège de l’administration régionale de Mykolaïv. Une ville située à proximité d’Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, relaye BFM TV. L’annonce a été faite par le gouverneur de cette région située au sud du pays. « Le bâtiment de l’administration régionale [a été] touché, a écrit sur Facebook le gouverneur Vitaly Kim, avant de préciser que la plupart des personnes qui se trouvaient à l’intérieur étaient indemnes. On cherche huit civils et trois militaires. »
L’invasion russe, une « répétition » de la guerre en Syrie ?
« Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu’on a pu voir en Syrie », a jugé dans la presse la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, comme le relate France 24 ce mardi. « Nous sommes dans des attaques intentionnelles d’infrastructures civiles [et] d’habitations », mais aussi des bombardements d’écoles, a-t-elle peu après fustigé, reprochant à la Russie de permettre l’ouverture de couloirs humanitaires pour les transformer en un « piège mortel ».
Erdogan : « Les deux parties ont des préoccupations légitimes »
Tandis que de nouvelles tractations débutent ce mardi à Istanbul, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé devant les délégations russe et ukrainienne en assurant notamment que la Russie et l’Ukraine ont toutes deux « des préoccupations légitimes », relaye BFM TV. Après avoir accueillies les délégations de négociateurs des deux pays, le dirigeant les a appelées à « mettre un terme à cette tragédie ».
Marioupol : les images du théâtre en ruine
Le 16 mars dernier, le théâtre de Marioupol a été bombardé par l’aviation russe, faisant près de 300 morts d’après les autorités locales, rappelle BFM TV. Celui-ci abritait des centaines de civils, et notamment des femmes et des enfants.
🔴 EN DIRECT
Les images à l’intérieur du théâtre en ruine de Marioupol, bombardé par l’armée russe https://t.co/nnMQGaDN6F pic.twitter.com/aDKY40sBfq
— BFMTV (@BFMTV) March 29, 2022
Le groupe Wagner déployé en Ukraine
Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l’est de l’Ukraine, a fait savoir, lundi 28 mars, le ministère britannique de la Défense, comme le relaye BFM TV. D’après lui, plus de 1 000 combattants de la société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.
Ouverture de pourparlers russo-ukrainiens en Turquie
Ce mardi, de nouvelles tractations débutent à Istanbul, en Turquie, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Dans le même temps, les forces ukrainiennes assurent avoir repris du terrain, notamment à proximité de Kiev, et s’évertuent à garder le contrôle de la ville de Marioupol.
La guerre en Ukraine se poursuit, au 34e jour du conflit avec la Russie. Lundi 28 mars, le ministre de l’Intérieur ukrainien a fait savoir que la ville d’Irpin avait été reprise aux forces russes, relaye France 24. « La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être, a précisé à la télévision nationale Denys Monastyrsky. Voilà ce qui se passe maintenant, de manière parallèle : les forces armées avancent, la police avance et, immédiatement, un nettoyage complet se fait dans les rues. » Le principal poste de contrôle qui se trouve sur la route menant à Irpin, en sortant de Kiev, était de nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias après le décès d’un journaliste américain. En revanche, les combats continuent. Une vingtaine de fortes explosions d’obus ont été entendues au cours de la journée de lundi, dans la forêt de pins d’Irpin.
France24 - Monde
Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
Publié le : 30/03/2022 - 22:47
FRANCE 24
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mercredi qu'il avait décidé de dissoudre le Parlement, suspendu depuis l'été dernier. Cette annonce, effectuée à la télévision publique, est survenue après que le ministre de la Justice a ordonné l'ouverture d'une enquête contre des membres du Parlement, accusant ceux-ci de "conspirer contre la sécurité de l'État".
La crise politique en Tunisie franchit un nouveau cap. Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, mercredi 30 mars, la dissolution du Parlement, huit mois après l'avoir suspendu pour s'arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021.
Kaïs Saïed a fait cette annonce lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale qu'il a présidée, quelques heures après que quelque 120 députés ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle, au cours de laquelle ils ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles décidées depuis par le président.
"J'annonce aujourd'hui en ce moment historique la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple pour préserver l'État et ses institutions, et pour préserver le peuple tunisien", a déclaré Kaïs Saïed dans une vidéo diffusée par la présidence.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire.
Une séance en ligne de l'Assemblée suspendue
Le 22 septembre, le chef de l'État a officialisé ses pleins pouvoirs par des "mesures exceptionnelles" qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d'amender les lois.
À l'appel du Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, 120 députés (sur un total de 217) ont participé mercredi à cette plénière en ligne, présidée par Tarek Fertiti, vice-président du Parlement, un indépendant.
Le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, également chef du parti Ennahdha, n'a pas participé à cette plénière.
Cent-seize députés ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d'un seul homme dans le pays berceau du Printemps arabe.
Les députés, dont des élus d'Ennahda et des indépendants, ont appelé en outre à l'organisation d'élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
Avec AFP
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En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction
En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed
Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement
Valeurs Actuelles
Transition énergétique : les Emirats arabes unis veulent une action en faveur du climat
L’objectif affiché : assurer la sécurité énergétique et le progrès économique. Les Emirats arabes unis ont appelé lundi 28 mars à une approche positive et pragmatique de la transition énergétique, mais également à une action concrète en faveur du climat, rapporte l’agence de presse Wam. Cette volonté a été évoquée par le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées et envoyé spécial pour le changement climatique, Dr. Sultan bin Ahmed Al Jaber. Et cela, alors qu’il prononçait le discours d’ouverture de la sixième édition du Forum mondial de l’énergie de l’Atlantic Council, à l’Expo 2020 de Dubaï.
« Les marchés plus exposés aux risques »
Dans le détail, le ministre a déclaré que la volatilité actuelle des marchés de l’énergie était le résultat de tensions géopolitiques, d’une approche irréaliste de la transition énergétique, ainsi que du sous-investissement, à long terme, dans le pétrole et le gaz. « Nous sommes tous témoins de première main de la sensibilité des marchés de l’énergie aux chocs géopolitiques. Pourtant, la volatilité actuelle des prix du pétrole est le résultat d’un problème structurel sous-jacent plus profond, a-t-il estimé. Le sous-investissement à long terme dans le pétrole et le gaz a rendu les marchés plus exposés aux risques de toute nature, où qu’ils se produisent. »
Après quoi, Dr. Al Jaber a fait savoir que « selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements annuels dans le pétrole et le gaz [étaient] inférieurs de 200 milliards de dollars à ce qu’ils devraient être ». Et ce, « uniquement pour répondre à la demande jusqu’en 2030 ». Et d’ajouter, l’instant d’après, pour étayer son discours : « A court terme, nous assistons également à un resserrement des marchés, la demande ayant augmenté de près de 3 millions de barils au cours de l’année dernière et devant atteindre les niveaux pré-pandémiques d’ici le quatrième trimestre de cette année. »
« Si nous ne planifions pas, notre plan échouera »
Dr. Al Jaber – qui s’est exprimé en direct, devant une assemblée composée de Suhail bin Mohammed Al Mazrouei, ministre de l’énergie et de l’infrastructure, mais aussi de plusieurs hauts responsables de l’énergie et de représentants du gouvernement –, a souhaité la mise en place de politiques de transition énergétique « adaptées aux scénarios du monde réel ». « Si nous adhérons pleinement à la transition énergétique, nous devons reconnaître que les politiques doivent être adaptées aux scénarios du monde réel, a-t-il argué. Et elles devraient suivre la règle de base du progrès selon laquelle si nous ne planifions pas, notre plan échouera. »
Toujours dans le même contexte, le ministre a aussi jugé qu’« une approche irréaliste qui ignore les principes économiques de base ne [ferait] qu’entraîner un resserrement des marchés, plus exposés aux chocs géopolitiques » indique l’agence de presse Wam. Il estime notamment que « se désengager des sources d’énergie qui font tourner l’économie mondiale entraînera une pénurie systémique de l’offre qui érodera la croissance économique ». Autrement dit : « Nous ne pouvons et ne devons pas débrancher le système énergétique actuel avant d’avoir construit le nouveau. »
« Il faut freiner les émissions, pas le progrès »
Peu après, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées s’est réjoui du fait que « les décideurs politiques du monde entier, ‘y compris de nombreux Européens’, [commençaient] à prendre conscience de ces réalités ». « Ils reconnaissent que la transition prendra du temps. Ils orientent leurs politiques pour s’assurer que la sécurité énergétique à court terme n’est pas compromise par des objectifs à long terme, a-t-il détaillé lors de son discours. Et ils sont maintenant arrivés à la même conclusion que nous il y a quelque temps, à savoir qu’il faut freiner les émissions, et non le progrès. »
Enfin, Dr. Al Jaber a fait savoir que les Emirats arabes unis étaient à la tête d’un nouveau modèle économique à faible émission de carbone et à forte croissance. Celui-ci guidera leur développement au cours des 50 prochaines années. Après quoi, il a tenu à rendre hommage à la sagesse et à la clairvoyance des dirigeants des Emirats arabes unis, qui ont selon lui jeté les bases de l’approche progressive du pays en matière d’action climatique, observe l’agence de presse Wam. Ce qui a donné la possibilité au pays d’être bien placé pour tirer parti des opportunités créées par la transition énergétique.
France24 - Monde
Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement
Publié le : 30/03/2022 - 12:15
FRANCE 24
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Le président Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en Tunisie et a suspendu le Parlement en juillet, s'est opposé mardi à la tenue de réunions organisées par le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Il a fustigé "des tentatives désespérées qui n'ont aucune valeur".
Le président tunisien Kaïs Saïed a dénoncé, mardi 29 mars, les réunions "illégales" d'une instance du Parlement, suspendu depuis son coup de force en juillet 2021, qui visent selon lui à semer le "désordre" dans le pays secoué par une profonde crise politique.
"Ce qui a été appelé 'réunion virtuelle' est illégal parce que l'Assemblée (des représentants du peuple) est gelée ainsi que son bureau", a déclaré Kaïs Saïed lors d'une réunion du Conseil de la sécurité nationale, selon un enregistrement vidéo publié tôt mardi sur la page Facebook de la présidence.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement.
Plusieurs réunions organisées cette semaine
Le Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple, une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, a organisé une réunion en ligne lundi.
Il a aussi décidé la tenue d'une séance plénière mercredi pour examiner l'annulation des "mesures exceptionnelles" décidées par le président Saïed pour gouverner par décret.
>> À lire aussi : En Tunisie, le Conseil supérieur de la magistrature victime d'un coup de force
Le bureau, présidé par le chef du parti d'inspiration islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, n'a pas précisé si cette plénière aurait lieu en ligne ou dans son siège, fermé depuis le coup de force du président.
Il a également décidé la tenue d'une autre séance plénière samedi pour l'examen de la situation financière et socio-économique "dangereuse" du pays.
"Des tentatives pour un coup d'État", selon Kaïs Saïed
Pour le président Saïed, ces réunions ne sont que "des tentatives désespérées qui n'ont aucune valeur (...), des tentatives pour un coup d'État".
Il a mis en garde "ceux qui veulent le désordre dans l'État et ses institutions ou qui veulent s'entretuer", les prévenant qu'"il y a des forces et des institutions qui les combattront".
Le président a également de nouveau affirmé sur le ton de l'ironie à l'adresse des députés qu'ils pouvaient se réunir "dans une navette spatiale".
La puissante centrale syndicale UGTT a également rejeté mardi les réunions prévues par le Parlement suspendu, qui visent, selon une déclaration de son porte-parole Sami Tahri, à "faire entrer le pays dans un conflit et une division politique".
Avec AFP
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En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed
En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction
Tunisie : le président étend son pouvoir sur le système judiciaire, manifestation à Tunis
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le Kremlin juge “alarmants” les commentaires de Biden sur Poutine
Le Kremlin a fustigé ce lundi les commentaires qu’il estime « alarmants » du dirigeant américain Joe Biden. Ce dernier a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de « boucher », indique BFM TV. Et cela, en pleine offensive russe en Ukraine. « Cette déclaration est sans doute alarmante », a confié dans les médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’indiquer que Moscou continuerait de suivre de manière « très attentive les propos du président américain ».
Irpin reprise, selon Kiev
Le maire d’Irpin, située dans la banlieue de Kiev, a affirmé lundi 28 mars que la ville avait été reprise aux forces russes. « Depuis hier, la ville d’Irpin est à 100 % ukrainienne », a déclaré Oleksander Markushyn. « Nous faisons tout pour vérifier qu’il n’y a plus de militaires russes, rechercher d’éventuels blessés ou des déserteurs ennemis », a-t-il ajouté. Le gouvernement ukrainien a confirmé cette déclaration, précise BFMTV.
Joe Biden tempère ses propos sur Vladimir Poutine
Joe Biden a assuré, lundi 28 mars devant la presse, que ses propos tenus à Varsovie sur Vladimir Poutine qui « ne peut rester au pouvoir » exprimait son « indignation ». « Je ne les retire pas » et « je ne m’excuse pas », a-t-il assuré. « J’exprimais simplement mon indignation », « mais cela ne signifie pas que nous ayons un changement de politique fondamental ». La Maison Blanche avait rapidement réagi à ces propos assurant ne pas exiger de changement de régime en Russie.
L’accès à la Russie pourrait être limité pour les ressortissants de pays « inamicaux »
L’accès au territoire russe pourrait être restreint aux ressortissants des pays « inamicaux », relate Le Figaro. Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il n’a pas cité de pays, mais une liste d’Etats« inamicaux » avait déjà été publiée début mars par Moscou, parmi lesquels les Etats-Unis et les membres de l’Union européenne.
Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens empoisonnés ?
L’oligarque russe Roman Abramovitch souffre de symptômes compatibles avec un empoisonnement, révèle lundi 28 mars le Wall Street Journal. Un mal d’autant plus suspect qu’il toucherait également des négociateurs ukrainiens que le propriétaire du Chelsea FC avait rencontré au mois de mars, endossant le rôle d’intermédiaire avec Vladimir Poutine. Il avait d’ailleurs remis au président russe une note manuscrite de son homologue russe Volodymyr Zelensky. L’empoisonnement serait attribué par les victimes à des extrémistes russes qui souhaiteraient faire échouer d’éventuelles négociations, précise le journal.
Contre-offensive ukrainienne à Kharkiv
Les forces ukrainiennes avancent vers Kharkiv, ville proche de la frontière avec la Russie, rapporte, lundi 28 mars, France Info. Elles ont repris le contrôle de Mala Rogan, petit village de la périphérie, jusque-là tenu par l’armée russe.
Un journal indépendant russe suspend sa publication
Le journal russe Novaïa Gazeta a annoncé, lundi 28 mars, suspendre sa publication après avoir reçu un nouvel « avertissement » de Roskomnadzor, l’organe russe de régulation des médias. Cela ferait suite à deux publications du média qui n’ont pas été précisément validées par Roskomnadzor. Novaïa Gazeta a déclaré suspendre « la publication du journal sur le site web, sur les réseaux et sur papier jusqu’à la fin de ‘l’opération spéciale sur le territoire de l’Ukraine’ ». Le Kremlin interdit d’utiliser les termes « guerre » ou « invasion ».
Vladimir Poutine est « dos au mur » selon le G7
Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a annoncé, lundi 28 mars, que les pays du G7 jugent « inacceptable » la décision de Vladimir Poutine d’exiger le paiement du gaz russe en rouble. La mesure doit permettre de soutenir le cours de la monnaie russe en chute libre, mais suppose une renégociation des contrats de vente. Pour le ministre, cette tentative montre que Vladimir Poutine a été mis « dos au mur » par les sanctions internationales.
Le flux de réfugiés en baisse
Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine au cours des dernières 24 heures, nous apprend 20Minutes ce lundi. Ce chiffre porte le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats à près de 3,9 millions depuis le début de l’offensive russe, d’après le décompte de l’ONU. Le flux de réfugiés s’est nettement ralenti depuis le 22 mars, note l’organisation. Toutefois, il ne s’arrête pas.
Kiev renonce à un couloir d’évacuation de civils
Ce lundi, Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d’évacuation de civils, par crainte de « provocations » russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre les négociateurs russes et ukrainiens en Turquie, relate 20Minutes. « Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd’hui », a confié sur Telegram la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.
Négociations : aucune « avancée significative »
« Pour l’instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d’avancées significatives quelconques », en matière de négociations russo-ukrainiennes, a affirmé ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, comme le relaye Le Soir.
Marioupol : environ 10 000 civils tués ?
Interrogée au micro de BFM TV, ce lundi, Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le gouvernement ukrainien, a alerté sur la situation humanitaire à Marioupol. Là-bas, les autorités ukrainiennes estiment que 10 000 civils auraient perdu la vie depuis le début du siège de la ville. « Aujourd’hui, nous estimons à 10 000 le nombre de victimes civiles à Marioupol. Les gens continuent à vivre dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut faire tout ce qui est possible pour les faire sortir », a-t-elle confié à nos confrères.
Aucune rencontre Poutine-Zelensky avant un accord
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé ce lundi que Vladimir Poutine n’avait aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu’un accord soit à portée de main, indique France 24. Auprès de médias serbes, le ministre russe a jugé qu’un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait « contre-productif ».
Moscou tenterait une percée vers Kiev
L’armée ukrainienne assure que les troupes russes tentent actuellement une percée vers la capitale, depuis le nord-est et l’Ouest, d’après le journal Kyiv Independent. Et cela, en prenant des routes et des villages voisins.
Les Français enjoints à réduire leur consommation d’énergie
L’offensive russe menée en Ukraine depuis maintenant plus d’un mois pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel en provenance de Russie. Raison pour laquelle, lundi 28 mars, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, a enjoint l’ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d’énergie.
Dans un entretien accordé aux Echos, Jean-François Carenco argue que les difficultés d’approvisionnement de gaz provoquées par la guerre et la baisse inédite de la production d’électricité nucléaire d’EDF vont forcément entraîner des difficultés à l’hiver 2022 si rien n’est fait. « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant, sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain », a insisté Jean-François Carenco auprès de nos confrères, conseillant à chacun à faire des efforts : « Les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics, mais aussi chacun d’entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation [ou] les lumières. » Et de conclure : « Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. »
Fin du train Russie-Finlande
Alors que le train Allegro entrait dimanche 27 mars, au cours de la soirée, dans la gare centrale de la capitale finlandaise, a cessé avec lui la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l’UE, nous apprend 20Minutes, lundi 28 mars. Et cela, un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.
Heineken se retire de Russie
La marque de bière néerlandaise Heineken a fait savoir ce lundi qu’elle se retirait du marché russe, relaye BFM TV. Le brasseur compte 1 800 employés en Russie. « La propriété de Heineken dans l’entreprise en Russie n’est plus durable ni viable dans l’environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie », a confié, dans un communiqué, le deuxième plus gros brasseur mondial.
Pourparlers : Kiev n’attend aucune avancée majeure
Un haut responsable ukrainien a confié ne pas s’attendre à des avancées majeures à l’occasion des pourparlers de paix qui doivent s’ouvrir ce lundi, entre l’Ukraine et la Russie, en Turquie. « Je ne pense pas qu’il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets », a jugé Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par France 24.
Aucun « changement significatif » en termes de positionnement des troupes russes
L’annonce, par l’Etat major russe, de sa volonté de concentrer les efforts des troupes de Vladimir Poutine sur le Donbass, dans l’est du pays, n’a toujours pas été suivie d’actes. Tel est le constat établi par le ministère de la Défense britannique, qui publie au quotidien un point sur la situation en Ukraine. « Au cours des dernières 24 heures, il n’y a pas eu de changement significatif en terme de positionnement des troupes russes dans la partie occupée de l’Ukraine », précise le compte-rendu quotidien britannique, dont les propos sont cités par BFM TV.
Marioupol : 50 à 100 bombes quotidiennes
Dans la ville ukrainienne de Marioupol, 90 % des bâtiments ont été détruits. « La ville est constamment sous les bombes », témoigne Serguei Orlov, maire adjoint de la ville, dont les propos sont cités par France 24. D’après l’édile, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d’Azov, située au sud-est du pays. Ceux qui ont la possibilité de fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres.
Istanbul : ouverture des négociations entre Kiev et Moscou
En début de semaine, des négociations entre Kiev et Moscou s’ouvrent à Istanbul, relaye 20Minutes. L’Ukraine s’est dit prête à discuter « en profondeur » de sa neutralité. Toutefois, le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également insisté sur la nécessaire protection de l’intégrité territoriale de son pays, dans une allocution vidéo dimanche 27 mars.
Le pape redoute que le conflit « efface l’homme de l’histoire »
Une nouvelle fois, dimanche 27 mars, le pape François a lancé un long appel à mettre fin à « l’invasion de l’Ukraine », à l’occasion de l’angélus, rapporte Aleteia. Ainsi, après la prière mariale, place Saint-Pierre, le souverain pontife a qualifié la guerre d’acte « sacrilège », exhortant à la rayer de l’histoire de l’humanité, « avant qu’elle n’efface l’homme de l’histoire ». Et de poursuivre : « Assez ! Que l’on arrête, que se taisent les armes, que l’on négocie sérieusement pour la paix ! » Plus d’un mois après le début de « cette guerre cruelle et insensée », le pape a qualifié le conflit d’« agression ».
Marioupol : une situation « catastrophique »
A Marioupol, ville ukrainienne assiégée et bombardée depuis plusieurs semaines maintenant, « la population se bat pour survivre [et] la situation humanitaire est catastrophique », a confié, au cours de la nuit de dimanche à lundi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a-t-il ensuite précisé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé un blocus total de cette ville, relate France 24. « Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées. […] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments, a-t-il déclaré dimanche soir. Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs. »
33e jour de l’offensive russe
La guerre en Ukraine se poursuit. Au 33e jour de l’offensive russe, lundi 28 mars, Kiev a réclamé la « démilitarisation » de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies, relaye BFM TV. Selon les autorités ukrainiennes, la zone de la centrale nucléaire est en effet occupée par les forces russes. « Des feux importants ont commencé dans la zone d’exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences », a fait savoir la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshchuk, sur son compte Telegram dimanche soir. « Cependant, il est aujourd’hui impossible de contrôler et d’éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d’exclusion par les forces russes d’occupation », a-t-elle ensuite précisé. Avant de conclure : « Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone de Tchernobyl. »
BBC
Ukraine war: The Syrians signing up to fight for Russia
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Russia says it has signed up some 16,000 recruits from the Middle East to fight with its forces in Ukraine.
Social media in Syria has been flooded with requests for people to join Russian troops in return for up to $7,000 for deployment.
One former Syrian regime soldier who has been offered thousands of dollars to fight in the war told BBC News Arabic that his country's broken economy means hundreds of Syrians are putting themselves forward.
France24 - Monde
Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine
Publié le : 25/03/2022 - 16:02
Guillaume GRALLET
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La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.
Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).
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[Tribune] Guerre en Ukraine : l’impasse de la droite poutiniste
La guerre en Ukraine a révélé que l’inversion des valeurs ne touchait pas seulement les progressistes mais aussi leurs opposants. Les Français sont perdus, n’ont plus de références, de points de repères. Les médias mainstream nous ont tellement menti que pour certains quand ils disent noir c’est forcément blanc. Échanger avec les militants de la droite non-progressiste est en ce moment triste à pleurer. Sur les réseaux sociaux une majorité d’entre eux passe son temps à relativiser la culpabilité de Poutine, à accuser la victime, l’Ukraine, à la culpabiliser en l’associant avec des néonazis ultra-minoritaires. Ces personnes de droite, plutôt dures à l’accoutumée, se transforment en gauchistes dès qu’il s’agit de l’Ukraine. Ils tiennent le même discours que les progressistes avec la racaille, qui usent et abusent du fameux « c’est pas de leur faute », mais celle de la société, du mal blanc occidental qui les a humiliés et de la colonisation. On a le droit à la même dialectique de la part d’influenceurs qui hier fustigeaient, sur Russia Today, l’aveuglement de la gauche face à la racaille.
Aujourd’hui, les mêmes nous disent, en boucle, que si la Russie envahit l’Ukraine c’est parce qu’elle a été humiliée par le méchant occident qui a fait bien pire au Kossovo et en Irak. Que les Russes, au final, sont dans le camp du bien car ils veulent juste dénazifier les méchants nationalistes, et décoloniser, de l’OTAN et des Etats-Unis, leur espace culturel. Comme la gauche, ils ont aussi une mémoire très sélective. Aucun ne veut se rappeler que Poutine a été formé et placé au pouvoir par le KGB. Que Poutine et son entourage entrent au KGB, sous Brejnev et Andropov, en toute connaissance de cause. À savoir que le KGB était le principal instrument de répression et de propagande de l’Union soviétique, l’outil de terreur par lequel les communistes se maintenaient au pouvoir.
Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes.
Poutine lui-même soutient qu’il envahit l’Ukraine pour sauver les Républiques populaires du Donbass. « Les Républiques populaires. » Dans l’ex-URSS, continuer en 2022 à utiliser ce terme n’est pas anodin. Elles l’utilisent car elles se considèrent les héritières de l’URSS de Lénine et de Staline. À raison, car ses habitants sont pour beaucoup les descendants des colons envoyés pour remplacer les Ukrainiens exterminés par Staline, lors de l’Holodomor. Les forces armées séparatistes du Donbass s’appellent d’ailleurs, elles-mêmes, « milices populaires ». Le meilleur allié de Poutine est la Chine populaire communiste. C’est avec ces gens-là qu’une partie de la droite française s’acoquine. Avec un dirigeant qui dans un esprit revanchard veut rétablir les frontières et l’influence de l’ex-URSS. Le maître du Kremlin utilise la même rhétorique de gauche qui nous a tellement fait de mal en stigmatisant tous ses adversaires comme des fascistes, des nazis. La confusion mentale est telle que les nationalistes français les plus durs traitent les nationalistes ukrainiens de « néonazis ».
Désormais les sources de la droite poutino-relativiste sont des reportages de gauchistes, d’ultra-progressistes, de journalistes qui en temps ordinaire crachent sur eux, qui ont fait partie du comité Adama Traoré. Ils en viennent même à utiliser comme source le gouvernement communiste chinois, au sujet notamment de l’affaire des biolabs. Ils en arrivent à croire que les Chinois après tout ce qui s’est passé avec le Covid et Wuhan pourraient faire la lumière sur ces labos. Bien sûr, je comprends que les gens de droite veuillent trouver des discours alternatifs à la propagande progressiste des médias mainstream, mais que cela les amène à faire celles de Poutine et de la Chine populaire communiste, me dépasse.
Certains diront que je ne suis pas exempt de contradictions car je ne cesse d’alerter sur le danger du totalitarisme progressiste, sur les fake news des médias, sur un super-État européen méprisant la souveraineté populaire et qu’au final je me retrouve du même côté de la barricade que BHL, Macron, Biden, Scholtz, von der Leyen, etc. Mais ce n’est pas moi qui les ai rejoints, c’est plutôt l’inverse. Je soutiens un peuple européen qui a décidé de faire nation, pour défendre sa culture, son identité, sa souveraineté, son drapeau, ses frontières, contre des visées impérialistes post-soviétiques. En plus, pour ce faire, cette nation, confie son avenir, ses enfants aux femmes et sa défense, ses armes aux hommes. En 3 semaines les Ukrainiens ont fait avaler, un par un, tous leurs crédos aux progressistes. Et, j’en suis ravi. Je ne comprends pas cette droite non progressiste qui ne profite pas de la sympathie de la grande majorité des Français, envers le combat des Ukrainiens, pour démontrer que ses postulats sont les bons. Au lieu de cela, elle préfère s’isoler, bouder le reste de la population française, de se rabougrir et donc de se suicider électoralement.
Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes. Comment voulez-vous que la majorité de la population croie des personnes qui lui disent que la Russie, le plus grand pays au monde, possédant une des armées les plus puissantes, qui est le 1er détenteur d’armes nucléaires de la planète, pourrait être une victime ? Tout cela va laisser beaucoup de traces dans l’opinion publique. À mon sens, le droito-poutinisme sera aussi destructeur pour la droite que l’a été l’islamo-gauchisme pour la gauche. Car c’est le même déni, la même alliance contre nature.
Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen.
Je sais à l’avance que beaucoup me reprocheront mon « aveuglement », mon refus de voir que le peuple ukrainien est manipulé, l’impérialisme américain, ses torts et ses méfaits. Qu’il ne s’agisse pas d’un combat de la Russie contre l’Ukraine ou l’OTAN, mais des patriotes contre les progressistes mondialistes. Ou encore que la France n’a aucun intérêt dans cet affrontement. Aussi, je leur répondrais que pour valider une théorie, il faut toujours regarder les faits.
D’abord, le peuple ukrainien est en arme. Avec la guerre des solidarités, des fraternités fortes se développent et, c’est sûrement un des peuples européens les moins progressistes. Aussi, à l’avenir il sera sûrement une des principales forces d’opposition à la mafia progressiste. Ensuite, Poutine ne se cache pas d’être le tenant d’un impérialisme russe. Les Russes sont dans un esprit de revanche et on ne peut rien faire pour arrêter cette mécanique. Quoi que l’on fasse, nous allons en faire les frais. Dans les faits, Poutine divise le camps des non progressistes, les décrédibilise auprès de la population et ce juste avant nos élections présidentielles. Grâce à son invasion, Macron va être réélu haut la main à un moment crucial pour l’Europe. Il faut bien se rendre compte que des élections françaises, va dépendre l’avenir de l’UE, car est arrivée au pouvoir à Berlin une coalition d’ultra-progressistes extrémistes. Avec Macron leur but affiché sera de mettre en place un super-État européen qui par le politiquement correct restreindra les libertés et lancera un tsunami migratoire de 50 à 100 millions de migrants en une génération.
Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen. Pour eux, Macron au pouvoir c’est l’assurance d’une France faible et facilement inflammable de l’intérieur. Macron a aussi l’avantage, pour le Kremlin, d’être un adepte de la religion du couple franco-allemand, qui n’est en fait depuis 30 ans, que la trahison des intérêts français au profit des intérêts allemands. Or, Berlin a été le principal allié de Moscou, sous Poutine. Grâce au gazoduc germano-russe Nord Stream 2, l’Allemagne allait torpiller le nucléaire français et enlever le dernier avantage concurrentiel à l’industrie française. Au contraire, de ce que disent nombre d’anciens de Russia Today, la fermeture de Nord Stream 2 n’est pas une catastrophe, mais la meilleure nouvelle pour l’industrie française, depuis très longtemps. Les intérêts de Poutine ne sont définitivement pas les nôtres.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Putin’s War Is Complicating India’s Middle Path Among Powers
India has been reluctant to criticize Russia, long an important ally. But China’s rise, and its closeness to Vladimir Putin, is creating new pressure.
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By Mujib Mashal
Follow live news updates on Russia’s invasion of Ukraine.
NEW DELHI — As international outrage over Russia’s invasion of Ukraine boiled over, foreign ministers and envoys filed in to New Delhi, hoping to pull India off the fence and into clearer condemnation of Russia, its longtime ally.
The United States offered a mix of carrots and sticks: signaling a willingness to expand defense cooperation with India, long dependent on Moscow for a majority of its weapons, but also calling India a “shaky” member of an important alliance of democracies known as the Quad. Prime ministers of Japan and Australia, both part of that alliance, held meetings with India’s leaders. Israel announced that its prime minister would arrive soon.
But when the United Nations again voted last week on a resolution critical of the Russian aggression, India stuck to abstaining. Then India further emphasized its relative neutrality: It also abstained from supporting a resolution that favored Russia. Instead, India called for an end to hostilities and respect for the territorial integrity of states — an expression of displeasure with Russia’s war without calling it out as an aggressor.
The Russian invasion of Ukraine and its backlash offer the latest manifestations of India’s effort to chart its own path through rapid changes in the world order in recent years. At the center of it is an increasing clarity among India’s foreign policy strategists that the country cannot afford to take sides in what is increasingly a multipolar world, officials and analysts say.
India’s vulnerabilities — including a slowing economy that is struggling to meet the demands of a growing population and an ill-equipped military stretched on two fronts by territorial disputes with China and Pakistan — are such that it needs allies far and wide, even if it means New Delhi has to work with the harsh reality of those allies’ bitterly opposing each other.
After decades spent trying to delicately navigate the Cold War legacy of a bipolar world, it is facing even more complications, including the rise of an expansionist China on its doorstep.
“Our position is not that this is not our problem — our position is that we are for peace,” Subrahmanyam Jaishankar, India’s foreign minister, told the country’s Parliament on the day India again chose to abstain from voting against Russia at the United Nations. “Indian foreign policy decisions are made in Indian national interest, and we are guided by our thinking, our views, our interests.”
The debate in the Upper House that day was indicative of the difficult waters India is navigating.
There was talk of a Western “double game” in pressuring India to stop oil purchases from Russia, just about 1 percent of its overall oil imports, while Europe continued buying Russian oil. But there was also questions of what India’s neutral position means for its security. Does India risk angering the United States and other Quad countries partnered in bolstering security against China? What if Russia and China drew closer as a result of the Western sanctions?
Dr. Jaishankar is in a unique position, at once the chief theorist of India’s vision for a path in this complicated new world order and the person responsible for the difficult work of implementing of that vision.
During his four decades in India’s foreign service, he held ambassadorial postings in Washington and Beijing before retiring in 2018 as the country’s highest-ranking bureaucrat in the service. He was chosen by Prime Minister Narendra Modi to become foreign minister a year later, but he used the gap to produce a book, “The India Way: Strategies for an Uncertain World,” on the country’s foreign policy doctrine.
In the book, a favorite reference of foreign diplomats in New Delhi, he attributes much of the challenge of the fluctuating world to the consequences of a “greater individualism, more insularity and sharp retrenchment” by the United States in recent years, along with the rise of a more aggressive China.
“It would require advancing national interests by identifying and exploiting opportunities created by global contradictions,” Dr. Jaishankar wrote.
Just how delicate that work is in practice played out last week, during the visit to New Delhi by the Chinese foreign minister Wang Yi.
It was the first ministerial visit between the two countries since the deadly skirmishes in the Himalayan borders two years ago, which have kept the relations tense.
Indian officials stressed that the meetings with Mr. Wang were aimed at expediting the disengagement of the tens of thousands of troops, a slow process despite 15 rounds of talks between the two militaries.
But many analysts saw in the timing of the visit, and the messaging from Beijing and Moscow around it, an effort to exploit the divergence between New Delhi and Washington — and even to show India in one bloc with Russia and China.
More such efforts are likely. Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, who has listed India and China among countries “who would never accept the global village under the American sheriff,” is expected to arrive in New Delhi later this week.
India’s difficult choices are driven by its own vulnerabilities — particularly an economy that is not living up to its potential — and the legacy of decades of dependence on Moscow and mistrust of Washington.
India lagged far behind China in opening up its economy, missing out on the early benefits of globalization that turned Beijing into a giant. India’s smaller G.D.P. — about $3 trillion, one-sixth of China’s — and the needs of a population of 1.4 billion have constrained the country’s military spending.
“Ultimately, the real security lies in economic growth and, you know, quickly getting to something close to $10 trillion,” said Arvind Panagariya, an economics professor at Columbia University who formerly advised Mr. Modi. “Basically what China did. Who would have taken China seriously until 1990?”
For a large part of India’s independent history, its leaders have looked to Moscow not just for weapons’ supplies, but also for political support at the United Nations. Moscow remained a steady ally when Washington repeatedly upset New Delhi, including aiding Pakistan — India’s enemy — and imposing sanctions on India for developing nuclear weapons.
Even as the ties with Washington have grown to a point that the United States is now India’s largest trading partner, there are still jolts of hesitance for New Delhi. The latest came from the U.S. withdrawal from Afghanistan. India had closely aligned its interests there with the American presence, only to see the United States leave Afghanistan to the Taliban, which New Delhi has long seen as a proxy of a Pakistani military that is hand in glove with Beijing.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggests that President Vladimir V. Putin has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The intelligence shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, U.S. officials said.
On the ground. As the Ukrainian military has kept Russian forces from taking over Kyiv and even regained some ground in the northeast, Russia appears to be shifting its focus to eastern Ukraine, particularly the Donbas region, which borders Russia and where residents tend to feel a connection to Russia.
In its quest for “strategic autonomy,” India has been slow in creating distance from Moscow. While India has increased its weapon purchases from the United States from little to about $20 billion in the past decade, it still depends on Russia for about 60 percent of its military equipment.
“I think people in the U.S. government understand and appreciate the complexities of India’s position,” said Kenneth Juster, the former U.S. ambassador to New Delhi. “But the atrocities committed by Putin will pose a challenge for India and other countries in terms, at some point, of having to further distance themselves from what he’s doing.”
The Indian government’s confidence that its divergence from Western pressure on Russia will ultimately not damage its relations is rooted in the fact that India is an important potential check on China’s expansionist foreign policy.
New Delhi joined the Quad alliance despite strong opposition from Russia and China, which have both likened it to a NATO in the east aiming to encircle China. But India has maintained its balancing act, buying weapons from Russia, including a missile defense system, despite threats of U.S. sanctions.
About two weeks into the Russian invasion of Ukraine, the leaders of the Quad held a summit meeting that was seen as a show of unity despite India’s not being on the same page on Russia’s war.
“As far as the Pentagon is concerned, we are a pin on the map in the Indian Ocean region,” said Tara Kartha, who served in India’s National Security Council for nearly two decades. “We are not that in Europe, where we have no role to play in hard defense terms.”
Russia’s brutal campaign in Ukraine, and the possibility that Moscow will most likely emerge diminished from the war and sanctions, may accelerate India’s shift away from Moscow and facilitate an expansion of defense ties with the United States, some analysts said.
But Dr. Kartha said that would be a slower process requiring the bureaucracies of both sides to overcome rooted hesitancy. There remains a “deep distrust of the U.S.” in the Indian bureaucracy because of a legacy of seeing Washington as patronizing and unreliable.
“The U.S. bureaucracy has a lot of ifs and buts before it signs anything, while you have Russia coming and saying, ‘OK, let’s do this co-production’ and it’s done,” Dr. Kartha said. “Unless the U.S. is able to get past its own bureaucracy and its own way of thinking, we will still continue to be dependent on Russia.”
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L'Humanité
Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes
EntretienÀ l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.
Anna Musso
Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences
En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.
Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?
La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.
Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?
En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…
Est-ce spécifique à la France ?
Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.
La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.
Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?
On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.
À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?
Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.
En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.
Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?
Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.
Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?
La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !
https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
France24 - Monde
Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition
Publié le : 16/03/2022 - 19:00
L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.
Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".
Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.
Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.
Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).
Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.
Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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A Safe Route No More: Nigerians Mourn Victims of Deadly Train Attack
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An attack by gunmen on a popular train route connecting Nigeria’s capital, Abuja, to a regional hub in the north, has left many with a growing feeling of insecurity.
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By Elian Peltier and Ben Ezeamalu
DAKAR, Senegal — Hundreds of passengers on a train, many regular commuters traveling north from Nigeria’s capital of Abuja to the thriving city of Kaduna, were just minutes away from their final destination on Monday evening when they felt a bump and the train came to a stop.
Next thing they knew, gunmen riddled the train cars with bullets and stormed on board, ordering the passengers off. In a first class coach, Regina Ngorngor, a 46-year-old librarian, said she hid under her seat and covered herself with luggage when she heard the first shots. The gunmen later shouted, “Everybody goes out, or we will shoot you,” but she remained hidden.
Hours later, she said, she was rescued by the Nigerian military, uninjured but her body covered with blood and dead passengers lying nearby. At least eight people were killed and 26 injured in the attack, and an unknown number are still missing — their relatives fearing they were kidnapped.
The attack has badly shaken Nigeria because the train line was considered a safe alternative to the busy highway heading north from the capital, where armed groups have for years robbed and kidnapped drivers, wringing out ransoms.
“Now people are scared of using the road, the train, and they’re just tired of that insecurity,” said Yusuf Felix, a 30-year-old communication specialist at a civil society organization, who donated blood on Tuesday at a Kaduna hospital where some of the victims were being treated.
The incident has compounded the deep sense of insecurity and resentment of the government in Nigeria, Africa’s most populous country, where gunmen in the northwest have escalated their attacks — abducting schoolchildren, killing villagers, and kidnapping civilians for ransom.
Although no group has claimed responsibility for the attack on the train, a growing number of armed groups are now roaming the region. What started as vigilante groups formed to defend herders and farmers from each other has morphed into banditry, analysts say, with individuals using more sophisticated weapons and more violent methods.
Some have adopted an Islamist veneer, or claimed an affiliation with Islamist groups: Three passengers who were on the train on Monday said in interviews that the attackers had shouted “Allahu akbar,” a phrase in Muslim prayer that’s been co-opted by terrorists.
Monday’s attack was the second one on the Abuja-Kaduna line in months, and it came just days after gunmen killed one security guard in an attack at the Kaduna city airport.
On the popular two-and-a-half-hour regional train route, at least one armed guard sits in each coach and plainclothes officers also patrol the train, according to Kabir Adamu, a security expert who conducted a security assessment on the line.
“A criminal agenda has emerged and over time the ferocity of the attacks has increased,” said Mr. Adamu, the managing director of Beacon Consulting Limited, an Abuja-based security and intelligence firm. “The Nigerian state has been unable to hold those who are responsible for the population’s security accountable.”
The escalating violence in the country’s north is a major setback for President Muhammadu Buhari, who was elected in 2015 promising that security would be one of his top priorities, said Nnamdi Obasi, a Lagos-based senior adviser on Nigeria at the International Crisis Group.
“There was some hope at the time of his election that Buhari, a former military man from the north, would be well positioned to deal with the insecurity,” Mr. Obasi said. “It’s been a huge disillusionment.”
Mr. Buhari on Tuesday denounced the assault on the train as a “callous attack” and said that “no one should be allowed to hold the country to ransom.”
On Tuesday, Nigerians blamed the 79-year-old president for his inability to stem the surge of violence. Many also criticized him on social media for allegedly planning to attend a soccer game between Nigeria’s national team and Ghana’s in Abuja, while families were mourning or caring for survivors. But an intelligence memo published Wednesday on local news media indicated that Mr. Buhari had stayed away from the stadium after the country’s security services warned him about a potential bomb attack.
The Nigerian Railway Corporation said that more than 360 passengers were on board when the attack occurred on Monday, but several local news reports said it was nearly 1,000.
The victims included Chinelo Megafu Nwando, a dentist who was coming back from Abuja after collecting her visa to travel abroad; Abdul Isa Kofar-Mata, the director of Nigeria’s top organization for technical education; and Farida Sule Muhammed, a 29-year-old banker.
“I’m in the train,” Ms. Nwando wrote on Twitter shortly before 10 p.m. “I have been shot please pray for me.”
Another passenger, Maimunnat Ibrahim, 29, said she was sleeping when she felt the bump in the track and the train stopped. She heard gunshots and gunmen breaking windows. As they stormed the first class coach that was next to hers, Ms. Ibrahim realized that she was bleeding: She had been shot in her thigh.
Ms. Ibrahim said in a telephone interview from a hospital on Wednesday, where she was still being treated, that several passengers in her coach had either died of gunshots or in a stampede when they rushed to get off the train.
Many families on Wednesday were still looking for relatives who were unaccounted for.
“I haven’t heard from her and her phone isn’t connecting,” Peter Aboi said of his 28-year-old twin sister, Peace, who was returning home to Kaduna. Their cousin, who was traveling with Peace, is also missing.
In a statement confirming the death of Ms. Nwando, the dentist, a representative for the Nigerian Medical Association said the rampant insecurity was a tragedy that is driving educated professionals to leave the country.
“Needless bloodletting and senseless loss of lives is fast becoming a recurrent decimal in our country,” said Aniekeme Uwah, the representative, “thus worsening the alarming effects of brain drain, which in many instances have been attributable to the worsening security situation in the country.”
A saxophone and tennis player, Ms. Nwando was known for her enthusiasm and her nonjudgmental attitude toward others, according to Chimeze Ibe, 31, a friend and former university classmate.
“She loved life, she just enjoyed being herself,” Mr. Ibe said.
Train traffic remained suspended as of Wednesday, blocking countless residents who rely on the route and who don’t want to use the even more dangerous highway.
In a telephone interview from her home in Kaduna, Ms. Ngorngor, the librarian who hid for two hours in the train, was still in shock. “The kidnappers said that more would come,” she said. “They said they were just starting.”
Elian Peltier reported from Dakar, Senegal, and Ben Ezeamalu from Lagos, Nigeria. Ismail Alfa contributed reporting from Maiduguri, Nigeria.
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L'Humanité
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments
ActuUne étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications
Marine CyglerLa pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.
Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.
L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus
Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.
Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoirPour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.
Le facteur socio-économique
Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.
Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiétéUn enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.
«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»
3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)
Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?
En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.
Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?
Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…
Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?
En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.
sciencespollutionrivièresSanté Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
France24 - World
Brazil's Bolsonaro admitted to hospital after feeling 'unwell'
Issued on: 29/03/2022 - 05:29
FRANCE 24
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Brazilian President Jair Bolsonaro was admitted to a military hospital in Brasilia Monday to undergo tests after feeling unwell, local press reported. Also on Monday, the president decided to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.
Bolsonaro, 67, who was stabbed in the abdomen during the 2018 presidential campaign leaving him with lasting health problems, was absent from an evening event organised by Brazil's Republican Party that he had been slated to attend.
"I'm sure the president is fine, it's just some extra exams he's doing, that's why he's not here," party chairman Marcos Pereira said.
According to the G1 news site, first lady Michelle Bolsonaro, who attended the event, said that her husband "is fine," and Minister of Communications Fabio Faria reported that the president simply felt "discomfort."
AFP contacted the presidential press service but did not immediately receive a response.
In January, Bolsonaro was hospitalised for two days in Sao Paulo with a partially blocked intestine.
The president, in power since 2019, was also admitted to the hospital in mid-July with the same problem, staying for four days although he did not undergo surgery.
Due to the stab wound, the far-right leader has undergone at least four surgeries, including the placement and subsequent removal of a colostomy bag, which made him more prone to intestinal disorders.
Decision to replace Petrobras chief
Bolsonaro decided on Monday to replace the president of state-owned oil giant Petrobras, Joaquim Silva e Luna, amid strong pressure due to recurrent increases in fuel prices.
The information, leaked by the Brazilian press, was confirmed in the evening by the ministry of mines and energy, which proposed economist Adriano Pires, a specialist in the oil and gas field, as the new candidate for the job.
The appointment must be approved by Petrobras’ board of directors next April 13, the ministry said.
Bolsonaro had appointed Silva e Luna, an army reserve general, in February last year, also dissatisfied at that time with the constant price increases applied by the company.
The president has long criticised the pricing policy of Petrobras, which has set severe increases in line with the international price of crude oil.
In early March, Petrobras upped the price of gas by 18.8 percent and diesel by 24.9 percent, citing the "worldwide increase in the price of oil and its derivatives as a result of the war between Russia and Ukraine".
The increases have fuelled inflation, hitting Bolsonaro's popularity ahead of his re-election bid in October.
According to the latest survey by the Datafolha consulting firm, conducted in March, 75 percent of Brazilians believe that the government has "a lot" or "some" responsibility for the surging inflation.
The same survey indicates Bolsonaro would lose in an eventual second round against leftist ex-president Luiz Inacio Lula da Silva.
(FRANCE 24 WITH AFP)
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Brazil Supreme Court judge suspends Telegram messaging app, a key Bolsonaro platform
Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis
Brazil’s Bolsonaro launches reelection bid, facing stiff challenge from leftist Lula
Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
France24 - World
France, Germany and Luxembourg seize assets of Lebanon’s central bank chief
Issued on: 29/03/2022 - 10:50
NEWS WIRES
France, Germany and Luxembourg have seized properties and frozen assets worth 120 million euros ($130 million) in a major operation linked to money laundering in Lebanon, the EU's justice agency said Monday.
The seizures are linked to a probe launched by French investigators last year into the personal wealth of Riad Salameh, the central bank chief in crisis-hit Lebanon.
"Five properties in Germany and France were seized as well as several bank accounts" were frozen, Eurojust said in a statement.
The Hague-based Eurojust said the operation on Friday was directed against five individuals who were suspected of embezzling public funds in Lebanon of more than $330 million and five million euros, respectively, between 2002 and 2021.
The five suspects include Salameh, a former Merrill Lynch banker and members of his family, a source close to the probe told AFP.
Prosecutors are probing Salameh's alleged links to criminal association and money laundering, judicial sources said, following a similar move by Switzerland.
A Lebanese judge last week charged Salameh with "illicit enrichment" and money laundering after he failed to attend a court hearing for the fifth time.
Legal proceedings opened against Salameh after complaints filed by anti-graft groups in April last year, supported by a group of Lebanese citizens who lost money since the crisis hit the country in 2019.
'We contest entirely'
Friday's seizures also include three properties in Germany, valued at 28 million euros as well as other assets worth seven million euros.
In France, two Paris properties valued at 16 million euros as well as a bank account with 2.2 million euros were seized.
In Luxembourg, around 11 million euros were frozen in another bank account, Eurojust said.
The agency did not give any details on the suspects, saying "they are assumed to be innocent until proven guilty."
In post since 1993 and once hailed by political and business leaders, Salameh has been repeatedly accused by the government of former caretaker Prime Minister Hassan Diab of being responsible for the collapse of the Lebanese pound.
The Lebanese public suspect him and other high officials of transferring money abroad during a 2019 uprising, when ordinary people were prevented from doing so.
The 71-year-old financial official has defended himself, saying he believed he was being made the scapegoat for the Middle Eastern country's financial woes.
His lawyers too have called for the opening of a judicial probe, saying "it will give us access to the file" the contents of which "we contest entirely."
"We will exercise our full remedies" in the case, Salameh's French lawyer Pierre-Olivier Sur said.
(AFP)
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France opens probe into personal wealth of Lebanon’s central bank chief
Lebanon central bank chief faces corruption allegations in France
The France 24 Interview
Lebanese central bank governor on country's financial crisis: 'My conscience is clear'
France24 - World
‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars
Issued on: 29/03/2022 - 10:04
NEWS WIRES
Actor Will Smith offered apologies Monday to Chris Rock for smacking the comedian during the Oscars ceremony, as the body that oversees the awards said it was launching a formal review of the incident.
Smith – who was named best actor on the night– marched onto stage during the glitzy Hollywood ceremony and hit Rock over a joke about wife Jada Pinkett Smith's hair.
"I would like to publicly apologize to you, Chris. I was out of line and I was wrong. I am embarrassed and my actions were not indicative of the man I want to be," the "King Richard" star wrote on Instagram.
"Violence in all of its forms is poisonous and destructive. My behavior at last night's Academy Awards was unacceptable and inexcusable," Smith said.
"Jokes at my expense are a part of the job, but a joke about Jada's medical condition was too much for me to bear and I reacted emotionally."
Pinkett Smith suffers from alopecia, a condition that causes hair loss, and had a closely cropped head at Sunday's ceremony.
The 94th Academy Awards was in its final hour when actor and comedian Rock quipped that Pinkett Smith appeared ready to star in "G.I. Jane 2" – a putative sequel to a film about a female soldier who has a shaved head.
After at first appearing to laugh at the joke, Smith walked onto the stage and smacked Rock with an open hand.
He then returned to his seat and shouted: "Keep my wife's name out of your fucking mouth."
Smith tearfully apologized to his fellow nominees and the Academy – but not Rock – a few minutes later as he accepted his historic Oscar.
"Love will make you do crazy things," he said.
On Monday, he repeated that apology.
"I would also like to apologize to the Academy, the producers of the show, all the attendees and everyone watching around the world.
"I would like to apologize to the Williams Family and my King Richard Family. I deeply regret that my behavior has stained what has been an otherwise gorgeous journey for all of us.
"I am a work in progress."
Smith's mea culpa came hours after the Academy condemned his behavior and said it was looking at possible sanctions.
"We have officially started a formal review around the incident and will explore further action and consequences in accordance with our Bylaws, Standards of Conduct and California law," a statement said.
'Narcissistic madman'
Celebrities from Tinseltown and beyond reacted with shock and stunned amazement to Smith's outburst, with some defending him and others condemning a display of "toxic masculinity."
"He could have killed him. That's pure out of control rage and violence," filmmaker Judd Apatow said in a tweet he later deleted.
"Stand-up comics are very adept at handling hecklers. Violent physical assault... not so much," "Star Wars" icon Mark Hamill chipped in.
The comedy world was quick to rally to Rock's side, complaining that Smith's outburst could spark copycat behavior, endangering other stand-ups.
Emmy Award-winning Rosie O'Donnell called out a "sad display of toxic masculinity from a narcissistic madman," while Kathy Griffin added: "Now we all have to worry about who wants to be the next Will Smith in comedy clubs and theaters."
Booker prize-winning author Bernadine Evaristo suggested that Smith had not just wrecked what should have been his greatest triumph, but had also sullied his legacy.
"Only the fifth black man in nearly 100 years to win an Oscar for male lead, and the first in 16 years, resorts to violence instead of utilizing the power of words to slay Chris Rock. Then he claims God and Love made him do it," she said.
Smith went from the Oscars to the Vanity Fair after party, where he and his family posed for photos.
Inside, he was filmed dancing and singing along to his 1991 smash "Summertime."
Some celebrities came to Smith's defense, with singer Nicki Minaj saying that as her husband, Smith was privy to the pain Pinkett Smith endures.
"You just got to witness in real time what happens in a man's soul when he looks over to the woman he loves & sees her holding back tears from a 'little joke' at her expense," she tweeted.
"This is what any & every real man feels in that instant. While y'all seeing the joke he's seeing her pain."
Some social media users called for Smith to be stripped of his Oscar, but Academy governor and Oscar winner Whoopi Goldberg said that would not happen.
"We're not going to take that Oscar from him," she said on daytime TV show "The View."
"There will be consequences I'm sure, but I don't think that's what they're going to do."
One Academy voter, who wished to remain anonymous, said it was frustrating how the incident had dominated coverage.
"I would have preferred the story being about the great diversity of the Awards show, which now seems secondary," the person told AFP.
"A female director won, an actor from the disabled community won, as did an actress of the LGBTQ community."
(AFP)
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Will Smith's slap overshadows Oscars ceremony
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'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
France24 - Monde
Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre
Publié le : 07/03/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.
"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.
Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.
Héritage de l’ère soviétique
"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.
Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.
Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.
Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.
Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.
Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.
L'essor de la Chine
Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.
Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.
Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.
Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.
Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.
La guerre après la pandémie
Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.
Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.
Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.
Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.
Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.
La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.
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France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun
Publié le : 30/03/2022 - 13:58
Stéphanie TROUILLARD
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Les Fennecs ne participeront pas au Mondial-2022. Alors qu'ils pensaient avoir obtenu leur billet pour le Qatar, les Algériens ont été éliminés dans les toutes dernières secondes du barrage retour face au Cameroun (2-1 a.p.). Une défaite amère vécue comme un drame national.
Au coup de sifflet final du match entre l'Algérie et le Cameroun (1-2 a.p.), le sélectionneur des Fennecs Djamel Belmadi s'est effondré sur le terrain, inconsolable. Quelques minutes auparavant, le technicien pensait pourtant avoir en main sa qualification pour le Mondial-2022.
Son équipe avait réussi à revenir au score (1-1), un nul synonyme de qualification, mais dans les tous derniers instants de la prolongation, le Camerounais Karl-Toko Ekambi a douché ses ambitions en marquant un but décisif. Les Lions indomptables, battus à l'aller (0-1), ont obtenu leur qualification au bénéfice du plus grand nombre de buts à l'extérieur.
C'est l'une des images de cette soirée folle : les larmes de Djamel Belmadi, le coach de la sélection algérienne, battue par le Cameroun (1-2), en barrage retour de la Coupe du monde 2022#lequipeFOOT pic.twitter.com/ng7zIeqEf4
March 29, 2022"Le château de cartes s'effondre"
"Le ciel nous est tombé sur la tête. C'est du football, c'est du sport. Mais c'est toute notre vie, en même temps", a décrit Djamel Belmadi en conférence de presse. "On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match. Pour notre pays, notre peuple", a-t-il expliqué, toujours très ému après cette cruelle défaite.
"Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d'un Mondial, c'est sûrement un problème de concentration, de lucidité", a-t-il noté, évoquant le but de Karl Toko-Ekambi. "On n'a jamais été mis en danger, jamais dominé, sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix secondes", a-t-il encore regretté.
"Le château de cartes s'effondre", a encore dit le coach champion d'Afrique 2019 avec cette équipe. "Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à dix secondes de la fin."
"Ce mauvais scénario, il faut s'en remettre", a ajouté Djamel Belmadi, qui est resté évasif sur son avenir à la tête des Fennecs. "Aujourd'hui, c'est difficile pour moi de parler d'avenir. Il y a des bilans à faire." "Il va falloir se relever. L'Algérie est une grande nation. Il y a encore de belles choses à faire, avec ou sans moi", a-t-il conclu.
"Le manque de lucidité des nôtres"
Après cette élimination, la presse algérienne a bien entendu fait ses gros titres sur ce match. Le Quotidien d'Oran en fait sa une et se désole du sort de cette équipe qui a raté "une qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar, qui lui tendait les bras". Pour le journal algérien, Karl Toko-Ekambi a exploité "le manque de lucidité des nôtres pour inscrire un but assassin, qui a littéralement scié les jambes aux Verts".
Tout sur l'Algérie n'est pas beaucoup plus tendre et évoque "un scénario dramatique". "Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les Algériens se sont un peu trop vite vus au Qatar après la victoire ramenée du Cameroun vendredi dernier, pour le compte de la manche aller des barrages africains des éliminatoires du Mondial 2022", estime le journal.
pic.twitter.com/vMV2ZT85Qb
March 30, 2022Le Soir d'Algérie ironise pour sa part en titrant "Bye bye Qatar". Pour le quotidien, "la sélection de Djamel Belmadi a accompli un match tout en souffrance. Pour s’incliner en toute fin de match sur un coup assassin de Karl Toko-Ekambi". El Moudjahid estime de son côté que les Verts ont été "piégés". Le journal résume que les Algériens, "trop nerveux, ont été battus par leur bête noire, les Lions indomptables du Cameroun".
Avec AFP
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REPORTAGE
Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
LIVEBLOGMondial-2022 : suivez la fin des éliminatoires de la zone Afrique
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil
Valeurs Actuelles
“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.
Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?
Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.
Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.
L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…
Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
France24 - Monde
Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar
Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 30/03/2022 - 00:37
Romain HOUEIX
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Stéphanie TROUILLARD
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Le Sénégal, tombeur de l'Égypte comme en finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun, renversant contre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Ghana, ont décroché mardi leur qualification pour le Mondial-2022 au Qatar à l'issue des barrages retour de la zone Afrique.
Sénégal 1- 0 Égypte (3-2 t.a.b) (0-1 au match aller) : les Lions se défont encore des Pharaons
Dans un stade Abdoulaye-Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont décroché le deuxième billet de la soirée pour le Qatar. Battu 1-0 à l'aller en Égypte, le Sénégal a refait son retard grâce à Boulaye Dia en début de rencontre, avant que tout ne se joue aux tirs au but.
En deux mois, les Pharaons auront perdu une Coupe d'Afrique et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga. Les Sénégalais vont de leur côté participer à une troisième édition du Mondial.
Retrouvez le compte-rendu complet : au bout du suspense, le Sénégal élimine l'Égypte
QATAR 2022, NOUUS Y SERONS !!! 🇸🇳🇸🇳 pic.twitter.com/5QO92pOeeG
March 29, 2022
Nigeria 1 - 1 Ghana (0-0 au match aller) : le Ghana élimine le favori nigérian
Il aura suffit d'un match nul au Ghana face au Nigeria (1-1), à Abuja, pour obtenir son ticket pour le Mondial-2022. Grâce à leur but à l'extérieur comptant double [la règle est toujours en vigueur en zone Afrique, NDLR], les Black Stars ont décroché leur qualification.
Le capitaine ghanéen Thomas Partey a ouvert le score d'une frappe lointaine (10e), avant que William Troost-Ekong n'égalise sur pénalty (22e).
QATAAAAAAAAAAAAAAR!!!#WCQ2022 | #BringBackTheLove | #GoBlackStarsGo | #GoGhana pic.twitter.com/NcI6jAjB6r
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Ghana triomphe à Abuja et s'offre une place au Qatar
Tunisie 0 - 0 Mali (1-0 au match aller) : les Tunisiens se contentent du nul
Grâce à un match nul face au Mali (0-0) obtenu à Tunis, la Tunisie valide son billet pour le Qatar. Le but contre son camp signé à l'aller par Moussa Sissako a suffi aux Aigles de Carthage. Ces derniers ont déjà disputé les Mondiaux 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018.
🚨🚨 OFFICIEL !!LA TUNISIE EST QUALIFIÉE POUR LA COUPE DU MONDE 2022 !El Hamdouli'Allah !! #Tunisie 🇹🇳 #CM2022 pic.twitter.com/MJIgImqUvF
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : la Tunisie écarte le Mali et valide son ticket pour le Qatar
Maroc 4 – 1 RD Congo ( aller 1-1) : les Lions de l'Atlas s'offrent un festival de buts
Le Maroc s'est qualifié pour le Mondial-2022 grâce à sa large victoire 4-1 contre la République démocratique du Congo à Casablanca.
Azzedine Ounahi, auteur d'un doublé (21e, 54e), Tarik Tissoudali (45+7) et Achraf Hakimi (70e) ont offert à leur pays une sixième participation à un Mondial. Ben Malango a réduit le score pour les Congolais en fin de rencontre (77e).
YOU all made Casablanca shook, 𝗪𝗛𝗔𝗧 𝗔 𝗡𝗜𝗚𝗛𝗧!! 🔥🔥🔥 𝗢𝗙𝗙 𝘁𝗼 𝗙𝗜𝗙𝗔 #𝗪𝗼𝗿𝗹𝗱𝗖𝘂𝗽 𝗤𝗮𝘁𝗮𝗿 𝟮𝟬𝟮𝟮 🔥🔥🔥#DimaMaghrib 🇲🇦 #FIFAWorldCupQualifiers #WCQ2022 #TeamMorocco pic.twitter.com/JgjwnEi8sk
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Maroc éteint la RD Congo et s'envole pour le Qatar
Algérie 1 - 2 Cameroun a.p (aller 1-0) : le Cameroun décroche la victoire à la dernière seconde
Le Cameroun s'est qualifié pour sa huitième Coupe du monde en battant l'Algérie (2-1 a.p.) grâce à un but à la dernière seconde de Karl-Toko Ekambi (120e+4), à Blida.
Les Lions indomptables, battus à l'aller (1-0), ont brisé le rêve des Algériens qui venaient de marquer (118e) par Ahmed Touba. Éric-Maxim Choupo-Moting (22e) avait ouvert le score.
𝐔𝐍𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑É𝐄 𝐈𝐍𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐀𝐁𝐋𝐄! 🤩🇨🇲 Après avoir raté 2018, le Cameroun fait son retour #WorldCup 🦁#WCQ | @Fecafootofficie pic.twitter.com/Fgf30C0XX6
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet : le Cameroun décroche sa qualification sur le fil face à l'Algérie
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REPORTAGE
Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
Valeurs Actuelles
Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant
TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».
Le gaz finalement concerné
À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».
France24 - Monde
Mondial-2022 : le Sénégal élimine l'Égypte au bout du suspense et dans une ambiance survoltée
Publié le : 29/03/2022 - 21:53Modifié le : 30/03/2022 - 01:04
Romain HOUEIX
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Dans un stade Abdoulaye-Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont dû attendre la séance de tirs au but pour vaincre l'Égypte et composter leur ticket pour la Coupe du monde au Qatar (0-1, 1-0, 3-2 a.p). En deux mois, les Pharaons auront perdu une Coupe d'Afrique et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga.
Le Sénégal attendait de pied ferme l'Égypte. Si les Pharaons ont été chahutés à leur arrivée dans le pays, ce n'était rien par rapport à l'accueil mijoté par les fans des Lions dans le stade flambant neuf de Diamniadio.
>> À lire aussi : Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
"On va les manger !"
Les Sénégalais se sont déplacés en masse dès l'ouverture des portes à 10 h. À midi, le stade était déjà à moitié rempli dans une ambiance de fête jaune, rouge et verte. Avec un peu de bleu aussi, un drapeau en soutien à l'Ukraine ayant été déployé. À une heure du début du match, les places se faisaient déjà rares alors qu'une longue file de spectateurs attendait toujours de pouvoir rentrer dans l'enceinte.
Pour cette foule de supporters des Lions, la défaite ou la non-qualification semblait inenvisageable : "On va les manger ! On va les manger !", chantent-ils à destination de leurs adversaires.
Les Lions de la Teranga entrent sous un tonnerre d'applaudissements alors que Sadio Mané, premier sous la pelouse, harangue la foule de grands gestes du bras. Le ton est donné avec la bronca qui accueille les trois premiers Pharaons sous la pelouse. Des lasers sont projetés sur le staff égyptien. Pour les deux prochaines heures, le Sénégal a décidé de laisser tomber son surnom de "pays de la Teranga", ou "hospitalité" en wolof.
À leur arrivée, la dizaine de cars de supporters égyptiens peinent à gagner leur place en tribunes car leurs gradins sont tout simplement occupés. Ils sont d'ailleurs obligés de passer par un des coins du stade et le bord de terrain pour rejoindre la tribune, où ils reçoivent des projectiles malgré les appels au calme du speaker. "Biladi, Biladi, Biladi", l'hymne de l'Égypte est d'ailleurs copieusement sifflé alors que des fumigènes éclatent un peu partout dans le stade.
Dans ces conditions, les Lions savent que la victoire est impérative, surtout avec une défaite 1 à 0 au match aller. Chaque touche de balle, aussi insignifiante soit-elle, donne lieu à une ovation. Les résultats ne se font pas attendre. Sur un coup franc sur le côté droit obtenu par Saliou Ciss, la défense repousse mal. Boulaye Dia profite du cafouillage pour pousser le ballon au fond des cages (7e,1-0). Il devient donc le premier buteur de l'histoire du stade en match officiel.
Un match violent, haché par les fautes
Le match est lancé, et il sera bouillant. Les équipes se rendent coup pour coup, littéralement. Sur son banc, le volcanique Carlos Queiroz s'énerve sur l'arbitre et sur son homologue, Aliou Cissé, qui en perd également son sang-froid. Les deux équipes peinent à se rapprocher du but adverse, si ce n'est sur des frappes lointaines, comme celles de Mohamed Elneny (14e) ou Sarr (28e, 33e), ou corner (24e).
Sénégal-Egypte, pour l'instant le meilleur homme du match : M. Ghorbal, l'arbitre algérien. #SENEGY
March 29, 2022Comme à la CAN-2022, l'Égypte fait montre de son organisation défensive sans faille et d'un bloc compact qui laisse peu de places aux offensives sénégalaises. Les Lions ne s'affolent pas, répondent au défi physique égyptien et cherchent l'ouverture sur coup franc : la balle est glissée à Mané, qui déborde et centre en retrait vers Gueye, qui ne met pas assez de force dans sa frappe (37e). Quelques instants plus tard, c'est Nampalys Mendy qui prend sa chance mais la balle frôle le poteau égyptien (44e).
À la mi-temps, le speaker appelle la foule au calme. Moins de fumigènes, moins de projectiles et davantage d'encouragements, réclame-t-il. Pas de quoi calmer les lasers projetés dans les yeux des Égyptiens, ni les huées au retour des vestiaires.
Trézéguet manque de doucher le stade. Mohamed Salah temporise à l'orée de la surface de réparation et le lance idéalement sur la gauche des 5,50 mètres. L'ailier de Galatasaray arme un tir croisé du gauche qu'Édouard Mendy repousse au sol (52e). Boulaye Dia, trouvé dans la surface, tente de répondre. Les Sénégalais réclament un pénalty à la suite d'une charge d'Emam Ashour, en vain (55e).
Les Sénégalais semblent reprendre leur marche en avant, mais Zizo manque de surprendre ses adversaires en égalisant. L'attaquant des Pharaons est à la réception d'un centre depuis le couloir droit et place une reprise de la tête croisée qui prend Édouard Mendy à contre-pied. Le ballon manque d'un rien le cadre (71e).
El-Shenawy en état de grâce
Le stade retient son souffle lorsque Sadio Mané lance idéalement Ismaïla Sarr dans le dos des défenseurs. L'ailier de Watford se présente face à Mohamed El-Shenawy, mais ouvre trop son pied (82e). Un raté qui pourrait le hanter longtemps, puisqu'il contraint les deux équipes en prolongation.
Et dans ce scénario de match d'une durée de 120 minutes, l'Égypte a prouvé qu'elle n'avait pas son pareil. D'autant que le moindre but rendrait les choses extrêmement compliquées pour les Lions. Ismaïla Sarr échoue à nouveau face au gardien (93e). Pape Abou Cissé et Cheikh Bamba Dieng surgissent tour à tour sur les corners tirés côté gauche par Sadio Mané, et placent des reprises puissantes du crâne que Mohamed El-Shenawy repousse grâce à de belles parades (94e). Les deux hommes échouent à nouveau quelques minutes plus tard (103e). À chaque fois, le portier reste de longues secondes au sol pour gagner du temps.
Moins de deux mois après la finale de Yaoundé, il semble qu'il était écrit que ces éliminatoires se joueraient à nouveau aux tirs au but. Koulibaly rate d'entrée son pénalty, qui rebondit sur la barre transversale, mais Salah fait pire en expédiant le ballon dans les tribunes. Deux ratés des capitaines pour commencer, que Saliou Ciss et Zizo imitent. Pas Ismaïla Sarr, qui après avoir tant buté sur le portier égyptien trouve enfin la faille. Elsoulia fait de même.
Idrissa Gueye redonne une nouvelle fois l'avantage aux siens, tandis que l'Égyptien manque sa tentative. Comme à Yaoundé, la balle de match est à Sadio Mané. La superstar des Lions ne fait pas de détails et fait une nouvelle fois chavirer de bonheur le Sénégal en qualifiant le pays pour son troisième Mondial.
Fumigènes, envahissement de terrain et liesse générale... En apnée depuis près de trois heures, le stade Abdoulaye-Wade laisse éclater sa joie. Il faut croire que le Sénégal a pris goût à la victoire et aux larmes d'Égyptiens.
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Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil
Valeurs Actuelles
Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021
La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.
C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.
Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »
Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.
Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.
France24 - Monde
Raffineries illégales au Nigeria : des conséquences sur la santé et l'environnement
Publié le : 30/03/2022 - 12:12Modifié le : 30/03/2022 - 12:43
L'armée nigériane engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisi. C'est jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière pour les population. Reportage dans le delta du Niger.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?
Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.
Que doit faire l’Europe ?
Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.
Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.
Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?
Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.
Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?
Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?
L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.
L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.
La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?
Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.
Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40
Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?
Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.
Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?
Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.
Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.
Sans oublier la réforme des retraites…
Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.
Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?
Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.
Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?
Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite France24 - Monde
Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"
Publié le : 25/03/2022 - 11:29
Sandrine GOMES
À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Russian investigative newspaper 'Novaya Gazeta' suspends publication after Kremlin warnings
Issued on: 28/03/2022 - 16:11
NEWS WIRES
Russia's Novaya Gazeta newspaper, whose editor Dmitry Muratov was a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Monday it was suspending its online and print activities until the end of Russia's "special operation" in Ukraine.
The investigative paper, which has already removed material from its website on Russia's military action in Ukraine to comply with a new media law, said it had received another warning from state communications regulator Roskomnadzor on Monday about its reporting, prompting it to pause operations.
"We are suspending the publication of the newspaper on our website, social media networks and in print until the end of the 'special operation on Ukraine's territory'," the paper wrote on its website.
In a separate message to readers, Muratov and his reporters said the decision to halt their activities had been difficult but necessary.
"There is no other choice," the note said. "For us, and I know, for you, it's an awful and difficult decision."
Roskomnadzor did not immediately respond to a request for comment. In comments published by Russian news agencies, the regulator said it had issued Novaya Gazeta a second warning for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.
Pressure against liberal Russia media outlets has mounted since Moscow sent troops into Ukraine last month, with most mainstream media and state-controlled organisations sticking closely to the language used by the Kremlin to describe the conflict.
Novaya Gazeta's announcement follows the closure this month of radio station Ekho Moskvy, which was one of the few remaining liberal voices in the Russian media. Authorities have also blocked the websites of several outlets, including the BBC, Voice of America and Radio Free Europe/Radio Liberty.
>> The Interview: Sergey Buntman, Deputy Editor, Echo of Moscow radio
On Monday the justice ministry added Germany's Deutsche Welle to a list of media organisations it has labelled as foreign agents.
Readers of Novaya Gazeta and anti-Kremlin activists voiced their regret that the paper could no longer operate in the current Russian media environment.
"I would really like Roskomnadzor to be the one to halt its work," the team of jailed political activist Andrei Pivovarov wrote on Twitter.
Established after the breakup of the Soviet Union, Novaya Gazeta and its reporters have for years been subjected to intimidation and attacks over investigations into rights violations and corruption.
Muratov said on being named co-winner of the Nobel Prize last October that he dedicated it to the memory of six of his paper's journalists who had been murdered for their work.
(REUTERS)
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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'
ON THE GROUND
Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war
As it happened
Ukraine retakes control of Irpin amid ongoing ‘catastrophic’ situation in Mariupol
L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois France24 - World
Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv
Issued on: 30/03/2022 - 17:53
Sam BALL
A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.
France24 - World
'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar
Issued on: 22/03/2022 - 18:23
Sam BALL
As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.
France24 - World
The volunteers training to fight in Ukraine … or in France
Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09
Sam BALL
In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
Valeurs Actuelles
Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique
Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.
Viser l’excellence
Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.
Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.
Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.
Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.
Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie
Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.
Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.
Une terre d’histoire
Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.
En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.
Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.
Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.
Du Lidl au château de la ville
Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.
Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.
À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité
Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36
Laura MOUSSET
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À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.
Valeurs Actuelles
Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France
Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).
La vraie langue des Ch’tis
Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.
Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.
Hauts-de-France : les dernières actualités
L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer New York Times - World
Bangladesh Sentences 4 to Death for Blogger’s Murder
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The victim, who had promoted secularism, was among several writers fatally attacked in the country in 2015.
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By Saif Hasnat
DHAKA, Bangladesh — A special tribunal in eastern Bangladesh announced on Wednesday that four men had been sentenced to death for the 2015 murder of a blogger and writer who had promoted secularism in the Muslim-majority country.
The victim, Ananta Bijoy Das, 32, a banker by profession who wrote for the platform Free Mind, was among several bloggers and writers fatally attacked that year. He was chased down in the eastern city of Sylhet by four men, who stabbed him to death on a street close to his home and left his body near a pond.
“We are happy with the verdict,” Somor Bijoy Shee Shakhor, Mr. Das’s brother-in-law, told The New York Times. “We cannot get Ananta back. The only thing we want is justice.”
Just 10 weeks before Mr. Das’s death in May 2015, Avijit Roy, a Bangladeshi-American who was the moderator of Free Mind, had also been killed, by machete-wielding assailants as he was leaving a book fair in Dhaka, the capital.
And five weeks after Mr. Roy’s death, another blogger, Oyasiqur Rahman, was killed by three men with machetes in Dhaka.
Later that year, Faisal Arefin Dipan, Mr. Roy’s publisher, was killed by a group of assailants in his Dhaka office.
The killings sent a chilling message to secular bloggers in Bangladesh, where a bitter cultural battle has raged over whether the country is, or should be, a Muslim state.
A militant group, Ansarullah Bangla Team, claimed responsibility for the deaths of Mr. Das, Mr. Dipan and Mr. Roy. The group was banned in May 2015.
On Feb. 10, 2021, an antiterrorism special tribunal in Dhaka sentenced eight to death for killing Mr. Dipan.
Six days later, the tribunal sentenced five more people to death and another person to lifetime imprisonment for the killing of Mr. Roy.
A verdict in the trial of those accused of killing Mr. Rahman has not yet been released.
All of those found guilty in the killings of Mr. Das, Mr. Dipan and Mr. Roy were part of the Ansarullah Bangla Team. According to the BBC, the tribunal in Mr. Das’s murder said that his killers had believed they were acting as part of a “jihad” to stop the writers producing anything that the group interpreted as being against Islamic beliefs.
Nurul Amin Biplob, a judge at the tribunal, in Sylhet, announced the penalty on the four found guilty, Abul Khaer Rashid Ahmed, Abul Hossain, Faisal Ahmed and Harunur Rashid. Only Abul Khaer Rashid Ahmed is in custody; the other three are at large.
The prosecutor, Muminur Rahman Titu, said, “Justice has been served for Ananta.”
“The tribunal has ordered the police to arrest the convicts who are on the run,” he added. “We expect it will be done soon.”
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L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier New York Times - World
Warring Parties in Yemen Announce Overlapping Cease-Fires
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Both the Saudi-led coalition and the Houthi rebels said they would stop fighting, but further progress toward an end to the seven-year war in the country was uncertain.
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By Shuaib Almosawa and Ben Hubbard
SANA, Yemen — The Saudi-led coalition fighting the Houthi rebels in Yemen began a unilateral cease-fire on Wednesday, saying it hoped to pave the way toward ending a seven-year war that has shaken the security of the Persian Gulf and caused one of the world’s worst humanitarian crises.
The coalition cease-fire will overlap, at least through Wednesday, with a separate cease-fire declared by the Houthis over the weekend. That cease-fire was supposed to end Wednesday evening if the coalition did not meet the Houthis’ demands, which included lifting the blockade on their territory and releasing all of their prisoners.
The coalition is unlikely to agree immediately to all the demands, but diplomats involved in the process expressed hope that progress toward a broader truce could be made before the start of the Muslim holy month of Ramadan, which is expected to begin on Saturday.
“It’s one step, hopefully in the right direction,” said Afrah Nasser, a Yemen researcher for Human Rights Watch. “But it’s still not enough and the scale of the tragedy in Yemen deserves more and more effort.”
Ms. Nasser said greater international involvement from bodies such as the United Nations Security Council is needed to push the sides toward real peace.
“Without political and international political backing, I think there is a great risk that we will go back to point zero,” she said.
The war in Yemen began in 2014, when Houthi rebels seized control of the capital, Sana, and much of the country’s northwest, sending the government into exile. A military coalition of Arab countries, led by Saudi Arabia, intervened in 2015, aiming to push back the Houthis and restore the government.
The fighting then settled into a stalemate that has ravaged the economy of the already-poor country and set off epidemics of cholera and other illnesses.
The war has killed tens of thousands of people inside Yemen and is increasingly spilling outside its borders. The Houthis, who have received military and political support from Iran, have launched drone and missile attacks at Saudi Arabia and the United Arab Emirates, another coalition member.
An attack last week claimed by the Houthis on an oil facility set two storage tanks in the western Saudi city of Jeddah ablaze, sending up a giant fireball and filling the sky with black smoke. The Houthis have also claimed attacks on the Emirates, with which Yemen does not even share a border.
The United States has not participated directly in the war, but has sold Saudi Arabia and its allies much of their military hardware and provided them with help defending against attacks from Yemen.
The United Nations and a range of Arab and Western diplomats have been trying for years to end the war, with little progress. The warring sides announced unilateral cease-fires in April 2020, not long after the start of the coronavirus pandemic, but failed to make headway on a broader peace and returned to fighting.
The coalition announced its cease-fire at a Yemen-focused conference in Riyadh, the Saudi capital, bringing together officials from around the Persian Gulf and representatives of the Yemeni government and allied factions.
Understand the War in Yemen
A divided country. A Saudi-led coalition has been fighting in Yemen against the Houthis, a Shiite Muslim rebel group that dominates in northern parts of the country, for years. Here’s what to know about the conflict:
The origins. The conflict has its roots in the country’s Arab Spring uprising, which forced then-President Ali Abdullah Saleh to step down in 2012. Mr. Saleh then decided to join forces with the Houthi rebels, which had been growing in strength.
Hostilities begin. In 2014, the Houthis, supported by sections of the military loyal to Mr. Saleh, stormed Sana, the capital of Yemen, and forced then-President Abdu Rabbu Mansour Hadi into exile in Saudi Arabia. A Saudi-led coalition including the United Arab Emirates began bombing the country in 2015 in response.
A proxy war? The conflict has been a source of friction between Sunni Saudi Arabia and Shiite Iran in their battle for influence in the Middle East. The Saudis have accused Iran of supporting the rebels. Iran has denied the claim, though the rebels have used Iranian-made weapons.
The U.S. role. The United States has backed the Saudi-led coalition from the start of the conflict. President Biden announced the U.S. would end its support, but his administration has continued selling it weapons. In January, the U.S. military intervened to help the U.A.E. thwart a missile attack by the rebels.
Enduring crisis. Yemen remains divided between the Houthis, who control the north and Sana, and the Saudi-backed government in the south. As military operations drag on, the country has become the site of what aid groups say is one of the world's worst humanitarian disasters.
The United Nations welcomed the simultaneous cease-fires and called on the parties to work toward “a comprehensive negotiated settlement to end the conflict.”
The U.S. special envoy for Yemen, Timothy A. Lenderking, told the Riyadh conference on Wednesday that a United Nations proposal for an immediate truce “could serve as a first step toward a comprehensive cease-fire and a new, more inclusive political process.”
The Houthis refused to attend the talks in Riyadh, saying that negotiations should be held in a neutral country.
At the opening of the Riyadh conference on Wednesday, Nayef Al-Hajraf, secretary general of the Gulf Cooperation Council, a club of Gulf Arab monarchies, called progress toward peace “not an option, but a reality that must be achieved.”
“It has been proven that there is no solution but a peaceful one and that the war and its seven years of hardship cannot achieve the desired security and stability,” he said.
One Houthi official, Muhammad al-Bukhaiti, told The New York Times that the continuation of the Houthi cease-fire was contingent on the coalition lifting the blockade, raising the question of whether the group would resume its attacks.
“The continuation of blockade means a continuation of military operations,” he said. “If the blockade isn’t lifted, that means that the Saudis’ initiative is meaningless. Therefore, our military operations aimed at breaking the blockade will continue, focusing on targeting Saudi oil facilities.”
Shuaib Almosawa reported from Sana, Yemen; and Ben Hubbard from Beirut, Lebanon. Asmaa al-Omar and Hwaida Saad contributed reporting from Beirut.
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France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
L'Humanité
En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt
Il était une foisC’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit
Dominique BariLe 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.
Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.
Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.
En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.
Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.
Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »
Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.
Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.
Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.
Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.
Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.
À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.
Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.
Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.
Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.
Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.
La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.
La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.
L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.
D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.
Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.
En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.
En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.
Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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U.S. Pressured to Open Consulates in Jerusalem and Western Sahara
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Secretary of State Antony J. Blinken, on travels through the Middle East and North Africa over the past week, was urged by Arab leaders to make good on past promises.
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By Lara Jakes and Aida Alami
RABAT, Morocco — In talks this week with the top American diplomat, Arab leaders made clear they wanted a concrete sign of the Biden administration’s support: the opening of U.S. consulates in both Jerusalem and the disputed territory of Western Sahara.
But Secretary of State Antony J. Blinken studiously avoided any public commitment as to when those diplomatic missions might become a reality, if ever.
The fate of the consulates already promised by the United States — one to serve Palestinians in Jerusalem and the other in Western Sahara — has hung over the Biden administration since its earliest days. Both would require President Biden to decide whether to stick with dramatic foreign policy shifts brought about by the Trump administration, or reverse them and face a diplomatic and political backlash from longtime allies.
Neither were mentioned in the Biden administration’s $1 billion spending plan for construction, maintenance and security at embassies and diplomatic compounds around the world in 2023 — casting doubt that they would be open before the end of next year. That made Mr. Blinken’s silence on the subject all the more notable when it surfaced after meetings in the West Bank city of Ramallah, the seat of the Palestinian Authority, and in Rabat, Morocco’s capital.
“Moroccan and U.S. relations are strong — ongoing, and moving forward in the right direction,” Foreign Minister Nasser Bourita of Morocco said on Tuesday when asked at a news conference with Mr. Blinken whether he was concerned about the stalled U.S. consulate in Dakhla, a city in Western Sahara.
Morocco claims sovereignty over the territory, which the United Nations and other states have long viewed as under dispute.
The Trump administration, in its waning days, formally recognized Morocco’s sovereignty over Western Sahara and agreed to open a U.S. consulate there in late 2020 as an incentive for Morocco to normalize relations with Israel.
On Tuesday, Mr. Bourita suggested that the U.S. administration’s inaction so far on the consulate was merely a matter of timing.
Two days earlier, with Mr. Blinken sitting uncomfortably at his side, Mahmoud Abbas, the president of the Palestinian Authority, raised the issue of reopening a U.S. consulate in Jerusalem as part of what he described as “the implementation of what the administration of President Biden believes in.”
Mr. Biden had promised during his 2020 presidential campaign to reverse President Donald J. Trump’s decision in 2018 to close the consulate in Jerusalem, where it for decades had handled visas and other documents Palestinians needed to immigrate to the United States.
Its closing amounted to a diplomatic downgrading of U.S. ties to the Palestinians and followed the Trump administration’s 2017 recognition of Jerusalem as Israel’s capital — moving the U.S. embassy there, seeking to curry political favor with evangelicals and pro-Israel American Jewish voters ahead of the presidential election.
Israel opposes reopening the consulate in Jerusalem, a position that Foreign Minister Yair Lapid underscored in a news conference on Sunday with Mr. Blinken.
“We have no problem, of course, and it’s not even our place to say anything if the United States wants to open an office to deal with the day-to-day problems, or consular problems, of Palestinians,” Mr. Lapid said in answer to a question about Israel’s opposition. “We just don’t think Jerusalem is the right place for this, because Jerusalem is the capital of Israel and Israel alone.”
Palestinians view East Jerusalem as the capital of a future state, and most of the world considers it occupied territory. Mr. Trump’s decision to recognize Israel’s sovereignty over all of the city reversed nearly seven decades of American foreign policy and was roundly criticized by some of the United States’ strongest allies.
Mr. Blinken did not address the issue in the three public venues in which the fate of either the consulate in Jerusalem or the one planned for Western Sahara was raised, and was not directly asked about them. He spoke at length in Ramallah and Rabat about financial assistance, coronavirus vaccines, job training, education support and other benefits the United States was giving to each government.
U.S. officials have largely sidestepped questions about the consulates in recent days by saying there was nothing to announce at this time, as Brian McKeon, the deputy secretary of state for management at the State Department told reporters on Monday when asked if there was money in the 2023 spending plan to open them.
While the peace process between Israelis and Palestinians has gone cold, the Biden administration is trying to de-escalate tensions between Morocco and the Polisario Front, a separatist movement in the Western Sahara.
The two sides have clashed for years over the territory, and Mr. Trump’s recognition of Morocco’s sovereignty inflamed the Polisario and its main ally, neighboring Algeria. While some countries consider Western Sahara as independent, others support U.N. efforts for a negotiated solution.
This month, Spain endorsed a Moroccan plan to govern Western Sahara but give local officials there some level of autonomy. Algeria responded by recalling its ambassador to Spain.
The shift was notable because Spain and Morocco had feuded over the fate of Western Sahara, a former Spanish colony that was later occupied by Moroccan forces, leading to a 16-year war with the Polisario movement. A 1991 cease-fire brokered by the United Nations was ruptured in late 2020, but the hostilities have cooled in recent weeks.
At the Tuesday news conference with the Moroccan foreign minister, Mr. Blinken also called the Moroccan plan “serious, credible, and realistic,” echoing Spain’s endorsement. But Mr. Blinken also appeared to hedge, calling the plan “one potential approach to meet the aspirations of the people of Western Sahara.”
At the same time, the Biden administration seems determined to slow-walk the consulate opening in Western Sahara and appear to remain neutral in the dispute.
Picking sides could also risk geopolitical fallout for another conflict — the Russian invasion of Ukraine — and Mr. Blinken has been trying hard this week to enlist Middle Eastern and North African nations in hampering Moscow, whether by military or economic means.
Algeria has offered to send gas to European markets that have been dependent on Russian energy, and Mr. Blinken must walk a fine line to support that offer without becoming snarled in Algeria’s feud with Morocco.
American officials have been warily watching to see whether Algeria will shut off its gas exports to Europe via a pipeline that goes straight to Spain as a result of the new dispute over Western Sahara — an issue that Mr. Blinken was expected to raise on Wednesday during a brief visit to Algeria.
But he must also take care to not alienate Morocco, an ally with which the United States has close counterterrorism cooperation.
“The Biden administration’s last concern is to implement Trump’s empty promises,” said Sion Assidon, a prominent leftist figure and human rights activist in Morocco who often advocates for the Palestinian cause.
Lara Jakes reported from Rabat, Morocco and Aida Alami from Paris.
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France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab
Issued on: 30/03/2022 - 22:37
NEWS WIRES
Tunisia's President Kais Saied announced Wednesday that he was dissolving the country's parliament, eight months after suspending it in a July power grab.
"Today, at this historic moment, I announce the dissolution of the Assembly of Representatives of the people, to preserve the state and its institutions," he said.
He made the announcement at a meeting of the National Security Council, hours after parliamentarians held a plenary session online and voted through a bill against his "exceptional measures".
Saied denounced parliament's move as a "coup attempt" and said those responsible had "betrayed" the nation.
The former law professor, elected in 2019 amid public anger against the political class, on July 25 last year sacked the government, froze the assembly and seized wide-ranging powers.
He later gave himself powers to rule and legislate by decree and seized control over the judiciary in what rivals saw as further blows to democracy in the birthplace of the 2011 Arab Spring uprisings.
Saied's moves were initially welcomed by many Tunisians sick of the often stalemated political system that emerged from a revolution that overthrew longtime dictator Zine El Abidine Ben Ali.
But an increasing array of critics say he has moved the country, which also faces a grinding economic crisis, down a dangerous path back towards autocracy.
(AFP)
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Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
ENVIRONMENTTunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy
Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
France24 - World
'No Simple Way Home': New film portrays South Sudan's 'mother of the nation'
Issued on: 30/03/2022 - 12:24Modified: 30/03/2022 - 12:27
Stuart Norval
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A new film paints a portrait of the woman known in South Sudan as the "mother of the nation". The film follows Rebecca Nyandeng de Mabior, who is the widow of revolutionary leader and national hero John Garang de Mabior, in her role as the country's vice president amid a fragile peace deal in the country. The portrait is remarkable for its intimate access as its director is also her daughter, Akuol de Mabior. She joined us for Perspective to tell us more about "No Simple Way Home".
Valeurs Actuelles
[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien
Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.
C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.
Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.
On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes
Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.
Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !
La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien
Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.
Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.
France24 - World
UN helicopter crashes in DR Congo, killing eight peacekeepers aboard
Issued on: 29/03/2022 - 21:01
NEWS WIRES
Eight UN peacekeepers – six Pakistanis, a Russian and a Serb – were killed Tuesday when a Puma helicopter crashed in the troubled eastern Democratic republic of Congo, UN and Pakistani officials said.
“While undertaking a reconnaissance mission in Congo, 1 PUMA Helicopter crashed. Exact cause of crash is yet to be ascertained,” the Pakistani military’s media wing said.
It added that six Pakistani troops were among those killed.
A spokesman for UN chief Antonio Guterres in New York confirmed the crash and gave the nationality of all eight victims.
Pakistan’s Prime Minister Imran Khan expressed his “deep sense of shock and grief”, his office said, paying tribute to the global peace effort by the country’s armed forces.
Congolese military authorities in North Kivu said M23 rebels had “shot down” the aircraft. But the group denied this, instead claiming the Congolese military was responsible for the crash.
The UN Stabilization Mission in the DR Congo (MONUSCO) said earlier in a tweet that it had “lost contact” with one of its helicopters which was on a reconnaissance mission in the Rutshuru region of North Kivu province where Congolese forces have been battling M23 rebels.
Decades of distrust
The Democratic Republic of Congo army has explicitly accused Rwanda of supporting an armed rebellion in the east of the vast country, charges Kigali denied on Tuesday.
After months of suspicion and decades of mistrust between DR Congo and its neighbour Rwanda, a spokesperson for the North Kivu governor on Monday issued a statement saying the M23 “backed by the Rwanda Defence Force, (RDF) carried out incursions and attacked positions” of the army the previous night.
The attacks took place at Tchanzu and Runyoni, in the Rutshuru area, General Sylvain Ekenge said.
To support his accusations, he added two Rwandan soldiers had been arrested during Monday’s attacks, identifying a warrant officer and a private.
The two alleged soldiers, dressed in civilian clothes, were standing next to him in footage shown on Congolese television.
DRC Communications Minister and government spokesman Patrick Muyaya said Monday night that following the army accusations, the foreign ministry would “invite Rwanda’s ambassador so that he comes to give us some explanations”.
The ambassador, Vincent Karega, denied the accusation of Rwandan collusion, saying in a tweet that “Rwanda does not support the M23 politically or militarily”.
The governor of Rwanda’s western province, Francois Habitegeko, also hit back on Twitter.
“We would like to categorically refute the baseless accusations and state that RDF is not by any means involved in the belligerent activities,” in DR Congo, he wrote.
He added that the two men displayed on Congolese television had been arrested “more than a month ago” and were not the soldiers named.
M23 spokesman Willy Ngoma, in a video message, said the movement was strictly Congolese and did not receive “any assistance... from any neighbouring country”.
‘Tired of war’
Sources in civil society groups in the region said fighting resumed Tuesday morning between government troops and the rebels from M23, also known as the Congolese Revolutionary Army.
M23 emerged from an ethnic Tutsi Congolese rebellion that Rwanda and Uganda had supported in the border province plagued by myriad armed groups over the last 25 years.
M23 was defeated by the army in 2013 but has resurfaced since November and been accused of staging several raids on military strongholds around Rutshuru.
The movement claimed the authorities in the capital Kinshasa have failed to respect commitments undertaken to ease the demobilisation and integration of its combatants.
Goma resident Kennedy Bahati, 32, said he and everyone in the region was scared and “tired of war”.
Since Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 genocide flooded into the DRC, Kigali has been regularly accused of incursions into Congolese territory and of backing armed rebels in the east.
Ties improved with the 2019 arrival in power of President Felix Tshisekedi, who has met his Rwandan counterpart Paul Kagame several times.
However, M23’s re-emergence has renewed tensions. The group put out a statement at the weekend saying army operations “against (its) combatants probably show the definitive choice of the Republic’s government to fight it out with M23”.
The provinces of North Kivu and Ituri were placed under a state of siege in May with local authorities replaced by army officers and police but violence has continued unabated.
(AFP)
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DR Congo court sentences 51 in trial over 2017 murder of UN experts
Dozens of civilians killed in militia attack in eastern DR Congo
UN court orders Uganda to pay DR Congo $325 million in war reparations
BBC
Ukraine: Sheltering with monks in a Romanian monastery
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Each of the almost four million refugees who have fled Ukraine so far has their own story, the threads of their past lives, their escape routes and their current places of shelter all interwoven.
The BBC's Nick Thorpe met a family who found shelter in a Carpathian monastery in north-east Romania – living amongst monks, until one day they can return home to Kharkiv in Ukraine.
Produced, filmed and edited by Sira Thierij.
Drone filming by Ion Holbein.
France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClimate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
European scientists set new record in production of nuclear fusion energy
Down to Earth
Winter droughts: The new normal?
Valeurs Actuelles
Le Puy du fou accusé de véhiculer le “fantasme de la France chrétienne éternelle”
Des spectacles « au service d’un discours »
Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.
Valeurs Actuelles
Philip K. Dick, mystique déjanté
Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.
En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.
Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.
« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.
La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.
L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.
Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château
Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.
Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…
Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…
La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.
Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue
« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.
En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.
Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.
Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.
C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.
Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.
Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.
Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.
Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.
De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.
Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique
Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.
Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.
Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.
Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.
Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.
Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;
la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.
New York Times - World
Defection of Key Ally Gives Opposition the Votes to Oust Imran Khan
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Without the support of Muttahida Qaumi Movement-Pakistan, the country’s prime minister will lose the simple majority needed to survive Parliament’s no-confidence vote.
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By Salman Masood and Christina Goldbaum
ISLAMABAD, Pakistan — Days away from a no-confidence vote in Parliament, Prime Minister Imran Khan of Pakistan is facing mounting pressure after a key ally in his political coalition joined the opposition on Wednesday, giving his opponents the votes required to remove him from office.
The announcement from Muttahida Qaumi Movement-Pakistan or M.Q.M.-P, issued a critical blow to Mr. Khan, 69, who has been embroiled in a political crisis for weeks since the country’s powerful military withdrew support for his government and a coalition of opposition parties moved to vote him out of power.
Without the support of M.Q.M.-P., Mr. Khan has lost the simple majority needed to survive the parliamentary vote — prompting opponents to demand his resignation.
“He has no other option, he has to resign,” said Bilawal Bhutto Zardari, chairman of the opposition Pakistan Peoples Party.
Ahead of the vote, which is expected on Sunday or Monday, Mr. Khan has scrambled this week to keep his party’s coalition intact: He gathered thousands of supporters at a rally in Islamabad on Sunday, replaced the chief minister of Punjab — Pakistan’s largest province — to secure one allied party’s support on Monday and denounced his opponents as part of an American-influenced conspiracy to remove him from office.
On Wednesday, Mr. Khan met with the chief of Pakistan’s Army and the director-general of Inter-Services Intelligence, according to Fawad Chaudhry, the information minister.
So far, there are few signs that the prime minister is willing to step down. On Wednesday, Mr. Khan’s allies dismissed the calls for him to resign — a signal that the political turmoil embroiling Pakistan may only grow deeper in the coming days as he fights for his political survival.
“Prime Minister Imran Khan is a player who fights till the last ball,” Mr. Chaudhry said on Twitter. “He will not resign.”
The political crisis comes as Pakistan, with 220 million people, grapples with rising costs of living and double-digit inflation that has sent the prices of basic goods soaring and fueled criticism that Mr. Khan was failing to deliver on his touchstone promises of reviving the economy and creating an Islamist welfare state.
Seizing on a sense of growing dissatisfaction, a coalition of opposition parties announced earlier this month that it would bring a no-confidence motion against Mr. Khan. In recent weeks, dozens of allies have defected from Mr. Khan’s own political party, Pakistan Tehreek-e-Insaf, or P.T.I., while the opposition has courted other parties in Mr. Khan’s political coalition.
The announcement by M.Q.M.-P on Wednesday brought the expected number of votes against Mr. Khan in Parliament to 177 — enough for the opposition to win the simple majority needed in the 342-member National Assembly to oust him.
The party’s support also meant that the opposition does not need to secure the votes of Mr. Khan’s party defectors, which they had been courting in recent weeks. In a bid to stave off the threat of defections, Mr. Khan’s government has gone to the Supreme Court seeking a lifetime disqualification of the party dissidents. The court is not expected to announce its decision until next week.
If Mr. Khan is voted out of office, lawmakers will choose an interim prime minister to serve until the next general election, scheduled for 2023.
While Wednesday’s announcement offered a critical blow to Mr. Khan’s coalition, some in his ranks have not entirely lost hope.
“Imran Khan will sail through,” said Aliya Hamza Malik, a lawmaker, who recently met her party leader at his office. “He has told us to remain confident, and he is himself very confident and relaxed. He told us the ally political parties will stay by his side.”
To muster public support, Mr. Khan held rallies across several cities in recent weeks, during which he accused his opponents of trying to buy the votes of his party members. He has also said there is a foreign conspiracy against his government, in retaliation for his independent foreign policy. Mr. Khan has been critical of Pakistan’s past alliances with the United States and in recent years has tilted more toward China and Russia.
On Sunday, Mr. Khan’s party members and supporters gathered at a huge rally in Islamabad. Speaking in front of a charged crowd, which his supporters claimed was one of the one of the biggest political gatherings in the country’s capital in recent memory, Mr. Khan defended his government’s record and economic policies, which have come under severe criticism from the opposition.
Pulling from his pocket a note that he said was evidence, Mr. Khan said a foreign conspiracy was underway in the country and local players were acting at the behest of foreign powers.
“Attempts are being made through foreign money to change the government in Pakistan,” he said. “We know from what places attempts are being made to pressure us. We have been threatened in writing but we will not compromise on national interest.”
He did not directly name any foreign country, but in recent weeks, he and his party members have been railing against America.
Mr. Khan’s officials have shared few details of the purported letter and declined to reveal its exact origin. Opposition politicians have termed the letter a political gimmick and said they doubt its veracity. They have urged Mr. Khan to present it before Parliament.
Security officials have also dismissed the letter, saying it is an internal diplomatic communication and it has been blown out of proportion.
Mr. Khan’s political fortunes dwindled in recent months after the country’s powerful military withdrew support for his government following differences over key military appointments.
He has been critical of the military’s newfound position of “neutrality” in domestic political affairs, and during one political rally said “only an animal is neutral,” stressing that people have to take sides when it is a matter of good and evil.
Senior security officials say Mr. Khan’s government should not put the neutrality of the armed forces to test. Unlike in the past, when the military was accused of meddling in politics, this time around the military has taken a back seat.
“The army has nothing to do with politics,” Maj. Gen. Babar Iftikhar, the army spokesman, said at a news conference this month.
As tension between Mr. Khan and the opposition grows, many Pakistanis are concerned that the latest round of political upheaval and turmoil will have lasting consequences for the country, no matter the outcome of the coming no-confidence vote.
Though opposition parties have coalesced recently around a singular agenda of toppling Mr. Khan, they have historically been pitted against one another — an equilibrium that could return after the vote, analysts say.
“The country has gone into deep political crisis due to the no-confidence move by the opposition,” Enver Baig, a former senator, said. “It has created a lot of uncertainty, and political instability is expected to continue for a long time.”
“But if Khan is ousted, there will be a dogfight between different parties of the opposition coalition,” which, he added, “cannot be in the same boat for a long time.”
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France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
L'Humanité
Vote des seniors, la ruée vers l’or gris
ActuPrésidentielle Les personnes âgées devraient encore très majoritairement voter à droite au premier tour. Mais, par rapport à 2017, Emmanuel Macron doublerait son score dans cette catégorie, au détriment de Valérie Pécresse.
Florent LE DU« L es vieux ne rêvent plus », chantait Jacques Brel. Mais ils votent toujours. De plus en plus nombreux (ils représentent désormais 20 % de la population), les plus de 65 ans sont aussi la catégorie d’âge qui se mobilisera le plus, selon une enquête Ipsos du 28 mars : 89 % d’entre eux seraient « certains ou presque certains » de se rendre aux urnes le 10 avril, contre 78 % des inscrits. Un électorat « informé, fortement politisé et doté en moyenne d’un patrimoine important qui aura un rôle déterminant dans les résultats de ces élections », dresse Luc Rouban, politologue au Cevipof. Aucun candidat ne fait l’économie d’une opération séduction auprès des plus âgés, en témoigne une proposition que tous partagent : revaloriser les petites retraites (à hauteur d’un Smic revalorisé pour Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, à 1 100 euros pour Emmanuel Macron et l’extrême droite).
valérie Pécresse a mis le paquet pour les séduire
Cet électorat vote aussi traditionnellement à droite, et sans doute plus encore pour cette présidentielle. « Ce qui change, c’est que, historiquement, les seniors choisissaient majoritairement la droite parlementaire comme LR », note Luc Rouban. En 2017, 40 % des plus de 70 ans avaient choisi François Fillon, « ce qui reflétait notamment la sociologie d’une tranche d’âge plus conservatrice ». En 2022, ils devraient être deux fois moins à voter pour Valérie Pécresse (20 %). Sa campagne moins traditionaliste que celle de son prédécesseur peut expliquer en partie cette érosion. Pourtant, la présidente d’Île-de-France mise encore beaucoup sur le vote des personnes âgées. « Il faut dire aussi que dans les autres catégories, elle stagne à 5 % », observe Jérôme Fourquet, de l’Ifop. Elle a pourtant mis le paquet pour séduire les seniors. Dans ses discours comme dans son programme, « de loin celui qui contient le plus de propositions à destination des personnes âgées », note le magazine spécialisé Géroscopie. En plus d’un attirail de mesures pour faciliter les prises en charge à domicile, Valérie Pécresse veut défiscaliser les droits de succession jusqu’à 200 000 euros par enfant et défend un programme économique qui répond aux aspirations de nombreux seniors. « C’est le groupe d’électeurs qui place le plus souvent la réduction des déficits publics en tête des priorités, ils sont aussi très attentifs aux mesures pour le patrimoine, la compétitivité », indique Luc Rouban.
la gauche n’atteindrait que 18 % du vote des plus de 70 ans
Problème pour Valérie Pécresse : son camp n’est plus celui qui représente le mieux le libéralisme économique. Emmanuel Macron est passé par là et a siphonné le vote LR chez les plus de 65 ans. Alors que 17 % d’entre eux ont voté pour lui au premier tour de 2017, 35 % des plus de 70 ans opteraient cette année pour le président de la République. « Le Macron de droite, réformateur, libéral, plaît beaucoup, estime Jérôme Fourquet. Les seniors sont aussi très légitimistes, la prime au sortant s’applique particulièrement chez eux. Ses décisions pour protéger les plus âgés pendant la crise Covid ont pu jouer aussi, comme sa façon d’affronter la crise des gilets jaunes. » La guerre en Ukraine aurait aussi accéléré le départ d’électeurs LR vers le président-candidat. « L’image d’un président institutionnellement solide dans le contexte d’une crise internationale a particulièrement séduit les électeurs âgés de droite », estime le politologue du Cevipof. Et ce particulièrement auprès des retraités les plus précaires, peu échaudés par l’augmentation de la CSG au début du quinquennat.
Pour Jérôme Fourquet, ce sont même eux, les seniors, qui « assurent la réélection de Macron ». Plus de 75 % des plus de 65 ans voteraient pour le président sortant dans un deuxième tour contre Marine Le Pen, selon Ipsos (80 % en 2017). « L’attachement à la démocratie et à la paix, qu’ils savent fragiles, peut expliquer leur rejet de Le Pen », selon Luc Rouban. Celle-ci n’obtiendrait que 11 % du vote des seniors, moins qu’Éric Zemmour (12 %), qui a séduit une partie de la bourgeoisie âgée, notamment avec son discours sur la sécurité.
Quant à la gauche, elle n’atteindrait en cumulé que 18 % du vote des plus de 70 ans au premier tour selon Ipsos (dont 7 % pour Jean-Luc Mélenchon et 4 pour Fabien Roussel). Pourtant, et alors que l’autonomie figure parmi les trois principales préoccupations de cette catégorie d’âge, les propositions les plus ambitieuses dans ce domaine viennent de ce camp : en finir avec le caractère lucratif des Ehpad, multiplier les maisons de retraite, renforcer concrètement leur pouvoir d’achat, créer un service public de l’aide à l’autonomie, revaloriser, former et recruter des aides à domicile… Des améliorations des conditions de vie à portée de vote, faut-il encore savoir « rêver ».
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Russia-Ukraine War
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How the Ukraine War Gave Fracking in the U.K. a Second Chance
Russia’s invasion has disrupted the global energy market and led to higher prices across Europe. That has reopened the debate in Britain over shale gas extraction.
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By Stephen Castle
LITTLE PLUMPTON, England — There’s not much left of Britain’s only operable fracking site, which was mothballed in 2019 when it caused earth tremors so strong that they were felt miles away.
A flare stack for burning off methane gas rises above the green security fence, but the drilling rig is gone and the plan was to pour concrete down the wells, consigning Britain’s experiment with shale gas extraction to history.
But with war ravaging Ukraine and disrupting the global energy supply, Britain’s fracking industry has won an 11th-hour reprieve.
Workers were expected to start sealing the two wells this month, but — to the alarm of local campaigners — the energy firm, Cuadrilla, is instead discussing with regulators an extension to its license.
“It’s frustrating, because they were so close to actually capping the wells,” said Susan Holliday, who lives a few hundred meters from the site in Lancashire, in northwestern England. She has opposed fracking for eight years and had thought that victory was within her grasp.
“If it had been a month earlier, it would have been too late, they would have done it,” she said.
Yet following the Russian invasion of Ukraine Europe is scrambling for new energy supplies as it tries to wean itself off imports from Russia, and Germany on Wednesday took the first step toward an emergency plan that could eventually lead to gas rationing.
In Britain around 30 lawmakers from Prime Minister Boris Johnson’s governing Conservative Party have appealed to him to end a moratorium on fracking, and the business secretary Kwasi Kwarteng recently conceded that, at this moment, “it didn’t necessarily make any sense to concrete over the wells.”
Enthusiasts who go further include Andy Mayer, energy analyst at the Institute of Economic Affairs, a free-market think tank, who argues that “capping these wells now is like dynamiting a gold mine in a gold rush.”
The push to save hydraulic fracking — which creates fractures in rock formations to release the natural gas trapped inside — is part of a wider assessment of energy policy in the light of a global crisis that has also put pressure on companies to extract more of Britain’s dwindling North Sea energy resources.
Less than six months after Mr. Johnson hosted the COP26 climate summit, politicians are beginning to challenge the country’s decarbonization strategy amid soaring energy costs for consumers.
Domestic gas and electricity bills could triple this year — alongside a wider squeeze on living standards — and Nigel Farage, the veteran pro-Brexit campaigner, has called for a referendum on scrapping the government’s plan to meet a net-zero target for carbon emissions by 2050.
According to the British government, in 2020, 41.9 percent of energy consumed was from gas, 31.2 percent from oil and 3.4 percent from coal.
Britain imports relatively little energy from Russia (and plans to phase out all purchases of oil this year).
But the global price spike is affecting all countries that rely to some extent on imported oil and gas, and in Britain it is causing a reassessment of the government’s energy policy. Even before the war in Ukraine, a rise in costs had driven 30 British power companies, most on the smaller side, out of business.
Against this backdrop, Mr. Johnson plans to outline a new energy security strategy soon that is expected to call for more renewable and nuclear power.
Given his political vulnerability after a scandal over Downing Street parties that violated pandemic lockdown rules, Mr. Johnson is likely to at least keep open the door for fracking, which has the support of a hard-line caucus within his own party that could make trouble for him.
This month, one energy minister, Greg Hands, said that “shale gas and new approaches could be part of our future energy mix” as the country transitions to green energy, while adding that “scientific evidence and local support was vital.”
Proponents of fracking include Jacob Rees-Mogg, a senior minister, and David Frost, Mr. Johnson’s former cabinet colleague. They express hope that Britain can replicate the experience of the United States, which became an energy exporter largely because of shale.
In a statement, Francis Egan, Cuadrilla’s chief executive, expressed frustration that the government, despite its rhetoric, had not yet given clear instructions to its energy regulator to allow fracking to proceed. He appealed to ministers to “ensure that companies like Cuadrilla and others aren’t forced to suffer the risk and financial cost of operating in a position where a government can keep changing its mind and require wells to be cemented whilst they are eminently useful.”
The moratorium on fracking has been in place since the Lancashire site caused an earthquake with a magnitude of 2.9 three years ago, prompting the government to say that, before continuing, Cuadrilla must show that shale could be extracted safely.
Critics doubt it can do so, but the rewards for gaining a green light could be high. According to one report, the central estimate of reserves is 1,329 trillion cubic feet in a country that consumes about 2.8 trillion cubic feet of gas per year.
Experts are not so optimistic, however, because the real quantities that can be extracted only become clear once serious drilling begins. They say that any significant quantities of shale would take years to come on line, and so would not help the immediate crisis.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggests that President Vladimir V. Putin has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The intelligence shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, U.S. officials said.
On the ground. As the Ukrainian military has kept Russian forces from taking over Kyiv and even regained some ground in the northeast, Russia appears to be shifting its focus to eastern Ukraine, particularly the Donbas region, which borders Russia and where residents tend to feel a connection to Russia.
“It’s likely to be considerably more expensive here than in the U.S. because we don’t have the wide-open spaces; we are a very densely populated island,” said Dieter Helm, a professor of energy policy at Oxford University. He said that the geology in Britain was much more complex than in the shale-producing regions of the United States, and that the extent of reserves generally only became clear when companies drilled.
“My guess is that the combination of the complexities and the dense population make it an order of magnitude more expensive than the U.S.,” he added.
Nonetheless, supporters of shale think that the current energy crisis presents an opportunity to persuade consumers to think again. Speaking in Parliament, Andrea Leadsom, a Conservative lawmaker, said that communities should be asked whether they would be willing to commit to shale gas extraction in their area if it meant that they would be compensated with free gas.
Outside a supermarket in Kirkham, not far from the Lancashire fracking site, shoppers expressed concern about the looming rise in energy bills.
“We are going to be hit, for sure, but what can you do?” said Bob Whiteside, a retired driver, as he stood by an A.T.M., adding that he would welcome fracking if it cut bills. “Just get on with it,” he said.
But not everyone shares his attitude.
Claire Stephenson, an opponent of fracking, described the noise of the 2019 quake as “an internal roar, the most bizarre thing I’ve ever experienced,” adding, “You could hear the ground and feel it shake: My cat fell off the bed.”
Protesters in Lancashire who promise to oppose any resumption of fracking include Barbara Richardson, a former voter for Mr. Johnson’s Conservatives.
“I’ve never been an environmentalist, I’ve never been a protester, we are not ‘Nimbys,’ we are not ‘green blobs,’” she said, referring to some of the descriptions applied by critics to groups in Lancashire opposed to shale gas.
What’s happening now, she added, is “a last-ditch attempt by the fracking industry to try and get some credibility, and what’s despicable is that they are using the Ukrainian crisis to do it.”
Locals thought that their opposition had killed off fracking, she said, “so I think a lot of people are shocked that it’s back on the table.”
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BBC
Are we entering a 'golden age' for trade unions?
By Anne CassidyBusiness reporter
Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.
Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.
She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.
"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.
"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."
In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.
Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.
One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.
Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.
And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.
Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.
The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".
Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".
One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.
Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.
"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."
To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."
Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.
Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".
Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.
"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."
Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.
"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."
Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.
With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.
Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.
"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.
As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.
However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.
Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.
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Le cœur est un chasseur solitaire
A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.
Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.
Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »
Se soustraire à “la fange d’ici-bas”
Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »
“August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.
France24 - World
Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?
Issued on: 22/03/2022 - 15:47
More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.
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Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux
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Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.
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Danemark, l’échappée royale
Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.
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Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.
À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.
Emprisonnée vingt ans dans le donjon
À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).
Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).
BBC
Ukraine war: Bringing up a baby among the bombs
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More than 1.5 million children have fled Ukraine since the beginning of the Russian invasion, according to the UN.
Many more have been displaced due to the violence that has spread across the country.
For Iryna and Serhii, the priority was the safety of their one-year-old son Petro.
For the first week of the war, the family divided their time between home and the bomb shelter. But as the violence continued, Petro became distressed, leaving the family no choice but to seek safety elsewhere.
L'Humanité
électorat volatil, scrutin incertain
Actudémocratie Un quart des électeurs qui se déclarent certains d’aller voter ne savent toujours pas quel bulletin ils glisseront dans l’urne. Une donnée qui ouvre la possibilité à des dynamiques de dernière minute.
Cyprien CaddeoVoter, oui, mais pour qui ? À dix jours du scrutin, la part d’électeurs qui disent être certains d’aller voter mais sans être sûrs de leur candidat reste haute. Un caractère volatil qui rend de fait les résultats du vote plus imprévisibles. « On pose la question de l’intention de vote dans notre enquête quotidienne et on a un quart environ d’interrogés qui nous disent qu’ils peuvent encore changer d’avis, explique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. C’est à peu près autant qu’en 2017 à la même période, mais plus qu’en 2012. » De quoi potentiellement changer la donne dans la dernière ligne droite.
l’effondrement des repères partisans
Cette volatilité ne touche pas de la même façon les différents électorats, donc les différents candidats. Selon l’Ifop, il y a deux grands profils d’électeurs volatils : « Il faut distinguer la volatilité sociologique de la volatilité stratégique. » Ainsi, d’un point de vue sociodémographique, on retrouve parmi les indécis les primo-votants (18-24 ans), qui hésitent à 38 %, tout comme les électeurs des classes populaires, qui déclarent s’intéresser le moins à la politique. C’est surtout chez ces votants-là que l’imprévisibilité du vote est la plus forte.
En cause : l’éclatement d’une offre politique parfois perçue comme confuse par les moins initiés à la question politique, et l’effondrement des repères partisans. En conséquence : les choix sont de moins en moins déterminés par une appartenance ou même une simple sympathie partisane, mais davantage par des vécus individuels. Ou encore des causes spécifiques d’engagement : antiracisme, climat, droits LGBT, cause animale… C’est particulièrement vrai pour la jeunesse, qui se retrouve à devoir choisir, si toutefois elle va voter, entre plusieurs partis de gauche se revendiquant de ces luttes.
Questions stratégiques et vote utile
Mais il existe aussi une volatilité politique, qui tient aux rapports de forces de la campagne. Les électeurs se posent des questions stratégiques et s’interrogent sur l’opportunité d’un vote utile : le phénomène s’observe à gauche (50 % des électeurs d’Anne Hidalgo, 39 % de ceux de Yannick Jadot et 38% de ceux de Fabien Roussel ne sont pas sûrs de voter pour eux) comme à droite (27 % des électeurs de Valérie Pécresse, 21 % chez Éric Zemmour). La plus faible incertitude à droite s’explique toutefois par la part plus importante de classes moyenne ou supérieure et de seniors, au vote réputé plus stable, parmi leurs sympathisants. Par ailleurs, les électorats des deux favoris des sondages apparaissent comme les moins volatils (17 % pour Emmanuel Macron, 19 % pour Marine Le Pen).
À cela s’ajoute toujours l’incertitude autour du taux de participation, qui touche là encore en particulier l’électorat populaire ou jeune. La participation elle-même est volatile, avec des électeurs qui peuvent finalement ne se décider à aller voter que le jour même du scrutin, ou au contraire qui considèrent soudain que cela n’en vaut plus la peine. Le récit médiatique sur un résultat quasi joué d’avance, avec un duel Macron-Le Pen présenté comme inévitable ou presque, pourrait être un facteur de démobilisation des électeurs les moins motivés ou les plus aquoibonistes.
Présidentielle 2022 Valeurs Actuelles
[JEU CONCOURS] Gagnez un séjour à Mandelieu dans un hôtel 4 étoiles
Jusqu’au 05 avril 2022, participez à notre jeu concours pour peut-être gagner 1 séjour de deux nuits pour deux personnes à l‘hôtel Ermitage de l’Oasis à Mandelieu-la-Napoule ! Le gagnant sera tiré au sort :
Pour participer, répondez à la question ci-dessous :
L'Humanité
La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
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[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
L'Humanité
Tribulations d’un gynécologue anglais à l’hôpital public
Prescription cultureTélévision En six épisodes trépidants, cette série britannique diffusée sur Canal Plus raconte comment le manque de moyens casse le personnel soignant. Brillant.
Caroline ConstantEst-il fou, ou juste débordé par la vie et son travail, ce jeune gynécologue ? Dans les premières minutes de This Is Going to Hurt (littéralement : « ça va faire mal »), il est légitime de se poser la question : Adam Kay (Ben Whishaw), le héros de cette série médicale, se réveille dans sa voiture parce qu’il n’a pas eu l’énergie de rentrer chez lui, épuisé par une trop longue garde. Il rencontre sur un parking une femme enceinte qui commence à accoucher, la fait monter dans un monte-charge et la fait sauter à pieds joints de l’engin, en pleine ascension. Plus tard, il l’opère en tenue de ville, menace une patiente de la jeter dehors si elle persiste à tenir des discours racistes, en renvoie une autre dans ses foyers en l’ayant à peine auscultée. Sa collègue Tracy, une sage-femme d’expérience, le décrit plus tard par trois termes cassants : « Orgueilleux, malhonnête, arrogant. » Et il y a de ça, dans un premier temps, où le garçon donne tout son sens à l’expression de « violences gynécologiques ». Et sans suspense pour le spectateur, car c’est le titre de cet épisode, il commet une erreur médicale. Qui l’oblige à repenser son rapport aux autres.
This Is Going to Hurt, au travers d’Adam Kay, raconte le quotidien d’un service de gynécologie en Angleterre : son manque de moyens abyssal, son obligation de formation – comme dans nos CHU – dans des conditions rocambolesques. La course contre la montre qu’induit le sous-effectif ; les horaires à rallonge, la pression y sont le lot quotidien du personnel.
Une « dramédie » qui questionne les rapports hommes-femmes
Le personnage principal ne cesse d’évoluer dans ces six épisodes. Ses collègues forment des personnages secondaires attachants. À commencer par Shruti (Ambika Mod), une jeune interne qu’il prend sous son aile, et par les « deux » Tracy (Michele Austin), et « Tracy la stressée », toujours très inquiète de passer à côté d’un diagnostic vital pour une patiente et son bébé.
La série, une « dramédie », prête à sourire parfois, à pleurer souvent. Contrairement à la plupart des séries médicales, elle ne se déroule pas dans un service d’urgences, mais dans un service de gynécologie où se jouent aussi des questions de rapports entre les hommes et les femmes. En 2014, sur le même thème, TF1 avait déjà tenté Interventions, avec Anthony Delon dans le premier rôle. La série anglaise est, a contrario, tirée d’une histoire vraie, celle d’Adam Kay, qui l’a racontée dans un livre, Ça risque de faire mal !.
gynécologieSéries téléviséescanal plus BBC
Facebook drives sceptics towards climate denial
By Merlyn ThomasClimate disinformation reporter
Facebook pushes climate sceptics towards increasingly extreme disinformation and conspiracy groups, a human-rights body's research suggests.
A report released Wednesday by Global Witness found Facebook's algorithm amplified doubts rather than nudging people towards reliable information.
Facebook says its systems are "designed to reduce misinformation".
Researchers created two users - climate sceptic "Jane" and "John" who followed established scientific bodies.
They then tracked what Facebook's algorithm suggested to both accounts.
Jane soon saw content denying man-made climate change, including pages calling it a "hoax" and attacking measures to mitigate its effects.
Examples included posts accusing the "green movement" of "enslaving humanity" and calling the United Nations "an authoritarian regime with less credibility than Bugs Bunny".
Other posts, such as this one from CFact Campus, denied humans influenced the climate.
The group is part of the Committee for a Constructive Tomorrow, a Washington-based libertarian think tank against the consensus on climate science.
The researchers had Jane's account "like" a Facebook page spreading climate disinformation, as a "starter" page, repeated this process twice, each time choosing a page with at least 14,000 followers, and expressed scepticism about the existence of climate change or its human origins.
In one simulation, Jane "liked" a Facebook page called I Love Carbon Dioxide.
The post above blends fact and fiction.
In 2009, former US Vice-President Al Gore cited climate scientists, saying: "There is a 75% chance that the entire North Polar ice cap during some of the summer months could be completely ice free within the next five to seven years."
Although this was a mischaracterisation of climate scientists' findings, it was not a prediction "all ice would melt by 2013".
Nor did Mr Gore repeatedly make this claims over the next few years, as the post suggests.
Another post on the page highlighted a legitimate concern about the source of power for electric vehicles but also called climate change a "make-believe" crisis.
From these beginnings, over a period of about two months, Jane was recommended more and more conspiratorial and anti-science content, researchers say.
Of all the pages recommended to her account, only one was free of climate-change disinformation.
And two-thirds did not contain a warning label pointing towards Facebook's climate-science centre, an information hub created last year, after Meta chief executive Mark Zuckerberg told a US congressional hearing climate disinformation was "a big issue".
Meanwhile, John's account began by liking the page of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), the United Nations scientific body.
And in contrast to Jane, John was consistently shown reliable science-based content.
As the simulation continued, Facebook began to recommend even more extreme and fringe content to Jane, including conspiracy theories, such as ones about "chem trails" - false claims condensation left by planes contains chemical agents that can control the weather.
The Facebook algorithm has been shown to send users down rabbit holes - where content becomes increasingly fringe as users engage with posts on a particular topic - in other areas, such as gender-based abuse.
The IPCC says disinformation is one of a number of issues preventing governments and the public from addressing climate change.
Its latest report, backed by 195 governments, emphasises misinformation around climate science "undermines climate science and disregards risk and urgency".
Problematic content
Meta, which owns Facebook, says it is flagging more posts about climate with information labels.
A company representative told BBC News: "Our systems are designed to reduce misinformation, including climate misinformation, not to amplify it.
"We use a combination of artificial intelligence, human review, and input from partners - including fact-checkers - to address problematic content.
"When they rate this content as false, we add a warning label and reduce its distribution so fewer people see it.
The company announced a $1m (£650,000) grant programme to support organisations working to combat climate misinformation.
But another recent study, by the Center for Countering Digital Hate and the Institute for Strategic Dialogue, said less than 10% of misleading posts on the platform were marked as misinformation.
Global Witness researcher Mai Rosner said: "Facebook has repeatedly said it wants to combat climate disinformation on its platform - but our investigation shows how worryingly easy it is for its users to be led down a dangerous path that flies in the face of both science and reality.
"Facebook is not just a neutral online space where climate disinformation exists - it is quite literally putting such views in front of users' eyes.
"The climate crisis is increasingly becoming the new culture war, with many of the same individuals who for years have sought to stoke division and polarise opinion now viewing climate as the latest front in their efforts."
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L'Humanité
Derby Girl, un commando féminin en patins à roulettes
ActuPlateforme Dans cette saison 2, le réalisateur Nikola Lange nous embarque avec les rebelles de l’équipe des Cannibal Licornes.
Sohir Belabbas« Un sport avec des meufs, mais pas un sport de meufs. » Voilà comment (maladroitement) la jeune et impétueuse Lola Bouvier (Chloé Jouannet) définit le roller derby. Son équipe en patins à roulettes, les Cannibal Licornes, a réussi à s’imposer dans le haut du classement français. Mais la maire conservatrice a d’autres ambitions pour la ville de Mézières et décrète l’interdiction de ce sport. Les filles entrent alors en rébellion contre cette femme « à la solde du patriarcat », et le Derby Club passe dans la clandestinité. Même si la rivalité sportive avec l’équipe ennemie des Black Weirdos se poursuit sur des terrains interdits, l’enjeu est moins de gagner les tournois sur le track que de jouer collectif dans la lutte. La résistance tragicomique s’organise contre le système pourri et liberticide.
Les scènes empruntent les codes du film d’action et d’horreur pour les parodiers. Les discours solennels finissent toujours par y être tournés en dérision. Le scénario n’est pas fou mais les dialogues sont drôles et dynamiques. Les personnages masculins peuvent y être beaufs, niais et vulnérables. En contraste, les héroïnes sont plurielles et « sentent la bière et la sueur ». Cette saison accorde davantage de place à Mother Blocker (Sophie-Marie Larrouy), la féministe conscientisée, Absinthe Ni Touche (Suzanne de Baecque), la voyante gothique et dépressive, et MJ (Salomé Diénis Meulien), l’étudiante mal dans sa peau. Svetlana, « la bolchevique » (Florence Fauquet), qui a raflé à Lola le titre de championne du monde de patinage artistique, en début de saison 1, fait un retour mystérieux le long de ces huit épisodes. Dans la légèreté, la série interroge le sérieux rapport au corps, à l’amour, les rapports mère-fille et la sororité. Derby Girl est une série au féminisme décomplexé. Cette création dit aussi beaucoup d’une jeunesse privée de liberté et qui éprouve un besoin criant de lien social. C’est actuel, déjanté et girly à la fois.
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The UK video games market is worth a record £7.16bn
By Steffan PowellGaming reporter
The value of the UK video games market continued to grow in 2021, reaching a record high of £7.16bn - an increase of 2% on 2020.
UK gamers spent more last year than they did during the height of lockdown, according to trade body UKIE.
Sales of consoles, including the much coveted Playstation 5 and Xbox Series X/S, brought in £1.13bn.
UK games revenue has grown steadily in recent years. The latest figure marks an increase of 32% compared with 2019.
Given that many turned to gaming during the pandemic to provide entertainment whilst stuck indoors, it would not have been a surprise had the market shrunk after restrictions were loosened.
And while last year's 2% rise might be modest compared with the nearly 30% leap from 2019's £5.35bn to 2020's £7bn, it's a rise nonetheless.
The latest annual valuation of gaming revenue in the UK gives an indication of not only how much is being spent, but also where that money is being spent.
Despite consistent concerns over availability since their release in late 2020, Playstation 5 and Xbox Series X/S console sales have helped propel the games market in the UK to record heights.
Supply chain issues caused by the pandemic have frustrated some who have found it difficult to get hold of new consoles, with a global chip shortage restricting the number of machines hitting the shops.
Despite this, console hardware sales still made up £1.13bn of the overall value of the market - an increase of more than 30% on the previous year thanks to those releases and a new Nintendo Switch hitting the market.
With supply issues easing and more signature games becoming available for the latest generation of consoles, we can expect this trend to continue ahead of next year's figures.
Games makers might be concerned that despite this overall increase in revenue, the amount of money people are spending on games themselves has gone down. Income from the purchase of releases has reduced by 6% compared with 2020.
One of the criticisms of the new consoles is a lack of games tailored to the latest technology. Developers will hope that this is the reason behind the slowdown in software sales, rather than a more fundamental change in consumer behaviour.
With major titles like Horizon Forbidden West, Elden Ring, Starfield and Harry Potter: Hogwarts Legacy coming in 2022 the industry will be banking on a significant increase in game sales figures next year.
The only category of software sales not to decline was mobile games. They maintained their 2020 level, once again worth £1.46bn.
After being hailed as the next generation of gaming for some time - but failing to yet breakthrough to compete with more traditional forms of the medium - fans of virtual reality will be pleased to see that VR hardware sales rose significantly, increasing by 41.9% to reach £183m in 2021.
In the year that Facebook rebranded as Meta and placed a big emphasis on VR technology and its application in the Metaverse, an increase in headset sales might have been expected.
Video game licensed toys and merchandise also saw a significant boost last year mainly because of the success of Pokémon merchandise.
Like video games? Listen to Press X to Continue - the BBC Sounds gaming Podcast:
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Entretien sur le divan de Frédéric Pierrot, le psy d'«En thérapie»
EntretienSérie chorale à l’écoute des traumas de notre époque, « En thérapie » retourne sur le divan. Nouveaux réalisateurs, nouveaux « patients » et nouvelle toile de fond – le Covid – mais même psychanalyste. Frédéric Pierrot approfondit ce rôle qui lui va si bien et qui « l’enrichit ». On en parle.
Grégory MarinDiriez-vous qu’« En thérapie » est une série qui fait du bien ?
Pour les spectateurs, je dirais oui. Je me souviens de quelques réticences chez certains psys : en la regardant, ils doivent avoir l’impression de faire des heures sup… Mais d’autres s’en sont servis comme point d’appui pour enseigner.
La question reste la même : comment fait-on pour penser dans le brouhaha du monde ?
Pour une deuxième saison, on pourrait craindre la répétition, mais, en questionnant un nouveau traumatisme, elle arrive à se renouveler.
Elle résonne chez tout le monde parce qu’elle parle de l’intime. Au fond, que ce soit les attentats ou la pandémie de Covid, ce sont des événements qui bouleversent notre mental. Mais la question reste la même : comment fait-on pour penser dans le brouhaha du monde ? Quand un événement traumatique de cet ordre advient, il réveille des échos intimes plus anciens. C’est le cas pour Adel Chibane (Reda Kateb) dans la saison précédente, qui a refoulé un souvenir de tuerie collective… Il y a autant de cas que de patients, mais tout nous ramène à l’intime.
C’est une série sur ce qui nous empêche, ce qu’on ne maîtrise pas, mais aussi sur le poids des conventions, la liberté qu’on s’accorde ?
Ça va ensemble. En réalité, on ne s’autorise pas beaucoup ! C’est théorisé par Freud, la question du surmoi, le poids de l’éducation, d’un certain nombre de règles dans lesquelles on est élevé…
Cette question revient chez tous les personnages, malgré leurs profils différents.
Oui. Je pense à Robin (Aliocha Delmotte). Évidemment, le divorce de ses parents est traumatique, mais il y a aussi le fait qu’il soit un peu enrobé, qu’à l’école ça ne se passe pas si bien, qu’il soit harcelé par un de ses « copains »… Ce sont des situations plus courantes qu’on pense. Mais ce type surpuissant qu’est Alain (Jacques Weber) est aussi intimement déstabilisé par un événement traumatique qui fait résonner une blessure intime.
On comprend bien, j’espère, que le rôle d’un psy n’est pas de prendre les décisions pour son patient.
On donne un côté plus intime, en suivant le docteur Dayan dans son quotidien. Cette saison explore plus ses failles… Êtes-vous satisfait de l’évolution de votre personnage ?
De prime abord, je ne serais pas entré là-dedans. Mais pour que le spectateur accroche, on ne peut pas avoir un personnage complètement étanche, ce ne serait pas juste. Les scénaristes ont eu raison : c’est plus intéressant de montrer ses fragilités. Sinon, on en fait le sachant, la statue du commandeur… Or, ce n’est pas vraiment cela qui se passe dans la relation entre un psychanalyste et son patient.
Philippe Dayan est pourtant étiqueté comme un « sauveur ».
Lui ne se présente pas comme ça, c’est Claire (Charlotte Gainsbourg), sa propre psy, qui souligne cette tendance qu’il a, et c’est un syndrome très intéressant. C’est présent chez beaucoup de médecins, la « furor sanandi », cette volonté de guérir coûte que coûte…
Quitte à dépasser le cadre, comme il le fait ?
On comprend bien, j’espère, que le rôle d’un psy n’est pas de prendre les décisions pour son patient, mais de l’encourager, de l’amener à réfléchir, à questionner ses motivations pour qu’il prenne lui-même soin de lui.
C’est un questionnement qui est au cœur du procès que lui fait la famille de Chibane, qu’il aurait dû selon eux empêcher d’aller en Syrie. Y a-t-il un regard porté sur la judiciarisation de la société ?
J’avais dit à Éric et Olivier (Éric Toledano et Olivier Nakache, les créateurs de la série – NDLR), que je ne croyais pas du tout à cet aspect développé dans les versions israélienne et anglo-saxonne. Pour moi, ça ne correspondait pas à la réalité de la société française, il me semblait que les psys étaient préservés de cela… En réalité, ce n’est pas si courant, mais ça arrive.
Je suis moi-même analysant, alors j’en ai rencontré, des psys !
C’est incroyable de se dire que cette discipline, qui touche à l’intime, peut être soumise à ce type de réclamation.
Parce que ceux qui ne connaissent pas ce processus analytique peuvent l’interpréter comme de la manipulation. Juridiquement, Dayan s’en sort pas trop mal. Mais ça va continuer à le travailler psychologiquement…
Pour jouer ce rôle, avez-vous observé des psychanalystes ?
Je suis moi-même analysant, alors j’en ai rencontré, des psys ! La première fois, je devais avoir 20 ans, c’était pour échapper au service militaire, car je commençais à travailler dans le cinéma. Il a bien compris que je venais pour ça, mais il m’a dit : « Attendez, on va parler un peu, d’abord. » Très vite, j’en ai dit plus que ce qui m’amenait…
N’est-ce pas usant d’incarner un personnage aussi fort plusieurs saisons d’affilée ?
C’est passionnant, au contraire ! Il n’y a pas un moment où je me suis ennuyé. Le fait d’avoir des partenaires différents, des points de vue différents, fait que ça ressemble probablement au quotidien d’un psy.
Chaque réalisateur suit un personnage, mais vous les avez tous vus défiler. C’est difficile d’appréhender chaque manière de diriger ?
Je suis très admiratif du boulot de chaque réalisateur, à partir de la liberté que leur ont offert Éric et Olivier. Il y a eu beaucoup de travail avant mais, à partir du moment où on tournait, chacun a pu aborder le sujet comme il le souhaitait : le décor était contraint, mais le reste pouvait s’ajuster. Entre Desplechin, Bercot, Jaoui ou Finkiel, il y a des sensibilités différentes, des rythmes différents. Et, en même temps, il y a une cohérence, dans la façon de filmer les silences par exemple.
Lors de la conférence de presse, vous avez dit : « J’ai la chance d’avoir été gâté », avant de préciser « pas abîmé, enrichi ». Vous faites plus attention aux mots que vous employez depuis que vous incarnez le docteur Dayan ?
Depuis que je m’intéresse à la psychanalyse ! Au fond, ce qu’écoute un analyste, c’est la façon dont on dit les choses, ce que ça révèle de la personne qui parle. Alors oui, je préfère « enrichi » à « gâté », mais c’est vrai que j’ai de la chance, professionnellement. Dayan accueille de nouveaux patients et moi de nouveaux camarades, acteurs et réalisateurs. Ils sont tous d’une humilité… Arnaud Desplechin m’a envoyé un mail pour me dire « je compte sur toi pour apprendre ». Comme s’il avait besoin de ça ! Vraiment, ça me touche beaucoup de jouer ce rôle.
Déconfinés, la séance reprend
Depuis la fin de la première saison, cinq ans ont passé, des conséquences des attentats à celles du confinement post-Covid. Philippe Dayan (Frédéric Pierrot) reçoit de nouveaux analysants : Lydia (Suzanne Lindon), étudiante qui nie son cancer, Inès (Eye Haïdara), avocate avec un difficile rapport à la famille, Alain (Jacques Weber), chef d’entreprise poursuivi par la justice… Le lien avec la précédente saison est marqué par Robin (Aliocha Delmotte), qui accepte mal la séparation de ses parents Léonora et Damien (Clémence Poésy et Pio Marmaï). Surtout, Dayan, après son divorce, doit affronter un procès suite à la mort en Syrie d’Adel Chibane (Reda Kateb), le policier qu’il suivait en 2015. Pour faire face, il fait appel à Claire (Charlotte Gainsbourg), qui va le bousculer dans ses convictions.
Le fond ne change pas : il s’agit de questionner l’intime à partir d’un traumatisme partagé. Sur la forme, six scénaristes ont pris en charge un personnage chacun, et six réalisateurs (Agnès Jaoui, Emmanuelle Bercot, Arnaud Desplechin, Emmanuel Finkiel, Olivier Nakache et Éric Toledano fonctionnant en binôme) suivent chacun des rendez-vous du thérapeute. Un dispositif efficace, qui assure, sous la houlette de Toledano et Nakache, la cohérence de l’ensemble.
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Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
L'Humanité
« Après 2014, la médiatisation a cassé les idées reçues »
EntretienRugby Avec la diffusion des matchs de la Coupe du monde 2014, la discipline a pris son envol chez les féminines. Mais, pour l’ex-internationale Maylis Bonnin, l’égalité hommes-femmes est encore loin d’être acquise.
Éric SerresLe tournoi féminin des Six-Nations a débuté le week-end dernier avec une victoire des Bleues face à la Squadra Azzurra (39-6). Samedi, elles affronteront les Irlandaises pour leur deuxième match. À quelques mois de la Coupe du monde, du 8 octobre au 12 novembre 2022, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, Maylis Bonnin, ancienne internationale au palmarès impressionnant (de 1999 à 2006, trois Grands Chelems, un titre de championne d’Europe et une 3e place à la Coupe du monde), fait le point sur l’état de santé du rugby chez les féminines en France.
Entre le rugby joué à votre époque et celui d’aujourd’hui, voyez-vous des différences ?
Bien sûr. Il est plus rapide, il est aussi plus technique. Après, au niveau de l’intensité et de l’impact, c’est pareil. C’est toujours aussi dur lorsque l’on joue l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande. Ce qui a évolué par contre, ce sont les temps d’entraînement pour les joueuses. Les clubs Élite préparent bien plus les filles que de mon temps. On s’entraînait douze heures par semaine, aujourd’hui je pense que l’on n’est pas loin des vingt heures. Après, au niveau encadrement, c’est un peu pareil. Enfin, dernière différence, les filles qui jouent au haut niveau ont toutes ou presque appris le rugby très jeunes. Cela a une répercussion sur le bagage technique.
À quel âge avez-vous débuté ?
J’ai commencé à 18 ans. C’est Pierre Villepreux, qui était à l’université de Limoges, qui me l’a enseigné. Il a mis toute une génération de filles qui étaient en Staps au rugby. Nous n’avions pas le choix. Si on voulait l’enseigner aux élèves plus tard, il fallait forcément l’apprendre. En parallèle, il a créé un club féminin où il n’y avait que les étudiantes de ses cours. Si j’ai été ensuite détectée par l’équipe de France, je pense que c’est grâce à lui. Il m’a enseigné la lecture du jeu, ce qui a fait la différence malgré mon manque de technique par rapport à certaines.
Le rugby au féminin semble avoir fait peu à peu sa place dans le monde de l’Ovalie. Le regard a-t-il changé ?
Il y a eu une bascule en 2014, au moment de la Coupe du monde qui se déroulait en France. Comme celle-ci avait été décalée au mois d’août et que les médias n’avaient rien à se mettre sous la dent, ils se sont emparés de l’événement. À leur grande surprise, non seulement il y avait du monde dans les stades, mais en plus l’Audimat était bon. Si vous ajoutez à cela les réseaux sociaux, cela a eu un effet boule de neige. Donc, si cela intéresse les médias, les clubs et les instances se sentent obligés d’y mettre plus de moyens. Aujourd’hui, ceux qui ne se passionnent pas pour le ballon ovale ne s’étonnent plus de voir des filles le manier. Ce n’était pas le cas à mon époque. On considérait que c’était une activité brutale, donc réservée aux seuls garçons. La médiatisation a cassé les codes.
Bernard Laporte, lors de sa campagne pour la présidence de la FFR, avait exposé cinq objectifs pour les féminines : contrats fédéraux, féminisation des institutions, atteindre les 30 000 licenciées en 2025, réformer les compétitions Élite et fédérales. A-t-il tenu ses promesses ?
Il y a une accélération qui est intéressante. Sur les effectifs, je crois que l’on a dépassé la barre des 30 000 licenciées. Dans les commissions, les filles prennent de plus en plus de place. Les contrats fédéraux sont là. Reste que, pour les montants, il y a mieux à faire. Les sacrifices des filles qui sont au haut niveau sont les mêmes que ceux des garçons. Mais l’on est plutôt sur la bonne voie. Après, en tant que femme, je vais vous dire que cela n’est jamais assez.
Ne devrait-on pas arriver peu à peu à une professionnalisation du rugby féminin, comme cela s’est fait chez ses homologues masculins ?
Il faut penser à une chose : l’après-carrière. Ce que gagnent actuellement les filles ne pourra jamais leur permettre de vivre et, surtout, d’avoir le temps de préparer sereinement une reconversion. Le double projet, je trouve cela beaucoup plus intéressant. Car cela protège en cas de blessure importante. Il faut simplement qu’il y ait une entente entre les écoles, les universités et les entreprises pour instaurer une certaine souplesse afin que les filles puissent pratiquer leur sport.
>
rugby féminin BBC
Hubble: 'Single star' detected at record-breaking distance
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
They've nicknamed it "Earendel" and it's the most distant, single star yet imaged by a telescope.
The light from this object has taken 12.9 billion years to reach us.
It's at the sort of distance that telescopes normally would only be able to resolve galaxies containing millions of stars.
But the Hubble space observatory has picked out Earendel individually by exploiting a natural phenomenon that's akin to using a zoom lens.
It's called gravitational lensing and it works like this: If there is a great cluster of galaxies in the line of sight, the gravitational pull from this mass of matter will bend and magnify the light of more distant objects behind.
Usually, this is just other galaxies, but in this specific case Earendel was in a sweetspot in the lens effect.
"We got lucky. This is really extreme; it's really exciting to find something with such a high magnification," said Brian Welch, a PhD student from Johns Hopkins University in Maryland, US. "If you happen to hit that right sweetspot, like we have in this case, the magnification can grow up to factors of 1000s," he told BBC News.
The previous record-setter was a star called Icarus. Again, captured by Hubble, the light from this star took nine billion years to reach us.
Earendel is therefore significantly further away. We are seeing it a mere 900 million years after the Big Bang, or at a time when the Universe was only 6% of its current age.
The name Earendel comes from an Old English word meaning "morning star" or "rising light". It's not much to look at in the Hubble photo - just a faint blob on a long crescent of light created by the lens that's been dubbed the "Sunrise Arc".
Mr Welch and colleagues report the star's discovery in the journal Nature. There is a lot left to learn about its properties, the authors concede.
For example, there's uncertainty around Earendel's size. It's at least 50 times the mass of our own Sun, but depending on the exact amount of magnification it could be a great deal larger still. Even at 50 solar masses, though, it would be among the biggest stars ever observed.
It's quite likely that what Hubble has spied is a binary. That is, it's actually two stars that are orbiting close to each other. This is very common. However, in such instances, there is usually a larger partner and it's this object's light that would dominate the signal.
Some astronomers will question whether Earendel isn't just a tight cluster of many stars, but Mr Welch said there were limits on how large the phenomenon could be before the lensing effect started to smear the light into a more elongated, cigar-like shape. He's confident Hubble has detected one, or at most, two stars.
One alternative explanation might be that the spot of light is a foreground object that just happens to have a similar light profile. Certain failed stars, or brown dwarfs as they're known, could fit the data. But the probability is low. After five years of observations, the feature has remained totally static in the field of view. If it were a much closer brown dwarf, its position on the sky would be expected to drift slightly.
A fascinating piece of speculation surrounding Earendel is its composition. There is a way the data can be interpreted to suggest it is a pioneer star, an object made from the pristine gas created in the Big Bang.
Theory tells us that the very first stars to shine in the Universe comprised only hydrogen and helium. Astronomers call them Population III stars. Only when these stars and their descendants had fused heavier elements did the cosmic environment change to the one we recognise around us today.
But a 50-solar-mass star would only burn for a very short time, perhaps a million years at most before it ran out of fuel and collapsed and died. For a pioneer star to exist 900 million years after the Big Bang, it would need to have grown out of a long-surviving, isolated and unpolluted cloud of gas. Not impossible, but arguably a stretch too far.
"Yes, we expect that Earendel is more likely to be a star that has been a little bit enriched in heavier elements, but not so much as the local stars around us today," Mr Welch said.
"There is a small chance that it's a Population III star. A few other studies predict you could get them in the outskirts of some galaxies. But that's something we're going to need much more detailed follow-up from other telescopes such as James Webb."
James Webb is the successor to Hubble. Launched in December, it has a much bigger mirror and superior analytical instruments. It will be able to tease out details that are beyond Hubble.
Webb is due to start full science operations in two or three months' time. Mr Welch and colleagues have already been granted time on the new observatory to go and look at Earendel.
But it's worth celebrating for a moment the continued brilliance of Hubble. It was launched in 1990 and even as a new wonder observatory prepares to take up the reins, Hubble keeps turning out ground-breaking studies.
"The Hubble Space Telescope is doing very well," said Nasa project scientist Dr Jennifer Wiseman.
"It's powerful. It's as scientifically productive as ever, and we're looking forward to the kinds of science that Hubble will be doing in the coming years. We're particularly excited about the James Webb Space Telescope also operating in space along with the Hubble Space Telescope. By having both of these amazing facilities, we're going to learn more about the Universe than we've ever been able to before."
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L'Humanité
Samba-Mayela : une médaille et un cri
ChroniqueMejdaline MhiriSept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.
Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).
Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.
Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri New York Times - World
Two U.K. Judges Quit Hong Kong Court, Citing Lost Freedoms
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They had served on the territory’s highest court, part of an arrangement to retain links to the common law world after Hong Kong returned to China.
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By Austin Ramzy
HONG KONG — The president of Britain’s Supreme Court said Wednesday that he and a colleague were stepping down from their roles on Hong Kong’s highest court because the administration of the Chinese territory had “departed from values of political freedom and freedom of expression.”
Their resignations will heighten scrutiny of Hong Kong’s British-style legal system, which the former British colony kept even after it returned to Chinese control in 1997. While the system has long had a reputation of independence, Beijing’s imposition of a strict national security law on Hong Kong in 2020 has put it under increasing pressure to uphold the government’s crackdown on dissent.
Judges from countries including Britain, Australia and New Zealand have served as nonpermanent judges on Hong Kong’s Court of Final Appeal alongside the city’s chief justice and other local judges. The arrangement was devised to maintain the legal system’s contact with the greater common law world even after control of the territory returned to Beijing.
The resignations of the president of Britain’s Supreme Court, Robert Reed, and Patrick Hodge, the deputy president, will add to questions about the autonomy of Hong Kong’s judiciary.
Lord Reed said in a written statement that judges of Britain’s Supreme Court could not continue sitting in Hong Kong “without appearing to endorse an administration which has departed from values of political freedom, and freedom of expression, to which the Justices of the Supreme Court are deeply committed.”
The national security law had made the question of whether such participation was in Britain’s national interest “increasingly finely balanced,” he said, adding that Hong Kong’s courts “continue to be internationally respected for their commitment to the rule of law.”
The resignations were backed by the British government, with Liz Truss, the foreign secretary, and Dominic Raab, the deputy prime minister, saying they endorsed the move.
“The situation has reached a tipping point where it is no longer tenable for British judges to sit on Hong Kong’s leading court, and would risk legitimizing oppression,” Ms. Truss said in a statement.
The Hong Kong government expressed “vehement opposition” to criticism about the city’s legal system and the security law in a statement on Wednesday. It accused Britain itself of putting political pressure on Hong Kong’s judiciary, arguing that a debate in Parliament on Wednesday on the role of British judges in Hong Kong “may well have influenced the resignation of the two serving U.K. judges.”
Andrew Cheung, the Hong Kong chief justice, said in a statement on Wednesday that the courts were committed to upholding the rule of law and judicial independence in the territory.
“This commitment is wholly unaffected by the departure of the two judges,” he added.
The role of the British Supreme Court judges on Hong Kong’s Court of Final Appeal is unique because they are acting judges at home. Other foreign judges on the Hong Kong court, including current members from Britain, Australia and Canada, are retired.
But the resignation of the high-profile British judges could pressure others to follow, legal experts said.
“This will influence a lot of public opinion, even though it may not actually be true in terms of the state of justice in Hong Kong,” said Simon Young, a law professor at the University of Hong Kong.
“This ongoing perception and reality — you see this great divide,” he added. “And then, of course, it puts the other foreign judges in a difficult position because they will be asked, ‘If this is true, why are you staying?’”
James Spigelman, a judge from Australia, stepped down from Hong Kong’s top court in 2020, citing the security law.
More than 150 people have been arrested under the national security law since it was imposed in 2020. They include Jimmy Lai, the founder of a now-shuttered pro-democracy newspaper, and 47 of the city’s most prominent opposition politicians and activists, who were accused of trying to subvert the government by vowing to block its agenda in the legislature.
The law introduced some significant changes to Hong Kong’s system, including allowing the government to designate which judges would hear cases under the law, and strictly limiting bail. Most of the politicians and activists charged under the law remain in jail awaiting trial more than a year later.
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L'Humanité
Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem
Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.
Valeurs Actuelles
1830 ou la révolution introuvable
À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.
Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?
Sous les pavés, Louis-Philippe
« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.
Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?
“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.
BBC
Attenborough ship proves its polar credentials
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
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The new Royal Research Ship (RRS) Sir David Attenborough is proving its capabilities as an icebreaker.
On its first outing to the Antarctic, the £200m polar vessel - popularly known as Boaty McBoatface - has been smashing through thick frozen floes.
A full assessment of its performance is still awaited, but the Attenborough is now very close to being declared a fully serviceable ship for science and logistics at the highest latitudes.
The vessel will soon return to the UK.
For the moment it continues to work around the White Continent. When it does come back, it will go into a yard for maintenance and upgrades.
The Sir David Attenborough (SDA) went through formal ice trials during a 10-day period in January. The British Antarctic Survey (BAS) engaged Finnish engineering consultants Aker Arctic to oversee the work.
The trials involved pushing the ship through floes at various power levels. The vessel also had to perform a range of manoeuvres, including reversing, turning, as well conducting impact tests at different speeds.
RRS Sir David Attenborough is what's called a Polar Ice Class 5 (PC5) ship, meaning it should be able to move through medium, first-year ice - about a metre in thickness - at a speed of three knots (3.4mph; 5.6km/h).
BAS scientist Dr Andrew Fleming said the ship managed well these and more difficult conditions. At times in recent weeks the Attenborough has been cutting through 2m-thick floes.
"Producing the final assessment takes some work to adjust for ice that was a bit warm and snow that was a bit thick," he told BBC News.
"It was an anomalous year across a lot of the Antarctic and in places we did not expect a combination of second-year ice plus 1.5m of snow. That's extremely challenging for any ship.
"But we certainly got a good sense of how the new ship performs in a wide range of sea-ice conditions and ultimately this is about learning how best to operate SDA."
Part of Dr Fleming's role was to find the "right ice" in which to test the ship. He used satellite data for this search, but ultimately had to climb down on to the sea-ice to drill through it to check its suitability.
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Prof Dame Jane Francis, the director of BAS, said she was delighted with the ship's performance in the ice.
"It's been quite special to see the stunning footage of our big red ship surrounded by snow and ice for the first time. It is something we have all imagined, right from our initial conversations about the ship, and so it's a very poignant moment to finally see it in the ice."
Dr Fleming added: "You might imagine that a ship crunching and banging through ice is a noisy and uncomfortable experience, but my memory of this time on SDA is a much quieter and gentle experience.
"Perhaps it is the size of the ship or the large amounts of snow cushioning the impact, but it felt more like firmly pushing through the ice rather than the jarring, shake-rattle-and-roll that I've experienced before. Add to that the wonderful silence when working on the ice miles away from the ship and you have a much more muted but powerful experience."
Some design modifications to the ship will be required following the Attenborough's maiden expedition. It was found, for example, that seawater intakes for making fresh water became blocked with ice on occasions. An engineering solution will be devised to prevent this from happening in the future.
Also, one of the two rudders was knocked out of alignment when backing into heavy sea-ice. This doesn't affect the safety of the ship but the rudder will need to be realigned during the refit period.
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L'Humanité
Un 5e titre mondial pour Papadakis et Cizeron, champions or catégorie
ActuAprès le titre olympique obtenu il y a un mois à Pékin, la première marche du Mondial à Montpellier parachève une saison extraordinaire pour le couple français de danseurs sur glace. Ce cinquième titre fait entrer les deux champions dans l’histoire du patinage artistique.
Éric SerresUn mois après avoir décroché l’or olympique à Pékin, le couple de danse artistique Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, présent aux Mondiaux qui se tenaient à Montpellier, a voulu finir sa saison de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une 5e médaille d’or dans des championnats du monde. Une première pour le patinage français !
« Le public a été absolument incroyable »
« Toute la semaine a été fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C’était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C’était vraiment magique. C’était difficile de s’entraîner pour venir ici, parce qu’on n’avait pas d’objectif particulier : on veut toujours gagner, évidemment, mais ce n’était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n’avait rien vraiment à prouver », a résumé Guillaume Cizeron, heureux de retrouver du public après le silence presque glacial de Pékin.
Une compétition de haute volée
Avant même leur entrée sur la glace de l’Arena montpelliéraine, les 9 000 spectateurs ne rêvaient déjà que d’une chose : voir les extraterrestres de la glace se parer d’or. Ovation à leur arrivée et Marseillaise chantée à tue-tête après leur nouveau titre mondial, le public a mis tous les ingrédients pour porter le couple vers les sommets. Cette journée devait être la leur, et elle le fut. « C’est un sentiment indescriptible d’entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C’était très émouvant d’être ici, avec le public français. C’est encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer », avouera le patineur, touché par cette grâce partagée.
Dans une compétition de haute volée, malgré l’absence du couple russe Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov – champions du monde sortants et médaillés d’argent olympiques à Pékin –, exclu par la Fédération internationale en réponse à l’invasion de l’Ukraine, les Français ont devancé les duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue, et Madison Chock et Evan Bates.
Un nouveau record du monde
Elle avec sa robe dorée, pailletée déjà portée à Pékin et lui dans un haut de couleur marron, Papadakis et Cizeron ont une nouvelle fois survolé la compétition et relégué la concurrence loin, mais alors loin derrière.
Une offrande au public qui n’en demandait pas tant, tout comme cette Elégie, de Gabriel Fauré, exécutée pour la dernière fois et saluée par une standing ovation. « La chair de poule et les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c’est indescriptible ! » a déclaré Cizeron après l’annonce de leurs notes.
Avec un total de 229,82 points, les patineurs tricolores ont établi un nouveau record du monde. En remportant ce 5e titre mondial, ils sont désormais le deuxième duo le plus prolifique de la danse sur glace. Restent en effet devant eux Lyudmilla Pakhomova et Alexander Gorshkov, ce couple soviétique qui, dans les années 1970, a fait mieux avec six titres aux Mondiaux mais aussi cinq titres européens, et de l’or et de l’argent olympiques.
Un tandem soudé et atypique
Gabriella et Guillaume totalisent dorénavant cinq des seize titres mondiaux français de l’histoire. À cela s’ajoutent, excusez du peu, une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sotchi en 2018 et cinq titres de champions d’Europe (de 2015 à 2019). Ils devancent ainsi dans la hiérarchie « made in France » les patineurs Joly-Brunet (4 titres mondiaux), Giletti, Calmat, Joubert, Du Bief, les Duchesnay, Anissina-Peizerat et Delobel-Schoenfelder (1 titre).
« On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l’est, eh bien, ça aura été beau jusqu’au bout », s’est émerveillé Romain Haguenauer, leur entraîneur, qui est pour beaucoup dans cette réussite. Depuis maintenant dix-sept ans, les deux danseurs forment en effet un couple soudé et atypique, porté par le seul plaisir d’innover, bien loin des standards imposés en Amérique du Nord.
Une saison parfaite
Et tout cela, ils le doivent à un staff qui les suit depuis des années, à Lyon puis à Montréal. « Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c’est du jamais-vu. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d’immenses champions. S’ils arrêtaient aujourd’hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d’un certain temps avant de retrouver des champions comme eux. »
C’est en effet la question qui se pose non seulement à l’entraîneur mais aussi à tout le patinage français : combien de temps encore ? « Pour nous, cette médaille, c’est la fin d’un cycle, c’est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C’est passé très vite et, en même temps, on a vécu tellement d’aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers », ont déclaré les deux champions qui ne veulent pas encore parler d’avenir lointain. « On a la tournée de l’équipe de France en avril, des vacances, d’autres tournées probablement. Et ensuite, on verra. » À 26 ans pour elle, 27 ans pour lui, et avec un tel palmarès, il leur faudra sans doute aller chercher très loin de nouvelles sources de motivation pour rester au sommet.
Patinage artistique BBC
Tom Parker: The Wanted singer dies aged 33
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The Wanted star Tom Parker has died at the age of 33 after being diagnosed with terminal brain cancer, the British boy band have announced.
The singer told fans in October 2020 that he had an inoperable tumour.
His wife Kelsey Hardwick wrote on Instagram: "Our hearts are broken." The pair had two young children together.
She added: "Tom was the centre of our world. We can't imagine life without his infectious smile and energetic presence."
Her post continued: "We are truly thankful for the outpouring of love and support and ask that we all unite to ensure Tom's light continues to shine for his beautiful children.
"Thank you to everyone who has supported in his care throughout, he fought until the very end. I'm forever proud of you."
The couple married in 2018 and had a daughter, Aurelia Rose, and a son, Bodhi.
The band said they were "devastated" by Parker's death and that they were with him and his family at his side when he died.
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The Wanted formed in 2009, with Parker, Max George, Siva Kaneswaran, Nathan Sykes and Jay McGuiness.
They had two UK number one singles - Glad You Came and All Time Low - and eight other top 10 hits including Chasing The Sun, Heart Vacancy and Lightning.
Kaneswaran also wrote his own post on Instagram, saying: "Hey Tom, hope you're having a blast up there.
"I am so grateful that I had a chance to witness your true courage. It has been a pleasure of my life Tommy Boy.
"Thank you for letting us see you light up the world. Talk to you soon and see you later. Love you brother x."
Parker posted a picture with his bandmates earlier this week, simply stating: "Dream team."
A post shared by Tom Parker (@tomparkerofficial)
The Wanted reunited for a Stand Up To Cancer Gig at London's Royal Albert Hall last September, organised by Parker. It also raised money for the National Brain Appeal.
The group then released a greatest hits album in November. Shortly before the album's release, Parker told fans his brain tumour was "stable" and "under control".
They then went on tour and Parker put in an appearance sitting on a throne on stage at some of their last shows earlier this month.
BBC Radio 1 DJ Adele Roberts, who revealed in January that she had been treated for bowel cancer, said Parker was "such a hero and an inspiration to me".
She wrote on Twitter: "He was so strong. Rest In Power Tom and thank you for everything you did."
Singer Ed Sheeran posted on Instagram: "So sad to hear of Tom's passing. Thoughts and love are with Kelsey, his children and his family. Very sad day, what a lovely guy."
Spandau Ballet's Martin Kemp tweeted that Parker's "bravery, fight and spirit" will "never be forgotten".
TV presenter Gaby Roslin said he was "so brave and such a lovely man".
Take That's Howard Donald also paid tribute, writing: "So young and so sad. RIP Tom Parker from The Wanted. Strength and love to his family."
Rylan Clark said it was "absolutely gutting" news. "He was such a good'un. So sad to hear. Sending my love to Kelsey and the kids," he wrote.
Former One Direction star Liam Payne said he was "heartbroken". "[Parker] was so full of life and humour, and the memories I have of him with stay with me forever."
Presenter Davina McCall remembered Parker as the "kindest soul".
Fellow British boyband Blue, tweeted that Parker was "an inspiration" and "changed the lives of everyone he came into contact with".
Singer Joe McElderry tweeted: "So very very sad :( life can be cruel! My thoughts to his family and friends."
Union J singer JJ Hamblett said it was "such a cruel, cruel world... RIP Tom.. you will be missed but never never forgotten".
Non-profit organisation Brain Tumour Research UK released a statement commending Parker's openness about his illness and his fundraising efforts.
The charity's Hugh Adams said: "Since his diagnosis Tom has spoken openly and honestly about the impact of the disease and in doing so, has helped to raise awareness of the devastation caused by brain tumours."
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L'Humanité
Acte I : abroger la réforme de 2018
ActuLes sénateurs du groupe CRCE vont présenter une proposition de loi visant à annuler le « pacte ferroviaire » de 2018, qui est aujourd’hui au cœur de la colère des cheminots.
Marion d'AllardPour les sénateurs du Groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE), c’est « une manière de soutenir la journée de mobilisation des cheminots ». Ce jeudi, juste avant le départ de la manifestation parisienne à l’appel de la CGT, les élus vont présenter une proposition de loi – portée par Gérard Lahellec et Marie-Claude Varaillas, membres de la commission de l’Aménagement du territoire et du Développement durable – visant à abroger le pacte ferroviaire.
Votée en 2018, malgré une opposition historique des cheminots et de leurs organisations syndicales, cette réforme marque une accélération dans la casse du service public. En transformant l’entreprise publique SNCF en société anonyme, en filialisant bon nombre d’activités (dont Fret SNCF), en parachevant l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs et en supprimant le statut de cheminot pour tous les nouveaux embauchés, ce « pacte ferroviaire » a profondément désorganisé la production et déstabilisé les agents. C’est d’ailleurs contre les conséquences concrètes de sa mise en application que les cheminots, entre autres, se mobilisent ce jeudi.
Dans leur proposition de loi, les sénateurs communistes engagent également l’abrogation « de l’ensemble des ordonnances prises sur le fondement de cette loi », explique le groupe CRCE. Une précaution indispensable alors que, désormais, « les ordonnances, pour avoir valeur législative, n’ont plus besoin d’être au préalable ratifiées ».
LA RATP EST aussi CONCERNée
Dans la foulée, la proposition de loi inscrit également l’abrogation des dispositions d’ouverture à la concurrence prises pour la RATP. « Il n’est plus possible que la libéralisation soit l’alpha et l’oméga des politiques en matière de transport public », souligne-t-on chez les sénateurs communistes.
Côté calendrier, et après présentation ce jeudi, le texte devrait être officiellement déposé lundi, sans examen prévu pour l’heure, les sessions étant interrompues pour quatre mois. M. d’A.
transport ferroviaireSNCFsénatgroupe crce BBC
Iran detainee Ashoori: ‘I should have been back earlier’
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Anoosheh Ashoori, the British-Iranian man who was freed from prison in Tehran earlier this month, has spoken about his experience of being held on spying charges since 2017.
The 68-year-old was released alongside Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Their release came after the UK settled an historic military debt with Iran, although both governments have said the two issues should not be linked.
A UK government spokesperson said Ashoori's release "was always entirely in Iran's gift" and "but UK ministers and diplomats were tireless in working to secure his freedom and are delighted that he is now home."
Watch his interview with the BBC's diplomatic correspondent, Caroline Hawley.
L'Humanité
Le coup de semonce des cheminots
ActuMobilisation La CGT appelle les salariés de la SNCF à une manifestation nationale à Paris, ce jeudi, « pour le développement du service public ferroviaire et le progrès social ».
Marion d'AllardLe rendez-vous a été pris il y a déjà plusieurs semaines. Ce jeudi, dix jours avant le premier tour d’un scrutin décisif, les cheminots, à l’appel de la CGT, vont battre le pavé parisien. Une irruption revendicative dans la dernière ligne droite de la campagne avec un objectif : « Alerter sur les choix politiques qui peuvent conduire à l’amélioration ou au contraire à l’effondrement du service public ferroviaire », assure le syndicat. « On entend partout parler de la relance du transport ferroviaire, de ses vertus environnementales, mais sur le terrain, tous les jours nous constatons la dégradation de nos conditions de travail et du service rendu aux usagers », déplore Sébastien Nugou, secrétaire de la CGT cheminots en Centre-Val de Loire. Dans sa région, la situation s’est détériorée d’année en année, inexorablement. « Là, maintenant, il faut arrêter le massacre, tranche le conducteur TER, les quinquennats se suivent et se ressemblent, les services publics sont systématiquement dans le collimateur ». Aujourd’hui, poursuit-il, « on est à l’os à l’effectif, on a du mal à former les nouveaux agents ».
une politique du tout-digital
Des postes d’aiguillage aux ateliers de maintenance, la difficulté de la tâche quotidienne, le manque de considération et les rémunérations au rabais n’incitent plus aux candidatures. « On n’arrive pas à recruter, nos métiers ne sont plus attractifs. La direction tente de nous acheter à coups de primes, mais ça ne marche pas, les primes ne sont pas cotisées », souligne Safia Benrabah, embauchée à la téléphonie ferroviaire par SNCF Réseau. Un phénomène aggravé par la perte du statut pour les nouveaux entrants, mise en œuvre par la réforme de 2018.
À la paie rabougrie s’ajoute la dégradation des conditions de travail, conséquence des multiples réorganisations pensées pour réduire les coûts de production, dénonce Régis Roux. Sur son secteur de Brétigny (Essonne), les fermetures de guichets se multiplient dans la foulée d’une politique du tout-digital qui complique la vie des usagers et exclut, de fait, « ceux qui n’ont pas de carte de crédit, ne sont pas à l’aise avec les automates, comme les personnes âgées ou encore les personnes à mobilité réduite, qui ne bénéficient pas de l’accueil en gare auquel ils ont pourtant droit », explique le responsable CGT. Depuis des mois, les mobilisations s’enchaînent. Parfois victorieuses, comme il y a quelques semaines, lorsque les cheminots en lutte ont réussi à faire reculer la direction sur son projet de réorganisation des équipes de contrôleurs. « On a mené la bataille, et on a gagné, la direction a reculé », se félicite Régis Roux. Mais pas question d’en rester là. « Aujourd’hui, la situation devient ubuesque car d’un côté la direction ferme les guichets en gare et, de l’autre, elle renforce les contrôles de billets inopinés. En somme, l’entreprise met les moyens pour le contrôle de la fraude mais pas pour l’accès aux titres de transport », déplore le syndicaliste.
La rationalisation n’épargne pas non plus la maintenance des infrastructures. « À Blois, reprend Sébastien Nugou, ils ont fusionné trois brigades voies (équipes chargées de la surveillance et de la maintenance des rails – NDLR). Résultat : les cheminots sont désormais obligés de prendre leur service dans une ville où ils n’habitent pas, de s’y rendre avec leur propre véhicule. » Un non-sens à l’heure où les prix à la pompe atteignent des sommets. Idem pour la maintenance du matériel roulant. « Les trains sont de moins en moins amenés dans les ateliers, ce sont les agents qui se déplacent, sur des kilomètres, pour aller réparer des pièces avec leur caisse à outils », poursuit Sébastien Nugou. En bientôt vingt ans de service, le cheminot a vu la situation basculer. « Quand j’ai commencé, lorsqu’il y avait trop de passagers, on rajoutait une ou deux voitures et tout le monde avait une place assise. Aujourd’hui, on entasse les voyageurs, on ne touche plus à la composition des trains. » Ces péripéties quotidiennes font perdre le sens de leur mission aux cheminots de la SNCF et les démissions, y compris chez les « anciens », sont de plus en plus nombreuses, relèvent les syndicalistes. D’autant plus dans un contexte où l’ouverture à la concurrence menace en sus les agents d’un transfert dans une entreprise privée concurrente. « L’avenir des cheminots se complique, déplore Safia Benrabah, on se bat juste pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. »
Pour contrer cette trajectoire funeste, la CGT exige non seulement que la SNCF redevienne une entreprise publique et intégrée, mais également qu’elle fixe un objectif de développement par l’offre : « 1 000 trains de marchandises supplémentaires d’ici à 2050 et le passage de 15 000 à 20 000 trains de voyageurs par jour », avance le syndicat. Et pour les cheminots, le syndicat revendique une politique massive d’embauche, de formation et l’élaboration d’un « nouveau statut social de haut niveau ».
cheminotsSNCFcgt cheminotsmobilisations New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Cuando Nokia se retiró de Rusia, quedó un vasto sistema de vigilancia
La empresa finlandesa desempeñó un papel clave para permitir el ciberespionaje de Rusia, según muestra una serie de documentos, lo que plantea cuestiones de responsabilidad empresarial.
La sede en Moscú del servicio de inteligencia del FSB, que utiliza una red de vigilancia a la que Nokia ayudó a funcionar sin problemas.Credit...Agence France-Presse — Getty Images
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Por Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik
Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik, quienes reportean sobre tecnología, examinaron más de 75.000 documentos para este artículo.
Este mes, Nokia anunció que detendría sus ventas en Rusia y denunció la invasión a Ucrania. Sin embargo, la firma finlandesa no hizo mención de lo que estaba dejando atrás: el equipo y el software que conectan la herramienta más poderosa de vigilancia digital del gobierno con la red de telecomunicaciones más grande de la nación.
La herramienta fue utilizada para rastrear a simpatizantes del líder de la oposición rusa, Alexéi Navalny. Los investigadores mencionaron que habían interceptado las llamadas telefónicas de un enemigo del Kremlin que luego fue asesinado. Lo más probable es que la herramienta, llamada Sistema para Actividades de Investigación Operativa (SORM, por su sigla en ruso), también se esté usando en este momento, mientras el presidente Vladimir Putin elige y silencia las voces que se oponen a la guerra dentro de Rusia.
Durante más de cinco años, Nokia proporcionó el equipo y los servicios para vincular el SORM con el proveedor de servicios de telecomunicaciones más grande de Rusia, MTS, según los documentos de la empresa que obtuvo The New York Times. Aunque Nokia no fabrica la tecnología que intercepta las comunicaciones, los documentos expusieron cómo trabajó con empresas rusas ligadas con el Estado para planear, optimizar y resolver problemas de conexión del sistema SORM con la red de MTS. El principal servicio de inteligencia rusa, el Servicio Federal de Seguridad (FSB, por su sigla en ruso), utiliza el SORM para escuchar conversaciones telefónicas, interceptar correos electrónicos y mensajes de texto y rastrear otras comunicaciones por internet.
Los documentos, de un periodo que va de 2008 a 2017, muestran, a un detalle que no se había revelado, que Nokia sabía que estaba habilitando un sistema de vigilancia ruso. La tarea fue esencial para que Nokia hiciera negocios en Rusia, donde se había convertido en uno de los principales proveedores de equipos y servicios para hacer funcionar las redes de varios clientes de telecomunicaciones. El negocio produjo cientos de millones de dólares en ingreso anual, incluso cuando Putin se volvió más beligerante en el extranjero y más controlador en casa.
Durante años, las empresas multinacionales sacaron el máximo provecho de una creciente demanda rusa por nuevas tecnologías. Ahora, la indignación mundial en torno a la guerra más grande que se ha visto en territorio europeo desde la Segunda Guerra Mundial está forzándolas a reexaminar su influencia.
El conflicto en Ucrania ha cambiado por completo la idea de que los productos y los servicios son agnósticos. En el pasado, las empresas tecnológicas argüían que era mejor permanecer en mercados autoritarios, aunque eso implicara obedecer leyes creadas por autócratas. Facebook, Google y Twitter han tenido dificultades para encontrar un equilibrio cuando han sido presionadas para censurar, ya sea en Vietnam o en Rusia; mientras que en China, Apple trabaja con un socio propiedad del Estado para almacenar información de los usuarios a la que pueden acceder las autoridades. Intel y Nvidia venden chips por medio de revendedores en China, lo cual les permite a las autoridades comprarlos para el funcionamiento de computadoras de vigilancia.
Las lecciones que saquen las empresas de lo que está ocurriendo en Rusia podrían tener consecuencias en otros países autoritarios donde se venden tecnologías avanzadas. Una regulación que le da poder al Departamento de Comercio de Estados Unidos para impedir que las empresas, entre ellas proveedores de equipo de telecomunicaciones, vendan tecnología en esos lugares fue parte de un proyecto de ley, llamado Ley Estados Unidos Compite, que aprobó la Cámara de Representantes en febrero.
“Deberíamos tratar a la tecnología sofisticada de vigilancia de la misma manera que a la tecnología sofisticada de drones o misiles”, dijo el representante Tom Malinowski, demócrata y miembro de la Cámara de Representantes por Nueva Jersey, quien fue subsecretario de Estado para los derechos humanos en el gobierno de Obama. “Necesitamos controles apropiados sobre la proliferación de este tipo de tecnologías al igual que sobre otros asuntos delicados de seguridad nacional”.
Andrei Soldatov, un experto en vigilancia digital e inteligencia rusa que revisó algunos de los documentos de Nokia a petición del Times, comentó que, sin el involucramiento de la empresa en el SORM, “habría sido imposible crear un sistema de ese tipo”.
“Seguramente sabían cómo se iban a usar sus dispositivos”, dijo Soldatov, quien en la actualidad es investigador en el instituto Center for European Policy Analysis.
Nokia no negó la autenticidad de los documentos y comentó que, según la ley rusa, debía fabricar productos que permitieran que un operador de telecomunicaciones de Rusia se conectara con el sistema SORM. De acuerdo con la empresa, otros países hacen demandas similares y esta debe decidir si ayuda a que funcione internet o retirarse por completo. Nokia también mencionó que no había fabricado, instalado ni dado servicio al equipo del SORM.
La empresa señaló que cumple las normas internacionales, que usan muchos proveedores de equipos de redes centrales y cubren la vigilancia gubernamental. Nokia hizo un llamado a los gobiernos para que establezcan reglas de exportación más claras sobre dónde se podía vender la tecnología y declaró que “condena de manera inequívoca” la invasión de Rusia a Ucrania.
“Nokia no puede controlar, acceder ni interferir con ninguna capacidad legal de intercepción en las redes que poseen y operan nuestros clientes”, mencionó la empresa en un comunicado.
MTS no respondió a las solicitudes para ofrecer comentarios.
Los documentos que revisó el Times formaban parte de casi dos terabytes de correos electrónicos internos de Nokia, esquemas de red, contratos, acuerdos de licencia y fotos. La empresa de ciberseguridad UpGuard y el sitio web de noticias TechCrunch informaron anteriormente sobre algunos de los documentos que vinculan a Nokia con el sistema de vigilancia estatal. Tras esos informes, Nokia restó importancia al alcance de su implicación.
Sin embargo, el Times obtuvo un caché de datos más amplio que muestra el profundo conocimiento de Nokia sobre el programa. Los documentos incluyen correspondencia sobre el envío de ingenieros de Nokia para examinar el SORM, detalles del trabajo de la compañía en más de una decena de sitios rusos, fotos de la red MTS vinculada al SORM, planos de los centros de la red e instrucciones de instalación de una empresa rusa que fabricó el equipo de vigilancia.
Después de 2017, que es cuando terminan los documentos, Nokia siguió trabajando con MTS y otras empresas rusas de telecomunicación, según los anuncios públicos.
El SORM, el cual se remonta al menos a la década de 1990, es parecido a los sistemas que utilizan las agencias del orden en todo el mundo para intervenir teléfonos y vigilar objetivos criminales. A los fabricantes de equipos de telecomunicaciones como Nokia a menudo se les exige garantizar que este tipo de sistemas, conocidos como intercepción legal, funcionen sin problemas dentro de las redes de comunicación.
En las democracias, por lo general, la policía debe presentar una orden judicial antes de buscar datos de proveedores de servicios de telecomunicación. En Rusia, el sistema SORM elude ese proceso, pues funciona como una caja negra de vigilancia que puede tomar los datos que quiera el FSB sin ninguna supervisión.
En 2018, Rusia fortaleció una ley para exigirles a las empresas de internet y telecomunicaciones que divulgaran datos de comunicaciones a las autoridades, incluso sin una orden judicial. Las autoridades también exigieron que las empresas almacenaran conversaciones telefónicas, mensajes de texto y correspondencia electrónica hasta durante seis meses y el historial de navegación web durante 30 días. El SORM trabaja en paralelo con otro sistema de censura que Rusia ha desarrollado para bloquear el acceso a sitios web.
Agrupaciones, abogados y activistas de la sociedad civil han criticado al gobierno ruso por utilizar el SORM para espiar a los rivales y los críticos de Putin. Según ellos, casi pueden asegurar que el sistema se usa para reprimir el disentimiento en contra de la guerra. Este mes, Putin prometió eliminar de la sociedad a los rusos pro-Occidente, a quienes llamó “escoria y traidores”, y su gobierno ha desconectado servicios de internet extranjeros como Facebook e Instagram.
Nokia es famosa por ser una de las pioneras de los teléfonos móviles, un negocio que vendió en 2013 después de que Apple y Samsung comenzaron a dominar el mercado. Ahora, la mayor parte de sus 24.000 millones de dólares en ventas anuales provienen de los servicios y equipos de telecomunicaciones que ofrecen para el funcionamiento de las redes telefónicas. Casi 480 millones de dólares de las ventas anuales de Nokia provienen de Rusia y Ucrania, menos del dos por ciento de su ingreso total, según la firma de investigación de mercado Dell’Oro.
La década pasada, el Kremlin se tomó más en serio el tema del ciberespionaje y les exigió por la vía legal a los proveedores de equipo de telecomunicaciones que brindaran una entrada para espiar. Si Nokia no hubiera obedecido, en teoría, competidores como Huawei, el gigante de las telecomunicaciones chinas, habría estado dispuesto a hacerlo.
Para 2012, Nokia estaba proporcionando servicios y equipo para la red de MTS, según los documentos. Entre los documentos del proyecto firmados por personal de Nokia había un diagrama de la red que describía cómo el tráfico telefónico y de datos debía fluir al SORM. Fotografías con anotaciones mostraban un cable etiquetado con la sigla SORM que estaba conectado al equipo de la red, al parecer para documentar el trabajo de los ingenieros de Nokia.
Diagramas de flujo mostraban cómo los datos se transmitían por toda Rusia hasta Moscú y las oficinas de campo del FSB, donde los agentes podían usar un sistema de cómputo para buscar las comunicaciones de las personas sin su conocimiento.
La mayoría de los detalles sobre el uso del programa se ha mantenido en secreto. “Nunca sabrás que se llevó a cabo una vigilancia”, comentó Sarkis Darbinyan, un abogado ruso que cofundó Roskomsvoboda, una agrupación para defender los derechos digitales.
Sin embargo, se ha filtrado información sobre el SORM gracias a casos judiciales, agrupaciones de la sociedad civil y periodistas.
En 2011, se filtraron a los medios de comunicación unas llamadas telefónicas embarazosas realizadas por el líder de la oposición rusa Boris Nemtsov. Soldatov, quien cubrió el incidente como reportero de investigación, dijo que las grabaciones telefónicas procedían de la vigilancia SORM. Nemtsov fue asesinado cerca del Kremlin en 2015.
En 2013, un caso judicial que involucraba a Navalny incluyó detalles sobre sus comunicaciones que se cree que fueron interceptadas por el SORM. En 2018, algunas comunicaciones de los partidarios de Navalny fueron rastreadas por el SORM, dijo Damir Gainutdinov, un abogado ruso que representó a los activistas. Dijo que los números de teléfono, las direcciones de correo electrónico y las direcciones de protocolo de internet se habían fusionado con la información que las autoridades recopilaron de VK, la mayor red social de Rusia, que también está obligada a proporcionar acceso a los datos de los usuarios a través del SORM.
“Estas herramientas se utilizan no solo para procesar a alguien, sino para completar un expediente y recopilar datos sobre las actividades de alguien, sobre sus amigos, parejas, etc.”, dijo Gainutdinov, quien ahora vive en Bulgaria. “Los agentes del servicio federal de seguridad, debido al diseño de este sistema, tienen acceso ilimitado a todas las comunicaciones”.
En 2015, el SRM estaba atrayendo la atención internacional. Ese año, el Tribunal Europeo de Derechos Humanos calificó al programa como un “sistema de vigilancia secreta” que se desplegaba de forma arbitraria sin suficiente protección contra los abusos. El tribunal dictaminó finalmente, en un caso presentado por un periodista ruso, que las herramientas violaban las leyes europeas de derechos humanos.
En 2016, MTS recurrió a Nokia para que le ayudara a mejorar su red en amplias zonas de Rusia. MTS estableció un ambicioso plan para instalar nuevo hardware y software entre junio de 2016 y marzo de 2017, según un documento.
Según los documentos, Nokia realizó tareas relacionadas con el SORM en instalaciones de al menos 12 ciudades rusas, lo cual demuestra cómo la red estaba conectada con el sistema de vigilancia. En febrero de 2017, un empleado de Nokia fue enviado a tres ciudades ubicadas al sur de Moscú para examinar el SORM, de acuerdo con cartas que un ejecutivo de Nokia envió a empleados de MTS para informarles del viaje.
Nokia trabajó con Malvin, la firma rusa que fabricó el equipo del SORM que usaba el FSB. Un documento de Malvin les indicaba a los socios de la firma que se aseguraran de ingresar los parámetros correctos para operar el SORM en equipos intercambiables. También les recordaba que les notificaran las contraseñas, los nombres de usuario y las direcciones IP a los técnicos de Malvin.
Malvin es una de varias empresas rusas que obtuvieron contratos lucrativos para la fabricación de equipo cuyo fin era analizar y revisar datos de telecomunicaciones. Algunas de esas empresas, incluida Malvin, eran propiedad de una sociedad tenedora, Citadel, la cual estaba bajo el control de Alisher Usmánov, un oligarca vinculado con Putin que ahora es blanco de sanciones de Estados Unidos, la Unión Europea, el Reino Unido y Suiza.
Malvin y Citadel no respondieron a solicitudes para ofrecer comentarios.
Otros documentos de Nokia especificaban cuáles eran los cables, los enrutadores y los puertos que se debían usar para conectarse con el sistema de vigilancia. Los mapas de redes mostraban cómo el equipo de otras empresas, entre ellas Cisco, se conectaban a cajas del SORM. Cisco se negó a ofrecer comentarios.
Para los ingenieros de Nokia en Rusia, el trabajo relacionado con el SORM a menudo era mundano. En 2017, un técnico de Nokia fue enviado a trabajar a Oriol, una ciudad unos 360 kilómetros al sur de Moscú.
“Trabaja en el análisis del SORM”, le dijeron.
Michael Schwirtz colaboró con este reportaje.
Adam Satariano es un corresponsal de tecnología que reside en Europa, donde su trabajo se centra en la política digital y la intersección de la tecnología y los asuntos internacionales. @satariano
Paul Mozur es corresponsal especializado en temas de tecnología y geopolítica en Asia. Formó parte de un equipo que ganó el Premio Pulitzer 2021 en la categoría de servicio público por la cobertura de la pandemia de coronavirus. @paulmozur
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BBC
Can tech help you to manage the cost of living?
By Katherine LathamBusiness reporter
Kerri Layton is a professional jazz musician, agent and performing arts industry coach.
But when the pandemic hit, her work vanished.
"I lost my income overnight. Debt snowballed," says the 36 year-old from Kent. "I had to decide whether to heat the house, eat or save my business. It was a really tough time."
To help get her finances back on track she uses a suite of apps to organise her finances.
An income tracking app monitors all the money coming in which, she says, helps her appreciate every penny.
She uses the savings features, also known as envelopes, on banking apps to put money aside.
"I automatically assign a job to each pound, separating it into various envelopes. It's an old-school system that our grandmothers used to use. It's been a game-changer for keeping on top of my finances."
Her spending is monitored with an app called You Need a Budget and another app helps her payoff debts.
"I've paid off over £12,500 using these apps. And I'll continue to use them as I rebuild my savings," she says.
Juggling several apps is probably not for everyone. But with a sharp rise in the cost of living hitting households, many of us might be paying particular attention to our finances.
The Resolution Foundation forecasts that a typical household's income will fall by about £1,000 this year once the effect of inflation is accounted for.
That would be the biggest real-terms fall in incomes since the mid-1970s, it says.
So, it's probably not surprising that personal finance apps are becoming more common.
Google data show the average smartphone user has two to three finance apps installed and 73% used tech to manage their finances in the past month.
From budgeting to trading, there is an app for every aspect of money management.
"In the past, I was in £40,000 worth of debt," says Maddy Alexander-Grout. "I felt really alone. I imagine many others are feeling like that right now."
Ms Alexander-Grout got herself out of debt with a strict budget and by making spending cuts.
"I swapped branded food for cheaper alternatives, used cashback apps and allocated every pound to set goals."
In 2018, Ms Alexander-Grout set up personal finance app, My VIP Rewards in order to help others who were struggling.
Users of the service buy vouchers at a discounted price for use on everyday spending like supermarket shopping, cinema trips or gym membership.
"By using our vouchers in place of cash," she says, "it helps people to budget. And they save when they purchase too."
Newer banks, including Monzo and Starling, provide basic money management tools as standard and also have online banking features which allow customers to monitor their spending and save.
More technology of business:
Those features can be helpful, particularly for anyone who finds themselves on a financial roller coaster says 42-year-old business coach, Helen Pritchard.
Following the 2008 global financial crisis, Ms Pritchard a Warrington-based mother of two was left heavily in debt and divorced.
"I barely opened my post. It spiralled out of control because I was in denial," she says.
She eventually got herself back on her feet and fast forward to 2020 and uptake of Ms Pritchard's online training sky-rocketed, only for sales to then dive in 2021. During the pandemic, she moved house and got engaged to be married.
"There's been a lot of financial upheaval for sure!" she says.
Ms Pritchard says tech has changed the way she manages her own and her family's money.
She now checks her personal banking apps every day, her children use kids' financial learning app GoHenry,
Notifications from the Starling app allow Ms Pritchard and her fiancé to keep tabs of their mutual spending in real time, and monthly insights help them keep track of the big picture.
"It makes me feel in control to see where my money is," says Ms Pritchard. "I'll always use apps - and I encourage my children to use them too."
"People have more control over their finances than would have been possible 10 or 20 years ago," says Sara Davies, Senior Research Fellow at the Personal Finance Research Centre, University of Bristol.
Such features are particularly helpful for customers with irregular or unpredictable earnings, by making it easier to monitor income and expenditure, and by helping people to practice good money habits.
"It's good if you are tech savvy - so for low or insecurely paid young workers - but less so if you are a pensioner on a low income," she adds.
But Ms Davies is concerned that the hype around fintech (financial technology) may be masking the issue of inadequate incomes.
"No tool can help you juggle a budget that just isn't big enough," she points out.
She argues that in fact, the new era of banking apps might be making the situation worse for some people - by making it easier for them to borrow.
There is some evidence from the US that customers of fintech firms get into more trouble than people borrowing from traditional banks.
Experts at Harvard Business School say fintechs tend to attract loan-seekers with a higher propensity to spend beyond their means, sinking further into debt.
They found that fintech borrowers only end up partially consolidating their debts. A few months later, they turn back to their original credit cards for spending - but then they have to repay both the credit card debt and the loan combined.
However, back in Kent, Ms Layton argues: "For anyone trying to get on top of their money, fintech apps can support your journey to a healthier bank balance and lifestyle."
Ms Layton now teaches the business of show business, helping creative people to manage and increase their incomes.
"I love checking my progress now. That's not something I ever thought I'd say! But it's such an integral part of my life and business. Working with these apps is easy - even enjoyable."
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L'Humanité
Services publics : jeu de dupes à droite et au RN
ActuEnjeu de campagne Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen sont étrangement muets sur le devenir du service public. Privatisations, suppressions de postes, coupes budgétaires : leurs véritables desseins sont inquiétants.
Clotilde MathieuLes candidats de droite et d’extrême droite avancent à pas de loup sur les services publics. La raison de cette prudence : avec la pandémie, le regard des Français a changé sur ces derniers. Selon un sondage Kantar réalisé en janvier, ils sont 52 % à avoir une image positive de leurs services publics. Un niveau jamais atteint depuis 2004. Si bien que, de la République en marche au Rassemblement national en passant par « Les Républicains », les partis des candidats qui s’étaient lancés dans une course aux suppressions de postes de fonctionnaires en 2017 (120 000 pour Macron, 500 000 pour Fillon) ont dû changer de braquet. Seule la prétendante LR, Valérie Pécresse, s’est autorisée à annoncer un plan de suppression de 150 000 postes de fonctionnaires, avant de préciser que 50 000 postes seraient réaffectés dans la santé, l’éducation et la police. Les candidats savent qu’ils avancent en terrain miné : les promesses de coupes claires dans les effectifs des fonctionnaires ont laissé place à celles de « recrutements » ou de « revalorisations » des rémunérations.
Des promesses comme autant de plans de communication
Pourtant, en passant aux cribles discours, débats et entretiens, on s’aperçoit vite que l’austérité budgétaire est toujours d’actualité. À l’image des 50 milliards d’euros d’effort budgétaire annoncés par Emmanuel Macron associés aux 15 milliards d’euros de baisses d’impôts promis aux entreprises, ou encore du « passage d’un poids de 55,7 % des dépenses publiques dans le PIB en 2022 au seuil symbolique de moins de 50 % de la richesse nationale dès 2027 », comme le propose Marine Le Pen dans la revue en ligne Acteurs publics. Ces choix des candidats ne laissent guère de doute sur leurs conséquences sur les services publics.
Certes, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a annoncé dans la précipitation une augmentation du point d’indice, gelé depuis douze ans. Elle s’est bien gardée d’en donner l’ampleur. Et renvoie la mesure à juillet, soit après les élections législatives. De leur côté, Valérie Pécresse et Marine Le Pen annoncent une hausse des rémunérations ciblée sur les personnels de santé et des Ehpad grâce à des primes pour la première ou une revalorisation de 10 % pour la candidate d’extrême droite. « Le discours change, ils y sont obligés, mais dans les actes, dans nos administrations, le compte n’y est pas, analyse Céline Verzeletti, responsable confédérale de la CGT. Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons eu par des mobilisations », poursuit la responsable confédérale, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique. Elle liste le Ségur de la santé, le Grenelle de l’éducation.
D’ailleurs, seuls ou à côté des salariés du privé, les fonctionnaires ont multiplié les actions, y compris pendant la campagne présidentielle, plusieurs fois en janvier, puis le 17 mars, avant une nouvelle journée ce jeudi, à l’appel de la CGT des services publics. Une combativité « retrouvée », « indispensable » qui doit s’inscrire dans la durée, estime la syndicaliste. Car, regrette Céline Verzeletti, même en pleine pandémie, dans la santé, les luttes n’ont pas empêché les fermetures de lits, de services dans les hôpitaux.
Même les promesses de nouvelles embauches d’infirmières ou d’aides-soignantes sont autant de plans de communication. « Tous nos hôpitaux, toutes nos structures cherchent à recruter, explique Delphine Girard, de la CGT santé. La réalité, c’est qu’elles n’y arrivent pas. » Aujourd’hui, entre 150 000 et 200 000 infirmières diplômées en âge de travailler n’exercent plus, souligne la syndicaliste. Sans compter que beaucoup de jeunes qui souhaitent se former n’y arrivent pas. « Les plans de recrutement ne sont jamais suivis de plans de formation avec des budgets consacrés », dénonce Delphine Girard. Or, d’ici à 2030, ce sont, en plus des besoins immédiats, plus de 220 000 emplois d’infirmières et d’aides-soignantes qui seront nécessaires, dixit France Stratégie.
Derrière les odes aux fonctionnaires, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont dressé leur feuille de route dans la loi de transformation de la fonction publique, adoptée en 2021, à l’unanimité des parlementaires LaREM et LR. Marine Le Pen, en s’abstenant lors du vote à l’Assemblée nationale, ne s’y est pas non plus opposée. Et avoue, dans Acteurs publics, ne pas vouloir « modifier les règles en vigueur ». Or, cette loi-cadre, expliquent les syndicalistes, est un véritable « big-bang » comparable à celui de la loi travail dans le privé, et dont la mise en œuvre dans les collectivités et administrations devrait s’étaler jusqu’en 2025.
supprimer les « petits avantages » des travailleurs de l’ombre
Une loi tentaculaire dont la première attaque a porté sur le temps de travail des fonctionnaires territoriaux, avec le passage aux 1 607 heures obligatoires, l’équivalent de 35 heures hebdomadaires et de 25 jours de congé dans l’année. Alors que, jusqu’ici, les agents bénéficiaient de régimes dérogatoires. Une réforme qui vise à gommer la pénibilité et les spécificités des métiers et qui supprime les « petits avantages » aux travailleurs de l’ombre. À l’instar de ceux qui ramassent, par exemple, les poubelles la nuit, les week-ends, en horaires décalés pour une paie « 25 % inférieure » à celle du privé, lance Thomas Barby, secrétaire général de la CGT Toulouse Métropole, lequel a fait grève durant près d’un mois pour obtenir la reconnaissance de la pénibilité des éboueurs toulousains. Après les communes et intercommunalités, ce sera au tour des départements et des régions de mettre en place cette réforme.
La deuxième étape de la loi dans le moule de laquelle se coulent Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen consiste à modifier le statut général de la fonction publique en code général. Une manœuvre visant à « privatiser très facilement des missions de service public », explique Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Et la syndicaliste de prendre l’exemple de l’agent d’une ville qui externaliserait la cantine scolaire : « En perdant son statut de fonctionnaire, l’agent basculerait dans les effectifs de l’entreprise » prestataire, poursuit-elle. Fini l’emploi à vie. Une fois repris, avec son contrat privé, l’ex-fonctionnaire pourrait dès lors perdre son emploi si son entreprise perdait par la suite l’offre publique. Alors qu’aujourd’hui, la collectivité qui privatise le service se doit de trouver à son agent « un autre poste dans la collectivité », poursuit Natacha Pommet.
Les politiques de baisse des dépenses passent aussi par la multiplication des contractuels , souvent moins bien payés. Depuis l’an dernier, les administrations sont autorisées à recruter des contrats de projet, comme dans le privé. Ceux-ci pourront être inférieurs à un an et concerner toutes les catégories hiérarchiques (A, B, C), alors que jusqu’ici, le recours à ces personnels précaires était limité par la loi.
À ce jeu du poker menteur, la promesse d’une hausse du point d’indice apparaît comme une vaste farce, une pure « promesse de campagne », quand durant tout un mandat, le candidat en tête des sondages s’est refusé à une telle concession, la jugeant « bien trop coûteuse », rappelle Céline Verzeletti. Certes, poursuit-elle, l’inflation galopante a changé la donne mais elle sera « minime », prédit la fonctionnaire. La question est désormais d’en connaître l’ampleur, alors que les agents « accusent une perte de pouvoir d’achat de 11,5 % », calcule Natacha Pommet, dont l’organisation revendique une hausse de 10 %, suivie d’une phase de négociation. Les syndicats restent sur leur garde, car rien n’assure que dans trois mois, après les élections, Emmanuel Macron ne se dédira pas en prétextant une situation budgétaire inadéquate.
La crainte est aussi de voir se développer un service public à la carte. Une « différenciation territoriale » appelée de ses vœux par Marine Le Pen, mais aussi par le parti «Les Républicains», et qui consisterait selon Emmanuel Macron à « mettre beaucoup plus de fonctionnaires sur les territoires ». Un discours en écho aux colères des gilets jaunes dénonçant les déserts de service public. Un leurre, pointe Thomas Barby, CGT Toulouse Métropole. Dans sa ville, le maire a « réaffecté les agents » dans de plus petites structures, là où « il n’y a plus aucun service public », à l’image des « maisons de services publics », appelées France Service. Sans nouvelle embauche, sans dotation supplémentaire, les agents devront être ultrapolyvalents, tiraillés entre les ordres de leur direction de service et l’élu en charge du territoire, pour in fine fournir, selon Thomas Barby, un service public « toujours plus dégradé ».
Présidentielle 2022fonctionnairesEmmanuel MacronValérie Pécresse New York Times - World
‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador
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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.
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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar
María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.
“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.
La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.
La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.
El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.
“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.
“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.
El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.
Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.
El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.
Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.
“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.
“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.
El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.
El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.
“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.
Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.
Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.
Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.
El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.
Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.
Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.
Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.
“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.
Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.
“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.
En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.
Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.
Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
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Beating noise pollution with smart tech
By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv
Sue Pearl and her husband David wake up feeling grumpy every morning.
"My husband snores so loudly that the whole house shakes," says Sue.
David, a 65-year-old solicitor from London, has tried just about everything to cure the problem, from nasal drops and strips, to sprays, and even an electric bracelet that gave him a mild electric shock.
Yet nothing has worked, and even his ears, nose and throat doctor is at a loss.
"I'm often woken up, my sleep is so disturbed, so I'll send him to the spare room," says Sue, who is a voice-over artist. "It's a nightmare. It's exhausting living with a snorer, neither of us sleep properly, it really isn't great for any relationship."
It is not just the sound of a snoring partner that can affect your quality of life. From living near a busy road or airport, to noisy neighbours, or blaring music, noise pollution can have a detrimental impact on your mental health.
In fact, the European Environmental Agency says that excessive noise is actually killing people. It estimates that long-term exposure causes 12,000 premature deaths per year across the European Union.
Meanwhile, the World Health Organization says that noise pollution is an "underestimated threat that can cause a number of short and long-term health problems, such as, for example, sleep disturbance, cardiovascular effects, poorer work and school performance, [and] hearing impairment".
Aside from good old ear plugs and noise-cancelling headphones, a number of tech companies have been scrambling to find new ways to drown out increased unwanted sound.
One such firm is Israeli business Silentium, which says that its "Quiet Bubble" system can significantly reduce unwanted sound - even if it is coming from a husband lying beside you in bed.
The technology is based around a speaker and microphone. How it works is rather complicated, but in simple terms the microphone listens to the unwanted sound, and then the speaker emits a noise that cancels it out.
For readers that want a more technical explanation - computer algorithms process the unwanted noise, and the speaker releases the same sound waves, but in the opposite phase, or back to front. This creates interference, which cancels out much of both sounds.
Called active noise cancellation, it has existed in headphones for a number of years, but companies like Silentium have developed the technology to work without having to put a pair of cans over your ears.
"You can fit our speaker and sensors to your bed's headboard, and the sound of your partner's snoring would be dramatically reduced, as it generates 'anti-noise'," says Silentium's chief executive Yoel Naor.
He adds that the technology could also be used in cars. "Your kids could be in the back playing Disney on full blast, or even arguing, and you wouldn't be able to hear much in the front."
The company says its technology can also create "individual sound zones", whereby the sound from an array of speakers is focused on a very specific area of space, and minimised outside of that zone or bubble. The idea is that someone on a train, or plane, can listen to music or watch a film without headphones, and yet still not bother people sitting nearby.
In his laboratory Mr Naor has two chairs side by side to demonstrate how this directional sound projection works. Depending on which seat you sit in you hear a different song being played through the assorted speakers. And you cannot hear the other tune.
Silentium is already working with carmaker Jaguar Land Rover, and hopes to interest other car firms, plus trains and airline companies with its tech.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
In some situations you want other people to hear a noise, such as a warning sound when a lorry is reversing. But ideally, you only want people close to the vehicle to hear the sound, and not the surrounding neighbourhood.
Brigade Electronics, based in Kent, makes such reversing alarms - they are only audible to those pedestrians, and others, in close proximity. They work by emitting sounds that dissipate after 10 metres or so.
"A 'ssh ssh' white noise can be heard clearly in the danger area, even when wearing ear defenders, headphones or for those with hearing impairment, but it doesn't wake up the entire neighbourhood." says Emily Hardy, marketing manager at Brigade.
She adds that the firm's speaker releases "gentle" short-travelling multi-frequency sounds, rather than "painful" narrowband frequencies that carry through the air for much longer distances.
Its systems have been fitted to everything from airport buggies, to supermarket delivery vehicles, diggers and some electric cars.
Poppy Szkiler is the co-founder and chief executive of UK-based Quiet Mark, a global certification programme that awards everything from consumer products to building specifications, hotels, shops, and transport companies for their low noise levels.
She says that a "quiet revolution" is taking place, with the need to reduce unnecessary noise having "shot to the top of priority lists in environment and health agendas" over the past two years.
She says this was partly to do with coronavirus lockdowns meaning that the noise in cities fell by half. "And the work from home movement brought an awareness to the impact of sound with all of life happening under one roof," she says.
Ms Szkiler established Quiet Mark a decade ago, but her family has been tackling excess noise for three generations.
Back in 1959 her grandfather John Connell founded the Noise Abatement Society, a charity which has now campaigned against noise pollution for 63 years.
His lobbying helped to push the 1960 Noise Abatement Act through the UK parliament. It legally recognised noise as potential nuisance or pollutant for the first time.
Talya Ressel is a psychotherapist based in London who works with people with high sensitivity to noise. In particular, she helps people deal with the challenges of misophonia, a condition whereby certain noises can trigger a strongly negative emotional response.
"We are bombarded by more sounds than ever before," she says. "Understand that sounds, that you may not even hear or notice, can have a very different effect on others.
"If you can not avoid an unwanted sound, and noise-cancelling headphones and white noise aren't options, then you need an active plan to manage the situation. Ignoring the issue doesn't mean that your body is not reacting or being affected."
Ms Ressel adds: "Try to find a few minutes every day where you sit in active silence. It's giving you a chance to reset after being bombarded by sounds all day."
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Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis noticioso
En Ucrania, Rusia vuelve a usar un cruel manual
Las tácticas rusas de asedio de ciudades y ataque deliberado a civiles ya se han empleado antes en Grozni. Yo lo he visto de primera mano.
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Por Carlotta Gall
KIEV, Ucrania — Muchas cosas me resultan conocidas en medio del retumbar de la artillería pesada de Rusia en Kiev, la capital de Ucrania. En particular, un terrible sentimiento de pavor.
Hace casi 30 años, me encontraba en Grozni, la capital de Chechenia, un territorio al sur de Rusia que se atrevió a declarar su independencia de Moscú cuando la Unión Soviética se estaba desintegrando. Los chechenos pagaron un enorme precio por su atrevimiento. El Ejército ruso invadió dos veces y en ambas ocasiones arrasó con la ciudad, un ejemplo del que se ha convertido en un manual familiar de Rusia para imponer control sobre regiones periféricas del otrora imperio ruso y aplastar pueblos hasta la sumisión.
Ucrania es muy distinta de Chechenia, un pequeño territorio de tan solo un millón de habitantes en el norte del Cáucaso. Ucrania es un país soberano con una población de más de 40 millones de personas, una fuerza armada de más de 200.000 soldados y una ciudad capital de tres millones de habitantes o más.
Sin embargo, vale la pena recordar la experiencia chechena, pues fue la primera vez que vimos a Vladimir Putin desarrollar su estrategia para reafirmar el dominio ruso donde quiera que lo deseara. Sus métodos son la fuerza bruta y el terror: bombardear y sitiar ciudades, usar a civiles como blancos a propósito y secuestrar y encarcelar a los líderes y periodistas locales para remplazarlos con colaboracionistas fieles. Las tácticas están tomadas directamente del manual de Iósif Stalin, como lo escribió la exsecretaria de Estado Madeleine Albright poco antes de morir.
La guerra en Chechenia comenzó con un despliegue impactante de incompetencia rusa. En 1994, durante la víspera de Año Nuevo, las tropas rusas fueron enviadas con torpeza a Grozni. La fuerza, compuesta en su mayor parte por soldados conscriptos que no sabían qué esperar, ingresó a la ciudad con largas columnas de tanques y vehículos blindados; se esperaba que fuera un derrocamiento veloz de los líderes chechenos.
Fueron recibidos por unidades muy motivadas de combatientes chechenos armados con cohetes antitanques, que emboscaron las columnas, atraparon y quemaron a cientos de soldados y vehículos blindados en una noche. Toda una brigada, la brigada Maikop, fue aniquilada casi por completo.
En los días que siguieron, Rusia quedó en un silencio estupefacto mientras el liderazgo evaluaba lo ocurrido y el ejército enviaba refuerzos. Los chechenos celebraron su victoria, dejaron que sus prisioneros hablaran por teléfono con sus madres en Rusia e instaron a Moscú a que retirara sus tropas. Sin embargo, la calma no duró.
El Ejército ruso se movilizó para flanquear Grozni por tres lados y desató sobre la ciudad una arremetida violenta y aterradora de ataques aéreos y artillería. Sus fuerzas destrozaron los suburbios, los parques industriales y luego los distritos residenciales, manzana por manzana, movilizándose por tierra poco a poco mientras forzaban la retirada de los combatientes chechenos bajo un bombardeo abrumador.
Yo lo vi de cerca desde ambos lados, reportando tras las líneas rusas mientras sus enormes armas azotaban la ciudad y recorrían toda la gama de bombas y proyectiles para llegar a los búnkeres donde los civiles vivían sitiados. Una moderna ciudad europea se convirtió en un paisaje lunar devastado. Recuerdo cómo los edificios fueron cortados a la mitad y la vida de las personas se desparramó de los apartamentos a la intemperie.
Los combatientes chechenos estaban por todas partes, pasaban a toda velocidad en autos civiles hacia el frente de batalla, corrían por calles laterales y edificios destruidos. Se convirtieron en maestros de la guerrilla urbana y resistieron durante semanas contra adversidades abrumadoras. Tenían el apoyo generalizado de la población civil, la cual estaba furiosa por el uso de la fuerza bruta de parte de Moscú. Los chechenos, un pueblo musulmán, habían sufrido opresión y deportación durante el mandato de Stalin y tenían un largo historial de resistencia frente al control ruso.
Cuando los rusos se encontraban con una defensa más obstinada de lo normal, dejaban caer bombas de racimo letales que suprimían a cualquier persona o vehículo que circulara por las calles, ya fueran combatientes, civiles que huían o personas mayores que querían recoger agua.
Después de tres meses, las fuerzas rusas tomaron el centro de la ciudad y los soldados se sentaban en sillas de plástico para cuidar un páramo de edificios destruidos, tierra excavada y tocones golpeados. La lucha se trasladó a los suburbios del sur, donde las fuerzas rusas destruyeron la última resistencia con bombas para colapsar búnkeres, las cuales atravesaban edificios de ocho pisos hasta los sótanos llenos de civiles, y bombas termobáricas que explotaban en los techos y propagaban poderosas ondas sísmicas.
Buena parte de esa experiencia puede evocarse en Ucrania en la actualidad. Aunque han transcurrido casi 30 años, es asombroso ver a Rusia emplear muchas de las mismas tácticas —y cometer los mismos errores— en Ucrania. A pesar de las duras lecciones aprendidas en Chechenia y Afganistán, las tropas rusas recorrieron las principales autopistas con sus tanques y camiones de combustible en un intento por tomar el control de la capital ucraniana en las primeras semanas de marzo.
Los soldados ucranianos ya se lo esperaban y organizaron varias emboscadas. Destruyeron tanques y vehículos blindados, lo cual creó tal amontonamiento que bloqueó el avance ruso. Muchos soldados rusos fueron asesinados o hechos prisioneros. Los sobrevivientes fueron forzados a escapar a los bosques de los alrededores. Otras columnas de tanques fueron destruidas al acercarse a Kiev por el este.
Luego siguió una especie de calma. La ciudad respiró de nuevo. Reabrieron unas pocas cafeterías.
Ahora, en el segundo mes de la guerra, las autoridades ucranianas aseguran que por el momento los rusos han dejado de centrar su atención en un ataque a la capital. No obstante, los analistas en Europa y Estados Unidos advierten que sin duda Kiev sigue siendo un blanco y ya estamos atestiguando espantosos bombardeos contra otras ciudades en todo el país.
Aunque muchas fuerzas rusas se han retirado de Kiev para reorganizarse, otras ya se han desplegado para empezar a flanquear la ciudad. Entre la columna blindada rusa de kilómetros de largo que había avanzado hacia la capital, analistas militares identificaron varios lanzacohetes, artillería pesada e incluso armas termobáricas. Los combates intensos siguen siendo constantes en varios suburbios del norte y la ciudad ha sufrido ataques de misiles teledirigidos y artillería casi todas las noches y, desde hace poco, todos los días.
En las últimas dos semanas, el alcalde de Kiev, Vitali Klichkó, ha ordenado un toque de queda de 36 horas que exige que todos los civiles no salgan durante dos noches y un día cuando los comandantes militares advirtieron de un peligro en aumento.
“Por favor, quédense en casa, será mucho más seguro”, rogó Klichkó la semana pasada en una conferencia de prensa al aire libre, mientras por toda la ciudad sonaban las sirenas de ataque aéreo. El alcalde, un excampeón de box de peso pesado, intentó preparar a su estupefacto pueblo para una lucha prolongada.
“No podemos dar una respuesta a cuánto va a durar esta guerra”, dijo. “Esperamos que sean semanas. Espero que no sean años”.
Incluso cuando Kiev se prepara para lo peor, las fuerzas rusas han estado golpeando a Járkov, la segunda ciudad más grande de Ucrania, a la ciudad portuaria de Mariúpol, a la ciudad de Mikoláiv y el poblado norteño de Chernígov. Impedidos de apoderarse de ellas en los primeros días de la guerra, el ejército ruso los ha atacado desde lejos, demoliendo constantemente infraestructura y edificios, incluidos hospitales, refugios antiaéreos y escuelas, incluso mientras miles de civiles están atrapados en su interior.
“En realidad son un ejército de artillería”, comentó sobre el ejército ruso Samuel Cranny-Evans, analista en el Instituto Royal United Services, un organismo de investigación británico. “La artillería es la primera respuesta a la mayoría de dificultades, ya sea que estén luchando en un campo, en las montañas o una ciudad. El resultado de esto, en el último caso, es una ciudad aplastada y bajas civiles”.
Un comandante checheno, Muslim Cheberloevsky, quien peleó contra el Ejército ruso en su patria durante más de una década, conoce a la perfección los métodos rusos. Cheberloevsky llegó con algunos de sus combatientes a apoyar a Ucrania cuando Putin se movilizó para anexar Crimea en 2014. Ahora está comandando un batallón de voluntarios chechenos cerca de Kiev.
Describió el combate a las afueras de Kiev como un juego del gato y el ratón: las fuerzas rusas mueven poco a poco a media decena de vehículos blindados hacia un pueblo, y sus combatientes, junto con los ucranianos, intentan atacarlos antes de que se atrincheren. Los rusos intentaban avanzar, “pero sus neumáticos se quedan girando”, comentó.
Se burló de las fuerzas armadas rusas. “Tienen tácticas estúpidas desde la época del imperio ruso; no han cambiado”, opinó. “Su táctica más importante es mandar a la gente a morir en el campo de batalla. No les interesan sus propios soldados”.
Hay un siguiente nivel en el manual de Putin, que es muy conocido entre los chechenos. Cuando las tropas rusas obtuvieron el control por tierra de Chechenia, destrozaron todo el disentimiento restante con arrestos, campos de filtración y la persuasión y empoderamiento de lugareños para convertirlos en protegidos y colaboradores.
Después de dar rienda suelta a un arsenal terrible, el golpe decisivo en contra de Chechenia fue usar a los chechenos leales a Rusia para imponer el control. Seis años después de iniciada la guerra, Putin persuadió al jefe muftí de Chechenia para que traicionara la causa rebelde. El hijo del muftí, Ramzán Kadírov, se convirtió en el principal esbirro de Putin y ha facilitado combatientes chechenos para apoyar a las fuerzas rusas en las guerras en Siria y ahora en Ucrania.
Ya hay señales de ese tipo de métodos en Ucrania: el arresto y la desaparición de autoridades locales, las detenciones y amenazas en contra de periodistas locales y la supuesta evacuación masiva de civiles a Rusia.
Los métodos que usaron los agentes rusos durante los últimos ocho años en los distritos separatistas del este de Ucrania —su represión rígida y su confinamiento infame— son un ejemplo muy claro de la manera en que el país podría ser controlado bajo la ocupación rusa.
Chris Alexander, diplomático y político canadiense que trabajó en la embajada de Canadá en Moscú en lo álgido de la guerra chechena, también advirtió que podrían venir cosas peores.
“El único peligro para los ucranianos en este momento son los bombardeos concentrados indiscriminados, al estilo de Alepo/Grozni”, me escribió. “Esto no ha terminado, ni de lejos”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
pierre bourdieuSociologiecolonialisme BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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L'Humanité
Une maison, ma vie, son œuvre
Prescription cultureRoman Enfin propriétaire de la maison dont il rêvait depuis toujours, un professeur y revoit toute sa vie et celle de son pays. Un livre brillant et subtil de Santiago Gamboa.
Alain NicolasDepuis tout petit, le narrateur sait qu’il veut habiter la maison. Il en a la certitude « scientifique ». Située dans le quartier de Chapinero, non loin de celui où il a passé son enfance, elle a appartenu à une famille de républicains espagnols, comme le montre le drapeau qui y a été hissé à la mort de Franco. Le narrateur sait aussi qu’il ne pourra jamais se la payer. Tout change lorsqu’il apprend qu’une université mexicaine vient de lui décerner un prix très bien doté. Un mois plus tard, il emménage, avec sa tante qui l’a élevé après la mort de ses parents.
Parler de la maison, c’est parler de lui. La parcourir, c’est refaire un voyage. Pièce après pièce, la maison devient le théâtre où se joue une scène de sa vie, de celle de ses proches. On y rencontre Transito, la cuisinière, dont le frère, membre des Farc, a été abattu en pleine rue après sa libération. On y croise les belles infirmières qui s’occupent de sa tante pendant sa maladie, et on la revoit, en pleine santé, diplomate efficace au service du gouvernement, sans qu’elle ait un seul instant renié ses convictions révolutionnaires. Arpenter les couloirs et les chambres de la maison, c’est refaire l’itinéraire de ce pays complexe et violent, brutal et sophistiqué qu’est la Colombie. C’est aussi se sentir invité dans une sorte de conversation, intime et pleine d’humour qui revivifie le genre fatigué du récit de vie, éclaté en une poignée de petits romans brillants, colorés et tragiques. A. N.
LittératureColombiefarcamérique latine New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Sin techo, sin comida y sin agua’: así se vive el asedio de las tropas rusas en una ciudad de Ucrania
Los habitantes de Mariúpol describieron la forma en que las fuerzas rusas utilizan el hambre como arma de guerra en el puerto sureño, que desde hace un mes está bajo asedio.
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Por Valerie Hopkins, Ben Hubbard y Gina Kolata
LEÓPOLIS, Ucrania — Después de que las fuerzas rusas rodearon la ciudad de Mariúpol en el sur de Ucrania, cortando el suministro de agua y combustible e impidiendo la entrada de los convoyes de ayuda, Yulia Beley se refugió en el sótano de un vecino con sus tres hijas y luchó para sobrevivir.
Su esposo estaba defendiendo la ciudad, por lo que se aventuró a salir mientras caían las bombas para sacar agua de un pozo lejano y trató de consolar a sus hijos mientras los bombardeos sacudían las paredes y el techo. Con el tiempo, la comida disminuyó y Beley, una panadera, dijo que alimentaba a sus hijos hambrientos con un plato de avena al día que compartían entre ellos. Su hija de 6 años, Ivanka, soñaba con los panecillos dulces de semillas de amapola que su madre hacía antes de la guerra.
“Eso te destroza”, dijo Beley, de 33 años, quien hace una semana logró escapar de la ciudad pero todavía está traumatizada. “Solo sollozaba, lloraba y gritaba con la cara en las almohadas cuando nadie me veía”.
Poco después de que Rusia invadió Ucrania, las tropas sitiaron Mariúpol utilizando la antigua táctica de guerra que consiste en generar una hambruna en la ciudad —que llegó a ser un bullicioso centro urbano de 430.000 habitantes— para que se rindiera.
Desde los días en que los ejércitos rodeaban los castillos medievales en Europa hasta la batalla de Stalingrado en la Segunda Guerra Mundial y la presión ejercida sobre las comunidades rebeldes en Siria durante los 11 años de guerra civil, los militares han utilizado los asedios a lo largo de la historia, independientemente de los efectos catastróficos para los civiles que quedan atrapados en los conflictos bélicos.
Este mes, el secretario de Estado estadounidense, Antony J. Blinken, acusó a Rusia de “matar de hambre” a las ciudades de Ucrania. Invocó la memoria del hermano del presidente ruso Vladimir Putin, Viktor, quien murió en la infancia durante el sitio alemán de Leningrado en la Segunda Guerra Mundial.
“Es vergonzoso”, dijo Blinken. “El mundo le está diciendo a Rusia: ‘Detengan estos ataques de inmediato. Dejen entrar la comida y las medicinas. Dejen salir a la gente de manera segura y pongan fin a esta guerra contra Ucrania’”.
Los estudiosos de la guerra de asedio dicen que la táctica sirve para diferentes propósitos, como debilitar a los enemigos y evitar enfrentamientos que pueden ocasionar la muerte de los soldados de las tropas que implementan el sitio, o congelar los frentes activos mientras las fuerzas atacantes se reposicionan. Pero la naturaleza extenuante de los asedios, y cómo usan el hambre para que los cuerpos de las personas se vuelvan en su contra, les da un poder psicológico único entre las tácticas de guerra, según los académicos y los sobrevivientes de los asedios.
“El asedio es una forma de quebrantar la voluntad, humillar y, finalmente, controlar”, dijo Mouna Khaity, una investigadora especializada en temas de salud y género que vivió el asedio de cinco años del gobierno sirio contra Guta Oriental, una zona cerca de Damasco.
Según Khaity, privar de alimentos a una zona residencial mientras la bombardean no solo sirve para expulsar a los combatientes, sino para que todos los que se quedaron atrapados reciban mensajes como: “No eres un ser humano igual a mí. ¡No mereces comer, beber, tomar medicamentos o incluso respirar!”.
Después de que sitiaron Mariúpol el mes pasado, las fuerzas rusas aislaron a la ciudad de todo lo que necesitaba para vivir, dijo el alcalde, Vadym Boychenko, en la televisión nacional ucraniana. También destruyeron las centrales eléctricas por lo que no había suministro cuando las temperaturas bajaron, y tampoco había agua ni gas, que son esenciales para cocinar y calentar, afirmó el alcalde.
Algunos civiles lograron huir, haciendo viajes angustiosos a través de calles destruidas y puestos de control rusos. Pero se cree que unas 160.000 personas siguen atrapadas en la ciudad, dijo Boychenko, y más de dos decenas de autobuses enviados hace días para evacuarlos no pudieron ingresar a la urbe debido a los bombardeos rusos.
El lunes, el Comité Internacional de la Cruz Roja dijo que cesará las operaciones de socorro en Mariúpol porque las partes en conflicto no podían garantizar la seguridad de los trabajadores humanitarios.
Casi 5000 personas, incluidos unos 210 niños, han muerto allí, asevera el funcionario, pero esas cifras no han podido ser confirmadas por las dificultades para obtener información.
Las fuerzas rusas controlan algunos sectores de Mariúpol, dijo el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, en un encuentro con un grupo de periodistas rusos independientes celebrado el domingo. Pero el centro de la ciudad sigue aguantando, según analistas militares ucranianos y británicos.
Pyotr Andryuschenko, colaborador del alcalde, le dijo a The New York Times que aproximadamente 3000 combatientes ucranianos del Batallón Azov estaban defendiendo la ciudad contra unos 14.000 soldados respaldados por Moscú.
Cuando comenzó el asedio, una residente de Mariúpol, Kristina, dijo que ella, su esposo y sus dos hijos acamparon en la entrada de su edificio, con la esperanza de que les brindara mejor refugio y más protección que su apartamento.
Su esposo, un analista de negocios, se aventura a buscar agua y ella cocina en un fogón improvisado. También recogieron agua de lluvia, y nieve, que hierven para esterilizarla.
Ella leía cuentos de hadas para tratar de distraer a los niños, pero cuando tenían hambre, “se apagaba la chispa de sus ojos”, dijo Kristina, quien no quiso dar su nombre completo por temor a las represalias. “No tenían interés en nada”.
“Comíamos una vez al día”, dijo. “Era principalmente por la mañana o por la noche cuando los niños gritaban y decían: ‘Quiero comer’”.
Su familia huyó de la ciudad, pero dejaron atrás a su padre y a los abuelos. Ha tenido problemas para contactarlos porque la mayoría de las redes telefónicas de la ciudad fueron cortadas.
Dijo que la semana pasada le enviaron un mensaje de texto que decía: “Sin techo, sin comida y sin agua”.
Los médicos que estudian el hambre y la inanición describen un proceso sombrío en el que el cuerpo se consume a sí mismo para mantenerse con vida. Primero se quema la glucosa almacenada en el hígado, luego la grasa y luego los músculos.
Aunque la deshidratación puede matar en menos de una semana, un adulto bien alimentado puede sobrevivir más de 70 días solo con agua. Los niños, los ancianos y los enfermos sucumben más rápidamente.
Otras investigaciones han demostrado que el hambre no solo debilita el cuerpo sino que perturba la mente.
Nancy Zucker, profesora de psiquiatría y ciencias del comportamiento en la Universidad de Duke, dijo que la investigación realizada durante la Segunda Guerra Mundial en 36 objetores de conciencia masculinos que consumieron una dieta baja en calorías inspirada en la que se les dio a los prisioneros de guerra mostró que habían sufrido “consecuencias psicológicas significativas”.
Y agregó: “Tenían neurosis de inanición: aumento de la ansiedad, aumento del aislamiento, aumento de la depresión”.
Ese daño se agrava en circunstancias traumáticas, como las guerras.
“Esto es una hambruna desatada durante una catástrofe”, dijo. “Es muy difícil separar las profundas consecuencias psicológicas de vivir un estado de guerra y no tener suficiente comida”.
El recuerdo del hambre persiguió a los objetores de conciencia que participaron en el estudio mucho después de haber recuperado sus fuerzas.
“Necesitaban estar rodeados de comida”, y algunos siguieron obsesionados con eso, dijo. “Varios se convirtieron en chefs”.
Irina Peredey, una trabajadora municipal de Mariúpol, dijo que después de escapar estuvo tan conmocionada que no pudo comer durante días.
Después de eso, comenzó a desear una comida completa a cada hora.
“Pasa una hora y quieres comer”, dijo Peredey, de 29 años. “Creo que es psicológico. Comienzas a comer constantemente, y quieres comer tanto como sea posible”.
Al principio estaba confundida, dijo.
“Pero creo que así es como mi cuerpo se está defendiendo”.
Beley, la panadera que luchaba por sobrevivir en el sótano de Mariúpol, dijo que las bombas que sacudían el edificio y los proyectiles eran tan frecuentes que su hija Aida, de 3 años, aprendió a distinguir entre el fuego entrante y saliente.
Pronto la familia se quedó sin comida. Una mujer le regaló un tarro de miel.
“Así es como sobrevivimos”, dijo. “No teníamos comida, pero no podemos decir que no comimos porque una cucharada de miel una vez al día ya es una especie de almuerzo”.
Cuando su familia logró escapar, se sintió débil, como si su cuerpo estuviera luchando para funcionar. Los soldados rusos le ofrecieron dulces a ella y a sus hijos y, al principio, se negó. Pero luego cambió de opinión.
“Pedía caramelos, azúcar”, dijo. “Me di cuenta de que necesitaba algo para poder mantenerme”.
Valerie Hopkins reportó desde Leópolis, Ucrania, Ben Hubbard desde Beirut, Líbano, y Gina Kolata desde Princeton, Nueva Jersey. Asmaa al-Omar y Hwaida Saad colaboraron desde Beirut.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times.@VALERIEinNYT
Ben Hubbard es el jefe del buró de Beirut. Ha pasado más de una decena de años en el mundo árabe, incluidos Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. Es el autor de MBS: The Rise to Power of Mohammed bin Salman. @NYTBen
Gina Kolata escribe sobre ciencia y medicina. Ha sido dos veces finalista del premio Pulitzer y es autora de seis libros, entre ellos Mercies in Disguise: A Story of Hope, a Family’s Genetic Destiny, and The Science That Saved Them. @@ginakolata • Facebook
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César Aira dans la juridiction du rêve
Prescription cultureConte Comme un calife des Mille et Une Nuits, un président argentin erre le soir dans Buenos Aires. Un plaidoyer pour l’imagination fantaisiste et grave.
Alain NicolasDans les pays réels, occidentaux, contemporains, des événements tout droit sortis des contes orientaux se produisent parfois. Ainsi, en Argentine, peut-on voir – ou plutôt pourrait-on, si on y faisait attention – le président déambuler la nuit dans les rues de Buenos Aires tel un calife à Bagdad. Son incognito est protégé par l’ « envie de réalité » de ses concitoyens, trop avides de « vigoureux romans réalistes bordant des problématiques sociales d’actualité ». Seule une « petite musique désincarnée » qu’il fredonne sans y penser flotte dans les têtes des noctambules qui sont à cent lieues d’imaginer que leur homme providentiel rôde autour d’eux en chantonnant dans l’obscurité.
Pourquoi fait-il cela ? Pas pour prendre l’air, ni pour s’informer de ce que vivent ou pensent ses électeurs. Moins encore pour afficher sa proximité avec son peuple. Sa motivation, « parfaitement étrangère à la politique », est l’amour. Un amour de principe, global, illimité. Ces femmes et ces hommes qu’il observe, il s’en veut responsable « comme s’il les avait rêvés ». Il faut dire que depuis toujours il a pris ses distances avec la réalité, ayant décidé de « s’éloigner de tout ce qui était purement factuel ».
« Le réel, comme on le sait, n’est qu’une suite d’obstacles. » Comme son héros, César Aira s’en affranchit pour se plonger dans la « totale liberté du conte ». Le président, s’il sort la nuit, ne met pas le jour à profit pour travailler, au point qu’on se demande comment il peut « sauver le pays », ce qui semble pourtant acquis, et comment il a pu se faire élire (toute relation à des faits réels sera de la responsabilité du lecteur). Dans sa liste infinie de tâches à faire pour le lendemain figure en bonne place une admission de la belle Xénia à l’ « hôpital Argerich ». Comme il refuse son salaire de président, il lui a confié la tâche d’ouvrir une épicerie dont les bénéfices lui permettent de survivre. Il dépense si peu… Admiratif de la débrouillardise de sa maîtresse, il entend faire décoder par les chirurgiens son « guide neuronal », et le mettre à la disposition du pays, ce qui ne manquerait pas de tout résoudre.
Sans la visée démonstrative de la fable philosophique, le Président a le charme et la fantaisie du conte. Rapporté cependant au monde actuel, celui où écrit César Aira et celui où ses lecteurs le lisent, on ne peut éluder une vague inquiétude. Même dans « la juridiction du rêve », nul n’est tout-puissant.
Littératurefableargentine L'Humanité
Essai De la rationalisation de la violence politique
Prescription culturePierre-Henri LabÀ l’heure où la guerre fait son retour en Europe à la faveur de l’invasion russe de l’Ukraine, suscitant l’effroi des populations qui la pensaient à jamais disparue du continent, cet ouvrage rappelle que la violence demeure au cœur des dynamiques politiques dans de nombreux pays au monde. Rédigé sous la direction des chercheurs en science politique Amin Allal, Gilles Dorronsoro et Olivier Grojean, l’ouvrage regroupe les travaux de plusieurs chercheurs sur des conflits en Afghanistan, en Algérie, au Burundi, en Colombie, en Libye, au Pakistan et en Turquie. Ces enquêtes portent sur l’action de groupes non étatiques. Ils montrent que la violence est le produit d’apprentissage et de l’acquisition de compétences dispensés en leur sein. Il s’agit pour les groupes armés de rationaliser l’usage de la violence afin d’éviter une perte de contrôle nuisible aux objectifs politiques poursuivis. Le recours à la force pouvant viser à susciter des réactions dans une population, à réaffirmer la domination d’un groupe ou encore à appuyer les revendications d’un autre. P.-H. L.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘Jamás pensé que volvería a ser una refugiada’: sobrevivientes ucranianos de la Segunda Guerra Mundial vuelven a vivir un conflicto bélico
Casi 80 años después de que Ucrania saliera de una devastadora guerra mundial en la que murieron más de cinco millones de personas, la invasión rusa reaviva los recuerdos que al país le ha costado superar.
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Por Emma Bubola
Borys Zabarko tenía 6 años cuando los nazis invadieron lo que hoy se conoce como Ucrania en 1941 y su ciudad natal, Sharhorod, se convirtió en un gueto judío. Las mujeres, los niños y los ancianos dormían en habitaciones abarrotadas, sin baños ni agua, dijo. Mientras la epidemia de fiebre tifoidea causaba estragos, el suelo estaba demasiado frío como para cavar tumbas y los cuerpos se apilaban sobre la tierra. El padre y el tío de Zabarko, que lucharon con el ejército soviético, murieron en combate.
Después de la liberación, Zabarko dijo que se convenció de que nunca volvería a ocurrir algo así.
A sus 86 años, hace poco pasó toda una noche de pie en la gélida estación de tren de Leópolis, en el oeste de Ucrania, en un andén abarrotado mientras intentaba subir a un vagón para escapar de otra guerra.
“Es una repetición aterradora”, dijo por teléfono desde Núremberg, Alemania, donde huyó con su nieta de 17 años, Ilona, antes de establecerse en Stuttgart. “De nuevo, tenemos esta guerra asesina”.
En las últimas semanas, la mayoría de los ucranianos vieron conmocionados cómo su país era golpeado por la violencia y la destrucción a una escala que nunca habían visto antes, con niños muertos, fosas comunes y bombardeos de casas y hospitales.
Para algunos ucranianos de edad avanzada, la invasión rusa ha revivido los dolorosos recuerdos de la Segunda Guerra Mundial, en la que murieron más de cinco millones de personas en Ucrania, aunque el número de víctimas y la escala del conflicto actual sean incomparables.
Los ecos de la guerra mundial se han hecho omnipresentes desde que Rusia invadió Ucrania.
Dumskaya.net, un portal informativo de Odesa, Ucrania, terminaba los artículos con una frase adaptada de una que utilizaban los periódicos locales durante la Segunda Guerra Mundial. En vez de “muerte a los ocupantes alemanes”, ahora dice “muerte a los ocupantes rusos”. Un erizo antitanque que se utilizó en 1941 fue sacado de un museo y desplegado en una calle de Kiev.
El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, nieto de un veterano del ejército rojo, ha retomado el lenguaje de aquel conflicto y dice que se está desarrollando una “guerra patriótica”, una referencia a la Gran Guerra Patriótica de la Unión Soviética contra la Alemania nazi.
Para los ucranianos, “la Segunda Guerra Mundial es la referencia emocional más importante”, dijo Markian Dobczansky, historiador del Instituto de Investigación Ucraniana de la Universidad de Harvard. Aunque el Estado ucraniano evoca esos recuerdos, el pueblo ucraniano también “establece esa conexión por su cuenta”, dijo.
Alexandra Deineka, de 83 años, tenía 3 años cuando perdió varios dedos tras el impacto de una bomba en su casa de Járkov. Este mes, esa casa, en la que todavía vive, volvió a ser bombardeada y parte del tejado quedó destruido. “La misma historia, como hace muchos años”, dijo su nieto, Dmytro Deineka: “Lo mismo, lo mismo”.
Cuando Zabarko oyó las sirenas de ataque aéreo en una mañana reciente, corrió hacia un garaje subterráneo. Allí encontró a gente que había pasado la noche ahí, escondiéndose de los misiles y las bombas que caían sobre la ciudad, incluyendo madres con niños en carriolas que tenían miedo de salir. Su mente viajó de inmediato a 1941.
“Los sentimientos son los mismos”, dijo. “Es la muerte la que vuela sobre ti”, agregó.
Después de pasar días refugiados en su apartamento, su nieta sufría una ansiedad insoportable, dijo, y su hija le rogó que la sacara de Ucrania. Ambos enfermaron de COVID-19 después de viajar en tren en vagones atestados.
“Creíamos que nosotros, nuestros hijos y nuestros nietos vivirían una vida en paz”, dijo, “y ahora hay otra guerra con gente que muere, otro derramamiento de sangre”.
Después de que Alemania invadiera lo que hoy es Ucrania, cedió la región de Transnistria a su aliado de Rumanía, que deportó a miles de judíos a Sharhorod, confinándolos allí.
Después de la guerra, Zabarko se hizo historiador, escribió libros sobre el Holocausto y dirigió una asociación de sobrevivientes. Ahora siente como si el trabajo de su vida no hubiera valido la pena.
“Esta es mi tragedia personal”, dijo. “Si hubiéramos aprendido esas lecciones, no tendríamos guerra en Ucrania; no tendríamos ninguna guerra”.
Y añadió: “Para muchos es la primera vez, pero nosotros sabemos hacia dónde nos lleva la guerra; la hemos vivido”.
Cerca de 1,5 millones de judíos fueron asesinados en el Holocausto de Ucrania. En Babyn Yar, en Kiev, murieron casi 34.000 personas en solo dos días, en uno de los peores asesinatos masivos de judíos durante el Holocausto.
Entre esas víctimas estaban la tía y la abuela de Svetlana Petrovskaya, quien había huido de Kiev con su madre tras la invasión nazi.
El 1 de marzo, el Centro Conmemorativo del Holocausto de Babyn Yar, en Kiev, dijo que las fuerzas rusas habían atacado el lugar.
“Ahora las bombas de Putin están bombardeando Babyn Yar”, dijo Petrovskaya, de 87 años y profesora de Historia. “Una no puede entender esto”.
Después de que Petrovskaya y su madre huyeron en un tren de ganado, su padre se convirtió en prisionero de guerra. Cuando la familia regresó a Kiev en 1944, Petrovskaya y otros niños recogieron ladrillos después de ir a la escuela y ayudaron a reconstruir la ciudad.
Ahora, 82 años después, Petrovskaya abandonaba Kiev en un autobús con personas mayores y niños, para acabar en Budapest, tras recoger sus joyas, algunos libros de poemas, las pipas de su difunto marido y las cartas que había recibido de sus antiguos alumnos.
“Soy una persona fuerte y no lloré cuando murió mi marido, pero rompí a llorar cuando salí de Kiev”, dijo. “Fue muy parecido a 1941”.
Tras pasar horas en los refugios antibombas mientras los proyectiles caían cerca de su casa, Petrovskaya superó su reticencia inicial y aceptó abandonar Kiev a principios de marzo.
“Nunca jamás pensé que volvería a ser una refugiada”, dijo, “quiero ser enterrada junto a mi marido”.
En los años cuarenta, los colaboradores locales ayudaron a los nazis a perpetrar el Holocausto, pero la mayoría de los ucranianos, más de tres millones, lucharon en el ejército Rojo contra los nazis.
Uno de los combatientes fue Ihor Yukhnovskyi, físico y ex viceprimer ministro de Ucrania. Yukhnovskyi creció bajo el dominio polaco en lo que hoy es Ucrania occidental y vivió bajo la ocupación alemana y soviética.
“El pueblo ucraniano hizo mucho durante la Segunda Guerra Mundial; Rusia tiene una gran deuda con Ucrania”, dijo Yukhnovskyi, de 96 años, en una conversación telefónica desde su casa en Leópolis. “Es muy triste que el presidente de Rusia no tenga una forma básica de respeto”.
En 1991, como miembro del Parlamento, defendió la independencia de Ucrania. Ahora su nieto ha sido reclutado para la guerra.
“Pensar que vamos a renunciar a eso es completamente absurdo”, dijo.
Ida Lesich y su madre formaron parte de los más de dos millones de personas que los nazis enviaron a campos de trabajo en Alemania. En 1943, su madre murió en el campo tras varios meses de romper piedras, y Lesich creció en un orfanato de Kiev.
En una llamada telefónica desde Kiev, ciudad que se niega a abandonar, Lesich, de 85 años, dijo que durante toda su vida había logrado evitar los recuerdos que tenía de la guerra. Pero cuando las bombas empezaron a caer sobre Ucrania, volvieron a aparecer.
“Putin no trata a la gente como personas”, dijo. “Está matando a los inocentes”.
Cuando tenía 22 años, el esposo de Maria Stasenko fue reclutado por el ejército soviético. Ella y su hijo de 4 años se quedaron en Dnipro, incluso cuando su casa fue ocupada por soldados alemanes. Ahora es su nieto el que se prepara para luchar.
“Estoy viviendo mi tercera guerra”, dijo Stasenko, de 102 años, quien nació justo después del final de la Primera Guerra Mundial, en una llamada telefónica desde su casa en las afueras de Dnipro. “Nunca pensé que habría otra”.
Durante la Segunda Guerra Mundial, Stasenko trabajó como voluntaria en su ciudad, ayudando a reparar las vías del tren destruidas. Ahora, como muchos de los que sobrevivieron a la guerra, es demasiado vieja para escapar y no puede buscar refugio, por lo que está atrapada con sus recuerdos y temores. “No estoy segura de que vaya a sobrevivir esta vez”.
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BBC
Oscars fashion: Red carpet in pictures
After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.
Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.
There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.
Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.
Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.
Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.
His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.
Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.
Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.
First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.
Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.
Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.
British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.
Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.
Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.
One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.
Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.
Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?
Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.
West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.
Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.
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A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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BBC
SS Central America: Haunting photos recovered from the 'ship of gold' wreck on ocean floor
In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.
It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.
They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.
Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.
The photos are only being published this year.
The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.
The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.
That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.
Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".
"It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"
In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.
"It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.
"There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."
Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.
"It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.
While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.
In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.
The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.
"I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.
"And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."
For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.
Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.
"The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.
"I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."
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Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian BBC
'Photography completely turned my life around'
About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.
The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.
Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.
"And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."
She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.
"Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.
"It gave me this hope that I would be able to get through it."
The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.
"I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.
"I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.
"I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."
Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.
"Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.
The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".
She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.
Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.
After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.
"When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.
"Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.
"I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.
"This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."
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Opex 360
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAllemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…
Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
@armees_gouv— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
L'Humanité
Les militants en lutte contre la privatisation de l’enseignement agricole
Un jour avecNeuf mois après un premier rassemblement, le collectif de défense de l’enseignement agricole public se retrouvait mardi devant l’école privée Hectar, financée par le milliardaire Xavier Niel.
Olivier ChartrainLa barrière est fermée et le restera. À plusieurs centaines de mètres, par-delà des champs qui ne semblent guère cultivés, on aperçoit les bâtiments rénovés d’une grande ferme. Pas âme qui vive. Neuf mois jour pour jour après un premier rassemblement ici même, à Lévis-Saint-Nom (Yvelines), ce n’est pas ce 29 mars que les manifestants du collectif de défense de l’enseignement agricole public (EAP) vont pouvoir discuter avec les responsables de l’école Hectar. Le 29 juin 2021, ils avaient dit qu’ils reviendraient. Une cinquantaine de militantes et militants de ce collectif, qui regroupe la quasi-totalité des syndicats de l’EAP (Snetap-FSU, majoritaire, CGT agri, SEA-Unsa, FO EA, SUD rural…), mais aussi la Confédération paysanne, les parents d’élèves de la FCPE, la Fadear (Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural), sont venus en voiture ou dans un « bus de la colère ». L’ambiance est aussi unitaire que joyeuse, on cherche des slogans qui riment avec Hectar, on trouve « Hectar, bobards, machine à dollars ! » en mode rigolard.
Des cours « hors-sol »
Hectar ? C’est cet autoproclamé « plus grand campus agricole du monde » fondé par Audrey Bourolleau, conseillère agricole d’Emmanuel Macron jusqu’en juillet 2019. L’autre fée penchée sur le berceau d’Hectar n’est autre que Xavier Niel, PDG du groupe Iliad-Free et 14e homme le plus riche de France. Ouvert en septembre 2021, Hectar promettait beaucoup : 2 000 étudiants, deux exploitations-écoles sur le domaine de 600 hectares, tout en bio, transformation sur place, circuits courts, incubateur de start-up (en lien avec l’école 42 de Xavier Niel), intelligence artificielle et vaches connectées… L’histoire racontée, c’est que l’agriculture de demain commençait ici.
Neuf mois plus tard, le tableau n’a pas l’air aussi brillant que promis. Grimpé sur la benne d’une camionnette, Frédéric Chassagnette, cosecrétaire général du Snetap-FSU, brocarde : « Où sont les 2 000 étudiants ? On a appris qu’au moins 1 000 d’entre eux étaient en fait… des élèves de 3e en stage d’observation. » Les autres, où sont-ils ? « Est-ce qu’il y a quelqu’un de vivant derrière cette barrière ? » clame Frédéric Vaucouleur, de la CGT agri. De fait, les cours se feraient surtout à distance. Un mode « hors-sol » qui sonne curieusement s’agissant de formations agricoles. Mais il y a aussi de vrais étudiants. Laurence Dautraix le sait bien : enseignante au lycée agricole et viticole de la Tour-Blanche, dans le Bordelais, elle a vu arriver des élèves d’Hectar. Dans des conditions stupéfiantes : « Une convention a été passée entre Hectar et le lycée que nous, élus au conseil d’administration, n’avons pas pu lire. On y exige des professeurs du lycée public qu’ils communiquent tous leurs supports pédagogiques au responsable de la formation Hectar ! » Un pillage de savoir-faire auquel l’établissement donne son assentiment parce qu’il est sous-financé, comme tous les établissements de l’EAP, et qu’Hectar paie « plutôt bien, poursuit l’enseignante, mais avec de l’argent public, celui de la formation continue, grâce à la loi Pénicaud ». Douze élèves devaient venir, huit seulement sont présents. Il se dit que le prestigieux château d’Yquem, tout proche, peine à recruter et que cette formation lui serait destinée. Or, Yquem appartient à Bernard Arnault (LVMH), dont la fille Delphine est la compagne de Xavier Niel. Le monde est petit…
l’agroécologie, une urgence
Mais « si Hectar a besoin de s’appuyer sur l’EAP, remarque Frédéric Chassagnette, c’est bien que nous avons les compétences pour faire le travail nous-mêmes ». Pour le collectif, le problème est là : alors que la moitié des agriculteurs vont partir en retraite d’ici à 2030, former leurs remplaçants est une urgence économique, mais aussi environnementale, à l’heure où le changement climatique impose une véritable révolution agroécologique. Or, c’est une saignée que subit l’EAP, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, avec 300 suppressions de postes d’ici la fin 2022 : rapporté à l’effectif, c’est comme si on en supprimait 15 000 dans l’éducation nationale. Comme par hasard, dans le même temps, fleurissent des écoles privées – vétérinaire à Rouen, forestière à Guillestre (Hautes-Alpes) – parfois créées directement par des entreprises, comme celle de la multinationale Lactalis dans la Mayenne. C’est que les 2 milliards consacrés à l’agriculture et à l’alimentation dans le plan France 2030, présenté en octobre 2021 par Emmanuel Macron et préparé par Audrey Bourolleau, ont de quoi attirer les convoitises. Avant de s’embarquer vers la Défense pour un forum citoyen consacré à l’agriculture de demain et la place de l’EAP, les manifestants entonnent un dernier slogan, en guise d’au revoir : « Hectar, ton fric, rends-le au public ! »
enseignement agricoleécole hectarEmmanuel Macronxavier niel L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie New York Times - World
Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.
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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.
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By Emily Schmall
AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.
When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.
When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.
They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.
“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”
The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.
That unity, however, has recently frayed.
A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.
New
Delhi
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INDIA
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Auroville
Pondicherry
INDIA
Bay of
Bengal
TAMIL NADU
Madurai
SRI
LANKA
Gulf of
Mannar
50 mileS
By The New York Times
The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.
Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.
But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.
They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.
The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.
But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.
Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.
The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.
Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.
“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.
Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.
Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.
“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.
The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.
“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.
The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.
“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”
Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.
“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”
Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.
“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.
The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.
Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.
Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.
Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”
“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”
Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.
While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.
Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.
“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”
Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.
Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.
“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”
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New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Opex 360
L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
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Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
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Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
demande de propositions« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
L'Humanité
Salah Abdeslam sort du silence
Emilio Mesletprocès Salah Abdeslam avait décidé de « faire usage de (son) droit au silence » lors de l’audience consacrée à son interrogatoire sur la soirée du 13 novembre 2015. Il a finalement fait volte-face devant les questions de Me Josserand-Schmidt, une avocate des parties civiles. Le principal accusé a admis avoir « renoncé » à activer sa ceinture explosive le soir de l’attentat. « Pas, par lâcheté, pas par peur mais je ne voulais pas c’est tout », ajoute-t-il. Pourquoi avoir alors raconté, en rentrant en Belgique, que sa ceinture était défectueuse ? « J’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans, c’est ça aussi. J’avais honte tout simplement », a avoué Adbeslam. Avant de se murer à nouveau dans le silence, dont il n’est ressorti que pour affirmer avoir été « touché » par le témoignage d’une mère ayant perdu sa fille ce soir-là. E. M.
procès attentats 13 novembre 2015salah abdeslamjustice L'Humanité
Ces exclus du logement que l’État n’écoute pas
ActuPAUVRETÉ En ce 31 mars, la fin de la trêve hivernale autorise la reprise des expulsions locatives. Alors que le mal-logement s’enracine, des milliers de ménages supplémentaires risquent de se retrouver à la rue, dans l’indifférence des politiques.
Eugénie BarbezatBien qu’il touche plus de 4 millions de personnes, le mal-logement n’est pas un thème de campagne. Alors que les conséquences économiques de la crise sanitaires et bientôt de la guerre en Ukraine fragilisent encore davantage les ménages les plus pauvres, les associations regrettent que le gouvernement ne prolonge pas la trêve hivernale, contrairement à ce qu’il avait fait en 2020 et 2021. La période qui s’ouvre ce jeudi pourrait donc voir jetées à la rue des milliers de familles déjà précarisées.
Saadia fait partie de celles-là. Concentrée sur la description de ses mauvaises conditions de logement, la petite femme de 67 ans, la tête recouverte d’un foulard noir et blanc, en a oublié l’essentiel. « Je n’y pensais plus, se reprend-elle, mais l’huissier est venu en février 2020 et à partir de la fin mars, le propriétaire peut me faire sortir. » Même si elle peine à comprendre où en est la procédure d’expulsion, qui, comme pour beaucoup d’autres ménages, a continué à avancer pendant la période de Covid, elle redoute de se retrouver, avec ses deux grands enfants, à la porte du 29 m2 qu’elle habite à Charenton-le-Pont, en banlieue parisienne. Son propriétaire a déjà vendu trois appartements de l’immeuble et il ne reste plus qu’elle. « C’est stressant. Pourtant, je paie mes loyers. Je n’en ai jamais raté un, je ne suis jamais en retard, se lamente-t-elle. Si demain on me jette dehors avec mes affaires, je ne sais pas ce qu’on va devenir. »
Une retraite de 800 euros pour un loyer de 700
Cette nouvelle épée de Damoclès vient s’ajouter à une vie de labeur et d’instabilité. Depuis son divorce, en 2007, elle cumule les petits boulots pour faire vivre ses enfants. « J’ai fait tous les métiers : cuisinière, lingère, travail auprès des personnes âgées, garde d’enfants », raconte-t-elle. Un accident de travail alors qu’elle s’occupait d’une personne dépendante lui a détruit la santé. Elle souffre désormais de problèmes articulaires chroniques aux cervicales et aux lombaires. L’insalubrité des différents logements qu’elle a occupés – humides, sombres et trop petits malgré une demande de HLM antérieure à son divorce – n’a rien arrangé… « Quand je travaillais, je n’arrivais pas à me reposer, parce que tous les week-ends je nettoyais l’appartement, sinon, avec les moisissures, ça finissait par devenir vert », explique-t-elle. Sa retraite ne dépasse pas 800 euros, pour un loyer de 700. Elle s’inquiète aussi du poids de la promiscuité sur ses enfants de 29 et 26 ans. Sa fille cadette, passée par Sciences-Po, cherche un emploi, tandis que l’aîné vient d’accepter un CDI dans un hôtel pour 1 300 euros mensuels. « Je lui ai dit d’accepter pour m’aider à trouver un appartement », dit-elle en serrant son petit sac sur ses genoux.
Dans le campement installé par l’association Droit au logement (DAL) place de la Bastille, à Paris, où deux cents familles de mal-logés se relaient depuis le 5 mars pour exiger un toit, Saadia n’est pas un cas isolé. Faiza, 44 ans, n’est plus tout à fait certaine des dates et de l’imminence du danger qui la menace. Mais elle sait qu’en 2020, le propriétaire lui a annoncé qu’il allait vendre son appartement, qu’il fallait vider les lieux et qu’il avait lancé une procédure. De toute façon, le deux-pièces vétuste de 30 m2 dans le 18e arrondissement de Paris qu’elle loue pour 970 euros par mois avec son mari handicapé et ses deux enfants, elle veut le quitter. « Moi, je fais deux travails. Je ne prends aucune aide dans la poche de l’État, ni APL ni RSA. Je ne demande rien de gratuit, juste un logement, que je paierai. Je veux juste mon droit », explique la grande femme au regard décidé qui fait des ménages, malgré le master en science politique obtenu dans son pays d’origine, le Pakistan. Inscrite sur la liste des demandeurs de HLM et reconnue prioritaire Dalo depuis 2016, elle n’a reçu qu’une proposition de relogement. « Le juge avait dit qu’on devait être relogés tout de suite. Je ne comprends pas pourquoi l’État ne nous écoute pas », se désole-t-elle.
Les habitats provisoires se multiplient
Abderrahmane Tarafi, 70 ans, craint lui aussi d’être mis à la porte de l’appartement qu’une association lui avait mis provisoirement à disposition. « Ce matin j’ai reçu la lettre. Ils disent que nous devons quitter les lieux. Maintenant, ma femme, mon fils de 8 ans et moi, on va se retrouver à la rue. » Lui aussi a beau renouveler sa demande de HLM depuis 2005 et avoir été reconnu comme prioritaire pour un logement au titre du Dalo en 2008, il est bringuebalé depuis des années entre divers habitats provisoires. Alors que le nombre d’agréments HLM chute depuis 2017, la possibilité de reloger durablement ces ménages précaires et mal logés s’éloigne. À l’inverse, le nombre de places en hébergements d’urgence augmente, malgré leur coût exorbitant pour l’État et leur inadéquation aux besoins.
« Moi, je vis à l’hôtel, mais c’est pourri. Il y a des cafards, pas de frigo et quand les ampoules sautent, elles ne sont pas remplacées. Je voudrais partir mais je n’ai nulle part où aller », témoigne Kévin, un jeune homme aux lunettes épaisses, les cheveux en bataille, membre de la chorale de la Cloche, qui regroupe des sans-abri. Il est venu au happening organisé par le Collectif des associations unies le 23 mars pour tenter de faire émerger le thème du logement dans la campagne présidentielle. Yeux un peu perdus, sourire doux, il illustre le cumul de fragilités qui font le lit du mal-logement. Foyers de l’aide sociale à l’enfance, appartement thérapeutique pour un temps, foyers de jeunes travailleurs, puis finalement la rue. « Mon souhait, mon seul projet, c’est d’avoir un studio. Le reste, je m’en fous », lâche-t-il. Autre profil, mais parcours tout aussi chaotique pour Jérémie. Battu et violé par son beau-père, trimbalé entre des foyers de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et des retours chez sa mère, il a sombré dans la drogue et l’alcoolisme. Depuis sa majorité, il survit entre la rue et la prison. Des cas qui illustrent les failles des institutions, alors que 40 % des SDF de moins de 25 ans sont des anciens de l’ASE.
Comment se reconstruire, comment s’insérer sans un toit ? Bourama a bien essayé à sa sortie de prison en 2017. Pendant deux ans, il a été intérimaire dans le bâtiment. Au départ, il dormait à droite, à gauche chez des amis, avant de se retrouver à la rue il y a six mois. « On ne peut pas travailler si on ne dort pas, surtout quand on fait un métier physique », explique-t-il. Le cercle vicieux, c’est que l’absence de domiciliation rend aussi l’accès au travail compliqué. « Et un logement, on ne peut pas en trouver quand on est au chômage, encore moins au RSA », a pu constater l’homme au bouc bien taillé et dont l’allure impeccable ne laisse rien paraître de sa situation. Ce lien entre logement et travail, tout le monde le fait. Leila, la cinquantaine, prioritaire Dalo, vit chez des connaissances depuis qu’elle est venue du Havre pour chercher un CDI à Paris, en 2011. Une situation qu’elle vit mal : « Psychologiquement, on est atteint. On développe des maladies, des insomnies. On n’est plus productif. »
Autant d’histoires qui illustrent le formidable gâchis que constitue le non-accès à ce droit fondamental qu’est le logement.
Que se passe-t-il après une expulsion ? Une étude rendue publique le 30 mars par la Fondation Abbé-Pierre (FAP) tente de répondre à cette question. Ce moment « représente une rupture personnelle et un événement traumatique », rappelle la FAP. Trois ans après, 32 % des personnes concernées n’ont toujours pas retrouvé un vrai logement et 29 % n’ont pas pu poursuivre leur activité professionnelle en raison de ce drame. L’impact psychologique et sur la santé des personnes est fort (71 % des personnes interrogées le mentionnent), notamment chez les enfants. Dans 43 % des cas, les familles ont observé des effets sur leur scolarité.
mal-logés Opex 360
La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
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spécialitésEn effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
Opex 360
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
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Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggests that President Vladimir V. Putin has been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The intelligence shows what appears to be growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, U.S. officials said.
On the ground. As the Ukrainian military has kept Russian forces from taking over Kyiv and even regained some ground in the northeast, Russia appears to be shifting its focus to eastern Ukraine, particularly the Donbas region, which borders Russia and where residents tend to feel a connection to Russia.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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L'Humanité
« Les foyers modestes ont de plus en plus de difficulté à se loger correctement »
EntretienLe porte-parole de Droit au logement, Jean-Baptiste Eyraud, revient sur ceux à qui profite la crise du logement et explique pourquoi les politiques rechignent à s’emparer de ce thème.
Camille BauerJean-Baptiste Eyraud Porte-parole de Droit au logement
Malgré la crise du logement, pourquoi ce thème perce-t-il aussi peu dans la campagne ?
La crise du logement dure depuis cinquante ans, mais la situation s’est surtout dégradée ces vingt dernières années. Dans un contexte de paupérisation des classes populaires, les ménages modestes, confrontés à la flambée des prix de l’immobilier et du foncier, ont de plus en plus de difficulté à se loger correctement et à payer leur loyer. Malgré cela, comme pour les questions sociales en général, celle-ci est peu abordée dans la période électorale. Cela s’explique par tous ces discours xénophobes et racistes qui ont impacté les débats. Par ailleurs, parler de la crise du logement, c’est mettre l’accent sur les inégalités sociales et de patrimoine qui en sont la cause. Ni les libéraux ni l’extrême droite ne veulent aborder ce thème. D’autant que, parmi les catégories heurtées par cette crise, beaucoup sont d’origine migrante ou issues des minorités visibles. Ce sont les mêmes qui font les boulots de première ligne, indispensables à nos sociétés.
À qui profite cette crise du logement ?
Derrière la crise du logement, se profile aussi le sujet de la rente locative et des profits qui sont tirés du logement cher. Parmi ceux qui profitent de cette hausse des prix, il y a les pouvoirs publics, via les droits de mutation, les taxes foncières, la TVA sur le neuf et l’entretien. Les recettes fiscales tirées du secteur n’ont jamais été aussi élevées. Elles sont passées de 57 milliards d’euros à 79 milliards entre 2010 et 2020. En parallèle, les dépenses publiques pour le secteur se sont réduites, passant de 43,4 milliards d’euros à 37,6 milliards sur la même période. Il en résulte une réduction des aides, notamment des APL, ce qui accroît les difficultés à payer les loyers et augmente les risques d’expulsion locative. Le logement cher rapporte aussi aux intérêts privés. Mais sur ce point, on sait juste que la masse des loyers a crû. Pour le reste, c’est le flou, Bercy ne donnant pas d’indications sur les profits tirés des transactions et de l’activité immobilière.
En amont de la présidentielle, vous avez rédigé une plateforme « Pour un logement pour tous » avec 33 organisations. Quels en sont les grands axes ?
Il s’agit d’abord de revenir à un niveau de dépenses de logement à 2,2 % du PIB, comme c’était le cas avant ce quinquennat. En remettant 15 milliards d’euros dans le secteur, on pourrait produire massivement du logement social, augmenter les APL et plafonner le taux d’effort des locataires à 20 %, ce qui leur redonnerait du pouvoir d’achat. Il faut aussi mettre fin à la marchandisation progressive du logement social. Et il est urgent de suspendre les expulsions, réquisitionner les logements vacants, bloquer les coupures d’énergie et abroger les lois répressives qui touchent les sans-logis. Au-delà, il faut mettre un terme au développement des sous-statuts locatifs (comme les baux Airbnb), qui précarisent les locataires tout en encourageant et renforçant la spéculation. Enfin, il faut renforcer la stabilité du logement.
droit au logement Opex 360
Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
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Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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L'Humanité
Mégabassines : la bataille de l’eau reprend
ActuLutte Un rassemblement est prévu, ce week-end, contre ces dispositifs d’irrigation qui divisent les agriculteurs des Deux-Sèvres. La tension risque de monter.
Cette année, dans le sud des Deux-Sèvres, le printemps sera « maraîchin »… et crispé. À l’appel du collectif Bassines non merci (BNM), des milliers de personnes sont attendues, ce week-end, près de Mauzé-sur-le-Mignon. Ici, a été mis en eau le premier bassin géant d’irrigation du département. Quinze autres devraient suivre. Une vingtaine d’organisations politiques, syndicales et environnementales s’y opposent.
Outre BNM, la coalition rassemble la Confédération paysanne, la LPO, des militants du PCF, ainsi que le collectif Plus jamais ça (CGT, FSU, Greenpeace, Oxfam ou Attac)… Tous se sont donné rendez-vous jusqu’à dimanche pour un « Printemps maraîchin », afin de défendre l’environnement, l’agriculture paysanne et la non-privatisation de l’eau.
La partition, toutefois, n’est pas aussi évidente. Car la FNSEA, syndicat majoritaire, n’est pas seule à défendre ces « retenues ». Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) questionne ce système, sans s’y opposer frontalement. De même, le groupe PCF de Nouvelle-Aquitaine appelle à « calmer le jeu » dans cette bataille qui oppose les exploitants. « L’eau ne doit pas être une source de bagarre, résume Alain Baché, son président. D’accord pour changer de modèle. Encore faut-il le faire avec les agriculteurs, et non pas contre eux. »
1,5 million de m2 de terre plastifiés en zone humide
De quoi s’agit-il ? Ces mégabassines sont alimentées en eau puisée dans les nappes phréatiques durant l’hiver afin de la restituer en été, lorsqu’elle manque aux cultures. Le volume de celle de Mauzé-sur-le Mignon atteint les 260 000 m3, pour une surface de plus de 3 hectares. D’autres sont plus conséquentes. « Au total, 1,5 million de m2 de terre seront plastifiés, dans l’une des premières zones humides de France », estime Julien Le Guet (BNM). L’ensemble constitue une aberration climatique, estime-t-il, quand le système génère une évaporation de 20 % et risque d’asphyxier les cours d’eau. Surtout, mis en place par une coopérative d’agriculteurs rassemblant 450 exploitants, le dispositif s’apparente à une privatisation d’un bien commun. « Les plus gros sont aussi ceux qui disposeront du plus fort droit de tirage », poursuit Julien Le Guet, qui y voit la marque « d’un modèle agricole intensif ».
Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, porteuse du projet, s’inscrit en faux : « Sortons des postures. Les études montrent un impact positif de ce type de bassins sur l’environnement. Ils sont l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. » Les volumes, au reste, sont alloués par l’établissement du Marais poitevin, fait-il valoir. « Ces autorisations de prélèvement sont réévaluées chaque année, à l’inverse des droits d’eau, immuables. » Il assure vouloir « en faire un outil public ».
Sur place, l’ambiance reste tendue. À plusieurs reprises, les opposants ont entrepris des actions de « débachage », très mal vécues par certains agriculteurs. En retour, les contrôles d’identité et les contraventions se sont multipliés. En février, des policiers armés de mitraillettes étaient postés à l’entrée des villages. Mi-mars, une caméra militaire a été découverte près de l’habitation du père de Julien Le Guet. La préfecture de Vendée a, depuis, reconnu qu’elle avait été installée là par la police.
agriculture Opex 360
Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».
D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.
En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.
Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.
« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters
Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».
« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».
« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].
Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.
Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».
D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.
En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.
Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.
« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters
Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».
« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».
« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].
Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerComme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».
D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.
En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.
Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.
« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters
Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».
« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».
« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].
Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerComme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».
D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.
En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.
Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.
« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters
Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».
« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».
« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].
Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.
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In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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L'Humanité
Les militants de la Base, QG des luttes
Un jour avecÀ la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.
Pia de QuatrebarbesPendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.
Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.
Ne pas se faire confisquer son avenir
Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.
Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la marche du siècle n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.
« Le climat est complètement absent des débats »
Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.
Neuf alternatibases en france
Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.
À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.
Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.
Climatengagementalternatiba Climatalternatiba Opex 360
Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.
Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]
Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.
En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.
Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.
« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…
Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.
« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.
Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».
Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.
Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.
Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]
Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.
En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.
Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.
« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…
Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.
« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.
Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».
Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAprès des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.
Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]
Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.
En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.
Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.
« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…
Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.
« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.
Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».
Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAprès des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.
Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]
Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.
En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.
Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.
« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…
Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.
« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.
publié par La TribuneEt celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».
Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.
New York Times - World
Oscars 2022
The saturday profile
An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’
Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”
Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times
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By Farnaz Fassihi
Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.
The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.
“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”
For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.
His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.
After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.
“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”
If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.
Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.
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The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.
Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.
If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”
Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.
“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”
Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.
But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.
As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.
Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.
“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”
Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.
In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”
He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)
In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.
Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.
Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”
If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”
Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.
He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.
In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.
He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.
Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.
When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”
That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.
“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”
If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”
Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”
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L'Humanité
30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »
EntretienDepuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.
Emilio MesletL’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.
Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?
Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.
Est-ce un phénomène naturel ?
En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?
Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsQue risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?
La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plusClimat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec Opex 360
La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.
Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]
Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.
Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».
S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.
Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.
Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.
Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.
Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.
« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.
Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.
La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.
Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]
Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.
Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».
S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.
Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.
Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.
Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.
Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.
« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.
Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.
Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]
Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.
Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».
S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.
Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.
Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.
Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.
Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.
« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.
Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.
Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]
Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.
Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».
S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.
Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.
Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.
Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.
Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.
« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.
Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.
L'Humanité
Que vaut la science ?
ChroniqueSylvestre HuetQuelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?
Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »
Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.
L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.
la chronique scientifique de sylvestre huet Opex 360
Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVisée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.
Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.
Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.
Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.
More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv
— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022
D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.
Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.
Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.
En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].
Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis
par Laurent Lagneau · 25 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerVisée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.
Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.
Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.
Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.
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— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022
D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.
Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.
Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.
En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].
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Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.
Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.
Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.
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— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022
D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.
Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.
Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.
En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].
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Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.
Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.
Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.
On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.
Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces données. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.
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March 24, 2022
D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.
Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.
Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.
En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].
L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
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Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan
ActuCette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.
Anna MussoLe 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.
La topologie « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie.
Décrit comme un « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ». « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo.
sciencesmathématiques L'Humanité
La guerre des mots
ÉditorialLaurent MouloudEn période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.
Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.
Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.
Guerre en Ukrainevladimir poutine L'Humanité
Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana
ReportageLa ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire.
Pierre BarbanceyMykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.
Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.
Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.
D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.
Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…
« ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »
Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.
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En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé
ActuDiplomatie L’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.
Vadim KamenkaEntre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ». Moins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».
Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.
l’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité
Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.
Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».
Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.
Côté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.
Sur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».
Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que, « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.
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La bonne nouvelle. Aux États-Unis, les lynchages sont des crimes fédéraux
ActuChristophe DeroubaixJoe Biden a promulgué, mardi, une loi qui fait du lynchage un crime fédéral. Adoptée par le Congrès début mars, elle porte le nom d’Emmett Till, ce garçon de 14 ans battu à mort en 1955 dans le Mississippi et dont la mère avait décidé, lors des obsèques, de laisser le cercueil ouvert, provoquant un haut-le-cœur mondial. Ce crime relevait jusqu’ici de procédures au niveau des États. Il est désormais considéré comme un « crime de haine » au niveau fédéral, avec une peine maximale de trente ans d’emprisonnement. « Les lynchages, c’était de la terreur à l’état pur », a déclaré le président américain. Ils ont constitué une arme de masse des suprémacistes blancs contre les Noirs, après la guerre de Sécession. « Au moins 4 742 personnes, en majorité des Afro-Américains, ont été lynchées entre 1882 et 1968 », rappelle le texte de loi. « La haine raciale n’est pas un vieux problème. C’est un problème persistant » qui « ne disparaît jamais, il ne fait que se cacher », a averti Joe Biden.
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Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?
Le débatLes déterminants du vote sont multiples. Les enquêtes d’opinion semblent agir sur une partie des électeurs qui, tels des stratèges, cherchent à peser le plus possible sur l’issue du scrutin. Jusqu'à quel point ?
Pierre-Henri LabLes sondages influencent la partie la plus politisée des électeurs, mais également la stratégie développée par les acteurs politiques.
Plus importante à l’occasion de l’élection présidentielle, l’influence des sondages s’exerce sur certains électeurs, la stratégie des acteurs politiques et la couverture médiatique. Tous n’y sont pas tous attentifs.
Plus les individus s’intéressent à la vie politique, plus ils sont susceptibles de leur accorder de l’attention. Or, l’intérêt pour la politique est inégal. Il obéit à certaines déterminations, dont la principale est le niveau d’éducation ou, plus précisément, le volume de capital culturel. Tendanciellement, les sondages pèsent donc plutôt sur le choix des membres des catégories supérieures.
Les études d’opinion n’incitent pas forcément à voter. Ceux qui n’y sont pas disposés ne vont pas le faire parce qu’ils vont prendre connaissance des résultats des enquêtes.
On ignore la proportion des électeurs qui les prennent en compte. Ceux qui se décident sur la base des sondages, tels qu’ils les interprètent, ne se décident d’ailleurs pas sur ce seul fondement. Les sondages les aident à arbitrer entre différentes options relativement circonscrites.
Un électeur orienté à gauche peut être amené à choisir entre plusieurs candidats de gauche en tenant compte des informations sur les intentions de vote à sa disposition. De la même manière, un électeur de droite choisira entre plusieurs candidatures de droite. Un électeur de gauche décidera de voter contre un candidat d’extrême droite en fonction du risque qu’il anticipe sur la foi des informations dont il dispose.
Depuis 2002 avec l’absence surprise de Lionel Jospin et la présence de Jean-Marie Le Pen lors du second tour, beaucoup d’électeurs de gauche sont attentifs à ce que cela ne se reproduise pas.
Les sondages aident à arbitrer entre des options relativement circonscrites.
Les sondages, dont seule une minorité est rendue publique, influencent également les stratégies de certains acteurs politiques. Des hommes ou des femmes politiques décident de se présenter ou de ne pas se présenter sur la foi de leurs indications, telles qu’ils les interprètent. Certains d’entre eux décident d’apporter leur soutien à tel ou tel candidat sur cette base et aussi en fonction d’autres considérations. Des stratégies politiques peuvent ainsi se définir très tôt dans la campagne, c’est-à-dire à un moment où les indications des enquêtes électorales sont peu fiables. Cela montre en pratique que, dans les milieux politiques, il y a une croyance bien établie dans la validité des enquêtes d’opinion.
Les sondages électoraux sont aussi au cœur de la couverture médiatique. Télés, radios et presse écrite se regroupent pour acheter des études qui deviennent la matière première du commentaire électoral. Cela incite à rendre compte de la campagne dans le registre particulier de la « course de chevaux ». La campagne électorale est décrite un peu à la manière dont un commentateur décrit une course hippique. Cela ne contribue pas à relever la confiance en l’élection et dans la politique. Ce registre contribue à marginaliser le débat sur les enjeux et les projets. Il renforce aussi la personnalisation de la compétition dans la logique d’une sorte de série télévisée.
Les études d’opinion montrent que les électeurs considèrent que les sondages ont un impact sur leur choix sans le déterminer complètement.
Le folklore des campagnes présidentielles impose de manière quasi immuable sur l’agenda politico-médiatique un momentum de délégitimation des sondages : ceux-ci influenceraient le choix des électeurs et constitueraient une sorte de pollution du choix démocratique des citoyens.
En premier lieu, cette question a été tranchée depuis longtemps par la science politique américaine. Celle-ci, à travers de nombreux travaux, n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.
Ainsi, ni l’effet « bandwagon » ou locomotive des sondages – c’est-à-dire pousser les électeurs à voter pour le favori des enquêtes d’opinion – ni l’effet « underdog », ou outsider – à savoir inciter les électeurs à voter pour des candidats décrochés dans ces mêmes sondages –, n’ont pu être jugés déterminants dans la construction des comportements électoraux.
La science politique américaine n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.
Pour autant, cet argument ne doit pas esquiver la question de l’impact des enquêtes d’opinion sur les électeurs. Leur importance croissante durant les campagnes électorales, notamment à travers l’émergence des rolling (enquêtes quotidiennes), influencerait-elle si fortement le choix des électeurs qu’elle en viendrait à le fausser ? Une enquête Ifop pour le Syntec menée lors de la campagne présidentielle de 2012 avait révélé que les trois quarts des personnes interrogées considéraient que les sondages d’intention de vote influençaient le choix des Français, mais dans le même temps seuls 13 % estimaient que ces enquêtes influaient leur propre choix électoral.
Ce hiatus spectaculaire sur le mode « l’influence, ce n’est pas moi, c’est les autres » ne doit pas occulter le fait que plus d’un électeur sur dix admettait être influencé par les sondages pour voter.
Les résultats électoraux très serrés passés (défaite de Lionel Jospin en 2002 à 180 000 voix près, voire celles de François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon en 2017) pourraient alors légitimer cette critique sur des sondages à l’influence démesurée sur l’électorat.
Toutefois, cet argument recèle une faiblesse, car il équivaut à focaliser, voire à réduire exclusivement l’influence du choix des électeurs aux seuls sondages pendant les campagnes électorales.
Cela ne tient pas la route : quid par exemple du poids des débats télévisés (troisième élément de la décision des électeurs en 2017 dans le sondage jour du vote Ifop-Fiducial), des discussions familiales ou amicales, de l’examen des professions de foi, des réseaux sociaux, sans parler bien sûr des processus individuels ou collectifs de formation des opinions… dans la construction des choix électoraux ?
Dans la société d’influences plurielles au sein de laquelle l’électeur évolue, la resorbtio ad sondagium du choix des citoyens constitue un argument largement opposable.
Pour approfondir le sujet :
Sondages : Précautions avant usage, de Daniel Gaxie (Fondation Gabriel-Péri, 2020).
Présidentielle 2022Sondages L'Humanité
Quand la crise du capitalisme s’approfondit, c’est la guerre qui tonne
TribunePar André Prone, poète et essayiste
Nous y voilà ! La guerre et ses horreurs et les peuples qui souffrent, à commencer par le peuple ukrainien. Nous y voilà ! Apôtres manichéens des dieux derrière lesquels vous cacher vos fortunes. Et vous ! Informateurs mainstream, pour le compte de qui s’invitent vos mensonges ? Seriez-vous naïfs au point d’ignorer que mentir ajoute au malheur du monde ? Alors, permettez-moi de dire à tous ceux (grands donneurs de leçon de morale et de mœurs), qui avancent masqués derrière vos plumes assassines, que seule la vérité est bonne à dire.
Nous pourrions rappeler :
- la dissolution de l’URSS en 1991 et les documents déclassifiés mis en ligne par les National Security Archive de l’Université George Washington montrant combien les conditions posées par Gorbatchev sur la non-extension de l’OTAN à l’Europe de l’Est ont été foulées aux pieds par les dirigeants occidentaux ;
- tous les crimes de guerre en amont de ceux perpétrés dans le conflit russo-ukrainien depuis 2014, à commencer par ceux commis par les USA et ses alliés via l’OTAN en 1999 dans l’ex-Yougoslavie et plus en amont encore, en Libye, en Irak, au Vietnam… ;
- le non-respect des accords de Minsk signés par la France, l’Allemagne, la Russie et l’Ukraine et les représentants des Républiques séparatistes de Donbass, en 2015 ;
- les crimes de guerre perpétrés par les gouvernants ukrainiens contre les civils du Donbass entre 2014 et 2022, faisant des milliers de morts, sans oublier l’incendie criminel de la maison des syndicats à Odessa le 10 mai 2014 par les pronazis ukrainiens associés au pouvoir, faisant 46 victimes, 50 disparus et près de 200 blessés, etc.
Mais à quoi bon ! Les enjeux de guerre, pour ceux qui ont à charge de nous les dire, se cachent toujours derrière les bons sentiments, la désignation du bien contre le mal, du bon contre le méchant, du fou contre l’esprit de raison…
Certes, les crimes passés n’excusent en rien les crimes présents et la condamnation de celui et ceux qui les perpétuent en Ukraine est sans appel. Mais il est, voyez-vous, un grand absent, que peu de personnes ou pas dans vos rangs n’osent nommer : le capitalisme. Car à la source de cette guerre en Ukraine et des autres guerres à travers le monde, présentes ou passées, se trouve toujours l’exacerbation de la crise financière et structurelle du capitalisme mondialisé.
Faut-il être amnésique ou manipulateur au point de ne pas voir ou ne pas dire que la crise de suraccumulation est arrivée à un niveau tel que le capital peine à trouver des rendements jugés suffisants et que cela exacerbe toutes les concurrences entre les grands groupes industriels et financiers : contrôle des matières premières et énergétiques, accaparement des terres, concurrence pour l’affaiblissement des protections sociales, concurrence pour la mainmise sur les services publics de santé, d’éducation, de transport, de la culture… afin d’en faire de nouveaux secteurs lucratifs, concurrence entre les hommes et les territoires, concurrence larvée entre les nations accroissant les nationalismes et concurrence ouverte entre l’impérialisme américain et les autres grandes puissances économiques et industrielles.
Car le nœud de tout cela doit être cherché du côté des dirigeants américains dont les visées ne sont autres que l’affaiblissement de la Chine par tous les moyens, dans la mesure où son système mixte sous contrôle politique s’est avéré jusqu’alors plus efficace économiquement que le capitalisme porté par les pseudos démocraties néolibérales (y compris au niveau sanitaire, comme le montre la pandémie Covid encore en cours). Les Américains, bien à l’abri du conflit guerrier russo-ukrainien, n’ont que faire de la Russie sur le plan des échanges économiques (moins de 1 % de ses exportations et moins de 2 % de ses importations), leur seul but est de l’affaiblir militairement dans la mesure où sa capacité de nuisance très forte pourrait épauler celle de la Chine encore relativement faible. À cela s’ajoute la volonté de porter un coup économique à son allié néanmoins concurrent qu’est l’Europe, particulièrement dépendante des hydrocarbures russes et des ressources agricoles ukrainiennes ou russes.
Voilà quelques points de vérité concernant cette guerre éminemment condamnable, dont les conséquences, au-delà du peuple ukrainien actuellement sous les bombes, vont être terribles pour tous les peuples, à commencer par ceux du Sud dont les dommages collatéraux pourraient générer une famine dévastatrice.
Les leçons de l’histoire, que nous devons savoir tirer, ne nous apprennent-elles pas, que plus s’étend la crise du capitalisme, plus les nationalismes fascisants se renforcent et plus se rapproche le son du canon. Allons-nous attendre qu’il résonne à nos oreilles pour chercher honnêtement la vérité et la dire, afin de pouvoir appeler urgemment l’ensemble des travailleurs à œuvrer pour une paix durable en toute connaissance de cause.
Dernier ouvrage : Crises du capitalisme, mutations technologiques et transformations du travail, éditions France-Libris, 2021.
Tribunes pour la paix en Ukraine L'Humanité
La Corse en contrepoint ou l’île paradoxe
TribunePar Hubert Lenziani, historien
En soi, l’assassinat d’Yvan Colonna, au regard des circonstances dans lesquelles il a été commis, ne peut que susciter indignation et réprobation. Tout autant que celui du préfet, Claude Érignac.
Au lendemain du 6 février 1998, une grande partie de la communauté corse était descendue dans la rue, interpellée, voire traumatisée par l’ampleur de cette tragédie humaine, et, également, consciente de la portée symbolique de l’acte commis, au regard des fonctions occupées par la victime.
Aujourd’hui, en ce mois de mars 2022, cette même communauté, pour une large part – nationaliste en particulier -, tous âges confondus - jeunes notamment -, se mobilise, pour manifester, à la fois, colère et compassion, face au douloureux et terrible événement, ayant eu pour cadre le centre de détention d’Arles.
Curieux et paradoxal contrepoint, en apparence, que révèle, à près d’un quart de siècle de distance, la société insulaire, s’émouvant, tout à la fois, pour une victime et un coupable - supposé tel par la justice.
Un quart de siècle, c’est ce qui sépare la génération de 1998 de celle de 2022. Une a vécu, en direct, l’assassinat d’un préfet et ses suites judiciaires ; l’autre, en différé, l’a appréhendé, par le biais du récit, journalistique, livresque, voire mémoriel.
À travers cette double tragédie, comme si le sort de l’un, Yvan Colonna, rejoignait celui de l’autre, Claude Érignac, sans parler de châtiment - le terme nous paraissant abusif, au regard des zones d’ombre entourant la culpabilité du premier -, c’est la complexité de toute une société, aux rapports de proximité prégnants, qui apparaît, dans une sorte d’effet-miroir.
Car, ne l’oublions pas – et les habitants du continent français semblent, à dessein ou pas, l’ignorer -, la Corse est une île, où, il faut le rappeler, les rapports individuels sont démultipliés. Cette dimension humaine, forgée par le temps long de l’Histoire, et, surtout, tributaire de cet « invariant » qu’est la structure familiale et clanique, implique que, ce qui heurte extra-muros (le continent), procède, intra-muros (l’île), d’une logique de sociabilité, et ce, du fait de cette îléité millénaire.
En effet, ce quasi-déterminisme sociétal explique, qu’ici, en Corse, le désordre est une sorte d’ordre.
Cependant, cette prégnance, qui, comme son sens l’indique, pèse, de manière récurrente, sur nombre de consciences insulaires, ne saurait constituer une forme de justification en soi, dédouanant, en quelque sorte, le caractère excessif de certains comportements, voire certaines dérives, idéologiques, pratiques et sémantiques.
De ce point de vue, l’inclination à une réécriture justificatrice de l’Histoire de la Corse, vecteur plus idéologique que scientifique, chez certaines personnalités, politiques ou universitaires insulaires, conditionne, de nos jours, le discours d’une jeunesse, collégienne, lycéenne, étudiante, qui, souvent privée de sens critique, pour diverses raisons – inculture, notamment -, cède, plus facilement, à l’impulsivité émotionnelle, qu’à la prise de distance nécessaire, face aux récents événements.
D’où, une certaine sémantique, voire certains propos, dont l’usage, sorte de point Godwin, est à considérer avec prudence, au regard de symboles forts du vécu insulaire contemporain .
Ainsi, les mots « collabo(s) » - pour ceux, jugés « trop » Français - et « patriote(s) » - pour ceux, opposés, clandestinement ou ouvertement, à l’État central - n’ont de véritable sens, que si on les ramène véritablement à leur dimension historique, à laquelle ils se rattachent, dans le continuum du XXe siècle insulaire : la Seconde Guerre mondiale – conflit planétaire – et ses conséquences pour la Corse (Vichy, les occupations fasciste et nazie, la Résistance).
Là, dans ce moment tragique et exaltant de l’histoire de l’île, les vrais patriotes furent ceux, qui, selon la célèbre formule de Simon Vinciguerra (1), « quittèrent, foyers, femmes et enfants, parce que l’idée d’un devoir sublime les avait ensorcelés ». Devoir sublime de libérer un territoire, sous le joug de deux systèmes mortifères, épaulés par un État français (soutenus, en Corse, par les authentiques « collabos », ceux qui dénonçaient leurs propres compatriotes), dont la nature, autoritaire et fascisante, ne saurait se comparer à celle de la présente République (malgré ses imperfections).
Aussi, parler de « l’État français », à propos des institutions républicaines actuelles, c’est s’inscrire, à la fois, dans un amalgame sémantique abusif, et, surtout, du point de vue historique, utiliser un vocable, emprunt d’anachronisme.
De même, le slogan « Statu francese assassinu » (« État français assassin »), est tout aussi abusif sauf à considérer la formule dans son sens implicite, dans la mesure où l’écheveau de l’enquête sur les circonstances en amont, surtout de l’assassinat d’Yvan Colonna, n’est pas encore dévidé. L’intitulé « Statu francese culpevule » (« État français coupable »), ce qui est le cas, aurait été plus approprié.
Quand l’émotion supplante la réflexion, la sémantique s’en trouve forcément impactée…
À l’évidence, la question corse est complexe, pour qui n’en connaît pas les arcanes et les codes sociétaux. Elle est comme un iceberg, dont on ne voit que la partie émergée (les effets de la conjoncture), le substrat mental – la partie immergée – n’étant compréhensible qu’à partir du vécu intérieur, celui des Corses eux-mêmes, tributaires de cet « invariant » de proximité, déjà évoqué.
Dans cette optique, le politologue, Arnaud Benedetti, livre une réflexion très éclairante, lorsqu’il dit, à propos de ce particularisme sociétal : « La différence fondamentale entre la société française de masse, individualiste, assez atomisée et la société corse, c’est que celle-ci, même si elle n’échappe pas non plus à une logique d’atomisation, fonctionne encore avec des schémas collectifs très forts, des solidarités familiales et villageoises. Il y a un phénomène culturel, anthropologique, qui explique une vision très différente entre ce qui se passe sur le continent et ce qui se passe dans la société insulaire » (2).
Le caractère spécifique de la sociabilité insulaire, sédimenté par la scansion séculaire d’une histoire, à la fois commune (l’île tout entière) et singulière (les microcosmes villageois), explique que la Corse puisse apparaître, en bien des circonstances, comme une île paradoxe, en contrepoint des réalités admises, sorte d’exception normative, du moins, considérée comme telle.
Aussi, au regard des événements actuels et à venir (3), l’analyse, la compréhension et le décryptage de la réalité corse, par les médias et l’opinion publique, continentaux, en particulier, ne peuvent se décliner qu’à travers une approche anthropologique, prenant en compte, par immersion, le substrat intra-muros du corps sociétal insulaire.
Pour cela, il faut « vivre » la Corse, et non pas se contenter de l’observer, à travers de simples clichés et a priori, hélas, trop souvent, récurrents...
(1) Enseignant d’Histoire-Géographie au lycée de Bastia, il fut l’un des principaux dirigeants de la Résistance corse, durant la période 1942-1943.
(2) Corse Matin, entretien du 25 mars 2022.
(3) Notamment, l’ouverture des discussions, entre l’État et l’exécutif de Corse, sur l’évolution institutionnelle de l’île.
Corseyvan colonnaautonomie L'Humanité
La situation cauchemardesque des éleveurs de volailles
ActuQu’ils soient spécialisés dans les poulets de chair, les dindes, les pintades ou les palmipèdes à foie gras, les éleveurs sont actuellement victimes d’une très forte hausse des prix des aliments destinés aux volailles. Leurs cheptels subissent aussi des abattages massifs décidés par les pouvoir publics pour tenter de contenir la pandémie de grippe aviaire dans l’Ouest du pays après avoir surtout sévi au sud de Bordeaux. Beaucoup auront du mal à se remettre de cette double catastrophe.
Gérard Le PuillLes commentaires sur l’évolution de la situation en Ukraine et sur les derniers jours de la campagne pour l’élection présidentielle, font passer à la trappe de nombreux sujets économiques, sociaux et sanitaires. C’est le cas pour l’influenza aviaire qui continue de frapper les élevages de volailles en France. Elle concerne à la fois les poulets de chair, les dindes, les pintades et les palmipèdes à foie gras. On estime aujourd’hui que près de 14 millions de volailles ont été abattues depuis le début de cette année contre 3,5 millions lors de la précédente épidémie de grippe aviaire. La principale zone d’élevage de palmipèdes à foie gras, située au sud de Bordeaux fut la plus touchée au cœur de l’hiver. Mais depuis des semaines, c’est en Vendée et dans d’autres départements de l’Ouest de la France que la pandémie gagne du terrain.
Aux animaux malades qui vont à l’équarrissage s’ajoutent des abattages préventifs de volailles encore saines afin de tenter de limiter la progression des contagions. Il faut ensuite des périodes de vide sanitaire dans les poulaillers, ce qui se traduit aussi par une forte diminution de la production annuelle de volaille en France, avec d’importantes pertes de revenu pour les éleveurs. Car les indemnisations ne compensent jamais la totalité des pertes. C’est notamment le cas pour les palmipèdes à foie gras dont nous reparlerons demain. En attendant, si 40 % du foie gras français est produit dans le sud-ouest, la naissance des canetons est surtout concentrée dans la région des Pays de la Loire où les abattages préventifs sont nombreux depuis des semaines. Cela aura des conséquences négatives sur la naissance des canetons dans les couvoirs pendant plusieurs mois.
De très forte hausse de prix pour le gaz et les aliments composés
Si la grippe aviaire est actuellement le danger le plus lourd pesant sur la filière des volailles de chair, comme sur celle des palmipèdes à foie gras en France, elle n’est pas la seule. Durant les premières semaines d’élevage des poussins, les bâtiments doivent être chauffés pour avoir une température moyenne de 24°C. Car il est loin de temps d’avant l’élevage industriel où, dans les fermes familiales, la poule ou la cane maintenait ses petits au chaud sous son plumage des heures durant chaque jour, après les avoir fait naître en couvant les œufs. Avec la forte hausse du prix du gaz ces dernières semaines, le chauffage indispensable aux poussins augmente sensiblement les coûts de production des volailles de chair.
Parallèlement, les graines qui entrent dans les aliments composés servis aux volailles sont en hausse sensible depuis des mois. En France, ces aliments sont surtout composés de grains de maïs et de tourteaux tirés des graines de colza, suite à l’extraction de l’huile pour l’alimentation humaine, voire pour celle des moteurs diesel. En février 2020, le maïs se vendait autour de 165€ la tonne. En février 2021 il atteignait 210€ la tonne ce qui était raisonnable. Le 22 février 2022 son prix atteignait 245€ la tonne avant de passer à 353€ un mois plus tard.
Cette hausse de plus de 30 % en quatre semaines est consécutive à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Car l’Ukraine est un gros exportateur de maïs, comme d’ailleurs de tournesol, dont les graines triturées pour produire de l’huile deviennent aussi des tourteaux intégrés dans les aliments complets servis aux volailles, aux porcs et aux vaches laitières. La spéculation sur ces matières premières agricoles avait commencé depuis la fin de l’été 2021 en raison des baisses de récoltes observées dans certains pays exportateurs de céréales, comme dans des pays importateurs nets. Selon Philippe Chalmin, président de l’observatoire des prix et de marges des produits alimentaires en France, le cours de l’huile de soja avait augmenté de 98 % en 2021 par rapport à 2020, celui du maïs de 65 %, l’huile de palme de 61 %, la graine de colza et de soja de 46 %, le blé de 28 %. Mais ces observations datent d’avant l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et ne prennent en compte les hausses des prix des matières premières depuis quatre semaines.
Et toujours les promesses non tenues d’Emmanuel Macron
Philippe Chalmin confirme aussi que nous écrivons depuis des semaines : c’est bien le recul des importations chinoises de viande porcine qui a fait reculer le prix du kilo de carcasse de 10 % en France ces derniers mois pendant que le prix des aliments pour porcs augmentait de 20 %. Là encore il s’agit de hausses des coûts de production antérieures à la spéculation sur l’énergie et les matières premières agricoles, suite à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.
Face à cette situation, la loi Egalim2, seconde version de la promesse faite aux paysans par le président Macron en octobre 2017 pour faire de sorte que les prix tiennent compte des coûts de production, ne fait toujours pas remonter les cours sur les marchés au cadran. Ces derniers continuent d’obéir à la seule loi de l’offre et de la demande pour tirer les prix des productions animales vers le bas. Il convient de ne pas l’oublier à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle. Car c’est aussi notre souveraineté alimentaire qui est remise en cause par cette politique de pillage du travail des éleveurs.
éleveurs El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque no llegue a los extremos de virtuosismo experimental de algunas tortillas de patata guiris, la versión con txapela difícilmente gustará a los puristas de este plato. Esta especialidad, fácil de avistar en los bares del País Vasco pero que también se practica en Cantabria, le planta encima al clásico una capa de ingredientes variopintos -la más típica es de bonito con mayonesa-, tapada por una boina fina de tortilla francesa. ¿Crimen? ¿Evolución? ¿Genialidad?
Para estudiar el invento fuimos a un establecimiento que vende tortillas con txapela como churros fuera de la cornisa cantábrica: el Bar El Pollo, en Barcelona. Uno de sus responsables, el bilbaíno Aimar Córdoba, nos contó su historia, los motivos de su éxito y, cómo no, las claves de su preparación. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.
TORTILLA CON TXAPELA DEL BAR EL POLLO
Ingredientes
Para unas 6 personas
Tortilla
-
3 dientes de ajo
-
Aceite de oliva suave
-
Sal
Txapela
Preparación
-
Pelar y cortar las patatas en trozos pequeños (ver vídeo). Cortar la cebolla en juliana.
-
Freír las patatas, la cebolla y el diente de ajo entero en aceite abundante muy caliente. Cuando se empiecen a dorar, bajar el fuego. Y al final de la cocción, volver a subirlo.
-
Escurrir las patatas con cebolla sobre un colador o papel de cocina, y dejar que se templen. Desechar el ajo.
-
En un bol, juntar la patata con los huevos de la tortilla sin batir, haciendo movimientos envolventes con una lengua o espátula. Salar.
-
Poner una sartén antiadherente grande a calentar con un poco de aceite a fuego fuerte. Cuando esté bien caliente, verter la mezcla de patata y huevo, y bajar el fuego. Dejar unos 2-3 minutos.
-
Darle la vuelta, subir el fuego a tope un momento, bajarlo otra vez y dejar otros 2-3 minutos. Darle una última vuelta para que coja forma.
-
Pasar la tortilla a un plato y dejar reposar 30 minutos para que cuaje por dentro.
-
Batir los dos huevos de la txapela y cuajarlos en una sartén del mismo tamaño a fuego fuerte con un poco de aceite, formando una especie de tortilla francesa redonda extendida.
-
Mezclar el atún con la mayonesa.
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Cubrir la tortilla de patata con el atún y tapar con la txapela.
El País (ESP)
SANS TITRE
Aunque no llegue a los extremos de virtuosismo experimental de algunas tortillas de patata guiris, la versión con txapela difícilmente gustará a los puristas de este plato. Esta especialidad, fácil de avistar en los bares del País Vasco pero que también se practica en Cantabria, le planta encima al clásico una capa de ingredientes variopintos -la más típica es de bonito con mayonesa-, tapada por una boina fina de tortilla francesa. ¿Crimen? ¿Evolución? ¿Genialidad?
Para estudiar el invento fuimos a un establecimiento que vende tortillas con txapela como churros fuera de la cornisa cantábrica: el Bar El Pollo, en Barcelona. Uno de sus responsables, el bilbaíno Aimar Córdoba, nos contó su historia, los motivos de su éxito y, cómo no, las claves de su preparación. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.
TORTILLA CON TXAPELA DEL BAR EL POLLO
Ingredientes
Para unas 6 personas
Tortilla
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3 dientes de ajo
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Aceite de oliva suave
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Sal
Txapela
Preparación
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Pelar y cortar las patatas en trozos pequeños (ver vídeo). Cortar la cebolla en juliana.
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Freír las patatas, la cebolla y el diente de ajo entero en aceite abundante muy caliente. Cuando se empiecen a dorar, bajar el fuego. Y al final de la cocción, volver a subirlo.
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Escurrir las patatas con cebolla sobre un colador o papel de cocina, y dejar que se templen. Desechar el ajo.
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En un bol, juntar la patata con los huevos de la tortilla sin batir, haciendo movimientos envolventes con una lengua o espátula. Salar.
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Poner una sartén antiadherente grande a calentar con un poco de aceite a fuego fuerte. Cuando esté bien caliente, verter la mezcla de patata y huevo, y bajar el fuego. Dejar unos 2-3 minutos.
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Darle la vuelta, subir el fuego a tope un momento, bajarlo otra vez y dejar otros 2-3 minutos. Darle una última vuelta para que coja forma.
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Pasar la tortilla a un plato y dejar reposar 30 minutos para que cuaje por dentro.
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Batir los dos huevos de la txapela y cuajarlos en una sartén del mismo tamaño a fuego fuerte con un poco de aceite, formando una especie de tortilla francesa redonda extendida.
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Mezclar el atún con la mayonesa.
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Cubrir la tortilla de patata con el atún y tapar con la txapela.
Opex 360
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
Opex 360
Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
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Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
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Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
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Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
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Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
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L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
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Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Que de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
El País (ESP)
La fascinante historia del Kronenhalle, el lugar para comer entre ‘chagalls’ y notas de Miró
ZÚRICHJames Joyce, Federico Fellini, Coco Chanel, Yves Saint Laurent… La lista de personajes asiduos de este restaurante de Zúrich es larga. Este icónico local, abierto en 1924 y faro cultural en la Europa del siglo XX, es el museo donde mejor se come
Había una vez una pareja de novios que alternaban trabajos temporales por comercios y casas de comidas del barrio Niederdorf de Zúrich en la segunda década del siglo XX. Ella se llamaba Hulda, tenía don de gentes y un hijo pequeño fruto de una relación anterior. Él se llamaba Gottlieb Zumsteg y estaba dispuesto a todo para hacerla feliz. Un buen día, bajando por la Rämistrasse, descubrieron que el local donde se hallaba el Hôtel de la Couronne se traspasaba, y una pregunta saltó de una mente a otra y empezaron a soñar con montar su propio negocio.
A la vuelta de la esquina destacaba la flamante ópera, inaugurada en 1891, cuyo brillo dotaba de renombre a esa explanada. Y unas calles más allá despuntaba un cabaret oscuro con nombre de filósofo (Voltaire; actualmente cerrado por reformas, aunque tiene previsto reabrir a finales de este mes) en el que un grupo de exiliados comandados por un tal Tristan Tzara emitían sonidos extraños al abrir la boca para alumbrar una pulsión nueva llamada dadaísmo. Frente al recién adquirido espacio, se mantenía en pie el Café Odeon, que, desde el fin de la I Guerra Mundial, ampliaba el número de intelectuales que leían en sus mesas las malas noticias escritas con sangre y tinta en los periódicos. Quizás por su ejemplo, o con ánimo de compartir clientela, la pareja se animó a dar el salto y fundaron su propio local manteniendo el nombre del hotel: Kronenhalle.
Cuando en 1924 abrieron las puertas de su restaurante no sabían que estaban dando forma y color al lugar donde confluirían de manera armónica los placeres de la vista con los del paladar, ni tampoco que iluminaban un lugar único en el mundo y que hoy, casi un siglo después de su apertura, sigue recibiendo clientes que se van pensando en volver.
Un búnker cultural de entreguerras
Al poco de la inauguración, devino un sitio de encuentro de escritores, artistas, intelectuales, actores y personas de otros gremios tradicionales que pintaron sus escudos de armas decorando las cornisas de una manera premonitoria antes de que en el local colgaran grandes obras. Así se transformó en un santuario por el que peregrinaba una intelectualidad europea necesitada de afectos y pintores dispuestos a beberse el mundo. A su reputación contribuyó de manera notable la vibrante atmósfera de aquella ciudad neutral que recibía exiliados políticos y exiliados voluntarios, ubicada como un cruce de caminos entre Francia y Alemania. Amparada por esas virtudes, Zúrich supo sacar partido de la gran cantidad de ideas que aportaron las cabezas pensantes que buscaron cobijo en ella y en el Kronenhalle.
James Joyce, por ejemplo, llegó a la ciudad suiza en 1915 y desde que arrancó el restaurante él y su esposa Nora Barnacle empezaron a venir casi a diario. Vinieron tanto que además de convertirse en íntimos de los dueños protagonizaron dos anécdotas. La primera es que Joyce hizo prometer a Hulda que seguiría dando de comer a su mujer cuando él muriese, y así cumplió la dueña su palabra a partir del día después de que el escritor irlandés fuera enterrado en el cementerio de Zúrich. Y la segunda todavía hoy es visible, y es que la esquina en la que cada tarde se sentaba la pareja permanece intacta —adornada con pinturas y fotos de ellos en la misma mesa—, y muy solicitada.
No cabe en un artículo la lista de asiduos que han honrado al Kronenhalle y que han admirado el carisma de la señora Hulda, quien hasta el último día de su vida, con 94 años, siguió saludando cada noche uno por uno a todos los comensales. Para hacernos una breve composición de lugar diremos Kandinsky, Giacometti, Chagall, Picasso, Miró, Braque y la pareja de marchantes Aimé y Marguerite Maeght por un lado, y, por otro, Thomas Mann, Elias Canetti, Stefan Zweig, Bertolt Brecht, Robert Musil, Federico Fellini o Max Frisch. Pero no se vayan todavía, aún hay más.
El hijo, la moda y el más allá
Desde que tuvo uso de razón, Gustav, el hijo de Hulda, quiso sumarse al equipo y aportó estilo y cosmopolitismo. En 1957 Gottlieb Zumsteg murió tras un accidente de tráfico. A partir de entonces madre e hijo gestionaron el negocio. Gustav se hizo cargo de la dirección artística, dejando la cocina en manos de su madre. La pasión del hijo eran la moda y el coleccionismo de arte. Enseguida montó su empresa textil dedicada a la seda, a la que llamó Ludwig Abraham & Co. Seiden AG y, tras la II Guerra Mundial, empezó a viajar a París, Nueva York, Roma, Madrid. Se hizo amigo de Coco Chanel, Yves Saint Laurent, Christian Dior, Cristóbal Balenciaga y de Hubert de Givenchy, quienes, como demuestran la cantidad de imágenes y las dedicatorias en las paredes, visitaron con asiduidad el Kronenhalle. Oh, ese maravilloso dibujo de Yves “Pour Gustav avec mon plus grand amour”.
Para sus vestidos de noche, Balenciaga utilizaba un cuir de soie de Abraham AG que suscitaba admiración. Según el periódico de Zúrich NZZ, “la colección de primavera presentada en París del 7 de marzo de 1953 es un éxito rotundo para la producción textil suiza y los tejidos creados por Abraham”. Abraham AG estaba en la pasarela internacional temporada tras temporada, adaptándose a las curvas de los cambiantes ideales de feminidad. Diseños con sus telas vestían a personalidades del mundo del cine y el teatro. Con un amplio repertorio de estilos, las pinceladas de las pinturas modernas europeas se abrían paso repetidamente en patrones y combinaciones de colores. “Éramos jóvenes y sin dinero, y forjaríamos nuestras carreras solos más tarde, ellos con sus cuadros y sus trajes y yo con mi seda”, diría.
Aquí nunca nadie se quedó sin comer por no tener dinero ni ningún estudiante que pasara por el restaurante se fue nunca a la cama sin un plato de sopa y un trozo de pan. Muchos pintores agradecieron esos platos calientes regalando alguna de sus pinturas. Lo muestran no solo las paredes sino también detalles como esta carta que dirigió Joan Miró a Gustav un 28 de diciembre de 1962: “Me tomo la libertad de enviarle a tu madre un gouache que le dedico de todo corazón, porque el Kronenhalle es una tierra de sueños”, escribió como símbolo de agradecimiento por la ayuda que le prestaron para difundir su obra en Suiza. Una de sus salas sigue llamándose Chagall, tan querido en la ciudad. De hecho, no hay mejor lugar para purgar un pecado que la abadía de Fraumünster (al otro lado del río Limago) donde el pintor francés de origen ruso judío instaló sus maravillosas vidrieras, un festín de colores encendidos por el don de la luz, gloria bendita.
Y es que en el Kronenhalle se come entre obras determinantes de las vanguardias del siglo XX. Las paredes están literalmente forradas, como las grandes pinacotecas clásicas. Cualquier charla se lleva a cabo entre paisajes, retratos o naturalezas muertas firmadas por el propio Marc Chagall, Georges Braque o Pierre Bonnard. La tradición de una hospitalidad sofisticada se despliega en la presencia natural de las más notables pinturas. El jazzista Ray Ventura anotó en 1940: “Después de una guerra tan dolorosa creemos que soñamos al reencontrarnos en el Kronenhalle como en el país más simpático”.
Una coctelería secreta
Mientras Hulda se dedicaba apasionadamente a cultivar una cocina atractiva y un contacto cercano con sus invitados, su leyenda como anfitriona se iba ensanchando. Era vox populi su generosidad sin prejuicios. En las salas se amontonaban obras, unas provenientes de la colección de la madre y del hijo y otras, fruto de donaciones. En 1965, en plena época dorada del Kronenhalle, Gustav decidió abrir un bar en el local de al lado. Encargó el diseño del interior a Robert Haussmann y a Diego Giacometti el mobiliario. Los asientos de cuero y los revestimientos de las paredes son de color verde oscuro y los paneles de caoba recuerdan el interior de un barco. Como toda coctelería secreta es pura discreción. Sin embargo, fue debido a su carta de cócteles únicos que el Kronenhalle Bar se convirtió en lugar de referencia. Aquí se inventa el famoso Lady Killer, a base de fruta de la pasión, piña, ginebra, melocotón y Cointreau. Un pequeño folleto daba la bienvenida a un público que aún podía ser escéptico: “Saludamos especialmente a esa mujer independiente que se sienta aquí sola en el bar a primera hora de la tarde, disfrutando de la anticipación de la noche”.
Hulda murió en 1984 y su hijo en 2005. Desde ese 17 de junio, la Fundación Hulda y Gustav Zumsteg gestiona el legado de los dos antiguos dueños. Durante décadas, artistas, escritores, cantantes y actores han comido y bebido y celebrado en estas salas, iluminando un fondo de obras y fotografías, dando por buena la fiesta porque en este mundo oscuro solo perdura lo que conmueve. Como en los sueños, todo está en su sitio.
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Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.
Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
El País (ESP)
Así es la Costa Turquesa, el nuevo destino mediterráneo
LONELY PLANETUn viaje por el desconocido litoral sur de Turquía en busca de ciudades milenarias, playas con aguas color jade, pueblos pintorescos y la llama eterna del monte Olimpo
Los antiguos licios sabían lo que hacían cuando fundaron su imperio en la península de Teke, un pedazo de paraíso mediterráneo entre los golfos de Antalya y Fethiye. Esta zona al sur de Turquía, más allá de los circuitos convencionales, se está convirtiendo en la alternativa estrella para disfrutar de la costa mediterránea: con sus ciudades milenarias y sus playas de aguas color jade enmarcadas por paredes de roca sus paisajes resultan muy llamativos. El turismo mochilero descubrió hace tiempo estos rincones, pero cada vez son más los que optan por asomarse a este rincón.
Más información en la nueva guía Lonely Planet de Turquía y en www.lonelyplanet.es.
Es la llamada Costa Turquesa, un destino de sol y mar, pero con muchas referencias culturales que permiten hacer un viaje redondo. A poca distancia de la playa y de los complejos turísticos no cuesta nada encontrar joyas arqueológicas, como las antiguas ciudades de Janto, Tlos y Arykanda, que se alzan precarias sobre los montes, o las tumbas talladas en precipicios de Pinara y Mira. Las excursiones entre ruinas de un tramo de la larguísima Vía Licia (de 500 kilómetros) también recompensan con paisajes por los que vale la pena el esfuerzo.
Y para quienes busquen básicamente sol y buenas playas, aquí no corren el riesgo de equivocarse: bastaría con llegar al impresionante tramo de arena de Patara, la impoluta costa que une las antiguas Olympos y Cirali (Chimaera), y la preciosa playa de Kaputas.
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La isla de Kekova y su ciudad sumergida
Una muestra del espíritu de esta Costa Turquesa es Ucagiz, en el extremo sur de la península de Teke, un pintoresco pueblo pesquero y agrícola en el que está prohibido urbanizar. El entorno es realmente idílico, en una bahía entre islas y penínsulas. Su laberinto de calles detrás del puerto continúa siendo, aun con turistas, un conjunto de casas rústicas digno de una acuarela.
Ucagiz es una parada regular de los circuitos en gület (veleros tradicionales) por el Mediterráneo turco, y también el punto de partida para visitar la ciudad sumergida de Kekova y el aislado pueblo de Kaleköy, uno de los lugares más maravillosos de la zona. Por la noche, tras irse los autobuses turísticos, Ucagiz recupera su aire adormecido y es cuando se puede disfrutar del encanto del lugar. Es impresionante la fortaleza de los cruzados, situada sobre el pueblo con vistas al mar, dentro de la cual se encuentra el teatro más pequeño del mundo antiguo, tallado en la roca, y, cerca de allí, las ruinas de varios templos y baños públicos. Desde lo alto se ve el campo de tumbas licias abajo, y las antiguas murallas de la ciudad a las afueras.
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Para asomarse a la isla de Kekova y su ciudad sumergida solo hay que tomar un barco en Ucagiz. Una vez allí, se puede nadar entre las ruinas submarinas que bordean este enclave mediterráneo o bucear con tubo para asomarse a los restos de la antigua Simena, una ciudad licia que desapareció bajo el agua tras una serie de terremotos en el siglo II. Es un lugar mágico, con ruinas parcialmente sumergidas a seis metros bajo el mar, que se presta a que los kayaks se deslicen sobre muros, cimientos y escaleras que se ven perfectamente a través de las aguas cristalinas.
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Patara: aires ‘hippies’ y un paseo por la Vía Licia
Patara es un lugar perfecto para repasar la historia entre ruinas milenarias antes de una tarde en la playa. Situada en la costa a unos 10 kilómetros al sur de Janto, puede presumir de tener una de las playas más largas sin interrupción de Turquía, junto a numerosas y evocadoras ruinas licias. Hacia el interior, a 1,5 kilómetros del mar y las ruinas, encontramos el tranquilo pueblo de Gelemis, que en otros tiempos fue una parada obligada de la ruta hippie y que no ha perdido su belleza natural. Ha experimentado un pequeño auge del turismo, pero sigue siendo una comunidad agrícola, como atestiguan los invernaderos y túneles de plástico. No hay hoteles enormes, y casi todos los visitantes son viajeros independientes, muchos de los cuales regresan año tras año a las mismas pensiones familiares.
Patara está en la llamada Vía Licia, aclamada como una de las 10 mejores rutas a pie de larga distancia del mundo. Sus 500 kilómetros siguen caminos señalizados por la península de Teke desde Fethiye hasta Antalya, atraviesan pinares y bosques de cedros bajo montañas de casi 3.000 metros y pasan por pueblos, impresionantes vistas costeras y una enorme cantidad de yacimientos de ciudades licias. Quienes no tengan tiempo de hacer toda la ruta pueden caminar fácilmente por algunos tramos.
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La ruta licia en coche puede hacerse por ejemplo en una semana, en un viaje por lo mejor del antiguo reino de Licia, entre yacimientos, playas fantásticas y la costa más espectacular del país. De Fethiye a Ciray, pasando por Patara, Kalkan y Kas, es un recorrido magnífico lleno de posibilidades para detenerse y disfrutar. Como las ruinas licias de Tlos, que se remontan a hace unos 4.000 años; situadas de forma espectacular en una cima rocosa con vistas a un mosaico de campos. O el cañón de Saklikent, que puede explorarse a pie por una pasarela de madera o en una excursión organizada de rafting o barranquismo. También podremos acercarnos al yacimiento arqueológico de Patara para admirar el restaurado bouleuterion que hacía las veces de parlamento de Licia, o a las ruinas de la antigua Janto y Letoon, la cala Kaputas, rodeada de altos acantilados y un lugar perfecto para un chapuzón, o al puerto histórico de Kas, entre montañas y casi aislado del resto del mundo.
Entre las ruinas más espectaculares están las de Pinara, que fue una de las seis ciudades más importantes de la antigua Licia. Es el esplendor y el aislamiento del lugar lo que hace que valga la pena visitarlas. Muy por encima del yacimiento hay una escarpada columna de piedra llena de tumbas rupestres; hay más sepulcros entre las ruinas de la ciudad, como la Tumba Real, que todavía deja ver sus magníficos relieves, entre ellos varios que representan ciudades amuralladas licias. Con su fotogénico fondo montañoso, el teatro de Pinara se encuentra en buen estado, pero el odeón y el templo de Afrodita (con columnas en forma de corazón) están en ruinas.
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Oludeniz y el valle de las mariposas
Con su resguardada y protegida laguna junto a un parque nacional, una larga lengua de playa arenosa y el Baba Dag (monte Baba) que proyecta su sombra sobre el mar, Oludeniz es un lugar de ensueño que parece salido de un folleto de viajes. Como casi todos los destinos bonitos, se ha convertido en víctima de su propio éxito como meca del turismo playero, aunque sigue siendo un enclave para pasar un tranquilo día en el mar. Y, para los que siempre soñaron con lanzarse a volar desde una montaña, este es uno de los principales destinos de Turquía para hacer parapente en tándem (desde el monte Baba). Cerca se conecta con la Vía Licia, que discurre elevada, lejos de la diversión y el jolgorio.
A solo 12 kilómetros de Oludeniz está el pueblo de Faralya y debajo de este se encuentra el valle de las Mariposas (Kelebekler Vadisi), un profundo desfiladero con una magnífica playa en la entrada. Legendaria desde la década de 1970, es una meca para turcos y viajeros bohemios. A pesar de ser cada vez más popular, y parada de muchos barcos que llegan a pasar el día, es aún un enclave grandioso que se presta a caminatas preciosas para tratar de ver a la excepcional calimorfa, la mariposa que da nombre al valle. Solo se puede acceder al valle en barco desde Oludeniz o a pie por un empinado sendero que desciende serpenteante por un acantilado desde Faralya.
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Dalyan, una excursión popular
El pueblo de Daylan, a orillas de un río con el mismo nombre, tiene uno de los mejores tramos de arena de Turquía: la playa de İztuzu, a la que se llega rápidamente en barco. Aquí el turismo ha tenido un gran impacto ya que todos los veranos llegan muchas embarcaciones desde Marmaris y Fethiye. Afortunadamente, sus vecinos conservan un espíritu muy hospitalario y el ambiente nocturno es tranquilo, a pesar de que la calle principal está repleta de cafés, restaurantes y bares. Al caer la tarde uno debe sentarse en un banco a orillas del río para admirar el lugar más famoso de aquí: las tumbas de los reyes de la antigua Caria que, talladas en los acantilados, adquieren un brillo dorado con la puesta de sol.
Además de las ruinas de la cercana Cauno, Dalyan es una base excelente para explorar el Köycegiz Gölü (el lago Köycegiz) o acercarse a un centro de rehabilitación de tortugas en İztuzu.
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Quimera y la llama eterna
En Quimera (o Chimaera) los viajeros llegan sobre todo para subir al monte Olimpos a ver la llama eterna. Conocida en turco como yanartaş (roca ardiente), es un conjunto de pequeñas llamas que arden de forma espontánea en las laderas rocosas. De noche parece como si el mismo infierno hubiera llegado a este lugar, y no cuesta imaginar por qué los pueblos antiguos atribuían estas extraordinarias llamas al aliento de un monstruo mezcla de león, cabra y serpiente, que había aterrorizado Licia. Según el mito, el héroe Belerofonte, a lomos del caballo alado Pegaso, mató a Quimera vertiendo plomo fundido en la boca del monstruo.
Hoy de la tierra sigue saliendo gas, que arde al entrar en contacto con el aire. Aunque las llamas se pueden apagar cubriéndolas, inmediatamente vuelven a aparecer nuevas al lado. De noche, las 20 o 30 llamas de la zona principal se ven desde el mar. El mejor momento para visitar Quimera es después de cenar. Desde Cirali —donde espera una de las mejores playas de Turquía: una amplia extensión de arena y guijarros junto a dunas costeras y pinos— hay que seguir los carteles de Chimaera por la carretera principal a lo largo de la ladera hasta llegar a un valle desde donde se sube a pie por un empinado camino. Desde Olympos, casi todos los campings ofrecen transporte por las noches después de la cena y en Cirali se pueden comprar nubes para asar al fuego.
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Kalkan, glamur en la costa turca
En este próspero pueblo pesquero, que hasta hace un siglo se llamaba Kalamaki, se encuentra el complejo turístico más glamuroso de la Turquía mediterránea. Hoy es una exclusiva localidad turística construida principalmente en una ladera que baja hasta una bahía casi perfecta. Aquí es fácil tomar un cóctel seguido de una cena en un restaurante de marisco o dormir en un hotel boutique, aunque cada vez hay más casas de vacaciones que han estropeado el idílico paisaje de la bahía.
Casi todo el mundo utiliza Kalkan como campamento base para visitar las ruinas licias o para practicar actividades al aire libre. Aparte de la playa cerca del puerto deportivo y de Kaputas, una pequeña y perfecta cala de arena a unos siete kilómetros, se pueden practicar actividades acuáticas como submarinismo y salidas de kayak.
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Kabak, un secreto para viajeros alternativos
A unos cinco kilómetros al sur de Faralya (y alejado del mundo), Kabak atrae como un imán a los entusiastas de la acampada y el senderismo, a los devotos del yoga y a los aficionados a los paisajes de belleza inmaculada. En otros tiempos fue el secreto mejor guardado de la región y el refugio de los turcos con un estilo de vida alternativo. Pero alguien se fue de la lengua y en el valle bordeado de pinos que hay sobre la playa se cuentan ahora una decena de campings y cada vez más alojamientos exclusivos. No obstante, sigue siendo uno de los sitios más tranquilos en la zona de Fethiye. Se puede bajar a la playa de Gemile a pie o en todoterreno, para disfrutar de un espectacular arenal flanqueado por dos largos acantilados.
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Antalya, la capital de la Costa Turquesa
En otros tiempos Antalya era simplemente la puerta de entrada a la Costa Turquesa, pero hoy es un destino por sí misma. Situada en pleno golfo de Antalya, la mayor ciudad de la costa occidental mediterránea de Turquía es un cotizado destino de vacaciones de sol y playa, pero merece la pena acercarse también para conocer un poco cómo es la vida en una ciudad turca, que aquí es de lo más animada, sobre todo durante los largos y cálidos meses de verano.
Su corazón es el barrio histórico de Kaleici (literalmente “dentro del castillo”), muy bien conservado, un laberinto de calles en las que asoman muchos alojamientos instalados en las restauradas casas otomanas. El casco antiguo rodea un puerto de la época romana con vistas desde lo alto de los acantilados.
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Paseando por las estrechas calles de Kaleici veremos arquitectura de la época otomana magníficamente restaurada mezclada con otros edificios totalmente destartalados. El barrio comienza en la puerta principal, Kale Kapisi (Puerta de la Fortaleza), reconocible por la antigua Saat Kulesi (torre del reloj) de piedra y la estatua de Atalo II, fundador de la ciudad. Al norte está el İki Kapilar Hani, un extenso bazar cubierto de finales del siglo XV, y varias mezquitas antiguas. Pero el paseo por esta zona protegida descubre además elegantes casas otomanas y antiguas edificaciones que se han restaurado y convertido en pensiones, hoteles boutique y tiendas.
Al este, en lo alto de Hesapci Sokak, está la monumental Puerta de Adriano, también conocida como Ücapilar o Tres Puertas, erigida para la visita del emperador romano a Antalya en el año 130. Y aún nos queda asomarnos al puerto romano (İskele Caddesi) al pie de la ladera, que fue el sustento de la ciudad desde el siglo II antes de Cristo hasta finales del siglo XX, cuando se construyó un nuevo puerto unos 12 kilómetros al oeste. El puerto antiguo fue restaurado en la década de los ochenta y hoy es un puerto deportivo para yates y barcos de excursiones.
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Opex 360
Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
Opex 360
L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.
Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
El País (ESP)
SANS TITRE
El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.
Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.
Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.
Dificultad
La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.
Ingredientes
Para 4 personas
- 350 g de arroz jazmín
- 4 chalotas picadas
- 2 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
- 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
- 10 tallos de cilantro
- 12 langostinos crudos
- 1 cucharada de mantequilla
- 1 cucharada de aceite de oliva
- Sal
Tom yum
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450 ml de leche de coco
-
300 ml de agua
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12 cabezas de langostino
-
La piel de una lima y su zumo
-
2 cucharadas de salsa de pescado
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3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)
-
1 cucharada de aceite de oliva
Preparación
-
Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.
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Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.
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En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.
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Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.
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Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.
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Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Las patatas a lo pobre son una receta popular de la cocina del sur de España, y como muchísimos de los platos tradicionales más humildes del país, consigue transformar lo sencillo en glorioso. Originalmente requiere de pocos y baratos ingredientes, y aclaro, digo “originalmente” porque ya sabemos todos cómo están las cosas con el aceite. Pero vamos a lo que vamos: basta con tener patatas, cebolla, pimiento/s, sal y aceite para cocinarlas.
Se trata, ni más ni menos, de unas patatas entre pochadas y fritas a las que se suele añadir cebolla y pimiento verde y/o rojo cortado en juliana. Muchas versiones también incluyen ajo, aunque si uno opta por añadirlo, hay que estar atento, ya que se quema con mucha facilidad. Se pueden comer como primer plato o como principal; tal cual o con huevos fritos, con unos garbanzos salteados o como acompañante de cualquier carne o pescado.
Lo más importante para llevar a cabo esta receta de manera exitosa es cuidar la temperatura del aceite. Primero hay que cocinar a fuego medio la cebolla y los pimientos para que se ablanden, posteriormente agregar las patatas, y cuando estas se hayan ablandado un poco, subir el fuego para que se doren. Si cocinas desde el principio con el aceite muy caliente es bastante probable que la cebolla y el pimiento se quemen.
Dificultad
Ninguna. O quizás sí… la de conseguir aceite.
Ingredientes
Para 4 personas
- 1 kg de patatas
- 1 pimiento verde italiano
- ½ pimiento rojo
- 1 cebolla
- Unos 250 ml de aceite de oliva
- Sal fina
- Perejil (opcional)
Preparación
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Cortar el pimiento verde italiano, el pimiento rojo y la cebolla en juliana de entre tres y cinco milímetros de grosor.
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Calentar el aceite en una sartén a fuego medio. Añadir los pimientos y la cebolla cortados y pochar durante 10 minutos.
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Mientras, pelar y cortar las patatas en rodajas de cinco milímetros de grosor aproximadamente.
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Añadirlas a la sartén y salar. Pochar durante 10 minutos y mover de vez en cuando con suavidad para que se cocinen uniformemente.
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Subir el fuego para que se doren durante 10 minutos más, dándoles la vuelta una o dos veces con suavidad.
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Retirar y escurrir bien con la ayuda de una araña, espumadera o colador. Servir caliente con un poco de perejil picado por encima.
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