Valeurs Actuelles
1830 ou la révolution introuvable
À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.
Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?
Sous les pavés, Louis-Philippe
« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.
Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?
“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.
BBC
Tom Parker: 'Incredible' The Wanted singer praised by cancer charities
Cancer charities have praised the "amazing" job The Wanted singer Tom Parker did raising awareness and funding for brain cancer before his death at the age of 33.
He died on Wednesday of terminal brain cancer, having told fans in October 2020 he had an inoperable tumour.
"Tom was a fantastic spokesperson, and he chose to bring attention to the lack of funding," National Brain Appeal boss Theresa Dauncey told BBC Breakfast.
"He was amazing, honest and positive."
Ms Dauncey said Parker drew attention to "solutions and treatments over the over his illness", saying "so many people would have just shut the doors, locked everyone out and wanted to just stick with their family and friends".
Instead, the singer "got people together, made a documentary, had a concert [and] brought so many people's attention to this sort of terrible lack of awareness".
'Tom was a special bloke'
Anthony Owen's son Roux was diagnosed with a brain tumour in 2019, when he was just four weeks old.
Parker reached out to the family after they began documenting Roux's journey on social media.
"He used to send us messages of support when we were in hospital," said Owen, who was among the listeners who got in touch with BBC Radio 5 Live on Thursday to discuss how they had been affected by the singer's openness about his cancer journey.
Despite @TomParker being in the midst of his own battle, Tom sent messages of support to Roux often. Such a kind soul with a huge heart. Roux will know all about you #TomParker #TheWanted pic.twitter.com/Xi0tLpExcl
"He would keep in touch with my wife over Instagram asking how he was. [Tom] was a special bloke really."
Roux is now two years old and a "happy child", his dad said. His last few scans have been "stable" but has been left with delayed development, epilepsy and is undergoing assessment for cerebral palsy.
Ms Dauncey said it was "incredible that he was so public about his illness, and that he was happy to share his journey".
The singer had said he did not want to talk about "fighting or battling with cancer", but the charity chief executive added: "But in a way, he was because he was, you know, he was shouting about it.
"And I think there must be so many people who had never thought about it before."
Susan Short, professor of clinical oncology and neuro-oncology at the University of Leeds, said Parker's medical condition was "challenging to deal with, even more so when you're in the public eye".
"It must be very difficult to know how to handle that but he did an amazing job," she told BBC Radio 5 Live.
"It is important that individuals like him help us raise the profile of this disease and let the public know that there are these tumours that are still very challenging to treat."
She said in terms of fundraising for "vital" research, the goal was to "try and move the field on an improved the output of these patients".
"Tom and the band did that," she said.
Brain tumours
Parker spoke to the House of Commons All-Party Parliamentary Group on Brain Tumours in December, telling them: "I'm staggered they can find a cure for Covid within a year but, for decades on end, they haven't found better treatments let alone a cure for brain tumours.
On Wednesday, his wife Kelsey Hardwick, who had two young children with the late singer, wrote on social media: "Thank you to everyone who has supported in his care throughout, he fought until the very end. I'm forever proud of you."
A post shared by Kelsey 💋 Parker (@being_kelsey)
Stand Up To Cancer UK, who Parker raised money for through a charity concert at the Royal Albert Hall, said: "We're so sorry to hear about the death of Tom Parker. Our thoughts are with his wife Kelsey and their family."
Brain Tumour Research sent their "deepest condolences to Kelsey, their children and all of Tom's loved ones", adding: "His loss will be greatly felt by his bandmates from The Wanted, their fans and throughout the pop world."
Hugh Adams, head of the organisation's stakeholder relations, said Parker speaking so "openly and honestly" had "helped to raise awareness of the devastation caused by brain tumours".
"We remember Tom for his passion, intelligence, eloquence and determination in the face of such adversity and will continue to remember him as we focus on our vision of finding a cure for all types of brain tumours," he added.
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L’US Air Force veut réduire sa flotte d’avions de supériorité aérienne F-22A Raptor de 18% en 2023
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Quand elle décida de mettre un terme à la production d’avions de combat F-22A Raptor, l’administration Obama avait expliqué que cet appareil de supériorité aérienne appartenait à une « autre époque » [celle de la Guerre Froide] et que continuer à en acheter pour le compte de l’US Air Force serait un « gaspillage d’argent inexcusable », d’autant plus que ses coûts d’acquisiton et de possession étaient élevés.
Seulement, c’était aller un peu vite en besogne. Avec le retour de la menace dite de « la force » et de la compétition entre puissances, certains estimèrent que les 187 F-22A Raptor alors en service au sein de l’US Air Force [sur une cible initiale de 750 exemplaires, ramenée à 381 après la fin de la Guerre Froide, ndlr] étaient désormais insuffisants pour rivaliser avec les J-20 et FC-31 chinois ou les Su-57 Felon russes. Et de plaider pour une relance de la production… Une idée vite écartée, car trop coûteuse.
Pourtant, de par ses capacités [gardées confidentielles pour l’essentiel], sa furtivité, ses capteurs et ses performances en vol, le F-22A Raptor est en mesure d’abattre plusiers adversaires au-delà de la portée visuelle [Beyond Visual Range – BVR] sans être détecté. Ce qui en fait un atout de premier ordre pour les forces américaines.
Cela étant, l’US Air Force n’a que très peu de marge de manoeuvre avec ses F-22A Raptor. La flotte étant trop petite, la disponibilité des pièces de rechange s’en trouve limitée, d’autant plus que les moteurs Pratt & Whitney F119 ne sont plus en production. Ce qui fait que le coût de maintien en condition opérationnelle [MCO] s’envole… Qui plus est, il faut aussi compter sur l’attrition probable.
En 2021, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général Charles Q. Brown, laissa entendre que le F-22A Raptor n’allait plus faire partie des plans à long terme de l’aviation de combat américaine… alors que l’on pouvait penser qu’il resterait en service au moins jusqu’en 2040. L’idée était alors de donner la priorité au programme « Next Generation Air Dominance » [NGAD, visant à développer un avion de combat de 6e génération mis au coeur d’un « système de systèmes »] et de compter sur le F-15EX Eagle II, le F-35A ainsi que sur un chasseur-bombardier de génération 4,5 [soit, visiblement, le F-16 porté au standard « Viper »].
Cela étant, le retrait du « Raptor » pourrait commencer bien plus tôt qu’on ne pouvait le penser. En effet, dans la demande de budget qu’elle a remis au Congrès pour l’année fiscale 2023, d’un montant de 163,9 milliards de dollars [soit 3,4% de plus que celui qui lui a été octroyé en 2022], l’US Air Force a fait part de son intention de retirer 33 F-22A de son inventaire, en particulier les plus anciens [ceux de la version Block 20]. Cela permettrait une économie de 1,8 milliard de dollars, soit la somme qu’il faudrait pour les mettre à niveau.
Selon les explications donnée par Frank Kendall, le secrétaire à l’Air Force, ces 33 F-22A Block 20 sont principalement utilisés pour l’entraînement et la formation. Aussi, ils ne sont pas aptes au combat. L’économie générée par leur retrait servira à financer la modernisation des 153 « Raptor » restants, le programme NGAD [pour lequel une enveloppe de 1,7 milliard de dollars a été demandée pour 2023, ndlr] et le passage au block 4 du F-35.
Justement, s’agissant de ce dernier, l’US Air Force veut en acheter 33 exemplaires en 2023, soit quinze de moins par rapport à ce qui avait été prévu [l’US Navy et l’US Marine Corps ont exprimé les mêmes intentions]. Et cela afin de libérer des fonds pour le NGAD, financer un nouveau moteur pour le F-35 et accélérer le déploiement du F-15EX [avec l’achat de 24 exemplaires supplémentaires, soit deux fois plus qu’en 2022, pour 2,7 milliards de dollars].
Reste maintenant à savoir ce qui décidera le Congrès… Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2022, l’US Air Force avait sollicité l’autorisation de retirer 42 avions d’attaque A-10 Warthog, surnommé le « tueur de chars ». Ce qui ne lui fut pas accordé. Pour l’an prochain, elle voudrait se séparer de 21 exemplaires… alors que des élus américains ont défendu l’idée d’en céder à l’Ukraine.
Mais cela aurait été une « fausse bonne idée », à en croire le secrétaire à l’Air Force. Car, selon lui, la guerre en Ukraine a indirectement démontré que le Warthog est désormais « dépassé » en raison de l’efficacité « dévastatrice » des défenses aériennes tactiques ukrainiennes. Bien que très robuste, le A-10 serait maintenant trop vulnérable, a-t-il soutenu.
Au total, le Pentagone a demandé un budget de 773 milliards de dollars au titre de l’année fiscale 2023. Soit une hausse de +4% par rapport à celui voté par le Congrès pour 2022. « Il s’agit de l’un des plus gros investissements dans notre sécurité nationale de l’histoire, avec des fonds nécessaires pour garantir que notre armée reste la mieux préparée, la mieux formée et la mieux équipée au monde », a fait valoir le président Biden.
Photo : US Air Force
BBC
The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed
The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"
More like this: – Coda and the films treating deaf people with respect – Power of the Dog and the toxic cowboy – Why Spielberg's West Side Story is a masterpiece
Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.
If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.
But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control.
There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.
Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)
After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.
The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.
We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.
The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?
From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too.
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Opex 360
Otan : La marine américaine déploie six avions de guerre électronique EA-18 Growler en Allemagne
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Alors que les avions de guerre électronique E/A-18G Growler du VAQ 137 [Escadron d’attaque électronique 137] « Rooks » embarqués à bord du porte-avions USS Harry S. Truman peuvent être sollicités pour mener des missions au profit de l’Otan à partir de la Méditerranée, les États-Unis ont considéré qu’il fallait renforcer cette capacité en Europe.
Ainsi, le 28 mars, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a annoncé que six E/A-18G du VAQ 134 « Garudas », mis en oeuvre par un détachement de 240 marins de l’US Navy, seraient envoyés en Allemagne, plus précisément sur la base aérienne de Spangdahlem, où 12 F-35A de l’US Air Force avaient été déployés quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Ces six E/A-18G « ne seront pas déployés pour être utilisés contre les forces russes en Ukraine », a assuré M. Kirby. Leur envoi en Allemagne a été décidé « dans le cadre de nos efforts pour renforcer les capacités de dissuasion et de défense le long du flanc oriental de l’Otan », a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’E/A-18G Growler est équipé de la nacelle AN/ALQ-218, laquelle permet de détecter et de localiser l’origine des signaux électromagnétiques. En clair, en volant dans l’espace aérien de l’Otan, il peut être en mesure d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes. Il est également doté du système de brouillage tactique ALQ-99, susceptible de dégrader les capacités des radars adverses. Enfin, il peut emporter les missiles HARM [High speed Anti-Radiation Missile] et AARGM [Advanced Anti-Radiation Guided Missile] pour détruire les défenses aériennes.
Selon M. Kirby, la décision d’envoyer ces E/A-18G en Allemagne n’a pas été motivée par une menace ou un incident spécifique. « Ils sont déployés [à Spangdahlem] car le secrétaire [à la Défense] veut garder toutes les options ouvertes », a-t-il dit. « Il est en relation constante avec le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR, c’est à dire le général américain Tod D. Wolters, ndlr]. Et, à la suite d’une discussion avec celui-ci ainsi qu’avec le gouvernement allemand, il a été estimé que cela permettrait de continuer à renforcer nos défenses sur le flanc oriental [de l’Otan], a-t-il détaillé.
Cela étant, s’il s’agit d’établir l’ordre de bataille électronique des forces russes, tant en Ukraine que dans la région de la Baltique, et en particulier dans l’enclave de Kaliningrad, l’US Air Force dispose d’avions dédiés, comme le RC-135V/W Rivet Joint [la Royal Air Force en a par ailleurs trois exemplaires] ou comme le RC-135U Combat Sent.
À noter que c’est la première fois que des E/A-18G Growler sont déployés en Allemagne. Le précédent gouvernement allemand avait souhaité en acquérir quinze exemplaires, afin de remplacer les Tornado ECR de la Bundeswehr. Mais un tel achat n’est a priori plus d’actualité, Berlin ayant fait récemment part de sa décision de se procurer jusqu’à 35 avions de 5e génération F-35A ainsi que, sans doute, des Eurofighter EF-2000 en version ECR/SEAD.
Valeurs Actuelles
La web-série du président-candidat Emmanuel Macron fait un flop
Un raté de l’équipe de communication ? Selon le magazine Challenges, le programme web retraçant les coulisses de la campagne d’Emmanuel Macron, ne connait pas un succès fulgurant. Au lendemain de la déclaration officielle de la candidature du président sortant, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron publiait sur la plateforme YouTube une première vidéo d’une web-série sobrement intitulée « Le Candidat ». Un feuilleton hebdomadaire narrant le quotidien du chef de l’Etat. Le premier épisode a été visionné 350 000 fois, tandis que le second comptabilise 148 000 vues. Le troisième chapitre cumule 96 000 vues quand le dernier dépasse poussivement les 70 000 visionnages.
« Les Françaises et les Français sentent tout »
Dans le premier épisode long de quatre minutes trente, on observe le président de la République montant au pas de course les escaliers vers son bureau, talonné par son chien Némo. Puis, lors d’une séquence face caméra, il explique les raisons de sa candidature tardive : « Aussi longtemps qu’il y a eu l’épidémie, je ne pouvais pas je pense me projeter dans autre chose et là les dernières semaines, les derniers jours, les dernières heures ont été marquées par l’évolution de la guerre en Ukraine ». Le style, soigné, fait référence aux codes des documentaires de la plateforme de streaming Netflix.
« Est-ce que dorénavant je peux vous appeler monsieur le candidat ? », interroge à la fin de la vidéo une voix que l’on devine derrière la caméra. « Oui bien sûr, vous êtes là pour le candidat », sourit Emmanuel Macron. La voix renchérit : « Mais est-ce que c’est pas un peu plié ? [L’élection présidentielle ndlr] ». « Non pas du tout, répond Emmanuel Macron en hochant la tête. Alors ça, détrompez-vous complètement. » Avant de poursuivre : « Les Françaises et les Français sentent tout. Ils ne donnent pas leur confiance comme ça ».
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Le système de visée optronique de la version « appui-feu » des blindés Boxer allemands sera fourni par Thales
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
En septembre 2021, via l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr], le ministère allemand de la Défense a notifié un contrat de 70 millions d’euros au consortium ARTEC pour développer une version « JFSTsw » [ou appui-feu] du véhicule blindé Boxer.
Dans le détail, ce contrat prévoit le développement et la livraison de deux prototypes devant chacun intégrer un système d’observation et de surveillance optronique ainsi qu’un tourelleau télé-opéré Protector M153 conçu par Kongsberg. Le tout selon la norme « d’achitecture générique de véhicule » [NGVA] définie par l’Otan.
Ce 30 mars, Thales a indiqué avoir signé un contrat avec Krauss-Maffei Wegmann [membre du consortium ARTEC, ndlr] pour fournir quatre systèmes PAAG [Panoramic Above Armouyr Gimbal] dans le cadre de ce programme.
« Quatre prototypes destinés au véhicule blindé d’infanterie BOXER seront réalisés en 2023, avant un contrat de production qui devrait se concrétiser en 2025 », a précisé l’industriel, dans un communiqué.
Produit sur le site de Thales à Glascow [Royaume-Uni], le PAAG est un système de surveillance télécommandé depuis l’intérieur d’un véhicule blindé, auquel il donne une capacité « gyrostabilisée de détection-reconnaissance-identification [DRI] longue portée et de pointage en mouvement jour/nuit ».
Ce système se compose d’une caméra couleur à haute résolution ainsi que d’un capteur d’imagerie thermique. Il est en mesure d’identifier des cibles à quatre kilomètres de distance. Grâce à son télémètre laser, il permet de mesurer des distances jusqu’à dix kilomètres. En outre, souligne Thales, il peut aussi être « haussé au-dessus du toit du véhicule pour surveiller des cibles situées derrière une ligne de crête sans mettre l’utilisateur en visibilité directe, ce qui réduit considérablement le risque opérationnel ».
Enfin, le PAAG dispose de fonctions AVT [suivi vidéo automatique] et ATD [détection assistée de cibles]. « Couplé à un système de contrôle-commande d’artillerie, il apportera une contribution majeure aux capacités » d’une force terrestre, assure Thales.
« Nous sommes fiers que les forces armées allemandes et notre partenaire de longue date Krauss-Maffei Wegmann aient choisi l’optronique de pointe de Thales pour leurs unités d’appui feu BOXER. Les forces armées allemandes font maintenant partie des 50 armées dans le monde qui font confiance à nos solutions optroniques pour leurs véhicules », s’est félicité Oliver Dörre, le directeur général de la filiale allemande du groupe français d’électronique.
Le Monde
Les automobilistes pris au piège du diesel
La France a longtemps encouragé, par des bonus, les véhicules roulant au gazole du fait de plus faibles émissions de CO2. Leurs propriétaires, parmi les Français les plus pauvres, prennent désormais de plein fouet l’augmentation du prix de ce carburant.
Le diesel n’est vraiment plus dans l’air du temps. Montré du doigt pour ses effets délétères sur la qualité de l’air, ce carburant hier encore bon marché est celui dont le prix à la pompe a le plus augmenté ces derniers mois et il apparaît, en outre, comme un facteur de dépendance énergétique à l’égard de la Russie. Fermez le ban.
Il semble bien loin le temps où le tarif du litre de gazole faisait des envieux. Celui-ci a franchi la barre des 2,10 euros et dépasse de plus de 10 centimes le prix de l’essence. En un an, son prix a bondi de 74 centimes (et de 36 centimes en un mois) contre respectivement 49 et 16,5 centimes pour le Super 95. Pour tous ceux qui utilisent des véhicules diesel – 57 % du parc automobile –, l’effet boomerang est brutal. La remise de 18 centimes par litre de carburant accordée à compter du 1er avril pour une durée de quatre mois devrait jouer comme un amortisseur, mais le risque que cette aide se dilue dans le flot de hausses de prix à venir est réel. Et cette envolée des prix s’accompagne d’une forme de ressentiment émanant en particulier d’automobilistes appartenant à la frange la moins favorisée de la population qui a le sentiment d’être prise au piège du diesel.
Prix des carburants : pourquoi le diesel dépasse l’essence, pourquoi une ristourne plutôt qu’une baisse de taxes ?Malgré ses émissions de particules fines et d’oxydes d’azote (Nox), la France a longtemps encouragé ce carburant. Les pouvoirs publics faisaient valoir ses moindres émanations de CO2 et y voyaient un facteur favorable aux marques françaises, bien placées sur ce marché. En 1998, la première pastille verte instaurée par l’écologiste Dominique Voynet, ministre de l’environnement du gouvernement Jospin, autorise ainsi les diesels récents à circuler les jours de pic de pollution. Le « bonus écologique » introduit dix ans plus tard va bénéficier à nombre de modèles alimentés au gazole qui se modernisent et séduisent jusqu’aux utilisateurs de petites citadines au kilométrage pourtant trop réduit pour rentabiliser un tel achat. En 2012, leur part culmine à 73 % des immatriculations.
Un marqueur social
Aujourd’hui, pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises dont les utilitaires font le plein de diesel, plus dure est la chute. En une année à peine, ce carburant est devenu un boulet pour ceux qui en sont dépendants. Un tel retournement ne doit rien à la fiscalité, qui reste légèrement favorable au gazole. « Ce carburant est particulièrement exposé aux évolutions haussières du cours du brut car la demande est très forte, notamment sous l’effet des pays qui utilisent du fuel pour produire de l’électricité », souligne Jacques Percebois, professeur à l’université de Montpellier et directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie.
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Présidentielle : LR redoute que Nicolas Sarkozy apporte son soutien à Emmanuel Macron
Son silence en dirait-il long ? La position de Nicolas Sarkozy se fait attendre. Et cela inquiète le parti Les Républicains (LR). L’ancien président de la République n’a encore jamais apporté publiquement son soutien à Valérie Pécresse et entretient d’excellentes relations avec Emmanuel Macron. Autre coup de massue pour la candidate LR Valérie Pécresse : Nicolas Sarkozy a récemment refusé de se rendre à son meeting, prévu dimanche 3 avril au parc des expositions de la porte de Versailles, le tout dernier de sa campagne électorale. Et ce, malgré l’invitation de l’équipe de campagne de la candidate LR. Les soutiens de Valérie Pécresse redoutent un acte de la part de Nicolas Sarkozy qui pourrait être fatal à la présidente de la région Île-de-France et aux cadres LR. « Maintenant, on veut surtout qu’il n’apporte pas son soutien à Macron », a glissé un sénateur LR du Sud au Parisien, mercredi 30 mars.
Une possible « fédération LR-LREM » ?
L’ex-ministre Éric Woerth, qui a rallié le camp d’Emmanuel Macron en février dernier, a estimé auprès du Parisien que Nicolas Sarkozy n’a « pas voulu envoyer de signal négatif à LR ». Avant de reprendre : « Mais un silence de Nicolas Sarkozy n’est pas neutre, il y a une signification. » Et en effet, certains parlent d’un « deal de coalition » entre LR et LREM. Un accord avec Emmanuel Macron qui permettrait à Nicolas Sarkozy de sauver sa famille politique. L’un de ses anciens ministres s’est d’ailleurs souvenu auprès de nos confrères : « Il y a un an déjà, il disait qu’il faudrait réfléchir à un accord de gouvernement. Il parlait d’une fédération LR-LREM. »
« Il aurait fallu l’envoyer chier »
Malgré cette hypothèse, de nombreux cadres LR semblent s’être résignés à faire campagne sans le soutien de Nicolas Sarkozy. Auprès de Sud Radio, le député LR Aurélien Pradié a récemment admis qu’il fallait « passer à autre chose ». Un proche de Valérie Pécresse s’est montré plus sévère jugeant « ahurissant qu’on se polarise autant sur Nicolas Sarkozy ». Un autre s’est même énervé auprès du Parisien : « Mon idée, c’est qu’il aurait fallu l’envoyer chier ! » Face à l’inquiétude grandissante au sein du parti de droite, le chef des LR Christian Jacob doit, en tout cas, rencontrer Nicolas Sarkozy prochainement.
Opex 360
Le Royaume-Uni va renforcer sa présence militaire dans le Grande Nord, évoquant l’interopérabilité avec ses alliés
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Sous l’effet du changement climatique, le Grand Nord risque de devenir la source de tensions nouvelles. Ainsi, la possibilité d’exploiter plus aisément ses ressources naturelles [hydrocarbures, métaux rares, etc] accentue les différends territoriaux entre les pays riverains, y compris entre alliés, les États-Unis et le Royaume-Uni ne reconnaissant pas, par exemple, la souveraineté du Canada sur le Passage du Nord-Ouest. En outre, la diminution de la calotte glaciaire fera augmenter le trafic maritime dans cette région, appelée également à devenir un carrefour de câbles sous-marins de télécommunications.
Au-delà de ces considérations, le Grand Nord et son environnement proche ont aussi des enjeux stratégiques. « Celui qui contrôle l’Islande a un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada dans les mains », avait ainsi relevé le géopoliticien allemand Karl Haushofer. Et le passage GIUK [Groenland – Islande – Royaume-Uni] est crucial pour les liaisons maritimes entre l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ayant exprimé des revendications territoriales [notamment sur la ur la dorsale de Lomonossov], la Russie a pris en compte tous ces enjeux en publiant une stratégie pour le Grand Nord en 2009. Stratégie qui prévoit le renforcement significatif de ses moyens militaires dans cette région, via la réhabilitation de bases abandonnées après la fin de l’Union soviétique, la création d’unités spécialisées et le déploiement de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD]. Les forces russes y mènent régulièrement des exercices, dont certains relèvent de la démonstration de force.
Quant à la Chine, elle a publié un « livre blanc » sur l’Arctique en 2018, avec l’objectif d’édifier une « route de la Soie polaire grâce au développement de voies de transport maritime ». Et elle cherche à y accroître son influence, en particulier au Groenland, où, de par ses investissements, elle vise à prendre le contrôle des infrastructures critiques et celui des ressources minières.
Avec cette compétition stratégique qui se profile, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a récemment fait valoir que le Grand Nord est une « région d’une importance critique » pour les Alliés.
« Nous ne pouvons nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, menacer l’Otan et créer un risque de malentendus », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 25 mars, alors qu’il assistait à l’exercice Cold Response 22, organisé en Norvège. « Nous observons aussi un intérêt croissant de la Chine pour la région. La Chine s’est définie comme un État du proche Arctique et ambitionne d’établir une présence ici », a-t-il aussi relevé.
Ce constat est partagé par le Royaume-Uni, au point que son ministère de la Défense [MoD] a mis l’Arctique et le Grand Nord « au centre » de sa sécurité, dans une stratégie dévoilée en septembre 2018. Il y était alors question d’accroître les entraînements militaires par temps froid et d’augmenter les moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine, en coopération avec la Norvège.
Or, cette « stratégie » vient d’être mise à jour [.pdf], a annoncé Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, en marge de Cold Response 22. Le Grand Nord est « important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », a-t-il justifié, depuis la base norvégienne de Bardufoss, le 29 mars.
Dans les grandes lignes, le Royaume-Uni entend s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], laquelle réunit le Danemark, les Pays-Bas, la Norvège et les trois pays baltes ainsi que la Suède et la Finlande afin d’organiser davantage de manoeuvres militaires par temps froid. Londres envisage de créer une « force d’intervention permanente » bâtie autour d’un « Groupe littoral d’intervention » [Littoral Response Group – LRG] comprenant deux navires d’assaut amphibie et d’au moins une compagnie de Royal Marines.
« Nous maintiendrons une présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région », assure le document. Ce qui passera aussi par l’envoi régulier de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
« En investissant dans une nouvelle génération de frégates de lutte anti-sous-marine, nous nous concentrerons sur une interopérabilité accrue avec les États-Unis, le Canada, le Danemark et la Norvège, ainsi qu’avec la France et les Pays-Bas », ajoute-t-il.
Dans les airs, le Royaume-Uni parle de renforcer sa contribution à la sécurité régionale en déployant des avions de renseignement RC-135W Rivet et en continuant d’assurer des missions de police du ciel au profit de l’Islande, dans le cadre de l’Otan. Et il mise également sur ses capacités aéronavales, les porte-avions HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales pouvant être sollicités pour engager des F-35B si nécessaire.
Sur ce point, le document souligne que « l’exploitation de F-35 aux côtés du Danemark, de la Finlande, de la Norvège et des États-Unis offre de nouvelles opportunités en termes d’interopérabilité avec les Alliés et les partenaires proches dans la région ».
Outre le F-35, le ministère britannique de la Défense fait aussi valoir que ses neuf avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [mis en oeuvre par la Royal Air Force] permettront aussi d’accroître l’interopérabilité avec la Norvège et les États-Unis, qui en sont également dotés. Cela « améliorera également notre connaissance de la situation dans le Grand Nord », estime-t-il.
Le Monde
Salah Abdeslam entre silence et confidences au procès du 13-Novembre
Après avoir refusé de répondre aux questions, l’accusé a finalement eu un dialogue inespéré avec une avocate de parties civiles. Il lui a notamment expliqué avoir renoncé à se faire exploser, le soir des attentats.
On a longtemps craint qu’il ne parle pas. Salah Abdeslam a finalement beaucoup parlé, depuis le début du procès du 13-Novembre. Aussi pensait-on qu’il s’expliquerait, mercredi 30 mars, pour le moment le plus attendu depuis l’ouverture des débats : son interrogatoire sur la nuit des attentats. Il a choisi ce jour pour faire valoir son droit au silence. On pensait alors la journée perdue et les maigres espoirs de comprendre envolés. Mais après deux heures de questions sans réponses, un petit miracle a eu lieu : l’accusé a accepté de répondre à une avocate de parties civiles, qui a su trouver les mots pour accueillir les siens.
Au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam irrite, le public applaudit, l’audience est suspendueCette journée d’audience déroutante a été à l’image de Salah Abdeslam, aussi versatile dans le costume de l’accusé qu’il semble l’avoir été dans celui du kamikaze : il ne fait pas toujours ce qu’il dit et ne dit pas toujours ce qu’il a fait. Son ambivalence à ce procès reflète-t-elle l’état d’esprit qui était le sien la nuit des attentats ? Cette question était au cœur de ce troisième interrogatoire sur le fond : le seul membre encore en vie des commandos a-t-il renoncé à se faire exploser au dernier moment ou y a-t-il été contraint par une avarie technique ?
On attendait ses explications quand, à l’ouverture de l’audience, l’accusé a ôté son masque et brisé tout espoir : « Bonjour, monsieur le Président, aujourd’hui je souhaite faire usage de mon droit au silence… » Le président, Jean-Louis Périès, n’avait pas anticipé la manœuvre : « Ah. C’est votre droit, mais c’était pas du tout prévu. Jusqu’à présent, vous avez répondu à beaucoup de questions. Mais là, on comprend mal. Je me permets d’insister.
– Moi aussi, monsieur le président, j’insiste. Mon silence est un droit, je n’ai pas à me justifier. »
« C’est vraiment de la lâcheté à l’état brut »
Le président déroule son interrogatoire à blanc : les questions de la cour se succèdent et se heurtent au mutisme de l’accusé. Quand vient le tour du Parquet national antiterroriste, un des trois représentants de l’accusation, Nicolas Le Bris, exprime une colère froide : « Salah Abdeslam avait promis de donner des explications et il ne le fait pas. Il se prend pour une vedette, fait du teasing et garde le silence, se plaisant à voir les réactions qu’il suscite… On a la confirmation, monsieur Abdeslam, que la lâcheté est bien la marque des terroristes. Il n’y a pas une once de courage chez vous, c’est vraiment de la lâcheté à l’état brut… »
Au procès du 13-Novembre, les deux visages de Salah AbdeslamVoilà près de deux heures que le dialogue de sourds a commencé quand une avocate de parties civiles prend la parole. Me Claire Josserand-Schmidt était parvenue, lors de précédents interrogatoires, à nouer un dialogue subtil et sensible avec Salah Abdeslam, qui semble lui en être reconnaissant. D’une voix bienveillante, elle lui rappelle qu’il lui avait promis de répondre à certaines de ses questions, quand le temps serait venu :
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L'Humanité
Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen
ActuLa candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.
Benjamin KönigC’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.
Exclusif : la retraite à 60 ans ? Les cadres votent pour !Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.
Des gages aux patrons
Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…
Course à l’échalote
Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.
Présidentielle 2022 : tous nos articles sur la campagne
Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.
Marine Le PenPrésidentielle 2022réforme des retraitesÉlections 2022 Opex 360
Séoul a des doutes sur le modèle du dernier missile lancé par la Corée du Nord
par Laurent Lagneau · 30 mars 2022
Le 24 mars, vidéo à l’appui, la Corée du Nord affirma avoir testé avec succès le Hwasong-17, son plus puissant missile intercontinental qu’elle avait dévoilé lors d’une parade militaire organisée à Pyongyang, en octobre 2020. Cette réussite « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de nos forces stratégiques » et la « République populaire démocratique de Corée est désormais prête pour une confrontation de longue durée » avec les États-Unis, s’était ensuite félicité Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.
« Ce n’est qu’une fois équipé de formidables capacités de frappe, d’une puissance écrasante » que la Corée du Nord pourra « contenir et contrôler toutes les menaces et tous les chantages des impérialistes », insistera encore Kim Jong-un, en s’adressant au personnel ayant participé au tir du 24 mars, quatre jour plus tard. Et d’ajouter : « Nous continuerons à atteindre notre objectif de renforcement des capacités de défense nationale, à développer davantage de moyens de frappe puissants pour que notre armée populaire en soit équipée ».
Pour rappel, le Hwasong-17 est un missile de 24 mètres de long qui, porté par un tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux, aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de caburant et une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Charge militaire qui pourrait être une ogive dite « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires ayant chacune une trajectoire propre.
Selon les données collectées par le Japon et la Corée du Sud, le missile en question a effectivement volé plus haut et plus loin que ceux précédemment tirés par la Corée du Nord. Et d’après cette dernière, sa portée serait de 15’000 km. Soit 2’000 km de plus que le Hwasong-15, missile qui avait été lancé en novembre 2017.
Cela étant, le succès de ce tir d’un Hwasong-17 pouvait passer pour un tour de force… car, une semaine plus tôt, un essai de ce même type de missile s’était soldé par un échec, l’engin ayant explosé au-dessus de Pyongyang alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km. Si Séoul et Tokyo en firent état, le régime nord-coréen garda le silence… D’où les doutes du ministère sud-coréen de la Défense.
En effet, la comparaison des images fournies par le régime nord-coréen avec l’imagerie satellitaire et les données météorologiques a mis en évidence plusieurs incohérences. Ce qui suggère que Pyongyang aurait menti sur le type du missile effectivement lancé.
« Même si le projectile tiré le 24 mars ressemble au Hwasong-17 en raison de l’altitude maximale qu’il a atteinte et de la durée de son vol, notre évaluation est qu’il est plus similaire au Hwasong-15 qu’au Hwasong-17 », en a conclu le ministère sud-coréen de la Défense.
En outre, celui-ci estime peu probable que la Corée du Nord ait eu la capacité de réaliser un nouvel essai d’un Hwasong-17 à peine une semaine après un échec, d’autant plus qu’elle est soumise à des sanctions internationales…
Aux États-Unis, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est voulu prudent. « Je vous dirai simplement que nous évaluons que ce lancement était probablement celui d’un missile balistique intercontinental nous continuons d’analyser ce test en étroite coordination avec nos alliés et partenaires », a-t-il dit, le 29 mars.
Quoi qu’il en soit, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Corée du Nord peut compter sur le soutien de la Russie et de la Chine, ces deux membres permanents s’étant opposés à tout renforcement des sanctions visant Pyongyang pour ses activités dans les domaines du nucléaire et des missiles balistiques.
BBC
Women's World Cup: England beat South Africa to book final date with Australia
Last updated on 12 hours ago12 hours ago.From the section Cricketcomments868
England will face Australia in the final of the Women's World Cup after Danni Wyatt's magnificent century propelled the defending champions to a 137-run defeat of South Africa.
Opener Wyatt took advantage of being dropped five times to crash 129 from 125 balls, the backbone of England's 293-8 in Christchurch.
She added 116 for the fifth wicket with Sophia Dunkley, who made a measured 60, while Sophie Ecclestone rounded off the innings with 24 from only 11 balls.
South Africa's chances of pulling off the largest chase in women's one-day international history largely rested on the dangerous opening pair of Laura Wolvaardt and Lizelle Lee.
But Anya Shrubsole, the hero when England beat the same opponents in the semi-finals in 2017, removed both to leave the Proteas 8-2.
Spinner Ecclestone, the world's best bowler, then tore through the lower order for her first international five-wicket haul, ending with 6-36 as South Africa were dismissed for 156.
It continued a remarkable turnaround from England, who were on the brink of elimination after losing their first three games but have now won five in a row to reach a second successive final.
Heather Knight's side will meet the all-powerful Australians at the Hagley Oval on Sunday (02:00 BST) in what promises to be a grandstand finale to a superb tournament.
It seemed scarcely believable that England could reach the final when they lost to South Africa, their third defeat of the group stage, on 14 March.
Even some of the players have admitted to believing they were out of the tournament.
Since then, they have steadily improved, eradicating errors with the ball and in the field, and finding contributions from most of their batters.
The resurgence built to this performance in Christchurch, a dismantling of a talented South Africa side that had previously only lost to Australia.
For the Proteas, this was a complete contrast from the previous victory over England. Whereas then it was Knight's side who missed chances in the field, this time it was South Africa who looked affected by the pressure of the occasion.
It meant South Africa once again lost in a global semi-final - they have been beaten in all three of their 50-over World Cup last-four ties to go along with two losses at the same stage in the T20 version.
Wyatt has had a nomadic 12-year international career. Originally picked as an off-spinner, she has been moved up and down the batting order and was dropped during the World Cups of 2013 and 2017.
However, after being promoted to open earlier in this tournament, she enjoyed her finest hour, making her highest score in an ODI when England needed it most.
The five drops were of varying difficulty, but the chances missed by Marizanne Kapp at mid-wicket when Wyatt was on 36, then by Lara Goodall at deep mid-wicket on 77, were particularly poor. The other drops came when Wyatt had 22, 116 and 117.
In between, the right-hander slashed through the off side and hustled between the wickets. When England found themselves 126-4 in the 26th over, they were in a parlous position, only for Wyatt and Dunkley to combine in a brave counter-attack.
And, after South Africa finally held a Wyatt miscue to short third, Ecclestone's cameo pushed England out of sight.
While Ecclestone's figures are eye-catching, it was Shrubsole who effectively ended the South Africa chase before it started.
Shrubsole took England to victory in the final and semi-final five years ago, and dragged them over the line with the bat against New Zealand earlier in this tournament. Here, she tumbled to hold Wolvaardt off her own bowling, then had Lee turn a catch to mid-wicket.
Left-armer Ecclestone was held back until the 24th over, by which time South Africa were already four wickets down.
And, with the lower order exposed, Ecclestone took all of the remaining wickets on offer with her trademark bounce, guile and accuracy.
Kapp and Mignon du Preez were bowled, Chloe Tryon, Shabnim Ismail and Masabata Klaas chipped catches and Trish Chetty was stumped by yards to become the last to fall.
As Ecclestone grabbed the match ball and Wyatt was named player of the match, some England players were in tears of joy.
Only Australia stand in their way of a complete turnaround and another world title.
England captain Heather Knight: "I'm really pleased. I think that was a complete performance from us today, what we've been searching for.
"The fact we have played knockout cricket for the last four games has helped us as well.
"We'll go into the final as underdogs but it's a fresh slate, we're all equal on the morning of the game and what a story has been written for us if we can do it."
South Africa captain Sune Luus: "We didn't have our best fielding performance. They played extremely well today, and all credit to them. But we needed to bring our best performance today, and we didn't, so we are feeling that.
"We needed to be more clinical. It's something we will keep working on but we have had a great campaign, we won't be taking away from that."
L'Humanité
La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée
ActuENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.
Julia HamlaouiTravailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?
« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».
La question de ce fameux nombre de trimestres de cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.
Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans
Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e semaine de congés payés ».
La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».
Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. « Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.
Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.
Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.
Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel BBC
Biden orders 'unprecedented' release of oil reserves
US President Joe Biden has ordered a major release of oil from America's reserves in an effort to bring down high fuel costs.
The release of up to 180m barrels of oil over six months is the largest since the reserve was created in 1974.
Oil prices dropped on reports of the move, which is aimed at easing a supply crunch sparked by war in Ukraine.
But the release - of about 1m barrels a day - is unlikely to fully resolve the energy crisis, analysts say.
Mr Biden promised further action to boost US output, saying the release would "serve as [a] bridge until the end of the year when domestic production ramps up".
He called for companies to pay extra if they choose not to use oil wells on land they lease from the government, as well as investments to speed up the adoption of greener energy sources.
Following Mr Biden's remarks, US oil benchmark West Texas Intermediate was more than 7% lower at about $100 a barrel, while Brent Crude fell roughly 5.4% to around $107.
The soaring cost of fuel has become a major political issue around the world, including in the US, which hosts mid-term elections in November.
Mr Biden said the scale of the release from the Strategic Petroleum Reserve - which together amounts to less than two days of global consumption - was "unprecedented".
How many barrels of oil are held in US reserves and how much does the world consume?
Thursday's announcement marked the third time in six months Mr Biden has moved to draw down America's crude oil stockpiles
But the release of additional reserves is unlikely to be enough to compensate for lost supplies from Russia - the world's second-biggest oil exporter after Saudi Arabia.
"While stock releases will help to keep a lid on prices in the short term, we think it will take an increase in global production to spark a sustained fall in prices," said Edward Gardner, commodities economist at Capital Economics.
Brent crude - the global benchmark for oil prices - hit $139 a barrel earlier this month after Russia's invasion of Ukraine and sanctions slapped on Moscow by the US and its allies.
Energy prices have fallen back since then, but oil is still almost 70% higher than it was a year ago.
White House under pressure
Analysis by Samira Hussain, BBC News reporter
It makes for an excellent headline: President Biden releases unprecedented amounts of oil from strategic reserves. But it really only offers a temporary fix to global shortages. So why is the White House even bothering?
Domestically, the President is under a tremendous amount of pressure. November is the midterm elections and Democrats hold a very slim majority that they are desperate to hold on to.
Rising inflation was already an issue, and Republicans have been laying the blame for the high cost of living on the White House and specifically Mr Biden.
The record high cost of fuel just adds to the pain being felt by the American middle class. And it certainly doesn't jive well with the president's "Joe from Scranton" vibe.
Global demand for energy had been rising prior to Russia's invasion of Ukraine as economies started to reopen as coronavirus lockdown measures were relaxed.
However, the war in Ukraine has raised fears of supply issues, with warnings that Russian oil exports could fall by as much as 3m barrels a day.
Most major energy-producing nations are either at full capacity or are unwilling to increase output.
On Thursday, the Organization of the Petroleum Exporting Countries (Opec) and its allies, including Russia, confirmed they were sticking to their existing deal to gradually increase production.
The decision came despite pressure from the US, UK and others on members of the group of oil producing nations to boost output.
"The consensus on the outlook pointed to a well-balanced market," the group said.
"Current volatility is not caused by fundamentals, but by ongoing geopolitical developments."
The International Energy Agency (IEA) has called an emergency meeting but it is unclear whether other countries, including the UK, France, Germany and Japan, will follow the US by releasing oil reserves.
Mr Biden said he was coordinating with Western nations on the release of the stockpiles and expected them to release another 30 to 50 million barrels.
Also on Thursday, Japan said that it would take emergency measures to secure supplies of seven strategic materials it relies on heavily from Russia or Ukraine as the war and sanctions cause disruptions to supplies.
The country's industry minister said the actions include government support to boost domestic production, alternative procurement and to help technological developments to reduce use of the materials, which include liquefied natural gas and gases used in computer chip-making.
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Le Sénat « s’étonne » de l’annulation de plus de 300 millions d’euros de crédits sur la mission « Défense »
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Alors que plusieurs pays européens ont annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires en réaction à l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, la France n’a encore fait de tel, élection présidentielle oblige. Au contraire même : elle va à contre-courant puisque le budget du ministère des Armées sera amputé de plus de 300 millions d’euros afin de financer une partie du plan de résilience économique qui, d’un montant avoisinant les 6 milliards d’euros, doit permettre d’amortir la hausse des prix des carburants et de l’énergie et d’assurer l’accueil des réfugiés ukraniens.
Le plan de résilience économique fait l’objet d’un « décret d’avance », qui autorise l’ouverture en urgence de crédits [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiales, ndlr] à la condition que celle-ci soit compensée par des recettes supplémentaires et/ou par la mise à contribution des ministères.
Via Twitter, le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, a minimisé l’impact de cette annulation de crédits. Ceux–ci « seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette décision « n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il fait valoir.
Seulement, étant donné le contexte actuel, le Sénat, via sa commission des Affaires étrangères et de la Défense, s’est dit « étonné » de cette sollication du ministère des Armées pour « financer les dépenses urgentes liées à la guerre en Ukraine ».
Le décret d’avance « annule 52 millions d’euros sur la mission ‘Action extérieure de l’État’, soit 1,6 % des crédits pour 2022 et 300 millions d’euros sur la mission ‘Défense’, soit 0,8 % des crédits pour 2022 », a ainsi souligné la commission, dans un communiqué publié ce 29 mars. Et les explications du ministère des Armées lui paraissent « pour le moins » curieuses étant donné que, d’ici juillet prochain, un nouveau gouvernement devrait être en place et qu’il ne sera pas forcément tenu à tenir les engagements de son prédécesseur.
Aussi, la commission sénatoriale assure qu’elle « restera donc extrêmement vigilante sur l’exécution budgétaire des crédits de la défense et de l’action extérieure de l’État ».
Pour rappel, le quinquennat de M. Macron avait commencé avec une polémique concernant le budget de la Défense, celui-ci ayant été amputé de 850 millions d’euros [soit 2,6% de son montant voté en loi de finances initiale, ndlr]. Des coupes qui provoquèrent la démission du général Pierre de Villiers, alors chef d’état-major des armées [CEMA]. Depuis, les ressources des armées ont constamment été augmentées, pour atteindre 40,9 milliards d’euros [contre 32,7 milliards, cinq ans plus tôt]. Et, jusqu’à ce décret d’avance, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire a été respectée à l’euro près [mais avec cependant des redéploiements internes de crédits].
Mais pour Christian Cambon [LR], le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, il est difficile de voir autre chose qu’un « mauvais signal » dans cette annulation de crédits.
« Alors que la la guerre en Ukraine dure depuis plus d’un mois, la décision du gouvernement de n’épargner ni notre diplomatie ni notre défense dans la mise en réserve de crédits gageant le financement du plan de résilience est un mauvais signal donné », a en effet résumé M. Cambon. « Cette mesure budgétaire est pour le moins maladroite, et elle pourrait avoir des conséquences graves si une loi de finances rectificative ne revenait pas dessus rapidement », a-t-il insisté.
L'Humanité
chronique La vie et la mort en temps de pandémie
Prescription cultureLionel VenturiniQuoi, revenir, déjà, sur la pandémie ? L’écrivain et médecin Christian Lehmann, qui tient pour Libération ses chroniques en temps de pandémie, a rassemblé celles-ci en recueil. Non pour ce fait en soi, mais parce que, oui, tandis qu’une sixième vague se profile, il est important de ne rien oublier des petites solidarités et des grandes compromissions, des faux-semblants comme des mensonges au plus haut niveau – car ceux-là signent aussi un changement d’époque. Entamée en mars 2020, et se poursuivant encore en ligne, cette chronique rageuse et pédagogue, écrite avec le sens de l’histoire et le temps long de l’expérience du praticien, plonge aussi dans les doutes et les espoirs des soignants d’aujourd’hui.
Santécoronavirus covid-19confinement BBC
French intelligence chief Vidaud fired over Russian war failings
The head of French military intelligence, Gen Eric Vidaud, is losing his job after failing to predict Russia's war in Ukraine, reports say.
Seven months after he took on the role, one report said he was blamed for "inadequate briefings" and a "lack of mastery of subjects".
The US correctly assessed that Russia was planning a large-scale invasion, while France concluded it was unlikely.
Gen Vidaud was blamed for that by France's military chief, a source said.
However, the military source told AFP news agency that his job was to provide "military intelligence on operations, not on premeditation". As Gen Vidaud's service concluded that Russia had the means to invade Ukraine, the source said that "what happened proves him right".
When contacted by the BBC, a military spokesman said French armed forces chief Gen Thierry Burkhard had no comment to make.
However, in early March Gen Burkhard acknowledged that French intelligence had not been up to the level of US or UK briefings, which were publicised to pile pressure on Russia's Vladimir Putin. "The Americans said that the Russians were going to attack, they were right," he told Le Monde newspaper.
"Our services thought instead that the cost of conquering Ukraine would have been monstrous and the Russians had other options" to bring down the government of Ukraine's Volodymyr Zelensky, he added.
France's misreading of President Putin was all the more embarrassing because President Emmanuel Macron had spoken to him regularly in the days leading up to the invasion on 24 February.
Intelligence specialist Prof Alexandre Papaemmanuel told AFP it was too easy to blame military intelligence for the failure, which lay with France's entire intelligence community.
But Gen Vidaud, France's former special forces commander, appears to have been squeezed out for other reasons too.
Weeks after he took charge of military intelligence, his service came in for criticism when Australia scrapped a multi-billion dollar submarine contract with France in favour of a security pact with the US and UK. The Aukus pact came out of the blue in France and prompted a diplomatic spat.
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Rafale de guerre électronique, robotique… Pour un député, il est urgent de pallier les lacunes des forces françaises
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
Fin décembre, dans une réponse à une question écrite posée par le député Jean-Christophe Lagarde, le ministère des Armées a écarté l’idée de développer un Rafale F4 de guerre électronique pour doter l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] de la capacité à neutraliser les défenses aériennes adverses, que ce soit en les brouillant ou en les détruisant avec des munitions ad hoc. Capacité, soit dit en passant, qu’elle ne possède plus depuis le retrait du missile anti-radar Martel, en 1997.
Pour justifier sa réponse, le ministère des Armées a ainsi expliqué que, dans un conflit de haute intensité, la « suppression des défenses aériennes adverses est considérée au travers d’une approche interarmées et multi-milieux, afin de pouvoir tirer parti d’une vaste palette de capacités complémentaires » et d’en « dégrader le fonctionnement ».
Visiblement, cette réponse n’a pas convaincu tout le monde. À commencer par le député Fabien Gouttefarde, le coordinateur du groupe de travail « défense » au sein du parti LREM, qui soutient le président-candidat Emmanuel Macron. Ainsi, dans une tribune co-écrite avec Thierry Berthier, maître de Conférences en mathématiques, et publiée par Atlantico, le parlementaire a plaidé pour « l’émergence d’une capacité européenne propre de réassurance » afin de tirer les leçons de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
« Organisée autour d’une colonne vertébrale française, cette capacité européenne pourrait être déclenchée au besoin sans dépendre des décisions de l’Otan, sans toutefois lui faire concurrence, encore moins la remplacer », plaide-t-il. Or, cela suppose dans un premier temps de combler les lacunes capacitaires des forces françaises.
« Blindé Griffon avec une tourelle Mistral [pour la défense aérienne, ndlr], Rafale de guerre électronique, 7e sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, me semblent incontournables et nécessitent des décisions rapides, de même que la conversion de deux sous-marins lanceurs d’engins en lanceurs de missiles de croisières navals, en accélérant le SNLE de troisième génération », estime le député, qui se défend d’émettre des propositions « disruptives ».
Dans un second temps, il faudrait revoir le format des forces françaises à la hausse, notamment dans les domaines de l’aviation de combat, du transport stratégique [naval et aérien], de l’aéromobilité ou encore de la défense anti-missile. « Vue l’attrition constatée en Ukraine, est-il raisonnable de penser pouvoir mener une guerre de haute intensité avec…42 Tigre Mk3? », demande M. Gouttefarde.
Celui-ci n’hésite par à évoquer « la résurgence d’une filière autonome de production de munitions de petit calibre ». Un sujet qui a donné lieu à maints débats passionnés ces dernières années… Mais qui n’ont pas fait avancer le dossier d’un iota, la Direction générale de l’armement [DGA] n’étant pas très allante sur ce sujet…
Enfin, le député estime que la question de la robotisation du champ de bataille doit se poser sans tarder, en tirant les premiers enseignements de la guerre en Ukraine afin de « tenir compte des évolutions opérationnelles disruptives pour adapter nos propres capacités défensives et offensives ».
Les forces françaises devant se préparer au combat de haute intensité, cela suppose, selon M. Gouttefarde, qu’elles auront à répondre à « la saturation de l’espace des opérations, à l’hypervélocité, à la dissémination de systèmes armés robotisés toujours plus performants et plus autonomes dans les airs, sur terre, en mer, en surface et en profondeur ». Et pour relever ces défis, il plaide pour une accélération de la condute des programmes militaires.
« Des cycles courts de R&D et d’innovation nous permettraient de développer ce qui nous manque », comme par exemple un drone d’attaque tel le Bayraktar TB2, d’un coût relativement réduit et dont le développement prendrait moins de deux ans. « Il nous faut aussi nous doter d’escadrilles ou essaims de drones aériens en mode munitions rodeuses et d’essaims anti-drones », lancer un projet de de char de combat disposant d’une « option téléopérable à équipage déporté » et, enfin, développer des « boucliers anti-drones, anti-essaims sur des programmes d’innovation en boucles courtes de 24 à 36 mois maximum ».
BBC
SANS TITRE
The UK has two visa schemes for Ukrainian refugees: The Ukraine Family Scheme, for people with a close relative living in the UK, and Homes for Ukraine, which allows people to sponsor named refugees, housing them in their homes or buildings.
But thousands of families are being "left in limbo" as a result of bureaucracy, Labour has warned.
Shadow home secretary Yvette Cooper told MPs earlier today that the schemes are not working, and went on to give a number of examples.
"A businesswoman who is trying to get her sister and daughter to come here on the family visa scheme is still waiting, 10 days since she applied to the Home Office.
"A constituent of mine in Pontefract who applied under the Homes for Ukraine scheme has been waiting nearly two weeks to hear anything back from the Home Office.
"Another British host who has applied for a visa for a woman undergoing a high-risk pregnancy [has been] waiting 12 days for a reply, despite the Home Office helpline saying she'd be treated as a priority."
On Wednesday, the UK said it had issued 2,700 visas through the Homes for Ukraine scheme and 22,800 under the Ukraine Family Scheme, which has been running for longer.
Rajini Vaidyanathan
BBC South Asia Correspondent, Delhi
Russia’s Foreign Minister Sergei Lavrov has
touched down in India, the latest official to visit in what feels like a
conveyor belt of diplomacy.
In the last week or so, delegations from China,
America, Germany, Japan and Mexico have also passed through.
Lavrov’s
arrival came just as UK Foreign Secretary Liz Truss wrapped up a day of meetings in Delhi. While she’s unlikely to bump into Lavrov, the fact
they’re both here at the same time is an indication of how India is being wooed
from all sides.
New Delhi has remained neutral on the issue of Ukraine. Prime
Minister Modi has called for the violence to end, but has stopped short of
denouncing Russia’s actions.
Friday’s talks with Lavrov are expected to
include discussions on how India can buy more cheap oil from Russia, using a
payment system that would not breach sanctions regulations.
But the US deputy
national security adviser Daleep Singh, who is yet another visitor in Delhi
today, warned there would be “consequences
to countries that actively attempt to circumvent or backfill the
sanctions".
India is keen to stress that Russian oil makes up a tiny
proportion of its overall purchases and that the EU still buys far more.
India's position remains one of
neutrality. Here, Moscow remains a friend, not a foe.
As Thursday draws to an end in Ukraine, here are some pictures of people affected by the war on the 36th day of Russia's invasion.
Russia is now a "lesser country" as a result of its invasion of Ukraine, says UK Defence Secretary Ben Wallace.
Speaking to Sky News, he adds: "President Putin is not the force he used to be. He is now a man in a cage he built himself.
"His army is exhausted, he has suffered significant losses.
"The reputation of this great army of Russia has been trashed.
"He has not only got to live with the consequences of what he is doing to Ukraine, but he has also got to live with the consequences of what he has done to his own army."
Wallace says Russian forces appear to be regrouping and shifting their focus towards the south and east of Ukraine.
"We have seen it before. It always gets worse. It goes for more civilian attacks, more civilian areas."
He adds that international allies have agreed to supply more military equipment and "lethal aid" to Ukraine, including armoured vehicles and long-range artillery and ammunition.
The US president has told journalists he is sceptical of Russian claims that it would pull troops away from Kyiv and focus on the east of the country.
"It's an open question whether he's actually pulling back," Joe Biden told journalists.
"Thus far, there is no clear evidence that he's pulling all his forces out of Kyiv. There is also evidence that he's beefing up his troops down in the Donbass area," he said.
"I don't know the answer, it appears so far... the idea that he's pulling all his troops out from around Kyiv and moving south - there's no evidence he's done that," he added
If you're just joining us, here is a recap of some of the main developments today:
On the international stage:
On the ground:
Earlier this afternoon, the head of Britain's armed forces gave his update on the war.
In a speech followed by a question-and-answer session at the Institute for Government think tank, Admiral Sir Tony Radakin echoed sentiments made elsewhere by the UK and US, that Russian President Vladimir Putin had been "misled" about the effectiveness of his country's armed forces.
He said the UK was "incredibly cautious" about believing Russian claims of withdrawing from the capital Kyiv but said there did appear to be signs the Kremlin was preparing to focus its efforts on the east and south of Ukraine.
"We are starting to see the early indications of those forces being moved back from Kyiv and retreating to both Russia and Belarus," Radakin said.
"That in itself is a difficult evolution for Russia because they are doing that under contact, so Ukraine armed forces will attack those Russian forces as they retreat."
Radakin, who replaced General Sir Nick Carter in the top job late last year, warned the coming weeks would "continue to be very difficult" for Ukraine, before adding: "But in many ways, Putin has already lost.
"Far from being the far-sighted manipulator of events that he would have us believe, Putin has damaged himself through a series of catastrophic misjudgements."
US President Joe Biden says Russian President Vladimir Putin "seems to be self-isolating".
"There's some indication that he has fired or put under house arrest some of his advisers," he claims.
"I don't want to put too much stock in that at this time because we don't have that much hard evidence."
More now from US President Joe Biden.
He says moving towards clean energy will help Americans deal with rising fuel prices.
The US must "double down on clean energy", Biden says, which includes passing his bill currently before Congress.
Biden says he's issuing a directive to strengthen the US's clean energy economy, using the Defense Production Act - which gives the government increased power over domestic industries in emergencies.
This will help secure American supply chains and reduce dependence on China and other countries for materials such as lithium, nickel and graphite, which are used in electric cars and energy storage, he says, in order to "build a made-in-America clean energy future".
This, he says, will save Americans money.
US President Joe Biden is speaking about the way high oil prices are "hitting Americans at the pump".
"I know how much it hurts," he says.
He says banning Russian oil imports was "the right thing to do" but it would "come with a cost".
Biden says US oil companies are recording increasing profits and have a choice: Between putting these to use by producing more oil, giving US people a break, or "they can exploit the situation".
Biden says he is announcing a "use-it-or-lose it" policy, where companies will face fees for idle wells if they do not restart production.
President Joe Biden is now announcing plans to release a record amount of oil from US strategic stockpiles, in response to the Ukraine war.
We'll bring you updates from what he says.
Wyre Davies
BBC News, Zaporizhzhia
Here in Zaporizhzhia, the last big city in Ukrainian held territory in the south east, local officials and aid workers are preparing to receive thousands of refugees from Mariupol.
Tens of thousands of people are trapped in the city after weeks of fighting and heavy Russian bombardments.
Organised by the Ukrainian government in conjunction with the Red Cross, the convoy of 45 buses, supported by medical vehicles, will depart from Zaporizhzhia on Friday but only if all sides can agree on a 24 hour ceasefire around the city.
Previous attempts to establish humanitarian corridors from Mariupol failed after vehicles were attack on the roads out.
A spokesperson for the ICRC said it was “desperately important the operation takes place - the lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it".
Faisal Islam
BBC Economics Editor
For
the Kremlin this is designed to suggest a dramatic escalation in the economic
battle between the West and Russia over the invasion of Ukraine.
Vladimir
Putin has outlined a pathway for the cutting off gas supplies to Europe, if
Western customers refuse to pay for supplies in the Russian currency the
rouble.
However, the market reaction suggests the details of the mechanism, means that, in
practice, European customers will just have to change their currency dealers to
Gazprombank. That bank has already been left unsanctioned, for the purpose of
continuity of energy trade.
As a
result, gas prices remain very high, but did not today shoot into the
stratosphere. There should be a work-around. As one leading analyst told me,
this solution has “saved face” for Putin, who can sound tough on domestic TV.
Ultimately, as Russian officials have repeatedly said for decades, Russian
supply of energy to the West continued uninterrupted even during the height of
the Cold War.
Ultimately,
Russia still needs the money for the gas and still wants to leave the
possibility of a market for its main export, once a peace deal is signed.
However, it is also true to say that the threat of a cut-off has escalated. EU
nations have prepared emergency measures to manage demand, and would be more
willing to face that now during spring and summer than winter.
The
net effect of the mechanism announced is to limit the ability of the West to
freeze the revenues they pay to Gazprom, which Putin described as receiving the
gas for free.
Some Ukrainian officials have suggested such an approach. Oil and
gas dollars and euros continue to help the Kremlin resist an otherwise tough
set of financial sanctions.
President Joe Biden will shortly announce the release of a record amount of oil from US strategic stockpiles, says the White House.
It says an unprecedented one million barrels a day will be released to the market from US reserves for the next six months.
It hopes the move will dampen soaring fuel prices in the wake of Russia's invasion of Ukraine.
Oil prices began to fall earlier today after reports emerged that the US was considering tapping its crude reserves.
Russia’s former foreign minister has been speaking on the BBC’s
Global Questions programme.
Asked if Vladimir Putin's plans to weaken Nato have backfired by invading Ukraine, Andrei Kozyrev says “he miscalculated everything.”
He goes on to criticise Putin’s track record in office, saying
Russia is “declining” because it’s too dependent on exports of raw materials.
Kozyrev served in the government of Boris Yeltsin in the
1990s.
You can watch the broadcast now on BBC World News, the BBC
News Channel and by clicking the play button at the top of this page.
Here's a reminder of some of the international reaction to President Putin's threat to cut gas supplies to "unfriendly" countries if they don't start paying for gas imports in Russian roubles.
Western companies and governments have rejected Russia's demands as a breach of existing contracts, which are set in euros or US dollars.
Germany is Russia's largest customer in the EU. The country's economy minister, Robert Habeck, said: "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."
And German finance minister Christian Lindner echoed his words: "It is clear for us there can be no political blackmail."
He added: "We are convinced that contracts are contracts. The contracts are based on euro and so we will continue to pay for energy imports in euro."
France also insists "contracts are contracts".
In the UK, Prime Minister Boris Johnson says paying in roubles is "not something we will be looking into".
Dutch energy company Eneco states it has a long-term contract with Wingas, a German subsidiary of Russia's Gazprom, for delivery until 2030.
"Eneco expects its current contract with Wingas in euros to be honoured," it added.
Find out how reliant the world is on Russia for oil and gas here.
Thanks for all the questions you submitted to Jenny Hill in Moscow and Orla Guerin in Kyiv. You can now find all the answers here. We'll provide more chances in the future for you to send in your questions to our correspondents around the world.
In the meantime we'll continue to bring you the latest developments, analysis and reaction to the war in Ukraine.
The United States has imposed fresh sanctions on Russia, this time targeting its technology sector.
The US Treasury said it was imposing sanctions on 21 entities and 13 individuals, including Mikron, Russia's largest chipmaker ands its largest manufacturer and exporter of microelectronics.
The move was intended to target "sanctions evasion networks" and "key Russian technology companies that are enabling Putin’s illegal war against Ukraine".
Among those sanctioned were also "Russian government malicious cyber actors," the US Treasury said.
"We will continue to target Putin’s war machine with sanctions from every angle, until this senseless war of choice is over," Treasury Secretary Janet Yellen said in the statement.
Moscow faces a wide range of international sanctions on sectors ranging from military goods to luxury items, air travel and banking.
Ukraine's state nuclear
company Energoatom says many of the Russian troops holding the Chernobyl nuclear power plant have left, Reuters news agency has reported.
Energoatom said the departing Russian forces are heading for the Belarusian border, leaving just a few troops behind on the territory of defunct plant - the site of the world's worst nuclear disaster in 1986.
"The occupiers, who seized the Chernobyl nuclear power plant and other facilities in the exclusion zone, have set off in two columns towards the Ukrainian border," Energoatom said in a statement.
It added that Russian troops had also withdrawn from the nearby town of Slavutych, where Ukrainian workers at Chernobyl live.
Russian troops seized control of the Chernobyl plant on the first day of Vladimir Putin's invasion of Ukraine.
Ukraine had voiced safety fears about the plant and the difficult conditions workers trapped there were having to endure.
Russia denied that its forces put nuclear facilities inside Ukraine at risk.
Kasia Madera and Rebecca Hartman
Lublin, Poland
Tatiana and her children fled Ukraine in the boot of a car two days after Russia invaded.
This morning, her
daughter played with her new friends in a breakfast club as Tatiana prepared for
her first day working in a new school, in a new country - Poland.
Back home in Ukraine, Tatiana is a teacher. Here, the Polish city of Lublin is the first in the country to bring in a cash-for-work scheme for refugees, which is paying Tatiana to teach.
The scheme involves 47 refugee teachers being placed in 39 schools across the
city to support the 1,500 new pupils who have started school over the past
month.
Lublin has been widely praised for how NGOs, local government and volunteers have worked together to support refugees, by integrating them into schools, workplaces and life in the city.
The city of 350,000 people is currently hosting around 40,000 Ukrainian refugees. Almost 2.4 million people have fled Ukraine to Poland since the war began.
Schemes here in Lublin are now being rolled out across the country to help those in need.
BBC
Russia threatens to stop supplying gas if not paid in roubles
By Michael RaceBusiness reporter, BBC News
Russia has told "unfriendly" foreign countries they must start paying for gas in roubles or it will cut supplies.
Vladimir Putin has signed a decree stating buyers "must open rouble accounts in Russian banks" from Friday.
"Nobody sells us anything for free, and we are not going to do charity either - that is, existing contracts will be stopped," the Russian president said.
Mr Putin's demand is being seen as an attempt to boost the rouble, which has been hit by Western sanctions.
Western companies and governments have rejected Russia's demands to pay for gas in roubles as a breach of existing contracts, which are set in euros or US dollars.
Since Russia invaded Ukraine, Western nations have issued economic and trading sanctions on Russia, but the European Union has not placed bans on oil or gas, unlike the US and Canada, as its member nations rely heavily on it.
The EU gets about 40% of its gas and 30% of its oil from Russia, and has no easy substitutes if supplies are disrupted. Meanwhile, Russia currently gets €400m (£340m) per day from gas sales to the bloc and it has no way of rerouting this supply to other markets.
Mr Putin said the switch to roubles was meant to strengthen Russia's sovereignty, and it would stick to its obligations on all contracts, if Western nations obliged.
Germany said the change announced by Mr Putin amounted to "blackmail".
At a news conference, German Economy Minister Robert Habeck said he had not yet seen the new decree signed by Mr Putin.
"With regard to the threat, demand or consideration - one doesn't know what to call it anymore - to be made to pay in roubles, it is crucial for us that the contracts are respected," he said.
Separately, German Chancellor Olaf Scholz said German companies would continue to pay for Russian gas using euros as stipulated in contracts.
The order signed by Mr Putin means foreign buyers of Russian gas will have to open an account at Gazprombank and transfer euros or US dollars into it.
Gazprombank will then convert this into roubles which will then be used to make the payment for gas.
France's economy minister Bruno Le Maire declined to comment on technical details linked to the latest Russian demands for rouble payment.
Analysts say making nations pay in roubles for gas will support the country's currency, which fell sharply after the invasion but has begun to recover.
Nathan Piper, head of oil and gas research at Investec, said Mr Putin was attempting to put economic pressure "back on Europe" and that more foreign exchange demand for roubles would likely push up the value of the currency.
"However, long term Russia needs to remain a reliable supplier of gas so it is unclear if they would actually restrict gas supply," he added.
"That said, even the risk of it is keeping UK/European gas prices at near record highs and six times the 10-year average. This is translating to steep rises in consumers' energy bills."
For the Kremlin this is designed to suggest a dramatic escalation in the economic battle between the West and Russia over the invasion of Ukraine.
Vladimir Putin has outlined a pathway for the cutting of gas supplies to Europe if Western customers refuse to pay for supplies in the Russian currency the rouble.
However, the market reaction suggests the details of the mechanism mean that, in practice, European customers will just have to change their currency dealers to Gazprombank. That bank has already been left unsanctioned, for the purpose of continuity of energy trade.
As a result, gas prices remain very high, but did not today shoot into the stratosphere. There should be a workaround.
As one leading analyst told me, this solution has "saved face" for Putin, who can sound tough on domestic TV. Ultimately, as Russian officials have repeatedly said for decades, Russian supply of energy to the West continued uninterrupted even during the height of the Cold War.
Ultimately, Russia still needs the money for the gas, and still wants to leave the possibility of a market for its main export once a peace deal is signed. However, it is also true to say that the threat of a cut-off has escalated. EU nations have prepared emergency measures to manage demand, and would be more willing to face that now during spring and summer than winter.
Russia's announcement comes after Moscow appeared to soften its stance on Wednesday over demanding rouble payments, saying they would be introduced gradually.
In preparation for gas supply disruption, Germany and Austria have triggered emergency plans amid a payments stand-off with Russia.
Germany, which gets about half its gas and a third of its oil from Russia, has urged its citizens and companies to reduce consumption in anticipation of possible shortages. Austria, which imports about 40% of its gas from Russia, is tightening its monitoring of the market.
Under an existing gas emergency plan, the "early warning phase", which both Germany and Austria have begun, is the first of three steps designed to prepare the country for a potential supply shortage. In its final stage, the governments would bring in gas rationing.
Elsewhere, Bulgaria, which gets 90% of its gas via imports from Russian company Gazprom, has opened a tender for underground drilling as part of plans to almost double the country's gas storage capacity and prepare for any supply disruptions.
While the UK would not be directly impacted by supply disruption, as it imports less than 5% of its gas from Russia, it would be affected by prices rising in the global markets as demand in Europe increases.
The UK government said it was not planning to pay for Russian gas in roubles.
More on this story
Russia says it may cut gas supplies if oil blocked
Germany and Austria take step towards gas rationing
Russia to allow unauthorised imports from West
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BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les 4 millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens L'Humanité
Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien GayLe 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.
« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.
Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !
C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.
Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.
Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie L'Humanité
Gagner la paix et changer la société
ChroniquePatrick Le HyaricDans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.
Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.
Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.
Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont déclaré prêts à organiser des médiations.
Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.
Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.
L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement de ses richesses agricoles et de son sous-sol.
C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.
Quelle hypocrisie , quel enfumage quand pendant les discussions sur la « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.
D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.
Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.
Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.
Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.
L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.
En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.
De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.
Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.
Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.
Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre RSA.
Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.
Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.
Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Vos mots pour la paix
ÉvénementVos mots pour la paix
Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.
Jacques Olichon, Plérin
***
Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.
Honte aux agresseurs.
Respect pour le peuple ukrainien.
Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.
Hervé Le Berre, Rennes
***
Vive la paix !
Solidarité.
Élisabeth Caumont Dartiguelongue
***
Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.
Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.
Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray
***
Mot pour la paix
Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.
L’OTAN n’a rien à faire en Europe.
Solidarité avec les populations.
France Di Giusto, Assas
***
On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…
André et Jeanne Albertini, Eureux
***
Dans l’espoir d’une PAIX durable.
Claudette Hubert, Meaux
***
STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE
Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville
***
Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.
VIVE LA PAIX…
Michel Hoguin, Coudrecieux
***
En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.
Pour un retour à la paix au plus vite.
Gilbert Sinquin, Chateaulin
***
Halte à la guerre.
La paix doit devenir un droit de l’Homme.
***
« Je peux bien dire qu’il fait beau
Même s’il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l’eau »
Louis Aragon, Le Fou d’Elsa
***
L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité.
C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale.
Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement.
De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde.
***
Chers amis,
J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.
Bon courage à tous.
Françoise.
***
Vive la paix et vive la vie
« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert
Foutez-nous la PAIX.
M. et Mme Rouanet
***
Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements.
Une pensée pour ce peuple qui souffre.
Bien cordialement
M. et Mme Marzaiolli
***
C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense.
Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire…
Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité.
Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain…
René Bailly
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À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là.
J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte.
Il faut l’arrêter !!!
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« La paix, rien que la paix, toute la paix »
Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.
Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes !
Mobilisation internationale !
Mouvement vers la paix !
Jacqueline Guillien
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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible.
Edmond et Joséphine Le Boubennec
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Guerre à la guerre.
Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique.
Faisons taire tous ceux qui poussent au crime.
(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie)
Alain Zamponi
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Pour un cessez-le-feu immédiat.
J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix.
Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.
Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde.
Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité.
Jacqueline Dietrich
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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent.
Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix.
Fraternellement,
Daniel Mauve
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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien.
Michel Coste
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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine.
En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs).
Eugène Crepeau
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Message pour la paix en Ukraine.
Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde.
Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » !
VICTOIRE à L’UKRAINE !
André Canqueteau
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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre.
Solidarité avec le peuple ukrainien.
Christian Coutarde
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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux.
Evelyne
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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés.
Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens.
Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.
STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières.
Gérard Lucas
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Mon message pour la PAIX en Ukraine.
Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts.
Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité.
À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples !
Gaby et Georges Grivolo, Malay
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Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre
Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières
Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine
Solidarité avec les pacifistes russes
Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens
Colette et Georges Jorda, Nanterre
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Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument.
Alain Dautherives, Nîmes
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La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées…
Non à la guerre.
Oui au droit de vivre en paix.
Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles.
Très vite il faut arrêter les combats.
Jean-Paul Brezillon, Sète.
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Il n’y a rien de plus horrible que la guerre.
Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle.
Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre.
Vivent les pacifistes du monde entier.
Catherine Carmel, Bagneux
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Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible !
Il est de notre devoir d’y contribuer !
Sylviane Luquet, Paris
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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique…
Francis Peyron et Yvette Zappaterra
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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie.
Michel Velez, Saint-Verand
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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête.
Michelle Tual, Montreuil
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Un humain tue un humain.
Sommes-nous civilisés ?
NON à la guerre assassine en Ukraine
OUI à la Paix
OUI à la solidarité entre les peuples
OUI au désarmement nucléaire dans le monde.
Merci à l’Huma et au Secours Populaire.
Josette et Jacky Tello, Bédarieux
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J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre.
Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts.
Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ».
Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle.
Claude Allies, Breil-sur-Roya
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Question : Comment en est-on arrivé là ?
Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête.
Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses.
Pensons très fort aux correspondants sur place.
Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer
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De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple.
Robert Courrier, Gentilly
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Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine.
Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre
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Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité.
Clara et Guy
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Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.
La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité.
Marie-Claude
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J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde.
Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis
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HALTE À LA GUERRE
Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine
Pour la protection des civils
Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays
Si tu veux la paix, prépare la paix.
Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt
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Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits.
Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement.
Nadine, communiste de toujours
Nadine Sicard, Millau
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Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?!
À bas les « grands » de ce monde !!
[«] Quelle connerie la guerre [»] !!!
Jacques Gastaud, Belvédère
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Solidarité entre les peuples du monde entier.
À bas la guerre…
Vive la paix
En finir avec Poutine.
Janine Buferne
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PAIX
1. Je voudrais faire un poème
Immense, sur tout ce que j’aime
Être le chantre des oiseaux et des fleurs
Des femmes, et des élans du cœur
2. Chanter les mères berçant tendrement
Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant
Que les frimousses roses et fraîches
Mais hélas, on écrase des crèches
3. J’aimerais être un artisan
Qui sur son métier se penchant
Créerait des objets merveilleux
Pour le confort, et le goût des yeux !
5. Pour des nobles causes prêter mes bras
Des combats pacifiques être le soldat
Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers
Détruisent des usines et des chantiers
6. Être un laborieux paysan
Qui jour et nuit creuserait son champ
Ensemençant la terre entière
Pour voir se lever des récoltes fières
7. Savoir la faim à jamais disparue
Par le vertueux sillon de la charrue
À chacun sa croute et sa pierre
Mais hélas, on brûle des rizières
8. Je voudrais être un grand professeur
Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs
La bonne et saine éducation
À tous les êtres de toutes les nations
9. De la culture être le prophète
L’instruction serait alors une fête
Où tous et chacun auraient son rôle
Mais hélas, on bombarde des écoles
10. Je voudrais être un grand prêtre
Donner le bonheur à tous les êtres
Réunir sur une grande place
En famille, toutes les races
11. Distribuer le pain et le vin
Rendre à tous ce qui leur appartient
Le blanc et le noir seraient frères
L’amour laverait la misère
12. Serait-ce donc un rêve insensé
Que règne enfin sur la terre la PAIX
Où on entendrait un grand écho
La joie des enfants, le chant des oiseaux
Robert Pagnossin
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Chers amis
Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien.
Fraternelles salutations
Georges Bernard, Echirolles
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Bonjour,
À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine.
En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.
En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau.
Avec mes amicales salutations
Julien Buisson, Briançon
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Message pour la paix.
La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées.
Un monde humain, solidaire, fraternel.
Être citoyen du Monde.
Un moyen : le désarmement.
Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ».
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La guerre, quelle connerie !
Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ?
Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ?
Soutien au peuple ukrainien
Jack-André
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À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants.
Courage et espoir en une paix retrouvée.
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Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas.
Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin
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Camarades
Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN !
Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc.
- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur !
- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre !
Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire »
- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS »
Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury
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Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien.
Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix.
Bernard Comte, Arlay
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D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité.
Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine
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Je vous souhaite la PAIX au plus vite.
Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne
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Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur.
Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée.
Nicole Chaumont, Chatellerault
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NON à LA GUERRE
Et si NOS GOUVERNANCES
1. CESSAIENT LEURS LEÇONS
2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION
3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs.
Enfin un seul costume pour tous
Tendresse – Humanité.
GARANT D’UN AVENIR ici-bas
Martine Gramond, Argenteuil
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Aux enfants d’Ukraine
Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence.
Monique Longuenesse, Taillade
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Nous vous aimons tous…
Nicole et Marc Perrin, Saou
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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel
La barbarie plus forte que la culture !
Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach.
Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières !
Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac
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Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés.
Rien ne peut justifier cette agression barbare.
Il est urgent que cela cesse.
Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix.
Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ?
Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité.
Désarmement.
Philippe Lamotte, Le Mans
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Chers Camarades,
Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert.
Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ?
Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ».
La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. »
Victor Kowalyk, Cusset
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Quelle connerie, quelle saloperie la guerre !
Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre.
Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours.
Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre.
Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid.
Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois.
Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.
Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout.
Sommes-nous encore humains ?
Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre.
Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 :
Non, non plus de combats
La guerre est une boucherie
Ici comme là-bas
Les hommes n’ont qu’une patrie.
Non, non plus de combats
La guerre fait trop de misères
Aimons-nous peuples d’ici-bas
Ne nous tuons plus entre frères.
René Borriglione, Nice
Solidarité UkraineMots pour la paix L'Humanité
« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »
EntretienAvec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.
Patrick KamenkaPrésidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français
Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.
Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?
La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.
Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?
Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.
Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?
Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.
Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.
Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?
La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.
Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.
Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?
Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.
UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa L'Humanité
"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe
Le débatPar Kira Kovalenko, cinéaste russe
On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.
« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.
De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.
UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité
Le débatPierre LaurentEst-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.
La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »
Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.
Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.
La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.
L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.
Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.
Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.
C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.
Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.
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Tribunes pour la paix en Ukraine
Le débatLes armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.
Une solidarité internationaliste concrète
Benoît Teste, secrétaire général de la FSU
L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.
Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.
Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.
Regard depuis l’autre rive de la Russie
Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)
La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.
Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »
Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.
Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !
La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.
Faire de la paix une priorité politique
Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France
Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.
La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.
Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?
Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.
Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.
Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.
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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure
TribuneNedim GÜRSELNedim Gürsel Écrivain
Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, « La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.
Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.
« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »
Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.
Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.
« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »
Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.
le Voyage en Iran. En attendant l’imam caché, Tribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine L'Humanité
L’enquête qui jette le soupçon sur le patrimoine d’Emmanuel Macron
EntretienLe président de la République détiendrait-il de l’argent placé dans un paradis fiscal ? Les journalistes Jean-Baptiste Rivoire et Gauthier Mesnier, co-auteurs d'un documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation, soupçonnent qu’une part de la rémunération versée en 2012 par la banque Rothschild à l'actuel locataire de l’Élysée l'ait été dans un trust à l’étranger. Entretien
Florent LE DUSur ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Emmanuel Macron ne déclarait que 156 000 euros de patrimoine en 2014, 500 000 en 2022. Des sommes qui ont étonné, alors que l’intéressé avouait lui-même avoir perçu près de 3 millions d’euros entre 2009 et 2013.
En enquêtant sur cette étrange disparition, Jean-Baptiste Rivoire, ancien responsable de l’investigation à Canal Plus, et Gauthier Mesnier n’ont pas trouvé la trace de cet argent, mais ont soulevé un autre lièvre : Emmanuel Macron pourrait avoir perçu bien plus que 3 millions d’euros chez Rothschild.
Fortune de Valérie Pécresse : un patrimoine très classe... supérieureUn documentaire-enquête diffusé ce mardi sur le site d’Off Investigation émet de sérieux doutes sur les honoraires reçus par le chef de l’État en 2012 à l’occasion du rachat par Nestlé d’une filiale de Pfizer. Une source anonyme affirme que la banque Rothschild avait coutume de verser une part importante de ce type de rémunération sur des structures opaques dans des paradis fiscaux.
Si des éléments matériels manquent, le documentaire d’Off Investigation Patrimoine de Macron : où sont passés les millions ? met en lumière de sérieux soupçons sur le patrimoine d’Emmanuel Macron. Les explications de Jean-Baptiste Rivoire.
Pourquoi doutez-vous que, dans le cadre de l’acquisition par Nestlé d’une filiale de Pfizer en 2012, Emmanuel Macron ait perçu plus que ce qu’il n’a déclaré ?
En avril 2012, Emmanuel Macron a un rôle absolument clé dans ce deal énorme qui est le rachat de la branche nutrition infantile de Pfizer par Nestlé pour plus de 9 milliards d’euros. D’après les chiffres qui circulent dans les banques d’affaires, pour une acquisition comme celle-ci, la banque qui l’a menée touche entre 0,5 et 1,5 % du montant du deal. Rothschild aurait donc touché entre 45 et 135 millions d’euros.
Ensuite, la question c’est combien gagnent les différents associés de la banque. Or, Emmanuel Macron était en première ligne. C’est lui qui a fait de Nestlé un client de Rothschild puis qui, en un week-end, les a convaincus de faire la proposition déterminante, alors que les négociations entre Pfizer et Danone capotaient. Dès lors, nos sources estiment qu’il aurait très probablement touché entre 5 et 10 millions de « bénéfices industriels et commerciaux ».
Patrimoine. Consultez les déclarations des candidats à la présidentielleOr, il n’a déclaré à la HATVP, en 2014, que 720 000 euros pour l’ensemble de ses bénéfices industriels et commerciaux touchés en 2012. Où serait parti cet argent ?
Jean-Baptiste Rivoire Une personnalité proche de la banque Rothschild qui n’apparaît pas à visage découvert dans notre enquête, mais est une personnalité bien connue, nous en a dit un peu plus. Elle nous explique que cette banque franco-britannique a conclu des arrangements avec Bercy dans les années 2000 pour que les honoraires de ses associés gérants ne soient pas forcément fiscalisés en France. Cette source nous dit que chez Rothschild, une partie minoritaire de ces rémunérations est versée sous forme de salaire, en France. Et une partie importante serait versée à l’étranger, dans des trusts qui ne sont même pas au nom des associés gérants ou de la banque.
Quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
L’hypothèse de notre source, qui ne sait pas où serait le trust de Macron, soyons clair, c’est que Rothschild étant franco-britannique, ces structures opaques seraient installés à Jersey, Guernesey ou sur l’île de Man. Nous n’avons pas de preuve absolue mais, ce qui nous trouble, c’est que quand on contacte l’Élysée et Rothschild, avec des éléments précis, on n’a pas le début d’une réponse.
Eric Bocquet : «Tout ce que l’État perd avec l’évasion fiscale se transforme en dette»Cette évasion ou optimisation fiscale serait-elle illégale ?
Jean-Baptiste Rivoire Il y a plusieurs zones d’ombre. D’une part, ce compromis accepté par Bercy n’autorise pas la banque Rothschild à verser les rémunérations de ses collaborateurs dans des paradis fiscaux, mais cela aurait été le cas dans les faits.
Par ailleurs, ces fameux trusts ne sont pas au nom de la personne concernée, ainsi ce n’est pas à proprement parler illégal. De ce point de vue, Emmanuel Macron ne serait pas un fraudeur fiscal. Mais les vrais bénéficiaires de ces trusts peuvent demander ensuite qu’on libère les fonds mis à l’abri, et un avocat missionné par Rothschild les verse alors sur un compte souhaité par la personne.
En revanche, dans sa déclaration à la HATVP, Emmanuel Macron a l’obligation de déclarer la totalité de ce qu’il possède. Il ne peut pas omettre le fait que des sommes importantes lui aient été remises à l’étranger. Ce ne serait donc pas fiscalement répréhensible, mais il pourrait tomber dans le délit d’omission d’une partie de son patrimoine.
Dossier Lutter contre l'évasion fiscale
Débat vidéo. Pandora Papers: quelles solutions pour que cesse le scandale ?
Emmanuel Macronenquêtepatrimoineévasion fiscale L'Humanité
Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022
Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.
la rédactionouvrir le Comparateur
La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.
Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.
Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.
Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat.
Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.
Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».
ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.
Nous avons sélectionné pour vous
En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?
Saint-Claude (Jura), une ville en colère
À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche
À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »
Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »
Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »
À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »
Notre émission politique
A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !
A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle
A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !
A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque
Comment la gauche compte mettre au pas la finance
« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste
Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes
L'Humanité relance le débat sur le logement
Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer
Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?
Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?
Qui veut la peau de la Constitution ?
Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?
Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement L'Humanité
Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers
ActuLes révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.
Vadim KamenkaUne semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienEn Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.
Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.
Des entreprises détenues par son groupe d’amis
Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.
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Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.
Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2
À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».
Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2
Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.
Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?
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Ces signes qui confirment l’hypothèse d’une sixième vague de Covid
ActuAvec un taux d’incidence et des hospitalisations en hausse, la dynamique de l’épidémie de coronavirus pourrait rester sur la pente ascendante jusqu’à début avril.
Loan NguyenLes indicateurs liés au Covid ne cessent de se dégrader depuis le début du mois de mars. Lundi soir, les laboratoires avaient enregistré 29 455 cas de contamination, soit environ 5 000 de plus que le lundi précédent. La moyenne glissante sur sept jours s’élevait à 128 241, contre 127 488 la veille et 89 763 le lundi précédent. Le taux d’incidence constaté le 25 mars était de 1 289 nationalement, contre 540,7 le 3 mars, d’après les données de Santé publique France. Les nouvelles hospitalisations, tout comme les admissions en soins critiques, ont également augmenté de 11 % en une semaine.
« Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours ». Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève.
Peu de raisons d’être optimiste à court terme
La virulence du sous-variant d’Omicron, BA.2, se confirme donc, laissant entrevoir la percée d’une sixième vague. S’achemine-t-on vers un plateau ou une poursuite de la montée de la courbe ? Les options restent ouvertes mais il y a peu de raisons d’être optimiste à court terme.
Témoignages : comment ces 2 ans de Covid ont infecté toute la société« Si on se base sur la situation aux Pays-Bas, assez voisine de celle de la France, mais qui a connu un démarrage de BA.2 probablement un peu plus tôt, on pourrait penser atteindre le pic de cette vague début avril avec environ 200 000 cas quotidiens, et une décrue jusqu’à une véritable accalmie début mai », estime Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui tempère néanmoins ces prévisions. « Il est difficile de prévoir quoi que ce soit à plus de sept jours », précise-t-il, même s’il semble acquis que l’on puisse déjà parler de « sixième, voire septième vague si on se repère au nombre de variants ».
Une dynamique contre laquelle alertaient nombre d’épidémiologistes et de soignants en amont du 14 mars, date de la levée de l’obligation du port du masque dans la quasi-totalité des établissements recevant du public, en particulier dans les écoles. C’est en effet chez les 10-19 ans que la progression du taux d’incidence a été la plus forte ces dernières semaines. À tel point que certains directeurs d’établissements scolaires demandent à nouveau aux élèves de venir masqués en classe.
Une mesure de protection qui semble d’autant plus nécessaire que le syndicat des biologistes affirme observer de nombreuses recontaminations seulement « un mois à un mois et demi » après une première infection avec la souche originelle d’Omicron. « Ce qui est certain, c’est que tout le discours scientifique initial qui espérait que l’on pourrait atteindre une immunité collective après avoir été contaminé est battu en brèche par le phénomène de réinfection qu’on observe avec BA.2 », confirme Antoine Flahault. Et de rappeler que, malgré cette baisse de l’immunité rapide, « la vaccination à trois doses continue de montrer son efficacité contre les formes graves ».
Décès, hospitalisations : comment les vagues épidémiques ont frappé votre région depuis mars 2020Rétablir l’obligation de port du masque pourrait-il être une solution ? « L’impact du port du masque n’est pas négligeable mais on estime qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10 % dans la baisse du taux de reproduction », pointe Antoine Flahault. Des conséquences qui sembleraient en revanche plus lourdes pour les personnes à risques. « L’hypothèse que nous posons est que la levée de l’obligation du port du masque s’accompagne surtout de formes plus graves de Covid dans cette population, et qu’elle engendre plus de Covid long, toutes populations confondues, en raison d’une exposition à une charge virale plus importante. »
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Témoignages et analyses : comment 2 ans de Covid ont bouleversé nos vies
Infographie interactive. Hospitalisations, nombre de personnes en réanimation, de décès, de personnes guéries... Suivez l'évolution de la situation sanitaire dans votre région depuis le déclenchement de l'épidémie.
Après 2 ans de pandémie. Anne Muxel : L’idée que l’autre est un danger a troublé notre grammaire affective »
Notre entretien avec Pauline Londeix et Jérôme Martin sur la licence d’office, cet outil dont devraient se saisir les États pour accélérer la production de vaccins.
Covid long. Entretien avec l'infectiologue Jérôme Larché : Je n’ai pas encore constaté de cas de rémission totale »
Les conséquences psychosociologiques de la pandémie. Comment la crise sanitaire affecte-t-elle nos relations ?
Comment notre société peut-elle vivre avec le Covid ? Réponses avec cette série de contributions de psychiatres, infectiologues, sociologues, associatifs, philosophes, syndicalistes…
Carte interactive. Où en est la vaccination dans votre département ?
Covid-19 L'Humanité
Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC
VidéoEnviron 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).
"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents.
"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.
Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine
Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.
Les gens veulent du low cost
"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."
A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis.
M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"
L'Humanité
Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?
VidéoLa guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.
Emilio Meslet
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Réalisation et montage : Marius Caillol.
L'Humanité
VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris
VidéoNeuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.
Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.
Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.
« On se prive »
Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.
Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.
Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi. », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».
Interrogations autour de la réforme des retraites
La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.
Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.
L'Humanité
Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel
VidéoLe président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.
Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.
Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.
Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».
Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».
« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».
L'Humanité
Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français
VidéoLors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.
Lina SankariInterpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.
Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainienComme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.
La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.
Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.
Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »
Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.
L'Humanité
Boycott. Trois cinéastes ukrainiens montent au front culturel
EntretienMarina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont quitté Kiev dès le début du conflit. Ils racontent leur quotidien et s’expriment sur le boycott des œuvres et de la culture russes.
Michaël MélinardSophie JoubertLes cinéastes Marina Stepanska, Iryna Tsilyk et Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk ont tous trois quitté Kyiv pour se réfugier dans une zone plus calme de l’Ukraine, sans renoncer à mener le combat contre l’envahisseur russe. Ils mènent leur guerre sur le front culturel, documentant le conflit pour l’une, organisant un atelier de théâtre pour les adolescents déplacés pour l’autre. Tous appellent au boycott ou à la mise en pause de la culture russe, invoquant la part de responsabilité des artistes de ce pays.
Certes, leur position tranche avec celles défendues par nos titres. Nous avions alerté sur le risque d’amalgame entre les artistes russes et Vladimir Poutine. Pourtant, il nous semblait primordial de publier ces témoignages forts afin de mieux comprendre le profond fossé qui sépare les cinéastes des pays belligérants.
La paix future reste à construire. Le chantier s’annonce immense, à la mesure des tranchées béantes creusées par les bombes. Espérons que les artistes sachent imaginer un nouveau récit pour rendre ce nouveau monde pacifique envisageable.
Témoignages
« L’intelligentsia russe porte la responsabilité de cette guerre »
De Lviv, la cinéaste ukrainienne Marina Stepanska, prix du public au festival Premiers Plans d’Angers avec Falling en 2018, tente de soigner les maux des ados avec le théâtre. Elle critique le silence de ses homologues russes, dont les récits alimentent selon elle la politique expansionniste de Poutine.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vais très bien par rapport à la plupart de mes concitoyens. Je vous parle de Lviv, un lieu relativement sûr, même si, ces derniers jours, des sirènes sonnent à peu près toutes les deux heures. Je suis peut-être de bonne humeur à cause d’un studio de théâtre que j’ai initié pour les adolescents déplacés. Nous nous voyons régulièrement. Ils me donnent beaucoup d’énergie. Ils s’ouvrent de plus en plus et arrivent, grâce au théâtre, à digérer les tensions de cette réalité atroce.
Comment avez-vous créé ces ateliers ?
Je viens de Kyiv. Je me suis retrouvée à Lviv en conduisant la famille d’amis dans un lieu plus sûr. Je suis arrivée avec un sac à dos en étant consciente que je devrais peut-être rester. Je n’avais pas d’équipement technique, mais surtout, je n’avais ni l’énergie, ni l’envie de filmer, surtout dans une ville qui n’est pas au front mais à l’arrière. L’idée de fonder ces cours de théâtre m’est venue très spontanément.
Avec un ami, dans un théâtre de Lviv qui abrite des gens déplacés, nous nous sommes occupés de familles qui prenaient le bus pour rejoindre Cracovie. Dans l’une d’elles, avec deux enfants, l’une ado et l’autre un peu plus jeune, la mère était totalement déconnectée de la réalité. Le père s’occupait de toute la logistique. Les parents donnaient l’impression d’avoir oublié combien d’enfants ils avaient. Tout au long du chemin pour le bus, mon ami acteur et moi avons raconté des histoires aux deux filles pour les rassurer et les calmer.
Le lendemain, en mangeant avec mes copines, leurs ados regardaient les photos de soldats tués à la guerre sur leur fil d’actualité. Leur mère n’avait plus la force, ni les ressources pour diriger leur attention dans une autre direction. J’ai vite trouvé un jeu très simple pour la concentration et l’attention. Je fais souvent cet exercice avec mes acteurs. Je me suis dit que faire la même chose avec d’autres ados ramènerait leur attention vers la réalité. J’ai mis une annonce sur Facebook, plusieurs parents m’ont contactée. Ils sont parfois une quinzaine, parfois plus. Tout dépend de la situation.
Que peut-on faire pour aider les artistes ukrainiens ?
Je ne vous parle pas en tant qu’artiste mais comme une citoyenne ordinaire. Je ne veux pas dissocier les artistes du peuple ukrainien. Nous n’avons pas besoin d’une protection particulière. Bien sûr, certains artistes sont en train de sauver les collections, d’avoir des pratiques liées à leur activité. Mais je demande de boycotter la Russie et la culture russe du champ de l’information. Nous les Ukrainiens savons que chaque Russe porte la responsabilité de cette guerre, surtout l’intelligentsia. Pas seulement les 70 % qui ont exprimé leur soutien à la guerre menée par Poutine.
Pourquoi ?
Depuis la chute de l’Union soviétique, des récits parlent de la supériorité de la culture russe par rapport à celles des anciens pays de l’Union, en particulier de l’Ukraine. Ils les jugent moins significatives, nient parfois leur existence. Ce récit a mis dans la tête du peuple russe qu’il pouvait s’approprier l’Ukraine. Aucun intellectuel russe ne parle de l’Ukraine comme d’un pays souverain. Ils n’ont jamais été dans une optique anticolonialiste et anti-impérialiste.
Quelle forme aimeriez-vous voir prendre ce boycott ?
Tout d’abord, je considère absolument inapproprié et inacceptable toute forme de coexistence des Ukrainiens et des soi-disant victimes du régime poutinien dans le même espace artistique. Je n’ai aucun dialogue à avoir avec mes anciens amis, collègues et citoyens russes. Aucun ne s’est publiquement exprimé sur la question de la guerre. Même si certains d’entre eux sont déjà à l’étranger, donc en sécurité. Nous les Ukrainiens et les Ukrainiennes sommes restés dans notre pays avec notre peuple. Certains d’entre nous sont directement en danger. Pourquoi ces soi-disant victimes fuient leur pays et cherchent-elles, une fois installées ailleurs, un moyen de diffuser leur art et leur travail ? Je ne comprends pas quand on me parle de dialogue. De mon point de vue, ils ont abandonné leur peuple. La tâche de ceux dont le métier est la pratique intellectuelle est de travailler avec les leurs. Pour les artistes russes, le dialogue devrait avoir lieu en Russie avec les gens qui considèrent la guerre avec l’Ukraine justifiée. Il y a encore un mois, je me voyais comme une réalisatrice en train d’écrire mon scénario, me demandant quand j’allais aller au Festival de Cannes. Depuis le 24 février, cela n’a plus d’importance.
« On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité »
Né en 1983, Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk est l’auteur de plusieurs courts métrages dont Weightlifter, récompensé par le Short Grand Prix du Festival du film de Varsovie. Son premier long métrage, Pamfir, qui se passe à la frontière entre l’Ukraine et l’Union européenne, n’est pas encore sorti. Après avoir fait de l’aide humanitaire au début de la guerre, il documente les conséquences du conflit sur la vie quotidienne des Ukrainiens.
Pendant toutes ces semaines, j’ai eu la sensation d’avoir perdu mon chez-moi. J’ai deux valises, une grande qui est chez mes amis et une petite avec laquelle je voyage. Le 24 février, le jour du début de la guerre, j’étais à Kiev avec ma fiancée. Le matin, nous avons été réveillés par le bruit des bombes. Nous habitons à côté de Juliani, l’aéroport intra-muros de Kiev, une des bombes a été larguée à côté de notre maison. Nous avons vu un missile à 500 m de chez nous et nous avons dû partir presque tout de suite. Nous sommes arrivés dans un village près de Lviv et, au bout d’une semaine, nous avons encore été réveillés par les bombardements de la base militaire. On ne sait pas ce qu’il va nous arriver dans l’heure qui vient, il n’y a pas de zone de sécurité.
En arrivant à Lviv, je connaissais l’existence de Babylon’13, un collectif de documentaristes créé en 2013-2014 pendant la “révolution de la dignité”, dite révolution de Maïdan. Il compte à ce jour environ 40 personnes, des réalisateurs et réalisatrices, des chefs opérateurs, des producteurs. Plusieurs personnes filment en ce moment même à Kiev, dans le Donbass, comme Yuri Gontarouk.
Je cherche les histoires de gens dont la vie a été totalement changée par la guerre. J’ai rencontré des sculpteurs qui travaillaient sur des monuments ou des statues religieuses et qui se sont mis à produire des obstacles antichars. En ce moment, je filme surtout les gens qui travaillent à la frontière et défendent le périmètre de mon pays. Je filme aussi un acteur qui fait des spectacles dans les abris. Parfois, une sirène se déclenche pendant le spectacle et ils sont obligés d’arrêter. Entre-temps, les gens sont descendus dans les abris. Je documente ces changements qui vont perdurer. Il est déjà évident que l’ancienne manière de vivre ne sera plus valable. Nous devrons avoir de nouvelles approches.
Une des particularités de Babylon’13 est sa réactivité. Pendant la révolution de Maïdan, leurs vidéos ont été mises en ligne presque instantanément. Les réalisateurs et réalisatrices sont libres de faire ce qu’ils ou elle veulent de leurs films. Les gens à l’étranger vont voir nos films. J’espère que nos voix seront entendues dans le monde entier, en tant qu’auteurs et en tant que citoyens. Pour nous, le cinéma peut aussi être une arme puissante.
« Le silence de mes collègues russes fait partie du crime »
Le dernier film de cette autrice et documentariste, The Earth Is Blue As an Orange, a été primé à Sundance. La peur et les tremblements de son fils pendant les bombardements l’ont poussée à quitter Kiev, sa ville natale. Aujourd’hui à Lviv, elle témoigne à défaut de pouvoir filmer.
Je n’ai pas tourné une seule séquence, une seule image depuis le début de la guerre. Je suis incapable d’être réalisatrice. Avant le déclenchement de l’invasion russe, je travaillais sur un projet documentaire autour de cet état d’angoisse dont ma génération souffre et sur les leçons mal apprises du XXe siècle. Il est important de rompre ce cercle vicieux. Mais quand l’histoire se réécrit sous vos propres yeux, il faut de la distance. Je dois d’abord vivre ce présent. Pendant ces jours de guerre, je suis revenue vers un autre moi, l’écrivaine. C’est important de s’exprimer puisque la guerre d’information fait partie intégrante du conflit.
Cet immense soutien des Européens est une grande surprise pour moi. En même temps, beaucoup d’Européens ne connaissent pas vraiment notre histoire. Ils ne font pas de différence entre les Ukrainiens et les Russes. Aujourd’hui, nous avons besoin de toutes les plateformes possibles pour expliquer notre histoire et notre optique. En Europe et en France, un discours prétend que l’Ukraine a toujours été une partie de la Russie. Ce type de messages est extrêmement dangereux. Aujourd’hui, nous avons une possibilité unique d’entendre des voix ukrainiennes après toutes ces années et ces siècles d’occupation russe.
L’entourage de Poutine pense que l’identité, la langue et la culture ukrainiennes ne devraient pas exister. Ce n’est pas qu’une guerre contre l’Ukraine mais contre le monde entier. Nous prenons les premiers coups. Dans cette situation atroce, nous avons besoin de tous les soutiens. Il ne faut pas sous-estimer la force de la culture et de l’art. Il faut mettre en pause la culture russe jusqu’à ce que la Russie accepte sa faute et sa responsabilité. La culture russe a créé ce terreau pour que les graines des idées poutiniennes puissent être plantées en portant un regard impérialiste et hautain sur et contre les Ukrainiens. J’ai guetté la réaction de mes collègues russes. Malheureusement, ils sont restés silencieux pendant les mois précédant l’invasion. Ce silence fait partie du crime. Cette tragédie et ces traumatismes devront être profondément étudiés pour que la nation russe réalise son immense responsabilité. Il faut créer de nouvelles conditions, de nouveaux récits pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Guerre en Ukrainecinéastescinéma L'Humanité
La guerre des mots
ÉditorialLaurent MouloudEn période de guerre, toute déclaration d’intention doit être analysée avec précaution. Et il aurait été bien naïf de prendre au pied de la lettre les propos encourageants tenus à l’issue des pourparlers organisés à Istanbul. Les maigres espoirs de mardi – où le chef de la délégation russe faisait état de « discussions substantielles » et de propositions « claires » de l’Ukraine – ont été douchés dès mercredi. Changement de ton. Pour le porte-parole du Kremlin, l’échange n’aurait, en fait, donné lieu à rien de « très prometteur » ni à aucune « percée ». Souffler le chaud et le froid. Cette vieille méthode diplomatique vient rappeler que la guerre est aussi une guerre des mots, hautement psychologique, difficile à interpréter. Et que celle-ci prend une place centrale dans ce conflit.
Quelles que soient les intentions cachées de Vladimir Poutine, cette esquisse de dialogue acte, néanmoins, un premier virage après ce mois d’atrocités guerrières. De fait, la résistance inattendue des Ukrainiens, l’enlisement des affrontements et les sanctions économiques internationales obligent l’envahisseur russe à revoir officiellement sa stratégie. Et à faire mine – au moins en apparence – d’ouvrir une voie diplomatique. Cette rencontre a également permis aux Ukrainiens de proposer, pour la première fois, un cadre précis de discussion (neutralité du pays, pas de présence militaire étrangère, statut « non nucléaire »). Une base utile alors que chacun sait que, un jour ou l’autre, la sortie du conflit se jouera dans un processus de négociation.
Malheureusement, on n’en est pas encore là. L’inflexibilité du président russe sur le sort du port de Marioupol, où il refuse tout couloir humanitaire en dépit des appels d’Emmanuel Macron, et le bombardement incessant de Tcherniguiv montrent que le maître du Kremlin n’abandonnera pas le langage des armes facilement. Poutine, qui mise sur une partition de l’Ukraine, entend discuter en position de force. Notamment pour assurer son emprise sur l’est du pays et le pourtour de la mer d’Azov. Mais, face à ces ambitions guerrières de plus en plus contrariées, une pression diplomatique intense reste la meilleure des ripostes.
Guerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Hongrie. "La guerre isole Viktor Orban"
EntretienLes élections législatives vont se tenir dimanche. Le rédacteur en chef du Courrier d'Europe centrale, Corentin Léotard, nous dresse le portrait du premier ministre, au pouvoir depuis 2010 et proche de Vladimir Poutine. Entretien
Gaël De SantisL’avenir de Viktor Orban et de la Hongrie qu’il dirige d’une main de fer depuis 2010 est en jeu dimanche, à l’occasion des législatives. Le 3 avril, presque toute l’opposition est unie derrière la figure de Peter Marki-Zay, le très conservateur maire de Hodmezovasarhely. Corentin Léotard, qui vient de diriger l’ouvrage la Hongrie sous Orban (Plein Jour), dresse une fresque des problématiques et des différents pans de la société magyare.
La guerre en Ukraine nuit-elle à Viktor Orban, l’un des dirigeants européens les plus proches de Vladimir Poutine ?
Elle est pour lui une catastrophe diplomatique. Elle l’isole dans l’Union européenne, pour laquelle il doit faire preuve de loyauté, sans rompre avec Moscou. Il n’est pas facile pour lui de faire comprendre son grand écart diplomatique. Il parvient à limiter la casse en se présentant comme le protecteur de la Hongrie, qu’il va chercher à laisser hors de cette guerre. Il prône aussi l’accueil des réfugiés.
Orban tente de faire oublier sa proximité avec Poutine en jouant la carte de la neutralité. Il présente les élections comme un choix entre la droite pacifiste et la gauche va-t-en-guerre. Il peut aussi s’appuyer sur la question énergétique, la Hongrie étant dépendante à 80 % du gaz russe. Or, 85 % des foyers se chauffent au gaz. La clé du succès de Viktor Orban aux élections de 2014 et 2018 a été la baisse des prix de l’énergie. Cette politique peut être remise en cause par des sanctions européennes sur l’approvisionnement en gaz.
C’est un argument fort de campagne pour le premier ministre, qui dit qu’il ne veut ni entrer en guerre, ni davantage de sanctions contre la Russie. Est-ce qu’il va perdre des votes ? On n’en est pas sûr. Mais cela affecte l’image de Viktor Orban à long terme. Il s’est toujours présenté comme un combattant de la liberté (pour son rôle dans la fin du régime socialiste – NDLR), se présentant comme l’héritier des révolutionnaires de 1956 (réprimés par les troupes soviétiques – NDLR). Lors de la Fête nationale, le 15 mars, il a renvoyé Ukraine et Russie dos à dos. Au moment où le pays voisin est engagé dans une lutte patriotique et dans un combat pour sa liberté, le combattant de la liberté qu’est Viktor Orban reste neutre.
Il est critiqué par l’Union européenne (UE). Son dernier mandat a-t-il été dangereux d’un point de vue démocratique ?
Bruxelles lui reproche la corruption systémique qui consiste à canaliser les fonds européens vers les hommes de son parti, le Fidesz. Avec cet argent, le pouvoir du premier ministre est consolidé. Depuis 2018, le phénomène le plus visible est l’attaque contre les ONG. Il cherche à inscrire son régime dans une nouvelle ère, à traduire son hégémonie politique en hégémonie culturelle. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
On enregistre ces dernières années un ancrage croissant du Fidesz dans les institutions. État et Fidesz ne font plus qu’un. Il a mis en place un réseau de fondations reconnues d’intérêt public. Celles-ci gèrent des milliards d’euros de fonds publics et sont dirigées par des proches du Fidesz. Elles sont verrouillées pour des années et pourraient agir comme un État profond en cas de victoire de l’opposition. Au cours des deux dernières années, toutes les universités du pays sont passées sous la coupe de ces fondations.
Quelle vision porte Viktor Orban de l’UE ?
Il se présente évidemment comme pro-européen. Pour lui, l’UE n’est pas un ensemble de valeurs démocratiques, mais une civilisation à défendre, fondée sur des valeurs chrétiennes. On le voit s’agiter depuis des années dans les marches de l’UE, en Pologne, en Slovaquie, dans les Balkans où il se présente comme un contre-modèle culturel vis-à-vis de l’Occident. Il exploite le complexe d’infériorité en Europe centrale et orientale vis-à-vis de l’Occident, expliquant qu’il ne faut pas être les bons élèves, qu’il faut faire entendre sa voix. Souvent, Orban présente l’Occident comme impérialiste, dangereux, et porteur de décadence comme la promotion de l’homosexualité ou de la théorie du genre.
Qu’avez-vous cherché à faire découvrir avec l’ouvrage collectif la Hongrie sous Orban ?
On ne voulait pas d’un livre d’analyse politique, mais présenter la société hongroise, notamment celle des espaces ruraux, avec, en toile de fond, la domination d’Orban. La Hongrie est un laboratoire du national-populisme. Nous voulions montrer comment l’orbanisme affecte la société, en rencontrant des gens de différents horizons, engagés en politique ou non.
Guerre en UkraineRussieviktor orbanVladimir Poutine L'Humanité
Un sommet Poutine-Zelensky presque acté
ActuAu sortir des négociations entre Russes et Ukrainiens, les contours d’un accord de paix ont été évoqués, mardi. Un cessez-le-feu pourrait intervenir lors d’une rencontre présidentielle.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après le début du conflit en Ukraine et son invasion par la Russie le 24 février, les autorités russes ont ouvert la porte à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky. Cette proposition est arrivée au terme de trois heures de négociations qui se tenaient mardi au palais de Dolmabahce, à Istanbul. Le responsable de la délégation russe et représentant du président, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles ». Il a surtout surpris l’assistance et de nombreux diplomates en indiquant que les propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président » Vladimir Poutine et qu’un sommet entre les deux chefs d’État serait possible en cas d’un compromis pour mettre fin aux hostilités.
C’est la première fois que Moscou évoque cette possibilité. Encore la veille, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, avait écarté en conférence de presse cette hypothèse, affirmant qu’elle serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Les avancées ont dû être plus que substantielles. Ils ont dû aboutir à des garanties sur un certain nombre de points clés comme le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la démilitarisation », analyse un diplomate français en Russie.
Cette première avancée vers un potentiel accord de paix est partagée par la partie ukrainienne. Le responsable des négociateurs, David Arakhamia, a aussi estimé que les conditions étaient désormais « suffisantes » pour une rencontre des deux présidents. Pourquoi ? Parce que la principale demande de l’Ukraine d’aboutir à un accord international signé par les États-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni (quatre membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU) et cinq pays de l’Alliance atlantique (Allemagne, Canada, Italie, Pologne, et Turquie) et Israël garantissant la sécurité de Kiev serait en bonne voie. « Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité dans lequel les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan (stipulant qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous – NDLR) et même de façon plus ferme », a expliqué David Arakhamia.
Crimée et donbass provisoirement exclus
L’Ukraine accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire » et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan, même si elles avaient été récemment inscrites dans sa Constitution. Pour le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, « les négociations du jour, dont on n’attendait pas grand-chose, pourraient bien produire plus d’effet que prévu (y compris sur le plan militaire – Moscou annonce une réduction significative de ses activités sur les fronts de Kiev et Tchernigiv) ». Car il s’agit de l’autre information du jour. Le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l’Ukraine « entrant dans une phase pratique ». Rien sur le reste du territoire, la Crimée et le Donbass étant « provisoirement exclus » de l’accord.
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Comment la guerre en Ukraine aggrave les fractures mondiales
ActuAccentuée par le conflit en Ukraine, l’explosion des prix des matières premières promet famines et pauvreté sur le continent africain et dans tous les pays du Sud. Le gouffre ne cesse de s’étendre entre les États occidentaux et le reste du monde.
Marc de Miramon Le conflit en cours qui ravage l’Ukraine ? Une menace existentielle pour la mondialisation qui pourrait créer une « division » majeure dans le monde, estimait le 26 mars dernier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, en ouverture du forum de Doha (Qatar). « L’une des mauvaises conséquences de ce qui se passe est que nous pouvons pousser la Russie vers la Chine, et nous pouvons créer une division entre le Sud-Est mondial et le Nord-Ouest mondial », ajoutait le haut représentant de l’UE.
Avec la guerre en Ukraine, les prix flambent et la faim menaceL’Assemblée de l’ONU divisée
En dépit de sa neutralité de façade, les pays de l’Otan ne se font plus d’illusions sur le « camp » choisi par la Chine, pays peuplé de 1,4 milliard d’habitants. L’alliance militaire exhortant ouvertement Pékin à « s’abstenir de toute action qui aide la Russie à contourner les sanctions » et à cesser le soutien politique à Moscou . Mais si, à l’ONU, quelques pays seulement ont voté « contre » la résolution exigeant que « la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » le 2 mars (Biélorussie, Corée du Nord, Érythrée, Syrie), la fracture s’est révélée beaucoup plus profonde, révélant un schisme inattendu. Se sont ainsi abstenus l’Inde (1,4 milliard d’habitants), le Pakistan (220 millions), le Kazakhstan, le Vietnam, la Mongolie, l’Irak et l’Iran. En Amérique centrale et du Sud, seuls la Bolivie, le Nicaragua, le Salvador et Cuba n’ont pas souhaité condamner Moscou, mais c’est du continent africain que la véritable surprise est venue. Le Mali, l’Algérie, le Soudan, l’Angola, l’Afrique du Sud et même le Sénégal, dont le président Macky Sall occupe la présidence actuelle de l’Union africaine (UA), ont opté pour une prudente neutralité.
En Direct Le point sur les négociations, la situation sur le terrain : suivez ici l'actualité du conflit.
Une vague anti-occidentale en Afrique
Cette attitude a surpris jusqu’à Moscou, explique un haut dirigeant de l’UA, pour qui les motivations de certaines chancelleries africaines relèvent avant tout de problématiques intérieures. « Les populations sont ressorties appauvries et en colère après la pandémie de Covid », précise-t-il. « Et il y a aujourd’hui une vague prorusse au sein de nos opinions publiques, sur fond d’échecs militaires des Occidentaux dans le Sahel et des conséquences tragiques subies par l’ensemble du continent africain à cause de la guerre en Libye. »
Lire notre entretien avec le président en exercice de l’Union africaine, Macky Sall : Afrique. « Avec la guerre, on ne peut exclure un retour des émeutes de la faim »
Si la popularité réelle de Vladimir Poutine dans les pays du Sud demeure difficile à jauger, surtout après l’agression de l’Ukraine, toutes les manifestations hostiles à l’opération Barkhane ou à la France organisées ces derniers mois au Niger, au Burkina Faso, au Mali ou au Sénégal étaient fleuries de drapeaux russes voire de slogans pro-Wagner, la société militaire privée soupçonnée d’être une « armée de l’ombre » au service des intérêts de Moscou.
Des populations à bout de souffle
Le mécontentement populaire, la pauvreté endémique et l’effondrement de la situation sécuritaire dans le Sahel ont considérablement fragilisé les pouvoirs politiques de la sous-région, et favorisé des putschs militaires qui ont déjà emporté Alpha Condé en Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, et Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso. Et à l’heure où la junte au pouvoir à Bamako se voit infliger des sanctions économiques imposées par l’Union africaine, elle-même sous pression des chancelleries occidentales, la spéculation sur les cours des matières premières et leur flambée liée à ces mêmes sanctions, cette fois infligées à Moscou, a déjà des conséquences terribles sur les prix des produits de première nécessité, de l’huile au pain en passant par le blé. Avec un prix de la tonne de cette céréale ayant doublé depuis un an, les boulangers ivoiriens proposent déjà de baisser la taille et le poids homologués de la baguette, pour maintenir provisoirement à flot les prix.
Au Maroc, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo ou en Tunisie, les fluctuations du prix à la pompe et un baril à un niveau historique tirent également à la baisse le pouvoir d’achat des populations, tandis que se profilent de nouvelles « émeutes de la faim » semblables à celles qui ont secoué la planète en 2008. Près d’un milliard d’habitants vivent dans des pays qui dépendent directement du blé russe et ukrainien, et un sixième de la planète est déjà sous la menace d’une crise alimentaire. « Cette issue est malheureusement la plus probable, souligne depuis Beyrouth Georges Corm, historien et ancien ministre des Finances du Liban.
Les pays les plus pauvres de la planète, en Afrique bien sûr mais aussi en Afghanistan ou au Pakistan, vont énormément souffrir. Tout cela va renforcer les positions de la Chine qui se pose en contre-modèle de Washington et qui entend commercer avec tout le monde, tout en s’opposant à la politique de sanctions défendue par les États-Unis et l’Union européenne. » Et l’ex- dirigeant libanais d’ajouter : « D’un point de vue cynique, les États-Unis apparaissent comme les seuls vainqueurs de la guerre en cours. Avec l’Otan, qu’Emmanuel Macron décrivait en état de“mort cérébrale”, et qui est totalement remise en selle. »
La cynique gestion des flux migratoires
Avec 4 à 7 millions de réfugiés sur les routes, l’accueil inconditionnel des Ukrainiens en Europe et en Amérique du Nord interpelle forcément les pays non-occidentaux. Les récents conflits liés en majorité à des interventions américaines, britanniques, françaises, turques, russes en Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, ont vu des populations fuir également la guerre et les mêmes drames. Les élans de solidarité, institutionnels comme associatifs, n’ont pas été à la même hauteur, entre les discours xénophobes, les mesures ultra-sécuritaires et le non-respect du statut de réfugié avec d’importants renvois illégaux (« pushbacks »).
« Notre repas, c’est du thé avec un peu de pain » : en Afghanistan, la malnutrition gagne du terrainCet élan médiatique et humanitaire choque aussi hors de la sphère européenne, car la plupart des déplacés demeurent dans les pays du Sud. Rien que la guerre au Soudan a provoqué la fuite de deux millions de personnes vers le Burundi. Dans son dernier rapport annuel, Amnesty International pointait qu’à travers le monde, 26,6 millions de personnes sont réfugiées et 4,4 millions demandeuses d’asile. « La plupart passaient des années dans des camps, notamment au Bangladesh, en Jordanie, au Kenya, en Ouganda et en Turquie, et beaucoup vivaient dans la crainte permanente d’être renvoyées dans le pays qu’elles avaient fui pour des raisons de sécurité », rappelle l’ONG.
Au Royaume-Uni et au Danemark, qui visaient l’immigration zéro et s’acharnaient contre les réfugiés syriens, yéménites, ou afghans, on prétend maintenant ouvrir les frontières en grand aux Ukrainiens fuyant la guerre. Londres a même assoupli les règles d’accueil pour les animaux de compagnie de ces derniers, tandis qu’en France, des responsables politiques de premier plan, à l’image du député Jean-Louis Bourlanges, président de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, multiplient les sorties de route. « Il faut prévoir un flux migratoire, déclarait-il le 25 février dernier, au micro d’Europe 1. Ce sera sans doute une immigration de grande qualité, en revanche. Ce seront des intellectuels, pas seulement, mais on aura une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit.» Une séquence parmi d’autres devenue virale, en particulier sur les réseaux sociaux des pays de l’Afrique francophone et suscitant des avalanches de commentaires indignés.
Pour une « humanité présente partout »
« Les politiques de deux poids-deux mesures ne sont plus acceptables », dénonce de son côté le docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix 2018, et qui se bat pour mettre fin à l’injustice et à l’impunité en République démocratique du Congo, pays victime d’un des conflits les plus meurtriers depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. « La souffrance n’a pas de couleur, et quand on voit celle qui est infligée au peuple ukrainien, on se dit que ça ne doit jamais plus se reproduire ailleurs. Mais notre humanité doit être présente partout, insiste-t-il. En RDC, nous demandons aussi l’attention de la “communauté internationale” pour que les crimes qui y ont été commis et qui perdurent encore aujourd’hui bénéficient de la même condamnation et de la même soif de justice. »
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En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable
ActuDe nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.
Vadim KamenkaPlus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).
Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »
L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.
Pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant
Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.
Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.
La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.
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Direct guerre en Ukraine. Possible arrêt des livraisons de gaz russe, retrait de Tchernobyl : l'actu du 31 mars
Le président russe Vladimir Poutine a lancé une offensive contre l'Ukraine le 24 février 2022, après des mois de tensions diplomatiques et des affontements dans le Donbass qui ont déjà fait 14 000 morts.
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5 heures 3 min L'Humanité
Penser le paysage
ChroniqueQu’est-ce qu’un paysage ? Seulement « la partie d’un pays que la nature présente à un observateur » ? Seulement un « spectacle », comme nous dit Pétrarque ? Une image, un tableau dont il s’agirait de saisir la composition ? Pourquoi pas. Mais est-ce seulement par la vue que l’on peut accéder à ce « spectacle » et que signifie, en vérité, « regarder » ? Voici quelques-unes des questions que posent François Jullien, philosophe et sinologue, dans un livre ensemble savant et captivant. Son titre (original !) ? Vivre de paysage.
Vincent RoyVivre de paysageLa Chine est la première civilisation à avoir pensé le paysage en le nommant « montagne(s) – eau(x) ». Ainsi, par cette dénomination même, nous écarte-t-elle des « partis pris ». Elle implique la corrélation du Haut et du Bas, de l’immobile et du mouvant, de ce qui a une forme et de ce qui n’en a pas, de ce qu’on voit et de ce qu’on entend. Le regard chinois sur le paysage implique encore le perceptif et, partant, l’affectif. Les formes ici deviennent des flux ; de ces formes se « dégage une dimension ‘’d’esprit’’ qui fait entrer en connivence ». Si bien que le paysage n’est plus une affaire de vue mais « du vivre » – il faut lire les pages superbes de Jullien sur la comparaison entre les représentations européennes et chinoises du paysage en peinture et notamment le passage dans lequel il souligne « que les concepts de peinture et de paysage en Chine étaient portés à s’accorder ».
« Regarder n’est pas neutre, unitairement abstrait, mais se module et se répartit selon des positions diverses entre lesquelles on évolue », relève l’auteur de la Philosophie du vivre (Gallimard-Folio n° 602).
Il nous engage, au fond, à penser ce qui « fait » paysage plutôt que ce qu’il « est ». Le changement de perspective est radical. D’autant que notre « Nouveau monde mondialisé » ne fait plus qu’UN paysage. Il est grand temps de « reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde ».
Entre les montagnes et les eaux
La chronique littéraire de Vincent Roy L'Humanité
Portes ouvertes sur deux ateliers d’artistes
ChroniqueJean-Claude LebrunDeux énoncés d’apparence contradictoire, dans l’opuscule de Minuit, délivrent le sens de la double entreprise d’écriture : « Pendant la guerre, plus que jamais c’est dans l’art que Monet va se réfugier pour se tenir à l’écart du boucan du monde » ; « ce qu’il dépose, jour après jour, sur la toile (…), c’est la vie même, dans ses infinies variations, métamorphosée en peinture. » Autrement dit, la création à la fois comme retrait et comme action au cœur profond des êtres et des choses. L’idée n’est pas neuve, mais il n’est jamais inutile de rappeler la dialectique paradoxale qui associe la pleine appréhension du réel à une absence et une solitude préliminaires.
Dans l’Urgence et la patience (2012) et Made in China (2017), Jean-Philippe Toussaint donnait à voir l’avancée et le creusement d’une réflexion sur sa propre pratique. Il poursuit aujourd’hui par l’entremise d’une fiction et d’un glossaire, dans la collection « Secrets d’écriture ». Si la vision de Claude Monet sortant de sa maison le matin à Giverny, longeant le haut du jardin et pénétrant dans son vaste atelier, renvoie à l’imagerie traditionnelle autour du maître de l’impressionnisme, les considérations qui l’accompagnent éclairent de singulière façon le quotidien à la fois répétitif et sans cesse renouvelé du geste artistique. Semblable en cela au redémarrage journalier de l’écriture. Une combinaison de recul critique et d’immersion renouvelée. Jean-Philippe Toussaint s’attache aux dix dernières années (1916-1926) de la vie du peintre, quand les Nymphéas marquent l’apogée du double mouvement, avec leur reprise sans fin. Dans un temps « à jamais suspendu », quand Monet n’est plus que peinture.
À mettre en regard, dans l’autre volume, de l’analyse d’une scène de la Vérité sur Marie, lorsque le pur-sang Zahir se déchaîne et vomit dans la soute d’un Boeing 747 : « Nous ne sommes pas dans un avion en vol mais au cœur même de la littérature », un cheval en effet jamais ne vomit. Jean-Philippe Toussaint a choisi d’assumer l’image impossible qui lui était initialement venue à l’esprit. Car, à chaque fois, il ne s’agit pas de reproduire mais de produire. On comprend mieux alors le « c’est vous l’écrivain », prononcé par son éditeur Jérôme Lindon en leitmotiv de ce livre qui constitue une véritable mine sur la dynamique et les conditions concrètes de l’écriture.
L'Humanité
« Défier le politique à travers le privé »
ChroniqueViolaine de Filippis Abate« Le privé est politique » fut un slogan très utilisé par les mouvements de libération des femmes dans les années 1970. Il a refait surface récemment, à travers la proposition de Sandrine Rousseau de réfléchir à la création d’un délit de non-partage des tâches domestiques.
D’après l’Observatoire des inégalités, 80 % des femmes consacrent en effet au moins une heure par jour à la cuisine ou au ménage, alors que les hommes ne sont que 36 % à le faire. Différentes autres études démontrent par ailleurs que la répartition des tâches parentales est également sexuée. Les tâches qui se déroulent au foyer sont très majoritairement réalisées par les mères. Ces dernières prennent environ en charge les trois quarts des soins aux enfants et du suivi scolaire. À l’inverse, les pères s’occupent des activités touchant au rapport entre les enfants et le monde extérieur, à la socialisation, donc au monde public.
Défier le politique à travers le privé est un moyen d’action du mouvement féministe. L’activisme questionne en effet nos « choix » individuels, ou en tout cas ce qui nous apparaît comme relevant de notre libre arbitre, souvent conditionné par le système patriarcal. S’engager pour les droits des femmes peut difficilement relever uniquement d’une étiquette publique, qui s’arrêterait à la porte de chez soi, comme une identité distincte. C’est une partie intégrante de l’individu, dans la vie publique comme dans la vie privée. Gisèle Halimi rappelait souvent que sa première victoire féministe était son refus, petite fille, d’accomplir la part des tâches ménagères de ses frères. Refus qui s’était traduit par une grève de la faim avant que ses parents acceptent sa position. Les femmes doivent refuser de prendre en charge la quasi-totalité des tâches domestiques pour porter un changement de paradigme, pour chacune et pour toutes.
L’intime peut donc être utilisé comme un message de défiance du politique, et c’est précisément ce rôle de défiance qui justifie aussi qu’on ne le pénalise pas. Une révolution conduite par le juge pénal n’est en effet rien d’autre qu’une révolution policière et la destruction du privé par le politique, et en définitive par l’État.
Il y a un danger intrinsèque à vouloir étendre indéfiniment l’empire du droit, a fortiori l’empire du droit pénal. C’est à chacune et chacun de prendre sa responsabilité sociale, et pas au droit de contraindre dans la sphère des tâches ménagères. Il serait bon, en outre, que les femmes cessent de porter cette névrose hygiéniste du « foyer bien tenu », cessent d’être obsédées par « leur » ménage, par l’immaculée conception du chez-soi. Comme le chantait Anne Sylvestre dans la Faute à Ève : « Nous les filles on est dégueulasses, paraît qu’ça nous est naturel. » Il est temps de donner enfin raison au Créateur !
tâches ménagères L'Humanité
Financement des retraites : touchez pas au grisbi !
ChroniquePierre IvorraLe quotidien patronal les Échos a le sens de l’opportunité, malgré lui. Il vient de publier des articles annonçant que le recul de l’âge de départ des salariés à la retraite à 64 ou 65 ans proposé par Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Éric Zemmour, candidats à l’élection présidentielle, pourrait « rapporter » entre 10,7 et 18 milliards d’euros. Emporté par l’ivresse du surf sur des milliards, il annonce ingénument un peu plus loin dans le journal que « les géants du CAC 40 ont dégagé près de 160 milliards de profits en 2021 ». Sourd, aveugle, ou peut-être prudent, il n’établit aucun lien entre les deux informations.
Les prétendues économies permises par le recul à 64 ou 65 ans de l’âge légal du départ en retraite ont été calculées par un organisme qui n’est pas au-dessus de tout soupçon : l’Institut Montaigne, club de « réflexion » du patronat et de la droite libérale financé par les subsides de quelque 200 entreprises, dont LVMH, Total, Vinci, Carrefour, Renault… et créé par Claude Bébéar. Cet homme, ancien patron et aujourd’hui président d’honneur du géant de l’assurance AXA, a soutenu Nicolas Sarkozy puis Emmanuel Macron lors des élections présidentielles de 2012 et 2017. Sans lui faire de procès d’intention, on pourrait penser que l’homme d’affaires prêche pour sa paroisse : Axa ne propose-t-il pas nombre de formules de retraite par capitalisation, c’est-à-dire grâce à des placements en Bourse ? Charité bien ordonnée…
Il faut croire cependant que les « experts » de l’Institut Montaigne ne lisent pas les Échos jusqu’au bout, car ils auraient pu se rendre compte que seulement 10 % des bénéfices des 40 groupes vedettes de la Bourse de Paris permettraient de maintenir l’âge légal à son niveau actuel, 62 ans, et 30 % de ramener cet âge à 60 ans. Mais tout ce beau monde, ces médaillés des conseils d’administration prêts à y siéger jusqu’à 70 ans, ces hommes politiques de droite et – hélas ! – parfois de gauche ont un credo commun qui tient en une formule : « Touchez pas au grisbi ! » Ils sont prêts à accepter certaines choses mais pas ça. Pour eux, le capital relève du sacré, s’en prendre à leurs privilèges, à leur patrimoine, à leurs pouvoirs, c’est impie, blasphématoire. Ils sont comme le personnage de l’Avare de Molière qui s’écrie lorsqu’il croit qu’on lui a volé sa cassette : « Hélas, mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie : tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde. » Fabien Roussel, pour les affairistes, est évidemment un iconoclaste !
L'Humanité
La dynamique de l’espoir
ÉditorialCédric ClérinFace aux crises sociales, démocratiques et environnementales que traverse notre pays, la gauche a paru ces dernières années en panne de réponse : exercice du pouvoir bien éloigné des besoins populaires pour les uns et difficulté à proposer un projet mobilisateur pour les autres. Ces carences ont contribué à permettre à l’extrême droite de faire son lit. À tel point que l’actuelle élection présidentielle ressemble un peu à la double peine : un nouveau candidat d’extrême droite plus virulent que jamais et une candidate « historique » qui profite de ces outrances pour être plus menaçante que jamais. Il faudra donc, si elle est aux portes du pouvoir, tout faire pour l’empêcher d’y accéder.
Mais depuis vingt ans et le coup de semonce du 21 avril 2002, nous avons appris que toutes les stratégies électorales ne résolvent pas la question centrale : comment mieux répondre aux aspirations populaires, ramener aux urnes et dans le camp de l’émancipation ceux qui cherchent ailleurs le moyen de changer un système qui leur est devenu insupportable ?
C’est le sillon que tente de creuser depuis des mois Fabien Roussel avec ses « Jours heureux ». Il fait en ce sens une proposition claire et novatrice : répondre aux crises par le progrès partagé. La dynamique de l’espoir contre le désenchantement. Les questions sociales sont portées haut et les urgences écologiques peuvent par ce biais trouver une nouvelle audience chez ceux qui n’y voyaient jusqu’alors que des sacrifices dans une vie qui s’y résume déjà trop.
Chaque sensibilité de gauche propose d’ailleurs, avec plus au moins de succès, des voies pour s’en sortir. Faut-il faire taire toutes ces propositions versées au débat, nécessairement pluriel à gauche, et s’en remettre à une seule candidature dont l’unique voix porterait ? L’efficacité immédiate d’une telle tactique est incertaine mais l’effacement du débat à gauche est, lui, certainement une voie sans issue. Le jour est peut-être venu pour que les stratégies électorales ne soient plus le cache-misère d’une gauche dont le défi reste de répondre au problème de fond : comment (re)devenir aux yeux du peuple l’outil de son émancipation.
Présidentielle 2022gaucheFabien Roussel L'Humanité
électorat volatil, scrutin incertain
Actudémocratie Un quart des électeurs qui se déclarent certains d’aller voter ne savent toujours pas quel bulletin ils glisseront dans l’urne. Une donnée qui ouvre la possibilité à des dynamiques de dernière minute.
Cyprien CaddeoVoter, oui, mais pour qui ? À dix jours du scrutin, la part d’électeurs qui disent être certains d’aller voter mais sans être sûrs de leur candidat reste haute. Un caractère volatil qui rend de fait les résultats du vote plus imprévisibles. « On pose la question de l’intention de vote dans notre enquête quotidienne et on a un quart environ d’interrogés qui nous disent qu’ils peuvent encore changer d’avis, explique Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. C’est à peu près autant qu’en 2017 à la même période, mais plus qu’en 2012. » De quoi potentiellement changer la donne dans la dernière ligne droite.
l’effondrement des repères partisans
Cette volatilité ne touche pas de la même façon les différents électorats, donc les différents candidats. Selon l’Ifop, il y a deux grands profils d’électeurs volatils : « Il faut distinguer la volatilité sociologique de la volatilité stratégique. » Ainsi, d’un point de vue sociodémographique, on retrouve parmi les indécis les primo-votants (18-24 ans), qui hésitent à 38 %, tout comme les électeurs des classes populaires, qui déclarent s’intéresser le moins à la politique. C’est surtout chez ces votants-là que l’imprévisibilité du vote est la plus forte.
En cause : l’éclatement d’une offre politique parfois perçue comme confuse par les moins initiés à la question politique, et l’effondrement des repères partisans. En conséquence : les choix sont de moins en moins déterminés par une appartenance ou même une simple sympathie partisane, mais davantage par des vécus individuels. Ou encore des causes spécifiques d’engagement : antiracisme, climat, droits LGBT, cause animale… C’est particulièrement vrai pour la jeunesse, qui se retrouve à devoir choisir, si toutefois elle va voter, entre plusieurs partis de gauche se revendiquant de ces luttes.
Questions stratégiques et vote utile
Mais il existe aussi une volatilité politique, qui tient aux rapports de forces de la campagne. Les électeurs se posent des questions stratégiques et s’interrogent sur l’opportunité d’un vote utile : le phénomène s’observe à gauche (50 % des électeurs d’Anne Hidalgo, 39 % de ceux de Yannick Jadot et 38% de ceux de Fabien Roussel ne sont pas sûrs de voter pour eux) comme à droite (27 % des électeurs de Valérie Pécresse, 21 % chez Éric Zemmour). La plus faible incertitude à droite s’explique toutefois par la part plus importante de classes moyenne ou supérieure et de seniors, au vote réputé plus stable, parmi leurs sympathisants. Par ailleurs, les électorats des deux favoris des sondages apparaissent comme les moins volatils (17 % pour Emmanuel Macron, 19 % pour Marine Le Pen).
À cela s’ajoute toujours l’incertitude autour du taux de participation, qui touche là encore en particulier l’électorat populaire ou jeune. La participation elle-même est volatile, avec des électeurs qui peuvent finalement ne se décider à aller voter que le jour même du scrutin, ou au contraire qui considèrent soudain que cela n’en vaut plus la peine. Le récit médiatique sur un résultat quasi joué d’avance, avec un duel Macron-Le Pen présenté comme inévitable ou presque, pourrait être un facteur de démobilisation des électeurs les moins motivés ou les plus aquoibonistes.
Présidentielle 2022 L'Humanité
La gauche veut plus d’argent et d’agents
ActuLoin de ses adversaires de droite et d’extrême droite, la gauche veut renforcer les services publics. Le candidat communiste, Fabien Roussel, propose un plan de création de 500 000 postes.
Naïm SakhiL’adage du mouvement social « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » est constitutif des services publics. De la petite enfance au grand âge, la fonction publique intervient quotidiennement dans la vie de chacun. Mise à l’épreuve durant la pandémie, elle est aujourd’hui des plus affaiblie après des années de politiques d’austérité. Le quinquennat Macron a fait fondre ses effectifs de 70 000 agents territoriaux, après les 85 000 fonctionnaires déjà supprimés sous Nicolas Sarkozy, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et le non-remplacement d’un agent sur deux. « Nous n’avons jamais eu autant besoin de services publics, utiles et accessibles à tous, qui s’opposent à ces logiques mortifères » de rentabilité des marchés financiers, assure pourtant Fabien Roussel dans son programme.
Au total, le candidat communiste à la présidentielle ambitionne de recruter 500 000 fonctionnaires en cinq ans. 30 000 agents pour une police de proximité et le même nombre dans les services fiscaux pour récupérer les 80 milliards d’euros qui s’évaporent chaque année dans la fraude et l’évasion fiscales. Il souhaite aussi recruter « 50 000 ouvriers, techniciens, ingénieurs » qui « seront nécessaires dans l’énergie, afin de garantir un mix énergétique ». Auxquels s’ajouteront 90 000 postes d’enseignants et 200 000 postes créés, au total, dans les hôpitaux et Ehpad. Le candidat défend aussi une hausse généralisée des salaires de 30 % dans la fonction publique.
Enfin, il table sur la création d’une nouvelle branche de la fonction publique dédiée aux métiers du lien, en soustrayant ces emplois des logiques de marché. Selon son décompte, cette mesure concernerait 1,3 million de personnes et même « 1,8 au terme de (son) mandat » – compte tenu des postes qu’il entend créer –, « protégées par un statut et avec un salaire qui ne sera pas inférieur à 1 700 euros net et 2 100 brut ».
Une santé prise en charge à 100 %
De son côté, Jean-Luc Mélenchon (FI) table sur la création de 15 000 nouveaux postes d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Plus largement, l’insoumis vise le recrutement d’un million de fonctionnaires dans des « secteurs indispensables » tels que l’hôpital, l’éducation ou encore la justice. Les candidats du PCF et de FI se retrouvent sur la nécessité de développer le maillage territorial des services publics. Fabien Roussel promet un établissement de santé « à moins de trente minutes de transport » dans chacun des bassins de vie. Le candidat de l’Union populaire élargit cette mesure à « tous les services publics essentiels ». Anne Hidalgo (PS) entend quant à elle « garantir » pour les cinq prochaines années « la carte des services publics ».
Mais c’est pour les services aux plus jeunes que la socialiste veut porter le gros des efforts. D’abord en poussant de 470 000 à 600 000, en dix ans, l’offre de places en crèche dans un service public dédié à la petite enfance. Ensuite, dans l’école, avec un plan de rattrapage des salaires des enseignants avec des débuts de carrière à 2 300 euros net, contre 1 700 aujourd’hui, couplé à un « plan mixité » dans les départements « permettant de mettre fin aux collègesghettos ». L’écologiste Yannick Jadot table, lui, sur une hausse des salaires des professeurs de 20 % sur le quinquennat « pour les situer dans la moyenne des pays de l’OCDE » et sur le recrutement de 65 000 enseignants. C’est 160 000 chez Jean-Luc Mélenchon.
Concernant la santé, Yannick Jadot veut l’embauche de 100 000 infirmiers couplée à la création d’une « réserve » composée des 180 000 soignants « qui avaient rejoint spontanément les hôpitaux pendant la pandémie ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon veulent en finir avec le renoncement aux soins pour raisons financières en instaurant la prise en charge à 100 % des dépenses de santé. Sur le volet dépendance des personnes âgées, Anne Hidalgo propose aussi un plan de formation et de recrutement aux métiers du grand âge. Les candidats communistes et insoumis se retrouvent sur l’interdiction des Ehpad à but lucratif.
fin de l’évasion fiscale
Reste la question du financement. La fondation ultralibérale Ifrap estime, dans une étude pour le Figaro Magazine, les dépenses du programme de Fabien Roussel à 287 milliards d’euros par an, tous secteurs confondus. Le communiste chiffre à 87 milliards son plan global pour les services publics et la Sécurité sociale. Pour le financer, il entend tripler l’ISF, instaurer un impôt plus progressif et porté à 15 tranches, supprimer les niches fiscales et surtout mettre fin à l’évasion fiscale, notamment en introduisant un impôt à la source sur les profits des multinationales. Une logique de redistribution pour financer des services publics, la seule richesse de ceux qui n’en ont pas.
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Vote des seniors, la ruée vers l’or gris
ActuPrésidentielle. Les personnes âgées devraient encore très majoritairement voter à droite au premier tour. Mais, par rapport à 2017, Emmanuel Macron doublerait son score dans cette catégorie, au détriment de Valérie Pécresse.
Florent LE DU« Les vieux ne rêvent plus », chantait Jacques Brel. Mais ils votent toujours. De plus en plus nombreux (ils représentent désormais 20% de la population), les plus de 65 ans sont aussi la catégorie d’âge qui se mobilisera le plus, selon une enquête Ipsos du 28 mars : 89 % d’entre eux seraient « certains ou presque certains » de se rendre aux urnes le 10 avril, contre 78 % des inscrits. Un électorat « informé, fortement politisé et doté en moyenne d’un patrimoine important qui aura un rôle déterminant dans les résultats de ces élections », dresse Luc Rouban, politologue au Cevipof.
Aucun candidat ne fait l’économie d’une opération séduction auprès des plus âgés, en témoigne une proposition que tous partagent : revaloriser les petites retraites (à hauteur d’un Smic revalorisé pour Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, à 1 100 euros pour Emmanuel Macron et l’extrême droite).
Valérie Pécresse a mis le paquet pour les séduire
Cet électorat vote aussi traditionnellement à droite, et sans doute plus encore pour cette présidentielle. « Ce qui change, c’est que, historiquement, les seniors choisissaient majoritairement la droite parlementaire comme LR », note Luc Rouban. En 2017, 40 % des plus de 70 ans avaient choisi François Fillon, « ce qui reflétait notamment la sociologie d’une tranche d’âge plus conservatrice ». En 2022, ils devraient être deux fois moins à voter pour Valérie Pécresse (20 %). Sa campagne moins traditionaliste que celle de son prédécesseur peut expliquer en partie cette érosion. Pourtant, la présidente d’Île-de-France mise encore beaucoup sur le vote des personnes âgées. « Il faut dire aussi que dans les autres catégories, elle stagne à 5 % », observe Jérôme Fourquet, de l’Ifop. Elle a pourtant mis le paquet pour séduire les seniors. Dans ses discours comme dans son programme, « de loin celui qui contient le plus de propositions à destination des personnes âgées », note le magazine spécialisé Géroscopie. En plus d’un attirail de mesures pour faciliter les prises en charge à domicile, Valérie Pécresse veut défiscaliser les droits de succession jusqu’à 200 000 euros par enfant et défend un programme économique qui répond aux aspirations de nombreux seniors. « C’est le groupe d’électeurs qui place le plus souvent la réduction des déficits publics en tête des priorités, ils sont aussi très attentifs aux mesures pour le patrimoine, la compétitivité », indique Luc Rouban.
La gauche n’atteindrait que 18 % du vote des plus de 70 ans
Problème pour Valérie Pécresse : son camp n’est plus celui qui représente le mieux le libéralisme économique. Emmanuel Macron est passé par là et a siphonné le vote LR chez les plus de 65 ans. Alors que 17 % d’entre eux ont voté pour lui au premier tour de 2017, 35 % des plus de 70 ans opteraient cette année pour le président de la République. « Le Macron de droite, réformateur, libéral, plaît beaucoup, estime Jérôme Fourquet. Les seniors sont aussi très légitimistes, la prime au sortant s’applique particulièrement chez eux. Ses décisions pour protéger les plus âgés pendant la crise Covid ont pu jouer aussi, comme sa façon d’affronter la crise des gilets jaunes. » La guerre en Ukraine aurait aussi accéléré le départ d’électeurs LR vers le président-candidat. « L’image d’un président institutionnellement solide dans le contexte d’une crise internationale a particulièrement séduit les électeurs âgés de droite », estime le politologue du Cevipof. Et ce particulièrement auprès des retraités les plus précaires, peu échaudés par l’augmentation de la CSG au début du quinquennat.
Pour Jérôme Fourquet, ce sont même eux, les seniors, qui « assurent la réélection de Macron ». Plus de 75 % des plus de 65 ans voteraient pour le président sortant dans un deuxième tour contre Marine Le Pen, selon Ipsos (80 % en 2017). « L’attachement à la démocratie et à la paix, qu’ils savent fragiles, peut expliquer leur rejet de Le Pen », selon Luc Rouban. Celle-ci n’obtiendrait que 11 % du vote des seniors, moins qu’Éric Zemmour (12 %), qui a séduit une partie de la bourgeoisie âgée, notamment avec son discours sur la sécurité.
Quant à la gauche, elle n’atteindrait en cumulé que 18 % du vote des plus de 70 ans au premier tour selon Ipsos (dont 7 % pour Jean-Luc Mélenchon et 4 pour Fabien Roussel). Pourtant, et alors que l’autonomie figure parmi les trois principales préoccupations de cette catégorie d’âge, les propositions les plus ambitieuses dans ce domaine viennent de ce camp : en finir avec le caractère lucratif des Ehpad, multiplier les maisons de retraite, renforcer concrètement leur pouvoir d’achat, créer un service public de l’aide à l’autonomie, revaloriser, former et recruter des aides à domicile… Des améliorations des conditions de vie à portée de vote, faut-il encore savoir « rêver ».
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Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?
Le débatLes déterminants du vote sont multiples. Les enquêtes d’opinion semblent agir sur une partie des électeurs qui, tels des stratèges, cherchent à peser le plus possible sur l’issue du scrutin. Jusqu'à quel point ?
Pierre-Henri LabLes sondages influencent la partie la plus politisée des électeurs, mais également la stratégie développée par les acteurs politiques.
Plus importante à l’occasion de l’élection présidentielle, l’influence des sondages s’exerce sur certains électeurs, la stratégie des acteurs politiques et la couverture médiatique. Tous n’y sont pas tous attentifs.
Plus les individus s’intéressent à la vie politique, plus ils sont susceptibles de leur accorder de l’attention. Or, l’intérêt pour la politique est inégal. Il obéit à certaines déterminations, dont la principale est le niveau d’éducation ou, plus précisément, le volume de capital culturel. Tendanciellement, les sondages pèsent donc plutôt sur le choix des membres des catégories supérieures.
Les études d’opinion n’incitent pas forcément à voter. Ceux qui n’y sont pas disposés ne vont pas le faire parce qu’ils vont prendre connaissance des résultats des enquêtes.
On ignore la proportion des électeurs qui les prennent en compte. Ceux qui se décident sur la base des sondages, tels qu’ils les interprètent, ne se décident d’ailleurs pas sur ce seul fondement. Les sondages les aident à arbitrer entre différentes options relativement circonscrites.
Un électeur orienté à gauche peut être amené à choisir entre plusieurs candidats de gauche en tenant compte des informations sur les intentions de vote à sa disposition. De la même manière, un électeur de droite choisira entre plusieurs candidatures de droite. Un électeur de gauche décidera de voter contre un candidat d’extrême droite en fonction du risque qu’il anticipe sur la foi des informations dont il dispose.
Depuis 2002 avec l’absence surprise de Lionel Jospin et la présence de Jean-Marie Le Pen lors du second tour, beaucoup d’électeurs de gauche sont attentifs à ce que cela ne se reproduise pas.
Les sondages aident à arbitrer entre des options relativement circonscrites.
Les sondages, dont seule une minorité est rendue publique, influencent également les stratégies de certains acteurs politiques. Des hommes ou des femmes politiques décident de se présenter ou de ne pas se présenter sur la foi de leurs indications, telles qu’ils les interprètent. Certains d’entre eux décident d’apporter leur soutien à tel ou tel candidat sur cette base et aussi en fonction d’autres considérations. Des stratégies politiques peuvent ainsi se définir très tôt dans la campagne, c’est-à-dire à un moment où les indications des enquêtes électorales sont peu fiables. Cela montre en pratique que, dans les milieux politiques, il y a une croyance bien établie dans la validité des enquêtes d’opinion.
Les sondages électoraux sont aussi au cœur de la couverture médiatique. Télés, radios et presse écrite se regroupent pour acheter des études qui deviennent la matière première du commentaire électoral. Cela incite à rendre compte de la campagne dans le registre particulier de la « course de chevaux ». La campagne électorale est décrite un peu à la manière dont un commentateur décrit une course hippique. Cela ne contribue pas à relever la confiance en l’élection et dans la politique. Ce registre contribue à marginaliser le débat sur les enjeux et les projets. Il renforce aussi la personnalisation de la compétition dans la logique d’une sorte de série télévisée.
Les études d’opinion montrent que les électeurs considèrent que les sondages ont un impact sur leur choix sans le déterminer complètement.
Le folklore des campagnes présidentielles impose de manière quasi immuable sur l’agenda politico-médiatique un momentum de délégitimation des sondages : ceux-ci influenceraient le choix des électeurs et constitueraient une sorte de pollution du choix démocratique des citoyens.
En premier lieu, cette question a été tranchée depuis longtemps par la science politique américaine. Celle-ci, à travers de nombreux travaux, n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.
Ainsi, ni l’effet « bandwagon » ou locomotive des sondages – c’est-à-dire pousser les électeurs à voter pour le favori des enquêtes d’opinion – ni l’effet « underdog », ou outsider – à savoir inciter les électeurs à voter pour des candidats décrochés dans ces mêmes sondages –, n’ont pu être jugés déterminants dans la construction des comportements électoraux.
La science politique américaine n’a jamais été en mesure de déterminer la prégnance de deux effets des enquêtes d’intention de vote sur le résultat des élections.
Pour autant, cet argument ne doit pas esquiver la question de l’impact des enquêtes d’opinion sur les électeurs. Leur importance croissante durant les campagnes électorales, notamment à travers l’émergence des rolling (enquêtes quotidiennes), influencerait-elle si fortement le choix des électeurs qu’elle en viendrait à le fausser ? Une enquête Ifop pour le Syntec menée lors de la campagne présidentielle de 2012 avait révélé que les trois quarts des personnes interrogées considéraient que les sondages d’intention de vote influençaient le choix des Français, mais dans le même temps seuls 13 % estimaient que ces enquêtes influaient leur propre choix électoral.
Ce hiatus spectaculaire sur le mode « l’influence, ce n’est pas moi, c’est les autres » ne doit pas occulter le fait que plus d’un électeur sur dix admettait être influencé par les sondages pour voter.
Les résultats électoraux très serrés passés (défaite de Lionel Jospin en 2002 à 180 000 voix près, voire celles de François Fillon ou Jean-Luc Mélenchon en 2017) pourraient alors légitimer cette critique sur des sondages à l’influence démesurée sur l’électorat.
Toutefois, cet argument recèle une faiblesse, car il équivaut à focaliser, voire à réduire exclusivement l’influence du choix des électeurs aux seuls sondages pendant les campagnes électorales.
Cela ne tient pas la route : quid par exemple du poids des débats télévisés (troisième élément de la décision des électeurs en 2017 dans le sondage jour du vote Ifop-Fiducial), des discussions familiales ou amicales, de l’examen des professions de foi, des réseaux sociaux, sans parler bien sûr des processus individuels ou collectifs de formation des opinions… dans la construction des choix électoraux ?
Dans la société d’influences plurielles au sein de laquelle l’électeur évolue, la resorbtio ad sondagium du choix des citoyens constitue un argument largement opposable.
Pour approfondir le sujet :
Sondages : Précautions avant usage, de Daniel Gaxie (Fondation Gabriel-Péri, 2020).
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Services publics : jeu de dupes à droite et au RN
ActuEnjeu de campagne Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen sont étrangement muets sur le devenir du service public. Privatisations, suppressions de postes, coupes budgétaires : leurs véritables desseins sont inquiétants.
Clotilde MathieuLes candidats de droite et d’extrême droite avancent à pas de loup sur les services publics. La raison de cette prudence : avec la pandémie, le regard des Français a changé sur ces derniers. Selon un sondage Kantar réalisé en janvier, ils sont 52 % à avoir une image positive de leurs services publics. Un niveau jamais atteint depuis 2004. Si bien que, de la République en marche au Rassemblement national en passant par « Les Républicains », les partis des candidats qui s’étaient lancés dans une course aux suppressions de postes de fonctionnaires en 2017 (120 000 pour Macron, 500 000 pour Fillon) ont dû changer de braquet. Seule la prétendante LR, Valérie Pécresse, s’est autorisée à annoncer un plan de suppression de 150 000 postes de fonctionnaires, avant de préciser que 50 000 postes seraient réaffectés dans la santé, l’éducation et la police. Les candidats savent qu’ils avancent en terrain miné : les promesses de coupes claires dans les effectifs des fonctionnaires ont laissé place à celles de « recrutements » ou de « revalorisations » des rémunérations.
Des promesses comme autant de plans de communication
Pourtant, en passant aux cribles discours, débats et entretiens, on s’aperçoit vite que l’austérité budgétaire est toujours d’actualité. À l’image des 50 milliards d’euros d’effort budgétaire annoncés par Emmanuel Macron associés aux 15 milliards d’euros de baisses d’impôts promis aux entreprises, ou encore du « passage d’un poids de 55,7 % des dépenses publiques dans le PIB en 2022 au seuil symbolique de moins de 50 % de la richesse nationale dès 2027 », comme le propose Marine Le Pen dans la revue en ligne Acteurs publics. Ces choix des candidats ne laissent guère de doute sur leurs conséquences sur les services publics.
Certes, la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a annoncé dans la précipitation une augmentation du point d’indice, gelé depuis douze ans. Elle s’est bien gardée d’en donner l’ampleur. Et renvoie la mesure à juillet, soit après les élections législatives. De leur côté, Valérie Pécresse et Marine Le Pen annoncent une hausse des rémunérations ciblée sur les personnels de santé et des Ehpad grâce à des primes pour la première ou une revalorisation de 10 % pour la candidate d’extrême droite. « Le discours change, ils y sont obligés, mais dans les actes, dans nos administrations, le compte n’y est pas, analyse Céline Verzeletti, responsable confédérale de la CGT. Tout ce que nous avons obtenu, nous l’avons eu par des mobilisations », poursuit la responsable confédérale, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique. Elle liste le Ségur de la santé, le Grenelle de l’éducation.
D’ailleurs, seuls ou à côté des salariés du privé, les fonctionnaires ont multiplié les actions, y compris pendant la campagne présidentielle, plusieurs fois en janvier, puis le 17 mars, avant une nouvelle journée ce jeudi, à l’appel de la CGT des services publics. Une combativité « retrouvée », « indispensable » qui doit s’inscrire dans la durée, estime la syndicaliste. Car, regrette Céline Verzeletti, même en pleine pandémie, dans la santé, les luttes n’ont pas empêché les fermetures de lits, de services dans les hôpitaux.
Même les promesses de nouvelles embauches d’infirmières ou d’aides-soignantes sont autant de plans de communication. « Tous nos hôpitaux, toutes nos structures cherchent à recruter, explique Delphine Girard, de la CGT santé. La réalité, c’est qu’elles n’y arrivent pas. » Aujourd’hui, entre 150 000 et 200 000 infirmières diplômées en âge de travailler n’exercent plus, souligne la syndicaliste. Sans compter que beaucoup de jeunes qui souhaitent se former n’y arrivent pas. « Les plans de recrutement ne sont jamais suivis de plans de formation avec des budgets consacrés », dénonce Delphine Girard. Or, d’ici à 2030, ce sont, en plus des besoins immédiats, plus de 220 000 emplois d’infirmières et d’aides-soignantes qui seront nécessaires, dixit France Stratégie.
Derrière les odes aux fonctionnaires, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse ont dressé leur feuille de route dans la loi de transformation de la fonction publique, adoptée en 2021, à l’unanimité des parlementaires LaREM et LR. Marine Le Pen, en s’abstenant lors du vote à l’Assemblée nationale, ne s’y est pas non plus opposée. Et avoue, dans Acteurs publics, ne pas vouloir « modifier les règles en vigueur ». Or, cette loi-cadre, expliquent les syndicalistes, est un véritable « big-bang » comparable à celui de la loi travail dans le privé, et dont la mise en œuvre dans les collectivités et administrations devrait s’étaler jusqu’en 2025.
supprimer les « petits avantages » des travailleurs de l’ombre
Une loi tentaculaire dont la première attaque a porté sur le temps de travail des fonctionnaires territoriaux, avec le passage aux 1 607 heures obligatoires, l’équivalent de 35 heures hebdomadaires et de 25 jours de congé dans l’année. Alors que, jusqu’ici, les agents bénéficiaient de régimes dérogatoires. Une réforme qui vise à gommer la pénibilité et les spécificités des métiers et qui supprime les « petits avantages » aux travailleurs de l’ombre. À l’instar de ceux qui ramassent, par exemple, les poubelles la nuit, les week-ends, en horaires décalés pour une paie « 25 % inférieure » à celle du privé, lance Thomas Barby, secrétaire général de la CGT Toulouse Métropole, lequel a fait grève durant près d’un mois pour obtenir la reconnaissance de la pénibilité des éboueurs toulousains. Après les communes et intercommunalités, ce sera au tour des départements et des régions de mettre en place cette réforme.
La deuxième étape de la loi dans le moule de laquelle se coulent Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Marine Le Pen consiste à modifier le statut général de la fonction publique en code général. Une manœuvre visant à « privatiser très facilement des missions de service public », explique Natacha Pommet, secrétaire générale de la CGT services publics. Et la syndicaliste de prendre l’exemple de l’agent d’une ville qui externaliserait la cantine scolaire : « En perdant son statut de fonctionnaire, l’agent basculerait dans les effectifs de l’entreprise » prestataire, poursuit-elle. Fini l’emploi à vie. Une fois repris, avec son contrat privé, l’ex-fonctionnaire pourrait dès lors perdre son emploi si son entreprise perdait par la suite l’offre publique. Alors qu’aujourd’hui, la collectivité qui privatise le service se doit de trouver à son agent « un autre poste dans la collectivité », poursuit Natacha Pommet.
Les politiques de baisse des dépenses passent aussi par la multiplication des contractuels , souvent moins bien payés. Depuis l’an dernier, les administrations sont autorisées à recruter des contrats de projet, comme dans le privé. Ceux-ci pourront être inférieurs à un an et concerner toutes les catégories hiérarchiques (A, B, C), alors que jusqu’ici, le recours à ces personnels précaires était limité par la loi.
À ce jeu du poker menteur, la promesse d’une hausse du point d’indice apparaît comme une vaste farce, une pure « promesse de campagne », quand durant tout un mandat, le candidat en tête des sondages s’est refusé à une telle concession, la jugeant « bien trop coûteuse », rappelle Céline Verzeletti. Certes, poursuit-elle, l’inflation galopante a changé la donne mais elle sera « minime », prédit la fonctionnaire. La question est désormais d’en connaître l’ampleur, alors que les agents « accusent une perte de pouvoir d’achat de 11,5 % », calcule Natacha Pommet, dont l’organisation revendique une hausse de 10 %, suivie d’une phase de négociation. Les syndicats restent sur leur garde, car rien n’assure que dans trois mois, après les élections, Emmanuel Macron ne se dédira pas en prétextant une situation budgétaire inadéquate.
La crainte est aussi de voir se développer un service public à la carte. Une « différenciation territoriale » appelée de ses vœux par Marine Le Pen, mais aussi par le parti «Les Républicains», et qui consisterait selon Emmanuel Macron à « mettre beaucoup plus de fonctionnaires sur les territoires ». Un discours en écho aux colères des gilets jaunes dénonçant les déserts de service public. Un leurre, pointe Thomas Barby, CGT Toulouse Métropole. Dans sa ville, le maire a « réaffecté les agents » dans de plus petites structures, là où « il n’y a plus aucun service public », à l’image des « maisons de services publics », appelées France Service. Sans nouvelle embauche, sans dotation supplémentaire, les agents devront être ultrapolyvalents, tiraillés entre les ordres de leur direction de service et l’élu en charge du territoire, pour in fine fournir, selon Thomas Barby, un service public « toujours plus dégradé ».
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En Corse, retour des tensions après les obsèques d’Yvan Colonna
ActuNationalisme Après la polémique sur les drapeaux mis en berne par la collectivité territoriale, c’est une vidéo incriminant des CRS chantant la Marseillaise, le 25 mars, qui ravive les affrontements entre jeunes et policiers. Le gouvernement reste sous pression à deux semaines de la présidentielle.
Diego ChauvetL’accalmie n’aura duré que le temps du deuil. Après les obsèques d’Yvan Colonna vendredi, de nouvelles violences ont éclaté à Furiani dès dimanche soir. Des jeunes, à nouveau en première ligne, se sont rassemblés devant une caserne de CRS de la ville. Un autre cantonnement au nord d’Ajaccio a simultanément été le théâtre d’un rassemblement. Des affrontements ont fini par éclater avec des jets de cocktails Molotov et des tirs de grenades assourdissantes en retour de la part des policiers. Une vidéo publiée sur Internet dès vendredi soir est venue alimenter la colère : on y entend les CRS entonner la Marseillaise au moment où les obsèques du nationaliste, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, avaient lieu à Cargèse. Pour l’instant, une enquête est en cours pour vérifier l’authenticité de la vidéo. Mais si elle était avérée, cela constituerait « plus qu’une maladresse, une provocation », selon l’historien corse Hubert Lenziani. Femu a Corsica, le parti du président de la collectivité territoriale Gilles Simeoni, l’a qualifiée de « haine coloniale à l’état pur ».
La jeunesse mène l’agitation
Après les discussions entamées entre gouvernement et responsables politiques de la collectivité territoriale, dirigée par les nationalistes, la Corse reste donc en pleine agitation politique et sociale. L’agression en prison d’Yvan Colonna au début du mois de mars avait déclenché cette nouvelle poussée nationaliste menée essentiellement par la jeunesse de l’île. Le refus du gouvernement de lever son statut de détenu particulièrement signalé, et donc de son rapprochement en détention en Corse, est considéré par les manifestants et les responsables politiques comme une faute qui a rendu possible son agression.
Condamné par trois fois pour l’assassinat du préfet de Corse en 1998 tout en clamant son innocence, Yvan Colonna est ainsi devenu aux yeux des nationalistes une sorte de « martyr » de la cause. Autonomistes et indépendantistes se saisissent ainsi de ce « dysfonctionnement » (qui a entraîné des auditions parlementaires) pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir un nouveau statut de l’île. Dans Corse Matin du 26 mars, un autre historien, Arnaud Benedetti, le laisse entendre : « Le pouvoir politique, pour la première fois confronté à une majorité nationaliste, est celui qui, depuis 1981, a le moins donné en termes de revendications aux nationalistes. »
La situation sociale de la Corse, qui affiche « le plus haut taux de pauvreté du pays (hors outre-mer – NDLR) », comme le rappelle Hubert Lenziani, contribue elle aussi fortement au mécontentement en cours. Sauf que le contenu d’une nouvelle autonomie par rapport au continent reste très flou, si celle-ci devait avoir lieu. « Rappelons-le, les réformes institutionnelles précédentes ont accompagné l’aggravation des inégalités, rappelaient ainsi il y a deux semaines les communistes corses. Elles n’ont pas empêché la captation de la solidarité nationale et la cherté de la vie, encore moins la domination économique du consortium des patrons corses, qui en est le principal responsable. »
« conjoncture délicate »
Hubert Lenziani souligne également que la seule vraie question, c’est « l’amélioration de la vie quotidienne de la population », quelles que soient les négociations statutaires. « L’autonomie la permettra-t-elle ? » interroge-t-il. Il souligne par ailleurs la « conjoncture délicate », qui dépasse largement la Corse, dans laquelle survient cette crise dans l’île : la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle. « Ce sont des événements qui se télescopent ici en Corse. »
L’historien estime également que tout changement de statut de l’île doit être au préalable soumis à un référendum, avec une participation importante, alors que l’élection des nationalistes à la tête de la collectivité s’est faite dans un contexte de forte abstention, même si elle est moindre en Corse que sur le continent. En attendant, la suite des événements sur le terrain dépend aussi de l’enquête sur la vidéo publiée vendredi, et des éventuelles sanctions qui pourraient en découler.
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Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?
Le débatLa flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.
Pierre-Henri LabPierre-Henri LabLe blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.
Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT
Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.
Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !
La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.
Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.
Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.
En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.
Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.
Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.
Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités
Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.
Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.
Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.
Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.
Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.
La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.
La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.
Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.
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Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
DécryptageAlors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.
Marie ToulgoatMarion d'AllardLes prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe1. Remettre à plat l’imposition
Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.
Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.
Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.
2. Taxer les profits des pétroliers
Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.
En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.
3. Bloquer les prix par décret
Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.
Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.
Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.
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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »
ReportageÀ la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage
Émilien UrbachCantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.
Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »
Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achatIci, la voiture est indispensable
Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »
Une précarité grandissante
Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »
Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompeLe sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »
La colère gronde contre les compagnies pétrolières
Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »
Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.
Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »
Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »
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« 80 kilomètres à faire pour aller travailler »
ActuÀ Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.
Marie-Noëlle BertrandBourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.
« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.
« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.
Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. « Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.
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Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent
ActuLa flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.
Bruno OdentDes centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.
L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.
La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public
Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz et à son gouvernement de coalition – SPD-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.
La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.
Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowattheure que sur le front climatique.
Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.
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Éditorial. Ça gronde
ÉditorialCédric ClérinMobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.
Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.
La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?
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Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe
ActuLes tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.
Diego ChauvetMarion d'AllardPoussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.
1. Les plus modestes paient le prix fort
Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et “ tenir ” jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.
2. Une augmentation sur fond de tensions internationales
L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.
3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire
« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».
4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle
Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.
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Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »
ActuCoûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, experte en mobilités bas carbone. Entretien.
Marie-Noëlle BertrandLaura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project
L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.
Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?
Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».
Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?
Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.
Où porter les efforts en priorité ?
Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.
La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…
Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.
Peut-on aller vite ?
Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.
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Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts
ActuDepuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.
Julia HamlaouiNaïm SakhiGilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère ! » « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.
Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total ! » martèle-t-il.
« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.
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Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
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Bande dessinée Eux aussi ont construit la France
Prescription culturePierre SernaAlors que le Portugal est empêtré dans trois guerres coloniales, en Angola, en Guinée-Bissau et au Mozambique, 700 000 Portugais décident de quitter leur pays entre 1955 et 1975, fuyant aussi la pauvreté et la dictature de Salazar. Maçons, plâtriers, carreleurs, il leur est difficile d’échapper à cette trilogie de métiers qui leur est assignée. Qui étaient-ils ? Comment vivaient-ils ? De quoi leurs rêves étaient-ils faits ?
Cette bande dessinée ouvre un pan d’une histoire restée trop longtemps invisible, parce que les Lusitaniens se fondaient dans la masse. L’album révèle un récit invisibilisé car leur communauté n’intéressait pas une France regardant souvent, avec une pointe de mépris, la péninsule Ibérique réduite à son exotisme, ses vieux dictateurs et ses populations dociles.
Avec finesse et subtilité, Chico au dessin et Afonso au scénario racontent les galères de deux hommes, Mario et Nel, et d’une femme, Eva. Tout le succès de la bande dessinée consiste à montrer simplement les embûches lors du passage de la frontière, les travaux imposés pour masquer la clandestinité, la vie dans les bidonvilles, le labeur mal payé sur les chantiers, les baraques, la peur de la police. L’espoir quand même. Pour Nel, arrivant d’un pays catholique, apostolique et romain, il prend la forme d’une improbable Paname coquine et, pour Mario, l’espérance a le visage d’Eva. Le bonheur aussi revient, celui de la révolution des Œillets libérant enfin le Portugal en 1974, et celui de la naissance d’Olivier. Les couleurs d’Émilie Rouge, qui joue sur toute la palette des bruns, bleus et gris, loin d’affadir le récit lui confèrent une belle tenue, comme une dignité retrouvée pour tous ces Portugais enfin offerts à voir.
bande dessinée Le Figaro
Guerre en Ukraine : Poutine menace de priver l'Europe de gaz dès vendredi
Fabrice Nodé-LangloisLa Russie exige des clients de Gazprom de payer leurs achats en roubles, à compter du 1er avril. Paris et Berlin refusent ce chantage.
La tension est subitement montée jeudi après-midi sur le front gazier de la guerre en Ukraine. La perspective d'un arrêt des livraisons de gaz russe aux Européens est redevenue un scénario plausible. Même si le brouillard, que Vladimir Poutine excelle à épaissir, persiste sur cet enjeu crucial.
À lire aussiGaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Le maître du Kremlin a annoncé qu'il avait signé un décret obligeant les importateurs de gaz à payer en rouble dès ce vendredi 1er avril. « Afin d'acheter du gaz naturel russe, ils (les pays « inamicaux » selon la terminologie poutinienne) doivent ouvrir des comptes dans des banques russes, a détaillé Vladimir Poutine. Si ces paiements (via ces comptes appelés « K ») ne sont pas faits, nous considérerons ceci comme un défaut des acheteurs (…) Nous n'allons pas faire la charité, autrement dit, les contrats existants seront interrompus », a poursuivi le président russe. C'est la filiale bancaire du géant gazier public, Gazprombank, qui est chargée par le Kremlin d'ouvrir ces comptes en roubles. L'établissement a été, à dessein, épargné par les sanctions européennes, afin de ne pas interrompre les transactions gazières.
La réponse ne s'est pas fait attendre de la part du plus gros client européen de Gazprom, l'Allemagne. « Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, jeudi lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. « J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi » et « que les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront », a ajouté le dirigeant de l'Allemagne, dont près de 60 % des importations de gaz provenaient de Russie en 2021. La veille, selon le porte-parole du chancelier, Vladimir Poutine lui avait expliqué que « rien ne changerait pour les partenaires contractuels européens », puisque c'est Gazprombank qui effectuerait la conversion en rouble. Olaf Scholz, refusant cette procédure, avait réclamé des informations par écrit.
Rebond de la monnaie russe
« Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe (…)», a prévenu Bruno Le Maire, qui était en déplacement à Berlin. Il a défendu la même position que les Allemands, contre le paiement en roubles.
Quel objectif le président russe poursuit-il ? Alors que le gel d'environ la moitié des réserves de change de la Banque centrale russe (soit 300 milliards de dollars) et les sanctions bancaires rendent les transactions internationales de plus en plus difficiles, il semblerait au contraire plus logique pour Moscou d'accepter des entrées de devises. Imposer l'achat de roubles aux compagnies européennes « renforce la souveraineté économique et financière » de la Russie, a justifié le maître du Kremlin.
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De fait, des achats de roubles doivent avoir pour effet mécanique de faire remonter la valeur de la devise russe. Celle-ci s'est effondrée de 41 % face au dollar entre la veille de l'invasion de l'Ukraine et le 7 mars. Depuis, le rouble a opéré un rebond spectaculaire pour revenir jeudi à son niveau du 23 février. « Ce qui fait remonter le rouble, ce sont avant tout les recettes d'exportations du pétrole et du gaz qui montent avec les prix : en janvier et février, l'excédent courant russe s'est élevé chaque mois à 20 milliards de dollars, contre 7 à 8 milliards d'ordinaire », nuance Julien Marcilly, économiste chez Global Sovereign Advisory, un cabinet qui conseille des États (mais ni la Russie ni l'Ukraine). Redresser la devise nationale a du sens car un rouble affaibli renchérit les prix des biens importés. L'inflation avait atteint, le 23 mars, 14,5 % selon le ministre russe de l'Économie. « Le gouvernement russe avait déjà demandé aux exportateurs de convertir 80 % de leurs recettes en roubles. Il aurait pu leur demander de convertir 100 %. Le fait que Poutine demande aux “pays hostiles” de payer en rouble est un geste avant tout politique », ajoute Julien Marcilly.
« Cette position de Vladimir Poutine est selon moi plus géopolitique que technique et financière, renchérit Philippe Dauba-Pantanacce, économiste chargé de la géopolitique à la banque Standard Chartered. Le G7 a attendu d'être réuni (la semaine dernière, NDLR) pour dire clairement qu'il refusait de payer en roubles. La Russie attendait sans doute qu'un État membre, l'Italie ou l'Allemagne peut-être, se désolidarise. »
« J'avoue ne pas savoir quel est le signal politique que voulait donner Vladimir Poutine, au-delà de la volonté de renforcer sa monnaie », s'interrogeait de son côté la semaine dernière Jean-Pierre Clamadieu, le président d'Engie, sur Franceinfo.
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Est-ce que Moscou va vraiment interrompre ses livraisons de gaz ? L'an dernier, les exportations de gaz ont rapporté 62 milliards de dollars à la Russie. Vladimir Poutine bluffe-t-il ? La réponse restait floue jeudi soir. Fermer les gazoducs peut s'avérer techniquement complexe, surtout si la Russie manque de volumes de stockage, indiquait la semaine dernière au Figaro Jaroslav Demchenkov, le vice-ministre ukrainien de l'Énergie. « Si nous n'avons plus de gaz russe, il y aura quelques mois difficiles en France, mais Poutine n'a pas un levier décisif sur la France », voulait rassurer récemment un ministre d'Emmanuel Macron.
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Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France?
DÉCRYPTAGE - La France bénéficie d’une électricité nucléaire historiquement peu chère. Mais cela ne suffit pas à la protéger contre l’emballement des prix de l’énergie.
Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires
ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
DÉCRYPTAGE - Si elle est mise en œuvre, cette mesure remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
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Asservir l’histoire ? Non merci !
Prescription cultureEssai Un ouvrage d’un collectif d’historiens s’élève contre les thèses falsificatrices d’Éric Zemmour afin de le comprendre pour mieux le combattre.
Louis PoulhèsLe candidat à l’élection présidentielle Éric Zemmour aime l’histoire, dit-il. C’est aussi le cas de nombre de Français, que « l’histrionneur », comme l’intitule Pierre Serna, cherche à attirer ainsi dans ses filets. Pour autant, son but n’est ni de faire connaître ni de faire comprendre une histoire, fût-elle réduite à un récit strictement national. Il s’agit bien au contraire de la soumettre à un projet politique vénéneux, dont la haine de l’autre est le principal fondement. Bâtir le roman fantasmagorique d’un manifeste idéologique pour un fascisme du XXIe siècle. En d’autres termes, asservir l’histoire pour mieux asservir les citoyens.
Contre un tel projet mortifère, un ensemble de dix historiens réagit une nouvelle fois pour le déconstruire. Ils ne sont ni les seuls ni les premiers. Rappelons les seize historiens réunis dans Zemmour contre l’Histoire (collection « Tracts », Gallimard), Laurent Joly avec la Falsification de l’Histoire : Éric Zemmour, l’extrême droite, Vichy et les juifs (Grasset), ou Gérard Noiriel avec le Venin dans la plume. Édouard Drumont, Éric Zemmour et la part sombre de la République (la Découverte) pour les plus récents.
Alors, un livre de plus ? Nullement, tant ce travail, pourtant réalisé dans l’urgence, est particulièrement fouillé et éclairant. Ce n’est pas seulement le vernis pseudo-historique du politicien d’extrême droite, ses raccourcis manipulateurs ou tout simplement son ignorance et ses mensonges qui sont débusqués, mais le socle de son projet politique qui est mis au jour dans ce livre, page après page : sur l’affaire Dreyfus (Vincent Duclert), les juifs et l’histoire coloniale de l’Algérie (Raphaëlle Branche), l’exemple du Rwanda (Chantal Morelle, Françoise Thébaud et Sandrine Weil) ou la vision du communisme (Sylvain Boulouque).
comment Le candidat d’extrême droite entend réhabiliter Pétain et Vichy
Tout n’est certes pas dit de la xénophobie et de la vision décliniste de l’histoire que promeut le personnage. On peut regretter en particulier l’absence d’une étude spécifique sur sa misogynie et son islamophobie. Dans la richesse des articles proposés, on me permettra cependant de citer le décryptage magistral du thème des « grandes invasions et de la chute de l’Empire romain » par Florian Mazel, qui permet à Zemmour d’illustrer le thème du prétendu « grand remplacement », l’étude solide de Léo Rosell « de la Résistance et des conquêtes de la Libération », qui décrypte avec finesse la réhabilitation de Pétain et de Vichy, et plus encore l’analyse pénétrante et fondamentale de Pierre Serna, « Quand gloser sur la Révolution française permet de mieux cacher le projet d’une révolution nationale » ou comment le polémiste réactionnaire s’invente une histoire de la Révolution française pour servir son projet masqué, celui d’une révolution nationale comme la France en a connu entre 1940 et 1944. Toute une série de contributions qui invitent à se procurer rapidement ce livre lumineux. Pour comprendre. Et combattre.
HistoireÉric Zemmour L'Humanité
Enquête Prédateurs de la finance
Prescription culturePierre-Henri LabCyprien Boganda, journaliste à l’Humanité, publie une passionnante enquête sur le capital-investissement ou « Private Equity ». Cette activité qui consiste à acquérir tout ou partie du capital d’entreprises au prétexte de financer leur redressement est devenue une des pratiques dominantes du monde de la finance car parmi les plus juteuses. Les fonds d’investissement qui s’y adonnent gèrent près de 4 000 milliards d’euros d’actifs au plan mondial. Extrêmement documenté, ce livre s’appuie aussi sur les travaux de sociologues et d’économistes spécialistes du sujet. L’auteur est parvenu à réaliser des entretiens avec des acteurs de ce monde d’habitude enclins à la discrétion afin de préserver leurs affaires. Il a également recueilli la parole de dirigeants d’entreprises et de salariés victimes de ces prédateurs financiers et de la violence de leurs pratiques. Explorant la genèse outre-Atlantique de ces fonds, Cyprien Boganda suit la trace de Georges Doriot, un Français proche du collaborateur Pierre Laval et soutien des nazis. Il nous conte l’essor des fonds à la faveur de l’élection de Reagan et l’émergence de Blackstone ou d’Apollo. Mais l’histoire du capital-investissement est aussi l’histoire du capitalisme français. L’auteur retrace comment l’évolution de la législation nationale a permis son développement dans les années 1980. Au final, l’ouvrage montre comment cette industrie financière fait système avec ses lobbies et relais politiques, la complicité des banques et des services de l’État pour capter les richesses créées par les salariés et les transférer vers les paradis fiscaux.
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Enquête La sociologie contre la domination coloniale
Prescription cultureJérôme LamyDans cette enquête très fouillée, Amin Pérez recompose la genèse des relations amicales et scientifiques des sociologues Pierre Bourdieu et Abdelmalek Sayad. Le premier fait ses armes d’ethnologue lors de son service militaire en Algérie, le second y entame une carrière d’instituteur. Leurs positions politiques « libérales » les amènent à combattre la domination coloniale française en même temps qu’à se défier des discours nationalistes portés par certains mouvements indépendantistes. Les parcours sociaux de Bourdieu (de la ruralité béarnaise à l’École normale supérieure) et de Sayad (de l’opposition au colonialisme à la recherche sociologique) se nouent autour d’un projet simultanément scientifique et politique. Leur conviction profonde, appuyée sur de nombreuses enquêtes de terrain, est que « le sous-développement est politique ». Ils défendent une révolution postcoloniale qui reste intraitable sur la question des dominations.
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Guerre en Ukraine: la Chine tente d’amadouer des Européens exaspérés
Sébastien FallettiDÉCRYPTAGE - Un sommet UE-Chine doit se tenir ce vendredi 1er avril 2022, par vidéoconférence. Pour le président de la seconde économie mondiale, l’objectif est de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine.
Correspondant en Asie
Ambiance crispée en perspective, lors du sommet UE-Chine, en dépit des sourires matois que ne manquera pas de décocher Xi Jinping à destination de Charles Michel et d’Ursula von der Leyen, par écrans interposés, ce vendredi 1er avril. Le président de la seconde économie mondiale tentera d’amadouer les dirigeants de son premier partenaire commercial en promettant un rôle «constructif» dans la crise ukrainienne, afin de dissiper le malaise provoqué par son soutien tacite à Vladimir Poutine, et de prévenir un repli des investisseurs européens du marché chinois.
Le premier ministre Li Keqiang entonnera la chanson du «gagnant-gagnant», plaidant pour une relance des relations commerciales, en appelant les Vingt-Sept à affirmer leur «autonomie stratégique» face aux États-Unis, alors que la guerre en Ukraine resserre la relation transatlantique et attise le complexe d’encerclement à Pékin. Le Vieux Continent doit «abandonner la mentalité de guerre froide» en vigueur à Washington, et aller de l’avant avec un accord bilatéral sur les investissements (CAI) «qui est bon pour la Chine, et encore meilleur pour l’Europe», a déclaré Wang Wenbin, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, à la veille du sommet virtuel entre les deux géants commerciaux.
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Ce volontarisme mercantile contraste avec le ton glacial affiché à Bruxelles. «Le principal sujet sera la guerre en Ukraine», et notamment la crise humanitaire déclenchée par «l’agression russe», a prévenu le Conseil de l’UE dans un communiqué trahissant son exaspération face au refus de Pékin de dénoncer l’invasion militaire de Poutine. Les diplomates s’attendent à un échange de vues musclé plutôt qu’à des avancées, à l’occasion de ce premier sommet depuis près de deux ans. Les appels répétés de Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE, en faveur d’une médiation chinoise sont restés lettres mortes. «À Bruxelles, il y a une profonde déception devant le manque d’engagement de la Chine dans la résolution de la crise», juge Mikko Huotari, chercheur au Merics, think-tank à Berlin. Au point que la tenue même du sommet a été mise en question par certains.
Une semaine après la visite du président Joe Biden sur le Vieux Continent, la Chine veut user du sommet pour enrayer l’alignement transatlantique galvanisé par la menace russe. Avis de tempête pour la diplomatie chinoise, qui se déploie tous azimuts pour tenter de dissiper l’impression d’un isolement international, comme l’illustre la visite surprise du ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, en Inde, la semaine passée, mettant en scène un réchauffement avec le grand rival, qui lui aussi s’est gardé de dénoncer la Russie. La Chine mise sur les Brics pour contrer le bloc occidental, mais ne peut se passer de son premier partenaire commercial, l’UE. Xi Jinping a également décroché son téléphone pour échanger avec Boris Johnson, promettant un rôle «constructif» dans la crise ukrainienne.
L’usine du monde est rattrapée par le Covid
Pékin est à la manœuvre pour tenter de relancer la relation sino-européenne dans un contexte économique intérieur dégradé, semant l’inquiétude chez les stratèges et les investisseurs. La vague Omicron vient s’ajouter à la crise ukrainienne, bousculant un régime communiste en quête de stabilité, quelques mois avant un Congrès du Parti crucial pour l’avenir du secrétaire général Xi. L’usine du monde est rattrapée par le Covid, comme l’illustre le confinement abrupt de Shanghaï décrété dimanche, plombant une croissance déjà en berne, sur fond de fuite de capitaux et déroute boursière.
Le pays a enregistré une perte nette de 32 milliards de dollars en février, la plus forte sortie de capitaux depuis mars 2020, alors en pleine crise épidémique à Wuhan. Ce retournement se confirme en mars, faisant craindre aux investisseurs que le géant soit à son tour rattrapé par les sanctions occidentales. Les déclarations de Liu He, le proche lieutenant de Xi, monté au créneau le 16 mars, n’ont pas suffi à rassurer les marchés, inquiets de l’atonie de la consommation intérieure et des difficultés immobilières. «La Chine était perçue comme un havre de stabilité par temps de crise, mais désormais beaucoup se posent des questions sur leur exposition sur ce marché au vu des sanctions contre la Russie», juge Alicia Garcia Hererro, chef économiste Asie chez Natixis.
Les Chinois sont choqués par l’ampleur des mesures occidentales. Ils ne pensaient pas que les Européens seraient prêts à s’imposer un coût
Ces mesures forment un périlleux précédent qui pourrait se répéter en cas de crise à Taïwan, s’inquiètent les stratèges rouges, surpris par la détermination inattendue des capitales européennes. «Les Chinois sont choqués par l’ampleur des mesures occidentales. Ils ne pensaient pas que les Européens seraient prêts à s’imposer un coût», juge Huotari, à l’image de l’Allemagne, tournant le dos au gaz russe. Cette volte-face est un signal envoyé à Pékin, alors que Berlin a jusqu’ici été le champion d’une relation sino-européenne approfondie, sous l’influence de ses industriels, en particulier les constructeurs automobiles fortement engagés dans l’empire du Milieu. Mais la Chine mise sur l’attractivité toujours puissante de son immense marché qui verra émerger une classe moyenne plus large que celle des États-Unis, pour séduire les entreprises européennes.
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La question sensible des droits de l’homme complique aussi la relation, alors que les ONG pressent l’UE de dénoncer les violations du régime autoritaire à Hongkong ou au Xinjiang. «Le temps est venu pour l’Europe de réduire sa dépendance économique à la Russie, mais aussi à la Chine, pour assurer sa propre sécurité», affirment 46 ONG rassemblant des activistes hongkongais, taïwanais, ouïgours ou tibétain dans une lettre adressée aux dirigeants de l’UE.
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Guerre en Ukraine: pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?
DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
Mélenchon s’érige contre «un système qui transforme tout en marchandises»
EN COURS : Mis à jour le 31 mars 2022 à 22:14
Jean-Luc Mélenchon s’est érigé jeudi soir sur France 2 contre «un système qui transforme tout en marchandises». Questionné sur son attitude, il rétorque : «Si vous avez besoin de gens qui ne s’indignent pas, qui ne sortent pas leurs gonds, et bien ne me choisissez pas»
Le candidat insoumis souhaite d’ailleurs annuler une partie de la dette française: «nous irons voir le banquier central européen, pour discuter de la manière d’annuler la partie de la dette qui est dans les caisses de la BCE. Ensuite, je prévois 267 milliards de rentrée pour 250 milliards de sortie».
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«Je voulais qu’on parle de la question de l’eau»: Jean-Luc Mélenchon regrette de ne pas avoir réussi à imposer ce thème qui lui est «cher»
Jean-Luc Mélenchon succède à Fabien Roussel sur le plateau de France 2. Le candidat LFI est interrogé sur les erreurs qu’il a pu commettre pendant sa campagne. «Une seule ce serait trop beau. J’ai dû en faire plusieurs, répond -il. Je n’ai pas réussi à imposer un thème qui m’était cher, je voulais qu’on parle de la question de l’eau et comme d’habitude certains sujets sont mis de côté parce qu’ils font peur. Je n’ai pas non plus réussi à imposer le débat sur la pauvreté dans le pays et comment y remédier.»
Et ses réussites ? «Ce qui est réussi c’est que contre toute attente j’ai réussi avec nos amis à nous hisser jusqu’au point où on dit qu’il y a une bonne possibilité une bonne probabilité que je puisse me hisser au deuxième tour.»
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«On a besoin d’un Parti communiste fort» dans ce pays, assure Roussel
Fabien Roussel a de nouveau soutenu la «souveraineté alimentaire». «Je la mets au même niveau que la souveraineté énergétique. Il va falloir nourrir 67 millions de Français. Il faut produire en France ce que l’on peut produire en France», a-t-il dit.
Il a également assuré que le Parti communiste était nécessaire à la France. «Quand le Parti communiste français faisait 15%, le monde du travail se portait mieux. On a besoin d’un Parti communiste fort dans ce pays», a-t-il déclaré.
Il refuse en outre de se rallier à Jean-Luc Mélenchon pour proposer aux citoyens «le choix». «Si la gauche ne fait plus 15%, c’est qu’elle a tourné le dos aux espoirs» des Français, a-t-il aussi dit.
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«Aujourd’hui avec cette guerre, avec le pouvoir d’achat en baisse, on voit qu’on doit soutenir le droit de manger sain et à sa faim», soutient Fabien Roussel
C’est au tour de Fabien Roussel d’être interrogé par Léa Salamé et Laurent Guimier. Sa plus grande fierté dans la campagne? «D’avoir réussi à parler de jours heureux, de réformes heureuses. C’est important. Les Français ont aussi besoin d’une part de bonheur, aujourd’hui on leur annonce que l’inflation est à plus de 4%, que les retraites vont pas augmenter. Il faudrait qu’on leur dise encore 5 ans de difficultés, d’efforts, de pandémie ? Vous allez travailler plus, vous chauffer moins, changer de prénoms … »
Le candidat du PCF regrette que ses propos sur la viande aient été «caricaturés» et tient à les préciser: «Aujourd’hui avec cette guerre, avec le pouvoir d’achat, on voit qu’on doit soutenir le droit de manger sain et à sa faim, de manger local, de manger des produits fabriqués en France. Tout le monde a le droit de manger une bonne viande issue des élevages de plein air, des légumes produits en France. C’est plus cher mais c’est pour cela qu’il faut faire en sorte de soutenir cela».
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Nathalie Arthaud croit en la «révolution»
Nathalie Arthaud croit en «la révolution», pour se «retourner contre ceux qui ont le pouvoir», non seulement en France mais aussi en Russie et en Ukraine.
«La lutte ouvrière au goût du jour, on l’a eu avec les gilets jaunes. Cette contestation sociale aurait pu aller plus loin et changer les choses. Je militerai pour que ces explosions de colère rentrent dans les entreprises, pour que nous puissions nous confronter au grand patronat», a-t-elle ajouté.
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«Je ne veux pas être confondue avec les autres candidats qui présentent leur catalogue de promesses», attaque Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud tient à rappeler qu’elle ne fait pas «de promesses électorales»: «Je pense que ce sont les travailleuses et travailleurs dans leur lutte politique qui pourront imposer ce genre de revendications et j’ai du mal à être claire sur cette question Je ne veux pas être confondue avec les autres candidats qui présentent leur catalogue de promesses et j’invite les Français à ne pas y croire».
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Nathalie Arthaud: «La guerre en Ukraine, on sait où elle a commencé, on ne sait pas où elle va se terminer»
Nathalie Arthaud succède à Jean Lassalle sur le plateau d’Élysée 2022. «Je pense que la situation change complètement, le «rond rond» électoral va être chamboulé par l’aggravation de la crise. On a commencé cette campagne on était encore les deux pieds dans la pandémie et là on est les deux pieds dans la guerre. On va de crise en crise dans cette société complètement folle. Le «rond rond» électoral paraît peu à côté», indique la candidate de Lutte ouvrière, interrogée sur une potentielle quatrième candidature qui ajoute: «Les conséquences de la guerre sont gravissimes, on sait où elle a commencé, on ne sait pas où elle va se terminer. Les conséquences sont déjà dramatiques».
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Jean Lassalle estime que «nous ne vivons plus en démocratie»
«Pour faire de la politique, il faut des convictions et avoir la volonté de servir la France. Il faut aussi un peu de fantaisie», a estimé Jean Lassalle sur France 2 ce jeudi soir, avant de fustiger une nouvelle fois les journalistes et le «système», soumis aux sondeurs d’opinion selon lui, qui privilégieraient certains candidats plutôt que d’autres.
«La finance spéculative mondiale a pris la place sur le modèle démocratique que nous avons constitué dans ce pays, et que nous devons retrouver», a-t-il avancé, assurant que «nous ne vivons plus en démocratie».
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Jean Lassalle dénonce «l’attitude insupportable» des journalistes et assure que les politiques se sont laissés prendre de force «par une dictature molle»
C’est au tour de Jean Lassalle d'être interrogé sur le plateau de France 2. Le candidat de «Résistons!» revient sur son moment de doute, quand il a hésité à retirer sa candidature. «Quand vous êtes confronté à une situation très grave, quand la démocratie s’en va du pays des droits de l’homme, j’ai estimé que votre attitude à vous journalistes était devenue aussi insupportable que la nôtre, c’est-à-dire une attitude de lâcheté. Vous posez toujours les mêmes questions aux mêmes», attaque le candidat.
«Vous avez été invité 10 fois depuis septembre», lui répond Laurent Guimier.
«Vous feriez mieux de dire combien de fois j’ai été invité avant, parce qu’il y a encore du boulot pour rattraper», tacle Jean Lassalle.
«Nous nous sommes laissé prendre de force par une dictature molle qui ne nous lâche plus, nous les politiques. On ne dit plus rien sur rien et vous, France télévision, c’est le système, donc vous êtes obligés de parler d’Emmanuel Macron», ajoute-t-il.
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Marine Le Pen : «Le nom Le Pen est un symbole de courage»
«Le plafond de verre, ça n’existe pas. Les Français n’y croient pas. Si les Français votent, ils auront un autre président qu’Emmanuel Macron», a martelé Marine Le Pen ce soir sur France 2. Interrogée quant à son nom qui est forcément associé à son père, elle a rétorqué: «Le nom de Le Pen, j’en suis fière, (le garder) est aussi un symbole de courage»
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Marine Le Pen tacle la «fébrilité» d’Emmanuel Macron face à sa candidature
Marine Le Pen réagit aux propos d’Emmanuel Macron l’accusant d’être contre les vaccins. «Je trouve étonnant cette fébrilité du président-candidat, ces propos n’ont ni queue ni tête. Si la France n’a pas eu de vaccins, c’est à cause de lui d’abord. Le Royaume-Uni et Israël ont vacciné leur population avant la France et ils ne sont pas dans l’UE. Sur la vaccination, j’ai toujours dit qu’il fallait se vacciner, mais que je ne forcerai pas les Français, j’étais contre l’obligation vaccinale, le passe vaccinal et le passe sanitaire. C’est révélateur cette fébrilité du candidat», tacle Marine Le Pen.
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«La recomposition de la droite, ça ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse, c’est de sauver la France», lâche Marine Le Pen
Pourquoi Marine Le Pen ne veut-elle pas s’allier avec Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ? «Je ne suis pas dans un état d’esprit de parti. La recomposition de la droite, ça ne m’intéresse pas, sauver la droite, ça ne m’intéresse pas, sauver la gauche non plus. Ce qui m’intéresse, c’est de sauver la France. Si le peuple vote, le peuple gagne. Votez. Votre voix à chacun d’entre vous compte autant que celle du président. Alors utilisez ce pouvoir», appelle la candidate du RN.
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Marine Le Pen sur les départs du RN : «Ils se sont mal tenus»
Marine Le Pen, interrogée sur France 2 ce lundi soir, s’est dite «prête» à la présidence de la République, tout en regrettant qu’il y «a eu des thèmes qu’on a eu du mal à faire vivre (durant la campagne). J’ai fait un travail sérieux sur l’enfance maltraitée par exemple. C’est l’angle mort de la vie politique alors que ce devrait être un sujet important.»
La candidate de 53 ans s’est aussi exprimée sur les départs du RN à la faveur du parti d’Éric Zemmour, Reconquête!. «Ce qui est très désagréable, c’est la traîtrise des autres, de ceux qu’on a fait la carrière. En politique, on peut (visiblement) s’extraire de la loyauté. Ils se sont mal tenus», a-t-elle cinglé.
Et de continuer : «J’étais convaincue que les Français auraient la sagesse de nous mettre face à face avec Emmanuel Macron. J’ai profité du fait que les plateaux soient squattés par Éric Zemmour pour faire une campagne (de terrain)». «D’un mal parfois peut sortir un bien», a-t-elle ironisé, concédant toutefois: «S’il n’avait pas été candidat, peut-être aujourd’hui serai-je en tête du premier tour.»
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Nicolas Dupont-Aignan aimerait nommer le Pr Raoult comme ministre de la Santé
Qui Nicolas Dupont-Aignan voudrait nommer dans son gouvernement ? «J'aimerais qu'il y ait des membres du gouvernement qui soient des Français qui travaillent. Par exemple, un chef d'entreprise, ou le docteur Raoult par exemple à la Santé», a répondu le candidat de «Debout la France».
Nicolas Dupont-Aignan pense que des «millions de Français ont le sentiment» de faire face à une élection truquée
Le candidat de droite Nicolas Dupont-Aignan a affirmé que des «millions de Français ont le sentiment» de faire face à une élection truquée. «On est à cinq jours du scrutin et il n’y a pas eu de campagne. On aurait aimé débattre autour d’une table et Emmanuel Macron ne veut pas», a-t-il déclaré ce soir sur France 2. Et d’ajouter: «Si 47 millions de Français vont voter, Emmanuel Macron ne sera pas réélu.»
«Je ne veux pas reprendre cinq ans de conflits d’intérêt», a-t-il aussi dit, proposant qu’Emmanuel Macron «appose sa signature sur le non-recours aux cabinets de conseil».
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Nicolas Dupont-Aignan: «On nous accable suffisamment de partout pour ne pas faire des autocritiques permanentes»
Nicolas Dupont-Aignan est le premier invité de l’émission «Élysée 2022», sur France 2. Quelle erreur le candidat de «Debout la France» a-t-il fait pendant sa campagne ? «On nous accable suffisamment de partout pour ne pas faire des autocritiques permanentes. Si, il y a une erreur, c’est que j’avais peur de ne pas avoir les signatures des maires, j’ai beaucoup bossé avec toute l’équipe. Et quand on cherchait les signatures, on ne faisait pas assez campagne et ensuite il ne restait pas beaucoup de temps. Peut-être la frustration de ne pas avoir plus de temps.»
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Six candidats à la présidentielle se succèdent ce soir sur France 2, suivez l’émission en temps réel sur Le Figaro
L’émission «Élysée 2022» débute sur France 2. Six candidats à la présidentielle (Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel) se succèderont pour présenter leurs programmes et répondre aux questions de plusieurs journalistes.
Suivez l’émission avec nous, minute par minute.
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Fabien Roussel se dit «effaré» par l’affaire Buitoni
Le candidat communiste Fabien Roussel s’est dit ce jeudi soir «effaré» par la présence de la bactérie Escherichia coli dans des pizzas de la marque Buitoni, qui appartient à la marque Nestlé.
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«Soutien aux familles des victimes et courage aux enfants aujourd'hui», a-t-il écrit sur Twitter. «Toute la lumière devra être faite sur les responsabilités ayant conduit à ce drame. Apres l'affaire Lactalis du lait contaminé en 2018, où sont les 800 postes pour les contrôles sanitaires qui devaient être créés.»
Tous les candidats se confient sur leurs échecs, sauf Emmanuel Macron
Les douze candidats à l’élection présidentielle se sont confiés à nos confrères de Franceinfo sur leurs plus grands échecs dans leurs carrières respectives. Le candidat Reconquête! Éric Zemmour a ainsi déclaré que son «échec fondateur fut (celui) à l’oral de l’ENA. J’avais 20 ans, je voulais servir la France et être écrivain. Je suis passé par d’autres côtés, je suis devenu journaliste, écrivain, aujourd’hui je suis candidat à l’élection présidentielle et j’ai pu servir la France», a-t-il dit.
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La candidate LR Valérie Pécresse a elle évoqué son «grand meeting au Zénith», «un échec tout récent». «Dans ce meeting, j’ai fait un discours comme un homme donc un discours avec des mots très puissants, des mots d’homme. J’ai décidé depuis de faire cette campagne d’une manière totalement différente, libérée, a capella».
Jean Lassalle a lui regretté «de ne pas avoir entraîné plus de monde lorsqu'(il) a fait une grève de la faim pour sauver une usine». La maire de Paris Anne Hidalgo a déploré «ne pas avoir réussi à convaincre qu’une primaire de la gauche était nécessaire», quand Marine Le Pen a déclaré: «J’ai commis un certain nombre d’erreurs (…) mais il est sûr que le débat de second tour de l’élection de 2007 a été un échec dont j’ai payé un prix d’ailleurs très lourd (…) La prochaine fois je parlerai de ce dont je veux».
Emmanuel Macron n’a pas participé à l’exercice, préférant envoyer le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
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Les élus ruraux font «la tournée» des QG des candidats
Les élus et les acteurs ruraux ont effectué aujourd’hui «la tournée» des QG des candidats à la présidentielle afin d'écouter leurs propositions et leur demander notamment «un plan de 10 milliards d'euros» sur cinq ans en faveur de leurs territoires. «Sur les 12 candidats, nous en avons rencontré quatre personnellement et les équipes de six autres à un haut niveau», a expliqué à l'AFP le sénateur PS de la Nièvre Patrice Joly, après cette journée consacrée à «écouter la perception de la ruralité et les propositions» des prétendants à l'Elysée.
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La délégation, composée d'élus et des représentants d'associations, ont été reçues par Nicolas Dupont-Aignan, Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Jean Lassalle, et par les équipes de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Anne Hidalgo.
«Nous sommes venus aussi avec un certain nombre de propositions concernant nos territoires et ce dont ils ont besoin», a ajouté Patrice Joly, également président de l'Association nationale des nouvelles ruralités (ANNR), qui anime le Parlement rural français. «Il était très intéressant pour nous de faire ce tour» à près d'une semaine du premier tour de la présidentielle», a expliqué à l'AFP Claude Grivel, président de l'Union nationale des acteurs du développement local (UNADEL).
«Tout le monde a l'intention de défendre la ruralité et les services publics, mais les candidats ont parfois des difficultés à expliquer concrètement comment ils vont s'y prendre, leurs propositions n'étant pas toujours précises», a-t-il ajouté. «Nous avons eu une bonne écoute», a affirmé le maire de Ceffonds, Eric Krezel, président des maires ruraux du département Haute-Marne. «Certains ont une image de la ruralité sur le déclin, mais d'autres ont compris qu'il s'agit d'une ressource», a-t-il observé.
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Marion Maréchal crie «victoire» après une décision de justice
Marion Maréchal, soutien d'Eric Zemmour, a crié «victoire» dans un tweet: la justice, saisie en urgence par une procédure de référé, a cassé la décision du maire divers gauche de Thiers, sous-préfecture du Puy-de-Dôme, d'annuler sa réunion publique dans la commune avec Jean-Frédéric Poisson, allié du même Zemmour et patron du parti conservateur Via.
Jean-Frédéric Poisson avait alors vivement dénoncé un «mépris de la démocratie», des «militants» et des «électeurs», «un sabotage». Les deux chantres de l'union des droites pourront donc s'afficher côte à côte au pieds des volcans d'Auvergne? Las: les deux intéressés ne seront finalement pas présents «pour des raisons d'organisation», selon la nièce de Marine Le Pen.
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Le camp Pécresse s’agace des railleries de Djebbari, ministre des Transports
Plusieurs soutiens de Valérie Pécresse se sont agacés d'une vidéo postée par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur son compte TikTok, dans laquelle il raille la candidate LR à la présidentielle. Sous le titre «Aussi perdue que le calme de Will Smith», le ministre traverse en courant un bureau - «le second tour» s'affiche en incrustation - puis s'éloigne de la scène d'un pas lent - une incrustation «Pécresse» apparaît alors.
«Pathétique», a tweeté Geoffroy Didier, le directeur de la communication de Valérie Pécresse, pour qui Jean-Baptiste Djebarri «fait le mariole dans les couloirs de son ministère, avec notre argent». «En bonne place dans le concours actuel des ministres utilisant illégalement les moyens de leur ministère en période de réserve», a renchéri Alexandra Dublanche, coordinatrice de la cellule «riposte» de la campagne, tandis que la sénatrice LR Valérie Boyer lançait: «Et ils osaient critiquer François Fillon pour des costumes».
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Mélenchon veut confronter Le Pen sur son programme «anti-social»
Donné troisième dans les sondages, à distance respectable de la représentante d'extrême droite, Jean-Luc Mélenchon veut confronter Marine Le Pen sur son programme «anti-social», a confié aujourd’hui son directeur de campagne Manuel Bompard.
«On veut faire l'effet Dracula: allumer la lumière et montrer la réalité. Elle est en désaccord avec le blocage des prix qu'on propose, le Smic à 1400 euros nets, la retraite à 60 ans...», indique celui qui a fait imprimer cinq millions de tracts pour comparer le candidat LFI à Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
En plus de convaincre les abstentionnistes, les Insoumis espèrent aussi mordre sur les plates-bandes de leurs concurrents de gauche: «Si la moitié des électeurs de Hidalgo, Jadot et Roussel votent pour Mélenchon, il est au second tour, c'est un fait».
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Anne Hidalgo appelle les socialistes à ne «pas raser les murs»
La candidate socialiste Anne Hidalgo, en grande difficulté dans les sondages, a appelé aujourd’hui les socialistes à «ne pas raser les murs» et à «être fiers» des grandes conquêtes sociales de leur parti, lors d'un déplacement à Liévin (Pas-de-Calais).
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À dix jours du scrutin, «je demande aux socialistes, encartés ou de cœur, de ne pas raser les murs, de ne pas baisser la tête, et d'être fiers», car «si nous n'avions pas été là, ce pays n'aurait pas été le même», a insisté la candidate à l'Elysée dans le bassin minier, aux côtés de «gueules noires», alors qu'elle se bat pour ne pas finir autour des 2% des voix que lui prédisent les sondages.
«Beaucoup de nos concitoyens ne savent pas s'ils vont voter, ne savent pas encore pour qui voter, ou même quand ils savent, disent qu'ils peuvent encore changer d'avis», a souligné Anne Hidalgo, devant plusieurs dizaines d'habitants. Elle a notamment dénoncé les «inégalités qui se creusent» et «la retraite à 65 ans» défendue par Emmanuel Macron, qui «veut faire trimer encore plus ceux qui en bavent déjà».
Accompagnée du maire socialiste de Liévin, Laurent Duporge, elle a rendu hommage aux «gueules noires», en se recueillant devant la stèle qui commémore les 42 victimes du coup de grisou du 27 décembre 1974, comme l'avait fait en février Emmanuel Macron, et avant lui François Mitterrand en 1994.
«Tu es l'héritière du combat social» de la gauche, lui a assuré Laurent Duporge, en citant les différents combats des grands socialistes de Jean Jaurès, Léon Blum à François Mitterrand ou Lionel Jospin.
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Le duel Macron-Le Pen installé, un «front républicain» affaibli, selon Jean-Daniel Levy
Jean-Daniel Lévy, directeur général de l'institut de sondages Harris Interactive, juge que le duel Macron/Le Pen relancé par une série de sondages et les déclarations jeudi du président-candidat, a «toujours existé» depuis 2017 et s'interroge sur la crédibilité d'un hypothétique «front républicain», dans un entretien à l’AFP. Le «tandem d’extrême droite» critiqué par Emmanuel Macron plus tôt dans la journée «est installé depuis le second tour de l'élection présidentielle de 2017», a estimé Jean-Daniel Levy.
«A part une petite période avec une croissance d’Éric Zemmour, il a toujours existé. Quand vous interrogez les Français, c'est une situation qu'ils attendent même s'ils ne la souhaitent pas», a-t-il ajouté, avant d’analyser la situation hypothétique du second tour. «D'un point de vue technique, Emmanuel Macron a plus intérêt à se retrouver face à Marine Le Pen ou Eric Zemmour qu'à Valérie Pécresse car il installe un match très clair, qui se traduit schématiquement par l'ouverture au monde contre le choix de la fermeture. Il y a des zones de clivage qui sont forts et c'est là son intérêt.»
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Le test de la présidentielle : de quel candidat êtes-vous le plus proche ?
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Jadot dénonce des «ambiguïtés» entre la France insoumise et le Rassemblement national
L'écologiste Yannick Jadot a dénoncé une position «ambigüe» de la France insoumise envers le Rassemblement national ce jeudi, quelques heures après que le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a assuré que voter Marine Le Pen «n’est pas une option» pour son parti.
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Jean-Luc Mélenchon avait indiqué mercredi que dans une configuration Macron/Le Pen au second tour, il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne.
Une position ambigüe, selon le candidat écologiste Yannick Jadot. «Les écologistes n'ont jamais hésité à construire des fronts républicains contre l'extrême droite. Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de l'extrême droite, je les lui laisse», a-t-il affirmé à l'occasion d'un déplacement sur la pollution de l'air à Ivry-sur-Seine.
Le directeur de campagne de LFI Manuel Bompard a rappelé qu'en 2017, et en 2022 le cas échéant, «l'option de vote pour Marine Le Pen n'existait pas dans la consultation». Interrogé sur les critiques qui pourraient survenir à gauche, il a ajouté: «A un moment il faut choisir, soit on reproche à Jean-Luc Mélenchon d'être autoritaire, soit de consulter sa base. C'est normal de consulter ceux qui ont parrainé».
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Édouard Philippe : «Bien sûr, Marine Le Pen peut gagner la présidentielle»
Dans un entretien avec nos confrères du Parisien ce jeudi, l’ancien premier ministre Édouard Philippe affirme que «Marine Le Pen peut gagner présidentielle», alors que la candidate du Rassemblement national continue de percer dans les sondages.
«Bien sûr, Marine Le Pen peut gagner. Depuis 2017, elle a fait mine de revenir sur beaucoup de choses qui crispaient une partie de l’électorat qui ne l’avait pas encore rejointe. Je constate également que la très grande agressivité d’Éric Zemmour, le caractère souvent scandaleux de ses propos semblent l’adoucir par comparaison», a-t-il ainsi affirmé.
Et de qualifier son programme de «dangereux». «Si elle gagnait, les choses seraient, croyez-moi, sérieusement différentes pour le pays. Et pas en mieux», a-t-il ajouté.
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Sondage : Macron et Le Pen stables, Mélenchon monte
Emmanuel Macron et Marine Le Pen demeurent en tête pour la présidentielle, avec des intentions de vote stables aux premier et second tours d'une semaine à l'autre, tandis que Jean-Luc Mélenchon progresse, selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour Les Échos et Radio classique publié aujourd’hui.
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Au premier tour, le président-candidat est crédité de 28% des voix, stable sur une semaine, tandis que sa rivale du Rassemblement national tient la barre des 20%, devant le candidat LFI qui se hisse à 15% (+1 point). Au deuxième tour, Emmanuel Macron l'emporterait avec 55% des intentions de vote (stable) face à Marine Le Pen.
La candidate LR Valérie Pécresse perd deux points et descend à 10%, ex æquo avec Éric Zemmour (+ 1 point). Fabien Roussel est crédité de 3% des intentions de vote (- 1 point) aux côtés de Jean Lassalle, stable. La socialiste Anne Hidalgo demeure à 2%, à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan. Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ferment la marche, tous deux crédités de 1% des voix.
Selon le baromètre, l'intérêt pour la présidentielle continue de remonter (+3 points) sur une semaine à 67%.
Les «travailleurs» qui votent Le Pen «se trompent», dit Arthaud
La candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle Nathalie Arthaud a dénoncé aujourd’hui le «poison du racisme décomplexé» qui s'exprime dans la campagne et estimé que ceux qui au sein du «monde du travail» votent Marine Le Pen «se trompent» car elle est «anti-ouvriers». «Ce qui m'inquiète, c'est la poussée des idées d'extrême droite, ce nationalisme, ce racisme quasiment décomplexé qui s'est exprimé dans cette campagne parce que c'est du poison pour le monde du travail», a répondu sur France 2 la candidate, interrogée sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages.
«L'essentiel du monde du travail, ça fait bien longtemps qu'il s'abstient, qu'il s'est rendu compte que tous les présidents de la République se moquaient complètement de (sa) galère et qu'il devait se débrouiller tout seul», a-t-elle souligné. «Mais ceux qui votent pour Marine Le Pen se trompent parce que Marine Le Pen n'est pas du côté des classes populaires et du monde du travail», a-t-elle mis en garde.
«Quand on est anti-immigrés, on est anti-ouvriers parce que le monde du travail est composé de beaucoup de travailleuses et de travailleurs immigrés, et heureusement qu'ils sont là pour faire tourner les hôpitaux, les chantiers...», a insisté la candidate.
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Attal attaque le projet de «plombage budgétaire» de Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron, a attaqué jeudi le projet de «plombage budgétaire» de la France de la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen consistant à «dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre» selon lui. «Les sondages montrent qu'il y a un match dans cette élection», a-t-il reconnu sur LCI alors que l'écart entre les intentions de vote pour la candidate RN et le président candidat se resserrent aux premier et second tours.
«Une élection ne tombe jamais du ciel, il faut aller la chercher et aller convaincre les Français», a-t-il souligné, prédisant «un débat projet contre projet dans les semaines qui viennent». Il a fait valoir le bilan d'Emmanuel Macron: «taux de chômage au plus bas depuis quinze ans», «taux de chômage des jeunes au plus bas depuis 40 ans», «taux d'emploi au plus haut depuis qu'il est mesuré». «Il y a des raisons d'être optimiste pour l'avenir».
Mais «tout ça risque d'être anéanti si c'est un projet de plombage budgétaire et de l'attractivité de notre pays qui est élu à la fin», a-t-il mis en garde à propos des promesses de la candidate RN, ciblées par les ténors de la majorité présidentielle ces derniers jours. «Marine Le Pen propose un projet qui consiste à dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre», mais «les Français, je ne pense pas qu'ils soient idiots, ils savent qu'au bout du bout il y aura quelqu'un qui paiera», a-t-il estimé.
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Annonces nucléaires de Macron : recours de Greenpeace «pour excès de pouvoir»
Greenpeace a annoncé le dépôt aujourd’hui d'un recours «pour excès de pouvoir» auprès du Conseil d'Etat contre les annonces d'Emmanuel Macron sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. L'action vise le discours du 10 février à Belfort, au cours duquel le président de la République a annoncé la prolongation de la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires en activité et la création de six réacteurs EPR nouvelle génération (EPR2) avec lancement d'études pour en créer huit autres.
Selon le recours, consulté par l'AFP, ces annonces enfreignent la loi de transition énergétique de 2015 et la feuille de route énergie (PPE) adoptée par décret en 2020, qui stipulent un recul de la part du nucléaire dans le mix électrique français avec fermeture progressive de réacteurs. «Le chef de l'Etat, qui est le garant des institutions, ne saurait s'affranchir du respect de la loi et du règlement», note le recours.
L'annonce est en outre «intervenue en méconnaissance du principe de participation du public garanti» par la Charte et le code de l'environnement, ajoute-t-il. Elle aurait «dû faire l'objet, en amont, d'une procédure de concertation organisée sous l'égide de la Commission nationale du débat public» (CNDP), et être soumise à une procédure d'enquête publique, précise le texte.
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Pécresse présente le calendrier de ses «100 premiers jours»
Retraites, immigration ou santé: la candidate LR Valérie Pécresse a présenté aujourd’hui le calendrier de ses réformes prioritaires jusqu'à l'automne si elle était élue présidente de la République le 24 avril. Ce calendrier des «100 jours pour le redressement de la France» - en réalité, plutôt des six premiers mois - se veut «un projet de rupture après des années d'inaction et de renoncement», a souligné la candidate lors d'une conférence de presse.
À dix jours du premier tour de la présidentielle «il était important de montrer que nous sommes prêts, qui nous avons une équipe capable d'exercer demain des responsabilités», a expliqué Valérie Pécresse, distancée dans les sondages où elle figure en quatrième ou cinquième position. Malgré la guerre en Ukraine «on peut changer de capitaine, et avoir une présidente qui dans les 180 jours après son élection changera la France avec des projets de loi déjà écrits», a-t-elle ajouté.
«Nous les ferons car nous y serons préparés», a ajouté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, «monsieur 100 jours» de son organigramme, qui a mis en musique le projet. Promettant d'être «une présidente qui concertera», Valérie Pécresse a assuré que «sept grandes initiatives» seraient lancées sans «attendre». «Il n'y aura pas de vacances parlementaires parce qu'on va travailler», a-t-elle averti.
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En Ardèche, crise chez Reconquête! autour d'une ex-actrice porno
Le passé d'une adhérente de Reconquête! qui a joué dans des films classés X pendant une dizaine d'années, a provoqué une crise au sein du parti d'Éric Zemmour en Ardèche, l'ex-actrice porno et son mari dénonçant publiquement leur «éviction». Le couple, contacté par l'AFP après que le Dauphiné Libéré a relaté l'affaire, s'indigne de son «éviction» récente du bureau départemental «au motif de l'ancienne profession, pourtant légale, de madame».
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Francine Floch, alias «Joséphine de l'Île Maurice», a fait carrière de 1997 à 2008 dans le cinéma pornographique. Son mari Didier Floch, ancien animateur de radio, était son producteur. Séduits par la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle, tous deux avaient proposé leurs services à Reconquête! en fin d'année dernière, Didier Floch devenant alors secrétaire général du parti en Ardèche, où ils habitent.
Mi-février cependant, le coordonnateur départemental du parti leur a demandé de fermer deux blogs évoquant la carrière de l'épouse dans le X et une condamnation ancienne du mari, qui ne figure plus à son casier judiciaire. Justifiant de cette réhabilitation, Didier Floch a refusé d'obtempérer, tout comme sa femme.
Le 23 février, leur cas a été examiné par le bureau ardéchois de Reconquête!, transformé en «tribunal de l'Inquisition» selon eux : face à leur refus persistant de se mettre en retrait d'internet, les autres membres ont démissionné afin qu'un nouveau bureau soit constitué sans le couple. Une «manœuvre déloyale» et «inadmissible» aux yeux des deux militants, qu'ils disent avoir dénoncée en vain aux instances nationales du parti, avant de quitter Reconquête! la semaine dernière.
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Macron est venu mobiliser son comité de campagne mercredi
Emmanuel Macron, qui vient de démarrer sa campagne présidentielle sur le terrain, a pour la première fois assisté mercredi soir, à onze jours du premier tour, à la réunion hebdomadaire de son comité de campagne, pour mobiliser ses troupes, a indiqué aujourd’hui son entourage.
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«Le président-candidat a appelé à la mobilisation collective, autour de l'idée que rien n'est gagné et insisté sur ce qui nous différencie profondément d'un futur tandem Marine le Pen - Eric Zemmour», a indiqué à l'AFP un participant, confirmant une information de Politico.
Cette visite du président-candidat au siège de LREM, que son équipe n'avait pas annoncée, intervient au moment où Marine Le Pen grimpe dans les sondages et où le camp Macron est mis en cause pour le recours accru du gouvernement aux cabinets de conseil depuis 2017, dévoilé par le Sénat.
Voter Le Pen «n'est pas une option» pour la France insoumise, dit Quatennens
Voter Marine Le Pen «n'est pas une option» pour LFI en cas de duel Macron/Le Pen au second tour de la présidentielle, a assuré aujourd’hui le numéro deux de LFI Adrien Quatennens, en appelant à «chasser l'extrême droite des urnes» dès le premier tour en votant Jean-Luc Mélenchon.
Il a en outre estimé sur franceinfo que les électeurs «en colère» tentés par le vote Le Pen «sans pour autant adhérer aux thèses ethnicistes et à la vision identitaire» du RN «se font berner» en matière économique et sociale, la candidate étant «l'autre candidat des riches». A l'inverse, un duel Mélenchon/Macron au second tour transformerait selon lui l'élection en «référendum social» avec «un débat sur les vraies préoccupations des Français».
Appellerait-il à faire barrage à Marine Le Pen en cas de duel Macron/Le Pen au second tour ? Le premier tour n'est pas déjà «joué», mais «de toute façon le vote Le Pen, le vote d'extrême droite, n'est pas une option pour nous», a-t-il répondu, tout en estimant qu'appeler à «faire barrage» à la candidate du RN pourrait avoir «un effet contreproductif».
Jean-Luc Mélenchon avait de son côté indiqué mercredi que dans une telle configuration au second tour, il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne.
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Macron attaque le «tandem d'extrême droite» Le Pen-Zemmour
«Si l'extrême droite avait gagné il y a cinq ans, vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier !»: Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre «le tandem d'extrême droite» Marine le Pen-Eric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées».
En campagne à Fouras (Charente-Maritime), il a martelé, comme un leitmotiv, que ses adversaires sont «d'extrême droite», ce qu'«on oublie» et «qu'on banalise». Autre argument, la gestion du Covid : si Marine Le Pen avait gagné en 2017, les Français n'auraient selon lui pas eu de vaccin car «la France serait sortie de l'Europe».
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«Je n'ai jamais banalisé le Front National», «il y a un tandem d'extrême droite, que je combats», a lancé le candidat jeudi, interrogé par la presse sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages. Il a appelé son parti de son ancien nom, depuis devenu Rassemblement national, comme pour montrer qu'il n'avait pas changé. «Collectivement j'ai moins entendu dire qu'elle est d'extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient "c'est terrible, front républicain". Les forces politiques républicaines disaient "jamais". Il n'y a plus cette réaction-là», s'est-il écrié, à dix jours du premier tour de la présidentielle. «Les gens l'ont banalisée, ont détourné le regard. On dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner», a-t-il ajouté. «Si on dit que c'est un programme gentil, comme les autres, que ce n'est pas d'extrême droite, tout va bien», a-t-il encore ironisé.
Selon un sondage Elabe publié mercredi, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l'écart avec Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour, à 52,5% face à 47,5%.
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Mélenchon s’érige contre «un système qui transforme tout en marchandises»
Jean-Luc Mélenchon s’est érigé jeudi soir sur France 2 contre «un système qui transforme tout en marchandises». Questionné sur son attitude, il rétorque : «Si vous avez besoin de gens qui ne s’indignent pas, qui ne sortent pas leurs gonds, et bien ne me choisissez pas»
Le candidat insoumis souhaite d’ailleurs annuler une partie de la dette française: «nous irons voir le banquier central européen, pour discuter de la manière d’annuler la partie de la dette qui est dans les caisses de la BCE. Ensuite, je prévois 267 milliards de rentrée pour 250 milliards de sortie».
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«Je voulais qu’on parle de la question de l’eau»: Jean-Luc Mélenchon regrette de ne pas avoir réussi à imposer ce thème qui lui est «cher»
Jean-Luc Mélenchon succède à Fabien Roussel sur le plateau de France 2. Le candidat LFI est interrogé sur les erreurs qu’il a pu commettre pendant sa campagne. «Une seule ce serait trop beau. J’ai dû en faire plusieurs, répond -il. Je n’ai pas réussi à imposer un thème qui m’était cher, je voulais qu’on parle de la question de l’eau et comme d’habitude certains sujets sont mis de côté parce qu’ils font peur. Je n’ai pas non plus réussi à imposer le débat sur la pauvreté dans le pays et comment y remédier.»
Et ses réussites ? «Ce qui est réussi c’est que contre toute attente j’ai réussi avec nos amis à nous hisser jusqu’au point où on dit qu’il y a une bonne possibilité une bonne probabilité que je puisse me hisser au deuxième tour.»
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«On a besoin d’un Parti communiste fort» dans ce pays, assure Roussel
Fabien Roussel a de nouveau soutenu la «souveraineté alimentaire». «Je la mets au même niveau que la souveraineté énergétique. Il va falloir nourrir 67 millions de Français. Il faut produire en France ce que l’on peut produire en France», a-t-il dit.
Il a également assuré que le Parti communiste était nécessaire à la France. «Quand le Parti communiste français faisait 15%, le monde du travail se portait mieux. On a besoin d’un Parti communiste fort dans ce pays», a-t-il déclaré.
Il refuse en outre de se rallier à Jean-Luc Mélenchon pour proposer aux citoyens «le choix». «Si la gauche ne fait plus 15%, c’est qu’elle a tourné le dos aux espoirs» des Français, a-t-il aussi dit.
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«Aujourd’hui avec cette guerre, avec le pouvoir d’achat en baisse, on voit qu’on doit soutenir le droit de manger sain et à sa faim», soutient Fabien Roussel
C’est au tour de Fabien Roussel d’être interrogé par Léa Salamé et Laurent Guimier. Sa plus grande fierté dans la campagne? «D’avoir réussi à parler de jours heureux, de réformes heureuses. C’est important. Les Français ont aussi besoin d’une part de bonheur, aujourd’hui on leur annonce que l’inflation est à plus de 4%, que les retraites vont pas augmenter. Il faudrait qu’on leur dise encore 5 ans de difficultés, d’efforts, de pandémie ? Vous allez travailler plus, vous chauffer moins, changer de prénoms … »
Le candidat du PCF regrette que ses propos sur la viande aient été «caricaturés» et tient à les préciser: «Aujourd’hui avec cette guerre, avec le pouvoir d’achat, on voit qu’on doit soutenir le droit de manger sain et à sa faim, de manger local, de manger des produits fabriqués en France. Tout le monde a le droit de manger une bonne viande issue des élevages de plein air, des légumes produits en France. C’est plus cher mais c’est pour cela qu’il faut faire en sorte de soutenir cela».
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Nathalie Arthaud croit en la «révolution»
Nathalie Arthaud croit en «la révolution», pour se «retourner contre ceux qui ont le pouvoir», non seulement en France mais aussi en Russie et en Ukraine.
«La lutte ouvrière au goût du jour, on l’a eu avec les gilets jaunes. Cette contestation sociale aurait pu aller plus loin et changer les choses. Je militerai pour que ces explosions de colère rentrent dans les entreprises, pour que nous puissions nous confronter au grand patronat», a-t-elle ajouté.
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«Je ne veux pas être confondue avec les autres candidats qui présentent leur catalogue de promesses», attaque Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud tient à rappeler qu’elle ne fait pas «de promesses électorales»: «Je pense que ce sont les travailleuses et travailleurs dans leur lutte politique qui pourront imposer ce genre de revendications et j’ai du mal à être claire sur cette question Je ne veux pas être confondue avec les autres candidats qui présentent leur catalogue de promesses et j’invite les Français à ne pas y croire».
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Nathalie Arthaud: «La guerre en Ukraine, on sait où elle a commencé, on ne sait pas où elle va se terminer»
Nathalie Arthaud succède à Jean Lassalle sur le plateau d’Élysée 2022. «Je pense que la situation change complètement, le «rond rond» électoral va être chamboulé par l’aggravation de la crise. On a commencé cette campagne on était encore les deux pieds dans la pandémie et là on est les deux pieds dans la guerre. On va de crise en crise dans cette société complètement folle. Le «rond rond» électoral paraît peu à côté», indique la candidate de Lutte ouvrière, interrogée sur une potentielle quatrième candidature qui ajoute: «Les conséquences de la guerre sont gravissimes, on sait où elle a commencé, on ne sait pas où elle va se terminer. Les conséquences sont déjà dramatiques».
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Jean Lassalle estime que «nous ne vivons plus en démocratie»
«Pour faire de la politique, il faut des convictions et avoir la volonté de servir la France. Il faut aussi un peu de fantaisie», a estimé Jean Lassalle sur France 2 ce jeudi soir, avant de fustiger une nouvelle fois les journalistes et le «système», soumis aux sondeurs d’opinion selon lui, qui privilégieraient certains candidats plutôt que d’autres.
«La finance spéculative mondiale a pris la place sur le modèle démocratique que nous avons constitué dans ce pays, et que nous devons retrouver», a-t-il avancé, assurant que «nous ne vivons plus en démocratie».
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Jean Lassalle dénonce «l’attitude insupportable» des journalistes et assure que les politiques se sont laissés prendre de force «par une dictature molle»
C’est au tour de Jean Lassalle d'être interrogé sur le plateau de France 2. Le candidat de «Résistons!» revient sur son moment de doute, quand il a hésité à retirer sa candidature. «Quand vous êtes confronté à une situation très grave, quand la démocratie s’en va du pays des droits de l’homme, j’ai estimé que votre attitude à vous journalistes était devenue aussi insupportable que la nôtre, c’est-à-dire une attitude de lâcheté. Vous posez toujours les mêmes questions aux mêmes», attaque le candidat.
«Vous avez été invité 10 fois depuis septembre», lui répond Laurent Guimier.
«Vous feriez mieux de dire combien de fois j’ai été invité avant, parce qu’il y a encore du boulot pour rattraper», tacle Jean Lassalle.
«Nous nous sommes laissé prendre de force par une dictature molle qui ne nous lâche plus, nous les politiques. On ne dit plus rien sur rien et vous, France télévision, c’est le système, donc vous êtes obligés de parler d’Emmanuel Macron», ajoute-t-il.
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Marine Le Pen : «Le nom Le Pen est un symbole de courage»
«Le plafond de verre, ça n’existe pas. Les Français n’y croient pas. Si les Français votent, ils auront un autre président qu’Emmanuel Macron», a martelé Marine Le Pen ce soir sur France 2. Interrogée quant à son nom qui est forcément associé à son père, elle a rétorqué: «Le nom de Le Pen, j’en suis fière, (le garder) est aussi un symbole de courage»
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Marine Le Pen tacle la «fébrilité» d’Emmanuel Macron face à sa candidature
Marine Le Pen réagit aux propos d’Emmanuel Macron l’accusant d’être contre les vaccins. «Je trouve étonnant cette fébrilité du président-candidat, ces propos n’ont ni queue ni tête. Si la France n’a pas eu de vaccins, c’est à cause de lui d’abord. Le Royaume-Uni et Israël ont vacciné leur population avant la France et ils ne sont pas dans l’UE. Sur la vaccination, j’ai toujours dit qu’il fallait se vacciner, mais que je ne forcerai pas les Français, j’étais contre l’obligation vaccinale, le passe vaccinal et le passe sanitaire. C’est révélateur cette fébrilité du candidat», tacle Marine Le Pen.
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«La recomposition de la droite, ça ne m’intéresse pas, ce qui m’intéresse, c’est de sauver la France», lâche Marine Le Pen
Pourquoi Marine Le Pen ne veut-elle pas s’allier avec Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan ? «Je ne suis pas dans un état d’esprit de parti. La recomposition de la droite, ça ne m’intéresse pas, sauver la droite, ça ne m’intéresse pas, sauver la gauche non plus. Ce qui m’intéresse, c’est de sauver la France. Si le peuple vote, le peuple gagne. Votez. Votre voix à chacun d’entre vous compte autant que celle du président. Alors utilisez ce pouvoir», appelle la candidate du RN.
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Marine Le Pen sur les départs du RN : «Ils se sont mal tenus»
Marine Le Pen, interrogée sur France 2 ce lundi soir, s’est dite «prête» à la présidence de la République, tout en regrettant qu’il y «a eu des thèmes qu’on a eu du mal à faire vivre (durant la campagne). J’ai fait un travail sérieux sur l’enfance maltraitée par exemple. C’est l’angle mort de la vie politique alors que ce devrait être un sujet important.»
La candidate de 53 ans s’est aussi exprimée sur les départs du RN à la faveur du parti d’Éric Zemmour, Reconquête!. «Ce qui est très désagréable, c’est la traîtrise des autres, de ceux qu’on a fait la carrière. En politique, on peut (visiblement) s’extraire de la loyauté. Ils se sont mal tenus», a-t-elle cinglé.
Et de continuer : «J’étais convaincue que les Français auraient la sagesse de nous mettre face à face avec Emmanuel Macron. J’ai profité du fait que les plateaux soient squattés par Éric Zemmour pour faire une campagne (de terrain)». «D’un mal parfois peut sortir un bien», a-t-elle ironisé, concédant toutefois: «S’il n’avait pas été candidat, peut-être aujourd’hui serai-je en tête du premier tour.»
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Nicolas Dupont-Aignan aimerait nommer le Pr Raoult comme ministre de la Santé
Qui Nicolas Dupont-Aignan voudrait nommer dans son gouvernement ? «J'aimerais qu'il y ait des membres du gouvernement qui soient des Français qui travaillent. Par exemple, un chef d'entreprise, ou le docteur Raoult par exemple à la Santé», a répondu le candidat de «Debout la France».
Nicolas Dupont-Aignan pense que des «millions de Français ont le sentiment» de faire face à une élection truquée
Le candidat de droite Nicolas Dupont-Aignan a affirmé que des «millions de Français ont le sentiment» de faire face à une élection truquée. «On est à cinq jours du scrutin et il n’y a pas eu de campagne. On aurait aimé débattre autour d’une table et Emmanuel Macron ne veut pas», a-t-il déclaré ce soir sur France 2. Et d’ajouter: «Si 47 millions de Français vont voter, Emmanuel Macron ne sera pas réélu.»
«Je ne veux pas reprendre cinq ans de conflits d’intérêt», a-t-il aussi dit, proposant qu’Emmanuel Macron «appose sa signature sur le non-recours aux cabinets de conseil».
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Nicolas Dupont-Aignan: «On nous accable suffisamment de partout pour ne pas faire des autocritiques permanentes»
Nicolas Dupont-Aignan est le premier invité de l’émission «Élysée 2022», sur France 2. Quelle erreur le candidat de «Debout la France» a-t-il fait pendant sa campagne ? «On nous accable suffisamment de partout pour ne pas faire des autocritiques permanentes. Si, il y a une erreur, c’est que j’avais peur de ne pas avoir les signatures des maires, j’ai beaucoup bossé avec toute l’équipe. Et quand on cherchait les signatures, on ne faisait pas assez campagne et ensuite il ne restait pas beaucoup de temps. Peut-être la frustration de ne pas avoir plus de temps.»
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Six candidats à la présidentielle se succèdent ce soir sur France 2, suivez l’émission en temps réel sur Le Figaro
L’émission «Élysée 2022» débute sur France 2. Six candidats à la présidentielle (Nathalie Arthaud, Jean Lassalle, Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel) se succèderont pour présenter leurs programmes et répondre aux questions de plusieurs journalistes.
Suivez l’émission avec nous, minute par minute.
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Fabien Roussel se dit «effaré» par l’affaire Buitoni
Le candidat communiste Fabien Roussel s’est dit ce jeudi soir «effaré» par la présence de la bactérie Escherichia coli dans des pizzas de la marque Buitoni, qui appartient à la marque Nestlé.
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«Soutien aux familles des victimes et courage aux enfants aujourd'hui», a-t-il écrit sur Twitter. «Toute la lumière devra être faite sur les responsabilités ayant conduit à ce drame. Apres l'affaire Lactalis du lait contaminé en 2018, où sont les 800 postes pour les contrôles sanitaires qui devaient être créés.»
Tous les candidats se confient sur leurs échecs, sauf Emmanuel Macron
Les douze candidats à l’élection présidentielle se sont confiés à nos confrères de Franceinfo sur leurs plus grands échecs dans leurs carrières respectives. Le candidat Reconquête! Éric Zemmour a ainsi déclaré que son «échec fondateur fut (celui) à l’oral de l’ENA. J’avais 20 ans, je voulais servir la France et être écrivain. Je suis passé par d’autres côtés, je suis devenu journaliste, écrivain, aujourd’hui je suis candidat à l’élection présidentielle et j’ai pu servir la France», a-t-il dit.
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La candidate LR Valérie Pécresse a elle évoqué son «grand meeting au Zénith», «un échec tout récent». «Dans ce meeting, j’ai fait un discours comme un homme donc un discours avec des mots très puissants, des mots d’homme. J’ai décidé depuis de faire cette campagne d’une manière totalement différente, libérée, a capella».
Jean Lassalle a lui regretté «de ne pas avoir entraîné plus de monde lorsqu'(il) a fait une grève de la faim pour sauver une usine». La maire de Paris Anne Hidalgo a déploré «ne pas avoir réussi à convaincre qu’une primaire de la gauche était nécessaire», quand Marine Le Pen a déclaré: «J’ai commis un certain nombre d’erreurs (…) mais il est sûr que le débat de second tour de l’élection de 2007 a été un échec dont j’ai payé un prix d’ailleurs très lourd (…) La prochaine fois je parlerai de ce dont je veux».
Emmanuel Macron n’a pas participé à l’exercice, préférant envoyer le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
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Les élus ruraux font «la tournée» des QG des candidats
Les élus et les acteurs ruraux ont effectué aujourd’hui «la tournée» des QG des candidats à la présidentielle afin d'écouter leurs propositions et leur demander notamment «un plan de 10 milliards d'euros» sur cinq ans en faveur de leurs territoires. «Sur les 12 candidats, nous en avons rencontré quatre personnellement et les équipes de six autres à un haut niveau», a expliqué à l'AFP le sénateur PS de la Nièvre Patrice Joly, après cette journée consacrée à «écouter la perception de la ruralité et les propositions» des prétendants à l'Elysée.
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La délégation, composée d'élus et des représentants d'associations, ont été reçues par Nicolas Dupont-Aignan, Valérie Pécresse, Yannick Jadot et Jean Lassalle, et par les équipes de Marine Le Pen, Éric Zemmour, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Anne Hidalgo.
«Nous sommes venus aussi avec un certain nombre de propositions concernant nos territoires et ce dont ils ont besoin», a ajouté Patrice Joly, également président de l'Association nationale des nouvelles ruralités (ANNR), qui anime le Parlement rural français. «Il était très intéressant pour nous de faire ce tour» à près d'une semaine du premier tour de la présidentielle», a expliqué à l'AFP Claude Grivel, président de l'Union nationale des acteurs du développement local (UNADEL).
«Tout le monde a l'intention de défendre la ruralité et les services publics, mais les candidats ont parfois des difficultés à expliquer concrètement comment ils vont s'y prendre, leurs propositions n'étant pas toujours précises», a-t-il ajouté. «Nous avons eu une bonne écoute», a affirmé le maire de Ceffonds, Eric Krezel, président des maires ruraux du département Haute-Marne. «Certains ont une image de la ruralité sur le déclin, mais d'autres ont compris qu'il s'agit d'une ressource», a-t-il observé.
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Marion Maréchal crie «victoire» après une décision de justice
Marion Maréchal, soutien d'Eric Zemmour, a crié «victoire» dans un tweet: la justice, saisie en urgence par une procédure de référé, a cassé la décision du maire divers gauche de Thiers, sous-préfecture du Puy-de-Dôme, d'annuler sa réunion publique dans la commune avec Jean-Frédéric Poisson, allié du même Zemmour et patron du parti conservateur Via.
Jean-Frédéric Poisson avait alors vivement dénoncé un «mépris de la démocratie», des «militants» et des «électeurs», «un sabotage». Les deux chantres de l'union des droites pourront donc s'afficher côte à côte au pieds des volcans d'Auvergne? Las: les deux intéressés ne seront finalement pas présents «pour des raisons d'organisation», selon la nièce de Marine Le Pen.
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Le camp Pécresse s’agace des railleries de Djebbari, ministre des Transports
Plusieurs soutiens de Valérie Pécresse se sont agacés d'une vidéo postée par le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, sur son compte TikTok, dans laquelle il raille la candidate LR à la présidentielle. Sous le titre «Aussi perdue que le calme de Will Smith», le ministre traverse en courant un bureau - «le second tour» s'affiche en incrustation - puis s'éloigne de la scène d'un pas lent - une incrustation «Pécresse» apparaît alors.
«Pathétique», a tweeté Geoffroy Didier, le directeur de la communication de Valérie Pécresse, pour qui Jean-Baptiste Djebarri «fait le mariole dans les couloirs de son ministère, avec notre argent». «En bonne place dans le concours actuel des ministres utilisant illégalement les moyens de leur ministère en période de réserve», a renchéri Alexandra Dublanche, coordinatrice de la cellule «riposte» de la campagne, tandis que la sénatrice LR Valérie Boyer lançait: «Et ils osaient critiquer François Fillon pour des costumes».
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Mélenchon veut confronter Le Pen sur son programme «anti-social»
Donné troisième dans les sondages, à distance respectable de la représentante d'extrême droite, Jean-Luc Mélenchon veut confronter Marine Le Pen sur son programme «anti-social», a confié aujourd’hui son directeur de campagne Manuel Bompard.
«On veut faire l'effet Dracula: allumer la lumière et montrer la réalité. Elle est en désaccord avec le blocage des prix qu'on propose, le Smic à 1400 euros nets, la retraite à 60 ans...», indique celui qui a fait imprimer cinq millions de tracts pour comparer le candidat LFI à Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
En plus de convaincre les abstentionnistes, les Insoumis espèrent aussi mordre sur les plates-bandes de leurs concurrents de gauche: «Si la moitié des électeurs de Hidalgo, Jadot et Roussel votent pour Mélenchon, il est au second tour, c'est un fait».
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Anne Hidalgo appelle les socialistes à ne «pas raser les murs»
La candidate socialiste Anne Hidalgo, en grande difficulté dans les sondages, a appelé aujourd’hui les socialistes à «ne pas raser les murs» et à «être fiers» des grandes conquêtes sociales de leur parti, lors d'un déplacement à Liévin (Pas-de-Calais).
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À dix jours du scrutin, «je demande aux socialistes, encartés ou de cœur, de ne pas raser les murs, de ne pas baisser la tête, et d'être fiers», car «si nous n'avions pas été là, ce pays n'aurait pas été le même», a insisté la candidate à l'Elysée dans le bassin minier, aux côtés de «gueules noires», alors qu'elle se bat pour ne pas finir autour des 2% des voix que lui prédisent les sondages.
«Beaucoup de nos concitoyens ne savent pas s'ils vont voter, ne savent pas encore pour qui voter, ou même quand ils savent, disent qu'ils peuvent encore changer d'avis», a souligné Anne Hidalgo, devant plusieurs dizaines d'habitants. Elle a notamment dénoncé les «inégalités qui se creusent» et «la retraite à 65 ans» défendue par Emmanuel Macron, qui «veut faire trimer encore plus ceux qui en bavent déjà».
Accompagnée du maire socialiste de Liévin, Laurent Duporge, elle a rendu hommage aux «gueules noires», en se recueillant devant la stèle qui commémore les 42 victimes du coup de grisou du 27 décembre 1974, comme l'avait fait en février Emmanuel Macron, et avant lui François Mitterrand en 1994.
«Tu es l'héritière du combat social» de la gauche, lui a assuré Laurent Duporge, en citant les différents combats des grands socialistes de Jean Jaurès, Léon Blum à François Mitterrand ou Lionel Jospin.
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Le duel Macron-Le Pen installé, un «front républicain» affaibli, selon Jean-Daniel Levy
Jean-Daniel Lévy, directeur général de l'institut de sondages Harris Interactive, juge que le duel Macron/Le Pen relancé par une série de sondages et les déclarations jeudi du président-candidat, a «toujours existé» depuis 2017 et s'interroge sur la crédibilité d'un hypothétique «front républicain», dans un entretien à l’AFP. Le «tandem d’extrême droite» critiqué par Emmanuel Macron plus tôt dans la journée «est installé depuis le second tour de l'élection présidentielle de 2017», a estimé Jean-Daniel Levy.
«A part une petite période avec une croissance d’Éric Zemmour, il a toujours existé. Quand vous interrogez les Français, c'est une situation qu'ils attendent même s'ils ne la souhaitent pas», a-t-il ajouté, avant d’analyser la situation hypothétique du second tour. «D'un point de vue technique, Emmanuel Macron a plus intérêt à se retrouver face à Marine Le Pen ou Eric Zemmour qu'à Valérie Pécresse car il installe un match très clair, qui se traduit schématiquement par l'ouverture au monde contre le choix de la fermeture. Il y a des zones de clivage qui sont forts et c'est là son intérêt.»
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Jadot dénonce des «ambiguïtés» entre la France insoumise et le Rassemblement national
L'écologiste Yannick Jadot a dénoncé une position «ambigüe» de la France insoumise envers le Rassemblement national ce jeudi, quelques heures après que le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a assuré que voter Marine Le Pen «n’est pas une option» pour son parti.
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Jean-Luc Mélenchon avait indiqué mercredi que dans une configuration Macron/Le Pen au second tour, il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne.
Une position ambigüe, selon le candidat écologiste Yannick Jadot. «Les écologistes n'ont jamais hésité à construire des fronts républicains contre l'extrême droite. Les ambiguïtés de Jean-Luc Mélenchon vis-à-vis de l'extrême droite, je les lui laisse», a-t-il affirmé à l'occasion d'un déplacement sur la pollution de l'air à Ivry-sur-Seine.
Le directeur de campagne de LFI Manuel Bompard a rappelé qu'en 2017, et en 2022 le cas échéant, «l'option de vote pour Marine Le Pen n'existait pas dans la consultation». Interrogé sur les critiques qui pourraient survenir à gauche, il a ajouté: «A un moment il faut choisir, soit on reproche à Jean-Luc Mélenchon d'être autoritaire, soit de consulter sa base. C'est normal de consulter ceux qui ont parrainé».
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Édouard Philippe : «Bien sûr, Marine Le Pen peut gagner la présidentielle»
Dans un entretien avec nos confrères du Parisien ce jeudi, l’ancien premier ministre Édouard Philippe affirme que «Marine Le Pen peut gagner présidentielle», alors que la candidate du Rassemblement national continue de percer dans les sondages.
«Bien sûr, Marine Le Pen peut gagner. Depuis 2017, elle a fait mine de revenir sur beaucoup de choses qui crispaient une partie de l’électorat qui ne l’avait pas encore rejointe. Je constate également que la très grande agressivité d’Éric Zemmour, le caractère souvent scandaleux de ses propos semblent l’adoucir par comparaison», a-t-il ainsi affirmé.
Et de qualifier son programme de «dangereux». «Si elle gagnait, les choses seraient, croyez-moi, sérieusement différentes pour le pays. Et pas en mieux», a-t-il ajouté.
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Sondage : Macron et Le Pen stables, Mélenchon monte
Emmanuel Macron et Marine Le Pen demeurent en tête pour la présidentielle, avec des intentions de vote stables aux premier et second tours d'une semaine à l'autre, tandis que Jean-Luc Mélenchon progresse, selon le baromètre OpinionWay-Kéa Partners pour Les Échos et Radio classique publié aujourd’hui.
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Au premier tour, le président-candidat est crédité de 28% des voix, stable sur une semaine, tandis que sa rivale du Rassemblement national tient la barre des 20%, devant le candidat LFI qui se hisse à 15% (+1 point). Au deuxième tour, Emmanuel Macron l'emporterait avec 55% des intentions de vote (stable) face à Marine Le Pen.
La candidate LR Valérie Pécresse perd deux points et descend à 10%, ex æquo avec Éric Zemmour (+ 1 point). Fabien Roussel est crédité de 3% des intentions de vote (- 1 point) aux côtés de Jean Lassalle, stable. La socialiste Anne Hidalgo demeure à 2%, à égalité avec Nicolas Dupont-Aignan. Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ferment la marche, tous deux crédités de 1% des voix.
Selon le baromètre, l'intérêt pour la présidentielle continue de remonter (+3 points) sur une semaine à 67%.
Les «travailleurs» qui votent Le Pen «se trompent», dit Arthaud
La candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle Nathalie Arthaud a dénoncé aujourd’hui le «poison du racisme décomplexé» qui s'exprime dans la campagne et estimé que ceux qui au sein du «monde du travail» votent Marine Le Pen «se trompent» car elle est «anti-ouvriers». «Ce qui m'inquiète, c'est la poussée des idées d'extrême droite, ce nationalisme, ce racisme quasiment décomplexé qui s'est exprimé dans cette campagne parce que c'est du poison pour le monde du travail», a répondu sur France 2 la candidate, interrogée sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages.
«L'essentiel du monde du travail, ça fait bien longtemps qu'il s'abstient, qu'il s'est rendu compte que tous les présidents de la République se moquaient complètement de (sa) galère et qu'il devait se débrouiller tout seul», a-t-elle souligné. «Mais ceux qui votent pour Marine Le Pen se trompent parce que Marine Le Pen n'est pas du côté des classes populaires et du monde du travail», a-t-elle mis en garde.
«Quand on est anti-immigrés, on est anti-ouvriers parce que le monde du travail est composé de beaucoup de travailleuses et de travailleurs immigrés, et heureusement qu'ils sont là pour faire tourner les hôpitaux, les chantiers...», a insisté la candidate.
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Attal attaque le projet de «plombage budgétaire» de Le Pen
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement et soutien d'Emmanuel Macron, a attaqué jeudi le projet de «plombage budgétaire» de la France de la candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen consistant à «dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre» selon lui. «Les sondages montrent qu'il y a un match dans cette élection», a-t-il reconnu sur LCI alors que l'écart entre les intentions de vote pour la candidate RN et le président candidat se resserrent aux premier et second tours.
«Une élection ne tombe jamais du ciel, il faut aller la chercher et aller convaincre les Français», a-t-il souligné, prédisant «un débat projet contre projet dans les semaines qui viennent». Il a fait valoir le bilan d'Emmanuel Macron: «taux de chômage au plus bas depuis quinze ans», «taux de chômage des jeunes au plus bas depuis 40 ans», «taux d'emploi au plus haut depuis qu'il est mesuré». «Il y a des raisons d'être optimiste pour l'avenir».
Mais «tout ça risque d'être anéanti si c'est un projet de plombage budgétaire et de l'attractivité de notre pays qui est élu à la fin», a-t-il mis en garde à propos des promesses de la candidate RN, ciblées par les ténors de la majorité présidentielle ces derniers jours. «Marine Le Pen propose un projet qui consiste à dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre», mais «les Français, je ne pense pas qu'ils soient idiots, ils savent qu'au bout du bout il y aura quelqu'un qui paiera», a-t-il estimé.
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Annonces nucléaires de Macron : recours de Greenpeace «pour excès de pouvoir»
Greenpeace a annoncé le dépôt aujourd’hui d'un recours «pour excès de pouvoir» auprès du Conseil d'Etat contre les annonces d'Emmanuel Macron sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. L'action vise le discours du 10 février à Belfort, au cours duquel le président de la République a annoncé la prolongation de la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires en activité et la création de six réacteurs EPR nouvelle génération (EPR2) avec lancement d'études pour en créer huit autres.
Selon le recours, consulté par l'AFP, ces annonces enfreignent la loi de transition énergétique de 2015 et la feuille de route énergie (PPE) adoptée par décret en 2020, qui stipulent un recul de la part du nucléaire dans le mix électrique français avec fermeture progressive de réacteurs. «Le chef de l'Etat, qui est le garant des institutions, ne saurait s'affranchir du respect de la loi et du règlement», note le recours.
L'annonce est en outre «intervenue en méconnaissance du principe de participation du public garanti» par la Charte et le code de l'environnement, ajoute-t-il. Elle aurait «dû faire l'objet, en amont, d'une procédure de concertation organisée sous l'égide de la Commission nationale du débat public» (CNDP), et être soumise à une procédure d'enquête publique, précise le texte.
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Pécresse présente le calendrier de ses «100 premiers jours»
Retraites, immigration ou santé: la candidate LR Valérie Pécresse a présenté aujourd’hui le calendrier de ses réformes prioritaires jusqu'à l'automne si elle était élue présidente de la République le 24 avril. Ce calendrier des «100 jours pour le redressement de la France» - en réalité, plutôt des six premiers mois - se veut «un projet de rupture après des années d'inaction et de renoncement», a souligné la candidate lors d'une conférence de presse.
À dix jours du premier tour de la présidentielle «il était important de montrer que nous sommes prêts, qui nous avons une équipe capable d'exercer demain des responsabilités», a expliqué Valérie Pécresse, distancée dans les sondages où elle figure en quatrième ou cinquième position. Malgré la guerre en Ukraine «on peut changer de capitaine, et avoir une présidente qui dans les 180 jours après son élection changera la France avec des projets de loi déjà écrits», a-t-elle ajouté.
«Nous les ferons car nous y serons préparés», a ajouté le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, «monsieur 100 jours» de son organigramme, qui a mis en musique le projet. Promettant d'être «une présidente qui concertera», Valérie Pécresse a assuré que «sept grandes initiatives» seraient lancées sans «attendre». «Il n'y aura pas de vacances parlementaires parce qu'on va travailler», a-t-elle averti.
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En Ardèche, crise chez Reconquête! autour d'une ex-actrice porno
Le passé d'une adhérente de Reconquête! qui a joué dans des films classés X pendant une dizaine d'années, a provoqué une crise au sein du parti d'Éric Zemmour en Ardèche, l'ex-actrice porno et son mari dénonçant publiquement leur «éviction». Le couple, contacté par l'AFP après que le Dauphiné Libéré a relaté l'affaire, s'indigne de son «éviction» récente du bureau départemental «au motif de l'ancienne profession, pourtant légale, de madame».
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Francine Floch, alias «Joséphine de l'Île Maurice», a fait carrière de 1997 à 2008 dans le cinéma pornographique. Son mari Didier Floch, ancien animateur de radio, était son producteur. Séduits par la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle, tous deux avaient proposé leurs services à Reconquête! en fin d'année dernière, Didier Floch devenant alors secrétaire général du parti en Ardèche, où ils habitent.
Mi-février cependant, le coordonnateur départemental du parti leur a demandé de fermer deux blogs évoquant la carrière de l'épouse dans le X et une condamnation ancienne du mari, qui ne figure plus à son casier judiciaire. Justifiant de cette réhabilitation, Didier Floch a refusé d'obtempérer, tout comme sa femme.
Le 23 février, leur cas a été examiné par le bureau ardéchois de Reconquête!, transformé en «tribunal de l'Inquisition» selon eux : face à leur refus persistant de se mettre en retrait d'internet, les autres membres ont démissionné afin qu'un nouveau bureau soit constitué sans le couple. Une «manœuvre déloyale» et «inadmissible» aux yeux des deux militants, qu'ils disent avoir dénoncée en vain aux instances nationales du parti, avant de quitter Reconquête! la semaine dernière.
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Macron est venu mobiliser son comité de campagne mercredi
Emmanuel Macron, qui vient de démarrer sa campagne présidentielle sur le terrain, a pour la première fois assisté mercredi soir, à onze jours du premier tour, à la réunion hebdomadaire de son comité de campagne, pour mobiliser ses troupes, a indiqué aujourd’hui son entourage.
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«Le président-candidat a appelé à la mobilisation collective, autour de l'idée que rien n'est gagné et insisté sur ce qui nous différencie profondément d'un futur tandem Marine le Pen - Eric Zemmour», a indiqué à l'AFP un participant, confirmant une information de Politico.
Cette visite du président-candidat au siège de LREM, que son équipe n'avait pas annoncée, intervient au moment où Marine Le Pen grimpe dans les sondages et où le camp Macron est mis en cause pour le recours accru du gouvernement aux cabinets de conseil depuis 2017, dévoilé par le Sénat.
Voter Le Pen «n'est pas une option» pour la France insoumise, dit Quatennens
Voter Marine Le Pen «n'est pas une option» pour LFI en cas de duel Macron/Le Pen au second tour de la présidentielle, a assuré aujourd’hui le numéro deux de LFI Adrien Quatennens, en appelant à «chasser l'extrême droite des urnes» dès le premier tour en votant Jean-Luc Mélenchon.
Il a en outre estimé sur franceinfo que les électeurs «en colère» tentés par le vote Le Pen «sans pour autant adhérer aux thèses ethnicistes et à la vision identitaire» du RN «se font berner» en matière économique et sociale, la candidate étant «l'autre candidat des riches». A l'inverse, un duel Mélenchon/Macron au second tour transformerait selon lui l'élection en «référendum social» avec «un débat sur les vraies préoccupations des Français».
Appellerait-il à faire barrage à Marine Le Pen en cas de duel Macron/Le Pen au second tour ? Le premier tour n'est pas déjà «joué», mais «de toute façon le vote Le Pen, le vote d'extrême droite, n'est pas une option pour nous», a-t-il répondu, tout en estimant qu'appeler à «faire barrage» à la candidate du RN pourrait avoir «un effet contreproductif».
Jean-Luc Mélenchon avait de son côté indiqué mercredi que dans une telle configuration au second tour, il consulterait les quelque 310.000 personnes qui l'ont soutenu en ligne avant de donner une consigne.
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Macron attaque le «tandem d'extrême droite» Le Pen-Zemmour
«Si l'extrême droite avait gagné il y a cinq ans, vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier !»: Emmanuel Macron est parti à l'attaque jeudi contre «le tandem d'extrême droite» Marine le Pen-Eric Zemmour, regrettant que leurs idées soient «banalisées».
En campagne à Fouras (Charente-Maritime), il a martelé, comme un leitmotiv, que ses adversaires sont «d'extrême droite», ce qu'«on oublie» et «qu'on banalise». Autre argument, la gestion du Covid : si Marine Le Pen avait gagné en 2017, les Français n'auraient selon lui pas eu de vaccin car «la France serait sortie de l'Europe».
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«Je n'ai jamais banalisé le Front National», «il y a un tandem d'extrême droite, que je combats», a lancé le candidat jeudi, interrogé par la presse sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages. Il a appelé son parti de son ancien nom, depuis devenu Rassemblement national, comme pour montrer qu'il n'avait pas changé. «Collectivement j'ai moins entendu dire qu'elle est d'extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient "c'est terrible, front républicain". Les forces politiques républicaines disaient "jamais". Il n'y a plus cette réaction-là», s'est-il écrié, à dix jours du premier tour de la présidentielle. «Les gens l'ont banalisée, ont détourné le regard. On dit: c'est plus sympathique... alors il ne faut pas s'étonner», a-t-il ajouté. «Si on dit que c'est un programme gentil, comme les autres, que ce n'est pas d'extrême droite, tout va bien», a-t-il encore ironisé.
Selon un sondage Elabe publié mercredi, Emmanuel Macron engrangerait 28% des intentions de vote (+0,5 point) au premier tour, pour lequel il terminerait en tête. Mais l'écart avec Marine Le Pen se réduit de sept points au second tour, à 52,5% face à 47,5%.
Bienvenue dans ce direct
Bienvenue à tous dans ce nouveau direct consacré à l’élection présidentielle. Petites phrases, meetings, propositions… Suivez toute l’actualité des candidats et des partis avec Le Figaro.
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Sondage: dernière ligne droite compliquée pour Emmanuel Macron
BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République enregistre une baisse de 2 points à 43%.
La polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour
VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».
Regarder la vidéo Le Figaro
McKinsey, itinéraire d’une polémique
Bertille BayartENQUÊTE - Le recours aux cabinets de conseil par l’exécutif est, selon un rapport du Sénat, devenu «un phénomène tentaculaire». Scandale d’État ou boule puante à deux semaines du premier tour de la présidentielle?
Les campagnes électorales se suivent et, parfois, se ressemblent. En 2012, l’ennemi qui, selon François Hollande, n’avait pas de visage avait un nom: Goldman Sachs. Marine Le Pen décrivait la banque d’affaires américaine comme l’incubateur de l’«oligarchie» qui, selon elle, avait pris le pouvoir en Europe. En 2017, c’est Rothschild, ancien employeur d’Emmanuel Macron, qui avait les honneurs de la polémique, bientôt remplacé par BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde, instigateur supputé de la réforme (avortée) des retraites. Le syndrome paranoïde est toujours le même: infiltration supposée de la sphère publique par des intérêts privés ou étrangers, optimisation fiscale, copinage et gros sous.
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Avec la présidentielle 2022, la France fait une rechute. Cette fois, le mistigri est passé chez McKinsey, le cabinet de conseil américain, leader mondial de son secteur. Le hashtag #McKinseyGate rencontre un franc succès sur les réseaux sociaux. Le camp des macronistes est contraint à la riposte (nos éditions d’hier) . Le panel Lucy de l’agence Majorelle constate que l’affaire, qui «coagule les antimacronistes d’extrême gauche, d’extrême droite et de la droite souverainiste ainsi que des “gilets jaunes”», ne doit «pas être prise à la légère» : 9,6% des Français l’ont commentée au cours des sept derniers jours. Eric Zemmour, Marine Le Pen, Xavier Bertrand, entre autres, ont pris la balle au bond et déjà lâché le mot: «Scandale d’État».
Les projecteurs vont mal au teint des consultants de McKinsey: la discrétion est chez eux à la fois une marque de fabrique et un argument de vente auprès de leurs clients. Elle est entretenue par le statut de «partnership», non coté en Bourse. On ne trouve pas, chez McKinsey et ses grands concurrents, le Boston Consulting Group, Accenture, Bain et consorts, de patrons stars comme dans les grandes multinationales cotées ou de personnages flamboyants comme dans les banques d’affaires. Les consultants sont plutôt des têtes bien faites, élevées dans les meilleures écoles du monde, embauchées à peine diplômées, et formées par la maison à devenir des apporteurs de solutions, des «problem solvers». Travailler dans ces grands cabinets, c’est la promesse de faire des horaires à rallonge mais aussi d’accéder ensuite au plus beau carnet d’adresses du monde, celui des anciens. Parmi les alumni de McKinsey, on compte par exemple les patrons d’Alphabet, de Morgan Stanley ou de Boeing. Un réseau incomparable dont «la firme» cultive à dessein les liens. De l’entregent et de l’expertise, c’est la recette des grands cabinets pour ouvrir toutes les portes. Les études prospectives du McKinsey Global Institute, hier pour la pandémie de Covid, aujourd’hui pour les conséquences du conflit en Ukraine, devancent les consultants auprès de tous les comités exécutifs de grands groupes. Auprès des pouvoirs publics aussi. Ainsi, la puissance du secteur du «consulting» n’a jamais été plus grande. Face à eux, les industriels se sentent des besogneux. Évoquant les marges de McKinsey, un patron du CAC 40 renverse la tête et mime l’extase: «Ce sont eux, les rois du pétrole». La polémique est la rançon du succès.
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Janvier 2021. La France n’a encore vacciné que quelques Mauricette alors qu’au Royaume-Uni, on pique les Britanniques à tour de bras. La pénurie de doses hystérise le débat politique. C’est dans ce contexte que Politico et Le Canard enchaîné révèlent que, depuis le 30 novembre 2020, l’État a recours aux services de McKinsey pour l’organisation de la campagne de vaccination. Le 12 janvier, les députés de la commission des affaires sociales mettent Olivier Véran sur le gril.
Coup de projecteur
Flux A vers les Ehpad, flux B vers les centres de vaccination puis les pharmacies, gestion au plus près des stocks dans les bonnes conditions de conservation propres aux vaccins à ARN messager (à -70 degrés), mise à disposition des matériels (seringues, etc.), répartition géographique évolutive, anticipation des besoins, parangonnage avec les campagnes à l’étranger… Deux fois par jour, les consultants de McKinsey font le point et pilotent avec les autorités de santé la logistique de cette opération inédite. Avec le rodage et surtout, à partir du printemps 2021, l’arrivée des doses en quantité, la campagne de vaccination française se transforme en succès. Mais le «cas» McKinsey demeure. La polémique est passée de la question de l’efficacité à celle de la collusion. Le coup de projecteur braqué sur McKinsey en ce début d’année 2021 ramène à la surface des informations révélées par les «MacronLeaks», les messages de l’équipe de campagne du candidat en 2017, hackés et rendus publics à l’époque. On y avait découvert l’implication bénévole de près d’une vingtaine de salariés du cabinet auprès des Marcheurs, dont celle de Karim Tadjeddine, responsable du secteur public chez McKinsey France, qui commet à l’époque l’erreur d’utiliser son adresse électronique professionnelle, brouillant les cartes entre l’engagement politique personnel et le travail de «la firme».
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Copinage? La graine du soupçon est plantée. La récolte attendra le 16 mars 2022, à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle. Le Sénat publie le rapport de la commission d’enquête, constituée à l’initiative du groupe communiste, sur «l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques». Le document, signé de la sénatrice communiste Éliane Assassi, rapporteur, et du sénateur LR Arnaud Bazin, président, conclut à «une influence tentaculaire» des cabinets de conseil. Il rejoint la thèse d’un livre publié début 2022 par les journalistes de L’Obs, Caroline Michel-Aguirre et Matthieu Aron, dont le titre est sans équivoque: Les Infiltrés. Comment les cabinets de conseil ont pris le contrôle de l’État.
Les chiffres que les travaux du Sénat ont eu le mérite de mettre à jour permettent-ils de tirer une telle conclusion? En 2021, sous l’effet de la crise sanitaire, l’État a dépensé 894 millions d’euros en prestations de conseil, arrondis à 1 milliard en tenant compte de ses opérateurs. C’est beaucoup plus qu’en 2018: 379 millions d’euros. Mais peut-on parler d’un pognon de dingue? Les dépenses de conseil, dont la part du lion revient à l’informatique, représentent 0,156% des dépenses de fonctionnement de l’État, 0,3% de la masse salariale. À cette aune, l’Allemagne dépense plus de quatre fois plus. Outre-Rhin, Ursula von der Leyen a eu à affronter une violente polémique pour avoir recouru aux services McKinsey quand elle était ministre de la Défense.
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Aucun chiffre n’atteste par ailleurs d’un quelconque favoritisme vis-à-vis de McKinsey. Le leader a certes engrangé le tiers (12,33 millions d’euros) des honoraires facturés à l’État (hors Santé publique France) par les cabinets pendant la crise sanitaire mais, sur la période 2018-2020, sa part du marché public a été de .. 1%, dix fois moins qu’Eurogroup.
Alors quel est le problème? Celui de la transparence et de la professionnalisation de la commande publique a été pris en main par l’exécutif. Quant à McKinsey, le cabinet sera probablement amené à revoir sa politique de prestation pro bono pour l’État - comme l’aide à l’organisation du sommet Tech for Good- et veillera à la neutralité politique absolue des responsables de son pôle secteur public.
Méthodes infantilisantes
Sur le fond, les sénateurs ont eu à entendre les récits de fonctionnaires encore marqués par le ridicule d’ateliers où ils ont dû construire des modèles en Lego ou coller des gommettes. Manifestement, les méthodes infantilisantes, parfois vendues par les consultants et décrites en 2018 par Julia de Funès et Nicolas Bouzou dans La Comédie (in)humaine, ne se sont pas arrêtées aux portes du secteur public. Des missions se sont soldées par des échecs parfois retentissants, comme la mise en place du logiciel de paie des militaires Louvois (Sopra Steria), ou piteux, comme la mission sur l’avenir du métier d’enseignant, payée 496.800 euros à McKinsey avec un colloque à la clef, annulé pour cause de pandémie.
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Mais le contre-exemple ne fait pas la règle. Les consultants apportent à leurs clients leur capacité à mobiliser des compétences diverses, assises sur des expériences multiples, y compris celles accumulées à l’étranger. Ils excellent dans l’exercice du rétroplanning qui permet de mettre une organisation sous tension pour atteindre un but précis. Les fonctionnaires en sont-ils incapables? La structure de l’administration est fondamentalement organisée en silos. La transversalité est un cauchemar auquel la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, espère remédier en formant dans le nouvel Institut national du service public (INSP, ex-ENA) une centaine de chefs de projets par an.
La division en plusieurs entités - Haute autorité, Santé publique France… - voulue en son temps, et cela pouvait se comprendre, par Xavier Bertrand pour que plusieurs voix puissent se faire entendre, est devenue un cauchemar organisationnel
Mais la réalité est certainement plus grave. Les ministres la taisent en public. En privé, ils sont nombreux à raconter la frayeur qu’ils ont ressentie au printemps 2020 devant l’incapacité de l’administration à affronter la crise sanitaire. «L’administration de la santé est dans un état de délabrement complet», constatait alors un haut responsable. «La division en plusieurs entités - Haute autorité, Santé publique France… - voulue en son temps, et cela pouvait se comprendre, par Xavier Bertrand pour que plusieurs voix puissent se faire entendre, est devenue un cauchemar organisationnel», ajoute un autre. «Le problème de cette administration, c’est que, contrairement à Bercy, où cela fait partie de l’attractivité, on n’en sort pas pour aller ensuite dans le privé, plus rémunérateur», explique une source proche de l’exécutif.
Bousculer
À entendre certains, les grands corps d’inspections seraient parfaitement capables de faire le travail pour lequel les consultants facturent plusieurs milliers d’euros leurs journées-homme. «L’inspection? Ils sont nuls! lâche un ministre avant de rectifier. Ils sont formatés pour vérifier a posteriori le respect d’un texte. Pas pour refaire une organisation en vue d’un objectif.» Pour faire de l’audit plutôt que du conseil stratégique, en somme.
Que les fonctionnaires se rassurent, les cadres du privé n’aiment pas plus qu’eux voir débarquer les équipes en costumes gris de McKinsey ou du BCG. Dans les multinationales aussi, les consultants entendent murmurer dans leur dos: «Ils ne vont quand même pas nous apprendre notre métier, ils n’y connaissent rien!» Cela fait partie du job: apporter un regard extérieur, pour bousculer, quitte à être détesté. «Les grands corps défendent la doctrine du corps, favorisent l’entre-soi et la pensée unique», écrit Hakim El Karoui, ex-Roland Berger, dans L’Opinion. «Ce sont eux qui voient du plus mauvais œil l’arrivée des consultants au sein de l’État parce qu’ils se trouvent concurrencés et croient détenir le monopole du savoir sur ce qui est bon pour l’État.»
Plutôt que de combattre ce sentiment naturel de dépossession, certains théorisent la vampirisation. Parmi les tout premiers à avoir été auditionnés par les sénateurs, le chercheur au CNRS, spécialiste de la Santé, Frédéric Pierru, les a instruits sur le «paradoxe du serpent». «Les préconisations des cabinets de conseil affaiblissent les ressources de la sphère publique (…) En quelque sorte, les cabinets de conseil organisent la dépendance à leur égard», a-t-il affirmé dans un propos repris dans le rapport. Un rapport qui ne signale pas la proximité du chercheur avec La France insoumise…
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Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni
Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.
Regarder la vidéoPatrice Caine, PDG de Thales : «Il n'y a pas suffisamment d'ingénieurs et de scientifiques en France»
ENTRETIEN - Trente patrons appellent dans une tribune publiée par Challenges à ce que les mathématiques retrouvent leur place dans le «tronc commun» du lycée, dont le PDG de Thales Patrice Caine.
Guerre en Ukraine : la Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne
Une loi promulguée par Poutine permet aux compagnies aériennes russes d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays.
L'Humanité
Littérature. Un pays où les femmes n’ont pas l’idée de pêcher
Prescription cultureDe passage à Paris, Selva Almada nous fournit quelques clés pour appréhender la réalité du machisme ordinaire dans la société argentine, qu’elle a auscultée dans un beau roman.
Muriel SteinmetzMuriel SteinmetzLe livre s’ouvre sur une partie de pêche. Dans une île d’Argentine, « sans nom propre ni coordonnées », séparée du continent par un fleuve, trois amis, Enero, Negro et Tilo, venus camper le temps d’un week-end ferrent une raie géante. 90 à 100 kilos ! La remontée de la bête, ourlée, brillante, fraîche, est en soi un morceau d’anthologie. Elle est extirpée de l’eau à grand renfort de moulinets. « Remonter un poisson si particulier, c’est laborieux, nous dit Selva Almada, de passage à Paris, car c’est un animal qui se colle au fond du fleuve. » À la surface, « blanche comme une mariée », elle est achevée à coups de pistolet. Elle est si grosse qu’elle remplit le fond du bateau.
Pour les autochtones, le fleuve a une âme
Cette scène brutale, d’une grande puissance narrative, la romancière (née en 1973) la tient de sa propre enfance. Née dans un village de l’intérieur, « en soi un important marqueur d’origine », elle se souvient : « Quand mon père partait pêcher avec ses copains, je me demandais ce que faisaient ces hommes seuls pendant plusieurs jours. La pêche, dans ma région d’enfance, est un rituel très masculin. Et parfois un rite d’initiation pour les garçons. Les pères emmènent leurs fils à la pêche. Jamais les filles. »
L’amitié entre hommes est l’autre pôle du récit, amitié née dans l’enfance, confirmée à l’âge adulte, qui se renforce en virées folles, parties de pêche, siestes au bord de l’eau, cigarettes et maté à toute heure… C’est le cas d’Enero et Negro. Il ne manque qu’Eusebio, noyé des années plus tôt, troisième larron dont Tilo est le rejeton. Eusebio est le grand absent qui rôde dans ces pages.
Dans les Jeunes Mortes, la romancière répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides.
La raie à peine sortie de l’eau, les locaux viennent la renifler. Hommes « à la parole rare, à l’œil sourcilleux », ils ont un respect sans borne, quasi religieux, de la nature mère. Lorsque Enero, la nuit suivante, décide de rejeter la raie dans le fleuve, car « elle commence à puer drôlement », ce geste embrase les hommes du fleuve. Le campement des pêcheurs du dimanche est incendié, leur barque coulée.
Seule l’amitié virile détermine les caractères
Avec son île, Selva Almada a choisi un lieu coupé du reste du monde. Tout y a un air improbable. Et d’abord la prise de cette raie de légende, devenue encombrant cadavre. Il y a aussi Siomara, la sœur du chef de bande local, rendue folle de douleur à la suite de la mort accidentelle de ses deux filles. Celles-ci hantent le texte. Elles semblent y vivre au milieu du présent, « une odeur d’herbe à peine coupée » dans les cheveux. Pour les autochtones, le fleuve a une âme. Idem pour la forêt, que chacun connaît « comme la paume de la main ». Certains y ont même été conçus. « Les branches remuent comme des côtes, se gonflent et se dégonflent avec l’air qui s’introduit dans les entrailles. »
Selva Almada excelle dans la structure même du roman et la description de ses nombreux personnages, masculins pour la plupart, est extrêmement crédible. Pourtant, rien de ce qu’un romancier d’avant aurait jugé indispensable pour brosser un personnage réel et vivant n’est ici présent. Retrait de la psychologie et du passé intime. Seule l’amitié virile détermine les caractères. Sans elle, les trois héros seraient amputés d’eux-mêmes. Pour preuve, quand Eusebio s’est noyé, l’un des deux autres a perdu un doigt en nettoyant son fusil, « comme si une partie de son corps, réelle et concrète, devait mourir à son tour ».
Le déroulement des événements (la pêche, le souvenir du jour de la noyade, l’accident des jeunes filles, la vengeance locale) n’est pas organisé comme une suite d’expériences chronologiques. Les diverses phases du récit se réorganisent, chacune située dans plusieurs temps. Par exemple, les jeunes filles sont à la fois vivantes et mortes. Elles flottent « au milieu des corps en sueur » attablés au bar de l’île.
Ces petites défuntes font écho au second roman de Selva Almada, les Jeunes Mortes, dans lequel elle répertoriait les victimes juvéniles d’épouvantables féminicides survenus dans son pays. Si la grande affaire de la littérature consiste à mettre debout des créatures vivantes devant le lecteur de la tragi-comédie humaine, Selva Almada, là, inversait la donne en exhumant de jeunes cadavres. Elle nous confie que la violence présente dans Ce n’est pas un fleuve est la même que celle, obsessionnelle, parfois insoutenable de ses « jeunes mortes ». Violence caractéristique d’un pays où le machisme quotidien exhibe ses conséquences ultimes.
Littératureargentine Littératureargentine Le Figaro
Un couloir humanitaire sera ouvert à Marioupol vendredi, assure Moscou
EN COURS : Mis à jour le 31 mars 2022 à 22:12
La Russie a affirmé jeudi qu'un couloir humanitaire permettant l'évacuation de civils serait ouvert vendredi à Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine que les forces de Moscou essaient de conquérir depuis des semaines. «Les forces armées russes vont rouvrir un couloir humanitaire de Marioupol à Zaporojie (à 220 km au nord-ouest) le 1er avril à partir de 10H00 heure de Moscou», soit 07H00 GMT, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Cette mesure est prise à la suite d'«une requête personnelle du président français (Emmanuel Macron) et du chancelier allemand (Olaf Scholz) auprès du président russe Vladimir Poutine», a ajouté le ministère dans un communiqué. «Pour garantir la réussite de cette opération humanitaire, il est proposé de la mener avec la participation directe de représentants du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge», a-t-il poursuivi.
» LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Guerre en Ukraine : pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?
Une soprano russe déprogrammée pour avoir critiqué l'intervention en Ukraine
Un opéra russe a annoncé jeudi avoir annulé un concert de la célèbre soprano russe Anna Netrebko prévu en juin en raison de sa prise de position la veille contre l'intervention militaire de Moscou en Ukraine.
Netrebko, âgée de 50 ans, a «condamné expressément» mercredi l'offensive en Ukraine, après avoir été vivement critiquée en Europe et aux Etats-Unis pour son silence, de même que nombre d'artistes russes pressés de s'exprimer publiquement. En réaction, l'Opéra de Novossibirsk, en Sibérie, a annoncé l'annulation d'un concert prévu le 2 juin de la soprano qui vit à Vienne.
«Vivre en Europe et avoir l'opportunité de se produire dans des salles de concert européennes s'est révélé être plus important (pour elle) que le sort de la patrie», a vertement dénoncé l'Opéra de Novossibirsk dans un communiqué. «Nous ne devrions pas avoir peur des figures culturelles qui tournent le dos à leur patrie. Notre pays est riche en talents et les idoles d'hier seront remplacées par d'autres ayant une position citoyenne claire», a-t-il ajouté.
Les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, ont annoncé jeudi soir les autorités ukrainiennes. «Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl», a indiqué sur Facebook l'agence d'Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
Le pétrole dévisse après l'annonce de Biden de libérer 180 millions de barils
Les cours du pétrole ont plongé jeudi après l'annonce du président des États-Unis Joe Biden, qui s'est engagé à puiser plus de 180 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines pour soulager le marché.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'était le dernier jour d'utilisation, a lâché 4,88% pour terminer à 107,91 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance le même mois, a lui chuté de 6,99%, à 100,28 dollars.
» À VOIR AUSSI - Pétrole: Joe Biden annonce «la plus grande mise à contribution de l’histoire» des réserves stratégiques du pays
Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
La déclaration a pris de court les Occidentaux. «J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles», a annoncé Vladimir Poutine mi-mars. Une mesure en réponse aux sanctions décidées par l'Occident à la suite de l'offensive en Ukraine, dont le gel d'actifs russes et qui, si elle est mise en oeuvre, remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
» Découvrez notre décryptage - Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Gérard Depardieu dénonce les «folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine
L'acteur français Gérard Depardieu a dénoncé jeudi «les folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine, annonçant que la totalité des recettes de ses trois concerts prévus début avril au Théâtre des Champs-Élysées «reviendra aux victimes ukrainiennes».
«Le peuple russe n'est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine», a déclaré dans un communiqué à l'AFP la star, qui avait fait l'éloge du dirigeant russe dans le passé. Il doit se produire au TCE, à Paris, du 1er au 3 avril.
«J'ai toujours eu un penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d'autres artistes... Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch», a-t-il par ailleurs souligné.
Le 1er mars, Gérard Depardieu avait déjà appelé à «arrêter les armes et négocier», au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine. «La Russie et l'Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis: “Arrêtez les armes et négociez !”», avait-il indiqué.
Selon Joe Biden, Vladimir Poutine a «placé en résidence surveillée certains de ses conseillers»
Joe Biden a estimé que Vladimir Poutine «semblait s'isoler», et a dit avoir «des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers», tout en disant ne pas avoir de «preuves irréfutables».
Joe Biden «sceptique» face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes
Le président américain Joe Biden s'est dit jeudi «sceptique» face aux annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes pour concentrer l'offensive en Ukraine sur la région du Donbass, à l'est du pays.
Prix du carburant : Joe Biden promet de «soulager les ménages américains»
Le président américain Joe Biden a promis jeudi de «soulager les ménages» confrontés à la hausse du prix de l'essence, en annonçant notamment une mise à contribution sans précédent des réserves stratégiques du pays.
Soulignant qu'une augmentation de la production pétrolière prendrait «des mois», il a indiqué lors d'un discours à la Maison-Blanche qu'un million de barils seraient injectés sur le marché chaque jour au cours des six prochains mois, soit «plus de 180 millions de barils». «Il s'agit d'une transition en temps de guerre», a-t-il souligné, «afin d'augmenter l'approvisionnement de pétrole jusqu'à ce que la production accélère plus tard dans l'année».
«Nous utiliserons les revenus de la vente de pétrole maintenant pour réapprovisionner les réserves stratégiques», a détaillé le président américain, assurant que les États-Unis seraient ainsi «prêts à faire face aux futures urgences».
Il s'en est aussi pris aux compagnies pétrolières qui «s'assoient sur leurs bénéfices records» au lieu d'augmenter la production sur le territoire américain. «Aucune entreprise américaine ne devrait tirer profit de la pandémie ou des agissements de Vladimir Poutine pour s'enrichir aux dépens des familles américaines», a-t-il martelé.
EN VIDÉO - Y a-t-il des nazis en Ukraine?
Depuis le 24 février 2022, Vladimir Poutine justifie son opération militaire en Ukraine en disant vouloir «dénazifier» le pays. Avec le bataillon Azov, le parti Svoboda, les élections législatives de 2012 et aujourd'hui Volodymyr Zelensky au pouvoir, est-ce justifié ? Pourquoi a-t-il utilisé ce terme ? Y a-t-il réellement des nazis en Ukraine ? Décryptage en vidéo.
Le Pentagone table désormais sur un conflit «prolongé»
Le recentrage de l'effort de guerre russe sur le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit «prolongé», a prévenu jeudi un haut responsable du Pentagone.
Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont «abandonné» l'aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais «nous continuons à penser que c'est un repositionnement», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat. «Nous n'avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux, ou qu'ils sont écartés définitivement des combats», a-t-il ajouté. «Ce que nous continuons à penser, c'est que ces forces seront ré-équipées et renvoyées en Ukraine (...) pour continuer le combat conformément à ce que nous pensons être leur objectif, c'est-à-dire globalement l'Est», notamment les régions séparatistes de Lougansk et Donetsk, dans le Donbass, a-t-il encore précisé.
Mais «les Ukrainiens connaissent très très bien le territoire», a-t-il noté, rappelant que cela fait huit ans qu'un conflit larvé oppose les séparatistes aux forces ukrainiennes dans cette zone. «Ce n'est donc pas parce qu'ils lui donnent la priorité, qu'ils y renforcent leurs effectifs et qu'ils y mettent plus d'énergie, que ce sera facile pour eux», a-t-il prévenu. «Cela pourrait présager un conflit plus long, plus prolongé», a-t-il ajouté.
» LIRE NOTRE RECIT - Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
Avec la guerre, la récolte de céréales en Ukraine risque d'être divisée par deux
Champs dévastés ou bombardés, ouvriers partis combattre, logistique ruinée: l'invasion russe risque de diviser par deux la récolte de céréales en Ukraine, cruciale pour l'alimentation mondiale, a prévenu le ministre ukrainien de l'Agriculture dans un entretien à l'AFP.
Si l'Ukraine a récolté l'année dernière 106 millions de tonnes de céréales, un record absolu, cette année le chiffre sera «de 25% à 50%» inférieur, prédit le ministre Mykola Solsky. «Et encore, c'est un pronostic optimiste».
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Car l'invasion russe de l'Ukraine a chamboulé son industrie agricole au moment où cette ex-république soviétique, réputée pour ses terres noires très fertiles, était le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé. Une partie des régions, notamment dans le sud fertile (Kherson, Zaporojie, Odessa, etc.), sont en proie aux hostilités et inaccessibles.
Les Ukrainiens «vont semer partout où c'est possible», mais seulement «50% à 75% des territoires» vont pouvoir être exploités, souligne Mykola Solsky. Autre problème: nombre d'agriculteurs ont «rejoint l'armée ou la défense territoriale» créant une pénurie de main d’œuvre, constate Mikola Solsky dont le ministère tente de mettre en place un «système d'exemptions provisoires» permettant aux ouvriers de ne pas être mobilisés.
Les Bourses européennes terminent en net repli, inquiètes des livraisons de gaz
Les Bourses européennes ont reculé jeudi, inquiètes de la menace russe d'arrêter des livraisons de gaz aux pays occidentaux, dont l'activité économique est largement dépendante, notamment en Europe.
La place de Paris a terminé en repli de 1,21% à 6659,87 points, Francfort de 1,31%, Londres de 0,83% et Milan de 1,10%. Elles subissent leur pire repli, sauf Londres, depuis l'arrivée du Covid-19, début 2020, l'indice européen de référence l'Eurostoxx 50 ayant perdu 9,21% depuis le 1er janvier.
À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: l'Europe «peut» et «va» payer le gaz en euros à la Russie, affirme Scholz
La Russie sanctionne les dirigeants de l'UE et la plupart des députés européens
La Russie a annoncé jeudi interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine. «Les restrictions s'appliquent aux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d'organes militaires européens, ainsi qu'à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette mesure s'applique aussi à des responsables politiques de pays membres de l'UE, ainsi qu'à des personnalités publiques et des journalistes qui «ont soutenu les sanctions illégales contre la Russie, incité à la russophobie ou violé les droits et les libertés des populations russophones», a ajouté le ministère. La diplomatie russe n'a pas publié la liste des personnes ciblées, mais a déclaré avoir informé la représentation européenne à Moscou de cette mesure. «Nous réaffirmons que toute action hostile de la part de l'UE et de ses États membres continuera immanquablement de donner lieu à une riposte ferme», a souligné le ministère russe.
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Une personne tuée après des tirs sur un convoi humanitaire près de Tcherniguiv
Une personne a été tuée et quatre blessées dans des tirs sur un convoi de cinq bus amenant des volontaires vers la ville assiégée de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, a annoncé jeudi une responsable ukrainienne. «Les combattants russes ont tiré sur un convoi de volontaires près de Tcherniguiv. Cinq bus qui se dirigeaient vers la ville pour évacuer des civils ont été l'objet de tirs», a annoncé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement. «Une personne est morte, quatre sont grièvement blessées», a-t-elle précisé.
Elle a accusé les troupes russes de «ne pas laisser la moindre possibilité d'évacuer les civils de Tcherniguiv assiégée, en laissant des dizaines de milliers de civils sans nourriture, sans eau, sans chauffage». Après Marioupol dans le sud, Tcherniguiv, qui comptait 280.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus durement frappée par les bombardements depuis le début de la guerre lancée par Moscou le 24 février. Le maire de la ville, Vladyslav Atrochenko, a indiqué mardi que 350 personnes y avaient été tuées depuis plus d'un mois, des civils pour la plupart.
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Comment l'armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège
Le constat s'est imposé petit à petit comme une évidence, l'armée russe a raté sa guerre éclair en Ukraine. Plus encore, devant Kiev, Kharkiv ou encore Tchernihiv, les Russes sont désormais sur la défensive et se retranchent. À Mykolaïv dans le Sud, étape clé sur le chemin d'Odessa à une centaine de kilomètres, ils ont même dû reculer.
Dès le début de l'invasion, la Russie a lancé le siège de plusieurs villes. Mais, hormis à Marioupol, Moscou doit revoir à la baisse ses ambitions, la stratégie d'encerclement des villes étant coûteuse en matériel et en effectif.
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Les Russes ont commencé à se retirer du site de Tchernobyl
Les forces russes ont commencé à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a annoncé jeudi l'agence nucléaire ukrainienne.
Les troupes qui occupaient le site sont parties «en deux colonnes vers la frontière» entre l'Ukraine et la Biélorussie, a indiqué Energoatom sur Telegram, ajoutant qu'il ne reste plus qu'un «petit nombre» de soldats russes sur place.
La France et l'Allemagne «se préparent» à un arrêt en approvisionnement de gaz russe
L'Allemagne et la France se «préparent» à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré jeudi 31 mars le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, à Berlin.
Guerre en Ukraine: les pays «inamicaux» devront avoir des comptes en roubles pour avoir du gaz, déclare Poutine
Vladimir Poutine a annoncé que les acheteurs de gaz russe de pays «inamicaux» devront payer en roubles depuis des comptes en Russie. Sous peine d'être privés d'approvisionnements, la mesure entrant en vigueur vendredi et touchant surtout l'Union européenne.
Au Danemark, Greenpeace organise une action en mer sur la route d'un navire pétrolier venu de Russie
«Non à la guerre», «Stop à l'approvisionnement de la guerre»... Greenpeace a organisé une action en mer, ce jeudi, sur la route d'un navire pétrolier venu de Russie et à destinations de ports européens. Les militants étaient immergés dans l'eau avec plusieurs pancartes, alors que l'ONG demande à l'Europe la fin de tous les échanges d'énergies fossiles avec la Russie.
Un maire ukrainien raconte son arrestation par les Russes
Le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine occupée par les Russes, a raconté jeudi à Paris comment il avait été arrêté par les soldats russes, le 11 mars, et a appelé les Français à se méfier de la propagande de Moscou.
«J'étais dans un centre de crise à Melitopol, des soldats russes sont venus, ils m'ont dit qu'ils m'arrêtaient au prétexte que je finançais un parti radical ukrainien dont je ne connaissais même pas l'existence», a déclaré Ivan Fedorov sur la chaîne de télévision BFMTV. «Ils m'ont amené en prison, dans une cellule où j'ai passé plusieurs heures sans aucun moyen de communication. Je ne pouvais même pas appeler mes parents. J'entendais des cris de torturés dans des cellules à côté», a-t-il poursuivi.
Situation «stable» à Kharkiv, l'armée russe va «réattaquer»
L'armée russe est en train de «regrouper ses forces pour attaquer» dans l'est et le sud de l'Ukraine, a estimé jeudi le chef de la 92e Brigade et défenseur de Kharkiv (nord-est), deuxième ville du pays où la situation est «stable». «Ils (les Russes) ont cru qu'ils passeraient en Ukraine comme ils l'ont fait en Crimée. Mais cela n'a pas marché, c'est pourquoi l'ennemi s'est retiré et est en train de se regrouper», a déclaré à l'AFP le général Pavlo «Maestro».
«Il se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces dans la région ou la direction de Slobozhanshchyna», la partie nord-est du pays allant de Kharkiv à Lougansk, et «Marioupol», a estimé le général. «Il ne faut jamais sous-estimer l'ennemi», dont les «forces sont énormes», a souligné cet officier supérieur de 47 ans, distingué le 3 mars dernier par le président Volodymyr Zelensky comme «héros» de l'Ukraine pour sa défense de Kharkiv aux premiers jours de la guerre.
LA VÉRIFICATION - La Russie utilise-t-elle des incinérateurs de campagne ?
Au milieu de la guerre des images, la question de la gestion des morts revient régulièrement depuis le début du conflit en Ukraine. «L'armée russe a des crématoriums de campagne qu'ils apportent avec eux et où ils brûlent des morts», a déclaré le directeur de la publication de Desk Russie, Nicolas Tenzer, sur l'antenne de RTL, affirmant que la Russie chercherait à cacher ses morts.
» A LIRE - Guerre en Ukraine : la Russie utilise-t-elle des incinérateurs de campagne ?
Plus de 4 millions de réfugiés, l'ONU parle de «crise humanitaire massive»
Quelque 40.000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine, un exode qui pour l'ONU est «une crise humanitaire massive».
Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens, et la barre des quatre millions qu'avait projetée le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au début du conflit a été franchie mercredi. «Nous sommes confrontés aux réalités d'une crise humanitaire massive qui ne fait que croître chaque seconde», a souligné le Haut commissariat aux réfugiés.
Ukraine: l'Otan s'attend à des «offensives supplémentaires»
Les forces russes «ne se retirent pas mais se repositionnent» en Ukraine et l'Otan s'attend à des «offensives supplémentaires» de la part de Moscou, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
«Selon nos informations», la Russie «essaie de regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass et dans le même temps elle maintient la pression sur Kiev et d'autres villes», a estimé Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse. Moscou avait dit mardi réduire «radicalement» son activité en direction de Kiev et Tcherniguiv.
À VOIR AUSSI - Ukraine: l'Otan s'attend à des «offensives supplémentaires» de la Russie qui a déjà «menti sur ses intentions»
Washington ne «comprend rien» au Kremlin et c'est préoccupant, selon Moscou
Le Kremlin a jugé jeudi inquiétant que les Etats-Unis ne comprennent rien au fonctionnement du pouvoir en Russie, répondant aux Occidentaux qui affirment que les conseillers de Vladimir Poutine lui mentaient de peur de lui dire la vérité. «Ils ne comprennent pas le président Poutine, ils ne comprennent pas le mécanisme de prise de décision, ils ne comprennent pas notre travail», a commenté auprès de la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, qui par le passé a déjà dénoncé les propos jugés insultants du président Joe Biden à l'égard du maître du Kremlin.
«Ce n'est pas seulement dommage, c'est préoccupant, car lorsqu'il y a un tel degré d'incompréhension, cela conduit à des prises de décision erronées qui ont ensuite de graves conséquences», a-t-il ajouté. Les renseignements britanniques et américains ont affirmé mercredi que Vladimir Poutine est induit en erreur par ses propres conseillers qui «ont peur de lui dire la vérité» sur sa stratégie «défaillante» en Ukraine, où il a lancé une vaste offensive militaire le 24 février.
Guerre en Ukraine: «Des soldats russes refusent d'obéir aux ordres», selon le chef de l'agence d'espionnage britannique
Jeremy Fleming, directeur du «Government Communications Headquarters», les «oreilles» des services du renseignement britanniques, a déclaré jeudi 31 mars que de nouveaux renseignements montraient que des soldats russes déployés en Ukraine avaient refusé d'exécuter des ordres, saboté leur équipement et abattu accidentellement l'un de leurs avions.
Le maire de Marioupol, enlevé par les Russes, affirme avoir été échangé contre 9 prisonniers
Sur BFM TV, Ivan Fedorov, maire de Marioupol enlevé par les soldats russes au début du conflit, a affirmé avoir été libéré à la suite d’un échange «contre neuf prisonniers militaires russes» : «Vous savez, en temps de guerre, il y a des échanges réguliers entre prisonniers. Ce n’est pas le premier», a-t-il expliqué. Il témoigne également sa gratitude au président Zelensky: «Je suis maire d'une petite ville ukrainienne, cette estime et ce geste d'attention du président, en plus en temps de guerre ou chaque minute compte, c'était très important pour moi."
Londres sanctionne des «propagandistes et médias d'Etat» russes
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des «propagandistes et médias d'Etat» russes, dont les propriétaires de RT et Sputnik pour contrer les «mensonges» du Kremlin en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
«La guerre (du président russe Vladimir) Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges», a indiqué la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss dans un communiqué, «et ce dernier train de sanctions en date vise les propagandistes éhontés qui véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine».
Zelensky rappelle les ambassadeurs au Maroc et en Géorgie, «pas efficaces»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rappelé les ambassadeurs d'Ukraine au Maroc et en Géorgie, jugeant qu'ils n'étaient pas assez «efficaces» pour obtenir des armes ou des sanctions contre la Russie dans ces deux pays. «Ils y a ceux qui travaillent pour que l'Ukraine puisse se défendre et se battre pour son avenir et il y a ceux qui perdent leur temps en s'accrochant à leurs postes. J'ai signé un premier décret pour rappeler une telle personne, l'ambassadrice au Maroc» Oksana Vassilieva, a-t-il déclaré dans un message vidéo mercredi. «Nous avons aussi rappelé l'ambassadeur en Géorgie» Igor Dolgov, a ajouté le président ukrainien.
L'ambassadeur ukrainien en Géorgie avait été rappelé début mars pour consultations suite au refus du gouvernement géorgien d'approuver des sanctions contre la Russie. Tbilissi empêchait par ailleurs l'arrivée de combattants volontaires depuis la Géorgie en Ukraine. «Avec tout le respect, s'il n'y a pas d'armes, pas de sanctions, pas de restrictions contre le business russe, cherchez s'il vous plaît un autre travail», a-t-il martelé. «J'attends des résultats dans les jours qui viennent de nos représentants en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Afrique. J'attends également des résultats de nos attachés militaires. Le front diplomatique est un front clé et tous doivent travailler de façon efficace», a-t-il conclu.
Zelensky exhorte les Pays-Bas à «être prêts» à boycotter l'énergie russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi aux Pays-Bas d'être prêts à boycotter l'énergie russe lors d'un discours devant le Parlement néerlandais. «Soyez prêts à arrêter les exportations d'énergie en provenance de Russie pour ne pas payer des milliards pour la guerre», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence.
La Russie est le principal fournisseur de gaz naturel de l'Europe. Soucieux d'isoler Moscou et de priver la Russie de sources de revenus après son invasion de l'Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux-tiers dès cette année les achats européens de gaz russe. Le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe se trouve dans le nord des Pays-Bas, dans la région de Groningue. A cause de séismes à répétition, le gouvernement néerlandais a promis aux habitants la fermeture à terme du robinet.
Pour devenir moins dépendant du gaz russe, une solution consiste à extraire davantage de gaz à Groningue que prévu, mais le gouvernement souhaite limiter cela autant que possible. A terme, l'extraction de gaz à Groningue devra vraiment s'arrêter en 2023 ou 2024, a récemment indiqué le gouvernement, tout en précisant qu'aucune certitude ne pouvait être donnée compte tenu de la conjoncture internationale.
Lors de son discours devant le Parlement néerlandais jeudi, le président ukrainien a par ailleurs demandé des sanctions «plus fortes» et «l'arrêt de tout commerce» avec la Russie. Le président ukrainien s'est déjà adressé à plusieurs parlements occidentaux, s'exprimant chaque fois en visioconférence dans sa langue (traduite en simultané) et apparaissant en chef de guerre assis devant le drapeau de son pays.
Marioupol: le CICR prêt à diriger les opérations d'évacuation vendredi
Le Comité international de la Croix Rouge s'est dit prêt «à diriger» les opérations d'évacuation des civils assiégés dans la ville de Marioupol à partir de vendredi à condition d'avoir les garanties nécessaires, selon un communiqué de l'organisation. Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir un cessez-le-feu ce jeudi et l'ouverture de couloirs d'évacuation des civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnées par les forces russes.
Volodymyr Zelensky exhorte les Pays-Bas à «être prêts» à boycotter l'énergie russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Pays-Bas d'être prêts à boycotter l'énergie russe lors d'un discours devant le Parlement néerlandais. «Soyez prêts à arrêter l'énergie de la Russie pour ne pas payer des milliards pour la guerre», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence.
Les séparatistes prorusses revendiquent d'importants gains territoriaux
Les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien affirmaient contrôler la quasi-totalité de la région de Lougansk et plus de la moitié de celle de Donetsk, Moscou ayant fait de la conquête de ces territoires de l'Ukraine orientale sa priorité. Ces revendications ne pouvaient pas être vérifiées de source indépendante.
«Au 31 mars 2022, au matin, plus de 90% du territoire de la République populaire de Lougansk a été libéré», a indiqué sur son canal Telegram la diplomatie de ce territoire, dont l'indépendance a été reconnue par la Russie juste avant son offensive sur l'Ukraine.
Denis Pouchiline, dirigeant des séparatistes de Donetsk, avait pour sa part assuré mercredi qu'«environ 55 à 60%» du territoire de la région ukrainienne éponyme était sous contrôle russe.
Avant le déclenchement de l'offensive russe le 24 février, les séparatistes, en guerre contre les forces ukrainiennes depuis 2014, contrôlaient environ un tiers de chacune de ces régions, soit 8900km2 des 26.500km2 de celle de Donetsk et 8.400km2 des 26.700km2 de celle de Lougansk.
La Grande-Bretagne presse l'Inde de prendre des mesures contre la Russie
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss s'est rendue en Inde aujourd’hui, avant l'arrivé à Delhi du plus haut diplomate russe, pour appeler le géant asiatique à prendre des mesures plus sévères à l'encontre de Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine.
L'Inde s'est abstenue de voter au conseil de sécurité de l'ONU une résolution condamnant la Russie et s'est contentée d'appeler à l'arrêt des violences. Le pays continue par ailleurs d'acheter du pétrole et des produits russes.
A New Delhi, Liz Truss déclarera que «l'invasion de l'Ukraine par la Russie souligne l'importance pour les démocraties de travailler plus étroitement ensemble pour dissuader les agresseurs, réduire la vulnérabilité à la coercition et renforcer la sécurité mondiale», a rapporté le haut-commissariat du Royaume-Uni à New Delhi, la principale mission diplomatique de la Grande-Bretagne en Inde. «Des liens plus profonds entre le Royaume-Uni et l'Inde stimuleront la sécurité dans la région indo-pacifique et dans le monde, et créeront des emplois et des opportunités dans les deux pays.»
Rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien «d'ici une ou deux semaines»
Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kouleba, pourraient se rencontrer «d'ici une ou deux semaines», a assuré leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu, ajoutant qu'il était «impossible d'avancer une date» mais que la Turquie souhaitait accueillir une telle rencontre «en tant que médiateur sincère».
«Ce qui importe c'est que les deux parties se retrouvent et s'accordent sur un cessez-le-feu durable, a-t-il noté. Il est impossible de négocier sous la pression des armes», a-t-il insisté.
A propos de l'évacuation des civils de Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, à laquelle la Turquie est associée à la France et la Grèce, le ministre a indiqué qu'Ankara avait proposé l'ouverture de «deux corridors humanitaires, vers la Russie et l'Ukraine».
«Personne ne doit faire pression sur les civils pour qu'ils choisissent l'un ou l'autre de ces corridors. Chacun doit pouvoir aller où il le souhaite», a-t-il souligné.
Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol, où Moscou a annoncé une trêve
Alors que le début du cessez-le-feu, promis par la Russie, est attendu d’ici 30 minutes, Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol.
«Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol, en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a déclaré Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne, dans une vidéo postée sur Telegram. Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus.»
Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol depuis Zaporojie, à quelque 220 km au nord-ouest, a-t-elle précisé, tandis que vingt-huit attendent encore l'autorisation de franchir un point de contrôle russe situé dans la localité de Vassylivka, proche de Zaporojie. «Nous allons tout faire pour que les bus puissent entrer à Marioupol et évacuer ceux qui restent dans la ville», a poursuivi Iryna Verechtchouk.
Jusqu'à présent, les civils ne pouvaient quitter Marioupol qu'avec leurs propres véhicules, en prenant de gros risques, les accords sur les évacuations centralisées n'ayant été respectés.
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Biden reçoit la famille d'un ex-Marine détenu «à tort» en Russie
Le président américain Joe Biden a rencontré mercredi la famille d'un ex-Marine américain «détenu à tort» en Russie, et leur a promis de faire tout son possible pour y mettre fin, a annoncé la Maison Blanche.
Trevor Reed, âgé d'une trentaine d'années, est accusé de violences contre deux policiers appelés sur les lieux d'une fête dans la capitale russe en août 2019. Condamné en juillet 2020 à neuf ans de prison, il avait dénoncé une affaire politique sur fond de tensions russo-américaines.
Durant son entretien avec les parents de l'Américain, Joe Biden «a répété son engagement à poursuivre le travail afin de faire libérer Trevor, Paul Whelan (arrêté en 2018 puis condamné pour espionnage, ndlr) et d'autres Américains détenus à tort en Russie et ailleurs», a écrit la Maison Blanche dans un communiqué. «Nous comprenons la douleur ressentie par la famille et les proches de Trevor, qui subissent le cauchemar de son absence, à laquelle nous sommes engagés à mettre fin», ajoute la présidence américaine.
Selon un communiqué de ses parents diffusé mardi, Trevor Reed avait débuté la veille une seconde grève de la faim, après une première en novembre dernier. Son avocat avait alors indiqué à l'AFP qu'il protestait contre des violations «à répétition» de ses droits en prison.
La star américaine de basket-ball Brittney Griner est quant à elle détenue en Russie depuis plus d'un mois.
Les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.
Petit à petit, jour après jour, les Russes sont confrontés aux restrictions croissantes, qui bousculent le quotidien et raniment le spectre des pénuries que beaucoup ont encore en mémoire.
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À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir
La température glaciale n’empêche pas les nombreux promeneurs dans le quartier piéton de Toula ce matin du 29 mars. Dans cette ville industrielle de 475.000 habitants à 200 kilomètres au sud de Moscou, les habitants aiment flâner au sein de cette zone récemment rénovée.
Malgré les apparences de normalité, tous ont en tête les événements qui se déroulent en Ukraine et les sanctions adoptées contre la Russie par l’Europe et les États-Unis. «On va s’en sortir, on a connu pire, tente-t-il de se rassurer. On a survécu aux années 1990, alors on survivra.» Un discours récurrent chez de nombreux Russes, ayant vécu la grave crise économique qui a suivi la chute de l’URSS et qui avait plongé toute une partie de la population dans la misère.
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L'Ukraine accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore
«Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui, à Marinka, a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence.»
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti le 25 mars toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
«Les villes de Georgievka, Novokalinovo et Otcheretino ont également été bombardées, a ajouté Pavel Kyrylenko, sans fournir de précisions sur les munitions employées. Aucune victime civile n'est à déplorer, mais plusieurs maisons ont été endommagées», a-t-il conclu.
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Vladimir Poutine serait-il mal informé ?
Vladimir Poutine serait-il mal informé ? C’est ce que laissent entendre les services de renseignements américain et britannique. «Nous avons des informations selon lesquelles Poutine estime que l'armée russe l'a induit en erreur, ce qui a causé une tension persistante entre lui et son état-major», a déclaré la directrice de la communication de l'exécutif américain, Kate Bedingfield. Nous pensons que Poutine est mal informé [...] sur les mauvaises performances de l'armée russe et sur la sévérité de l'impact des sanctions sur l'économie russe parce que ses hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité.».
Pour Jeremy Fleming, directeur de l'agence britannique de cybersécurité (GCHQ), le président russe a «extrêmement mal évalué» l'invasion de l'Ukraine. Ses conseillers «ont peur de lui dire la vérité» sur sa stratégie de guerre «défaillante» en Ukraine.
A Genève mercredi, la haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a prononcé un long réquisitoire contre les «crimes de guerre» qui pourraient selon elles avoir été commis depuis le début du conflit, pointant essentiellement du doigt la Russie, mais sans totalement dédouaner les forces ukrainiennes.
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«La guerre continue», déplore Jean-Yves Le Drian
Les espoirs d'une percée pour mettre fin au conflit - dans la foulée des discussions menées mardi à Istanbul entre les belligérants - ont été douchés hier soir, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov affirmant notamment ne pas pouvoir «faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque».
Malgré la promesse d’un cessez-le-feu local à Marioupol, «la guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté», a regretté hier soir le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. De son côté, le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, a affirmé que «les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne».
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La crainte de nouvelles frappes dans le Donbass se précise
«Nous voyons qu'il y a une accumulation de troupes russes pour de nouvelles frappes» dans la région du Donbass (est) «et nous nous y préparons», a insisté Volodymyr Zelensky, dans une vidéo à l’attention des Ukrainiens. Quelques jours plus tôt, la Russie avait annoncé se concentrer sur le front de l’Est. «On s'attend à ce que le feu sur les unités ukrainiennes s'intensifie», avec en ligne de mire «la mission d'assiéger la ville de Tcherniguiv», a relevé l'état-major de l'armée ukrainienne hier en fin de soirée dans son briefing publié sur Facebook.
Les forces russes poursuivent également, toujours dans l'Est, «leur blocus de Kharkiv, menant des tirs d'artillerie dans la ville», a souligné l'état-major. «Dans la direction de Donetsk, dans le Donbass, l'ennemi tente de prendre le contrôle de Popasna, Rubizhne, et de s'emparer de Marioupol» où l'occupant «continue de mener des attaques».
Un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Vadym Denysenko, a par ailleurs déclaré sur l'antenne de chaînes de télévision ukrainiennes que «les Russes ont commencé à utiliser l'aéroport de Brest (situé au Belarus, un pays limitrophe au nord de l'Ukraine, ndlr) pour bombarder nos territoires».
Mercredi, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné avoir constaté le départ de certaines unités de la capitale Kiev et de Tcherniguiv, mais «pas de retrait massif de troupes russes de ces zones», contrairement à la promesse faite la veille par Moscou.
Les Russes commencent à se retirer de Tchernobyl
Les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a indiqué hier un haut responsable du Pentagone.
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L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et «Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller au Belarus», a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
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«Nous ne cèderons rien», affirme Volodymyr Zelensky
«Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase», a affirmé hier dans la soirée le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. «Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire».
Plus tôt, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné avoir constaté le départ de certaines unités de Kiev et de Tcherniguiv, mais «pas de retrait massif de troupes russes de ces zones», contrairement à la promesse faite la veille par Moscou de «réduire radicalement» son activité militaire dans cette zone.
Marche arrière sur de possibles avancées dans les pourparlers
Alors des avancées «substantielles» dans les négociations mardi dernier à Istanbul, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a fait marche arrière. Il a déclaré ne pas pouvoir «faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque».
«Pour l'heure, nous ne pouvons pas parler de progrès et nous n'allons pas le faire», a-t-il insisté mercredi, précisant qu'il n'y avait «pas d'avancées» non plus dans l'organisation d'une éventuelle rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
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Marioupol retient son souffle avant le début du cessez-le-feu
Après de longues journées cadencées par les bombardements successifs, Marioupol espère reprendre son souffle. Le ministère russe de la Défense a annoncé hier soir un «régime de silence», soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures (9h en France) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils.
Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe.
«Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a ajouté le ministère dans un communiqué.
⇒ LIRE NOTRE REPOORTAGE : Écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
Situation militaire au 36e jour de l'offensive russe
Il y a 34 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.
Elle a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine. L'AFP a également constaté de visu le départ des forces russes de la ville de Trostyanets (nord-est). Après un mois d'occupation, elles sont parties sans combattre ou presque, selon de multiples témoignages dans la ville en partie détruite.
De son côté, l'armée russe augmente la cadence de ses bombardements. Tcherniguiv (nord), la deuxième ville d'Ukraine la plus détruite par des bombardements après Marioupol (sud), a continué à être pilonnée dans la nuit de mardi à mercredi par l'armée russe, malgré l'engagement par Moscou d'y réduire «radicalement» son activité militaire. Les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs accusé les forces russes d'avoir «bombardé délibérément» un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol.
À Kiev, les sirènes ont retenti de nombreuses fois dans la capitale et ses alentours au cours de la nuit. Les autorités font état de 30 bombardements russes au cours des dernières 24 heures. Les forces russes ont «vraisemblablement abandonné leurs efforts d'encercler Kiev à l'heure qu'il est, même si elles continuent de se battre pour maintenir leurs positions actuelles sur les deux rives de la rivière Dniepr», selon l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW).
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live ! En cette 36e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit.
Un couloir humanitaire sera ouvert à Marioupol vendredi, assure Moscou
La Russie a affirmé jeudi qu'un couloir humanitaire permettant l'évacuation de civils serait ouvert vendredi à Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine que les forces de Moscou essaient de conquérir depuis des semaines. «Les forces armées russes vont rouvrir un couloir humanitaire de Marioupol à Zaporojie (à 220 km au nord-ouest) le 1er avril à partir de 10H00 heure de Moscou», soit 07H00 GMT, a déclaré le ministère russe de la Défense.
Cette mesure est prise à la suite d'«une requête personnelle du président français (Emmanuel Macron) et du chancelier allemand (Olaf Scholz) auprès du président russe Vladimir Poutine», a ajouté le ministère dans un communiqué. «Pour garantir la réussite de cette opération humanitaire, il est proposé de la mener avec la participation directe de représentants du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge», a-t-il poursuivi.
» LIRE NOTRE DECRYPTAGE - Guerre en Ukraine : pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?
Une soprano russe déprogrammée pour avoir critiqué l'intervention en Ukraine
Un opéra russe a annoncé jeudi avoir annulé un concert de la célèbre soprano russe Anna Netrebko prévu en juin en raison de sa prise de position la veille contre l'intervention militaire de Moscou en Ukraine.
Netrebko, âgée de 50 ans, a «condamné expressément» mercredi l'offensive en Ukraine, après avoir été vivement critiquée en Europe et aux Etats-Unis pour son silence, de même que nombre d'artistes russes pressés de s'exprimer publiquement. En réaction, l'Opéra de Novossibirsk, en Sibérie, a annoncé l'annulation d'un concert prévu le 2 juin de la soprano qui vit à Vienne.
«Vivre en Europe et avoir l'opportunité de se produire dans des salles de concert européennes s'est révélé être plus important (pour elle) que le sort de la patrie», a vertement dénoncé l'Opéra de Novossibirsk dans un communiqué. «Nous ne devrions pas avoir peur des figures culturelles qui tournent le dos à leur patrie. Notre pays est riche en talents et les idoles d'hier seront remplacées par d'autres ayant une position citoyenne claire», a-t-il ajouté.
Les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, ont annoncé jeudi soir les autorités ukrainiennes. «Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl», a indiqué sur Facebook l'agence d'Etat ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
Le pétrole dévisse après l'annonce de Biden de libérer 180 millions de barils
Les cours du pétrole ont plongé jeudi après l'annonce du président des États-Unis Joe Biden, qui s'est engagé à puiser plus de 180 millions de barils dans les réserves stratégiques américaines pour soulager le marché.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai, dont c'était le dernier jour d'utilisation, a lâché 4,88% pour terminer à 107,91 dollars. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI), avec échéance le même mois, a lui chuté de 6,99%, à 100,28 dollars.
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Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
La déclaration a pris de court les Occidentaux. «J'ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles», a annoncé Vladimir Poutine mi-mars. Une mesure en réponse aux sanctions décidées par l'Occident à la suite de l'offensive en Ukraine, dont le gel d'actifs russes et qui, si elle est mise en oeuvre, remettra en cause les contrats gaziers conclus avec l'Europe.
» Découvrez notre décryptage - Gaz russe : pourquoi Vladimir Poutine demande-t-il à être payé en roubles ?
Gérard Depardieu dénonce les «folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine
L'acteur français Gérard Depardieu a dénoncé jeudi «les folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine, annonçant que la totalité des recettes de ses trois concerts prévus début avril au Théâtre des Champs-Élysées «reviendra aux victimes ukrainiennes».
«Le peuple russe n'est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine», a déclaré dans un communiqué à l'AFP la star, qui avait fait l'éloge du dirigeant russe dans le passé. Il doit se produire au TCE, à Paris, du 1er au 3 avril.
«J'ai toujours eu un penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d'autres artistes... Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch», a-t-il par ailleurs souligné.
Le 1er mars, Gérard Depardieu avait déjà appelé à «arrêter les armes et négocier», au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine. «La Russie et l'Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis: “Arrêtez les armes et négociez !”», avait-il indiqué.
Selon Joe Biden, Vladimir Poutine a «placé en résidence surveillée certains de ses conseillers»
Joe Biden a estimé que Vladimir Poutine «semblait s'isoler», et a dit avoir «des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers», tout en disant ne pas avoir de «preuves irréfutables».
Joe Biden «sceptique» face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes
Le président américain Joe Biden s'est dit jeudi «sceptique» face aux annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes pour concentrer l'offensive en Ukraine sur la région du Donbass, à l'est du pays.
Prix du carburant : Joe Biden promet de «soulager les ménages américains»
Le président américain Joe Biden a promis jeudi de «soulager les ménages» confrontés à la hausse du prix de l'essence, en annonçant notamment une mise à contribution sans précédent des réserves stratégiques du pays.
Soulignant qu'une augmentation de la production pétrolière prendrait «des mois», il a indiqué lors d'un discours à la Maison-Blanche qu'un million de barils seraient injectés sur le marché chaque jour au cours des six prochains mois, soit «plus de 180 millions de barils». «Il s'agit d'une transition en temps de guerre», a-t-il souligné, «afin d'augmenter l'approvisionnement de pétrole jusqu'à ce que la production accélère plus tard dans l'année».
«Nous utiliserons les revenus de la vente de pétrole maintenant pour réapprovisionner les réserves stratégiques», a détaillé le président américain, assurant que les États-Unis seraient ainsi «prêts à faire face aux futures urgences».
Il s'en est aussi pris aux compagnies pétrolières qui «s'assoient sur leurs bénéfices records» au lieu d'augmenter la production sur le territoire américain. «Aucune entreprise américaine ne devrait tirer profit de la pandémie ou des agissements de Vladimir Poutine pour s'enrichir aux dépens des familles américaines», a-t-il martelé.
EN VIDÉO - Y a-t-il des nazis en Ukraine?
Depuis le 24 février 2022, Vladimir Poutine justifie son opération militaire en Ukraine en disant vouloir «dénazifier» le pays. Avec le bataillon Azov, le parti Svoboda, les élections législatives de 2012 et aujourd'hui Volodymyr Zelensky au pouvoir, est-ce justifié ? Pourquoi a-t-il utilisé ce terme ? Y a-t-il réellement des nazis en Ukraine ? Décryptage en vidéo.
Le Pentagone table désormais sur un conflit «prolongé»
Le recentrage de l'effort de guerre russe sur le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit «prolongé», a prévenu jeudi un haut responsable du Pentagone.
Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont «abandonné» l'aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais «nous continuons à penser que c'est un repositionnement», a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat. «Nous n'avons absolument aucune indication que ces soldats rentrent chez eux, ou qu'ils sont écartés définitivement des combats», a-t-il ajouté. «Ce que nous continuons à penser, c'est que ces forces seront ré-équipées et renvoyées en Ukraine (...) pour continuer le combat conformément à ce que nous pensons être leur objectif, c'est-à-dire globalement l'Est», notamment les régions séparatistes de Lougansk et Donetsk, dans le Donbass, a-t-il encore précisé.
Mais «les Ukrainiens connaissent très très bien le territoire», a-t-il noté, rappelant que cela fait huit ans qu'un conflit larvé oppose les séparatistes aux forces ukrainiennes dans cette zone. «Ce n'est donc pas parce qu'ils lui donnent la priorité, qu'ils y renforcent leurs effectifs et qu'ils y mettent plus d'énergie, que ce sera facile pour eux», a-t-il prévenu. «Cela pourrait présager un conflit plus long, plus prolongé», a-t-il ajouté.
» LIRE NOTRE RECIT - Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
Avec la guerre, la récolte de céréales en Ukraine risque d'être divisée par deux
Champs dévastés ou bombardés, ouvriers partis combattre, logistique ruinée: l'invasion russe risque de diviser par deux la récolte de céréales en Ukraine, cruciale pour l'alimentation mondiale, a prévenu le ministre ukrainien de l'Agriculture dans un entretien à l'AFP.
Si l'Ukraine a récolté l'année dernière 106 millions de tonnes de céréales, un record absolu, cette année le chiffre sera «de 25% à 50%» inférieur, prédit le ministre Mykola Solsky. «Et encore, c'est un pronostic optimiste».
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Car l'invasion russe de l'Ukraine a chamboulé son industrie agricole au moment où cette ex-république soviétique, réputée pour ses terres noires très fertiles, était le quatrième exportateur mondial de maïs et en passe de devenir le troisième exportateur de blé. Une partie des régions, notamment dans le sud fertile (Kherson, Zaporojie, Odessa, etc.), sont en proie aux hostilités et inaccessibles.
Les Ukrainiens «vont semer partout où c'est possible», mais seulement «50% à 75% des territoires» vont pouvoir être exploités, souligne Mykola Solsky. Autre problème: nombre d'agriculteurs ont «rejoint l'armée ou la défense territoriale» créant une pénurie de main d’œuvre, constate Mikola Solsky dont le ministère tente de mettre en place un «système d'exemptions provisoires» permettant aux ouvriers de ne pas être mobilisés.
Les Bourses européennes terminent en net repli, inquiètes des livraisons de gaz
Les Bourses européennes ont reculé jeudi, inquiètes de la menace russe d'arrêter des livraisons de gaz aux pays occidentaux, dont l'activité économique est largement dépendante, notamment en Europe.
La place de Paris a terminé en repli de 1,21% à 6659,87 points, Francfort de 1,31%, Londres de 0,83% et Milan de 1,10%. Elles subissent leur pire repli, sauf Londres, depuis l'arrivée du Covid-19, début 2020, l'indice européen de référence l'Eurostoxx 50 ayant perdu 9,21% depuis le 1er janvier.
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La Russie sanctionne les dirigeants de l'UE et la plupart des députés européens
La Russie a annoncé jeudi interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine. «Les restrictions s'appliquent aux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d'organes militaires européens, ainsi qu'à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Cette mesure s'applique aussi à des responsables politiques de pays membres de l'UE, ainsi qu'à des personnalités publiques et des journalistes qui «ont soutenu les sanctions illégales contre la Russie, incité à la russophobie ou violé les droits et les libertés des populations russophones», a ajouté le ministère. La diplomatie russe n'a pas publié la liste des personnes ciblées, mais a déclaré avoir informé la représentation européenne à Moscou de cette mesure. «Nous réaffirmons que toute action hostile de la part de l'UE et de ses États membres continuera immanquablement de donner lieu à une riposte ferme», a souligné le ministère russe.
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Une personne tuée après des tirs sur un convoi humanitaire près de Tcherniguiv
Une personne a été tuée et quatre blessées dans des tirs sur un convoi de cinq bus amenant des volontaires vers la ville assiégée de Tcherniguiv, dans le nord de l'Ukraine, a annoncé jeudi une responsable ukrainienne. «Les combattants russes ont tiré sur un convoi de volontaires près de Tcherniguiv. Cinq bus qui se dirigeaient vers la ville pour évacuer des civils ont été l'objet de tirs», a annoncé Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement. «Une personne est morte, quatre sont grièvement blessées», a-t-elle précisé.
Elle a accusé les troupes russes de «ne pas laisser la moindre possibilité d'évacuer les civils de Tcherniguiv assiégée, en laissant des dizaines de milliers de civils sans nourriture, sans eau, sans chauffage». Après Marioupol dans le sud, Tcherniguiv, qui comptait 280.000 habitants avant la guerre, est la ville la plus durement frappée par les bombardements depuis le début de la guerre lancée par Moscou le 24 février. Le maire de la ville, Vladyslav Atrochenko, a indiqué mardi que 350 personnes y avaient été tuées depuis plus d'un mois, des civils pour la plupart.
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Comment l'armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège
Le constat s'est imposé petit à petit comme une évidence, l'armée russe a raté sa guerre éclair en Ukraine. Plus encore, devant Kiev, Kharkiv ou encore Tchernihiv, les Russes sont désormais sur la défensive et se retranchent. À Mykolaïv dans le Sud, étape clé sur le chemin d'Odessa à une centaine de kilomètres, ils ont même dû reculer.
Dès le début de l'invasion, la Russie a lancé le siège de plusieurs villes. Mais, hormis à Marioupol, Moscou doit revoir à la baisse ses ambitions, la stratégie d'encerclement des villes étant coûteuse en matériel et en effectif.
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Les Russes ont commencé à se retirer du site de Tchernobyl
Les forces russes ont commencé à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a annoncé jeudi l'agence nucléaire ukrainienne.
Les troupes qui occupaient le site sont parties «en deux colonnes vers la frontière» entre l'Ukraine et la Biélorussie, a indiqué Energoatom sur Telegram, ajoutant qu'il ne reste plus qu'un «petit nombre» de soldats russes sur place.
La France et l'Allemagne «se préparent» à un arrêt en approvisionnement de gaz russe
L'Allemagne et la France se «préparent» à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré jeudi 31 mars le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, à Berlin.
Guerre en Ukraine: les pays «inamicaux» devront avoir des comptes en roubles pour avoir du gaz, déclare Poutine
Vladimir Poutine a annoncé que les acheteurs de gaz russe de pays «inamicaux» devront payer en roubles depuis des comptes en Russie. Sous peine d'être privés d'approvisionnements, la mesure entrant en vigueur vendredi et touchant surtout l'Union européenne.
Au Danemark, Greenpeace organise une action en mer sur la route d'un navire pétrolier venu de Russie
«Non à la guerre», «Stop à l'approvisionnement de la guerre»... Greenpeace a organisé une action en mer, ce jeudi, sur la route d'un navire pétrolier venu de Russie et à destinations de ports européens. Les militants étaient immergés dans l'eau avec plusieurs pancartes, alors que l'ONG demande à l'Europe la fin de tous les échanges d'énergies fossiles avec la Russie.
Un maire ukrainien raconte son arrestation par les Russes
Le maire de Melitopol, ville du sud de l'Ukraine occupée par les Russes, a raconté jeudi à Paris comment il avait été arrêté par les soldats russes, le 11 mars, et a appelé les Français à se méfier de la propagande de Moscou.
«J'étais dans un centre de crise à Melitopol, des soldats russes sont venus, ils m'ont dit qu'ils m'arrêtaient au prétexte que je finançais un parti radical ukrainien dont je ne connaissais même pas l'existence», a déclaré Ivan Fedorov sur la chaîne de télévision BFMTV. «Ils m'ont amené en prison, dans une cellule où j'ai passé plusieurs heures sans aucun moyen de communication. Je ne pouvais même pas appeler mes parents. J'entendais des cris de torturés dans des cellules à côté», a-t-il poursuivi.
Situation «stable» à Kharkiv, l'armée russe va «réattaquer»
L'armée russe est en train de «regrouper ses forces pour attaquer» dans l'est et le sud de l'Ukraine, a estimé jeudi le chef de la 92e Brigade et défenseur de Kharkiv (nord-est), deuxième ville du pays où la situation est «stable». «Ils (les Russes) ont cru qu'ils passeraient en Ukraine comme ils l'ont fait en Crimée. Mais cela n'a pas marché, c'est pourquoi l'ennemi s'est retiré et est en train de se regrouper», a déclaré à l'AFP le général Pavlo «Maestro».
«Il se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces dans la région ou la direction de Slobozhanshchyna», la partie nord-est du pays allant de Kharkiv à Lougansk, et «Marioupol», a estimé le général. «Il ne faut jamais sous-estimer l'ennemi», dont les «forces sont énormes», a souligné cet officier supérieur de 47 ans, distingué le 3 mars dernier par le président Volodymyr Zelensky comme «héros» de l'Ukraine pour sa défense de Kharkiv aux premiers jours de la guerre.
LA VÉRIFICATION - La Russie utilise-t-elle des incinérateurs de campagne ?
Au milieu de la guerre des images, la question de la gestion des morts revient régulièrement depuis le début du conflit en Ukraine. «L'armée russe a des crématoriums de campagne qu'ils apportent avec eux et où ils brûlent des morts», a déclaré le directeur de la publication de Desk Russie, Nicolas Tenzer, sur l'antenne de RTL, affirmant que la Russie chercherait à cacher ses morts.
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Plus de 4 millions de réfugiés, l'ONU parle de «crise humanitaire massive»
Quelque 40.000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine, un exode qui pour l'ONU est «une crise humanitaire massive».
Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti, aux alentours de 40.000 passages quotidiens, et la barre des quatre millions qu'avait projetée le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au début du conflit a été franchie mercredi. «Nous sommes confrontés aux réalités d'une crise humanitaire massive qui ne fait que croître chaque seconde», a souligné le Haut commissariat aux réfugiés.
Ukraine: l'Otan s'attend à des «offensives supplémentaires»
Les forces russes «ne se retirent pas mais se repositionnent» en Ukraine et l'Otan s'attend à des «offensives supplémentaires» de la part de Moscou, a déclaré jeudi le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg.
«Selon nos informations», la Russie «essaie de regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass et dans le même temps elle maintient la pression sur Kiev et d'autres villes», a estimé Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse. Moscou avait dit mardi réduire «radicalement» son activité en direction de Kiev et Tcherniguiv.
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Washington ne «comprend rien» au Kremlin et c'est préoccupant, selon Moscou
Le Kremlin a jugé jeudi inquiétant que les Etats-Unis ne comprennent rien au fonctionnement du pouvoir en Russie, répondant aux Occidentaux qui affirment que les conseillers de Vladimir Poutine lui mentaient de peur de lui dire la vérité. «Ils ne comprennent pas le président Poutine, ils ne comprennent pas le mécanisme de prise de décision, ils ne comprennent pas notre travail», a commenté auprès de la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, qui par le passé a déjà dénoncé les propos jugés insultants du président Joe Biden à l'égard du maître du Kremlin.
«Ce n'est pas seulement dommage, c'est préoccupant, car lorsqu'il y a un tel degré d'incompréhension, cela conduit à des prises de décision erronées qui ont ensuite de graves conséquences», a-t-il ajouté. Les renseignements britanniques et américains ont affirmé mercredi que Vladimir Poutine est induit en erreur par ses propres conseillers qui «ont peur de lui dire la vérité» sur sa stratégie «défaillante» en Ukraine, où il a lancé une vaste offensive militaire le 24 février.
Guerre en Ukraine: «Des soldats russes refusent d'obéir aux ordres», selon le chef de l'agence d'espionnage britannique
Jeremy Fleming, directeur du «Government Communications Headquarters», les «oreilles» des services du renseignement britanniques, a déclaré jeudi 31 mars que de nouveaux renseignements montraient que des soldats russes déployés en Ukraine avaient refusé d'exécuter des ordres, saboté leur équipement et abattu accidentellement l'un de leurs avions.
Le maire de Marioupol, enlevé par les Russes, affirme avoir été échangé contre 9 prisonniers
Sur BFM TV, Ivan Fedorov, maire de Marioupol enlevé par les soldats russes au début du conflit, a affirmé avoir été libéré à la suite d’un échange «contre neuf prisonniers militaires russes» : «Vous savez, en temps de guerre, il y a des échanges réguliers entre prisonniers. Ce n’est pas le premier», a-t-il expliqué. Il témoigne également sa gratitude au président Zelensky: «Je suis maire d'une petite ville ukrainienne, cette estime et ce geste d'attention du président, en plus en temps de guerre ou chaque minute compte, c'était très important pour moi."
Londres sanctionne des «propagandistes et médias d'Etat» russes
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des «propagandistes et médias d'Etat» russes, dont les propriétaires de RT et Sputnik pour contrer les «mensonges» du Kremlin en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
«La guerre (du président russe Vladimir) Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges», a indiqué la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss dans un communiqué, «et ce dernier train de sanctions en date vise les propagandistes éhontés qui véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine».
Zelensky rappelle les ambassadeurs au Maroc et en Géorgie, «pas efficaces»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rappelé les ambassadeurs d'Ukraine au Maroc et en Géorgie, jugeant qu'ils n'étaient pas assez «efficaces» pour obtenir des armes ou des sanctions contre la Russie dans ces deux pays. «Ils y a ceux qui travaillent pour que l'Ukraine puisse se défendre et se battre pour son avenir et il y a ceux qui perdent leur temps en s'accrochant à leurs postes. J'ai signé un premier décret pour rappeler une telle personne, l'ambassadrice au Maroc» Oksana Vassilieva, a-t-il déclaré dans un message vidéo mercredi. «Nous avons aussi rappelé l'ambassadeur en Géorgie» Igor Dolgov, a ajouté le président ukrainien.
L'ambassadeur ukrainien en Géorgie avait été rappelé début mars pour consultations suite au refus du gouvernement géorgien d'approuver des sanctions contre la Russie. Tbilissi empêchait par ailleurs l'arrivée de combattants volontaires depuis la Géorgie en Ukraine. «Avec tout le respect, s'il n'y a pas d'armes, pas de sanctions, pas de restrictions contre le business russe, cherchez s'il vous plaît un autre travail», a-t-il martelé. «J'attends des résultats dans les jours qui viennent de nos représentants en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Asie du Sud-Est et en Afrique. J'attends également des résultats de nos attachés militaires. Le front diplomatique est un front clé et tous doivent travailler de façon efficace», a-t-il conclu.
Zelensky exhorte les Pays-Bas à «être prêts» à boycotter l'énergie russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi aux Pays-Bas d'être prêts à boycotter l'énergie russe lors d'un discours devant le Parlement néerlandais. «Soyez prêts à arrêter les exportations d'énergie en provenance de Russie pour ne pas payer des milliards pour la guerre», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence.
La Russie est le principal fournisseur de gaz naturel de l'Europe. Soucieux d'isoler Moscou et de priver la Russie de sources de revenus après son invasion de l'Ukraine, Bruxelles veut réduire des deux-tiers dès cette année les achats européens de gaz russe. Le plus grand gisement de gaz naturel d'Europe se trouve dans le nord des Pays-Bas, dans la région de Groningue. A cause de séismes à répétition, le gouvernement néerlandais a promis aux habitants la fermeture à terme du robinet.
Pour devenir moins dépendant du gaz russe, une solution consiste à extraire davantage de gaz à Groningue que prévu, mais le gouvernement souhaite limiter cela autant que possible. A terme, l'extraction de gaz à Groningue devra vraiment s'arrêter en 2023 ou 2024, a récemment indiqué le gouvernement, tout en précisant qu'aucune certitude ne pouvait être donnée compte tenu de la conjoncture internationale.
Lors de son discours devant le Parlement néerlandais jeudi, le président ukrainien a par ailleurs demandé des sanctions «plus fortes» et «l'arrêt de tout commerce» avec la Russie. Le président ukrainien s'est déjà adressé à plusieurs parlements occidentaux, s'exprimant chaque fois en visioconférence dans sa langue (traduite en simultané) et apparaissant en chef de guerre assis devant le drapeau de son pays.
Marioupol: le CICR prêt à diriger les opérations d'évacuation vendredi
Le Comité international de la Croix Rouge s'est dit prêt «à diriger» les opérations d'évacuation des civils assiégés dans la ville de Marioupol à partir de vendredi à condition d'avoir les garanties nécessaires, selon un communiqué de l'organisation. Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir un cessez-le-feu ce jeudi et l'ouverture de couloirs d'évacuation des civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnées par les forces russes.
Volodymyr Zelensky exhorte les Pays-Bas à «être prêts» à boycotter l'énergie russe
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux Pays-Bas d'être prêts à boycotter l'énergie russe lors d'un discours devant le Parlement néerlandais. «Soyez prêts à arrêter l'énergie de la Russie pour ne pas payer des milliards pour la guerre», a-t-il dit lors d'une intervention en visioconférence.
Les séparatistes prorusses revendiquent d'importants gains territoriaux
Les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien affirmaient contrôler la quasi-totalité de la région de Lougansk et plus de la moitié de celle de Donetsk, Moscou ayant fait de la conquête de ces territoires de l'Ukraine orientale sa priorité. Ces revendications ne pouvaient pas être vérifiées de source indépendante.
«Au 31 mars 2022, au matin, plus de 90% du territoire de la République populaire de Lougansk a été libéré», a indiqué sur son canal Telegram la diplomatie de ce territoire, dont l'indépendance a été reconnue par la Russie juste avant son offensive sur l'Ukraine.
Denis Pouchiline, dirigeant des séparatistes de Donetsk, avait pour sa part assuré mercredi qu'«environ 55 à 60%» du territoire de la région ukrainienne éponyme était sous contrôle russe.
Avant le déclenchement de l'offensive russe le 24 février, les séparatistes, en guerre contre les forces ukrainiennes depuis 2014, contrôlaient environ un tiers de chacune de ces régions, soit 8900km2 des 26.500km2 de celle de Donetsk et 8.400km2 des 26.700km2 de celle de Lougansk.
La Grande-Bretagne presse l'Inde de prendre des mesures contre la Russie
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss s'est rendue en Inde aujourd’hui, avant l'arrivé à Delhi du plus haut diplomate russe, pour appeler le géant asiatique à prendre des mesures plus sévères à l'encontre de Moscou suite à l'invasion de l'Ukraine.
L'Inde s'est abstenue de voter au conseil de sécurité de l'ONU une résolution condamnant la Russie et s'est contentée d'appeler à l'arrêt des violences. Le pays continue par ailleurs d'acheter du pétrole et des produits russes.
A New Delhi, Liz Truss déclarera que «l'invasion de l'Ukraine par la Russie souligne l'importance pour les démocraties de travailler plus étroitement ensemble pour dissuader les agresseurs, réduire la vulnérabilité à la coercition et renforcer la sécurité mondiale», a rapporté le haut-commissariat du Royaume-Uni à New Delhi, la principale mission diplomatique de la Grande-Bretagne en Inde. «Des liens plus profonds entre le Royaume-Uni et l'Inde stimuleront la sécurité dans la région indo-pacifique et dans le monde, et créeront des emplois et des opportunités dans les deux pays.»
Rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien «d'ici une ou deux semaines»
Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kouleba, pourraient se rencontrer «d'ici une ou deux semaines», a assuré leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu, ajoutant qu'il était «impossible d'avancer une date» mais que la Turquie souhaitait accueillir une telle rencontre «en tant que médiateur sincère».
«Ce qui importe c'est que les deux parties se retrouvent et s'accordent sur un cessez-le-feu durable, a-t-il noté. Il est impossible de négocier sous la pression des armes», a-t-il insisté.
A propos de l'évacuation des civils de Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, à laquelle la Turquie est associée à la France et la Grèce, le ministre a indiqué qu'Ankara avait proposé l'ouverture de «deux corridors humanitaires, vers la Russie et l'Ukraine».
«Personne ne doit faire pression sur les civils pour qu'ils choisissent l'un ou l'autre de ces corridors. Chacun doit pouvoir aller où il le souhaite», a-t-il souligné.
Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol, où Moscou a annoncé une trêve
Alors que le début du cessez-le-feu, promis par la Russie, est attendu d’ici 30 minutes, Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol.
«Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol, en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a déclaré Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne, dans une vidéo postée sur Telegram. Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus.»
Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol depuis Zaporojie, à quelque 220 km au nord-ouest, a-t-elle précisé, tandis que vingt-huit attendent encore l'autorisation de franchir un point de contrôle russe situé dans la localité de Vassylivka, proche de Zaporojie. «Nous allons tout faire pour que les bus puissent entrer à Marioupol et évacuer ceux qui restent dans la ville», a poursuivi Iryna Verechtchouk.
Jusqu'à présent, les civils ne pouvaient quitter Marioupol qu'avec leurs propres véhicules, en prenant de gros risques, les accords sur les évacuations centralisées n'ayant été respectés.
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Biden reçoit la famille d'un ex-Marine détenu «à tort» en Russie
Le président américain Joe Biden a rencontré mercredi la famille d'un ex-Marine américain «détenu à tort» en Russie, et leur a promis de faire tout son possible pour y mettre fin, a annoncé la Maison Blanche.
Trevor Reed, âgé d'une trentaine d'années, est accusé de violences contre deux policiers appelés sur les lieux d'une fête dans la capitale russe en août 2019. Condamné en juillet 2020 à neuf ans de prison, il avait dénoncé une affaire politique sur fond de tensions russo-américaines.
Durant son entretien avec les parents de l'Américain, Joe Biden «a répété son engagement à poursuivre le travail afin de faire libérer Trevor, Paul Whelan (arrêté en 2018 puis condamné pour espionnage, ndlr) et d'autres Américains détenus à tort en Russie et ailleurs», a écrit la Maison Blanche dans un communiqué. «Nous comprenons la douleur ressentie par la famille et les proches de Trevor, qui subissent le cauchemar de son absence, à laquelle nous sommes engagés à mettre fin», ajoute la présidence américaine.
Selon un communiqué de ses parents diffusé mardi, Trevor Reed avait débuté la veille une seconde grève de la faim, après une première en novembre dernier. Son avocat avait alors indiqué à l'AFP qu'il protestait contre des violations «à répétition» de ses droits en prison.
La star américaine de basket-ball Brittney Griner est quant à elle détenue en Russie depuis plus d'un mois.
Les Russes pris dans le nœud coulant des sanctions internationales
Ce n’est qu’un détail, mais tout de même: il devient de plus en plus difficile de se procurer du papier blanc en Russie, sinon en le payant cinq fois plus cher qu’il y a un mois. En cause, les sanctions internationales décidées après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt des approvisionnements en produits chimiques de blanchiment importés de Finlande… D’où le retour en force du papier jaunasse - pompeusement rebaptisé «écologique»-, omniprésent à l’époque de l’URSS.
Petit à petit, jour après jour, les Russes sont confrontés aux restrictions croissantes, qui bousculent le quotidien et raniment le spectre des pénuries que beaucoup ont encore en mémoire.
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À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir
La température glaciale n’empêche pas les nombreux promeneurs dans le quartier piéton de Toula ce matin du 29 mars. Dans cette ville industrielle de 475.000 habitants à 200 kilomètres au sud de Moscou, les habitants aiment flâner au sein de cette zone récemment rénovée.
Malgré les apparences de normalité, tous ont en tête les événements qui se déroulent en Ukraine et les sanctions adoptées contre la Russie par l’Europe et les États-Unis. «On va s’en sortir, on a connu pire, tente-t-il de se rassurer. On a survécu aux années 1990, alors on survivra.» Un discours récurrent chez de nombreux Russes, ayant vécu la grave crise économique qui a suivi la chute de l’URSS et qui avait plongé toute une partie de la population dans la misère.
⇒ LIRE LE REPORTAGE DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
L'Ukraine accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore
«Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui, à Marinka, a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence.»
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti le 25 mars toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
«Les villes de Georgievka, Novokalinovo et Otcheretino ont également été bombardées, a ajouté Pavel Kyrylenko, sans fournir de précisions sur les munitions employées. Aucune victime civile n'est à déplorer, mais plusieurs maisons ont été endommagées», a-t-il conclu.
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Vladimir Poutine serait-il mal informé ?
Vladimir Poutine serait-il mal informé ? C’est ce que laissent entendre les services de renseignements américain et britannique. «Nous avons des informations selon lesquelles Poutine estime que l'armée russe l'a induit en erreur, ce qui a causé une tension persistante entre lui et son état-major», a déclaré la directrice de la communication de l'exécutif américain, Kate Bedingfield. Nous pensons que Poutine est mal informé [...] sur les mauvaises performances de l'armée russe et sur la sévérité de l'impact des sanctions sur l'économie russe parce que ses hauts conseillers ont peur de lui dire la vérité.».
Pour Jeremy Fleming, directeur de l'agence britannique de cybersécurité (GCHQ), le président russe a «extrêmement mal évalué» l'invasion de l'Ukraine. Ses conseillers «ont peur de lui dire la vérité» sur sa stratégie de guerre «défaillante» en Ukraine.
A Genève mercredi, la haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a prononcé un long réquisitoire contre les «crimes de guerre» qui pourraient selon elles avoir été commis depuis le début du conflit, pointant essentiellement du doigt la Russie, mais sans totalement dédouaner les forces ukrainiennes.
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«La guerre continue», déplore Jean-Yves Le Drian
Les espoirs d'une percée pour mettre fin au conflit - dans la foulée des discussions menées mardi à Istanbul entre les belligérants - ont été douchés hier soir, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov affirmant notamment ne pas pouvoir «faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque».
Malgré la promesse d’un cessez-le-feu local à Marioupol, «la guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté», a regretté hier soir le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. De son côté, le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, a affirmé que «les négociations avec la délégation russe reprendront le 1er avril en ligne».
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La crainte de nouvelles frappes dans le Donbass se précise
«Nous voyons qu'il y a une accumulation de troupes russes pour de nouvelles frappes» dans la région du Donbass (est) «et nous nous y préparons», a insisté Volodymyr Zelensky, dans une vidéo à l’attention des Ukrainiens. Quelques jours plus tôt, la Russie avait annoncé se concentrer sur le front de l’Est. «On s'attend à ce que le feu sur les unités ukrainiennes s'intensifie», avec en ligne de mire «la mission d'assiéger la ville de Tcherniguiv», a relevé l'état-major de l'armée ukrainienne hier en fin de soirée dans son briefing publié sur Facebook.
Les forces russes poursuivent également, toujours dans l'Est, «leur blocus de Kharkiv, menant des tirs d'artillerie dans la ville», a souligné l'état-major. «Dans la direction de Donetsk, dans le Donbass, l'ennemi tente de prendre le contrôle de Popasna, Rubizhne, et de s'emparer de Marioupol» où l'occupant «continue de mener des attaques».
Un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, Vadym Denysenko, a par ailleurs déclaré sur l'antenne de chaînes de télévision ukrainiennes que «les Russes ont commencé à utiliser l'aéroport de Brest (situé au Belarus, un pays limitrophe au nord de l'Ukraine, ndlr) pour bombarder nos territoires».
Mercredi, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné avoir constaté le départ de certaines unités de la capitale Kiev et de Tcherniguiv, mais «pas de retrait massif de troupes russes de ces zones», contrairement à la promesse faite la veille par Moscou.
Les Russes commencent à se retirer de Tchernobyl
Les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, a indiqué hier un haut responsable du Pentagone.
⇒ LIRE NOTRE INTERVIEW DE KARINE HERVIOU : «La coupure de courant à Tchernobyl ne présente pas de danger immédiat»
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et «Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller au Belarus», a déclaré à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat.
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«Nous ne cèderons rien», affirme Volodymyr Zelensky
«Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase», a affirmé hier dans la soirée le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. «Nous ne cèderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire».
Plus tôt, le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandre Motuzyanyk, avait souligné avoir constaté le départ de certaines unités de Kiev et de Tcherniguiv, mais «pas de retrait massif de troupes russes de ces zones», contrairement à la promesse faite la veille par Moscou de «réduire radicalement» son activité militaire dans cette zone.
Marche arrière sur de possibles avancées dans les pourparlers
Alors des avancées «substantielles» dans les négociations mardi dernier à Istanbul, le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a fait marche arrière. Il a déclaré ne pas pouvoir «faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque».
«Pour l'heure, nous ne pouvons pas parler de progrès et nous n'allons pas le faire», a-t-il insisté mercredi, précisant qu'il n'y avait «pas d'avancées» non plus dans l'organisation d'une éventuelle rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
⇒ LIRE NOTRE ANALYSE : Sur quoi négocient les deux camps
Marioupol retient son souffle avant le début du cessez-le-feu
Après de longues journées cadencées par les bombardements successifs, Marioupol espère reprendre son souffle. Le ministère russe de la Défense a annoncé hier soir un «régime de silence», soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures (9h en France) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol afin d'évacuer des civils.
Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe.
«Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)», a ajouté le ministère dans un communiqué.
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Situation militaire au 36e jour de l'offensive russe
Il y a 34 jours, la Russie lançait son offensive sur l'Ukraine. Après plusieurs semaines de bombardements russes acharnés, comme en témoignent les images des villes détruites comme Tcherniguiv, Kharkiv et Marioupol, ville portuaire emblématique du conflit, l'armée ukrainienne semble de nouveau gagner du terrain.
Elle a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine. L'AFP a également constaté de visu le départ des forces russes de la ville de Trostyanets (nord-est). Après un mois d'occupation, elles sont parties sans combattre ou presque, selon de multiples témoignages dans la ville en partie détruite.
De son côté, l'armée russe augmente la cadence de ses bombardements. Tcherniguiv (nord), la deuxième ville d'Ukraine la plus détruite par des bombardements après Marioupol (sud), a continué à être pilonnée dans la nuit de mardi à mercredi par l'armée russe, malgré l'engagement par Moscou d'y réduire «radicalement» son activité militaire. Les autorités ukrainiennes ont d’ailleurs accusé les forces russes d'avoir «bombardé délibérément» un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol.
À Kiev, les sirènes ont retenti de nombreuses fois dans la capitale et ses alentours au cours de la nuit. Les autorités font état de 30 bombardements russes au cours des dernières 24 heures. Les forces russes ont «vraisemblablement abandonné leurs efforts d'encercler Kiev à l'heure qu'il est, même si elles continuent de se battre pour maintenir leurs positions actuelles sur les deux rives de la rivière Dniepr», selon l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW).
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live !
Bonjour à tous et bienvenue dans ce live ! En cette 36e journée de conflit entre la Russie et l'Ukraine, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de ce conflit.
Guerre en Ukraine: pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?
DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
Jean-Yves Le Drian au Figaro: «Je ne vois aucune inflexion des Russes»
Isabelle LasserreENTRETIEN EXCLUSIF - Le ministre français des Affaires étrangères juge que le but du président russe est une «occupation intégrale» du pays dont il nie «l’existence même» en tant qu’État.
LE FIGARO. - Vous avez dit il y a une quinzaine de jours que le pire était devant nous. Le pire, depuis les nouvelles négociations, est-il derrière nous?
Jean-Yves LE DRIAN. - Non, parce que la guerre, la guerre totale, continue. Elle continue partout: autour de Kiev, dans le Donbass, dans le nord-ouest de l’Ukraine et à Marioupol, ville martyre qui subit un siège dramatique, avec des dizaines de milliers de personnes prises en otages. Je ne vois aucun élément concret sur le terrain qui signale à ce stade une réelle et durable inflexion des Russes. Même si la progression de leurs forces est plus lente que le Kremlin ne l’espérait, je n’ai remarqué aujourd’hui aucun recul significatif, ni même de réel cessez-le-feu, le soi-disant «régime de silence» annoncé hier par les Russes pour quelques heures à Marioupol étant clairement insuffisant.
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Comment expliquez-vous le décalage entre les propos relativement optimistes de Moscou et Kiev sur les négociations et le scepticisme des Occidentaux?
Il ne faut pas se tromper. Les discussions d’Istanbul n’ont marqué aucune percée par rapport aux pourparlers qui se déroulent depuis trois semaines. Les mêmes sujets ont été évoqués et sur le fond il n’y a pas eu d’avancée substantielle. La «neutralité» de l’Ukraine, les garanties de sécurité à apporter à l’Ukraine, les méthodes pour qu’elles soient validées, le statut des territoires de Donetsk et de Louhansk et celui de la Crimée sont des sujets de discussion depuis des semaines. Mais il faut d’abord un cessez-le-feu et un agenda de retrait des forces russes. Sur toutes ces questions, nous soutenons l’Ukraine et sa souveraineté et nous condamnons l’agression russe. La seule nouveauté d’Istanbul, c’est la volonté de publicité qui a été donnée aux négociations, notamment par la partie russe.
Quelle en est la raison?
S’agit-il de permettre aux forces russes de se régénérer ou d’une vraie volonté de négocier? Tant que nous ne voyons pas de preuves concrètes de vrai cessez-le-feu global et de désengagement militaire significatif sur le terrain, je pencherai pour la première hypothèse.
La partie ukrainienne a également beaucoup communiqué…
Oui. Le président ukrainien a fait, courageusement, des ouvertures sur la neutralité. Il veut montrer que les Ukrainiens sont dans une position de négociation. Il veut sans doute aussi protéger son peuple en forçant l’imposition d’un cessez-le-feu et l’ouverture de négociations.
L’Europe s’est affirmée comme puissance, elle est restée unie et a montré qu’elle était capable de prendre rapidement des décisions d’ampleur
Volodymyr Zelensky dit que les Européens ont peur de la Russie. Est-ce le cas de la France?
La France souhaite que la guerre s’arrête, qu’un cessez-le-feu global soit mis en œuvre le plus rapidement possible. Elle veut que la souveraineté de l’Ukraine se base sur les éléments fondamentaux du droit international.
La France pourrait-elle être l’un des garants de la sécurité de l’Ukraine, si un statut de neutralité était adopté?
La question des garanties doit être examinée entre la Russie et l’Ukraine. Nous sommes à l’écoute des propositions de Volodymyr Zelensky. Si elles nous sont faites, nous les évaluerons avec beaucoup d’attention positive. Ce qui est sûr, c’est qu’une neutralité ne peut pas fonctionner sans garanties de sécurité. Ce sera aux deux parties d’en définir les contours.
Sentez-vous une évolution de Vladimir Poutine?
Toute la question est de savoir quelle est sa stratégie. S’agit-il d’une revendication territoriale, la conquête des oblasts du Donbass, ce qu’il n’avait pas réussi à faire en 2014? Ou s’agit-il d’une guerre de révisionnisme historique, qui l’amène à considérer que l’existence même de l’Ukraine en tant que pays souverain défendant des valeurs qui ne sont pas celles de l’autorité russe doit être remise en cause? Le but est-il de récupérer des territoires qui selon Vladimir Poutine appartiennent à la Russie ou est-il l’occupation intégrale de l’Ukraine et son intégration pour en faire un État croupion? Si j’en juge par les discours du président russe, c’est pour l’instant la deuxième hypothèse qui prévaut. En tout cas, c’est le moteur de l’agression russe. A-t-il les moyens de la mettre en œuvre dans la durée? C’est la question qui se pose.
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Quels scénarios de fin de l’histoire imaginez-vous?
De toute façon, il faudra une négociation. C’est la raison pour laquelle le président de la République veut maintenir un canal de discussion obstiné et régulier avec Vladimir Poutine. Mais cette guerre a déjà eu trois effets que Poutine n’avait sans doute pas anticipés. Elle a produit un triple réveil. D’abord, elle a contribué à renforcer la nation ukrainienne, sa solidité, sa fierté, son unité, et ce n’était pas gagné d’avance. Ensuite, elle a provoqué un réveil de l’Union européenne. Vladimir Poutine espérait sans doute que les pays européens se diviseraient. Mais l’Europe s’est au contraire affirmée comme puissance, elle est restée unie et a montré qu’elle était capable de prendre rapidement des décisions d’ampleur. Ce n’est déjà plus la même Europe qu’avant la guerre. L’UE a décidé de mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et elle a renforcé sa posture sécuritaire en adoptant la boussole stratégique et en s’engageant à augmenter ses capacités. Enfin, la guerre a réveillé l’Otan. Il y a quelques mois, l’Alliance s’interrogeait sur son propre devenir. Aujourd’hui elle revient à ce qui fait son fondement, la défense collective de l’espace euroatlantique. Cela fait beaucoup! En un mois, on a assisté à une forme de basculement de l’histoire, dont la crise ukrainienne a été le vecteur.
Emmanuel Macron doit-il continuer à téléphoner à Vladimir Poutine malgré le manque de résultats?
Oui car il faut faire preuve d’une obstination totale et d’une détermination permanente. Il faut aussi créer des liens qui permettront un jour d’établir une communication entre Poutine et Zelensky. Les discussions ne sont pas forcément chaleureuses. Mais il importe qu’elles aient lieu. Emmanuel Macron s’engage dans cet effort diplomatique sans naïveté. Il le fait pour assumer les responsabilités particulières qui incombent à la France.
Sommes-nous en train de revenir à la guerre froide, avec un affrontement idéologique et politique entre deux blocs?
Du temps de la guerre froide, il n’y avait pas de guerre en Europe. Cela ne veut pas dire qu’il faut y revenir. La réalité aujourd’hui, c’est qu’il y a une guerre en Europe. Il faudra bien un jour revenir à la sécurité et à la stabilité sur le continent et remettre sur la table les principes de la charte de Paris de 1990, qui posait comme base la non-utilisation de la force entre États. Cette étape sera indispensable dans un second temps. Là où la Russie évoque une guerre contre l’Occident, nous disons qu’il s’agit d’une rupture des fondamentaux de la communauté internationale. En aucun cas nous ne devons nous prêter à cette interprétation russe du conflit. Nous devons au contraire rassembler sous les principes des Nations unies. Il faut réadapter et revoir les règles de stabilité en Europe car toutes sont caduques, mais il faut également revenir aux bases du droit international.
Emmanuel Macron s’est distancié de Joe Biden quand il a affirmé en Pologne que Poutine ne devrait plus être au pouvoir. Y a-t-il une divergence de vues entre la France et les États-Unis?
Non. Il existe au contraire une unité de vue entre les deux pays. L’objectif des alliés, c’est la souveraineté de l’Ukraine, son intégrité territoriale et un cessez-le-feu. Il n’y a pas d’autre objectif.
Après la guerre, l’Union européenne ne sera plus la même qu’avant et l’Ukraine ne sera plus non plus la même
Dans quel cas le conflit pourrait s’étendre à l’Occident?
Au dernier sommet de l’Otan, les alliés ont réaffirmé avec force et unité que le moindre mètre carré de l’Alliance atlantique serait défendu. Vladimir Poutine le sait.
Pensez-vous que l’Ukraine a vocation à rejoindre un jour l’Union européenne?
Au sommet de Versailles, les Vingt-Sept ont très clairement dit que le destin de l’Ukraine était européen. Après la guerre, l’Union européenne ne sera plus la même qu’avant et l’Ukraine ne sera plus non plus la même. Il faudra se reparler à ce moment-là.
Qu’avez-vous appris depuis le début de la guerre?
La première constatation, c’est qu’un conflit gelé n’est jamais un conflit fermé. Et ça doit être une leçon pour tous les conflits gelés dans le monde. La deuxième, c’est que lorsqu’un conflit est gelé, des médiations doivent être lancées pour le fermer. La troisième, c’est que la Russie a érigé une doctrine qui s’appuie sur un révisionnisme historique, sur une instrumentalisation de l’histoire, sur un retour à l’autoritarisme d’empire et qu’elle estime que rien ne peut s’opposer à une telle démarche.
Rétrospectivement, la France a-t-elle commis des erreurs dans sa relation avec Vladimir Poutine?
Non. Les actions de Vladimir Poutine sont basées sur une idéologie qui se manifeste par une dérive autoritaire à l’intérieur, par une dérive d’annexion et de subordination à l’extérieur et par une dérive d’instrumentalisation des démocraties. Il est difficile de contrer une idéologie.
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Mais quand même… Ne pensez-vous pas que si on l’avait arrêté en 2014, en prenant des sanctions plus fortes au lieu de miser sur un rapprochement avec le Kremlin, il aurait été dissuadé?
Il est difficile de refaire l’histoire. On a toujours considéré qu’il fallait parler à la Russie car c’est une évidence géographique et parce qu’il faut réaffirmer nos valeurs, notre attachement à la charte de Paris. Le narratif russe tente de donner des explications a posteriori.
Vous n’avez pas peur que les progrès faits par l’Europe retombent comme un soufflé quand la guerre sera finie?
Je ne le crois pas. Les pas franchis sont considérables. Quand l’Union européenne décide de mettre fin, avec un calendrier précis, à sa dépendance énergétique, c’est une étape majeure. Quand elle décide d’adopter la boussole stratégique, c’est aussi une étape majeure. Je ne vois pas de retour en arrière possible.
Guerre en Ukraine: pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?
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Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
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L'Humanité
Quand l’intimité est jetée en pâture sur le Net
Prescription cultureTélévision Une femme fraîchement divorcée voit sa vie complètement détruite avec la mise en ligne, par un amant éconduit, de leurs ébats amoureux. Un téléfilm glaçant.
Caroline ConstantSophie est une femme à bout. Dès le moment où elle entre dans sa librairie de quartier, dans la première scène de Mise à nu, on devine qu’elle va commettre l’irréparable : elle fulmine, et tout traduit une totale exaspération, de sa respiration hachée à ses yeux sortis de leurs orbites. Elle passe à l’acte : sans hésiter, sans un mot, elle se dirige vers son libraire et lui tire dessus. En pleine journée, en pleine boutique. Quand les forces de police arrivent pour l’embarquer, elle ne proteste même pas. Sophie en est arrivée à cette extrémité après des mois de harcèlement, après que sa vie professionnelle et familiale a été détruite. Et après 58 plaintes, surtout. Ce geste, c’est celui d’une femme à fleur de peau, abandonnée par la société et les siens. Car elle a été victime de « revenge porn » : ses ébats intimes se sont retrouvés sur le Net.
séduisant, attentionné, pressant
Tout avait pourtant commencé de façon si charmante : un nouveau libraire, Vincent Marsac (Julien Boisselier), s’installe dans le quartier de Sophie (Julie de Bona), restauratrice. Elle vient de quitter son mari et n’a pas forcément envie de s’encombrer avec une nouvelle histoire. Mais l’homme est séduisant, attentionné, pressant : Sophie et lui deviennent amants. Très vite, il devient possessif. Très vite aussi, il veut prendre dans sa vie une place qu’il n’a pas, se montre jaloux du père des enfants de Sophie, de son meilleur et plus vieil ami. Quand il dépasse les bornes en se présentant chez elle le soir de l’anniversaire de son fils, sans y être invité, Sophie le plaque. Il la prévient : il va se venger. Quelques jours plus tard, ses amis et sa famille reçoivent une vidéo de ses ébats amoureux avec Vincent. On n’y distingue que le visage de Sophie, pas celui de son partenaire. Dans ce tranquille quartier, elle est désignée, tout de suite, avec des noms d’oiseaux. Son père refuse de la revoir, son fils part en vrille, son ex-mari veut récupérer la garde de ses enfants. Elle ne cède pas, et porte plainte : la police lui rit au nez.
Deux ans et 58 plaintes
Et le cauchemar s’accélère : la vidéo est balancée sur les réseaux sociaux, puis sur des sites pornographiques, avec son numéro de téléphone, puis son adresse. Sa vie devient un enfer, avec les moqueries des clients, les hommes qui la harcèlent et l’agressent, les parents d’élèves qui ont peur que leurs enfants soient contaminés par cette femme de petite vertu, qui, on le rappelle, n’a fait que jouir dans une relation consentie et n’est pour rien dans le fait que ces vidéos soient balancées partout. Un policier (Édouard Montoute) et une association de lutte contre le cyberharcèlement l’aident, concrètement. Mais deux ans et 58 plaintes, c’est long.
Mise à nu est un téléfilm de procès. Quelle vérité, de celle de la femme brisée psychologiquement ou du pervers en fauteuil roulant, va obtenir justice ? Le film rend compte d’une réalité effroyable. Il est tiré d’une histoire réelle, celle de Sophia D. Julien Boisselier est comme toujours admirable dans le registre de l’amant pervers et chafouin. Julie de Bona est très convaincante dans le rôle de la victime, même si elle en fait un peu trop. Didier Bivel, qui a réalisé récemment pour France 2 le formidable Emma Bovary, remplit complètement son rôle préventif.
réseaux sociauxviolences faites aux femmestéléfilmfrance 2 Le Figaro
Présidentielle 2022: Emmanuel Macron se (re)pose en rempart face à Marine Le Pen
François-Xavier BourmaudREPORTAGE - Le président-candidat a fustigé ses rivaux d’extrême droite et a souligné leurs divergences, ce jeudi, à Fouras (Charente-Maritime).
Envoyé spécial à Fouras (Charentes Maritimes)
Aux abords de la mairie de Fouras, un quidam s’époumone mollement:«McKinsey, démission!» Le service d’ordre d’Emmanuel Macron l’écarte prestement et quelques partisans du candidat lancent tout aussi mollement des «Macron président!». Il l’est encore pour quelques jours mais il veut le rester cinq ans de plus. Il faut bien faire campagne. Et donc céder aux figures imposées de l’exercice: le déplacement thématique et le bain de foule. Va donc pour Fouras et son ancienne décharge désormais enfouie pour parler d’environnement. Va donc aussi pour une déambulation dans la rue commerçante de la petite ville où les habitants se massent pour apercevoir le candidat, essayer de l’approcher, voire lui glisser quelques mots.
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Le service d’ordre tente d’organiser le trajet et demande aux passants de se regrouper sur le côté droit de la chaussée pour qu’Emmanuel Macron puisse progresser dans la foule. «Il faudrait qu’il bosse un peu plus sur la gauche», rigole un badaud. Mais il reste sur la droite du trottoir. Sur l’extrême droite même. Pour lui, c’est de là que vient la menace avec la progression continue de Marine Le Pen dans les enquêtes d’opinion. Jusqu’à devenir menaçante au second tour. Alors Emmanuel Macron cogne. Sur son adversaire de 2017, mais aussi sur Éric Zemmour. Lors de son dernier déplacement de campagne, lundi à Dijon, il avait déjà mis en garde contre un rapprochement entre la patronne du RN et celui de Reconquête!: «Ça va finir en tandem cette histoire.» C’est le risque. Voir Marine Le Pen bénéficier d’une réserve de voix au second tour grâce aux électeurs d’Éric Zemmour. Alors Emmanuel Macron s’attarde sur les divergences entre les deux, les souligne et les triture comme pour faire apparaître deux extrêmes droites irréconciliables.
Il y en a un qui nous dit « retraite à 64 ans », l’autre nous dit « retraite à 62 ans » alors qu’elle avait dit 60. On n’y comprend plus rien mais on sait une chose, c’est l’extrême droite
«Ils disent qu’ils vont faire meeting ensemble, qu’ils sont main dans la main. Il y en a un qui nous dit “retraite à 64 ans”, l’autre nous dit “retraite à 62 ans” alors qu’elle avait dit 60. On n’y comprend plus rien mais on sait une chose, c’est l’extrême droite», cingle Emmanuel Macron avant de fustiger «un tandem qui arrive clopin-clopant, qui dit tout et son contraire et qui divise le pays». Marine Le Pen donc, «portée par un clan», et Éric Zemmour «le nouveau venu». Tous deux prospèrent sur le rejet qu’Emmanuel Macron suscite dans une partie du pays. Et encore ces derniers jours sur fond d’affaire McKinsey, ce cabinet américain devenu le symbole des dépenses de l’État en missions de conseil. Au cours de sa déambulation, le candidat-président est d’ailleurs interpellé sur le sujet. Se défend encore. Dénonce des «contre-vérités». Tente de se justifier. Mais un sujet chasse l’autre. Il lui faut maintenant parler des retraites. Puis de l’apprentissage. Puis de la santé. Au bout d’une heure de déambulation, il n’a parcouru qu’une centaine de mètres au milieu d’une foule ni totalement bienveillante ni complètement hostile. Quand un groupe de jeunes filles se met à crier: «Trahison politique, inaction climatique!» elles sont rapidement écartées, hilares, dans les bras des membres du service d’ordre. On allait presque l’oublier, mais c’est d’écologie et d’environnement dont Emmanuel Macron vient parler à Fouras.
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Le temps de se réfugier dans le marché aux poissons pour laisser passer une averse brutale, le voilà qui surgit au milieu de la place du village pour un discours façon stand-up au milieu de la foule. Il défend son bilan, sa stratégie énergétique, ses projets pour la biodiversité. Et pique au passage une idée de La France insoumise sur la «planification écologique». «Vous avez plutôt entendu ce mot dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon. N’y voyez pas une conversion de ma part mais je suis pragmatique! Il faut savoir écouter les bonnes idées, les adapter», plaide-t-il. Et peu importe que derrière ce mot, Emmanuel Macron mette exactement l’inverse de ce que défend le leader de LFI. Il s’agit tout de même de lui rendre une sorte d’hommage. Pour l’amadouer aussi. Il ne faudrait pas que Jean-Luc Mélenchon hésite trop longtemps sur la consigne de vote en cas de nouveau second tour Macron-Le Pen.
«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour
VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».
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RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains
INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».
Le Figaro
Covid-19 : 169.311 nouveaux cas en 24 heures, 121 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Fin de l'état d'urgence sanitaire dans les territoires ultramarins, augmentation du nombre de tests Covid, Shanghai qui admet une préparation insuffisante face au Covid ... Le Figaro fait le point ce jeudi 31 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.
Lire le dossierCovid-19 : la pandémie de coronavirus en chiffres et en infographies
21.922 patients hospitalisés en France.
L'épidémie continue de sévir en France, où 121 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, selon le bilan de Santé publique France. 21.922 malades sont actuellement hospitalisés ce jeudi (contre 21.687 mercredi), dont 1763 lors des dernières 24 heures. 1551 patients sont traités en services de soins critiques, contre 1546 la veille. 169.311 nouveaux cas ont également été détectés lors des dernières 24 heures, contre 169.024 la veille. Le taux de positivité continue de progresser et s'élève désormais à 31,2%.
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Fin de l'état d'urgence sanitaire dans tous les territoires ultra-marins
L'état d'urgence sanitaire sera levé jeudi soir à minuit dans tous les territoires ultramarins où il était encore appliqué, aux Antilles, à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie, a indiqué jeudi le ministère des outre-mer à l'AFP. Les préfectures de Martinique et de Guadeloupe ont précisé mercredi par communiqué les modalités de cette levée des mesures les plus contraignantes. La préfecture de Guadeloupe a annoncé la fin du couvre-feu et du port du masque obligatoire dans les espaces publics dès vendredi. La présentation du passe sanitaire dans les établissements recevant du public ne sera plus requise à partir de lundi.
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La préfecture de Martinique indique pour sa part que «le couvre-feu sera supprimé et les horaires d'ouverture de droit commun s'appliqueront pour les restaurants et les débits de boissons», à partir du 1er avril. Le port du masque restera cependant obligatoire en Martinique dans les lieux publics jusqu'au 9 avril, date à laquelle il ne sera plus que «fortement recommandé» dans tous les lieux clos, ajoute le communiqué. Certaines mesures resteront en vigueur après la levée de l'état d'urgence dans ces îles des Antilles: l'obligation vaccinale pour le personnel soignant, le port du masque dans les transports collectifs et le passe sanitaire dans les établissements de santé.
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Le nombre de tests Covid monte encore, leur prix baisse à nouveau
Le nombre de tests de dépistage du Covid-19, reparti en hausse début mars, a encore bondi de 27% la semaine dernière, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé. Le rebond prend des allures de nouvelle vague: plus de 3,8 millions de tests antigéniques et PCR ont été réalisés entre le 21 et le 27 mars, contre un peu moins de 3 millions la semaine précédente, précise la Direction des statistiques (Drees) dans un communiqué. Cette troisième hausse consécutive confirme la nette reprise des dépistages, en particulier chez les moins de 16 ans, après deux mois de reflux de janvier à début mars.
Dans ce contexte, et compte tenu du volume «très significatif» de tests antigéniques déjà remboursés depuis le début de l'année (plus de 45 millions), le gouvernement a décidé de baisser à nouveau leurs prix à partir de vendredi, selon un arrêté paru au Journal officiel jeudi. Le tarif en pharmacie passera ainsi de 20 à 16,50 euros, soit 23% de moins. Pour les autres professions autorisées à réaliser des tests (médecins, infirmiers, kinés, sages-femmes, dentistes), la diminution sera d'un peu plus de 4 euros, soit entre 20% et 30% selon les cas.
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Hôpital: un rapport du Sénat recommande un «électrochoc» après la pandémie
Les soignants doivent recevoir une «reconnaissance financière équitable», sortir de «la morale du volontariat» et être mieux représentés dans la gouvernance des hôpitaux, selon un rapport du Sénat publié jeudi qui appelle à un «électrochoc» dans la gestion des hôpitaux. La commission d'enquête a été mise sur pied après une étude en octobre 2021 sur la fermeture de lits par le Conseil scientifique. Les parlementaires réclament la poursuite des efforts du Ségur de la Santé annoncés en 2020, notamment en matière de rémunérations. Des concertations «trop tardives» et des «extensions sans réflexion d'ensemble» ont fait que chez les «oubliés du Ségur», «l'amertume» ne «tarit pas», regrettent les sénateurs. Et c'est encore plus vrai après une pandémie de Covid-19 dépeinte dans le rapport comme révélatrice de «crises latentes» dans les établissements de soins.
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Face au Covid, Shanghai admet une préparation «insuffisante»
«Des préparatifs insuffisants»: un haut responsable de Shanghai a concédé jeudi que la capitale économique chinoise n'était pas totalement prête à affronter l'actuelle flambée de Covid, qui force la ville à confiner ses 25 millions d'habitants. La métropole affronte sa pire vague de contamination depuis le début de l'épidémie. Le variant Omicron met à rude épreuve la stratégie nationale «zéro Covid» qui vise à tout faire pour empêcher de nouveaux cas. Les Shanghaïens habitant dans la partie Est de la ville (Pudong) sont confinés à domicile depuis lundi matin et font l'objet d'un dépistage général. Ce confinement durera jusqu'à vendredi matin, date à laquelle l'Ouest (Puxi) sera mis sous cloche.
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Covid-19 : 217.480 nouveaux cas en 24 heures, 137 morts dans les hôpitaux français
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Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables
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Crises d’angoisse: comment apprendre à les maîtriser
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L'Humanité
Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »
EntretienL’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.
Cyprien BogandaContrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.
Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?
L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.
Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.
En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.
Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).
Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?
Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.
Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.
Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?
Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.
Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.
Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?
Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.
Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.
michael zemmourréforme des retraitesRetraite à 60 ansdépart à la retraite Le Figaro
Depardieu dénonce les «folles dérives inacceptables» de Poutine
L'acteur a annoncé jeudi que la totalité des recettes de ses trois concerts prévus début avril au théâtre des Champs-Élysées «reviendra aux victimes ukrainiennes».
L'acteur français Gérard Depardieu a dénoncé jeudi 31 mars «les folles dérives inacceptables» de Vladimir Poutine, annonçant que la totalité des recettes de ses trois concerts prévus début avril au théâtre des Champs-Élysées «reviendra aux victimes ukrainiennes».
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«Le peuple russe n'est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine», a déclaré dans un communiqué à l'AFP la star, qui avait fait l'éloge du dirigeant russe dans le passé. Il doit se produire du 1er au 3 avril au TCE, à Paris, où il chantera des chansons de Barbara dont il était l'ami intime. «La totalité des recettes des trois concerts que je donne au théâtre des Champs-Élysées (...) reviendra aux victimes ukrainiennes de cette tragique guerre fratricide», a ajouté l'acteur, dans un communiqué transmis à l'AFP jeudi. «J'ai toujours eu un penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d'autres artistes... Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch», a-t-il par ailleurs souligné. Le 1er mars, Gérard Depardieu avait déjà appelé à «arrêter les armes et négocier», au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine.
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«La Russie et l'Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis : “Arrêtez les armes et négociez !”», avait-il indiqué. Le monstre sacré du cinéma français, qui possède les nationalités française et russe, avait obtenu un passeport russe en janvier 2013, sur fond de désaccord avec la politique fiscale du président François Hollande. «Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu'ils font le bien», avait-il déclaré en 2014 à l'hebdomadaire Le Point. Depuis, Gérard Depardieu n'a eu de cesse de vanter sa nouvelle patrie, la Russie, une «grande démocratie», et de faire les éloges de Vladimir Poutine, qu'il a notamment comparé au pape Jean Paul II.
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L'Humanité
Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix
Premier planEntre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.
Cécile RousseauCyprien BogandaQu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.
Aucune urgence économique
Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »
Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.
Miser sur la formation et l’embauche des jeunes
Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.
Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »
L’usine à gaz du compte professionnel de prévention
Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.
Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.
Une impression de bis repetita de 2019
Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos décalé… »
En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.
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Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat
EnquêteLe président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien
Aurélien SoucheyreEmmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.
Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !
La retraite pour les riches
Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »
« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.
La bataille des retraites est (à nouveau) déclaréeLes arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »
L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse socialeDes institutions verrouillées
« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.
« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.
Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.
Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.
Enfumage sur l’énergie
Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».
Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».
« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».
« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.
Une grande attaque contre la Sécu
L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.
Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.
Grande sécu, grosse manip’D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.
Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.
En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?
Les services publics dans le viseur
Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.
Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.
Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.
Vers un durcissement sécuritaire
Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».
Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.
Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »
La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.
C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?
C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.
En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?
Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.
En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?
À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.
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Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle
ActuLe 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.
Diego Chauvet«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.
Un grand coup de pression dans la campagne
Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».
Smic à 1 400 euros net et blocage des prix
Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.
Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon
Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.
Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire Le Figaro
Guerre en Ukraine: ces industriels français qui risquent la coupure
Emmanuel EgloffOlivia DétroyatGuillaume GuichardDÉCRYPTAGE - Un décret en préparation prévoit de hiérarchiser les usines en fonction de leur importance stratégique.
Vladimir Poutine ne cesse de faire monter la pression sur ses clients européens en voulant les forcer à payer en roubles. Face au refus de ces derniers, le risque de voir l’Europe privée de gaz russe augmente de jour en jour. L’Allemagne et l’Autriche ont déclenché leur plan d’urgence. La France met la dernière main au sien, qui devrait paraître sous forme de décret ces prochains jours. Pour l’élaborer, les pouvoirs publics ont ressorti de leurs tiroirs un vieux projet de texte encadrant les coupures ciblées et d’urgence en cas de manque de gaz - appelées «délestages». Les particuliers ne sont pas concernés. Le projet de décret ne vise que les quelque 5000 sites industriels et gros consommateurs. «Il s’agit d’un dispositif de dernier ressort», précise-t-on au ministère de la Transition écologique. Les préfets doivent en parallèle dresser la liste des sites qui ne peuvent pas être interrompus, comme les hôpitaux et certains sites industriels.
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Si la Russie décidait de fermer le robinet, cela se ressentirait en France dans les deux ou trois jours, le temps que le déficit de gaz se répercute le long des gazoducs (la molécule de méthane s’y déplace à la vitesse de 30 km/h). Il faudrait alors couper d’urgence les gros consommateurs pour lesquels cet arrêt ne détruirait pas le matériel industriel. «Il n’est pas question d’interrompre en masse et de façon indiscriminée des grands consommateurs industriels, mais d’avoir des raisonnements proportionnés», précise-t-on au ministère de l’Industrie. Couper le gaz à des consommateurs n’est pas aussi simple que de couper l’électricité: cela ne se fait pas à distance ni de façon automatique. C’est au consommateur de fermer le robinet. Le gestionnaire du réseau doit donc contacter individuellement chaque industriel visé, par exemple par téléphone, pour lui demander de réduire ou d’arrêter sa consommation de gaz naturel.
En parallèle du travail sur le décret «délestage», des discussions sont en cours entre les représentants des industriels et le gouvernement sur les économies de gaz à réaliser d’ici l’hiver, afin de s’affranchir progressivement du gaz russe (17 % de la consommation française gazière aujourd’hui). Il s’agit de mettre en place des lignes de conduite pour allouer au mieux les molécules de gaz, en faisant portant l’effort sur les sites moins prioritaires et capables de réduire leur consommation sans trop de dommages. «Il faut allouer les molécules de gaz là où il y a la plus grande valeur ajoutée pour la nation», reconnaît Nicolas de Warren, le président de l’Uniden, qui représente les industries grandes consommatrices d’énergie. Plusieurs critères sont pris en compte: le caractère stratégique de la production de l’usine, la valeur ajoutée dégagée, le degré d’intégration dans une chaîne d’approvisionnement nationale.
L’industrie est un secteur particulièrement gourmand en gaz naturel. Certains processus de production utilisent massivement la chaleur, via des chaudières tournant à cet hydrocarbure. «L’arbitrage sera délicat à faire entre les différentes industries et entreprises», prévient un industriel. Beaucoup des sites consommant plus de 5 GWh de gaz par an ne peuvent pas se sevrer de cette source d’énergie sans graves conséquences. Pas question de couper le gaz aux raffineries, qui l’utilisent dans leurs vapocraqueurs pour produire des carburants. S’il arrêtait son four fonctionnant à 1500 °C, un verrier casserait son matériel à cause de phénomènes de dilatation lors du refroidissement. En théorie, «il est possible d’arrêter la production, tout en maintenant le four à une chaleur qui ne l’endommage pas mais permet de moins consommer de gaz . Sauf, qu’il faut trois semaines pour réaliser cette opération», précise-t-on chez Saint-Gobain. Cela ne fonctionne donc pas en cas de coupure brutale du gaz.
Les papetiers, qui utilisent le gaz pour faire tourner leurs séchoirs, ont eux la possibilité de réduire leur consommation de cette énergie ; mais cela réduirait leur production. Les industriels de l’agroalimentaire peuvent également s’adapter, en réduisant leur fabrication, en donnant la priorité à certains produits. Mais un tel régime sur longue durée pourrait finir par poser des problèmes de pénuries. «Nous n’avons à ce stade pas de solution miracle si le gaz venait à faire défaut, mais le risque semble tout de même faible», glisse-t-on chez le sucrier Cristal Union, qui espère faire partie des prioritaires.
Les industriels qui peuvent arbitrer entre plusieurs sites de production dans le monde chercheront à relocaliser leur production là où l’énergie est beaucoup moins chère, comme aux États-Unis
Indépendamment des lignes de conduite qui seront définies entre les industriels et le gouvernement, le «signal prix» pourrait provoquer à lui seul une baisse de la consommation de gaz. Avec la multiplication par six du coût du mégawattheure de gaz depuis janvier 2021, certains industriels seront contraints, pour préserver leur rentabilité, de diminuer, voire d’arrêter leur production. Certains risquent également de délocaliser. «En Europe, nous sommes maintenant les champions du monde des prix du gaz, alerte Thérèse Marion Sliva, du Cleee, une association de grands consommateurs industriels et tertiaires français d’énergie. Les industriels qui peuvent arbitrer entre plusieurs sites de production dans le monde chercheront à relocaliser leur production là où l’énergie est beaucoup moins chère, comme aux États-Unis.»
De façon plus positive, la baisse de la consommation de gaz pourrait aussi venir d’un recours à d’autres énergies. Problème: opérer une telle bascule nécessite de lourds investissements, donc du temps. Les papetiers ont fait ce travail ces dernières années et parviennent à produire 64 % de leur chaleur grâce à la biomasse (bois recyclé, par exemple). Le gouvernement entend aussi, dans le cadre du plan de relance, lancer en urgence un appel à projets de 150 millions d’euros pour substituer les chaudières au gaz par des chaudières fonctionnant à la biomasse. Le ministère de l’Industrie veut aussi repêcher les dossiers déposés pour des demandes de subvention écartés dans un premier temps, mais permettant d’économiser du gaz.
Par ailleurs, pour assurer l’hiver prochain, la France a débuté le remplissage en mars de ses colossaux stockages souterrains de gaz. Ces cavités immenses peuvent abriter 35 milliards de mètres cubes de cet hydrocarbure, alors que la France consomme en une année 47 milliards de mètres cubes. Les fournisseurs ont l’obligation de remplir leur quota de stockage durant la belle saison, afin d’y puiser les molécules nécessaires en hiver. «C’est le sujet numéro un: avoir les stocks pleins, insiste Nicolas de Warren. Au vu des prix de marché du gaz actuel, cela coûtera cher.» Cinq fois plus cher que les années précédentes, en réalité, soit 10 milliards d’euros, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Si on nous coupait le gaz russe immédiatement, nous serions en très grande difficulté
Problème, «à cause d’une pénurie actuelle de production nucléaire,les turbines des centrales électriques au gaz tournent à fond en ce moment. Du coup, les stockages se remplissent plus lentement, prévient Emmanuel Sire, président du courtier SirEnergies. Bref, si on nous coupait le gaz russe immédiatement, nous serions en très grande difficulté. C’est donc maintenant qu’il faut économiser du gaz comme de l’électricité, pour pouvoir remplir au plus vite les réserves.Tous les petits gestes comptent.»
Pour sécuriser l’approvisionnement, les grands acteurs du gaz et les pouvoirs publics ont accéléré les importations en provenance des États-Unis et du Qatar sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Afin d’accueillir ces mètres cubes supplémentaires de GNL, les capacités des trois terminaux portuaires d’importation sont en train d’être augmentées. Il faut en effet, à la sortie du bateau méthanier, regazéifier le gaz et l’écouler sans heurt sur les réseaux. L’arrivée d’un terminal GNL flottant au Havre est aussi en cours d’étude - mais il pourrait ne pas être opérationnel avant un an, préviennent certaines sources au fait du dossier. Toutefois, analyse Philippe Charlez, expert énergie à l’institut Sapiens, le GNL n’est pas la solution miracle. «Pour se passer du gaz russe, il faudrait diriger vers l’Europe un tiers du marché mondial du GNL, ce qui reviendrait à priver l’Asie de 50% des volumes de GNL qu’elle consomme habituellement.», estime-t-il. Difficilement imaginable.
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Stockages et importations de GNL ne suffiront donc pas. Un grand dirigeant gazier français s’inquiète: «Nos concitoyens ne sont pas conscients que nous manquons d’énergie en Europe et qu’il va falloir se rationner dans les mois et les années qui viennent».
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Le Figaro
En couple, peut-on être heureux avec des projets de vie différents ?
PSYCHOLOGIE - Avoir un enfant, partir à la campagne, gagner beaucoup d'argent... Si l'on est pas accordés sur ces sujets, faut-il douter ?
À en croire Saint-Exupéry, «aimer, […] c'est regarder ensemble dans la même direction». Sur le papier, certes, l'idée tient. Seulement en pratique, l'affaire n'est parfois plus vraiment la même. L'un veut un enfant, l'autre non. L'un déborde d'ambition, construit minutieusement sa carrière et tient à s'enrichir, l'autre se satisfait d'un mode de vie minimaliste. L'un rêve de campagne, l'autre ne pourrait pas se passer de la ville… De l'amour dans le couple, il y en a. Mais les désirs de vie des partenaires peuvent se désaccorder, au point de fragiliser l'union et de laisser place aux doutes. Est-on vraiment «faits» l'un pour l'autre ? L'histoire a-t-elle une issue quand on aspire à prendre des chemins divergents ? Et si, oui, peut-on y trouver le bonheur malgré tout ?
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Qu'il s'agisse d'une envie de parentalité, du désir de vivre dans un certain cadre ou d'une vision particulière de la vie professionnelle, «avoir des désirs différents n'est pas antagoniste à la réussite du couple», répond d'emblée la psychologue clinicienne Lucie Roger. Avoir envie d'un autre scenario que celui du ou de la partenaire est tout à fait courant. Comment passer au travers quand on sait qu'au sein du couple, chacun vient d'univers différents ? «On ne sort pas avec son jumeau», rappelle avec amusement la thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert. Sans oublier que si les deux parties du duo arrivent avec un modèle d'union idéale en tête, chacun veut s'épanouir individuellement dans la relation, en plus de le faire à deux. Le «je» est tout aussi important que le «nous». C'est ce qui fait la richesse de la rencontre mais cause parfois le désordre de l'union.
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Le désir, une force en mouvement
«Au départ, l'amour gomme toutes les aspérités, mais nos différences finissent par nous heurter», souligne Violaine Patricia Galbert. En clair, une fois la lune de miel passée, le système se fissure. Or, on a tendance à penser qu'un couple «qui réussit» le doit à une ribambelle de compromis et de sacrifices par amour pour l'autre. Seulement, «si l'on est dans un rapport purement sacrificiel, cela ne fonctionne pas», tranche la psychologue Lucie Roger. Certes, la négociation, le compromis et le deuil font partie du couple, qui n'est pas une comédie romantique, mais la relation ne peut s'y réduire ; au risque d'être malheureux.
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On a souvent en tête que si l'autre ne partage pas la même envie, l'histoire est condamnée. Ou pire, que l'on se condamne soi-même à cohabiter avec ce sacrifice qui nous empêchera d'être heureux. Mais Lucie Roger le rappelle : «une envie n'est qu'une projection», pas un ordre. Autrement dit, inutile de prendre peur quand un conjoint parle d'avoir un bébé. Il ne l'exige pas à l'autre et cet enfant ne sera pas imposé dans la minute. La psychologue poursuit : «le désir est une force en mouvement, qui n'est pas figé». Selon la professionnelle, on doit pouvoir entendre l'envie de l'autre sans fermer catégoriquement la porte.
Une envie n'est qu'une projection
Rappelons aussi que le désir ne se résume pas à un «je veux» ou «je ne veux pas». Il peut être teinté de réserves, d'interrogations, d'inquiétudes. «On imagine par exemple que concevoir un enfant se passe comme dans un Walt Disney, et que l'on devrait forcément en avoir très très très envie. Mais un bébé ne naît pas forcément d'un désir plein et absolu», remarque Lucie Roger. Idem pour le cadre de vie souhaité. On peut avoir envie de vivre à la campagne sans être sûr de se sentir prêt à sauter le pas parce qu'on adore la facilité de la vie en ville. Pour toutes ces raisons, la psychologue appelle à prendre son temps, pour se laisser la possibilité de voir ses désirs se préciser et se rejoindre.
De nouveaux modèles
En marge du cliché du couple idéal, dont les partenaires seraient en phase sur tous les plans, on invente également de nouvelles règles du jeu, plus personnelles. De quoi maintenir l'union et faire en sorte que chacun y trouve son compte. Du côté du cadre de vie, de nouveaux modèles émergent déjà. Avec ou sans enfant, on peut s'octroyer le luxe de vivre séparément. Valéria Salomé, consultante en relations humaines, résume ce mode de vie par l'expression «relations de rencontre». On ne se retrouve que pour le meilleur, on existe à deux au fil de rendez-vous galants, plutôt qu'en partageant une routine.
Bien sûr, le respect des choix de l'autre est indispensable à la cohabitation sereine. La thérapeute conjugale Violaine Patricia Galbert prend l'exemple de l'argent, «un moteur de nos vies», estime-t-elle. Il faut que celui qui ne gagne pas ou peu d'argent laisse l'autre libre de son choix d'en gagner et de le dépenser comme il l'entend. Mais aussi que celui qui gagne davantage, ne passe pas son temps à reprocher à l'autre de ne pas être dans cette quête, et potentiellement d'être dépendant lors d'activités onéreuses. Violaine Patricia Galbert souligne qu'il peut être compliqué pour celui qui fait «vivre» le foyer, d'accepter que l'autre ne contribue pas à la même hauteur. Mais l'admiration est l'ingrédient qui peut aider à y parvenir : «Il est militant, c'est un artiste… La valeur va se trouver ailleurs, comme dans l'engagement», évoque-t-elle.
La clef : communiquer
Quels que soient les sujets de discorde du couple, il ne s'agit pas d'essayer de convaincre l'autre. Laisser à chacun sa liberté de décision est primordial, insistent les spécialistes. En revanche, le «nous» doit être un espace de discussion, où chacun a le droit de déposer son désir, où l'on doit s'écouter mutuellement.
Valéria Salomé rappelle que si l'on ne maîtrise pas nos sentiments, on a en revanche du pouvoir sur la qualité de notre relation. Mais pour que cette dernière fonctionne, encore faut-il «se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner», note-t-elle. La clef du bonheur du couple se niche à l'endroit même où se trouve le problème : la communication de nos désirs intimes, avant que cela ne nous apparaisse comme une impasse.
Se donner les moyens de continuer à vivre ensemble sans démissionner
D'ailleurs, c'est bien cette absence de communication dès les débuts de la relation qui impacterait les unions des mois ou des années plus tard, selon la thérapeute conjugale, Violaine Patricia Galbert. Le couple irait vite, au point de louper des étapes cruciales de discussion qui nous permettent de savoir ce que veut l'autre. «Avant, il y avait les fiançailles, puis le mariage, ce qui nous laissait le temps d'élaborer. Aujourd'hui, on réfléchit moins à ce qui se joue, on vit dans une espèce d'utopie», observe de son côté la psychologue Lucie Roger.
En abordant les «sujets qui fâchent», on peut trouver un terrain d'entente, «négocier» la trajectoire du couple. Soit en accordant nos désirs, soit en acceptant de ne pas être toujours d'accord sur ce que l'on veut. Seulement il y a une limite. Le processus ne doit aucunement enfermer et laisser l'un dans l'attente indéfinie que l'autre accède au désir. La rupture peut alors être une option qui libère les deux parties.
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Dialogue entre l'artiste Agnès Hurstel et l'anthropologue David Le Breton qui, chacun à sa manière, raconte des histoires, fait parler le corps et éclaire ce que masquent rires et sourires.
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REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
L'Humanité
Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale
ActuLa majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.
Florent LE DUCinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).
« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »
le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux
Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?
D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.
un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans
Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.
Repousser l’âge de départ à la retraite continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.
Retraite à 60 ansréforme des retraitesfinancement des retraitesdépart à la retraite Le Figaro
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
Pierre AvrilREPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
Envoyé spécial à Lviv.
Ces dernières semaines, la pompeuse statue de Stepan Bandera attire les Ukrainiens débarqués à Lviv des quatre coins du pays. À la faveur de la guerre, la figure de cet ancien combattant nationaliste antisoviétique est devenue consensuelle. Pour le Kremlin, il est l’image tutélaire du nazi, inspirant les actes et les paroles du gouvernement Zelensky. Pour le peuple, qui ploie sous les bombes de l’armée russe, il est passé du statut de personnage controversé à celui de héros.
«Bandera a combattu pour la liberté et l’indépendance de sa nation, ces valeurs que nous chérissons aujourd’hui et qui font que nous, Ukrainiens, sommes un peuple ouvert aux autres», explique Natalia, venue photographier la statue avec son mari Alexandre et sa sœur Olga, trois quinquagénaires arrivés de Jytomyr, à l’ouest de Kiev, hébergés dans une colocation. C’est à Lviv, pour sa part, que Stepan Bandera signa - quelques mois avant l’opération Barbarossa - la déclaration d’indépendance du pays, rejetée par le régime nazi mais auquel il collaborera in fine.
L’autre capitale
«Sous l’Union soviétique (qui l’a fait assassiner à Munich en 1959), Bandera passait pour un traître mais c’était simplement un homme qui aimait son pays», renchérit Roman Khalipova venu de Kharkiv, l’une des villes ukrainiennes les plus russophiles qui soient, actuellement sous le feu de Moscou. Déjà victime des guerres d’indépendance postsoviétiques (Abkhasie), Roman Khalipova avait trouvé refuge, au début des années 1990, dans l’est de l’Ukraine. Aujourd’hui, il a émigré vers son extrême ouest.
Lviv a longtemps été une terra incognita pour les Européens. Maintenant, on découvre que la Russie et l’Ukraine sont deux pays différents et notre ville concentre justement cet esprit national
À Lviv, les particularités d’une géographie ukrainienne cachant les divisions politiques du pays, ne comptent plus guère. Ayant accueilli jusqu’à 200.000 personnes par jour, la ville frontalière de la Pologne absorbe à présent les différences. Malgré son septième rang en termes de population (700.000 habitants), elle est devenue l’autre capitale du pays, suppléant Kiev encerclée.
La Pologne, la France, l’Italie, la Croatie, la Hongrie, la Lettonie et la Lituanie y ont déplacé leur ambassade. En Ukraine, les maires et gouverneurs locaux jouent un rôle essentiel, y compris en matière de défense. Les Chinois, les Arméniens et les Georgiens y ont aussi leurs représentations, bien qu’à effectifs réduits. L’ambassadeur lituanien effectue fréquemment la navette entre Lviv et Kiev, distantes de 500 kilomètres. Les autres puissances, comme les États-Unis et l’Allemagne, ont préféré se replier en Pologne.
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«Outre le fait d’envoyer un signal très fort à l’Ukraine, notre présence à Lviv permet de mieux identifier les besoins spécifiques du gouvernement et d’y répondre dans des délais très courts», se félicite au Figaro l’ambassadeur de France, Étienne de Poncins. Ainsi Kiev avait-il besoin de camions de pompiers dotés de grandes échelles que Paris lui a livrés en vingt-sept exemplaires en trois semaines.
Les «héros» du soulèvement
C’est à Lviv qu’a été publié, en 1776, le premier journal d’Ukraine, en langue française, la Gazette de Leopold, alors que la ville galicienne était une province autrichienne. Après être passées entre de multiples mains conquérantes, de l’empire austro-hongrois à la Pologne en passant par l’URSS et le IIIe Reich, la cité, jalouse de son indépendance, agrège désormais la diversité. Dans les rues et les magasins, le russe s’y fait plus fréquemment entendre que les années précédentes. Quant à la plupart des ukrainophones, encouragés par la politique de préférence linguistique de l’ex-président Petro Porochenko, ils se remettent sans trop de difficultés à la langue de Pouchkine.
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Lors de la révolution pro-occidentale de 2014, c’est de Lviv que venaient, en grand nombre, les gardiens des barricades érigées sur la place Maïdan de Kiev. Nombre d’entre eux grossirent les rangs du Secteur droit, le bataillon ultranationaliste, reconverti depuis sans succès dans la politique. Après avoir combattu loin de leur ville d’origine, jusque dans le Donbass contre les séparatistes prorusses, les «héros» du soulèvement - ou membres de l’Action antiterroriste, comme on les appelait à l’époque - reposent désormais sur leurs terres. Huit ans plus tard, la relève est prête. Depuis le début de la guerre, 20.000 personnes de la région se sont portées volontaires pour partir au front.
«On y est très bien accueillis», se réjouissent à l’unisson les réfugiés croisés dans cette ville relativement épargnée par les bombardements. Elle leur offre un répit, durable ou provisoire, sur la route de l’exil. La majorité des quelque 4 millions de déplacés y ont transité. Les centres humanitaires fonctionnent à plein régime. Dominante dans la région, l’Église gréco-catholique travaille activement aux côtés de l’Église orthodoxe - plus influente à l’est- ainsi que la protestante.
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«Lviv a longtemps été une terra incognita pour les Européens. Maintenant, on découvre que la Russie et l’Ukraine sont deux pays différents et notre ville concentre justement cet esprit national. C’est une cité (située dans une cuvette, NDLR) d’où il est difficile de se défendre et préférable de vivre et commercer», théorise Petro Radkovets, qui ne l’a jamais quittée depuis sa naissance.
Lorsqu’il n’assiste pas ses compatriotes réfugiés dans l’église Jean-Paul-II, cet homme original, arborant des moustaches à la Dali et portant manteau et chapeau melon d’un même noir, effectue des visites guidées. J’effectue un travail de réhabilitation mentale , explique-t-il devant la statue du roi Daniel qui trône dans le centre-ville. Au milieu des années 1200, Danilov était monarque de Galicie, résistant à l’invasion des forces mongoles, artisan d’un rapprochement avec l’Occident. Ce jour-là, le public de Petro Radkovets est réduit à deux femmes et quatre enfants, des réfugiés de Berdiansk, ville proche de l’enfer de Marioupol. Un moment de détente pour la petite famille, loin des informations sur la guerre, qui «rendent fou», explique le guide.
Une fausse normalité
La cohabitation entre Lviviens et réfugiés n’est pas exempte d’anicroches. Parfois, les premiers font sentir aux seconds «qu’ils sont des victimes et nous des privilégiés», se plaint un chauffeur de taxi local. Les frictions n’ont jamais dégénéré. Le maire de Lviv, Andriy Sadovy, prévoit la mise à disposition de logements de longue durée. «La guerre continue», rappelle l’élu lors de ses apparitions publiques, tout en précisant que «la ville poursuit sa vie». L’entre-deux est difficile à gérer. Le maire participe à sa façon à l’effort de guerre, tout en s’efforçant de préserver le moral de la population. Le 18 mars, 109 poussettes vides ont été exposées dans la rue, afin de symboliser les enfants tués à cette date. Cette commémoration fut pénible, confie le maire. «Je ressentais comme un malaise à être ici, relativement en sécurité, alors qu’ailleurs nos compatriotes se font régulièrement bombarder. Il faut du temps pour absorber ce sentiment», a-t-il confié.
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Un faux sentiment de normalité s’installe. L’après-midi, près du monument au poète national Taras Chevtchenko, les passionnés d’échecs poussent assidûment leurs pièces. L’opéra est fermé, mais dimanche 27 mars un concert a été donné en plein air devant le bâtiment. Après une période d’impunité due au déclenchement des hostilités, les employés de la mairie recommencent à infliger des amendes pour stationnement interdit. «Ce n’est pas parce que c’est la guerre qu’on peut se garer n’importe où. Maintenant il y a trop d’embouteillages et l’anarchie routière nous confronte à un problème de sécurité publique», justifie un agent devant un véhicule en infraction.
Toutefois, les sirènes d’alerte retentissent quotidiennement. Au moins une fois par jour, les clients de l’hôtel Victoria les plus disciplinés descendent au sous-sol dans la salle de jeux de l’établissement - inexploitée - transformée en abri antiaérien. D’autres restent dans leurs chambres, en particulier lorsque l’alarme retentit au milieu de la nuit. «Même ici, il est impossible de sentir en sécurité. Il ne faut pas oublier que l’autonomie de ces missiles est de mille kilomètres», tempère Ruslan, jeune serveur d’un restaurant japonais, qui se dit «hanté» par les bombardements ayant émaillé sa fuite de Kiev.
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En ville, le couvre-feu est toujours en vigueur. L’alcool est interdit depuis la guerre, les restaurants ferment leurs portes à 20 heures, mais les marchands de kebab et les kiosques à café effectuent la rallonge pour les retardataires. Plusieurs carrefours de la ville sont surmontés de sacs de sable, des bâtiments sont entourés de herses. Mais ces installations ont surtout valeur de symbole - à l’inverse des multiples check-points qui filtrent les accès à la ville.
Les vingt inhumations militaires enregistrées depuis plus d’un mois dans le cimetière Lytchakivskiv rappellent pourtant les cruautés de la guerre. Le chiffre n’a pas grande signification: de multiples dépouilles tardent depuis des semaines à être rapatriées de l’est. Le 25 mars, c’est Volodymyr Rourak qui a été enterré, devant sa jeune veuve éplorée et son garçon de huit mois, lequel semble ignorer la gravité de la scène. La tombe toute fraîche voisine avec le carré des héros de Maïdan qui occupe une place à part, en contrebas de la nécropole, où le drapeau ukrainien flotte au-dessus des stèles de marbre. «Il était un bon camarade», disent les amis du défunt.
Volodymyr était un réserviste qui, après avoir combattu à Maïdan, a retrouvé un guichet comptable à Lviv, avant de repartir au début de la guerre. Il appartenait à la brigade du roi Daniel. Il est mort à Popasna, un village situé sur la ligne de front séparant le territoire séparatiste prorusse de Louhansk. À 1300 kilomètres de sa ville, tout à l’est.
Guerre en Ukraine: pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?
DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 36e jour de l'invasion, l'offensive russe se concentre dans le Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays. Néanmoins, comme l'a confirmé Moscou le 25 mars, l'offensive russe s'est réorientée vers l'Est, dans la région séparatiste du Donbass.
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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Au 36e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment au nord près de Kiev et au sud près de Kherson, continuent ; les Russes poursuivent leur avancée dans le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une tentative de prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui entraîne des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol et Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire montre que les Russes ne sont pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front, cela ne présage pas nécessairement de la suite : si un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, un enlisement des forces russes est loin d'être certain car leur offensive principale, dans le Donbass, continue de progresser. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la deuxième plus grande ville d'Ukraine (1,4 million d'habitants), où la campagne d'artillerie se poursuit. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.
Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a aussi avancé rapidement plein ouest en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée, mais surtout avec Kiev en ligne de mire. Les troupes les plus avancées sont certes aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article] sauf que la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.
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Sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans de rares quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Ces derniers jours, les contre-attaques ukrainiennes ont fait reculer les Russes, qui sont sur la défensive près de Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass, où seraient concentrés 30 à 40% des forces ukrainiennes, s'annonce longue.
Au Nord, la bataille de Kiev suspendue
Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles, voire reculent localement.
Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.
Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.
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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.
Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur).
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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche est pour l'instant trop haute, faute de forces suffisantes.
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Pour les Russes, cette stratégie risque de conduire à l'enlisement, réel si l'on en juge par l'érection de fortifications dans la région de Kiev. L'invasion de l'Ukraine pourrait alors se transformer en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées. Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commente Michel Goya.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.
Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?
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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?
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Le Figaro
«L’Histoire et l’élection»
L’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Nul besoin des slides d’un cabinet de conseil pour comprendre que la France n’est pas à la veille d’une élection ordinaire. Les catégories habituelles, celles qui ordonnent nos réflexions et guident nos commentaires, sont profondément perturbées par la conjugaison de crises immédiates - Covid, guerre en Ukraine - et d’inquiétudes collectives - déclassement économique, mutation démographique, réchauffement climatique. Le semblant de campagne qui nous mène péniblement jusqu’au premier tour est aussi terne que le climat est dramatique. L’enchâssement des crises accélère un phénomène antérieur: la désaffiliation d’un nombre toujours plus grand de citoyens. C’est l’immense intérêt de l’étude menée par Dominique Reynié et la Fondation pour l’innovation politique de restituer dans leur analyse électorale la gravité des temps. Ce serait, en effet, désastreux si l’Histoire en marche réduisait à l’anecdote le rendez-vous démocratique.
Si Zemmour, Le Pen, Mélenchon ont d’abord minoré la menace venue de l’Est, le chef de l’État a pu laisser croire qu’elle justifiait de tout emporter sur son passage, même la délibération civique. La guerre en Ukraine pourtant ne remplace pas le mal français, elle s’y ajoute.
Si les périls s’accumulent, la tyrannie de l’instant ne doit surtout pas s’imposer. Il est urgent de lui opposer, pour les dix jours à venir, les vertus de la distance, de la réflexion, de la comparaison, de la rumination même, sans lesquelles la raison cède à la compulsion, l’esprit à l’épiderme.
Mille outils, dans notre société démocratique, sont à notre portée. Sondages, journaux, professions de foi, meetings, émissions, réseaux sociaux nous renseignent, nous éclairent. S’y pencher, c’est mesurer, malgré les apparences, un degré d’incertitude rarement atteint à quelques jours d’un premier tour. Nos représentations, clivages, réflexes se rattachent trop souvent à des périodes qui n’ont plus rien à voir avec celle que nous vivons. Depuis trois ans, les jours sont des semaines, et les mois, des années. Quand s’enchaînent de tels bouleversements, et ce n’est pas une formule d’usage, tout est possible.
«Nous, députés LR, appelons les Français à voter pour Valérie Pécresse à l'élection présidentielle»
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ANALYSE - Aucun président élu n’a jamais pu dérouler son projet dans les conditions annoncées. Pourtant les candidats promettent toujours autant, au détriment de la crédibilité des débats.
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Le Figaro
Céline, 37 ans : «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé»
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HÉRITAGE MAUDIT (4/5) - Comment se construire lorsqu'on a été élevé par des parents défaillants ou malades ? Pour Le Figaro, les adultes d'aujourd'hui racontent l'enfance abîmée d'hier.
Margaux d'AdhémarCéline a 37 ans et elle est bipolaire. Son mari aussi. Son frère aussi. Son père aussi. «C'est de famille», s'esclaffe-t-elle, ajoutant qu'ils vivent tous «très bien avec». «Enfin, même si mon père s'est suicidé», s'empresse de nuancer la trentenaire. Patrick avait 62 ans, et, malgré cette fin tragique, sa vie de famille, «il l'a réussie, main dans la main avec sa bipolarité».
Céline, c'est un petit bout de femme avec une coupe à la garçonne. Il fait beau aujourd'hui et elle a mis une robe bleue. Elle n'enlèvera ses lunettes de soleil qu'une fois à bord de sa Renault Twingo, me laissant découvrir des yeux bleus perçants assortis à ses boucles en forme de larmes. «Ça ne se voit pas comme ça, parce que je prends des médocs, mais je suis bipolaire». Elle le dit avec légèreté, presque sur le ton de la coquetterie. Mais, bien sûr, il n'en est rien : depuis quelques années, Céline, sa mère et son mari se battent pour que les familles soient davantage informées sur les troubles bipolaires. Une maladie «chronique, comme le diabète, les pathologies rhumatologiques, cardiaques... que l'on peut apprivoiser pour vivre avec», assure-t-elle.
Une maladie qui ne dit pas son nom
Lorsque Chantal, la mère de Céline, et Patrick se sont rencontrés, il n'avait pas encore été diagnostiqué bipolaire. «Il se trouvait dans une phase hypomaniaque, il était donc presque impossible de détecter la maladie : il avait plein de grands projets, il voulait beaucoup voyager, il prévoyait de faire le Paris-Dakar... On le disait simplement hyperactif, et cela n'était pas sans déplaire à ma mère». Jusqu'au jour où Patrick se rend à l'enterrement de l'un de ses jeunes cousins éloignés.
Là, «il a disjoncté». De retour au domicile familial, Patrick confie à Chantal apercevoir son propre visage sur les étiquettes des bouteilles de vin. Puis sur l'écran de la télévision. Céline a 8 ans et elle dort. «Comme, très probablement, à chaque fois qu'il a fait des crises», ajoute-t-elle, affirmant «ne jamais avoir vu» son père dans cet état de quasi-transe qui peut parfois toucher les personnes bipolaires. Le médecin traitant est appelé et Patrick est immédiatement envoyé à l'hôpital.
C'est le premier souvenir d'enfance de Céline : la chambre d'hôpital de son père. «Avant mes 8 ans, je n'en ai pas», souffle-t-elle. Et ce souvenir est très bref : « j'ai vu dans sa chambre qu'il avait un poste de radio. Je me suis dit que j'étais contente qu'il puisse écouter de la musique». Le reste, Céline ne s'en souvient pas, ou si peu. «J'ai peut-être occulté certaines choses», concède-t-elle, à demi-mot. Mais Céline ne perd rien de sa contenance sévère, impassible et digne, quoique affable.
À sa mère, le psychiatre dit qu'«on va lui faire une chimiothérapie et tout ira mieux». Infirmière en oncologie, Chantal pense alors que son mari a une tumeur au cerveau. «Nous sommes en 1992 et les médecins emploient alors avec difficulté le terme de l'époque pour désigner la bipolarité, la 'psychose maniaco-dépressive». Patrick lui-même ne sait pas de quoi il est atteint. «Il savait qu'il avait des fluctuations dans le cerveau, point barre».
La suite n'est qu'une longue déchéance professionnelle pour le père de Céline : «c'était quelqu'un de gentil, mais sa maladie le gênait dans son travail. Il disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait un vrai souci avec l'autorité, la hiérarchie». Brillant ingénieur, Patrick erre de licenciement en licenciement. Chaque mise à pied le plonge un peu plus dans la dépression.
«Ces pensées qui me font vivre un enfer»
«Quand j'étais au collège, la plupart du temps, je voyais mon père faire des allers-retours entre le canapé et le lit. Le seul moment de véritable joie, ce fut lorsque, vers mes 12 ans, il a commencé à venir me chercher au collège. C'était sa sortie du jour, ça lui permettait d'avoir un cadre, d'avoir quelque chose à faire dans la journée». Céline garde espoir : «quand les personnes atteintes de troubles bipolaires sont dans un parcours de soin et comprennent l'enjeu de ne pas arrêter son traitement du jour au lendemain, le rétablissement est possible». Alors, durant ces courts trajets entre l'école et la maison, Céline tente d'être enjouée, espérant soulager son père. Elle lui parle beaucoup, lui ne dit (presque) jamais rien.
Jusqu'au jour où Patrick s'enfuit. Céline se trouve alors chez ses grands-parents paternels. C'est là qu'elle passe le plus clair de son temps, en compagnie de son frère. C'est un peu sa maison d'enfance. «Ma mère voulait que l'on connaisse autre chose que la maladie alors, dès qu'elle pouvait, elle nous envoyait chez nos grands-parents ou chez les voisins. C'est peut-être pour cette raison que je n'ai jamais vu mon père en crise», s'interroge-t-elle. Ce jour-là, Céline entend le téléphone sonner et, curieuse, attrape le combiné. À l'autre bout du fil, elle reconnaît la voix de sa mère qui, affolée, demande à sa grand-mère si elle n'a pas vu Patrick. «La tension était palpable», se rappelle Céline. Elle en a encore des frissons : elle se souvient de cette boule immense qui avait alors attrapé son ventre, puis sa gorge. S'est-il suicidé ? Lorsque Chantal explique à sa grand-mère que le médecin a demandé si Patrick avait pris son savon et sa brosse à dents - et c'est bien le cas -, la famille est rassurée. Céline, malgré son jeune âge, comprend ce qui est en train de se nouer. Patrick sera retrouvé quelques heures plus tard, sain et sauf.
Alors, le jour où Céline apprend que son père s'est suicidé, elle est prête. Quand sa mère l'appelle, elle sait déjà. Rien qu'à sa façon de dire «Céline», elle a compris.
Cela fait maintenant sept ans que le père de Céline est décédé. La jeune femme essaye de ne pas trop y penser, se remémorant, de temps à autre, uniquement les bons souvenirs qu'elle garde de lui. Mais lorsqu'elle a entendu à la radio la chanson de Stromae, «L'enfer», inévitablement, elle a pensé au jour fatidique où son père s'est suicidé. «Il disait souvent qu'il ne vivrait pas vieux. La souffrance extrême l'a poussé à mettre à exécution un scénario bien ficelé». Comme Ophélie, il s'est couché dans l'eau et s'est noyé dans une rivière se trouvant à proximité de l'établissement où il était hospitalisé.
Si Patrick n'aura laissé à Céline presque aucun souvenir d'enfance, il lui aura toutefois légué une chose : sa bipolarité. Elle découvre qu'elle en est atteinte à 28 ans. «Ma mère savait qu'on avait un risque d'être bipolaires, et ça n'a pas loupé : mon frère est de type 1 et je suis de type 2», lance-t-elle d'un air amusé. La différence ? L'ampleur et la fréquence du phénomène : le type 1 présente des dépressions profondes avec des phases maniaques intenses où l'humeur est considérée comme «élevée» ou «irritable», alors que le type 2, plus régulier, alterne entre des phases de dépression et des phases hypomaniaques, soit plus atténuées.
Quelques années après le décès de son père, Céline rencontre, lors d'une conférence sur la bipolarité, un homme de type 1, Thomas. Une complicité particulière naît tout de suite entre eux. «Entre bipolaires, on se comprend. Il m'aide quand j'ai des crises et, si je dis des choses qui dépassent ma pensée, il sait que ce n'est pas moi qui parle, mais que c'est la maladie». Et quand la maladie parle, c'est un peu comme si c'était le père de Céline qui parlait. «Je me dis que je dois probablement avoir les mêmes réflexes que lui». Aujourd'hui, Céline n'a qu'un rêve, avoir des enfants. Et peu importe s'ils sont bipolaires.
Car, pour Céline, la bipolarité est loin d'être un «héritage maudit». C'est ce pour quoi, avec sa mère et son mari, elle se bat : en témoigne son implication dans un groupe d'entraide pour les personnes ayant des troubles bipolaires ainsi que pour leurs proches à Limoges. Une antenne de l'association «Argos 2001» avec comme mot d'ordre : espoir, dignité et inclusion. «On est différents, c'est tout. C'est une autre façon de percevoir le monde».
Le Figaro
Remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants à partir du 1er avril : les réponses à vos questions
Julien Da SoisQuel sera son montant ? Comment en bénéficier ? À partir de quand ? Le Figaro fait le point sur cette mesure destinée à faire face à l'envolée des prix à la pompe.
Un geste pour le portefeuille des Français, en pleine flambée des prix à la pompe. À partir de ce vendredi 1er avril, une remise de 15 à 18 centimes par litre sur les carburants sera octroyée dans toutes les stations-service, pour quatre mois. Une mesure gouvernementale annoncée par Jean Castex mi-mars, dans le cadre du «plan de résilience» destiné à faire face aux conséquences économiques de la guerre en Ukraine, et dont les modalités ont été précisées depuis.
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Quel montant ? Comment y avoir droit ? Quels carburants concernés ? Le Figaro fait le point.
A combien s'élèvera la remise ?
Le gouvernement avait initialement communiqué sur une remise de 15 centimes d'euro par litre de carburant. Un montant hors taxes, qui pourra finalement grimper à 18 centimes toutes taxes comprises (TTC) dans certains territoires, en raison de différences en matière de TVA. «La TVA étant de 20% sur le continent en métropole, la remise à la pompe sera de 18 centimes par litre TTC pour le consommateur. Elle sera d'environ 17 centimes en Corse où la TVA est de 13% et de 15 centimes en Outre-mer, où il n'y a pas de TVA sur les produits pétroliers», a détaillé le ministère de la Transition écologique.
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Comment bénéficier de la remise ?
Contrairement à ce qui était souhaité initialement par le gouvernement, le prix remisé sera affiché sur les totems et sur les pompes. Le consommateur «payera donc directement le prix remisé du carburant», indique le ministère de l'Économie dans un communiqué. À l’origine, l'exécutif souhaitait que la ristourne soit appliquée seulement au moment de payer. Une option écartée pour des raisons pratiques. Toutefois, «pour assurer une meilleure lisibilité des prix des carburants pendant les 4 prochains mois, les distributeurs et les stations-service feront mention systématiquement de la remise de l'État», explique Bercy.
Quels sont les carburants concernés ?
Le décret du gouvernement liste les carburants concernés par la remise. On y trouve le gazole, le gazole non routier (GNR), les essences (SP95, SP98-E5, SP-95-E10), le gaz pétrole liquéfié carburant (GPL-c), le gaz naturel véhicule (GNV) sous forme comprimée (GNC) ou liquéfiée (GNL), le super-éthanol (E85) et l'éthanol diesel (ED95). Sont exclus les carburants aériens, y compris l'essence d'aviation, ainsi que les combustibles.
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Qui peut en bénéficier ?
Cette remise profitera à tous les Français, aussi bien les particuliers que les professionnels. Y auront droit «les agriculteurs, les artisans, le BTP, les taxis, les routiers, tout le monde… Les pêcheurs aussi», a énuméré Jean Castex mi-mars dans Le Parisien. «Sont concernés tous les publics, indépendamment du régime fiscal dont bénéficie le carburant consommé», confirme le décret gouvernemental.
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S'appliquera-t-elle bien à toutes les stations-service ?
La remise sera bien appliquée dans toutes les stations-service de France, a assuré le gouvernement jeudi. Car le doute subsistait. Certaines petites stations-service indépendantes craignaient en effet de pas être en capacité d'appliquer la ristourne dès le 1er avril. Car, à la différence du plan initial du gouvernement, ce seront les «metteurs à la consommation», c'est-à-dire les distributeurs les plus en amont du réseau de distribution de carburants (importateurs, raffineurs de pétrole...), qui doivent recevoir la subvention gouvernementale de 15 centimes d'euro hors taxe. «L'aide est ensuite rétrocédée aux stations-service ou aux professionnels, et répercutée jusqu'au consommateur final», déroule Bercy, estimant le coût de la mesure à 3 milliards d'euros. Autrement dit, pour pouvoir appliquer la remise, les stations-service doivent d'abord se réapprovisionner avec du carburant à prix remisé. Sauf que «les petites stations-service indépendantes, souvent situées en zone rurale, peuvent ne renouveler leur cuve que tous les 10 voire 20 jours», concède le ministère.
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Pour éviter à ces stations de devoir vider leurs stocks avant de pouvoir appliquer la remise, le gouvernement a proposé un dispositif d'avance forfaitaire de 3000 euros, à rembourser au plus tard le 16 septembre. D'abord réservé aux stations qui vendent moins de 50 m3 par mois de carburants, il a été étendu à celles dont les débits sont inférieurs à 100 m3 par mois. De quoi permettre de «rendre la remise tarifaire accessible à la quasi-totalité des stations-service pour application au 1er avril», indique la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) dans un communiqué.
Quelles autres initiatives privées ?
À côté de cette remise gouvernementale, Jean Castex a appelé mi-mars les pétroliers et les distributeurs à «fournir aussi un effort de leur côté» et à «faire un geste complémentaire». Un appel entendu notamment par TotalEnergies. Son PDG, Patrick Pouyanné, a annoncé sur Twitter le 16 mars que la ristourne de 10 centimes par litre, appliquée depuis mi-février par le pétrolier dans les quelques 1150 stations du groupe installées en milieu rural, serait étendue à «toutes les stations-service» du groupe en France à compter du 1er avril.
Du côté de la grande distribution, Système U, dont «la marge de manœuvre est très étroite», de l'ordre «1,5 centime» par litre sur le carburant, va «contribuer à ce petit geste de 1 à 2 centimes, [...] là où c'est possible», a indiqué son président Dominique Schelcher sur Franceinfo. Les autres enseignes n'ont pas annoncé de geste similaire. Mais certaines, comme E.Leclerc, Carrefour, Intermarché ou Casino, multiplient les opérations promotionnelles depuis plusieurs mois. Cela a encore été le cas le week-end dernier de plusieurs d'entre elles. Casino va ainsi va ainsi renouveller son opération de remboursement en bon d'achat.
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Jusqu'à quand pourra-t-on en bénéficier ?
La mesure sera effective jusqu'au 31 juillet. Annoncée le 12 mars par Jean Castex dans Le Parisien, elle a été actée par un décret publié au Journal officiel le 26 mars dernier. Elle a surtout nécessité plusieurs discussions avec les distributeurs, les fournisseurs ou encore les pétroliers afin que les quelque 11.000 stations-service du territoire puissent l'appliquer. «Je pense en particulier aux petites stations-service rurales, ça sera plus difficile pour elle que pour les grands distributeurs ou les grands pétroliers qui sont sur autoroute», avait souligné Bruno Le Maire sur LCI le 14 mars.
Et après le 31 juillet ?
La ristourne annoncée par l'exécutif est «une mesure d'urgence», qui n'a pas vocation «à durer», a souligné Barbara Pompili mi-mars sur RTL. En cas de réélection d'Emmanuel Macron, elle ne sera donc pas prolongée au-delà du 31 juillet. Mais l'exécutif actuel indique qu'elle sera remplacée par un autre dispositif. Évoqué par Barbara Pompili et Bruno Le Maire mi-mars, celui-ci a été explicité par Jean Castex le 21 mars sur TF1.
Le premier ministre a dit vouloir un dispositif «plus intensif pour deux catégories de nos concitoyens : ceux qui roulent beaucoup pour travailler où là, il faudrait aller sans doute au-delà des 15 centimes», et une «deuxième clé d'entrée» pour «ceux de nos concitoyens dont le pouvoir d'achat, dont les revenus sont bas, autrement dit un dispositif plus ciblé pour ceux qui ne gagnent pas beaucoup et pour ceux qui roulent beaucoup».
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«Un emballement pour un dossier vide» : l'agression présumée raciste d'une collégienne à Chambéry finalement classée sans suite
Guillaume PoingtRÉCIT - En décembre 2021, une mère avait dénoncé l'agression raciste de sa fille de 11 ans, Anna-Chloé, sur les réseaux sociaux. Des artistes, militants et associations avaient pris position en sa faveur.
En décembre dernier, l'affaire «Anna-Chloé» enflammait les réseaux sociaux. La collégienne de 11 ans assurait avoir subi une agression raciste de la part d'élèves de son établissement à Chambéry, qui lui avait laissé une importante blessure au visage. L'affaire avait mobilisé artistes, militants d'extrême gauche et associations qui avaient pris fait et cause pour la version de la jeune fille. Trois mois plus tard, le soufflé est retombé et l'affaire a été classée sans suite par le parquet de Chambéry. Le dossier n'est toutefois pas clos : l'avocat de la mère d'Anna-Chloé, Me Mourad Battikh, a annoncé le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour obtenir la saisine d'un magistrat instructeur. Mais l'emballement provoqué par cette affaire interroge, tant la narration initiale d'une supposée agression raciste couverte par un établissement scolaire est en totale contradiction avec ce que l'enquête a établi.
L'histoire débute le 16 décembre 2021 sur Facebook. «Je suis la maman d'Anna-Chloé en classe de 6e D au collège privé catholique Le Rocher (Notre-Dame-du-Rocher, NDLR) à Chambéry. Depuis la rentrée, elle subit des violences verbales, racistes et même physiques», écrit une femme de 28 ans d'origine camerounaise sur une page intitulée «Justice pour Anna-Chloé».
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La mère de famille y relate la chute de sa fille de 11 ans dans la cour du collège la veille. Cette chute a occasionné une blessure impressionnante au visage de la fillette et une fracture du nez, comme le montrent des photos sous la publication. «Ce matin 16 décembre 2021, je me suis rendue à l'école pour savoir ce qui s'était passé et si possible voir les caméras de surveillance sur la cour et j'ai été froidement reçu par le chef d'établissement. Il m'a dit que ses caméras n'ont pas de sauvegarde des événements (...) Je veux que justice soit faite pour ma petite Chloé», conclut la mère d'Anna-Chloé, laissant entendre que sa fille a subi une agression raciste. Transportée à l'hôpital après sa chute, la collégienne de 11 ans est opérée du nez. À son réveil, elle assure à sa mère avoir été «poussée dans le dos». Une plainte est alors déposée.
Un emballement sur les réseaux sociaux
Très vite, l'affaire s'emballe. Le message de la mère d'Anna-Chloé devient viral : sur Facebook, où il totalise 18.000 partages, mais aussi sur Twitter et Instagram. De nombreuses personnalités dénoncent «l'agression raciste» vécue par la fillette ou partagent son histoire. Parmi elles, l'acteur Omar Sy, le chanteur Mokobé du groupe 113, la journaliste Aïda Touihri, la chanteuse Alizée, le présentateur Christophe Dechavanne ou encore l'animateur Cyril Hanouna. Ce dernier dénonce «une affaire inadmissible» dans un tweet du 18 décembre.
Sur Twitter, plusieurs militants de gauche - le journaliste Taha Bouhafs, le député de la France Insoumise (LFI) Éric Coquerel ou encore David Guiraud (LFI) et Thomas Portes (ex-PCF) -, partagent «le témoignage terrible de la maman d'Anna-Chloé sur sa fille victime de racisme à l'école».
Les associations antiracistes ou communautaires ne sont pas en reste. «Nous apportons notre soutien à Anna Chloé et sa famille en lui souhaitant un prompt rétablissement. Nous espérons que l'établissement scolaire de la jeune fille en fera de même et s'engage à retracer les faits et mettre en place tout ce qui est nécessaire», écrit ainsi SOS Racisme le 19 décembre.
La militante antiraciste Assa Traoré relaie également sur son compte Instagram un appel au rassemblement à Paris. La Ligue de défense noire africaine (LDNA), dissoute par le gouvernement et qualifiée de «raciste» par le ministre de l'Intérieur, évoque elle aussi l'affaire sur sa page Facebook. Tout comme certains médias communautaires. «Negro News», suivi par 800.000 personnes sur Facebook et se définissant comme «le premier média d'information de la population noire de France», publie notamment une photo du visage d'Anna-Chloé. «Une jeune fille noire tabassée dévisagée et insultée par des enfants blancs à Chambéry», peut-on lire en légende.
La polémique monte après les fêtes de fin d'année. Le 3 janvier 2022, Cyril Hanouna invite la collégienne et sa mère dans l'émission TPMP (Touche pas à mon poste !, NDLR). «J'ai senti des mains me pousser», réitère Anna-Chloé. Une élève témoin de la scène n'aurait «pas été auditionnée» par les enquêteurs, accuse Me Battikh, l'avocat de la mère d'Anna-Chloé. Présent sur le plateau, l'avocat du directeur du collège, Me Pierre Perez, explique quant à lui que la collégienne est tombée toute seule. Une hypothèse corroborée par l'enquête diligentée par le parquet : l'adolescente était «seule» à cet endroit de la cour au moment de sa chute. Me Mourad Battikh, évoque par ailleurs plusieurs épisodes de harcèlement sur «deux-trois mois» envers Anna-Chloé : il cite notamment un incident du 29 novembre où la collégienne aurait été molestée «la tête dans un casier» et traitée de «grosse baleine noire».
Le personnel du collège menacé de mort
Cet emballement sur les réseaux sociaux et dans les médias s'accompagne d'un déferlement de haine envers le directeur du collège «Notre-Dame-du-Rocher» de Chambéry et l'équipe enseignante. Disponible sur les pages blanches, l'adresse personnelle du proviseur est diffusée sur Internet. Plusieurs centaines de menaces de mort (mails et appels téléphoniques, parfois de l'étranger) sont reçues par l'établissement : il est question de «brûler le collège» et de s'en prendre à la famille du proviseur. L'affaire est prise au sérieux par les autorités. Le collège est désormais surveillé par la police tandis que le directeur et sa famille sont placés sous la protection des gendarmes. Très affectés par les accusations de racisme envers le collège, certains enseignants sont mis en arrêt maladie. Fin décembre, l'avocat du proviseur du collège, Me Pierre Perez, finit par porter plainte contre la mère d'Anna-Chloé et les auteurs des menaces de mort pour «incitation à la haine et à la violence».
La plainte classée sans suite
La plainte déposée par la mère d'Anna-Chloé est finalement classée sans suite, annonce le procureur de la République de Chambéry, Pierre-Yves Michau, mardi 22 mars. Guerre en Ukraine et élection présidentielle obligent, la nouvelle passe presque inaperçue dans les médias. «L'enquête menée par le commissariat de Chambéry sous la direction du parquet, qui a permis en particulier l'audition de très nombreux témoins, a en effet démontré qu'aucune des infractions dénoncées n'était établie», écrit le procureur dans un communiqué.
«Anna-Chloé est tombée toute seule dans cette cour de récréation, c'est incontestable. Nous avons entendu des dizaines de témoins - enseignants, surveillants, élèves, pompiers -, et tous disent qu'elle est tombée toute seule», précise au Figaro Pierre-Yves Michau. «Mais elle a eu le malheur d'heurter ce banc ferré avec son visage», poursuit le procureur. Au total, la brigade des mineurs de Chambéry - mobilisée plusieurs jours sur l'affaire -, a réalisé une trentaine d'auditions.
«Le dossier montre qu'Anna-Chloé avait des problèmes de stabilité liés à un surpoids important. Elle tombait fréquemment, notamment en cours de gym», explique de son côté Me Pierre Perez, l'avocat du proviseur du collège. «Le 15 décembre, elle était à la traîne pour rentrer après la sonnerie et a couru. Elle avait ses lacets défaits : plusieurs témoignages du dossier le montrent. Elle est tombée toute seule devant des collégiens, deux surveillants et quatre professeurs qui rentraient à l'intérieur. On a l'absolue certitude que personne ne l'a poussée», poursuit l'avocat, qui cite le dossier.
Le procureur réfute également les «épisodes de harcèlement» évoqués dans TPMP par Me Mourad Battikh. Le magistrat confirme en revanche un épisode : une bousculade et des injures réciproques entre Anna-Chloé et une autre élève, fin novembre 2021, «comme ça arrive 250.000 fois par jour dans une cour de récréation», dit-il. «Malheureusement, aujourd'hui, des élèves de 11-12 ans s'insultent régulièrement dans les cours de récréation en des termes très grossiers», poursuit-il.
Comment peut-il y avoir un tel emballement dans un dossier aussi vide ?
L'affaire laisse un goût amer à l'avocat du directeur du collège, menacé pendant plusieurs semaines. «La mère a pris une photo de sa fille avec une coupure impressionnante. Elle lance ça sur les réseaux sociaux et les gens prennent pour argent comptant ce qu'on leur dit sans rien vérifier. Comment peut-il y avoir un tel emballement dans un dossier aussi vide ?», s'insurge Me Pierre Perez. Surtout depuis le drame de l'assassinat de Samuel Paty, tué par un terroriste islamiste après d'une campagne de harcèlement en ligne déclenchée par le mensonge d'une élève.
La mère d'Anna-Chloé ne veut pas en rester là
Après le classement sans suite de sa plainte, la mère d'Anna-Chloé a de son côté réagi sur Facebook dans plusieurs publications. «Une bataille de perdue mais le combat continue. On veut fermer les yeux parce que NOIRE ?», questionne-t-elle. Elle en appelle à l'Unicef, l'Unesco ou encore Amnesty International. «J'exige les images de vidéosurveillance du 15 décembre 2021 qui démontrent comment ma fille est tombée seule. Ensuite vous pourrez classer votre affaire», écrit-elle également. Les caméras du collège, très anciennes, donnent en effet sur la cour de récréation mais n'enregistrent pas d'images, filmant seulement en temps réel. Une preuve, pour les soutiens d'Anna-Chloé, que le collège cache des choses. «Aujourd'hui je remets ce problème entre les mains de Dieu Tout Puissant lui qui sait tout et qui voit tout. Je m'abandonne à lui car il est le Seul qui peut nous rendre justice», conclut la mère d'Anna-Chloé.
La décision de classement sans suite est une honte et intervient après une enquête expéditive et partielle
Contacté par Le Figaro, l'avocat de la mère d'Anna-Chloé, Me Mourad Battikh, estime que «la décision de classement sans suite est une honte et intervient après une enquête expéditive et partielle». «Dès le départ, le procureur de la République de Chambéry a publiquement affirmé que les faits n'étaient pas caractérisés alors qu'Anna-Chloé, la principale intéressée, n'avait toujours pas été auditionnée par les officiers de police judiciaire. Les déclarations de différents témoins ont en revanche été prises pour argent comptant lorsqu'il s'est agi de soutenir qu'Anna-Chloe avait chuté seule le jour des faits», poursuit-il. Me Mourad Battikh conclut : «Nous sommes consternés d'apprendre que l'enquête aurait également permis d'établir que les faits de harcèlement moral et d'injure publique à caractère raciste que nous dénoncions n'étaient pas établis, alors même que ces faits se sont répétés entre septembre et décembre 2021, et qu'Anna-Chloé n'a jamais été interrogée à ce sujet».
Reste un dernier élément non négligeable dans cette affaire : qu'est devenu l'argent récolté par la mère d'Anna-Chloé ? Dans le sillage de son message du 15 décembre 2021, plusieurs cagnottes ont en effet été lancées sur Leetchi pour «payer les honoraires d'avocat et des dépenses non prises en charge». La première cagnotte avait permis de récolter 30.000 euros. Au total, plusieurs dizaines de milliers d'euros pourraient avoir été récoltées. Contactée, la mère d'Anna-Chloé nous écrit qu'elle «ne souhaite plus parler de cette affaire aux médias».
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Revivez le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLa poussée sondagière de Jean-Luc Mélenchon, les chances de victoire de Marine Le Pen, et les évolutions d'Emmanuel Macron au fil du quinquennat étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le douzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Laure Salvaing, directrice générale de Kantar Public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Aziliz Le Corre, journaliste à FigaroVox et aux pages Débats du Figaro, de Fabrice Nodé-Langlois, journaliste Économie internationale, ex-correspondant à Moscou, et de Jean-Christophe Buisson, directeur-adjoint du Figaro Magazine.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?», «Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?», «2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?»
» Voir l'émission du mardi 29 mars :
Jean-Luc Mélenchon peut-il être au second tour de l'élection présidentielle ?
Alors que le leader de la France Insoumise connaît depuis quelques jours une petite montée sondagière, lui permettant de se hisser à 15% d'intentions de voix selon certaines enquêtes d'opinion, Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens se mettent à espérer d'atteindre le second tour le 10 avril prochain et donc d'y affronter Emmanuel Macron. Misant sur une stratégie de vote utile auprès des électeurs de gauche, le candidat présidentiel ambitionne surtout de retrouver la dynamique de 2017 et de donner une chance à son camp d'être devant la droite et la droite nationaliste.
Marine Le Pen peut-elle gagner cette élection présidentielle ?
Elle a aussi retrouvé un élan. Concurrencée par la candidature d'Éric Zemmour depuis l'automne dernier, au risque de se voir éliminée dès le premier tour, Marine Le Pen a creusé l'écart et est aujourd'hui virtuellement qualifiée au second, lui permettant de rejouer le match face à Emmanuel Macron. Dans cette configuration testée dans les sondages, la candidate du RN serait battue au final par le président de la République, mais de peu. Les récentes études montrent un rapport de force variant entre un «55/45» et un «53/47». Ce qui laisse dire à certains que la prétendante nationaliste peut remporter cette élection.
2017/2022 : Emmanuel Macron a-t-il changé ?
Il sollicite à nouveau les suffrages les Français pour renouveler son mandat de président de la République. Mais le Macron de 2022 est-il le même que celui qui s'est présenté il y a cinq ans ? Entre les crises qu'il a connues et les changements de stratégie imposés par un contexte éruptif, Emmanuel Macron a dû évoluer tant sur le plan personnel que politique pour endosser le rôle d'un chef de l'État de la Ve République au-dessus des partis. Loin du candidat marcheur disrupteur de 2017.
À ECOUTER EN PODCAST - Marine Le Pen peut-elle remporter l'élection ?
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs
Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».
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BAROMÈTRE FIGARO MAGAZINE - La cote de confiance du président de la République enregistre une baisse de 2 points à 43%.
«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains
INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».
L'Humanité
Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux
ActuPromesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.
Julia HamlaouiL’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.
Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication. Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.
Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la « dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.
Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.
Présidentielle 2022réforme des retraitesRetraite à 60 ansMarine Le Pen L'Humanité
Éditorial. Projet de société
ÉditorialJean-Emmanuel DucoinPar Jean-Emmanuel Ducoin
Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.
PCF / Medef : une élection, deux projets que tout opposeSalaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.
Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.
Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.
Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !
Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef Le Figaro
Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…
Camille LestienneTOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.
- Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.
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- Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.
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- Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).
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- Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
- Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.
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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.
1. Où en est la campagne de vaccination?
En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.
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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?
Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.
• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.
• L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.
• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.
• Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.
• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.
• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.
Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.
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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?
L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.
En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.
L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.
Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.
4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?
Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.
Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).
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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.
Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.
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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.
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5. Pourquoi se faire vacciner?
La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.
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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.
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6. Doit-on craindre des effets secondaires?
Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)
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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).
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Le Figaro
A Lille, un individu armé sur le toit du centre commercial d’Euralille, les étudiants de Skema ont dû rester confinés dans leur campus
Par
Emma Ferrand •
Publié le 31/03/2022 à 17:48
• Mis à jour le 31/03/2022 à 19:21
Les forces de l’ordre ont indiqué que l’arme était factice. Les étudiants de l’école de commerce sont restés à l’intérieur du campus dans des salles sans fenêtres durant près de 3 heures, à 200 mètres du lieu de l’intervention, par mesure de sécurité.
Les étudiants de l’école de commerce lilloise Skema ont été bloqués à l’intérieur de leur campus durant près de trois heures. Ce jeudi 31 mars, vers 15h30, un individu a été aperçu une arme à la main en haut du toit du centre commercial Euralille. Immédiatement, le Raid et la sécurité publique sont intervenus. L’intervention est officiellement terminée depuis 18h20, comme l’a indiqué la police nationale du Nord du Twitter. Aucun coup de feu n’a été entendu. Selon nos confrères de La Voix du Nord , l’arme serait en réalité factice.
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L’incident s’est déroulé sur l’avenue Willy-Brandt, entre la gare Lille-Flandres et le centre commercial. Le campus de Skema est situé à environ 200 mètres du lieu de l’intervention. Sur Twitter, la police avait alors recommandé d’éviter le secteur. Le trafic ferroviaire avait été complètement interrompu. Il a pu reprendre progressivement dès 16h40. «Nos étudiants sont en sécurité. Ils sont à l’intérieur de nos locaux. Ce sont les forces de police qui nous ont alertés de ce qui était en train de se passer», expliquait au Figaro Etudiant l’école de management Skema durant l’intervention. Noah, 18 ans et étudiant en 2ème année est resté «bloqué depuis 15h50 dans une salle fermée sans fenêtre».«Nous étions en cours de microéconomie et avons été prévenus par le vigile du campus, puis par mail. Il nous a été demandé de quitter notre salle de cours pour rejoindre un amphi, en sécurité», ajoute le jeune homme.
«L’école gère la situation comme il faut»
Les étudiants n’ont pas semblé pas stressés par les événements, selon Noah. «Nous révisons notre concours. L’école gère la situation comme il faut. Nous attendons. Nous n’avons rien vu et n’avons aucune information de l’extérieur. On essaie de suivre via les informations et les réseaux sociaux», poursuit-il.
Skema est une école de commerce présente à Lille, Sophia-Antipolis et Paris. Sur le campus lillois différentes formations sont dispensées: un bachelor of business administration (BBA) pour les étudiants postbac, un programme préparatoire pour intégrer ensuite le programme grande école, mais également 6 masters of science et 5 mastères spécialisés.
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L'Humanité
Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »
ActuLors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.
Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.
La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.
Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.
Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.
Combien me faut-il pour vivre ?
En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.
Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.
Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.
Emile Leauthier
retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités France24 - Monde
En direct : la Russie annonce l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
Publié le : 31/03/2022 - 06:45Modifié le : 31/03/2022 - 22:26
FRANCE 24
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La Russie a affirmé qu'un couloir humanitaire permettant l'évacuation de civils serait ouvert vendredi à Marioupol, grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine que les forces de Moscou essaient de conquérir depuis des semaines. Vladimir Poutine a, par ailleurs, déclaré avoir signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi. Suivez notre direct consacré à la guerre en Ukraine.
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22 h 01 : les Russes ont quitté la centrale de Tchernobyl
Les troupes russes ont quitté la centrale de Tchernobyl qu'ils occupaient depuis le début de l'invasion de l'Ukraine le 24 février, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
"Il n'y a plus de personnes étrangères (au service) dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a indiqué sur Facebook l'agence d'État ukrainienne pour la gestion de la zone de la centrale.
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21 h 40 : rien de "concret" signalant une "inflexion des Russes", selon Le Drian
Les forces russes en Ukraine ne montrent "aucun élément concret" de recul ni de désengagement en dépit des récentes déclarations du Kremlin, a estimé dans une interview au Figaro le ministre français des Affaires étrangères.
"Je ne vois aucun élément concret sur le terrain qui signale à ce stade une réelle et durable inflexion des Russes", a déclaré Jean-Yves Le Drian. "Même si la progression de leurs forces est plus lente que le Kremlin ne l'espérait, je n'ai remarqué aujourd'hui aucun recul significatif, ni même de réel cessez-le-feu".
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20 h 50 : la Russie annonce un couloir humanitaire vendredi à Marioupol
Le ministère russe de la Défense a annoncé l'ouverture d'un couloir humanitaire vendredi à Marioupol, ville du sud de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, vers Zaporijjia, a rapporté l'agence de presse Tass.
Moscou dit répondre ainsi à une demande effectuée auprès du président russe, Vladimir Poutine, par le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz.
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20 h 17 : interdire les importations d'énergie russe plongerait l'Allemagne dans une crise historique
L'Allemagne pourrait connaître sa pire crise économique depuis près de 80 ans en cas d'arrêt ou de perturbations sur le long terme des importations de gaz et de pétrole russes, a déclaré le directeur général du groupe allemand BASF, l'un des plus grands consommateurs d'électricité du pays.
"Cela pourrait plonger l'économie allemande dans sa plus grande crise depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale", a dit Martin Brudermüller, le directeur général de BASF, au journal FAZ, ajoutant que cela constituait également une menace existentielle pour les PME allemandes.
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20 h 10 : Biden "sceptique" face aux annonces de Moscou d'un retrait partiel de ses troupes
Le président américain, Joe Biden, s'est dit "sceptique" face aux annonces de la Russie sur un retrait partiel de ses troupes pour concentrer l'offensive en Ukraine sur la région du Donbass, dans l'est du pays.
Il a par ailleurs estimé que Vladimir Poutine "semblait s'isoler", et a dit avoir "des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers", tout en disant ne pas avoir de "preuves irréfutables".
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19 h 33 : la Russie annonce garder dans le pays tous les avions étrangers loués
Tous les avions étrangers loués se trouvant toujours en Russie, après la rupture des contrats de location occidentaux, vont rester dans le pays, a fait savoir le vice-Premier ministre russe, Youri Borisov, à la télévision publique.
Les sanctions occidentales imposées contre la Russie ont contraint des firmes occidentales à mettre fin à des contrats de location avec des compagnies aériennes russes. Plus de 500 appareils sont concernés.
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19 h 21 : le Pentagone table désormais sur un conflit "prolongé"
Le recentrage de l'effort de guerre russe sur le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où les forces russes feront face à une armée ukrainienne aguerrie, laisse présager un conflit "prolongé", a prévenu un haut responsable du Pentagone.
Les forces russes ont entamé leur retrait de Tchernobyl (nord) et ont "abandonné" l'aéroport militaire de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, mais "nous continuons à penser que c'est un repositionnement", a déclaré à la presse ce responsable ayant requis l'anonymat.
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17 h 25 : Washington cible le secteur technologique russe
Washington a annoncé de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, visant cette fois le secteur technologique, dont le plus important fabricant russe de semi-conducteurs, afin, entre autres, d'empêcher le contournement des sanctions occidentales.
Le département américain du Trésor a indiqué qu'il ciblait "21 entités et 13 individus dans le cadre de sa répression contre les réseaux de contournement des sanctions (imposées au) Kremlin et des entreprises technologiques, qui jouent un rôle déterminant dans la machine de guerre de la Fédération de Russie".
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17 h 19 : la Russie sanctionne les dirigeants de l'UE et la plupart des députés européens
La Russie a annoncé interdire l'entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux mesures punitives visant Moscou pour son intervention militaire en Ukraine.
"Les restrictions s'appliquent aux plus hauts dirigeants de l'Union européenne, y compris un certain nombre de commissaires européens et de chefs d'organes militaires européens, ainsi qu'à la vaste majorité des députés du Parlement européen, qui font la promotion de politiques antirusses", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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16 h 10 : À Kharkiv, grande ville proche de la frontière russe, les bombardements se poursuivent. Le point avec notre envoyé spécial, Roméo Langlois
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16 h 07 : le Danemark va envoyer 800 soldats en Lettonie
Le Danemark va déployer 800 soldats en mai en Lettonie pour le compte de l'Otan, après avoir reçu la demande formelle de l'alliance atlantique, a annoncé jeudi la Première ministre danoise.
Après l'invasion de l'Ukraine et face aux vives tensions avec la Russie, Copenhague avait placé ce bataillon en alerte, en plus de renforts terrestres et aériens déjà envoyés dans les pays baltes et en Pologne.
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16 h 07 : de nombreux soldats russes quittent Tchernobyl, selon l'Ukraine
De nombreux soldats russes déployés sur le site nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l'Ukraine, ont quitté les lieux et se dirigent vers la frontière biélorusse, annonce jeudi la compagnie nucléaire ukrainienne Energoatom.
Seule une poignée de militaires restent déployés sur le site de la centrale nucléaire à l'arrêt depuis l'accident de 1986, dont ils se sont emparés aux premiers jours de l'offensive russe contre l'Ukraine à la fin février.
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15 h 58 : l'Europe continuera à payer le gaz russe en euros ou dollars, assure Scholz
Les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est "écrit dans les contrats", a répondu Olaf Scholz à Vladimir Poutine, qui exige des paiements en roubles.
"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué le chancelier allemand lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.
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15 h 44 : la France et l'Allemagne se "préparent" à un arrêt potentiel des livraisons de gaz russe
L'Allemagne et la France se "préparent" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, a déclaré le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, à Berlin.
"Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n'y aura plus de gaz russe (...) c'est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons", a-t-il détaillé, lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck.
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15 h 40 : Moscou ne livrera pas de gaz aux clients occidentaux refusant de payer en roubles
Le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré avoir signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi, et prévoyant la suspension des contrats en cours s'ils n'obtempèrent pas.
Les sociétés importatrices de gaz devront ouvrir un compte en roubles dans une banque russe pour se soumettre à cette nouvelle condition, a ajouté Vladimir Poutine, qui a présenté cette mesure comme un moyen de renforcer la "souveraineté" de la Russie face aux sanctions occidentales, dont le gel d'une partie des avoirs de sa banque centrale.
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14 h 51 : "La paix a plus de valeur que les diamants, le pétrole et le gaz" russes, affirme Volodymyr Zelensky
Le président ukrainien a appelé la Belgique à livrer des armements pour aider son peuple à combattre les troupes russes, notamment à Marioupol, jugeant la paix plus importante que le commerce avec la Russie.
Volodymyr Zelensky a fait une allusion au commerce de diamants, dont la ville belge d'Anvers est une place forte en Europe. "Je pense que la paix a beaucoup plus de valeur que les diamants, que les accords avec la Russie, que les bateaux russes dans les ports, plus aussi que le pétrole et le gaz russes, donc aidez-nous !", a-t-il lancé au Parlement belge.
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13 h 37 : plus de 4 millions de réfugiés, une "crise humanitaire massive"
Quelque 40 000 réfugiés ukrainiens sont venus s'ajouter ces dernières 24 heures aux plus de quatre millions ayant fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine. Cet exode est, slon l'ONU, une crise humanitaire massive. Le point à Medyka, à la frontière polonaise, avec notre envoyé spéciale, Pauline Godart.
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13 h 19 : l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires"
Les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine et l'Otan s'attend à des "offensives supplémentaires" de la part de Moscou, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
"Selon nos informations", la Russie "essaie de regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass, et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d'autres villes", a estimé Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse. Moscou avait dit mardi réduire "radicalement" son activité en direction de Kiev et Tchernihiv.
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13 h 15 : des employés ukrainiens Leroy-Merlin en guerre ouverte contre la filiale
Après le bombardement d'un magasin Leroy-Merlin à Kiev le 20 mars, des employés ukrainiens de l'enseigne appellent la maison-mère à cesser ses activités commerciales avec la Russie. Ce qu'elle a refusé de faire. Notre correspondant à Kiev, Gulliver Cragg, a rencontré certains salariés.
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12 h 09 : Londres sanctionne des "propagandistes et médias d'État" russes
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi une nouvelle série de 14 sanctions visant des "propagandistes et médias d'État" russes, dont les propriétaires de RT et Sputnik pour contrer les "mensonges" du Kremlin en réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"La guerre (du président russe Vladimir) Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges", a indiqué la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss dans un communiqué, "et ce dernier train de sanctions en date vise les propagandistes éhontés qui véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine".
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11 h 22 : le CICR prêt à diriger les opérations d'évacuation des civils piégés à Marioupol
Le Comité international de la Croix-Rouge s'est dit prêt "à diriger" les opérations d'évacuation des civils assiégés dans la ville de Marioupol à partir de vendredi, à condition d'avoir les garanties nécessaires, selon un communiqué de l'organisation.
Le ministère russe de la Défense avait annoncé mercredi soir un cessez-le-feu ce jeudi et l'ouverture de couloirs d'évacuation des civils, qui sont piégés depuis des semaines dans la ville pilonnée par les forces russes.
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9 h 24 : rencontre possible des chefs de diplomatie russe et ukrainien "d'ici une ou deux semaines"
Les ministres des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, et ukrainien, Dmytro Kuleba, pourraient se rencontrer "d'ici une ou deux semaines" a assuré jeudi leur homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
"Il pourrait y avoir une réunion à plus haut niveau, au moins entre les ministres d'ici une ou deux semaines", a-t-il déclaré dans un entretien télévisé, ajoutant qu'il était "impossible d'avancer une date" et sans précision de lieu.
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8 h 45 : Kiev envoie 45 bus pour évacuer des civils à Marioupol
Kiev s'apprête à envoyer jeudi 45 bus pour évacuer des civils depuis Marioupol, ville assiégée du sud-est de l'Ukraine où Moscou a annoncé une trêve, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-Première ministre ukrainienne.
"Cette nuit, nous avons été informés par le Comité international de la Croix Rouge que la Russie (CICR) était prête à ouvrir l'accès aux convois humanitaires depuis Marioupol", en direction de la ville de Zaporojie, via Berdiansk, a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur Telegram. "Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus", a-t-elle ajouté. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a-t-elle précisé.
"Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent", a insisté l'organisation depuis Genève, disant espérer un lancement dès vendredi.
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6 h 44 : les conseillers de Poutine craignent de lui dire la vérité, selon le renseignement britannique
Les conseillers du président russe Vladimir Poutine "ont peur de lui dire la vérité" sur sa stratégie de guerre "défaillante" en Ukraine, a affirmé jeudi le directeur des renseignements britanniques (GHQ), Jeremy Fleming, dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra.
"Nous avons vu des soldats russes – à court d'armes et le moral en berne – refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré Jeremy Fleming. Ces remarques font écho à celles des renseignements américains publiés par la Maison Blanche la veille, indiquant que Vladimir Poutine était "mal informé" par ses conseillers sur l'évolution de l'opération russe.
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6 h 37 : un cessez-le-feu à Marioupol
Un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, débute dès 10 h (9 h à Paris) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol. Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie.
"Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR) et du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a précisé le ministère russe de la Défense.
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6 h 30 : une nouvelle offensive russe attendue dans l'est de l'Ukraine
Les forces ukrainiennes se préparent à une nouvelle offensive russe dans l'est de l'Ukraine, alors que Moscou y renforce ses troupes après avoir subi des revers près de Kiev, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui reste sur ses gardes.
Lors d'une allocution vidéo, le président ukrainien a déclaré que le départ des forces russes des alentours de Kiev et Tchernihiv n'était pas la conséquence d'un retrait mais plutôt "du travail de nos défenseurs". Il a ajouté que l'Ukraine voyait "un renforcement des forces russes en vue de nouvelles frappes sur le Donbass et nous nous y préparons".
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Guerre en UkraineQuand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens
DÉCRYPTAGE
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
Le Figaro
Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?
Le FigaroFOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.
Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).
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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.
Comment activer le passe sanitaire ?
Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :
- Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
- Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
- Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
- Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.
Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?
Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:
- Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
- Les maisons de retraites, Ehpad.
- Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.
Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.
En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.
Puis-je voyager sans passe sanitaire ?
Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.
En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.
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Jusqu'à quand?
Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.
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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.
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France24 - Monde
Moscou va imposer aux pays "inamicaux" le paiement du gaz en roubles
Publié le : 31/03/2022 - 18:47
FRANCE 24
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Vladimir Poutine a annoncé, jeudi, que les consommateurs de gaz russe de pays "inamicaux" devront avoir des comptes en roubles en Russie pour régler leurs factures. Cette mesure doit concerner plusieurs États, principalement ceux de l'Union européenne.
De l'eau dans le gaz russe entre Moscou et l'Union européenne. Le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a annoncé jeudi 31 mars que les pays consommateurs de gaz russe devront avoir des comptes en roubles pour régler leurs factures, et ce dès le vendredi 1er avril.
Le prix du gaz reste, cependant, libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars.
L'UE est le principal client de la Russie et elle cherche depuis l'offensive en Ukraine à se sevrer de sa dépendance aux hydrocarbures russes.
Les Européens, comme d'autres pays, "doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes ils devront payer le gaz livré et cela dès demain (vendredi)", a déclaré Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens. Ce décret confie les opérations à Gazprombank, filiale du géant gazier Gazprom.
Vladimir Poutine a ajouté qu'en cas de refus, "les contrats en cours seront arrêtés".
Pas de changement
Le président russe a rappelé que cette mesure était une réponse au gel de quelque 300 milliards de dollars de réserves en devises dont la Russie disposait à l'étranger, une sanction décidée par les Occidentaux en représailles à l'offensive russe en Ukraine.
Dès lors, imposer l'achat de roubles à ses clients "renforce la souveraineté économique et financière" de la Russie, selon le président russe.
Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie.
>> À voir, notre Focus : L'Union européenne contrainte de repenser sa stratégie énergétique
Vladimir Poutine a insisté sur le fait que le paiement en roubles n'aurait aucun effet sur les volumes ou les prix, alors que ceux-ci sont formulés dans la plupart des contrats en devises étrangères.
De facto, comme l'avait expliqué le Kremlin jeudi matin, les acheteurs devront effectuer une opération de change en Russie. "Pour celui qui reçoit le gaz russe, qui paie les livraisons, il n'y a dans les faits aucun changement. Ils acquièrent juste des roubles pour le montant en devise qui est prévu dans le contrat", a souligné Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.
Il a précisé que Vladimir Poutine et le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que leurs conseillers, avaient discuté en détail du nouveau système mercredi. Le chancelier allemand a néanmoins assuré jeudi que les paiements continueront de se faire en euros.
"Il est écrit dans les contrats que les paiements se font en euros et parfois en dollars", a expliqué Olaf Scholz lors d'une conférence de presse avec son homologue autrichien, Karl Nehammer. "J'ai dit clairement au président russe que cela resterait ainsi" et "les entreprises veulent pouvoir payer en euros et le feront", a-t-il ajouté.
Réduire la dépendance
Le gaz russe est crucial pour l'UE, qui cherche depuis le début de l'offensive de Moscou en Ukraine à se défaire de cette dépendance. Les Vingt-Sept veulent désormais des achats en commun de gaz et les États-Unis vont augmenter leurs livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l'Europe.
Par ailleurs, la Commission européenne a mené des inspections surprises en Allemagne dans des locaux de Gazprom qu'elle suspecte d'avoir fait monter les prix du gaz en Europe en abusant de sa position dominante.
La décision de passer à une facturation en roubles doit permettre à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions, mais la privera d'une source de devises. D'ores et déjà, la Russie oblige ses exportateurs, y compris Gazprom, à convertir 80 % de leur chiffre d'affaires en roubles.
Ces mesures et un taux d'intérêt directeur à 20 % ont permis à la monnaie russe de se reprendre. Après avoir considérablement dévissé dans la foulée du début de l'offensive russe, le 24 février, elle revient à des niveaux proches de ceux d'avant l'assaut.
Selon les chiffres de la Banque centrale russe, ses réserves – qui incluent encore les 300 milliards bloqués – sont passées entre le 18 février et le 25 mars de 643,2 à 604,4 milliards de dollars, donnant une idée des interventions pour soutenir l'économie russe depuis un mois.
Avec AFP
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Pour l’Ukraine, la Russie utilise la liaison gazière comme une "arme géopolitique"
MULTINATIONALESGuerre en Ukraine : le dilemme des champions français de l'énergie présents en Russie
La chronique de l’éco
Le plan européen pour remplacer le gaz russe
Le Figaro
Guillaume Néry, à contre-courant
Valérie SasportasPORTRAIT - Quadruple champion du monde, réalisateur, photographe médiatique, l’apnéiste français entend désormais transmettre les enseignements qu’il a rapportés des profondeurs des océans.
«La lettre s’est écrite d’un trait, les mots sont venus sans effort et leur écho résonne encore» en lui, au moment où Guillaume Néry achève son récit, Nature aquatique, qui vient de paraître aux Éditions Arthaud. «Chère Méditerranée, ce matin, comme chaque matin depuis qu’il nous est permis de nager et plonger à nouveau en toi, nous étions ensemble», écrit le champion français d’apnée en préambule. «Si j’avais la certitude que tu m’es devenue indispensable, il m’aura fallu être privé de tes caresses pendant ces deux mois de printemps pour comprendre que la vie sans toi n’a littéralement aucune saveur. Tu m’as tellement manqué!», poursuit-il.
À lire aussiGuillaume Néry, apnéiste: «Ce qui arrive aujourd’hui est une dérive de notre emprise sur la nature»
C’est une lettre d’excuses à la mer qui «engloutit nos crimes» et «agonise» tandis que «nous restons sourds à (ses) cris de détresse». Une lettre qui aurait dû être lue en direct sur France Inter par Augustin Trapenard, dans son émission «Lettres d’intérieur». Mais celle-ci a été interrompue à la fin du premier confinement. Et Guillaume Néry a finalement décidé d’en faire un livre, manière de ponctuer le récit qu’il mûrissait depuis 2017.
«Je suis un scientifique, rappelle ce spécialiste de la plongée en poids constant (descente et remontée en palmant), fils d’une prof de maths et d’un technicien en médecine nucléaire. Un scientifique qui rêvait, enfant, d’être astronaute, a pensé un temps devenir astronome, avant finalement d’aller conquérir les abysses. «J’avais besoin d’un squelette pour écrire, insiste-t-il. Et quand il est devenu vraiment clair, j’ai pu rentrer dedans.» La lettre est à la fin du livre. Au commencement, il y a l’accident.
Ce jour où, à 33 ans, Guillaume Néry est presque mort. Le 10 septembre 2015, le quadruple champion du monde descend jusqu’à 139 mètres - soit la plongée en apnée la plus profonde de l’histoire - à cause d’une erreur de mesure de l’organisation qui le conduit dix mètres trop bas. Coma. «L’accident est un point de bascule et non un point de rupture», souligne le Niçois.
Courts-métrages
De passage à Paris pour la promotion de son livre, il nous donne rendez-vous quai de la Marne, dans le 19e arrondissement, au bord du canal de l’Ourcq où, un soir d’hiver froid et pluvieux, son besoin d’immersion aquatique fut tel qu’il plongea dans ses eaux sombres. On fait la moue. «On peut s’y baigner, non? Depuis plusieurs années, il paraît que la qualité de son eau s’est vraiment améliorée», sourit-il. Arrivé en Vélib’, vêtu d’un jean, de sneakers, d’une microdoudoune Moncler, barbe de trois jours et cheveux blonds coiffés en bun, ce père d’une petite fille de 10 ans, Maï-Lou, cultive à 40 ans un look d’«adulescent». Son image, ses performances artistiques l’ont rendu célèbre autant que ses records.
Son photographe, Franck Seguin, a rapporté de ses plongées des prises de vue éblouissantes. Comme celles où on le voit danser avec des cachalots. Dans son livre il décrit sa rencontre avec eux: «Des géants immobiles, verticaux, suspendus, dressés en monolithes de chair sur fond bleu, autour desquels je promène mon étourdissement.» Seuls mammifères marins capables d’onduler à plus de 3000 mètres, ils composent le point d’orgue de son troisième film. Réalisateur, ses courts-métrages, Free Fall, Ocean Gravity, One Breath Around the World, tournés avec Julie Gautier, sa compagne jusqu’en 2019 et mère de sa fille, ont été vues sur internet des centaines de millions de fois. La pop star Beyoncé a même été séduite pour un clip avec eux.
L’apnée constitue déjà un exercice d’abstinence
Hors l’univers des apnéistes, sa notoriété n’a pas encore atteint celle du pionnier Jacques Mayol, incarné par Jean-Marc Barr dans Le Grand Bleu. Quel blues quand il l’a revu pour le faire découvrir à sa fille, pendant le confinement! À regretter de ne pas avoir de baignoire pour «quelques petites apnées au fin fond» comme en fait dans le film l’oncle du héros qui plonge dans sa baignoire un masque sur le nez.
La privation occupe une part importante de son récit. «L’apnée constitue déjà un exercice d’abstinence», écrit Guillaume Néry. «Le vide dans les poumons creuse le vide dans les pensées», poursuit-il, expliquant que «l’espace béant devient un réceptacle où s’enracine une conscience existentielle». Il exporte l’expérience, rythme sa vie de parenthèses de vide -jeûne, froid, silence, solitude -, pour «équilibrer le trop-plein de (son) quotidien». Une forme de méditation. Mais la privation subie du premier confinement l’a angoissé au plus haut point. On lit: «Je suffoque.» Puis: «Paradoxalement, je n’ai jamais autant respiré.»
«Part de chance»
Néry ne veut pas se plaindre. Il le sait, c’est un privilégié: il vit de sa passion. Pourtant l’empêchement a étouffé ce plongeur privé de sa propre nature, de son besoin d’être sous l’eau en retenant son souffle pour se sentir vivant. Il confie: «Ce moment où je suis en apnée, je change tous les repères de mon rapport au monde. Tous les sens sont bouleversés, la vision, le son assourdi, le toucher - je suis dans cette espèce de caresse avec l’eau. Il n’y a plus de goût, plus d’odorat. C’est un choc qui m’amène inévitablement à me retrouver à l’intérieur du corps. Je développe alors une écoute sensorielle. Et on n’est jamais autant conscient de sa propre nature que lorsqu’on est dans ce moment où on suspend le souffle, qui est ce qui nous définit du point de vue du vivant.»
À lire aussiGuillaume Néry: «C’est un grand voyage en une seule apnée, une ode à notre planète eau»
L’épreuve du confinement est détaillée dans son récit, écrit pour «essayer de transmettre ce pouvoir que l’on a de devenir maître de son destin». Mais, nuance-t-il «je ne veux surtout pas faire croire que parce qu’on le veut, automatiquement on va le pouvoir. Il y a aussi une part de chance». À présent qu’il a mis à distance sa quête effrénée pour le mètre de plus en compétition (mais il ne s’interdit pas de relever le défi pour lui-même), la mer est devenue son lieu de ressourcement et l’écriture lui ouvre de nouveaux horizons.
«C’est un peu comme l’apnée, finalement, écrire. Je vais sous l’eau, je me coupe de la frénésie et puis j’ai ce moment à moi.» Guillaume Néry espère avec ses mots seuls faire naître nos propres images.
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Le Figaro
Faute de professeurs, des lycéens de Seine-et-Marne demandent l’annulation d’épreuves du bac
Par
Victor Merat •
Publié le 31/03/2022 à 18:07
Faute d’enseignants, des élèves de terminale à Bussy-Saint-Georges n’ont plus cours de philosophie et d’économie depuis plusieurs mois.
Dix-sept semaines et un trimestre de perdus. Faute d’enseignants, des élèves du lycée Martin-Luther-King de Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) n’ont quasiment pas eu cours de philosophie ni de sciences économiques et sociales (SES) depuis novembre dernier. Cinq classes de terminales et un groupe d’élèves de première sont concernés, soit environ 170 lycéens. Dans une vidéo publiée ce 17 mars sur le compte YouTube de la commune, ces derniers demandent l’annulation des épreuves du bac dans ces matières, prévues en juin.
» LIRE AUSSI - Bac 2022: dates, épreuves, résultats... Comment ça se passe avec la réforme?
«Passer le bac de philo sans prof, sans notion et sans cours sera complexe. Au total, on a eu trois heures de philo depuis le début de l’année», s’émeut Thomas, délégué d’une classe de terminale dans ladite vidéo, tournée devant le lycée. Dans le détail, la situation a commencé à se débloquer en janvier. Un enseignant de philosophie assurait alors une heure de cours par semaine. Un pis-aller. En février, «nous avons eu qu’une remplaçante qui est partie au bout de quatre jours», explique Lana, aussi déléguée. Depuis le 14 mars, un remplaçant à temps complet est arrivé. Mais le mal est fait. Les deux lycéens interpellent le rectorat de Créteil, l’exhortant à trouver une solution entre l’annulation et l’aménagement.
Des parents réfléchissent à attaquer l’État en justice
L’initiative est soutenue par la direction de l’établissement, le corps enseignant et le maire LR de Bussy, Yann Dubosc. «Je m’interroge sur l’égalité des chances que peuvent avoir ces élèves», s’émeut l’édile qui avait saisi le rectorat début février. Les parents d’élèves, eux, sont «extrêmement inquiets et en colère», explique Valérie Desouche, responsable de l’Union nationale des associations autonomes de parents d’élèves (Unaap) au lycée «MLK». Certains réfléchissent à attaquer l’État en justice.
Et quid des dossiers Parcoursup? Un élève pourra-t-il intégrer une prépa ECG avec peu ou pas de notes dans son enseignement de spécialité (coefficient 16) que sont les SES? «On réclame des garanties, poursuit Valérie Desouche, qui est aussi secrétaire générale adjointe de l’Unaap. Il ne faut pas que les examinateurs des dossiers pensent que ces élèves ont zéro. Il faudra spécifier qu’ils n’ont tout simplement pas eu cours et que ça ne dépendait pas d’eux.»
Des heures complémentaires seront proposées aux élèves
Le problème mis en exergue par cette affaire - qui trouve ses résonances partout en France - est la difficulté de remplacer les enseignants. «Il y a dans un premier temps le souci du vivier qui s’assèche , explique Claire Guéville, secrétaire nationale en charge du lycée au SNES-FSU, le syndicat national des enseignements de second degré. Avec le Covid, il y a aussi plus d’absences d’enseignants, ce qui n’est pas évident dans certaines académies. Enfin, la main-d’œuvre n’est pas corvéable à merci.» Un rapport de la Cour des comptes publié en décembre 2021 révèle que 2 millions d’heures de cours ont été perdues dans le secondaire pour l’année scolaire 2018-2019 à cause des absences des enseignants.
Annuler l’épreuve du bac est impossible. À ce stade, le rectorat confie au Figaro que l’organisation des épreuves ne dépend pas de sa compétence. Et de préciser que «des heures complémentaires vont être proposées aux élèves qui le souhaitent» ajoutant qu’il reste «encore assez de temps pour que les élèves puissent s’exercer suffisamment». Ces derniers apprécieront.
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Le Monde
Lucidité bienvenue
Editorial du « Monde ». Tel un cerf dans les phares d’une voiture, le gouvernement allemand est pris depuis un mois dans le piège du gaz russe, dont l’économie et les consommateurs d’outre-Rhin sont fortement dépendants. Ce qui était perçu depuis deux décennies à Berlin comme un marché gagnant-gagnant, y compris sous l’angle géopolitique, s’est révélé avec l’agression russe de l’Ukraine non seulement un redoutable levier de Moscou sur l’Europe, mais aussi une véritable bombe à retardement économique et sociale.
Les pièges de la dépendance européenne au gaz russeIl y a seulement deux mois, le chancelier Olaf Scholz pensait pouvoir résister à la pression de plusieurs de ses partenaires européens et à celle des Verts, ses partenaires de coalition, qui demandaient l’abandon du gazoduc Nord Stream 2. Il a dû céder. L’affaire du gazoduc apparaît aujourd’hui comme un sujet mineur, comparée à l’ampleur du défi qu’affronte à présent l’Union européenne : rompre totalement avec la Russie comme source d’énergies fossiles. Alors que les sanctions occidentales pleuvent sur le régime de Vladimir Poutine, il n’est plus acceptable que les économies européennes continuent de l’aider à financer sa guerre en Ukraine en lui versant chaque jour 700 millions de dollars (626 millions d’euros) en achats d’hydrocarbures.
La tâche est la plus rude pour l’Allemagne, qui importe de Russie 55 % de son gaz. La menace formulée par M. Poutine d’exiger le paiement en roubles de ces hydrocarbures a ajouté à la confusion. Les Européens ont refusé ; le président russe a assoupli sa position en appelant M. Scholz et son collègue italien, Mario Draghi, mercredi 30 mars – trahissant ainsi sa propre dépendance aux ressources financières que lui rapporte le gaz. Mais Berlin sait désormais qu’il faut renoncer au gaz russe et que, dans le contexte de la guerre en Ukraine, la rupture peut être brutale. Le temps du déni est révolu.
La guerre en Ukraine oblige l’Allemagne, dépendante du gaz et du pétrole russe, à revoir ses choix énergétiquesAprès quelques jours d’un intense débat, le gouvernement allemand a visiblement pris la mesure de l’urgence. Mercredi, il a évoqué le déclenchement de mesures de rationnement d’énergie et la mise sur pied d’une cellule de crise dans l’hypothèse d’un arrêt de l’approvisionnement russe. Le ministre de l’économie et du climat, Robert Habeck (Verts), a lancé une campagne d’information pour alerter l’opinion publique sur les effets possibles d’une telle décision : « Nous sommes dans une situation où je dois dire clairement que chaque kilowattheure d’énergie économisée est utile », dit-il.
Cette lucidité est bienvenue. Le chancelier Scholz avait en effet donné l’impression ces derniers jours de procrastiner, face à la gravité des conséquences prévisibles pour l’économie allemande. « La question, ce n’est pas de savoir si nous allons devoir baisser le chauffage de quelques degrés, a-t-il répondu dimanche dans une émission de télévision. La question, c’est de savoir si nous allons pouvoir approvisionner certaines structures. La question, c’est la mobilité. Et la question, c’est un nombre incroyable d’emplois, parce que beaucoup de processus industriels dépendent du charbon, du gaz et du pétrole. »
Mais ce n’est pas qu’une question allemande. Le poids de l’économie allemande en Europe et l’intégration des économies de l’UE font que l’urgence de la réaction de Berlin pour se passer du gaz russe concerne l’ensemble de ses partenaires européens. La perspective possible d’avoir à gérer une économie de guerre requiert une coordination et une solidarité européennes au moins équivalente à celles qui ont été mises en œuvre pour faire face aux effets de la pandémie de Covid-19.
Comment l’Europe peut réduire son ultradépendance au gaz de la Russie Le Monde
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Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
CBD, ou les bienfaits du chanvre
ActuDepuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?
Marie MersierLe CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.
Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.
En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.
Apaisant ou stimulant
Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »
Bien-être L'Humanité
Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes
ActuChien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.
Théo GobbiUn foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.
Faciliter l‘apprentissage
Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.
Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.
Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.
Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.
3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »
Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?
On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que
le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.
Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?
Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.
Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?
Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.
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INFOGRAPHIE - La demande de drapeaux ukrainiens s’envole depuis l’invasion du pays par la Russie. Ces pièces d’étoffe, qui fédèrent les peuples dans la joie ou la douleur, sont des emblèmes très codifiés.
Charles LescurierNicole TriouleyreService InfographieDe tout temps, les hommes ont utilisé des drapeaux. Les chefs de tribu à la préhistoire, les Chinois vers 1500 avant J.-C pour exprimer une hiérarchie dans la société, les Vikings à la fin du VIIIe siècle sur les mâts des bateaux. Mais ce n’est que vers la fin du XVIIIe siècle que les pays commencèrent à créer leur propre drapeau. Ils reflètent la fin de la monarchie et du système héraldique. On passe désormais à un système de couleurs à l’effigie des valeurs et de la politique de chaque pays.
Un emblème national
Leurs pièces d’étoffe sont généralement rectangulaires, dans un rapport de 2 sur 3, à savoir 2 unités de largeur pour 3 unités de longueur. Ils possèdent majoritairement trois bandes horizontales ou verticales. Sauf à de rares exceptions, l’avers et le revers sont identiques. Les couleurs les plus employées sont le rouge, le blanc et le bleu. Certains comportent un blason ou des symboles : une croix, des étoiles, un croissant, un bâtiment, une arme… ou encore une devise. D’autres comme le drapeau ukrainien représentent un paysage.
Un moyen de communication
À terre, ils marquent l’appartenance à une nation, à un groupe, à une organisation. En mer, ils servent au dialogue. Un alphabet international de pavillons aide les équipages en cas d’urgence. À chaque lettre et à chaque chiffre correspond un fanion standardisé. Chacun d’eux possède en plus une signification propre, par exemple celui de la lettre « O » veut dire également « un homme à la mer ». Les signaux pour les urgences médicales sont les plus élaborés avec des combinaisons à plusieurs drapeaux.
Des exceptions à la règle
France24 - Monde
En Algérie, Antony Blinken dénonce l'impact dans le monde arabe de l'invasion russe en Ukraine
Publié le : 31/03/2022 - 11:10
FRANCE 24
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Antony Blinken a affirmé mercredi que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé. Le secrétaire d'État américain achevait en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale de plusieurs jours.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé, mercredi 30 mars, que l'impact de l'invasion russe de l'Ukraine était ressenti jusqu'à dans le monde arabe, avec notamment la hausse des prix du blé, en achevant en Algérie, une alliée de Moscou, une tournée régionale.
Arrivé en provenance du Maroc, le rival régional de l'Algérie, Antony Blinken s'est entretenu à Alger avec son homologue Ramtane Lamamra avant d'être reçu par le président Abdelmadjid Tebboune.
Le chef de la diplomatie américaine avait participé à l'ouverture de sa tournée régionale en début de semaine en Israël, dans un kibboutz du désert du Néguev, à une rencontre inédite avec ses homologues israélien et ceux de quatre pays arabes, dont le Maroc.
Bien que l'Algérie, fervente soutien des Palestiniens, y soit farouchement hostile, Antony Blinken a affirmé lors d'une conférence de presse à Alger que Washington entendait "soutenir cette normalisation (israélo-arabe) et encourager d'autres pays à s'y joindre".
Mais son principal message a porté sur la guerre en Ukraine.
"Dans le cas de l'Ukraine, il y a un agresseur évident et une victime évidente et il est important de se tenir aux côtés de la victime", a-t-il affirmé alors que plusieurs pays de la région, dont l'Algérie, se sont gardés de critiquer la Russie, de crainte de compromettre leurs relations avec Moscou.
Pour appuyer son message, le chef de la diplomatie américaine a affirmé que l'invasion russe de l'Ukraine avait eu un impact direct sur la région, avec la hausse des prix que la guerre a occasionnée.
"Hausse des prix des produits alimentaires"
"Je pense que l'impact est ressenti. Même si le conflit se déroule loin de la région, en Europe, il a un impact direct sur la vie des peuple de la région notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires, en particulier le blé", a-t-il dit.
"J'ai compris de mes discussions avec de nombreux collègues ces derniers jours que cette douleur est ressentie d'une manière aiguë dans cette région. La plupart des pays importent au moins la moitié de leur blé", dont la Russie et l'Ukraine sont parmi les principaux fournisseurs, a-t-il ajouté.
Sa visite survient alors que les relations entre l'Algérie et le Maroc traversent une grave crise, au cœur de laquelle se trouve la question du territoire disputé du Sahara occidental, qui oppose depuis des décennies Rabat aux indépendantistes sahraouis soutenus par Alger.
S'il avait réitéré à Rabat le soutien américain au plan d'autonomie --"sérieux, crédible et réaliste"-- présenté par le Maroc pour régler le "différend", il s'est gardé de le faire à Alger, dans un apparent souci de ne pas froisser ses hôtes.
Il s'est ainsi contenté d'affirmer que Washington "continue de soutenir les efforts de l'ONU" et de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Staffan de Mistura. "Il n'y a pas eu de changement dans notre position".
L'administration Biden s'est montrée jusqu'à présent moins empressée que la précédente --celle de Donald Trump-- qui avait promis en décembre 2020 d'ouvrir un consulat à Dakhla, au Sahara occidental, en reconnaissant la souveraineté marocaine sur ce territoire en contrepartie de la normalisation de relations entre le Maroc et Israël.
La crise entre les deux poids lourds du Maghreb a culminé avec la rupture de leurs relations diplomatiques en août 2021 à l'initiative d'Alger.
À la suite de cette rupture, l'Algérie a fermé en octobre le gazoduc Maghreb-Europe acheminant du gaz algérien à l'Espagne et transitant par le Maroc.
Selon des informations de presse, l'Algérie a opposé une fin de non-recevoir à une demande américaine d'augmenter l'acheminement de gaz vers l'Europe en rouvrant ce gazoduc Maghreb-Europe lors d'une récente visite de la sous-secrétaire d'État américaine Windy Sherman à Alger.
Antony Blinken n'a pas évoqué ce dossier lors de sa conférence de presse.
Avec AFP
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la géopolitique du bléLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires
La chronique de l’éco
L'inquiétude des pays d'Afrique du Nord face à l'envolée des prix du blé
L'Humanité
Échapper aux décibels des collègues
ActuAprès de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !
Mélanie MermozAprès deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.
Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.
Des espaces dédiés à des tâches précises
Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.
droit du travail France24 - Monde
Le groupe Bolloré accélère sa mue en cédant ses activités logistiques en Afrique
Publié le : 31/03/2022 - 22:10
Paris (AFP) – Le groupe Bolloré poursuit sa mue en se retirant des activités logistiques sur le continent africain, qui avaient largement participé à la diversification de l'entreprise familiale bicentenaire, en les cédant à son ancien rival MSC pour 5,7 milliards d'euros.
L'annonce intervient à l'extrême limite de la période de négociations exclusives entre les deux groupes, ouverte le 20 décembre, l'opération devant être finalisée "d'ici la fin du premier trimestre 2023", selon un communiqué publié par Bolloré jeudi soir.
La branche Bolloré Africa Logistics, qui possède des infrastructures dans plus de 20 pays sur l'ensemble du continent parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires, suscitait également l'intérêt d'autres acteurs du transport maritime, Maersk et CMA-CGM.
Mais Bolloré avait accordé à MSC (Mediterranean Shipping Company) une exclusivité après que l'armateur italo-suisse a transmis une offre initiale de 5,7 milliards d'euros, déjà.
Basé à Genève, MSC appartient à la famille italienne Aponte et revendique une flotte de 560 navires et plus de 100.000 employés, avec la gestion de terminaux à Singapour, Long Beach (Californie) ou Rotterdam.
"L'acquisition de Bolloré Africa Logistics confirme l'engagement de long terme du groupe MSC pour investir en Afrique et renforcer les chaînes d'approvisionnement sur le continent, tout en le reliant au reste du monde", a souligné l'armateur dans un communiqué distinct.
Plus rentable que la logistique internationale de Bolloré, la branche de logistique africaine du groupe français reste plus petite en chiffre d'affaires, avec 2,1 milliards d'euros réalisés en 2020, sur un total de 24,1 milliards pour le groupe. Elle emploie plus de 20.000 personnes.
Bien avant les médias, la logistique et l'Afrique ont fait la fortune de Vincent Bolloré, qui a pris en 1986 le contrôle de la SCAC (Société commerciale d'affrètement et de combustible) au moment de sa privatisation.
"La réalisation de la cession serait soumise à l'obtention d'autorisations réglementaires et des autorités de la concurrence compétentes ainsi qu'à l'accord de certaines des contreparties de Bolloré Africa Logistics", a expliqué le groupe Bolloré.
– Un virage stratégique majeur –
Cyrille Bolloré, qui a succédé à son père comme PDG du groupe en 2019, accompagné de Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Ports, et de l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, proche de la famille, s'étaient rendus en début d'année à Abidjan pour convaincre les autorités ivoiriennes d'autoriser la vente d'actifs stratégiques.
Mais confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à la concurrence grandissante des opérateurs chinois, le groupe de Vincent Bolloré souhaitait la vendre.
Elle était également au cœur de scandales de corruptions au Togo et en Guinée pour lesquels le groupe avait accepté en 2021 de payer une amende de 12 millions d'euros à la justice française et d'être suivi par l'Agence française anticorruption.
Une juge avait cependant refusé d'homologuer la reconnaissance préalable de culpabilité acceptée par Vincent Bolloré et deux autres responsables. Leur dossier a été renvoyé à l'instruction.
L'entreprise familiale est accusée par la justice française d'avoir apporté son aide à des campagnes électorales en échange de l'attribution de concessions portuaires dans ces deux pays.
Via Vivendi, dont Bolloré est premier actionnaire avec plus de 27% du capital, le groupe s'est lancé dans de grandes manœuvres, entre la cession de sa pépite Universal Music Group (UMG) et le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur le groupe Lagardère, qui pourrait conduire à la création d'un mastodonte de l'édition, via le rapprochement de Lagardère Publishing et d'Editis, numéro un et deux du marché en France, et des médias.
Le groupe dans son ensemble a réalisé un chiffre d'affaires proche de 20 milliards d'euros en 2021, en hausse de 19%, avec un bénéfice net de 6 milliards d'euros.
Il rappelle qu'il conservera une "présence importante en Afrique", notamment via Canal+ et des investissements dans la communication (Havas), le divertissement ou l'édition, activités dans lesquelles le groupe assure qu'il "poursuivra ses développements".
© 2022 AFP
Le Figaro
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Ukraine : comment l'armée russe se heurte aux difficultés de la guerre de siège
Hugues MaillotMayeul AldebertDÉCRYPTAGE - Dès le début de l'invasion, la Russie a lancé le siège de plusieurs villes. Mais, hormis à Marioupol, Moscou doit revoir à la baisse ses ambitions, la stratégie d'encerclement des villes étant coûteuse en matériel et en effectif.
Le constat s'est imposé petit à petit comme une évidence, l'armée russe a raté sa guerre éclair en Ukraine. Plus encore, devant Kiev, Kharkiv ou encore Tchernihiv, les Russes sont désormais sur la défensive et se retranchent. À Mykolaïv dans le Sud, étape clé sur le chemin d'Odessa à une centaine de kilomètres, ils ont même dû reculer.
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Vladimir Poutine a finalement renoncé à prendre la majorité des grandes villes qu'ils convoitaient. La farouche résistance ukrainienne l'en a dissuadé. Mais c'est surtout parce qu'il n'avait pas les troupes nécessaires pour engager et tenir autant de sièges que le chef du Kremlin a choisi de «se concentrer sur l'est de l'Ukraine».
Dans cette seconde phase de la guerre où la Russie a choisi de compartimenter les théâtres d'opérations, l'armée russe a conservé en ligne de mire une grande ville comme objectif de court terme : Marioupol. Dans cette dernière ville entièrement encerclée, elle s'empare péniblement du terrain et se heurte aux difficultés inhérentes à la guerre de siège. Les Russes la contrôleraient actuellement à 60%. Malgré les unités tchétchènes engagées, spécialisées dans le combat urbain, la prise de ce port stratégique de la mer d'Azov est très compliquée. «Les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes», s'est même directement prononcé Vladimir Poutine, soulignant la difficulté de la situation.
Avantage global à la défense
Car dans la guerre de siège, les codes et les stratégies militaires classiques sont bouleversés. «Pour s'emparer d'une ville, le ratio classique tiré de l'histoire militaire du siècle passé est de six à quatre attaquants pour un défenseur», exposent Philippe Gros et Vincent Tourret, chercheurs à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), dans une note publiée à la mi-mars. Et avec la mobilisation générale, les Ukrainiens ont l'avantage du nombre, et les milliers de citoyens encore présents dans les villes assiégées ont contribué à «bunkeriser» chaque quartier, relèvent les deux chercheurs.
Pour s'emparer d'une ville, le ratio classique tiré de l'histoire militaire du siècle passé est de six à quatre attaquants pour un défenseur.
L'avantage que procure le combat urbain au défenseur est celui d'un terrain compartimenté. «Le bâti urbain bloque les moyens de communication et d'appui traditionnels», précise Vincent Tourret au Figaro, à savoir les communications radio ou le ciblage laser par exemple qui oriente le soutien aérien. «L'intégration inter-armée, c'est-à-dire l'alliance entre les chars et l'infanterie par exemple, a tendance à se disloquer», explique le spécialiste, ce qui provoque un taux d'usure très élevé. Pour les défenseurs en revanche, le bâti réduit le souffle des explosions et permet aux troupes de mieux résister.
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D'autant que ceux-ci peuvent bénéficier de tout l'appui logistique et médical de la population civile. Cette présence peut en revanche se retourner en faveur des assaillants. «À Marioupol, les Russes s'emploient à détruire les moyens de gouvernance, les services de pompiers etc. pour faire fuir la population», relève Vincent Tourret. En plus de la défense de la ville, les autorités militaires ukrainiennes doivent alors gérer également les besoins de sa population.
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Une réelle expérience russe du siège
En réalité, l'armée russe est une habituée des guerres de siège. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, elle a mené avec succès un certain nombre d'entre eux, avec une méthode simple et efficace, devenue un grand classique : faire évacuer les civils avant de bombarder massivement et pénétrer dans les villes quand la résistance locale a été réduite. C'est la tactique qu'elle a menée à Berlin, en 1945 et plus récemment à Grozny, en 1999, lors de la Deuxième guerre de Tchétchénie. Mais dans les deux cas, «le combat d'infiltration exige une progression méthodique, lente et coûteuse en termes humains», rappelle Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale et chargé de recherche au Centre d'analyse et de prévision des risques internationaux.
De fait, à Berlin, si les Soviétiques avaient littéralement assommé la ville à l'aide de 40.000 pièces d'artillerie (soit une tous les 10 mètres !) avant d'y pénétrer, ils avaient ensuite fait face à une résistance acharnée, perdant plus de 80.000 soldats en deux semaines. Mais lors de cette bataille, l'armée soviétique était composée de 2,5 millions d'hommes. Aujourd'hui, les Russes ne disposent pas d'une telle «chair à canon», avec «seulement» 200.000 soldats engagés sur tout le territoire ukrainien. Ils n'ont pas les moyens de supporter sur le long terme une attrition extrêmement élevée, tant sur le plan humain que matériel.
Le combat urbain est très cloisonné : en bombardant, vous aplanissez les obstacles et accroissez l'amplitude des armes d'appui.
La dimension bombardement est donc évidemment primordiale pour mener à bien cette méthode. Pour prendre une ville, «il faut avant tout la niveler», explique Joseph Henrotin. «Le combat urbain est très cloisonné, le champ de vision des soldats est extrêmement limité, donc en bombardant, vous aplanissez les obstacles et accroissez l'amplitude des armes d'appui», détaille le rédacteur en chef de DSI. Lors de la Première guerre de Tchétchénie, les Russes n'avaient pas jugé utile de pilonner Grozny. Résultat : ils se sont retrouvés confrontés à une défense efficace et sont repartis bredouilles. En 1999, les troupes russes n'ont pas répété leurs erreurs, si bien que Grozny avait été qualifiée par les Nations unies de «ville la plus détruite sur Terre».
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Aujourd'hui, les Russes attaquent Marioupol «dans une logique à la Berlin ou à la Grozny, en détruisant avant de conquérir», souligne Joseph Henrotin. Si l'armée avait bien tenté, au début de l'invasion, de prendre la ville sans la tapisser de bombes (comme Kherson ou Melitopol), pensant y être accueillis en libérateurs, elle est finalement revenue à un schéma plus classique face à la résistance farouche des Ukrainiens. «Je suis persuadé que la fameuse frappe sur le théâtre était volontaire, pour imprimer psychologiquement que l'armée russe n'avait plus de limite», estime le spécialiste.
Le siège comme moyen de pression diplomatique
Marioupol permet ce type d'actions par sa taille (430.000 habitants), qui autorise un encerclement complet. Mais, si les sièges sont nombreux, «les villes ukrainiennes sont rarement complètement encerclées, car le volume de forces russes n'est pas assez épais», pointe Joseph Henrotin. Et pour cause, Kiev s'étend sur un périmètre de 100 à 150 km et abrite près de trois millions d'habitants. La population de Kharkiv s'élève, elle, à 1,4 million d'habitants, soit l'équivalent... de toute la population de la Tchétchénie. L'armée russe y mène donc plutôt une stratégie d'enveloppement et de tenailles, «avec pour objectif de placer son artillerie dans une position avantageuse». Une logique de «chaudron» proche de celle du siège d'Alep, entre 2015 et 2016. «Le but des Russes était de bombarder pour bombarder, de mener une stratégie d'anéantissement», sans pénétrer réellement dans la ville avec ses troupes conventionnelles, mission réservée aux forces de Bachar el-Assad.
Si la tactique est similaire en Ukraine, la finalité n'est en revanche pas la même. «À Kiev et Kharkiv, les Russes bombardent pour fixer un maximum de défenseurs dans la ville et la prendre en otage, mais aussi pour faire pression politiquement et créer une coercition diplomatique», analyse Joseph Henrotin. Alors qu'à Alep, l'armée russe était en soutien d'un allié, qui allait lui-même reprendre le terrain et supporter les pertes.
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Les Russes ont affirmé leur volonté de se concentrer sur le Donbass et réduire nettement leurs opérations militaires dans le nord de l'Ukraine, et notamment aux abords de Kiev. Mais il serait précipité de penser qu'ils vont purement et simplement abandonner le siège des villes qu'ils ne peuvent pas prendre, afin de regrouper leurs troupes. Au contraire, il est possible que cette pression exercée se maintienne pour accélérer le processus de conquête des régions séparatistes. «La pression diplomatique par le biais de la destruction des villes pourrait permettre à l'armée russe de gagner du terrain dans le Donbass», prévoit Joseph Henrotin. Même après la chute inéluctable de Marioupol, la guerre de siège pourrait donc se poursuivre sur tout le territoire, en attendant un accord de paix.
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Le Figaro
Olympique Lyonnais 2-0 Juventus
EN COURS : Mis à jour le 31 mars 2022 à 22:03
C’est reparti à Lyon !
La Juventus donne le coup d’envoi de la seconde période de ce dernier quart de finale de la Ligue des Champions. Pour le moment c’est l’OL qui rejoindra le PSG dans le dernier carré
C’est la mi-temps
Les Lyonnaise font le job et mène 2 à 0. Petit à petit l’OL est monté en puissance et a su faire mal en deux minutes. Il reste 45 minutes mais pour le moment Lyon rejoint le PSG en demi-finale.
Intervention décisive de Buchanan (45')
Gros tacle de la Lyonnaise dans sa surface. Pas de faute le ballon est bien récupéré et stop une offensive italienne
Il reste 5 minutes avant la mi-temps (40')
L’OL réalise une très bonne période et a su rester concentré contrairement à la Juv pour qui le premier but a fait très mal
Le deuxième buuuut Lyonnais !!!!! (35')
Deuxième centre, deuxième tête, deuxième but !! Très bonne passe de Lindsey Horan pour Melvine Malard ! Les Lyonnaise ont un pied en demi-finale !!
Buuuuuuut de Lyon !!!! (33')
La domination Lyonnaise paye enfin ! Super coup de tête d’Ada Hegerberg sur un centre de Selma Bacha
Les Lyonnaises sont mieux (25')
Depuis quelques minutes Lyon est de retour dans le camp de la Juventus. Beaucoup de centres et de passes intéressantes mais toujours pas de véritable occasion.
Grosse occasion pour la Juventus ! (22')
Quel retour de Bacha qui contre la frappe de Hurtig après une longue course de Bonansea.
Il manque la dernière passe pour Lyon (18')
Lyon démarre bien la rencontre mais pour le moment il est encore difficile de trouver les attaquantes Hegerberg et Cascarino
Premier carton du soir (16')
Cristiana Girelli est sanctionné d’un carton jaune pour une faute sur Wendie Renard
La Juventus a du mal à exister (10')
Les Italiennes sont dominées en ce début de match et ont du mal à se créer des occasions.
Hegerberg trop courte (5')
Ada Hegerberg n’était pas loin de couper le centre de Cascarino mais le ballon passe à côté du pied de l’attaquante lyonnaise
Première intervention pour Peyraud Magnin (3')
La gardienne de l’équipe de France s’interpose sur une frappe de Catarina Macario dans la surface de réparation
Ada Hegerberg règle la mire (1')
La Lyonnaise obtient une première occasion de frappe après une passe en profondeur mais elle était hors-jeu.
C’est parti à Lyon !
Les lyonnaises donnent le coup d’envoi. Les Lyonnaises doivent marquer deux buts pour se qualifier sans passer par la prolongation
La compo de la Juventus
La compo de Lyon
Bonsoir à tous !
Bienvenue sur notre site pour vivre en live le quart de finale retour entre Lyon et la Juventus. Les Turinoise se sont imposées 2-1 à l’aller en Italie. Coup d’envoi à 21h.
Olympique Lyonnais 2-0 Juventus
C’est reparti à Lyon !
La Juventus donne le coup d’envoi de la seconde période de ce dernier quart de finale de la Ligue des Champions. Pour le moment c’est l’OL qui rejoindra le PSG dans le dernier carré
C’est la mi-temps
Les Lyonnaise font le job et mène 2 à 0. Petit à petit l’OL est monté en puissance et a su faire mal en deux minutes. Il reste 45 minutes mais pour le moment Lyon rejoint le PSG en demi-finale.
Intervention décisive de Buchanan (45')
Gros tacle de la Lyonnaise dans sa surface. Pas de faute le ballon est bien récupéré et stop une offensive italienne
Il reste 5 minutes avant la mi-temps (40')
L’OL réalise une très bonne période et a su rester concentré contrairement à la Juv pour qui le premier but a fait très mal
Le deuxième buuuut Lyonnais !!!!! (35')
Deuxième centre, deuxième tête, deuxième but !! Très bonne passe de Lindsey Horan pour Melvine Malard ! Les Lyonnaise ont un pied en demi-finale !!
Buuuuuuut de Lyon !!!! (33')
La domination Lyonnaise paye enfin ! Super coup de tête d’Ada Hegerberg sur un centre de Selma Bacha
Les Lyonnaises sont mieux (25')
Depuis quelques minutes Lyon est de retour dans le camp de la Juventus. Beaucoup de centres et de passes intéressantes mais toujours pas de véritable occasion.
Grosse occasion pour la Juventus ! (22')
Quel retour de Bacha qui contre la frappe de Hurtig après une longue course de Bonansea.
Il manque la dernière passe pour Lyon (18')
Lyon démarre bien la rencontre mais pour le moment il est encore difficile de trouver les attaquantes Hegerberg et Cascarino
Premier carton du soir (16')
Cristiana Girelli est sanctionné d’un carton jaune pour une faute sur Wendie Renard
La Juventus a du mal à exister (10')
Les Italiennes sont dominées en ce début de match et ont du mal à se créer des occasions.
Hegerberg trop courte (5')
Ada Hegerberg n’était pas loin de couper le centre de Cascarino mais le ballon passe à côté du pied de l’attaquante lyonnaise
Première intervention pour Peyraud Magnin (3')
La gardienne de l’équipe de France s’interpose sur une frappe de Catarina Macario dans la surface de réparation
Ada Hegerberg règle la mire (1')
La Lyonnaise obtient une première occasion de frappe après une passe en profondeur mais elle était hors-jeu.
C’est parti à Lyon !
Les lyonnaises donnent le coup d’envoi. Les Lyonnaises doivent marquer deux buts pour se qualifier sans passer par la prolongation
La compo de la Juventus
La compo de Lyon
Bonsoir à tous !
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Ligue des Champions féminine : record d'affluence pour le PSG féminin
Les Parisiennes se sont produites ce mercredi devant plus de 27 000 personnes au Parc des Princes.
Ligue des champions féminine : record d'affluence en vue pour le PSG
Un record pour les féminines du PSG. Les filles de Didier Ollé-Nicolle recevront en effet le Bayern Munich…
Ligue des champions femmes: Wolfsburg bat Arsenal et jouera les demi-finales
Wolfsburg a battu Arsenal jeudi (2-0), après être allé chercher un match nul en Angleterre (1-1) au match…
Publié il y
a 53 min
Le Figaro
François Lenglet: «L’Europe est la grande victime économique de cette guerre en Ukraine»
Alexandre DevecchioENTRETIEN - L’essayiste et journaliste économique estime que la guerre en Ukraine s’inscrit dans l’émergence d’un nouveau cycle économique et politique. C’est, selon lui, «le double inversé de la chute du Mur». Si, en 1989, cet événement avait marqué l’ouverture des frontières et de l’économie mondiale, François Lenglet prédit que l’invasion russe devrait se traduire, au contraire, par un vaste mouvement de relocalisation, avec pour conséquence une hausse des prix, en particulier en Europe.
LE FIGARO. - En 2019, dans un essai intitulé Tout va basculer!, vous annonciez la fin du libéralisme et le retour des nations. La guerre en Ukraine s’inscrit-elle dans ce grand basculement? Ne s’agit-il pas d’un réveil des empires davantage que d’un retour des nations?
François LENGLET. - Ce serait un contresens de voir dans ce conflit la manifestation du «réveil des empires». Le fait majeur, la cause première, c’est l’éclipse du maître du monde, le désengagement des affaires planétaires qu’opère l’Amérique depuis au moins trois présidences. Les méchants ne se réveillent que s’ils ont le sentiment qu’ils ne seront pas punis par le maître du monde pour avoir bousculé l’ordre international. C’est exactement ce qui est produit: le retrait calamiteux d’Afghanistan a été un signal pour Poutine, un permis de tuer. Sans oublier la faiblesse de Biden, déclarant d’emblée que l’Amérique n’ira pas combattre en cas d’invasion de l’Ukraine. Lorsque le maître renonce à mourir pour défendre son rang, c’est l’esclave qui devient le maître du maître, on sait cela depuis Alexandre Kojève et Hegel.
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L’invasion de l’Ukraine ne se serait probablement pas produite du temps de Trump, car un républicain cinglé effraie davantage qu’un démocrate. C’est la fin de l’«hyperpuissance» américaine. La guerre de la Russie ferme un siècle de domination des États-Unis, même si une paix précaire était signée dans les prochains jours. C’est en effet lors de la Première Guerre mondiale que l’Amérique avait pris le leadership politique, militaire et économique, au détriment de l’empire britannique, qui détenait le titre depuis la chute de Napoléon. Ce leadership n’a fait que s’accentuer au fil du XXe siècle, jusqu’à la victoire extraordinaire de 1989, la chute du mur de Berlin et l’effondrement communiste, sans une goutte de sang versé.
Entreprises et capitaux vont rentrer chez eux, par un mouvement parfaitement symétrique à celui qui a débuté dans les années 1990. On le voit avec la relocalisation et la fracturation des chaînes d’approvisionnement mondiales
Que peut changer ce retrait américain pour l’économie mondiale?
Tout. Car sans maître du monde, il n’y a pas de mondialisation. Le maître fait en effet disparaître le risque géopolitique, car il est craint par les autres. Il sécurise les transactions, il émet une monnaie mondiale, il édicte des règles planétaires. Dans ce monde aplani, les entreprises s’élancent. Elles exportent, délocalisent, investissent là où le capital est le plus rentable. C’est ce que nous avons connu entre 1989 et 2022. Larry Fink, le patron du gestionnaire d’actif Blackrock, a parfaitement raison de faire coïncider la fin de la mondialisation avec l’invasion russe. Cette guerre est le double inversé de la chute du Mur, elle signe la réapparition du risque souverain, géopolitique, des passions nationalistes désinhibées, le retour de la volonté de puissance, l’érection de frontières. C’est la fin de la fin de l’histoire.
Donc les entreprises et les capitaux vont rentrer chez eux, par un mouvement parfaitement symétrique à celui qui a débuté dans les années 1990. On le voit déjà avec la relocalisation et la fracturation des chaînes d’approvisionnement mondiales, qui avaient été initiées lors de la pandémie. Ça ira beaucoup plus loin qu’on ne le pense. Car contrairement à une idée reçue, l’économie fait toujours là où on lui dit de faire. TotalEnergies sera probablement contraint de quitter la Russie. C’est dommage, car c’est un atout important pour notre énergéticien que d’être présent là-bas. Mais c’est inévitable que les entreprises se soumettent à l’ordre géopolitique. On observe partout dans le monde ce retour de la logique d’État, soutenue par une demande puissante de souveraineté, en réaction à la mondialisation.
L’avenir de la Chine est sombre, celui d’un pays isolé et vieillissant à une vitesse ahurissante, perclus des dettes accumulées pendant le « grand boom en avant ». Une sorte de Japon dictatorial
La Chine ne peut-elle pas devenir le prochain maître du monde?
On pourrait le penser, elle se plaît parfois à en rêver, mais je ne le crois pas. La Chine est à la veille d’une refermeture. L’anomalie dans son histoire, c’est l’ouverture, les quarante ans qui viennent de s’écouler. À la faveur de l’épidémie, ses frontières sont désormais verrouillées de façon hermétique. Elle est en train de se désincarcérer de l’économie mondiale, au moins de certains secteurs - les technologies, Wall Street - sous le coup des restrictions américaines. Et son alignement sur la Russie va l’isoler encore davantage de l’Occident. Déjà, certaines sociétés allemandes interrompent leurs contrats avec leurs sous-traitants chinois, par solidarité avec l’Ukraine… La nature profonde de la Chine, son histoire, c’est la fermeture. Il n’y a guère que Taïwan qui l’intéresse, et le contrôle de la mer qui borde ses côtes, qu’elle considère comme sa banlieue stratégique - c’est son Ukraine à elle, et malheur à qui l’entravera sur ces eaux.
Le projet des routes de la soie est une utopie coûteuse qui va à rebours des fondamentaux chinois, et qui devrait capoter. De ce point de vue aussi, la guerre d’Ukraine, avec l’alliance sino-russe qu’elle a révélée, est le double inversé d’un autre événement passé: la «China card», cette politique de Kissinger et Nixon pour se rapprocher de Pékin, dans les années 1970, en isolant les Soviétiques de Moscou. Politique géniale, qui a déterminé quarante années de vie planétaire. C’est grâce à elle que le mur de Berlin est tombé. C’est grâce à elle que la mondialisation moderne, et son acteur clé, la Chine, ont pu se déployer. En 1979, Deng Xiaoping, d’un même jet, établit des relations diplomatiques avec Washington et lance la politique de la «porte ouverte». Désormais, c’est fini. L’avenir de la Chine est sombre, celui d’un pays isolé et vieillissant à une vitesse ahurissante, perclus des dettes accumulées pendant le «grand boom en avant». Une sorte de Japon dictatorial.
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Cela veut-il dire que la guerre de Russie clôt un cycle géopolitique?
Oui, et elle en ouvre un autre, car la ligne de partage du monde a changé. Il y a dix ans, c’étaient les illusions de la «Chinamérique». Aujourd’hui, c’est la «Chinerussie» face à l’Occident. Les grands groupes internationaux feraient bien de surveiller cela comme le lait sur le feu. Car ils pourraient se trouver demain, vis-à-vis de la Chine, exactement dans la situation de TotalEnergies en Russie, soumis à la pression politique pour partir, lorsque Pékin aura envahi Taïwan ou Xi Jingping déclenché un massacre comme celui de Tiananmen. Volkswagen, l’un des tout premiers groupes automobiles, réalise la moitié de ses profits dans l’empire du Milieu. Pour Mercedes, L’Oréal, LVMH, Airbus, les enjeux sont les mêmes, considérables.
Une économie mondiale fragmentée, c’est moins de croissance?
Pas forcément, mais c’est une tout autre économie. C’est d’abord bien sûr le retour de l’inflation. Le facteur-clé de la désinflation, c’était l’ouverture des frontières, dans les années 1980 et 1990, qui avait permis d’aller produire au meilleur prix. La chute du mur de Berlin a été de ce point de vue bien plus efficace que la politique monétaire américaine de Volcker, parce qu’elle a déclenché une pression concurrentielle planétaire, exerçant ses effets dépressifs et sur les prix et sur les salaires des non qualifiés. Là encore, un cycle se termine, l’inflation est là pour un moment, parce qu’elle est le symptôme, la conséquence d’un vaste mouvement de démondialisation.
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La plupart des économistes n’y voient qu’un phénomène transitoire, causé par la reprise synchrone que la planète a connue.
C’est faire fi des déterminants fondamentaux: le retour des frontières, qui allège considérablement la pression de la concurrence. Et le vieillissement universel, qui est en train de comprimer massivement la population active mondiale, comme l’a montré Charles Goodhart, ce qui va faire monter les salaires. Démographie et géopolitique se conjuguent pour faire repartir durablement les prix à la hausse. Un mouvement d’autant plus puissant que les banques centrales ne peuvent plus le contrer, à cause des dettes accumulées. Si elles relevaient les taux d’intérêt comme l’avait fait Volcker, ce serait Lehman Brothers puissance dix, le krach mondial. Leur indépendance est désormais complètement fictive, elles se sont laissé piéger par l’accumulation des dettes qui ne leur lasse plus guère de marge de manœuvre.
On voit que ce sont les salariés qui payent ce nouveau choc d’inflation, avec un pouvoir d’achat en baisse…
En réalité, le coût du choc se partage entre les salariés, les États, avec les «boucliers tarifaires» pour limiter la hausse des prix de l’énergie, et les entreprises. Ça n’est pas durable. La pression va être forte pour revaloriser les salaires, surtout alors que pour des raisons démographiques le nombre de bras diminue. Le rapport de force entre employeurs et salariés est en train de s’inverser. On pourrait se retrouver dans un système proche de celui des années 1970, avec des profits plus faibles et une part de la valeur ajoutée plus importante pour le travail.
Il y a fort à parier que les statues érigées au moment du départ de la chancelière vont être déboulonnées, lorsque les Allemands vont réaliser le coût phénoménal de ses décisions irréfléchies
Quelle croissance l’Europe peut-elle connaître dans ce contexte bouleversé?
L’Europe est la grande victime économique de cette guerre, à cause de sa dépendance vis-à-vis de la Russie, en particulier en matière d’énergie. Elle en pâtira donc davantage que les États-Unis, qui sont eux-mêmes producteurs importants d’hydrocarbures. Et au sein de l’Europe, c’est l’Allemagne qui va subir le plus gros choc. Elle avait été la grande gagnante des années de mondialisation, grâce à sa puissance d’exportation. Dans un monde avec des frontières et des restrictions au commerce, ses avantages comparatifs sont moindres. En outre, elle s’est placée dans une lourde dépendance énergétique délibérée vis-à-vis de Moscou. Il va lui falloir des années pour en sortir, avec le risque de connaître des pénuries qui affecteront son industrie.
C’est l’héritage Merkel qu’il va falloir régler: la décision d’arrêter le nucléaire, et le partenariat de long terme avec les Russes et leur gaz. Il y a fort à parier que les statues érigées au moment du départ de la chancelière vont être déboulonnées, lorsque les Allemands vont réaliser le coût phénoménal de ses décisions irréfléchies. Sans oublier celles de son prédécesseur, qui cachetonne toujours dans les conseils d’administration de séides de Poutine. En revanche, pour la France, moins dépendante des hydrocarbures et des exportations, le choc sera moins violent - il nous affectera de façon indirecte, via l’Allemagne. Et il va nous conduire à réindustrialiser le pays. On vient d’en voir l’illustration avec le tête à queue de Macron sur le nucléaire, et la relance d’un programme de centrales.
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Ces bouleversements sont-ils profitables à la construction européenne?
Je suis obligé de reconnaître que l’épidémie, d’abord, et la guerre, ensuite, semblent avoir coalisé l’Europe, et non pas l’avoir désarticulée comme je le redoutais. La gestion efficace des vaccins, le travail commun pour sécuriser les approvisionnements stratégiques, le plan de relance collectif, le changement de pied de l’Allemagne en matière de défense, tout cela est proprement incroyable et bienvenu. Je me suis longtemps dit que l’Europe était un navire de beau temps qui se briserait au moindre récif. Le gros temps qui monte prouve le contraire. Il a eu le mérite de dessiller les yeux, de concentrer les dirigeants européens sur des objectifs vitaux et stratégiques, et de leur faire délaisser la réglementation du niveau sonore des tondeuses à gazon. Mais la route est longue. Et au plan militaire, il va falloir trouver des solutions opérationnelles rapidement, plutôt que de rêver à l’idée romantique d’une «armée européenne».
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Invasion de l’Ukraine: l’économie française à l’heure de l’aggiornamento
TRIBUNE - État, entreprises, actionnaires, créanciers, ménages: tous doivent aujourd’hui s’adapter à la nouvelle donne géopolitique née de la guerre qui se déroule à nos portes, argumente l’essayiste Édouard Tétreau.
Marcel Pochard: «La revalorisation du point d’indice des fonctionnaires, qu’est-ce que ça veut dire?»
TRIBUNE - Tous les fonctionnaires voient leur rémunération déterminée en partie par ce qu’on appelle le point d’indice, qui, a annoncé Emmanuel Macron, va être revalorisé. Aussi importe-t-il d’éclairer de quoi il s’agit, explique l’ancien directeur général de la fonction publique.
«Prix de l’énergie: les marchands d’illusions»
Par Gaëtan de Capèle, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Monde
SANS TITRE
Chronique. Retour à un univers bipolaire ? La guerre entre la Russie et l’Ukraine conforterait une division du monde en deux camps. Le « collectif occidental », comme on dit à Moscou, s’oppose au duo Vladimir Poutine - Xi Jinping, chefs de file de la famille des autocrates. Avec, au milieu, le club des puissances émergentes qui se refusent à choisir mais, en l’espèce, pencheraient plutôt du côté de Moscou et Pékin.
Il n’est pas sûr que cette géographie des rapports de force sur la planète survive en l’état à la fin de la guerre russo-ukrainienne. Mais, pour le moment, telle est bien la carte géopolitique de ce qu’on appelle « la nouvelle guerre froide » : d’un côté, les alliés atlantiques, Américains et Européens, et, de l’autre, la Russie de Poutine politiquement appuyée par la Chine de Xi. L’agression contre l’Ukraine soude le camp occidental, celui des démocraties libérales, et elle n’ébranle en rien l’amitié sino-russe, socle du groupe des autocraties.
Les deux camps sont tout proches de l’affrontement sur le théâtre européen – plus qu’ils ne l’ont jamais été durant la première guerre froide, ces années de confrontation entre l’URSS et les Etats-Unis. Une bavure, une erreur de tir ou une provocation dans les jours qui viennent, et le conflit entraîne l’OTAN – dont l’Ukraine n’est pas membre – directement dans les combats. Entre Moscou et Washington, la rupture des relations diplomatiques n’est pas loin. En février encore, la hiérarchie militaire russe gardait le contact avec le Pentagone : cela permet d’éviter le pire. Signe inquiétant : depuis quelques jours, le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, et le chef d’état-major, Valéri Guerassimov, ne prendraient plus leurs homologues américains au téléphone.
« Le recours de la Russie à l’arme chimique aurait des conséquences massives », selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTANPeu importe que le propos soit fondé ou non, mais en qualifiant Poutine de « boucher » et de « criminel de guerre », avant de l’exhorter à quitter le pouvoir, Joe Biden a encore accentué la rupture américano-russe. La « nouvelle guerre froide » est aussi dans les mots – même si la fin des combats en Ukraine devra, d’une façon ou d’une autre, passer par un accord entre le Kremlin et la Maison Blanche. Biden conforte tous ceux qui défendent la thèse d’une irréductible hostilité américaine à l’adresse de la Russie. Il a divisé le camp occidental, jusqu’alors uni comme rarement, en amenant l’Allemagne et la France à prendre leurs distances avec un propos qui fleure bon l’époque ou l’Amérique appelait, ici et là, à des « changements de régime ».
Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de BidenCependant, l’amitié « sans limites » liant les présidents russe et chinois ne se dément pas. La Chine de Xi s’abstient de condamner la guerre de Poutine. Sans un seul couac, la machine de propagande pékinoise reprend l’ensemble de la désinformation concoctée au Kremlin pour justifier l’agression contre l’Ukraine. Xi n’a jamais parlé à Volodymyr Zelensky. La Chine a choisi son camp.
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Le Figaro
La météo du vendredi 1er avril : quatre départements en alerte orange dans le Nord
Le FigaroUne météo hivernale est attendue ce vendredi 1er avril, la neige va continuer de tomber, avec plusieurs départements en état d'alerte.
L'épisode neigeux qui avait commencé jeudi se poursuit ce vendredi, toujours des Hauts-de-France jusqu'au centre de la France selon La Chaîne Météo . Davantage de départements sont concernés par l'alerte météo : quatre ont été placés en alerte orange ; le Pas-de-Calais, le Nord, la Seine-Maritime et la Somme. Vingt-huit autres se situent en risque important. La neige arrive en début de nuit, par la Belgique et descend en direction de l'île de France, du Centre et du Massif central. Un vent fort de secteur nord-est se fera ressentir, il accentuera la sensation de froid et pourra former des congères. Les températures ressenties se feront très fraîches.
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La météo dans votre région
Dans les Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie et Centre, la neige continue de tomber, essentiellement dans la matinée, accompagnée d'un vent du Nord-Est. Celui-ci sera fort sur les côtes, allant jusqu'à 100km/h, et un peu plus léger dans les terres avec 70km/h. La neige pourra recouvrir jusqu'à 7 cm dans les Hauts-de-France, 10 cm pour les plateaux picards les plus élevés, et 5 cm en Haute-Normandie et sur le bassin Parisien. Les températures maximales ne dépasseront pas les 5°C.
Dans le Nord-Ouest, des cumulus arrivent en Bretagne et Pays de la Loire, interrompant l'apparition du soleil et apportés par un vent du Nord intense et très froid. L'Orne et l'est du Calvados seront sous la neige, et la Basse-Normandie limitrophe de la région touchée.
Dans le grand Sud-Ouest, le soleil revient mais les températures resteront très fraîches. La neige ne concerne que le Limousin, contrairement à la Nouvelle-Aquitaine qui sera moins touchée. Dans le Pays basque, des précipitations tomberont, tandis que les Pyrénées seront elles aussi confrontées à la neige, à 400-500 mètres d'altitude.
Dans le Nord-Est, la neige tombera légèrement en Champagne-Ardenne, avec un ciel violé sur toute la journée et des températures là aussi très basses. L'Alsace et les Vosges devraient être concernées par des chutes de neige venant d'Allemagne, d'abord en altitude puis sur les plaines.
Dans le Centre-Est, les températures seront brutalement basses particulièrement dans la partie ouest du Rhône et de la Saône. Au niveau des Alpes, la chute se fera plus progressive. Du Morvan au Stéphanois, en passant par la Loire et l'Auvergne, la bise et la neige resteront toute la journée. Les vallées et le Lyonnais connaîtront plutôt des averses jusqu'à la nuit de vendredi à samedi.
Dans le Sud-Est, un fort vent soufflera avec mistral, tramontane et vent d'Ouest en Corse notamment. Les caps les plus exposés seront sujets à des rafales de plus de 130km/h, contre 100km/h pour le reste de la région. Le ciel restera couvert en Corse, et relativement voilé en PACA. Un risque d'orage s'annoncera l'après-midi avec du grésil entre la frontière italienne et les Alpes-Maritimes.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du mercredi 30 mars : des précipitations sur la majorité du pays
La météo va continuer de revenir à un climat plus hivernal ce mercredi, et la pluie va s'étendre à de nouvelles régions. Il faudra donc redoubler de vigilance sur les routes, qui seront plus glissantes du fait de l'arrivée soudaine de la pluie.
Regarder la vidéoLa météo du lundi 28 mars : une dernière journée de beau temps avant les perturbations
Ce lundi 28 mars est la dernière journée de soleil après plusieurs semaines de beau temps. Dès mardi, les conditions météo vont être davantage perturbées.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 29 mars : retour des nuages et températures en baisse
Après une hausse des températures ces derniers jours, le climat printanier laisse place à une météo plus mitigée ce mardi avec quelques précipitations et des températures plus fraîches.
Regarder la vidéo Le Monde
Subventionner le bien ou compenser les personnes
Décidément, la taxation du carbone sera la promesse la moins tenue du quinquennat Macron, qui s’achève. L’exécutif n’a pas réussi à concilier fin du mois et fin du monde, préserver le pouvoir d’achat, tout en accélérant la sortie du pétrole. Le prix des carburants en est le symbole. La promesse de campagne de 2017 comportait une hausse de la taxe carbone et la fin du gazole non routier, utilisé dans le BTP.
Après les « gilets jaunes », la guerre en Ukraine a sonné le glas de cette ambition. Le gouvernement a décrété une aide de 18 centimes TTC par litre d’essence (en métropole) et reporté la réforme de la fiscalité du gazole non routier. Les trois quarts du plan de résilience de 6 milliards d’euros destiné à contrer les effets de l’explosion du prix de l’énergie subventionneront l’essence. Le contraire de ce qui était prévu.
Choc énergétique, croissance ralentie : en Europe, le spectre de la stagflationCela étant dit, il y avait urgence à contrer ce choc majeur, qui touche en priorité les ménages les moins nantis. Si, en temps normal, le budget transport des Français représente en moyenne de 5 % à 7 % de leurs revenus, les 20 % les plus modestes y consacrent autour de 15 %, et ce chiffre a probablement grimpé à 20 % avec les dernières hausses de prix. D’ailleurs, tous les voisins de la France ont dégainé des plans du même type. De la Suède à l’Espagne, c’est le grand retour des subventions à l’essence, à coups de baisses de taxe, dont les taux sont assez proches, car ils sont harmonisés en Europe.
La nécessité politique et sociale est évidente. Partout, les révoltes grondent face à l’envolée des prix à la pompe. Impossible d’adapter son comportement de manière aussi brutale, notamment pour les Français à bas revenus résidant en zone rurale, et donc dépendant personnellement et professionnellement de la voiture. Dès lors, les gouvernements ont une alternative : subventionner le bien ou compenser les personnes.
Le plus simple et rapide est de réduire les taxes. Mais ce n’est évidemment par le plus vertueux. En premier lieu, parce que cela supprime ou réduit l’incitation à économiser l’énergie, ce qui reste l’objectif absolu. En second lieu, parce qu’il est très difficile ensuite de revenir à la situation précédente et l’on risque donc de transformer une mesure d’urgence en situation pérenne. On le constate avec la difficulté à en finir avec l’avantage fiscal au gazole non routier.
L’irrésistible hausse des prix de l’énergieReste la solution de compenser les personnes. C’est ce que le gouvernement a fait avec le chèque énergie. La mesure a l’avantage de pouvoir cibler les populations à aider en priorité en fonction de leurs revenus. La Suède a ainsi mis en place une aide de 90 euros aux propriétaires de voiture. La mesure est complexe à mettre en œuvre et comporte des effets de seuil. Elle serait néanmoins plus égalitaire et probablement moins onéreuse qu’un arrosage massif. Tout cela, les pouvoirs publics le savent, mais ils sont pris par l’urgence et l’ampleur de la hausse. L’urgence de la fin du mois, qui ne doit néanmoins pas nous détourner de celle de la fin du monde.
Le Figaro
Longtemps repoussée, l'interdiction des terrasses chauffées entre en vigueur ce jeudi
Théo GIANGRÉCOLa mise en application effective de cette décision a été plus longue que prévu, mais les professionnels sont inquiets.
L'interdiction des terrasses chauffées, longtemps repoussée, entre en vigueur ce jeudi 31 mars, et ce dans toute la France. Les amoureux du café ou du déjeuner en terrasse devront faire preuve de courage, puisque le mercure devrait afficher 3 degrés à Paris, 9° à Marseille ou encore 2° à Lille ce vendredi. Pas de changement pour les habitants de Rennes et de Lyon, où le dispositif était déjà interdit.
À lire aussiRetour aux terrasses : neuf bières de printemps et leurs accords
Le décret du 30 mars 2022 met en application la loi du 22 août 2021 portant sur «la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la résilience face à ses effets». Cette disposition législative, qui s'avère être une traduction d'une partie des 146 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, se présente comme la pierre angulaire de la volonté gouvernementale de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre (GES) françaises d'ici à 2030.
500.000 tonnes de CO2 chaque année
Emmanuelle Wargon, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, estime en effet que «la terrasse chauffée est un non-sens absolu», tout en indiquant que leur interdiction permettra «d'économiser un demi-million de tonnes de CO2 chaque année». Ces 500.000 tonnes de CO2 équivalent aux émissions moyennes annuelles de 300.000 voitures en France.
À lire aussiL’interdiction des terrasses chauffées met-elle les restaurants en péril?
En janvier 2020, l'association Négawatt avait fait le calcul du bilan carbone des terrasses chauffées. Ainsi, une terrasse de 15 mètres de long sur 5 de large, dotée de 5 chauffages allumés 14 heures par jour entre novembre et mars, émettrait 13,7 tonnes de Co2 en quatre mois. Soit l'équivalent d'une «grosse berline neuve faisant trois fois le tour de la terre» selon l'étude. 13,7 tonnes de Co2, c'est aussi 14 allers-retours Paris-New-York en avion, que 2603 allers-retours Paris-Bordeaux en train ou encore que la production de 3425 kilos de viande bovine.
Une mesure qui a mis du temps avant de s'imposer
La mise en application effective de cette décision sur l'ensemble du territoire a été plus longue que prévu. Alors que Barbara Pompili avait fait part de sa volonté de l'appliquer en juillet 2020, la Commission parlementaire chargée d'examiner ce projet de loi a décidé, en mars 2021, de reporter sa mise en application. La raison ? Donner des marges de manœuvre à une profession déjà durement éprouvée par la crise sanitaire et les mesures de confinement qui ont entraîné une fermeture de l'ensemble des établissements français.
Avec un chiffre d'affaires déjà largement fragilisé par la crise sanitaire, de nombreux restaurateurs craignent que cette décision impacte leurs activités en dissuadant certains clients de venir se restaurer, notamment lorsque les températures baissent. Selon le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie-restauration, «les terrasses représentent 30% de l'ensemble du chiffre d'affaires des établissements». Le décret Bertrand du 16 novembre 2006, qui avait introduit l'interdiction de fumer à l'intérieur des bars et des restaurants à partir du 1er janvier 2008, avait «historiquement» accéléré le déploiement des terrasses. Sur les 13.500 terrasses parisiennes, 60% auraient mis en place des chauffages à gaz pour leurs clients d'après le syndicat GNI-Synhorcat.
Bien que le décret stipule que le non-respect de cette interdiction est «puni d'une contravention de cinquième classe portant l'amende jusqu'à 1 500 € et jusqu'à 3 000 € en cas de récidive», le site du Ministère de la Transition énergétique précise «qu'afin de tenir compte des contraintes de chacun, le projet de décret permettra d'identifier les cas nécessitant une attention particulière pour la mise en œuvre de l'interdiction ou l'accompagnement». Accompagnement ne signifie toutefois pas exemption.
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Rappel massif de pizzas surgelées Buitoni après détection d'Escherichia coli dans une pâte
La marque demande aux consommateurs ayant acheté des pizzas surgelées Fraîch'Up avant le 18 mars 2022 de ne pas les consommer et de jeter les produits.
Les magasins Carrefour bientôt équipés de bornes électriques
Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.
Envoi des premiers chèques énergie : qui est concerné ?
5,8 millions de ménages doivent recevoir cette aide, distincte du «chèque énergie exceptionnel» de 100 euros qui a été versé ces derniers mois.
Le Monde
Le chef du renseignement militaire français quitte son poste, faute d’avoir suffisamment alerté sur le risque de guerre en Ukraine
Le général Eric Vidaud est remercié sept mois seulement après sa nomination. En cause, une mauvaise analyse des intentions russes vis-à-vis de l’Ukraine avant le déclenchement du conflit.
Après seulement sept mois à son poste, le patron de la direction du renseignement militaire (DRM), le général Eric Vidaud, va quitter ses fonctions, à la suite, notamment, de ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services au sujet de l’invasion russe en Ukraine, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources militaires et proches du dossier.
Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron du renseignement militaire, conformément à une information du site L’Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des armées évoquant des « briefings insuffisants » et un « manque de maîtrise des sujets ».
Selon la source militaire contactée par l’AFP, la DRM était dans le viseur de l’état-major des armées depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais elle « fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l’intentionnalité », dédouane cette source. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d’envahir l’Ukraine. « Ce qui s’est passé lui donne raison », a-t-elle également fait valoir.
« On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service », a souligné pour sa part une source proche du dossier.
« Les Américains avaient raison »
Le général Vidaud avait été nommé à ce poste à l’été 2021, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Mais sa nomination avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient été critiquées au sein de la communauté militaire.
Au début de mars, peu après l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans Le Monde des divergences d’analyses entre Français et Américains sur la question d’une possible invasion de l’Ukraine.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options » pour faire chuter le président Volodymyr Zelensky, avait-il reconnu.
De fait, les Américains ont obtenu du renseignement de très grande qualité sur les préparations russes et avaient décidé, plusieurs semaines avant l’invasion, d’en publier une partie pour tenter, notamment, de faire pression sur le président russe, Vladimir Poutine.
« Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique », a expliqué à cet égard à l’AFP Alexandre Papaemmanuel, professeur à l’Institut des études politiques (IEP) de Paris et spécialiste du renseignement.
Comment le scénario d’une invasion russe en Ukraine a divisé les services secrets occidentaux dès l’automne Le Monde avec AFP
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Le Monde
Quiz sur la présidentielle 2022 : de quel candidat êtes-vous le plus proche ?
William Audureau Gary Dagorn Mathilde Damgé Pascaline David Romain Geoffroy Thomas Steffen (design) Maxime VaudanoPublié aujourd’hui à 15h26, mis à jour à 20h21
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DécryptagesEcologie, travail, inégalités : découvrez quelle personnalité politique se rapproche de vos positions, avant le vote du 10 avril.
Dans une actualité dominée par la guerre en Ukraine et les enjeux internationaux, le nombre de Français se déclarant « intéressés » par la campagne présidentielle est en baisse par rapport à 2017. En février, seulement 71 % des sondés de l’enquête Ipsos-Sopra Steria disaient se ranger dans cette catégorie, contre 81 % cinq ans plus tôt. La campagne de cette année est perçue comme porteuse de moins d’enjeux que les précédentes.
Les sujets de débat ne manquent pourtant pas, comme en témoignent les milliers de mesures annoncées par les douze candidats, décortiquées par Le Monde dans notre comparateur de programme. Le quiz ci-dessous s’appuie largement sur ce travail pour proposer, en une quarantaine de questions, d’affiner votre positionnement politique par rapport aux candidats à la présidentielle.
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Comment nous avons conçu ce quiz
Ce quiz s'appuie sur la lecture et l'analyse des programmes officiels des candidats à l'élection présidentielle 2022. Lorsque les programmes restaient muets sur certaines questions, nous nous sommes appuyés sur les déclarations publiques des candidats dans les médias ou, le cas échéant, sur les réponses de leurs équipes de campagne à nos sollicitations.
Chaque question ne pouvant faire l'objet que d'une réponse unique, nous avons tenté d'identifier au mieux les lignes de fractures et les différences entre les candidats, tout en faisant le maximum pour que la diversité des mesures des candidats soit au mieux représentée. Nous avons néanmoins effectué des regroupements lorsque plusieurs mesures nous semblaient être proches ou partager le même esprit. Par transparence, nous donnons dans les résultats la liste des réponses choisies et les candidats auxquels nous les avons fait correspondre.
Tous les candidats n'ont pas le même niveau de représentation dans ce quiz. Sur 40 questions, certains sont présents sur toutes ou presque, tandis que d'autres le sont moins. Cela reflète le fait que les programmes soient plus ou moins complets et notre choix d'aborder une variété de thèmes. C'est pourquoi nous précisons sur chaque question le nombre de candidats représentés, et sur la page résultats le nombre de réponses maximum possibles par candidat.
Ce quiz n'est destiné qu'à donner un ordre de grandeur des points d'accord ou de désaccord avec les différents candidats, il ne doit pas être surinterprété.
William Audureau
Gary Dagorn
Mathilde Damgé
Pascaline David
Romain Geoffroy
Thomas Steffen design
Maxime Vaudano
Le Figaro
Guerre en Ukraine : la Russie utilise-t-elle des incinérateurs de campagne ?
Mayeul AldebertLA VÉRIFICATION - Un enseignant à Science Po, Nicolas Tenzer, a évoqué des «images effrayantes» de crematoriums mobiles censés «faire disparaître» les corps des soldats russes morts en Ukraine.
LA QUESTION. Au milieu de la guerre des images, la question de la gestion des morts revient régulièrement depuis le début du conflit en Ukraine. «L'armée russe a des crématoriums de campagne qu'ils apportent avec eux et où ils brûlent des morts», a déclaré le directeur de la publication de Desk Russie, Nicolas Tenzer, sur l'antenne de RTL, affirmant que la Russie chercherait à cacher ses morts. «Les corps des militaires sont brûlés pour ne pas être rapatriés dans des cercueils ?», interroge alors le journaliste dans la foulée, étonné de cette première réponse. «Vous avez des photos, des images effrayantes de crématoriums de campagne, parce que surtout, il faut faire disparaître» les morts, récidive celui qui est aussi enseignant à Science Po.
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D'autres images de convois de camions roulant la nuit entre l'Ukraine et la Biélorussie ont circulé sur les réseaux sociaux. La Russie organiserait dans la plus grande discrétion l'évacuation de ses morts. L'armée russe a souffert de lourdes pertes depuis le début de la guerre. Selon son état-major, 1351 de ses soldats auraient été tués. L'Otan estime les pertes russes plutôt entre 7000 et 15.000, et l'Ukraine, au-delà de 15.000. Sait-on comment l'armée russe gère ses morts ? La Russie a-t-elle recours à des incinérateurs de campagne en Ukraine ?
VERIFIONS. Publié un jour avant l'invasion russe en Ukraine qui débute le 24 février, un article du Telegraph évoque les «incinérateurs mobiles» que l'armée russe aurait incorporés à ses troupes. Plusieurs autres médias, notamment français comme Cnews, se sont fait le relais de cette information.
L'article du quotidien d'outre-Manche relève les propos du ministre britannique de la Défense Ben Wallace dans une conférence de presse le 23 février lors de laquelle il évoque ces incinérateurs : «Ils ont déjà déployé des crématoriums mobiles pour suivre les troupes sur le terrain, ce qui est terrifiant. Si j'étais un soldat et que mes supérieurs me suivaient avec un crématorium mobile, ou si j'étais la mère ou le père d'un fils potentiellement déployé sur une zone de combat, et que mon gouvernement songeait à couvrir les pertes avec des crématoriums mobiles, je serais très, très inquiet», rapporte le ministre.
Une vidéo de 2013
Le journal britannique indique également que «le ministère de la Défense a publié des images d'un four mobile qui suit les troupes russes et qui peut ''évaporer'' un corps humain à la fois». Sur ces «images effrayantes», comme les qualifie Nicolas Tenzer, et que l'on retrouve sur le site du Telegraph, on observe bien un incinérateur installé dans un camion. Sauf que ces images proviennent en réalité d'une société russe - dénommée Tourmaline - spécialisée dans la destruction de déchets biologiques dangereux. On les retrouve d'ailleurs sur YouTube dans une vidéo publiée en 2013. Il n'existe aucune preuve que la Russie utilise actuellement ce genre de crématorium en Ukraine ni même d'incinérateurs pour ses armées en général.
D'ailleurs, à la question d'une journaliste, le ministre nuance finalement l'utilisation actuelle de tels dispositifs en Ukraine. «Je vais essayer de vous fournir une image aujourd'hui. [...] Je ne vais pas spéculer sur ce qu'on peut voir maintenant, mais on l'a vu lors de précédents déploiements». Le ministre fait référence, comme le rapporte Libération , à une déclaration du chef de la sécurité ukrainienne Valentyn Nalyvaichenko pour Channel 5 en janvier 2015, qui affirmait que des crématoriums mobiles avaient été amenés dans la région de Donetsk.
Plus généralement, Moscou est accusé depuis le début de la crise avec l'Ukraine en 2014 de camoufler ses pertes militaires ayant combattu en soutien aux séparatistes prorusses dans l'Est. Lev Chlosberg, politicien libéral russe, a suggéré récemment que l'armée russe utilisait des crématoriums mobiles pour brûler les corps des soldats tués au combat. «Il n'y a pas de guerre. Pas de morts. Pas de tombes. Les gens disparaîtront tout simplement. Pour toujours», a-t-il écrit sur son blog. Cette affirmation est en revanche démentie par les nombreux enterrements en Russie de soldats russes, comme le montrait notamment un reportage sur place de la BBC récemment.
Guerre de l'information
La gestion des morts est évidemment primordiale tant ce sujet a une importance capitale dans la guerre de l'information que se livrent les deux camps en parallèle des champs de bataille. Anna Krasulina, porte-parole de la cheffe de l'opposition biélorusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa, indiquait en ce sens début mars sur la chaîne de télévision Ukraine 24 que la Russie cachait ses morts pour ne pas faire connaître l'ampleur de ses pertes. «À Mozyr (en Biélorussie NDLR), toutes les morgues sont bondées», affirmait-elle, ajoutant que «la plupart sont des Tchétchènes de souche» et que «des instructions ont été données pour le stockage à long terme des corps afin qu'ils ne découvrent pas en Tchétchénie les pertes réelles des forces armées russes».
Plusieurs images censées montrer des norias de camions qui transporteraient de nuit, pour ne pas attirer l'attention, les corps des soldats russes morts au combat ont d'ailleurs circulé sur les réseaux sociaux. Aucune de ces images, en revanche, où l'on ne voit pas les corps en eux-mêmes, ni même les déclarations de l'opposante biélorusse n'ont pu être confirmées pour l'instant par d'autres sources.
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En résumé, si la Russie est accusée depuis 2014 par ses contempteurs de dissimuler ses morts, il n'existe aucun élément pour affirmer que Moscou utilise actuellement des crématoriums mobiles en Ukraine. Les images qu'évoque Nicolas Tenzer proviennent d'une publicité d'une entreprise russe et datent de 2013.
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Guerre en Ukraine: pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?
DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal
Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.
Regarder la vidéo Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Anne Guillard et Clémence Apetogbor
- Kiev s’apprête à envoyer quarante-cinq bus pour évacuer des civils souhaitant quitter Marioupol, ville du sud-est de l’Ukraine, a annoncé Iryna Verechtchouk, vice-première ministre ukrainienne. Le ministère de la défense russe a annoncé l’instauration d’un « régime de silence », soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 heures jeudi dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils.
- Le directeur du renseignement militaire français, le général Eric Vidaud, va quitter ses fonctions à la suite, notamment, de ce qui a été jugé comme une insuffisance de ses services sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de sources militaires et proches du dossier. Une source militaire a confirmé le départ immédiat du chef de la direction du renseignement militaire (DRM), conformément à une information du site L’Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des armées évoquant des « briefings insuffisants » et un « manque de maîtrise des sujets ».
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré, mercredi, qu’il ne croyait pas aux promesses de Moscou de « réduire radicalement » son activité militaire autour de Kiev et que l’armée ukrainienne se préparait à de nouveaux combats dans l’est du pays. « Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a déclaré M. Zelensky dans une adresse vidéo à la nation, ajoutant que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass.
- « Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd’hui, à Marïnka », une petite ville de l’est de l’Ukraine, a affirmé sur Telegram le chef de l’administration militaire de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko. « Une dizaine d’incendies [causés par ces obus] ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du service national des situations d’urgence », a-t-il poursuivi. Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l’usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d’une convention signée en 1980 à Genève.
- Un haut responsable américain du Pentagone a fait savoir, jeudi soir, que les forces russes commençaient à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, pour aller en Biélorussie. L’armée russe a également commencé à se retirer de l’aéroport d’Hostomel, au nord-ouest de Kiev, a-t-il ajouté.
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Le Figaro
«L'aphasie de Bruce Willis peut avoir plusieurs origines possibles »
Delphine ChayetENTRETIEN - Le professeur Yannick Béjot, neurologue, prend en charge des patients atteints de ce trouble du langage parlé, écrit et lu. Il décrit les deux formes principales de l'aphasie.
Après l'annonce par ses proches que Bruce Willis mettait fin à sa carrière en raison d'une aphasie, le Pr Yannick Béjot, chef du service de neurologie au CHU de Dijon, explique ce trouble du langage peu connu qui touche plus de 300.000 Français.
LE FIGARO.- En quoi consiste cette maladie ?
Pr Yannick BEJOT.- Il ne s'agit pas d'une pathologie mais d'un symptôme. C'est une perte du langage parlé, lu et écrit, qui peut être plus ou moins complète. Certains patients ont une incapacité à s'exprimer à l'oral comme à l'écrit, alors qu'ils comprennent ce qui leur est dit. C'est très frustrant. Ce trouble peut aller jusqu'au mutisme. D'autres patients ont un trouble de la compréhension. Ils ont l'impression qu'on leur parle en chinois, ou une autre langue étrangère, et ne se rendent pas compte qu'ils sont aphasiques. Eux-mêmes, quand ils s'expriment, utilisent un jargon, des mots inventés, déformés ou employés à mauvais escient, et des phrases dénuées de sens. Leur rééducation est difficile car ces patients mettent en général du temps à comprendre qu'ils ont un déficit du langage. Mais la plupart du temps, ces deux formes d'aphasie (d'expression et de compréhension) sont entremêlées parce que la lésion se situe sur deux zones du cerveau.
À quoi est due l'aphasie ?
Il existe deux grands types d'aphasie. D'une part, les aphasies progressives qui s'installent de manière insidieuse et s'aggravent avec le temps. Elles sont principalement dues à des maladies neurocognitives, comme Alzheimer. D'autres symptômes sont fréquemment observés, comme les troubles de la mémoire, mais ils peuvent s'installer dans un deuxième temps. L'autre type d'aphasie survient de façon brutale, à la suite d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'un traumatisme crânien accidentel. Les autres signes associés sont des paralysies, des troubles de la sensibilité ou du champ visuel. Même si on ne connaît pas l'origine de l'aphasie de Bruce Willis, on peut imaginer qu'elle est plutôt progressive, car aucune cause soudaine n'a été mentionnée par sa famille.
À lire aussiL’orthophonie au secours du langage
Ces symptômes sont-ils réversibles ?
Tout dépend de la cause. En cas d'AVC ou de traumatisme, les séquelles peuvent s'améliorer et même disparaître, grâce à une prise en charge. Les progrès ont alors lieu essentiellement dans les six premiers mois, puis jusqu'à deux ans, après l'accident. Les patients jeunes, qui ont une meilleure plasticité cérébrale, ont plus de chances de récupérer. En cas de maladie neurocognitive, l'objectif sera de ralentir le déclin, d'éviter une aggravation de l'aphasie et des signes associés par la stimulation des zones lésées.
En quoi consiste la prise en charge ?
Dans tous les cas, elle repose sur l'orthophonie qui se décline selon les troubles spécifiques du patient. Ce sont des exercices basés sur la communication : des répétitions de mots, la construction des phrases, la compréhension de petits scénarios, le travail sur les champs sémantiques... Le programme, qui se déroule au rythme d’une à trois séances par semaine, est régulièrement réévalué par l'orthophoniste. Il peut être aménagé en fonction de la tolérance du patient.
Quel peut être l'accompagnement des familles ?
Il est très important que les proches puissent discuter avec le médecin en charge du patient, souvent le neurologue, ou avec l'orthophoniste, pour bien comprendre ce qu'est l'aphasie. C'est en effet un trouble difficile à appréhender, et les familles ont parfois l'impression que le patient ne fait pas d'effort pour comprendre. Malheureusement l'aphasie reste assez méconnue et peu médiatisée. On montre souvent un personnage victime d'infarctus cardiaque au cinéma, jamais d'AVC (alors que ce dernier est plus fréquent que le premier). C'est dommage car une prise en charge en urgence est indispensable pour limiter les séquelles. Toute perte du langage brutale doit être considérée comme une alerte.
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L'Humanité
Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.
Lea DesportesC’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.
À Champagney, la fraternité
Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.
À Emberménil, vivre pour l’égalité
Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.
À Pontarlier, la liberté
Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage.
Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.
Vingt-cinq lieux de mémoire
Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.
Découverteesclavageabolition de l'esclavage Le Figaro
Strasbourg : après un décès aux urgences, des salariés dénoncent le manque de lits d'hospitalisation
Un homme est décédé d'une hémorragie digestive, après avoir attendu douze heures qu'une place se libère. Depuis, les soignants qui réclament l'ouverture d'une enquête par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).
Des membres du personnel du CHRU de Strasbourg ont dénoncé jeudi le manque de lits d'hospitalisation et l'encombrement des urgences après le décès d'un homme qui avait attendu une douzaine d'heures d'être pris en charge.
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L'homme, atteint d'une hémorragie digestive, était arrivé dans la soirée du mercredi 16 mars aux urgences du CHRU, et avait été pris en charge dans le courant de la matinée, le lendemain, selon le récit qu'en fait Rue89 Strasbourg, confirmé à l'AFP par des soignants. L'hémorragie digestive, «c'est quelque chose qu'on sait très bien soigner. Mais indéniablement, à force de retarder le début des soins à cause d'un manque de lits disponibles, cela crée une perte de chance pour le patient», a déploré auprès de l'AFP Sébastien Harscoat, praticien hospitalier au service des urgences. «On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe», a-t-il poursuivi. Sollicité par l'AFP, le CHRU a fait savoir que le décès avait été déclaré «événement indésirable grave», et a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative.
Phénomène chronique
La direction du CHRU a confirmé la prise en charge du patient aux urgences dans la nuit, tout en faisant état d'une «disponibilité de lits en médecine, soins critiques et chirurgie». «On était au-delà de nos capacités», maintient Sébastien Harscoat, «si tant est qu'il y avait quelques lits disponibles, il n'y en avait pas suffisamment, même le lendemain matin c'était encore compliqué d'admettre des patients». Selon Christian Prudhomme, secrétaire général du syndicat Force ouvrière aux HUS, cet encombrement des urgences est devenu un phénomène chronique. «Ce qui s'est passé est dramatique, mais ça devait arriver», regrette-t-il. «Aujourd'hui, on a encore eu 14 patients restés plus de 20 heures sur un brancard.»
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«Mardi, nous avions jusqu'à 10 ambulances qui ne pouvaient pas déposer leur patient, c'est catastrophique. On en est réduit à envoyer des secouristes à la place des pompiers professionnels, parce que les pompiers restent coincés chez nous». Le responsable syndical réclame désormais l'ouverture d'une enquête par l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), outre l'enquête administrative sur le décès. Depuis décembre, des centaines de soignants du CHRU de Strasbourg se sont mobilisés à plusieurs reprises à l'occasion de minutes de silence observées devant leurs établissements pour dénoncer «la mort annoncée de l'hôpital public».
D’où vient la tradition du muguet le 1er mai?
La coutume d'offrir du muguet au 1er mai remonte en France à la Renaissance. Symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, elle doit sa célébrité au roi Charles IX et au chanteur Félix Mayol.
Le sidérant profil de l’assassin d’Yvan Colonna
EXCLUSIF - En prison, Franck Elong Abé, islamiste radical et déséquilibré, entretenait «de bonnes relations» avec sa victime.
Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»
DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.
L'Humanité
Green washing ?
ActuNettoyer sans polluer sa maison ni la planète peut être à la fois ludique, économique et efficace. Voici quelques pistes.
Marie MersierPréserver l’environnement ainsi que sa santé, ça se passe aussi à la maison, en adoptant de nouveaux gestes qui allient écologie et durabilité. L’entretien de nos lieux de vie est un domaine dans lequel il est désormais facile d’agir. Cela peut tout simplement commencer par l’achat d’incontournables tels que le vinaigre blanc, le bicarbonate de soude ou le savon de Marseille. Trois ingrédients basiques qui attaquent la saleté mais pas votre porte-monnaie, et avec lesquels il est facile de fabriquer ses propres produits ménagers. Une tendance qui semble avoir le vent en poupe. Les marques redoublent désormais d’ingéniosité et d’engagement afin de proposer des produits aux formulations saines et respectueuses (c’est-à-dire sans molécules toxiques, composés organiques volatils…) et dont les emballages sont recyclables ou rechargeables. L’étape nettoyage n’est plus totalement une corvée.
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Tennis/Miami: Medvedev, stoppé en quart par Hurkacz, attendra pour redevenir N.1 mondial
Publié le : 31/03/2022 - 22:02Modifié le : 31/03/2022 - 22:00
Miami (AFP) – Daniil Medvedev attendra pour remporter un premier titre cette saison et patientera avant de redevenir N.1 mondial: visiblement affaibli physiquement, il n'a pu éviter jeudi la défaite en quart de finale à Miami, face à Hubert Hurkacz, coriace tenant du titre.
Favori de l'épreuve, le 2e mondial, finaliste du dernier Open d'Australie, s'est incliné 7-6 (9/7), 6-3 face au Polonais, 10e joueur mondial.
Conséquence directe pour le Russe, il ne remontera pas lundi sur le trône du circuit ATP. Seule une accession dans le dernier carré lui aurait permis de déloger à nouveau Novak Djokovic, à qui il avait ravi la première place pendant deux semaines avant de la rétrocéder au Serbe le 21 mars.
Après une demi-finale perdue à Acapulco, contre Rafael Nadal, déjà son bourreau à Melbourne, et une élimination surprise au 3e tour d'Indian Wells face à Gaël Monfils, cette nouvelle défaite vient sonner la fin d'un premier trimestre insatisfaisant et probablement frustrant pour Medvedev, qui ne joue jamais aussi bien que sur surface dure.
Celui qui assurait ces dernières semaines ne pas trop se mettre de pression sur le dos concernant la place de N.1 mondial, tout en la convoitant ouvertement, n'a pas retrouvé le niveau stratosphérique qui était le sien à l'US Open il y a six mois, où, implacable en finale, il avait brisé le rêve de Grand Chelem sur une saison de Djokovic, l'empêchant de surcroit de devenir seul le plus titré de l'histoire.
Mais il est tombé jeudi sur le dernier maître des lieux, bien décidé à conserver son titre remporté l'an passé à la surprise générale face à l'Italien Jannik Sinner.
Vestiaire et physio
"C'est un joueur extraordinaire, mais je retournais bien et je mettais la pression sur son service. C'est une sensation agréable de revenir en tant que champion en titre", a commenté le vainqueur à chaud.
Hurkacz, qui égalise à deux victoires partout dans leurs confrontations, a été le plus entreprenant sur le court, lâchant souvent des coups droits dévastateurs et n'hésitant pas à monter au filet pour mieux acculer son adversaire.
S'appuyant sur une excellente première balle (76%), le Polonais a su ne pas se désunir quand Medvedev, après avoir sauvé deux balles de premier set à 5-2, a débreaké pour pousser au jeu décisif. Serré, le tie-break a fini par sourire au Hurkacz qui a eu besoin de trois autres opportunités.
Le Russe est alors parti au vestiaire et l'attente a duré huit minutes. Signe avant-coureur d'un affaiblissement apparu de plus en plus manifeste au second set, dans des conditions très humides.
Le bras de fer a néanmoins repris de plus belle et il a dû batailler neuf minutes pour conserver son premier jeu de service. Il a en revanche cédé son engagement sur le troisième, qui a duré plus de dix minutes, Hurkacz parvenant à le faire plier sur sa 6e balle de break.
Plusieurs fois obligé de s'appuyer, dos baissé, sur sa raquette pour récupérer après les échanges, Medvedev a fait appel au physio, se plaignant d'étourdissement. Malgré son courage, pour tenter de réduire l'écart à 5-4, il n'en fallait pas plus pour que Hurkacz abrège son calvaire au bout de 2h03 min.
Le Polonais, qui va disputer sa troisième demi-finale cette année, après l'ATP Cup et le tournoi de Dubaï, reste en course pour un doublé jamais encore réussi à Miami chez les hommes.
Son prochain adversaire sera le phénomène espagnol Carlos Alcaraz (16e) ou le Serbe Miomir Kecmanovic (48e).
© 2022 AFP
L'Humanité
Les acouphènes savent se faire entendre
ActuEn France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.
André GoulvenAvoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).
Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.
L’importance de faire un bilan auditif
En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.
Santé France24 - Monde
Tennis: Medvedev, éliminé en quarts de finale à Miami, échoue à redevenir N.1 mondial
Publié le : 31/03/2022 - 21:24
Miami (AFP) – Daniil Medvedev, 2e mondial, a été éliminé en quart de finale du Masters 1000 de Miami, battu 7-6 (9/7), 6-3 par le Polonais Hubert Hurkacz (10e), tenant du titre.
Conséquence directe pour le Russe, il ne remontera pas lundi sur le trône du circuit ATP. Seule une accession en demi-finale lui aurait permis de déloger à nouveau Novak Djokovic, à qui il avait ravi la première place pendant deux semaines avant de la rétrocéder au Serbe le 21 mars.
© 2022 AFP
Le Figaro
Covid-19, guerre en Ukraine: la présidentielle étouffée par les crises
Jean CittoneANALYSE - Une enquête de la Fondapol sur l’élection montre comment l’épidémie et l’invasion russe ont bouleversé en profondeur le rendez-vous démocratique de 2022.
L’élection des 10 et 24 avril est imprégnée d’une succession de crises. La désaffiliation partisane, le mouvement des «gilets jaunes» et l’opposition aux mesures sanitaires ont nourri des mouvements contestataires qui pourraient bien se répercuter dans les urnes, l’abstention et le vote contestataire pourraient même être sans précédent. L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février, dernier chambardement en date, a eu pour conséquence un bond dans les intentions de vote pour Emmanuel Macron, devenu chef de guerre.
Une grande enquête de la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) pour Le Figaro, réalisée du 10 au 14 mars, souligne que cette crise favorise nettement la position de favori du chef de l’État. 64 % des personnes interrogées sont satisfaites de la façon dont le président gère cette situation, et 39 % de ceux qui sont mécontents de son action comme président louent toutefois sa bonne gestion de la crise. 70 % des Français craignent par ailleurs que le conflit dégénère en une guerre mondiale. C’est la première fois depuis 1965 qu’une telle menace plane sur l’élection présidentielle.
Dans une campagne présidentielle qui peinait déjà à imprimer sa marque sur l’opinion, le conflit aux portes de l’Europe entraîne dans son sillage plusieurs interrogations sur l’issue du scrutin. Parmi elles, le risque d’une ingérence russe dans l’élection, qui n’est pas pris à la légère par les Français. 58 % des personnes interrogées par la Fondapol estiment que l’État russe tentera de perturber le scrutin, notamment en diffusant de fausses informations.
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Plus d’un tiers de ceux qui le pensent (37 %) estiment par ailleurs que ces perturbations auront pour but de favoriser un candidat ayant la préférence du Kremlin, en particulier Marine Le Pen (45 %), Éric Zemmour (40 %) et Jean-Luc Mélenchon (20 %).
La guerre met en effet en lumière les sensibilités pro-Poutine de plusieurs électorats et risque d’influencer certains choix. Environ 10 % des personnes interrogées affirment avoir changé de favori en raison du conflit, mais cette proportion double (20 %) chez ceux qui répondent que la situation comptera dans leur choix au premier tour. Si une grande majorité des répondants ont une opinion négative de Vladimir Poutine (88 %), certains électorats seraient plus «sensibles au poutinisme» que d’autres, souligne la Fondapol: 22 % des électeurs potentiels d’Éric Zemmour ont en effet une bonne image du président russe, tout comme 17 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 16 % de ceux de Marine Le Pen.
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Il est toutefois plus difficile pour les Français de suivre la campagne, car cette actualité internationale prend énormément de place dans les médias. 26 % des répondants à l’enquête de la Fondapol affirment ne pas réussir à s’informer correctement sur les différents candidats et leurs propositions.
Le contexte international n’est cependant pas le seul responsable de ce manque d’informations. Près d’un tiers des personnes interrogées (29 %) déclarent ne même pas chercher à se renseigner, car la campagne présidentielle ne les intéresse pas.
Enfin, cette présidentielle est décrite par la Fondapol comme révélatrice d’une crise française de la politique. La campagne ne parvient pas à enrayer un mouvement de désaffiliation partisane, avec 39 % des électeurs qui ne déclarent de proximité avec aucun parti politique. LREM et le RN, les deux formations les plus populaires, suscitent chacune l’intérêt de seulement 10 % des électeurs.
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Le vote contestataire atteint quant à lui une ampleur inédite depuis la première élection présidentielle au suffrage universel direct en 1965. Au-delà de la nette progression des intentions de vote pour les candidats populistes de droite et de gauche, l’abstention et le vote blanc apparaissent également comme des avatars de cette protestation électorale.
La première raison avancée pour voter blanc ou s’abstenir est en effet que les différents candidats ne conviennent pas (30 % des répondants), que la même politique est menée quel que soit le résultat du scrutin (24 %) et en guise de protestation contre le système politique actuel (15 %). Par ailleurs, 11 % des Français envisageant de s’abstenir ou de voter blanc jugent qu’il n’y a plus de véritable campagne électorale à cause de la guerre en Ukraine.
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Malgré le conflit, un thème a réussi à s’imposer comme le principal enjeu, pris en compte par une majorité de Français au moment d’aller voter (59 %): le pouvoir d’achat. Cette thématique arrive en tête chez tous les électorats potentiels, à l’exception des sympathisants d’Éric Zemmour, pour lesquels c’est l’immigration qui prime (68 %), et ceux de Yannick Jadot, qui s’intéressent en priorité au changement climatique (67 %).
Le pouvoir d’achat pourrait même faire office d’étincelle, souligne Dominique Reynié, directeur général de la Fondapol. «Ça peut être la cause qui mobilise les électeurs en faveur de la protestation», et notamment «ces Français qui auraient pu s’abstenir mais qui vont aller porter la protestation dans les urnes parce que leur situation se dégrade de façon réelle».
Dominique Reynié précise que ces nombreux Français qui ne s’intéressent pas à la campagne présidentielle pourraient entrer dans le jeu politique «non pas pour choisir entre des programmes mais pour chercher le vote qui fera entendre leur mécontentement à l’égard du pouvoir d’achat». Cette préoccupation des Français pour leur portefeuille serait un véritable «agent de mobilisation», qui risquerait à son tour de favoriser le vote contestataire.
«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille «l'indignité» du «candidat malentendant» Zemmour
VIDÉO - Le sortant dénonce le silence de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir «pas entendu» le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».
Regarder la vidéoLa polémique McKinsey perturbe la campagne d’Emmanuel Macron
RÉCIT - À dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat redoute l’impact de la polémique sur son image.
«Zemmour, ce n'est pas notre Trocadéro !» : la riposte de sept membres des Républicains
INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».
France24 - Monde
Depardieu dénonce les "folles dérives inacceptables" de Poutine
Publié le : 31/03/2022 - 20:40Modifié le : 31/03/2022 - 20:38
Paris (AFP) – L'acteur Gérard Depardieu a dénoncé jeudi "les folles dérives inacceptables" de Vladimir Poutine, annonçant que la totalité des recettes de ses trois concerts prévus début avril au Théâtre des Champs-Élysées "reviendra aux victimes ukrainiennes".
"Le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine", a déclaré dans un communiqué à l'AFP la star, qui avait fait l'éloge du dirigeant russe dans le passé.
Il doit se produire du 1er au 3 avril au TCE, à Paris, où il chantera des chansons de Barbara dont il était l'ami intime.
"La totalité des recettes des trois concerts que je donne au Théâtre des Champs-Élysées (...) reviendra aux victimes ukrainiennes de cette tragique guerre fratricide", a ajouté l'acteur, dans un communiqué transmis à l'AFP jeudi.
"J’ai toujours eu un penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d'autres artistes… Tchaïkovski, Prokofiev, Chostakovitch", a-t-il par ailleurs souligné.
Le 1er mars, Gérard Depardieu avait déjà appelé à "arrêter les armes et négocier", au sixième jour de l'invasion russe de l'Ukraine.
"La Russie et l'Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis: +Arrêtez les armes et négociez !+", avait-il indiqué.
Le monstre sacré du cinéma français, qui possède les nationalités française et russe, avait obtenu un passeport russe en janvier 2013, sur fond de désaccord avec la politique fiscale du président François Hollande.
"Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu'ils font le bien", avait-il déclaré en 2014 à l'hebdomadaire Le Point.
Depuis, Gérard Depardieu n'a eu de cesse de vanter sa nouvelle patrie, la Russie, une "grande démocratie", et de faire les éloges de Vladimir Poutine, qu'il a notamment comparé au pape Jean Paul II.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
Publié le : 31/03/2022 - 20:32
Bahar MAKOOI
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Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.
L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros).
Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes.
Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.
Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul.
Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre.
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis.
"Ils ne feront jamais de concessions"
"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.
Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.
"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".
Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine.
Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes
"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.
"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ils perçoivent toute concession sur ce thème comme une défaite vis-à-vis de l’Occident, qui, à leurs yeux, insiste pour qu'ils scolarisent les jeunes filles avec la constante volonté de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".
Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.
"Ne punissez pas tous les Afghans"
Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf.
"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane".
Avec AFP
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles
France24 - Monde
McKinsey, l'affaire qui ranime la campagne présidentielle
Publié le : 31/03/2022 - 15:25
Pauline ROUQUETTE
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À l'approche de la présidentielle, le camp Macron tente de déminer la polémique sur le recours jugé abusif aux cabinets de conseil, notamment McKinsey, épinglé mi-mars par un rapport sénatorial. Pour les adversaires du président-candidat, l'affaire est le symbole de sa connivence avec les milieux d'affaires.
Pris dans la tempête "McKinsey", l'exécutif se défend comme il le peut, à moins de deux semaines de la présidentielle. Le recours aux cabinets de conseil est "habituel et utile", ont martelé deux ministres lors d'une longue conférence de presse, mercredi 30 mars. Pas de quoi éteindre néanmoins la polémique grandissante sur le cabinet McKinsey & Company épinglé par un rapport sénatorial soulignant un "phénomène tentaculaire".
Le texte, remis le 16 mars par la commission d'enquête du Sénat, dénonce la "dépendance" du gouvernement actuel aux cabinets de conseil et l'optimisation fiscale pratiquée par l'entreprise américaine. Les dépenses de conseil des ministères sont ainsi passées de 379,1 millions d'euros en 2018 à 893,9 millions d'euros en 2021.
"Le fiasco de la mission de McKinsey sur l'avenir du métier d'enseignant", "la répartition des contrats pendant la crise sanitaire" ou le recours au cabinet McKinsey malgré les doutes sur sa situation fiscale sont autant d'exemples d'une "opacité" qui renforce le "climat de défiance", déplorent les sénateurs de la commission d'enquête dans un communiqué. France 24 revient sur cette polémique que d'aucuns surnomment déjà le “McKinseygate” et qui arrive au pire moment pour Emmanuel Macron, candidat à sa réélection.
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Un article de Politico met le feu aux poudres
Le 4 janvier 2021, le site Politico publie un article intitulé "Sluggish coronavirus vaccination rollout poses risks for Macron" ("la lenteur du déploiement de la vaccination contre le Covid-19, un risque pour Macron"). On y apprend que certains aspects de la stratégie vaccinale mise en place par le gouvernement de Jean Castex ont été confiés à des cabinets de conseil, dont l’Américain McKinsey. D’autres comme Accenture, Citwell et JLL sont également cités. Le Canard enchaîné et Mediapart font également des révélations.
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Pourquoi faire appel à McKinsey ?
Le cabinet de conseil américain, surnommé "La Firme", est présent dans une soixantaine de pays. En France, ses bureaux sont basés à Paris et à Lyon. McKinsey fournit du conseil et des recommandations à des acteurs privés et publics sur des thématiques diverses. Du conseil dont le gouvernement Castex aurait usé et abusé, comme le souligne le rapport sénatorial publié le 17 mars. "Le recours aux consultants constitue aujourd'hui un réflexe", peut-on lire dans le document, ces cabinets étant, selon les sénateurs, "au cœur des politiques publiques". Au total, rien que pour l'année 2021, ces dépenses de conseil des ministères ont atteint 893,9 millions d'euros.
APL, Covid-19... Quelles réformes sont concernées ? Le gouvernement aurait notamment fait appel à McKinsey pour la réforme du mode de calcul des APL (3,8 millions d'euros), la gestion de la campagne vaccinale contre le Covid-19 (12,3 millions d'euros) ou encore l'organisation d'un colloque international commandé par l'Éducation nationale (496 800 euros), finalement annulé à cause de la pandémie.
La très décriée réforme des retraites est elle aussi concernée. Un rapport en vue de la préparer a été réalisé pour 950 000 euros avant qu'elle ne soit finalement reportée.
>> À lire aussi : "Emmanuel Macron, le bilan (3/4) : la réduction des dépenses sociales contrariée par les crises"
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Que reproche-t-on à McKinsey ?
Outre la pertinence et l'utilité de ces contrats, fortement contestées par l'opposition depuis la publication du rapport, c'est la fiscalité du groupe qui est pointée du doigt, les sénateurs allant jusqu'à évoquer un "exemple caricatural d'optimisation fiscale".
Si le cabinet McKinsey est bien assujetti à l'impôt sur les sociétés (IS) en France, "ses versements s'établissent à zéro euro depuis au moins dix ans" (entre 2011 et 2020), pointe le rapport. Pourtant, "son chiffre d'affaires sur le territoire national atteint 329 millions d'euros en 2020, dont environ 5 % dans le secteur public, et qu'il y emploie environ 600 salariés".
Dans un article publié mercredi, Le Canard enchaîné ajoute que les "redevances très élevées que McKinsey France verse à la maison mère" auraient dû alerter la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Également appelées "prix de transfert" (prix des transactions réalisées entre sociétés d’un même groupe mais résidentes d’États différents), ces redevances sont, "en principe, strictement contrôlées par la DGFiP". Mais dans le cas du cabinet McKinsey, ni "accord préalable de la DGFiP", ni "document de synthèse de quatre pages" n'expliquent comment la société effectue ses calculs.
"McKinsey utilise un mécanisme d'optimisation fiscale prisé de bien des multinationales : la déclaration des 'prix de transfert' de ses entités en France à la société mère basée au Delaware, un paradis fiscal", dénonce Oxfam France. Pour l'ONG, "le cabinet fait en sorte que de nombreuses dépenses comme les frais d’administration générale ou la mise à disposition de personnels apparaissent comme des charges dans les comptes de la société et lui permettent de réduire ses impôts sur les sociétés jusqu’à zéro".
Selon l'enquête du quotidien Le Monde, McKinsey ne paierait ainsi qu'un forfait fiscal symbolique de 175 dollars par an.
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Comment se défend McKinsey ?
Face au scandale, McKinsey a dit respecter "l'ensemble des règles fiscales et sociales françaises applicables" et dit avoir payé l'impôt sur les sociétés "les années où le cabinet a réalisé des bénéfices en France". C'est d'ailleurs ce qu'assurait le dirigeant d'une filiale française dans une audition réalisée en janvier dernier sous serment – et évoquée dans le rapport sénatorial.
Vendredi 25 mars, le Sénat a annoncé avoir saisi la justice pour "suspicion de faux témoignage".
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Quel lien avec Emmanuel Macron ?
Les liens entre l’actuel chef de l’État et le cabinet de conseil sont pointés du doigt dans l'enquête du Monde.
Plusieurs consultants ou anciens consultants du cabinet qui avaient participé bénévolement à la campagne du candidat Macron en 2017 ont ensuite intégré des postes au sein de la Macronie, selon le quotidien.
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Comment se défend le camp Macron ?
Emmanuel Macron, candidat à sa réélection, est passé à l'offensive dimanche afin d'éteindre toute polémique. Il a notamment réaffirmé que le recours aux cabinets de conseil existait sous les mandats de Nicolas Sarkozy et François Hollande, et qu’il entrait dans le strict cadre de la procédure légale d’appels d’offre.
"Il n’y a aucun contrat qui est passé dans la République sans qu’il respecte la règle des marchés publics : mise en concurrence, transparence, responsabilité de celles et ceux qui signent…", a-t-il déclaré, dimanche 27 mars, sur France 3. "On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. Il y a des règles de marchés publics. La France est un pays de droit", a-t-il insisté. Que des ministères, qui sont "jour et nuit au travail", s’appuient sur "des prestataires" pour les aider, "ne me choque pas".
En réponse aux craintes d'une dépendance des pouvoirs publics envers certains cabinets de conseil, la ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Amélie de Montchalin, a quant à elle rappelé, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, qu'"aucun cabinet de conseil n'a décidé d'aucune réforme et la décision revient toujours à l'État".
"Nous ne nous sommes pas dessaisis de nos responsabilités", a-t-elle dit, précisant que la pratique est "répandue", "habituelle" et "utile" dans la "majorité des cas".
Le cabinet McKinsey représente 5 % des dépenses de conseil en stratégie de l'État, a détaillé le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt. Et le gouvernement représente de son côté 5 % du chiffre d'affaires de McKinsey, a-t-il ajouté.
"La situation fiscale de McKinsey est protégée par le secret fiscal, nos services ont diligenté une opération de contrôle à la fin de l'année 2021", a-t-il encore affirmé, se refusant à commenter l'issue ou les conséquences possibles de ce contrôle. "Il n'y a rien à cacher."
🔴 DIRECT | Suivez en direct de Bercy le point presse conjoint des ministres @olivierdussopt et @AdeMontchalin relatif au recours aux cabinets de conseil ⤵ https://t.co/eync5EuqJ3
March 30, 2022 -
Faut-il revoir le recours aux cabinets de conseil ?
Rien à cacher, mais des ajustements à opérer, concède Amélie de Montchalin. Si "l'État assume parfaitement de recourir à des cabinets de conseil dans certaines circonstances", il admet que des améliorations sont nécessaires, affirme la ministre.
Cette dernière veut "réarmer l'État pour renforcer les compétences internes" et prévoit dès 2022 de "réduire d'au moins 15 % le recours aux prestations de conseil externe".
Avec AFP
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Oscars : l’Académie annonce avoir demandé de quitter la cérémonie à Will Smith, qui a refusé
L’Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les prestigieuses statuettes, a présenté ses excuses dans un communiqué pour sa mauvaise gestion de l’événement. Une procédure disciplinaire a été ouverte à l’encontre de l’acteur.
L’Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars, a annoncé dans un communiqué, mercredi 30 mars, avoir « demandé à [l’acteur américain Will] Smith de quitter la cérémonie et qu’il a refusé », après que celui-ci a giflé l’humoriste Chris Rock lors de la cérémonie qui se tenait dimanche à Los Angeles.
Réagissant pour la première fois publiquement, Chris Rock a de son côté déclaré au début d’un spectacle à Boston qu’il était « encore en train de digérer ce qui s’est passé ».
« Nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment », a admis l’Académie, dont le conseil d’administration a ouvert une « procédure disciplinaire à l’encontre de Will Smith en raison de violations [de son] règlement, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l’intégrité de l’Académie », annonce le communiqué.
A Hollywood, les Oscars consacrent la diversité« Action disciplinaire »
C’est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de la femme de Will Smith, Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie – une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années – qui avait déclenché l’esclandre.
Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock, sous l’œil médusé des célébrités et des téléspectateurs. Will Smith, récompensé peu après l’incident par l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La Méthode Williams, a depuis lors présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l’Académie.
Le conseil d’administration de cette dernière s’est réuni mercredi et a « ouvert la procédure disciplinaire à l’encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l’Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l’intégrité de l’Académie », selon le communiqué.
Une éventuelle sanction à son encontre sera discutée lors d’une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l’exclusion de Will Smith de l’Académie, qui compte des milliers de membres. L’institution reine du cinéma américain donne à l’acteur quinze jours avant que l’Académie tranche, lui offrant ainsi « l’opportunité d’être entendu au moyen d’une réponse écrite », poursuit le texte.
Chris Rock digère
Chris Rock, qui n’a pas souhaité porter plainte après son agression, ne s’était pas exprimé publiquement sur le sujet jusqu’à mercredi soir. « Je n’ai pas grand-chose à dire sur ce qui s’est passé, donc si vous êtes venus pour entendre ça… J’ai un spectacle entier que j’ai écrit avant le week-end dernier », a lancé l’humoriste peu après son arrivée sur scène pour un spectacle à Boston, selon un court extrait sonore diffusé par le magazine Variety. « Je suis encore en train de digérer ce qui s’est passé. Donc, à un moment donné, je vais parler de ce truc. Et ce sera sérieux et drôle », a-t-il ajouté.
Wanda Sykes, l’une des trois présentatrices qui animait la soirée de gala des Oscars, a déclaré que l’incident l’avait littéralement « rendue malade ». « Et je suis encore un peu traumatisée », a-t-elle assuré lors d’un talk-show animé par l’humoriste Ellen DeGeneres.
Elle-même humoriste, Wanda Sykes a estimé que Will Smith n’aurait jamais dû être autorisé à rester dans la salle et à recevoir son trophée après un tel geste. « Cela envoie un mauvais message. Si vous agressez quelqu’un, on vous fait sortir du bâtiment, un point c’est tout », a-t-elle dit.
La gifle de Will Smith, quand la réalité dépasse la fiction Le Monde avec AFP
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France24 - Monde
Égalité du temps de parole : les effets inattendus pour les "petits candidats"
Publié le : 31/03/2022 - 16:03
FRANCE 24
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À un peu plus d'une semaine du silence électoral, les petits candidats à la présidentielle, jusqu'ici délaissés par les grands médias, sont sollicités en vertu des règles de l'égalité du temps de parole. Un système "pervers", selon certains observateurs, dont on ignore les effets sur le scrutin.
Après des mois dans l’ombre, les petits candidats sont invités à prendre la lumière. Pressés même parfois. Les règles d’équité obligent. De Nathalie Arthaud à Nicolas Dupont-Aignan en passant par Jean Lassalle et Philippe Poutou, les candidats à la présidentielle crédités des plus faibles scores dans les sondages sont en effet, depuis le 28 mars, à l'affiche de tous les grands médias. Une aubaine qui a toutefois ses limites.
"En l'espace de 48 heures on a eu plus d'invitations qu'en cinq ans", explique-t-on dans l'équipe du candidat du NPA, Philippe Poutou, crédité d'entre 0,5 % et 1,5 % d'intentions de vote. "On est contents qu'on nous propose du temps de parole, mais le contraste est quand même saisissant" avec les cinq années qui ont précédé l'élection.
"Candidat de merde"
Depuis lundi, pour les deux semaines précédant le premier tour le 10 avril, les chaînes et stations doivent veiller à une stricte égalité entre chaque candidat sur toutes les tranches horaires, sous le regard de l'ARCOM (ex-CSA).
De quoi mettre sur un pied d'égalité les douze prétendants à l'Élysée et satisfaire les plus "petits" d'entre eux, comme Jean Lassalle, qui avait un moment envisagé de se retirer, estimant être traité comme "un candidat de merde" à cause du peu de visibilité accordée.
"Maintenant qu'on a le droit de parole, on va essayer de se faire entendre. On espère pouvoir créer une dynamique", affirme-t-on dans l'équipe de campagne de Nicolas Dupont-Aignan, crédité dans les sondages de 1 % à 2 %.
"Si tous les Français vont voter en faisant abstraction du "à quoi bon", l'#élection peut basculer, malgré l'absence de temps de parole, malgré les difficultés liées aux #parrainages, malgré les traitements médiatiques partiaux !"#ApollineMatin
March 31, 2022"C'est leur moment de visibilité", résume le directeur des études politiques de l'institut Kantar, Emmanuel Rivière, qui, comme la plupart des acteurs interrogés par l'AFP, émet toutefois des bémols : "L'espace (médiatique) des petits candidats est très limité", par le type de scrutin - "à la fin il n'en reste qu'un" - et "par les questions que les gens se posent : quel est le second tour absolument fâcheux que j'ai envie d'éviter ?"
Malgré "la fenêtre de tir" apportée aux "petits candidats", l'ensemble des contraintes qui l'accompagne amène à "une drôle de situation", selon le directeur de la rédaction de France Info, Jean-Philippe Baille, qui ne sert ni les candidats, ni ne permet aux auditeurs de "s'y retrouver" et de connaître les programmes.
"On voit bien que les petits candidats veulent absolument caser tout ce qu'ils ont à dire sans pour autant répondre à nos questions", du fait d'un format "trop restreint" et "trop académique" : "Ils sont dans un tunnel".
"Remplir des cases"
C'est "un système extrêmement pervers", condamne le sociologue Jean-Marie Charon, où la priorité est "d'abord (de) remplir les cases de manière à tenir les durées exactes". Soumises à ces contraintes, les rédactions ont "d'autant moins de chance de rendre les petits candidats intéressants".
Nicolas Dupont-Aignan a, lui, regretté le raccourcissement, à deux semaines, de la période d'équité du temps de parole qui était de cinq semaines avant 2016. "C'est vicié", a-t-il accusé sur franceinfo.
Dans l'équipe de campagne du NPA, on déplore la "difficulté à imposer de nouveaux visages" et la volonté des médias d'"avoir un ténor".
Des effets bénéfiques?
À rebours, Jean-Marie Charon estime que "le problème n'est plus celui de la diffusion mais de la réception", aux temps des ressources d'Internet et des réseaux sociaux. Réfléchir en terme de diffusion est "de la paresse intellectuelle", estime-t-il.
"Apparemment, on donne de l'espace aux petits candidats, mais en réalité l'ensemble du système fait que les rédactions sont entravées", explique le sociologue pour qui, "face à des petits candidats", "ce n'est pas une question de temps mais d'avoir la possibilité de faire (un) traitement plus en profondeur".
Le principe de stricte égalité "peut avoir des effets pour des candidats moins connus" observe, quant à lui, le vice-président de l'institut OpinionWay, Bruno Jeanbart, aux yeux duquel "la mobilisation va se faire très tardivement".
"Ces 15 jours peuvent être suffisants pour qu'ils (les petits candidats) en bénéficient", estime-t-il.
Avec AFP
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France 2022 : l'heure du choix
Présidentielle 2022 à J-12 : les petits candidats dénoncent une élection déjà pliée
Présidentielle : Nathalie Arthaud dénonce le "poison du racisme décomplexé"
Élysée 2022Présidentielle : les candidats tentent de séduire les agriculteurs
Le Monde
Recours au cabinet de conseil McKinsey : le gouvernement embarrassé à dix jours du premier tour
Mis en cause par un rapport du Sénat qui souligne l’emploi croissant par l’exécutif de prestataires privés pour le guider, le gouvernement a tenté de s’expliquer mercredi lors d’une conférence de presse. Une opération déminage à l’approche de la présidentielle.
Les partisans d’Emmanuel Macron pensaient que l’histoire ne sortirait pas du bocal des réseaux sociaux. Trop « compliquée ». Puis, mardi 29 mars, le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a eu la désagréable surprise d’être interpellé par un homme dans une réunion publique à Paris sur l’affaire McKinsey, du nom de cette société de conseil devenue le symbole du recours croissant par l’Etat, depuis 2017, à des prestataires privés pour le guider dans son action. Plus d’un milliard d’euros ont été dépensés dans ce domaine en 2021, selon un rapport sénatorial publié le 17 mars, qui évoque un « phénomène tentaculaire », avec un montant qui a « plus que doublé » en trois ans. Aussitôt, le service d’ordre évacue l’opposant de la salle – « Bravo la démocratie ! », le voit-on tempêter dans une vidéo devenue virale sur Twitter –, avant d’être finalement réinvité à s’asseoir dans le public.
Les cabinets de conseil, une machine installée au cœur de l’EtatAnecdotique ? Plus rien ne l’est. A dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, prévu le 10 avril, aucune polémique ne peut être « négligée », reconnaît-on autour du président candidat, dont la campagne connaît des signes de fragilité. D’autant que l’opposition crie au « scandale d’Etat ». Certains consultants de McKinsey ont travaillé bénévolement pour la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.
L’entreprise, par ailleurs, est accusée d’évasion fiscale. Un cocktail détonant. La candidate du parti Les Républicains (LR), Valérie Pécresse, a tôt fait de réclamer que « toute la clarté » soit établie « sur les liens d’Emmanuel Macron avec le consultant McKinsey ». « Qu’attend le Parquet national financier pour réagir, lui qui a été si rapide pour les costumes de François Fillon ? », a interrogé de son côté le candidat d’extrême droite Eric Zemmour, dessinant l’hypothèse d’un « renvoi d’ascenseur » du président de la République envers l’entreprise.
Emmanuel Macron a beau avoir affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours qu’« il y a des règles de marchés publics », démentant toute « combine » – « s’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! », s’est-il emporté, dimanche 27 mars, sur France 3 –, l’abcès ne semble pas crevé. « Sur le fond, il n’y a pas de sujet, mais plus vous attendez, plus la boule grossit », observe un proche du chef de l’Etat, qui insiste : « Nous devons démêler au plus vite le fil de cette histoire, qui charrie des choses vraies mais aussi beaucoup de fantasmes. » Le risque est grand de donner du carburant électoral à la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, qui connaît une dynamique dans les sondages et se nourrit, selon les macronistes, du « complotisme ». Les soutiens du président de la République savent aussi, depuis l’affaire Benalla, qu’une affaire d’apparence bénigne peut avoir l’effet d’un poison lent.
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Le Monde
Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie
Ivanne Trippenbach Franck JohannèsPublié aujourd’hui à 11h30, mis à jour à 17h21
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Analyse« Le Monde » a passé au crible le projet de la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. Les modifications de la Constitution qu’elle prévoit visent à la mise en place d’un Etat autoritaire.
Une présidente suscitant le rejet, un scandale qui couve et un candidat d’extrême droite en passe de gagner l’Elysée : dans le film Le Monde d’hier, du réalisateur Diastème, sorti en salles ce mercredi 30 mars, le secrétaire général de l’Elysée alerte la cheffe de l’Etat quatre jours avant le premier tour de l’élection : le chef de file de d’extrême droite « ne fait peur à personne pour le moment, mais tu sais comme moi qu’il est très dangereux. Il commencera en douceur, et puis… » Et puis l’« horreur », achève-t-il.
A dix jours du scrutin présidentiel de 2022, l’« horreur » n’est plus associée dans l’opinion à Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a plus que jamais adouci son image quand son programme demeure, lui, toujours contraire aux valeurs démocratiques et républicaines. Celle qui a évité de surfer sur le pouvoir de la rue pour tout miser sur la présidentialité et le respect du processus électoral s’affirme légaliste.
De fait, elle promet de « respecter » la loi et la Constitution, mais elle entend, en réalité, changer l’une et l’autre de fond en comble. La politique prime le droit, assume-t-elle, avec l’ambition de mettre en œuvre un projet qui écorche droits fondamentaux et libertés individuelles, sans lesquels la démocratie n’est que le pouvoir du plus grand nombre et non le respect de tous.
Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielleMarine Le Pen a prévenu : la première mesure qu’elle prendra si elle accède à l’Elysée sera de soumettre par référendum un projet de loi, déjà rédigé, sur l’immigration et l’identité, et dont découle sa politique. Elle videra de son contenu une partie du préambule de la Constitution de 1946 et modifiera au moins six articles de la Constitution de 1958… « sans remettre en cause l’Etat de droit », dit-elle, avec aplomb. « Un avantage considérable », souligne-t-elle toutefois dans son projet, puisque « le Conseil constitutionnel ne peut examiner une loi adoptée par référendum. Elle est donc entièrement applicable sans restriction ».
Il s’agit d’un coup de force constitutionnel qui, s’il était adopté, bouleverserait jusqu’à l’héritage de la philosophie des Lumières et de la Révolution française. Forte du précédent de 1962, où de Gaulle avait instauré par référendum l’élection du président de la République au suffrage universel, elle entend s’appuyer sur l’article 11 de la Constitution, qui ne vise pourtant pas les révisions constitutionnelles. « Ce que Marine Le Pen propose, c’est une sorte de coup d’Etat ! », s’indigne le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Réplique de l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, le potentiel ministre de la justice de la candidate, qui rédige ses textes : « Si le peuple le veut, on le fait. »
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Valeurs Actuelles
Corse : « La violence des jeunes insulaires n’est pas fondamentalement illégitime »
Le Figaro
La solitude des femmes de militaires, l'interminable chantier de l'Armée
Madeleine MeteyerENQUÊTE - Déménagements fréquents, difficulté pour trouver un emploi ou le conserver, solitude. Le quotidien des conjoints de militaires est compliqué. Un plan, lancé en 2017, devait le simplifier, mais il tarde à se concrétiser.
En octobre 2017, la fille d'Isabelle avait trois mois : elle n'avait pas encore rencontré son père. David, engagé volontaire au 126e RI de Brive-la-Gaillarde était parti en mission dix jours avant sa naissance. À son retour en décembre, Isabelle l'a mis au pied du mur «je ne vivrai pas avec un fantôme.», lui a-t-elle lancé. Elle se sentait isolée, espérait «une vie privée», était-ce trop demander? Alors le couple s'est mis à attendre les effets du «plan Famille» de pied ferme.
Tout juste présenté par la ministre des Armées, Florence Parly, ledit «plan d'accompagnement des familles de militaires» proposait justement d'améliorer les conditions de vie de l'entourage des soldats, soumis à leurs absences répétées, aux déménagements fréquents. Il contenait à l'origine 46 mesures destinées à être égrenées sur quatre ans. Jusqu'en 2022. Dont l'accès généralisé au Wi-Fi dans les bâtiments des soldats, la retenue de berceaux dans les crèches des villes de garnison afin de ne pas laisser les familles sans mode de garde du fait d'une mutation, l'anticipation desdites mutations...
«L'administration avait compris qu'il fallait faire quelque chose, se souvient Florence Lendroit, présidente de l'association nationale des femmes de militaires (anfem), impliquée dans l'élaboration des mesures. On avait trop tendance à se satisfaire de situations pas idéales fondées sur la débrouille. Or, la vie de femmes de militaires comporte assez de sacrifices pour ne pas y rajouter des tracas logistiques.»
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Avant d'en constater les effets concrets, il allait cependant falloir faire preuve de «patience», avait prévenu le chef d'état-major des armées (CEMA) François Lecointre. Au vu de son ambition, le plan n'allait pas d'emblée porter des fruits. Mais il était prometteur.
Deux ans plus tard, David quittait l'armée pour devenir chauffeur livreur : il n'avait rien vu venir. «L'armée pipeaute quand elle dit qu'elle est une grande famille, qu'elle vous aidera si vous n'allez pas bien, peste sa femme. J'ai eu 0 soutien et je ne suis pas la seule.» Aujourd'hui conseillère bancaire à Toulouse, où sont implantés deux régiments, le 1er RTP et le 14ème RISLP - Isabelle compte une cinquantaine de familles de militaires parmi ses clients. «Elles me disent qu'il y a toujours zéro cohésion, zéro aide.»
Les fruits promis par François Lecointre n'auraient-ils jamais poussé?
La très grande muette
Dans les faits, et comme le salue le rapport de la commission de la défense nationale et des forces armées présenté en novembre dernier, 61 mesures ont été déployées en quatre ans. Et bien accueillies. Les deux rapporteuses, Séverine Gibson (LREM) et Isabelle Santiago (PS) valorisent notamment la mise en place de l'aide au déménagement (85% de satisfaction), le partenariat avec la plateforme Yoopies, l'anticipation des ordres de mutation, l'extension du taux réduit SNCF aux conjoints non militaires et aux enfants même en cas d'absence dudit conjoint...
La psychiatre Anne Raynaud considère que ce plan est une vraie aide pour la «base arrière» en ce qu’il «prend en compte l’écosystème de la famille». «Il s’intéresse, reconnait-elle, à toutes les dimensions de la vie militaire : la trésorerie, l'intégration des familles dans la communauté. Il veille aussi aux besoins de l’enfant en l'aidant à préserver le mental de sa figure d’attachement, son parent le plus présent. Pour moi, c’est le plus important.»
Mais le rapport pointe aussi des insatisfactions. Et si certaines sont dues à des imperfections, certains chantiers comme le logement ou l’emploi des conjoints de militaires en sont à leurs balbutiements, d’autres procèdent d’une cause plus… saugrenue : «de nombreuses mesures du plan Famille sont totalement méconnues de leurs potentiels bénéficiaires.» remarquent les députées. La grande muette n’est pas une grande communicante.
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Sur Facebook, Marie-Sophie Achard et Nathalie Mahoudeau sont à la tête de la page Plan Famille des armées, suivie par 5000 personnes. Elles y proposent des récapitulatifs des mesures du plan, y donnent des conseils. Sont-elles salariées par le ministère des Armées ? Non, totalement bénévoles. Femmes de militaires, elles ont décidé de créer cette page, décrétée «utile» par Balard, pour apporter l'information aux familles. «Le plus souvent, on nous écrit “je crois qu’il y a un truc qui existe mais je ne suis pas sûre” explique Nathalie Mahoudeau. Car au niveau théorie, le plan famille est génial. Mais au niveau de la pratique… Les informations sont différentes d’un corps de l’armée à l’autre, il n’est pas appliqué pareil dans tous les régiments.»
C’est qu’il l’est en fonction de l’intérêt de l’assistante sociale, du chef de corps - ou de sa femme -, à qui il revient de lancer des initiatives pour accélérer sa mise en place ou informer les familles des offres en matière de soutien matériel et psychologique.
Au 12e régiment de cuirassiers d’Orléans, on s’estime par exemple chanceux : «La femme du chef de corps est super, se réjouit Anne Foutel, infirmière, épouse d’un officier dans l’armée de terre et fondatrice du blog pour femmes de militaires, les Aiglonnes. En mars, on a eu une soirée avec une psychologue pour anticiper le retour d’opération et la semaine prochaine, c’est soirée massage crânien sophrologie manucure. Il y a environ un événement par mois.» Autant d’occasions d’être informé des aides pour le déménagement, le soutien scolaire, «et même la pose de rideaux», sourit Anne Foutel.
La femme du chef de corps, c’est Tiphaine Verley, mère de 6 enfants, et communicante de profession. Elle qualifie le plan Famille de «super pas en avant.» «Quand mes enfants étaient petits, je n’ai jamais pu les mettre à la crèche parce que les mutations étaient annoncées au dernier moment. Maintenant, on retient des berceaux pour les familles de mili. On en a trois à Olivet.»
À Toul (Meurthe-et-Moselle), au 516e RDT, Jessica, 35 ans, s’estime moins gâtée. Le plan famille ? «Jamais entendu parler, s’étonne cette infirmière pacsée avec un infirmier militaire. Et pourtant, je me renseigne». Il n’a semble-t-il pas bouleversé la vie du régiment. «Ici, en un an, ils ont organisé UNE journée pour les familles. Mon compagnon est allé voir les assistantes sociales pour les informer de notre situation, on a un enfant, mais je n’ai jamais reçu de coup de fil.» Les aides proposées par l’armée? Elle les a découvertes via les blogs. «Je me sens un peu seule.» conclut-elle dans un soupir fatigué.
Anne-Sophie C., 26 ans, mariée à un enseigne de vaisseau de 1re classe, et actuellement basée à Nouméa au Régiment d'infanterie de marine, confirme la discrétion de l'Armée : «on apprend ça par le bouche-à-oreille. Je n'ai jamais eu de réunion d'information. Et puis, ce n'est pas encore super efficace. Une fois j'ai appelé une nana pour avoir une aide pour la crèche, elle ne m'a jamais rappelé. Par contre, on a des aides financières, là-dessus il n'y a rien à redire. Mais bon, parfois on se sent un peu seule.»
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«Dans certains régiments, le plan n'est pas forcément connu ou compris, admet Florence Lendroit, de l'Anfem. Comme les mesures sont disséminées sur le territoire, tous les concernés ne les ressentent pas. Les places en crèche par exemple, 25 000 de plus ont été créées. Mais à l'échelle nationale. Donc la garnison qui n'en aura pas eu va rigoler et dire “Le plan Famille ? On n'en a pas eu vent.”»
«Je sais que ça ne changera jamais»
La phrase «je me sens un peu seule» revient comme une antienne. Elle révèle un problème qu’aucune mesure du plan Famille ne semble pouvoir régler : la part de solitude inhérente à la vie militaire.
Sur son blog Les Aiglonnes, Anne Foutel poste des notes sur divers sujets, sur l’accouchement (solitaire), les OPEX... La plupart sont lues sans être commentées. L’une d’elles porte sur le burn-out chez la femme de militaire. «Il est assez courant d’entendre qu’être femme de militaire, c’est également épouser leur métier, presque un métier à part entière, écrit Anne Foutel. Mais quelle aide recevons-nous ?» Elle a été lue 1928 fois («énorme à notre échelle») et a reçu 20 commentaires au ton assez désespéré. «J’enchaîne les coups de blues depuis que Mr est entré dans la marine nationale.» écrit Nonomidepain (sic). «J'ai craqué après 33 ans de mariage, deux enfants, et plus de 10 OPEX pour mon mari.» écrit Céline.
La vie militaire comporte des impératifs impondérables. Parmi lesquels, les absences. Plus que les tracas de déménagement, ils étaient le vrai problème d’Isabelle : «je voulais une vie de famille. Au quotidien.» Ils sont aussi le vrai problème de Quitterie J., institutrice de formation dont le mari sert au 3e Régiment étranger d’infanterie, en Guyane. «Ce qui est dur, c’est le rythme, l’absence et ça, ça ne changera jamais. Le principe des militaires est qu’ils partent. Certaines années, mon mari sera absent 8 mois sur 12.» Lui demandera-t-elle de changer de carrière ? «Non, c’est important de servir.» Et cette vie comporte ses joies, assurent les personnes interrogées.
«Elle est très riche, rarement monotone, témoigne Anne-Sophie. Mais il faut y être préparé et être accompagné. Même si tout ne fonctionne pas encore parfaitement, je vois que l’armée se préoccupe de plus en plus des familles.» Reste à le faire savoir.
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EPR de Flamanville : opposé aux candidats pronucléaires, Greenpeace s'invite sur le chantier
Publié le : 31/03/2022 - 08:51
FRANCE 24
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Plusieurs militants de Greenpeace ont été arrêtés jeudi après s'être introduits sur le chantier du réacteur EPR à Flamanville (Manche) dans le cadre d'une action contre les candidats pronucléaires à la présidentielle. Sept personnes ont été arrêtées, selon l'ONG.
Plusieurs militants de Greenpeace ont été arrêtés tôt jeudi 31 mars, après s'être introduits sur le chantier du réacteur EPR à Flamanville (Manche) pour dénoncer "l'irresponsabilité" des candidats pronucléaires à la présidentielle, en plein débat sur l'avenir de cette énergie.
Le parquet de Cherbourg a confirmé qu'il y avait bien eu une intrusion sur le site du seul réacteur EPR en construction en France. Plusieurs personnes ont été interpellées, a-t-il ajouté sans autres précisions. Sept militants ont été arrêtés, selon l'ONG.
L'opération a commencé vers 5 h 30 avec l'arrivée d'une quinzaine de militants sur le site, où travaillent quelque 2 800 personnes, sous une pluie fine et par un vent frais.
Ils ont rapidement bloqué, avec une camionnette et deux immenses trépieds métalliques, les deux principales entrées du chantier, provoquant une longue file d'attente de véhicules, selon des journalistes de l'AFP sur place. L'entrée des piétons n'était en revanche pas bloquée.
Une camionnette arborait des pancartes "Nucléaire: Macron irresponsable" ou "+ d'EPR + de fiascos". Plusieurs militants de l'ONG de défense de l'environnement, vêtus de combinaisons blanches pour certains, se sont enchaînés aux trépieds, sous l'oeil de quelques gendarmes.
Selon plusieurs ouvriers, le chantier était à l'arrêt jeudi matin suite à l'intrusion. La direction d'EDF n'était pas joignable en début de matinée.
Sept autres militants, dont le directeur général de Greenpeace France Jean-François Julliard, sont parvenus à s'introduire sur le site et à déployer une banderole proclamant "Nucléaire: Macron irresponsable" près du réacteur en construction, avant d'être arrêtés, selon Cécile Génot, chargée de communication à Greenpeace France.
Cette opération vise à "dénoncer l'irresponsabilité d'Emmanuel Macron et des autres candidats pro-nucléaires qui veulent construire de nouveaux réacteurs EPR alors qu'on le voit avec la situation en Ukraine, le nucléaire est dangereux", a expliqué Nicolas Nace, chargé de la transition énergétique à Greenpeace France.
L'ONG a indiqué qu'elle ciblait plus précisément, outre le président sortant, la candidate RN Marine Le Pen ainsi qu'Eric Zemmour (Reconquête!), Valérie Pécresse (LR) et le communiste Fabien Roussel.
EDF construit cet EPR, dont le chantier accumule retards et surcoûts, aux côtés des deux réacteurs en service de sa centrale de Flamanville.
"Moratoire"
Cette nouvelle action de Greenpeace, hostile au nucléaire, intervient alors que le président Emmanuel Macron a annoncé le 10 février un programme de construction de six réacteurs EPR en France d'ici à 2035, en plus de celui en construction en Normandie.
Lancé fin 2007, le chantier normand cumule 11 ans de retard et son coût est monté à 12,7 milliards d'euros selon EDF contre 3,3 milliards annoncé en 2006. La Cour des comptes a elle estimé la facture à 19 milliards en 2020.
La mise sur le réseau du premier kilowatt est annoncée par EDF pour 2023.
Greenpeace France a demandé en début d'année "un moratoire" sur les travaux, "afin de conduire une évaluation en toute indépendance de la viabilité des réacteurs nucléaires EPR".
L'ONG a mené ces dernières années plusieurs actions spectaculaires contre des centrales nucléaires en France, notamment à Tricastin (Drôme) en février 2020 ou à Cattenom (Moselle) en octobre 2017.
Greenpeace a déjà ciblé à plusieurs reprises le chantier EPR de Flamanville.
En 2016, Greenpeace avait notamment bloqué un camion qui transportait une pièce-clé du réacteur. Un an plus tard, 13 militants avaient été condamnés à des amendes de 500 à 1 000 euros en correctionnelle à Caen pour cette action.
L'EPR de Flamanville est actuellement le seul en construction en France. Trois réacteurs EPR sont déjà entrés en fonctionnement dans deux pays: deux en Chine, à Taishan, et un en Finlande.
Un incident avait conduit en juillet à l'arrêt de l'un de ces réacteurs EPR à Taishan.
Deux EPR sont par ailleurs en construction en Angleterre à Hinkley Point. Le début de production d'électricité par le premier réacteur britannique est annoncé pour juin 2026. Leur coût était évalué début 2021 à 22 et 23 milliards de livres sterling (25,93 à 27,11 milliards d'euros).
Avec AFP
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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
Le projet de révision des lois de bioéthique revient cette semaine au Parlement. Comme pour chaque révision, le législateur est soumis à des propositions qu'il est sommé d'accepter sous peine de passer pour un suppôt du patriarcat, explique Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme-Lejeune.
Ni bio ni éthique, le projet de loi que les sénateurs sont appelés à voter ne protège pas la dignité de l'embryon mais l'intérêt des chercheurs, analyse Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme-Lejeune.
Le Figaro
Les talibans hissent un immense drapeau de leur mouvement à Kaboul
Plusieurs centaines de talibans, dont de nombreux en armes, ont assisté à la cérémonie présidée par le 2e vice-premier ministre, Abdul Salam Hanafi, sur la colline de Wazir Akbar Khan, dans le nord de la ville.
Les talibans ont hissé jeudi 31 mars un immense drapeau blanc de leur mouvement, au sommet d'une colline dominant la capitale Kaboul, lors d'une cérémonie organisée près de huit mois après leur prise du pouvoir en Afghanistan.
À lire aussiAfghanistan: voyage au pays des talibans
Plusieurs centaines de talibans, dont de nombreux en armes, ont assisté à la cérémonie présidée par le 2e vice-premier ministre, Abdul Salam Hanafi, sur la colline de Wazir Akbar Khan, dans le nord de la ville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Mesurant 40 de long sur 26 m de large, l'emblème blanc orné d'une profession de foi islamique inscrite en lettre noires, a été hissé sur un grand mat. Des talibans ont manifesté leur joie en touchant ou saisissant le drapeau avant qu'il ne soit hissé. «Aujourd'hui, un drapeau a été hissé qui est le drapeau de l'indépendance, de la paix et de la fraternité, et le symbole des règles du système islamique», a déclaré Abdul Salam Hanafi. «Ce n'est pas le drapeau des talibans ou des mollahs, c'est le drapeau de toute la nation qui a fait des sacrifices, ce drapeau appartient à tout l'Afghanistan», a-t-il assuré.
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Version plus souple de la loi islamique
Jusqu'à la prise de Kaboul le 15 août 2021 par les fondamentalistes islamistes, le drapeau national tricolore noir-rouge-vert flottait sur le même mat au sommet de la colline de Wazir Akbar Khan, là où les familles viennent se promener et profiter de la vue panoramique sur Kaboul. Mais les talibans ont ordonné à tous les ministères et sur les bâtiments publics de le remplacer par l'étendard blanc. Après avoir pris le pouvoir, les fondamentalistes ont promis une version plus souple de l'interprétation dure de la loi islamique qui a caractérisé leur précédent règne de 1996 à 2001, quand ils avaient largement piétiné les droits humains. Si le nouveau régime - qu'aucun pays n'a reconnu jusque-là - a veillé à ne pas édicter de règles trop sévères, peu à peu des restrictions sont imposées, notamment concernant les femmes.
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La cérémonie de jeudi s'est tenue une semaine après la fermeture des écoles secondaires pour les filles, quelques heures après la réouverture qui avait été annoncée de longue date. Ces derniers jours, ils ont également interdit aux femmes de prendre l'avion à moins d'être accompagnées d'un homme de leur famille, et ont décrété que les hommes et les femmes ne pouvaient pas visiter les parcs de Kaboul les mêmes jours. Ils ont rapidement exclu les Afghanes de nombreux emplois publics et ont contrôlé leur façon de s'habiller.
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DÉCRYPTAGE - Après une longue absence qui a nourri les spéculations, le ministre est finalement réapparu samedi dans une vidéo. Le chef d'état-major Valéri Guerassimov reste lui aussi très discret.
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Présidentielle : Nathalie Arthaud dénonce le "poison du racisme décomplexé"
Publié le : 31/03/2022 - 11:16
FRANCE 24
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La candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud a déploré jeudi le "poison du racisme décomplexé" qui s'est installé dans la campagne. Elle a appelé les "travailleurs" à ne pas voter pour Marine Le Pen car elle est, selon elle, "anti-ouvriers".
Nathalie Arthaud veut en finir avec les relents de racisme dans la campagne présidentielle. La candidate de Lutte ouvrière a dénoncé jeudi 31 mars le "poison du racisme décomplexé" et s’en est tout particulièrement prise à Marine Le Pen. La révolutionnaire estime en effet que les travailleurs qui votent pour la candidate du Rassemblent national "se trompent" car elle est "anti-ouvriers".
"Ce qui m'inquiète, c'est la poussée des idées d'extrême droite, ce nationalisme, ce racisme quasiment décomplexé qui s'est exprimé dans cette campagne parce que c'est du poison pour le monde du travail", a répondu sur France 2 la candidate, interrogée sur la montée de Marine Le Pen dans les sondages.
"Marine Le Pen n'est pas du côté des classes populaires"
"L'essentiel du monde du travail, ça fait bien longtemps qu'il s'abstient, qu'il s'est rendu compte que tous les présidents de la République se moquaient complètement de (sa) galère et qu'il devait se débrouiller tout seul", a-t-elle souligné.
"Mais ceux qui votent pour Marine Le Pen se trompent parce que Marine Le Pen n'est pas du côté des classes populaires et du monde du travail", a-t-elle mis en garde.
"Quand on est anti-immigrés, on est anti-ouvriers parce que le monde du travail est composé de beaucoup de travailleuses et de travailleurs immigrés, et heureusement qu'ils sont là pour faire tourner les hôpitaux, les chantiers...", a insisté la candidate.
Avec AFP
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Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
Alain BarluetREPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
De notre correspondant à Moscou
Le 24 février dernier, à 8 heures du matin, Irina (1), 22 ans, a été réveillée en sursaut par son petit copain: «Ira, lève-toi, nous sommes en guerre», lui a-t-il dit. Depuis ce moment précis qu’elle n’oubliera jamais, la jeune étudiante moscovite est passée par toute la palette des sentiments: le choc, la sidération, la colère et la frustration de ne pas pouvoir protester.
Un mois plus tard, la jeune femme, longs cheveux blonds et yeux en amande surlignés de noir, est attablée au Flip Bar. Autour d’elle des étudiants révisent leurs cours en dégustant des cappuccinos. La Haute École de l’économie, une université réputée de la capitale où Irina étudie le journalisme, est juste de l’autre côté de la rue. Son émotion n’est pas retombée. «La chose la plus effrayante pour moi a été de constater que j’étais en minorité: la majorité des étudiants soutient l’“opération militaire spéciale” - je l’appelle comme cela car on risque la prison si on utilise un autre mot», relève-t-elle.
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Attitude neutre
Considérée comme un établissement «libéral», la Haute École de l’économie de Moscou a été reprise en main après les manifestations antigouvernementales de 2019. Le corps professoral a été profondément remanié. «Notre recteur a signé une lettre en soutien à l’opération militaire au nom de toute l’université ; j’ai alors rédigé un appel en proposant aux étudiants de réagir», raconte Irina. Mais, en réponse, sur le tchat de Vkontakte (le Facebook russe), où sont inscrits cinq cents étudiants, elle reçoit aussitôt une volée de bois vert. «J’ai entendu qu’en fait l’Ukraine préparait une attaque contre nous, que tout était la faute de l’Otan.» Une de ses amies placarde une affiche «Non à la guerre» dans les couloirs de la fac - elle est arrachée au bout de cinq minutes.
«En cours, les profs n’abordent même pas le sujet, alors que nous sommes dans une école de journalisme.» «Les étudiants n’en parlent pas beaucoup entre eux non plus», poursuit Irina. Et lors des rares discussions, c’est toujours les mêmes arguments qui reviennent, relate-t-elle: «Où étais-tu depuis huit ans? C’est l’Ukraine qui a commencé cette guerre, ce sont les médias soutenus par les Occidentaux qui déforment l’information…»
Des propos auxquels souscrit volontiers Igor, 22 ans lui aussi, étudiant en maîtrise au MGIMO, le «Sciences Po moscovite». «Le 24 février, lorsque j’ai appris la nouvelle, j’étais heureux que l’on règle cette question, que la Russie puisse défendre les enfants assassinés de Donetsk et la population prorusse (dans l’est de l’Ukraine, NDLR). Cela aurait dû être fait depuis bien longtemps, depuis 2014 même», souligne-t-il. «Après que des dizaines de personnes ont été brûlées à Odessa (le 2 mai 2014) et que personne n’ait été tenu responsable, il m’est clairement apparu que, tant que l’Ukraine existerait sous sa forme actuelle, ce serait un État terroriste antirusse et qu’il faudrait, tôt ou tard, résoudre la question», assène-t-il encore. Le jeune homme raconte avoir beaucoup discuté, au début, avec ses camarades de cours. «Personne n’était ouvertement opposé à l’opération. Les gens étaient surtout inquiets pour l’économie , affirme-t-il. Puis tout le monde s’est calmé. La plupart ont maintenant une attitude neutre, comme si cela ne les concernait pas…»
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Selon Denis Volkov, le directeur du Centre Levada, le plus fiable pour les études d’opinion, deux tiers des Russes soutiendraient l’opération en Ukraine, contre un quart ou un cinquième qui s’y opposeraient. «Concernant les jeunes, les chiffres sont à peu près de cinquante-cinquante», relève l’expert. La crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile. L’état d’esprit de la jeunesse apparaît toutefois assez évolutif. «Au pic du conflit, il est normal qu’elle soit assez braquée contre l’Occident, comme en 2014 après l’annexion de la Crimée», explique Denis Volkov. «Nous manquons encore de données, mais les jeunes Russes vont probablement retrouver une attitude plus favorable envers l’Occident, comme cela avait le cas dès la fin 2015», ajoute-t-il. Pour lui néanmoins, le contexte répressif exclut toute «action de masse» de la part des jeunes.
«L’Occident et le monde entier demandent aux Russes de descendre dans la rue. C’est une utopie, malheureusement», relève Tatiana, 22 ans, étudiante, militante féministe et LGBT. «Ceux qui ne vivent pas dans ce pays ne comprennent pas que si vous sortez pour protester, vous serez battu au poste de police, vous serez renvoyé de l’université ou vous perdrez votre emploi», explique-t-elle, en avouant éprouver pour cela de la «culpabilité». «Je ne suis pas prête à mourir pour la Russie», lâche Tatiana. À la différence de «la moitié de mes amis», elle n’a pas quitté le pays et reste à Moscou. Pour l’instant.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
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Le Figaro
«Depuis, rien ne va» : Lio raconte le viol qu'elle a subi à l'arrière d'une voiture quand elle avait 10 ans
Lors d'un entretien accordé au magazine Télé Loisirs le 29 mars, la chanteuse est revenue sur l'un des épisodes les plus traumatisants de sa vie.
«J'ai été violée par un proche de la famille quand j'avais 10 ans». Ces mots, ce sont ceux de la chanteuse Lio, dans une interview accordée au magazine Télé Loisirs , vendredi 29 mars. Questionnée dans le cadre de la promotion du téléfilm de M6 Elle m'a sauvée, qui traite des violences conjugales et dans lequel elle joue, la chanteuse et actrice de 59 ans a livré des détails glaçants sur le viol dont elle a été victime étant enfant. Une agression qui n'a jamais été reconnue par sa famille, et dont elle a pris conscience il y a seulement deux ans.
«J'ai été violée par un proche de la famille quand j'avais 10 ans à l'arrière de la voiture de mes parents. Digitalement. Tranquillement, pendant que mes parents conduisaient, à côté de ma petite sœur [Helena Noguerra, NDLR] qui avait 3 ans», a-t-elle confié. Avant de poursuivre : «Jamais personne n'a nommé ça un viol et moi, je me suis rendue compte il y a deux ans que j'ai été violée. J'ai mis ce mot là-dessus. Et depuis rien ne va. On se débrouille parce qu'on n'est pas reconnue, pas accueillie. On est maltraité même quand on vient porter plainte et que rien ne bouge ».
Victime de violences conjugales
Lors de cet entretien, Lio est également revenue sur les violences conjugales dont elle a été victime dans les années 1990. Cette fois, de la part de son conjoint, l'artiste Alexis Zad. «Je suis tombée amoureuse d'un homme qui m'a tapé dessus», explique-t-elle face caméra. «Je pense que je ne me suis pas aperçue à quel point j'étais en danger quand j'ai vécu mes violences conjugales qui ont été très loin», a-t-elle continué, précisant que celles-ci l'avaient emmenée jusqu'aux urgences.
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Dans les colonnes du dernier numéro de Gala, paru le 24 mars, la chanteuse a donné davantage de détails sur cet épisode douloureux de son passé. «Je n'ai réussi à porter plainte que quand il a commencé à me porter des coups pendant que j'allaitais les jumelles [Garance et Léa (21 ans), NDLR]. Parce que j'ai eu peur pour elles», a-t-elle confié. Et de témoigner sa reconnaissance envers sa petite sœur, Helena Noguerra : «Elle a vu des choses qu'elle ne comprenait pas, alors elle en a parlé autour d'elle et s'est approchée d'une association pour femmes battues. On lui a expliqué. On lui a dit que la première chose que je ferai, ce serait de nier, de minimiser, qu'il fallait y aller doucement».
En vidéo, Camille Lellouche raconte les violences conjugales dont elle a été victime
Elle m'a sauvé, le nouveau téléfilm M6, revient sur l'histoire vraie de Laura Rapp (incarnée par Juliette Roudet), victime d'une tentative de féminicide en avril 2018, alors que son ex-compagnon a essayé de l'étrangler devant sa fille de 2 ans. La jeune femme âgée de 34 ans, qui milite aujourd'hui contre les violences conjugales, a raconté les faits dans un livre intitulé Tweeter ou mourir, paru en mars 2021. Cette adaptation sur petit écran se focalise ainsi sur la bataille judiciaire que Laura Rapp a menée avec son avocate, Maître Nathalie Tomasini (interprétée par Lio), pour faire incarcérer son ancien conjoint.
En parallèle, le récit croise la tragédie de Julie Douib, décédée en mars 2019 sous les coups de son conjoint. Selon les informations du collectif Féminicides par compagnons ou ex, déjà 17 femmes ont été tuées depuis le 1er janvier 2022.
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Le Figaro
Natasha Archer, la discrète «conseillère en image» derrière l'allure folle de Kate Middleton
Sabrina PonsPas une tenue de la duchesse de Cambridge ne lui échappe. Depuis huit ans, elle donne le ton d'un des vestiaires les plus scrutés de la planète.
Avoir la main sur les tenues royales - qui plus est quand il s'agit du vestiaire de Kate Middleton - est une mission rare dans une carrière de styliste. Natasha Archer s'en est saisie en 2014. Depuis, cette Britannique âgée de 35 ans garde sa place bien au chaud. Et bien à l'abri des regards. D'elle, on ne sait que peu de choses. Pas de compte Instagram, interview inexistante, peu de mondanités, et encore moins de drama. La presse britannique a tout de même réussi à sortir quelques lignes sur la naissance de ses deux enfants qu'elle a eus avec son compagnon Chris Jackson, photographe de l'agence Getty, affilié depuis plusieurs années aux déplacements de la famille royale britannique. Mais il ressort surtout que la jeune femme a le profil discret et policé qu'il convient pour graviter dans le cercle des Cambridge.
«Tash»
Elle commence à travailler pour Kate Middleton en 2007, en tant qu'assistante personnelle. Nous sommes alors à quatre ans des épousailles royales. L'Angleterre se prend de passion pour cette future princesse au style sobre, parfois sans relief, adepte du slim taille basse, de la chemise cintrée en élasthanne et du manteau sage. En 2011, son union avec le prince William est qualifiée de «mariage du siècle» par les médias. Mais pour certains observateurs britanniques, elle n'a pas l'impact royal attendu sur ses tenues. C'est ce qu'écrit alors la journaliste de mode Jess Cartner-Morley dans The Guardian quelques mois après la cérémonie : «Kate n'est pas particulièrement élégante. Il y a peu de flair, peu de créativité, peu d'originalité dans sa façon de s'habiller. (…) Elle ne s'adresse pas à Anna Wintour, mais plutôt aux rédacteurs en chef et aux lecteurs des journaux.» Une parade que Kate Middleton fait sienne en effet lors des sorties officielles pour pallier ses absences de prises de parole voulues par le protocole.
Et qui lui a été conseillée par Natasha Archer. Peu à peu, la jeune femme qui se fait appeler «Tash» entre les murs du palais voit son poste évoluer en conseillère en image. Dans l'ombre, elle va encourager le détail diplomatique, le message sous-jacent. Au lieu de suivre les tendances, elle aide Kate Middleton à se créer une garde-robe sophistiquée, conforme au protocole, éloignée des pastels mignons dont pourtant la duchesse raffole, et pourvue d'une information lisible.
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Ainsi Natasha Archer ne révolutionne pas, mais transforme. Et parvient à marquer les esprits dès sa prise de fonction officielle, en 2014. Elle répond alors aux rumeurs affirmant que la reine aurait encouragé la duchesse à adopter un look plus «royal» lors de ses tournées officielles par des ourlets longs, des coupes cintrées et un style beaucoup plus formel que celui adopté jusque-là. Les médias britanniques le notent et applaudissent.
Natasha Archer, qui ne se destinait pas à une carrière de styliste, peaufine son rapport au vêtement aux premiers rangs des défilés londoniens, où elle est parfois repérée aux côtés des rédacteurs de mode, des acheteurs et des influenceurs. Dans le vestiaire de Kate Middleton, on observe ainsi qu'elle pousse à la création britannique, à l'instar d'Alexander McQueen, LK Bennett, Mulberry, Emilia Wickstead, Jenny Packham ou encore Temperley London, qui font partie des marques favorites de la duchesse de Cambridge. Et ne lui refuse pas quelques griffes grand public telles que Zara, Topshop et Hobbs, qui tendent à démocratiser son style.
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Virage stylistique
Son travail est récompensé en 2019, lorsqu'elle est nommée membre de l'ordre royal victorien par le prince William lors d'une cérémonie donnée au palais de Buckingham. Ce dernier va également lui confier son image pour apparaître plus en phase avec son épouse, dont le style gagne toujours un peu plus en sophistication. Natasha Archer fait d'ailleurs prendre au prince un virage stylistique en septembre 2021, à l'occasion de l'avant-première du James Bond, Mourir peut attendre, avec une veste de costume noire en velours. Un choix moins anecdotique qu'il n'y paraît, tant le duc est abonné aux costumes classiques. Et si cela n'est qu'une affaire de détail, il se plaît néanmoins à le répéter en misant un mois plus tard, lors de la remise du prix Earthshot, sur une veste de blazer en velours, portée avec un col roué. Toujours pas de révolution, mais bien une transformation.
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Le Monde
Avignon, 1 001 expériences à partager
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.
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Un bouillon de culture à Avignon
Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.
Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.
Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?
Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.
Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.
La robinsonnade aux portes de la cité !
L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.
www.avignon-tourisme.com
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Le Figaro
Maurizio Serra, reçu à l’Académie française au fauteuil de Simone Veil
Nicole GexRÉCIT - Le diplomate et historien succède à l’ancienne ministre de la Santé, à qui il a rendu un vibrant hommage. Xavier Darcos a brossé le portrait du nouvel immortel. C’est la première fois que l’Italie est représentée sous la coupole.
C’est une grande tradition à l’Académie française: on ne succède pas à l’Immortel qui nous ressemble, à l’écrivain qu’on adore, à la femme politique à qui on aurait voulu rendre hommage… Ainsi un homme d’Église, Mgr Claude Dagens, peut-il occuper le fauteuil d’un historien, René Rémond ; ou un romancier, Erik Orsenna, s’asseoir sur celui d’un officier de marine, Jean-Yves Cousteau. Le 9 janvier 2020, l’écrivain et biographe Maurizio Serra, ambassadeur d’Italie né à Londres, a été élu à l’Académie française au fauteuil numéro 13, celui qu’a occupé Simone Veil de 2008 à 2017, avant de rejoindre le Panthéon en juillet 2018.
Le jeudi 31 mars, Maurizio Serra était enfin reçu sous la Coupole après d’interminables reports liés à la pandémie. Il a beau être un jeune Immortel, il connaît bien la tradition d’où cette introduction pleine d’humilité et de reconnaissance: «Rarement, dans sa longue histoire, cette noble institution aura souffert un tel écart entre la personnalité exceptionnelle que nous honorons et le novice auquel il échoit de le faire au nom de vous toutes et de vous tous. Ce fut une preuve d’audace et non seulement de bienveillance de votre part de m’élire au fauteuil de Simone Veil. Ce sera une preuve d’audace, à mon tour, de tenir ce discours.»
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De l’audace, il en fallait beaucoup, en effet, pour relever deux défis, en vérité, car la réception de l’ancienne présidente du Parlement européen le 18 mars 2010 avait été un événement par sa personnalité et son parcours, mais aussi par le discours mémorable prononcé par Jean d’Ormesson. Un grand moment sous la Coupole.
Mais ceux qui connaissent Serra, l’auteur de Malaparte, vies et légendes ou d’un récent essai sur Mussolini, n’ont pas été étonnés par la haute tenue de son discours de réception. Il a été à la hauteur de la légende à laquelle il a succédé. Il a eu la délicatesse de ne pas s’épancher sur la descente aux enfers des victimes, a-t-il souligné, car «Simone Veil l’a fait avec une précision, une sobriété, une émotion ramassée, une justesse de ton qu’on ne saurait égaler». Biographe, il sait à quel point on ne peut se mettre à la place de l’autre. Il s’est appuyé sur les mots de l’ancienne ministre de la Santé, quand celle-ci rappelait devant le Conseil de l’Europe que «La Shoah fait partie intégrante de notre identité nationale et européenne. À certains égards, elle constitue même l’événement le plus européen de toute l’histoire du XXe siècle.» Moment d’émotion, quand il a repris les paroles de celle qui fut déportée et qui est rentrée chez elle avec ses deux sœurs mais sans ses parents ni son frère. Et sans pouvoir parler de l’indicible. Phrases terribles: «Nous n’étions que des victimes honteuses, des animaux tatoués.» Ou: «Nous les rescapés, nous les témoins n’avions survécu que pour être rendus au silence. Qu’ils vivent, soit, mais qu’ils se taisent, semblait nous dire le monde hors du camp.»
Difficile de résumer un tel chemin, Maurizio Serra a bien fait de rappeler, vers la fin de son discours, que Simone Veil avait de plus en plus tendance, au cours des ans, à se définir «inclassable» entre la droite et la gauche. Elle ne détestait pas d’être, à l’occasion, «politiquement incorrecte»!
Vous arrivez parmi nous, disciple des plus grandes traditions, avec votre maîtrise élégante, chaleureuse et raffinée de la langue française (...)
Ensuite, Xavier Darcos, chancelier de l’Institut, a pris la parole pour brosser le portrait du nouvel élu. En préambule, l’ancien ministre a souligné un fait étonnant, une «lacune», voire «une omission ingrate»: «Aussi étrange, aussi aberrant que ce manque puisse paraître, l’Académie française n’avait jamais vu, avant ce jour, l’un de ses fauteuils occupé par un Italien. Je ne parle pas des Italiens de cœur, ceux dont les yeux, la pensée ou l’âme ne peuvent s’empêcher de se tourner vers l’autre côté des Alpes: ces Italiens-là n’ont jamais manqué parmi nous, il en va toujours ainsi - et je me sens l’un d’entre eux. Mais vous êtes le premier citoyen italien à devenir membre de l’Académie française.»
Mais on l’aura compris, italien n’est pas la seule qualité de Maurizio Serra. Après un détour instructif par l’histoire - «Parce que de cette histoire, vous Italien, écrivain et ambassadeur, vous êtes l’héritier, comme l’Académie elle-même. Par cet héritage commun, nous étions confrères, avant même votre présence parmi nous. Une sorte de prédestination» -, Xavier Darcos a parlé de la magnifique œuvre, forte et singulière, de Serra et a cité ces livres incontournables, tels Les Frères séparés: Drieu La Rochelle, Aragon, Malraux face à l’histoire, ou la magistrale biographie de Gabriele D’Annunzio.
À la fin de son discours, le chancelier de l’Institut a lancé à Maurizio Serra: «Vous prenez place aujourd’hui parmi nous au fauteuil de Racine, de Claudel (autre écrivain ambassadeur, NDLR), de Pierre Messmer, de Simone Veil, sous le regard de Mazarin et de Napoléon, deux hommes qui parlèrent votre langue maternelle avant d’adopter et de servir celle que vous avez faite vôtre et qui nous réunit en ce lieu. Prenez votre part d’immortalité qui est celle de la langue française, et qu’avec vous siège désormais à nos côtés cette autre immortelle qu’est notre grande sœur italienne.»
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Xavier Darcos n’a pas omis de souligner qu’en accueillant l’Italien, l’ambassadeur, l’écrivain, le biographe, l’Académie ouvrait ses bras à un homme, avant tout. «Mais c’est bien vous, votre personne, que nous voulions avoir à nos côtés, par un choix intellectuel autant qu’affectif. La raison et le cœur nous l’ont dicté. Il ne suffit pas d’invoquer l’idéal de la république des lettres, il faut aussi sans cesse la reconstruire. C’est ce que nous ferons ici, avec vous. Vous arrivez parmi nous, disciple des plus grandes traditions, avec votre maîtrise élégante, chaleureuse et raffinée de la langue française, avec cet art consommé de la conversation, cet art de conférer dont Montaigne faisait l’âme de la vie académique.»
Car il existe une (autre) tradition. Sous la Coupole, on a coutume de dire que le bon candidat doit être, non seulement, talentueux, mais aussi bon camarade. C’est feu Alain Decaux qui avait brossé le profil idéal en citant un autre diplomate, Jacques Chastenet: «Pour être accueilli à l’Académie française, il faut démontrer sa notoriété, son talent et sa courtoisie. Les deux premières exigences vont de soi. La troisième ne demande qu’un peu de réflexion: nous allons fréquenter le nouvel élu pendant des années…» Le nouvel Immortel remplit tous ces critères.
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Le Monde
Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.
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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence
Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !
Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.
Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.
Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.
D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée
Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.
Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !
Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences
Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.
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Le Monde
Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.
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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur
Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.
Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque
Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.
Une nature au sommet
À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.
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L'Humanité
Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?
AgorasLa 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.
Anna MussoL’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?
Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.
Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?
Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.
Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?
Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.
Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…
Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…
Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?
Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.
Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.
Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…
Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?
Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…
Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.
Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
Publié le : 31/03/2022 - 17:04Modifié le : 31/03/2022 - 17:07
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Les Nations unies ont appelé, jeudi, la communauté internationale à soutenir l'Afghanistan et à mettre fin à la "spirale de la mort" menaçant l'économie du pays, lors d'une conférence de donateurs. Le secrétaire général de l'ONU s'est également alarmé des moyens de survie de certains Afghans, qui "vendent leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille".
L'ONU au chevet de l'Afghanistan. L'organisation internationale a appelé le monde, jeudi 31 mars, à soutenir financièrement Kaboul pour rompre une "spirale de la mort" qui menace son économie.
Les Nations unies tentaient de mobiliser 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) pour le pays gouverné par les Taliban depuis août 2021 et en plein effondrement économique, lors d'une conférence des donateurs, co-organisée par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar.
L'organisation espère ainsi tripler le montant demandé en 2021, dans le plus grand appel de fonds jamais lancé pour un seul pays, alors qu'elle n'a jusqu'à présent obtenu que 13 % de la somme nécessaire.
Dans le discours d'ouverture, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à une "action immédiate" sans laquelle "nous faisons face à une crise de la faim et de malnutrition en Afghanistan".
"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a-t-il mis en garde. Certains "vendent déjà leurs enfants et des parties de leur corps pour nourrir leur famille", s'est-il alarmé.
"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions"
Les Taliban ont pris le pouvoir en Afghanistan le 15 août 2021, après le retrait précipité des forces étrangères dirigées par les États-Unis. La crise humanitaire dans le pays s'est rapidement aggravée depuis.
L'ONU plaide depuis des mois pour un allègement des sanctions occidentales infligées à Kaboul depuis le retour au pouvoir des insurgés. Près de 9,5 milliards de dollars de la banque centrale afghane sont gelés depuis août par Washington.
"Les pays riches et puissants ne peuvent pas ignorer les conséquences de leurs décisions sur les plus vulnérables", a estimé Antonio Guterres. "La communauté internationale doit trouver des moyens d'épargner le peuple afghan".
Les Taliban ont suscité l'indignation, la semaine dernière, en ordonnant la fermeture des écoles secondaires de filles quelques heures seulement après avoir autorisé leur réouverture pour la première fois depuis leur prise de pouvoir. "Il n'y a tout simplement aucune justification pour une telle discrimination", a affirmé Antonio Guterres.
Tout en condamnant ces fermetures, les Nations unies et les pays co-organisateurs de la conférence ont insisté sur le fait que la communauté internationale ne devait pas abandonner le peuple afghan, dont 60 % dépend de l'aide internationale.
Le coordinateur humanitaire des Nations unies, Martin Griffiths, a averti que les services de base comme la santé et l'éducation étaient désormais "à genoux", tandis que des millions de personnes n'avaient pas accès au travail et contractaient des prêts pour survivre, 80 % des dépenses des ménages étant consacrées à la nourriture. Le pays subit en outre sa pire sécheresse depuis des décennies.
Donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir"
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré qu'il était important pour les Taliban d'entendre de la part du monde musulman que "les enseignements de l'islam ne confinent pas les femmes".
"Nous devons condamner très fermement et parler très clairement aux Taliban de toute violation des droits humains, mais nous ne devons pas non plus abandonner l'Afghanistan. Nous avons abandonné l'Afghanistan une fois, et nous savons quel en a été le résultat", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni s'est engagé à verser 380 millions de dollars au cours du prochain exercice financier, et qu'au moins 50 % de cette aide serait destinée aux femmes et aux filles.
Majed Al-Ansari a déclaré que l'objectif de la conférence était de donner aux Afghans "un espoir pour l'avenir" en se regroupant pour assurer la survie et le respect des droits de l'Homme dans le pays. "L'Afghanistan peut être une cause perdue ou une lueur d'espoir", a-t-il déclaré.
Avec AFP
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L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban
Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école
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« On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »
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Des prisonniers russes se sont-ils fait tirer dessus par des soldats ukrainiens ?
Publié le : 31/03/2022 - 16:23
Thomas Eydoux
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Une vidéo relayée par plusieurs canaux dès le 27 mars 2022 affirme montrer, selon une légende sur YouTube, des "soldats ukrainiens tirer dans les jambes de prisonniers de guerre russes". La rédaction des Observateurs a analysé le contenu de la vidéo et a pu géolocaliser la scène. Si des suspicions de mise en scène ont été avancées par certains analystes sur les réseaux sociaux, aucun élément probant ne permet de remettre en question l'authenticité de la scène à ce stade.
Dans sa totalité, la vidéo dure 3 minutes et 38 secondes. On y voit des hommes en uniforme avec brassards blancs allongés sur le sol, les bras attachés dans le dos, visiblement blessés grièvement. L’un des hommes blessés a un sac blanc qui lui recouvre la tête. La personne qui filme lui dégage le visage : on peut alors y voir l’homme blessé, dont le visage est abîmé, vraisemblablement à l’agonie. À la fin de la séquence filmée, trois nouveaux prisonniers descendent d’un véhicule civil. C’est alors qu’un des hommes avec des brassards bleus tire dans les jambes des trois prisonniers à bout portant. Les hommes s’écroulent, blessés. La vidéo est terminée.
Le chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, a affirmé le 27 mars que la Russie "filmait et diffusait des fausses vidéos", avec pour objectif de discréditer le traitement ukrainien des prisonniers de guerre russes.
Cependant, Oleksiy Arestovych, un conseiller de Volodymyr Zelensky, a annoncé dans une interview diffusée sur Telegram le même jour que le gouvernement ukrainien allait enquêter sur ces actes. Dans une publication sur son compte Instagram, il a ajouté : "Je voudrais rappeler à nos soldats, civils et forces de défense que maltraiter des prisonniers de guerre est un crime de guerre."
De son côté, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a annoncé, le 28 mars, demander une enquête, en parlant d'images "monstrueuses".
Si ces images s'avèrent authentiques, elles seraient contraires à la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, adoptée en 1949 et interdisant aux soldats de maltraiter des hommes captifs en temps de combats.
La vidéo a été tournée près de Kharkiv, en Ukraine
Un internaute a proposé une géolocalisation de la séquence vidéo. La rédaction des Observateurs de France 24 a indépendamment vérifié la localisation et est en mesure d’affirmer qu’elle a bien été tournée dans une usine laitière à Malaya Rohan, un petit village à moins de 10 km à l’est de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, assiégée par les forces russes depuis le début de leur invasion le 24 février. Selon l'AFP, les forces ukrainiennes ont repris le village de Malaya Rohan aux Russes le 28 mars.
Même si le lieu où la vidéo a été tournée est connu, la date exacte ne l'est pas en revanche. La première occurrence de la vidéo en ligne est dans un tweet du 27 mars. Sur la séquence vidéo, aucune trace de neige n’est visible au sol ou sur les objets environnants. Les archives de la météo à Kharkiv indiquent que la région était couverte de neige entre le 24 février et le 11 mars. La vidéo a donc vraisemblablement été filmée entre le 11 et le 27 mars 2022.
Brassards bleus et brassards blancs
La présence dans la vidéo de brassards bleus et blancs suggère qu'elle date du conflit de 2022, pendant lequel les forces russes portent souvent des brassards blancs et les Ukrainiens des brassards bleus ou jaunes, visiblement pour se reconnaître entre eux. Parmi les hommes blessés au sol, les mains dans le dos, presque tous portent des brassards blancs. Quant aux soldats qui les maltraitent et leur tirent dessus, ils portent des brassards bleus.
Pour autant, aucun de ces éléments ne constitue une preuve de l’implication de soldats ukrainiens dans cette affaire, les brassards pouvant avoir été portés juste pour la scène.
Les prisonniers sont questionnés en russe. Selon la BBC, qui a demandé à ses linguistes d’analyser la vidéo, l’accent des personnes au brassard bleu est "concordant avec une personne ukrainienne qui parle russe". La chaîne britannique explique également qu’un homme au sol est accusé "d’avoir bombardé Kharkiv".
Des internautes doutent de l'authenticité de la vidéo
Le 28 mars, un compte Twitter pro-ukrainien poste un extrait de dix secondes de la même vidéo, de qualité nettement meilleure, avec la légende suivante en russe : "Ces hommes méritent un Oscar ! Vous vous souvenez de la vidéo avec les tirs dans les jambes ? Voilà une répétition de la performance."
Le 30 mars, le même compte poste un montage des parties de la même vidéo avec une légende en anglais : "Prêts pour les détails ? Partie 2." Il affirme démontrer, preuves à l’appui selon lui, que c’est une mise en scène russe. Balles à blanc, fausses blessures et acteurs : pour l’internaute, c’est une opération de propagande de la part de la Russie, qui viserait à discréditer l’armée ukrainienne.
Pourtant, des experts interrogés par la BBC affirment que le manque de sang est parfois caractéristique de blessures par balle (en plus avec un garrot). Aussi, ils expliquent qu’il est possible que des hommes touchés par balle ne gémissent ou ne crient pas, par effet de choc.
Des soldats ukrainiens aperçus dans la zone de Kharkiv quelques jours avant avec des prisonniers russes
Nos confrères de CheckNews du quotidien français Libération ont également enquêté sur ces vidéos. Ils expliquent avoir trouvé une vidéo postée par des soldats de l'unité Kraken, le bras armé d’un parti extrémiste ukrainien (proche du bataillon Azov).
Dans une vidéo publiée le 26 mars sur une chaîne Telegram liée à Azov, on voit que des combats ont lieu entre Ukrainiens et Russes dans la région de Kharkiv. Des prisonniers sont faits par les soldats ukrainiens. Libération a géolocalisé au moins un endroit où les combats se sont déroulés, à environ 5 kilomètres de l'usine laitière de Malaya Rohan.
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Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens
ActuLa Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…
Jérémie BazartLa peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.
La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent
Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.
Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens.
Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS
Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.
La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.
Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue
Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.
Des disparités régionales
Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.
Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.
Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…
(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022
Point de vue
« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »
Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS
Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?
Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.
Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?
Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.
Que pensent les historiens de votre travail ?
Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…
Propos recueillis par J. B.
sciencespestepollenHistoire France24 - Monde
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
Publié le : 30/03/2022 - 22:07
Christophe BOISBOUVIER
Roselyne FEBVRE
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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a accordé mercredi un entretien exclusif à France 24 et RFI depuis le Quai d'Orsay, à Paris. Après les annonces faites la veille par le Kremlin, selon lesquelles Moscou réduirait radicalement son activité militaire autour de Kiev et Tchernihiv en Ukraine, le ministre, prudent, ne lit que du "déclaratif". Et aucun acte sur le terrain, notamment pas à Marioupol, dont il qualifie le siège par l'armée russe d'"effroyable".
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, répond aux questions de Roselyne Febvre de France 24 et Christophe Boisbouvier de RFI, dans le cadre d'un entretien exclusif, depuis le Quai d'Orsay, dans la capitale française, Paris.
La veille, mardi 29, l'état-major russe avait promis de "réduire radicalement" ses activités militaires dans les régions de Kiev et Tchernihiv. Des déclarations qui suscitent de relatifs espoirs diplomatiques, d'autant qu'une nouvelle rencontre entre Russes et Ukrainiens en Turquie donnait lieu mercredi à des discussions substantielles entre Kiev et Moscou.
"Mais je ne vois là que des déclarations, et pas d'actes", tranche d'emblée le chef de la diplomatie française, rappelant que des négociations se sont tenues depuis trois semaines, sans avancées concrètes sur le terrain.
Jean-Yves Le Drian alerte sur une situation "effroyable" dans la ville portuaire de Marioupol, dans le sud de l'Ukraine, actuellement sous le feu russe, et où "200 000 personnes sont prises en otage".
"Ce qui se passe à Marioupol est effroyable et ce qui va s’y passer est la responsabilité de la Russie", ajoute le ministre, pour qui un cessez-le-feu est le prérequis indispensable à toute négociation diplomatique crédible. Il étaye son propos d'une image : "On ne négocie pas avec un revolver sur la tempe".
Un accord "imminent" sur le nucléaire iranien
Le chef de la diplomatie française s'est exprimé sur les autres dossiers diplomatiques nationaux et internationaux, parmi lesquels les négociations sur le programme nucléaire iranien qui se déroulent à Vienne. Il affirme que toutes les parties, Iran inclus, sont "d'accord sur le contenu, et que "la signature d'un accord est imminente".
"Il serait une très bonne chose que l'on n'ajoute pas une crise de prolifération nucléaire à la guerre qui se déroule en Ukraine", se réjouit prudemment Jean-Yves Le Drian sur France 24 et RFI.
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À Alger, Le Drian appelle à "une relation apaisée" entre la France et l'Algérie
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Guerre en Ukraine : la France a vendu des équipements militaires à la Russie jusqu’en 2020
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Atteint d'aphasie, l'acteur Bruce Willis met fin à sa carrière
Publié le : 30/03/2022 - 19:30
FRANCE 24
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Âgé de 67 ans, l'acteur américain Bruce Willis a annoncé mercredi mettre fin à sa carrière pour des raisons de santé. Les capacités cognitives de l'acteur, qui souffre d'aphasie, ne lui permettent plus de poursuivre son activité, explique sa famille sur Instagram.
Le célèbre acteur de films d'action Bruce Willis, 67 ans, met fin à sa carrière en raison de "problèmes de santé", notamment des troubles du langage, a annoncé mercredi 30 mars sa famille.
"Notre bien-aimé Bruce a connu certains problèmes de santé et a récemment été diagnostiqué comme souffrant d'aphasie, ce qui impacte ses capacités cognitives. Par conséquent, et après mûre réflexion, Bruce abandonne cette carrière qui a tant compté pour lui", écrit sa famille sur Instagram.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Rumer Willis (@rumerwillis)
Le message est signé par l'épouse de l'acteur, Emma Heming Willis, ainsi que son ex-femme Demi Moore et ses filles Rumer, Scout, Tallulah, Mabel et Evelyn.
Star de films d'actions
D'après les spécialistes de la Mayo Clinic américaine, l'aphasie survient souvent après une attaque cérébrale ou un traumatisme crânien et empêche le patient de communiquer normalement. "Cela peut affecter votre capacité à parler, écrire et à comprendre un langage, à la fois sous sa forme orale et écrite", expliquent-ils.
Bruce Willis s'était d'abord illustré dans les années 1980 avec un rôle récurrent dans la série "Clair de lune" aux côtés de Cybill Shepherd, mais c'est le film d'action "Die Hard" en 1988 ("Piège de cristal" en français) qui en a fait une star internationale dans le rôle de l'invincible John McClane.
Le film avait connu deux suites dans les années 1990, confirmant la notoriété de Bruce Willis qui était devenu l'une des références du genre.
Après une série de succès jusque dans les années 2000, l'étoile de l'acteur avait pâli et il n'avait plus connu les mêmes succès commerciaux.
Avec AFP
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Le Figaro
Pizzas Buitoni: inquiétude après des cas sévères d’infection liés à une bactérie
Olivia DétroyatSoline RoyDes pizzas surgelées de la marque Buitoni sont dans le viseur des autorités après l’hospitalisation d’enfants pour des maladies rénales graves.
Deux enfants sont morts et des dizaines d’autres ont été hospitalisés ces derniers mois. Des analyses ont confirmé «un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch’Up de la marque Buitoni contaminées par des bactéries Escherichia coli», ont annoncé mercredi les autorités sanitaires, alors qu’un rappel massif de ces pizzas a été lancé il y a deux semaines. Au total, selon le dernier décompte établi mercredi, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d’évaluation, là où 100 à 160 cas sont d’ordinaire notifiés chaque année en France. La première alerte a été lancée fin février, les autorités sanitaires évoquant alors «une augmentation du nombre de cas de syndrome hémolytique et urémique (SHU) et d’infection grave à Escherichia coli, signalés depuis début février 2022».
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Dès les premiers cas, l’important dispostif de surveillance et d’investigation mis en place par la France depuis 1996 était mis en branle. Les hôpitaux sont en effet invités à déclarer à Santé publique France chaque cas de SHU, et à entamer une enquête pour tenter d’en connaître l’origine. Un échantillon de selles du malade doit être envoyé au Centre national de référence, à Robert Debré, pour la recherche de la bactérie Escherichia coli, et si un aliment particulier est suspecté un échantillon de celui-ci doit de même être transmis au Laboratoire d’études desmicro-organismes alimentaires pathogènes, à Lyon. Mi-mars, les pizzas Buitoni ont été suspectées et un rappel des produits opérés à partir du 18 mars. Depuis, «les analyses épidémiologiques, microbiologiques et de traçabilité ont confirmé un lien» avec «plusieurs cas», indiquaient mercredi les autorités.
« Très vite, nos collègues ont remarqué qu’ils voyaient plus de cas que d’habitude, mais aussi ils étaient plus sévères. »
«Très vite, nos collègues ont remarqué qu’ils voyaient plus de cas que d’habitude, mais aussi ils étaient plus sévères», témoigne le Pr Olivia Gillion-Boyer, néphro-pédiatre à l’hôpital Necker, à Paris (AP-HP). Le SHU est une affection rare, mais grave, qui touche en particulier les reins et est généralement liée à une infection intestinale par certaines souches d’Escherichia coli. Cette bactérie «nous colonise tous à la naissance et n’est normalement absolument pas pathogène», explique le Pr Eric Oswald, chercheur Inserm à l’Institut de Recherche en Santé Digestive. Mais il existe des souches pathogènes, qui ont acquis au cours de l’évolution des facteurs de virulence leur permettant de coloniser des niches particulières, par exemple la vessie pour des souches responsables d’infections urinaires. Dans le cas du SHU, sont en cause des bactéries produisent «une toxine appelée “Shiga-toxine”, qui se diffuse dans l’organisme et cible les cellules endothéliales qui tapissent nos vaisseaux sanguins, entraînant une destruction des micro-vaisseaux».
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Le réservoir le mieux connu de ces souches bactériennes est le tractus digestif des vaches. La bactérie n’est pas pathogène pour elle, mais leur viande, leur lait, mais aussi leur environnement peuvent être contaminés par leurs selles. «La dose infectieuse chez l’enfant le plus sensible est de 500 bactéries, c’est très peu! , précise Eric Oswald. Il peut donc en rester assez si la charge de départ est très importante, ou si la cuisson est insuffisante.» Le chercheur souligne par ailleurs qu’il existe d’autres réservoirs de la bactérie moins connus que le réservoir bovin. Ainsi de l’épidémie qui, en 2011, avait entraîné près de 3 000 intoxications et fait 30 morts en Europe: des graines germées bio en étaient à l’origine… Celle-ci avaient touché essentiellement des adultes mais «généralement le SHU touche des enfants, et on ne sait pas bien pourquoi», note Olivia Gillion-Boyer. Il faut donc, soulignent les médecins, s’assurer que les plus fragiles, en particulier les enfants de moins de 5 ans (voir au-delà) ne mangent ni viande mal cuite, ni lait cru ou fromages au lait cru, et se lavent soigneusement les mains après avoir touché un bovin ou joué dans un environnement possiblement contaminé ; il faut aussi bien laver les légumes ayant pu être arrosés avec de l’eau contaminée. «La cause de l’infection est l’ingestion d’aliments contaminés dans deux tiers des cas, la transmission interhumaine (en famille ou à l’école) dans 20% des cas, l’ingestion d’eau contaminée (dans une boisson ou lors d’une baignade) à dans 12%, et le contact direct dans 2%», précise Olivia Gillion-Boyer.
Diarrhée glaireuse et sanglante
Certains enfants «restent complètement asymptomatiques, indique le Pr Gillion-Boyer. Mais d’autres ont une diarrhée glaireuse sanglante et, parmi eux, 30 % développeront un SHU.» Il faut donc y penser chez tout enfant ayant souffert de ce type de diarrhée, surtout s’il présente ensuite des signes pouvant indiquer une destruction des globules rouges (pâleur ou au contraire jaunisse, essoufflement, fatigue anormale...) ou des plaquettes (petites tâches rouges ou brunes sur la peau - «pétéchies» -, saignements de nez). Le SHU touchant essentiellement les reins, des urines foncées, mousseuses ou des difficultés à uriner doivent aussi alerter. Enfin, «il faut éviter les antibiotiques après ces diarrhées car, en tuant les bactéries, ils vont favoriser le relargage des toxines», précise le médecin, et éviter les médicaments qui ralentissent le transit (antidiarréhiques) car cela gêne l’élimination rapide de la bactérie.
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Chez Nestlé, le propriétaire suisse des pizzas et des sauces de la marque, les lignes de production du site de Caudry (Hauts-de-France), qui emploie 200 personnes, ont été arrêtées. Le coup est rude pour Nestlé, dont les pizzas Buitoni représentent une pizza vendue sur trois dans les grandes surfaces françaises. Les Fresh Up ne pèsent qu’une toute petite partie des 85 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe suisse, mais malgré la réaction immédiate de Nestlé l’impact en terme d’image risque bien de rejaillir sur toute la marque. «Voir même sur l’ensemble du rayon pizzas», décrypte une spécialiste de la grande consommation. A Caudry, Nestlé produit entre 170.000 pizzas par semaine (dont 70.000 Fresh up), sur un marché en forme depuis trois ans.
« Nous n’avons aucune indication des autorités sanitaires sur la gravité ni sur le nombre de cas attribués à la consommation de ces pizzas. »
Alerté au milieu du mois par les autorités sanitaires de l’existence d’une pizza contaminée - non entamée - dans le réfrigérateur d’une famille malade, Nestlé a mené près de 75 autocontrôles, mais n’a rien trouvé: «Nous continuons à chercher, appuie Pierre-Alexandre Teulié, directeur général de Nestlé France. Nous ne nions pas qu’il puisse y avoir un lien (…) mais nous n’avons pas trouvé l’éventuelle source de contamination. Et nous n’avons aucune indication des autorités sanitaires sur la gravité ni sur le nombre de cas attribués à la consommation de ces pizzas». La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, de son côté, assure avoir trouvé chez les familles et le fabricant «plusieurs pizzas contaminées», mais se refuse à donner davantage de précisions, l’enquête étant en cours.
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Covid-19 : 217.480 nouveaux cas en 24 heures, 137 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Qu'est-ce que l'aphasie, dont souffre Bruce Willis?
L'annonce de la fin de la carrière de l'acteur Bruce Willis, atteint d'aphasie, a braqué les projecteurs sur ce trouble du langage peu connu du grand public, bien qu'il touche de nombreuses personnes.
Regarder la vidéoCovid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Le Figaro
«Par ici les sorties n° 15» : Sauts de biche, rideau de fer et haut lieu du crime
François AubelLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cinéma, théâtre, exposition, littérature ou gastronomie… Nos conseils pour réussir vos week-ends, par François Aubel.
Chants d'honneur pour l'Ukraine
DakhaBrakha ! Ce n'est pas le cri de ralliement des résistants ukrainiens, mais le nom d'un quatuor né à Kiev, plus précisément au centre d'art contemporain de cette ville aujourd'hui menacée par les troupes de Vladimir Poutine. Une cité que les membres de cette formation nomment « Kyiv ». Car, pour eux, le nom russe Kiev est « illégitime ». DakhaBrakha, trois femmes et un homme qui transforment un répertoire folklorique issu à la fois d'Orient, d'Occident et des Balkans, en musique actuelle. Quelques jours avant le déclenchement de la guerre, le 22 février, ils donnaient un concert à Zaporijjia. Pour lutter contre le retour de « l'ère soviétique ». Juste avant que la centrale nucléaire de cette ville du sud de l'Ukraine ne soit visée par les tirs des chars russes. Ce dimanche 27 mars, ils se sont produits dans la grande salle de la Filature de Mulhouse. Douze associations culturelles se sont associées pour les recevoir. Par solidarité, bien entendu, après un mois de conflit qui a plongé l'Europe et le monde en état de sidération. Mais surtout pour faire passer le message de ces musiciens. « Poutine veut faire croire que la culture ukrainienne n'existe pas, on est là ! », ont-ils lancé en chœur en Alsace, témoignant mieux que quiconque du courage de leur peuple. « Les gens sont unis comme jamais auparavant. Nous croyons en notre armée, ce sont de vrais héros, mais nous avons besoin d'aide. Ce n'est pas seulement une guerre contre l'Ukraine, c'est une guerre contre toutes les valeurs européennes. Nous avons réellement besoin d'un soutien fort. Au moins pour fermer le ciel, pour se protéger du ciel, parce que la Russie ne s'arrêtera pas… », expliquaient les membres du groupe à notre confrère du Monde, Patrice Labesse, au tout début de la guerre. Désormais, ils se battent à distance. Avec les seules armes qu'ils leur restent...
Au tableau
Un printemps finlandais à Paris
Sa toile la plus connue a pour sujet, le plus illustre de nos compatriotes. Son Portrait de Louis Pasteur de 1885 fut d'ailleurs l'attraction du Salon de 1886. Albert Edelfelt(1854-1905), dont le nom ne vous dit sans doute pas grand-chose, doit sa notoriété autant à son œuvre artistique qu'à son patriotisme et à sa lutte pour l'indépendance de la Finlande face à la tutelle de la Russie qu'il ne pouvait à l'époque, comme beaucoup de ses concitoyens, pas voir en peinture... Son disciple Akseli Gallen-Kallela (1865-1931) est l'autre héros de la peinture finlandaise, engagé en 1918 dans l'armée pour combattre les Soviétiques, il aura droit à des funérailles nationales. Hasard du calendrier, ils sont tous deux exposés à Paris. Le premier au Petit-Palais, dans une monographie comprenant une centaine d'œuvres, organisée avec le musée d'art de l'Ateneum d'Helsinki. Et notamment des toiles qui frappent par le naturel des postures et des visages des personnages, proches de l'art photographique. Le second expose au musée Jacquemart-André, où une soixantaine d'œuvres, peintures, dessins et gravures, regroupés sous l'intitulé «mythes et nature», évoquent son parcours depuis ses débuts naturalistes et ses séjours à Paris, où Edelfelt le guide, à sa maison-atelier construite en pleine forêt. Golfes et lacs aux eaux calmes, forêts de bouleaux et de sapins, neige enveloppant rochers et arbres, ces deux peintres ont contribué, non sans arrière-pensée politique, à l'invention du paysage finlandais. Au-delà de la retranscription de la lumière septentrionale si particulière, on découvre chez Gallen-Kallela un goût de la botanique autant que pour l'ésotérisme, très en vogue à la fin du XIXe siècle. Et sa période symboliste avec des œuvres consacrées aux cycles de la vie, à la mort ou aux légendes nordiques. Gallen-Kallela développe au rapport mystique à la nature, visible notamment dans une série de tableaux dédiés à l'hiver, à la neige et au silence. «La nature finlandaise, immense, que l'hiver métamorphose de sa lumière rasante hante ses visions», estime Valérie Duponchelle qui revient aussi sur sa période symboliste qui, sera, ajoute notre consœur, sera «son langage le plus éclatant». Ce qu'elle illustre avec Ad Astra, triptyque fantastique de 1907 avec sa jeune vierge céleste aux cheveux d'or en apesanteur.
Parallèlement à ces deux expositions parisiennes, le château de Maisons à Maisons-Laffitte (Yvelines) propose une exposition consacrée à la «colonie d'artistes nordiques» réunis l'été 1882 par le collectionneur et dernier propriétaire privé des lieux, Wilhelm Tilman Grommé.
La nature profonde d’Akseli Gallen-Kallela
Gallen-Kallela et les mythes du Nord
Plein écran
En corps , Klapisch et sauts de biche
Avec En corps, Klapisch, continue de courir après sa jeunesse perdue, explique le critique cinéma du Figaro, Étienne Sorin. «Les quinze premières minutes se passent de dialogue, comme un livre d'images beau et cruel», poursuit notre confrère. Élise, danseuse classique de 26 ans incarnée par la danseuse de l'Opéra de Paris Marion Barbeau, se blesse en pleine représentation de La Bayadère. Juste après avoir découvert son amoureux flirter avec une autre. Le cœur brisé et la cheville en vrac, on lui annonce qu'elle ne pourra plus danser. La suite ? On la devine aisément. Elle reviendra sous les projecteurs à force de travail. Mais le film évite toutes les embûches et les clichés. Et montre surtout que le réalisateur est un formidable directeur d'acteurs, trouvant une belle harmonie entre François Civil, en masseur-kinésithérapeute new age limite neuneu, Pio Marmaï et Souheila Yacoub en cuistots sans filtre, Muriel Robin en mécène bienveillante et l'incontournable Denis Podalydès en père veuf et pudique.
Notre critique d’En corps de Cédric Klapisch: chacun cherche son entrechat
À la page
Lyon, terre du crime
L'édition 2021 s'était déroulée début juillet, Covid oblige, presque sans auteurs étrangers et sous la pluie ! Le 18e Quai du polar de Lyon se tiendra les 1er, 2 et 3 avril, et peut-être sous la neige ! Sur le thème de la ville, à la fois décor et véritable personnage à part entière de nombreux polars, la capitale des Gaules accueillera dans les lieux emblématiques du festival (hôtel de ville, Opéra national, Palais de la Bourse, chapelle de La Trinité…) plus de cent auteurs de vingt nationalités différentes. Les grands noms du genre seront là : Deon Meyer, Val McDermid, Dolores Redondo, Michel Bussi, Caryl Férey, Guillaume Musso, Olivier Norek, Hugues Pagan… Mais, hélas, pas Harlan Coben et John Grisham, tous deux positifs au Covid-19. Partenaire du festival, Le Figaro littéraire organise deux rencontres samedi 2 avril : une croisière littéraire sur le Rhône avec Bernard Minier de 10 h 30 à 11 h 30. Et une rencontre sous le signe du Japon et du crime avec David Peace au Palais de la Bourse de 18 h 30 à 20 h.
En scène
Florent Peyre en version augmentée
C'est une bonne nature, égaré parfois dans des fictions télé où il ne donne pas la pleine mesure de son talent. Florent Peyre n'en manque pourtant pas, capable d'incarner une vingtaine de personnages à lui tout seul (et même 5 animaux, dont 4 en voie de disparition!) dans son nouveau spectacle, Nature. Il est Jean-Claude le régisseur, Catherine la productrice ou Tanguy le stagiaire. Tous les membres d'une troupe qui appréhendent différemment la première de la comédie musicale (sur le thème de l'écologie avec des musiques de Pascal Obispo) que Peyre s'apprête à jouer. Voilà pour l'argument de son one man show. L'acteur glisse parfois vers l'humour graveleux ou facile. Mais est-ce lui ou ses multiples avatars mis en scène par Éric Metayer ? Il montre surtout qu'il est l'un des meilleurs comiques en matière d'improvisation.
Nature, jusqu'au 17 mai au Théâtre de la Gaîté Montparnasse. 26, rue de la Gaîté (14e) et en tournée dans toute la France, www.gaite.com et www.florentpeyre.com
Gad Elmaleh, Élodie Arnould, Panayotis Pascot, etc. L'humour fait son printemps
Notre sélection des 10 meilleurs spectacles pour le retour des beaux jours
À Table
Couverts royaux à Reims
Notre critique gastronomique Stéphane Durand-Souffland rend hommage aux plus belles tables de la cité des sacres. Avec une halte à l'incontournable Assiette champenoise d'Arnaud Lallement, trois étoiles au Michelin. Un maître-queux au sommet de son art, nous dit-il, pantois devant le «dépouillement abrupt de son gamberoni au caviar». «Pas trace de sabayon, d'émulsion ou de jus des têtes. Juste un crustacé cuit par l'effet d'un sortilège impossible à élucider, auprès duquel les œufs d'esturgeon, utilisés ici à bon escient, font sens, sauce, condiment», écrit notre confrère qui vous propose trois autres adresses plus abordables et qui cultivent .
Gastronomie : effervescence gourmande à Reims
L'Assiette champenoise. 40, avenue Paul-Vaillant-Couturier (Tinqueux). Tél.: 03 26 84 64 64. Fermé mardi et mercredi. Menus à 145 (déj.), 235 et 355 €. La Grande Georgette. Hôtel La Caserne Chanzy. 18, rue Tronsson-Ducoudray (Reims). Tél.: 03 26 83 59 20. Tlj. Menus de 29 (déj.) à 49 €.Le Parc. Domaine Les Crayères. 64, boulevard Henry-Vasnier (Reims). Tél.: 03 26 24 90 00. Fermé lundi et mardi. Menus à 115 (déj.), 155 et 390 €. Racine. 6, place Godinot (Reims). Tél.: 03 26 35 16 95. Fermé mardi et mercredi. Menus à 110 (déj.), 165 et 220 €.
Ils l'ont dit au Figaro
Michel Houellebecq, lors d'une rencontre avec le journaliste et romancier Philippe Lançon :
«On pourrait croire que les auteurs existentiels nous aident dans l'attente d'une IRM ou des résultats d'un traitement. Pour moi, pas du tout. La littérature dans cette situation est un secours providentiel parce qu'elle nous permet de nous échapper. Une enquête de Sherlock Holmes vous sort de l'hôpital.»
«Je suis favorable à ce que l'on écoute la majorité, c'est-à-dire le peuple. Je pense l'exact contraire de la phrase de Céline : ''Les cons sont toujours la majorité''. Au fond je suis le contraire de Céline sur beaucoup de choses.»
La littérature, la souffrance, la vie... la rencontre Philippe Lançon - Michel Houellebecq
La saison 2 d'En Thérapie, la série d'Éric Toledano et d'Olivier Nakache débarque sur Arte. Éric Toledano et Olivier Nakache à propos de la série En Thérapie
«Le coronavirus nous a tous fragilisés. Être enfermé chez nous nous a rappelé à quel point nous dépendons des autres. Ce grain de sable dans la routine a pu être libérateur et encouragé certains à changer de vie. Dès que le confinement s'est levé, on a voulu passer au monde d'après sans se laisser le temps de digérer ce moment et d'accepter cette incertitude latente qui s'installait. »
Notre critique de la saison 2 d’En thérapie : psy au carré et confinement sur arte.tv
Pourquoi offre-t-on des brins de muguet le 1er mai?
DÉCRYPTAGE - La tradition d'offrir du muguet, symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, remonte en France à la Renaissance.
L'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
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DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.
France24 - Monde
Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"
Publié le : 28/03/2022 - 16:21
David RICH
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En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.
Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan".
Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe".
Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé ?
Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite.
Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable.
Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde.
I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr
March 27, 2022En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie ?
Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité.
Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit.
Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw
March 27, 2022Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout ?
Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive.
Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.
Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse.
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Le Figaro
Combien coûtent les études au Canada pour les étrangers?
Par
Ludovic Hirtzmann •
Publié le 31/03/2022 à 13:10
• Mis à jour le 31/03/2022 à 13:11
Si près de 15 000 étudiants français se bousculent chaque année pour aller poursuivre leurs études au Canada, c’est parce que les études sont plus accessibles qu’aux États-Unis. Mais elles restent chères pour un étudiant français.
Quel étudiant n’a pas rêvé de partir suivre des cours à Vancouver ou encore à Montréal? Au-delà de l’exotisme, il y a bien sûr la double compétence et une certaine ouverture d’esprit que l’on acquiert à l’étranger. Cependant, tout cela a un coût. «Si l’on considère les droits de scolarité par rapport à la capacité de payer des familles, c’est au Québec où l’enseignement universitaire est le plus abordable en Amérique du Nord», avance Olivier Bégin-Caouette, professeur en sciences de l’éducation à l’Université de Montréal, non sans reconnaître: «Les droits de scolarité pour les étudiants internationaux sont, bien entendu, plus élevés, puisque ces étudiants ne contribuent pas au système éducatif canadien par leurs impôts.»
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Si au Canada anglais et au Québec, les études sont nettement moins chères qu’aux États-Unis, un Français doit s’attendre à payer en moyenne 10 000 dollars de droits de scolarité par année universitaire au Québec. Cela n’est qu’une moyenne basse. Grâce à des accords entre Paris et Québec, les étudiants français paient les mêmes droits que les étudiants canadiens anglais. Un Américain sera lui considéré comme un étudiant «international» et paiera entre «20 000 et 50 000 dollars» par an, annonce le premier vice-principal de l’Université McGill, Fabrice Labeau. C’est en partie pourquoi, bon an, mal an, plus de 80 % des Français étudient au Québec, car au Canada anglais où il n’existe pas d’accords intergouvernementaux, les droits pour une année en commerce à l’University of British Columbia (UBC) atteignent 53 000 dollars par an. Selon la chaîne canadienne CBC, les étudiants étrangers contribuent chaque année pour 22 milliards de dollars à l’économie canadienne.
L’Université Concordia évalue le prix d’un logement à 1 000 dollars par mois à Montréal
«Les études sont vraiment chères ici pour des étudiants pauvres comme moi qui ne peuvent bénéficier d’aucune aide financière de leurs parents», conte Noa Fragneau, étudiante à McGill. Il y a bien des bourses, mais elles sont loin de couvrir le montant des droits de scolarité et du coût de la vie. Outre les visas, les billets d’avion, il faut ajouter d’autres frais nécessaires. Ce sont par exemple les manuels scolaires, les assurances, les diplômes, les cotisations aux associations étudiantes et sportives... Sans oublier le séjour sur place. L’Université Concordia évalue le prix d’un logement à 1 000 dollars par mois à Montréal, sans compter les frais de subsistance.
Après 2015, les frais de scolarité ont augmenté de 300 %
Tant le coût de la vie que les droits de scolarité sont à la hausse depuis une décennie. En 2021-2022, l’Alberta a augmenté les frais de scolarité de ses universités de 7,5 % en moyenne et le Québec de 3,9 %. McGill envisage une hausse de 4 % en 2022-2023. La situation s’est dégradée au fil des ans. En vertu d’une entente signée en 1978, les étudiants français payaient les mêmes droits de scolarité que les Québécois jusqu’en 2015. Las, les droits ont subitement augmenté de 300 % pour nos compatriotes, sans que les autorités françaises ne réagissent à l’époque. À défaut d’avoir la capacité de payer, de nombreux étudiants s’endettent. Et ce n’est pas toujours suffisant. Dans certaines provinces comme la Colombie-Britannique, même en travaillant, de nombreux étudiants internationaux doivent faire appel aux banques alimentaires, comme le rapportait fin février la chaîne de télévision CBC. Sylvain Bourdon, professeur et co-titulaire de la chaire de recherche sur la jeunesse du Québec à l’Université de Sherbrooke, conclut: «Étudier est un investissement viable et même très profitable, si on arrive à le financer et qu’on obtient son diplôme. Lorsqu’il y aura un resserrement du marché de l’emploi, ce sera toutefois bien autre chose.»
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Le Figaro
«On m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe» : les mésaventures des Russes avec les banques en France
Julien Da SoisLa guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre la Russie semblent éclabousser des dizaines de simples ressortissants russes en France.
Sous couvert de guerre en Ukraine et des sanctions internationales contre la Russie qui en découlent, les banques françaises auraient-elles dans leur viseur tous les ressortissants russes résidant en France sans distinction ? C'est ce que dénoncent depuis quelques jours des dizaines de simples usagers bancaires russes en France, scandalisés de voir des virements bloqués ou encore de se voir refuser l'ouverture d'un compte. Parfois sans aucune raison affichée, mais souvent sous prétexte de leur nationalité.
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«Comme c'était la fin du mois, je n'avais plus que 31 euros sur mon compte courant et je voulais donc faire un transfert d'argent entre mon livret A et mon compte courant», raconte Anastasia, 31 ans. La jeune femme se rend donc comme d'habitude sur l'espace en ligne de sa banque, Société Générale, mais un message d'erreur apparaît, sous le motif nébuleux d'«opposition crédit impayé». «J'ai appelé mon conseiller tout de suite, qui m'a passé la directrice de l'agence. Elle m'a dit que mes virements étaient bloqués parce que j'étais Russe, vu la situation politique. Et que la seule solution était de se rendre en agence», explique celle qui habite en France depuis deux ans et demi. Elle ne peut alors retenir ses larmes, face à une situation qu'elle juge «très choquante».
Katia*, 28 ans, raconte elle s'être sentie «humiliée, discriminée», lorsqu'elle a reçu une réponse écrite de sa conseillère. «Du fait des événements géopolitiques, nous sommes obligés de respecter la réglementation sur les comptes de clients d'origine russe», lui écrit-elle, ajoutant que «jusqu'à nouvel ordre, tous les virements au crédit sur vos comptes doivent passer par l'agence». Une pratique «abusive» et «arbitraire», considère Michel Guillaud, président de l'association de défense des usagers bancaires France Conso Banque. Léna*, franco-russe de 63 ans, est, elle, obligée d'insister auprès de sa banque, le CIC, pour qu'on daigne lui fournir une explication. «Le directeur de l'agence était mal à l'aise. Il m'a dit : “Nous sommes dans une situation un peu délicate, parce que vous êtes d'origine russe. Donc il faut que nous validions manuellement toutes les opérations financières que vous faites”», raconte cette experte judiciaire assermentée.
Aucune discrimination, selon les banques
Sur les réseaux sociaux, les témoignages de cette nature se multiplient, évoquant surtout la Société Générale, mais aussi BNP Paribas ou encore Crédit Mutuel/CIC. La patronne de la chaîne d'information russe RT France, Xenia Fedorova, a elle aussi accusé mercredi Société Générale d'avoir «bloqué les comptes privés (sur lesquels sont versés) les salaires de plusieurs de nos collaborateurs russes en France», sur sa chaîne Telegram en russe. Sur cette messagerie cryptée, un groupe a été créé par des victimes de ces pratiques, qui rassemble aujourd'hui plus de 1000 membres. Ceux-ci cherchent à s'organiser pour lancer une procédure collective contre les banques concernées. Une pétition sur le site Change.org a par ailleurs été lancée lundi et a depuis été signée par plus de 2000 personnes.
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Les banques se défendent de toute discrimination envers les ressortissants russes. Principale mise en cause, la Société Générale affirme au Figaro ne pas bloquer ou fermer de comptes de personnes n'étant pas sous régime de sanctions européennes. Elle justifie les mésaventures de ses clients russes par «la réglementation bancaire, qui impose la vérification des données de ses clients». Des contrôles plus poussés en ce moment, du fait des sanctions internationales contre la Russie que doivent appliquer les établissements bancaires européens. Ils peuvent aboutir dans certains cas à «des retards ou des blocages», concède Société Générale, «si le client n'a pas mis à jour ses données personnelles». Contactée, la direction générale du Trésor déroule le même argumentaire. «S'agissant des virements, le régime de sanctions en vigueur implique naturellement des diligences renforcées de la part des banques», explique la direction rattachée à Bercy. Du côté de BNP Paribas, on martèle qu' «il n'y a pas de traitement différent pour quelque nationalité que ce soit». «Nous continuons d'exercer notre devoir de surveillance constante, en veillant au respect des obligations réglementaires qui s'imposent à l'ensemble des établissements bancaires», ajoute-t-elle.
Le problème réside alors peut-être dans le manque de communication des établissements bancaires auprès des usagers russes, parfois laissés seuls face à leurs interrogations et leurs craintes. «Ma banque me dit juste “je ne sais pas pourquoi c'est bloqué”, “j'ai fait remonter le problème, la levée du blocage doit être réalisée par Paris, cela peut prendre encore quelques jours, je vous tiens informé dès que possible”. Et elle m'ignore quand je demande des explications», raconte Irina*, 27 ans. Et ceux qui in fine arrachent une explication affirment ne pas avoir été prévenus en amont de la nouvelle politique de leur établissement. D'où leur inquiétude lorsqu'ils ont vu leurs virements «disparaître» du jour au lendemain. «Bien sûr que ça pose des problèmes dans ma vie quotidienne, parce que je ne reçois pas mon salaire, alors que je dois payer mon loyer, ma facture d'électricité, etc. Et comment je peux le faire sans salaire ?», s'interroge Irina*.
Refus d'ouvrir un compte
Depuis, certains ressortissants russes ont vu leur problème résolu, après avoir fourni plusieurs documents administratifs. Parfois à la demande de l'établissement lui-même, comme Andreï, 26 ans, de nationalité biélorusse, dont la conseillère lui a demandé son avis d'imposition et sa fiche de paie. «Elle m'a dit que mon compte était bloqué parce qu'il y avait des pièces manquantes à mon dossier», raconte-t-il. Alexandra*, ressortissante russe de 23 ans, a elle dû se débrouiller pour trouver une solution. Avec son mari, elle s'est rapprochée d'une avocate. Puis, alors que la banque ne lui avait rien demandé, elle lui a envoyé son titre de séjour et son avis d'imposition. «C'est ça qui a permis de débloquer la situation», assure Franck*, son conjoint.
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Par ailleurs, certains racontent s'être vus opposer une fin de non-recevoir lorsqu'ils ont tenté d'ouvrir un nouveau compte. Après sa déconvenue à la Société Générale, Anastasia indique s'être tournée vers BNP Paribas, avec son compagnon français, pour ouvrir un compte joint. Sans plus de succès. «La banque nous a dit qu'on ne pouvait pas y ouvrir de compte joint au vu du contexte politique, parce qu'il y a une ressortissante russe dans le compte.»
Tout ce qui est lié à la Russie aujourd'hui semble effrayer les banques françaises. Antoine peut en témoigner. Le jeune homme, qui a par le passé travaillé à Moscou au Collège universitaire français pendant trois ans, s'est heurté à des refus ou des silences des banques hexagonales, au moment de demander l'ouverture d'un compte bancaire pour l'association d'aide aux étudiants russes qu'il voulait créer. «L'une d'elles m'a dit que le côté russe posait problème», relate-t-il. Une pratique tout à fait légale, rappelle Me Florian Desbos, avocat au barreau de Lyon spécialiste du droit bancaire, puisque «les banques peuvent librement refuser d'ouvrir un compte, elles n'ont pas à motiver leur décision». Des portes closes auxquelles se sont heurtés également des réfugiés ukrainiens, relève Michel Guillaud, de l'association France Conso Banque. Ce que contestent les banques, notamment BNP Paribas, qui affirme avoir «normalement ouvert des comptes, dans toutes nos régions, depuis le début du conflit».
*Le prénom a été changé.
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Gaz, électricité : les bons gestes pour réduire votre consommation d'énergie
Alors que la Commission de régulation de l'énergie a appelé, ce lundi, les Français à faire des économies d'énergie, Le Figaro vous dresse une liste de conseils pour limiter votre consommation.
Carburants : les prix remontent à un niveau historiquement élevé
La semaine dernière, en moyenne, le prix du litre de gazole a augmenté de quatorze centimes, se rapprochant de son record historique.
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Chaque magasin de l'enseigne devrait, à terme, être doté de 10 places de parking disposant de systèmes de recharges.
Le Figaro
À quelle fréquence faut-il laver ses serviettes de bain ?
Elles touchent notre corps une à deux fois par jour, ne sont pas toujours bien sèches et peuvent tomber par terre. Quand laver ses serviettes pour éviter l'erreur d'hygiène ? Un médecin infectiologue et hygiéniste nous conseille.
Il n'est pas rare de prendre conscience en s'essuyant le visage, qu'il serait peut-être temps de passer cette serviette de bain à la machine. La faute à cette fameuse et désagréable odeur d'humidité. Le tissu étant quotidiennement au contact de notre peau, elle-même parsemée de bactéries, à quel rythme faut-il les laver pour s'assurer un minimum d'hygiène ?
Dans le cas d'un usage quotidien, Stéphane Gayet, médecin infectiologue et hygiéniste, recommande un lavage une fois par semaine, ou une fois toutes les deux semaines, maximum. Et pour cause, «quand on se lave, on n'élimine jamais complètement les salissures présentes sur la peau, comme les bactéries naturelles, le sébum ou encore les peaux mortes, et elles se retrouvent sur les draps de bain», précise le médecin.
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Un risque bactérien minime
Afin d'être certain d'éliminer les bactéries sur sa serviette, on opte pour un cycle à 60 degrés. «La plupart part via dilution avec l'eau de la machine, ou parce que les micro-organismes sont tués», indique Stéphane Gayet. En revanche, l'action fongicide (qui vise à tuer les champignons) n'est efficace qu'à partir de 90 degrés.
Bien sûr, il s'agit ici de préceptes généraux. Le médecin infectiologue-hygiéniste rappelle que l'on peut tout à fait se fier à «sa perception sensorielle». Chaque lavage doit être adapté à chacun, nuance le spécialiste : «certaines personnes sécrètent plus de sébum que d'autres, de même pour la sudation». L'odeur et la texture peuvent alors être de bons indicateurs.
La meilleure façon de lutter contre ces micro-organismes est l'absence d'humidité
Pour éviter de multiplier les lavages, on peut limiter le développement des bactéries et surtout des champignons. «La meilleure façon de lutter contre ces micro-organismes est l'absence d'humidité, et pour ce faire, il faut veiller à bien laisser sécher ses serviettes», précise le médecin.
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Courrons-nous un risque à trop espacer les lavages de ses draps de bain ? Quasiment pas, selon Stéphane Gayet : «Le risque existe surtout si on partage nos serviettes avec quelqu'un qui aurait une maladie transmissible, comme la gale ou des poux de corps». L'autre risque quand elles ne sont pas assez lavées, c'est le développement de champignons, invisibles à l'œil nu. Mais ces derniers vont surtout détériorer les fibres textiles au bout d'un certain temps.
En couple, peut-on être heureux avec des projets de vie différents ?
PSYCHOLOGIE - Avoir un enfant, partir à la campagne, gagner beaucoup d'argent... Si l'on est pas accordés sur ces sujets, faut-il douter ?
Ce qu'il se passe dans votre corps quand vous manquez de sommeil
Vous êtes à fleur de peau, avez des coups de barre et n’arrivez pas à vous concentrer? La nuit blanche que vous venez de passer ou l'accumulation des courtes nuits en sont sûrement la cause. Précisions.
«Non, je n'attends pas de deuxième enfant» : les photos sans filtre de Shera Kerienski, près d'un mois après son accouchement
L'influenceuse a partagé «la réalité» de son post-partum en publiant une photo d'elle en sous-vêtements, dévoilant son ventre encore rond et ses vergetures.
Le Figaro
Y a-t-il vraiment «un million de musulmans à Paris»?
Luc LenoirLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'affirme dans une campagne publicitaire une application de rencontres destinée aux musulmans. Un chiffre qui paraît invraisemblable. Mais qu'en est-il en réalité?
LA QUESTION. Le marketing est l'art du mentir vrai, aux fins de faire parler de soi. La mission semble réussie pour Muzmatch, entreprise basée à Londres proposant des rencontres matrimoniales «halal» entre musulmans, et qui accélère son développement en France depuis quelques jours. Certains murs parisiens ont ainsi été recouverts de grandes affiches affirmant que la ville comptait «un million de musulmans». Une déclaration qui a fait beaucoup réagir, notamment pointée par l'équipe de campagne d'Eric Zemmour. Et pour cause, l'entreprise s'adressait directement au candidat avec un autre slogan : «Hey Z, ici les Mohammed sont les bienvenus», ciblant celui qui a fait de la lutte contre le communautarisme islamique un cheval de bataille.
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Mais comment la start-up a-t-elle sérieusement pu obtenir ce chiffre fantasque ? Surtout, qu'en est-il en réalité ?
VÉRIFIONS. En 2019, Paris comptait 2,161 millions d'habitants selon l'INSEE. Sauf conversion massive, le chiffre mis en avant par Muzmatch semble donc d'emblée fantaisiste. Contactée, l'entreprise avoue avoir usé de la synecdoque, «Paris» étant utilisée pour qualifier la région Île-de-France dans son ensemble. Sans doute les concepteurs de l'application, installés à Londres, auront appliqué l'appellation «grand Londres» à la capitale française.
Mais, là encore, la proportion réelle semble difficile à fixer précisément. La start-up explique, en l'absence de statistiques ethniques, avoir mixé plusieurs sources telles que EUMAP, ou Statista, qui évoque 5,4 millions de musulmans en France en 2020, soit la deuxième religion du pays. L'équipe cite également The Economist qui estimait la population musulmane d'Île-de-France à 10-15% du total, soit jusqu'à 1,7M de personnes, dans un article intitulé «quand les mairies se tournent vers La Mecque», de 2008. Selon l'Ifop, les musulmans étaient presque deux fois plus nombreux en Île-de-France (10%) que sur le reste du territoire (5,8%), en 2010. Cela signifierait donc qu'il y a 12 ans, sur les 3,77 millions de musulmans en France, 1,18 habitaient en Île-de-France (soit 31%, presque un tiers du total).
Mais ces valeurs absolues doivent être prises avec prudence tant les querelles statistiques ne cessent pas sur le sujet, d'autant que les estimations peuvent diverger radicalement selon les définitions, certains travaux recensant les musulmans pratiquants, d'autres plus largement les personnes culturellement liées à l'Islam. Le président algérien ne recensait-il pas «six millions d'Algériens en France» ? Pour la France entière, les chiffres vont de 2 à 3 millions de personnes... jusqu'à «15 à 20 millions», comme l'avait affirmé le ministre Azouz Begag en 2011. Une chose est sûre en revanche : l'islam est surreprésenté dans la région francilienne, en raison des flux migratoires qui y sont particulièrement importants.
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Marketing sauvage
«Chez muzmatch nous aimons nous adresser aux musulmans avec humour - c'est à prendre avec un grain de sel et cela peut parler à notre audience», justifie Shahzad Younas, créateur de Muzmatch. Outre les affiches évoquant «un million de musulmans à Paris», et l'apostrophe à Eric Zemmour, un dernier slogan a d'ailleurs été utilisé : «Trouve babouche à ton pied». Le site revendique toutefois un militantisme identitaire plus sérieux, s'accompagnant d'un blog sur les musulmans en France. Sur ce dernier, on peut notamment lire des enquêtes sur les discriminations subies par les pratiquants de l'Islam, ou encore que «l'insécurité est un argument qui justifie des mesures drastiques pour nous priver de notre liberté de foi».
«Nous sommes contre la haine et l'islamophobie. C'est décevant de voir nos publicités gâchées et les commentaires haineux que nous avons eus sur les réseaux sociaux», se désole également l'entrepreneur. «Cependant, nous sommes allés dans les rues de Paris au début de la campagne et beaucoup de Français - musulmans ET non-musulmans - sont venus et nous ont partagé leur soutien», revendique-t-il enfin. En parallèle, l'entreprise a tenté de lancer le mot-dièse «Mohammedswelcome» sur les réseaux sociaux.
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Selon nos informations, une agence de «guérilla marketing» aurait été utilisée pour faire imprimer plusieurs dizaines d'affiches et les placarder dans Paris. De façon illégale : les collages sont faits dans des endroits non autorisés, ce qui expose l'agence et Muzmatch à une amende substantielle. En 2020, la préfecture d'Île-de-France avait infligé une amende de 15.000 euros à Urban Act, une agence de publicité, pour ce type de faits. Un risque qui n'a pas refroidi le site de rencontres, prêt à payer ce qui revient parfois, amendes comprises, moins cher qu'une campagne d'affichage traditionnel... Plus encore lorsqu'une polémique s'en mêle.
En résumé, il n'y a bien sûr pas un million de musulmans à Paris, ce qui aurait signifié que près d'un parisien sur deux aurait l'islam comme religion. Dans toute l'Île-de-France en revanche, les musulmans seraient de 1 à 2 millions, selon les différentes études. Et près d'un tiers des musulmans en France habiteraient en région francilienne.
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Le Figaro
Hélène Darroze: «Mes vacances sont toujours liées à des découvertes gastronomiques»
- Par
Céline Fontana
- Mis à jour
le 31/03/2022 à 17:11
- Publié
le 31/03/2022 à 17:11
ENTRETIEN - La jurée de «Top Chef», en cours de diffusion sur M6, qui vient de se voir décerner une sixième étoile au Michelin, a aussi concocté un menu gastronomique pour Costa croisières.
Alors que l’on arrive bientôt à la mi-parcours de la 13e saison de «Top Chef» sur M6, la 8e pour Hélène Darroze, la cuisinière se réjouit d’avoir obtenu une étoile pour son restaurant Villa La Coste, au Puy-Sainte-Réparade en Provence. Elle évoque aussi sa contribution aux menus gastronomiques désormais proposés par les croisières Costa, sur les navires Costa Smeralda et Costa Toscana.
TV MAGAZINE. - Quand on a déjà cinq étoiles, se réjouit-on autant à l’annonce d’une sixième?
Hélène DARROZE.- Oui, elle possède la même valeur car le restaurant n’est ouvert que depuis quelques mois. Nous y avons mis beaucoup d’énergie, de cœur. Et j’ai la fierté de dire que 95 % des produits utilisés viennent de 250 km maximum à la ronde. C’est une véritable approche environnementale. Vraiment, elle a la même saveur qu’une première étoile!
Qu’est-ce qui vous a séduit dans la proposition de Costa?
D’abord l’idée d’apporter une touche gastronomique à une offre populaire, notamment de par son prix, m’intéressait. Ensuite, j’avais envie de travailler avec deux autres chefs, Angel Leon et Bruno Barbieri: croiser nos trois univers était une expérience inédite pour moi. Il y avait la perspective, aussi, de créer des plats inspirés des destinations avec ma vision, ma personnalité, comme ce poulpe rôti aux épices grecques, houmous, crème de poivre de piquillo, sauce verte. C’est assez vivant car nous allons les renouveler chaque année. Leur approche durable enfin. Car nous avons la responsabilité, en tant que cuisinier, d’être un exemple et de délivrer ce message en prônant les circuits courts, les produits de saison... C’est une condition sine qua non pour moi. Et il y a par ailleurs des contraintes sur un bateau qui m’ont challengée, comme la question de l’approvisionnement.
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Comment avez-vous abordé le thème de la Méditerranée orientale, aviez-vous des souvenirs, des acquis par rapport à cette région?
Non, j’ai bûché! Certes, je la connaissais, à travers les restaurants, les goûts, les saveurs, les produits, mais je me suis rendu dans les villes de destination.
Quelle voyageuse êtes-vous?
Mes destinations de vacances sont étudiées en fonction des marchés que je vais pouvoir découvrir, de l’offre de restaurants ou de street-food. Je suis partie récemment cinq-six jours à Rome: bien sûr nous avons visité la ville, d’autant que je n’y étais jamais allée, mais il y avait aussi tout un trajet culinaire, gastronomique. Mes prochaines vacances sont prévues à New York. Je vais y visiter une ferme expérimentale sur la permaculture, l’élevage. J’ai aussi choisi de m’y rendre car je vais bientôt rebondir sur l’offre burger à emporter que j’avais développée durant la pandémie. C’est parfois un peu embêtant pour mes filles car, si elles adorent manger, elles sont un peu moins fans des marchés! Mais voilà, mes vacances sont toujours liées à des découvertes gastronomiques...
«Ma madeleine de Proust ? Le poulet jaune des Landes rôti, avec de grosses frites à la graisse de canard»
Hélène Darroze
Vous aviez rapporté des saveurs du Vietnam où vous avez séjourné pour l’adoption de vos filles...
Oui, un de mes plats emblématiques s’appelle «Retour d’Hanoï». Un autre correspond à un voyage en Inde. Je rapporte toujours quelque chose. Je cuisine de ce que je suis faite, et je suis faite aussi de mes voyages. Même si justement je ne prends pas assez le temps de voyager. Chacun de mes repas est une histoire qui parle de moi.
La région qui vous inspire le plus reste-t-elle le Pays basque?
Plus largement tout le sud-ouest, le Pays basque espagnol, m’inspire par les produits, car ce sont mes racines, ma famille. Mais je suis aussi influencée, dans mon restaurant à Londres, par les produits du Royaume-Uni, de l’Écosse, du Pays de Galles. L’Italie m’a beaucoup influencée également car j’ai travaillé trois ans avec Monsieur Ducasse à Monaco. Un chef italien m’accueillait souvent dans sa famille.
La cuisine peut aussi être un voyage dans le temps: quelle est votre madeleine de Proust?
Le poulet jaune des Landes rôti, avec de grosses frites à la graisse de canard.
» LIRE AUSSI - Les jurés de «Top Chef» ont-ils le droit d’aider leurs candidats pendant le tournage? Hélène Darroze et Philippe Etchebest répondent
Quel plaisir prenez-vous à poursuivre l’aventure de «Top chef»?
C’est une émission formidable qui véhicule des valeurs humaines qui me sont chères: la transmission, le devoir, la remise en question, le fait d’aller au bout de soi-même. J’aime la part de création aussi bien sûr. Chaque année, les candidats sont de plus en plus impliqués. Et ces deux mois de tournage très chronophages m’offrent une parenthèse dans mon quotidien où je rigole beaucoup.
Apprenez-vous parfois des candidats?
Cette année oui, notamment dans leur approche environnementale. Ils sont peut-être moins grands techniciens que l’an passé mais ils ont une vision personnelle des choses très intéressante.
Qu’est-ce qu’avoir fait une école de commerce vous apporte? Un chef se doit-il d’être aussi un homme ou une femme d’affaires?
Je ne sais pas. Mais un chef a des obligations économiques, des comptes à équilibrer à la fin du mois. Ces études m’ont apporté une façon de réfléchir, d’analyser, anticiper. Mais, quand j’ai fait cette école, je ne savais pas que je ferai de la cuisine un jour et je regrette parfois de ne pas avoir suivi une voie plus traditionnelle d’apprentissage dans ce domaine. En même temps, ma cuisine est plus instinctive que technique, c’est une approche qui me caractérise et fait mon intérêt!
L'Humanité
La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre
ActuRecherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.
Anna MussoLes répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.
l’iss va-t-elle quitter son orbite ?
Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17 lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.
« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.
Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.
Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.
« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.
Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.
« La science au service de la paix »
De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.
En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »
sciencescoopérationGuerre en Ukraine Le Figaro
Coupe du monde 2022: quelles sont les ambitions de la sélection qatarie?
Baptiste DesprezDÉCRYPTAGE - Avec un plan soigneusement réfléchi, de grands moyens, et une inspiration espagnole, les al-Annabi (marrons) comptent bien surprendre. Mais la marche est haute.
Mardi dernier, Education City Stadium à Doha. Dans un stade flambant neuf, l’un des huit qui accueillera le gratin du football mondial à la fin de l’année, le Qatar recevait la Slovénie dans le cadre d’un mini-tournoi avec la Croatie et la Bulgarie. Pour une répétition idéale avant le rendez-vous planétaire. Dans les tribunes de ce stade haut de gamme pouvant accueillir 40.000 spectateurs, seulement 3122 personnes étaient présentes pour l’occasion avec notamment 200 supporteurs qataris installés derrière l’un des buts pour encourager leur sélection. Une maigre assistance, à un peu moins de huit mois du début de la compétition, qui témoigne, pour le moment, du peu d’engouement autour des al-Annabi (les marrons, le surnom de l’équipe nationale) attendus pour la première fois à la Coupe du monde en tant que pays organisateur. On ne devient pas une nation de football du jour au lendemain…
Sur le terrain, la sélection emmenée depuis 2017 par le technicien espagnol Félix Sanchez, pur produit de l’école barcelonaise, a concédé un poussif match nul (0-0), quatre jours après avoir dominé la Bulgarie (2-1). Rien de très flamboyant en termes de résultats, en tout cas pas de quoi faire lever les foules ce jour-là. Pour autant, depuis l’attribution controversée de la Coupe du monde au Qatar en 2010, le pays aux 2,8 millions d’habitants, dont au moins 85 % d’étrangers, ne cesse de progresser, passant de la 113e à la 52e place au classement Fifa, intercalé entre la Côte d’Ivoire et l’Arabie saoudite. Avec, comme fait d’armes pour ce Petit Poucet du football international, la victoire à la surprise générale lors de la Coupe d’Asie des nations en 2019, après des succès face à la Corée du Sud ou encore au Japon en finale.
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Mais quel est le niveau réel de cette sélection créée de toutes pièces et qui n’a jamais disputé la moindre Coupe du monde? À défaut de rêver à un Mondial historique comme la Corée du Sud, demi-finaliste de l’édition 2002, les décideurs qataris ne veulent surtout pas penser à une élimination sans saveur dès le premier tour de la compétition, comme l’Afrique du Sud en 2010. Tout du moins sans glaner la moindre rencontre et renvoyer en mondovision l’image d’une nation ridicule lors de son rendez-vous planétaire.
Un projet soigneusement pensé
Pour réduire au maximum le champ des incertitudes, le Qatar a pensé son projet autour de différents axes. Dès l’obtention de l’organisation de la Coupe du monde, la fédération qatarie a engagé tous les moyens pour répondre au plus grand défi de l’histoire de la sélection. «À partir de 2010, l’objectif était de remettre le“Qatari dans le Qatar”,en développant ses propres talents en interne, afin d’être prêt pour 2022, plante Martin Lowe, spécialiste britannique du football dans l’émirat. Auparavant, le Qatar s’appuyait sur la nationalisation d’anciens joueurs importés qui exerçaient leur métier dans le foot qatari, principalement des joueurs originaires d’Amérique du Sud, pour compléter l’équipe nationale. Depuis, la QFA (fédération qatarie de football, NDLR) a démantelé et redéveloppé toute la structure footballistique du pays.»
En 2010, l’Espagne était championne du monde et marchait sur la planète football avec un style de jeu propre et des idées claires. Dans l’esprit des patrons du football qatari, la source d’inspiration ne pouvait venir que de la «Roja». Pas bête (pas forcément original non plus) de vouloir copier ce qui se faisait de mieux à l’époque… «Le noyau de cette équipe a été construit et nourri à l’Aspire Academy (centre de performance ultra-pointu créé en 2000 et renforcé par des techniciens venus d’Europe, qui a formé les internationaux actuels), explique Ahmed Hashim, journaliste pour le site Qatar Football Live. Les autorités se sont concentrées sur ce noyau et se sont attachées à les faire progresser dans le système des groupes d’âge. L’entraîneur de l’équipe nationale, Félix Sanchez, les a supervisés depuis le niveau U-16, et même avant pour certains joueurs. C’est presque comme si cette équipe nationale avait été travaillée pendant une décennie et gravée dans le marbre pendant un certain temps. Ce n’est pas une équipe de talents découverts et appelés en fonction de leur forme en club. Il y a un projet et une réflexion, même si le Qatar reste une petite nation du football.»
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Certains éléments de la sélection nationale ont été naturalisés (Pedro Miguel, Boualem Khoukhi, Almoez Ali, Mohammed Muntari, nés au Portugal, en Algérie, au Soudan et au Ghana), mais la large majorité du groupe provient du Qatar, avec des joueurs qui évoluent au sein du championnat national. Avec toujours cette inspiration espagnole, au regard du passage de Xavi - désormais en poste au FC Barcelone -, au sein du club d’al-Sadd, plus gros pourvoyeurs de joueurs en sélection, mais aussi et surtout de la mise en place de Félix Sanchez à la tête de la sélection depuis près de cinq ans ou de l’intronisation de l’Ibérique Ivan Bravo à la direction de l’académie Aspire.
Sans aucune vedette internationale (l’attaquant Akram Afif, 25 ans, fait office de star de l’équipe), le Qatar n’a cessé de multiplier les matchs ces dernières saisons pour progresser et tenter de se préparer au mieux pour SA Coupe du monde. Coupe d’Asie, Copa America, Gold Cup ou encore lors des qualifications au Mondial… dans la zone Europe (avec le Portugal et la Serbie notamment) en tant que «partenaire» Fifa, les hommes de Félix Sanchez, qui tente de mettre en place un jeu léché à la «sauce barcelonaise» de la grande époque, n’ont cessé de parcourir le monde.
Gagner au mois un match
«Il était important de se confronter à des équipes européennes, sud-américaines ou africaines, cela nous a donné de l’espoir mais aussi des informations pour progresser», atteste le sélectionneur espagnol après des résultats variés ces derniers mois (défaites face à la Serbie, le Portugal, l’Eire, victoire contre le Luxembourg, matchs nuls face à l’Azerbaïdjan et le Luxembourg).
«L’identité de l’équipe est claire, les joueurs se connaissent et le sélectionneur a son plan en tête, abonde notre confrère britannique. Le problème, c’est qu’aucun joueur n’a réussi en Europe, là où le niveau est le meilleur. C’est un vrai déficit qui ne sera pas comblé d’ici au Mondial.» D’où une question simple: avec quelles ambitions le Qatar entamera-t-il le plus grand rendez-vous de son histoire? «Gagner un match serait déjà synonyme de Mondial réussi, atteste Ahmed Hashim. Passer la phase de groupes ferait office d’énorme exploit, mais je suis sûr que le Qatar peut surprendre.» Réponse en novembre prochain. D’ici là, il reste encore huit mois de travail.
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L'Humanité
Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus
DécryptageLe réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.
Marine CyglerRéduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux
Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.
Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.
Conséquences darwiniennes
Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicamentsMais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.
Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.
Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend
Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »
La perdrix des neiges repoussée en altitude
Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.
De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.
Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec
Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.
Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux France24 - Monde
Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France
Publié le : 27/03/2022 - 09:38
Stéphanie TROUILLARD
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Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.
"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.
En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.
Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.
Une "externalisation de la répression"
Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.
À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.
Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.
29 survivants sur 1 112 hommes
Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.
Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.
Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.
"Je pars à destination inconnue"
Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".
Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.
Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France
SECONDE GUERRE MONDIALEShoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?
SECONDE GUERRE MONDIALEConférence de Wannsee : il y a 80 ans, les nazis planifiaient la Solution finale
L'Humanité
Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications
ActuL’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.
Jérémie Bazart«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.
Les objectifs de la France pour 2030
♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.
Les prix des carburants à la pompe atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du robinet serait de bon augure, et pas si insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.
Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecL’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ingénieurs utilisent des catalyseurs », expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le potentiel de production de l’hydrogène.
Des composants peu coûteux et abondants
Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le nickel et le fer.
L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.
De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydrogène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.
Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.
Le dihydrogène : des atouts et des limites
Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.
scienceshydrogènecarburantsrapport du giec France24 - Monde
Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?
Publié le : 27/03/2022 - 14:39
Marc DAOU
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Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.
Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.
Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.
Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.
At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52
March 25, 2022Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.
Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K
March 25, 2022S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.
Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.
"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.
Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.
"Missile monstre"
Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.
Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.
NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT
March 24, 2022Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.
Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles.
"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.
Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.
Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.
Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".
Avec AFP
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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions
La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles
La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul
France24 - Monde
VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients
Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59
Cyrielle CABOT
Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.
Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24.
Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus.
Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides.
"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."
Cacher sa séropositivité
Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février."
Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il.
Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !"
"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"
Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans
Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, ce membre de l'association Actions traitements, qui accompagne les patients atteints du VIH, n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.
"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"
"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"
Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques.
"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.
Difficulté d'accès aux populations précaires
"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus."
Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il.
Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.
"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."
Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas.
*Le prénom a été modifié
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Luc Montagnier, Nobel de médecine pour la découverte du virus du sida, est mort
Sida : des années de recherche et toujours pas de vaccin
L’invité du jour
Florence Thune, directrice générale de Sidaction : "Mettre un préservatif, c’est un geste simple"
L'Humanité
Russie et coopération
ChroniqueSylvestre HuetL’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.
En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.
Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.
L’apport russe à la science mondiale n’est pas négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.
La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.
la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en UkraineVladimir Poutine L'Humanité
Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes
EntretienÀ l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.
Anna Musso
Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences
En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.
Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?
La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.
Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?
En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…
Est-ce spécifique à la France ?
Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.
La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.
Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?
On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.
À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?
Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…
Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?
Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.
En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.
Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?
Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.
Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?
La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !
https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars France24 - Monde
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Publié le : 31/03/2022 - 14:16
FRANCE 24
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Deux Palestiniens ont été tués jeudi lors d'une opération israélienne dans le camp palestinien de Jénine, en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Dans la même matinée, un Palestinien a poignardé un passager dans un bus dans le sud de la Cisjordanie le blessant grièvement, avant d'être abattu par un autre passager armé.
Les forces israéliennes ont abattu, jeudi 31 mars, au moins deux Palestiniens au cours d'une opération en Cisjordanie, annonce le ministère palestinien de la Santé. Au cours d'un incident distinct, un Palestinien a poignardé et blessé un passager dans un autobus israélien près d'une colonie juive de Cisjordanie avant d'être abattu par un autre passager, a déclaré l'armée israélienne.
La situation semble s'envenimer en Israël et dans les Territoires palestiniens dans la foulée d'une attaque meurtrière près de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts, dont deux ouvriers ukrainiens et un policier arabe israélien, dans la banlieue de la métropole israélienne.
Après cette attaque, les forces israéliennes ont mené, tôt jeudi matin, une opération dans le camp palestinien de Jénine, secteur du nord de la Cisjordanie occupée. Deux jeunes palestiniens, âgés de 17 et 23 ans, ont été tués "par les forces d'occupation israéliennes qui menaient une incursion dans le secteur de Jénine", a indiqué le ministère palestinien de la Santé. D'autres responsables ont aussi fait état de blessés graves dans ces affrontements armés.
>> À re(voir) : La colère face aux dérives de l'Autorité palestinienne
De son côté, le Jihad islamique, second mouvement islamiste armé palestinien après le Hamas et très présent dans le secteur de Jénine, a demandé à ses membres de se placer en état d'alerte. "À la lumière des événements dans le camp (...) le secrétaire général du Jihad islamique annonce une mobilisation générale des brigades Al-Qods (branche armée)", a indiqué ce mouvement dirigé par Ziad Nakhalé, basé à Damas.
Un Palestinien poignarde le passager d'un bus
Plus tard dans la matinée de jeudi, dans un bus circulant près de Elazar, colonie israélienne du sud de la Cisjordanie, un Palestinien a poignardé un passager, le blessant grièvement, avant d'être abattu par un passager armé aussi à bord, a indiqué l'armée israélienne.
À Jérusalem, le député d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, connu pour ses déclarations incendiaires sur les Palestiniens, s'est rendu jeudi matin sur l'esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple par les juifs, quelques jours avant le début des célébrations du Ramadan.
"Toute la nuit, le Hamas m'a menacé, disant que j'étais sur la ligne de mire, et m'a dit de ne pas venir ici. Je dis au porte-parole du Hamas : tais-toi", a déclaré sur place M. Ben Gvir à la tête du parti "sionisme religieux".
En 2000, la visite controversée du chef de la droite israélienne Ariel Sharon sur l'esplanade avait servi de déclencheur à la seconde Intifada, soulèvement palestinien.
"Je ne comprends pas pourquoi Israël ne l'élimine pas (le porte-parole du Hamas) dans une élimination ciblée, c'est un terroriste (...) Ma visite ici a pour but de faire passer un message simple, je n'abandonne pas et je ne capitule pas, et Israël ne doit pas capituler devant ces terroristes qui veulent tous nous tuer", a-t-il déclaré en marchant devant le Dôme du Rocher escorté par des gardes.
L'esplanade des Mosquées, sous autorité de la Jordanie mais dont les points d'entrées sont contrôlés par Israël depuis la prise de Jérusalem-Est en 1967, avait été le théâtre l'an dernier pendant le ramadan, le mois de jeûne musulman, de heurts musclés entre l'armée israélienne et des Palestiniens.
Les heurts, qui ont fait des centaines de blessés, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre les islamistes du Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.
Au cours des derniers jours, de hauts responsables israéliens, dont le président Issac Herzog et le ministre de la Défense Benny Gantz, se sont rendus en Jordanie pour s'entretenir avec le roi Abdallah II qui, de son côté, a rendu visite au président palestinien Mahmoud Abbas dans l'espoir d'apaiser la situation à l'approche du ramadan, débutant en fin de semaine cette année.
Ces incidents se produisent dans la foulée de plusieurs attaques meurtrières commises ces derniers jours en Israël, faisant 11 morts au total.
Avec AFP et Reuters
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
France24 - Monde
Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié
Publié le : 31/03/2022 - 09:00
FRANCE 24
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Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique et de maladresse en matière de politique étrangère, le Premier ministre pakistanais se trouvait davantage sur la sellette, mercredi, après que son principal allié l'a lâché à quelques jours d'une motion de censure. Dimanche, Imran Khan a attaqué ses adversaires et accusé un "complot étranger" de vouloir le renverser.
L'avenir du Premier ministre pakistanais Imran Khan paraissait très incertain, mercredi 31 mars, son principal allié l'ayant lâché à quelques jours d'une motion de censure à haut risque pour le chef du gouvernement.
Aucun Premier ministre dans l'histoire du pays n'a terminé son mandat, et Imran Khan pourrait bien connaître le même sort.
Accusé par ses opposants de mauvaise gestion économique et de maladresses en politique étrangère, l'ancienne gloire nationale de cricket est confrontée à sa plus grave crise politique depuis son élection en 2018.
L'économie du pays est dans le marasme avec une inflation galopante, une roupie faible et une dette écrasante.
Les débats sur la motion doivent débuter jeudi et le vote pourrait avoir lieu dès ce week-end. Le temps pour le Premier ministre de tout faire pour limiter les défections au sein de son propre parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), et de s'assurer du soutien d'une multitude de petites formations alliées.
Intensification des attaques du TTP
Sur le plan sécuritaire, le gouvernement doit aussi faire face à une intensification des attaques du mouvement taliban pakistanais TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), qui a annoncé mercredi vouloir lancer une "offensive printemps du ramadan", qui visera les forces de sécurité pakistanaises.
Cette "offensive" du TTP, qui doit débuter le premier jour du mois du ramadan, soit dimanche ou lundi, prévoit notamment "des attentats suicide, des embuscades, des attaques avec des mines", a déclaré le porte-parole du groupe, Mohammad Khorasani.
Cette annonce a suivi la revendication par le TTP d'une attaque qui tué six soldats pakistanais, selon l'armée, dans le nord-ouest du pays, frontalier avec l'Afghanistan.
Imran Khan devait initialement s'adresser à la nation dans la soirée, mais la déclaration a finalement été annulée, sans autre raison.
Sur le papier, le PTI et ses partenaires de la coalition disposent de 176 sièges sur les 342 membres de l'Assemblée.
Mais mercredi, les cinq membres du Mouvement Muttahida Qaumi (MQM-P) ont annoncé qu'ils voteraient la motion de censure avec l'opposition, qui détenait jusque là un total 163 sièges.
Le chef du MQM-P, Faisal Subzwari, a tweeté que son parti avait finalisé un accord avec l'opposition, dirigée par le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).
Quelques heures plus tard, un des poids lourds du MQM-P, Syed Amin Ul Haque, ministre des Technologies de l'information et des télécommunications, a annoncé sa démission du gouvernement Khan.
"Complot étranger"
Une dizaine de députés du PTI ont également indiqué leur intention de censurer le Premier ministre.
Le PML-N et le PPP ont dominé la politique nationale pendant des décennies, avec des périodes de pouvoir ponctuées de coups d'État militaires, jusqu'à ce qu'Imran Khan forge une coalition en promettant notamment aux électeurs de balayer des décennies de corruption.
Certains analystes disent qu'Imran Khan a également perdu le soutien crucial de l'armée, clef du pouvoir politique pakistanais.
Depuis l'indépendance en 1947, le Pakistan a connu quatre coups d'État militaires, et au moins autant de coups d'État infructueux, et le pays a passé plus de trois décennies sous le régime de l'armée.
Si Imran Khan est renversé, un nouveau gouvernement sera probablement dirigé par Shehbaz Sharif (PML-N), le frère de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif, destitué en 2017 pour corruption présumée et emprisonné, puis libéré sous caution en octobre 2019 pour raisons médicales.
Pour sortir de l'impasse, Imran Khan pourrait aussi annoncer des élections anticipées, alors que les prochaines doivent avoir lieu avant octobre 2023.
Dimanche, lors d'un rassemblement dans la capitale de dizaines de milliers de ses partisans, le Premier ministre a attaqué violemment ses adversaires et accusé un "complot étranger" de vouloir le renverser.
"Nous avons été menacés par écrit mais nous ne transigerons pas sur les intérêts nationaux", a lancé Imran Khan, sans donner de détails ni fournir de preuves.
Avec AFP
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DÉCRYPTAGEPakistan : la stratégie du "bon et mauvais Taliban" se retourne contre Islamabad
Au Pakistan, attaque meurtrière contre une mosquée chiite de Peshawar
DROITS DES FEMMESAyesha Malik, première femme à la Cour suprême pakistanaise
L'Humanité
Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments
ActuUne étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications
Marine CyglerLa pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.
Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.
L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus
Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.
Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoirPour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.
Le facteur socio-économique
Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.
Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiétéUn enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.
«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»
3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)
Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?
En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.
Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?
Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…
Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?
En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.
sciencespollutionrivièresSanté France24 - Monde
Commission sur l'inceste : les pistes pour protéger les enfants des violences sexuelles
Publié le : 31/03/2022 - 09:11
FRANCE 24
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La Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) publie jeudi ses propositions pour protéger les enfants des crimes sexuels. Parmi ses préconisations, une obligation claire faite aux médecins de signaler leurs soupçons, et l'accès systématique à des soins psychotraumatiques pour toutes les victimes.
"La justice doit se mettre à hauteur d'enfant". Il s'agit d'une des recommandations de la Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), publiées jeudi 31 mars. La Ciivise préconise notamment que les médecins aient une obligation claire de signaler leurs soupçons et que toutes les victimes aient accès à des soins spécialisés en psychotrauma.
"L'urgence" est de venir en aide aux 160 000 enfants victimes chaque année de violences sexuelles, selon la Ciivise, qui appelle à changer en profondeur le fonctionnement d'institutions pour construire une "culture de la protection".
Créée par le gouvernement, la Ciivise, dont les travaux commencés il y a un an continuent jusqu'en 2023, publie à mi-parcours ses "conclusions intermédiaires", avec vingt préconisations sur quatre axes : le repérage des enfants victimes, le traitement judiciaire des violences sexuelles, la réparation notamment par le soin et la prévention.
Médecin, enseignant, juge des enfants... Tout professionnel en lien avec l'enfant devrait lui poser la question de l'existence de violences sexuelle, sans attendre que l'enfant en parle de lui-même. Et les signaler en cas de soupçon.
Les médecins, particulièrement bien placés pour les détecter, ne sont à l'origine que de 5 % des signalements, relève le rapport.
"Il faut établir des normes claires pour les médecins : repérage systématique et, si soupçon, obligation de signalement", explique le coprésident de la Ciivise, le juge des enfants Édouard Durand. Outre le secret médical et la proximité avec la famille, le risque de poursuites disciplinaires "inhibe" les médecins, relève-t-il.
🔎La CIIVISE publie aujourd'hui ses conclusions intermédiaires. 🗣️En quelques mois, la CIIVISE a reçu plus de 11 000 témoignages. Elle a auditionné de nombreux experts, effectué des déplacements dans plusieurs services spécialisés.#inceste #ViolencesSexuelles pic.twitter.com/LYXNYwpMdJ
March 31, 2022"La justice doit se mettre à hauteur d'enfant"
La pédopsychiatre toulousaine Eugénie Izard a été condamnée en décembre 2020 par le conseil de l'ordre des médecins à une suspension d'activité après avoir signalé des maltraitances sur une enfant. La Ciivise recommande de "suspendre les poursuites disciplinaires à l'encontre des médecins protecteurs".
Hasard du calendrier, une audience du Conseil d'État est prévue jeudi sur cette décision de l'ordre des médecins.
"La loi est imprécise. Signaler est laissé au libre arbitre du médecin. Mais les parents agresseurs portent plainte devant le conseil de l'ordre. Beaucoup de médecins redoublent de prudence et évitent de faire des signalements", a déclaré le Dr Izard à l'AFP.
Une fois les violences sexuelles repérées, "la justice doit se mettre à hauteur d'enfant", selon la Ciivise, qui recommande que les auditions des enfants suivent un protocole spécifique (NICHD) neutre et bienveillant, dans des dispositifs adaptés (Uaped ou salles Mélanie).
Ces auditions, dont l'enregistrement est déjà obligatoire, devraient être systématiquement visionnées par tous les magistrats au cours de la procédure.
"Ils le sont peu car nous, les magistrats, avons la culture du dossier écrit, des retranscriptions d'audition. Or, observer la peur, le dégoût, les expressions d'un enfant qui évoque une scène n'a pas le même impact que de les lire", explique le juge Durand.
Des préconisations réalistes et réalisables
Alors que 70 % des plaintes pour violences sexuelles infligées aux enfants sont classées sans suite, la Ciivise souhaite que ces décisions soient "expliquées verbalement à la victime" par le procureur de la République.
La société doit aussi garantir aux victimes des soins spécialisés en psychotrauma. S'ils sont reçus tôt, dans l'année qui suit le traumatisme, ils peuvent éviter l'installation ou l'aggravation d'un psychotraumatisme.
La Ciivise demande que la victime puisse faire appel de la décision pénale sur la culpabilité et la peine. Actuellement, en tant que partie civile, elle ne peut faire appel que sur les dommages et intérêts, pas sur la culpabilité.
"Si le prévenu est relaxé ou condamné à une peine avec sursis, seul le procureur peut actuellement faire appel. La victime ne peut faire appel que sur le montant des indemnités", explique le juge Durand.
La Ciivise réitère deux préconisations déjà faites en octobre : la suspension de plein droit de l'autorité parentale et du droit de visite d'un parent poursuivi pour inceste sur son enfant, et son retrait systématique en cas de condamnation.
"Nos préconisations sont réalistes et réalisables, elles peuvent être mises en œuvre rapidement et améliorer la protection : aller chercher les enfants en danger, lutter contre l'impunité des agresseurs et soigner les victimes", estime le coprésident de la Ciivise.
En un an de travaux, la Ciivise a reçu 11 400 témoignages. Et 150 personnes ont témoigné lors de six réunions publiques organisées à travers la France.
Avec AFP
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Christine Angot remporte le prix Médicis avec un récit poignant sur l'inceste
Le Parlement renforce la protection des mineurs victimes de violences sexuelles
ActuElles
Inceste en France : la guerre du silence patriarcal
Le Figaro
Patrice Caine, PDG de Thales : «Il n'y a pas suffisamment d'ingénieurs et de scientifiques en France»
Paul MarionENTRETIEN - Trente patrons appellent dans une tribune publiée par Challenges à ce que les mathématiques retrouvent leur place dans le «tronc commun» du lycée, dont le PDG de Thales Patrice Caine.
LE FIGARO.- Vous co-signez une tribune intitulée «Sauver les maths». L'enseignement mathématique est-il vraiment menacé en France ?
C’est ce que montrent les chiffres donnés dans notre tribune. On voit bien que les choses ne vont pas dans le bon sens. Je le constate moi-même en tant que père d'enfants scolarisés. Sans dire que l'enseignement des mathématiques devient marginal, il mériterait qu'on lui accorde plus d’importance. Les sciences prennent une place centrale dans notre vie de tous les jours. Dans les objets autour de nous, les technologies sont omniprésentes et derrière se trouvent des sciences, donc des mathématiques. Les mathématiques sont la science fondamentale à partir de laquelle toutes les autres se construisent. D’où l’importance de maîtriser un maximum les mathématiques pour comprendre le monde dans lequel on vit. Et ne pas avoir peur du progrès. Si on voit monter une défiance par rapport à certaines avancées technologiques, par exemple les vaccins, ça n’est probablement pas sans lien avec le recul de l’enseignement scientifique.
À lire aussiJean-Michel Blanquer se ravise et annonce plus de maths au lycée
D'autres dirigeants de grandes entreprises françaises co-signent cet appel à renforcer l'enseignement scientifique. L'économie française souffre-t-elle d'un manque de compétences scientifiques ?
Avec un certain nombre de patrons, à commencer par ceux qui signent cette tribune, nous partageons ce constat de ne pas avoir suffisamment d'ingénieurs, de scientifiques en France. Ce n'est pas le cas partout. Mais il est clair qu'on manque déjà d'ingénieurs dans des domaines de pointe comme la cybersécurité, la data science ou l'intelligence artificielle. Demain, on risque de faire le même constat d'une pénurie de compétences dans des disciplines révolutionnaires comme le quantique. Il ne faut pas se contenter de se dire qu’on a des médailles Fields (NDLR : équivalent du prix Nobel de mathématiques) même si c'est une très bonne chose. Effectivement, la filière mathématique française est au meilleur niveau mondial. Mais le reste doit suivre aussi. On a besoin de former un plus grand volume d'ingénieurs. On manque aussi d’une culture mathématique partagée par le plus grand nombre.
Vous dirigez Thales, un grand groupe industriel. La pénurie de compétences scientifiques d'ingénieurs risque-t-elle de fragiliser la réindustrialisation du pays ?
Chez Thales, nous avons la chance d'attirer de nombreux talents avec des projets suffisamment attractifs et de ne pas avoir de problèmes de recrutement. Mais quand je discute au sein de France Industrie, c'est un vrai sujet de préoccupation pour beaucoup d'industriels qui ont des métiers parfois perçus à tort comme moins attractifs. Dans l'industrie, nous faisons face à deux problèmes : pas assez d'ingénieurs en valeur absolue et le fait que les diplômés d'écoles d'ingénieurs ne rejoignent pas assez l'industrie.
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Vous êtes diplômé de l'École polytechnique et avez suivi de prestigieuses études scientifiques. Les mathématiques vous servent-elles dans votre quotidien de PDG ?
Les mathématiques et les sciences sont une partie de mon quotidien. Maîtriser un minimum les disciplines scientifiques me permet de pouvoir discuter avec mes ingénieurs … dont un prix Nobel. Plus généralement, les sciences nous apportent la culture du doute raisonnable, c'est-à-dire comparer les modèles théoriques à la réalité et de savoir se remettre en question régulièrement. Cela nous enseigne une modestie : celle de savoir ce que l'on sait… Et ce qu'on ne sait pas. La culture scientifique nous ramène aux données, aux faits dans une époque parfois dominée par l'émotion.
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Guerre en Ukraine: Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan
DÉCRYPTAGE - Malgré la pression internationale, l'enseigne refuse de quitter la Russie, un marché clé.
Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni
Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.
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Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
Publié le : 30/03/2022 - 22:47
FRANCE 24
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Le président tunisien, Kaïs Saïed, a déclaré mercredi qu'il avait décidé de dissoudre le Parlement, suspendu depuis l'été dernier. Cette annonce, effectuée à la télévision publique, est survenue après que le ministre de la Justice a ordonné l'ouverture d'une enquête contre des membres du Parlement, accusant ceux-ci de "conspirer contre la sécurité de l'État".
La crise politique en Tunisie franchit un nouveau cap. Le président tunisien Kaïs Saïed a annoncé, mercredi 30 mars, la dissolution du Parlement, huit mois après l'avoir suspendu pour s'arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021.
Kaïs Saïed a fait cette annonce lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale qu'il a présidée, quelques heures après que quelque 120 députés ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle, au cours de laquelle ils ont voté pour annuler les mesures exceptionnelles décidées depuis par le président.
"J'annonce aujourd'hui en ce moment historique la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple pour préserver l'État et ses institutions, et pour préserver le peuple tunisien", a déclaré Kaïs Saïed dans une vidéo diffusée par la présidence.
Après des mois de blocage politique, Kaïs Saïed, élu fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire.
Une séance en ligne de l'Assemblée suspendue
Le 22 septembre, le chef de l'État a officialisé ses pleins pouvoirs par des "mesures exceptionnelles" qui prolongent la suspension du Parlement. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d'amender les lois.
À l'appel du Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), une instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant, 120 députés (sur un total de 217) ont participé mercredi à cette plénière en ligne, présidée par Tarek Fertiti, vice-président du Parlement, un indépendant.
Le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, également chef du parti Ennahdha, n'a pas participé à cette plénière.
Cent-seize députés ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed, qui bloquent, selon eux, le processus démocratique et instaurent le pouvoir d'un seul homme dans le pays berceau du Printemps arabe.
Les députés, dont des élus d'Ennahda et des indépendants, ont appelé en outre à l'organisation d'élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.
Avec AFP
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En Tunisie, l'organe de supervision judiciaire "temporaire" entre en fonction
En Tunisie, plus de 2 000 manifestants contre le président Kaïs Saïed
Tunisie : Kaïs Saïed dénonce les réunions "illégales" d'un bureau du Parlement
Le Figaro
Le groupe Bolloré cède ses activités de logistique en Afrique à l'armateur MSC
Le groupe est parvenu à un accord avec le géant mondial du transport par conteneur d'un montant de 5,7 milliards d'euros.
Le groupe Bolloré poursuit sa mue en se retirant des activités logistiques sur le continent africain, qui avaient largement participé à la diversification de l'entreprise familiale bicentenaire, en les cédant à son ancien rival MSC pour 5,7 milliards d'euros.
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L'annonce intervient à l'extrême limite de la période de négociations exclusives entre les deux groupes ouverte le 20 décembre, l'opération devant être finalisée «d'ici la fin du premier trimestre 2023», selon un communiqué publié par Bolloré jeudi soir. La branche Bolloré Africa Logistics, qui possède des infrastructures dans plus de 20 pays sur l'ensemble du continent parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires, suscitait également l'intérêt d'autres acteurs du transport maritime, Maersk et CMA-CGM. Mais Bolloré avait accordé à MSC (Mediterranean Shipping Company) une exclusivité après que l'armateur italo-suisse a transmis une offre initiale de 5,7 milliards d'euros, déjà.
Basé à Genève, MSC appartient à la famille italienne Aponte et revendique une flotte de 560 navires et plus de 100.000 employés, avec la gestion de terminaux à Singapour, Long Beach (Californie) ou Rotterdam. «L'acquisition de Bolloré Africa Logistics confirme l'engagement de long terme du groupe MSC pour investir en Afrique et renforcer les chaînes d'approvisionnement sur le continent, tout en le reliant au reste du monde», a souligné l'armateur dans un communiqué distinct.
2,1 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021
Plus rentable que la logistique internationale de Bolloré, la branche de logistique africaine du groupe français reste plus petite en chiffre d'affaires, avec 2,1 milliards d'euros réalisés en 2020, sur un total de 24,1 milliards pour le groupe. Elle emploie plus de 20.000 personnes. Bien avant les médias, la logistique et l'Afrique ont fait la fortune de Vincent Bolloré, qui a pris en 1986 le contrôle de la SCAC (Société commerciale d'affrètement et de combustible) au moment de sa privatisation.
«La réalisation de la cession serait soumise à l'obtention d'autorisations réglementaires et des autorités de la concurrence compétentes ainsi qu'à l'accord de certaines des contreparties de Bolloré Africa Logistics», a expliqué le groupe Bolloré. Cyrille Bolloré, qui a succédé à son père comme PDG du groupe en 2019, accompagné de Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Ports, et de l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, proche de la famille, s'étaient rendus en début d'année à Abidjan pour convaincre les autorités ivoiriennes d'autoriser la vente d'actifs stratégiques.
Mais confronté à des investissements de plus en plus coûteux et à la concurrence grandissante des opérateurs chinois, le groupe de Vincent Bolloré souhaitait la vendre. Elle était également au coeur de scandales de corruptions au Togo et en Guinée pour lesquels le groupe avait accepté en 2021 de payer une amende de 12 millions d'euros à la justice française et d'être suivi par l'Agence française anticorruption. Une juge avait cependant refusé d'homologuer la reconnaissance préalable de culpabilité acceptée par Vincent Bolloré et deux autres responsables. Leur dossier a été renvoyé à l'instruction. L'entreprise familiale est accusée par la justice française d'avoir apporté son aide à des campagnes électorales en échange de l'attribution de concessions portuaires dans ces deux pays.
Un virage stratégique majeur
Via Vivendi, dont Bolloré est premier actionnaire avec plus de 27% du capital, le groupe s'est lancé dans de grandes manoeuvres, entre la cession de sa pépite Universal Music Group (UMG) et le lancement d'une offre publique d'achat (OPA) sur le groupe Lagardère, qui pourrait conduire à la création d'un mastodonte de l'édition, via le rapprochement de Lagardère Publishing et d'Editis, numéro un et deux du marché en France, et des médias.
Le groupe dans son ensemble a réalisé un chiffre d'affaires proche de 20 milliards d'euros en 2021, en hausse de 19%, avec un bénéfice net de 6 milliards d'euros. Il rappelle qu'il conservera une «présence importante en Afrique», notamment via Canal+ et des investissements dans la communication (Havas), le divertissement ou l'édition, activités dans lesquelles le groupe assure qu'il «poursuivra ses développements».
Des enfants gravement contaminés par la bactérie E.coli à cause de pizzas Buitoni
Depuis la recrudescence de cas de contamination fin février, deux enfants sont morts, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d'évaluation.
Regarder la vidéoPatrice Caine, PDG de Thales : «Il n'y a pas suffisamment d'ingénieurs et de scientifiques en France»
ENTRETIEN - Trente patrons appellent dans une tribune publiée par Challenges à ce que les mathématiques retrouvent leur place dans le «tronc commun» du lycée, dont le PDG de Thales Patrice Caine.
Guerre en Ukraine : la Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne
Une loi promulguée par Poutine permet aux compagnies aériennes russes d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays.
Le Figaro
Le record de Henry avec les Bleus? Mbappé est parti pour le battre... et l'exploser
Baptiste DesprezDÉCRYPTAGE - L'attaquant des Bleus, auteur d'un doublé mardi soir, avance à une cadence folle qui lui permet de croire à tous les records individuels.
Il n'a que 23 ans et les superlatifs manquent déjà pour qualifier les sorties de Kylian Mbappé. Même Didier Deschamps, interrogé mardi soir à Lille après la victoire des Bleus face à l'Afrique du Sud (5-0), sur le fait d'avoir des choses nouvelles à dire aux journalistes au sujet de son protégé, commence à chercher son vocabulaire. Auteur d'un doublé face aux Sud-Africains, pour son 25e et 26e but en sélection, le champion du monde se hisse désormais au 11e rang des meilleurs buteurs de l'équipe de France, mais à cette vitesse il pourrait rapidement entrer dans le Top 10 et bien plus encore. Avec l'objectif assumé de détrôner Thierry Henry (51 buts) … déjà dans le viseur d'Olivier Giroud (48 buts) et Antoine Griezmann (42 buts).
Il y a encore un long chemin car, ce qu'a fait Titi, personne ne l'a fait. Je pense que je peux y arriver bien plus vite qu'on ne le croit
À lire aussiMbappé le patron, Deschamps l'affamé, Giroud le revenant… Les leçons à retenir du début d'année radieux des Bleus
« Bien sûr que j'ai toujours voulu être le premier partout, en équipe de France comme en club, a-t-il confié à l'issue du match sur ce record historique. Il y a encore un long chemin car, ce qu'a fait Titi, personne ne l'a fait. Je pense que je peux y arriver bien plus vite qu'on ne le croit. » Si ses deux compères d'attaque en sélection semblent les mieux placés dans les mois à venir pour s'offrir cet exploit individuel, Kylian Mbappé possède des temps de passage inédits dans l'histoire du football français.
À lire aussiAuteur d'un doublé avec les Bleus, Kylian Mbappé est-il le meilleur joueur du monde actuellement ?
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Au même âge, il est (largement) devant Henry, Platini, Benzema, Griezmann et Giroud
C'est simple, à son âge (23 ans et 3 mois), personne ne s'est montré aussi décisif dans toute l'histoire de l'équipe de France. Avec 26 buts en 54 sélections, il met un coup de vieux à tous ses concurrents directs. Au même âge, Olivier Giroud ne comptait aucune sélection, quant à Antoine Griezmann, il compilait « seulement » trois buts en huit sélections. Quid de Thierry et Henry et Karim Benzema ? « Titi » en était à huit réalisations en 25 sélections, quand « KB9 » se trouvait à 12 unités et 35 sélections. Et Michel Platini -même si les deux époques sont difficilement comparables- se trouvait avec 10 buts en 18 sélections.
Les chiffres sont implacables et en disent long sur la capacité du natif de Bondy à écraser, voire dépoussiérer ce record. Il est au-dessus. Et largement. Sauf blessure majeure et avec la perspective de saisons pleines avec une dizaine de matches internationaux, difficile de ne pas imaginer un record battu dans les quatre ou cinq prochaines années...
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Sur ce sujet, le principal intéressé ne s'en est pas caché, il compte bien prendre la tête de ce classement dans les années à venir et cela pourrait arriver très vite s'il continue sur ses standards du moment. Sur ses cinq derniers matches avec les Bleus, « KMB » a toujours marqué, comptant huit buts à son actif. Une première depuis un certain Karim Benzema (7 buts en 5 matches) entre novembre 2013 et juin 2014. Inarrêtable.
Et si Mbappé allait chercher ... le record planétaire de Ronaldo ?
Conscient de détenir dans ses rangs le meilleur joueur du monde actuel, Didier Deschamps pèse et sous-pèse chacun de ses mots pour ne pas le froisser et aussi pour garder intact l'ambition collective. Un savant dosage de politicien. En clair, il ne veut pas que cette chasse au record, qui concerne tous ses attaquants, n'empiète sur l'équilibre du groupe. « Kylian a l'intelligence de s'inscrire dans un collectif sur et en dehors du terrain, pointe-t-il avec tact et doigté. Tant mieux que l'équipe de France puisse avoir un joueur comme lui. Il le sait, ce n'est pas Kylian et les autres mais Kylian avec les autres, et ça c'est important. »
Ambitieux, l'attaquant du PSG a donc coché comme objectif personnel –parmi tant d'autres- ce record de Thierry Henry, avec lequel il entretient d'excellents rapports, mais sans le dire, un autre occupe forcément son esprit. Encore plus grand et gigantesque. Celui détenu par son idole, Cristiano Ronaldo, auteur de 115 buts, record mondial, avec le Portugal. Le défi est immense, mais Kylian Mbappé, à seulement 23 ans, semble armé pour le détrôner.
Top 10 des meilleurs buteurs de l'histoire de l'équipe de France
Équipe de France : buteur face à l'Afrique du Sud, Giroud revient à trois longueurs du record
Olivier Giroud a ouvert le score et assis un peu plus sa place dans l'histoire de l'équipe de France de football ce mardi soir, à Lille.
France-Afrique du Sud: les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial
Découvrez les bons et mauvais points de notre journaliste présent dans le Nord lors de la victoire de l'équipe de France face à l'Afrique du Sud (5-0).
«Lensois de m..., Fu.. Lens»: l'affiche de Jonathan Clauss taguée avant France-Afrique du Sud
LE SCAN SPORT - Des individus ont tagué et écrit des messages insultants envers le défenseur des Bleus et du RC Lens, quelques heures avant le match entre la France et l'Afrique du Sud à Villeneuve-d’Ascq.
France24 - Monde
Le général Éric Vidaud, le chef du renseignement militaire français, remercié
Publié le : 31/03/2022 - 02:31
FRANCE 24
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Armelle CHARRIER
Éric Vidaud, le chef du renseignement militaire français, quitte son poste, sept mois après sa nomination. Ce départ prématuré est le résultat d'une insuffisance de ses services sur l'invasion russe en Ukraine, mais aussi d'une réorganisation en interne, rapportent des sources à l'AFP.
Le chef du renseignement militaire français, le général Éric Vidaud, quitte ses fonctions. Il se voit notamment reprocher une mauvaise analyse des intentions russes vis-à-vis de l’Ukraine avant le déclenchement du conflit, rapportent des sources militaires et proches du dossier à l'AFP, mercredi 30 mars.
Une source militaire a confirmé le départ immédiat du patron de la Direction des renseignements militaires (DRM), conformément à une information du site l'Opinion. Ce dernier cite une source interne au ministère des Armées évoquant des "briefings insuffisants" et un "manque de maîtrise des sujets".
Selon la source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Mais la DRM "fait du renseignement militaire sur les opérations, pas sur l'intentionnalité", a-t-elle estimé. Les productions du service concluaient que la Russie avait les moyens d'envahir l'Ukraine. "Ce qui s'est passé lui donne raison", a-t-elle fait valoir.
"On ne peut pas résumer ce changement à la seule situation ukrainienne. Il est aussi question de réorganisation du service", a souligné pour sa part une source proche du dossier.
Un poste occupé durant sept mois
Selon une autre source militaire interrogée par l'AFP, qui a elle aussi requis l'anonymat, le départ du haut-gradé faisait l'objet de rumeurs depuis quelques jours au sein de l'armée. Mais il était question qu'un autre poste lui soit confié, ce qui n'aurait finalement pas été le cas.
Le général Vidaud avait été nommé à ce poste l'été dernier, en provenance du Commandement des opérations spéciales (COS). Un de ses faits d'armes était la neutralisation, le 3 juin 2020, d'Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, tué lors d’une opération conduite dans le nord du Mali par les forces françaises. Il était notamment revenu sur la traque de ce chef jihadiste lors d'un entretien accordé en juin 2021 à France 24.
Sa nomination à la DRM avait été le fruit de jeux de chaises musicales qui avaient fait du bruit au sein de la communauté militaire.
La DRM jugée "défaillante"
Début mars, peu après l'invasion de l'Ukraine par les forces russes, le chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, avait admis dans Le Monde des divergences d'analyses entre Français et Américains sur la question d'une possible invasion de l'Ukraine. "Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l'Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d'autres options" pour faire chuter le président Volodymyr Zelensky, avait-il reconnu.
De fait, les Américains ont obtenu du renseignement de très grande qualité sur les préparations russes et avaient décidé, plusieurs semaines avant l'invasion, d'en publier une partie pour tenter notamment de faire pression sur le président russe Vladimir Poutine.
"Le renseignement américain a battu la mesure et a utilisé le renseignement comme un moyen de pression. Cela marque le retour du renseignement comme levier de communication politique", a expliqué à l'AFP Alexandre Papaemmanuel, professeur à l'Institut des études politiques (IEP) à Paris et spécialiste du renseignement.
"La France fait de même. Elle dit en interne, au sein de la communauté et au reste du monde, qu'elle a été défaillante", a-t-il ajouté. Pour autant, il estime que la DRM ne saurait être la seule à blâmer et qu'elle souffre en particulier de moyens insuffisants, d'un problème d'image et d'une organisation des services en silos.
Avec AFP
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L'Entretien de France 24
Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées : "La France va déployer 500 hommes en Roumanie"
L'Entretien de France 24
Général Éric Vidaud, commandant des opérations spéciales : "Innover pour surprendre l'ennemi"
Mort du chef d'Aqmi au Sahel : un "coup de pied dans la fourmilière"
France24 - Monde
Nouvelle alliance au Moyen-Orient : Israël et quatre pays arabes renforcent leur coopération
Publié le : 30/03/2022 - 19:04
Valériane GAUTHIER
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Julia GUGGENHEIM
Le sommet du Néguev va-t-il dessiner un nouveau Moyen-Orient ? Il a en tout cas scellé une alliance entre Israël, les Émirats arabes unis, l'Égypte, le Bahreïn et le Maroc. Leurs ministres des Affaires étrangères se sont retrouvés en présence du secrétaire d'État américain Antony Blinken. Ils ont affiché un front commun face à Téhéran sur la question du nucléaire, mais pas forcément sur la résolution du conflit israélo-palestinien.
Alors que se tenait le sommet du Neguev, une attaque meurtrière s'est produite à Hadera. Deux hommes ont ouvert le feu à l'arme automatique dans une rue de cette ville du nord d'Israël, tuant deux policiers. Les assaillants ont été identifiés par les renseignements israéliens comme étant deux Arabes israéliens, agents locaux du groupe État islamique, qui a revendiqué l'attaque. Le décryptage de Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes.
France 24 s'est également rendu à ce que certains appellent le "Woodstock saoudien". Le festival de musique électronique MDL Beast s'est tenu dans le royaume wahhabite voilà quelques mois. Un évènement qui illustre la volonté de modernisation du prince héritier Mohammed Ben Salman. Le reportage de Lucille Wassermann.
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Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
Malgré la bronca des ONG, le festival Soundstorm fait salle comble en Arabie saoudite
New York Times - World
Ukraine Live Updates: As Russia Regroups Troops, Biden Taps U.S. Oil Reserves
Kyiv March 31, 11:30 p.m.
Moscow March 31, 11:30 p.m.
Washington March 31, 4:30 p.m.
Blaming Vladimir V. Putin for rising energy prices, President Biden ordered millions of oil barrels released from U.S. reserves. Russian forces are withdrawing from around Chernobyl, Ukrainian officials said, but the U.S. and its allies remained skeptical of Moscow’s pledge to scale back its offensive.
Megan Specia and Andrea Kannapell
With the war in Ukraine and the network of sanctions against Russia’s energy industry disrupting global fuel supplies, President Biden announced at a news conference on Thursday afternoon a plan to release up to 180 million barrels of oil from U.S. strategic reserves over the next six months. “Our prices are rising because of Putin’s action,” Mr. Biden said, referring to President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine. “There isn’t enough supply. And the bottom line is if we want lower gas prices, we need to have more oil supply right now.”
Oil prices, which had been surging since the fighting in Ukraine began, had already fallen modestly on expectations of the announcement. But at the same time, OPEC and its allies, including Russia, decided on Thursday to stick with their previously agreed upon plan of modest monthly production increases.
The war’s ripple effects are continuing to spread. Diesel prices are soaring, the number of Ukrainian refugees has surpassed four million — half of them children — and the United Nations is forecasting the worst global hunger crisis in decades as the conflict constrains Ukrainian and Russian grain exports. Ukraine said on Thursday that it had missed $1.5 billion in such exports since the war began.
As the economic consequences of the war played out, the fighting on the ground stretched into its sixth week. A Russian attack on Wednesday night destroyed an oil terminal in Dnipro, a local official said. The central city has become a hub for humanitarian aid to other parts of Ukraine.
A daily update given by regional authorities in Kyiv noted that fighting was at the same level in city’s suburbs on Thursday as had occurred on Wednesday, and also reported shelling on dozens of communities and an oil depot. The NATO secretary general, Jens Stoltenberg, said that the alliance saw little evidence that Russia was fulfilling its pledge to withdraw from the area, and that the troops were instead repositioning. Here are some other major developments:
The director of Britain’s electronic surveillance agency, Jeremy Fleming, said that Russian forces were struggling not only with low morale and weapons shortages, but they had also accidentally shot down their own aircraft and had refused to carry out orders.
The United States leveled new sanctions on Russian technology companies, targeting the supply chains of Russia’s military industrial sector and the networks Moscow uses to evade existing sanctions.
Ukrainian and Russian officials have signaled a willingness to keep negotiating. A member of Ukraine’s negotiating team said that discussions between the two sides would resume via video link on Friday, and the foreign minister of Turkey, which hosted talks this week, said that his Russian and Ukrainian counterparts could meet within weeks.
The International Committee of the Red Cross said that a humanitarian corridor to allow residents to escape Mariupol could open on Friday, after an announcement by Russia’s Defense Ministry that a cease-fire in the besieged southern city would start on Thursday. Previous cease-fires have collapsed in the city, where thousands of residents are stuck with little access to food, water or electricity.
The Kremlin dismissed U.S. claims of intelligence suggesting that Mr. Putin’s aides have given him overly optimistic battlefield reports, describing it as a “complete misunderstanding.”
Ben Hubbard, Hwaida Saad and Asmaa al-Omar
BEIRUT, Lebanon — Hundreds of Syrian fighters are en route to join Russian forces in Ukraine, effectively returning the favor to Moscow for helping President Bashar al-Assad crush rebels in an 11-year civil war, according to two people monitoring the flow of mercenaries.
A first contingent of soldiers has already arrived in Russia for military training before heading to Ukraine, according to a Western diplomat and a Damascus-based ally of the Syrian government. It includes at least 300 soldiers from a Syrian army division that has worked closely with Russian officers who went to Syria to support Mr. al-Assad during the war.
And many more could be on the way: Recruiters across Syria have been drawing up lists of thousands of interested candidates to be vetted by the Syrian security services and then passed to the Russians.
Syria has grown in recent years into an exporter of mercenaries, a grim aftereffect of years of war that gave many men combat experience but so damaged the country’s economy that people now struggle to find work. So they have deployed as guns-for-hire to wars in Libya, Azerbaijan, the Central African Republic — and now Ukraine.
“In general, money is the motivation,” said Bassam Alahmad, the head of Syrians for Truth and Justice, an advocacy group that has researched the Syrian mercenary trade. Some Syrians feel loyalty to Russia because of its support for Mr. al-Assad, he said, while others sign up to fight because they simply need the money and believe recruiters’ promises that they will have noncombat jobs, such as guarding bases or oil facilities.
“Some people don’t mind fighting, but there are groups that are definitely taking advantage of people’s needs,” Mr. Alahmad said. “The result is the same: People are paying this price. People are participating in wars that aren’t theirs.”
On Wednesday, Pentagon spokesman John Kirby said that about 1,000 mercenaries from the Wagner Group, a Russian military contractor, were already in the eastern Donbas region of Ukraine, where Russia has installed two separatist enclaves, and that they included Syrians.
Syria’s long-running war drew in foreign powers such as Iran, Turkey, Russia and the United States, all of which worked with Syrian military groups on the ground to advance their interests.
Some of those partnerships now facilitate mercenary traffic.
Russia and Turkey together dispatched about 10,000 Syrian fighters to bolster their preferred sides in the conflict in Libya, Mr. Alahmad said, and Turkey sent about 2,000 Syrians to Azerbaijan during last year’s war in the disputed territory of Nagorno-Karabakh.
Russia has sent small numbers of Syrians as far as Venezuela, where Moscow has interests in the oil industry.
Using mercenaries is not considered a war crime under the Geneva Conventions, but there is a separate United Nations treaty that criminalizes it. Ukraine is a signatory to that treaty, but Russia is not.
“What we are seeing is predatory recruitment,” said Sorcha MacLeod, the chair of the United Nations Working Group on the use of mercenaries. “They are taking advantage of the poor socioeconomic situation that these people find themselves in.”
The war in Ukraine could pull in large numbers of Syrians, given the scope of the battle, the high number of Russian dead and wounded and Russia’s close ties with the Syrian military. But much about the deployments and activities of Syrian mercenaries remains murky because of the covert nature of their work.
Western officials, experts tracking the issue, recruiters and returned fighters described a messy system in which men with few options scramble for limited opportunities to risk their lives for salaries they could not match at home.
The war in Ukraine has caused interest to spike, and recruiters have launched registration drives across Syria to gather names of men who want to go, according to Mr. Alahmad and a recruiter in southern Syria who is signing men up. The recruiter spoke on condition of anonymity, like others in this article, for fear of repercussions from the Syrian government.
Recruiters often collect payment for registration, and scams are rife.
The recruiter in southern Syria said he started his work after a scammer who had promised him a job in Libya took his money and abandoned him near the city of Latakia in northwest Syria with no way to return home.
He said he had signed up multiple groups to go to Libya, and recently got word that the Russians want as many as 16,000 Syrians to fight in Ukraine. Applicants must be between 20 and 45 years old and weigh between 110 and 200 pounds, he said, adding that those with military experience get priority and that all recruits must be vetted by the Syrian security services.
He and his partner charge applicants about $7 to apply and earn $25 for each one who is accepted, he said. The lack of other work and a currency collapse that has made basic items like bread and cooking gas exorbitantly expensive in Syria have driven up interest in Ukraine, with the promise of earning $1,000-$2,000 a month.
While some other recruiters play up the benefits and minimize the dangers, he said he makes the danger clear.
“Some people are selling it to them as if they’re going to heaven,” he said. “You are not going to heaven.”
The roughly 300 soldiers already in Russia are from the 25th Division of the Syrian Army, known as the Tiger Forces, which are seen as elite and work closely with Russian officers. The Russians have offered them $1,200 a month for six months with a $3,000 bonus when they return to Syria, said the Syrian government ally.
Their families are promised $2,800, plus $600 a month for one year, if their loved ones are killed in combat, he said, adding that in Syria, those soldiers earn about $100 a month, while soldiers from less elite units earn less than $50 per month.
A commander of a militia made up of fighters from Syria and neighboring countries that received Russian support during the Syrian war said his group had sent another contingent of 85 men to Russia. They included Lebanese, Iraqis and Syrians, he said, adding that more were on the way.
“The Russians helped us when needed it, and now it’s time to give back part of what they offered us,” the commander said.
A Syrian man who returned recently from fighting in Libya said he had gone solely for the money, but would never do it again.
Once he was in Libya, where he guarded oil and other facilities, his three-month contract was extended to six, and his salary was cut from $1,000 to $800 a month, he said. His food, water and lodging were supposed to be covered, but he said he slept in a tent with other men, ate mostly rice and bread and had to buy drinking water.
He was happy to make it home and used his earnings to clear his debts and open a cigarette shop, he said. But his activities had left a social stain that could hurt his marriage prospects, he said.
He tells anyone who will listen not to go to Ukraine.
“People who go there will die,” he said.
Raja Abdulrahim contributed reporting from Jerusalem.
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Nick Cumming-Bruce
GENEVA — A team from the International Committee of the Red Cross was preparing on Thursday to try to enter the besieged port city of Mariupol, Ukraine, the next day bringing emergency humanitarian aid and evacuating residents.
The I.C.R.C. team has assembled in Zaporizhzhia, Ukraine, around 140 miles northwest of Mariupol, with two trucks of aid including food, water, medicine and other supplies. The Ukrainian authorities were to provide buses to transport evacuees in an I.C.R.C.-led convoy.
Mariupol’s population has been cut off from the outside world for weeks by heavy Russian bombardment and intensive fighting. Thousands of civilians are believed to have died, and survivors have been trapped in basements without heat or electricity, and desperately short of food, water and other essentials for survival.
The I.C.R.C.’s attempts to enter the city earlier in March were abandoned as fighting resumed around the roads it planned to use for access. On Thursday evening, the security for Friday’s mission still appeared uncertain.
“There seems to be a glimmer of hope we might be able to go so we need to be close,” Crystal Wells, a spokeswoman for the I.C.R.C. in Geneva said, but the mission needed agreement from all sides in the conflict on routes and timing to ensure safe passage for the convoy.
“It’s desperately important that this operation takes place,” the I.C.R.C. said in a statement. “The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it.”
Matthew Mpoke Bigg
Ukraine’s gross domestic product is likely to contract by 20 percent this year and Russia’s by 10 percent as a result of the war, the European Bank for Reconstruction and Development said on Thursday, in its first forecast since Russia’s invasion began on Feb. 24.
Those figures represent a stark reversal of the development bank’s forecasts in November 2021, months before the invasion, which predicted that Ukraine’s economic output would grow by 3.5 percent this year, and Russia’s by 3 percent.
The war’s economic impact will also extend far beyond the immediate zone of conflict, the bank said in a statement.
The bank revised its 2022 growth forecast to 1.7 percent, down by 2.5 percent on its previous forecast, in the 40 countries where it operates. These countries run from Central Europe to Central Asia and include the southern and eastern Mediterranean, plus the West Bank and Gaza.
Overall, the war is having a “profound impact” on the regions that the bank covers and beyond, its chief economist, Beata Javorcik, said in the statement.
“Inflationary pressures were already exceptionally high, and it seems certain they will now be worse, which will have a disproportionate affect on many of the lower income countries where we work,” Ms. Javorcik said.
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Clifford Krauss and Michael D. Shear
Under growing pressure to bring down high energy prices, President Biden announced on Thursday that the United States would release up to 180 million barrels of oil from a strategic reserve to counteract the economic impact of Russia’s invasion of Ukraine.
With midterm elections only a few months away, gasoline prices have risen nearly $1.50 a gallon over the last year, undercutting consumer confidence. And the cost of diesel, the fuel used by most farmers and shippers, has gone up even faster, threatening to push up already high inflation on all manner of goods and services.
“I know how much it hurts,” Mr. Biden said Thursday as he announced the release of oil. “As you’ve heard me say before, I grew up in a family like many of you where the price of a gallon gasoline went up, it was a discussion at the kitchen table.”
Mr. Biden has few tools to control commodity prices that are set on global markets, so he is turning to the Strategic Petroleum Reserve, ordering the largest release since that emergency stockpile was established in the early 1970s. But the move will likely have a modest impact because it cannot make up for all the oil, diesel and other fuels that Russia used to sell to the world but is no longer able to.
“Our prices are rising because of Putin’s action,” Mr. Biden added, referring to President Vladimir V. Putin of Russia. “There isn’t enough supply. And the bottom line is if we want lower gas prices, we need to have more oil supply right now.”
Oil prices fell modestly starting late Wednesday before the White House confirmed the plan on Thursday morning. Mr. Biden plans to release one million barrels of oil a day for 180 days. That would represent roughly 5 percent of American demand and 1 percent of global demand. To put that in context, Russian oil exports are down about three million barrels a day.
Michael D. Shear
Echoing the assessments of U.S. intelligence officials, President Biden told reporters on Thursday that President Vladimir V. Putin of Russia “seems to be self-isolated" and "there’s some indication that he has fired or put under house arrest some of his advisors." But Mr. Biden added, "I don’t want to put too much stock in that this time because we don’t have that much hard evidence.”
Rick Gladstone
The United Nations’ top refugee official visited Ukraine for the first time since the Russian invasion and expressed gratitude to the countries that have taken in Ukrainians. The official, Filippo Grandi, the high commissioner for refugees, said more than 10.5 million people had been displaced either within Ukraine or abroad, around a quarter of the population, and that 13 million people inside the country need urgent humanitarian assistance.
Daniel Berehulak
Ukrainian soldiers continued to assist on the evacuation of people, and animals, from the Kyiv suburb of Irpin. The town, once a quiet bedroom community, has seen heavy bombardment and street-to-street fighting since the early days of the war, although Ukrainian forces claim to have regained control of it.
Dan Bilefsky
With peace talks between Russia and Ukraine sporadic and inconclusive, a seemingly arcane but potentially significant diplomatic fix has been circulating in Europe’s corridors of power: Giving Ukraine security guarantees to enable an agreement with Moscow.
Eager to end Russia’s invasion, which has killed untold thousands of soldiers and civilians and spurred a humanitarian catastrophe, Ukrainian officials said this week during talks in Istanbul that their country was ready to declare itself permanently neutral, forsaking its hopes of joining NATO and meeting a key demand of Moscow. Ukrainian negotiators also said they were willing to discuss Russian territorial claims — but only on the condition of security guarantees from a group of other nations.
Ukrainian officials envision an arrangement in which a diverse group of countries — potentially including NATO members like the United States, Britain, Turkey, France and Germany — would commit, if Ukraine were attacked, to defending it. To some security analysts, however, that sounds very much like NATO’s doctrine of collective defense by another name.
On Thursday, President Recep Tayyip Erdogan of Turkey said the country could, in principle, help guarantee Ukraine’s security. Other countries could potentially follow.
But Ukraine’s request, which took many in Washington by surprise and sent the pulses of some American diplomats racing with alarm, has raised questions as to how such an arrangement would work and whether it would ever really be palatable for the Kremlin.
The senior Ukrainian negotiator, Mykhailo Podolyak, told the Turkish broadcaster NTV on Thursday that security guarantees could help end the war. He said so-called guarantor countries would have legal obligations under international law to provide weapons, military personnel or financial help if conflict involving Ukraine erupted. He said preliminary talks were already underway with the United States, Britain, France, Germany and Turkey, and asserted that those countries had shown willingness to accept the terms.
“This is the meaning of this pact: A country who considers to attack will know that Ukraine is not alone, and other countries are with Ukraine with their armies and their weapons,” he said.
But such an arrangement would face many hurdles, not least of which is the reluctance of Western powers to become ensnared in armed conflict with Russia. It is not clear that any of the countries cited by Mr. Podolyak have signed on to such guarantees or would do so. Mr. Podolyak’s assertions about their willingness to defend Ukraine against Russia in the future have also not been confirmed.
Above all, the prospect of outside countries committing to Ukraine’s defense echoes one of the main concerns that Russia invoked before invading Ukraine. The Kremlin has fumed over the idea of Ukraine, a former Soviet Republic, joining NATO. The country’s request for security guarantees evokes the alliance’s collective defense doctrine: that “an armed attack” against any of the allies in Europe or North America “shall be considered an attack against them all.”
Ian Bond, a former British diplomat in Russia and the head of foreign policy for the Center for European Reform, said that the problem with Ukraine’s notion of neutrality is that so far none of the countries it wants to guarantee it would agree to do so. It would be like NATO membership with collective defense by another name — so highly unlikely, he said.
Steven Erlanger in Brussels and Safak Timur in Istanbul contributed reporting
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Megan Specia
Russian forces declared that they were leaving the Chernobyl nuclear power plant and the nearby city of Slavutych, according to a statement Thursday from Ukraine’s state-run energy company.
The account supports a report from the Pentagon late on Wednesday that Russian troops were withdrawing from the area around the defunct plant in Ukraine’s north, the site of the worst nuclear disaster in history and an area Russian forces had occupied for weeks. Russian forces seized the site near the Belarusian border, where workers have safeguarded nuclear waste since 1986, early in the invasion. For a time, they prevented the specialized staff required to keep the decommissioned plant safe from leaving their posts.
This created broader fears that the plant, which needs constant monitoring, could be compromised. The International Atomic Energy Agency had warned last week that recent intense fighting in the area could jeopardize workers’ ability to keep the defunct plant safe, as employees were forced to work round-the-clock shifts for days on end.
The head of the International Atomic Energy Agency arrived in Ukraine on Tuesday for talks with government officials over the safety of the country’s nuclear facilities, which have been targets for Russian forces.
Several groups of Russians marched toward the Ukrainian border with Belarus, according to a statement on Telegram from Energoatom, the Ukrainian state-run company that operates all four nuclear power stations in Ukraine.
A group of soldiers in Slavutych, where many of the workers live, was also withdrawing toward the border, though a small number of Russian forces still remain at the nuclear site, Energoatom said. Fighting had intensified last week in Slavutych, which was built for evacuees from the 1986 Chernobyl nuclear disaster.
In a statement on Wednesday, the International Atomic Energy Agency, an arm of the United Nations that sets safety standards for the world’s nuclear reactors, said that there had been no staff rotation at the plant since March 21. International monitors have also expressed concern about the safety of a nuclear power plant in Ukraine’s south, where nearby fighting caused a fire in early March.
Mauricio Lima
Gravediggers buried Yurii Oliynyk, 40, during a funeral for three Ukrainian soldiers in Lviv. The men died in clashes with Russian troops this month.
Alan Rappeport
WASHINGTON — The Treasury Department on Thursday leveled new sanctions on Russian technology companies and illicit procurement networks that the country is using to evade existing sanctions, expanding the Biden administration’s effort to punish Russia for its invasion of Ukraine by crippling its economy.
The new measures reflect the challenge that the United States and its allies continue to face in enforcing restrictions that have been imposed to cut off Russia’s central bank, financial institutions and oligarchs from the global financial system, and the need to disrupt Russian supply chains and efforts to conceal transactions.
“Russia not only continues to violate the sovereignty of Ukraine with its unprovoked aggression, but also has escalated its attacks striking civilians and population centers,” the Treasury secretary, Janet L. Yellen, said in a statement. “We will continue to target Putin’s war machine with sanctions from every angle until this senseless war of choice is over.”
Among the 34 organizations and individuals targeted are Serniya and Sertal, Moscow-based companies that illicitly procure dual-use equipment and technology for Russia’s defense sector.
The Treasury Department is also imposing sanctions on several technology companies that produce computer hardware, software and microelectronics that are used by Russia’s defense sector. Among them is Joint Stock Company Mikron, Russia’s largest chip-maker.
Adewale Adeyemo, the deputy Treasury secretary, foreshadowed the sanctions during a speech on Tuesday, when he said that Russia’s military industrial sector would be the next to face restrictions.
“We are planning to target additional sectors that are critical to the Kremlin’s ability to operate its war machine, where a loss of access will ultimately undermine Russia’s ability to build and maintain the tools of war that rely on these inputs,” Mr. Adeyemo said in his speech at Chatham House, an international affairs think tank in London. “In addition to sanctioning companies in sectors that enable the Kremlin’s malign activities, we also plan to take actions to disrupt their critical supply chains.”
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Megan Specia
Russian forces announced plans to leave the Chernobyl nuclear power plant and its satellite city Slavutych, where many employees who maintain the plant live, according to a statement from Energoatom, the Ukrainian state-run company that operates all four nuclear power stations in Ukraine.
Thomas Gibbons-Neff
An apparent missile strike hit a cultural center being used as a Ukrainian military barracks near central Kharkiv. It destroyed parked vehicles, damaged nearby buildings and scattered earth hundreds of yards in every direction. At least one person was injured.
Megan Specia
The International Committee of the Red Cross said its teams were “standing by” to lead an evacuation of civilians from the besieged city of Mariupol on Friday, if warring parties “agree to the exact terms, including the route, the start time and the duration.” The group added: “It’s desperately important that this operation takes place. The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it.”
Steven Erlanger
BRUSSELS — Despite Russian statements that it would radically reduce its military activity around Kyiv, Ukraine’s capital, to concentrate on the war in eastern Ukraine, Western governments see little evidence of that, Jens Stoltenberg, the NATO secretary-general, told a news conference on Thursday.
“According to our intelligence, Russian units are not withdrawing but repositioning,” he said, echoing the views of the U.S. and British governments. “Russia is trying to regroup, resupply and reinforce its offensive in the Donbas region” in eastern Ukraine, Mr. Stoltenberg said.
“At the same time, Russia maintains pressure on Kyiv and other cities, so, we can expect additional offensive actions, bringing even more suffering,” he said.
Mr. Stoltenberg cautioned skepticism about Russian statements about its plans. “Russia has repeatedly lied about its intentions,” he said. “So we can only judge Russia on its actions, not on its words.”
After Ukrainian-Russian talks this week in Turkey, Russia’s deputy defense minister, Aleksandr Fomin, presented the decision to “sharply reduce” military activity around the Ukrainian capital, Kyiv, and the northern city of Chernihiv as a gesture “to increase mutual trust for future negotiations,” rather than as a tactical retreat.
Aurelien Breeden
The French presidency said that it was in touch with the Russian and Ukrainian governments as well as humanitarian organizations to get civilians out of Mariupol but that “the handful of hours announced by Russian authorities” earlier this week for a ceasefire were “insufficient” for a safe and orderly evacuation.
Megan Specia
In the five weeks since Russia’s invasion began, Ukraine has missed out on at least $1.5 billion in grain exports, the country's deputy agriculture minister, Taras Vysotskiy, said on Thursday, the latest signal of the challenges facing the country, a major global grain exporter, because of the war.
International groups have warned that as the conflict continues, the detrimental impact on food security around the world could deepen as Ukraine’s exports falter. A substantial portion of the world’s wheat, corn and barley is stuck in Russia and Ukraine because of the war.
Mr. Vysotskiy, in a statement posted by the Ukrainian government, said that the country has 13 million tons of соrn and 3.8 million tons of wheat but cannot export them using its usual routes, as seaports are blocked.
“Currently, the ability to supply abroad has fallen to 0.5 tons of grain per month, because of which Ukraine has already lost $1.5 billion,” Mr. Vysotskiy said.
Wendy R. Sherman, the U.S. deputy secretary of state, said that the war posed “immediate and dangerous implications for global food security,” speaking during a United Nations Security Council meeting earlier this week.
Ukraine has three ways to export these grains that work around the Black Sea blockades — using ports on the Danube River, which flows into the country and stretches across Europe; by train; or by truck. Mr. Vysotskiy said that each has its own problems.
There is limited capacity in the Danube ports because Ukraine does not typically use them for exports. There are also issues with transport by train, as Ukraine has different track widths than are used elsewhere in Europe, so the country has to find narrower train cars for transport.
“We are currently actively working with European partners on this issue,” Mr. Vysotskiy said.
Antonio Guterres, the United Nations secretary general, warned earlier this month that the war in Ukraine was “already disrupting supply chains and causing the prices of fuel, food and transport to skyrocket.”
“We must do everything possible to avert a hurricane of hunger and a meltdown of the global food system,” he added.
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Stanley Reed
With analysts warning of a coming oil supply crunch, OPEC and its allies, including Russia, decided on Thursday to stick with their previously agreed plan of modest monthly increases. The group, known as OPEC Plus, said it would increase oil output in May by 432,000 barrels a day, a slight uptick from the usual increase of 400,000 barrels a day for technical reasons.
In a news release after what was probably a very brief meeting, OPEC Plus repeated its thinking of a month earlier. The group said that the outlook was for “a well-balanced market” and that recent volatility in prices was “not caused by fundamentals, but by ongoing geopolitical developments,” apparently meaning the war in Ukraine.
In contrast, many analysts are warning that with oil storage tanks at low levels, sanctions over the war in Ukraine and a kind of buyers’ strike underway against Russian oil, a major supply crunch could develop, lowering global economic growth and stoking inflation.
OPEC Plus acted just before the White House made public plans to release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves in response to the rising oil prices and in anticipation of possible spikes in demand or drops in supply. White House officials said they expected other countries to announce additional contributions at a meeting of the International Energy Agency on Friday.
After months of fruitlessly asking OPEC Plus to increase oil production to calm roiled markets, Washington seems to have decided to take charge.
“We know that consumers need relief now, and that is why the president has acted,” a senior administration official said.
Prince Abdulaziz bin Salman, Saudi Arabia’s oil minister, likes to describe the Organization of the Petroleum Exporting Countries as a kind of central banker of oil, smoothing market fluctuations by adding and subtracting supplies, although analysts dispute how effectively it has played this role. In current circumstances, though, OPEC Plus may not be able to act because Russia, while not an OPEC member, has been an integral part and a co-chair of the larger group since it was formed in 2016.
Alexander Novak, Russia’s deputy prime minister, is said to have participated in Thursday’s teleconference. A decision to pump up oil output might have been seen as aiding the West in support of Ukraine and detrimental to Moscow’s interests.
OPEC, whose de facto leader is Saudi Arabia, seems to be trying to ignore the problem caused by Russia’s presence in the group. For instance, OPEC’s latest oil market report, published in mid-March, forecast that Russia’s oil production would be 11.8 million barrels a day in 2022, an increase of nearly one million barrels a day over 2021 levels.
Not reducing those estimates because of the war and sanctions “partly reflects the political sensitivity of downgrading forecasts for Russia,” wrote analysts at Energy Aspects, a research firm.
Other analysts, including those at the International Energy Agency in Paris, are forecasting a substantial decline in the range of three million barrels a day as sanctions bite and companies like Shell and France’s TotalEnergies phase out purchases of Russian oil. In particular, concerns about supplies of diesel fuel, which Russia exports in large volumes to Europe, are emerging.
And OPEC Plus does not have much more oil to contribute to the world market. The group is already falling about 1.3 million barrels a day short of its targets, and is unlikely to come close to adding 432,000 barrels a day in May. Russia, for instance, along with Saudi Arabia, is marked down to increase by more than 100,000 barrels a day, to 10.5 million; because of sanctions, Moscow is very unlikely to be able to increase output.
Analysts say only Saudi Arabia and the United Arab Emirates have the ability to add substantial volumes of additional oil. These producers may be holding back until it becomes clearer how much Russian production will be lost. There are also doubts among market watchers about how much oil they could add quickly.
News that the Biden administration would release one million barrels a day from U.S. strategic reserves beginning in May, comparable to about 1 percent of global output, may also encourage these countries to save what additional volumes they have for a more opportune moment.
Ivan Nechepurenko
President Vladimir V. Putin’s approval ratings have reached levels unseen in years, according to an independent poll released on Thursday, as many Russians rally around the flag in the face of mounting international pressure.
Eighty-three percent of Russians said they approved of Mr. Putin’s actions, up from 69 percent in January, according to a poll by the Levada Center, an independent pollster in Moscow. Ratings of many other government institutions, as well as the governing party, have also gone up, the poll indicated.
Some observers believe polls in Russia do not reflect public opinion accurately, with many people giving answers they believe are socially acceptable, but they are widely considered useful tools in gauging the dynamics of people’s moods.
Many Russians live in a world, as presented by state-run media, where there is no war with Ukraine. Instead, their country is carrying out “a special military operation” to uproot far-right extremists in a brotherly country that went off track and has been pushed by Western countries to turn against Moscow.
The Kremlin has moved to silence most independent media in Russia, forcing some to flee or suspend operations, and others to self-censor. Russia has blocked access to social media platforms, including Facebook, and major foreign news outlets, and enacted a law to punish anyone spreading “false information” about its Ukraine invasion with up to 15 years in prison. Thousands have been arrested in recent weeks at antiwar protests, according to human rights activists.
The poll by Levada — which has been declared a “foreign agent” in Russia — was conducted among more than 1,600 people across the country, with the margin of error not exceeding 3.4 percentage points.
Denis Volkov, Levada’s director, said that initial feelings of “shock and confusion” that many Russians felt at the start of the Feb. 24 invasion of Ukraine was being replaced with the belief that Russia is besieged and that its people must rally around their leader.
“The confrontation with the West has consolidated people,” Mr. Volkov said, adding that some respondents said that while they generally did not support Mr. Putin, now was the time to do so.
According to that line of thinking, he said, people believe that “everyone is against us” and that “Putin defends us, otherwise we would be eaten alive.”
Mr. Volkov compared the prevailing mood in Russia to the aftermath of the annexation of Crimea in 2014, although he said the national feeling today was much darker.
“There is no euphoria, because this time the situation is much more serious and difficult,” he said. “There are victims, and it is unclear when it will all end.”
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Clifford Krauss and Michael D. Shear
Clifford Krauss, an energy correspondent, reported this article from Houston. Michael D. Shear covers the White House.
Under growing pressure to bring down high energy prices, President Biden announced on Thursday that the United States would release up to 180 million barrels of oil from a strategic reserve to counteract the economic impact of Russia’s invasion of Ukraine.
With midterm elections only a few months away, gasoline prices have risen nearly $1.50 a gallon over the last year, undercutting consumer confidence. And the cost of diesel, the fuel used by most farmers and shippers, has climbed even faster, threatening to push up already high inflation on all manner of goods and services.
“I know how much it hurts,” Mr. Biden said Thursday as he announced the plan. “As you’ve heard me say before, I grew up in a family like many of you where the price of a gallon gasoline went up, it was a discussion at the kitchen table.”
Mr. Biden has few tools to control commodity prices that are set on global markets, so he is turning to the Strategic Petroleum Reserve, ordering the largest release since that emergency stockpile was established in the early 1970s. But the move will most likely have a modest impact because it cannot make up for all the oil, diesel and other fuels that Russia used to sell to the world but is no longer able to.
“Our prices are rising because of Putin’s action,” Mr. Biden added, referring to President Vladimir V. Putin of Russia. “There isn’t enough supply. And the bottom line is if we want lower gas prices, we need to have more oil supply right now.”
Mr. Biden plans to release one million barrels of oil a day for 180 days. That would represent roughly 5 percent of American demand and 1 percent of global demand. To put that in context, Russian oil exports are down about three million barrels a day. The U.S. benchmark oil price fell about 6 percent on Thursday.
Reaction from the oil industry was muted. The reserve has mostly been used to increase the supply of oil during wars, foreign threats to energy supplies or natural disasters. Smaller reserve releases by the Biden administration starting late last year have had little impact on the prices that drivers and businesses pay for fuel.
“It will lower the oil price a little and encourage more demand,” said Scott Sheffield, chief executive of Pioneer Natural Resources, a major Texas oil company. “But it is still a Band-Aid on a significant shortfall of supply.”
After sinking to historically low levels during the early months of the coronavirus pandemic, oil prices have been climbing for the last year, reaching their highest levels in nearly a decade.
Oil exploration and production in the United States and elsewhere slid during the pandemic, and still has not quite recovered. American companies, under pressure from investors, have been cautious about spending too much money to drill new wells, lest prices fall again. Instead, many have been paying out larger dividends and buying back their stock.
While that calculation might make sense for individual businesses, it has caused political problems for Democrats who had hoped to reduce the use of fossil fuels to address climate change. Now, under attack from Republicans for high prices, Mr. Biden and Democrats are trying to get the oil industry to drill more.
Both sides of the political divide are eyeing the November congressional election when inflation is expected to be a major issue.
On Thursday, Representative Kevin Brady of Texas, the senior Republican on the House Ways and Means committee, issued a statement denouncing “Bidenflation” and condemning Democratic proposals for “crippling tax hikes and more runaway spending.”
Reacting to news of the release from the reserve, a spokesman for Representative Kevin McCarthy, the Republican leader in the House, accused the president of “attacks on American energy production in order to fulfill his campaign promise to ‘get rid of fossil fuels.’”
Mark Bednar, the spokesman, added: “As a result, the American people are paying the price, as gas is more than $4 per gallon, and we are more reliant on other countries for energy.”
Aides to Mr. Biden are hoping to blunt those criticisms by taking actions to try to lower prices. In a statement about the oil release Thursday morning, the White House said that Mr. Biden was “committed to doing everything in his power to help American families who are paying more out of pocket as a result.”
They are also trying to pin some of the blame for high prices on oil companies, which the administration argues are not producing more energy to increase their profits. The administration plans to call on Congress to require companies to produce oil on more than 12 million acres of federal lands that are already permitted for extraction or pay fines, a proposal that will probably face an uphill climb.
Energy experts said the reserve release would pack more punch if other countries, like China, also sold oil from their stockpiles. The International Energy Agency, an organization of more than 30 countries, will meet Friday and may recommend further releases from national reserves.
Russian oil exports normally represent more than one of every 10 barrels the world consumes. The United States, Britain and Canada have stopped importing Russian oil, and many oil companies and shippers in Europe have voluntarily stopped buying Russia’s energy products. That has produced a deficit so far of about three million barrels a day.
The average price of regular gasoline in the United States is $4.23 a gallon, according to AAA, the motor club. That’s about the same as it was a week ago but up 62 cents a gallon in the last month.
Oil prices had dropped this week after peace talks between Russia and Ukraine showed the first signs of meaningful progress, though Russia has sent mixed messages. Energy traders are also concerned that demand could fall as China, the world’s largest oil importer, imposes lockdowns in Shanghai and other places to deal with coronavirus outbreaks.
“The price effect is likely to be short-term,” David Goldwyn, who was a senior State Department official in the Obama administration, said about Mr. Biden’s announcement. “But part of the benefit of this release is that it will provide a bridge to when new physical supply comes online in the second half of this year from the U.S., Canada, Brazil and other countries.”
Some environmentalists criticized the reserve release. “Putting more oil on the market is not the solution to our problem but the perpetuation of our problem,” said Mark Brownstein, a senior vice president at the Environmental Defense Fund.
But Meghan L. O’Sullivan, director of the Geopolitics of Energy Project at Harvard’s Kennedy School, said releasing reserves to ease shortages would not imperil the transition to clean energy. “What the last month has told us is that if there is no energy security today, the appetite for taking hard steps on the path of transition will evaporate,” she said.
The release is not without risk. Goldman Sachs analysts wrote in a research note that a large discharge could cause “congestion” on the Gulf Coast, keeping new oil production from fields in West Texas out of pipelines and storage tanks.
Mr. Biden’s move could also discourage Saudi Arabia and other producers from increasing supply to reduce prices. OPEC Plus, a group led by Saudi Arabia that includes Russia, on Thursday decided to maintain a policy of only modestly increasing supply.
Bob McNally, who was an energy adviser to President George W. Bush, said the release was “not big enough to offset the potential loss of Russian oil exports should the conflict and sanctions pressure continue to extend.”
The oil market tends to go in cycles, so the release may allow the government to sell high and, later, buy low, potentially earning billions of dollars for the Treasury. The government will use the money it makes from oil sales to refill the reserve, which in turn could help raise prices again.
While pushing up those prices, Jason Bordoff, founding director of Columbia University’s Center on Global Energy Policy and a former aide to President Barack Obama, said an eventual refill could also “send a signal to shale producers that may help encourage them to invest in more production, which may help with today’s potential shortages.”
The U.S. reserve contains nearly 600 million barrels, approximately a month of total American consumption, and it can release up to 4.4 million barrels a day. The stockpile was established after the 1973 energy crisis, when Saudi Arabia and other Arab producers proclaimed an oil embargo.
Safak Timur
ISTANBUL — Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday that Turkey expected to bring together the foreign ministers of Russia and Ukraine in the coming weeks, after hosting talks between representatives of both sides on Tuesday.
Mr. Cavusoglu said that Turkey would mediate the meeting between the ministers, Dmytro Kuleba of Ukraine and Sergey V. Lavrov of Russia, to try to reach a cease-fire agreement and bring an end to Russia’s war in Ukraine that is now in its sixth week. It would be the highest-level meeting between the two sides since Russia invaded Ukraine on Feb. 24.
Russian and Ukrainian delegations met face to face in Istanbul on Tuesday for the first time in more than two weeks, and after the meeting, Russia said it would drastically scale down its military operations in parts of northern Ukraine. Mr. Cavusoglu said that signs of a reduction in attacks had yet to be seen.
“There were some decisions made to lower the tension in those talks,” he said in an interview with the Turkish broadcaster A Haber. “But we are not seeing the full reflection of them on the ground.”
Ukraine has already said it is ready to accept neutrality as part of any peace deal, forgoing the prospect of joining NATO, but wants assurances about its security, Mr. Cavusoglu said. He added that some of Russia’s initial justifications for the invasion — such as the disarmament and vaguely defined “denazification” of Ukraine — were no longer really on the table.
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Megan Specia
Since the start of the war, Russian forces have diminished the once thriving Ukrainian city of Mariupol to a shell of its former self, with thousands of residents caught in the fighting and limited access to food, water and electricity.
But on Thursday morning, there were signs that a humanitarian corridor to allow residents out — and aid in — had been arranged, possibly offering a modicum of relief to a city whose prewar population was about 430,000.
The International Red Cross said the corridor could begin on Friday, after an announcement by Russia’s Defense Ministry that a cease-fire in the city on Thursday would start at 10 a.m. local time and allow people to leave to the west.
The Red Cross said on Twitter that its team in Ukraine was “ready to facilitate the safe passage of civilians” out of Mariupol on Friday and to bring aid in, but that all parties involved must agree to exact terms for the “critical” operation.
“Time is running out for civilians in Mariupol and in other front-line areas who have now gone for weeks with no humanitarian assistance,” the International Committee of the Red Cross said in a statement this week. Within Mariupol, satellite images released in recent days showed hundreds of people lining up outside a grocery store in an attempt to get supplies.
Ukraine’s deputy prime minister, Iryna Vereshchuk, said in an address on Thursday morning that a convoy of 45 buses had set out for Mariupol to try to reach trapped civilians. A passageway for evacuating people from the city of Melitopol, farther west, has also been agreed on.
People from both cities were expected to make their way to Zaporizhzhia, a city farther north that remains under Ukrainian control, although evacuations in previous days have been sporadic and have often been called off at the last minute as fighting has continued.
Mariupol residents who have managed to flee or to send messages from the city have relayed harrowing tales of how they are surviving a weekslong siege with little food and other necessities. Some who escaped last week described the dire risks they faced while traveling through Russian checkpoints — and in some cases land mines — to try to get to safety.
The Red Cross also said on Thursday that a warehouse that it had been using in Mariupol had been damaged, after images showing the result of strikes on the building circulated online. But the group said that all of its supplies there — including medical supplies for hospitals and aid for people living in shelters — had already been distributed.
“No I.C.R.C. staff have been at the warehouse since 15 March, and we don’t know how it’s been used since,” the group said in a statement, adding that despite the city’s stark humanitarian needs, the organization had been unable to bring in more supplies.
Anton Troianovski
The Kremlin on Thursday dismissed American intelligence showing that President Vladimir V. Putin has been misinformed about his military’s struggles in Ukraine, and warned that such a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow could have “bad consequences.”
Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, also played down the notion that a meeting between Mr. Putin and President Volodymyr Zelensky of Ukraine could take place in April.
“It turns out that neither the State Department nor the Pentagon have real information about what is happening in the Kremlin,” Mr. Peskov told reporters. “They do not understand President Putin, they do not understand the decision-making mechanism and they do not understand the efforts of our work.”
Mr. Peskov was responding to declassified U.S. intelligence released on Wednesday that American officials claimed showed growing tension between Mr. Putin and the Ministry of Defense, including with the defense minister, Sergei K. Shoigu.
Some tensions have come into the open, such as when Mr. Peskov said on March 9 that some defense officials had disobeyed Mr. Putin’s instructions not to send conscripts into battle in Ukraine. And Mr. Shoigu’s fate was the subject of widespread speculation when he was not seen publicly for a nearly two-week stretch this month, before he re-emerged last week.
But Mr. Peskov said the United States was grossly misinformed.
“This is not only unfortunate, but also a cause for concern,” he said.
Separately, Mr. Peskov said that before any meeting between Mr. Putin and Mr. Zelensky could take place, a draft peace agreement would need to be finalized and approved by senior officials from both sides. That seemed to slightly backpedal from an accelerated timeline that the Kremlin’s chief negotiator laid out at the Russia-Ukraine talks in Istanbul on Tuesday.
“Only after that can a meeting at the highest levels be discussed,” Mr. Peskov said.
France24 - Monde
À 67 ans, Bruce Willis contraint de mettre fin à sa carrière
Publié le : 31/03/2022 - 15:54
Louise DUPONT
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Dans ce numéro de "À l'Affiche", Louise Dupont revient sur l’annonce de la fin de carrière de Bruce Willis, mondialement connu pour ses rôles dans "Die Hard", "Pulp Fiction" ou "Le Cinquième élément". À 67 ans, l'acteur américain souffre d'aphasie, un trouble du langage qui l'empêche de communiquer correctement. Ses fans pourront encore le voir dans de nouveaux films car il a enchainé les tournages avant d'annoncer sa retraite. "A day to die" sortira ainsi en France dans les semaines à venir.
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Atteint d'aphasie, l'acteur Bruce Willis met fin à sa carrière
"Douce France" : plongée dans la France multiculturelle et musicale de Rachid Taha
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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A Nation of Spy-Catchers: Fear of Saboteurs Has Ukrainians on Edge
There are checkpoints, hotlines and apps for reporting suspicious activities. Ukrainians worry about saboteurs mixing among them sowing mistrust and spreading misinformation.
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By Valerie Hopkins
LVIV, Ukraine — Two weeks after Valeriy, an actor and amateur photographer, settled in western Ukraine after fleeing his home in Kyiv, he was stopped and questioned by the local police.
Someone had reported him as he strolled around the city photographing its squares, churches and other landmarks — many now buttressed with sandbags.
The police officers took him to their car and scrolled through the recent photos on his mobile phone, leafed through his sketchbook, and checked what channels he subscribed to on the social messaging app Telegram.
“They were even reading my memes to check if I am making fun of us or them,” he said in an interview, meaning Ukrainians or Russians. Luckily for him, the officers found a meme of ragtag Russian soldiers with televisions for heads — an allusion to the intense propaganda Moscow is churning out — and let him go.
Valeriy, 32, who asked that his full name not be used for fear of recriminations, is not alone in having to look over his shoulder. With Russia’s full-scale invasion of Ukraine now into its second month, suspicion has settled like a fog over the country, joining anger and unity as the dominant emotions.
Ukrainians have been shaken by reports of “dyversanti” — saboteurs and diversionary groups working for Russia who mix into the civilian population, sow confusion and mistrust, and possibly even alert the enemy to potential targets. Civilians who were already living in fear are seeing spies everywhere.
“With this level of anxiety, and trying to find sources of danger, the more you imagine things when you don’t know what the beast looks like,” Valeriy said.
Suspicions run particularly high in Lviv, near the Polish border. Because it has been largely spared the destruction and horror of cities further east, it has become a magnet for Ukrainians seeking safety, as well as a transit point for those headed to Poland. As such, its population has grown temporarily by up to 400,000, local officials say.
That has put a lot of unfamiliar faces on Lviv’s streets, and raised the antennae of those who live there permanently.
In the first weeks of the war, the police and administrators fielded more than 17,000 calls a day about supposedly suspicious activity, Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky, said in an interview. Now law enforcement bodies are fielding about 10 percent of that volume, he said. But that’s still more than 1,000 a day.
Police officers and members of the Territorial Defense, a volunteer unit of the Ukrainian army, patrol the streets of Lviv and check cars at roundabouts. Men serve at checkpoints on the entrance to every city or village nearby, reserving the right to check documents.
Lviv’s neo-Renaissance opera house functioned throughout the two world wars, its director said. But now, it is not staging operas publicly because of fears that saboteurs may attempt a provocation, its director, Vasyl Vovkun, said in an interview. Instead, the theater has focused on filming and publishing performances, like a recent short ballet about Ukraine’s plea to impose a no-fly zone over the country.
There are legitimate reasons for suspicion. During the first month of the war, Ukraine’s intelligence agency, the S.B.U., dismantled 20 saboteur groups and apprehended 350 more saboteurs, a spokesman, Artem Dekhtiarenko, said last week.
And Mr. Kozytsky wrote on his Telegram channel that on Saturday, a day when Russian missiles struck two industrial facilities in Lviv, the police had stopped a suspicious car and checked the phones of the two men inside. He said they found videos and photos showing the movements of Ukrainian military. “They also had photos of the passports of men with Luhansk registration and many contacts with Russian numbers,” he said.
The assertions could not be independently verified.
Ukrainians of all stripes have tried to help the authorities in any way they can. Patriotic, militaristic music blares from the speakers of every restaurant and cafe. The Italian protest song “Bella Ciao” has been recast in Ukrainian with lyrics celebrating the donated American-made Javelin missiles and Turkish Bayraktar drones being used by the troops.
And ordinary civilians can join the fight by reporting suspicious activities. An app, eVorog, a wordplay that means “there is an enemy,” asks people to report any suspected military activity. It has received more than 200,000 submissions in a month, according to the Patrol Police, a subdivision of the police responsible for public order.
With the war at the forefront of everyone’s minds, people are nervous, especially newcomers. Anton Ivanov, a 36-year-old IT specialist from Kyiv who settled in his uncle’s Lviv apartment, was visited by the police and the Territorial Defense. Surprised that anyone would show up at his door, he asked the men knocking who they were.
The armed, uniformed men were asking the same question.
“They demanded our IDs, wanted to see who we are, where we are going, and why we are staying here,” Mr. Ivanov said. “They asked if we were hiding someone.”
It turned out that the neighbors in their leafy residential neighborhood had become suspicious about a car with license plates not from Lviv, and someone phoned the police. Once the documents had been checked, they moved on.
In another cobblestone neighborhood, Natalia Kovtun, 71, has been refusing to open the basement bomb shelter in her apartment building out of fear that a nefarious actor could plant a bomb there.
“What if someone tries to break into here, and bring a bomb here?” she asked one of her neighbors. “Do you understand what will happen? We will all fly up, the entire house. We have really unprotected doors and it is easy to break the lock to come into our yard.”
In the nearby Ternopil region, two groups of men grew so suspicious that they reported each other to the police.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden announced he would release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
“There was a conflict situation between unknown citizens who considered each other dyversanti,” the Ternopil police wrote on Facebook on March 18. One group followed and then reported several men who appeared suspicious to them; the other group also called the police to report that they were being chased and felt threatened by “an unknown aggressive man.”
“We warn citizens: Do not try to detain unknown persons on their own, or threaten them with weapons or physical confrontation,” the regional police wrote.
The perception is that while Russian forces cannot send their armies to surround Lviv, the enemies — individuals and small groups who can blend in with the other hundreds of thousands of outsiders — are already within.
A law enforcement official, who declined to be identified because of the tense atmosphere in the city, pointed out that Ukraine and Russia have been fighting for eight years in the East. He shared stories of recent apprehensions of saboteurs posing as humanitarian workers. “Of course they have had time to carefully prepare,” he said.
A 10 p.m. curfew is in effect, though the streets are mostly empty by nightfall. Mysterious messages get passed around warning that the Russians plan to target representatives of western embassies or aid agencies that have moved from Kyiv.
Previous attacks in the West were also supported by local assets.
An amateur aviator from Lutsk, northeast of Lviv, where the military airport was hit twice, had been providing information to Russian security services since at least 2017, the S.B.U. found after detaining the man earlier this month. They accused him of communicating with the Russians about the activities of the military during the first week of the war.
“People are enraged,” the mayor of Lutsk, Ihor Polishchuk, said in a recent interview. “The person who was detained had posed as a civic activist,” he said, adding that the man’s arrest had “increased the level of suspicion of possible spies.”
The S.B.U. reported similar instances of assistance in attacks on the military airports in the cities of Ivano-Frankivsk and Vinnytsia.
The trepidation in Lviv has only grown since the missile strikes on the city on Saturday.
Lviv’s regional administration and Ukraine’s intelligence agency have resisted providing full details about targets, and have lashed out at journalists for showing images of the aftermath of the strikes, saying these give the Russian forces information that helps them decide whether or not to launch more projectiles.
Valeriy, the actor and photographer, said that his encounter with the police was an invasion of privacy he would not have tolerated in peacetime, but that it was conducted in an “appropriate manner” and for a good cause.
“There is a fine line between paranoia and vigilance,” he said.
“At the end of the day, if it’s the former, it’s just inconvenient for an innocent person. If not — then someone dies.”
Yevhenii Poliakov and Anna Ivanova contributed reporting.
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France24 - Monde
Anticipation : "l'armée s'ouvre à des auteurs de science-fiction" pour réussir à penser différemment
Publié le : 31/03/2022 - 12:09
Damien COQUET
Le commandant Jean-Baptiste Collas, membre de l’Agence de l'innovation de défense, et Cédric Denis-Rémis, vice-président développement de l'université Paris Sciences et Lettres (PSL), sont à l'origine du projet Red Team, une équipe d'auteurs et de dessinateurs de science-fiction chargés d'imaginer les menaces pouvant frapper la France dans les prochaines décennies. Certains des scénarios élaborés par cette équipe sont rendus publics dans le livre "Ces guerres qui nous attendent 2030-2060".
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Valeurs Actuelles
La Génération Zemmour, minoritaire mais surmobilisée
Il fait les cent pas. Son discours dans la main droite. La main gauche tremblotante. « Je vous demande d’accueillir le président du plus grand mouvement jeune de France. » Stanislas Rigault introduit le meeting du Trocadéro. À 22 ans, le jeune homme va s’exprimer devant des dizaines de milliers de Français. Avant toute chose, le président de Génération Z remercie ses 20 000 adhérents.
En avril 2021, Stanislas Rigault active ses réseaux. Il coordonne les premières campagnes d’affichage visant à promouvoir la candidature d’Éric Zemmour à la prochaine élection présidentielle. À Aix, une affiche géante est déployée en plein cours Mirabeau. En juin, les Parisiens sortent de chez eux. Sur les Grands Boulevards, ils aperçoivent la nouvelle affiche des jeunes zemmouristes : “Zemmour président”. Sur le terrain, ceux-ci s’activent et permettent à la candidature du journaliste d’émerger. Ses velléités en sont décuplées.
En parallèle, Stanislas Rigault nourrit la curiosité des médias. La presse écrite veut partager des cafés avec lui. Les caméras de télévision veulent le suivre pendant les collages. Sur les plateaux, il progresse de semaine en semaine. En décembre, après avoir parlé à Villepinte, il se paie Alexis Corbière dans « Face à Baba », devant les yeux émerveillés d’Éric Zemmour. Dans le public, le député s’énerve, qualifie le jeune homme de « menteur » et lui enjoint de poursuivre ses études, qu’il sacrifierait à la campagne. Un conseil immédiatement balayé par Rigault : « Retournez enseigner car en 2022 c’est terminé, l’Assemblée nationale. » L’espace d’une soirée, il pique la vedette à son gourou. « Le petit peut faire ce que j’ai fait toute ma vie et que je n’ai plus le droit de faire », résume le candidat après l’émission.
Stanislas Rigault illustre cette jeunesse qui a porté la candidature d’Éric Zemmour, quand bien même cela ne se traduit pas dans les sondages. Selon l’Ifop, il récolte 7 % des intentions de vote des 18-25 ans, contre 33 % pour Emmanuel Macron et 22 % pour Marine Le Pen. Mais la jeunesse zemmouriste, contrairement aux autres, se mobilise. « Ces jeunes ont la passion de la France, ils ne veulent pas voir leur pays mourir, souligne un stratège de la campagne. Cette jeunesse se mobilise car elle voit que seul Éric Zemmour peut changer les choses et sauver la France. » Orphelins d’une France qu’ils n’ont pas connue. Enfants d’un homme qui nourrit leurs espérances.
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Figaro
Giovanni Boldini au Petit Palais: le triomphe du Paris de la Belle Époque
Eric Biétry-RivierreAu cœur de Paris où il a brillé, la rétrospective du Petit Palais révèle plus qu’un peintre mondain. Sous son pinceau, c’est toute l’inventivité d’une période foisonnante qui s’exprime.
«S’il fallait le comparer présentement à quelque jeune, je dirais qu’il avait de Giacometti la pointe, le vif, la grisaille et le mauve, qu’il préfigurait l’éclaboussement astronomique des graphismes de Georges Mathieu.» Ainsi parlait Cocteau. C’était au début des années 1960 à propos de Giovanni Boldini (1842-1931), «peintre prestigieux que l’élégance de certains de ses modèles fit passer pour un peintre mondain».
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Aujourd’hui, grâce à la riche et flamboyante rétrospective proposée au Petit Palais (plus de 150 œuvres), il est possible d’apprécier les deux: le Boldini portraitiste innovant comme le chantre très fantasque et raffiné d’une société qui ne le fut pas moins. Celle des Huysmans et Proust. Celle des cocottes, duchesses et grandes bourgeoises. Celle de la Belle Époque décadente qui brillait plaine Monceau et s’encanaillait à Pigalle.
Avec perspicacité, le poète, pourtant digne épigone de ce milieu, fait d’abord valoir la touche, la facture, la palette. Preuve que ce dandy n’était pas un snob. Mais, ce faisant, il célèbre Boldini comme s’il avait été un avant-gardiste. Or, au juste, de quoi procèdent ces robes bâties à grands coups de pinceau rapides et incisifs (Feu d’artifice datant des années 1892-1895, une des toiles les plus «pyrotechniques» de la sélection, portrait d’une inconnue affleurant l’abstraction lyrique postwar)? Et d’où viennent ces silhouettes filiformes et maniérées, visages académiques sur cahot froufroutant et fouillés d’argent, d’aubergine, d’or, de parme, de différents roses ou de noirs, rejetons anachroniques de Standing Woman et de l’Homme qui marche ?
Amour pour le présent
Né à Ferrare, formé à Florence, Boldini connaît tout le sens de la «sprezzatura» italienne, cette prestesse faussement instinctive, cette nonchalance naturelle d’apparence, cette grâce qui jamais ne doit verser dans l’affèterie sous peine de trahir son caractère factice. Tôt bras dessus bras dessous avec quelques dames mécènes rencontrées sur la Côte d’Azur ou à Londres, l’artiste qui est un fieffé coquin (il se mariera à 86 ans!) débarque à Montmartre au lendemain de la Commune. Et c’est à Paris, jusqu’à sa mort, qu’il fera avec succès l’essentiel de sa carrière.
Il voyage en Espagne et jusqu’à Tanger avec Degas, autre peintre aux attaches italiennes mais bien moins noceur. Un dessin de lui figure son ami en contre-plongée et à la tâche. Même amour pour le présent, les cadrages audacieux et le travail. «Boldini peignait sans fin, du matin au soir, comme un pianiste fait ses gammes», commentent les commissaires Servane Dargnies-de Vitry, en charge des peintures du XIXe siècle au Petit Palais et Barbara Guidi, directrice des musées de la ville de Bassano del Grappa qui conserve le fonds d’atelier. Boulevard Berthier, il a emménagé dans un vaste lieu précédemment occupé par son cadet John Singer Sargent, autre natif de la Botte, autre phare du portrait mondain fin de siècle.
Femme fatale au sourire mutin
Si aux cimaises, bleues, rouge salon ou gris perle, manque son portrait de Whistler avec lequel Boldini partageait le goût de la couleur lavée et celui du pastel (resté au Brooklyn Museum de New York), s’il manque encore la célèbre effigie de Verdi (non prêtée par la Galerie nationale d’art moderne à Rome), la fête est exceptionnelle. Côté fumoir, dans une somptueuse rotonde à ferronnerie d’art et murs aubergine, gloire à Montesquiou, tout à la fois modèle du baron de Charlus chez Proust et du Des Esseintes de Huysmans dans À rebours. Ce roi des dandys brandit sa canne comme un sceptre. En pendant, dans un autre trois-pièces du meilleur tailleur, mais avec cravate plutôt que lavallière car nous sommes désormais entrés dans le XXe siècle, le désinvolte et assuré ami de Whistler Peter Harrison ne lui cède rien. Comme Montesquiou il connaît le langage des doigts, la symbolique des bagues et de leurs pierres. Ces nouveaux aristocrates s’inscrivent de plain-pied dans la tradition du portrait à la Gainsborough et Reynolds. Non loin, en frac, Willy le mari de Colette, semble, lui, croisé à la sortie du spectacle.
Il est prétexte à l’une de ces harmonies noires, geai et bleu pétrole, dans lesquelles Boldini excelle. Lady Colin Campbell en fait une autre, plus monumentale encore. Quelle taille de guêpe que celle de cette femme fatale au sourire mutin. On dit qu’avant de poser pour «il maestro», les femmes s’obligeaient à une cure amaigrissante… Elles se trouvent rassemblées comme au bal, dans une galerie longue de cinquante mètres, véritable bouquet final avec tapis rouge et, au centre, leurs tenues signées Worth Poiret, Doucet, Callot ou La Ferrière. La demi-mondaine et chanteuse Mlle Lantelme, la marquise Luisa Casati (sans son lévrier ou son guépard mais ici dans un maelström de plumes de paon), la princesse Bibesco ou encore Pauline Hugo, l’excentrique collectionneuse Rita de Acosta Lydig comptent parmi les joyaux de ce Gotha féminin.
Au total ici, pas moins de douze grands portraits en pied. Une bretelle galonnée d’or est négligemment tombée d’une épaule. Un creux de gorge fait un vase à roses idéal. L’échancrure d’une robe magnifie un dos ivoire. Certaines de ces toiles ont été refusées par leur commanditaire car jugées trop inconvenantes. Devant une telle profusion, on se dit que Boldini abuse de sa facilité. De fait, il peut être répétitif. Mais comme le meilleur est là, on salue plutôt l’audace. Coulures et gribouillis périphériques ici, bras allongés et mains tordus là. Tension ou au contraire abandon des corps. On cède aussi devant ses capriccios: par exemple Boldini représente ses propres toiles en train d’être observées. La modestie n’étouffe pas celui qui sait se jouer si aisément de la complexité d’un drapé de robe écossaise.
Du coup il peut galvauder son art. Déjà, dans ses scènes de genre rassemblées dans une première section, ses virgules nerveuses, méticuleusement micro-empâtées, sentent trop le Charles Meissonier ou la Hollande ancienne d’un Frans Hals. Les incongruités qu’elles véhiculent charment plus. Par exemple ce tableautin avec Berthe sa maîtresse. Sur le bureau derrière lequel elle est avachie dans un frou-frou de soierie, on remarque un rat jouant du violoncelle. Non loin, des perroquets voisinent avec un matador et une gitane pour l’unique plaisir d’un surcroît de couleurs éclatantes. Sur la plage d’Étretat, dans un retour de pêche, Boldini représente chaque galet. Dans un printemps au potager, sa paysanne a le port d’une reine. On comprend que le caricaturiste Sem ait été un ami proche.
On les voit ensemble ces deux drôles, subjugués et en même temps moqueurs de ces autres théâtres que sont Chez Maxim’s, Deauville, Auteuil, les courses à Longchamp, Saint-Moritz, New York. Mais foin de provinces! Vive la capitale et ses lumières électriques. On inaugure le Moulin Rouge. Dans une scène incandescente comme un french cancan, Boldini colle trois bras à une entraîneuse. Inadvertance ? La débauche n’est pas que dans l’air. Il faut jouir de tout, tout essayer alors. Une section montre les travaux demeurés à l’atelier. Ces natures mortes et ces paysages de Venise sont des plus expérimentaux, ivres de zigzags, pures fulgurances.
«Boldini, les plaisirs et les jours», au Petit Palais (Paris 8e), jusqu’au 24 juillet. Catalogue Paris Musées, 256 p., 39,90 €. Rés.: 01 53 43 40 00. petitpalais.paris.fr
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REPORTAGE - Exposé partout dans le monde, l’artiste catalan est en vedette en France ce printemps. Humanisme et partage sont ses priorités.
France24 - Monde
RD Congo : un "objet lumineux" à l'origine de la chute de l'hélicoptère de la Monusco
Publié le : 30/03/2022 - 23:20
Nabia MAKHLOUFI
Célia CARACENA
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Huit soldats de la paix sont décédés mardi dans des circonstances encore floues et les Nations unies n'excluent aucune piste. Selon les premiers résultats de l'enquête, "un objet lumineux aurait causé l'accident" de leur hélicoptère au-dessus du Nord-Kivu. L'armée congolaise et le groupe armé M23 continuent de s'accuser mutuellement.
La crise politique en Tunisie a franchi un nouveau cap, mercredi 30 mars, alors que les membres du Parlement, suspendu l'an dernier par le président Kaïs Saïed, se sont réunis virtuellement pour voter contre des mesures décidées l'an dernier par le chef de l'État, lequel a réagi en dissolvant le Parlement.
Le mois sacré de ramadan approche à grand pas, avec un premier jour du jeûne, samedi 2 avril. Les repas du soir sont traditionnellement partagés avec l'ensemble de la famille ou les amis. Mais cette année, la flambée des prix gâche les célébrations, par exemple au Sénégal.
La Fédération égyptienne de football, dont l'équipe nationale a échoué à se qualifier pour le Mondial-2022 après sa défaite contre le Sénégal, a déposé une plainte officielle contre son homologue sénégalaise pour violence et "racisme". "L'équipe égyptienne a fait l'objet de racisme après l'apparition de banderoles offensantes dans les tribunes du stade à l'intention des joueurs, en particulier Mohamed Salah, le capitaine. Le tout documenté par des photos et vidéos jointes à la plainte ", a déclaré la Fédération égyptienne.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Combats dans l'est de la RD Congo : huit Casques bleus tués dans un crash d'hélicoptère
Tunisie : le président Kaïs Saïed dissout le Parlement, huit mois après l'avoir suspendu
REPORTAGE
Mondial-2022 : le Sénégal élimine l'Égypte au bout du suspense et dans une ambiance survoltée
New York Times - World
North Korean ICBM Launch May Have Been Fake. It’s Still Important.
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South Korea says Kim Jong-un disguised an older missile as a new one to exaggerate his country’s weapons achievements when he badly needs political leverage.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — When North Korea conducted its most powerful intercontinental ballistic missile test to date last week, it said it launched the Hwasong-17, its newest and biggest ICBM. In a propaganda blitz, the country’s state media released a Hollywood-style video of its leader, Kim Jong-un, personally guiding the test launch in a sleek leather jacket and sunglasses at Pyongyang International Airport.
South Korea now says it may have been a ruse.
In a report to the National Assembly on Tuesday, the South Korean Defense Ministry endorsed what some analysts had already suspected: North Korea actually fired its older Hwasong-15 ICBM — which was tested in 2017 — and exaggerated Mr. Kim’s weapons achievements by falsely claiming a successful Hwasong-17 launch.
Mr. Kim badly needs to strengthen his diplomatic leverage with the United States and South Korea, and a successful new launch may have helped. But more important, South Korean officials said, Mr. Kim used the launch and a crude, fake presentation of video and photos to demonstrate his infallible leadership to the long-suffering people of North Korea.
The country will celebrate the 110th birthday of Kim Il-sung, Mr. Kim’s grandfather and North Korea’s founder, next month. With his economy hobbled by international sanctions and the pandemic, Mr. Kim has often used such occasions to focus on his growing nuclear capabilities and to show off his power.
“We suspect the latest launch had more to do with domestic considerations,” the Defense Ministry said in its parliamentary report.
When North Korea first unveiled the Hwasong-17 during a military parade in October 2020, it appeared to be the largest mobile-launcher ICBM the world had ever seen. Some analysts suspected that, unlike the Hwasong-15, which is built to carry a single warhead, the Hwasong-17 appeared to be designed to carry multiple nuclear warheads. A successful launch would have marked a significant milestone in North Korea’s ICBM program.
North Korea began testing the Hwasong-17 this year. On Feb. 27 and March 5, it tested the missile’s first-stage booster rocket and other components, but not at full range. In its third test, conducted on March 16, something went wrong, and the rocket exploded in the sky near Pyongyang, the capital, shortly after liftoff.
“The explosion was visible to the naked eye, as its debris rained down through the sky over Pyongyang,” Ha Tae-keung, a South Korean lawmaker, told reporters this week. “Pyongyang citizens were shocked, and it could even have led to some instability.” South Korean officials said Mr. Kim likely used the successful test flight of the Hwasong-15 disguised as the Hwasong-17 on March 24 as damage control.
“Now that Pyongyang citizens had witnessed the failure, they needed to send a message of success and do so quickly in order to prevent rumors from spreading and to ensure regime stability,” the Defense Ministry said in its parliamentary report. “So they launched a Hwasong-15 model whose reliability had been confirmed through a test in 2017.”
The Hwasong-17 is bigger and longer than the Hwasong-15. Its first-stage booster rocket has four nozzles, while the Hwasong-15 has only two. But Mr. Kim’s propagandists edited and combined video footage and photos from the earlier Hwasong-17 tests with those from the Hwasong-15 last Thursday, creating the illusion of a successful Hwasong-17 launch, South Korean officials said.
North Korea’s ICBM Tests
March 24, 2022
North Korea launches its most powerful ICBM to date, with a flight time of nearly 71 minutes.
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Nov. 2017
The Hwasong-15 sets the country's previous records for ICBM height and flight time.
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July 2017
The Hwasong-14, tested twice in one month, is the first ICBM launched by North Korea. Experts say the missile can travel over 6,000 miles, enough to reach the continental United States.
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March 24, 2022
North Korea launches its most powerful ICBM to date, with a flight time of nearly 71 minutes.
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Nov. 2017
The Hwasong-15 sets the country's previous records for ICBM height and flight time.
July 2017
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July 2017
The Hwasong-14, tested twice in one month, is the first ICBM launched by North Korea. Experts say the missile can travel over 6,000 miles, enough to reach the continental United States.
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By The New York Times
While unsuspecting North Koreans may have been fooled, the alleged fakery did not escape the scrutiny of South Korean defense officials and private analysts.
The weather around Pyongyang last Thursday was overcast, but some photos of the test released by North Korean media showed a fine and clear day. The test took place in the afternoon, but in some photos and video footage, the shadow of Mr. Kim at the test site suggests that he was inspecting a test in the morning. (All three previous Hwasong-17 tests, including the one that failed, took place in the morning.)
The engine burn time and trajectory data from the test also hinted at a Hwasong-15 rather than the Hwasong-17, South Korean officials said. And lastly, satellite and other data indicated that the missile had two nozzles, not four, officials said.
With no free news media allowed in North Korea, it is extremely difficult to verify official claims independently. When North Korea conducts a weapons test like the one last Thursday, outside analysts have few sources of information other than North Korean state media and a small amount of data released from Seoul or Tokyo. And in North Korea, propaganda routinely trumps the truth.
The Significance of North Korea’s Missile Tests
An increase in activity. In recent months, North Korea has conducted several missile tests, hinting at an increasingly defiant attitude toward countries that oppose its growing military arsenal. Here’s what to know:
U.N. resolutions. Tensions on the Korean Peninsula started rising in 2017, when North Korea tested three intercontinental ballistic missiles and conducted a nuclear test. The United Nations imposed sanctions, and Pyongyang stopped testing nuclear and long-range missiles for a time.
Failed diplomacy. Former President Donald Trump met with Kim Jong-un, the North Korean leader, three times between 2018 and 2019, hoping to reach a deal on North Korea’s nuclear and missile programs. After the talks broke down, North Korea resumed missile testing.
An escalation. North Korea started a new round of testing in September after a six-month hiatus. It has since completed several tests, including the firing of multiple intermediate-range and intercontinental ballistic missiles, that violated the 2017 U.N. resolutions.
The U.S. response. Washington has proposed new sanctions on North Korea, which insists it’s exercising its right to self-defense. After the country carried out new tests of an intercontinental ballistic missile, American forces put their missile defense units in Asia in a state of “enhanced readiness.”
Still, it is unusual for the South Korean military to dispute a North Korean claim so publicly and with so much detail. Some analysts say the South Korean military has a history of downplaying the power of its Northern rival.
The South Korean military may also have been particularly upset by the launch because it came in the middle of a rocky presidential transition in Seoul: President-elect Yoon Suk-yeol told the Defense Ministry to move out of its current location so he could use it for his presidential office after his inauguration on May 10.
Hwasong-17 or not, the North’s latest missile launch still violated U.N. resolutions and the country’s self-imposed moratorium on ICBM tests. It also demonstrated significant technological advances. The missile soared 3,852 miles into space, compared with an altitude of 2,796 miles that the Hwasong-15 achieved in its last test in November 2017.
The main question appears to be whether the weapon was an improved and more powerful version of the Hwasong-15 or the same Hwasong-15 equipped with more fuel and a lighter payload allowing it to fly higher.
“We should not pay too much attention to whether this was a Hwasong-15 or 17,” said Kim Dong-yup, an expert on the North Korean military at the University of North Korean Studies in Seoul. “I don’t think you can generate such flight data by just reducing the payload or using a little more fuel. This clearly marks a technological advance.”
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L'Humanité
Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Figaro
En Tunisie, Kaïs Saïed se débarrasse du Parlement
Le président a annoncé mercredi la dissolution d’une assemblée décrédibilisée par des disputes incessantes et dont les activités étaient gelées depuis huit mois.
Tunis
Cette fois, c’est officiel: Kaïs Saïed a tous les pouvoirs. Mercredi soir, le président a annoncé la dissolution du Parlement qui était gelé depuis huit mois. Une décision provoquée par l’organisation d’une plénière virtuelle lors de laquelle les députés ont voté la fin des mesures exceptionnelles et l’annulation des décrets présidentiels adoptés au cours de cette période. Retour sur cette crise politique tunisienne qui n’en finit pas.
Le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed annonce le gel de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), à l’image écornée par les disputes verbales et physiques des députés élus en 2019 et par son impotence. Quelques semaines plus tard, le 22 septembre, Kaïs Saïed s’arroge le droit de légiférer par décret présidentiel. Le président, qui dit incarner la voix du peuple, s’attaque également aux institutions qu’il juge corrompues et inefficaces. Face à lui, l’opposition peine à s’unir et est atomisée. Il a d’ailleurs fallu du temps au Parlement pour réussir à organiser la plénière du 30 mars. «C’était la consécration de quatre mois d’efforts, explique Sayida Ounissi, députée d’Ennahdha. Il y a des députés qui ne voulaient plus rien à voir avec l’ARP. C’était aussi considéré comme coûteux, en termes d’image, de s’afficher avec des membres d’Ennahdha.» L’une des conditions pour organiser la plénière a d’ailleurs été le fait que Rached Ghannouchi, président du Parlement et leader d’Ennahdha, laisse son siège à un de ses vice-présidents, Tarek Fetiti.
C’est une tentative de coup d’État qui a échoué
À l’annonce de la tenue de la réunion, deux jours plus tôt, le président Kaïs Saïed a dénoncé une tentative «illégale». Mercredi, à 12 heures, alors que les députés commençaient à se connecter sur Zoom pour leur séance virtuelle - le Parlement étant bouclé par des forces de sécurité depuis juillet -, la plateforme a été suspendue sur tout le territoire tunisien. Les élus se sont alors tournés vers l’application de visioconférence GotoMeeting. 122 députés sur 217 ont indiqué leur présence. Une participation notable, l’absentéisme étant un des fléaux de cette assemblée. Le président de séance et les chefs de bloc parlementaire ont eu un temps de parole. Beaucoup ont demandé des élections législatives anticipées pour remédier au blocage. 116 députés ont finalement voté pour l’annulation des décrets présidentiels pris depuis le 25 juillet, concernant notamment la mise en place des mesures exceptionnelles, de l’état d’exception ou encore la dissolution du Conseil national de la magistrature.
À lire aussiTunisie: le président Kaïs Saïed consulte les citoyens avec des QCM
Kaïs Saïed n’a pas tardé à réagir. Mercredi soir, entouré de sécuritaires lors d’un conseil national de sécurité - le second en trois jours -, il a rappelé que les décisions adoptées par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) suspendue n’ont aucune légitimité: «C’est une tentative de coup d’État qui a échoué.» Une enquête a été ouverte pour «atteinte à la sûreté de l’État». Dès mercredi soir, les réseaux sociaux bruissaient de rumeurs sur des arrestations de députés. «Nous avons passé la nuit à nous appeler pour vérifier, raconte Sayida Ounissi. Rien n’est exclu aujourd’hui. Ce jeudi, il y a beaucoup de discussions entre nous sur les aspects pratiques: préparer un petit sac de voyage, chercher quelqu’un pour s’occuper des personnes dont on a la charge…»
«Poussé à bout»
Mais Kaïs Saïed ne s’est pas arrêté là. Il a également annoncé la dissolution du Parlement en se basant sur l’article 72 de la Constitution de 2014. Celui-ci dispose que «le président de la République est le chef de l’État, symbole de son unité, il garantit son indépendance et sa continuité et il veille au respect de la Constitution». Le président, ancien professeur de droit constitutionnel, semble sous-entendre que les députés ont porté atteinte à l’unité de l’État.
À lire aussiEn Tunisie, le régime de Kaïs Saïed prend un virage sécuritaire
La dissolution effective du Parlement n’est de toute façon pas une mauvaise nouvelle pour beaucoup. «Nous avons organisé cette plénière car nous voulions bousculer les lignes et sortir de ce statut non constitutionnel de ce gel du Parlement», explique Oussama Khlifi, président du bloc Qalb Tounes. «Kaïs Saïed a toujours refusé de dissoudre le Parlement car il ne voulait pas être limité par la Constitution, qui prévoit l’organisation d’élections au bout de 90 jours. Il a été poussé à bout. L’objectif des députés était de provoquer une réaction de Kaïs Saïed et de déstabiliser son calendrier», estime Selim Kharrat, membre de l’ONG al-Bawsala, qui surveille les politiques publiques.
Mais le président de la République n’a pas laissé entendre qu’il allait modifier sa feuille de route. Celle-ci prévoit un référendum sur la Constitution de 2014 le 25 juillet et des élections législatives le 17 décembre. D’ici là, c’est l’état d’exception, mis en place le 25 juillet, qui prévaut.
Guerre en Ukraine: derrière la posture martiale, la fragilité des forces Tchétchènes de Ramzan Kadyrov
DÉCRYPTAGE - Le féal caucasien de Poutine se doit de faire la guerre, mais ses hommes n’ont pas une grande valeur militaire.
Quelle est la cause de la guerre entre la Russie et l'Ukraine ?
Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron «n'utiliserait pas» les propos de Biden, qui traite Poutine de «boucher»
Le président estime qu'il ne faut pas être «dans l'escalade ni des mots ni des actions».
France24 - Monde
Gaz russe : Berlin active son plan d'urgence contre des ruptures d'approvisionnement
Publié le : 30/03/2022 - 22:46
Laure MANENT
Les négociations entre l'Ukraine et la Russie ne laissent pas encore entrevoir de cessez-le-feu et les sanctions occidentales contre Moscou pourraient être renforcées. L'Allemagne, qui dépend pour 40 % de ses besoins du gaz russe (contre 55 % avant la guerre en Ukraine), s'organise pour anticiper d'éventuelles ruptures d'approvisionnement.
Face aux sanctions qui la frappent, la Russie avait fait savoir, le 24 mars, qu'elle exigeait désormais que son gaz lui soit payé en roubles, ce que l'UE et le G7 ont refusé. Vladimir Poutine a finalement convenu que rien ne changerait pour les partenaires européens, qui pourraient continuer à payer en euros.
En attendant des précisions écrites, Berlin a mis en place une cellule de crise et activé un dispositif d'alerte en 3 étapes. Le premier niveau, celui de "l'alerte précoce", est activé. Au troisième et dernier stade, les pouvoirs publics prendraient des mesures pour "réguler" la distribution et les entreprises pourraient même être rationnées. Berlin se veut cependant rassurante et affirme que "la sécurité de l'approvisionnement" est pour l'instant garantie, alors que ses réserves de gaz sont remplies à 25 %.
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Guerre en UkraineL'Allemagne démarche aux quatre coins du monde pour acheter du gaz
La chronique de l’éco
L'économie allemande rattrapée par la guerre en Ukraine
MENACE BALISTIQUEGuerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie
New York Times - World
In Hungary, Viktor Orban Remakes an Election to His Liking
The populist prime minister, a hero to many American conservatives, has changed voting rules and legalized ‘voter tourism’ as he stands for re-election
Prime Minister Viktor Orban of Hungary during the Fidesz party’s congress in Budapest, in November.Credit...Bernadett Szabo/Reuters
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By Matt Apuzzo and Benjamin Novak
BUDAPEST — During the dark winter of the 2020 coronavirus wave, the Hungarian government set up a website so anxious residents could sign up for the news on the pandemic. For months, the system sent out updates about the virus, testing and where to get vaccinated.
But last month, long after the vaccination drive had peaked, the system blasted out a very different type of alert: an email claiming, falsely, that opponents of Prime Minister Viktor Orban were agitating to drag Hungary into the war in Ukraine.
“This is cheating,” said Klara Dobrev, a Hungarian member of the European Parliament and one of those accused in the email. “Using public money for obviously party propaganda? This is obviously election fraud.”
In more than a decade in power, Mr. Orban has not hesitated to use the levers of government power to erode democratic norms and cement one-party rule. He has rewritten the Constitution, remade the courts and used state-run and privately owned television stations — even school textbooks — to advance his agenda or push misinformation about his rivals.
He has always justified his brand of what he calls “illiberal democracy” by pointing out that, like other European leaders, he has won free and fair elections. Now, though, as he stands on Sunday for re-election against an unexpectedly organized opposition, Mr. Orban is using the power of his office to shape the contours of the election more to his liking.
He has unleashed a fresh round of election law changes that benefit his party. He put an inflammatory but ultimately symbolic L.G.B.T. referendum up for a vote, a move that is likely to rally his most strident supporters. And he legalized the registration of voters outside of their home districts — a common practice, until now criminal, that is known as “voter tourism.”
All of that is playing out in a media echo chamber, since Mr. Orban has cemented control of public television to the point where stories, photos and guests are handpicked to align with his talking points. Many of the largest independent news outlets have been taken over by Mr. Orban’s supporters.
The situation is considered so extraordinary that the Organization for Security and Cooperation in Europe, an intergovernmental organization, is sending observers to monitor the elections. It is only the second time in the European Union’s history that the group has started a full-scale monitoring operation on an E.U. member.
“We are very, very far away from a fair electoral environment,” said Robert Laszlo an election analyst with Political Capital, an independent Hungarian policy center.
Mr. Orban, a canny political survivor who relishes a fight, has given no indication he is worried about the election monitors or the outcome. “I can’t remember the last time the stars aligned so well, 19 days before an election,” he declared at a rally this month.
When The New York Times asked Mr. Orban’s office for a comment on the election law changes, Rajmund Fekete, the chief of staff for the spokesman, replied in an email that they did not plan to comment and would respond “with other means.” He would not elaborate.
Hungary’s elections come at a challenging moment for democracy worldwide, as governments chip away at bedrock principles like academic freedom, free speech and judicial independence. Mr. Orban, who is seeking his fourth consecutive term and fifth overall, has become a hero among many American conservatives, who are also locked in their own fights over voting laws and access to the polls.
When it comes to election fairness, Hungary now more closely resembles the Soviet era than the free elections that followed the fall of Communism, according to the Swedish nonprofit group V-Dem, which rates countries on a host of democratic indicators.
“Election fraud doesn’t start at 7 a.m., when the polls are open,” Ms. Dobrev said. “Election fraud has been going on in Hungary for years.”
Signing the Papers
In the tiny village of Kispalad, at the northeastern tip of Hungary along the border with Ukraine, the mayor summoned a local woman to the town hall to sign some papers. It was mid-2014, and the mayor, a member of Mr. Orban’s party, was locked in a tight re-election race.
The woman, Jozsefne Sanko, was a seasonal cucumber-picker and would soon be out of work. If Ms. Sanko signed the papers, the mayor said, she’d be guaranteed public-assistance jobs for her and her family.
“There is no work around here,” her son Adam Sanko said in an interview. “So my mom signed the papers.”
In signing, Ms. Sanko attested that 135 Ukrainians lived in her tiny home. That made them eligible to vote in Hungarian elections.
The mayor’s offer was part of a common tactic in Hungary called voter tourism, which allows nonresidents to register using addresses in Hungary. On Election Day, they cross the border by car, bike or bus, then vote and return home.
Until recently, voter tourism was a type of fraud. Ms. Sanko and the mayor received fines in 2020 after what she had done became a local scandal.
But Mr. Orban has legalized the practice for the upcoming election. He is popular in these rural villages, but since the government refuses to make historical voter data public, it is impossible to know whether voter tourism has changed the outcome in any of these small districts.
Mr. Sanko believes it can. In every election, he said voters arrive from out of the country with lists of names they are expected to vote for. “Now, this is totally legal,” he said.
Voter tourism also has something of a mail-in equivalent.
Hungarian citizens can mail in their ballots, but only if they do not have a residence in the country. That overwhelmingly applies to ethnic Hungarians in neighboring countries like Romania and Serbia, a constituency whose votes Mr. Orban has courted for years.
By contrast, roughly 100,000 Hungarian citizens live in the United Kingdom, a more left-leaning voting bloc that includes students and foreign workers. But voters in Britain must travel in person to London or Manchester to cast ballots. Mr. Orban’s government has rejected calls to open more polling places.
A Supermajority in Name Only
To understand one of the ways Mr. Orban has reshaped democracy, consider this: When his political party, Fidesz, won the last two national elections, it received less than half the votes, yet still secured a two-thirds supermajority in Parliament. The supermajority has allowed Mr. Orban to ram through changes to the Constitution as part of his illiberal agenda.
The explanation lies in Hungary’s complex electoral system: The country is divided into 106 districts, each of which elects a member to Parliament, much like members of Congress are seated in the United States. But then another 93 seats are awarded to political parties based on a unique formula.
Mr. Orban changed that formula for handing out seats in dramatic fashion to benefit Fidesz. Parties that win big in the district elections can get extra seats — a move that is expected to pad Fidesz’s winning margin in Parliament if it realizes big wins in gerrymandered districts.
He has also made it harder for small parties to get any seats at all under the formula. But to counter him, Socialists, Greens, centrists, fiscal hawks and Christian conservatives have united behind the economist Peter Marki-Zay in a long shot bid to beat Mr. Orban, or at least shatter his supermajority since Mr. Marki-Zay has a six-party coalition behind him.
Mr. Laszlo, the independent election analyst, estimates that because of the gerrymandered districts and new election rules, the opposition will need to win by as much as six percentage points to unseat Mr. Orban.
“There’s a debate among the opposition on whether you should even take part in the election, whether you legitimize it by taking part in it,” said Gergely Karacsony, the mayor of Budapest and a leading opposition politician.
Gerrymandering is just one problem for the opposition. Television time is another.
Early on a Wednesday morning, less than three weeks before the election, the leader of the opposition party, Mr. Marki-Zay, was given his first and only appearance on Hungary’s largest public television station.
“Thanks for allowing the entire opposition five minutes in the past four years to speak,” Mr. Marki-Zay said during his appearance. “That I could not come here until now is likely for the same reason that Viktor Orban is unwilling to partake in a live debate. It’s much easier to lie, defame and to conduct a smear campaign.”
Because Mr. Orban controls public television, and his allies dominate private media, voters are inundated with coverage that favors him. Opposition parties can’t pay for political advertising on television because it is illegal — even though the public channels regularly put out “public service” announcements that critics say are thinly veiled ads for Mr. Orban or his agenda.
Stories that criticize Mr. Orban’s favorite targets — the billionaire George Soros or the European Union, for example — are welcome. Photos of women and children who are refugees, for example, were prohibited, as they might garner sympathy and undermine Mr. Orban’s hard-line anti-immigration stance.
“There was an explicit order against this,” said Andras Rostovanyi, who was an editor with the state broadcaster M1 until the end of 2019.
In one news meeting, a recording of which was obtained by Radio Free Europe, an editor is heard telling reporters that the station does not support Mr. Orban’s opponents, and anyone who objects to that policy can leave.
This control over the media has helped Mr. Orban shield from public view what might have been a vulnerability: his political ties to Moscow and his fondness for the Russian president, Vladimir V. Putin.
With Russian troops laying siege to civilians in nearby Ukraine, Mr. Orban might have faced pointed questions about his past support of Mr. Putin; instead, he has simply rewritten the narrative.
One example is a pro-Orban website and Facebook page “Numbers and Facts,” which links to it. Both post the same content. Every day, they churn out headlines that cheer Mr. Orban. Their content argues that the West is to blame for the war, that Russia has legitimate territorial claims to parts of Ukraine, that Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, is a murderous dictator and that the Russian invasion was defensive.
Such views might have lived and died among the Facebook page’s community of 85,000, but the pro-Orban television station PestiTV started a weekly news show late last year that it said was produced in collaboration “with the highly successful Numbers and Facts.”
So the message that Mr. Orban is the voice of reason and his opponents are warmongers echoes across all media: from the fringes of Facebook and pro-Orban news outlets to public broadcasters and even Hungary’s vaccine alert system.
Patrick Kingsley contributed reporting.
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L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer France24 - Monde
La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine
Publié le : 24/03/2022 - 18:55
Cyril PAYEN
Cyril PAYEN
Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.
Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.
Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.
>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"
"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"
Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.
Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.
Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.
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EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin
Reportage
Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu
GUERRE EN UKRAINE
Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes
Le Figaro
En difficulté financière, le gratuit 20 Minutes annonce un plan social
Claudia CohenINFO LE FIGARO - Le plan annoncé mercredi par la direction du journal gratuit concerne une trentaine de postes. La distribution est arrêtée dans plusieurs régions.
Les salariés de 20 Minutes sont sous le choc. Lors d'un CSE mercredi à Paris, la direction du journal gratuit, qui emploie deux cents personnes, a annoncé un plan social. Il concerne une trentaine de postes, dont la moitié sont des journalistes. «Les salariés ont été mis au courant en même temps que le CSE. Les élus ne sont pas très contents des méthodes de la direction, cela a été assez violent», explique un élu syndical.
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Ce plan social signe le début d'un changement de stratégie pour le quotidien 20 Minutes, confronté à des pertes financières depuis l'arrivée de la pandémie en 2020. Entre l'effondrement du marché publicitaire, la suspension de sa version papier durant de nombreux mois, et la désaffection des transports en commun où il est beaucoup distribué, la situation économique de 20 Minutes a été fortement détériorée par la crise sanitaire.
Dans les prochaines semaines, le journal papier cessera d'être distribué à Nantes, Rennes, Strasbourg et Nice. Les locaux de 20 Minutes dans ces villes demeureront, mais les équipes de journalistes sur place seront réduites de moitié. 20 Minutes acte également la fin de ses éditions locales, puisque seule l'édition nationale sera désormais distribuée dans 6 villes de France.
«On ne se fait plus d'illusions»
Si le plan social concerne essentiellement les régions dans lesquelles le journal ne sera plus distribué, avec le départ attendu des commerciaux, quelques emplois à Paris sont également visés. Il sera mis en place dès le début du mois de juin, à la fin de la période de deux mois de négociations avec les salariés. Il y aura une première phase de départs volontaires. Des précisions autour des plans d'accompagnement des départs devraient être apportées dans les prochains jours. «On ne se fait plus d'illusions, explique un élu syndical. Nous pensons qu'il y aura dans un an un autre plan social qui actera la fin de 20 Minutes en région, avec la fermeture des bureaux».
Ces dernières années, face aux nouveaux modes de consommation sur smartphone, et avec la publicité comme unique source de revenus, la presse gratuite disparaît peu à peu du paysage médiatique. Seul survivant de la presse quotidienne gratuite après la récente disparition du journal CNEWS, 20 Minutes (créé en 2002) tente aujourd'hui de se réinventer.
Depuis l'été 2021, la direction a réduit la fréquence de distribution du journal papier, passant de cinq jours par semaine à trois jours. Comme l'ensemble de la presse, le journal est également confronté à l'envolée des prix du papier. Selon l'ACPM, la diffusion de 20 Minutes était de 841.000 exemplaires (dont 360.000 sur la version numérique en PDF). Après une baisse de 38 % du chiffre d'affaires en 2020, le média explique miser sur le numérique pour rebondir dans les prochains mois. Avec une refonte de son site web, la filiale des groupes Ouest-France et Rossel espère porter ses revenus numériques à 50 % de son chiffre d'affaires en 2022, contre 37 % en 2019. Son audience numérique atteint certains jours plus de 15 millions de visites.
Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution
Le titre de presse est mis sous pression par la récente loi sanctionnant la critique de l'armée Russe.
Sony dévoile son Netflix du jeu vidéo
ANALYSE - Avec cet abonnement, le groupe japonais réplique à Microsoft… avec une offre moins ambitieuse.
France24 - Monde
"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 18:33
Cyrielle CABOT
Pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, les négociateurs russes et ukrainiens présents lors des pourparlers en Turquie ont salué, mardi, des avancées "significatives". Kiev a formulé plusieurs concessions, mais différents points de friction demeurent avec Moscou.
Le 24 février, lorsque Vladimir Poutine annonce l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, il justifie son action par une volonté de "dénazifier" et "démilitariser" le pays. Un mois plus tard, mardi 29 mars, Kiev et Moscou ont montré pour la première fois, en Turquie, des signes d'ouverture laissant espérer une issue diplomatique. Plusieurs questions ont été au centre des discussions durant ces nouvelles négociations : la "neutralité" de l'Ukraine, son intégration dans l'Union européenne ou encore l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre.
Après trois heures d'échanges à Istanbul, des "premières avancées" ont été constatées, avec une délégation russe qui a pour "la première fois, au lieu d'énoncer des ultimatums à l'Ukraine, commencé à écouter les propositions ukrainiennes", a félicité sur BFMTV mercredi matin, Igor Zhovka, le conseiller spécial et chef adjoint du cabinet de président ukrainien.
De timides espoirs douchés par le Kremlin. "Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré mercredi à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Il a néanmoins qualifié de "positif" le fait que la partie ukrainienne ait "enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit".
"Une Ukraine neutre" et des "garanties sécuritaires"
Les négociateurs ukrainiens ont en effet formulé une série de propositions touchant à certains points cruciaux des négociations. Parmi eux, la question de la "neutralité" de l'Ukraine, réclamée par Moscou.
"Adopter ce principe de neutralité revient, a minima, pour l'Ukraine, à accepter de n'intégrer aucune alliance militaire, qu'il s'agisse de l'Otan, mais aussi de l'Organisation du traité de sécurité collective, une alliance qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan", explique auprès de France 24 Marie Dumoulin, ancienne diplomate et directrice du programme Europe élargie à l'European Council for Foreign Relations (ECFR).
Volodymyr Zelensky avait fait un premier pas, le 27 mars, lors d'une interview pour des médias russes, se disant "prêt à accepter" cette condition de Moscou. "Les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre État" font partie des clauses de la négociation, a-t-il admis. "Nous sommes prêts à l'accepter (...) Ce point des négociations (...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il assuré.
À Istanbul, les négociateurs ukrainiens ont réitéré ces propos et sont même allés plus loin, en proposant que leur pays n'héberge aucune base militaire étrangère. "Mais en échange de cette concession, Kiev réclame des 'garanties sécuritaires' qui me paraissent difficilement acceptables par Moscou", poursuit Marie Dumoulin. Pour se protéger, l'Ukraine demande en effet que plusieurs pays occidentaux se portent "garants" de sa sécurité, via un traité international, et interviennent en cas d'attaque. La liste des pays en question est longue : les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Chine (les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU avec la Russie), la Turquie, l'Allemagne, la Pologne ou encore Israël.
"Autant dire que cela ressemble beaucoup à l'article 5 du traité de l'Atlantique Nord", note Marie Dumoulin. "J'ai du mal à voir comment Moscou accepterait un scénario où l'Ukraine n'intègre pas l'Otan mais peut bénéficier de cette aide étrangère…"
"Cette proposition est par ailleurs un signe d'ouverture de la part de Volodymyr Zelensky, mais ce n'est pas une annonce aussi retentissante qu'il n'y paraît", poursuit-elle. Certes, adhérer à l'Otan était l'une des principales revendications de l'Ukraine ces dernières années. En février 2019, le pays avait d'ailleurs inscrit dans sa Constitution son aspiration à intégrer l'Union européenne et l'alliance militaire. "Mais depuis le début de la guerre, Kiev a compris que l'Otan n'était pas forcément prête à l'accueillir dans ses rangs."
Enfin, Volodymyr Zelensky a d'ores et déjà annoncé que cette "neutralité" ne sera pas mise en place sans la tenue préalable d'un référendum, et que ce dernier n'aurait lieu qu'une fois que les soldats russes se seraient retirés du pays. "Et pour le moment, Vladimir Poutine ne semble pas prêt à se désengager complètement", explique Marie Dumoulin.
Vers une Ukraine divisée en deux ?
Cette condition pose par ailleurs la question de l'avenir des territoires conquis par les Russes depuis le début de la guerre. "Cela risque d'être vraiment le point d'achoppement des négociations", estime la spécialiste.
Jusque-là, la Russie expliquait avoir l'ambition de "dénazifier" l'ensemble du territoire ukrainien. Vendredi, un commandant russe a créé la surprise en annonçant "concentrer, désormais, le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass", ce territoire où se trouvent les deux "républiques" séparatistes de Louhansk et Donetsk – reconnues par Moscou le 22 février dernier. "Cela peut être interprété de deux façons : soit cela montre une perte de puissance de la part des Russes, soit cela montre un changement de stratégie où Vladimir Poutine veut se concentrer sur la création d'un corridor reliant le Donbass et la Crimée, et lui donnant le contrôle sur la mer d'Azov."
>> À lire aussi : La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
"Quoi qu'il en soit, et quelle que soit l'ampleur des territoires que la Russie parviendra à contrôler, elle n'aura certainement pas envie de les rendre et l'Ukraine ne souhaitera pas les céder", poursuit-elle.
Dimanche, le chef des renseignements ukrainiens, Kyrylo Budanov, a évoqué une hypothèse selon laquelle Moscou souhaiterait un "scénario à la coréenne", faisant référence à la division de la Corée en deux pays distincts en 1953. "La Russie avait proposé quelque chose d'assez similaire en 2019, en proposant de se désengager sur l'ensemble de la ligne de contact dans le Donbass et d'en faire une zone démilitarisée sur quelques kilomètres de largeur", explique Marie Dumoulin. "Cela avait été refusé par Kiev car ça aurait consisté à figer le conflit."
De leur côté, mardi, les Ukrainiens ont proposé d'exclure les territoires du Donbass des négociations. Concernant la Crimée, ils proposent de geler son statut pendant quinze ans. "Là encore, ça peut bloquer du côté de Moscou. Pour eux, la Crimée est un territoire russe et le débat est clos", explique la spécialiste.
Volodymyr Zelensky "fait un pas", "mais ne capitule pas"
Face à ces derniers pourparlers, la spécialiste reste sceptique quant à l'illusion d'une sortie de crise. "Selon moi, à ce stade, il est encore impossible d'envisager un compromis entre les deux États", estime-t-elle. "L'Ukraine est galvanisée par sa résistance, plus solide que prévue. Elle est prête à céder sur la question de l'Otan, mais pas encore sur sa souveraineté. La Russie, elle, estime avoir encore la supériorité militaire pour poursuivre les combats."
De nombreux points restent par ailleurs en suspens, notamment sur une possible adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
"Je pense qu'à travers ces propositions, Volodymyr Zelensky veut montrer qu'il est prêt à faire le premier pas, à la fois à la communauté internationale et aux Russes", résume la chercheuse. Et de conclure : "Mais à ce stade, il n'en est pas à la capitulation".
Et si à l'issue des négociations mardi, le vice-ministre de la Défense russe, Alexandre Fomine, a annoncé que Moscou allait "réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", dans le nord de l'Ukraine, les observateurs occidentaux restent sceptiques y voyant plutôt un redéploiement des troupes. Et le scepticisme s'est fait d'autant plus fort, mercredi, alors que la Russie est accusée d'avoir bombardé un centre de la Croix-Rouge à Marioupol et la ville et à Tchernihiv.
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Guerre en UkraineLa Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire
RUSSIE VS OTAN
La bataille du ciel ukrainien ne passe pas forcément par une "no-fly zone"
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Des militants de Reconquête ! dénoncent “une agression” lors d’une distribution de tracts sur le parvis de la Défense
« Agression de nos militants Reconquête à La Défense… Voilà la haine et l’intolérance ! », s’indigne Guillaume Bessières, le référent Reconquête ! des Hauts-de-Seine (92). Dans une vidéo publiée sur Twitter ce jeudi 31 mars par le militant du parti d’Eric Zemmour, on peut voir un homme habillé en jogging bleu suivre des militants Reconquête ! équipés d’un chariot rempli de tracts. « Y’a pas de facho ici ! », « Pas de Zemmour ici ! » « Cassez-vous ! », lance un individu en arrachant les affiches des mains des militants avant de leur porter deux coups au visage. Les militants – qui auraient été quatre sur place – auraient alors décidé de quitter les lieux.
Aggression de nos militants @reconquete92 à La Défense… voilà la haine et l’intolérance ! Peu importe votre origine : si vous aimez la France vous êtes nos frères mais si vous ne l’aimez pas, même « Français », ne la détruisez pas ! #zemmour vite ! #Presidentielle2022 pic.twitter.com/0wupgswx6T
— Guillaume Bessières (@Guibessieres) March 31, 2022
Deux plaintes déposées
« Si on ne se défend pas, on est traités de « baltringues », et si on se défend, on est traités d’extrémistes. Les militants d’extrême gauche en profitent. D’autant qu’ils bénéficient d’une étonnante bienveillance médiatique », déplore Guillaume Bessières. Selon nos informations, deux plaintes pour des faits de « violences » ont été déposées par deux militants présents lors des faits. Une altercation qui fait écho à d’autres images d’agressions de militants ou de sympathisants de la droite, interpellés lors de campagne de tractage depuis le début de la campagne présidentielle.
Le Figaro
Citée en exemple par Poutine, J.K. Rowling condamne celui qui «massacre», «emprisonne» et «empoisonne»
Julie GuillaudLe président russe a comparé les critiques contre la créatrice d'Harry Potter aux sanctions qui touchent le monde de la culture russe depuis l'invasion de l'Ukraine. Un non-sens selon elle.
Le rapprochement ne passe pas. Après avoir comparé l'Occident au Troisième Reich lors d'une conférence sur la culture, Vladimir Poutine fait un parallèle avec J.K. Rowling, accusée de transphobie. Le président russe assimile les critiques qui visent l'auteure de la saga de Harry Potter aux sanctions prises à l'encontre des artistes russes, victimes de la cancel culture depuis le début de la guerre en Ukraine. «J.K. Rowling [...] a récemment été “canceled” parce qu'elle ne plaisait pas aux soutiens de la liberté des personnes transgenres, s'est-il exprimé lors d'une allocution télévisée le 25 mars. Et aujourd'hui, ils tentent de “cancel” notre pays».
» LIRE AUSSI - Notre dossier: les artistes et la guerre en Ukraine
Après mention de sa personne, J.K. Rowling n'a pas tardé à riposter sur son compte Twitter. «Les critiques de la cancel culture du monde occidental ne sont probablement pas bienvenues de la part de ceux qui massacrent des civils dont le seul crime est de résister, ou bien qui emprisonnent et empoisonnent leurs critiques», s'est-elle défendue. La romancière britannique fait ici référence à Alexeï Navalny. L'opposant russe, reconnu coupable d'escroquerie et d'offense à un magistrat, fut victime d'un empoisonnement en août 2020, qu'il impute à Vladimir Poutine.
À lire aussiJ.K. Rowling s'oppose à un projet de loi de réforme sur les personnes trans en Écosse
Avec la fondation Lumos qu'elle a cofondé en 2005, J.K Rowling a lancé un appel aux dons pour fournir nourriture, kits d'hygiène médicaux au peuple ukrainien, touché de plein fouet par la crise humanitaire. De plus, l'auteure s'engage à verser «jusqu'à 1 million de livres sterling», soit environ 1,2 million d'euros, afin d'aider les enfants des orphelinats en Ukraine.
À VOIR AUSSI - Poutine compare les sanctions contre le monde de la culture russe aux autodafés nazis
L'acteur Bruce Willis souffre d'aphasie et met fin à sa carrière
Âgé de 67 ans, l'acteur américain souffre notamment de troubles du langage, a annoncé sa famille sur Instagram.
Regarder la vidéoMoment de sidération aux Oscars 2022: Will Smith frappe Chris Rock sur scène
VIDÉO - Le comédien de La Méthode Williams a réagi à une blague de l'humoriste sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Il est remonté sur scène en pleurs et a tenté de s'excuser pour son geste, condamné par l'Académie des Oscars.
Regarder la vidéoPourquoi offre-t-on des brins de muguet le 1er mai?
DÉCRYPTAGE - La tradition d'offrir du muguet, symbole du triomphe du printemps sur l'hiver, remonte en France à la Renaissance.
France24 - Monde
Gifle lors des Oscars : l'Académie assure que Will Smith a refusé de quitter la cérémonie
Publié le : 31/03/2022 - 05:57Modifié le : 31/03/2022 - 05:59
FRANCE 24
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L'Académie des Oscars a déclaré, mercredi, avoir demandé à l'acteur de "La Méthode Williams" de quitter la cérémonie de remise des prix après qu'il a infligé une gifle en public à l'humoriste Chris Rock, dimanche. Une requête que Will Smith a ignorée. L'institution a entamé une procédure disciplinaire contre lui.
Will Smith a refusé de quitter la cérémonie des Oscars après avoir giflé l'humoriste Chris Rock, comme l'Académie des Oscars le lui avait été demandé, a annoncé l'institution mercredi 30 mars.
"Si nous souhaitons préciser qu'il a été demandé à Will Smith de quitter la cérémonie et qu'il a refusé, nous reconnaissons également que nous aurions pu gérer la situation différemment", a écrit dans un communiqué l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars.
C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie – une maladie provoquant une importante chute de cheveux, dont elle a révélé souffrir voici quelques années – qui avait déclenché l'esclandre dimanche soir. Will Smith était soudainement monté sur scène et avait giflé Chris Rock sous l'oeil médusé des célébrités et des téléspectateurs.
L'artiste de 53 ans, récompensé peu après l'incident par l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "La Méthode Williams", a depuis présenté des excuses publiques à Chris Rock et à l'Académie des Oscars.
Réagissant pour la première fois publiquement, Chris Rock a, de son côté, déclaré au début d'un spectacle à Boston qu'il était "encore en train de digérer ce qui s'est passé". Il n'a pas souhaité porter plainte après son agression.
La menace d'une "action disciplinaire"
Le conseil d'administration de l'Académie s'est réuni, mercredi, et a "ouvert la procédure disciplinaire à l'encontre de Will Smith en raison de violations du règlement de l'Académie, ce qui inclut les contacts physiques inappropriés, les conduites abusives ou dangereuses et la compromission de l'intégrité de l'Académie", selon le communiqué.
L'institution reine du cinéma américain donne à l'acteur un délai d'au moins 15 jours pour "être entendu au moyen d'une réponse écrite".
Une éventuelle "action disciplinaire" à son encontre sera discutée lors d'une réunion prévue le 18 avril, ajoute-t-elle. Elle pourrait inclure la suspension ou l'exclusion de Will Smith de l'Académie, qui compte près de 10 000 membres.
Harvey Weinstein, magnat déchu d'Hollywood condamné pour viol et agression sexuelle, avait été exclu de l'Académie en plein mouvement #MeToo en 2017. Quelques mois plus tard, elle avait aussi expulsé le réalisateur Roman Polanski et l'acteur Bill Cosby.
Les dirigeants de l'académie "scandalisés"
Beaucoup à Hollywood demandent à l'organisation de sanctionner Will Smith pour son acte de violence, qui a selon eux injustement éclipsé les autres vainqueurs de la soirée.
Dans une lettre adressée mercredi matin aux membres de l'Académie, les dirigeants se disent "scandalisés" et "bouleversés" par le "comportement inacceptable et nuisible" de l'acteur.
"La retransmission de la 94e cérémonie des Oscars, dimanche, devait être une célébration des nombreuses personnes de notre communauté qui ont accompli un travail incroyable au cours de l'année écoulée", indique la lettre, signée par le président de l'Académie, David Rubin, et la directrice générale Dawn Hudson.
Wanda Sykes, l'une des trois présentatrices qui animait la soirée de gala des Oscars, a déclaré que l'incident l'avait littéralement "rendue malade". "Et je suis encore un peu traumatisée", a-t-elle assuré lors d'un talk show animé par l'humoriste Ellen DeGeneres. Elle-même humoriste, Wanda Sykes a estimé que Will Smith n'aurait jamais dû être autorisé à rester dans la salle et à recevoir son trophée après un tel geste.
Avec AFP
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Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice
À L’AFFICHE !
Une 94ème cérémonie des Oscars rocambolesque
Oscars 2022Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock
Valeurs Actuelles
Présidentielle : Macron dénonce la “banalisation” d’“un tandem d’extrême droite” regroupant Éric Zemmour et Marine Le Pen
Après un déplacement à Dijon lundi, le président de la République Emmanuel Macron était aujourd’hui à Fouras (Charente-Maritime) pour s’exprimer sur le thème de l’écologie. Le candidat à la présidentielle a dénoncé à cette occasion la « banalisation » de l’extrême droite, rapporte BFM TV. Interrogé par la presse lors d’un bain de foule, le président-candidat a commenté la montée de Marine Le Pen dans les sondages. « Collectivement j’ai moins entendu dire qu’elle est d’extrême droite. Il y a vingt ans, les médias que vous étiez disaient « c’est terrible, front républicain » ». Les forces politiques républicaines disaient « jamais » ». Il n’y a plus cette réaction-là », a-t-il lancé devant les journalistes présents sur place. Et de continuer : « Les gens l’ont banalisée, ont détourné le regard, on dit : c’est plus sympathique… alors il ne faut pas s’étonner », à propos de la candidate du Rassemblement National qui talonne Emmanuel Macron dans les sondages.
Pas de « politique-fiction »
Le Président s’est même exprimé en appelant « Front National », le parti de Marine Le Pen devenu Rassemblement National en 2018 : « Si on dit que c’est un programme gentil, comme les autres, que ce n’est pas d’extrême droite, tout va bien », a-t-il grincé. A 10 jours de la présidentielle, le président-candidat récolte 52,5% d’intentions de vote au second tour face à Marine Le Pen, donnée à 47,5% dans un sondage Elabe réalisé pour BFM TV. Jamais l’écart n’avait été aussi faible au second tour entre les deux prétendants à l’Elysée. Interrogé sur l’issue de ce duel annoncé comme serré, Emmanuel Macron a refusé de commenter « quelque chose qui n’existe pas » et de s’adonner à la « politique fiction ». « Je vais me battre pour convaincre plus de Français qu’il y a cinq ans au premier tour et encore davantage au second tour », a-t-il balayé.« Il faut continuer à dire quelle est la vérité des projets, les solutions qu’ils proposent, je les combats avec force », a-t-il conclu, indiquant respecter les électeurs du RN, évoquant de « de la douleur » et « de la peur ». Plus allusif, le président de la République a critiqué le « tandem, porté par un clan et un nouveau venu », évoquant au passage Éric Zemmour, sans le nommer.
Le Figaro
Faut-il vraiment réformer les droits de succession?
Guillaume ErrardNOS CONSEILS - Augmenter ou baisser les droits de succession: le débat fait rage entre les candidats à la présidentielle. Quelles solutions pour optimiser la transmission de votre patrimoine?
Les droits de succession sont l’invité surprise de la campagne présidentielle. Tous les candidats y sont allés de leur proposition pour les réformer. À droite, l’idée est d’alléger leur fiscalité. À gauche, on défend des baisses en faveur des ménages modestes tout en taxant plus les riches. «Pour les uns, les droits de succession constituent un outil efficace pour lutter contre la concentration des richesses, à travers une fiscalité redistributive. Pour les autres, cette fiscalité est confiscatoire et pourrait empêcher la circulation des patrimoines au sein de la société et entre les générations», décrypte Victor Poirier, spécialiste des questions de finances publiques à l’Institut Montaigne.
À lire aussiDroits de succession: les Français sont-ils vraiment trop taxés?
Au milieu, Emmanuel Macron veut baisser les abattements pour les transmissions aux enfants ainsi qu’entre frères et sœurs et entre oncles/tantes et neveux/nièces (voir ci-dessous). Le but? Supprimer les droits de succession pour 95 % des Français, comme Valérie Pécresse. «Il y a cinq ans, beaucoup de ménages m’avaient interrogée sur les droits de succession. En revanche, ils sont moins nombreux aujourd’hui, confie Catherine Costa, directrice de l’ingénierie patrimoniale chez Milleis Banque. La proposition de Jean-Luc Mélenchon (héritage maximal de 12 millions d’euros, NDLR) fait peur, mais les gens pensent qu’il ne sera pas au second tour. Quant à celles des autres candidats, elles leur semblent plutôt favorables.»
Le clivage droite-gauche prend toutefois une tournure différente, avec les droits de succession. Certes, la fortune héritée représente aujourd’hui 60 % du patrimoine total, contre 35 % dans les années 1970, selon le Conseil d’analyse économique. Mais devenir propriétaire est plus compliqué avec la hausse des prix de l’immobilier, le resserrement du crédit et l’inflation. Beaucoup de jeunes couples seraient ainsi ravis de pouvoir hériter d’un logement avant leur retraite. «À défaut d’hériter de leurs parents, de plus en plus de ménages de 50-60 ans réfléchissent déjà à ce qu’ils vont transmettre à leurs enfants», souligne Catherine Costa.
La transmission indirecte durement taxée
À rebours de l’opposition droite-gauche, les Français sont quasi unanimes à s’opposer à la fiscalité sur les droits de succession. Au nom de la transmission patrimoniale. Près de 80 % estiment injuste le fait de taxer l’héritage issu de parents fortunés qui ont travaillé toute leur vie, selon une enquête d’opinion réalisée par l’économiste Stefanie Stantcheva, professeur d’économie à l’université Harvard et membre du Conseil d’analyse économique. Et cette part ne tombe qu’à 69 % dans le cas où les parents ont hérité.
«Parmi la minorité des héritages qui sont effectivement taxés (entre 10 et 25 %), le barème peut faire peur, mais la réalité est tout autre grâce à l’optimisation fiscale (transmission de biens professionnels, transmission de contrats d’assurance-vie, démembrement de propriété…) qui permet de réduire le montant imposable» relativise Étienne Fize, économiste au Conseil d’analyse économique. Le taux d’imposition moyen évolue autour de 20 %, selon les experts interrogés.
À lire aussiL’impôt sur les successions dans le collimateur des Français
Le démembrement de propriété est d’ailleurs une des solutions pour alléger la note fiscale d’une transmission indirecte de patrimoine qui peut être taxée jusqu’à 60 %. «Les donateurs conservent le droit d’occuper ou de louer le bien et donnent aux donataires (ceux qui reçoivent le bien, NDLR) le droit de propriété. Lors du décès des donateurs, le nu-propriétaire récupère le bien sans payer de droits de succession. Plus vous transmettez tôt, moins la fiscalité est lourde», explique Me Christine Lichtenberger, avocate à la cour de Paris.
Prenons l’exemple d’un bien à 200 000 € à transmettre à un seul héritier. Si vous cédez la nue-propriété à 50 ans, les droits de succession s’élèvent à 44 000 € - sans compter les frais de notaire (entre 0,7 et 1 %) -, soit un taux d’imposition de 22 % contre 31,5 % pour une transmission à 80 ans. Bien moins que les 55 % auxquels sont taxées les transmissions entre oncles/tantes et neveux/nièces si l’on n’organise pas sa succession. «Je déconseille cette solution aux particuliers qui ne possèdent qu’une résidence principale car vous ne pouvez plus vendre le bien démembré sans l’accord du nu-propriétaire», souligne M Christine Lichtenberger. Dans ce cas, les donateurs, qui souhaitent que le bien reste dans la famille, le transmettent souvent à leur donataire en filiation indirecte. À charge pour l’héritier de le vendre s’il n’a pas les moyens de l’entretenir.
À lire aussiLa France taxe les héritages bien plus que les autres pays
Autre solution: l’assurance-vie, qui constitue un moyen de financer les droits de succession. «Si vous êtes âgé de moins de 70 ans et n’avez ni enfants ni petits-enfants, votre frère/sœur ou neveu/nièce peut bénéficier d’un abattement de 152 500 € sur le capital versé. Au-delà, le taux d’imposition est de 20 % à hauteur de 700 000 € puis de 31,25 % pour le surplus», détaille Christine Costa. Reste la création de la société civile immobilière, mais qui n’est recommandée qu’aux particuliers bien conseillés, car «les contraintes administratives sont lourdes et les bénéfices souvent surestimés». Bref, les transmissions indirectes sont au cœur du débat. Bien qu’elles ne représentent que 10 % des successions, ces transmissions représentent 50 % des impôts perçus, selon le Conseil d’analyse économique. De quoi susciter la colère des particuliers et inciter des candidats à alléger la note fiscale.
Ces candidats qui comptent sur la fiscalité pour relocaliser
Macron, mais aussi Zemmour et Pécresse, veut baisser les impôts de production des entreprises.
Taxe foncière : pourquoi les emprunteurs immobiliers vont faire grise mine
DÉCRYPTAGE - La taxe foncière, qui va grimper d'au moins 3,4% en 2022, peut peser très lourd pour les emprunteurs. Explications.
France24 - Monde
Quand l'armée russe utilise les enlèvements pour intimider les Ukrainiens
Publié le : 30/03/2022 - 15:01
Des journalistes ukrainiens, des fonctionnaires, des militants des droits civils et même des citoyens opposés à l'invasion de leur pays sont détenus arbitrairement par les forces russes. Selon certains, cette stratégie est utilisée pour semer la peur dans les communautés locales, les détentions forcées pouvant durer d'un jour à deux semaines.
Le 23 mars, par un matin glacial, des membres des forces russes ont frappé à la porte de Svetlana Zalizetskaya qui habite à Melitopol, dans le sud-est de l'Ukraine. Croyant la voir à l'intérieur, ils se sont retrouvés nez à nez avec ses parents âgés. "Je n'étais pas à la maison à ce moment-là", confie-t-elle à France 24. Les trois hommes armés ont fouillé l'appartement en le mettant "sens dessus dessous", avant d’emmener son père de 75 ans dans un lieu inconnu.
Directrice du journal local Holovna Gazeta Melitopolya et du site d'information RIA-Melitopol, Svetlana Zalizetskaya avait fui la ville quelques jours auparavant. "J'ai été intimidée par Galina Danilchenko", a-t-elle ajouté, en faisant référence à la maire intérimaire pro-russe qui a remplacé Ivan Fedorov, lui-même enlevé le 11 mars puis finalement libéré en échange de neuf conscrits russes.
"[Galina Danilchenko] m'a demandée de devenir propagandiste de la Russie et de commencer à faire des reportages en soutien de l'occupation. Elle a essayé de me convaincre en me promettant une grande carrière à Moscou", explique Svetlana Zalizetskaya, qui a refusé cette proposition. Par crainte de représailles, elle a préparé ses affaires pour quitter la ville. Quelques jours plus tard, elle a reçu un appel lui apprenant que son père avait été pris en otage.
"Leur demande était claire : il serait libéré si je me rendais", explique-t-elle. Svetlana Zalizetskaya a refusé une nouvelle fois la proposition russe. "Alors ils ont exigé que je ferme RIA-Melitopol", précise-t-elle.
Le 25 mars, deux jours après l'enlèvement de son père, elle a publié sur Facebook un message annonçant le transfert de son site d'information à des tiers "en échange d'une évacuation" et "sur le territoire contrôlé par l'Ukraine" qui, selon elle, "fournissent des informations objectives". Elle partage toujours des articles de RIA-Melitopol sur sa page Facebook, mais déclare qu'elle n'a consenti à aucune autre coopération depuis son message.
Son père a été libéré, plus tard, le même jour, relativement indemne mais privé des médicaments dont il avait besoin et fortement choqué par son enlèvement. Bien que Svetlana Zalizetskaya soit soulagée, la colère qu'elle ressent est palpable. "Je considère ce genre d’actions des forces d'occupation comme du terrorisme", ajoute-t-elle, tout en se disant déterminée à poursuivre son travail de journaliste pour documenter les horreurs auxquelles les Ukrainiens sont confrontés dans les territoires occupés par la Russie.
#Ukraine: le père de la rédactrice en chef de RIA-Melitopol Svitlana Zalizetska a été libéré hier soir après avoir été pris en otage par l'armée russe cette semaine. Elle a refusé de coopérer et a transféré le contrôle de son site d'information à des tiers https://t.co/JkaTCLJDXN
March 26, 2022
Ce n'est pas la première fois qu'un journaliste ou un proche a été détenu par les forces russes en Ukraine. La mission de surveillance des Nations unies, présente sur le terrain et qui recense les enlèvements, a constaté que 21 journalistes et militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l’invasion russe, lancée le 24 février. Les familles sont souvent maintenues dans l'ignorance, sans rien savoir de l'endroit où sont détenus leurs proches, sans aucune idée de ce qui leur arrive. Sur les 21 personnes enlevées, seules neuf d’entre elles "auraient été libérées", selon l'ONU.
L'ONG Reporters sans frontières a publié, de son côté, une série de témoignages alarmants concernant la détention, la torture, l'intimidation et les menaces auxquelles sont confrontés les professionnels des médias en Ukraine.
Un terrain "de plus en plus dangereux" pour les journalistes
Selon l'ONU, de nombreux auteurs d'enlèvements viennent des régions de Kherson, Louhansk et Zaporijie, où se trouvent des "Républiques" autoproclamées alliées à la Fédération de Russie et à des groupes armés pro-russes. Des cas ont également été signalés dans certaines parties de Kiev, Kheron, Donetsk, Soumy et Tchernihiv.
"Il est de plus en plus dangereux pour les journalistes et les rédacteurs de rester dans les régions occupées par la Russie", prévient Sergiy Tomilenko, président de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine, interrogé par France 24. "Ils sont isolés dans ces territoires, souligne-t-il. Ils ne peuvent pas partir".
Les fonctionnaires locaux sont également la cible de détentions. Des enlèvements présumés ont également été signalés dans des villes du nord, notamment à Nova Kakhovka, où le secrétaire du conseil municipal a disparu, et à Bucha, où, selon la BBC, six membres du conseil local ont été détenus puis finalement libérés.
L'ONU a constaté que 24 agents publics et fonctionnaires des autorités locales ont été détenus dans les régions contrôlées par la Russie. Treize d'entre eux auraient été libérés, mais le lieu et le sort des 11 autres restent inconnus.
L'analyste politique Mattia Nelles, normalement basé à Kiev mais désormais résidant en Allemagne, a suivi de près les enlèvements signalés dans l'est et le sud de l'Ukraine. Selon lui, les forces russes vont s’en prendre à "toute personne qui dénonce activement l'occupation" et sont particulièrement promptes à arrêter ceux qui appellent à manifester.
"J'ai même entendu parler de deux cas à Kherson où des personnes ont été arrêtées au hasard à des points de contrôle après que les forces russes eurent fouillé leurs téléphones et trouvé de nombreux canaux pro-ukrainiens ouverts sur leur [application] Telegram, indique-t-il. Mon ami, qui vit là-bas, dit qu'il ne prend plus jamais son téléphone quand il sort".
"Vous pourriez être le prochain"
Mattia Nelles, son épouse ukrainienne et ses beaux-parents ont réussi à fuir le pays très tôt, même si une grande partie de leur famille vit toujours à Svatove, une ville située dans la région de Louhansk. Le 26 mars, des voisins ont informé son oncle que les forces russes étaient venues le chercher. "La raison n'était pas claire, mais nous avons supposé que c'était parce qu'il est un vétéran. Il avait servi comme médecin en 2016 et en 2018 pour l'armée ukrainienne dans le Donbass."
Alors qu’il s’était caché, son oncle a été retrouvé par les forces russes qui l'ont arrêté pour interrogatoire. "Cela a duré trois heures", précise Mattia Nelles. "Et il s'est avéré qu'ils recherchaient son gendre, un soldat actif enregistré au domicile de mon oncle. D'où la confusion."
Son parent proche a finalement été libéré et, bien que profondément bouleversé, il n'a pas été blessé. D'autres, comme le fixeur ukrainien de Radio France torturé durant neuf jours, n'ont pas eu la même chance.
"Il y a différents degrés de sévérité dans la manière avec laquelle [les occupants russes] traitent les gens", explique l’analyste politique. "J'imagine que c'est du cas par cas. Cela dépend du degré de résistance de la personne, de son engagement dans l'armée ukrainienne ou du problème qu'elle peut poser pour les occupants."
Cela dépend également de ce que les forces russes veulent obtenir de leurs détenus. En évoquant l'enlèvement du père de Svetlana Zalizetskaya, Sergiy Tomilenko a expliqué que cette affaire était un exemple évident des tentatives russes de neutralisation des médias ukrainiens en utilisant la stratégie de la carotte et du bâton.
"Tout d'abord, ils arrêtent les journalistes locaux, tentent de les intimider en leur faisant dire qu'ils soutiennent l'occupation", a-t-il déclaré. Si cela échoue, les forces russes "exigent simplement qu'ils cessent de couvrir l'actualité".
Le but de ces enlèvements est clair : instiller la peur dans les populations locales, ce qui permet aux forces russes d'exercer plus facilement leur contrôle.
Et pour certains, cela semble fonctionner. Sergiy Tomilenko entend parler chaque jour de nouveaux enlèvements et connaît un nombre croissant de collègues journalistes qui ont peur de quitter leur maison. "À Kherson, deux collègues ne sont plus sortis de chez eux depuis deux semaines", dit-il.
Pour faire face à cette situation, les ONG de défense des droits de l'Homme en Ukraine établissent des listes de personnes disparues et font campagne pour faire la lumière sur ce qui se passe sur le terrain. L'Union nationale des journalistes ukrainiens a également publié une série de recommandations à l'intention des journalistes à l’œuvre dans les territoires occupés, leur demandant de s'abstenir de publier quoi que ce soit sur les réseaux sociaux et d'utiliser des pseudonymes s'ils travaillent comme correspondants locaux pour des médias internationaux ou nationaux.
Mais le sentiment d'intimidation suscité par les enlèvements peut même être ressenti par les âmes les plus courageuses. "Le message envoyé est le suivant : ‘Si vous osez parler, vous pourriez être le prochain', conclut Mattia Nelles. C'est terrifiant. Surtout pour ceux qui occupent un quelconque poste officiel".
Cet article est une adaptation du papier disponible en version originale ici.
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L'Entretien de France 24
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
CYBERARMÉEGuerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme
Valeurs Actuelles
L’affaire McKinsey, scandale d’État
Le scandale causé par les informations de la commission sénatoriale d’enquête sur le recours systématique par l’État à des cabinets de conseil a pris de l’ampleur. Effarés, les Français ont appris que l’État avait eu massivement recours à des intervenants externes, en général des cabinets à base anglo-saxonne, pour des missions dont l’utilité ne sautait pas aux yeux, c’est le moins que l’on puisse dire. Le tout pour plus de 1 milliard d’euros (!) pour la seule année 2021. On ressort stupéfait de la lecture du rapport rédigé par la commission. Par le volume invraisemblable des achats par l’État de ces missions externes, leur fréquente inutilité et l’importance vertigineuse des rémunérations.
Naissance d’un scandale d’Etat
Mais le scandale a pris une autre tournure avec ce que l’on appelle désormais l’“affaire McKinsey”, qui dégage des fumets particulièrement malodorants, à base de soupçons de corruption, de connivences, de conflits d’intérêts, de fraudes fiscales, de faux témoignages et autres joyeusetés. Qui donnent avec insistance l’image d’une république bananière.
Cette société dont le siège social est aux États-Unis a une succursale en France qui emploie 600 salariés et fait un chiffre d’affaires qui avoisine les 400 millions d’euros par an. La première observation que l’on peut faire porte sur les liens personnels que les dirigeants entretiennent avec le plus haut niveau de la sphère publique. À base de connivences, de pantouflages juteux, d’allers-retours réguliers, voire de liens familiaux encombrants, l’ensemble donnant une image particulièrement déplaisante.
Etouffer l’affaire
Le scandale a vraiment éclaté lorsque l’on a appris que McKinsey, fournisseur privilégié à l’État de missions onéreuses et à l’utilité discutée, n’avait pas payé à la France un sou d’impôt sur les bénéfices depuis dix ans ! Puisque lesdits bénéfices remontaient intégralement à la maison mère dont le siège social est situé… dans l’État du Delaware, paradis fiscal bien connu. Le président de la République ayant conseillé avec insolence à ceux qui s’interrogeaient d’aller « au pénal », on s’autorisera à lui fournir quelques pistes. En rappelant au préalable que pour aller au pénal, il faut que les poursuites soient lancées par le parquet, qui est sous l’autorité de l’exécutif – dont le chef s’appelle actuellement Emmanuel Macron.
Il y a d’abord la fraude fiscale, puisque l’optimisation utilisée par le cabinet pour faire échapper ses bénéfices à l’impôt obéit à des règles assez strictes. Il semble quand même très problématique, au regard de ces règles, qu’une filiale dont le siège est en France, qui emploie 600 personnes et fait un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros, puisse transférer la totalité de ses bénéfices à sa maison mère. Redressement fiscal et poursuites correctionnelles en vue…
Corruption, fraude et mensonges
Il y a ensuite la concussion. Infraction qui réprime le fait pour un agent public de ne pas faire percevoir à l’État ce qui lui est dû. C’est la question de l’inaction des agents publics face à la probable existence d’une fraude fiscale commise par McKinsey. Tout le monde savait, personne n’a rien fait. Tous les agents publics qui ont contribué par leur passivité volontaire à cette exonération illégale devront en répondre.
Il y a ensuite le délit de favoritisme, qui sanctionne le fait de violer ou de ne pas appliquer les règles de la commande publique. Le président de la République nous dit qu’il y a eu « des procédures d’appel d’off res, donc tout va bien ». Non, tout ne va pas bien. Une procédure peut présenter extérieurement tous les aspects de la régularité et receler des manquements que seule une étude approfondie permet d’identifier. Et compte tenu des connivences, on peut avoir les doutes les plus sérieux.
Et il y a évidemment la corruption, celle qui consiste pour les agents publics à procurer des avantages en passant des commandes pour obtenir des contreparties. Ils ne sont pas nécessairement en argent. Les rapports endogamiques existants entre McKinsey et la haute fonction publique d’État autorisent tous les soupçons.
On n’oubliera pas non plus le faux témoignage, puisque la commission d’enquête soupçonne le directeur de McKinsey d’avoir menti dans sa déposition alors qu’il était sous serment. Elle en a déjà avisé le parquet.
Macron et Fillon: le deux poids deux mesures de la justice
Alors, si nous ne sommes pas contents, nous dit avec arrogance Emmanuel Macron, il faut aller « au pénal ». Parce qu’il sait très bien que la justice ne bougera pas. Le PNF et le pôle d’instruction financier ont contribué à son élection avec la procédure fulgurante lancée contre François Fillon. Depuis cinq ans, son entourage et ses amis ont été soigneusement préservés. Et concernant le scandale d’État majeur que constitue l’affaire des cabinets de conseil, malgré les milliards d’euros en cause, les autorités de poursuite, et en particulier le PNF, achevant de se déconsidérer, restent obstinément muettes.
Évidemment, aucune décision de culpabilité ne pourrait être rendue dans les semaines qui viennent, mais ce n’est pas le sujet. Ce qui est grave, c’est ce silence judiciaire démontrant que, dans la dérive qui nourrit l’accusation faite à la France de devenir une république bananière, cette justice, devenue force politique autonome soutenant le système Macron, porte une lourde responsabilité.
Le Figaro
Compte personnel de formation : certains salariés vont toucher 3000 euros de la part de leur employeur
Pierre Olivier DentanLes employeurs qui n'ont pas proposé d'entretien professionnel au cours des six dernières années doivent verser cette somme aux salariés concernés. Ce jeudi est le dernier jour pour effectuer la transaction.
Si votre employeur ne vous a pas proposé d'entretien professionnel depuis longtemps, vous pouvez recevoir aujourd'hui une belle somme sur votre compte CPF. Les entreprises qui emploient au moins 50 salariés et qui n'ont pas proposé d'entretien professionnel au cours des six dernières années ont jusqu'à ce jeudi pour leur verser 3000 euros sur leur Compte personnel de formation. La pénalité s'applique également si l'employeur n'a pas engagé de formation non obligatoire pour son employé. CDI, CDD, contrats d'intérim à temps plein ou partiel, alternants ou contrats d'apprentissage, tous sont concernés, sous réserve qu'ils aient au minimum deux ans d'ancienneté.
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Les entreprises sont en effet tenues d'organiser tous les deux ans un entretien professionnel porté sur les perspectives d'évolution de leurs salariés. L'occasion d'évoquer d'éventuelles formations qui pourraient l'aider à renforcer ses compétences dans plusieurs domaines. L'employeur est également censé discuter de la gestion du Compte personnel de formation par son employé et organiser un état des lieux récapitulatif tous les six ans. Même si la sanction de 3000 euros ne s'applique qu'aux entreprises d'au minimum 50 salariés, cette règle est en théorie obligatoire pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. L'employeur est également contraint d'organiser un entretien professionnel si son employé(e) revient d'un congé maternité, parental, ou maladie de longue date.
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Les grandes manœuvres pour l’élection du prochain chef de file de FO ont commencé
Le départ surprise d’Yves Veyrier relance les conflits internes pour la désignation de celui qui négociera pour la centrale au cours du prochain quinquennat.
SAM : la justice ordonne aux ex-salariés de quitter l'usine occupée
Elle a également condamné les trois représentants CGT des anciens salariés à rembourser les frais de justice aux mandataires judiciaires.
L'Humanité
En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom
Il était une foisVingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.
Bernard FrédérickLe maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».
Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».
La revanche de Vichy
Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.
Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.
Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.
Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.
Condamner le gouvernement du Front populaire
Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.
Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.
Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.
« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »
Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »
Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »
Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain
De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !
Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »
Léon Blum et Édouard Daladier accusent
Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »
Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »
Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).
Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés
Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »
En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».
Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».
Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats
Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».
Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.
Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.
www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier France24 - Monde
Procès du 13-Novembre : d'abord mutique, Salah Abdeslam finit par livrer des explications
Publié le : 30/03/2022 - 13:55Modifié le : 30/03/2022 - 17:11
Aude MAZOUE
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Après avoir décidé d'exercer son "droit au silence" au début de l'audience, Salah Abdeslam, principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre, est finalement sorti de son mutisme pour livrer à la cour quelques bribes de réponses sur son parcours lors de la soirée du 13 novembre 2015.
"Monsieur Abdeslam, levez-vous s'il vous plaît", ordonne le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, devant une salle comble. Les plaignants et la presse sont en effet venus en nombre, mercredi 30 mars, pour assister à ce que certains décrivent comme l'audience la plus attendue du procès.
Derrière la vitre de son box, l'unique survivant du commando des attentats du 13-Novembre, cheveux courts, polo et pantalon noirs, s'exécute pour répondre aux nombreuses questions qui taraude la cour depuis le début du procès. Mais à la surprise générame, Salah Abdeslam déclare dans un premier temps vouloir "faire usage de mon droit au silence". Brouhaha de déception dans l'assistance.
>> À lire : Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Avec ses faux silences, Salah Abdeslam fait du teasing et "ne dit finalement rien d'autre que l'EI a raison", assure Me Chemla, avocat de la partie civile. #proces13novembre pic.twitter.com/ey0CPiadrv
March 30, 2022De nombreuses zones d'ombre subsistent concernant le parcours de Salah Abdeslam le soir du 13 novembre 2015. Pourquoi a-t-il abandonné son gilet explosif ? Pourquoi a-t-il abandonné sa voiture dans le 18e arrondissement de Paris avant de se rendre à Montrouge, en banlieue sud, après avoir déposé le commando du Stade de France ? Quel projet meurtrier avait-il au départ ?
"J'insiste", reprend Jean-Louis Périès. "Moi aussi, monsieur le président, j'insiste aussi : je ne souhaite pas m'exprimer aujourd'hui", rétorque Salah Abdeslam, debout, les mains croisées devant lui. "C'est un droit que j'ai, je n'ai pas à me justifier sur ça", répond-il calmement. "J'ai déjà fait des efforts, j'ai gardé le silence pendant six ans, c'était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j'ai changé d'avis, j'ai dit des choses, je me suis exprimé à l'égard des victimes, mais là je peux plus m'exprimer, j'y arrive plus. J'ai pas à me justifier. C'est pour qu'on ne me qualifie pas à nouveau de provocateur que je ne veux pas donner mes raisons."
C'est "une position dangereuse", a souligné le président. "Face à des non-réponses, on risque de vous en attribuer qui ne vous seront pas favorables", a-t-il prévenu. Les questions du président se heurtent une à une au mutisme de l'accusé, assis sur son banc, masque noir au visage, le regard fixé droit devant lui.
Effectivement, Salah Abdeslam "ne s'est pas fait sauter parce qu'il manque de courage", estime Bruno Poncet, victime de l'attentat du Bataclan. #proces13novembre pic.twitter.com/crcStAytxk
March 30, 2022"Une pensée pour les victimes, car c'est une journée importante pour elles", poursuit Nicolas Le Bris, avocat général, qui rappelle que les plaignants attendaient aujourd'hui tout particulièrement les réponses que Salah Abdeslam avait promises. Puis le ministère public assène que l'accusé prend "plaisir" à garder le silence. Et de conclure : "Ce silence qui apporte malgré tout à l'audience qu'on a bien la confirmation que la lâcheté est la marque de fabrique des terroristes. Vous auriez pu apporter vos réponses après votre pseudo-buzz. Pas une once de courage chez vous, c'est vraiment de la lâcheté à l'état brut."
Devant l'insistance de Me Josserand-Schmidt, avocate de la partie civile, qui lui pose calmement plusieurs séries de questions, Salah Abdeslam finit par prendre son micro pour justifier son silence. "M'exprimer ou garder le silence, ça ne sert de rien du tout. J'aurais aussi voulu entendre cette mère de six enfants qui sont morts parce qu'ils ont perdu la vie sous les bombardements français", avance l'accusé, qui souligne l'inéquité de son procès car, selon lui, l'État français, qui a largué des bombes en Syrie, n'est pas sur le banc des accusés.
"Ce procès est une tribune pour Salah Abdeslam, il parlera de ce qu'il ce qu'il voudra", estime Me Samia Mkatouf à qq minutes de l'audience. #proces13novembre pic.twitter.com/KmXb3hgbst
March 30, 2022Répondant à Me Josserand-Schmidt, l'accusé explique ensuite pourquoi il a pleuré en voyant la dernière fois sa compagne. "Ma fiancée, je l'aimais sincèrement et je voulais me marier avec elle. Si j'ai pleuré, c'est parce qu'à ce moment là, elle avait parlé de projets d'avenir, d'enfants, d'appartement, et à ce moment-là je savais que j'allais partir en Syrie. C'était ça qu'on m'avait proposé. Parce que j'avais soutenu l'État islamique et que je pourrais avoir de graves problèmes et qu'on m'avait dit que le mieux pour moi, c'était d'aller là-bas. Voilà, c'est ce que je voulais dire."
Persévérante, l'avocate évoque alors la question de la ceinture explosive qu'il n'a jamais déclenchée. Salah Abdeslam a raconté à ses complices en Belgique qu'elle était défectueuse. "Était-ce un mensonge ?", l'interroge l'avocate. Haussant les épaules, il finit par répondre d'une petite voix : "C'est ça. [...] J'avais honte, peut-être... Non pas peut-être, balbutie Salah Abdeslam. J'avais honte de ne pas aller jusqu’au bout, j’avais peur du regard des autres, j’avais 25 ans".
Pour Me Gérard Chemla, avocat de la partie civile, Salah Abdeslam fait du "teasing" avec ses prises de parole en annonçant qu'il va parler suscitant l'intérêt de la presse et des victimes "pour ne finalement dire ou pas pas grand chose d'autre que l'État islamique a raison". Il ajoute : "Salah Abdeslam a mis l'assistance dans une situation de preneur d'otage : il y a déjà eu beaucoup de victimes à cause de l'EI au moment des attentats, de grâce, au moment du jugement, ne soyons plus ses victimes".
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Procès du 13-Novembre : Abrini, peu convaincant, s'explique et dédouane Abdeslam
Procès du 13-Novembre : "Je n'ai tué personne, je n'ai blessé personne", se défend Salah Abdeslam
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L'Humanité
En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt
Il était une foisC’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit
Dominique BariLe 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.
Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.
Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.
En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.
Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.
Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »
Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.
Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.
Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.
Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.
Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.
À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.
Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.
Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.
Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.
Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.
La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.
La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.
L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.
D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.
Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.
En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.
En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.
Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »
Il était une fois ...une autre histoire
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !
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États-UnisjaponcampsIl était une fois Valeurs Actuelles
Pour s’échapper de l’affaire McKinsey, la macronie choisit la pédagogie
« Ils ont dû recevoir un cours d’éléments de langage pour mieux surpasser tout ça », glisse une ancienne parlementaire de La République en marche. Habitués à ce que les polémiques de la sphère médiatico-politique ne durent que deux jours, les membres de la majorité présidentielle ont dû s’employer ce mercredi pour rassurer, et se rassurer.
L’infime espoir de renverser une campagne écrite d’avance motive l’ensemble de l’opposition à s’emparer du dossier. Depuis le début de la semaine, les différents candidats à l’élection présidentielle sentent bien le coup. Le terme “scandale d’État” est largement employé aussi bien par les politiques que par les médias, mais au sein de la macronie : pas d’affolement. Le spectre de l’affaire Fillon ne semble pas effrayer l’équipe de campagne du président sortant. Chacun se persuade que l’affaire McKinsey n’aura aucune incidence sur le scrutin présidentiel.
S’il faut un temps de pédagogie pour expliquer, nous le ferons.
Certains cadres de la majorité ne comprennent pas le tollé ou relèvent que trop d’éléments échappent aux novices de l’exécutif. Florian Bachelier, député LREM et premier questeur de l’Assemblée nationale, se dit dépassé par la tournure de cette affaire : « Tout ceci est consternant. La réaction de la classe politique française traduit une profonde déconnexion avec le monde réel. »
Pour neutraliser cette affaire ou pour se donner bonne conscience, le gouvernement a tenu à clarifier le rôle du cabinet McKinsey durant le mandat. « C’est normal que les citoyens puissent se poser des questions. Il faut expliquer qu’il est courant de faire appel à des cabinets de conseil, explique Maud Bregeon, porte-parole de la campagne d’Emmanuel Macron, à Valeurs actuelles. S’il faut un temps de pédagogie pour expliquer, nous le ferons, l’État est droit dans ses bottes. » Ce temps éducatif a bien eu lieu ce mercredi.
Alerte rouge en macronie ?
Il y a pourtant des attitudes qui ne trompent pas. Initialement, la ministre de la Transformation de la fonction publique, Amélie de Montchalin, devait tenir une conférence de presse ce jeudi dans l’Indre. Une réunion publique, au côté de Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, pour défendre le bilan du président en vue de la campagne électorale. Sauf que l’affaire McKinsey continue d’intriguer le paysage médiatique et que les soupçons autour de la place du cabinet de conseil se cristallisent. La ministre et son équipe décident alors d’organiser une conférence de presse le jeudi matin, puis, en urgence, d’avancer le rendez-vous au mercredi soir.
Envoyés au casse-pipe pour jouer les pompiers, Amélie de Montchalin et le ministre délégué Comptes publics, Olivier Dussopt, improvisent alors un point presse à Bercy. Même si un élu de La République en marche nous le confie en amont : « Madame Montchalin n’est pas forcément la meilleure personne pour éteindre le feu. »
« Il n’y a pas de rapport de dépendance ou d’interdépendance entre un cabinet et l’État français »
« Si je résume, vous décalez une conférence de presse. Mais pour vous, il n’y a pas d’affaire McKinsey ? » C’est un journaliste de Quotidien qui pose la question aux deux ministres face à leurs pupitres. En prélude, Amélie Montchalin précisait que cette réunion visait en partie à répondre aux « attaques de plus en plus fortes et de plus en plus grossières » qui polluent le débat démocratique.
En accord avec la rhétorique de Maud Bregeon, la ministre de la Transformation de la fonction publique rappelle que l’État n’est pas omniscient. Le goût pour le pragmatisme tend à s’entourer de renforts extérieurs, un procédé courant au sein de l’exécutif. Mais là n’est pas le problème soulevé par la classe politique. Quand les dépenses et la dépendance pour des cabinets étrangers interpellent, le gouvernement répond sur l’utilité d’employer ces dispositifs. Autres éléments de langage pour assurer la défensive, la comparaison avec les pays voisins. Le Royaume-Uni et l’Allemagne auraient payé plus gracieusement des prestations.
Après avoir pourtant souligné plusieurs fois la qualité du rapport sénatorial, les ministres tentent de démonter ce qui fait le cœur du scandale. « Il n’y a pas de rapport de dépendance ou d’interdépendance entre un cabinet et l’État français », assure Olivier Dussopt. Mieux, c’est un « fantasme », selon les mots d’Amélie de Montchalin. Une vision de la collaboration qui n’est pas au goût du Sénat qui accuse l’exécutif de « minimiser l’influence des cabinets de conseil ». Chacun jugera.
Le Figaro
Squeezie bouscule le marché de la bande dessinée
Tom KerkourLe plus gros Youtubeur français sort jeudi Bleak, une adaptation de sa série de vidéo la plus populaire. Déjà 70.000 exemplaires ont été vendus en précommande.
Squeezie, le plus populaire des youtubeurs français, s'apprête à cartonner en librairie. Le vidéaste aux 16,8 millions d'abonnés publie ce jeudi sa bande dessinée «Bleak». Ce premier tome vendu 15 euros est édité par Link Digital Spirit. Il est l'adaptation de l'une des séries de vidéo les plus populaires de la chaîne de Lucas Hauchard, les «thread horreur».
Dans ces séquences de 20 minutes, l'autoproclamé «Père Castor de sa génération» raconte des histoires angoissantes récupérées sur les réseaux sociaux. Deux ans après la sortie du premier épisode, l'audience ne tarit pas. Au total, il cumule plus de 360 millions de vues sur cette série avec environ 10,5 millions de visionnages par épisode.
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C'est cet imposant vivier d'acheteurs potentiels que l'éditeur espère séduire. «Il s'agit déjà d'une opération couronnée de succès», se félicite Brice N'Guessan, associé chez Link Digital Spirit. Ce spécialiste des livres d'influenceurs a monté toute une campagne pour maximiser les ventes. Une prévente dédiée à sa «communauté» a eu lieu deux mois avant la sortie grand public. L'édition collector accompagnée de goodies s'est vendue à 70.000 exemplaires, avec un démarrage «très fort».
Mais l'éditeur espère faire encore mieux lors de la mise en rayon dans toute la France assurée par Interforum. «La mise en place pour le lancement est de 75.000 exemplaires», détaille Brice N'Guessan. Pour le monde de la bande dessinée (hors manga et comics), c'est un raz-de-marée. Rares sont les grands succès en dehors de séries bien installées comme Astérix, Blacksad, Blake et Mortimer ou la série jeunesse Mortelle Adèle.
Ce n'est pas la première fois que le créateur charismatique s'intéresse à la littérature. Il avait déjà publié en 2017 «Tourne la page» (éditions Michel Lafon), une sorte de cahier de vacances qui s'était vendu à environ 80.000 exemplaires.
Petit empire du divertissement
En plus de sa casquette de vidéaste, Lucas Hauchard, 26 ans, est aujourd'hui à la tête d'un petit empire du divertissement. Après son divorce avec Webedia, qui jouait le rôle d'agent et de régie publicitaire, il a lancé trois entreprises : Bump (société de production), Yoko (prêt-à-porter) et Balai steak (label musical).
Lors d'un challenge intitulé «Qui fera le meilleur hit des années 2000?», Squeezie a mis au défi d'autres vidéastes de créer en trois jours une chanson ressemblant à celles du début de ce millénaire. Les CD ont ensuite été vendus via un site internet et dans les magasins Lidl. Selon Le Parisien, 120.000 disques ont été écoulés, un beau score.
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Une réussite qui ne lui a pas rapporté un sou, l'argent des ventes a été reversé à au Secours populaire. «Il y a des projets où on essaye de maximiser les revenus, mais là ce n'est absolument pas le cas. Et on ne voulait pas que la vente des CD soit mal interprétée, c'est pour ça qu'on a décidé de reverser l'argent à une association», expliquait-il à l'époque. Six mois après, les chansons continuent de ramener de l'audience. Sur Spotify, Squeezie cumule un million d'écoutes par mois.
Hors divertissement, le vidéaste a lancé avec son frère le site de prêt-à-porter Yoko qui recense quelques centaines de produits. Le lancement de cette marque a, encore une fois, été un succès. Sans que le chiffre d'affaires de la société ne soit connu, plusieurs acheteurs se plaignent régulièrement de ruptures de stock, preuve que les produits se vendent bien.
En difficulté financière, le gratuit 20 Minutes annonce un plan social
INFO LE FIGARO - Le plan annoncé mercredi par la direction du journal gratuit concerne une trentaine de postes. La distribution est arrêtée dans plusieurs régions.
Sony dévoile son Netflix du jeu vidéo
ANALYSE - Avec cet abonnement, le groupe japonais réplique à Microsoft… avec une offre moins ambitieuse.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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In European Classrooms, Questions About a War So Close to Home
As many in Europe have grappled with the shock of facing a war on their doorstep, teachers say they are facing tough questions posed about the conflict by worried children.
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By Emma Bubola
HORSHAM, England — As they returned from playing tag at recess on a recent sunny morning, the red-cheeked children had lots of questions.
“Russia is big enough, why does he want more land?” Max, 11, his eyes on an atlas, asked his teacher about President Vladimir V. Putin of Russia. Jessica, 11, stood with a knee on her chair. “Why are most crazy people men?” she wondered. Issy, 11, turned to the teacher: “Would you stay and fight for your country?”
Tara Harmer, a teacher of 36 years, paused to think. “It’s a difficult one, isn’t it?” she said in her elementary school classroom in Horsham, a town in southern England. “My instinct would be to protect you,” she reasoned. “Yes, I think I would fight for my country.”
As Europeans have grappled with the shock of facing a war on their doorstep and a frenzied news cycle, many teachers have had little time to process what was happening — they had to provide answers, and fast.
“I have had 100 questions,” said Sandro Pellicciotta, who teaches geography at a high school in the northern Italian city of Bologna. “And to be honest I am quite afraid of saying some nonsense.”
Schoolchildren today were born long after the Balkan conflicts of the 1990s, and some were toddlers when the war in Syria was at its height. No conflict they are old enough to remember has been so widely displayed on their TikTok feeds as the war in Ukraine, or so close to home.
The distance between their world and that of geopolitics has telescoped, and teachers have struggled to assuage fears that this war might affect them all. After two years of a pandemic, they also say the war has undermined their efforts to convince children that the world is not a hostile place.
Teachers across Europe, many reached by telephone, described the challenges they were facing in the classroom and the questions they had been asked.
In Marseille, a 10-year-old student raised his hand to say he felt like hiding. An 18-year-old boy in Warsaw worried he might be called up to fight, and a 16-year-old in Milan said she could not imagine what the future held for her. In Tuscany, a boy wondered if someone had bombed the Eiffel Tower after watching a faked video of an attack in Paris.
Governments around Europe have acknowledged the challenges that the war in Ukraine poses for teachers and have drafted guidelines for them.
The British Department for Education said the situation “raises issues some schools and teachers may never have encountered before.” It advised teachers to “establish the facts” and promote discussion, and provided resources to fight disinformation.
In France, the government said teachers should explain the common history of Russia and Ukraine, but make clear that it “does not substantiate the thesis that Ukraine, a sovereign state, does not have the right to independence.” According to the guidelines, teachers should also not insist on discussing the war if students are reluctant to do so.
Stanislaw Dutka, a teacher in Warsaw, agreed with this approach, but on the first day after the invasion, his seventh-grade students asked to stop the lesson and talk about Ukraine.
First, he gave them papers to draw and calm down, then he asked if they had something to say.
“All the hands went up,” he said. “It was sort of auto therapy.”
In February, Mr. Pellicciotta’s students were intent on grilling him about whether there would be a war. When it started, they wanted to know more. “If you were in Putin’s shoes, would you have attacked?” a student asked him.
In a conflict that has been called the world’s “first TikTok war,” children and teenagers have had access to a mass of information that is often unverified and troubling, and may trigger anxieties. Mr. Pellicciotta said he was happy that his students came to him with questions, so that he could explain what was false and what was not.
He said understanding geography was critical. “The beauty of geography is that it gives you tools to interpret reality,” he said. “It does not give you answers.” He displayed a map of Ukraine, showing how it had access to the sea and its plains, coveted resources for an ambitious foreign leader.
What was hard, he said, was to give an unbiased account in classes that were divided between students who saw Mr. Putin as “cool and tough” and others who called him a “beast.”
For other teachers, bias was not an issue.
“It’s such a blatant imperialistic war,” said Thor Alexander Almelid, a teacher at a Norwegian elementary school in the Oslo area. “It’s simply a question of right and wrong.”
In his seventh-grade classroom, he pulled down the world map — which he said was still conveniently from the 1980s, depicting the Soviet Union — and explained that the world had been near the precipice before, but that diplomacy held back a nuclear war. Ultimately, though, he said that they just had to hope it would not happen.
“I did my best to calm them and reassure them,” he said. “But I don’t want to lie to my students.”
With younger children, the balance between truth and reassurance has leaned toward the latter.
“Putin is a bit like that, he fights with his neighbors — don’t your parents fight with their neighbors?” Jessica Scambiato Licciardi, a primary schoolteacher in Sicily, said to her third-grade class.
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden announced he would release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
When one child told her that Mr. Putin had killed children in hospitals, she answered that it happened by mistake. “I just cannot tell them that they kill children,” she said. “It’s too hard.”
Still, when fighter jets flew over the school — as they often do, because of a base nearby — a shiver went through the class. “Is the war coming here?” one asked. “Do we have Russians here?”
Ms. Licciardi explained that there were Russians in Italy, but that they were not evil and were not going to make a war.
Nicky Cox, the editor of First News, a British newspaper for children distributed in classes, said her publication had tried to deliver that message, too.
“We don’t want Russian children to be picked on and bullied because of Putin,” she said. “We know that it’s happening.”
When Emeline Boutaud, a high-school teacher in Paris, saw images of the invasion on TV while on vacation, she immediately thought of her students.
“How can I find the words?” said Ms. Boutaud. “I myself don’t understand it.”
When she returned to the class, she was relieved when a volunteer from a news literacy organization joined her for a workshop about the war in Ukraine.
Members of the organization, Entre les Lignes, or Between the Lines, have in recent weeks toured French schools and explained that no, Mr. Putin did not want to “rebuild the U.S.A.,” as one confused student had said, and that threatening to use a nuclear bomb does not necessarily mean he was “going to do it.”
Sandra Laffont, the organization’s founder, said she was shocked by the level of dread among the 10-year-olds she recently visited in Marseille. She showed the distance between France and Ukraine on a map, and explained that France was not on the brink of war. But she said that teachers must feel comfortable with the fact that they will not have all the answers.
“Like why did Putin do this,” she said. “I don’t have an answer to that.”
Many students, though, have come up with their own solutions.
Jessica, from Ms. Harmer’s class in England, suggested that Ukrainians could dry rivers with “thousands of sponges” so that Russian tanks would crash into the empty ditches. For Ajay, 11, the answer to the conflict was evident in his atlas.
“They are just two different countries,” he said. “One is big and green the other is small and pink.”
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France24 - Monde
États-Unis : le lynchage devient un crime fédéral après plus d'un siècle de tentatives
Publié le : 30/03/2022 - 17:50
Sébastian SEIBT
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Le président américain Joe Biden a signé mardi la première loi fédérale à interdire le lynchage aux États-Unis. C'est l'aboutissement de décennies de lutte, alors que le Congrès a échoué 200 fois à s'opposer à ces crimes racistes qui ont profondément marqué l'histoire du pays.
Ils ne sont que trois à avoir voté contre : Thomas Massie, élu du Kentucky, Andrew Clyde, représentant de la Géorgie, et Chip Roy, du Texas. L'opposition de ce trio de républicains n'avait pas empêché la Chambre des représentants des États-Unis d'adopter fin février, à une écrasante majorité, une loi rendant illégal le lynchage au niveau fédéral.
Le Sénat avait ensuite validé le texte à l'unanimité et le président Joe Biden a signé, mardi 29 mars, l'Emmett Till Antilynching Act, mettant fin à plus de 100 ans de tentatives infructueuses d'interdire à l'échelle fédérale cette pratique raciste et barbare qui a profondément marqué l'histoire des États-Unis.
Environ 6 500 victimes de lynchage
"Le lynchage représentait un acte de pure terreur afin d'imposer le mensonge que tout le monde n'avait pas le droit d'être aux États-Unis, que les individus ne naissaient pas tous égaux", a affirmé Joe Biden, peu après avoir signé le texte de loi.
L'Emmett Till Antilynching Act a été nommé ainsi en mémoire à un adolescent afro-américain, Emmett Till, qui avait été lynché en 1955 dans l'État du Mississippi après avoir été accusé d'avoir "sifflé" une femme "blanche" dans la rue. Son meurtre brutal par deux individus racistes dans le sud du pays a été l'un des actes fondateurs du mouvement pour les droits civils au États-Unis, rappelle le New York Times.
La nouvelle loi prévoit une peine de 30 ans de prison pour quiconque aurait commis un lynchage, dorénavant défini comme le fait d'avoir organisé un crime haineux qui a eu pour conséquence le décès ou des blessures graves infligées à la victime.
Cette nouvelle législation a une "portée essentiellement symbolique, d'interprétation historique", souligne Paul Schor, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis au Laboratoire de recherches sur les cultures anglophones de l'Université Paris Cité, contacté par France 24.
Le lynchage tel qu'il a été pratiqué après la guerre civile américaine (1865) et jusqu'à la fin des années 1950, n'existe plus. C'était un acte de terreur politique qui, afin de conforter la politique suprémaciste dans les États du Sud, a été défini "par les organisations de droits civiques comme l'exécution extrajudiciaire par plusieurs individus d'une personne accusée d'un crime", rappelle Paul Schor. Environ 6 500 personnes, presque exclusivement des Afro-Américains, en ont été victimes sur cette période.
Ces meurtres racistes tolérés – voire encouragés – par les autorités locales pouvaient être décidés pour des faits aussi anodins que frapper à la porte d'une femme "blanche" ou ne pas s'adresser à un officier de police de l'Alabama en l'appelant "Mr", rappelle le Washington Post.
La signature par Joe Biden de l'Emmett Till Antilynching Act vient enfin "affirmer que dans ce pays lyncher des Noirs n'est pas et n'a jamais été acceptable", se réjouit le Washington Post dans un éditorial.
Le président américain s'est d'ailleurs attaché à accentuer cette dimension historique de la signature en "s'entourant de personnes qui sont soit des descendants de victimes de lynchage soit des représentants des mouvements des droits civiques", note Paul Schor. Joe Biden avait notamment convié à ses côtés l'arrière-petite-fille de la journaliste et activiste Ida B. Wells qui avait été, à la fin du 19e siècle, la première à lancer une campagne pour faire interdire le lynchage.
Quelque 200 tentatives ratées d'interdire le lynchage
Mais c'est une interdiction qui intervient "scandaleusement beaucoup trop tard. Près d'un siècle trop tard", regrette le Washington Post dans son éditorial. Le Congrès s'y est repris à plus de 200 fois avant de parvenir à adopter une loi fédérale contre cette pratique.
Les efforts législatifs ont débuté en 1900 quand George Henry White, le seul représentant afro-américain au Congrès à l'époque, avait tenté de faire interdire cette pratique à l'échelle fédérale. Mais il avait échoué face à l'obstruction des élus des États du Sud.
Un schéma qui s'est reproduit encore et encore au fil des ans, malgré le soutien de sept présidents américains aux différents projets de loi présentés devant le Congrès. En 2005, le Sénat a même décidé de s'excuser officiellement de n'avoir jamais réussi à faire interdire le lynchage.
Même le texte que Joe Biden a signé a bien failli être enterré. Il a fallu attendre trois ans avant qu'il arrive sur la table du Bureau ovale. Le sénateur républicain du Kentucky Rand Paul avait d'ailleurs fait échouer une première mouture de cette loi, car le lynchage y était défini de manière "trop large" à son goût. Il voulait, et a obtenu, que seuls les actes ayant entraîné la mort ou les blessures graves soient visés par la loi…
Des lynchages modernes ?
Historiquement, l'opposition à ces efforts antilynchage est moins venu du banc des républicains que de celui des démocrates des États du Sud. Ce sont eux qui, après la guerre civile de 1860, étaient parmi les plus ségrégationnistes, rappelle l'historien Louis P. Masur, dans un article d'opinion paru dans le Washington Post. Ils accusaient les républicains des États du Nord de vouloir faire interdire le lynchage uniquement pour s'attirer les votes des Afro-Américains…
Ces représentants des États du Sud ont d'ailleurs longtemps affirmé qu'il n'y avait aucune raison d'adopter une telle loi car des textes interdisant le lynchage existaient au niveau local. Ce qui est vrai, "sauf que personne ne le respectait", souligne Louis P. Masur. C'est pourquoi "pendant des décennies les militants des droits civiques se sont tournés vers le gouvernement des États-Unis afin d'adopter un texte au niveau fédéral", précise Paul Schor.
Si l'adoption de la nouvelle loi reste avant tout une manière pour le président démocrate de réparer un manquement législatif historique, le texte pourrait s'avérer de nouveau utile. Il avait été présenté au Sénat, en 2020, après les meurtres cette année-là de George Floyd par un policier et d'Ahmaud Arbery, poursuivi et abattu par trois individus alors qu'il faisait un jogging. Des faits divers racistes qui avaient, rappelle la BBC, fait apparaître le spectre d'une forme moderne de lynchage.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Gérard Depardieu dénonce les “folles dérives inacceptables” de Vladimir Poutine
Alors que Gérard Depardieu sera en représentation au Théâtre des Champs-Elysées pour Depardieu chante Barbara du 1er au 3 avril, c’est sa proximité avec Vladimir Poutine qui revient sur le devant de la scène. L’acteur français a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP : « Le peuple russe n’est pas responsable des folles dérives inacceptables de leurs dirigeants comme Vladimir Poutine ».
Il a par ailleurs annoncé que la totalité des recettes de ses trois concerts iront « aux victimes ukrainiennes ». Le monstre sacré du cinéma a tenu néanmoins à souligner son « penchant singulier pour le peuple russe si bien décrit par Dostoïevski, Tolstoï, Gogol, Pasternak et tant d’autres artistes… ». De son côté, le théâtre des Champs-Elysées avait décidé mercredi de « maintenir son spectacle » en dépit de l’amitié jadis revendiquée par le Français envers Vladimir Poutine.
« Guerre fratricide »
Le comédien des Valseuses n’avait jamais caché sa proximité avec l’homme fort du Kremlin. Allant même jusqu’à poster une photo – désormais supprimée – sur son compte Instagram de lui serrant Vladimir Poutine dans ses bras. Un cliché sobrement légendé : « L’amitié ». Mais depuis le début du conflit opposant l’Ukraine à la Russie, l’acteur rétrograde : « La Russie et l’Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide. Je dis : “Arrêtez les armes et négociez ! “ », avait-il lancé au sixième jour de la guerre. Gerard Depardieu avait obtenu son passeport et la nationalité russe en janvier 2013, après un désaccord sur la politique fiscale du président François Hollande.
New York Times - World
Macron Goes on Defensive Over Use of McKinsey and Other Consultants
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President Emmanuel Macron’s opponents have criticized the French government for paying at least a billion dollars last year to private consulting firms.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
PARIS — In a sedate presidential race overshadowed by pandemic and war, it’s the one issue that has so far managed to ruffle an otherwise supremely confident President Emmanuel Macron: McKinsey.
Yes, McKinsey, the American consulting firm.
With about a week left before the French go to the polls, McKinsey and its proximity to Mr. Macron’s government has unexpectedly emerged as a campaign issue — putting Mr. Macron on the defensive and forcing his ministers to try to extinguish the controversy.
The other presidential contenders, frustrated for months by Mr. Macron’s refusal to debate, have seized on McKinsey as a way to hit at what polls have long shown to be one of his great weaknesses: Mr. Macron’s image as an arrogant and aloof president of the rich, prone to a solitary and secretive decision-making style, out of touch with the concerns of ordinary French people.
The issue had been percolating for a few weeks since the release of a damning report by the Senate showing that the firms — highly paid and politically unaccountable private consultants — earned at least $1 billion last year to do work on sensitive matters for the government.
That amount followed already yearly increases in work for McKinsey and other consulting firms during Mr. Macron’s five-year presidency and a sharp acceleration during the coronavirus pandemic and France’s vaccine rollout.
The 380-page Senate report, which stemmed from a four-month inquiry, described the firms’ influence on the government as “tentacular,” detailing how private consultants routinely sat in on ministry meetings and anonymously wrote government reports.
It added that the government’s use of consultants had become “a reflex,” with consulting firms being “involved in most of the major reforms” in France, such as the overhaul of housing benefits or of unemployment insurance.
The issue rose to the surface this week after Mr. Macron finally began holding full-fledged campaign events and was confronted several times with it. Mr. Macron reacted angrily, at times justifying the practice of hiring consultants and then trying to deflect responsibility.
“I’m not the one who signs the contracts,” Mr. Macron said during a campaign stop in Dijon, eastern France this week, adding, “a lot of stupid things have been said in recent days.”
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The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.
But as the issue stuck, the government went on the defensive, scheduling a news conference for Thursday and then moving it up to Wednesday evening at the last minute.
Chloé Morin, a political scientist at the Jean-Jaurès Foundation, a Paris-based think tank, said that the issue struck several sensitive chords among the French public and played on a particular vulnerability for Mr. Macron, a former investment banker who as a politician has made it his mission to bring businesslike efficiency to the structures of the state.
“One of the criticisms leveled at Emmanuel Macron since 2017 is that he is the president of the rich, a president of the private sector, a president who’s from the world of finance, and in France, there is a great distrust of the world of consultants and finance,” Ms. Morin said. “And so this revives the image of a president serving the interests of big donors and big banks.”
Before entering politics, Mr. Macron worked at the investment bank Rothschild. As president, while the overall economy has grown, his policy mix of tax cuts and deregulation has tended to favor the wealthy.
Mr. Macron’s presidency is also remembered for a series of disdainful comments he has leveled at ordinary people and their everyday concerns — an attitude that fueled the Yellow Vest movement of demonstrations against Mr. Macron’s economic policies.
The growing reliance on private, confidential consultants also reinforces the impression of Mr. Macron’s management style. As president, he has embraced, more than any of his immediate predecessors, the concentration of powers afforded the presidency in France’s Fifth Republic. During his presidency, as well as during his campaign for re-election, Mr. Macron has governed largely in secrecy, relying on his right-hand man, the general secretary of the Élysée Palace, Alexis Kohler.
Caroline Michel-Aguirre, a French investigative reporter who co-wrote “The Infiltrators,” a book on the growing presence of consulting firms within the state apparatus, said that the government’s use of consulting firms “was set up in a secret way” and posed “a democratic issue.”
“It took the involvement of the National Assembly, our book, a Senate inquiry commission and a controversy for the government to finally announce” that it would publish figures on government contracts with consulting firms, Ms. Michel-Aguirre said.
Mr. Macron remains the favorite going into the first round of voting on April 10. But he has slipped a bit in the polls. His main rival, the far-right leader Marine Le Pen, has been visiting communities in rural France and focusing laserlike on a single issue: the rising cost of living, made worse by the war in Ukraine and increasing fuel prices.
Ms. Le Pen and most of Mr. Macron’s other political opponents have seized on the consulting firms to accuse Mr. Macron of selling off the state.
The Senate’s report said that the situation raised issues about the state’s “sovereignty in the face of private firms” and about “the proper use of public funds.”
Who Is Running for President of France?
The campaign begins. French citizens will go to the polls in April to begin electing a president. Here is a look at the candidates:
The incumbent. President Emmanuel Macron, an inveterate political gambler who in 2017 became the nation’s youngest elected leader, announced his re-election bid just a day before the deadline, against the background of the crisis in Ukraine.
A center-right candidate. Valérie Pécresse, the current leader of the Paris region, recently won the nomination of the Republicans by adopting a vocabulary with racial and colonial undertones. She now faces the difficult task of enlarging her support base.
A Trump-style provocateur. Éric Zemmour, a longtime conservative journalist and a right-wing television star, says he is running to “save” a country that he says is being assailed by Islam, immigration and identity politics.
The far-right veteran. Marine Le Pen, who has long used fiery rhetoric to fight her way to power in France, is seeking to sanitize her image. She finished third in 2012 and was defeated by Mr. Macron in the 2017 runoff.
A fiery French leftist. For months, left-wing candidates barely made a dent with voters. Then Jean-Luc Mélenchon, a skilled orator and the leader of the far-left France Unbowed movement, started surging in voter surveys. He now sits comfortably in third place.
The opposition-led report focused on McKinsey, even though it represents only 1 percent of government consulting spending and earned far less than French consulting firms. The Senate described McKinsey as having an outsize influence.
Karim Tadjeddine, the head of the public sector for McKinsey’s French branch, has known Mr. Macron for years, having worked with him as part of a government commission in 2007 and participated in his 2017 election campaign, according to leaked emails from WikiLeaks. Many former McKinsey employees have also joined Mr. Macron’s campaign or administration.
“These are people who talk to each other, who know each other, who have been on different commissions together and who, in the end, helped Emmanuel Macron to come to power, sometimes with a bit of a conflict of interest,” Ms. Michel-Aguirre said.
Amélie de Montchalin, a junior minister in charge of the public sector, pushed back against the criticism, saying at the news conference on Wednesday that there was “nothing to hide” and denouncing what she called “gross manipulations” from political opponents.
Ms. de Montchalin said that the government had taken note of the Senate report and would limit the use of consulting firms in the future, while introducing rules to regulate the practice.
The Senate report also targeted McKinsey as an example of the sometimes questionable work of consulting firms for the government. The American firm was paid half a million dollars for an advisory mission on “the future of teaching,” which did not yield any tangible results according to government accounts cited in the report.
Asked about that mission during a parliamentary hearing in January, Mr. Tadjeddine appeared incapable of describing it in concrete terms.
What’s more, the senators accused McKinsey of not having paid any corporate tax in France for at least a decade, thanks to an elaborate scheme of tax avoidance.
In a statement released on Saturday, McKinsey said that it respected “applicable French tax and social rules” and that “its operating subsidiary paid six years of corporate income tax” in France from 2011 to 2020. A spokesman for the company said it declined to comment further.
Olivier Dussopt, a junior minister for public accounts, said at the news conference that an inquiry into McKinsey’s French branch had been opened at the end of last year, but he declined to comment on the investigation, which is still underway.
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France24 - Monde
L'inflation atteint près de 10 % en Espagne, un record depuis 37 ans
Publié le : 31/03/2022 - 03:11
FRANCE 24
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Les prix à la consommation en Espagne ont augmenté de 9,8 % en mars sur un an, leur plus forte hausse depuis mai 1985, selon l'Institut national de la statistique, mercredi. Cette hausse est l'une des conséquences de la flambée des prix de l'énergie provoquée par la guerre en Ukraine.
L'inflation a atteint 9,8 % en Espagne au mois de mars, a assuré l'Institut national de la statistique (INE) dans un communiqué, mercredi 30 mars. Un tel niveau n'avait plus été atteint "depuis mai 1985".
Ce chiffre est "en hausse de plus de deux points" par rapport à février, où l'inflation s'était déjà hissée à 7,6 %.
D'après l'INE, cette dynamique s'explique principalement par l'envolée des prix de l'électricité et des carburants mais aussi par la hausse du coût des produits alimentaires, aggravée par l'invasion russe de l'Ukraine.
Cette situation "affecte notre économie, notre société, et en particulier les groupes les plus vulnérables", a reconnu le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, lors d'une allocution à la Chambre des députés.
Une "sorte de choc énergétique" induit par la guerre en Ukraine
L'inflation sous-jacente – qui ne tient pas compte de certains prix comme ceux de l'énergie, et qui est corrigée des variations saisonnières – a, pour sa part, progressé de 0,4 point de pourcentage par rapport à février, pour atteindre 3,4 % sur un an, a précisé l'organisme public.
Le gouverneur de la Banque d'Espagne, Pablo Hernandez de Cos, avait indiqué mardi anticiper une "nouvelle hausse très significative de l'inflation en mars" en raison de la guerre en Ukraine, à l'origine d'une "sorte de choc énergétique".
Du fait de cette situation, "le pays est plus pauvre aujourd'hui qu'il ne l'était voilà quelques mois car il y a une série de produits énergétiques que l'Espagne ne produit pas et dont elle a besoin pour produire le reste des biens et pour la consommation finale, et ces produits sont plus chers aujourd'hui", avait-il rappelé.
Un plan de riposte national
Pour tenter d'amortir les conséquences de la guerre, le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a adopté, mardi, un plan d'aides directes de six milliards d'euros pour les ménages et pour les entreprises, ciblé principalement sur les prix de l'énergie.
Ce plan comprend une subvention de 20 centimes d'euros sur les carburants, une hausse de 15 % du montant du revenu minimum vital, versé aux familles les plus vulnérables, et prolonge jusqu'au 30 juin les baisses d'impôts en vigueur depuis l'été dernier et destinées à alléger les factures d'électricité.
"Nous sommes convaincus que ce plan de riposte national, ainsi que l'accord conclu à Bruxelles pour fixer un prix de référence pour le gaz (...) va nous permettre dans un avenir proche d'infléchir la courbe" de l'inflation "et de stabiliser l'évolution du coût de la vie", a assuré Pedro Sanchez.
Avec AFP
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Turquie : l'inflation s'envole, Recep Tayyip Erdogan limoge son statisticien en chef
Reportage : en Russie, une population résignée face à l'inflation galopante
La chronique de l’éco
Guerre en Ukraine : les prix des matières premières agricoles flambent
L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : proche de Vladimir Poutine, Gérard Depardieu appelle “à arrêter les armes et négocier”
Sa prise de position sur le conflit russo-ukrainien était des plus scrutées… et la voici. Gérard Depardieu, connu pour ses liens avec la Russie et le président Vladimir Poutine, s’est enfin exprimé sur le conflit en Ukraine, six jours après le début de l’invasion russe, rapporte BFMTV, mardi 1er mars. « La Russie et l’Ukraine ont toujours été des pays frères. Je suis contre cette guerre fratricide », a déclaré le célèbre acteur français. Avant de directement interpeller les protagonistes : « Arrêtez les armes et négociez ! »
Une déclaration spontanée
Alors que l’armée russe continue de prendre du terrain dans son objectif d’assiéger Kiev, l’acteur de 73 ans a lui-même contacté l’Agence France Presse (AFP) afin de s’exprimer sur le conflit. Le monstre sacré du cinéma français avait acquis la nationalité russe en 2013, sur fond de désaccord avec la politique fiscale de François Hollande, président de la République à l’époque. « Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu’ils font le bien », déclarait-il alors, en 2014, dans l’hebdomadaire Le Point. Depuis, il avait souvent rappelé son amour de la Russie, la qualifiant de « grande démocratie », ou encore comparant le président Vladimir Poutine au pape Jean-Paul II.
Moscou a fait savoir, mardi 1er mars, qu’elle ne comptait pas mettre un terme à son offensive tant que tous ses objectifs n’étaient pas atteints. De son côté, Kiev déplore des assauts et bombardements sur plusieurs de ses villes, outre la capitale. Selon l’ONU, plus d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays.
New York Times - World
Ireland’s Last ‘Magdelene Laundry’ Will Be Preserved as a Memorial
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The high-walled compound in Dublin, where unmarried mothers and other unwanted women were incarcerated to work without pay in abject conditions, had been earmarked as a site for a budget hotel.
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By Ed O’Loughlin
DUBLIN — Ireland’s last surviving “Magdalene laundry,” where thousands of unmarried mothers and other unwanted women were forced to work without pay in abject conditions, often until they died, is to be preserved as a state-funded memorial to all victims of incarceration and abuse in church and state-run institutions, the Irish government has announced.
The government’s move on Tuesday overturned a previous decision by Dublin City Council, the owner of the former convent and laundry, which closed down in 1996, to sell the site for redevelopment as a budget hotel.
Operated most recently by the Sisters of Charity and Refuge, an order of Roman Catholic nuns, the high-walled compound in Dublin’s deprived north inner city was the last “Magdalene laundry” to close down, and is the only one that has not been demolished.
The decision to preserve it as a public memorial and education center followed a lengthy campaign by organizations representing survivors of the laundries and other former institutions of incarceration, such as “industrial schools” for unwanted or unruly children, county workhouses and so-called mother-and-baby homes, where women pregnant out of wedlock were confined in often abysmal conditions, until they gave birth. In the mother-and-baby homes, many women were separated from their children, who were secretly put up for adoption by doctors, or the church.
Roderic O’Gorman, Ireland’s minister for children, equality, disability, integration and youth, said the establishment of what will be known as the National Centre for Research and Remembrance would be an important step in addressing a traumatic legacy.
“Over the past three decades, Ireland has had a difficult reckoning with its history of institutional abuse,” Mr. O’Gorman said. “This center will provide a place of reflection and remembrance, while also ensuring that future generations can fully understand the appalling impact of those institutions.”
Prof. Katherine O’Donnell, co-director of Open Heart City, an activist group which campaigned to preserve the site in public ownership, said the government’s announcement was “an enormous step forward” for a campaign that has always been based on the voices of surviving women and children.
“This will be a place where we can reflect on all the other parts of what we call our dark heritage, the places where our country failed its citizens,” she said. “And we will be brought to think about how we can do things better in future. Many survivors of institutions of abuse have said for decades now that they want to be part of educating and informing young people about what went on.”
According to the government announcement, the new center will preserve the laundry’s buildings and be fully funded by the state. The National Museum of Ireland will take charge of the memorial, while the National Archives will collect, preserve and unseal hundreds of thousands of government-held documents relating to the laundries, schools and homes that have remained closed to scholars, and even to the survivors themselves.
Gary Gannon, a local member of Parliament who campaigned against the sale of the site, said it was “incredible” to see such a full vindication of years of grass-roots pressure.
“It’s the first time in the history of Ireland that we’ve fully opened ourselves to being truthful about this part of our past,” he said.
Elizabeth Coppin, who was born to an unmarried mother in a “county home” in Kerry, raised in an abusive “industrial school” and later transferred to a series of church-run laundries, said she welcomed the announcement, but that the government needed to do more for survivors.
She said she and her fellow survivors were still waiting to receive a health benefits package promised by a previous government several years ago, and that they still did not have access to their own birth and medical records.
“They’ve made promises before, but all we’ve received are little crumbs,” she said.
The Gloucester Street Laundry, which took its name from a road now known as Sean McDermott Street, usually had around a hundred inmates, who worked long hours, in appalling conditions, for no pay and inferior food.
Named after Mary Magdalene, a biblical figure often portrayed as a repentant prostitute, the laundries were seen as places of lifelong penance for “fallen” women and girls, even though many inmates were transferred there from orphanages and state-appointed homes. Inmates were often returned by the police when they tried to escape. At least a dozen such laundries are known to have operated in Ireland since the 19th century.
Although supported by state funding and contracts, most of these institutions of incarceration were run for profit by Catholic religious orders, and poor living conditions, physical abuse, hard work and lack of medical facilities led to high mortality rates.
Many dead inmates were buried in secret.
Catherine Corless, a historian in County Galway, used Freedom of Information requests to show that almost 800 infants had died in a mother-and-baby home at Tuam between 1925 and 1961, with only two registered burials. A recent exploratory investigation of the site found a large amount of human remains in what appeared to be a sewage tank.
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France24 - Monde
Ukraine : à Lviv, un célèbre chef cuisinier offre des repas aux réfugiés
Publié le : 30/03/2022 - 18:25Modifié le : 30/03/2022 - 18:29
Juliette Halliez
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Lorsque la Russie a commencé à attaquer l'Ukraine en février, le célèbre chef ukrainien Ievgen Klopotenko, basé à Kiev, n'a pas eu pour réaction instinctive de prendre une arme. Son restaurant ouvert depuis un peu plus d'une semaine à Lviv sert des repas gratuits aux réfugiés.
L'Humanité
Macron poursuit sa droitisation à tout-va
ActuEn campagne Retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à une activité, nouvelle baisse des impôts sur la production… Le président-candidat revendique une vision conservatrice des enjeux sociaux et sociétaux, loin du prétendu « humanisme » dont il se réclamait en 2017.
Lola RuscioAprès cinq années passéés à singer les mesures et les discours de la droite, Emmanuel Macron a franchi un nouveau palier qu’il mettra en scène lors de son premier grand meeting, ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine). Conditionnement du RSA à l’exercice d’une activité, retraite à 65 ans, surenchère sécuritaire et anti-immigration, attaque contre les services publics et baisse des cotisations… Le candidat continue de piocher dans la boîte à idées du Medef et de la droite en se détournant désormais ouvertement du projet « d’émancipation » qu’il prétendait porter en 2017. Cette stratégie visant à siphonner définitivement l’électorat LR représente la suite logique des politiques mises en place sous son mandat.
1. Un modèle social menacé de disparition
Dans son livre Révolution et dans son programme de 2017, Emmanuel Macron s’engageait à créer un « système universel de retraite » fondé sur les principes « d’équité » et de « justice sociale », sans « modifier l’âge de départ à la retraite ». Sa réforme abandonnée en 2019 prévoyait tout l’inverse, quand bien même le président jurait ne pas vouloir toucher à l’âge de départ. Il montre désormais son vrai visage et ne s’embarrasse plus de faux-semblants : s’il est réélu cette année, le chef de l’État entend faire travailler les Français jusqu’à 65 ans ! Il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions des retraités », argumente-t-il. Sa réforme ne prévoit pourtant rien pour obliger les patrons à embaucher les salariés âgés au chômage. Bien au contraire, elle organise un élargissement du cumul emploi-retraite qui serait « plus simple et plus avantageux » pour les entreprises. Une proposition similaire à celle de Valérie Pécresse (LR), qui entend « libéraliser totalement le cumul d’un emploi et d’une retraite ». Emmanuel Macron a également annoncé une nouvelle refonte de l’assurance-chômage, déjà considérablement affaiblie sous son mandat.
2. Un programme économique au service du capital
L’ancien banquier d’affaires prend soin de faire de beaux cadeaux aux grands patrons. Sous son mandat, ils ont déjà obtenu la suppression de l’ISF, l’instauration d’une flat tax sur les revenus du capital et la pérennisation du CICE, qui en cumulé ont fait perdre plus de 100 milliards d’euros à l’État. Et Emmanuel Macron propose désormais une baisse massive « des impôts sur la production ». À la demande du Medef, il entend supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de 7,5 milliards d’euros par an. L’argument est toujours le même : ces impôts pèseraient trop lourd sur les entreprises. Mais dans le même mouvement, le candidat appelle à « rembourser la dette » et à retrouver un déficit à 3 % du PIB. Comment faire si de nouveaux cadeaux sont faits aux riches ? En retirant 10 milliards d’euros aux collectivités locales, comme le président vient de l’annoncer, alors même que celles-ci font vivre les services publics et la commande publique…
Mobilisé au service du capital, Emmanuel Macron veut aussi « poursuivre la modernisation du Code du travail engagée avec les ordonnances de 2017 », soit le détricoter toujours plus au nom d’une prétendue « compétitivité ». D’autres droits sociaux sont dans le viseur puisque le candidat veut s’attaquer au RSA, versé aux plus démunis. Absente de son projet 2017, la refonte de cette aide apparaît aujourd’hui comme l’une de ses priorités. En cas de réélection, il conditionnera le RSA à l’ « obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine » à une activité. Une façon de stigmatiser les plus précaires sans répondre à la question de l’emploi.
3. Un virage conservateur revendiqué sur l’immigration
En 2017, Emmanuel Macron promettait « d’accueillir dignement les réfugiés ». Mais les temps et les discours ont changé. Le président sortant tient aujourd’hui une ligne réactionnaire en promettant l’expulsion systématique des déboutés du droit d’asile ou le durcissement des conditions d’accès aux titres de séjour. Il veut également expulser « les étrangers ou les personnes détenant des titres provisoires qui troublent l’ordre public ». Une volonté de se montrer « ferme » sur l’immigration qui ne date pas d’hier. Dès les premiers mois de son mandat, le président avait fait des mesures d’éloignement un cheval de bataille, notamment avec la loi asile et immigration défendue par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Un texte qui a considérablement nui à l’accueil et aux conditions de vie des exilés en France. Et que le président-candidat veut aggraver en copiant plusieurs mesures défendues par Valérie Pécresse.
4. Un « pacte républicain » aux accents répressifs
Quand Emmanuel Macron parle des quartiers sensibles, c’est uniquement sous un prisme sécuritaire. Il s’engage ainsi à créer une « force d’action républicaine » qui « va permettre de projeter des forces de sécurité dédiées qui vont venir sécuriser le quartier, aider à démanteler les principaux points de deal ». En parallèle, son programme de 2022 ne prévoit aucune mesure de soutien aux quartiers populaires, tandis qu’il promettait il y a cinq ans la création de « 10 000 » emplois pour les jeunes. Le président, qui a jeté aux orties le rapport Borloo sur les quartiers prioritaires, souhaite s’enfermer dans le tout-répressif sans se poser la question des services publics, de la formation et de l’emploi. Il entend ainsi doubler la présence policière sur la voie publique, augmenter significativement le budget du ministère de l’Intérieur et créer 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, etc.
Celui qui a présidé à la répression des gilets jaunes et voulu interdire journalistes et citoyens de filmer la police tient également un double discours sur les violences policières. En mars 2017, il déclarait : « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… » Mais depuis, le chef de l’État a sans cesse soutenu les ministres de l’Intérieur et la hiérarchie policière, alors même que des affaires de brutalités policières ont secoué le quinquennat. Aujourd’hui, il récuse même l’usage du terme de violence policière. Par conséquent, aucune mesure n’est prévue dans son projet pour lutter contre ce problème systémique.
Emmanuel MacronPrésidentielle 2022droiteLaREM Valeurs Actuelles
Sevran : le policier auteur d’un tir mortel avance la thèse de l’accident
De nouveaux éléments de l’enquête sur le tir mortel d’un policier de la brigade anticriminalité (BAC) ayant visé un homme de 33 ans lors d’un contrôle à Sevran, le samedi 26 mars, ont été dévoilés. Lors d’auditions réalisées en garde à vue et révélées par le journal Libération, le policier s’est défendu en expliquant que son tir n’était pas volontaire. Selon lui, le coup de feu aurait eu lieu lors d’un mouvement de recul au démarrage de la camionnette conduite par la victime du tir.
« Il n’est pas certain qu’il portait un brassard police »
Le drame s’est déroulé samedi 26 mars à la mi-journée quand un équipage de la brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois a voulu contrôler le conducteur d’une fourgonnette signalée volée. « Un policier s’est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer, a fait usage de son arme – un seul coup de feu – au moment où la camionnette redémarrait brusquement », avait retracé Eric Mathais, procureur de la République de Bobigny.
Selon les informations de Libération, Jean-Paul Benjamin ne présentait aucune menace et l’agent – actuellement en garde à vue – se défend en affirmant que son tir était accidentel. Une source proche de l’enquête indique au quotidien qu’il « n’est même pas certain qu’il portait un brassard police et qu’il ait été correctement identifié par Jean-Paul Benjamin » au moment des faits.
Quelques instants plus tard, la camionnette blanche est retrouvée dans une allée d’un quartier résidentiel. A l’intérieur, Jean-Paul Benjamin est grièvement blessé à l’omoplate. L’homme est alors hospitalisé et meurt quelques heures plus tard. A ce stade, aucune image de la scène ne permet de confirmer la version accidentelle avancée par le policier.
Camionnette volée
Une source proche de l’enquête de l’IGPN indique également que « le chauffeur était en difficulté avec son employeur et la victime n’était peut-être même pas au courant que le véhicule avait été déclaré volé ». « Jean-Paul avait un différend commercial avec son employeur, qui est un sous-traitant de l’entreprise Amazon et qui refusait de le payer », affirme de son côté maître Philippe-Henry Honegger, l’un des avocats de la famille de la victime. La défense de Jean-Paul Benjamin a déposé plainte ce jeudi matin. Ils réclament que le policier soit poursuivi pour « homicide involontaire ».
France24 - Monde
Eldorado des Russes, le Monténégro est inquiet pour son avenir
Publié le : 29/03/2022 - 17:51Modifié le : 29/03/2022 - 18:01
AFP
Juliette Halliez
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Le Monténégro est depuis longtemps un aimant à super yachts, touristes et spéculateurs immobiliers venus de Russie. Mais le pays riverain de l'Adriatique a promis de s'aligner sur les sanctions contre Moscou et son avenir semble incertain sans l'afflux d'argent russe.
Valeurs Actuelles
Des militants animalistes condamnés à des peines symboliques après des dégradations d’exploitations agricoles
Le tribunal du Mans a rendu son délibéré ce jeudi 31 mars 2022 dans le procès des animalistes. Neufs militants ont été condamnés à des peines légères – prison et amendes avec sursis -, indique le journal Ouest-France. Le fondateur du groupe antispéciste « Animal1st » a écopé d’une peine de 140 heures de travaux d’intérêt généraux. L’association les Z’Homnivores – un collectif issu du monde de l’agriculture et de l’agroalimentaire – dénonce dans un communiqué « des peines dérisoires » et un « sentiment d’impunité ».
« Elevage esclavage »
Le jugement fait suite à des dégradations réalisées de fin 2019 à avril 2021 dans des fermes d’élevage en Bretagne, à Viré-en-Champagne en Sarthe, mais aussi dans le Maine-et-Loire et en Mayenne. « Violeurs de vaches », « Elevage esclavage », « Auschwitz n’a jamais fermé »… Des tags revendicatifs ont souillé les bâtiments, rappelle le communiqué de l’association les Z’Homnivores. « On m’accuse de détériorer des camps là où eux sont violents envers des êtres vivants. On ne regarde pas la première violence qui est l’élevage », exposait avant le procès l’une des activistes antispéciste dans les colonnes d’Actu Le Mans.
« La légèreté des peines allant de 140 heures de travaux d’intérêt général, 4 à 10 mois de prison avec sursis et des amendes à hauteur de 250 à 2000 € ne fait que renforcer le climat d’insécurité et d’injustice ressenti par les acteurs de la filière alimentaire, alors même que certains prévenus sont déjà sous le coup de condamnations avec sursis pour des actions anti-élevage », alerte de son côté Yves Fantou, porte-parole de l’association.
France24 - World
Live: Russia bans EU leadership in response to Ukraine war sanctions
Issued on: 31/03/2022 - 06:54
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Russia's foreign ministry banned EU figures from entering the country on Thursday in response to sanctions imposed over the war in Ukraine, including the bloc's "top leadership", several European commissioners and military chiefs. Meanwhile, an aid convoy was making its way to the besieged city of Mariupol, where 160,000 civilians remain trapped. Follow our live blog for the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].
10:10pm: US to impose more sanctions targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors
The U.S. Commerce Department will impose further sanctions in the coming days targeting Russia's defense, aerospace and maritime sectors, adding 120 entities from Russia and Belarus to its entity list, the White House said on Thursday.
That will bring the number of Russian and Belarusian parties added to the list to more than 200 since the invasion of Ukraine began, spokesperson Kate Bedingfield told a news conference.
10:00pm: Italy, Germany agree on importance of ongoing sanctions against Russia
Italian Prime Minister Mario Draghi and German Chancellor Olaf Scholz agreed in a phone call on the importance of keeping up sanctions against Russia, which are "proving very effective," Draghi's office said in a statement on Thursday.
The phone call between the two leaders comes after Russian President Vladimir Putin threatened to halt contracts supplying Europe with a third of its gas unless they are paid in Russian currency, his strongest economic riposte so far to crushing Western sanctions over his invasion of Ukraine.
9:15pm: Russia vows to open Mariupol humanitarian corridor on April 1
The Russian defence ministry said it would open a humanitarian corridor from the besieged city of Mariupol to Zaporizhzhia on Friday, Tass news agency reported.
It quoted Colonel-General Mikhail Mizintsev, the director of the Russian National Center for Defense Management, as saying Moscow was acting on a request that French President Emmanuel Macron and German Chancellor Olaf Scholz had made to Russian President Vladimir Putin.
8:20pm: Putin may have placed some of his advisors 'under house arrest'
US President Joe Biden said that Russian President Vladimir Putin may be "isolated" and could have placed some of his advisors under "house arrest."
In his first public remarks on Western assessments about Kremlin tensions over the war in Ukraine, Biden also said he was "skeptical" about Moscow's claim to be scaling back its onslaught in parts of the country.
7:45pm: Rouble payment a 'last-ditch bid to prop up the Russian currency'.
Russian President Vladimir Putin said that "unfriendly" countries, including all EU members, will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries from April. FRANCE 24's international affairs editor Philip Turle sees Putin's decision as a "last-ditch bid to prop up the Russian currency".
6:30pm: Red Cross seeks assurances for safe passage of civilians as aid convoy heads to Mariupol
A convoy of buses approached the southern Ukrainian city of Mariupol on Thursday to try to deliver humanitarian supplies and bring out civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk and the Red Cross said. Vereshchuk said 45 buses were on their way to Mariupol after the International Committee of the Red Cross (ICRC) confirmed Russia had agreed to open a safe corridor.
In Geneva, the ICRC said its convoy was on its way but called on both sides to agree to the exact terms for the safe passage of civilians. It said that its two trucks had arrived in the city of Zaporizhzhia with aid items and medical supplies.
“For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms including the route, the start time and the duration,” ICRC spokesperson Ewan Watson said.
“It’s desperately important that this operation takes place. The lives of tens of thousands of people in Mariupol depend on it,” he said.
5:50pm: Russia bans top EU leadership
Russia's foreign ministry will expand its list of European Union figures banned from entering the country in response to sanctions imposed on Moscow over its military actions in Ukraine.
"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the ministry said in a statement.
4:55pm: Ukrainian forces 'managing to make some advances to the east of Kharkiv'
FRANCE 24's special correspondent in Kharkiv, Catherine Norris-Trent, reports that she can hear loud explosions and that fierce fighting is under way in the outskirts of the city. Ukrainian forces have managed to make some gains to the east of Kharkiv, she added:
3:50pm: Germany, France reject Putin’s demands to pay for gas in roubles as ‘blackmail’
Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.
Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."
French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.
Russia on Thursday also said it had barred the European Union’s top leadership from entering the country in response to what it described as anti-Russian policies.
3:45pm: Putin says foreign buyers of Russian gas must now pay in roubles
Russian President Vladimir Putin said Thursday that "unfriendly" countries – including all EU members – will need to set up rouble accounts to pay for gas deliveries starting April 1.
"They must open ruble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said in televised remarks, adding that missing payments will lead to "existing contracts being stopped".
3:15pm: Norwegian PM says Putin 'intends' to allow access to Mariupol
Norwegian Prime Minister Jonas Gahr Stoere said Russian President Vladimir Putin had assured him Russia would contribute to securing humanitarian access to civilians in the Ukrainian city of Mariupol.
During an hour-long phone call with the Russian president, Stoere said he urged Putin to end the war in Ukraine, pull out Russian troops and enable humanitarian access.
“We have very limited expectations of what could be achieved, but nothing should be left untried in the situation we are now in,” Stoere said.
Commenting on their discussions about the need for humanitarian access to civilians in the port city of Mariupol, Stoere said: “My impression is that he confirms Russia’s intention to contribute to that.”
Stoere added, however, that only actions on the ground could tell whether Russia delivers on the promises or not.
2:30pm: Foreign fighters prepare to battle
Foreign fighters are entering Ukraine to join the military resistance against the Russian offensive. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports on the recruitment process from Shegyni, Ukraine.
2:25pm: Ukrainian forces 'on guard for a potential renewed offensive' near Kyiv
FRANCE 24's correspondent in Kyiv says that Ukrainian forces around the capital remain on guard, as they fear that Russian troops could be preparing to resume offensive operations in the area.
12:17am: Russia has destroyed most of Ukraine's defence industry, says presidential adviser
Russia has destroyed almost all of Ukraine's defence industry, Ukrainian presidential adviser Oleksiy Arestovych said on Thursday in a video address where he welcomed the terms of a proposed peace deal as a win for Ukraine.
"They have practically destroyed our defence industry," Arestovych said.
He said under a peace agreement discussed with Russia on Tuesday, Ukraine would be protected from future threats by international security guarantees that Russia would not be able to veto.
"This is an ideal agreement that improves our position several times over in a fundamental way," he said.
11:51am: IAEA to monitor occupied Ukrainian nuclear plants, says Ukrainian official
The UN nuclear watchdog will establish online monitoring missions to the Russian-occupied Chernobyl and Zaporizhzhia nuclear plants in Ukraine, the head of Ukraine's state nuclear company said on Thursday.
Energoatom CEO Petro Kotin said the International Atomic Energy Agency (IAEA) should use its influence to ensure Russian nuclear officials do not interfere in the operation of nuclear plants occupied by Russian forces that invaded Ukraine last month.
"(The IAEA) can influence this and they must influence this, and this question will be discussed," Kotin said.
11:32am: ICRC says ready to lead evacuations from Mariupol, deliver aid
Teams from the International Committee of the Red Cross are on their way to the besieged Ukrainian city of Mariupol with aid supplies and stand ready to evacuate civilians, it said on Thursday.
Ewan Watson, ICRC spokesperson, said Ukraine and Russia must agree on the exact terms of the operation, which is planned for Friday, adding that "tens of thousands" of lives depend on its success.
"For logistics and security reasons, we’ll be ready to lead the safe passage operation tomorrow, Friday, provided all the parties agree to the exact terms, including the route, the start time, and the duration," Watson told Reuters in Geneva.
Ukrainian Prime Minister Denys Shmyhal said on Thursday he was working with the International Committee of the Red Cross (ICRC) on the return of Ukrainians who have been "abducted or forcibly relocated" to Russia.
11:25am: Some people arriving in Poland are already trying to get back to Ukraine
More than 2.3 million Ukrainians have so far crossed into Poland but as many as 380,000 people have returned to Ukraine. Some are struggling to find lodging and work in Poland while others have elderly relatives they left behind when they fled. FRANCE 24’s Ellen Gainsford reports from the border crossing at Medyka, Poland.
11:11am: Ukrainian president urges Dutch parliament to stop all trade with Russia
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday asked the Dutch parliament for weapons, reconstruction aid and to halt all business with Russia in response to the invasion of his country.
"Stronger sanctions are needed so that Russia doesn't have a chance to pursue this war further in Europe," he told lawmakers via video link. "Stop all trade with Russia."
10:46am: Ukraine's Zelensky says others may be emboldened if Russia not punished
Ukrainian President Volodymyr Zelensky told Australia's parliament on Thursday that Russia must be held accountable for past wrongs, warning that a failure to punish Moscow may encourage other countries to wage war against their neighbours.
Zelensky called for new and tougher sanctions to retaliate against Russia's invasion of Ukraine and suggested that years of failure to rein in the global power had emboldened Moscow.
"If we don't stop Russia now, if we don't hold Russia accountable, then some other countries of the world who are looking forward to a similar war against their neighbours will decide that such things are possible for them as well," Zelensky said in the video address, according to an official translation.
9:35am: Turkey says oligarch Abramovich 'sincerely' working to end war
Turkish Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday that Russian oligarch Roman Abramovich, who is sanctioned by European nations over Russia's invasion of Ukraine, was "sincerely" working to end the war.
He has been liaising between Kyiv and Moscow since the invasion began on Feb. 24, Cavusoglu said.
Abramovich made a surprise appearance at Ukraine-Russia negotiations in Istanbul on Tuesday.
9:12am: Turkey working to bring together Ukraine, Russia foreign ministers again
Turkey is working to bring together the Ukrainian and Russian foreign ministers for talks after hosting peace negotiations in Istanbul this week, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said on Thursday, adding the meeting could happen within two weeks.
Negotiators from Ukraine and Russia held the first face-to-face talks in more than two weeks in Istanbul this week, during which Ukraine presented written proposals to stop the Russian invasion.
Speaking to broadcaster A Haber, Cavusoglu said Turkey had not seen the full implementation of the decisions from the talks in Istanbul, including the withdrawal of Russian forces from some areas, but added significant progress was still made.
9:09am: Europe must stop buying Russian oil and gas, Lithuania's president says
Europe must stop buying oil and gas from Russia and should apply new sanctions over the Russian invasion of Ukraine, Lithuania's president Gitanas Nauseda said on Thursday.
"Europe must stop buying Russian gas and oil, because the Kremlin regime uses this money to finance destruction of Ukrainian cities and attacks on peaceful civilians," Nauseda told a joint news conference with the Danish prime minister.
"The fifth sanction package must deliver a maximum blow to the Kremlin regime," he said.
8:00am: Russian units are leaving the northern areas of Kyiv because they have been chased out, says Zelensky
The Ukrainian president said in his video address to the people last night that although some Russian units are leaving the north of Kyiv, they are not leaving as a tactical manoeuvre but because they have been chased out. FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from the capital.
8:29am: Kyiv sends 45 buses to evacuate civilians from Mariupol
A convoy of Ukrainian buses set out for the southern port city of Mariupol on Thursday to try to reach trapped civilians, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.
She said the International Committee of the Red Cross had confirmed that Russia had agreed to open a humanitarian corridor to the besieged city where tens of thousands of civilians remain after weeks of Russian bombardment.
The city mayor said this week that up to 170,000 residents were trapped in Mariupol with no power and dwindling supplies.
7:31am: Eastern Ukraine braces for fresh Russian offensive
Ukrainian forces are preparing for new Russian attacks in the east of the country as Moscow deploys more troops there after suffering setbacks near the capital Kyiv, President Volodymyr Zelenskiy said on Thursday.
7:25am: UK military intelligence says Russian shelling, missile strikes continue in Chernihiv
Russian shelling and missile strikes have continued in Chernihiv despite Russian statements indicating an intended reduction of military activity around the area, British military intelligence said on Thursday.
Russian forces continue to hold positions to the east and west of Kyiv despite the withdrawal of a limited number of units, the Ministry of Defence said in a statement. "Heavy fighting will likely take place in the suburbs of the city in coming days."
6:37am: Moscow announces Mariupol ceasefire
The Russian defence ministry announced a local ceasefire Thursday to allow civilians to be evacuated from Ukraine's besieged port city of Mariupol.
A humanitarian corridor from Mariupol to Zaporizhzhia, via the Russian-controlled port of Berdiansk, would be opened from 10am (07:00 GMT), the ministry said Wednesday.
"For this humanitarian operation to succeed, we propose to carry it out with the direct participation of the UN High Commissioner for Refugees and the International Committee of the Red Cross," the ministry statement said.
The Russian ministry asked Kyiv to guarantee the "unconditional respect" for the ceasefire through written notification to the Russian side, the UNHCR and ICRC before 6am (03:00 GMT) Thursday.
6:30am: US, UK say fearful advisors misled Putin on Ukraine war
President Vladimir Putin is being misled by fearful advisors as his Ukraine invasion goes awry, with mutinous Russian troops sabotaging equipment and even accidentally shooting down their own aircraft, US and British intelligence agencies say.
The close allies, whose spies have played up Russia's failures and highlighted Kremlin divisions, said Putin's advisors were "too afraid" to tell him the full truth about battlefield reverses and the real impact of sanctions.
Hours after the White House released its withering intelligence assessment, Britain's GCHQ spy agency chief Jeremy Fleming said Thursday that the Russian leader had overestimated his military's ability to secure a rapid victory.
"We've seen Russian soldiers – short of weapons and morale – refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," Fleming said in a prepared speech to the Australian National University in Canberra.
"And even though Putin's advisors are afraid to tell him the truth, what's going on and the extent of these misjudgements must be crystal clear to the regime."
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned
EXPLAINER
A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
Valeurs Actuelles
Régis Le Sommier, l’œil du reporter de guerre
« Alors, qu’est-ce que ça fait d’être considéré comme un “agent de l’étranger” ? » Lorsque nous rencontrons Régis Le Sommier, le 4 mars, à Paris, l’invasion de l’Ukraine par la Russie en est à son neuvième jour. Le média pour lequel il travaille, RT, autrefois Russia Today, est dans une sacrée panade.
Mardi 1er mars au soir, les vingt-sept pays de l’Union européenne (UE) se sont accordés pour confirmer l’interdiction sur tous les supports de RT et de l’agence de presse Sputnik, accusés d’être des « outils de propagande » du Kremlin. Le 27 février, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait en effet annoncé vouloir interdire la diffusion de ces deux médias dans l’Union européenne. « C’est regrettable pour les 176 salariés de RT France. Avec ces conneries, les gens finissent par s’imaginer que nous sommes des types habillés en gris, tous russes évidemment, qui bricolons des ordinateurs au fond d’une cave », ironise notre vis-à-vis.
Mais déjà, son visage clair d’éternel jeune homme se rembrunit. Le Sommier poursuit : « On plaisante, on plaisante, mais le coût humain de cette décision est considérable. » La considère-t-il comme dénuée de fondement ? « Je n’ai aucune naïveté : RT France est un média d’influence russe ; cela étant, il n’a pas de caractère fondamentalement propagandiste. J’ajoute que la France et la Russie ne sont pas officiellement en guerre. Cette interdiction ne me semble donc pas justifiée. »
Quand j’ai signé chez RT France, ce n’était certainement pas pour réciter chaque matin le catéchisme du Kremlin
Le grand reporter en veut pour preuve les trois grands sujets qu’il a traités pour la chaîne depuis six mois : les élections fédérales allemandes qui ont conduit à la victoire du social-démocrate Olaf Scholz, un documentaire à Mayotte, l’île oubliée, ainsi qu’une interview au Mali de la compagne du journaliste Olivier Dubois, seul otage français dans le monde depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin.
« Y voyez-vous un biais pro-russe ? Soyons sérieux. Quand j’ai signé chez RT France, en août 2021, après vingt-cinq ans de grands reportages à Paris Match, ce n’était certainement pas pour réciter chaque matin le catéchisme du Kremlin. J’ai toujours pu dire ce que je voulais à l’antenne, y compris sur la société militaire privée Wagner, dont je ne me suis pas privé de souligner les exactions », explique-t-il, en mimant machinalement le geste du fumeur, un ticket de caisse roulé en forme de cigarette entre l’index et le majeur.
« Oui, je sais, plaisante-t-il. J’avais arrêté pendant près de vingt ans, avant de reprendre de façon idiote lors d’un reportage au Brésil en pleine crise du Covid. Mais c’est de l’histoire ancienne, je suis à nouveau non-fumeur. Bref, ces gestes sont à mettre sur le compte du stress et du coup de déprime occasionnés par la fin de l’aventure RT. »
À l’épreuve du maccarthysme “woke”
Dans son malheur, le journaliste a tout de même eu un peu de chance. Il a échappé à la mention en forme d’avertissement – « Média affilié à un État, Russie » – introduit par le réseau social Twitter sur les comptes des journalistes qui ont collaboré, fût-ce de façon épisodique, à un média d’influence russe. « Oui, c’est curieux » souffle-t-il, songeur, avant de reprendre un ton plus expressif : « Tout cela est quand même effrayant. Nous assistons là un mélange de bellicisme, notamment de la part d’intellectuels qui ne mettent pas leurs idées en action, et de “woke”. » « De “woke” ? », insiste-t-on, étonné. « Absolument. Nous assistons à des choses dantesques ; prenez l’exclusion des chats russes des compétitions ou expositions internationales, la déprogrammation du Bolchoï de l’Opéra Royal de Londres, l’exclusion de la Russie des Jeux paralympiques, ou encore la censure de Dostoïevski de certaines universités italiennes. C’est ça le “woke”», lâche-t-il, consterné.
Quelques jours avant notre rencontre, il a manqué de s’étrangler en buvant son café à la lecture d’un article du Monde qui posait cette question : « Faut-il continuer à diffuser les artistes russes, jouer leur musique ou exposer leurs œuvres au nom de l’universalité de la culture, ou boycotter toute collaboration ? » Notre grand reporter a beau retourner la question dans tous les sens, il ne comprend toujours pas qu’on puisse se la poser : « Non, mais ce sont des malades », s’esclaffe-t-il.
Pourquoi n’allez-vous pas en Ukraine pour résister à Poutine ?
Ce fils de sous-marinier n’est pas plus tendre avec les bellicistes de salon auxquels il reproche parfois de se payer de mots. Le sémillant professeur de philosophie Raphaël Enthoven, si disert d’ordinaire, en a même perdu son latin. C’était le 27 février, sur Twitter, au quatrième jour de l’offensive russe en Ukraine. Remonté comme un coucou après un tweet du géopolitologue et ex-député européen FN, Aymeric Chauprade, qui s’inquiétait du « niveau de punition [auquel] l’Est et l’Ouest [étaient] arrivés en 3 jours », Enthoven avait émis ce gazouillis : « À l’attention des raisonneurs, des munichois, des planqués, des frocs baissés et des suceurs de tyrans, il est BEAUCOUP plus dangereux de se coucher devant Poutine, que de lui résister. On ne flatte pas la force. On l’arrête. » Régis Le Sommier, qui passait par là, a aimablement calmé les ardeurs du philosophe, en rappelant, à toutes fins utiles, « [qu’en] leur temps, Ernest Hemingway et George Orwell avaient troqué leurs machines à écrire pour un fusil (ils avaient quand même gardé un bloc-notes) et s’étaient rendus en Espagne combattre le fascisme ». Et de lui demander, avec une fausse naïveté, « Pourquoi n’allez-vous pas en Ukraine pour résister à Poutine ? »
Bien senti, mais un peu facile, est-on tenté de dire. Sur ce point, Le Sommier tient à dissiper tout malentendu ; ce n’est pas le soutien à l’Ukraine, sans doute sincère, qui l’agace, mais les proclamations péremptoires qui ne coûtent rien : « Le problème d’Enthoven, mais cela vaut également pour BHL ou Glucksmann, c’est qu’ils se contentent de formules déclamatoires, sans jamais articuler le courage intellectuel avec l’action. » Ce à quoi l’éditorialiste de Franc-Tireur Magazine a répondu dans un autre tweet : « Une guerre se gagne quand chacun est à sa meilleure place, et je suis (à regret) plus efficace avec un clavier qu’avec une mitraillette. » Le Sommier n’est toujours pas convaincu : « Ces gens-là n’ont pas couvert la guerre. Ils ne voient pas ses conséquences. C’est une manière de penser qu’on retrouve souvent chez les personnes qui n’ont pas fait leur service militaire », analyse-t-il, un brin taquin. Une critique qui ne peut lui être retournée.
À l’encre de l’histoire
Vingt-huit années se sont écoulées depuis son premier reportage à Deauville, en 1994, sur les traces d’un chien mutilateur d’équidés : « Un pitbull, je crois bien. » Le début d’une aventure de vingt-cinq ans qui l’amènera à courir le monde dans le but de le raconter. Du suicide collectif des membres de l’Ordre du Temple solaire à une immersion chez les talibans, en passant par la couverture de nombreux théâtres de guerre, en Irak, Syrie, ou plus récemment au Sahel, Le Sommier a trempé sa plume à l’encre de l’histoire, celle qui se joue sous nos yeux sans que nous en ayons toujours conscience. Cette expérience, il la consigne dans un livre à paraître prochainement, La vérité du terrain (Bouquins). Certainement le plus personnel de sa bibliographie : « Je tente modestement d’expliquer les transformations du monde auxquelles j’ai assisté au cours des deux dernières décennies. Je me place à la hauteur des hommes, de ceux qui vivent ou subissent les conséquences de telle ou telle décision, de tel ou tel bouleversement. Vous savez, à la fin, c’est toujours le peuple qui trinque. »
La suite ? D’abord la sortie du livre, ensuite, il verra. Son proche entourage ne se fait guère de souci pour lui. Quand il a appris la suspension de Russia Today, son ami Emmanuel Razavi, lui aussi grand reporter, lui a rappelé par SMS cette phrase d’Albert Londres répliquant à un éditorialiste qui lui reprochait de ne pas être dans la ligne : « Messieurs, vous apprendrez à vos dépens qu’un reporter ne connaît qu’une seule ligne, celle du chemin de fer. » L’auteur de la citation n’a pas été choisi au hasard par Razavi : « J’ai consacré un long portrait à Régis dans mon dernier livre – Grands Reporters : confessions au cœur des conflits (Bold) –, je le tiens pour un très grand dans la continuité de Londres et de Kessel. Comme eux, il n’a jamais suivi qu’une ligne, celle du réel. »
Étrangement, cette qualité essentielle du journalisme lui a valu de nombreux emmerdements. Parmi la ribambelle de personnalités prestigieuses qu’il a interviewées, les présidents américains George W. Bush et Barack Obama, ou encore le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (cette liste n’est pas exhaustive), il en est une à laquelle on lui a sévèrement reproché d’avoir donné la parole.
Le courage de la vérité
Nous sommes alors en 2014. Trois ans après le début de la révolution syrienne, Régis Le Sommier obtient d’interviewer le maître de Damas, Bachar Al-assad. Si l’échange est abondamment repris aux États-Unis, il suscite de vives critiques en France ; l’historien Jean-Noël Jeanneney allant jusqu’à faire dans les colonnes du Monde un parallèle avec l’interview de Hitler par Bertrand de Jouvenel au printemps 1936. Un entretien dans lequel il insistait sur la volonté de paix du chancelier allemand.
Certains confrères reprochent encore à Le Sommier d’alimenter la propagande du président syrien sans s’être rendu auprès des rebelles. « Bullshit », siffle l’intéressé, avant de répondre point par point à ces critiques. « Contrairement à Jouvenel, je n’éprouvais aucune fascination pour un interlocuteur. Je n’avais pas non plus d’intérêt, ni de relation particulière avec la Syrie. Quant à la seconde critique, j’y réponds indirectement dans mon prochain livre. Certes, je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de couvrir le camp rebelle, mais quand l’occasion s’est présentée, à la sortie de la Ghouta, je l’ai saisie », explique-t-il, sans aigreur. Au vrai, il se contrefiche de ce qu’on pense de lui. « À raison, soutient son vieux pote Cyril Hofstein, grand reporter au Figaro Magazine. Régis est un excellent professionnel. Les crachats qu’il reçoit sont des médailles. Notre boulot est de dire ce que l’on voit et de permettre au lecteur de se faire une opinion. De ce point de vue, il a toujours rempli sa mission, sans que transparaisse jamais son opinion. »
Le courage de la vérité, c’est encore Le Sommier qui en parle le mieux : « Notre profession ne peut tolérer le mensonge, elle doit raconter la réalité. Idéalement, un journaliste doit être un type capable de dire du mal d’une cause dont il pense du bien. » D’où son aversion pour la figure du journaliste-militant. « On ne peut pas être journaliste et militant. Les deux sont respectables. Mais le militantisme induit qu’on a une cause et qu’on est prêt à mentir pour celle-ci. Prenez Hugo Clément, c’est de la connerie », soupire-t-il. « C’est aussi valable pour Taha Bouhafs », suggère-t-on, a priori sans grand risque de se tromper. Mauvaise pioche : « Oui, mais lui, au moins, c’est plus clair. Son biais est parfaitement assumé. Il ne prétend pas être impartial. »
Avant de prendre congé de lui, nous posons une ultime question. Serait-il prêt à interviewer Vladimir Poutine dans un tel contexte ? « Bien sûr », répond-il sans hésitation. Au risque d’être à nouveau traîné sur la claie ? « Y aller, sentir, voir, pour comprendre le monde, en tout cas essayer, c’est la seule chose qui m’importe. »
France24 - World
France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'
Issued on: 31/03/2022 - 18:58
FRANCE 24
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Russian President Vladimir Putin announced Thursday that all EU purchases of Russian gas must be made in roubles starting April 1, a demand immediately rejected by French and German officials who said they were preparing for a possible halt in Russian supplies. Europe will not be "blackmailed" by Putin, Germany's economy minister said.
President Vladimir Putin on Thursday warned "unfriendly" countries, including all EU members, that they would be cut off from Russian gas unless they opened an account in roubles to pay for deliveries.
"They must open rouble accounts in Russian banks. It is from these accounts that payments will be made for gas delivered starting tomorrow, April 1," Putin said during a televised government meeting.
"If such payments are not made, we will consider this a breach of obligations on the part of our buyers with all the ensuing consequences," Putin said.
Germany and France rejected Vladimir Putin's demand that foreign purchasers of Russian gas pay in roubles as an unacceptable breach of contract, adding that the manoeuver amounted to “blackmail”.
Germany Economy Minister Robert Habeck said that Germany was prepared for all scenarios, including a stoppage of Russian gas flows to Europe. "It is important for us not to give a signal that we will be blackmailed by Putin."
French Finance Minister Bruno Le Maire said that both nations rejected Russia’s demand and were “preparing” for the possibility that Russia would halt deliveries.
On a visit to Berlin, Le Maire said both nations were "preparing" for the possibility "there is no longer any Russian gas".
While the United States banned the import of Russian oil and gas, the European Union – which received around 40 percent of its gas supplies from Russia in 2021 – has retained deliveries from Moscow.
According to the decree, all payments would be handled by Russia's Gazprombank, a subsidiary of state energy giant Gazprom. Buyers will transfer payments into a Gazprombank account in foreign currency, which the bank will then convert into rubles and transfer into the buyer's ruble account.
Western countries have piled crippling sanctions on Moscow since its invasion of Ukraine, including the freezing of its $300 billion of foreign currency reserves.
US State Department spokesperson Ned Price said that Putin's demand for payment in roubles is a sign of Moscow's economic and financial "desperation" caused by Western sanctions.
Diplomatic tit for tat?
Russia on Thursday said it would expand the list of EU figures banned from entering the country over its "anti-Russian" actions.
"The restrictions apply to the top leadership of the European Union including a number of European commissioners and heads of EU military structures as well as the vast majority of members of the European Parliament promoting anti-Russian policies," the Russian foreign ministry said in a statement.
Others include "high-ranking officials ... as well as public figures and media workers who are personally responsible for promoting illegal anti-Russian sanctions, inciting Russophobic sentiment and infringing the rights and freedoms of the Russian-speaking population", the statement added.
After the introduction of sanctions, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries that now includes the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others.
Propping up the rouble
Putin spokesman Dmitry Peskov said the new payment method would not affect the price of deliveries stipulated in contracts. "Those who receive Russian gas ... they just acquire roubles for the amount in currency which is stipulated in the gas contract," he told reporters.
German Chancellor Olaf Scholz said Thursday that Western countries would continue paying for Russian gas in euros or dollars, as previously stipulated. "We looked at the contracts for the gas deliveries," Scholz told reporters in Berlin. "They say that payments are made in euros, sometimes in dollars ... and I made clear in my conversation with the Russian president that that will remain the case," he said, referring to a telephone call with Putin on Wednesday.
While the EU refrained from an energy embargo against Russia, the bloc announced plans to slash imports of Russian gas by two-thirds this year.
Although payments for gas in roubles would allow Russia to support its national currency, it would also deprive Moscow of a source of foreign currency. The Kremlin has also hinted that it may seek payments in roubles for other exports too.
Russia has already obliged its exporters, including Gazprom, to convert 80 percent of their revenue into roubles.
According to Russia's Central Bank, its reserves – including the frozen $300 billion – decreased between February 18 and March 25 from $643.2 to $604.4 billion.
(FRANCE 24 with AFP)
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Ukraine crisisNord Stream 2: Russia-Germany gas pipeline becomes a geopolitical lever
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Energy securityReliant on Russian gas, Germany concerned over winter fuel supplies
L'Humanité
Affaire McKinsey, la Macronie bafouille
ActuDeux semaines après le rapport de la commission sénatoriale qui révélait qu’un milliard d’euros avaient été dépensés en 2021 pour des missions de cabinets de conseil privés, la majorité voit la polémique gonfler et peine à y répondre. L’argument du complotisme est brandi pour éviter les vrais sujets.
Florent LE DUNerveuse, la Macronie ? L’exécutif a bien du mal à assumer son recours croissant aux cabinets de conseil – pour au moins 2,4 milliards d’euros depuis 2018 – et paraît très embarrassé par « l’affaire McKinsey », du nom de l’entreprise qui symbolise le poids de ces prestataires privés dans l’administration publique. La majorité a tardé à réagir au rapport de la commission d’enquête sénatoriale du 17 mars, qui révélait ce « phénomène tentaculaire ». Elle a, depuis, choisi la diversion comme ligne de défense : dénoncer des « fausses informations » et « manipulations politiques ». Des termes utilisés par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, envoyée au charbon mercredi soir, avec son homologue chargé des comptes publics, Olivier Dussopt, pour une conférence de presse improvisée qui soulignait la confusion de l’exécutif. Quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron lui-même répondait à la polémique sur le milliard d’euros dépensé auprès de cabinets privés en 2021 en ces termes : « On a l’impression qu’il y a des combines, c’est faux. (…) S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal ! » Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, est même allé jusqu’à parler de « complotisme ».
En insistant sur ces points, la Macronie cherche à allumer un contre-feu pour détourner l’attention sur les faits et le fond de l’affaire. Certes, des doutes peuvent être émis sur certains liens étroits entre la Macronie et des cabinets privés, McKinsey en tête. Plusieurs de ses consultants ont participé bénévolement à la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 tandis que des marcheurs ont rejoint ensuite le cabinet. De plus, la commission d’enquête demande des explications sur l’enchaînement de plusieurs prestations attribuées à McKinsey, alors que le principe du « tourniquet », selon lequel l’État ne doit pas faire appel à la même entreprise plusieurs fois d’affilée, aurait dû s’appliquer. Le tout agrémenté du scandale d’évasion fiscale du cabinet, qui ne paye aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans, ses bénéfices étant déclarés dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis).
Une administration disqualifiée
Des questionnements sont donc légitimes, mais aucun élément matériel ne permet de crier au conflit d’intérêts. Si le gouvernement est attaqué, c’est principalement pour son choix de payer des cabinets de conseil, au détriment de l’administration, pour accompagner, voire déterminer des politiques publiques. « Le gouvernement use de différentes ficelles pour ne pas venir sur le vrai sujet, qui est l’influence des cabinets privés sur les décisions politiques », dénonce Éliane Assassi, rapporteure communiste de la commission d’enquête. « Aucun cabinet de conseil n’a décidé d’aucune réforme », a assuré Olivier Dussopt. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Par une multitude d’exemples, le rapport de la commission parlementaire montre que les cabinets influencent la prise de décisions publiques. L’accord-cadre qui régit le recours aux consultants stipule même que leur intervention peut couvrir « la phase de contribution à la prise de décision stratégique ». Dans les faits, quand ils interviennent en amont de l’écriture d’une mesure, les consultants proposent plusieurs scénarios et « priorisent » l’un d’entre eux, influençant donc la décision finale.
Le gouvernement balaye cette problématique et répète qu’il n’a « rien à cacher », quand bien même les sénateurs ont eu besoin de trois mois d’enquête pour révéler ce système opaque. Les ministres n’assument pas et en minimisent les conséquences : « Est-ce qu’en ayant recours aux cabinets, nous remettrions en cause la qualité de l’administration et de ses hauts fonctionnaires ? » a demandé Amélie de Montchalin, avant de répondre « non ». Les intéressés ne sont pas de cet avis : « Ces recours disqualifient les fonctionnaires qui pourraient faire le même travail, il y a un sentiment de perte de sens », ressent Delphine Colin, de l’Union fédérale des syndicats de l’État CGT. La commission d’enquête publie aussi plusieurs témoignages d’agents subissant, sans avoir été mis au courant, l’arrivée de consultants venus avec mépris leur apprendre leur travail.
« Un système s’est installé, qui tend à remplacer des pans entiers de notre administration par des cabinets privés, déplore Éliane Assassi. Mais pourquoi ne fait-on pas un état des lieux de notre administration pour savoir si des compétences métiers manquent et comment les renforcer ? » Le programme présidentiel d’Emmanuel Macron, visant toujours plus de réductions des dépenses publiques, ne démontre ni remise en question ni volonté de modifier ce choix politique. En dépit de son coût, pour les finances publiques comme pour l’organisation de l’État.
cabinet de conseil McKinseyEmmanuel MacronPrésidentielle 2022fonction publique Valeurs Actuelles
[D’Orcival]: Les funérailles d’Yvan Colonna, le “berger de Cargèse”
À Cargèse, dans l’ouest de la Corse, il y a une église latine et une autre grecque. « Le soleil qui se lève derrière l’église latine vient frapper la blanche façade de la grecque, qui reçoit tout son orient ; il fait le tour du ciel, dans son vaste hémicycle au-dessus de la mer et, descendu le soir au chevet de l’église grecque, ses extrêmes rayons allument le porche latin. » Maurras avait 30 ans lorsqu’il s’arrêta à Cargèse en venant d’Ajaccio, à la toute fin du XIXe siècle, et nous laissant ce récit qu’on trouvera dans Anthinéa.
Le même village a surgi sur nos écrans de télévision ce vendredi 25 mars avec ses ombres et ses lumières quand on vit six hommes, immergés dans une foule plus nombreuse que les habitants du lieu, porter un cercueil drapé aux couleurs corses jusqu’au chœur de l’église latine. Des prêtres les attendaient.
Ces obsèques étaient ceux d’un garçon né à Ajaccio en 1960. Il était le fils de Jean-Hugues Colonna, né à Cargèse en 1934, et d’une Bretonne, d’où son prénom celtique, Yvan. Son père allait s’engager en politique sur le continent, être élu en juin 1981 député socialiste des Alpes-Maritimes, avant d’entrer plus tard au cabinet de Gaston Defferre, ministre de l’Intérieur. Mais lui, son fils, allait devenir rebelle et se faire appeler le “berger de Cargèse”.
Et puis, le 6 février 1998, il fait partie d’un groupe de trois hommes qui prennent en filature le préfet de Corse, Claude Érignac, qui sera tué de trois balles dans le dos. L’émotion est gigantesque. Le 11 février, un mouvement ébranle toute l’île : à l’initiative des femmes corses, des marches du silence ont lieu à Ajaccio, Bastia et ailleurs. Le choc est tel que le “terrorisme” corse va s’arrêter.
Colonna disparaît. Les policiers ne le retrouvent qu’en 2003. Il sera condamné par la justice, à trois reprises, pour avoir tenu l’arme avec laquelle avait été tué le préfet. Il le dément, mais personne ne sera jamais venu se dénoncer et prendre sa place – dans un pays où règnent pourtant les lois de l’honneur.
Après dix-neuf ans de détention, le 2 mars dernier, dans une salle de sport de la maison d’arrêt d’Arles, où il est “détenu particulièrement signalé” (parmi 135 autres prisonniers), il est attaqué et roué de coups durant huit minutes par un Franco-Camerounais de 36 ans, lequel se trouve dans les mêmes lieux mais en fin de peine, incarcéré pour islamisme radical, à la suite d’un séjour en Afghanistan, et divers méfaits dont plusieurs commis en prison. Colonna va passer trois semaines dans le coma avant de mourir le 21 mars dans un hôpital de Marseille.
Étrange assassinat que celui du “berger corse” emprisonné pour un crime atroce contre un représentant de la République et attaqué à mort par un islamiste d’origine camerounaise, avant d’être enterré chez lui par une foule catholique fervente. Au mois de juillet 2016, les deux autorités insulaires de l’époque, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, avaient signé une même résolution réclamant la fermeture des lieux de culte musulmans jugés comme « foyers d’influence salafiste ».
Le FLNC, qui avait mis fin à son activisme brutal depuis des années, avait alors appuyé cette résolution par une déclaration pour rappeler qu’il était prêt à « une réponse déterminée sans aucun état d’âme » en cas d’agression islamiste. Depuis, aucune n’a eu lieu sur le territoire corse. Celle dont a été victime Yvan Colonna, dans une prison de métropole, en était-elle une, compte tenu de la personnalité de son auteur ? Personne ne se risque à le prétendre.
En tout cas, les drapeaux en berne, la minute de silence, l’hommage rendu à Colonna, c’était déplacé, a dit le ministre de l’Intérieur à Gilles Simeoni, le chef de l’exécutif local. « Une faute », a précisé Emmanuel Macron. Mais cette affaire corse qu’il n’aura pas traitée depuis cinq ans, le président a demandé soudain qu’elle soit réglée durant cette présidentielle. C’est pour cette raison qu’il a lancé le mot “autonomie” dans le débat. Une hâte qu’on peut aussi trouver déplacée…
New York Times - World
Australian Journalist Who Worked for Chinese Media Stands Trial in Beijing
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Cheng Lei, a former CGTN host, was detained in 2020. The Chinese authorities have accused her of divulging state secrets but offered no specifics.
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By Chris Buckley
Almost 20 months after she was detained in Beijing, an Australian journalist who worked for China’s global television network stood trial behind closed doors on Thursday, accused of sending state secrets abroad.
The Chinese authorities have not released the details of their allegations against the journalist, Cheng Lei, nor have her lawyers or family disclosed any specifics. Australia’s ambassador to China, Graham Fletcher, was not allowed to attend Ms. Cheng’s trial at the No. 2 Intermediate People’s Court in Beijing.
“We can have no confidence in the validity of a process which is conducted in secret,” Mr. Fletcher said after being denied entry.
Court officials cited Chinese restrictions on access to proceedings involving national security, but Mr. Fletcher said Australia’s consular agreement with China should allow diplomats to attend any trial of an Australian national.
“We have no information about the charges or allegations against Ms. Cheng,” he said. “That is part of the reason why we’re so concerned, because we have no basis on which to understand why she’s been detained.”
There was no immediate indication of how long Ms. Cheng’s trial would last. Many such trials are over in a day, with a decision issued later.
Chinese judges almost invariably find defendants guilty, especially in politically sensitive cases like national security ones. But Ms. Cheng and her family, including a young son and daughter in Australia, may have to wait weeks, months or longer before a judgment is handed down. Another Australian national, Yang Hengjun, stood trial in Beijing on espionage charges in May 2021, but the court has yet to announce a ruling in his case.
“Her two children and elderly parents miss her immensely and sincerely hope to reunite with her as soon as possible,” Ms. Cheng’s family in Australia said in a written statement. “We will not be making any further comment at this time.”
The mystery surrounding Ms. Cheng’s case has kindled speculation that she was targeted because of souring relations between China and Australia.
Despite their economic interdependence, the two countries have been at loggerheads over regional security, Australia’s ban on the use of Chinese technology for 5G telephone networks, and Australian legislation aimed at curbing China’s efforts to influence the country’s domestic politics.
China has frozen high-level government contacts with Australia and put informal sanctions on some of the country’s goods, including wine and barley. Australia’s center-right prime minister, Scott Morrison, who faces an election within months, has accused opposition politicians of selling out to Beijing, drawing rebukes from former and current Australian intelligence officials.
In June 2020, officers from the Australian Security Intelligence Organization searched the homes of four Chinese journalists based in Australia. Two Australian journalists who were working in China left there in haste a few months later after state security officers questioned them, including about Ms. Cheng.
Ms. Cheng’s friends have doubted that she was detained because of these broader issues, though the tensions may now weaken Australia’s leverage over her fate.
As a business news host for CGTN, or China Global Television News, China’s main international broadcaster, she promoted herself as a bridge between the two countries and was uninterested in gossiping about politics, said Rowan Callick, an Australian journalist formerly based in Beijing.
Ms. Cheng was detained in mid-August 2020, and three and a half months later the police in Beijing also brought in her friend Haze Fan, a Chinese employee of Bloomberg News. Ms. Haze remains in secretive detention.
“Cheng Lei’s arrest was just a complete shock,” Mr. Callick said. “She was a go-to host for Australian social and business events” in Beijing, he added. “She was never one to be interested in that sort of political chitchat.”
Ms. Cheng, now in her mid-40s, was born in Hunan Province in southern China and migrated to Australia with her parents when she was 10. After working in Australia as an accountant and business analyst, she returned to China and shifted to journalism, becoming a prominent face of the Chinese government’s expanding international media presence.
Her Twitter profile called her a “passionate orator of the China story.”
But Ms. Cheng appeared to take a dimmer view of the Chinese government in 2020, after the Covid pandemic began in the city of Wuhan, prompting a lockdown there and tough restrictions across the rest of the country. In posts on Facebook, Ms. Cheng suggested that official incompetence and secrecy had led to the medical disaster.
“The size of China means it’s a giant colander through which personal tragedies fall,” she wrote in one post, “but still, reality sometimes feels like a slow-motion horror movie unreeling death by death.”
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France24 - World
Turkey in delicate balancing act with Russia, Ukraine amid economic woes
Issued on: 31/03/2022 - 12:52
Tom WHEELDON
Turkey has played a major role in the search for an end to the Ukraine war as the host for this week’s talks between Moscow and Kyiv – the product of an ambivalent stance experts say is largely rooted in the troubled Turkish economy’s deep links to both countries.
Weeks before Russia and Ukraine agreed on Istanbul as the site for the March 28-30 peace talks, President Recep Tayyip Erdogan made Turkey’s equivocal position clear, saying “we cannot give up” on either nation the day before Russia invaded.
Ankara has stayed true to this approach. The Turkish foreign ministry called the invasion “unacceptable” and a “grave violation of international law” when it began on February 24. Four days later Turkey followed Ukraine’s request to recognise the conflict as a war, allowing it to close the Bosphorus and Dardanelles straits to most warships under the 1936 Montreux Convention.
However, Turkey also opposes the Western sanctions imposed on Russia – with Foreign Minister Mevlut Cavusoglu emphasising that Russian oligarchs are “of course” welcome in Turkey and free to do business there in accordance with international law.
These statements exemplify Turkey’s distinct position on the conflict – “pro-Ukrainian” but “not outright anti-Russian”, as summarised by Ozgur Unluhisarcikli, director of the German Marshall Fund’s Ankara bureau, in an interview with FRANCE 24.
‘Extremely vulnerable’
Turkey’s “economic crisis” is the “most important factor in its calculations”, Howard Eissenstat, a Turkey expert at St. Lawrence University in New York state and the Middle East Institute in Washington DC, put it to FRANCE 24.
The Turkish lira lost 47 percent of its value over the past year, as prices soared by over 54 percent. This 20-year inflation high marked a new nadir in the currency crisis wracking Turkey since 2018, a crisis experts blame on Erdogan’s belief – contrary to all economic evidence – that higher interest rates cause inflation.
Turkey does not want to “antagonise Russia”, Eissenstat noted, because it is “extremely vulnerable to a loss of Russian wheat, gas and oil”.
Russia is in effect a vital trading partner for the beleaguered Turkish economy, providing 45 percent of its natural gas and a colossal 70 percent of its wheat. The latter is an especially high-priority import, seeing as escalating bread prices are a major source of discontent in Turkey. Russia is also Turkey’s biggest source of tourists, with its 4.7 million visitors accounting for 19 percent of all travellers to the country in 2021.
‘Competitive co-operation’
Historically, Turkey and Russia have a track record of antagonising each other, most notably when the clashing geostrategic manoeuvrings of Tsarist Russia and the Ottoman Empire saw them fight on more than 10 occasions from the sixteenth century to the twentieth century. At the outset of the Cold War, Kemalist Turkey’s axiomatic anti-communism and pro-Western ethos prompted it to join NATO and host US nuclear missiles, a major source of Soviet vexation until they were removed after the Cuban Missile Crisis.
The most recent Russo-Turkish diplomatic crisis flared in 2015, when Turkey shot down a Russian jet near the Syrian border. But a formal apology from Erdogan soon ended Moscow’s retaliatory sanctions – inaugurating a rapid thaw in relations that weathered Russia and Turkey backing opposing sides in the Syria, Libya and Nagorno-Karabakh wars. This recent paradigm in Russo-Turkish relations is best described as “competitive co-operation”, the German Marshall Fund’s Unluhisarcikli said, in which supporting rival forces abroad “doesn’t prevent them from cooperating in the fields of energy and trade”.
A year on from that swiftly resolved spat with Russia, a dramatic coup attempt sparked a pervasive crackdown as Ankara held responsible Islamic cleric Fetullah Gulen and his movement. Erdogan’s government felt the West was not supportive enough after this would-be putsch.
Thus the failed coup set the stage for Turkey-Russia ties to deepen, explained Reilly Barry, a Turkey researcher at Harvard University. Following the putsch attempt, Russian President Vladimir Putin “successfully sowed more seeds of doubt into Erdogan’s mind that the West is not his ultimate protector and security assurance, and achieved his desired effect to create a wedge among NATO allies when Turkey purchased the S-400 missile system from Russia, a major red line for a NATO country to cross", Barry told FRANCE 24. “So, the Turkish government has formulated a stance on seeing Russia as a potential major power protector in cases when Western relations and alliances do not suit Turkey’s best interests.”
In this context, “having been close with Russia and Putin lately more so than at any other time in recent history, it would make Turkey extremely vulnerable to be condemning Russia in the language that the US and Western European countries are”, Barry continued.
“It is also important to remember the US and other countries do not share a sea with Russia and are not only separated by one other country [Georgia],” she added.
‘Longstanding interests in Ukraine’
At the same time, Turkey has more extensive economic ties to Ukraine than most of those Western nations. Ukraine supplies 15 percent of Turkey’s all-important wheat imports, making it Turkey’s second-biggest provider. Some 2 million Ukrainians holidayed there last year, making them Turkey’s third-biggest source of tourism.
Turkey’s burgeoning defence sector established major ties with Ukraine before Kyiv’s crisis with Moscow. Ukraine announced last year it was building a factory for the co-production of the Bayraktar TB2 drone – perhaps Turkey’s most famous military export, renowned for its effectiveness for Azerbaijan in the Nagorno-Karabakh war and now for Ukraine as it fights Russia. Ukraine has also signed deals to manufacture engines for both forthcoming new models of the TB2 and a forthcoming Turkish military helicopter.
And the drone manufacturer is not just any Turkish private company: Baykar’s Chief Technology Officer Selcuk Bayraktar is Erdogan’s son-in-law.
Turkey’s “longstanding economic interests in Ukraine” mean it “doesn’t see any eventual gain in Russia taking over” the country, Eissenstat said. That explains why Turkey “quietly would like to support Ukraine”, he continued, despite its keenness to avoid alienating Russia.
So far, Ankara’s balancing act between these two demands has preserved decent relations with both sides. Turkey not only hosted this week’s peace talks, it also received the Russian and Ukrainian foreign ministers for trilateral talks earlier in March, before the Turkish foreign minister visited both Kyiv and Moscow.
This shows that Turkey’s need for links to both Russia and Ukraine is far from unrequited, Eissensat concluded: “Both countries have been willing to play ball with Ankara,” he said. “You don’t see Moscow complaining about the Bayraktars. You don’t see Kyiv complaining about the lack of Turkish sanctions. Both have been fulsome in their praise – and that’s because both want Ankara on their side as much as possible and to prevent it from going to the other side.”
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Turkey challenges allies and enemies alike in quest for ‘larger role on world stage’
Europe ‘lacks leverage’ over Turkey amid Erdogan migrant threat
Business Daily
Turkey's inflation rate soars to 49% as Erdogan defends policy
L'Humanité
Amalia
BilletMaurice Ulrich« Habemus Papam ! »(Nous avons un pape !) peuvent se dire les catholiques du monde entier et c’est heureux, au moins pour eux, car ce n’était pas gagné. Dans un livre d’échanges avec des personnes en grande précarité, intitulé Des pauvres au pape, du pape au monde (éd. du Seuil), François se raconte. On apprend ainsi qu’il est un lecteur assidu de Baudelaire et des Fleurs du mal, de Verlaine, mais aussi qu’il avait eu un grand amour avant d’entrer au séminaire, Amalia, à qui il avait annoncé qu’il deviendrait prêtre si elle ne l’épousait pas. Sinon, au vu de son intérêt pour les questions sociales, certains prétendent, dit-il, « qu’il est communiste ». En d’autres termes, si Amalia lui avait dit oui, on aurait eu quelques chances de retrouver François à table avec elle et leurs gosses en train de lire l’Huma, en mangeant une bonne viande accompagnée d’une bonne bière. Ça vaut les hosties et le vin de messe. On comprend qu’au Vatican, on se pose des questions. Parution aujourd’hui, et ce n’est pas un poisson !
le billet de Maurice Ulrichvaticanpape françois France24 - Monde
Iran : la police empêche des femmes d'assister à un match qualificatif pour la Coupe du monde
Publié le : 30/03/2022 - 17:30Modifié le : 30/03/2022 - 17:34
Alijani Ershad
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L'Iran a une nouvelle fois interdit aux femmes d'entrer dans un stade de football pour assister à un match qualificatif pour la Coupe du monde le 29 mars, à Machhad dans le nord-est du pays. Des centaines de supportrices munies de billets se sont vues refuser l'entrée au match entre l'Iran et le Liban. La police a alors frappé les femmes à l'extérieur du stade avec des matraques et lancé des gaz lacrymogènes, suscitant l'indignation et des appels à bannir l'Iran de la Coupe du monde à Doha.
Le dernier match des qualifications pour la Coupe du monde au Qatar entre l'Iran et le Liban a eu lieu à Machhad, en Iran, le 29 mars, une des villes les plus sacrées pour les musulmans chiites. L’Iran s’est imposé 2-0 à l’issue de ce match, même si l’équipe était déjà qualifiée pour le Mondial en novembre et décembre prochain.
Malgré la pandémie, les responsables iraniens avaient décidé d'autoriser les supporteurs à assister au match. Selon l'agence de presse Isna, environ 12 500 fans avaient acheté des billets, dont 2 000 femmes. Cependant, lorsque les portes ont été ouvertes aux fans, la police n'a pas autorisé les supportrices à entrer dans le stade.
۱- فیفا نامه میده که دیگه نباید بازی بدون تماشاگر زن برگزار کنید.۲- بازی با لبنان رو میندازن مشهد که همه میدونن قوانینش با بقیه شهرهای ایران فرق داره.۳- به خانمها بلیت میفروشن ولی به استادیوم راهشون نمیدن.-انگار یه گروهی ماموریت دارن بفهمن آستانه تحمل فیفا کجاست. pic.twitter.com/uKCeqUKv5l
March 29, 2022Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des femmes scandant pacifiquement des messages de protestation, auxquels la police a répondu par la violence pour les disperser. D'autres vidéos montrent des femmes se tordant de douleur après avoir été frappées. Certaines sont visibles en train de se laver le visage avec de l'eau ou inhalent de la fumée de cigarette pour calmer leurs yeux irrités, une technique connue pour lutter contre les effets du gaz lacrymogène.
ایران-مشهد-قرن بیست و یکم،پاشیدن اسپری فلفل به دلیل ورود به استادیوم!ویدئویی منتشر شده از بیرون استادیوم #مشهد که زنان و دختران خردسال که بلیت خریده بودند و ساعتها در صف ایستاده بودند با ضربات باتوم و پاشیدن اسپری فلفل و شلیک گاز اشکآور پذیرایی شدند!#یاری_مدنی_توانا pic.twitter.com/zSlGZF5erw
March 30, 2022حزب اللهیترین کاربران توئیتر که تندتر از براندازها از دیروز فحش میدهند و چادریهای این فیلم که گاز فلفل خوردهاند و با لگد به در استادیوم میزنند وجه نمادین عجیبی دارند.نزدیکترین تیپ ها به حاکمیت مخالفتشان با سیاستهای رسمی را دارند با لگد ابراز میکنند.عجب صحنه سورئالی است pic.twitter.com/wuMm4Hncqh
March 30, 2022>> À lire sur les Observateurs : "Pourquoi les footballeurs ne font pas grève ?" : colère après la mort d’une supportrice interdite de stade en Iran
Seuls quelques supportrices ont été choisies lors des matchs précédents
À l'exception du régime des Taliban en Afghanistan, l'Iran est le seul pays membre de la Fifa qui ne permet pas aux femmes d'entrer dans les stades de football en tant que spectatrices des matchs masculins. Depuis la création de la République islamique en 1979, le pays interdit aux femmes d'assister à des matchs de football et d'autres sports.
La Fifa, l'instance dirigeante du football mondial, a ordonné à l'Iran d'autoriser les femmes à entrer dans les stades en septembre 2019.
Cependant, nos Observateurs en Iran nous ont indiqué que seule une poignée de femmes étaient autorisées à assister aux matchs de l'équipe nationale iranienne au stade Azadi de Téhéran, comme le match contre la Corée du Sud en octobre 2021 et celui contre l'Irak en janvier 2022. Ces femmes avaient été sélectionnées par les autorités pour réduire la pression nationale et internationale sur la Fédération iranienne de football, selon les médias locaux.
Mais cette fois, lors du match du 29 mars dans la ville sainte de Machhad, aucune femme n'a été autorisée à entrer dans le stade, pas même des spectatrices triées sur le volet.
"J'espère que la Fifa bannira l'Iran de la Coupe du monde"
Les vidéos de l'intervention de la police auprès des femmes bloquées à l'extérieur du stade ont suscité l'indignation des Iraniens. Certains hommes ont déclaré qu'ils n'assisteraient plus aux matchs de football par solidarité. D'autres ont suggéré que l'équipe nationale de football iranienne devrait être interdite de Coupe du monde au Qatar en novembre prochain, comme les équipes russes après l'invasion de l'Ukraine.
تلخه، اما شخصاً امیدوارم #فيفا بهخاطر افتضاحِ بیشرمانهی دیروزِ #مشهد و قُلدُربازیهای حضرات، تیم ایران رو از جام جهانی کنار بذاره و شدیدترین تنبیهات رو برای #فدراسیون_فوتبال در نظر بگیره؛ با شرایط فعلی، نه رفتن به استادیوم لذتی داره و نه دیدنِ بازی تیم در جام جهانی!
March 30, 2022این که زنان را به استادیوم راه ندادن چیز عجیبیه؟ این که کتک میزنن چیز تازه ایه؟ تو تهران ۴ تا عروسک خیمه شب بازی انتخاب شده آوردن آزادی کلی پست گذاشتن براشون. دیگه تو مشهد حریف غول اونجا نشدن! امیدوارم خیلی زود تعلیق بشیم بزارنمون کنار از جام جهانی که لیاقتشو نداریم.
March 30, 2022Certains députés iraniens, comme Mojtaba Tavangar, ont affirmé qu'ils allaient enquêter sur ce qu’il s'est passé à Machhad et ont promis d'interroger le ministre des Sports après les vacances du Nouvel An iranien. Le 30 mars, le président Ebrahim Raïssi a de son côté ordonné au ministère de l'Intérieur d'enquêter sur cet incident.
La Fifa n'a pas encore commenté les événements de Machhad. Un membre de la Fédération iranienne de football a toutefois déclaré le 30 mars que cette affaire entraînerait de mauvaises nouvelles pour l'équipe de football iranienne dans les jours à venir.
>> À lire sur les Observateurs pour plus de contexte : Une Iranienne brave l’interdit et entre dans un stade de foot… déguisée en homme
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The Coronavirus Pandemic
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In Hong Kong, China’s Covid Aid Gets the Cold Shoulder
Disputes about medics, squat toilets and diaper-changing duties underscore longstanding tensions between residents of Hong Kong and the mainland.
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By Joy Dong and Austin Ramzy
HONG KONG — Soon after Omicron overwhelmed Hong Kong’s health care system in a deadly outbreak, Beijing rushed to help. Contractors from mainland China built vast isolation facilities. The central government sent more than 1,000 medical workers to staff treatment and testing centers, as well as butchers to help stabilize the local meat supply.
To the city’s Beijing-backed establishment, the aid from the central government was a godsend. Carrie Lam, the local leader, traveled to the border with the mainland to greet the arriving medics with a bow, a sign of deep gratitude rarely used in the city.
But to many people in both Hong Kong and mainland China, the outbreak has only exposed the political and cultural divide between the city, a former British colony that returned to Chinese control in 1997, and the rest of the country.
Some residents in Hong Kong have criticized the stringent Covid measures pushed by Beijing such as the centralized isolation of patients and widespread lockdowns of buildings, saying they undermined the city’s longstanding protections for individual liberties.
People in the mainland, though, depicted such attitudes as selfish and lacking the sense of national duty that is necessary to contain the virus.
University of Hong Kong researchers believe more than half of the city’s 7.5 million people have been infected. The extent of the outbreak has forced the government to back down on some of its stricter plans, such as imposing a lockdown to conduct mass testing. Many in the mainland were shocked when Hong Kong said it planned to loosen its Covid control measures even before it had curbed the outbreak.
“Let Hong Kong go ahead with the experiment. Just take back our medics and make sure our border is sealed,” Zhen Haoyuan, a prominent mainland Chinese commenter, wrote on Weibo, a popular Chinese social media platform.
The public backlash on both sides follows sweeping efforts by Beijing to bring Hong Kong more directly under the control of China’s central government. Beijing imposed a national security law in 2020 that stamped out widespread dissent and overhauled local election laws that decimated the pro-democracy opposition camp.
Beijing has depicted its contributions to Hong Kong’s epidemic response in political terms. Before the medical workers departed for Hong Kong, the ruling Communist Party’s flag was prominently displayed and the national anthem sung at ceremonies. Red banners that say “The central government supports Hong Kong, fight the pandemic with one heart” are prominently displayed on newly built quarantine facilities.
Many Hong Kong residents are unimpressed. On Facebook, a platform popular in Hong Kong but banned in the mainland, they have criticized the quarantine facilities as substandard, seizing on issues like the installation of squat toilets, which aren’t widely used in Hong Kong.
Cathy Fung, a 33-year-old former nurse who was sent to an isolation facility with her husband and her mother in early March when they tested positive, said the confinement was an unnecessary inconvenience.
“It really disturbed the daily lives of people,” she said. “What’s the difference between this and isolating ourselves at home?”
Ms. Fung wondered if the money spent on isolation facilities could have been better used, for example, by helping the unemployed. “Does Hong Kong really need this? Why couldn’t the Hong Kong government just say no?” she asked.
Mrs. Lam, the city’s leader, and other officials have said that deviating from the central government’s goal of eliminating local outbreaks is not an option. The city has sought — and so far failed — to bring infections down in order for the mainland to reopen its borders to Hong Kong.
Leung Pak-yin, the former chief executive of Hong Kong’s Hospital Authority, criticized the Hong Kong government in a Facebook post for blindly following mainland practices, relying on “the golden shield of political correctness” rather than science to guide its epidemic response.
Some Hong Kong medical workers have welcomed the help from the mainland.
Vincent Chong Wai-lam, a 41-year-old support team supervisor at a local public hospital, said he and his colleagues had been pushed to the limit by the outbreak. Because of the shortage of people and space, hospitals had been forced to leave bodies in wards near where other patients were being treated.
“In one night, I moved more than 80 bodies with another colleague. The whole hospital needs support from the mainland,” Mr. Chong said. He acknowledged, however, that his view wasn’t widely shared by his colleagues.
Local doctors have long resisted efforts to allow mainland medical staff to practice in Hong Kong, saying they lacked an understanding of local conditions and fluency in English, which is widely used in the city. The government used emergency powers last month to allow doctors and nurses from the mainland to practice in the city, which has a separate licensing system.
The public debate about the qualifications of mainland medics took an ominous turn when a reporter with a Hong Kong news outlet asked officials at a briefing how members of the public could file complaints against mainland doctors in the event of a mishap.
State-owned media outlets denounced the reporter. Pro-Beijing activists started an online petition accusing the reporter of spreading hate speech against mainland medics and possibly violating the national security law. Under mounting pressure, the reporter’s employer, Now News, apologized.
Mavis Fung, a 48-year-old company clerk, said she thought the reporter had been disrespectful. “She was suggesting that the mainland doctors would definitely make mistakes,” said Ms. Fung, who is not related to Cathy Fung. She said that she and other supporters of the central government had paid for commercial billboards in the city center expressing support for the medics.
The deployment of mainland medical workers underscored deep-seated cultural divides and a sense among many mainlanders that they face discrimination in Hong Kong. One post that was widely shared on Weibo noted that mainland nurses sent to Hong Kong were being asked to feed patients and change their diapers. Mainland observers considered that demeaning, because such tasks are usually handled by less trained workers.
But in Hong Kong, such work is part of a nurse’s routine, said Cathy Fung, who was previously a nurse in Hong Kong and whose sister works as a nurse in the mainland. She said she believed much of the dispute stemmed from a lack of understanding of the differences between medical work in Hong Kong and the mainland.
“If you don’t understand the policies here, how can you judge with only one side of your eye,” she said.
Tian Feilong, a professor at Beihang University in Beijing who studies Hong Kong, said the city’s resistance to mainland-style Covid controls was a result of an obsession with Western liberal values and an unease with the political overhaul. “There is discomfort with the systematic reform in recent years, and no recognition of China’s authority and political system,” he wrote in a recent column in Ming Pao, a Hong Kong newspaper.
The political crackdown that followed the 2019 protest movement has also exacerbated tensions, said Willy Lam, an adjunct professor of politics at the Chinese University of Hong Kong.
“People just don’t want their life dictated by Beijing,” he said. “But tight control of the expression of Hong Kong people has made the situation even worse.”
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France24 - Monde
Une université ukrainienne transformée en usine de pansements pour les soldats au front
Publié le : 29/03/2022 - 16:11Modifié le : 29/03/2022 - 16:45
Laura MOUSSET
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Le département de chimie organique de l'université nationale polytechnique de Lviv, en Ukraine, fabrique un pansement médical protecteur pour les soldats et les travailleurs de première ligne blessés par les frappes russes. Le pansement hydrogel est passé du stade expérimental à la production de masse depuis le début de la guerre en Ukraine.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] “La Corse va se réveiller” : les prédictions d’Yvan Colonna avant son agression mortelle
Il est filmé assis à une table. Yvan Colonna joue aux échecs avec un autre détenu basque dans la cour de la prison d’Arles en janvier dernier. Les deux hommes discutent. Une conversation qui a été enregistrée dans une vidéo que révèle BFM TV, jeudi 31 mars. Il s’agirait des dernières images d’Yvan Colonna, deux mois avant sa mort. Autour de cette partie d’échecs, l’assassin du préfet Erignac a notamment prédit l’indépendance de la Corse. « On va se réveiller, t’inquiète pas. Moi, j’ai confiance », a-t-il assuré les traits tirés. Tout sourire, il est certain que l’île de Beauté à laquelle il tient tant, sera un jour « indépendante ».
Une prédiction qui pourrait se réaliser après l’annonce de Gérald Darmanin ? À la mi-mars, le ministre de l’Intérieur avait déclaré à Corse-Matin être « prêt à aller jusqu’à l’autonomie » de l’île de Beauté. Et ce, après des tensions et émeutes qui ont secoué la Corse à la suite de l’agression d’Yvan Colonna, le 2 mars. Le « berger corse » est finalement décédé à l’hôpital de Marseille le 21 mars.
« On disparaît, on est dilué »
Toujours dans la vidéo, l’indépendantiste corse s’est d’ailleurs montré inquiet pour l’avenir de ce territoire, face à l’arrivée de nombreux Français qui s’installent ou achètent des biens en Corse. « On disparaît, on est dilué. » Avant d’insister encore sur « la dilution du peuple corse avec les Français qui arrivent ».Yvan Colonna a également critiqué les propos de Sébastien Lecornu qui avait ouvert le débat sur l’autonomie de la Guadeloupe en fin d’année 2021. Les Antilles étaient frappées par de fortes émeutes, en lien avec l’obligation vaccinale des soignants. Cette évocation du gouvernement intervenait alors que la Guadeloupe vivait déjà dans un climat économique et social tendu depuis plusieurs années. « Chez nous, 68 % sont pour l’autonomie, on ne discute pas. Et la Guadeloupe, où ils ne demandent rien, ils veulent lui donner l’autonomie », s’est enfin agacé Yvan Colonna auprès de son co-détenu.
Valeurs Actuelles
Villeurbanne : un Afghan qui avait perpétré une attaque au couteau mortelle déclaré pénalement irresponsable
Il y a deux ans et demi, une attaque sanglante s’était déroulée à Villeurbanne, près de Lyon, dans le Rhône. Mardi 29 mars, une décision de justice rendue par la chambre de l’instruction a déclaré l’agresseur, un Afghan d’une trentaine d’années, pénalement irresponsable. Comme le précise LyonMag, il n’ira donc pas en prison pour avoir tué une personne et en avoir blessé huit autres le 31 août 2019. Ce jour-là, Sultan Niazi avait poignardé plusieurs passants à l’aide d’un couteau et d’une fourchette de barbecue. Timothy Bonnet, un jeune homme de 19 ans, avait alors succombé à ses blessures après avoir été attaqué sur le parking de la station de métro Laurent-Bonnevay de Villeurbanne.
Schizophrénie
Arrivé en France en 2016, l’Afghan aujourd’hui âgé de 36 ans restera donc hospitalisé en psychiatrie, et aucun procès ne sera organisé. Selon les expertises psychologiques, il aurait agi à cause d’hallucinations provoquées par une schizophrénie paranoïde, avec une abolition totale du discernement. Lors de son audition en février dernier, Sultan Niazi avait assuré n’avoir aucun souvenir de ses attaques durant lesquelles il a hurlé « Allah Akbar ».
Rhône : les dernières actualités
France24 - Monde
Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche
Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37
Laura MOUSSET
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Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.
New York Times - World
Kenya’s Supreme Court Rejects President’s Plan to Amend Constitution
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Civil society groups had criticized the proposal as an attempt to expand presidential power and strengthen the elite’s grip on national politics.
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By Abdi Latif Dahir
NAIROBI, Kenya — Kenya’s top court on Thursday quashed an initiative by the president to amend the Constitution, dealing a major blow to a plan that could have cemented his ability to shape the country’s political future ahead of an election that will decide his successor.
The decision by the Supreme Court comes several months after two lower courts — the High Court and the Court of Appeal — both declared the initiative unconstitutional, on the grounds that Kenyan law did not allow a sitting president to initiate and promote amendments to the Constitution.
President Uhuru Kenyatta did emerge victorious on one front, however, with the Supreme Court ruling that he could not be sued because as president he has legal immunity — overturning the judgment of the two lower courts that Mr. Kenyatta had violated the country’s laws and could be sued.
The president’s initiative would have introduced a series of constitutional amendments that broadened the scope of the executive branch, adding new positions for prime minister, two deputies and a leader of official opposition. It would also have created 70 new constituencies, adding dozens of new lawmakers to a Parliament that already has 349 members.
The courts in Kenya, an East African nation of more than 53 million people, have in recent years increasingly served as a counterweight to the president. The judiciary has accused President Kenyatta of flouting their decisions. He is only the fourth president since Kenya declared independence from Britain in 1963, and the son of the nation’s founding father and first president, Jomo Kenyatta, who served for 15 years until his death in 1978.
On Thursday, the seven-judge bench delivered its decision to a packed courtroom in the capital, Nairobi, with people across the country following the six-hour-long announcement of the ruling on television, radio or online.
“I endorse the findings of the two superior courts that the president ought not to be a player and an umpire in the amendment process,” said the chief justice, Martha Koome.
Mr. Kenyatta and his attorney general, Paul Kihara Kariuki, made no immediate comment on the ruling.
The verdict is expected to have a significant impact on the general election on Aug. 9 in which the deputy president, William Ruto, will face off against a former prime minister, Raila Odinga. Mr. Kenyatta, who has served as president for 10 years and cannot run again, has fallen out with his deputy, Mr. Ruto, and endorsed Mr. Odinga to become the nation’s fifth president.
The Supreme Court’s decision could strengthen the hand of Mr. Ruto, who had come out against the initiative as a waste of public resources in a nation facing mounting debt, poverty and biting drought.
Kenya’s elections have been dogged by ethnic violence, accusations of vote rigging and, in recent years, disinformation.
The efforts to amend Kenya’s Constitution were first introduced in 2018, when Mr. Kenyatta and Mr. Odinga reconciled after contentious 2017 elections that led to an outburst of deadly violence. The two leaders said the project, known as the Building Bridges Initiative, would introduce much-needed reforms and end the winner-take-all political system that inflames competition among ethnic groups for power and resources.
Yet from the beginning, the proposals received widespread criticism from legal and civil society leaders, who said Kenya, already saddled with debt, couldn’t afford an expanded legislature and executive.
Observers also pointed out that Mr. Kenyatta and Mr. Odinga championed the initiative as a way to create a broad coalition that would undermine Mr. Ruto’s presidential ambitions.
Many activists also saw the project as an attempt to water down the Constitution, passed through a 2010 referendum with an almost 70 percent majority, and viewed by many Kenyans as a progressive document that set the country on a new course. The amendments also created a position for a judiciary ombudsman appointed by the president, which the country’s former chief justice said would erode the judicial branch’s independence.
“The public interpreted this effort to change the Constitution as a backdoor attempt by the elite to claw back the power that was taken away from them by the 2010 charter,” said Murithi Mutiga, the program director for Africa at the International Crisis Group. “It was seen as arrogant, as a power grab and as a jobs-for-the-boys scheme.”
Three years after the proposal was first introduced, those concerns found backing in the courts last year.
In May, a five-judge bench declared the initiative “unconstitutional, null and void,” stating that Parliament and the people, not the president, had the authority to initiate changes to the Constitution. The judges also said Mr. Kenyatta had contravened the country’s governing laws and could be sued while in office.
In August, the Court of Appeal also rebuffed the government, noting that “the days of an unaccountable presidency are long gone” in Kenya.
Experts called the rulings from both courts a rebuke of Mr. Kenyatta, who clashed with courts in the past and even promised to “fix” the judiciary after the Supreme Court nullified his win following the 2017 elections. Mr. Kenyatta was later re-elected in a repeat election which the opposition boycotted.
The courts’ rulings also signaled to the political class that they weren’t above the law and that their “actions were subject to auditing” both by the public and the courts, said Waikwa Wanyoike, a Kenyan constitutional lawyer.
The rulings, he said, demonstrated “how potent the 2010 Constitution was and the fact that it had created not just in theory but practically some strong institutions and the evidence was in the judiciary.”
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France24 - Monde
Présidence de l'UE, guerre en Ukraine, présence en Afrique : quelle politique étrangère française ?
Publié le : 30/03/2022 - 20:52
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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Jusqu’au bout de sa présidence, Emmanuel Macron essaie de jouer le rôle de médiateur sur la scène internationale. Dernièrement, le président français a tenté d’éviter que la Russie n’envahisse l’Ukraine. En Afrique, malgré le retrait des forces françaises du Mali, le chef de l'État a réussi à impliquer d’autres pays européens au sein de la force Takuba. En Europe, la France - qui préside le Conseil de l'Union européenne pendant six mois - espère avancer sur la politique de défense commune.
Une émission préparée par Louma Sanbar et Morgane Minair
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Vincent HUGEUX, Journaliste indépendant et essayiste, spécialiste de l'Afrique, auteur de "Tyrans d'Afrique" (éditions Perrin, mars 2021)
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Michel DUCLOS, Diplomate, conseiller spécial à l’Institut Montaigne, auteur de "La France dans le bouleversement du monde" (éditions de l’Observatoire, octobre 2021)
L'Entretien de France 24
Jean-Yves Le Drian : "je ne croirai Moscou que sur des actes" de désescalade en Ukraine
ÉLYSÉE 2022
Entre campagne électorale et Ukraine, Emmanuel Macron sur le fil du "en même temps"
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
France24 - Monde
France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier
Publié le : 24/02/2022 - 21:31
Alix LE BOURDON
Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.
La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.
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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics
Ici l'Europe
Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)
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Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)
France24 - World
Does this video show Ukrainian soldiers shooting at Russian prisoners of war?
Issued on: 31/03/2022 - 16:18
Thomas Eydoux
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A video shared widely online as early as March 27 purports to show, according to its caption on YouTube, Ukrainian soldiers shooting Russian prisoners of war (POW) in their legs. The FRANCE 24 Observers team analysed the video and was able to pinpoint its location. Despite some suggestions that the scene was staged, we have found no evidence to question the authenticity of the events shown in the video.
In its entirety, the video is 3 minutes and 38 seconds long. It shows men in military uniforms wearing white armbands lying on the ground with their hands tied behind their backs, they're visibly seriously injured. One of the men has a white bag over his head.
The person filming reveals the man's face, which shows him in agony. At the end of the video, three more prisoners get out of a civilian vehicle. One of the men, wearing a blue armband, fires a gun at these prisoners' legs at close range. These men fall to the ground and the video ends.
The head of the Ukrainian armed forces Valerii Zaluzhnyi claimed on March 27 that Russia was "filming and distributing staged videos" of inhumane treatment of Russian POWs with the aim of discrediting the Ukrainian armed forces.
However, Oleksiy Arestovych, an adviser to Volodymyr Zelensky, announced in an interview posted on Telegram that the Ukrainian government would investigate the events shown in this video. In a post on his Instagram account, he added: "I would like to remind our soldiers, civilians and defence forces that mistreating prisoners of war is a war crime."
Meanwhile, Kremlin spokesman Dmitry Peskov called for an investigation into these "monstrous" images on March 28.
If the video is authentic, the soldiers' actions could violate the Geneva Convention related to the Treatment of Prisoners of War, adopted in 1949, which prohibits soldiers from mistreating captured POWs during international armed conflict.
A video filmed near Kharkiv, Ukraine
The potential geolocation of this video was proposed by an online investigator. The FRANCE 24 Observers team was able to independently verify this localisation, to confirm that the video was indeed filmed at a dairy plant in Malaya Rohan', a village less than 10 km east of Kharkiv, Ukraine's second-largest city. Kharkiv has been under siege by Russian forces since the invasion began on February 24.
Ukrainian forces recaptured the town of Malaya Rohan' on March 28, according to AFP.
Although we can determine the video's location, it's more difficult to ascertain exactly when the video was taken. We do know that the first time the video appeared online was on March 27.
Plus, there are no traces of snow on the ground or on nearby objects in the video. Weather records from Kharkiv indicate that the region was covered in snow between February 24 and March 11. Therefore, it's likely that the video was filmed at some point between March 11 and 27.
Blue and white armbands
Men wearing white and blue armbands in the video suggest that the video was taken during the current conflict, during which Russian forces have often identified themselves with white armbands, while Ukrainians have worn blue or yellow armbands.
Almost all the men who are bound on the floor in this video are wearing white armbands, while the soldiers who are mistreating and shooting at them wear blue armbands.
Still, none of these elements constitutes proof that Ukrainian soldiers took part in this incident. Indeed, the armbands could have been worn to stage the scene.
The prisoners are being questioned in Russian. According to the BBC, which asked a language expert to analyse the video, the accents of the people with blue armbands "are in line with what you'd expect from Ukrainians speaking Russian". The British channel also explains that a man on the ground is accused of "bombing Kharkiv".
The video's authenticity called into question
On March 28, a pro-Ukrainian Twitter account posted a 10-second excerpt of the video, in higher quality. The post's caption said in Russian: "These men deserve an Oscar! Remember the video with the shots in the legs? Here's a repeat performance."
Two days later, the same account posted a montage of edited clips of the video with the caption, "Ready for the details? Part 2". It claims to show evidence of blank bullets, fake wounds and actors to prove that the incident was staged by Russians to discredit Ukrainian forces.
There's no blood in the video and the men don't moan or scream after being shot. But according to experts interviewed by the BBC, this can happen: lack of blood is sometimes a feature of a gunshot wound, especially on someone with a tourniquet, and the men may not have cried out due to shock.
Ukrainian soldiers taking prisoners in the Kharkiv area
Our colleagues at Checknews, the fact-checking unit of Libération, also analysed these videos. They found a video posted by soldiers in the Kraken unit, the armed wing of an extremist Ukrainian party that's linked to the Azov Regiment.
In a video posted on March 26 on a Telegram channel linked to Azov, we can see fighting between Russians and Ukrainians in the Kharkiv region. The Ukrainian soldiers are seen taking prisoners. Libération was able to locate at least one place where this fighting took place around 5 km from the dairy plant in Malaya Rohan'.
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Le retour du capitaine Marleau, du premier au dernier amour
Prescription cultureTélévision La capitaine de gendarmerie à la chapka est de retour, avec des épisodes inédits.
Caroline ConstantCapitaine Marleau, Deux femmes, une coiffeuse et sa cliente, Lily (Marie Dompnier) et Geneviève (Claire Nebout), discutent tranquillement mais âprement. La seconde reproche à la première d’être la maîtresse d’un homme marié. La coiffeuse ne proteste même pas, et annonce qu’elle part. Et interrompt donc, de facto, cette relation amoureuse. Quelques instants plus tard, entre dans la boutique un homme, bien plus âgé que Lily. Frédéric (Gérard Darmon) est amoureux fou de la jeune femme qui l’éconduit. Avant d’être retrouvée, au petit matin, empoisonnée au cyanure. Dans le village, c’est la consternation : Lily était une jeune femme si discrète, si méritante, si bonne coiffeuse… Qui aurait donc bien pu lui en vouloir ?
UNE vision engagée du monde
Arrive la capitaine Marleau (Corinne Masiero), chapka au vent et langue bien pendue. Elle se met dans la poche le gendarme du cru, le lieutenant Harsarski (Élie Semoun), qui la regarde d’emblée avec les yeux de Chimène. Et lance son enquête tous azimuts : les propriétaires du salon de coiffure, l’appartement de la jeune femme, ses comptes. Dans les affaires de la victime, Marleau trouve des lettres d’amour et une invitation à la première d’ Othello par une troupe de théâtre locale. Très vite, Marleau comprend que Frédéric et Lily étaient amants, que la femme et l’ex-maîtresse de l’ex-bellâtre étaient affreusement jalouses, et que tout cela multiplie les suspects comme des petits pains. Elle va aussi découvrir, forcément, des secrets bien gardés et bien moins reluisants.
Cet épisode de Marleau compte parmi les plus réussis de la collection. Toujours en verve, la capitaine multiplie comme à son habitude les piques à l’égard de ses contemporains, et distille au fil de l’épisode sa vision engagée du monde. Mais l’essentiel est aussi ailleurs dans cet épisode. D’abord dans la très jolie relation qui se noue entre le directeur de théâtre, un homme qui se sent vieillir et qui a senti vibrer, avec cette jeune Lily, les émois d’un « dernier amour », comme on a un « premier amour ». La poésie de ce personnage, qui tait tout ce qu’il ressent, se complète avec le côté terrien de Marleau, qui exprime tout ce qu’elle pense. Son métier de metteur en scène est d’emballer et d’habiller un texte, quand celui de Marleau est de dévoiler la vérité. Il est dans la douleur, et c’est paradoxalement à Marleau, qui est l’antithèse de la confidente, qu’il peut dévoiler sa détresse : sa femme (merveilleuse Anne Alvaro) ne peut évidemment pas l’écouter. Marleau va se faire un plaisir d’observer ce couple dysfonctionnel. Tout en s’amusant des ravages que le personnage de Frédéric-Darmon a provoqués, tout au long de sa vie, dans la gent féminine. Entre les personnages de Darmon et Masiero, se noue aussi une relation entre boutades et confidences, désenchantement et agacement, lassitude et entrain.
Enfin, Marleau est au théâtre. Et c’est un petit bonheur de voir Corinne Masiero, qui a débuté sur scène, s’épanouir sur les planches, se déguiser, feinter, improviser.
corinne masierogerard darmonélie semounSéries télévisées France24 - Monde
Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne
Publié le : 18/02/2022 - 13:28
Caroline DE CAMARET
Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.
DECRYPTAGE
La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen
À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie
DECRYPTAGERoberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen
L'Humanité
Marchande de journaux, un sacerdoce
Un jour avecCatherine Lemoine tient une boutique de presse dans le 14e arrondissement de Paris depuis vingt ans. Arrivée à la retraite, elle ferme sans repreneur. Rencontre avec une passionnée qui exerce un métier en voie de disparition.
Sohir BelabbasDéballer les titres, découvrir Télérama ou le dernier Diplo, remballer les invendus. Il y a encore deux ans, Catherine affectionnait ces gestes quotidiens. Mais à 63 ans, elle n’a plus la niaque et cherche un repreneur. Ce ne sera sans doute pas un marchand de journaux. « Qui veut faire ça ? Plus personne ! » Catherine s’y est pourtant échinée pendant vingt ans. Par amour pour la presse et la littérature. Et aussi parce qu’elle voulait échapper au salariat après son licenciement de Marks & Spencer. À deux pas de chez elle, elle reprend alors la boutique du « pépé », dont l’allure témoigne de la longue implantation du magasin dans le quartier. Désuet pour certains. Mais l’emblématique plume rouge, en bois, posée en relief sur l’enseigne fait tout son charme. Ce point vente de presse a plus de 70 ans.
petits prix, petites marges
Lunettes vissées sur la tête, Catherine peste d’emblée contre tous ces journaux et revues qui dégorgent du présentoir mural de sa boutique de 20 mètres carrés. « Le problème, ce sont les quantités, regardez comme c’est collé, comment voulez-vous que les gens voient les titres ? » La loi Bichet de 1947, qui permet de garantir une diffusion équitable de la presse sur tout le territoire, ne lui donne pas le choix de ce qu’elle met en rayon. Une quinzaine de magazines de cuisine, des revues sur la chasse au sanglier ou la pêche à la carpe… « Qui va acheter ça ici, à Paris ? » tempête-t-elle. Une loi promulguée en 2019 prévoit de donner le droit aux marchands de recevoir les bons titres dans les bonnes quantités. En vain. Ils sont imposés, donc facturés. Ils finiront par être invendus et remballés dans un carton, quand le distributeur l’aura décidé. Pas de remboursement mais un avoir sur les prochaines factures. Trois mois d’attente parfois pour retourner des magazines à 15 euros, ça pèse sur sa trésorerie. Il y a quelques années, sa banque a voulu hypothéquer sa petite entreprise. « Je ramenais ça à la maison, c’était stressant. »
Aux étagères de la boutique sont suspendus des photomontages réalisés par un ancien journaliste du Routard. Le voilà justement qui prend deux Libé, pour soutenir Catherine. Sur une vente de journal, elle réalise une marge moyenne de 20 %. Petites marges sur petits prix. « Je n’ai jamais touché un Smic en vingt ans, même en travaillant sept jours sur sept. » Entre le loyer, les factures et l’Urssaf, Catherine peine aujourd’hui à se verser 500 euros de salaire. La crise sanitaire et la liquidation de Presstalis en 2020, principal distributeur de presse, ont fini d’aggraver une situation très fragilisée par le développement de la presse numérique et de l’abonnement. Mais elle refuse qu’on se lamente sur son sort : « Mon mari touche sa retraite de fonctionnaire, j’ai trois grands enfants qui ne sont plus à charge, j’habite un logement social, je ne suis pas Cosette. » Il ne reste plus que deux marchandes de presse dans ce grand quartier parisien, contre six à son arrivée.
Là voilà qui sort énergiquement de son échoppe. « Oui, c’est bien le Femina d’hier », assure la marchande de journaux à cette personne âgée en fauteuil roulant, de sortie pour venir chercher son magazine. Depuis le confinement, Catherine livre certaines d’entre elles. Considérée comme commerce essentiel, sa boutique est restée ouverte. Elle n’a jamais vendu autant de mots croisés que durant cette période. Et surtout, « les gens étaient contents de se voir ».
Une amicale clientèle
Si Catherine n’a pas pu bénéficier de fonds de solidarité lié à la crise, elle bénéficie en revanche du soutien de ses quelques clients. Comme ce lecteur de l’Humanité, parti en province cette semaine et pour qui elle met de côté les exemplaires. Ou cette infirmière à la retraite, devenue une amie, qui lui commande parfois des livres pour ses petits-enfants. En cet après-midi ensoleillé, elles se remémorent, clope au bec sur le trottoir, le temps où Catherine organisait des pots, des dédicaces. Car la passionnée de Proust a toujours vendu des livres. Et même, un temps, des disques de musique classique. Diversifier davantage sa boutique pour mieux marger ? « Je m’entends bien avec l’épicier et le boulanger, je ne veux pas leur casser la baraque en vendant des cacahuètes. »
Son activité l’a surtout épanouie dans le lien aux autres. « On va être tristes quand elle va partir, confie son amie, mais je comprends, elle a donné. » Et elle a accompli un service d’utilité publique. Catherine touche sa retraite depuis quelques mois. Elle veut consacrer son énergie à faire de la marche, s’occuper de sa petite-fille et voyager avec son mari. Ce soir, elle a encore deux cartons d’invendus. Bientôt, ce seront ses propres cartons qui trôneront dans sa boutique.
presse écritediffuseurs de presse France24 - Monde
La Russie se concentre sur le Donbass, Le Drian et Zelensky sceptiques sur une désescalade
Publié le : 30/03/2022 - 06:54Modifié le : 30/03/2022 - 22:13
FRANCE 24
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Alors que Moscou avait annoncé mardi un retrait militaire dans le nord de l'Ukraine, la ville de Tchernihiv a été bombardée "toute la nuit", selon le gouverneur de la région. Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères français, a appelé sur France 24 et RFI à "ne pas se faire illusionner par du déclaratif". Voici le fil du 30 mars.
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4 h 45 : les conseillers de Poutine craignent de lui dire la vérité, selon le renseignement britannique
Les conseillers du président russe Vladimir Poutine "ont peur de lui dire la vérité" sur sa stratégie de guerre "défaillante" en Ukraine, a affirmé jeudi le directeur des renseignements britanniques (GHQ), Jeremy Fleming, dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra.
"Nous avons vu des soldats russes – à court d'armes et le moral en berne – refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré Jeremy Fleming. Ces remarques font écho à celles des renseignements américains publiés par la Maison Blanche la veille, indiquant que Vladimir Poutine était "mal informé" par ses conseillers sur l'évolution de l'opération russe.
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1 h 21 : le chef du renseignement militaire français remercié
Le patron de la Direction des renseignements militaires (DRM) française, le général Éric Vidaud, va quitter ses fonctions. Des sources militaires et proches du dossier estiment que ce départ est le résultat de "briefings insuffisants" et d'un "manque de maîtrise des sujets".
Selon une source militaire contactée par l'AFP, la DRM était dans le viseur de l'état-major des armées depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
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0 h 52 : les pourparlers reprendront le 1er avril
Les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine reprendront le 1er avril, a annoncé un haut responsable ukrainien, à l'issue du dernier cycle de négociations qui s'est tenu en Turquie.
Le négociateur ukrainien David Arakhamia a déclaré, dans une publication diffusée en ligne, que l'Ukraine avait proposé que les dirigeants ukrainiens et russes se rencontrent, mais que la Russie avait répondu qu'il fallait encore développer un projet de traité.
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23 h 53 : Kiev accuse les forces russes d'avoir tiré des obus au phosphore sur Marinka
"Les Russes ont encore utilisé des obus au phosphore, aujourd'hui (mercredi), à Marinka", dans l'est de l'Ukraine, a affirmé sur Telegram le chef de l'administration militaire de la région de Donetsk, Pavel Kyrylenko. "Une dizaine d'incendies (causés par ces obus, ndlr) ont été localisés et ont été maîtrisés par le personnel du Service national des situations d'urgence."
Les armes au phosphore sont des armes incendiaires dont l'usage est interdit contre des civils, mais pas contre des cibles militaires, en vertu d'une Convention signée en 1980 à Genève. La Russie a démenti, le 25 mars, toute violation du droit international après avoir été accusée à plusieurs reprises par l'Ukraine d'avoir employé de telles munitions dans le cadre de son offensive.
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23 h 12 : "nous ne croyons personne", assure Zelensky au sujet de la réduction du dispositif russe
Moscou a promis, mardi, de "réduire radicalement" son activité militaire à Kiev et Tchernihiv. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, reste sceptique sur les promesses russes : "nous ne croyons personne". Dans sa vidéo, il a ajouté que les forces russes se regroupaient pour attaquer la région du Donbass. "Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire", a-t-il répété.
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22 h 39 : l'armée russe commence à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl
Un haut responsable du Pentagone indique que les forces russes commencent à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl, passé sous leur contrôle dès le premier jour de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.
L'armée russe a commencé à se retirer de l'aéroport de Gostomel, au nord-ouest de Kiev, et "Tchernobyl est une autre zone où ils commencent à se repositionner, quittant Tchernobyl pour aller en Biélorussie", a-t-il déclaré à la presse.
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22 h 32 : la Russie annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour jeudi à partir de 10 h 00
Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi soir l'instauration d'un "régime de silence", soit un cessez-le-feu local, à partir de 10 h 00 jeudi (07 h 00 GMT, 09 h 00 heure de Paris) dans le port assiégé ukrainien de Marioupol, afin d'évacuer des civils.
Cette mesure doit permettre d'ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie avec une étape par le port de Berdiansk, sous contrôle russe, selon le ministère. "Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge", a ajouté le ministère dans un communiqué.
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21 h 50 : "Poutine pensait que les choses se passaient mieux que ce qu'il en était vraiment" en Ukraine, selon un diplomate européen
Après un haut responsable américain qui a assuré plus tôt mercredi que Vladimir Poutine "s'est senti induit en erreur par l'armée russe" et par des conseillers qui avaient trop peur pour lui dire que la guerre en Ukraine se déroulait mal, c'est au tour d'un haut diplomate européen de tenir le même discours.
Selon ce dernier, "Poutine pensait que les choses se passaient mieux que ce qu'il en était vraiment". "C'est ça le problème quand vous vous entouré de 'yes men' (des personnes qui vous approuvent systématiquement, NDLR) ou quand vous vous asseyez seulement avec eux au bout d'une très longue table", ajoute-t-il.
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21 h 34 : la Russie repositionne certaines troupes autour de Kiev
La Russie a commencé à repositionner moins de 20 % des forces déployées autour de la capitale Kiev, déclare le Pentagone, qui prévient toutefois que la Russie pouvait les réaménager et les réapprovisionner pour un redéploiement, et non pas pour les rapatrier.
Selon John Kirby, porte-parole du Pentagone, certaines forces russes sont peut-être rentrées en Biélorussie, loin de leurs garnisons nationales.
John Kirby a également déclaré que l'entreprise russe Wagner Group a déployé environ 1 000 hommes dans le Donbass, région déclarée comme prioritaire par Moscou.
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21 h 15 : l'Europe peut encore payer le gaz russe en euros et non en roubles
Steffen Hebestreit, le porte-parole du gouvernement allemand, indique que le président russe Vladimir Poutine a assuré au chancelier Olaf Scholz que l'Europe peut continuer à payer le gaz russe en euros et non en roubles, comme ordonné récemment par Moscou. Les paiements de l'Europe le mois prochain "continueront à être en euros et transférés comme d'habitude sur la Gazprom Bank, qui n'est pas frappée de sanctions", explique-t-il. La Gazprom Bank se chargera ensuite de la conversion en roubles.
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20 h 10 : des "sanctions massives" si la Russie fait l'usage d'armes "non conventionnelles"
"Si la Russie utilise des armes non conventionnelles, elle doit s'attendre à des sanctions massives très fortes. Elle le sait", rappelle Jean-Yves Le Drian, qui "pense que le président Poutine s'est rendu compte de l'unité et de la fermeté de l'Union européenne et de la relation transatlantique, de la solidité de cette alliance, ainsi que de la volonté de l'ensemble de ces pays d'aider l'Ukraine très fermement. (...) C'est à lui d'apprécier les risques. Mais c'est sa responsabilité, pas la nôtre."
Le ministre des Affaires étrangères français a par ailleurs confirmé que, dans le cadre de cette aide apportée à l'Ukraine, la France livre des "équipements défensifs et létaux", comme beaucoup d'autres pays européens.
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20 h 05 : les discussions entre Macron et Poutine "avancent peu", mais restent essentielles
À propos des appels entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine, Jean-Yves Le Drian estime : "Les points de vue sont dits clairement, avec beaucoup de clarté de part et d'autre. Ça avance peu, mais au moins il y a un canal de discussion." "Il faut que le président Poutine se rende bien compte qu'il a deux partenaires (Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz) qui sont prêts à engager le dialogue, mais qui sont aussi fermes sur la souveraineté de l'Ukraine et refusent qu'un État agresse un autre État", poursuit Jean-Yves Le Drian.
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19 h 57 : Le Drian favorable à une rencontre Zelensky-Poutine
"Il serait peut-être opportun que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant, ce n'est pas possible, puisque le président Poutine le refuse", constate Jean-Yves Le Drian.
En attendant une possible rencontre entre les deux leaders, le ministre des Affaires étrangères approuve la volonté du président français Emmanuel Macron de maintenir un lien avec son homologue russe. Ces appels sont nécessaires "pour garder un canal de dialogue et faire en sorte que, le moment venu, on puisse se parler de manière approfondie. J'espère que ce moment arrivera vite et que l'on évitera le carnage de Marioupol."
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19 h 51 : "Ce qu'il se passe à Marioupol est effroyable", déclare Jean-Yves Le Drian
Le ministre se rappelle qu'à Alep, en Syrie, "on a vu la Russie dire qu'elle allait négocier", alors que "en réalité, elle reconstituait ses forces". "On va voir si le discours tenu va se manifester dans des actions concrètes, soit par un retrait, soit par un cessez-le-feu. Ce qu'il faudrait aujourd'hui, c'est un cessez-le-feu à Marioupol pour éviter un carnage. Car ce qu'il s'y passe est effroyable. La responsabilité de ce qui va se passer à Marioupol est celle de la Russie", développe-t-il depuis le Quai d'Orsay.
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19 h 46 : Jean-Yves Le Drian appelle à "ne pas se faire illusionner par du déclaratif"
"Il ne faut pas de faire illusionner par du déclaratif. Il faut des actes. Si la Russie veut vraiment qu'on croie en elle, qu'elle mette des actes sur la table et qu'elle manifeste cette nouvelle orientation, s'il y en a une."
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19 h 39 : Jean-Yves Le Drian attend "des actes", pas des "déclarations"
Jean-Yves Le Drian ne se dit pas plus optimiste aujourd'hui quant à la situation en Ukraine, "dans le mesure où, pour l'instant, la guerre continue". "Je lis des propos, des déclarations, je ne vois pas d'acte. Il n'y a, à ma connaissance, aucune mesure de retrait prise à l'égard de l'occupation des forces armées russes en Ukraine", explique-t-il.
"La guerre continue. Pour l'instant, il n'y a à ma connaissance ni percée, ni nouveauté", souligne-t-il.
"Je ne croirai que les actes. Si demain matin, le président Poutine dit (...) qu'il renonce au siège de Marioupol et permet à l'aide humanitaire d'entrer, (...) là je dirais qu'il y a un progrès et que le pire n'est plus devant nous. Mais aujourd'hui, je ne vois pas d'acte", poursuit le ministre des Affaires étrangères.
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18 h 42 : Biden a parlé avec Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" pour aider l'armée ukrainienne face à la Russie
Le président des États-Unis, Joe Biden, a discuté mercredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des capacités militaires "supplémentaires" nécessaires pour aider l'armée ukrainienne à "défendre son pays", a déclaré la Maison Blanche.
"Les dirigeants ont évoqué la manière dont les États-Unis travaillent jour et nuit pour répondre aux principales demandes faites par l'Ukraine en matière d'aide sécuritaire" ainsi que "les efforts persistants fournis par les États-Unis avec leurs alliés et partenaires pour identifier les capacités supplémentaires pour aider l'armée ukrainienne à défendre son pays", a affirmé l'exécutif américain dans un communiqué après un appel entre les deux présidents.
Just finished an hour-long conversation with @POTUS. Shared assessment of the situation on the battlefield and at the negotiating table. Talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid.
March 30, 2022 -
18 h 11 : l'offensive russe se poursuit en direction de Kiev et Tchernihiv, Moscou se concentre sur le Donbass
Alors que la Russie s'était engagée mardi à réduire "radicalement" son activité militaire autour de Kiev et de Tchernihiv, cette dernière ville est encore bombardée mercredi. L'état-major ukrainien avait fait part de son scepticisme : "Le soi-disant 'retrait des troupes' est probablement une rotation d'unités individuelles qui vise à tromper le commandement militaire des forces armées ukrainiennes."
"Pour le moment, on ne peut malheureusement pas constater que les Russes baissent l'intensité des hostilités en direction de Kiev et de Tchernihiv", constate Vadym Denysenko, conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur.
Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s'agirait que d'un "repositionnement" et non d'un "vrai retrait". "Il est très probable que la Russie cherche à transférer sa puissance de frappe depuis le nord vers les régions (séparatistes) du Donetsk et de Louhansk à l'est", juge le ministère britannique de la Défense sur Twitter.
Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, la Russie a atteint son "objectif" : "Le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l'attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass".
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17 h 39 : Poutine "induit en erreur par l'armée russe" d'après Washington
Vladimir Poutine, le président russe, a été trompé par ses conseillers qui avaient trop peur pour lui dire à quel point la guerre en Ukraine se déroulait mal et à quel point les sanctions occidentales étaient néfastes, d'après la directrice de la communication de l'exécutif américain, Kate Bedingfield qui s'appuie sur des renseignements déclassifiés.
"Nous avons des informations selon lesquelles Poutine s'est senti induit en erreur par l'armée russe", ce qui l'a conduit à se méfier des dirigeants militaires, a-t-elle déclaré.
"Poutine ne savait même pas que son armée employait et perdait des recrues en Ukraine, ce qui démontre une rupture claire dans le flux d'informations vers le président Russe", a ajouté Kate Bedingfield.
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16 h 45 : le Royaume-Uni appelle à "intensifier les sanctions" contre la Russie jusqu'au retrait de tous ses soldats en Ukraine
Selon le Premier ministre britannique, Boris Johnson, "on ne peut pas attendre du G7 de lever les sanctions juste parce qu'il y a un cessez-le-feu", a-t-il déclaré devant une commission parlementaire. "Nous devrions continuer d'intensifier les sanctions (...) jusqu'à ce que chacun" des soldats russes soit "hors d'Ukraine", a-t-il ajouté.
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16 h 42 : entretien imminent entre Biden et Zelensky
La Maison Blanche indique qu'un entretien est prévu à 10 h 45 heure de Washington (14 h 45 GMT, 16 h 45 heure de Paris) entre Joe Biden, le président américain, et Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Les deux chefs d'État échangent régulièrement depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.
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16 h 08 : entre 200 et 300 civils ukrainiens tués à Irpin
Selon les estimations, avant qu'Irpin soit reprise lundi par l'Ukraine aux forces russes, entre 200 et 300 civils ukrainiens auraient été tués. Selon le maire Oleksandr Markushyn, 50 soldats ukrainiens seraient morts, et certains corps seraient toujours sous les décombres. Il assure que la Russie a bombardé la zone durant toute la nuit.
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16 h 05 : d'après Moscou, Kiev accepterait de répondre à ses principales demandes
Le négociateur en chef russe, Vladimir Medinsky, assure que lors des pourparlers tenus à Istanbul mardi, l'Ukraine a déclaré que Kiev avait la volonté de répondre aux principales demandes de Moscou : non-adhésion à l'Otan, statut neutre, renoncement aux armes nucléaires et de destructions massives, pas de troupes ou de bases militaires étrangères sur son sol.
La Russie ne compte pas renoncer à insister pour que l'Ukraine reconnaisse la perte de la Crimée, annexée par l'armée russe en 2014, et l'indépendance des territoires de Donetsk et Louhansk.
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15 h 30 : certains réfugiés ne quittent l'Ukraine que quelques jours avant de revenir dans les zones de conflit
En l'espace de 35 jours, plus de 4 millions d'Ukrainiens ont quitté leur pays, fuyant la guerre. Mais comme Pauline Godart l'a constaté à Medyka, ville polonaise à la frontière, certains repartent vite vers l'Ukraine. Explications.
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14 h 45 : Jean-Yves Le Drian sur France 24/RFI à 19 h 30
Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, invité à 19 h 30 sur France 24 et RFI. Il répondra aux questions de Christophe Boisbouvier et Roselyne Febvre.
Interview du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian @JY_LeDrian ce soir en direct à 19h30 sur @France24_fr et @RFI @ChBoisbouvier @RoselyneFebvre @floresimon1
March 30, 2022 -
14 h 38 : l'Ukraine appelle la Norvège à fournir davantage de gaz à l'UE
Volodymyr Zelensky appelle la Norvège, deuxième fournisseur de gaz naturel de l'Union européenne derrière la Russie, à fournir davantage d'énergie à son pays et à l'UE : "Vous pouvez apporter une contribution décisive à la sécurité énergétique de l'Europe en fournissant les ressources nécessaires aux pays de l'Union européenne et à l'Ukraine."
Lors d'un discours par visioconférence devant le Storting, le Parlement monocaméral norvégien, le président ukrainien a aussi estimé que les navires russes "ne devraient pas avoir le droit d'utiliser les ports du monde libre".
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14 h 02 : Berlin a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques
L'Allemagne a gelé près de 100 millions d'euros d'avoirs bancaires d'oligarques russes sur son territoire depuis le début de la guerre en Ukraine, a indiqué mercredi le ministère fédéral des Finances.
"Le montant des fonds gelés (...) est de 95 514 306, 40 euros", tel qu'il ressort d'une réponse ministérielle envoyée cette semaine au député du parti de gauche die Linke, Pascal Meiser, dont l'AFP a obtenu une copie.
Cette somme résulte de déclarations effectuées par les établissements de crédit allemands à la Banque fédérale d'Allemagne.
L'Allemagne applique en l'espèce les sanctions contre les oligarques russes et d'autres personnes associées au président russe Vladimir Poutine, décidées par l'Union européenne depuis fin février.
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14 h : Kharkiv, cité martyre sous le feu de l'artillerie russe
Au nord-est de l'Ukraine, Kharkiv est constamment bombardée depuis cinq semaines. Notre envoyé spécial Roméo Langlois s'est rendu dans la deuxième ville du pays, ravagée par les frappes russes.
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13 h 07 : l'ONU fournit une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine
Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a indiqué mercredi fournir une aide alimentaire d'urgence à un million de personnes en Ukraine.
"Des camions, des trains et des camionnettes livrent aujourd'hui de la nourriture aux personnes les plus vulnérables dans tout le pays et davantage de convois (humanitaires, ndlr) sont attendus dans les prochains jours", assure l'agence onusienne dans un communiqué.
Selon le PAM, "plus de 6,5 millions de personnes" sont déplacées à l'intérieur de l'Ukraine et l'accès à la nourriture représente "l'une des trois principales préoccupations" de la population, avec la sécurité et l'approvisionnement en carburant.
Le PAM demande maintenant à ses bailleurs de fonds "590 millions de dollars pour soutenir 3,1 millions de personnes" nécessiteuses.
Le conflit en Ukraine, ancien grenier à blé qui produisait de la nourriture "pour 400 millions de personnes" sur plusieurs continents, a par ailleurs déclenché une vague de faim un peu partout dans le monde, rappelle le PAM.
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12 h 04 : pour le Kremlin, les derniers pourparlers n'ont abouti à rien de "très prometteur"
Les pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul mardi n'ont donné lieu à rien de "très prometteur" ni à aucune "percée", a déclaré mercredi le Kremlin, douchant les espoirs de progrès décisifs dans les négociations.
"Pour l'instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d'une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
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11 h 44 : la France jugera la Russie sur "les actes, pas les annonces"
"Il faut être très prudent dans l'évaluation des avancées de la négociation", ainsi que des annonces de "réduction radicale" de l'activité militaire russe à Kiev et Tcherniguiv, a relevé la porte-parole de la diplomatie française, Anne-Claire Legendre, sur la radio France Info.
"Nous devons juger sur les actes ce que la Russie a à mettre sur la table", a insisté la porte-parole, ajoutant la voix de la France au concert de scepticisme occidental sur les avancées possibles vers un cessez-le-feu et une solution diplomatique au conflit.
🗣 Un espoir vers la paix en Ukraine ? ➡️ "Il faut être très prudent. On a déjà vu la Russie jouer la négociation pour gagner du temps”, estime Anne-Claire Legendre, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. pic.twitter.com/bDyHPGJb48
March 30, 2022"On a vu par le passé plusieurs rounds qui n'ont donné aucun résultat", a-t-elle rappelé en référence aux pourparlers russo-ukrainiens en cours depuis le début de l'offensive russe en Ukraine le 24 février.
"On a aussi vu sur d'autres terrains la Russie jouer le jeu de la négociation pour gagner du temps, pour aussi entretenir une certaine confusion dans l'esprit des opinions publiques", a-t-elle souligné, dans une allusion à la Syrie.
"La Russie n'a pas utilisé le mot de retrait.(..) On voit que la guerre continue à se jouer sur la totalité du territoire ukrainien", a souligné la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.
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11 h 35 : l'acheminement du gaz en France ne rencontre pas de difficultés, selon GRTgaz
GRTgaz, l'opérateur de la majeure partie du réseau de transport de gaz en France, a déclaré mercredi ne pas rencontrer à l’heure actuelle de difficulté particulière dans l'acheminement du gaz en raison des conséquences de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
GRTgaz indique dans un point de situation publié sur son site internet qu'il reste mobilisé "pour être en mesure de répondre sans délai à toute évolution des conditions d’approvisionnement" dans l'Hexagone.
"En France comme en Europe, la situation internationale conduit à rechercher des mesures propres à diversifier les approvisionnements et à augmenter les possibilités d’arrivées de Gaz naturel liquéfié (GNL)", fait savoir l'opérateur.
"De nouvelles capacités sur les terminaux méthaniers de Fos Cavaou et de Dunkerque sont annoncées pour accroître notre approvisionnement en GNL", ajoute GRTgaz.
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11 h 28 : les forces ukrainiennes ont repris le contrôle d'une autoroute dans l'Est
L'armée ukrainienne a repris le contrôle d'une autoroute stratégique reliant Kharkiv à Tchougouïv, dans l'est de l'Ukraine, ont constaté mercredi des journalistes de l'AFP.
"La route était sous le feu des forces russes qui y ont tué des civils. Nous les avons repoussées à une dizaine de kilomètres plus au nord", a affirmé sur place à l'AFP un commandant de la 92e brigade de l'armée ukrainienne.
Cette autoroute stratégique reprise mardi relie Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, à Tchougouïv, une ville de 30 000 habitants située à 50 kilomètres au sud-est. À quelques kilomètres de la périphérie est de Kharkiv, la situation était calme mercredi matin, ont constaté des journalistes de l'AFP.
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10 h 58 : plus de 4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays
Le nombre de réfugiés ukrainiens a franchi mercredi la barre des 4 millions de personnes, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés.
Au total, 4 019 287 Ukrainiens – essentiellement des femmes et des enfants – ont quitté le pays pour fuir la guerre déclenchée par la Russie, selon le chiffre actualisé du site dédié du HCR. La Pologne accueille à elle seule plus de 2,3 millions de ces personnes.
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10 h 55 : Varsovie appelle Bruxelles à créer un impôt sur les importations d'hydrocarbures russes
"J'appelle aujourd'hui la Commission européenne à établir un impôt sur les hydrocarbures russes afin que le commerce et les règles économiques sur le marché unique européen fonctionnent de manière équitable", a dit le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, à la presse.
Il a annoncé que la Pologne comptait s'affranchir de sa dépendance des importations de charbon russe dans un mois ou deux, et de celles de pétrole et de gaz à la fin de l'année en cours.
Rappelant que certains pays européens, dont notamment l'Allemagne, sont réticents à renoncer aux importations de matières premières russes, et que celles-ci pouvaient être vendues à un prix relativement bas, concurrentiel, il a indiqué que la taxe en question aurait pour but "d'égaliser les prix d'énergie dans toute l'Union européenne".
"Je vais pousser fortement pour cette idée dans l'Union européenne, pour que la situation soit équitable du point de vue des principes de la concurrence sur le marché", a dit Mateusz Morawiecki.
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10 h 46 : Bruno Le Maire demande aux entreprises françaises d'appliquer les sanctions contre la Russie
Les entreprises françaises doivent appliquer les sanctions prises contre la Russie, "toutes les sanctions et rien que les sanctions", a affirmé mercredi le ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, quelques jours après que le président ukrainien les a exhortées à quitter la Russie.
"La seule chose que nous demandons aux entreprises, c'est de respecter rigoureusement et scrupuleusement les sanctions décidées au niveau politique", a déclaré le ministre sur Europe 1.
"Chaque entreprise, en fonction de sa situation sur le terrain, peut prendre des décisions qui sont différentes", a-t-il ajouté, citant les exemples du constructeur automobile Renault qui a suspendu ses activités en Russie, et d'Auchan qui a au contraire décidé de rester dans le pays, mettant notamment en avant la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
Faire mal aux entreprises françaises, "ce n'est pas notre objectif", a affirmé Bruno Le Maire. "L'objectif n'est pas de faire mal à la population française" mais "de faire mal au pouvoir russe et à l'État russe", a-t-il insisté.
Bruno Le Maire : "Nous faisons tout ce qui est possible pour protéger les Français contre les prix de l'énergie, nous faisons plus que les autres pays Européens"#LeMaireEurope1 #Europe1 pic.twitter.com/90aR3LFTVZ
March 30, 2022 -
10 h 37 : la ville de Tchernihiv "bombardée toute la nuit"
La ville de Tchernihiv, dans le nord de l'Ukraine, a été victime de bombardements "toute la nuit", a annoncé mercredi le gouverneur de la région, malgré l'annonce faite la veille par Moscou d'une réduction de son activité militaire dans cette zone.
"Tchernihiv a été bombardée toute la nuit" avec de l'artillerie et des avions, a annoncé sur Telegram le gouverneur, Viatcheslav Tchaous. Il a précisé que des infrastructures civiles avaient été détruites et que la ville se trouvait toujours sans eau ni électricité.
Cette ville, qui comptait 280 000 habitants avant la guerre, est "sans communications et on ne peut plus les réparer", a-t-il ajouté à la télévision, évoquant également des frappes sur Nijyne, dans la même région.
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9 h 36 : l'Ukraine dans l'attente du retrait des forces russes autour de Kiev
Les pourparlers en Turquie entre négociateurs ukrainiens et russes se sont notamment soldés mardi par la promesse de Moscou de réduire ses activités militaires autour de Kiev. Une annonce accueillie avec scepticisme par les dirigeants ukrainiens, selon notre correspondant Gulliver Cragg.
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9 h 07 : l'Allemagne active son plan d'urgence pour garantir son approvisionnement en gaz
L'Allemagne a activé mercredi le premier niveau de son plan d'urgence pour garantir l'approvisionnement en gaz naturel face à la menace d'un arrêt des livraisons russes, a annoncé le ministre de l'Économie.
"Une cellule de crise est maintenant mise en place au sein du ministère" afin de superviser la situation alors que le G7 a rejeté la demande russe de paiements en roubles, a expliqué Robert Habeck lors d'une conférence de presse. Ce plan d'urgence comprend trois niveaux d'alerte et, à ce stade, "la sécurité de l'approvisionnement" en gaz est garantie en Allemagne, a-t-il précisé.
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8 h 50 : à Kharkiv, "le métro est devenu un immense dortoir"
À Kharkiv, des milliers d'habitants se réfugient chaque soir dans le métro pour se protéger des bombardements, explique notre envoyé spécial Roméo Langlois.
Des quartiers entiers ont été quasiment rasés par l'artillerie russe et au moins 1 500 bâtiments ont été détruits ou lourdement endommagés par les frappes, selon les autorités locales, qui déplorent plus de 300 morts.
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8 h 15 : la Belgique expulse 21 diplomates russes
En Belgique, 21 diplomates russes vont devoir faire leurs valises. Soupçonnés d'opérations d'espionnage, "ils n'auraient pas respecté la Convention de Vienne, qui régit les relations diplomatiques", précise notre correspondante à Bruxelles, Alix Le Bourdon. Pour l'heure, "les noms de ces diplomates n'ont pas été rendus publics", ajoute-elle.
Les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont eux aussi annoncé mardi l'expulsion de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée.
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7 h 10 : des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk bombardés
Des quartiers résidentiels de la ville de Lyssytchansk, située dans l'est de l'Ukraine, ont été bombardés mercredi matin, a annoncé le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Gaidai, sur Telegram.
"Un certain nombre d'immeubles ont été endommagés. Des informations concernant d'éventuelles victimes sont en train d'être confirmées", a-t-il écrit. "Plusieurs bâtiments se sont effondrés. Les secours essaient de sauver les survivants."
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7 h : Donald Trump appelle Vladimir Poutine à dévoiler des informations sur le fils de Joe Biden
Donald Trump a appelé le président russe Vladimir Poutine à dévoiler de potentielles informations compromettantes dont il disposerait sur le fils du chef de l'État américain Joe Biden, Hunter.
L'ancien président républicain revient ainsi sur des accusations qu'il a maintes fois répétées, notamment lors de sa campagne pour la présidentielle de 2020, et qui ont été démenties par l'intéressé.
Hunter Biden est l'une des cibles favorites de Donald Trump. Le camp Trump a régulièrement critiqué le fait que ce fils turbulent ait eu des intérêts économiques en Ukraine et en Chine au moment où son père était vice-président de Barack Obama (2009-2017).
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6 h 30 : risque d'arrestation arbitraire pour les Américains en Russie, avertit Washington
Le département d'État a mis en garde contre "la possibilité de harcèlement de citoyens américains" par les forces de sécurité russes, "y compris l'arrestation" et "l'application arbitraire de la loi locale", en raison de la position de Washington concernant l'invasion russe de l'Ukraine et des sanctions imposées à Moscou. Cet avertissement a été publié alors que la star américaine de basket-ball Brittney Griner est détenue en Russie depuis plus d'un mois.
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Guerre en Ukraine : des pourparlers "significatifs" à Istanbul ?
L'Entretien de France 24
"Vladimir Poutine a écourté ses jours au pouvoir", selon Leonid Volkov, conseiller de Navalny
Info ou intox
Des uniformes de pompiers canadiens dans la ville ukrainienne de Lviv ?
New York Times - World
Myanmar Junta’s Political Prisoners Since Coup Now Number 10,000
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Most are held in deplorable conditions and face certain conviction at trial. Rights groups say the Southeast Asian nation now has the worst human rights conditions in the region.
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By Richard C. Paddock
The military junta that seized power in Myanmar 14 months ago is now detaining 10,000 political prisoners, a rights organization that monitors detentions said on Thursday. Many of the prisoners have been tortured and are being held in deplorable conditions, according to the group.
The regime’s crackdown has been so harsh that more political prisoners are now being held in Myanmar than were imprisoned in total throughout the half century of military rule that ended in 2010, said U Aung Myo Kyaw, a spokesman for the rights group, the Assistance Association for Political Prisoners.
“We have the largest number of political prisoners in Myanmar’s history in barely a year,” he said.
Myanmar reached the grim milestone of 10,000 political prisoners held at a single time as the regime continues to imprison suspected opponents at a rate of about 20 people a day, according to A.A.P.P., which has closely tracked arrests since the coup on Feb. 1 last year.
That figure does not include the more than 3,000 political prisoners who were arrested and released, often after enduring brutal interrogations and many months in prison. Nearly 2,000 more opponents of the regime are evading arrest warrants, including many who have fled to the jungle to join an armed resistance against the junta.
While celebrating Armed Forces Day on Sunday, Senior General Min Aung Hlaing, the leader of the coup, called opponents of the regime “terrorists” and vowed to “annihilate them to an end.” On the same holiday honoring the military a year ago, the security forces killed at least 114 protesters during its deadliest day since taking power.
Not long ago, Western countries had high hopes for democracy in Myanmar.
The military, which first seized power in 1962, began relaxing its grip more than a decade ago, allowing for democratic elections, the proliferation of cellphones and the embrace of social media.
The longtime democracy advocate Daw Aung San Suu Kyi, who had endured 15 years under house arrest, led her National League for Democracy party to a landslide election victory in 2015 and formed a civilian government in a power-sharing arrangement with the generals.
But after her party won a second landslide vote in 2020, the military seized full control, imprisoning Ms. Aung San Suu Kyi, President U Win Myint, and at least 640 other officials and party leaders, according to the National League for Democracy.
After nationwide protests erupted, the security forces responded by shooting some protesters, arresting others and raiding the homes of suspected critics. The A.A.P.P. says at least 1,723 civilians have been killed.
President Biden and Singapore Prime Minister Lee Hsien Loong issued a joint statement in Washington on Tuesday calling on the Myanmar junta to release political prisoners, allow humanitarian access and begin restoring democracy.
“The United States and Singapore share deep concerns about the situation in Myanmar and the challenges it poses to regional stability,” the two leaders said. “We continue to call for an end to violence against civilians in Myanmar, the release of all political detainees, including State Counselor Aung San Suu Kyi, President Win Myint and foreign detainees.”
Antony J. Blinken, the United States secretary of state, estimated in December that more than a million political prisoners are being held in more than 65 countries around the world.
“More individuals are being unjustly detained or convicted in sham trials with each passing day,” he said, citing the case of Ms. Aung San Suu Kyi, who was sentenced to six years in prison in December and January and faces a dozen more counts. Mr. Blinken urged countries detaining political prisoners to free them.
While numbers are difficult to come by, North Korea probably holds the most political prisoners of any nation, with estimates of 120,000 or more. Many are imprisoned in a vast network of forced labor camps that has been expanded under its brutal ruler, Kim Jong-un. In Egypt, where the armed forces commander, Abdel Fattah el-Sisi, seized power in 2013, human rights groups say the regime holds as many as 60,000 political prisoners.
In Southeast Asia, Myanmar has quickly outstripped the dismal records of its autocratic neighbors, including Vietnam, Cambodia and Laos, said Phil Robertson, the deputy Asia director for Human Rights Watch.
“Quite clearly, the number of people in detention in Myanmar is off the charts compared to anywhere else in the region,” he said. “There is no doubt that Myanmar has the worst human rights situation in Southeast Asia.”
Throughout the previous period of military rule in Myanmar from 1962 to 2010, A.A.P.P. estimates that the entire number of political prisoners totaled less than 10,000, and possibly as few as 7,000.
Understanding the Coup in Myanmar
A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.
Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.
The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.
The coup was preceded by a contested election. In the Nov. 8 election, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.
Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of six years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.
The regime is cracking down on dissent. A rights organization that monitors detentions in Myanmar said in March that the military junta that seized power following the coup is currently detaining 10,000 political prisoners, adding that many have been tortured and are being held in deplorable conditions.
The current regime, in addition to targeting elected officials and party leaders, has gone after journalists, doctors, human rights activists, teachers and celebrities.
Of those imprisoned since the coup, the rights group said, 890 have been convicted and sentenced, often to many years in prison. Of these, 52 have been sentenced to death, including U Phyo Zayar Thaw, a famous hip-hop artist and a member of Parliament, who was arrested in November with a stash of weapons and accused of leading attacks against the regime.
More than 9,100 prisoners are awaiting trial, many of them for more than a year. Sean Turnell, an Australian who was Ms. Aung San Suu Kyi’s economic adviser, is now being tried with her on a charge of violating the colonial-era Official Secrets Act, which carries a sentence of up to 14 years.
The 10,000 figure does not include at least 103 others who have died in custody, many of them from torture during interrogation, A.A.P.P. said. For those who reach court, the trials are usually brief, with little opportunity to mount a defense.
U Khin Maung Myint, a former prison guard who became a lawyer and now represents defendants detained for opposing the coup, said the system guarantees their incarceration. Some of the accused are tried by military tribunals, where attorneys are barred from attending and defendants receive the maximum sentence, he said.
In civilian courts, defense attorneys are allowed to be present, but they are rarely allowed to cross-examine witnesses. All trials are closed to the public, the hearings are brief and everyone who goes on trial is found guilty, he said.
“No one has been acquitted at all,” Mr. Khin Maung Myint said. “As more and more people are arrested and convicted, there are more political prisoners in prisons than ever before.”
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France24 - World
French military spy chief quits after failure to predict Russian invasion
Issued on: 31/03/2022 - 16:00
NEWS WIRES
France's military intelligence chief is leaving his post after Paris failed to accurately predict in contrast to other Western allies that Russia would launch a full-scale invasion of Ukraine, several sources with knowledge of his exit said.
General Eric Vidaud, who has led the Direction of Military Intelligence (DRM) since only last summer, is to immediately step down from his post, a military source, who asked not to be named, told AFP.
The source confirmed a report on the l'Opinion website citing an internal defence ministry investigation that criticised "insufficient briefings" and "failure to master the issues."
Another source told AFP that there had been rumours within the army concerning the departure of the general in recent days, with it possible that another post could have been offered to him, though in the end this was not the case.
In the months before the invasion of Ukraine by Russian President Vladimir Putin on February 24, France's assessments had contrasted with the gloomy predictions by allies including the US and Britain who warned a major military assault was imminent.
Senior figures from President Emmanuel Macron's government insisted there was no suggestion of a full-scale invasion and Macron kept diplomacy going to the last minute, meeting Putin in person in the Kremlin and trying to set up a summit with US President Joe Biden.
The issue is particularly sensitive as Macron has largely avoided campaigning for the presidential election in April to focus on dealing with the war, aiming to burnish his image as a global statesman.
'The Americans were right'
In early March, France's top general Thierry Burkhard admitted in an interview with Le Monde newspaper that there had been differences in the analyses between France and the US over what would happen in Ukraine.
"The Americans said the Russians were going to attack and they were right," said Burkhard, who has won admirers during the conflict for his frank assessments of the situation.
"Our services rather thought that the invasion of Ukraine would have a monstrous cost (for Russia) and that the Russians had other options" to achieve their goals, he said.
In fact, the Americans had high-quality intelligence on Russian preparations and took the unprecedented decision, several weeks before the invasion, to make the information public in an attempt to put pressure on Putin.
Alexandre Papaemmanuel, professor at the Institute of Political Studies (IEP) in Paris and a specialist in intelligence, said Washington had employed a new tactic in using intelligence to try to pressure a foreign leader.
He said France was well aware that its own intelligence had failed on this occasion, though he added that the DRM should not be the only branch of the security services to take the blame.
Le Monde said the DRM had often found itself sidelined by France's powerful foreign intelligence service, the General Directorate for External Security (DGSE), famous abroad thanks to the hit TV series "The Bureau."
But Papaemmanuel said: "The warning is for the entire (intelligence) community. You have to be efficient and meet all the threats."
A military source said the DRM's main role was provide intelligence on operations, and not on intentions.
Its services had concluded that Russia "had the means to invade Ukraine and what happened showed that it was right," the source said.
Le Monde said the Ukraine war had exposed the differences between the intelligences services of France and those of the UK and US, which have larger budgets and more room for manoeuvre in terms of surveillance law.
"Even if this reliance on Anglo-Saxon intelligence has existed for a long time, particularly in the fight against terrorism and in space, the war in Ukraine has shed light on it in a crude way," the paper wrote.
(AFP)
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WAR IN UKRAINE
Live: Russia bans EU leadership in response to Ukraine war sanctions
The France 24 Interview
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
L'Humanité
Tribulations d’un gynécologue anglais à l’hôpital public
Prescription cultureTélévision En six épisodes trépidants, cette série britannique diffusée sur Canal Plus raconte comment le manque de moyens casse le personnel soignant. Brillant.
Caroline ConstantEst-il fou, ou juste débordé par la vie et son travail, ce jeune gynécologue ? Dans les premières minutes de This Is Going to Hurt (littéralement : « ça va faire mal »), il est légitime de se poser la question : Adam Kay (Ben Whishaw), le héros de cette série médicale, se réveille dans sa voiture parce qu’il n’a pas eu l’énergie de rentrer chez lui, épuisé par une trop longue garde. Il rencontre sur un parking une femme enceinte qui commence à accoucher, la fait monter dans un monte-charge et la fait sauter à pieds joints de l’engin, en pleine ascension. Plus tard, il l’opère en tenue de ville, menace une patiente de la jeter dehors si elle persiste à tenir des discours racistes, en renvoie une autre dans ses foyers en l’ayant à peine auscultée. Sa collègue Tracy, une sage-femme d’expérience, le décrit plus tard par trois termes cassants : « Orgueilleux, malhonnête, arrogant. » Et il y a de ça, dans un premier temps, où le garçon donne tout son sens à l’expression de « violences gynécologiques ». Et sans suspense pour le spectateur, car c’est le titre de cet épisode, il commet une erreur médicale. Qui l’oblige à repenser son rapport aux autres.
This Is Going to Hurt, au travers d’Adam Kay, raconte le quotidien d’un service de gynécologie en Angleterre : son manque de moyens abyssal, son obligation de formation – comme dans nos CHU – dans des conditions rocambolesques. La course contre la montre qu’induit le sous-effectif ; les horaires à rallonge, la pression y sont le lot quotidien du personnel.
Une « dramédie » qui questionne les rapports hommes-femmes
Le personnage principal ne cesse d’évoluer dans ces six épisodes. Ses collègues forment des personnages secondaires attachants. À commencer par Shruti (Ambika Mod), une jeune interne qu’il prend sous son aile, et par les « deux » Tracy (Michele Austin), et « Tracy la stressée », toujours très inquiète de passer à côté d’un diagnostic vital pour une patiente et son bébé.
La série, une « dramédie », prête à sourire parfois, à pleurer souvent. Contrairement à la plupart des séries médicales, elle ne se déroule pas dans un service d’urgences, mais dans un service de gynécologie où se jouent aussi des questions de rapports entre les hommes et les femmes. En 2014, sur le même thème, TF1 avait déjà tenté Interventions, avec Anthony Delon dans le premier rôle. La série anglaise est, a contrario, tirée d’une histoire vraie, celle d’Adam Kay, qui l’a racontée dans un livre, Ça risque de faire mal !.
gynécologieSéries téléviséescanal plus New York Times - World
Defection of Key Ally Gives Opposition the Votes to Oust Imran Khan
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Without the support of Muttahida Qaumi Movement-Pakistan, the country’s prime minister will lose the simple majority needed to survive Parliament’s no-confidence vote.
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By Salman Masood and Christina Goldbaum
ISLAMABAD, Pakistan — Days away from a no-confidence vote in Parliament, Prime Minister Imran Khan of Pakistan is facing mounting pressure after a key ally in his political coalition joined the opposition on Wednesday, giving his opponents the votes required to remove him from office.
The announcement from Muttahida Qaumi Movement-Pakistan or M.Q.M.-P, issued a critical blow to Mr. Khan, 69, who has been embroiled in a political crisis for weeks since the country’s powerful military withdrew support for his government and a coalition of opposition parties moved to vote him out of power.
Without the support of M.Q.M.-P., Mr. Khan has lost the simple majority needed to survive the parliamentary vote — prompting opponents to demand his resignation.
“He has no other option, he has to resign,” said Bilawal Bhutto Zardari, chairman of the opposition Pakistan Peoples Party.
Ahead of the vote, which is expected on Sunday or Monday, Mr. Khan has scrambled this week to keep his party’s coalition intact: He gathered thousands of supporters at a rally in Islamabad on Sunday, replaced the chief minister of Punjab — Pakistan’s largest province — to secure one allied party’s support on Monday and denounced his opponents as part of an American-influenced conspiracy to remove him from office.
On Wednesday, Mr. Khan met with the chief of Pakistan’s Army and the director-general of Inter-Services Intelligence, according to Fawad Chaudhry, the information minister.
So far, there are few signs that the prime minister is willing to step down. On Wednesday, Mr. Khan’s allies dismissed the calls for him to resign — a signal that the political turmoil embroiling Pakistan may only grow deeper in the coming days as he fights for his political survival.
“Prime Minister Imran Khan is a player who fights till the last ball,” Mr. Chaudhry said on Twitter. “He will not resign.”
The political crisis comes as Pakistan, with 220 million people, grapples with rising costs of living and double-digit inflation that has sent the prices of basic goods soaring and fueled criticism that Mr. Khan was failing to deliver on his touchstone promises of reviving the economy and creating an Islamist welfare state.
Seizing on a sense of growing dissatisfaction, a coalition of opposition parties announced earlier this month that it would bring a no-confidence motion against Mr. Khan. In recent weeks, dozens of allies have defected from Mr. Khan’s own political party, Pakistan Tehreek-e-Insaf, or P.T.I., while the opposition has courted other parties in Mr. Khan’s political coalition.
The announcement by M.Q.M.-P on Wednesday brought the expected number of votes against Mr. Khan in Parliament to 177 — enough for the opposition to win the simple majority needed in the 342-member National Assembly to oust him.
The party’s support also meant that the opposition does not need to secure the votes of Mr. Khan’s party defectors, which they had been courting in recent weeks. In a bid to stave off the threat of defections, Mr. Khan’s government has gone to the Supreme Court seeking a lifetime disqualification of the party dissidents. The court is not expected to announce its decision until next week.
If Mr. Khan is voted out of office, lawmakers will choose an interim prime minister to serve until the next general election, scheduled for 2023.
While Wednesday’s announcement offered a critical blow to Mr. Khan’s coalition, some in his ranks have not entirely lost hope.
“Imran Khan will sail through,” said Aliya Hamza Malik, a lawmaker, who recently met her party leader at his office. “He has told us to remain confident, and he is himself very confident and relaxed. He told us the ally political parties will stay by his side.”
To muster public support, Mr. Khan held rallies across several cities in recent weeks, during which he accused his opponents of trying to buy the votes of his party members. He has also said there is a foreign conspiracy against his government, in retaliation for his independent foreign policy. Mr. Khan has been critical of Pakistan’s past alliances with the United States and in recent years has tilted more toward China and Russia.
On Sunday, Mr. Khan’s party members and supporters gathered at a huge rally in Islamabad. Speaking in front of a charged crowd, which his supporters claimed was one of the one of the biggest political gatherings in the country’s capital in recent memory, Mr. Khan defended his government’s record and economic policies, which have come under severe criticism from the opposition.
Pulling from his pocket a note that he said was evidence, Mr. Khan said a foreign conspiracy was underway in the country and local players were acting at the behest of foreign powers.
“Attempts are being made through foreign money to change the government in Pakistan,” he said. “We know from what places attempts are being made to pressure us. We have been threatened in writing but we will not compromise on national interest.”
He did not directly name any foreign country, but in recent weeks, he and his party members have been railing against America.
Mr. Khan’s officials have shared few details of the purported letter and declined to reveal its exact origin. Opposition politicians have termed the letter a political gimmick and said they doubt its veracity. They have urged Mr. Khan to present it before Parliament.
Security officials have also dismissed the letter, saying it is an internal diplomatic communication and it has been blown out of proportion.
Mr. Khan’s political fortunes dwindled in recent months after the country’s powerful military withdrew support for his government following differences over key military appointments.
He has been critical of the military’s newfound position of “neutrality” in domestic political affairs, and during one political rally said “only an animal is neutral,” stressing that people have to take sides when it is a matter of good and evil.
Senior security officials say Mr. Khan’s government should not put the neutrality of the armed forces to test. Unlike in the past, when the military was accused of meddling in politics, this time around the military has taken a back seat.
“The army has nothing to do with politics,” Maj. Gen. Babar Iftikhar, the army spokesman, said at a news conference this month.
As tension between Mr. Khan and the opposition grows, many Pakistanis are concerned that the latest round of political upheaval and turmoil will have lasting consequences for the country, no matter the outcome of the coming no-confidence vote.
Though opposition parties have coalesced recently around a singular agenda of toppling Mr. Khan, they have historically been pitted against one another — an equilibrium that could return after the vote, analysts say.
“The country has gone into deep political crisis due to the no-confidence move by the opposition,” Enver Baig, a former senator, said. “It has created a lot of uncertainty, and political instability is expected to continue for a long time.”
“But if Khan is ousted, there will be a dogfight between different parties of the opposition coalition,” which, he added, “cannot be in the same boat for a long time.”
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L'Humanité
Le PSG poursuit l’aventure européenne et bat un record
ActuFootball Le Paris Saint-Germain s ’est qualifié, mercredi, pour la demi-finale de la Ligue des champions face au Bayern Munich. Une belle soirée pour les coéquipières de la capitaine Grace Geyoro.
Mejdaline MhiriLeur sang n’est pas froid, il est glacé. Malgré les embûches, les footballeuses du PSG demeurent imperturbables. Alors que les départs de joueuses majeures à l’intersaison (Endler, Paredes) ont bouleversé les équilibres sur le terrain, alors que l’agression de Kheira Hamraoui le 4 novembre divise le vestiaire (1), alors que Stephanie Labbé, la gardienne titulaire, s’est retirée en janvier pour soigner sa santé mentale, alors que le manager Ulrich Ramé a été contraint au repos à la suite d’un infarctus, les Parisiennes restent debout.
Dans la plus prestigieuse des compétitions européennes, elles avaient déjà réalisé une partie du boulot en Allemagne. Le 22 mars, au match aller, le PSG s’était imposé à Munich (1-2) grâce à un doublé de l’internationale tricolore Marie-Antoinette Katoto. Mercredi, il s’agissait de finir le travail.
enroulé du pied gauche
Si les joueuses de Didier Ollé-Nicolle commençaient la rencontre en pressant leurs adversaires, les Allemandes prenaient rapidement les commandes de la partie. Et c’est contre le cours du jeu que Sandy Baltimore inscrivait le premier but parisien (17e) par un enroulé du pied gauche venu du côté droit du terrain pour finir dans la lucarne opposée. Sauf que les Parisiennes étaient fébriles sur le plan défensif : Saki Kumagai égalisait sur l’action suivante (19e) et la tension montait d’un cran, crispant chaque collectif sur ses positions.
Et à ce jeu-là, les protégées de Jens Scheuer furent les premières à se libérer. Malgré les absentes côté allemand, dont sept en raison du Covid, Lea Schüller permettait aux Bavaroises de reprendre l’avantage (1-2 à la 55e).
affluence exceptionnelle
Au terme du temps réglementaire, les deux formations étaient dos à dos (3-3 sur les deux matchs cumulés). Mais au bout de leur effort, les Franciliennes démontraient une nouvelle fois leur solidité. Rentrée au début des prolongations, la Suissesse Ramona Bachmann profitait d’un centre d’Ashley Lawrence pour frapper et délivrer le Parc (2-2 à la 112e).
Il restait alors huit minutes à tenir. La tribune Auteuil levait les bras en scandant bien fort « Paris ! » Les ultras, en nombre, chantaient, tambourinaient, accompagnant leurs favorites. Finalement, le coup de sifflet final d’Esther Staubli permettait au DJ de lâcher le « Together » des Village People résonnant dans tout le stade, synonyme de demi-finale.
Mais mercredi soir, l’événement était presque autant en dehors que sur le terrain. Le record d’affluence pour supporter les Parisiennes a été battu. Il était jusque-là de 19 912 personnes lors d’un PSG-Barcelone en 2017. Pour ce quart de finale de la Ligue des champions, le club de la capitale a annoncé avoir dépassé les 27 000 spectateurs (soit plus de la moitié de la capacité de l’enceinte, portée à 47 929). Tout le match, des gros plans des tribunes apparaissaient sur le grand écran. Les visages de jeunes filles et garçons s’époumonant pour porter leurs athlètes s’enchaînaient. Avec des tickets d’entrée débutant à 6 euros, l’événement était bien accessible à toutes et tous.
Néanmoins, ce qui s’est déroulé de l’autre côté des Pyrénées impressionne encore davantage. Dans l’autre rencontre de la soirée, Barcelone écrasait le Real Madrid (5-2) devant 91 553 personnes. Un record mondial.
psgfootball féminin France24 - World
'McKinsey Affair': could using private consultants weaken Macron's campaign?
Issued on: 31/03/2022 - 21:24
Tom Burges WATSON
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Shirli SITBON
Today, we examine the so-called "McKinsey Affair", an issue that French President Emmanuel Macron's opponents have described as a scandal. The incumbent is under fire for paying expensive fees to management consultants for their services in the public sector. But Macron's opponents say he should have given precedence to France's highly trained civil servants.
French presidential election © France 24
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Angela DIFFLEY, FRANCE 24 Campaign Commentator
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
People & Profit
Election economics: French presidential candidates lay out spending plans
France24 - Monde
À Marioupol, la guerre des images pour prouver qui contrôle la ville
Publié le : 30/03/2022 - 13:36
Thomas Eydoux
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Ville assiégée par l’armée russe, Marioupol est devenue l’un des symboles de la résistance ukrainienne. Pourtant, peu d’images indépendantes sortent de la cité côtière. À la place, des images de propagande diffusées abondamment par les combattants des deux camps. Leur étude permet d’affirmer que ni les Ukrainiens, ni l’armée russe ne contrôlent totalement la ville.
Qui contrôle réellement Marioupol ? De cette grande ville côtière, qui jouxte la mer d’Azov, peu d’images indépendantes filtrent. Les derniers journalistes indépendants ont quitté la ville le 21 mars dernier, laissant ainsi la propagande prospérer dans les deux camps.
D’un côté, la Russie, qui encercle la ville et tente de s’en emparer, avec l’armée régulière appuyée par ses combattants tchétchènes et les séparatistes des Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk.
De l’autre, les soldats ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie navale, de la 56e brigade motorisée, ainsi que des éléments du bataillon nationaliste Azov. Créé en 2014 par des hommes proches de la mouvance néonazie, ce bataillon a depuis été intégré aux Forces de défense territoriales ukrainiennes.
Des combattants tchétchènes qui publient de nombreuses vidéos, mais de la même zone
Parmi les images de propagande disponibles, celles diffusées par les combattants tchétchènes prorusses sont les plus nombreuses. Sur Telegram, notamment, avec le compte officiel Kadyrov_95 de Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie.
Le 21 mars 2022, une vidéo de 1 min 30 a été publiée sur ce compte. On peut y voir des combattants tchétchènes progresser sur le boulevard Morskyi, dans l’est de la ville (position exacte ici), à pied et appuyés par des tanks russes siglés de la marque d’identification "Z". Avec, pour accompagnement, un texte équivoque :
Les combattants tchétchènes avancent avec succès dans la direction de Marioupol. [...] Grâce à une habile répartition des forces et des moyens, nos combattants non seulement éliminent avec succès les positions de tir, mais fournissent également une couverture fiable à leurs camarades des formations militaires de la Russie.
Cette rhétorique, à la fois victorieuse et vindicative, est souvent utilisée par le compte Telegram. Des revendications impossibles à vérifier, faute de preuves. En revanche, l’analyse purement factuelle des éléments visuels dans ces images de propagande permet de comprendre en partie comment les forces s’affrontent sur le terrain.
Deux jours plus tard, le 23 mars, sur la même chaîne Telegram, une autre vidéo de 2 minutes a été relayée. Les images sont relativement semblables : à travers des bâtiments en ruines, les combattants tchétchènes s’affichent tout sourire devant une caméra.
L’étude de la vidéo nous a permis de géolocaliser précisément l’endroit (ici) où elle a été tournée, soit toujours sur le boulevard Morskyi dans l’est de Marioupol, 350 mètres plus loin en direction du centre.
Une troisième vidéo (voir le tweet ci-dessous), géolocalisée par l’ONG Centre for Information Resilience, montre les combattants tchétchènes, drapeau de Kadyrov à la main, au même endroit, en train de tirer.
Geolocation of footage of pro-Russian Kadyrov Chechen fighters in Mariupol. Location: 47.098281, 37.636278 pic.twitter.com/SYb1QUxQyo
March 26, 2022Les nationalistes d’Azov continuent de combattre les Russes à Marioupol
Côté ukrainien, c’est majoritairement le bataillon Azov, ouvertement nationaliste, qui fait la promotion de ses faits d’armes à Marioupol.
Dans une vidéo publiée sur un compte officiel le 25 mars, les soldats d’Azov affirment avoir détruit deux véhicules blindés d’infanterie russes BMD-2. La séquence de l’attaque, capturée depuis un drone, nous a permis de géolocaliser (ici) la scène dans la banlieue ouest de la ville.
Le texte qui accompagne cette vidéo de combat relève lui aussi d’une propagande bien rodée : "Les combattants d’Azov ont tué l'ennemi sans détruire d’infrastructure civile." Là encore, impossible pour la rédaction des Observateurs de France 24 de vérifier la véracité de cette information sans contact avec des sources locales indépendantes. Si, sur les images, des véhicules russes sont bien détruits, il est à noter que les bâtiments aux alentours sont en partie dégradés.
Une autre vidéo, toujours filmée avec un drone et publiée par Azov le 23 mars, montre les dégâts à Marioupol, après plusieurs semaines de guerre. Nous avons localisé le quartier filmé par les Ukrainiens : il s’agit du même boulevard Morskyi où progressaient les combattants tchétchènes dans des vidéos décryptées plus haut, dans l’est de la ville.
Si nous ne sommes pas en mesure d’affirmer quand la vidéo (ainsi que les autres) a précisément été tournée, il est en revanche possible d’affirmer que la zone est a minima contestée par les deux camps à cette date-là.
La base d’Azov à Marioupol capturée
Une autre vidéo a également émergé le 28 mars sur Telegram. Elle a été tournée par le correspondant de RT (chaîne financée par la Russie) à Marioupol. On y voit des combattants russes entrer dans la base principale du bataillon Azov dans Marioupol, alors vidée de ses soldats ukrainiens, toujours dans l’est de la ville.
Pour simplifier la compréhension de la situation générale, nous avons placé sur une image satellite de Marioupol l’emplacement où les vidéos ont été tournées. Comme la majorité des vidéos ont été tournées du côté est de la ville, voici un diaporama permettant de visualiser les informations récoltées.
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Marioupol, pivot stratégique pour l’armée russe
Ici, les vidéos de propagande analysées ne prouvent aucunement le contrôle d’un camp ou l’autre de la ville, car en combat urbain, les lignes bougent souvent constamment.
En revanche, au vu des éléments disponibles, les propagandes russe et ukrainienne se disputent virtuellement la ville côtière. Marioupol, avec sa situation géographique proche du Donbass, mais à l’est de la Crimée, est un pivot essentiel pour l’armée russe.
Les deux axes, Crimée et sud-est de l’Ukraine, ont été parmi les progressions les plus rapides de l’armée russe depuis le début de l’offensive, commencée il y a plus d’un mois. Si les généraux russes parviennent à joindre les deux forces, cela leur permettrait d’avoir une nouvelle ouverture sur la mer d’Azov, en plus de pouvoir contrôler tout une partie du sud de l’Ukraine, ce qui en ferait alors un objectif militaire réussi pour eux.
Mais dans les faits, les combats font encore rage. Interviewé sur BFMTV le mardi 29 mars, Vadym Boytchenko, le maire de Marioupol, estimait qu’il restait encore 100 000 civils coincés dans la cité côtière.
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Driven From City Life to Jungle Insurgency
Fleeing the military’s brutal crackdown, Myanmar’s newest rebels have abandoned cafes and professions to join a near-daily battle with long odds.
A former banquet coordinator for a hotel in Yangon, at right, is among the rebel militia fighters battling Myanmar’s military in the jungles and hills of Kayin State.Credit...Adam Dean for The New York Times
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By Hannah Beech
Photographs by Adam Dean
On jungle crests about a mile from the front lines in eastern Myanmar, a former hotel banquet coordinator slipped his index finger onto the trigger of an assault rifle. A dentist recalled picking larvae from a young fighter’s infected bullet wound. A marketing manager described the adapted commercial drones she is directing to foil the enemy.
More than a year after Myanmar’s military seized full control in a coup — imprisoning the nation’s elected leaders, killing more than 1,700 civilians and arresting at least 13,000 more — the country is at war, with some unlikely combatants in the fray.
On one side is a military junta that, apart from a brief interlude of semi-democratic governance, has ruled with brutal force for half a century. On the other are tens of thousands of young city-dwellers who have taken up arms, trading college courses, video games and sparkly nail polish for life and death in the jungle.
New York Times journalists recently visited a rainforest encampment in eastern Myanmar, where about 3,000 members of one newly minted militia are subsisting in crude bamboo or tarpaulin shelters and are engaging in battle nearly every day.
While their numbers are a fraction of one of Southeast Asia’s largest standing armies, these Generation Z warriors have thrown off balance a military that has long made war crimes its calling card. And the conflict is escalating, even as the world’s attention has moved on to other moral outrages, like Russia’s invasion of Ukraine.
Today, far from consolidating its hold over the country, Myanmar’s army, known as the Tatmadaw, is forced to fight on dozens of fronts, from the borderlands near India, China and Thailand to the villages and towns of the country’s heartland. There are skirmishes nearly every day, and casualties, too.
“I am fighting because I don’t accept the military coup, and I don’t accept that they want to take democracy from us,” said a midwife from a city in southern Myanmar, who, like others, did not want her name used to protect her family members back home.
Known by the nom de guerre Snow White, she made her way last May to an area controlled by an ethnic armed group that has been fighting for autonomy for decades. Since then, the ethnic rebels and deserters from the army have taught her how to load a rifle, assemble a handmade grenade and perform battlefield triage.
“Our generation has ideals,” she said. “We believe in freedom.”
Her 3-year-old son remains in the city. He does not know where his mother has gone, she said. Snow White stroked a puppy that made its way through the camp and on to several fighters’ laps.
“It’s something to love,” she said.
Facing attacks from the civilian militias, which are fighting alongside ethnic insurgent groups, the Tatmadaw has ratcheted up a counteroffensive, launching airstrikes, burning villages and terrorizing those opposed to its power grab.
“All the Tatmadaw knows how to do is to kill,” said Ko Thant, who said he was a captain before he deserted from the army’s 77th Light Infantry Division last year and has since trained hundreds of civilians in battlefield tactics. “We were brainwashed all the time, but some of us have woken up.”
The opposition to the military’s coup in February 2021 began with an outpouring of millions of people into the streets of Myanmar’s cities and towns. In sandals, high heels and in the case of Buddhist monks, barefoot, a country rallied peacefully for a return of its elected leadership. Within weeks, the Tatmadaw reverted to its old playbook. Army snipers targeted protesters with single, deadly shots to the head.
Some young people who had come of age during Myanmar’s decade of reform saw little utility in the message of nonviolent dissent coming from veteran democracy activists. They wanted to fight back.
“Peaceful protests don’t work if the enemy wants to kill us,” said Naw Htee, a social worker turned militia sergeant. “We have to defend ourselves.”
With tiny barrettes in her hair, she gestured at mortar fragments and artillery shells, the detritus of war that had rained on the jungle camp where she was living. A young man sat slumped next to her, a ragged scar on his shoulder from a firefight last month.
There are now hundreds of civilian militias across Myanmar, organized loosely into what are called the People’s Defense Forces, or P.D.F. Each militia pledges allegiance to a civilian shadow government, the National Unity Government, which formed after the putsch, and some battalions are led by ousted lawmakers.
The National Unity Government says it has raised more than $30 million for the war effort, mostly from donations from civilians. The surge of money has created curious imbalances. While veteran members of ethnic armed groups fight with old rifles bound in duct tape, some who belong to the People’s Defense Forces show off new weaponry with expensive sights, though all still suffer from arms shortages.
For city kids with soft hands, enduring a malaria-plagued, snake-infested jungle is itself an achievement, much less avoiding the Tatmadaw’s snipers, mortar shells and airstrikes.
“The P.D.F. in the jungle, they have sacrificed their lives for the country, and I have special respect for them,” said U Yee Mon, a former poet who is now serving as the minister of defense for the National Unity Government.
Some of the young combatants were escaping arrest warrants issued for their participation in post-coup protests. They had little choice but to flee.
In a human rights report released on March 15, the United Nations accused the military junta of unleashing mass war crimes on its own people in the aftermath of the putsch.
But aside from some financial sanctions and words of condemnation, the global community has done little to punish Myanmar’s junta. The National Unity Government has not won recognition from any country, even if its ranks are filled with elected politicians. With little hope of outside help, the shadow authority has partnered with the ethnic insurgent groups that control territory in Myanmar’s border regions. Together, they have formed an underground railroad to bring young people to safety — and to train them in basic warfare.
One morning this month, a squad of resistance fighters, none older than 26, marched down to trenches on the front lines of eastern Myanmar, steering clear of handmade land mines they had planted to defend their territory because the army’s positions were so close. Their breaths ran jagged. One fighter tripped on a branch and snapped a flip-flop. A couple of militia members wore body-armor vests, but without the hard ballistic plates that might save their lives.
“I don’t like looking at blood,” said Ko Kyaw, a 19-year-old university student, holding a bullet in his hand. “It makes me feel dizzy.”
A few hours later, a pair of Tatmadaw attack helicopters strafed the rebel trenches, although advance intelligence had cleared the foxholes. At night, like nearly every night, Tatmadaw snipers took aim at whatever caught their attention: the glow from a cellphone whose user was checking Facebook, perhaps, or the red ember of a cannabis joint.
The same day, to the north, a teacher and a medical student who had joined the resistance were killed, one shot in the head by a military sniper, the other felled by a mortar shell.
The National Unity Government claims that the People’s Defense Forces, fighting alongside more experienced fighters from the ethnic militias, killed about 9,000 Tatmadaw soldiers from June 2021 through February 2022. (About 300 militia members have died in combat, according to the shadow government.) A Myanmar military spokesman said the actual death toll was lower, and the shadow authority’s numbers could not be confirmed. But military sources acknowledged that the Tatmadaw was concerned about a rise in casualties.
The resistance’s wounded are treated in an outdoor jungle clinic with bamboo operating tables and a dispensary fashioned out of strips of bamboo. Ko Mon Gyi, a militia member, rested on a wooden platform, his leg bandaged from a gunshot wound sustained in fighting last month. Eight other fighters had been injured that day.
Understanding the Coup in Myanmar
A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.
Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.
The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.
The coup was preceded by a contested election. In the Nov. 8 election, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.
Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of six years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.
The regime is cracking down on dissent. A rights organization that monitors detentions in Myanmar said in March that the military junta that seized power following the coup is currently detaining 10,000 political prisoners, adding that many have been tortured and are being held in deplorable conditions.
“As soon as I’m healthy, I’ll fight again,” he said. “It’s my duty.”
Presiding over the clinic is a doctor who served in the Tatmadaw for nearly a dozen years. As a battlefield physician, Dr. Drid, as he calls himself, treated Tatmadaw soldiers injured in fighting against some of the same ethnic rebels who are now sheltering his People’s Defense Forces battalion.
“I believe in human rights and democracy,” Dr. Drid said. “The Tatmadaw should fight for these things, protect these things.”
The former army doctor’s voice shook and his hands trembled as he described the day last year when he left home and deserted. He did not tell his family where he went for fear that the Tatmadaw would retaliate against them; some relatives of soldiers who deserted have been imprisoned and tortured. For all his child knows, he said, he might have been killed in combat.
“They are cowards,” he said, of the armed forces he had joined at the age of 15. “They are robots who cannot think.”
For members of Myanmar’s young generation, the coup was a return to an almost unimaginable past, one without Facebook and foreign investment. Under a former army regime, Myanmar had been one of the most isolated countries on earth. Since the putsch, the new junta, led by Senior Gen. Min Aung Hlaing, has banned social media, destroyed the economy and again bunkered an entire nation.
“The generals stole our future,” said Ko Arkar, who until the coup worked as a chef at a hotel in Yangon, the largest city in Myanmar.
He used to spend his days clarifying beef consommé and grilling the perfect medium-rare steak. Now he patrols the front lines with a network engineer, a garment factory worker and a medalist in sailing at the Southeast Asian Games.
Other generations of young people in Myanmar have tried to unseat the military from the jungle. It happened in 1962, after the army’s first coup, and it happened in 1988, after the Tatmadaw crushed mass protests in Myanmar’s version of the Tiananmen Square massacre. Nearly 35 years ago, students and intellectuals fled to the very same forests where the People’s Defense Forces are now sheltering.
They, too, aligned with the ethnic rebels who have been battling for self-rule for decades. After a few years, that student-led armed movement fizzled. The ethnic groups that gave them refuge discovered that the students and their compatriots were not as dedicated to notions of ethnic equality as they had hoped. The military remained in power.
This time, the resistance is better organized and better funded. It has harnessed the energies of young people across the country, who are fighting in both urban and rural environments. And it is partnering more amicably with ethnic armed groups, such as those that represent the Karen minority, which has been fighting one of the world’s longest running civil conflicts.
“We know how evil the Tatmadaw is because they have been killing our people and raping our women,” said Saw Bu Paw, a battalion commander for the Karen National Liberation Army, one of dozens of ethnic rebel groups. “With the coup, everyone in the whole country knows their evil nature.”
United Nations investigators have said that the Myanmar military’s treatment of some of the country’s ethnic minorities bears the hallmarks of genocide. This month, the United States designated the Tatmadaw’s campaign against the Rohingya Muslim minority as a genocide, as well.
While no solid data exists, the number of Tatmadaw desertions appears, anecdotally, to be rising. Even before the coup, soldiers were overstretched and underpaid.
“Who wants to be a soldier now?” asked Dr. Wai, another Tatmadaw doctor who deserted and is now attending to the People’s Defense Forces in the forest. “It is a shameful career.”
War is ugly, and the rebels have been accused of abuses. In the cities, members of People’s Defense Forces have carried out a campaign of assassinations and bombings that have raised questions of whether personal grudges are sometimes being carried out under the guise of fighting for democracy.
Still, the resistance keeps growing, luring unlikely recruits.
Until last year, John Henry Newman, as he is known by his baptismal name, was studying to become a priest at a Roman Catholic seminary in Yangon. His fingers, once practiced at caressing rosary beads, have pressed a rifle trigger again and again. In fighting last December in eastern Myanmar, the enemy was so close, he said — he fired, but he does not know if his bullets made contact.
“Killing is a sin,” he said. “But not when it is a good war.”
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France24 - World
Pakistan PM hits out at US as no-confidence debate postponed
Issued on: 31/03/2022 - 21:56Modified: 31/03/2022 - 21:54
Islamabad (AFP) – Prime Minister Imran Khan on Thursday accused the United States of meddling in Pakistan's politics -- a claim quickly denied by Washington -- as a debate on a no-confidence motion against him in parliament was postponed.
No Pakistan premier has ever seen out a full term, and Khan is facing the biggest challenge to his rule since being elected in 2018, with opponents accusing him of economic mismanagement and foreign-policy bungling.
The government is also battling to contain a rise in militancy by the Pakistan Taliban, which on Wednesday announced an offensive against security forces during Ramadan, due to begin within days with the sighting of the next new moon.
Fighting for his political life, Khan addressed the nation late Thursday, appearing to blunder when he named the United States as the origin of a "message" he said showed meddling in Pakistan's affairs.
"America has -- oh, not America but a foreign country I can't name. I mean from a foreign country, we received a message," he said.
Local media have reported the message was in a briefing letter from Pakistan's ambassador to Washington recording a senior US official telling him they felt relations would be better if Khan left office.
"They say that 'our anger will vanish if Imran Khan loses this no-confidence vote'," he said.
In Washington, State Department spokesman Ned Price told reporters there was "no truth" to the allegations.
"We are closely following developments in Pakistan. We respect (and) we support Pakistan's constitutional process and the rule of law," Price said.
Khan first raised the issue Sunday -- citing an unnamed "foreign power" -- at a huge rally of his supporters in the capital, Islamabad, capping weeks of political turmoil since the opposition raised the idea of a no-confidence vote.
He has long complained that Pakistan was asked to sacrifice too much in joining Washington's "war on terror", launched in the aftermath of the 9/11 attacks, with too little recognition or reward.
"Has anyone said 'thank you Pakistan' for what we did?" he asked in Thursday's address.
Khan spoke off-the-cuff for around 45 minutes, touching on several favourite topics including his efforts to get Islamophobia recognised as a global threat, and charting an independent path for Pakistan on the world stage.
Debate postponed
Debate on the no-confidence motion was due to start Thursday, but the deputy speaker -- from Khan's party -- suspended proceedings when legislators declined to first address other items on the agenda.
"The deputy speaker has once again dishonoured the parliamentary norms by not allowing the agenda item for a debate," opposition leader Shahbaz Sharif, tipped to replace Khan if he goes, told reporters.
Parliament will sit again on Sunday morning.
Khan's Pakistan Tehreek-e-Insaf party (PTI) effectively lost its majority in the 342-member National Assembly Wednesday when a coalition partner said its seven lawmakers would vote with the opposition.
More than a dozen PTI lawmakers have also indicated they will cross the floor, although party leaders are trying to get the courts to prevent them from voting.
In the past, parties have resorted to physically preventing lawmakers from voting on key legislation by blocking access to the national assembly, leading to cat-and-mouse chases and even accusations of kidnapping.
The opposition is headed by the Pakistan Muslim League-N (PML-N) and the Pakistan People's Party (PPP) -- two usually feuding dynastic groups that dominated national politics for decades until Khan forged a coalition against them.
He was elected after promising to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism, but has struggled to maintain support with inflation skyrocketing, a feeble rupee and crippling debt.
Some analysts say Khan has also lost the crucial support of the military -- claims both sides deny -- and Pakistan's army is key to political power.
There have been four military coups -- and at least as many unsuccessful ones -- since independence in 1947, and the country has spent more than three decades under army rule.
Khan, a former international cricket star who in 1992 captained Pakistan to their only World Cup win, insisted he would never resign.
"I fight till the very last ball. I never quit whatever the result may be," he said.
"I will come back with more power, whatever the result is."
© 2022 AFP
France24 - World
Bruce Willis's declining health evident for some time: filmmakers
Issued on: 31/03/2022 - 21:56Modified: 31/03/2022 - 21:54
Los Angeles (AFP) – The announcement that Bruce Willis was stepping back from acting because of cognitive difficulties came as no surprise to people who have worked with the action hero, reports said.
Family this week revealed the star of the "Die Hard" franchise has been diagnosed with aphasia, a disorder that affects the use and understanding of language.
Filmmakers who have collaborated with Willis told the Los Angeles Times that his decline has been apparent for some time.
Some of those the paper spoke to described upsetting moments on set where the "Unbreakable" actor appeared not to be fully aware of his surroundings, and would have trouble with his lines -- even as producers ordered the script to be shortened to accommodate him.
Director Mike Burns, who helmed "Out of Death," one of 22 films Willis has made in four years, said he quickly saw that the "Moonlighting" star was having problems.
"After the first day of working with Bruce, I could see it firsthand and I realized that there was a bigger issue at stake here and why I had been asked to shorten his lines," Burns said, according to the Times.
Jesse Johnson, director of low-budget film "White Elephant," said the Willis he met when shooting started last year was a different person from the young stuntman he had worked with decades earlier.
"It was clear that he was not the Bruce I remembered," Johnson said.
The Times reported that crew members on the film recalled Willis saying: "I know why you're here, and I know why you’re here, but why am I here?"
"After our experience on ‘White Elephant,’ it was decided as a team that we would not do another," Johnson said, of being approached to collaborate with Willis on another movie.
"We are all Bruce Willis fans, and the arrangement felt wrong and ultimately a rather sad end to an incredible career, one that none of us felt comfortable with."
Willis has been a major box office draw since the original "Die Hard", when his hard-bitten cop John McClane burst onto screens in a hail of gunfire and explosions.
Over a career that spanned decades, he pulled in 10-figure paychecks for movies like "Look Who's Talking" and "Armageddon."
Those box office smashes meant that even a fleeting late-career appearance in a low-budget or straight-to-video film would ensure a market, both in the United States and abroad.
The Times reported that the churn of recent films would often see him paid $2 million for just two days' work.
Fans questioned why there were so many movies of questionable quality.
The Razzies, a tongue-in-cheek award that acts as counterpoint to the Oscars, even created a special category this year: "Worst Performance by Bruce Willis in a 2021 Movie."
The organization on Thursday said it was rescinding the award because of Willis's recently disclosed diagnosis.
Terri Martin, who supervised production on "White Elephant" told the Times Willis had looked "lost."
"He is one of the all-time greats, and I have the utmost admiration and respect for his body of work, but it was time for him to retire."
© 2022 AFP
France24 - World
Djokovic stays No.1 as Medvedev falls to Hurkacz at Miami
Issued on: 31/03/2022 - 21:46
Miami (AFP) – Daniil Medvedev missed a chance to reclaim the world number one ranking on Friday after falling to Poland's Hubert Hurkacz 7-6 (9/7), 6-3 at the Miami Open.
Medvedev fell from the top with a third-round loss to Gael Monfils at Indian Wells but would have taken back the spot from Serbia's Novak Djokovic had he defeated Hurkacz, the defending Miami Open champion.
Instead, 10th-ranked Hurkacz advanced to the semi-finals by ousting the reigning US Open champion and 20-time Grand Slam champion Djokovic stays number one.
"He's such a great player. It's really tough to play against him," Hurkacz said. "With Daniil you are going to play some longer rallies so you have some time to figure things out."
Hurkacz, now 2-2 all-time against the Russian, faces either Spain's Carlos Alcaraz or Serbian Miomir Kecmanovic for a berth in Sunday's final.
Medvedev met with a trainer during the second set and was struggling late in the match.
"I was returning well and putting pressure on his serve," Hurkacz said.
© 2022 AFP
BBC
Ukraine war: 'Most Russian troops' leaving Chernobyl, Ukraine says
Many of the Russian troops occupying the former nuclear power plant at Chernobyl have left, Ukraine's state nuclear company says.
Energoatom said two columns of Russian forces had set off towards the Belarusian border, leaving just a few at the site.
The announcement appears to confirm reports by senior US defence officials on Wednesday of a withdrawal.
Russian troops seized Chernobyl at the beginning of their invasion of Ukraine.
"This morning, the invaders announced their intentions to leave the Chernobyl nuclear power plant," Energoatom said in a statement.
The company also confirmed reports that Russian troops had dug trenches in the most contaminated part of the Chernobyl exclusion zone, receiving "significant doses" of radiation. There are unconfirmed reports that some are being treated in Belarus.
Reuters news agency quoted workers at the plant as saying some of the soldiers had no idea they were in a radiation zone.
The Russian military, however, said that after capturing the plant radiation levels at the plant itself had stayed within a normal range.
The International Atomic Energy Agency (IAEA) said in a statement that it was unable to confirm the reports.
Its director did, however, say it was in close consultations with Ukrainian authorities on sending a mission to the Chernobyl plant in the next few days.
While "Chernobyl" is a word that evokes apocalypse, nuclear experts stressed throughout this saga that there was no risk of "another Chernobyl".
There is no working nuclear reactor on the site. As Prof Claire Corkhill from Sheffield University told me at the time, even if buildings containing contaminated material were pierced "we wouldn't be talking about plumes of radioactive smoke".
She was much more concerned when Russian forces attacked a building at the working Zaporizhzhia nuclear facility on 4 March. That incident caused the director general of the International Atomic Energy Agency (IAEA) to plan a trip to Ukraine - essentially to ask Russian forces to keep nuclear facilities out of the line of fire.
"What is a concern in Chernobyl now," Prof Corkhill told me, "is that we haven't had regular communication between the site and the IAEA, which basically keeps a [safety log] of where any potentially hazardous material is. We now need to go in and establish that none of that material is missing."
Other scientists are concerned about the damage that may have been caused to a place that has become a wildlife refuge and a site of international research collaboration.
Prof Nick Beresford, who studies the exclusion zone's landscape, says his Ukrainian colleagues now don't know if they will have labs to return to. "The zone itself, over the last nearly 40 years, has become a site for wildlife," he added.
"Lots of rare species moved in when people moved out. We just don't know how this will have affected the wildlife."
In recent days Russia has said it will scale down its operations in northern Ukraine around the capital Kyiv and focus its forces on the eastern Donbas region. Chernobyl is located north of Kyiv.
But on Thursday Nato Secretary General Jens Stoltenberg said Moscow was repositioning rather than withdrawing in order to regroup, resupply and reinforce its offensive in Donbas.
"At the same time, Russia maintains pressure on Kyiv and other cities. So we can expect additional offensive actions, bringing even more suffering," he said.
There was no change in Russia's objective to pursue a military outcome, he added.
The occupation of the Chernobyl site since 24 February, the day of the invasion, has been dogged with concerns about power outages and problems for the staff, many of whom were trapped there for weeks and could not get home.
Although no longer a working power station, Chernobyl was never fully abandoned and still requires constant management.
It is the site of what is considered to be the world's worst nuclear accident in 1986.
The Russian withdrawal follows an announcement several days ago by the mayor of Slavutych, a nearby town housing workers at the plant, that Russian troops had left the town.
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France24 - World
Biden orders record emergency oil release at 'moment of peril for the world'
Issued on: 31/03/2022 - 21:42
NEWS WIRES
President Joe Biden on Thursday launched the largest release ever from the U.S. emergency oil reserve and challenged oil companies to drill more in an attempt to bring down gasoline prices that have soared during Russia’s war with Ukraine.
Starting in May, the United States will release 1 million barrels per day (bpd) of crude oil for six months from the Strategic Petroleum Reserve (SPR), he said.
“This is a moment of consequence and peril for the world, and pain at the pump for American families,” Biden said at an event at the White House.
“It’s also a moment of patriotism,” Biden said, as he asked oil company executives to serve their customers and American families, instead of the investors they have rewarded with billions of dollars in dividends.
He also called on Congress to make companies pay a fee if they are sitting on thousands of unused oil and gas leases and wells on public lands.
Biden’s 180 million-barrel release is equivalent to about two days of global demand, and marks the third time Washington has tapped the SPR in the past six months.
It will more than cover oil exports to the United States from Russia, which Biden banned this month. Russia typically produces about 10% of the world’s crude, but only accounts for 8% of U.S. liquid fuel imports.
But the release will fall short of a loss of about 3 million bpd of Russian oil which the International Energy Agency estimates will be caused by Western sanctions and as global buyers avoid the oil.
Biden also called on U.S. oil companies to drill more, and for boosts in production of electric vehicles and batteries.
The Biden administration has worked with allies in the IEA in recent weeks to coordinate releases which will bring the total volume to global markets to well over 1 million barrels per day, the official said.
The IEA, the world’s energy watchdog, may announce a release when its 31 member states meet on Friday. The group, representing industrialized nations including the United States, but not Russia, presided over the fourth coordinated oil release in its history on March 1 of over 60 million barrels of crude - its largest yet. The U.S. portion of that release was about half of the total.
Oil prices plunged about 5% on the news of the latest U.S. reserve draws while OPEC+, a production group including Saudi Arabia and Russia, stuck to a modest deal to slowly ramp up output.
‘Use it or lose it’
The Biden administration has long said that energy companies are sitting on thousands of unused leases and are slow to open the spigot. Biden called for a “use it or lose it” policy that will seek to push oil companies to take advantage of unused oil leasing permits.
“We do think there should be consequences if you’re sitting on unused approved permits for production on federal lands,” a senior administration official told reporters before Biden spoke.
Oil companies say they like to have a deep inventory of permits to give them flexibility on future planning and that labor and logistical constraints can be a headwind in using them.
Biden also invoked the Defense Production Act to support the production and processing of minerals and materials used for large capacity batteries used in electric vehicles – such as lithium, nickel, cobalt, graphite, and manganese. He also called on Congress to pass his plan to move the country toward clean energy policies.
(REUTERS)
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Energy Security
France, Germany reject Putin demands for gas payments in roubles as 'blackmail'
Business Daily
France's TotalEnergies to stop buying oil from Russia by end of 2022
US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia
BBC
Facebook in 'bare-knuckle' fight with TikTok
The chief executive of a political consulting firm has responded to a report alleging Meta paid his company to "undermine" TikTok.
Internal emails, apparently seen by the Washington Post, allegedly suggested Targeted Victory's campaign aimed to show TikTok "as a danger to American children".
Zac Moffatt tweeted that the Post's report mischaracterised their work and "key points are simply false".
The BBC approached Meta for comment.
A spokesperson said: "We believe all platforms, including TikTok, should face a level of scrutiny consistent with their growing success."
Paper push
The "bare-knuckle" campaign allegedly included placing opinion pieces and letters to the editor in US regional news outlets "promoting dubious stories about alleged TikTok trends that actually originated on Facebook", the Post journalists wrote.
None of the opinion pieces or letters to the editor revealed that a Meta-funded group had been pushing them, the paper added.
In response to the article, Mr Moffat tweeted that: "The story infers that the words of the letters to the editor were not the authors' own, nor did they know of Meta's involvement. That is false. They will confirm that."
In internal emails, the paper claimed, Targeted Victory urged its partners to get stories into local media that linked TikTok to dangerous trends.
"Dream would be to get stories with headlines like 'From dances to danger: how TikTok has become the most harmful social media space for kids'," one Targeted Victory staff member allegedly wrote in an email apparently seen by the Post.
Challenges
The paper alleged that Targeted Victory encouraged operatives to amplify reports of dangerous trends linked to TikTok.
This included a purported Devious Licks challenge, which encouraged damage to school property, and reports of a rumoured Slap a Teacher challenge, which an investigation by news site Insider suggested did not in fact exist.
But journalistic investigations, the Post said, suggested that stories about both challenges began to spread on Facebook.
Following publication, Randi Weingarten, president of the American Federation of Teachers - a large US teaching union - accused Facebook of fanning the flames of Devious Licks and terrifying "teachers, students and parents across America as a result".
Those fears were echoed by TikTok itself. In response to the article, the company told the BBC: "We are deeply concerned that the stoking of local media reports on alleged trends that have not been found on the platform could cause real world harm."
Responding to the article, technology journalist Casey Newton wrote on his newsletter Platformer that the effect went beyond inconvenience, but it risked inspiring people to carry out the purported challenges.
"Even the fact that Meta might have helped to inspire such copycats ought to have been enough to kill this project when it was still being white-boarded," he wrote.
Mr Moffatt tweeted that The Post itself had reported on the purported TikTok challenges.
Media strategies
Targeted Victory describes itself as "right-of-centre", but Mr Moffatt said it managed "bipartisan teams".
In 2016, Mr Moffatt met with Meta chief executive Mark Zuckerberg as part of a group of high-profile conservative figures following allegations - which the firm denied - that it tampered with its Trending Topics feature, to promote "progressive" views.
Now it is Mr Moffatt's work with Meta that is attracting scrutiny. However, this latest incident is not the first time the strategies of firms hired by the social media giant have been criticised.
In 2018, the New York Times exposed tactics used by a public relations company, Definers, hired by Facebook.
The paper said the firm circulated a document falsely claiming anti-Facebook campaign group Freedom From Facebook was backed by the financier George Soros.
Mr Zuckerberg said he had not been aware of the Definers actions and said the company would no longer work with the firm.
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Valeurs Actuelles
Dans les Alpes-Maritimes, le grand feuilleton de la droite proche du dénouement
Reconquête ! en berne
Portée par la ferveur sondagière des premières semaines, la campagne provençale d’Éric Zemmour, débutée à Nice en septembre dernier, galvanisée à Cannes en janvier, retombe comme un soufflé, ce mois de mars. Son chef de file dans ce département symbolique des nuances de droite, Benoît Kandel, a démissionné avec fracas, le 22 mars. Colonel de gendarmerie en retraite, ce revenant de la politique niçoise n’a pas supporté la verticalité imposée par les instances parisiennes de Reconquête !, observée dans certaines fédérations. En cause, l’arrivée attendue d’un nouveau transfuge : Philippe Vardon, conseiller municipal RN de Nice et conseiller métropolitain de Nice Côte d’Azur.
Proche de Marion Maréchal et Nicolas Bay, qui ont récemment rejoint tous deux Éric Zemmour, l’opposant numéro un à Christian Estrosi n’a jamais démenti son attirance naturelle vers le parti autoproclamé de “l’union des droites”. Si Philippe Vardon déclare, comme il le confirme à Valeurs actuelles, n’avoir pas l’intention de le rallier si près de l’échéance du 10 avril, l’alerte est suffisamment inquiétante pour Benoît Kandel. « Vardon est un identitaire. L’essentiel du travail que l’on doit faire est d’aller chercher les électeurs LR et de Valérie Pécresse, pas de les faire fuir », justifie celui qui est resté quelques semaines à la tête de Reconquête ! 06.
Quelques jours auparavant, un communiqué frauduleux à l’apparence officielle, signé par le parti, informait les journalistes que Philippe Vardon ne serait pas le bienvenu dans ses rangs. Réaction immédiate du coordonnateur régional, Patrick Isnard, qui a déposé plainte avant de limoger un adjoint de Benoît Kandel, jugé responsable d’une fuite de données. « Moi qui suis un ancien officier, je ne vais pas laisser débarquer un de mes subordonnés sans réagir », répond Benoît Kandel, qui n’a pas de mots assez durs pour qualifier l’attitude de Patrick Isnard ou de Grégoire Dupont- Tingaud, responsable national des fédérations locales : « C’est un noyau qui place ses hommes, avec une absence totale de considération et de respect pour le travail local. On m’a même reproché d’avoir rencontré un représentant du CNIP. »
Ni Bertrand de La Chesnais, directeur de campagne, ni Sarah Knafo, éminence grise d’Éric Zemmour, n’ont pu sauver le soldat Kandel qui leur était fidèle. Ses ambitions législatives, désormais balayées. La raison politique l’emporte : « On a une seule ligne depuis le départ, c’est l’union des droites, qui accueille tous les patriotes. Je ne pense pas que Kandel pèse autant de voix ici que Vardon », conclut Isnard. Dans ce fi ef de la droite modérée, le bulldozer de Thierry Mariani lors des régionales pourrait bien être utile à l’implantation zemmourienne, encore ici balbutiante. « À Nice, leur campagne n’est pas bonne du tout, on ne les voit pas, contrairement à Cannes, Grasse ou Antibes », critique un proche du RN local. Chez Les Républicains, difficile de convertir des déçus…
Les Républicains serrent les dents
Alors que l’est maralpin a tourné casaque depuis que Christian Estrosi s’est rapproché d’Emmanuel Macron, les édiles de Mandelieu-la-Napoule, Cannes, Grasse ou Antibes restent droits dans leurs bottes, derrière Valérie Pécresse. Si, respectivement, Sébastien Leroy, David Lisnard, Jérôme Viaud et Jean Leonetti restent discrets dans cette campagne, c’est pour mieux se préparer à une potentielle apocalypse post-second tour, après une nouvelle défaite de leur camp, dont ils demeurent les plus idéologiquement enracinés. Ils peuvent surtout s’appuyer sur Éric Ciotti, député de la 1re circonscription, qui ne rechigne pas à aller au front de Reconquête ! comme de l’exécutif, incarné à Nice par son pire ennemi, Christian Estrosi. Chacun investira d’ailleurs un poulain aux législatives pour empiéter sur le terrain de l’autre. Christelle d’Intorni, maire de Rimplas, pourrait ravir la place à la députée sortante Marine Brenier, coupable d’être une proche du maire de Nice, sur qui la guerre des droites se polarise.
Il y a quelques semaines, David Lisnard n’hésitait pas à publier un historique des déplacements des « caravanes ministérielles de propagande gouvernementale », promptes à visiter l’ami du président mais jamais sa commune de Cannes. En conseil municipal, Jean Leonetti déplorait l’octroi de primes de fi délisation aux policiers niçois mais pas antibois. Idem pour la loi SRU, qui oblige les communes à disposer d’au moins 25 % de logements sociaux sur leur territoire. « Beaucoup sont carencées et voient leurs amendes majorées, alors que certaines autres à l’est sont tout simplement exclues de la carence », remarque, l’air neutre, un maire LR visé par de colossales pénalités car dans l’incapacité de respecter cette loi.
Le Rassemblement national tiraillé
La salade niçoise ne manque jamais de saveur. Et c’est à Carros que les événements ont encore tourné au vinaigre. Comme nous le révélions le 17 mars dernier sur notre site, l’élection municipale organisée dans cette petite commune du nord de la métropole de Nice Côte d’Azur a vu s’exprimer les infidélités du conseiller régional RN Gilles Renoux envers le candidat de son propre parti, Marcel Duthilleul. Le piteux score enregistré par ce dernier a fait réagir certains cadres du RN, qui n’hésitent pas à imputer cette défaite à la proximité de Duthilleul avec Philippe Vardon, chef du groupe d’opposition à Nice, plutôt qu’avec Marine Le Pen.
Dans cette fédération d’importance, qui résiste aux assauts de Reconquête ! et qui a enregistré une envolée de son nombre d’adhérents sous la houlette de Lionel Tivoli, deux lignes, surlignées d’ego, s’affrontent désormais ouvertement. Alexandra Masson, conseillère régionale et porte-parole de Marine Le Pen, face à Philippe Vardon. Réunis dans la campagne des régionales, qui a vu l’apogée puis la plongée de Thierry Mariani, les deux leaders du parti à Nice divergent : une fi délité revendiquée à leur candidate pour la première ; un scepticisme, frôlant la trahison d’après certains, pour le second.
C’est dans Nice-Matin que Vardon allume la mèche : « On essaie de me marginaliser », dénonce-t-il. « Alexandra Masson a une énorme capacité à s’occuper de rien, mais à se mêler de tout. On n’a jamais entendu sa voix au micro de la Région. Ni en réunion de groupe et ça tout le monde le voit », s’est indigné Philippe Vardon, qui critique l’emprise des Masson, Alexandra et Bryan, un homonyme au conseil régional, sur l’appareil local. L’intéressée, qui a intégré les instances nationales du RN, contrairement à Vardon qui en a été éloigné, répond dans Nice-Presse : « Il est adhérent du parti, il dirige le RN à Nice. S’il n’a pas démissionné, c’est qu’il doit souhaiter la victoire de Marine Le Pen, a priori. Je ne peux apporter que cette réponse. » À Nice, l’époux d’Alexandra Masson, Olivier Bettati, qui un temps fut proche de Marion Maréchal, joue désormais les rabatteurs pour la Macronie auprès de Christian Estrosi.
La République en marche entre tardivement dans la bataille
Du côté de La République en marche, l’opération séduction a commencé timidement dans les Alpes-Maritimes. Sans Emmanuel Macron mais en présence de soutiens majeurs, le premier grand meeting azuréen, qui s’est tenu le 23 mars au Palais Nikaïa, a rassemblé tout juste 2 000 personnes, deux fois moins qu’espéré, dans une ambiance loin d’être incandescente. Dans le sillage d’anciennes figures locales de la droite républicaine, Christian Estrosi, Renaud Muselier, président de la région Sud, ou Hubert Falco, maire de Toulon, le parti d’Emmanuel Macron a confirmé sa volonté d’unir tout ce qui est possible. Avec Olivier Véran, ministre de la Santé passé par le PS, Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, ex-socialiste, et Roselyne Bachelot, qui fut ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, tous les trois présents ce soir-là, le message a le mérite d’être passé.
Comme en 2017, Emmanuel Macron veut ratisser large en rabattant tous les grands “déçus” du parti LR et du PS à ses côtés. Avec une ambition ferme sur la Côte d’Azur, dont Christian Estrosi a pris les rênes : absorber l’électorat de droite, historiquement implanté dans le département. Si la fi délité des électeurs pour Les Républicains est toujours indéniable — comme l’atteste le nombre d’élus LR sur la Côte d’Azur —, certains d’entre eux pourraient bien se tourner le 10 avril prochain vers Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse, au grand dam des figures de l’ouest du département.
Christian Estrosi, à l’origine de ce grand meeting de soutien, entend ainsi profiter de sa (relative) popularité à Nice et de la (certaine) atonie civique, pour entraîner ses administrés vers un vote à destination de la majorité en place. Dans son opération séduction, celui qui se voit déjà ministre du prochain gouvernement d’Emmanuel Macron a marqué le coup en faisant venir Édouard Philippe au Palais Nikaïa. Avec l’aura de l’ancien Premier ministre, fondateur du parti Horizons, qui a volé la vedette à son mouvement La France audacieuse, Christian Estrosi veut clairement faire basculer Nice, mais surtout l’ensemble des Alpes-Maritimes vers Macron. L’objectif assumé est finalement le même que celui de Reconquête !, siphonner le réservoir LR, dont les cuves ont toujours été les plus abondantes sur la Côte d’Azur. Les jeux restent ouverts.
BBC
Where once our grandparents lived lives of thrift and repair, most consumers today have become acclimatised to a wear, break and chuck model
In her 2021 book Loved Clothes Last, Orsola de Castro, founder of the global campaign Fashion Revolution, issues a cri de coeur. "In my years of scouring second-hand clothing sorting warehouses I have seen hundreds of perfect pieces abandoned simply because of a broken zip. After all, what is the point of spending time and money repairing a broken zip when ultimately it is quicker, cheaper and infinitely more fun to buy a new piece, with a fully functioning zip? But can we please stop and consider what we are doing when we give up hope on the one that broke? And what happens when we choose to mend it instead?"
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De Castro's questions are just two of many confronting fashion in the 21st Century. It is increasingly hard to downplay the environmental and social damage the industry causes. Natural resource use rates are stratospheric, as are pollution and waste levels, while global supply chains are riven with exploitation. Finally, the sector is responsible for between two and eight percent of total global greenhouse gas emissions, depending on which study you read. These are breathtaking facts, given that, after a certain point, this is an industry trading in non-essentials. Very few of us in fashion-consuming capitals around the world really need more clothes. Yet nonetheless, out they are churned, between 80 to 100 billion pieces a year.
Being creative with the clothes we own, rather than always buying new, helps the environment (Credit: Getty Images)
Fashion is scrambling to meet the challenge with intricately researched roadmaps and reports that include a raft of plans to increase energy efficiency in supply chains, switch to renewables, invest in material innovation that sidesteps synthetics, ramp up social justice initiatives and address animal cruelty. But, while these efforts are well-meaning, they are pitted against an industry already megalithic in its impact. Most of those 80 to 100 billion items of clothing – a conservative estimate – already end up incinerated or in landfill after just a few wears. The pandemic delivered a blow; now, global fashion sales are on track to pick up momentum to just over 2019 levels, according to McKinsey Fashion Scenarios.
Increasingly, campaigners are arguing that one of the easiest ways of slashing fashion's impact is by buying less (far less, just three new pieces of clothing a year, according to campaign group Take the Jump), and by making the clothes we already own last longer. Basically, the fashion industry needs to shrink in size, substantially. For a generation of shoppers pumped up on constructed desires and instant gratification, this can be hard to envisage – but the figures are irrefutable. Research by environmental charity Wrap shows that extending the life of an item of clothing by just nine months could cut its environmental impact by up to 10 percent; imagine what could be achieved over decades. Factors that contribute include buying good quality clothing, the willingness of owners to wear the same item over and over again, and their ability to take care of them. These may sound easy to achieve but if they were, we'd have done them already. Now, however, the stakes feel too frighteningly high not to try.
It has, after all, been just over a generation since we have lost the fine art of clothing maintenance. Where once our grandparents lived lives of thrift and repair, most consumers today have become acclimatised to a wear, break and chuck model. De Castro's perfect pieces with broken zips are symptoms of a profound disconnection from how clothing is made. But it is now more important than ever to ask why so much of our clothing is petroleum-based; whether the rayon in that jumper was sourced from ancient forests; what animal's fur has gone into that pom pom; why only a minority of garment workers are paid a living wage – and whether we still want a hand in driving all this destruction. De Castro subtitled her book "how the joy of re-wearing and repairing your clothes can be a revolutionary act". It's true. We need a revolution.
Orsola de Castro, founder of Fashion Revolution and author of Loved Clothes Last (Credit: Penguin)
The first step is to re-encounter your own wardrobe; textile reuse charity Traid's 23 Percent Campaign was launched in 2019 to highlight the proportion of clothes Londoners left unworn in their wardrobes. Sam Weir is founder of Lotte.V1, a one-on-one styling service, aimed at rekindling our relationship to our clothing. "Many of us don't use what we own because we've been taught to find style solutions through consumption," says the stylist, with a long track record in high-profile campaigns. "Styling allows people to express themselves and have fun with clothing, without buying new; to push creativity and to truly wear their clothing. It's about learning to interact with fashion, outside of consumption, and it's forming relationships with our things."
Where do we start? "Block off two hours one week and open up your wardrobe," she continues. "Look for pieces you haven't worn in months or more. Maybe one is a formal blouse. This is where styling can help. Pair it with relaxed denim, something you'd only wear on a weekend. Add kitten heels and a blazer. Through styling, you've taken an item you've only worn in one setting, and made it work for countless others. Through creative styling, dresses can become skirts or tops; old becomes new again. It's as if you just went shopping, and yet you never left your wardrobe."
It helps if you've bought well to start with, says Mikha Mekler, lecturer in production management at London College of Fashion. "The way we buy is the problem. If we buy quality, it lasts longer." Start by dodging fast fashion brands and their glossy, celebrity-laden advertising campaigns, and head straight for ethical labels that pride themselves on craftsmanship. Even then, check for yourself: the heft of an item and the quality of its details can tell you a lot. "Test the garment," says Victoria Jenkins, garment technologist and founder of adaptive clothing label Unhidden. "Pull it, tug on it, look at the stitching. Is it neat and tidy – or full of loose threads? Can you see 'grinning', where the thread is visible at tension points on the seam? Does the garment have hanger loops to stop it losing shape? Is there taping along a T-shirt shoulder to stop it from being distorted if it is hung up? Is the hem sturdy or can it be easily unpicked? Is there shading on the fabric; are there faults in the print beyond what you might expect?"
Most sustainable clothing experts agree: wash clothes less – and wash them cooler
The next step is care. In his 1954 essay Soap Powders and Detergents, semiotician Roland Barthes wrote about the use of foam – not strictly necessary in the cleaning process – in an advertisement for detergent: "What matters is the art of having disguised the abrasive function of the detergent under the delicious image of a substance at once deep and airy which can govern the molecular order of the material without damaging it." The idea persists that washing somehow renews and refreshes but, in fact, as Barthes points out, it's quite destructive. Most sustainable clothing experts agree: wash clothes less – and wash them cooler, properly sorted, with gentle, natural laundry detergents, and inside out to prevent colour and prints fading.
In 2019, designer Stella McCartney put it best when she told The Observer: "The rule is you do not clean it. You let the dirt dry and you brush it off. Basically, in life, rule of thumb: if you don't absolutely have to clean anything, don't clean it. I wouldn't change my bra every day and I don't just chuck stuff into a washing machine because it's been worn. I am incredibly hygienic myself, but I'm not a fan of dry cleaning or any cleaning, really."
"Garment care is still something people get wrong on a day-to-day basis," says Mekler. "I wash a lot of garments, especially the finer things, even jeans, on a wool wash unless they're really dirty." Consider hanging lightly soiled pieces in the bathroom while you take a shower and allowing the steam to do the job. Avoid tumble drying; shake out your clothes and hang them out to dry. And then revel in the positive environmental benefits of your new routine. According to the EPA's energy efficiency programme Energy Star, the average washing machine uses 6,500 gallons of water a year, about half as much as you'd drink in a lifetime. Plus, every time we wash, we flush chemicals and microfibres from synthetic garments into overburdened waterways. Finally, most of the emissions produced during the "in-use" stage of an item's life cycle originate from washing and tumble drying. Cut that and you're basically a sustainable fashionista.
To have and to hold
Once you've cleaned your clothes, resist the urge to throw them on the floor or ball them up at the back of the sofa. Correct storage does half the work of clothing care; top tips include keeping cleaned clothes away from sunlight and heat, in cool, dry spaces, with enough space between them to breathe. Professional organiser Katrina Hassan uses the KonMari Method of tidying. "Awareness and positive habit change is at the heart of the process," she says. "And a key principle is to store things so that you can see everything easily. When you know exactly what you own, you're far more likely to take care of it." Periodic assessments allow you to connect with your items and assess their quality over and over again. This is when it's time to start getting hands-on.
Visible mending, such as this stitching by Tessa Solomons, is an increasingly popular way to repair much-loved garments (Credit: Tessa the Dresser)
"We’ve all put things away in a cupboard when a button has fallen off but it would be great if we could just do the basics like threading a needle, sewing on a button, mending a seam," argues sustainable consultant Tessa Solomons. "[The lack of these skills] stops a lot of people at the first hurdle but these alone would save clothes being sent to landfill – or to charity shops where someone else has to deal with them. Plus, it gives you a great sense of achievement, to know that you've got that within your capability. It's a fantastic, joyful thing." There's no lack of online resources for the new sewer: both Repair What You Wear and Fixing Fashion Academy offer unintimidating video tutorials to entry-level skills; other sites such as The Clothes Doctor take it up a level with "how to repair your bra" and "crochet a patch on jeans".
When you visibly repair something, it becomes individual. That changes our relationship to our clothing and builds connection with it – Tessa Solomons
"Watch videos specifically about what you want to mend," advises Solomons. "And enjoy it. Get the things you need around you in one place. Put some lovely music on and take your time. Then it doesn't become a chore. It's a choice." Embrace visible mending, where people are encouraged to salvage their clothes in creative ways using contrasting coloured stitches, embroidered motifs and patching. Not only does it take the pressure out of trying to achieve perfection, it's fun. "I've got a pair of dark blue trousers with a yellow button on them – because I couldn't find a dark blue button to replace the lost one," says Solomons. "Now I just love that button. It changes the whole thing." Raeburn, a label based in London that focuses on responsible and innovative design, hosts a variety of workshops where attendees are invited to design and customise their own items, using off-cuts from the atelier. But if this still feels tricky, "employ the services of someone who loves mending," says Solomons. "There are many people out there who are changing the way we think about mending, one stitch at a time."
Repair specialists at ethical high-street label Toast rescue any Toast garment as part of a free "renewal" service. Online Reture Bespoke pairs broken pieces with talented young upcyclers. Janelle Hanna, design consultant at sustainable sourcing consultancy White Weft, launched a service to patch and repair denim during lockdown. "I've been blown away by how popular it's been," she says. "People aren't coming to me with one or two pairs of jeans; they're coming to me with five or six pairs they've not worn for a year, two years, three years, but they just didn't want to throw them away. People want options around repairs. And they just didn't know that it existed."
If clothing is well organised, it is easier to know exactly what we own, and we will be more likely to wear it and look after it (Credit: Katrina Hassan, Spark Joy London)
Making the decision to mend profoundly changes our relationship to a piece of clothing. "When people choose to repair, they're investing in that item," says Solomons, whose own embroidery filips now decorate the clothes of dozens of clients. "People come to me with items that have been in their wardrobes or in their families for a long time, that have had a life. When I add to that, they love it even more. That's everything to me." In a world of mass-produced goods, where thousands of items looking exactly the same pour out of factories, every minute of every day, promising ease and convenience, that's special. "When you visibly repair something, it becomes individual," says Solomon. "That changes our relationship to our clothing, and builds connection with it. The people who come to me have realised that their clothes have a value rather than a cost. And that value is something that we cannot put a price on."
The synergy with De Castro, the idea of the quiet revolution, is striking. "Today, at the dawn of Generation Climate Breakdown, the #lovedclotheslast message we share when we mend and alter our clothes has gone beyond showing off sartorial originality," writes De Castro. "It is now a statement that the act of caring for our clothes extends to the act of caring for our environment, and marks our gratitude by valuing the work of the people who make the things we wear." She continues: "Keep the clothes you have with pride, minimise new acquisitions, and do it with the kind of infectious enthusiasm that radiates joy. Because the only things we need more of now are trees and whales and birds and bees – not clothes."
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Valeurs Actuelles
Orléans : aux urgences de l’hôpital, 90% des soignants exercent leur droit de retrait
Un ras-le-bol général. Lundi 28 mars, les syndicats de l’hôpital d’Orléans ont déclaré que 9 personnels soignants paramédicaux sur 10 avaient exercé leur droit de retrait au sein de l’établissement. France 3 précise que 55 arrêts maladie auraient de ce fait été déposés par les effectifs des urgences. Ces derniers souhaiteraient exprimer l’impossibilité de « travailler sans mettre en danger les patients et leurs diplômes », comme l’a mentionné le secrétaire de section Sud santé sociaux dans un communiqué adressé au centre hospitalier. « Le personnel paramédical est à bout de souffle et épuisé, sans aucune ressource pour continuer à travailler », indique aussi le texte.
Sur sollicitation
De son côté, Olivier Boyer, le directeur de l’hôpital, a reconnu des difficultés structurelles au sein de l’établissement de santé. Il a par exemple admis qu’il n’y a « pas assez de personnels, pas que pour les urgences » pour gérer les flux de patients. La centaine de postes d’infirmières vacants n’arrangent pas non plus la situation, les effectifs étant de ce fait sur-sollicités : « On les appelle le weekend, on leur demande de faire des heures supplémentaires », a assuré un syndicaliste. Avant d’ajouter : « Ils restent humains, donc il y a un épuisement total ». Pour tenter d’améliorer la situation au plus vite, le directeur de l’hôpital a promis de mettre en place des actions concrètes. En attendant, il regrette que ces arrêts maladies aient grandement perturbé le fonctionnement de l’établissement, et nécessité de faire appel à des médecins de ville, SOS Médecins ou encore à des cliniques pour « les urgences vitales ».
Orléans : les dernières actualités
BBC
Ukraine war: Russian forces regrouping for attack - Nato
Russian forces in Ukraine are regrouping to double down on their attacks in the east of the country, according to Nato's secretary general.
"Russia is trying to regroup, resupply and reinforce," Jens Stoltenberg said.
His statement came after Russia's assertion on Tuesday that it would "radically" reduce military activity around the capital Kyiv and Chernihiv.
He said Russia's troop movements did not amount to a withdrawal.
Moscow says it is now focusing on "liberating" the Donbas region, in Ukraine's south-east.
Speaking during a press conference on Thursday, Mr Stoltenberg said "we see continued shelling of cities and we see that Russia is re-positioning some of the troops, moving some of them around, most likely to reinforce their efforts in the Donbas region.
"At the same time, Russia maintains pressure on Kyiv and other cities. So we can expect additional offensive actions, bringing even more suffering."
He added that Russia's aim of pursuing a military outcome had not changed.
Echoing Mr Stoltenberg's remarks, the UK's Defence Secretary warned that Russia's change in tactics was "not a retreat", and that it was "changing its focus" after its first efforts were rebutted.
Around 20% of Russian troops around Kyiv have started to reposition, according to a US senior defence official.
The official added that the Russians have largely abandoned Hostomel airport, outside of Kyiv, and are also moving away from the Chernobyl nuclear plant.
Despite this, they said that as troops on the ground dispersed somewhat, Russia is keeping the pressure on in the air, with air strikes continuing to fall on the cities of Kyiv and Chernihiv in the north.
Bombs are also falling on towns and cities in the south, which is becoming the key battlefront, according to Ukrainian interior ministry adviser Vadym Denysenko, cited by Reuters news agency.
Russia concentrating efforts in Donbas
Though US intelligence reports say Russian troops have not made much progress in the east since the invasion began, Russia has said it will now concentrate its efforts on "liberating" the region.
The region is home to the self-declared and Russian-backed people's republics of Luhansk and Donetsk, which are part of Ukraine but which Russia recognised as independent three days before invading.
But Ukrainian troops have "stymied" and "frustrated" Russia's progress in the region, said the US defence intelligence official.
They added it remains to be seen whether the refitting and repositioning of troops will make a difference. But that this could mean the conflict is lengthy and more drawn out.
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France24 - World
Depardieu denounces Putin's 'crazy excesses' in Ukraine
Issued on: 31/03/2022 - 21:22Modified: 31/03/2022 - 21:20
Paris (AFP) – Veteran actor Gerard Depardieu on Thursday denounced the "crazy, unacceptable excesses" of Russian President Vladimir Putin in Ukraine.
"The Russian people are not responsible for the crazy, unacceptable excesses of their leaders like Vladimir Putin," the film star, who has praised the Russian leader in the past, said in a statement to AFP.
Depardieu, a long-time star in France before Peter Weir's 1990 "Green Card" also made him a Hollywood celebrity, left France and took up Russian nationality in 2013 to protest a proposed tax hike on the rich in his homeland.
He is also charged with raping and sexually assaulting a young French actress at his home in Paris in 2018, an accusation he has called "baseless".
Depardieu, 72, had become a friend of Putin, but came out against the war in Ukraine and called for negotiations just days after the Russian invasion began last month.
"Russia and Ukraine have always been brother countries," he told AFP then. "Stop the weapons and negotiate".
On Thursday, he said that he would give all the proceeds from three nights of concerts in Paris from Friday to "Ukrainian victims of this tragic fratricidal war".
Since receiving Russian nationality, Depardieu has often praised the country, calling it a "great democracy", and praising Putin, who he has compared to the late pope John Paul II.
© 2022 AFP
L'Humanité
« Après 2014, la médiatisation a cassé les idées reçues »
EntretienRugby Avec la diffusion des matchs de la Coupe du monde 2014, la discipline a pris son envol chez les féminines. Mais, pour l’ex-internationale Maylis Bonnin, l’égalité hommes-femmes est encore loin d’être acquise.
Éric SerresLe tournoi féminin des Six-Nations a débuté le week-end dernier avec une victoire des Bleues face à la Squadra Azzurra (39-6). Samedi, elles affronteront les Irlandaises pour leur deuxième match. À quelques mois de la Coupe du monde, du 8 octobre au 12 novembre 2022, à Auckland, en Nouvelle-Zélande, Maylis Bonnin, ancienne internationale au palmarès impressionnant (de 1999 à 2006, trois Grands Chelems, un titre de championne d’Europe et une 3e place à la Coupe du monde), fait le point sur l’état de santé du rugby chez les féminines en France.
Entre le rugby joué à votre époque et celui d’aujourd’hui, voyez-vous des différences ?
Bien sûr. Il est plus rapide, il est aussi plus technique. Après, au niveau de l’intensité et de l’impact, c’est pareil. C’est toujours aussi dur lorsque l’on joue l’Angleterre ou la Nouvelle-Zélande. Ce qui a évolué par contre, ce sont les temps d’entraînement pour les joueuses. Les clubs Élite préparent bien plus les filles que de mon temps. On s’entraînait douze heures par semaine, aujourd’hui je pense que l’on n’est pas loin des vingt heures. Après, au niveau encadrement, c’est un peu pareil. Enfin, dernière différence, les filles qui jouent au haut niveau ont toutes ou presque appris le rugby très jeunes. Cela a une répercussion sur le bagage technique.
À quel âge avez-vous débuté ?
J’ai commencé à 18 ans. C’est Pierre Villepreux, qui était à l’université de Limoges, qui me l’a enseigné. Il a mis toute une génération de filles qui étaient en Staps au rugby. Nous n’avions pas le choix. Si on voulait l’enseigner aux élèves plus tard, il fallait forcément l’apprendre. En parallèle, il a créé un club féminin où il n’y avait que les étudiantes de ses cours. Si j’ai été ensuite détectée par l’équipe de France, je pense que c’est grâce à lui. Il m’a enseigné la lecture du jeu, ce qui a fait la différence malgré mon manque de technique par rapport à certaines.
Le rugby au féminin semble avoir fait peu à peu sa place dans le monde de l’Ovalie. Le regard a-t-il changé ?
Il y a eu une bascule en 2014, au moment de la Coupe du monde qui se déroulait en France. Comme celle-ci avait été décalée au mois d’août et que les médias n’avaient rien à se mettre sous la dent, ils se sont emparés de l’événement. À leur grande surprise, non seulement il y avait du monde dans les stades, mais en plus l’Audimat était bon. Si vous ajoutez à cela les réseaux sociaux, cela a eu un effet boule de neige. Donc, si cela intéresse les médias, les clubs et les instances se sentent obligés d’y mettre plus de moyens. Aujourd’hui, ceux qui ne se passionnent pas pour le ballon ovale ne s’étonnent plus de voir des filles le manier. Ce n’était pas le cas à mon époque. On considérait que c’était une activité brutale, donc réservée aux seuls garçons. La médiatisation a cassé les codes.
Bernard Laporte, lors de sa campagne pour la présidence de la FFR, avait exposé cinq objectifs pour les féminines : contrats fédéraux, féminisation des institutions, atteindre les 30 000 licenciées en 2025, réformer les compétitions Élite et fédérales. A-t-il tenu ses promesses ?
Il y a une accélération qui est intéressante. Sur les effectifs, je crois que l’on a dépassé la barre des 30 000 licenciées. Dans les commissions, les filles prennent de plus en plus de place. Les contrats fédéraux sont là. Reste que, pour les montants, il y a mieux à faire. Les sacrifices des filles qui sont au haut niveau sont les mêmes que ceux des garçons. Mais l’on est plutôt sur la bonne voie. Après, en tant que femme, je vais vous dire que cela n’est jamais assez.
Ne devrait-on pas arriver peu à peu à une professionnalisation du rugby féminin, comme cela s’est fait chez ses homologues masculins ?
Il faut penser à une chose : l’après-carrière. Ce que gagnent actuellement les filles ne pourra jamais leur permettre de vivre et, surtout, d’avoir le temps de préparer sereinement une reconversion. Le double projet, je trouve cela beaucoup plus intéressant. Car cela protège en cas de blessure importante. Il faut simplement qu’il y ait une entente entre les écoles, les universités et les entreprises pour instaurer une certaine souplesse afin que les filles puissent pratiquer leur sport.
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rugby féminin L'Humanité
Samba-Mayela : une médaille et un cri
ChroniqueMejdaline MhiriSept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.
Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).
Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.
Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.
La chronique sportive de Mejdaline Mhiri France24 - World
Ukraine could lose half its harvest due to war: minister
Issued on: 31/03/2022 - 21:02Modified: 31/03/2022 - 21:00
Kyiv (Ukraine) (AFP) – Bombed out wheat fields, farmers gone to the front, supplies chains ruined.
Half of Ukraine's harvest this year, crucial to global food supplies, could be lost because of Russia's war, the country's agriculture minister warned in an interview with AFP.
Last year Ukraine, known as the breadbasket of Europe, harvested a record 106 million tonnes of grain, but this year, the figure could drop 25 or even 50 percent, Mykola Solsky said in written remarks to AFP on Wednesday.
"And it's still an optimistic forecast," Solsky said.
Famous for its fertile black soil, Ukraine was the world's fourth largest exporter of corn and on track to become the third largest exporter of wheat.
Russia's war has been catastrophic for its agriculture and economy.
Several regions, especially the fertile Kherson, Zaporizhzhia and Odessa in the south, are either seeing intense fighting or are inaccessible for farming.
While Solsky vowed that "Ukrainian farmers will sow everywhere where it's possible", he estimated that they can only access 50-75 percent of Ukraine's cropland this season, which could lead to food shortages around the world.
"Because of this war, there can be hunger in a number of countries," Solsky said.
Farmers off to the front
With many farmers joining the army or volunteer territorial defence units, farms are scrambling to find manpower.
"We have a shortage of workers," Solsky said.
His ministry is now trying to put in place a system of temporary military exemptions for agriculture workers, Solsky added.
Despite the war, Ukrainian farmers have already started sowing wheat, barley, rapeseed, oats, sunflowers and soybeans, but the changing military situation is forcing them to improvise.
Farmers will plant crops based on availability of seeds, fertilisers, pesticides and fuel.
"Each farmer and each farm will now have to decide for themselves," Solsky said.
'Cynically striking our fuel depots'
Fuel shortage is another major concern. Before the war, Ukraine received most of its fuel from Russia and Moscow's ally Belarus, and those supplies are now off limits. Meanwhile, sea ports, another source of fuel deliveries, are blocked by Russian forces.
The situation deteriorated further in recent weeks, with Russian strikes destroying several large fuel depots, particularly in the west of the country, which until then had been relatively spared.
"The enemy is cynically striking our fuel depots, knowing that we are getting ready for the sowing season to prevent us from going through with it," Solsky said.
Ukraine has enough reserves to feed its own population, which before the war amounted to about 40 million people. To do that it has banned or limited exports of wheat, sugar, buckwheat, barley and oats as well as beef and poultry.
But agricultural exports are crucial both for the country's economy and for global food supplies.
On Tuesday, Russia was accused before the UN Security Council of creating a global food crisis with its war, which could have especially dire consequences for North Africa and the Middle East.
Before the war, Ukraine exported 4.5 million tonnes of agricultural products each month from its ports, but Russia's blockade "has essentially stopped our exports", Solsky said.
"The Russians are bombing our ports and have mined sea routes," he said. "Restoring them, after we win, will take several years."
The government is looking for ways to increase railways exports, Solsky added.
© 2022 AFP
New York Times - World
In Life, They Showed Israel’s Breadth. In Death, They Were Victims.
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The five victims of Israel’s deadliest terrorist attack in years came from different walks of life, highlighting the complexity of Israeli society.
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By Patrick Kingsley, Gabby Sobelman and Raja Abdulrahim
BNEI BRAK, Israel — At five minutes to eight on Tuesday evening, an Israeli teacher was on an evening stroll, pushing his baby son in a carriage. Up the street, a businessman was in his car, running a brief errand. Around the corner, two Ukrainian construction workers were chatting outside a popular convenience store. And a few blocks over, an Arab Israeli policeman was riding his motorcycle, keeping an eye out for trouble.
Minutes later, all five men were all dead — shot and killed by a Palestinian gunman in the single deadliest terrorist attack in Israel in eight years. In life, their diverse backgrounds highlighted the breadth and complexity of Israeli society. In death, their shared fates stripped away that nuance, turning them all into victims of the same endless conflict.
Amir Khoury, the 32-year-old police sergeant, was an Arab Christian who was about to buy a house with his Jewish fiancée.
“What a loss,” Ghazi Awwad, a lawyer who was close to Sergeant Khoury in college, said Wednesday. “Not all Arabs are good, and not all Jews are good,” Mr. Awwad added. But “Amir was a bridge between Arabs and Jews.”
To many Israelis, the attack in Bnei Brak, a city in central Israel, heightened fears that the country was on the cusp of a wave of violence that could escalate further once the Muslim holy month of Ramadan, often a period of greater tension, starts at the end of this week.
It was the third deadly terrorist act in eight days — a rash of attacks that has left 11 people dead, and made March the deadliest month of militant violence, outside of a full-scale war, in several years.
The situation is not comparable to the second Palestinian uprising, or intifada, which left 1,000 Israelis and at least 3,000 Palestinians dead from 2000 to 2005, said Avi Dichter, a former director of the Israeli domestic intelligence agency, the Shin Bet.
Nevertheless, he said in a broadcast interview on Wednesday, “we are in the midst of a very difficult wave of terror with different characteristics than previous waves.” Previous terrorism campaigns often involved ill-planned stabbings and car-ramming by younger men. “Here we see a wave of terror by older people with automatic weapons,” he added.
The location of recent attacks has also taken Israelis by surprise. One was in the southern city of Beersheba and another in the coastal city of Hadera — both rare targets for militants.
To the residents of Bnei Brak, the attack on Tuesday also came as a shock. Bnei Brak has rarely been directly affected by the Israeli-Palestinian conflict, and is better known as the home of highly religious Jews, or Haredim. The city was still grieving the death of a leading Jewish sage, Rabbi Chaim Kanievsky, whose funeral 10 days ago was one of the largest public gatherings in Israeli history, drawing up to 750,000 mourners.
“Honestly, I never thought anything like this would happen here,” said Moshe Waldman, a 31-year-old accountant from Bnei Brak. “But then this happened right outside.”
Hearing gunshots on his streets on Tuesday night, Mr. Waldman rushed to his window to see a Palestinian man outside carrying an assault rifle.
The man was Diaa Hamarsheh, a 27-year-old cellphone shop owner from the north of the occupied West Bank. The reasons Mr. Hamarsheh chose to attack Bnei Brak remained unclear; he left no note, and no militant group has claimed responsibility for his actions. Some residents of Bnei Brak said they recognized him, and thought he may have once lived illegally in the area while working in construction.
What is certain is that shortly before 8 p.m. Tuesday Mr. Hamarsheh walked north up Bialik Street, a quiet back road named after a prominent Zionist poet, and stopped beside two foreigners chatting outside Idan’s Corner, a neighborhood convenience store.
They were Victor Sorokopot and Dimitri Mitrik, Ukrainians who moved to Israel several years ago, long before the Russian invasion of Ukraine in February, their neighbors and relatives said.
Mr. Hamarsheh stood behind them, raised his rifle, and shot them both dead.
Video showed him then firing at a nearby cyclist, who escaped unharmed, before flagging down a passing car.
The car was driven by Yaakov Shalom, 36, who had recently set up his own business, his family said. Mr. Shalom was off to buy supplies for the upcoming Passover festival when he turned south down Bialik Street and encountered Mr. Hamarsheh.
“Stop!” Mr. Hamarsheh shouted in Hebrew. Then he fired through a car window, hitting Mr. Shalom.
Mr. Shalom crashed his car, and slumped back in his seat — dead.
Hearing the gunshots, an emergency medic living across the street rushed outside to see if he could help.
Moments later, Menachem Englander, the medic, came face to face with Mr. Hamarsheh, surveillance video showed.
Mr. Hamarsheh raised his gun once again to kill Mr. Englander. But the gun jammed, allowing the medic to flee back inside, Mr. Englander said in an interview. “It all happened in one or two seconds,” he said.
Mr. Hamarsheh pressed on, heading west down Hashnayim Street, another quiet side road.
Soon he encountered Avishai Yechezkel, a 29-year-old teacher pushing his one-year-old son, Ariel, in a carriage. Mr. Yechezkel shielded Ariel from the bullet, dying on top of the child, Mr. Yechezkel’s pregnant wife, Naama, said.
“This is the sort of man he was,” Ms. Yechezkel said. “The last thing he did was to save his son.’’
Having killed his fourth victim, Mr. Hamarsheh headed toward a main road, in search of more targets.
Speeding down that road was Sergeant Khoury, the Arab policeman from northern Israel. After the shooting was reported, Sergeant Khoury had been sent to confront the attacker on his motorcycle. He rode with another police sergeant, who sat behind.
Reaching Mr. Hamarsheh, the second officer jumped from the motorcycle, exchanging fire with Mr. Hamarsheh.
Sixteen seconds later, the shooting stopped.
It was two minutes past eight, according to video from the second officer’s body camera.
Mr. Hamarsheh lay slumped on the ground. But Sergeant Khoury was also dying, shot by Mr. Hamarsheh during the firefight.
“I told him to be careful,” Sergeant Khoury’s fiancée, Shani Yashar, said on Wednesday. “He said he would defend everyone, even if it cost him his life.”
Thirty miles away, in the West Bank, another family was also in a state of bewilderment — the Hamarshehs.
On Tuesday night, the family was at a hall in their hometown, Yabad, at a celebratory dinner for a family member who had won a recent election for a seat on the town council. It was there that they received news of the attack and their son’s involvement.
The celebration turned into stunned mourning, even as residents outside began to cheer what they considered a legitimate attack on an occupying power.
Mr. Hamarsheh owned a cellphone shop with his brother and had a side trade of selling cigarettes, which he brought in from Israel. That’s where he said he was going on Tuesday afternoon after having lunch at his family’s home, his family said.
Mr. Hamarsheh was sentenced to 30 months in prison in 2013 for conspiracy to commit manslaughter and throwing objects at vehicles, according to Israeli military records. But his family always believed he was innocent.
“We still can’t understand that this happened,” his father, Ahmed Hamarsheh, said on Wednesday of the attack in Bnei Brak. “How his life went in this direction, we don’t know.”
The consequences for Mr. Hamarsheh’s family had already begun.
Before dawn on Wednesday, Israeli forces descended on Yabad, closing both entrances and surrounding the family’s neighborhood. They detained 22 residents, including Mr. Hamarsheh’s older brother, two cousins and an uncle, Yabad’s mayor, Saed Zaid al-Kilani, said.
Once the forces had finished searching the family home, an engineering unit took measurements of the apartment building, Mr. al-Kilani said. He said that, as per standard practice, he expected the Israeli army would soon destroy the home.
The Israeli Army said any demolition would be subject to legal proceedings, in which the family has the right to appeal.
Patrick Kingsley and Gabby Sobelman reported from Bnei Brak, Israel, and Raja Abdulrahim from Yabad, West Bank. Reporting was contributed by Rawan Sheikh Ahmad from Nof Hagalil, Israel; Irit Pazner Garshowitz from Tzur Hadassah, Israel; Myra Noveck from Jerusalem; and Iyad Abuheweila from Gaza City.
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France24 - World
Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
Issued on: 31/03/2022 - 07:59
Benjamin DODMAN
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Unruffled by defections and the rise of a far-right challenger, Marine Le Pen has steadied her ship in the final stretch of France’s presidential campaign, pulling ahead of rivals as she closes in on a replay of her 2017 duel with Emmanuel Macron.
As he walked off the stage following his latest fiery address in Marseille on Sunday, an exhausted Jean-Luc Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest.
“Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, the veteran leftist added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”
The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen have a shot at the Élysée Palace. It is also the third time the two candidates are vying for the elusive vote populaire – the working-class electorate that was once solidly left-wing but has since drifted to the far right.
French presidential election © France 24
As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. With just 10 days to go before the first round on April 10, Le Pen is polling in second place behind the incumbent, President Emmanuel Macron. Crucially, polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.
Second-round data also looks encouraging for Le Pen, who has significantly narrowed the gap with Macron since she lost by more than 20 percentage points five years ago. A poll by the Ifop-Fiducial group published on Monday indicated Macron would win by just 53% versus 47% for Le Pen – a gap narrow enough to send alarm bells ringing in the president’s camp.
Pollsters have warned that such figures are to be taken with a pinch of salt, pointing to an unprecedented number of voters who are unsure who to vote for or indeed whether to vote at all. Still, Le Pen’s solid ratings underscore the resilience of the National Rally leader, who was upstaged by her noisier rival on the far right – the former pundit and political upstart, Éric Zemmour – for much of the campaign.
Battle on the far right
Zemmour’s provocative outbursts offered him unrivalled exposure during the first months of campaigning, while his ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
>> Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
Instead, the leader of the National Rally appears to have seen off her turbulent challenger, who is now regarded as a very long shot for the April 24 run-off.
“Le Pen may have lost some of her cadres, but the voters who have long backed her and her party are still there,” said Jérôme Sainte-Marie, head of the PollingVox institute, in an interview with FRANCE 24. “She is simply rebuilding her electorate from 2017.”
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims have helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences-Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
“Le Pen has one clear advantage, she has learned from her father the pitfalls politicians must avoid if they are to broaden their appeal: the gaffes, the wrong words, the ill-judged statements that forever haunt candidates and banish them to the fringes,” she told FRANCE 24.
>> Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
The National Rally leader has noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she has studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, has clumsily referenced.
Instead, the veteran far-right candidate has demonstrated a measure of empathy and flexibility, said Alduy, noting that she “immediately spoke in favour of welcoming Ukrainian refugees when war broke out” – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
The strategy appears to be paying off. According to an Ipsos study published by Le Monde on Monday, the number of people who see Le Pen as a threat has dropped two points since January to 51%. While 50% of people surveyed said they would “under no circumstance” vote for her, the figure was higher for both Zemmour (64%) and Mélenchon (53%).
On the surface, her party’s election platform has also undergone a makeover, abandoning some of the more controversial policies from 2017. Gone are the promises to quit the Eurozone, achieve “zero immigration” or ban dual nationality. Le Pen has also softened her stance on societal issues, dropping her opposition to gender-parity policies and shelving plans to call a referendum on reinstituting the death penalty.
When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former Front National – turning it from radical to bland. But party officials have welcomed the shift in perception, noting that some analysts have stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.
Jordan Bardella, the party’s youthful number two, defended the strategy earlier this month at a gathering of rival right-wing candidates hosted by the ultra-conservative magazine Valeurs Actuelles, which has actively pushed Zemmour’s campaign.
“All the changes we have made over the past five years have been designed to transform what had long been a protest pitch into a path that is politically viable, juridically applicable and politically serious – in short, into a platform for government,” he said, striking a pragmatic tone that contrasted markedly with anti-systemic language of past campaigns.
The cost of war
Le Pen’s best efforts to appear “presidential” could easily have been derailed by the outbreak of war in Ukraine, which upended a lacklustre campaign and offered Macron a wartime bump in the polls.
Like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that feature a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
Instead, the war has highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
“Le Pen was very quick to blame Putin for the war and then shift the discussion to the war’s impact on people’s purchasing power, which has been her mantra since the start of the campaign,” Alduy noted.
While condemning Putin’s aggression, the far-right leader has criticised Western sanctions against Russia, flagging their impact on French households already saddled with surging energy prices. She has promised to tax the big energy companies that make “fat profits” from the crisis, a stance popular with her core, working-class electorate. At the same time, she has bolstered her ideological credentials with talk of limiting benefits to French nationals.
The campaign’s general shift towards the concerns of low-income workers has played into Le Pen’s hands, validating her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.
While her rivals have bickered on TV sets and Macron has focused on the international stage, the National Rally leader has spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She has cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing how she plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
A lot of this has taken place below the media’s radar, fostering the impression that – as Mélenchon claimed in Marseille – Le Pen was somehow rising in the polls “without even campaigning”.
Macron’s polar opposite
While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to voters, said Alduy, noting that “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”
The strategy is aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said PollingVox’s Sainte-Marie.
“Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he said. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”
That social bloc has identified the National Rally leader as Macron’s polar opposite, and the one with the best chance of defeating him in the second round on April 24, Sainte-Marie added: “She represents a vision of the world and social categories that are the exact opposite of ‘Macronism’, making her a natural recipient of the anti-Macron vote.”
The trouble for Le Pen is that her working-class voters are also among those most likely to shun the polls. It was the case in last year’s regional elections, when the National Rally suffered its worst defeat in years amid record levels of abstention.
“We’re talking about an economically vulnerable segment of the population that is typically torn between voting against the system or shunning the system,” Sainte-Marie explained. “In the absence of a mobilising campaign, anti-systemic parties tend to be hurt most by abstention, as was the case in the latest regional elections.”
Le Pen has clearly identified the threat of low turnout among her voters as the main obstacle en route to the second round. She has pleaded with supporters to turn out in large numbers on April 10.
“Don’t listen to those who claim all is lost and Macron will win,” she told a crowd of several hundred in the northern town of Bouchain earlier this month. “They’re trying to demobilise you, to demoralise you, to make you give up – in truth, to switch off the people of France. But we won’t let them. Rise up to say enough is enough!”
Whether or not Le Pen’s supporters “rise up” will depend, in large part, on their perception of her chances of victory, said Sainte-Marie.
“It’s the big unknown factor, whether voters will resign themselves to the inevitability of Macron’s re-election,” he said. “Frankly, the circumstances of this campaign are so extraordinary we simply cannot make a prediction.”
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Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem
Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
Cuando Nokia se retiró de Rusia, quedó un vasto sistema de vigilancia
La empresa finlandesa desempeñó un papel clave para permitir el ciberespionaje de Rusia, según muestra una serie de documentos, lo que plantea cuestiones de responsabilidad empresarial.
La sede en Moscú del servicio de inteligencia del FSB, que utiliza una red de vigilancia a la que Nokia ayudó a funcionar sin problemas.Credit...Agence France-Presse — Getty Images
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Por Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik
Adam Satariano, Paul Mozur y Aaron Krolik, quienes reportean sobre tecnología, examinaron más de 75.000 documentos para este artículo.
Este mes, Nokia anunció que detendría sus ventas en Rusia y denunció la invasión a Ucrania. Sin embargo, la firma finlandesa no hizo mención de lo que estaba dejando atrás: el equipo y el software que conectan la herramienta más poderosa de vigilancia digital del gobierno con la red de telecomunicaciones más grande de la nación.
La herramienta fue utilizada para rastrear a simpatizantes del líder de la oposición rusa, Alexéi Navalny. Los investigadores mencionaron que habían interceptado las llamadas telefónicas de un enemigo del Kremlin que luego fue asesinado. Lo más probable es que la herramienta, llamada Sistema para Actividades de Investigación Operativa (SORM, por su sigla en ruso), también se esté usando en este momento, mientras el presidente Vladimir Putin elige y silencia las voces que se oponen a la guerra dentro de Rusia.
Durante más de cinco años, Nokia proporcionó el equipo y los servicios para vincular el SORM con el proveedor de servicios de telecomunicaciones más grande de Rusia, MTS, según los documentos de la empresa que obtuvo The New York Times. Aunque Nokia no fabrica la tecnología que intercepta las comunicaciones, los documentos expusieron cómo trabajó con empresas rusas ligadas con el Estado para planear, optimizar y resolver problemas de conexión del sistema SORM con la red de MTS. El principal servicio de inteligencia rusa, el Servicio Federal de Seguridad (FSB, por su sigla en ruso), utiliza el SORM para escuchar conversaciones telefónicas, interceptar correos electrónicos y mensajes de texto y rastrear otras comunicaciones por internet.
Los documentos, de un periodo que va de 2008 a 2017, muestran, a un detalle que no se había revelado, que Nokia sabía que estaba habilitando un sistema de vigilancia ruso. La tarea fue esencial para que Nokia hiciera negocios en Rusia, donde se había convertido en uno de los principales proveedores de equipos y servicios para hacer funcionar las redes de varios clientes de telecomunicaciones. El negocio produjo cientos de millones de dólares en ingreso anual, incluso cuando Putin se volvió más beligerante en el extranjero y más controlador en casa.
Durante años, las empresas multinacionales sacaron el máximo provecho de una creciente demanda rusa por nuevas tecnologías. Ahora, la indignación mundial en torno a la guerra más grande que se ha visto en territorio europeo desde la Segunda Guerra Mundial está forzándolas a reexaminar su influencia.
El conflicto en Ucrania ha cambiado por completo la idea de que los productos y los servicios son agnósticos. En el pasado, las empresas tecnológicas argüían que era mejor permanecer en mercados autoritarios, aunque eso implicara obedecer leyes creadas por autócratas. Facebook, Google y Twitter han tenido dificultades para encontrar un equilibrio cuando han sido presionadas para censurar, ya sea en Vietnam o en Rusia; mientras que en China, Apple trabaja con un socio propiedad del Estado para almacenar información de los usuarios a la que pueden acceder las autoridades. Intel y Nvidia venden chips por medio de revendedores en China, lo cual les permite a las autoridades comprarlos para el funcionamiento de computadoras de vigilancia.
Las lecciones que saquen las empresas de lo que está ocurriendo en Rusia podrían tener consecuencias en otros países autoritarios donde se venden tecnologías avanzadas. Una regulación que le da poder al Departamento de Comercio de Estados Unidos para impedir que las empresas, entre ellas proveedores de equipo de telecomunicaciones, vendan tecnología en esos lugares fue parte de un proyecto de ley, llamado Ley Estados Unidos Compite, que aprobó la Cámara de Representantes en febrero.
“Deberíamos tratar a la tecnología sofisticada de vigilancia de la misma manera que a la tecnología sofisticada de drones o misiles”, dijo el representante Tom Malinowski, demócrata y miembro de la Cámara de Representantes por Nueva Jersey, quien fue subsecretario de Estado para los derechos humanos en el gobierno de Obama. “Necesitamos controles apropiados para la proliferación de este tipo de tecnologías al igual que sobre otros asuntos delicados de seguridad nacional”.
Andrei Soldatov, un experto en vigilancia digital e inteligencia rusa que revisó algunos de los documentos de Nokia a petición del Times, comentó que, sin el involucramiento de la empresa en el SORM, “habría sido imposible crear un sistema de ese tipo”.
“Seguramente sabían cómo se iban a usar sus dispositivos”, dijo Soldatov, quien en la actualidad es investigador en el instituto Center for European Policy Analysis.
Nokia no negó la autenticidad de los documentos y comentó que, según la ley rusa, debía fabricar productos que permitieran que un operador de telecomunicaciones de Rusia se conectara con el sistema SORM. De acuerdo con la empresa, otros países hacen demandas similares y esta debe decidir si ayuda a que funcione internet o retirarse por completo. Nokia también mencionó que no había fabricado, instalado ni dado servicio al equipo del SORM.
La empresa señaló que cumple las normas internacionales, que usan muchos proveedores de equipos de redes centrales y cubren la vigilancia gubernamental. Nokia hizo un llamado a los gobiernos para que establezcan reglas de exportación más claras sobre dónde se podía vender la tecnología y declaró que “condena de manera inequívoca” la invasión de Rusia a Ucrania.
“Nokia no puede controlar, acceder ni interferir con ninguna capacidad legal de intercepción en las redes que poseen y operan nuestros clientes”, mencionó la empresa en un comunicado.
MTS no respondió a las solicitudes para ofrecer comentarios.
Los documentos que revisó el Times formaban parte de casi dos terabytes de correos electrónicos internos de Nokia, esquemas de red, contratos, acuerdos de licencia y fotos. La empresa de ciberseguridad UpGuard y el sitio web de noticias TechCrunch informaron anteriormente sobre algunos de los documentos que vinculan a Nokia con el sistema de vigilancia estatal. Tras esos informes, Nokia restó importancia al alcance de su implicación.
Sin embargo, el Times obtuvo un caché de datos más amplio que muestra el profundo conocimiento de Nokia sobre el programa. Los documentos incluyen correspondencia sobre el envío de ingenieros de Nokia para examinar el SORM, detalles del trabajo de la compañía en más de una decena de sitios rusos, fotos de la red MTS vinculada al SORM, planos de los centros de la red e instrucciones de instalación de una empresa rusa que fabricó el equipo de vigilancia.
Después de 2017, que es cuando terminan los documentos, Nokia siguió trabajando con MTS y otras empresas rusas de telecomunicación, según los anuncios públicos.
El SORM, el cual se remonta al menos a la década de 1990, es parecido a los sistemas que utilizan las agencias del orden en todo el mundo para intervenir teléfonos y vigilar objetivos criminales. A los fabricantes de equipos de telecomunicaciones como Nokia a menudo se les exige garantizar que este tipo de sistemas, conocidos como intercepción legal, funcionen sin problemas dentro de las redes de comunicación.
En las democracias, por lo general, la policía debe presentar una orden judicial antes de buscar datos de proveedores de servicios de telecomunicación. En Rusia, el sistema SORM elude ese proceso, pues funciona como una caja negra de vigilancia que puede tomar los datos que quiera el FSB sin ninguna supervisión.
En 2018, Rusia fortaleció una ley para exigirles a las empresas de internet y telecomunicaciones que divulgaran datos de comunicaciones a las autoridades, incluso sin una orden judicial. Las autoridades también exigieron que las empresas almacenaran conversaciones telefónicas, mensajes de texto y correspondencia electrónica hasta durante seis meses y el historial de navegación web durante 30 días. El SORM trabaja en paralelo con otro sistema de censura que Rusia ha desarrollado para bloquear el acceso a sitios web.
Agrupaciones, abogados y activistas de la sociedad civil han criticado al gobierno ruso por utilizar el SORM para espiar a los rivales y los críticos de Putin. Según ellos, casi pueden asegurar que el sistema se usa para reprimir el disentimiento en contra de la guerra. Este mes, Putin prometió eliminar de la sociedad a los rusos pro-Occidente, a quienes llamó “escoria y traidores”, y su gobierno ha desconectado servicios de internet extranjeros como Facebook e Instagram.
Nokia es famosa por ser una de las pioneras de los teléfonos móviles, un negocio que vendió en 2013 después de que Apple y Samsung comenzaron a dominar el mercado. Ahora, la mayor parte de sus 24.000 millones de dólares en ventas anuales provienen de los servicios y equipos de telecomunicaciones que ofrecen para el funcionamiento de las redes telefónicas. Casi 480 millones de dólares de las ventas anuales de Nokia provienen de Rusia y Ucrania, menos del dos por ciento de su ingreso total, según la firma de investigación de mercado Dell’Oro.
La década pasada, el Kremlin se tomó más en serio el tema del ciberespionaje y les exigió por la vía legal a los proveedores de equipo de telecomunicaciones que brindaran una entrada para espiar. Si Nokia no hubiera obedecido, en teoría, competidores como Huawei, el gigante de las telecomunicaciones chinas, habría estado dispuesto a hacerlo.
Para 2012, Nokia estaba proporcionando servicios y equipo para la red de MTS, según los documentos. Entre los documentos del proyecto firmados por personal de Nokia había un diagrama de la red que describía cómo el tráfico telefónico y de datos debía fluir al SORM. Fotografías con anotaciones mostraban un cable etiquetado con la sigla SORM que estaba conectado al equipo de la red, al parecer para documentar el trabajo de los ingenieros de Nokia.
Diagramas de flujo mostraban cómo los datos se transmitían por toda Rusia hasta Moscú y las oficinas de campo del FSB, donde los agentes podían usar un sistema de cómputo para buscar las comunicaciones de las personas sin su conocimiento.
La mayoría de los detalles sobre el uso del programa se ha mantenido en secreto. “Nunca sabrás que se llevó a cabo una vigilancia”, comentó Sarkis Darbinyan, un abogado ruso que cofundó Roskomsvoboda, una agrupación para defender los derechos digitales.
Sin embargo, se ha filtrado información sobre el SORM gracias a casos judiciales, agrupaciones de la sociedad civil y periodistas.
En 2011, se filtraron a los medios de comunicación unas llamadas telefónicas embarazosas realizadas por el líder de la oposición rusa Boris Nemtsov. Soldatov, quien cubrió el incidente como reportero de investigación, dijo que las grabaciones telefónicas procedían de la vigilancia SORM. Nemtsov fue asesinado cerca del Kremlin en 2015.
En 2013, un caso judicial que involucraba a Navalny incluyó detalles sobre sus comunicaciones que se cree que fueron interceptadas por el SORM. En 2018, algunas comunicaciones de los partidarios de Navalny fueron rastreadas por el SORM, dijo Damir Gainutdinov, un abogado ruso que representó a los activistas. Dijo que los números de teléfono, las direcciones de correo electrónico y las direcciones de protocolo de internet se habían fusionado con la información que las autoridades recopilaron de VK, la mayor red social de Rusia, que también está obligada a proporcionar acceso a los datos de los usuarios a través del SORM.
“Estas herramientas se utilizan no solo para procesar a alguien, sino para completar un expediente y recopilar datos sobre las actividades de alguien, sobre sus amigos, parejas, etc.”, dijo Gainutdinov, quien ahora vive en Bulgaria. “Los agentes del servicio federal de seguridad, debido al diseño de este sistema, tienen acceso ilimitado a todas las comunicaciones”.
En 2015, el SRM estaba atrayendo la atención internacional. Ese año, el Tribunal Europeo de Derechos Humanos calificó al programa como un “sistema de vigilancia secreta” que se desplegaba de forma arbitraria sin suficiente protección contra los abusos. El tribunal dictaminó finalmente, en un caso presentado por un periodista ruso, que las herramientas violaban las leyes europeas de derechos humanos.
En 2016, MTS recurrió a Nokia para que le ayudara a mejorar su red en amplias zonas de Rusia. MTS estableció un ambicioso plan para instalar nuevo hardware y software entre junio de 2016 y marzo de 2017, según un documento.
Según los documentos, Nokia realizó tareas relacionadas con el SORM en instalaciones de al menos 12 ciudades rusas, lo cual demuestra cómo la red estaba conectada con el sistema de vigilancia. En febrero de 2017, un empleado de Nokia fue enviado a tres ciudades ubicadas al sur de Moscú para examinar el SORM, de acuerdo con cartas que un ejecutivo de Nokia envió a empleados de MTS para informarles del viaje.
Nokia trabajó con Malvin, la firma rusa que fabricó el equipo del SORM que usaba el FSB. Un documento de Malvin les indicaba a los socios de la firma que se aseguraran de ingresar los parámetros correctos para operar el SORM en equipos intercambiables. También les recordaba que les notificaran las contraseñas, los nombres de usuario y las direcciones IP a los técnicos de Malvin.
Malvin es una de varias empresas rusas que obtuvieron contratos lucrativos para la fabricación de equipo cuyo fin era analizar y revisar datos de telecomunicaciones. Algunas de esas empresas, incluida Malvin, eran propiedad de una sociedad tenedora, Citadel, la cual estaba bajo el control de Alisher Usmánov, un oligarca vinculado con Putin que ahora es blanco de sanciones de Estados Unidos, la Unión Europea, el Reino Unido y Suiza.
Malvin y Citadel no respondieron a solicitudes para ofrecer comentarios.
Otros documentos de Nokia especificaban cuáles eran los cables, los enrutadores y los puertos que se debían usar para conectarse con el sistema de vigilancia. Los mapas de redes mostraban cómo el equipo de otras empresas, entre ellas Cisco, se conectaban a cajas del SORM. Cisco se negó a ofrecer comentarios.
Para los ingenieros de Nokia en Rusia, el trabajo relacionado con el SORM a menudo era mundano. En 2017, un técnico de Nokia fue enviado a trabajar a Oriol, una ciudad unos 360 kilómetros al sur de Moscú.
“Trabaja en el análisis del SORM”, le dijeron.
Michael Schwirtz colaboró con este reportaje.
Adam Satariano es un corresponsal de tecnología que reside en Europa, donde su trabajo se centra en la política digital y la intersección de la tecnología y los asuntos internacionales. @satariano
Paul Mozur es corresponsal especializado en temas de tecnología y geopolítica en Asia. Formó parte de un equipo que ganó el Premio Pulitzer 2021 en la categoría de servicio público por la cobertura de la pandemia de coronavirus. @paulmozur
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France24 - World
'McKinsey Affair': Macron under fire from election rivals over costly consultancy fees
Issued on: 31/03/2022 - 11:53
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron has come under fire for his government's liberal use of public money on private consultancy firms, including US-based giant McKinsey, with political rivals sensing an opportunity to narrow his considerable lead just 10 days ahead of the April 10 first round of presidential elections.
Macron has been forced to defend his government’s use of private consultants to help manage the Covid-19 pandemic after a Senate inquiry committee revealed that state spending on consulting firms had skyrocketed to more than €1 billion under his watch.
The use of private consultants has emerged as a surprise issue in the campaign as Macron’s challengers accuse his administration of lavishly spending taxpayer money on international firms that pay little or no taxes in the country.
Although government use of private consultants is common elsewhere, the practice is viewed with suspicion in France, where an elite civil service is expected to manage public affairs.
While Macron is still the overwhelming favourite to win a new term, the critiques come as polls suggest the vote may be tighter than expected.
French presidential election © France 24
“You get the impression that there's something murky, but that's not true,” Macron said at the weekend, challenging anyone with evidence of wrongdoing to report it to authorities.
He argued that public procurement policies had been strictly followed and additional help had been required during the Covid-19 pandemic, when ministries and civil servants were stretched thin.
Attention has focused in particular on McKinsey, whose eye-watering fees and tax policies have seen it join other US corporate bogeymen in France – from the BlackRock investment group to Goldman Sachs to genetically modified seed-maker Monsanto.
Some of Macron's rivals are even hinting at possible criminality while others focus on what they see as irresponsible spending and overly cosy relations between the government and companies known for high prices and cut-throat business advice.
“With me, consulting groups will be gone,” hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon promised on Monday, while far-right leader Marine Le Pen's party has denounced a “state scandal”.
>> Who are the 11 candidates challenging Emmanuel Macron?
Several candidates blasted the government for giving private consultants precedence over France’s highly trained civil servants, noting that their reach extended well beyond management of the Covid-19 pandemic.
McKinsey “received half a million euros to reflect on teachers’ jobs", said Nathalie Arthaud, the candidate from the hard-left Lutte Ouvrière (Workers’ Struggle) party, herself a teacher.
“I reflect on my job every day when I face my students (...) but I don’t ask for half a million; I ask for a decent pay rise, like many workers.”
‘Nothing to hide’
The row over McKinsey emerged in the wake of a Senate investigation which concluded this month that public spending on consultants had more than doubled from 2018-2021, reaching more than €1 billion ($1.1 billion) last year, a record.
The investigation, which condemned the “sprawling phenomenon”, also slammed McKinsey for failing to pay corporation tax for the last 10 years despite declaring sales of 329 million euros in France – which McKinsey denies.
It took McKinsey several days to respond, stating that its French arm had paid 422 million euros in taxes and social charges from 2011 to 2020, without specifying whether that included corporate taxes.
Macron's government sent two ministers to again play defence on Wednesday, with public accounts chief Olivier Dussopt and civil service chief Amélie de Montchalin telling a news conference that there was “nothing to hide” and lashing out at “manipulations”.
"We can't tolerate that this report (from the Senate) has been twisted for the past few days," de Montchalin said, vowing to "reduce the use of external consulting services by at least 15 percent".
Other Macron allies point out that France spent far less than fellow European countries, particularly Britain.
The question for Macron is how much the issue will cut through to voters and affect his chances as the clear favourite for the two-stage election on April 10 and 24.
The former investment banker, labelled a "president of the rich" by left-wingers throughout his time in office, has so far largely steered clear of the election campaign, focusing instead on his diplomatic efforts to end Russia's assault against Ukraine.
Polls currently suggest Macron would easily win the first round if the vote were held today ahead of anti-immigration far-right leader Marine Le Pen, but she appears to be gaining momentum and is closing the gap.
>> Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
One latest survey set off alarm bells in Macron's camp by showing her up three points in a week at 47 percent versus 53 percent for the president in a hypothetical run-off.
“It's a complicated issue that will sway those who were already convinced that Macron is a 'president of the rich', but it's not a widespread issue,” political analyst Philippe Moreau Chevrolet told AFP when asked about the consultancy revelations.
“It counts much less than questions around household income and spiralling inflation and even fears about food supplies,” added Moreau Chevrolet, the founder of MCBG Conseil, a PR agency specialised in political communication.
(FRANCE 24 with AFP, REUTERS)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFive years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFive years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
France 2022: The Campaign
Emmanuel Macron hits back at Eric Zemmour over 'killer' chants
L'Humanité
Débrayage chez Webhelp
Cyprien BogandaCentre d’appels Chez Webhelp, les syndicats SUD et CFDT dénoncent un « blocage complet » des négociations en pleine négociation annuelle obligatoire. Ils appellent à la grève sur le site d’Étrelles (Ille-et-Vilaine), qui compte 650 collaborateurs, ce 1er avril. Dans un tract cité par le Journal de Vitré, ils fustigent la volonté de la direction de « baisser la rémunération des salariés » en revoyant à la baisse une prime de fidélisation, « un acquis » depuis une dizaine d’années. Ils accusent plus largement la politique salariale de l’entreprise, citant des cas de salariés touchant 1 600 euros brut par mois après dix années d’ancienneté. Cy. B.
centres d'appels New York Times - World
La guía cripto para despistados
ByMarch 29, 2022
tecnología
La guía cripto para despistados
Kevin Roose
Todo lo relacionado con lo cripto tiene mucho potencial, incluido el de ser malinterpretado y mal explicado. Aquí estamos para aclarar las cosas.
Hasta hace poco, si vivías en otro lugar que no fuera San Francisco, era posible pasar días o incluso semanas sin oír hablar de criptomonedas.
Ahora, de repente, es ineludible. Si miras hacia un lado, verás a Matt Damon y Larry David haciendo anuncios para empresas de criptomonedas. Gira la cabeza y verás a los alcaldes de Miami y Nueva York discutiendo sobre quién ama más al bitcóin. Dos estadios de la NBA llevan ahora el nombre de empresas de criptomonedas, y parece que todos los equipos de mercadeo de las empresas de Estados Unidos se han subido al carro de los NFT (tókens no fungibles). (¿Puedo interesarte por uno de los nuevos NFT de génesis “Mic Drop” de Pepsi? ¿O tal vez algo de la colección de NFT “Metaverse Meals” de Applebee’s, inspirada en los platos “icónicos” del menú de la cadena de restaurantes?).
¡Cripto! Durante años, parecía el tipo de tendencia tecnológica pasajera que la mayoría de la gente podía ignorar, como las patinetas eléctricas ‘hoverboards’ o las gafas Google Glass. Pero su poder, tanto económico como cultural, se ha vuelto demasiado importante como para pasarlo por alto. El 20 por ciento de los adultos estadounidenses, y el 36 por ciento de los milénials, poseen criptomonedas, según una encuesta reciente de Morning Consult. La aplicación de comercio de criptomonedas Coinbase se ha situado en la cima de las listas de éxitos de la App Store al menos dos veces en el último año. En la actualidad, el mercado de las criptomonedas está valorado en unos 1,75 billones de dólares, aproximadamente el tamaño de Google. Y en Silicon Valley, los ingenieros y ejecutivos abandonan en masa sus cómodos puestos de trabajo para unirse a la fiebre del oro de las criptomonedas.
A medida que se ha ido imponiendo, las criptomonedas han inspirado un discurso inusualmente polarizado. Sus mayores fanáticos creen que están salvando el mundo, mientras que sus mayores escépticos están convencidos de que todo es una estafa, una burbuja especulativa asesina del medio ambiente orquestada por estafadores y vendida a incautos codiciosos, que probablemente hará estrellar la economía cuando estalle.
Llevo casi una década escribiendo sobre criptomonedas, un periodo en el que mis opiniones han oscilado entre el escepticismo extremo y el optimismo prudente. Hoy en día, suelo describirme como un moderado de las criptomonedas, aunque admito que eso puede ser una evasiva.
Estoy de acuerdo con los escépticos en que gran parte del mercado de las criptomonedas consiste en activos sobrevalorados, sobredimensionados y posiblemente fraudulentos, y no me conmueven los sentimientos más utópicos compartidos por los fanáticos de las criptomonedas (como la afirmación de Jack Dorsey, el antiguo jefe de Twitter, de que el bitcóin dará paso a la paz mundial).
Pero a medida que he ido experimentando con las criptomonedas —incluyendo la venta accidental de un NFT por más de 500.000 dólares en una subasta benéfica el año pasado— he llegado a aceptar que no todo es un cínico robo de dinero, y que se están construyendo cosas con sustancia real. También he aprendido, en mi carrera como periodista que cubre tecnología, que cuando tanto dinero, energía y talento fluyen hacia una cosa nueva, generalmente es una buena idea prestar atención, independientemente de tus opiniones sobre la cosa en sí.
Sin embargo, mi creencia más firme sobre las criptomonedas es que están terriblemente mal explicadas.
Recientemente, pasé varios meses leyendo todo lo que pude sobre las criptodivisas. Pero descubrí que la mayoría de las guías para principiantes adoptaban la forma de pódcast aburridos, videos de YouTube con escasa investigación y entradas de blog escritas por inversores irremediablemente parciales. Por otra parte, muchas de las opiniones contrarias a las criptomonedas se veían socavadas por inexactitudes y argumentos anticuados, como la afirmación de que las criptomonedas son buenas para los delincuentes, a pesar de las crecientes pruebas de que los libros de contabilidad rastreables de las criptomonedas las convierten en un medio poco adecuado para las actividades ilícitas.
Lo que no pude encontrar fue una explicación sobria y desapasionada de lo que realmente son las criptomonedas —cómo funcionan, para quién son, qué está en juego, dónde se dibujan las líneas de batalla— junto con respuestas a algunas de las preguntas más comunes que plantea.
Esta guía —en realidad una compilación de preguntas más frecuentes— es un intento de arreglar eso. En ella, explicaré los conceptos básicos de la forma más clara posible, haciendo todo lo que pueda por responder a las preguntas que un escéptico curioso pero de mente abierta podría plantear.
Los defensores de las criptomonedas probablemente discreparán con mis explicaciones, mientras que los opositores más escépticos las encontrarán demasiado generosas. No pasa nada. Mi objetivo no es convencerte de que las criptomonedas son buenas o malas, de que deben ser prohibidas o celebradas, o de que invertir en ellas te hará rico o te llevará a la quiebra. Se trata simplemente de desmitificar un poco las cosas. Y si quieres profundizar, cada sección tiene una lista de sugerencias de lectura al final.
LAS CRIPTOMONEDAS SERÁN TRANSFORMADORAS
Entender las criptomonedas ahora —especialmente si eres naturalmente escéptico— es importante por varias razones
La primera es que la riqueza y la ideología de las criptomonedas van a ser una fuerza transformadora en nuestra sociedad en los próximos años.
Ya has oído hablar de los millonarios de Dogecoin y de los colegas que poseen bitcóins y conducen Lamborghinis. Pero eso no es ni la mitad. El auge de las criptomonedas ha generado nuevas y enormes fortunas a un ritmo nunca antes visto —la comparación más cercana es probablemente el descubrimiento de petróleo en Oriente Medio— y ha convertido a sus mayores ganadores en algunas de las personas más ricas del mundo, esencialmente de la noche a la mañana. Algunas riquezas podrían desaparecer si el mercado se desploma, pero ya se ha cobrado lo suficiente como para asegurar que la influencia de las criptomonedas perdurará durante décadas.
La cultura online de las criptomonedas, tan disparatada y enloquecida con los memes, puede hacer que parezcan frívolas y superficiales. Pero no lo son. Las criptomonedas, incluso las que parecen chistosas, forman parte de un movimiento ideológico sólido y bien financiado que tiene serias implicaciones para nuestro futuro político y económico. El bitcóin, que surgió de las cenizas de la crisis financiera de 2008, se impuso primero entre los libertarios y los activistas antisistema, que lo veían como la piedra angular de un nuevo sistema monetario incorruptible. Desde entonces, otras criptomonedas se han propuesto objetivos similares, como la construcción de una versión descentralizada y no regulada de Wall Street en la cadena de bloques.
Ya estamos empezando a ver una oleada de criptodinero dirigida al sistema político de Estados Unidos. Los criptoempresarios están donando millones de dólares a candidatos y causas, y las empresas de cabildeo se han desplegado por todo el país para conseguir apoyo para la legislación pro-cripto. En los próximos años, los magnates de las criptomonedas financiarán las campañas de los candidatos favorables a las criptomonedas o se presentarán ellos mismos a las elecciones. Algunos traficarán con su influencia de la forma habitual —formando supercomités de acción política, financiando laboratorios de ideas, etc.— mientras que otros tratarán de escapar del bloqueo partidista. (Los cripto millonarios ya están comprando terrenos en el Pacífico Sur para construir sus propias utopías de cadenas de bloques).
La criptomoneda está preparada para convertirse pronto en uno de un puñado de verdaderos temas divisivos, y los políticos de todo el mundo se verán obligados a elegir un bando. Algunos países, como El Salvador —cuyo presidente, Nayib Bukele, amante de las criptomonedas, anunció recientemente el desarrollo de una “Bitcoin City” en las faldas de un volcán— se volcarán de lleno en las criptomonedas. Otros gobiernos pueden decidir que las criptomonedas son una amenaza para su soberanía y tomar medidas drásticas, como hizo China cuando prohibió el comercio de criptomonedas el año pasado. La división entre las zonas del mundo que están a favor de las criptomonedas y las que no lo están podría acabar siendo al menos tan grande como la división entre la internet china y la estadounidense, y quizá incluso más importante.
En Estados Unidos, ya hemos visto cómo las criptomonedas pueden revolver las lealtades partidistas habituales. El expresidente Donald Trump y la senadora Elizabeth Warren, demócrata por Massachusetts, están unidos en el escepticismo criptográfico, por ejemplo, mientras que el senador Ted Cruz, republicano por Texas, está en el mismo campo optimista que el senador Ron Wyden, demócrata por Oregón. También hemos visto lo que puede ocurrir cuando la comunidad cripto se siente políticamente amenazada, como ocurrió el verano pasado, cuando los criptogrupos se unieron para oponerse a una disposición relacionada con las criptomonedas en el proyecto de ley de infraestructuras del presidente Joe Biden.
Lo que quiero decir, supongo, es que a pesar de su tonta apariencia, las criptomonedas no son solo otro extraño fenómeno de internet. Es un movimiento tecnológico organizado, armado con poderosas herramientas y hordas de creyentes ricos, cuyo objetivo es nada menos que una revolución económica y política total.
LAS CRIPTOMONEDAS PODRÍAN SER DESTRUCTIVAS
La segunda razón para prestar atención a las criptomonedas es que entenderlas ahora es la mejor manera de garantizar que no se conviertan en una fuerza destructiva más adelante.
A principios de la década de 2010, la crítica más común a las aplicaciones de redes sociales como Facebook y Twitter era que no funcionarían como negocios. Los expertos predijeron que los usuarios se cansarían de las fotos de vacaciones de sus amigos, que los anunciantes huirían y que todo el sector de las redes sociales se hundiría. La teoría no era tanto que las redes sociales fueran peligrosas o malas, sino que eran aburridas y cursis, una moda impulsada por la publicidad que desaparecería tan rápido como había llegado.
Lo que nadie se planteaba entonces —al menos no en voz alta— eran preguntas como: ¿Qué pasaría si las redes sociales fueran de verdad increíblemente exitosas? ¿Qué tipo de normativa tendría que existir en un mundo en el que Facebook y Twitter fueran las plataformas de comunicación dominantes? ¿Cómo deberían las empresas tecnológicas con miles de millones de usuarios sopesar las compensaciones entre la libertad de expresión y la seguridad? ¿Qué características del producto podrían evitar que el odio y la desinformación en línea se conviertan en violencia fuera de la red?
A mediados de la década, cuando estaba claro que estas preguntas eran urgentes, ya era demasiado tarde. La mecánica de la plataforma y los modelos de negocio basados en la publicidad ya estaban incorporados, y los escépticos —que podrían haber orientado estas aplicaciones en una mejor dirección, si se las hubieran tomado más en serio desde el principio— estaban atrapados tratando de contener el daño.
¿Estamos cometiendo el mismo error con las criptomonedas hoy en día? Es posible. Nadie sabe todavía si las criptomonedas “funcionarán” o no, en el sentido más amplio. (Cualquiera que afirme que lo sabe está vendiendo algo.) Pero hay dinero y energía reales en ello, y muchos veteranos de la tecnología con los que he hablado me dicen que el ambiente de las criptomonedas de hoy se siente, para ellos, como 2010 de nuevo: solo que la tecnología afecta esta vez al dinero, en lugar de a los medios de comunicación.
Si se equivocan, se equivocan. Pero si tienen razón —incluso en parte— el mejor momento para empezar a prestar atención es ahora, antes de que los caminos estén marcados y los problemas sean incurables.
La tercera razón para estudiar las criptomonedas es que puede ser realmente divertido aprender sobre ellas.
Por supuesto, muchas cosas son tontas, turbias o que se refutan por sí mismas. Pero si puedes mirar más allá de los pregoneros y analizar la enrevesada jerga, encontrarás un pozo sin fondo de proyectos extraños, interesantes y que invitan a la reflexión. La agenda de las criptomonedas es tan amplia y multidisciplinar —al reunir elementos de economía, ingeniería, filosofía, derecho, arte, política energética y más— que ofrece muchos puntos de apoyo para los principiantes. ¿Quieres discutir la influencia de la economía austriaca en el desarrollo del bitcóin? Probablemente haya un servidor Discord dedicado a eso. ¿Quieres unirte a una DAO que invierte en NFT, o jugar a un videojuego que te paga en criptotókenes por ganar? Sumérgete.
LAS CRIPTOMONEDAS SON UNA LLAVE MAESTRA GENERACIONAL
No estoy sugiriendo que el mundo de las criptomonedas sea diverso, en el sentido demográfico. Las encuestas han sugerido que los hombres blancos con ingresos altos constituyen una gran parte de los propietarios de criptomonedas, y los libertarios con ejemplares de La rebelión de Atlas probablemente estén sobrerrepresentados entre los cripto millonarios. Pero no es un monolito intelectual. Hay maximalistas de derecha fieles a bitcóin que creen que las criptomonedas los liberarán de la tiranía del gobierno; fanáticos de izquierda de Ethereum que quieren derrocar a los grandes bancos; y especuladores sin apegos ideológicos que solo buscan obtener beneficios y salir. Estas comunidades se pelean entre sí constantemente, y muchas tienen ideas muy diferentes sobre lo que deberían ser las criptomonedas. Es un estudio fascinante, especialmente con un poco de distancia emocional.
Y si aprendes algunos fundamentos de las criptomonedas, puede que descubras que todo un mundo se abre ante ti. Entenderás por qué Jimmy Fallon y Stephen Curry cambian sus avatares de Twitter por simios de dibujos animados, y por qué Elon Musk, el hombre más rico del mundo, pasó una buena parte del año pasado tuiteando sobre una moneda digital con nombre de perro. Las palabras y frases extrañas que encuentres en internet —rug pulls, flippenings, “gm”— te resultarán familiares y, con el tiempo, los titulares como “Un coleccionista de NFT vende las fursonas de la gente por 100.000 dólares en una guerra por la forma de pensar del clic derecho” no te harán preguntarte si estás perdiendo el control de la realidad.
Las criptomonedas también pueden ser una especie de llave maestra generacional, quizá la forma más rápida de refrescar tu conciencia cultural y descifrar las creencias y acciones de los jóvenes de hoy. Y de la misma manera que saber un poco sobre el misticismo de la Nueva Era y los psicodélicos ayudaría a alguien que intentara dar sentido a la cultura juvenil de los años 60, conocer algunos fundamentos de las criptomonedas puede ayudar a alguien perplejo por las actitudes emergentes sobre el dinero y el poder a sentirse más informado.
Una vez más, no me importa si sales de estas explicaciones como un verdadero creyente, un devoto escéptico o algo intermedio. Participa o abstente como quieras. Lo único que busco es comprensión y, posiblemente, librarme un poco de la pregunta que ha consumido mi vida social y profesional durante los últimos años:
“Entonces... ¿Puedo hacerte una pregunta sobre criptomonedas?”.
Comencemos por el principio: ¿Qué es ‘cripto’?
Hace una década o dos, esta palabra en general se usaba como una abreviatura de criptografía. Pero en años recientes, se relaciona más con las criptodivisas. Ahora, el término “cripto” suele referirse a todo el universo de tecnologías que se basan en cadenas de bloques, los sistemas de contabilidad distribuida que respaldan las monedas digitales como el bitcóin, pero que también representan la base de la tecnología que está detrás de cosas como los NFT, las aplicaciones de la Web3 y los protocolos comerciales de las finanzas descentralizadas, o DeFi.
Ah claro, las cadenas de bloques. ¿Me podrías recordar, sin entrar en muchos detalles técnicos, qué son?
En un nivel muy básico, las cadenas de bloques o blockchain son bases de datos compartidas que almacenan y verifican información de manera segura, en términos criptográficos.
Puedes pensar que una cadena de bloques es como una hoja de cálculo de Google, solo que, en vez de guardarse en los servidores de Google, las cadenas de bloques se sostienen gracias a una red de computadoras ubicadas por todo el mundo. Estas computadoras (a veces llamadas mineras o validadoras) se encargan de almacenar sus propias copias de la base de datos, y agregan y verifican nuevas entradas y protegen la base de datos de hackers.
Entonces, ¿las cadenas de bloques son como… hojas de cálculo de Google sofisticadas?
Algo así, pero hay al menos tres diferencias conceptuales importantes.
La primera es que una cadena de bloques está descentralizada. No necesita la supervisión de una empresa como Google. Todo ese trabajo lo realizan las computadoras de la red, por medio de lo que se llama un mecanismo de consenso: un algoritmo complicado que les permite convenir qué hay en una base de datos sin necesidad de un árbitro neutral. Esto hace que las cadenas de bloques sean más seguras que los sistemas tradicionales de contabilidad, según creen sus proponentes, ya que una sola persona o empresa no puede eliminar la cadena de bloques ni modificar su contenido, y cualquiera que quiera hackear o cambiar los registros del sistema de contabilidad tendría que acceder a muchas computadoras al mismo tiempo.
La segunda característica importante de las cadenas de bloques es que, por lo general, son públicas y de código abierto, esto quiere decir que, a diferencia de una hoja de cálculo de Google, cualquiera puede inspeccionar el código de una cadena de bloques pública o ver el registro de cualquier transacción. (Existen cadenas de bloques privadas, pero son menos importantes que las públicas).
El tercer factor es que las cadenas de bloques suelen ser permanentes y solo se les pueden hacer adiciones, es decir que, a diferencia de una hoja de cálculo de Google, los datos que se agregan a una cadena de bloques, por lo general, no se pueden borrar ni cambiar después.
Comprendo. Entonces, ¿las cadenas de bloques son bases de datos públicas y permanentes que no son propiedad de nadie?
Correcto, ya lo estás entendiendo.
Ahora, recuérdame: ¿Qué relación tienen las cadenas de bloques con las criptomonedas?
En realidad, las cadenas de bloques no existían sino hasta 2009, cuando un programador con el seudónimo de Satoshi Nakamoto publicó la documentación técnica de Bitcoin, la primera criptomoneda de la historia.
El bitcóin usaba una cadena de bloques para llevar un registro de las transacciones. Eso fue notable porque, por primera vez, le permitió a la gente enviar y recibir dinero por internet sin la intervención de una autoridad central, como un banco o una aplicación como PayPal o Venmo.
Muchas cadenas de bloques siguen realizando transacciones con criptomonedas, y ahora existen alrededor de 10.000 criptomonedas diferentes, según CoinMarketCap. Pero muchas cadenas de bloques también pueden utilizarse para almacenar otro tipo de información, como datos de NFT, fragmentos de código que se ejecutan de forma automática conocidos como contratos inteligentes y aplicaciones completas, sin necesidad de que intervenga una autoridad central.
Hace unos años, los miembros del sector tecnológico nos decían que las criptomonedas eran una forma de dinero nueva y emocionante, pero no conozco a nadie que pague su renta o haga sus compras con bitcoines. Así que, ¿esas personas solo… se equivocaron?
Buena pregunta. Es cierto que en la actualidad casi nadie paga con criptomonedas. Esto se debe, en parte, a que la mayoría de los comerciantes todavía no aceptan pagos en criptomonedas, y las cuantiosas comisiones por transacción pueden volver impráctico el proceso de gastar pequeñas sumas de criptomonedas en compras básicas del diario. Esto también se debe a que, históricamente, el valor de las criptomonedas populares como el bitcóin y el ether ha subido, por lo que es un riesgo relativo usarlas para compras fuera de internet. (Los ejemplos de su uso para compras básicas suelen ser lastimosos, como el del hombre que en 2010 compró dos pizzas de Papa John’s con bitcoines, que en aquel entonces valían alrededor de 40 dólares, pero que ahora valdrían más o menos 400 millones de dólares).
También es cierto que el valor de las criptomonedas ha aumentado a una escala enorme desde los inicios del bitcóin, a pesar de que la gente no las usa para sus gastos diarios.
Parte de ese crecimiento se debe a la especulación, a la gente que compra criptoactivos con la esperanza de venderlos más caros después. En parte, esto es debido a que las cadenas de bloques que han surgido desde el nacimiento del bitcóin, como Ethereum y Solana, han ampliado los posibles usos de esta tecnología.
Además, algunos criptofanáticos creen que los precios de las criptomonedas como el bitcóin se estabilizarán en algún momento, y así será más práctico utilizarlas como modo de pago.
¿Qué otros usos reales tienen las criptomonedas, además de la especulación financiera?
En este momento, muchas de las aplicaciones exitosas de la criptotecnología se encuentran en las finanzas o en campos relacionados con las finanzas. Por ejemplo, hay quienes usan criptomonedas para hacer envíos internacionales de dinero a familiares en el extranjero y los bancos de Wall Street usan las cadenas de bloques para liquidar operaciones extranjeras.
El auge de las criptomonedas también ha dado pie a una abundancia de experimentos fuera de los servicios financieros. Existen clubes sociales, videojuegos, restaurantes e incluso redes inalámbricas que se basan en la criptotecnología.
Estos usos no financieros siguen siendo bastante limitados. Pero los defensores de la tecnología suelen argumentar que esta aún es incipiente, y que internet tardó décadas en madurar para convertirse en lo que es hoy. Los inversionistas están destinando miles de millones de dólares a empresas emergentes basadas en criptomonedas, pues confían en que, algún día, las cadenas de bloques se usarán para toda clase de cosas: almacenar expedientes médicos, rastrear derechos de música para emisión en continuo, incluso para albergar nuevas plataformas de redes sociales. Además, el ecosistema cripto está atrayendo a muchísimos desarrolladores, una señal prometedora para cualquier tecnología en ciernes.
He oído que la gente llama a las criptomonedas un esquema piramidal o Ponzi. ¿A qué se refieren?
Algunos críticos creen que los mercados de criptomonedas son fundamentalmente fraudulentos, ya sea porque los primeros inversores se enriquecen a costa de los últimos (un esquema piramidal), o porque los proyectos de criptomonedas atraen a los inversores desprevenidos con promesas de rendimientos seguros, y luego colapsan una vez que deja de entrar dinero nuevo (un esquema Ponzi).
Ciertamente hay muchos ejemplos de esquemas piramidales y Ponzi dentro de la criptografía. Incluyen OneCoin, una operación fraudulenta de criptomonedas que robó 4000 millones de dólares a inversores entre 2014 y 2019; y Virgil Sigma Fund, un fondo de cobertura de criptomonedas de 90 millones de dólares dirigido por un inversor de 24 años que se declaró culpable de fraude de valores y fue condenado a siete años y medio de prisión.
Pero estos casos no suelen ser de los que hablan los críticos. Por lo general, argumentan que las criptomonedas en sí son un esquema de explotación, sin valor en el mundo real.
¿Y tienen razón?
Bueno, tratemos de entender los argumentos que exponen.
A diferencia de la compra de acciones de, por ejemplo, Apple, una compra que (teóricamente, al menos) refleja la creencia de que el negocio subyacente de Apple es saludable, la compra de una criptodivisa es más como una apuesta por el éxito de una idea, dicen. Si la gente cree en el bitcóin, lo compra, y los precios del bitcóin suben. Si la gente deja de creer en bitcóin, vende, y los precios de bitcóin bajan.
Los propietarios de criptomonedas, por tanto, tienen un incentivo racional para convencer a otras personas de que compren. Y si tú no crees que la tecnología de las criptomonedas es intrínsecamente valiosa, podrías concluir que todo el asunto se parece a un esquema piramidal, en el que se gana dinero principalmente reclutando a otros para que se unan.
Tengo la sensación de que hay un “pero”.
¡Pero! Aunque hay estafas y fraudes dentro de las criptodivisas, y los criptoinversores son ciertamente aficionados a tratar de reclutar a otras personas para que compren, muchos inversores te dirán que van con los ojos bien abiertos.
Creen que la tecnología criptográfica es intrínsecamente valiosa, y que la capacidad de almacenar información y valor en una cadena de bloques descentralizada será atractiva para todo tipo de personas y empresas en el futuro. Te dirían que están apostando por ‘cripto’ el producto, no por ‘cripto’ la idea, lo que, en cierto nivel, no es tan diferente de comprar acciones de Apple porque crees que el próximo iPhone va a ser popular.
Matt Huang, un destacado inversor, habló en nombre de muchos aficionados a las criptomonedas cuando dijo en Twitter: “Las criptomonedas pueden parecer un casino especulativo desde fuera. Pero eso distrae a muchos de la verdad más profunda: el casino es un caballo de Troya con un nuevo sistema financiero oculto en su interior”.
Se puede discutir esa posición, o disputar cuánto vale realmente este “nuevo sistema financiero”. Pero los criptoinversores creen claramente que vale algo.
¿Las criptomonedas están reguladas?
Solo un poco. En Estados Unidos, se solicita que ciertas criptobolsas centralizadas, como Coinbase, se registren como transmisores de dinero y se apeguen a estatutos como la Ley de Secreto Bancario (BSA, por su sigla en inglés), conforme a la cual deben recopilar ciertos datos sobre sus clientes. Algunos países han aprobado regulaciones más estrictas, y otros, como China, han prohibido por completo el comercio con criptomonedas.
En comparación con el sistema financiero tradicional, las criptodivisas están muy poco reguladas. Hay normas que rigen algunos criptoactivos como las criptomonedas estables, o stablecoins —monedas cuyo valor está vinculado a monedas respaldadas por gobiernos— o incluso directrices claras del Servicio de Impuestos Internos sobre cómo deberían gravarse ciertas criptoinversiones. La regulación en ciertas áreas del sector, como las DeFi (finanzas descentralizadas), es casi nula.
Esto se debe en parte a que la tecnología aún está en sus inicios, y toma tiempo elaborar reglas. Sin embargo, esta también es una propiedad de la tecnología de cadenas de bloques, que se diseñó en gran medida para que los gobiernos no pudieran controlarla tan fácilmente.
Esta pregunta viene de la rapera Cardi B (que al parecer tiene curiosidad sobre el tema): ¿Las criptomonedas van a remplazar al dólar?
Lo siento, Cardi. El dólar es la moneda de reserva del mundo, y desplazarlo sería un esfuerzo enorme y costoso que es poco probable que suceda pronto. (Para darte solo un pequeño ejemplo de lo inmensa que es esa tarea: todos los contratos financieros que están denominados en dólares tendrían que volver a redactarse en bitcoines, ether, o cualquier otra criptomoneda).
También hay obstáculos técnicos que las criptomonedas deben superar si algún día van a desplazar a las monedas emitidas por gobiernos. En la actualidad, las cadenas de bloques más populares —Bitcoin y Ethereum— son lentas e ineficaces en comparación con las redes de pago tradicionales. (La cadena de bloques de Ethereum, por ejemplo, solo puede procesar unas 15 transacciones por segundo, mientras que Visa dice que puede procesar miles de transacciones de tarjetas de crédito por segundo).
Además, para que una criptomoneda como el bitcóin sustituyera al dólar, se tendría que convencer a miles de millones de personas de que usaran una moneda cuyo valor fluctúa muchísimo, que no está respaldada por ningún gobierno, y que a menudo no se puede recuperar en caso de robo.
¿Qué tipo de personas invierten en criptomonedas? ¿Todos son —para citar un episodio reciente de la serie Curb Your Enthusiasm— “nerds y nazis”?
Es difícil saber quién está invirtiendo en criptomonedas, sobre todo porque muchas de las operaciones se realizan de manera anónima o bajo un seudónimo. Pero algunas encuestas y estudios sugieren que el sector sigue estando dominado por hombres blancos adinerados.
En un informe reciente, Gemini, una criptobolsa, estimó que las mujeres conformaban solo el 26 por ciento de los criptoinversionistas. El grupo descubrió que el propietario de criptomonedas promedio era un hombre de 38 años con un ingreso anual aproximado de 111.000 dólares.
No obstante, al parecer, los dueños de criptomonedas se están diversificando. Una encuesta de 2021 del Centro de Investigaciones Pew reveló que era más probable que adultos asiáticos, negros y latinos hubieran usado criptomonedas que adultos blancos. También está aumentando la adopción de criptomonedas fuera de Estados Unidos, y algunos estudios sugieren que la aceptación está creciendo con más rapidez en países como Vietnam, India y Pakistán.
Mi colega, Tressie McMillan Cottom, ha argumentado que las criptomonedas —porque se basan en registros permanentes e irrefutables de la propiedad de los bienes y las monedas digitales— son especialmente atractivas para las personas de grupos marginados, a quienes se les puede haber quitado su propiedad injustamente en el pasado.
“Si vivo en una comunidad donde la policía utiliza absolutamente el dominio eminente para reclamar mi propiedad privada y no puedo hacer nada al respecto”, escribió, “esa sensación de impotencia cotidiana haría que la promesa de la cadena de bloques sonara bastante bien”.
Dicho esto, algunos estudios recientes también han descubierto que un pequeño número de personas posee la gran mayoría de la riqueza de las criptomonedas, por lo que no es necesariamente un paraíso igualitario.
¿Y qué pasa con los extremistas? ¿Están involucrados con las criptodivisas?
Algunos sí. Dado que se puede comprar y vender criptodivisas sin usar el nombre ni tener una cuenta bancaria, en sus inicios las criptomonedas eran una opción natural para las personas que tenían motivos para evitar el sistema financiero tradicional. Entre ellos había delincuentes, evasores de impuestos y personas que compraban y vendían productos ilícitos. También había disidentes políticos y extremistas, algunos de los cuales habían sido expulsados de servicios de pago más convencionales como PayPal y Patreon.
Como resultado de su oportuna entrada en el mercado de las criptomonedas, algunos extremistas se han enriquecido. Una reciente investigación del Southern Poverty Law Center descubrió que varios prominentes supremacistas blancos han ganado cientos de miles o millones de dólares invirtiendo en criptomonedas.
Por supuesto, hay millones de propietarios de criptomonedas, la gran mayoría de los cuales no son supremacistas blancos. Y las mismas propiedades de anonimato y resistencia a la censura que hacen que las criptomonedas sean útiles para los supremacistas blancos también podrían hacerlo atractivo para, por ejemplo, los ciudadanos afganos que huyen de los talibanes. Así que etiquetar a todo el movimiento cripto como grupo extremista sería exagerado. En cualquier caso, se puede decir que las criptomonedas se han convertido en algo atractivo para todo tipo de personas que prefieren no tratar (o no pueden hacerlo legalmente) con un banco tradicional.
Otra crítica que he escuchado es que las criptomonedas son malas para el medioambiente. ¿Es cierto eso?
Esta es una verdadera caja de Pandora, y una de las mayores objeciones al uso de criptomonedas.
Vamos a partir de lo que sabemos con certeza. Es cierto que, en la actualidad, la mayor parte de las operaciones con criptomonedas suceden en cadenas de bloques que requieren grandes cantidades de energía para almacenar y verificar las transacciones. Estas redes usan un algoritmo de consenso conocido como “prueba de trabajo”, un proceso que se ha comparado con un juego de adivinanzas global en el que las computadoras compiten para resolver acertijos criptográficos a fin de agregar nueva información a la base de datos y ganarse una recompensa. Para resolver estos acertijos se requieren computadoras potentes, que a su vez consumen mucha energía.
Por ejemplo, la cadena de bloques del bitcóin usa un estimado de 200 teravatios hora de energía al año, según Digiconomist, un sitio web que monitorea el consumo de energía de las criptomonedas. Eso es comparable al consumo anual de energía de Tailandia. Además, se ha calculado que las emisiones de carbono relacionadas con el bitcóin alcanzan unos 100 megatones al año, lo cual es comparable a la huella de carbono de la República Checa.
¡Cielos! ¿Cómo justifican los partidarios de las criptomonedas ese tipo de impacto ambiental?
Los defensores de las criptomonedas suelen objetar estas estadísticas. También arguyen que:
-Nuestro sistema financiero existente también consume mucha energía, con el suministro de electricidad a millones de sucursales bancarias, cajeros automáticos que se quedan inactivos durante la mayor parte del día, minas de oro y otra infraestructura de alto consumo de energía.
-Muchas computadoras para minado de criptomonedas ya se valen de fuentes renovables de energía o de energía que, de otro modo, se desperdiciaría.
-La mayoría de las nuevas cadenas de bloques usan mecanismos de consenso que requieren mucha menos energía que el de prueba de trabajo. (Ethereum, por ejemplo, tiene previsto cambiar a un nuevo tipo de mecanismo de consenso llamado prueba de participación en algún momento de 2022, que podría reducir su uso de energía hasta en un 99,5 por ciento).
¿Y esos argumentos son válidos?
En parte lo son. Es verdad que las cadenas de bloques más nuevas están diseñadas de tal modo que requieren mucha menos energía que el bitcóin, y que el cambio programado de Ethereum a un nuevo tipo de mecanismo de consenso llamado “prueba de participación” reducirá su huella ambiental de manera significativa, cuando suceda, si es que sucede.
Sin embargo, también es un poco conveniente apartar la atención del bitcóin, que sigue siendo la criptomoneda más valiosa del mundo. No se prevé que las necesidades energéticas del bitcóin vayan a disminuir mucho pronto. Además, aunque todos los mineros de bitcóin solo utilizarán energías renovables, el mantenimiento de la cadena de bloques aún implicaría un costo ambiental.
A fin de cuentas, está claro que la criptotecnología tal como la conocemos hoy en día tiene un impacto ambiental significativo, pero es difícil medir con exactitud cuán significativo es. Muchas de las estadísticas que se citan con frecuencia provienen de grupos de la industria, y es complicado encontrar datos y análisis confiables e independientes.
No obstante, pocos partidarios de las criptomonedas disputarían la afirmación de que las cadenas de bloques consumen más energía que una base de datos centralizada tradicional, así como 100 refrigeradores usan más energía que uno solo. Únicamente argumentan que el impacto ambiental de las criptodivisas se reducirá con el tiempo, y que vale la pena pagar los costos por los beneficios de la descentralización.
Lo entiendo. ¿Me repites cuáles son esos beneficios?
Algunos defensores de las criptomonedas te dirán que el mayor beneficio de la descentralización es la capacidad de crear monedas, aplicaciones y economías virtuales que son resistentes a la censura y al control que viene desde arriba. (Imagina una versión de Facebook, dirán, en la que Mark Zuckerberg no pudiera decidir unilateralmente expulsar a la gente).
Otros dirán que la mayor ventaja de la descentralización es que permite a los artistas y a los creadores controlar sus propios destinos económicos de forma más directa, dándoles una forma (en forma de NFT y otros criptoactivos) de evitar a los guardianes de las plataformas como YouTube y Spotify, y vender obras digitales únicas directamente a sus fanáticos.
Otros dirán que las criptomonedas son más útiles para las personas que no viven en países con monedas estables o para los grupos disidentes que viven bajo regímenes autoritarios.
Hay un millón de otros beneficios hipotéticos de la descentralización y las criptomonedas, algunos de los cuales son realistas y otros probablemente no.
¿Cómo se usan las criptomonedas en la práctica? ¿Es como enviar un pago por Paypal o Venmo?
Puede serlo. La manera más rápida de empezar a usar criptomonedas es crear una cuenta en una criptobolsa como Coinbase, que puede vincularse a tu cuenta bancaria y convertir tus dólares estadounidenses (u otras monedas emitidas por gobiernos) en criptomonedas.
Aunque muchos usuarios prefieren crear sus propias carteras, o “wallets”, lugares seguros donde pueden guardar claves criptográficas que les dan acceso a sus activos digitales.
Una vez que tienes algunas criptomonedas en tu cartera, el proceso puede ser bastante sencillo. Solo ingresa la dirección de la cartera del destinatario, paga la comisión de la transacción (si aplica) y espera a que pase el pago.
Otros tipos de transacciones, como la compra y venta de NFT, pueden ser significativamente más complicadas, pero el acto básico de enviar un pago a alguien suele llevar solamente unos minutos.
Estoy listo para sumergirme en el resto de tus explicaciones. Pero antes, tengo una última pregunta sobre la cultura de las criptomonedas: ¿por qué es tan extraña e insular?
Esta es quizás la pregunta que más me hacen sobre las criptomonedas. La gente ve a sus amigos, compañeros de trabajo y familiares sumergirse en la madriguera de las criptodivisas y aparecer días o semanas después con una nueva obsesión, nuevos amigos de internet, un montón de nueva jerga y la aparente incapacidad de hablar de otra cosa. La gente que cree en las criptomonedas tiende a creer de verdad en ellas, hasta el punto de que pueden parecer al mundo exterior más evangelistas de una nueva religión que aficionados a una nueva tecnología.
Alguna vez fui reportero de religión, y no creo que la comparación sea totalmente inapropiada. (Tampoco es necesariamente algo malo: mucha gente encuentra sentido, comunidad y estímulo intelectual en la religión). Como ha señalado el periodista de Bloomberg Joe Weisenthal, las criptomonedas tienen elementos similares a los de una religión emergente: un fundador enigmático (el todavía anónimo Satoshi Nakamoto), textos sagrados (el libro blanco de Bitcoin) y rituales y ritos para marcarse como creyente, como tuitear “gm” (“buenos días” en cripto) a tus compañeros de fe, o poner ojos láser en tu foto de perfil.
Es divertido reírse de las formas (a menudo horribles) en que los criptoaficionados intentan entretenerse e inspirarse mutuamente. Pero centrarse demasiado en su comportamiento y sus costumbres puede significar perderse lo que es realmente novedoso —y, dependiendo de dónde estés, emocionante o peligroso— de la propia tecnología. Por eso, cuando mis amigos me preguntan cómo hablar con sus parientes criptófilos, les aconsejo que empiecen por tratar de entender qué es lo que los entusiasma en primer lugar.
Para profundizar [en inglés]:
“WTF Is the Blockchain?” En esta explicación básica de la tecnología de la cadena de bloques, Mohit Mamoria analiza cómo funcionan y los problemas que pretende resolver.
“Introduction to Blockchain and Money” Este video de YouTube, que explica la historia y los fundamentos técnicos de las criptomonedas, es la primera conferencia de un curso impartido en el MIT en 2018 por Gary Gensler, que ahora es el director de la Comisión de Valores. (El resto del curso también está en YouTube, y resulta interesante de ver).
“A Normie’s Guide to Becoming a Crypto Person” Este artículo de la revista New York Magazine, escrito por Sara Harrison, es una guía de nivel básico sobre la cultura cripto, que incluye un glosario de términos y explicaciones sobre las numerosas subcomunidades cripto.
“Digital Gold” Nathaniel Popper, mi antiguo colega del Times, ofrece una profunda inmersión en la historia de Bitcoin y los orígenes de la criptoeconomía en su libro de 2015.
Diseño y producción de Sean Catangui y Gray Beltran. Editado por Joseph Plambeck y Natasha King.
France24 - World
Five years of Macron: A gap between words and action on presidential priorities (Part 4 of 4)
Issued on: 30/03/2022 - 11:24
Romain BRUNET
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French President Emmanuel Macron hit the campaign trail once again in March, seeking re-election following a five-year term fraught with crises. FRANCE 24 takes a look at how Macron's actions as president measured up to his promises – or didn't.
This is the final installment of FRANCE 24's four-part series on Emmanuel Macron's record as French president on foreign policy, economics, social spending and keeping campaign promises.
From the fight against climate change to the gender equality Macron touted as the "great cause" of his five-year mandate, Macron's term in office showed he could wax lyrical when it comes to the big issues. But in hindsight, the centrist leader's lofty speeches could also prove conspicuously short on follow-through. FRANCE 24 looks at four examples of early Macron priorities that didn't quite pan out.
Cleaning up politics
Macron won office five years ago partly on the back of conservative rival François Fillon's scandalous downfall. Les Républicains candidate Fillon, a former prime minister and one-time frontrunner in the 2017 presidential race, saw his chances plummet after he was accused of corruption in a fake-jobs scheme involving his wife and public funds. Macron, who had never before been elected to public office before his meteoric rise to the Élysée Palace, was able to present himself as a politician without any skeletons in his closet while condemning "practices from a bygone world". Macron was prodded by veteran centrist François Bayrou – who conditioned his support for the political neophyte's fledgling party upon it – to pledge sweeping legislation meant to clean up politics.
Named justice minister under a freshly elected Macron, Bayrou himself was charged with drafting the new law. It proposed concrete reforms like banning parliamentarians from hiring family members, capping the number of consecutive terms one can serve, and monitoring lawmakers' expense accounts. But five years on, it bears noting that Macron's early golden rule of probity in politics has not always been respected in practice.
>> Five years of Macron on the international stage: Spirited, disruptive, impotent? (Part 1 of 4)
Bayrou and two fellow members of his centrist Modem party were obliged to leave the cabinet in June 2017, just a month after Macron's election, amid an inquiry into the party's use of parliamentary assistants in the European Parliament. The same fate befell Macron ally Richard Ferrand that same month over allegations in a separate private health insurance case. But the lofty principles were really left in tatters in 2018 after the Benalla Affair. That summer, Macron lashed out at the press and the justice system in defence of his longtime bodyguard Alexandre Benalla, who had been caught on film assaulting demonstrators during a May Day protest. From then on, the French president appeared to cast many of his pledges aside.
Ferrand, for one, was returned to the mix in September 2018, becoming speaker of the National Assembly. When he was placed under formal investigation a year later in the same private health insurance scandal that had seen him evicted from cabinet at the start of Macron's term, Ferrand was permitted to stay on in the prestigious post. (The case against him was finally dismissed in 2021.) Gérald Darmanin, for his part, was named interior minister in 2020, despite allegations against him by two women for rape and abuse of the vulnerable (a case also later dismissed). Justice Minister Éric Dupond-Moretti, meanwhile, was placed under formal investigation in 2021 over an illegal conflict of interest offence allegedly committed during his time in the job, but he was allowed to remain justice minister.
>> French feminists criticise choice of justice, interior ministers over sexism and rape claims
A collaborative, lateral style
Macron was quick to grasp the public's weariness and distaste for politicians and traditional political parties. On the campaign trail in 2017, he promised to "do politics differently". It was a key factor in launching his rise to power, attracting armies of volunteers and activists to his En Marche (On the move) movement, drawn in by the prospect of building a political platform collaboratively. At that point, the idea was self-management at the local level, a lateral structure, shared decision-making and dialogue with opposition parties.
>> Five years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
But over the course of Macron's term, and in particular during the Covid-19 pandemic, he has in practice espoused top-down decision-making and wielded power vertically. France's parliament, and his party's majority lawmakers, have mainly acted as a registry office for decisions handed down from above. Indeed, when the deputies freshly elected under Macron's La République en Marche banner first took their seats in the lower-house National Assembly in 2017, they had to pledge not to oppose reforms. Furthermore, just like in that "bygone world" Macron once derided, the lawmakers had to commit to not supporting propositions tabled by the other groups in parliament.
Sometimes, the practice of power under Macron has verged on the authoritarian. His controversial pension reform was forced through parliament without a vote in February 2020 (before the pandemic shelved its implementation). Law enforcement on his watch violently put down anti-government protests led by the Yellow Vest movement in 2018 and 2019, by one count seriously wounding 82 demonstrators, including 17 who lost an eye and four who lost a hand amid the unrest.
In March 2019, the United Nations asked France to investigate cases related to "the excessive use of force". Earlier, the Council of Europe had called for France to "suspend the use of LBDs (which shoot rubber bullets) during operations aimed at maintaining public order" and said protesters' reported injuries "raise questions about the compatibility of the methods used in operations aimed at maintaining public order with due regard for [human] rights".
'Make Our Planet Great Again'
Macron also began his term with heady promises on environmental issues. After pledging to invest €15 billion in France's ecological transition and coaxing the environmentalist (and former TV star Nicolas Hulot) to join his cabinet to lead the battle, Macron used Donald Trump's June 2017 withdrawal from the Paris Climate Agreement to launch his own high-impact green appeal with a Trump paraphase: "Make Our Planet Great Again".
But the hope spurred by that early publicity coup soon gave way to disappointment as Macron ceded ground on a number of environmental commitments, rolling back his pledge to ban the herbicide glyphosate and the neonicotinoid insecticides harmful to bees, while implementing a Canada-EU trade deal (Ceta) despite concerns over its environmental impact. Hulot would ultimately quit the cabinet in frustration in 2018, denouncing the "presence of lobbies in the circles of power" when he left.
pic.twitter.com/3g5LYO9Osj
June 1, 2017And yet Macron does have some checkmarks to show on his environmental ledger. Under his watch, France abandoned plans for an airport in Notre-Dame-des-Landes, near Nantes, in 2018, quashed a mining project in French Guiana in 2019, and ended the massive Europacity commercial and leisure zone project in greater Paris later that same year – all plans environmental activists had fought against.
>> Five years of Macron: Yellow Vests, Covid-19 stymie plans for social cuts (Part 3 of 4)
Macron can also boast of having launched France's Citizens Convention for Climate, a forum launched in the wake of the Yellow Vest protests that had begun in response to a carbon tax hike on fuel. The citizens' assembly tasked 150 people chosen at random with putting forward proposals that could enable France to meet its carbon commitments while taking social justice concerns into account. Their labours hatched 146 such proposals in the summer of 2020. But critics charged that the proposals that the government managed to translate into policy were partial or watered down. For example, the assembly pitched a ban on domestic flights whenever a train journey under four hours could serve in their place. But when the legislation was tabled, it stopped short of that ambition, opting to nix flights replaceable by 2.5-hour train journeys instead.
Under Macron, France has also fallen short on its renewable energy commitments. With renewables responsible for only 19.1 percent of the country's energy, France was the only member of the European Union in 2020 not to meet the 23 percent mark set by the bloc.
In February 2021, a domestic court condemned the French State for "wrongful deficiencies" in its climate change fight and later ordered the pertinent French cabinet ministers and the prime minister to "take all useful measures likely to mend the ecological prejudice" by December 31, 2022.
Gender equality
Macron came to power touting equality between men and women as one of the great causes of his term in office. But in practice, the issue hasn't appeared all that important, relegated as it was until 2020 to the responsibility of a junior ministry under the onus of the prime minister.
During a five-year term that coincided with the #MeToo movement globally, progress was made, nevertheless. Macron kept his promise to broaden legal access to medically assisted reproduction to single women and lesbian couples. Time limits for women seeking an abortion were extended from 12 to 14 weeks of pregnancy. And access to free contraception was broadened to girls under 15 in 2020 and women up to the age of 25 in 2022.
Broad consultations on domestic violence in 2019 led to extending the courts' power to urgently protect victims, without having to wait for a formal complaint to be filed. France also established the use of electronic bracelets to keep violent men away from their victims as well as a 24-hour hotline (3919) for women suffering domestic violence.
And yet feminist groups say French women's domestic violence fight has never been granted the resources it needs. The organisations have long appealed for €1 billion to fight femicide and domestic violence generally – a budget that could help create 20,000 places in specialised shelters. But according to a March 2022 Oxfam report, the government has pledged only about a third of the requested amount. The budget dedicated to promoting gender equality in 2022 amounts to just €50 million, out of the government's total €883 billion budget, or about 0.25 percent.
Meanwhile, salary equality in France remains dire. Despite the equality index established in 2018 to fight pay disparities, men are still being paid 30 percent more than women, according to the French statistics agency Insee. "Job insecurity, salary inequality at all levels, and raises for professions primarily occupied by women, including skilled ones like nurses, midwives and teachers, have been set aside," the economist Rachel Silvera told Alternatives Économiques magazine.
This article has been abridged and translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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L'Humanité
Grève des éboueurs à Saint-Étienne
Luis Reygadareconnaissance Lancée le 29 mars, à l’appel de l’Unsa, la grève des agents de collecte de Saint-Étienne (Loire) s’étend à d’autres villes de la métropole pour réclamer des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail. « Qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il neige, à 5 heures du matin, on doit être opérationnel. C’est un boulot usant et risqué… On demande un peu de reconnaissance », explique Pierre Giry, conducteur. Dans un communiqué, le syndicat CGT des agents territoriaux stéphanois a dénoncé « la volonté de briser (la) grève » du maire et président de la métropole (Gaël Perdriau, LR) avec l’envoi d’agents municipaux pour « ramasser les ordures ménagères en lieu et place des grévistes ». L R.
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Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
Issued on: 29/03/2022 - 16:11Modified: 29/03/2022 - 16:13
Aude MAZOUE
Far-right polemicist Éric Zemmour has vowed to reverse the immigration he blames for undermining France’s identity and core values if he wins the country’s upcoming presidential election. FRANCE 24 spoke to his supporters who gathered by the thousands in Paris on Sunday.
A writer and talk show pundit known for his polarising attacks on Muslims and immigrants, Zemmour emerged as the election’s dark horse early on in the campaign, drawing from both the mainstream conservative camp and voters disappointed by the far right’s traditional champion, Marine Le Pen. He has since slipped down the table in voter surveys, polling at around 10-11 percent, though his supporters still rank among the most raucous and motivated ahead of the first round of the election on April 10.
French presidential election © France 24
On Sunday, tens of thousands gathered at the Trocadéro in Paris, facing the Eiffel Tower, hoping to inject new momentum into his campaign. They included veteran far-rightists, staunch Catholics, anti-LGBT activists and anti-vaxxers for whom Zemmour is the best candidate to halt immigration, restore order and uphold traditional French values.
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Eugénie, 18, defending ‘Christian values’
Donning a “Zemmour 2022” cap and a baptism medal wrapped around her neck, 18-year-old Eugénie is getting ready to cast her very first ballot on April 10 – and she could hardly be more thrilled about her choice of candidate. “I never thought I’d support someone with such fervour,” she says. “I’m lucky to be casting my first vote for a candidate I really like.” The philosophy student was just 9 years old when she first took part in a Paris rally, back in 2013, to oppose marriage for same-sex couples. Nine years on, she’s back on the streets of the French capital to “prove that Zemmour is not alone, contrary to what the media claim”.
A practising Catholic, Eugénie stresses the former pundit’s “love of France (...) and the fact that he’s the only candidate to defend Christian values”. He’s also “the only one to challenge the transhumanist movement [advocates of human-enhancement technologies]”, she argues, praising Zemmour’s conservative stance on “bioethical debates that undermine society”. While she acknowledges that transhumanism is a niche concern, even for the far-right candidate, Eugénie wholeheartedly subscribes to his core policy: his pledge to halt, and indeed reverse, immigration.
“It’s good to be humane and welcoming towards foreigners, but when there is a refusal to assimilate we cannot surrender our culture,” says the young Zemmouriste, whose champion has called for a ban on “non-French” first names. Eugénie is aware that Zemmour has slipped behind his rivals in the race for the all-important runoff. But she already has a Plan B in the other far-right candidate, Marine Le Pen, who is polling in second place behind the incumbent, Emmanuel Macron.
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Marc, 57, dreading a ‘great replacement’
“I live nearby, it’s a nice day, I’ve come to gauge the atmosphere,” says 57-year-old Marc, observing the raucous crowd gathered on the Trocadéro. An anti-vaxxer and opponent of the Covid-19 health pass, he describes himself as the “family’s ugly duckling”. “I didn’t get the Covid jab, unlike my mother and brother who sold out to Macron,” he says. Born to a French mother and Yugoslav father, Marc says he can identify with Zemmour, whose parents left their native Algeria when it was still a French territory. In fact, he claims “lots of people of immigrant background can relate to Zemmour”.
Like the far-right candidate, Marc says he is most concerned about the so-called “great replacement”, a conspiracy theory purporting that white Europeans are being replaced by immigrants from Africa and the Middle East, with the complicity of political elites. “It’s not just a theory, it’s everywhere,” says the self-employed part-time worker in the building industry, pointing to the “growing number of women wearing (Muslim) veils in Paris and its suburbs”. Aside from immigration, Marc also agrees with Zemmour’s stances on education and his opposition to “woke” ideas. “Finally, we have a candidate who challenges all the anti-racist, feminist and LGBT talk we are constantly fed by the media,” he says.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
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Ana, 53, from Fillon to Zemmour
Portuguese-born “but very well assimilated, like Zemmour wants”, 53-year-old Ana is perfectly at ease with Zemmour’s hardline stance on immigration. “All of my children have French names, it’s important for them to integrate,” says the mother of four, who travelled from Bellême in Normandy to attend the rally in Paris. A longtime Zemmour fan, Ana was first drawn to the far-right pundit by his televised appearances back in the 1990s and has read every one of his books. She’s a regular participant at his rallies, when she isn’t busy running the kitchen of her restaurant.
A devout Catholic, Ana voted for conservative candidate François Fillon in 2017. Five years on, she sees Zemmour as the champion of Christian values. “He’s the only one with a plan to save our civilisation from the ‘great replacement’. Our race is in decline and we’re heading for catastrophe,” she says, describing Zemmour as an opportunity for France. Ana is convinced the former pundit would have averted the war in Ukraine had he been in power. “He would have known how to negotiate with Putin because he is a man of peace,” she says of Zemmour, who has frequently praised the Russian president, once saying he longed for a “French Putin”.
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Florent, 40, yearning for order
Another longtime supporter, Florent signed up for Zemmour’s fledgling party “Reconquête !” at the first opportunity. “I like his ideas, his personality and his background too. He’s the only one to cast a lucid eye on the situation, particularly when it comes to immigration,” says the 40-year-old school supervisor from the leafy Paris suburb of Saint-Cloud, for whom the “great replacement” is well underway.
“When you see the number of veiled women increasing in a wealthy town like Saint-Cloud, where I live, it means immigration is everywhere,” he claims. “What will the country look like in 20 years? We must act now.” Florent is also drawn to Zemmour’s education platform, with its focus on discipline. “Every day I see kids falling by the wayside. We must restore order to the system,” he says. However, Florent is increasingly pessimistic about his candidate’s chances of qualifying for the run-off. If he fails, he will vote for Le Pen, “without a doubt” – as he has done in the past. “Everything must be done to get rid of Macron,” he adds.
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Séverine, 42, disappointed by Le Pen
A one-time Le Pen supporter, 42-year-old Séverine recently switched her allegiance to Zemmour, angered by Le Pen’s jabs at the former pundit. “I didn’t like it when Le Pen branded him ‘far right’,” she says. “And when she had a go at him for having ‘Nazis’ in his party, it was really absurd, because she has the very same problem.” An administrative worker in a suburb of Paris, Séverine says she leans “neither right nor left” and is drawn to Zemmour’s earnest talk. “He’s not a politician, he’s a man of the people, like a family friend,” she says of the hardline polemicist, who has two convictions for hate speech and is appealing a third.
While she does not live in the countryside, Séverine approves of Zemmour’s promise to hand struggling rural families a €10,000 cheque. She also backs him to halt “the decline in France’s education system”. Holding up a banner that reads “Women with Zemmour”, she dismisses the accusations of misogyny levelled at the far-right candidate, who has repeatedly blasted feminist campaigns and attempts to introduce gender parity in government. “Such accusations are totally unfounded,” she claims. “I even get the impression there are more women than men at his rallies.”
This article was adapted from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONPushing far-right agenda, French news networks shape election debate
France 2022: The Campaign
French far-right hopeful Zemmour toughens already tough line on immigration
New York Times - World
‘Están agarrando a todo el mundo’: las detenciones masivas generan temores por la represión en El Salvador
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La respuesta del gobierno salvadoreño al reciente brote de violencia de las pandillas que dejó decenas de muertos aviva la preocupación de que las medidas de emergencia permitan que el presidente Nayib Bukele se consolide aún más el poder.
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Por Maria Abi-Habib y Bryan Avelar
María pasó el lunes buscando a su hijo de 16 años, indagó en varias cárceles y centros de detención juvenil pero no tuvo suerte: el joven fue una de las cientos de personas detenidas en las horas posteriores a la implementación del estado de excepción en todo El Salvador.
“La policía me dijo que solo lo iban a fichar y no lo he visto desde entonces”, dijo con nerviosismo, mientras pedía que no se revelara su apellido por temor a la represalias de la policía.
La detención del hijo de María, y otros arrestos masivos, se produjeron después de que 62 personas fueran asesinadas el sábado por las pandillas, lo que hace que sea el día más sangriento que se ha registrado en el país desde hace tres décadas cuando se acabó la guerra civil. Pero los grupos de derechos humanos y analistas han expresado su preocupación porque sospechan que las detenciones masivas tienen poco que ver con los asesinatos del fin de semana y temen que las nuevas medidas permitan que el presidente de El Salvador, Nayib Bukele, se consolide aún más en el poder.
La violencia desencadenó una respuesta rápida del gobierno salvadoreño: las fuerzas militares y policiales rodearon los barrios, registrando vehículos y cacheando a cualquiera que intentara entrar o salir. La Asamblea Legislativa salvadoreña aprobó el decreto del estado de excepción por 30 días, suspendiendo algunas libertades civiles garantizadas en la Constitución y otorgándole al gobierno la capacidad de realizar arrestos arbitrarios, intervenir teléfonos sin orden judicial y disolver reuniones públicas.
El domingo por la noche, las fuerzas de seguridad salvadoreñas dijeron que habían detenido a 576 personas en varios distritos de la capital. Algunas personas afirmaron que ni siquiera recibieron información básica sobre las razones por las que sus seres queridos fueron detenidos o adónde los llevaron.
“No hay mucha evidencia de que exista una conexión entre muchas de las personas detenidas y los asesinatos del sábado”, dijo Tiziano Breda, analista de Centroamérica en International Crisis Group, un grupo de expertos que analiza conflictos y disturbios globales.
“Algunos de los encarcelados son pandilleros mayores que han estado inactivos por un tiempo. Otros no son necesariamente pandilleros”, dijo. “Es una redada estigmatizada, donde cualquiera que parezca un matón puede ser arrestado”.
El hijo de María, José Luis, fue uno de los detenidos sin justificación, mientras él y su madre se encontraban en su casa de Santa Tecla, cerca de San Salvador, la capital. El domingo por la tarde, la policía tocó la puerta de su hogar y se llevó a José Luis por la fuerza, sin dar explicaciones, dijo María.
Pero su caso no fue la excepción, las fuerzas de seguridad también arrestaron a un conocido pastor evangélico que solía ser miembro de una pandilla pero se retiró hace más de una década. El pastor, William Arias, se había dedicado a convencer a los pandilleros para que se reintegraran a la sociedad. Según un vecino, fue detenido en las inmediaciones de su iglesia.
El lunes por la tarde, en un centro de detención ubicado en el cuartel de la fuerza naval en la capital, varias mujeres buscaban a sus hijos y esposos.
Eugenia, una vendedora ambulante, llegó buscando a su hijo Kevin, de 18 años, quien fue detenido el domingo por la tarde, junto con varios de sus amigos, mientras veían un partido de fútbol en su barrio. Agentes de la policía local le dijeron a Eugenia que había sido imputado por el delito de formar parte de un “grupo ilegal”, pero no proporcionó detalles ni pruebas.
“Ahora la policía y los militares no están preguntando nada”, dijo Eugenia quien, como todos los entrevistados, pidió que no se divulgara su apellido por temor a represalias.
“Están agarrando a todo el mundo”, afirmó.
El gobierno de El Salvador se apresuró a mostrar sus esfuerzos, tuiteando videos de las fuerzas de seguridad mientras allanaban casas en los barrios pobres y arrestando a decenas de personas en las calles. Bukele dijo en Twitter que se habían producido alrededor de 1000 arrestos desde el domingo por la mañana, sumándose a los 16.000 pandilleros que, según él, ya estaban en prisión y que serían castigados por la violencia del fin de semana.
El mandatario dijo el domingo que el gobierno podría extender el estado de excepción más allá de los 30 días aprobados por los legisladores, avivando los temores de que esa medida pueda usarse para expandir la represión y arrestar a los críticos del gobierno.
“La suspensión de ciertos derechos constitucionales en El Salvador abre la puerta a todo tipo de atropellos”, dijo Juan Pappier, analista sénior de Human Rights Watch, en su cuenta de Twitter.
Bukele ha sido criticado por usar a los militares para interferir con la Asamblea Legislativa y por su decisión del año pasado de destituir a los jueces de la Corte Suprema y al fiscal general en lo que la oposición calificó como una toma de poder inconstitucional. El lunes, el presidente, que ha acusado a Estados Unidos de apoyar a la oposición en el pasado, parecía ansioso por involucrar a la comunidad internacional en su batalla contra las pandillas.
Después de decir en Twitter que le ordenó a las prisiones que racionaran la comida a los pandilleros encarcelados, Bukele lanzó un desafío que parecía estar dirigido a Estados Unidos: “Y si la ‘comunidad internacional’ está preocupada por sus angelitos, vengan y tráiganles comida, porque yo no le quitaré presupuesto a las escuelas para darle de comer a estos terroristas”.
Esas declaraciones alarman a los críticos del mandatario, particularmente después de que el gobierno de Bukele presionó a los legisladores para que propusieran un proyecto de ley que, según los grupos de derechos humanos, podría restringir el trabajo de los periodistas independientes y los grupos de la sociedad civil si reciben financiamiento o apoyo del extranjero. El proyecto de ley se está debatiendo y obligaría a las entidades a registrarse como agentes extranjeros, y su financiación estaría sujeta a un impuesto del 40 por ciento.
El año pasado, Estados Unidos acusó a Bukele de llegar a un acuerdo secreto con las pandillas más temibles del país, como la MS-13. En diciembre, el Departamento del Tesoro sancionó a varios altos funcionarios del gobierno salvadoreño, acusándolos de proporcionar incentivos financieros, prostitutas y acceso a teléfonos móviles a los líderes de pandillas encarcelados a cambio de que las organizaciones criminales reprimieran la violencia.
Bukele, y otros presidentes salvadoreños, han sido acusados de entablar esos acuerdos para reducir el crimen antes de las elecciones. El actual mandatario hizo campaña con la promesa de imponer la ley y el orden en las calles de El Salvador, país que en el pasado ha llegado a ser considerado como uno de los más violentos del mundo. Desde que asumió el cargo, hace casi tres años, parecía estar cumpliendo esa promesa.
Pero el sábado las bandas cometieron asesinatos al azar: vendedores ambulantes, gente que compraba pan y taxistas. Analistas y un funcionario estadounidense dijeron el domingo que es posible que el supuesto acuerdo entre el gobierno y las pandillas esté en crisis y la ola de asesinatos podría ser una medida de presión para renegociar los términos.
Bukele ha negado que su gobierno haya negociado y, en cambio, dijo que los bajos niveles de violencia son el resultado de una estrategia de seguridad secreta —llamada Plan Control Territorial— creada por las fuerzas de seguridad de El Salvador, pero cuyos detalles nunca se han divulgado.
“El plan de control territorial sigue siendo uno de los secretos mejor guardados del gobierno del presidente Bukele”, dijo Astrid Valencia, investigadora sobre Centroamérica en Amnistía Internacional. “Esto demuestra el rechazo de las autoridades a la transparencia”.
Valencia afirma que la medida implementada por las autoridades, las detenciones masivas, había sido empleada por gobiernos anteriores con pocos resultados.
“Necesitamos una estrategia integral”, dijo.
En muchos sentidos, la violencia pandillera que sufre el país se originó en las calles de Los Ángeles. Durante la guerra civil del país, miles de salvadoreños emigraron a esa ciudad y se establecieron en comunidades pobres y marginadas que ya estaban plagadas de la violencia de las pandillas. Muchos de esos inmigrantes se unieron a las organizaciones existentes o comenzaron sus propias bandas para protegerse.
Después de que terminó la guerra en 1992, miles de inmigrantes salvadoreños arrestados en Estados Unidos por la violencia de las pandillas fueron deportados y regresaron a su país de origen que estaba en ruinas. Las cicatrices de la guerra de El Salvador habían atravesado el tejido de la sociedad, dejando un Estado decrépito con pocos servicios, condiciones perfectas para que los deportados establecieran ramas de sus pandillas de Los Ángeles en América Central.
Ahora, la MS-13 se ha convertido en una organización criminal transnacional que participa en todos los negocios, desde la recolección de basura hasta el tráfico de drogas ilegales en varios países.
Maria Abi-Habib es la jefa de la corresponsalía para México, Centroamérica y el Caribe. Ha reportado para The New York Times desde el sur de Asia y el Medio Oriente. Encuéntrala en Twitter: @abihabib
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BBC
SANS TITRE
Superb goal!
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Juventus make a couple more changes to try and find the crucial goal that will level things up on aggregate. On comes Arianna Caruso for Barbara Bonansea and Matilde Lundorf replaces Martina Lenzini.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Juventus haven't offered much in attack this half but they have a free kick in a good position, close o the corner flag on the right. The ball is sent into the goalmouth and causes some panic but Lyon are ultimately able to clear.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Ada Hegerberg heads the ball down from another corner, Wendie Renard sticks out a boot but is just unable to get the crucial contact.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Catarina Macario's delivery from Lyon's latest corner is pushed away by the busy Pauline Peyraud-Magnin.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Cracking shot by Catarina Macario, low and hard from the edge of the area and Pauline Peyraud-Magnin has to dive across to push behind for another Lyon corner.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Juventus make a change as Lina Hurtig is replaced by Agnese Bonfantini, who has four goals in her last four games - all from off the bench.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
It is wave after wave of Lyon attacks with Juventus getting almost everyone back to defend.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Lindsey Horan, impressive on her first start for Lyon, whips in a dangerous cross but Pauline Peyraud-Magnin holds at her near post.
Lyon attack again seconds later but Griedge Mbock's shot is deflected behind for a corner.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Lyon are firmly in control as they look to put the tie beyond Juventus.
They press high and win the ball before working the ball forward quickly with a move that ends with Ada Hegerberg being unable to run in an awkward ball.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Ada Hegerberg tries to drive through the middle for Lyon but ends up crowded out by three Juventus players and the visitors clear.
Pauline Peyraud-Magnin then grabs a cross out of the air with Melvine Malard ready to pounce.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Amandine Henry came on for the start of the second half for the hosts, replacing Damaris Egurrola.
It is Lyon who have made the better start to the second half as Delphine Cascarino sends an effort on the half volley wide.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Will Juventus find a way back into this or will Lyon add further goals? Back under way.
FT: Wolfsburg 2-0 Arsenal (3-1 agg)
Arsenal
Arsenal manager Jonas Eidevall via Uefa.com: "A lot of things happened. I think we could have played better in the first half. We knew it would be a game of fine margins and it was, but we hit the bar, the post and they didn’t go our way.
"They are very physical and demand a lot from opponents. I’m a little disappointed with certain aspects of our performance. They man-marked us and were very aggressive. We expected that but we were disappointed we didn’t find the tactical balance."
FT: Wolfsburg 2-0 Arsenal (3-1 agg)
Arsenal
Arsenal captain Kim Little via Uefa.com: "I think Wolfsburg were strong in the press. We gave away too
much especially in attack. It was a tough match, but I think we can take a lot
from it in terms of what we can improve.
"We’re very disappointed. We want to be able to challenge in
Europe. It was even for the most part but they capitalised on their chances."
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
The whistle goes for half time and Lyon go in with the lead both on the night and on aggregate.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Damaris Egurrola is booked for a foul on Barbara Bonansea.
Juventus then have a shout for a penalty waved away before Lyon break again in numbers, but the Italians recover quickly to snuff out the attack.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Three minutes to go until the break. Lyon had looked like they could score with every attack for a couple of minutes after getting their second but the pace has slowed again now. Juventus will just want to get to the break without conceding another because at the moment they are still in this.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Can Juventus respond? They have a free kick midway inside the Lyon half and the ball is floated into the box but then nodded wide to give the home side a goal kick.
Lyon 2-0 Juventus (3-2 agg)
Lyon are on fire now as Melvine Malard sends a fizzing effort just over the bar.
There's more goals in this game.
France24 - Monde
États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice
Publié le : 30/03/2022 - 14:23Modifié le : 30/03/2022 - 22:22
FRANCE 24
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El Shafee el-Sheikh est jugé à partir de mercredi aux États-Unis pour son rôle dans l'enlèvement et la mort d'otages occidentaux en Syrie. Il était membre d'un groupe de ravisseurs de l'organisation État islamique surnommés "les Beatles" par leurs prisonniers en raison de leur accent britannique.
La justice américaine a entamé, mercredi 30 mars, le procès d'un jihadiste de l'État islamique (EI) dans une certaine confusion sur sa place au sein de la cellule dite des "Beatles", spécialisée dans la capture et l'exécution d'otages occidentaux.
El Shafee el-Sheikh, un homme de 33 ans déchu de sa nationalité britannique, était-il "George", comme certains anciens otages le pensent ? Ou "Ringo", comme l'a déclaré le procureur dans ses déclarations liminaires ?
S'engouffrant dans les "incohérences" entre témoins, l'avocat de l'accusé a quant à lui assuré que son client n'avait "pas fait partie des 'Beatles'".
Ce surnom avait été donné par des otages occidentaux à un groupe de jihadistes à l'accent britannique, actifs entre 2012 et 2015, qui avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande.
Ils sont soupçonnés d'avoir enlevé 27 otages occidentaux, originaires d'une quinzaine de pays. "Tous ont été maltraités, brutalisés aux mains des 'Beatles'", a rappelé le procureur John Gibbs.
>> À lire aussi : "En Syrie et en Irak, la stratégie de la menace permanente du groupe EI"
"En secret, les otages leur avaient donné des surnoms et El Shafee el-Sheikh était Ringo", a-t-il assuré, en l'accusant d'avoir "volontairement conspiré avec d'autres pour prendre en otage" des Occidentaux.
Ces enlèvements "ont entraîné la mort", entre autres, de quatre Américains : les journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que les travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig, a-t-il rappelé.
Le procureur a décrit les vidéos mettant en scène la décapitation des trois Américains, mais aussi de Britanniques ou Japonais.
Il a également expliqué comment la jeune Kayla Mueller avait été réduite en "esclavage" et "violée" par le chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi, avant d'être tuée en 2015.
Dans la salle d'audience du tribunal d'Alexandria, près de Washington, les proches des victimes ont écouté ces descriptions, serrés les uns contre les autres.
"Qui était 'Ringo' ou 'Paul' ?"
Ces vidéos sont "horribles" et "brisent le cœur", a commenté l'avocat de l'accusé, Ed MacMahon. Ce sont des actes "méprisables, insensés, nous ne le contestons pas".
Mais "qui était 'John' ? qui était 'George' ? qui était 'Ringo' ou 'Paul' ?", s'est-t-il interrogé, en soulevant les "incohérences" entre les anciens otages.
Leurs geôliers étaient toujours masqués et avaient "les mêmes caractéristiques, le même parcours, le même accent", a-t-il relevé. "Est-ce-que les identifications sont correctes ?"
Pour Me MacMahon, El Shafee el-Sheikh s'est bien rendu en Syrie en 2012 et a rejoint les rangs de l'EI, mais "il n'était pas membre des 'Beatles' (...) il "n'était pas impliqué dans les enlèvements ni les meurtres", a-t-il soutenu, en demandant aux jurés de l'acquitter.
Sans "compassion"
Une quarantaine de témoins devraient être appelés à la barre lors des trois à quatre semaines de procès.
Parmi eux, d'anciens otages raconteront le "strict protocole" que leur imposaient les "Beatles" : se mettre à genoux face à un mur, sans les regarder. Qu'ils s'y plient ou non, "ils subissaient des coups de manière répétée et imprévisible", a déclaré le procureur Gibbs.
L'accusation a également convoqué une femme yazidie, ancienne esclave de l'EI, qui a été détenue pendant plusieurs mois avec Kayla Mueller.
El Shafee el-Sheikh a été arrêté par les forces kurdes syriennes en 2018 avec Alexanda Kotey, un autre membre présumé des "Beatles".
Alors qu'il était leur captif, il a admis, dans des interviews accordées à plusieurs médias, avoir "interagi" sans "compassion" avec les otages.
Mais il a cherché à minimiser son rôle, en se décrivant comme un intermédiaire chargé de récupérer les adresses e-mail des proches des détenus pour négocier les rançons.
Son avocat a appelé les jurés à "mettre de côté" ces interviews, données alors que son client craignait, selon lui, pour sa vie.
L'accusé encourt une peine de prison à vie incompressible
Les deux hommes avaient été transférés en 2019 aux forces américaines en Irak et en 2020 aux États-Unis.
Depuis, Alexanda Kotey a plaidé coupable "de prise d'otages ayant entraîné la mort", dans l'espoir de purger une partie de sa peine – qui sera prononcée fin avril – au Royaume-Uni.
La figure la plus marquante des "Beatles", Mohammed Emwazi, dit "Jihadi John", qui apparaissait armé d'un couteau de boucher sur les films montrant l'exécution des otages, est mort dans une attaque de drone américain en 2015.
Un quatrième jihadiste britannique, Aine Davis, est en prison en Turquie, où il a été condamné pour terrorisme.
El Shafee el-Sheikh encourt une peine de prison à vie incompressible, les États-Unis s'étant engagés à ne pas requérir la peine de mort afin d'obtenir la coopération judiciaire de Londres.
Avec AFP
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EXPRESS ORIENT
Syrie : dans les coulisses du raid américain qui a éliminé le chef du groupe État islamique
On va plus loin
Syrie : le groupe État islamique affaibli ?
Le monde dans tous ses États
Syrie : retour à la case Bachar ?
Valeurs Actuelles
Tarn-et-Garonne : Intermarché affiche les visages de voleurs présumés
C’est une méthode particulière qui fait parler. A Verdun-sur-Garonne, dans le Tarn-et-Garonne, le couple de gérants d’un magasin Intermarché a décidé de lutter contre les vols à sa manière. Comme l’a indiqué La Dépêche le 30 mars, les franchisés ont exposé, à l’entrée du commerce, un chevalet sur lequel ils ont accroché des photos issues de caméras surveillance. Sur celles-ci, les visages des « voleurs du mois » y ont été affichés sans floutage. Une décision assumée pleinement par les gérants du magasin. « Nous sommes confrontés à des réseaux mafieux notamment des Géorgiens qui pillent nos rayons », a expliqué l’un d’eux. Face à ce fléau, le couple a donc choisi de « se défendre avec (ses) propres moyens », tout en ayant conscience d’être dans l’illégalité.
Exaspération
Les butins des voleurs, constitués de bouteilles d’alcool ou encore de rasoirs, dépassant parfois le millier d’euros, les gérants ont fait part de leur exaspération. « Ils savent comment faire pour que l’affaire soit classée sans suite », a soufflé le responsable, avant d’ajouter : « Ce ne sont pas des citoyens lambdas que l’on affiche sur ce tableau, et on n’a pas fait cela pour le buzz ». Espérant que leur action coup de poing dissuade les voleurs, les commerçants n’ont néanmoins pas pu compter sur le soutien du responsable départemental du groupement des franchisés d’Intermarché. En effet, ce dernier a indiqué qu’il « ne cautionne pas cette démarche », même s’il s’est montré compréhensif quant à « leur agacement face à ces vols répétés ».
Tarn-et-Garonne : les dernières actualités
France24 - Monde
Plusieurs pays de l'UE expulsent des diplomates russes soupçonnés d'espionnage
Publié le : 30/03/2022 - 07:58
FRANCE 24
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Alix LE BOURDON
Plusieurs pays de l'Union européenne, dont les Pays-Bas, l'Irlande, la Belgique et la République tchèque, ont successivement annoncé mardi, dans le cadre d'une action coordonnée, l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'opérations d'espionnage "menaçant la sécurité nationale".
La Belgique, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Irlande ont annoncé mardi l'expulsion de dizaines de diplomates russes soupçonnés d'espionnage, dans une action coordonnée en pleine invasion de l'Ukraine par Moscou.
La cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès, a annoncé que 21 personnes travaillant pour l'ambassade et le consulat de Russie devront quitter le territoire belge car soupçonnées "d'opérations d'espionnage et d'influence menaçant la sécurité nationale".
Parallèlement, l'Irlande va expulser quatre diplomates russes, les Pays-Bas ont dans leur viseur 17 accrédités sur leur sol qualifiés d'"officiers de renseignement russes" et la République tchèque a donné 72 heures à un diplomate russe pour partir.
"Ensemble, avec nos alliés, nous réduisons la présence des services de renseignement russes dans l'UE", a indiqué le ministère tchèque des Affaires étrangères sur Twitter.
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué à l'AFP que Moscou ripostera à ces expulsions suivant "le principe de réciprocité".
Belgique et Pays-Bas procèdent à ces expulsions de manière concertée, a précisé à l'AFP le cabinet de la cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès. La ministre belge a relayé sur son compte Twitter une annonce tout juste faite devant une commission du Parlement, où elle a précisé que les 21 personnes concernées devront quitter le territoire belge dans un délai de 15 jours.
Comme annoncé en commission, la Belgique a décidé d’expulser 21 personnes travaillant pour l’ambassade et le consulat de Russie, qui ont été identifiées en tenant compte de leur implication dans des opérations d’espionnage et d’influence menaçant la sécurité nationale.
March 29, 2022Il s'agit de personnels de l'ambassade de Russie à Bruxelles et du consulat situé à Anvers (dans le nord du pays), toujours selon les services de Sophie Wilmès.
Le gouvernement belge n'a pas compétence sur les diplomates accrédités auprès de l'Union européenne et de l'Otan, institutions qui ont leur siège à Bruxelles.
"Menace pour la sécurité nationale"
Aux Pays-Bas, les 17 expulsions sont également décidées dans le cadre de la politique de sécurité nationale. Le gouvernement néerlandais a décidé d'expulser ces personnes "en raison de la menace pour la sécurité nationale posée par ce groupe" (d'officiers de renseignement), et "l'attitude actuelle de la Russie au sens large rend la présence de ces officiers du renseignement indésirable", a indiqué le ministère des Affaires étrangères à La Haye.
Après le départ de ces 17 personnes, il restera 58 diplomates russes aux Pays-Bas, selon l'agence de presse néerlandaise ANP.
La Slovaquie a également décidé d'expulser 35 diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères, invoquant des informations fournies par les services de renseignement. "Mon gouvernement ne tolérera pas que les Russes mènent en Slovaquie, sous couverture diplomatique, des activités massives d'espionnage, corrompent nos citoyens, répandaient la désinformation et polarisaient notre société", a écrit sur Facebook le Premier ministre Eduard Heger.
D'autres pays, tels que les États-Unis, la Pologne et les pays Baltes, ont déjà annoncé avoir expulsé des agents de renseignement russes depuis l'invasion de l'Ukraine par les forces armées russes le 24 février.
Concernant les pays Baltes, Moscou a annoncé mardi l'expulsion de dix diplomates de ces pays, en représailles à une mesure similaire contre des représentants de Moscou.
Avec AFP
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Une semaine dans le monde
Les 27 réitèrent leur soutien à l'Ukraine
Ici l'Europe
Union européenne : le Pacte vert tombé pour l'Ukraine ?
La chronique de l’éco
Le plan européen pour remplacer le gaz russe
Valeurs Actuelles
Au Mans, une mère de famille originaire de Djibouti jugée pour l’excision de ses trois filles
Elle doit répondre de ses actes. Mercredi 30 mars, une femme de 39 ans originaire de Djibouti a été jugée devant la cour d’assises de la Sarthe. Comme l’a indiqué Ouest France, la trentenaire a dû répondre de faits de complicité de violences volontaires ayant entraîné une mutilation permanente. La mère de famille est accusée d’avoir, sous prétexte d’une « coutume », fait exciser ses trois filles. C’est un examen médical pratiqué sur les fillettes qui a permis de révéler une ablation de l’extrémité de leur clitoris, une pratique interdite en France. Le père de famille, lui aussi suspecté dans le dossier, est décédé en 2017.
« Tradition familiale »
Le début de l’affaire remonte au mois de septembre 2013. Les propos-chocs de l’une des fillettes, scolarisée à l’IME (Institut médicoéducatif) du Mans, a poussé l’établissement à alerter la justice. « Coupé le zizi. Coupé le chouchou », aurait-elle confié. Les excisions auraient eu lieu lors de séjours à Djibouti entre 2007 et 2013. La mère de famille, musulmane pratiquante et vêtue d’un voile islamique, a admis le recours à une sage-femme qui est intervenue pour cet acte au prix de 5 000 francs djiboutiens, soit 20 euros. Elle-même excisée, l’accusée a indiqué que sa vie sexuelle était épanouie. Arrivée de Djibouti il y a de nombreuses années pour « fuir une vie difficile », elle a obtenu la nationalité française en 2005, mais a assumé vouloir conserver la coutume de l’excision par « tradition familiale ». Le verdict est attendu ce jeudi 31 mars 2022. L’accusée encourt quinze ans de réclusion criminelle.
Le Mans : les dernières actualités
France24 - World
Video investigation: How civilians were targeted by heavy bombing in Kharkiv, Ukraine
The Observers
Issued on: 31/03/2022 - 16:53
Poline Tchoubar
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Since the Russian invasion of Ukraine began on February 24, the eastern city of Kharkiv has been the site of severe bombing. While the Russian Ministry of Defence has claimed since February 27 that it is only hitting strategic military targets, amateur images verified and analysed by the FRANCE 24 Observers team show how the strikes have impacted civilians. In this video investigation, we look at the types of weapons and their trajectory.
"I don't know what state our building is in, but the neighbourhood is in ruins..."
Maria and Alla had to leave Kharkiv after spending six days in a basement while bombs fell on their neighbourhood. Now, they stay updated on Ukrainian Telegram channels, where every day videos are posted showing residential areas hit by strikes.
More than 150 videos verified by British NGO Centre for Information Resilience showed damage to civilian infrastructure between February 24 and March 22. Why are these strikes causing such extensive damage? Amateur footage has documented the use of cluster munitions, which cause extensive collateral damage. Footage of rocket debris also provides clues about where the weapons may have been launched from.
>> Read more on The Observers: Russian shelling hits Kharkiv city centre
On March 18, Human Rights Watch denounced the deadly attacks on civilians in Kharkiv. According to the organisation, these attacks deprive civilians of access to food and medicine, as well as services such as electricity, heating and water.
>> Read more on The Observers: Civilian buildings in Kharkiv in crosshairs of Russian shelling
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Israël : nouvelle attaque meurtrière, près de Tel-Aviv, la troisième en une semaine
Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 29/03/2022 - 22:27
FRANCE 24
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L'État hébreu déplore une troisième attaque armée en une semaine. Un homme circulant en voiture a tiré sur des passants en banlieue de Tel-Aviv, faisant au moins cinq morts. L'assaillant a été abattu par la police et l'attaque n'a pas encore été revendiquée.
Au moins cinq personnes ont été tuées, mardi 29 mars, dans des attaques armées en banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv. La police a affirmé avoir abattu l'assaillant sans en révéler l'identité. Il s'agit de la troisième attaque en Israël en une semaine.
"Nous avons malheureusement constaté la mort de cinq personnes", a déclaré à la chaîne Kan, Elie Bin, directeur de la Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.
"Deux ressortissants ukrainiens de 23 et 32 ans" figurent parmi les victimes de cette attaque qui a fait cinq morts dont un policier, a annoncé la police dans un communiqué.
L'ambassade d'Ukraine en Israël a condamné dans un communiqué "l'attaque terroriste haineuse à Bnei Brak qui a fait cinq morts. Et c'est avec une profonde douleur que nous confirmons que deux citoyens ukrainiens sont au nombre des victimes". es autorités israéliennes ont indiqué que les deux Ukrainiens tués étaient des ouvriers et non des réfugiés ou des demandeurs d'asile.
En soirée, des résidents de Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe en banlieue de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan, ont fait état d'un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants.
L'attaque, confirmée par la police, n'a pas été revendiquée dans l'immédiat.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné ces violences. "Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu'aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d'atteindre la stabilité", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a annoncé réunir dans la soirée de hauts responsables sécuritaires pour faire le point sur la situation. "Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière", a-t-il tweeté après l'attaque.
ישראל ניצבת בפני גל טרור ערבי רצחני. לבי עם המשפחות שאיבדו הערב את היקרים להן, ואני מתפלל לשלום הפצועים. כוחות הביטחון פועלים. נילחם בטרור בהתמדה, בעיקשות וביד ברזל. הם לא יזיזו אותנו מכאן. אנחנו ננצח.
March 29, 2022"Nous condamnons fermement l'attaque terroriste d'aujourd'hui à Bnei Brak, en Israël (...). Cette violence est inacceptable. Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur", a affirmé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué.
"De tels actes de violence ne peuvent jamais être justifiés et doivent être condamnés par tous", a affirmé le chef de l'ONU selon un communiqué de son porte-parole.
Troisième attaque meurtrière en une semaine
Dimanche à Hadera, dans le nord d'Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, avait été tués dans une fusillade revendiquée par l'organisation jihadiste État islamique (EI). La police israélienne a identifié les assaillants, qui ont été abattus et décrits comme des agents arabes israéliens de l'EI.
Le 22 mars, à Beer-Sheva dans le sud, ce sont quatre Israéliens, deux hommes et deux femmes, qui sont morts dans une attaque au couteau et à la voiture-bélier perpétrée par un homme inspiré de l'idéologie du groupe EI.
L'assaillant de Hadera, abattu par la police, était un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'EI et pour des prêches faisant son apologie.
L'attaque de l'EI à Hadera saluée par le Hamas
Après l'attaque de dimanche, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué une "opération héroïque". Le Hamas, groupe au pouvoir dans la bande de Gaza, a estimé qu'il s'agissait d'une "réponse naturelle et légitime à l'occupation" et aux "crimes" d'Israël.
Ces attaques surviennent au moment où des rencontres se multiplient pour tenter d'atténuer les tensions à l'approche du ramadan, mois de jeûne musulman qui doit débuter en fin de semaine.
En 2021, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l'armée israélienne.
Avec AFP
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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier
Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique
L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran
L'Humanité
À Paris, plaidoyer pour les services publics
ActuMobilisations Des organisations de la CGT appelaient à manifester jeudi pour exiger plus de moyens humains et financiers. Les cheminots ont aussi défilé dans la capitale contre la casse du rail public.
Clara BolzingerMarion d'AllardLes gouttes de pluie ne les auront pas découragés. Ce jeudi, les défenseurs du service public ont battu le pavé parisien. Une journée de mobilisation à l’appel de la CGT marquée par le départ de deux cortèges distincts. De la place de la Bastille à celle d’Italie, fonctionnaires territoriaux, agents des services sociaux, énergéticiens et cheminots ont porté l’exigence d’un service public renforcé auquel l’État doit donner les moyens, humains et financiers, d’accomplir ses missions.
« On prône une autre politique, il faut sortir l’énergie des logiques de marché et renationaliser les secteurs du gaz et de l’électricité », a une nouvelle fois martelé Sébastien Menesplier, secrétaire général de la fédération CGT des mines-énergie (FNME CGT). Alors que les factures explosent, le syndicaliste dénonce « les impacts de la privatisation » et les menaces de démantèlement qui pèsent sur le service public de l’énergie. À ses côtés, place de la Bastille, Marie et Caroline sont elles aussi venues exiger plus de moyens pour faire leur travail. L’une salariée dans une crèche, l’autre aide-soignante, elles pointent « le manque de matériel » et les « salaires au rabais ». « On ne veut plus compter le nombre de couches par enfant, on refuse de vivre ce que vivent les Ehpad, explique Marie. Les crèches se font de l’argent sur le dos des salariés et des enfants et souvent, on est seules pour s’occuper de 10, voire de 15 petits. » Une surcharge de travail qui exaspère Caroline. « On travaille très vite, trop vite, à la chaîne. Parfois, on en devient maltraitants. Il nous faut du matériel, des embauches », reprend l’aide-soignante, qui revendique, en outre, de pouvoir travailler avec « des horaires fixes et des plannings préétablis ».
la « perte de sens au travail »
À quelques encablures de là, la place d’Italie baigne dans l’épaisse fumée rouge des fumigènes. Plus de 7 000 cheminots ont répondu à l’appel de leur fédération CGT, venus de toute la France pour défendre le rail public. Dans leurs rangs, la combativité se conjugue à la colère, à la démoralisation parfois. Chasuble rouge sur les épaules, Fatima raconte la « fatigue » et la « perte de sens au travail ». En poste dans une petite gare de l’Oise, la cheminote dénonce les restructurations incessantes et la digitalisation à marche forcée. « On a le sentiment de ne servir à rien, pourtant, chaque usager a le droit à un accueil en gare, singulièrement les personnes âgées, souvent perdues, et celles en situation de handicap », témoigne-t-elle.
Après deux années de pandémie qui ont « cassé les collectifs de travail », Fatima constate une hausse des démissions et des demandes de rupture conventionnelle. Un phénomène qui touche tous les métiers de la SNCF renforcé par l’ouverture à la concurrence, qui hypothèque l’avenir de certains agents. « Chez nous, les appels d’offres TER ont été lancés et le premier lot devrait être attribué fin 2023 », explique Jean Riconneau, venu de Metz pour l’occasion avec une quarantaine de camarades. À une semaine de l’élection présidentielle, tous ont en tête l’échéance à venir. Et la suite. « Les cheminots sont déterminés et vont peser dans les prochaines grandes mobilisations sociales », assure le syndicaliste. Et d’évoquer en souriant la réforme des retraites que le président-candidat promet déjà de remettre sur la table.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis noticioso
En Ucrania, Rusia vuelve a usar un cruel manual
Las tácticas rusas de asedio de ciudades y ataque deliberado a civiles ya se han empleado antes en Grozni. Yo lo he visto de primera mano.
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Por Carlotta Gall
KIEV, Ucrania — Muchas cosas me resultan conocidas en medio del retumbar de la artillería pesada de Rusia en Kiev, la capital de Ucrania. En particular, un terrible sentimiento de pavor.
Hace casi 30 años, me encontraba en Grozni, la capital de Chechenia, un territorio al sur de Rusia que se atrevió a declarar su independencia de Moscú cuando la Unión Soviética se estaba desintegrando. Los chechenos pagaron un enorme precio por su atrevimiento. El Ejército ruso invadió dos veces y en ambas ocasiones arrasó con la ciudad, un ejemplo del que se ha convertido en un manual familiar de Rusia para imponer control sobre regiones periféricas del otrora imperio ruso y aplastar pueblos hasta la sumisión.
Ucrania es muy distinta de Chechenia, un pequeño territorio de tan solo un millón de habitantes en el norte del Cáucaso. Ucrania es un país soberano con una población de más de 40 millones de personas, una fuerza armada de más de 200.000 soldados y una ciudad capital de tres millones de habitantes o más.
Sin embargo, vale la pena recordar la experiencia chechena, pues fue la primera vez que vimos a Vladimir Putin desarrollar su estrategia para reafirmar el dominio ruso donde quiera que lo deseara. Sus métodos son la fuerza bruta y el terror: bombardear y sitiar ciudades, usar a civiles como blancos a propósito y secuestrar y encarcelar a los líderes y periodistas locales para remplazarlos con colaboracionistas fieles. Las tácticas están tomadas directamente del manual de Iósif Stalin, como lo escribió la exsecretaria de Estado Madeleine Albright poco antes de morir.
La guerra en Chechenia comenzó con un despliegue impactante de incompetencia rusa. En 1994, durante la víspera de Año Nuevo, las tropas rusas fueron enviadas con torpeza a Grozni. La fuerza, compuesta en su mayor parte por soldados conscriptos que no sabían qué esperar, ingresó a la ciudad con largas columnas de tanques y vehículos blindados; se esperaba que fuera un derrocamiento veloz de los líderes chechenos.
Fueron recibidos por unidades muy motivadas de combatientes chechenos armados con cohetes antitanques, que emboscaron las columnas, atraparon y quemaron a cientos de soldados y vehículos blindados en una noche. Toda una brigada, la brigada Maikop, fue aniquilada casi por completo.
En los días que siguieron, Rusia quedó en un silencio estupefacto mientras el liderazgo evaluaba lo ocurrido y el ejército enviaba refuerzos. Los chechenos celebraron su victoria, dejaron que sus prisioneros hablaran por teléfono con sus madres en Rusia e instaron a Moscú a que retirara sus tropas. Sin embargo, la calma no duró.
El Ejército ruso se movilizó para flanquear Grozni por tres lados y desató sobre la ciudad una arremetida violenta y aterradora de ataques aéreos y artillería. Sus fuerzas destrozaron los suburbios, los parques industriales y luego los distritos residenciales, manzana por manzana, movilizándose por tierra poco a poco mientras forzaban la retirada de los combatientes chechenos bajo un bombardeo abrumador.
Yo lo vi de cerca desde ambos lados, reportando tras las líneas rusas mientras sus enormes armas azotaban la ciudad y recorrían toda la gama de bombas y proyectiles para llegar a los búnkeres donde los civiles vivían sitiados. Una moderna ciudad europea se convirtió en un paisaje lunar devastado. Recuerdo cómo los edificios fueron cortados a la mitad y la vida de las personas se desparramó de los apartamentos a la intemperie.
Los combatientes chechenos estaban por todas partes, pasaban a toda velocidad en autos civiles hacia el frente de batalla, corrían por calles laterales y edificios destruidos. Se convirtieron en maestros de la guerrilla urbana y resistieron durante semanas contra adversidades abrumadoras. Tenían el apoyo generalizado de la población civil, la cual estaba furiosa por el uso de la fuerza bruta de parte de Moscú. Los chechenos, un pueblo musulmán, habían sufrido opresión y deportación durante el mandato de Stalin y tenían un largo historial de resistencia frente al control ruso.
Cuando los rusos se encontraban con una defensa más obstinada de lo normal, dejaban caer bombas de racimo letales que suprimían a cualquier persona o vehículo que circulara por las calles, ya fueran combatientes, civiles que huían o personas mayores que querían recoger agua.
Después de tres meses, las fuerzas rusas tomaron el centro de la ciudad y los soldados se sentaban en sillas de plástico para cuidar un páramo de edificios destruidos, tierra excavada y tocones golpeados. La lucha se trasladó a los suburbios del sur, donde las fuerzas rusas destruyeron la última resistencia con bombas para colapsar búnkeres, las cuales atravesaban edificios de ocho pisos hasta los sótanos llenos de civiles, y bombas termobáricas que explotaban en los techos y propagaban poderosas ondas sísmicas.
Buena parte de esa experiencia puede evocarse en Ucrania en la actualidad. Aunque han transcurrido casi 30 años, es asombroso ver a Rusia emplear muchas de las mismas tácticas —y cometer los mismos errores— en Ucrania. A pesar de las duras lecciones aprendidas en Chechenia y Afganistán, las tropas rusas recorrieron las principales autopistas con sus tanques y camiones de combustible en un intento por tomar el control de la capital ucraniana en las primeras semanas de marzo.
Los soldados ucranianos ya se lo esperaban y organizaron varias emboscadas. Destruyeron tanques y vehículos blindados, lo cual creó tal amontonamiento que bloqueó el avance ruso. Muchos soldados rusos fueron asesinados o hechos prisioneros. Los sobrevivientes fueron forzados a escapar a los bosques de los alrededores. Otras columnas de tanques fueron destruidas al acercarse a Kiev por el este.
Luego siguió una especie de calma. La ciudad respiró de nuevo. Reabrieron unas pocas cafeterías.
Ahora, en el segundo mes de la guerra, las autoridades ucranianas aseguran que por el momento los rusos han dejado de centrar su atención en un ataque a la capital. No obstante, los analistas en Europa y Estados Unidos advierten que sin duda Kiev sigue siendo un blanco y ya estamos atestiguando espantosos bombardeos contra otras ciudades en todo el país.
Aunque muchas fuerzas rusas se han retirado de Kiev para reorganizarse, otras ya se han desplegado para empezar a flanquear la ciudad. Entre la columna blindada rusa de kilómetros de largo que había avanzado hacia la capital, analistas militares identificaron varios lanzacohetes, artillería pesada e incluso armas termobáricas. Los combates intensos siguen siendo constantes en varios suburbios del norte y la ciudad ha sufrido ataques de misiles teledirigidos y artillería casi todas las noches y, desde hace poco, todos los días.
En las últimas dos semanas, el alcalde de Kiev, Vitali Klichkó, ha ordenado un toque de queda de 36 horas que exige que todos los civiles no salgan durante dos noches y un día cuando los comandantes militares advirtieron de un peligro en aumento.
“Por favor, quédense en casa, será mucho más seguro”, rogó Klichkó la semana pasada en una conferencia de prensa al aire libre, mientras por toda la ciudad sonaban las sirenas de ataque aéreo. El alcalde, un excampeón de box de peso pesado, intentó preparar a su estupefacto pueblo para una lucha prolongada.
“No podemos dar una respuesta a cuánto va a durar esta guerra”, dijo. “Esperamos que sean semanas. Espero que no sean años”.
Incluso cuando Kiev se prepara para lo peor, las fuerzas rusas han estado golpeando a Járkov, la segunda ciudad más grande de Ucrania, a la ciudad portuaria de Mariúpol, a la ciudad de Mikoláiv y el poblado norteño de Chernígov. Impedidos de apoderarse de ellas en los primeros días de la guerra, el ejército ruso los ha atacado desde lejos, demoliendo constantemente infraestructura y edificios, incluidos hospitales, refugios antiaéreos y escuelas, incluso mientras miles de civiles están atrapados en su interior.
“En realidad son un ejército de artillería”, comentó sobre el ejército ruso Samuel Cranny-Evans, analista en el Instituto Royal United Services, un organismo de investigación británico. “La artillería es la primera respuesta a la mayoría de dificultades, ya sea que estén luchando en un campo, en las montañas o una ciudad. El resultado de esto, en el último caso, es una ciudad aplastada y bajas civiles”.
Un comandante checheno, Muslim Cheberloevsky, quien peleó contra el Ejército ruso en su patria durante más de una década, conoce a la perfección los métodos rusos. Cheberloevsky llegó con algunos de sus combatientes a apoyar a Ucrania cuando Putin se movilizó para anexar Crimea en 2014. Ahora está comandando un batallón de voluntarios chechenos cerca de Kiev.
Describió el combate a las afueras de Kiev como un juego del gato y el ratón: las fuerzas rusas mueven poco a poco a media decena de vehículos blindados hacia un pueblo, y sus combatientes, junto con los ucranianos, intentan atacarlos antes de que se atrincheren. Los rusos intentaban avanzar, “pero sus neumáticos se quedan girando”, comentó.
Se burló de las fuerzas armadas rusas. “Tienen tácticas estúpidas desde la época del imperio ruso; no han cambiado”, opinó. “Su táctica más importante es mandar a la gente a morir en el campo de batalla. No les interesan sus propios soldados”.
Hay un siguiente nivel en el manual de Putin, que es muy conocido entre los chechenos. Cuando las tropas rusas obtuvieron el control por tierra de Chechenia, destrozaron todo el disentimiento restante con arrestos, campos de filtración y la persuasión y empoderamiento de lugareños para convertirlos en protegidos y colaboradores.
Después de dar rienda suelta a un arsenal terrible, el golpe decisivo en contra de Chechenia fue usar a los chechenos leales a Rusia para imponer el control. Seis años después de iniciada la guerra, Putin persuadió al jefe muftí de Chechenia para que traicionara la causa rebelde. El hijo del muftí, Ramzán Kadírov, se convirtió en el principal esbirro de Putin y ha facilitado combatientes chechenos para apoyar a las fuerzas rusas en las guerras en Siria y ahora en Ucrania.
Ya hay señales de ese tipo de métodos en Ucrania: el arresto y la desaparición de autoridades locales, las detenciones y amenazas en contra de periodistas locales y la supuesta evacuación masiva de civiles a Rusia.
Los métodos que usaron los agentes rusos durante los últimos ocho años en los distritos separatistas del este de Ucrania —su represión rígida y su confinamiento infame— son un ejemplo muy claro de la manera en que el país podría ser controlado bajo la ocupación rusa.
Chris Alexander, diplomático y político canadiense que trabajó en la embajada de Canadá en Moscú en lo álgido de la guerra chechena, también advirtió que podrían venir cosas peores.
“El único peligro para los ucranianos en este momento son los bombardeos concentrados indiscriminados, al estilo de Alepo/Grozni”, me escribió. “Esto no ha terminado, ni de lejos”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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France24 - World
Several killed in West Bank clashes after Palestinian attacks in Israel
Issued on: 31/03/2022 - 14:06
NEWS WIRES
Israeli forces killed at least two Palestinians on Thursday, the Palestinian health ministry said, in clashes that erupted during a raid in the occupied West Bank that followed deadly Arab attacks in Israel.
In a separate incident, a Palestinian stabbed a passenger on an Israeli bus near a Jewish settlement in the West Bank and was shot dead by another passenger, the Israeli military said.
The national ambulance service said the man who was stabbed had suffered moderate wounds.
Earlier, the Israeli military said its forces and border police entered the refugee camp in the city of Jenin to "apprehend terrorist suspects".
"During the operation, terrorists opened fire at our forces. Israeli troops returned fire that struck the gunmen. An Israeli soldier was slightly wounded," the military said in a statement.
The Palestinian health ministry said two Palestinians, aged 17 and 23, were killed in the clashes.
Palestinian President Mahmoud Abbas said in a statement that "continued raids and daily killings of our people and the daily crimes by settlers will lead the region towards more tension and escalation".
On Tuesday, a Palestinian gunman from the Jenin area shot dead five people in the Tel Aviv suburb of Bnei Brak before he was killed by police. The shooting, condemned on Tuesday by Abbas, raised to 11 the number of people killed by Arab attackers in Israel over the past week to 11.
Israeli Prime Minister Naftali Bennett spoke late on Wednesday with U.S. President Joe Biden. The U.S. Embassy said Biden had expressed "his deepest condolences following the horrific terrorist attacks".
Bennett has announced a series of measures to deal with what he has described as a new wave of attacks, saying more police would be put on city streets and security would be tightened in areas bordering the West Bank.
(REUTERS)
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Four killed in knife attack in southern Israel
Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack
Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks
Valeurs Actuelles
Covid-19 : la crise sanitaire fait craindre l’explosion des pratiques d’excision
La pandémie du Covid-19 risque d’avoir de lourdes conséquences sur les mutilations génitales féminines. D’anciennes exciseuses proposent ainsi leur service pour faire face à la précarité de la crise sanitaire.
Entre 60 000 et 125 000 femmes en sont victimes en France. Comme le rapporte Le Parisien, la pratique de l’excision risque de connaître une forte augmentation en pleine crise sanitaire. En raison de multiples facteurs tels que le ralentissement des campagnes de prévention, l’isolement des enfants confinés ou bien encore la précarisation des femmes qui avaient abandonné cette pratique, de plus en plus de jeunes filles sont menacées d’excision (ablation d’une partie du clitoris et des petites lèvres) ou d’infibulation (fermeture quasi complète de l’orifice vulvaire avec ou sans excision). « Plongées dans l’extrême précarité, d’anciennes exciseuses proposent à nouveau leur service pour pouvoir nourrir leur famille », indique dans les colonnes du Parisien l’association Vision du monde.
92 pays concernés
Comme le précise l’association « Excision, parlons-en ! », chargée de sensibiliser les populations concernées par cette thématique, trois adolescentes sur 10 en France, dont les parents sont issus de pays les pratiquant, sont menacées. Pour rappel, les mutilations génitales féminines sont infligées dans une trentaine de pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie, et sont présentes dans 92 pays. Imposées aux jeunes filles entre l’enfance et l’âge de 15 ans, elles provoquent un risque d’infection élevé, de nombreux problèmes obstétricaux et d’importantes hémorragies pouvant conduire jusqu’à la mort. Un plan contre cette pratique avait été présenté en juin 2019 par Marlène Schiappa, alors secrétaire d’Etat chargée de l’égalité Femmes-Hommes.
Valeurs Actuelles
Charente : un homme mis en examen après avoir mortellement touché un cambrioleur avec son fusil
C’est un drame aux lourdes conséquences qui s’est joué dans la nuit de vendredi 25 au samedi 26 mars. Comme l’a fait savoir Charente Libre, quatre individus se sont introduits au domicile d’un agriculteur à Longré, en Charente, aux alentours de 22h. L’homme, qui se trouvait avec sa petite fille de trois ans, a ouvert le feu avec son fusil sur les cambrioleurs et a mortellement touché l’un d’entre eux. En effet, un homme de 44 ans a reçu une balle au niveau du thorax, et a succombé à l’hôpital de Ruffec situé à une vingtaine de kilomètres, et vers lequel il a été transporté par les trois autres membres du groupe.
Légitime défense ?
Ce sont des soignants qui ont découvert un « corps déposé » devant l’entrée des urgences et présentant des « plaies par balle ». Dans la nuit, l’hôpital a reçu plusieurs appels de personnes souhaitant avoir des nouvelles de l’homme blessé. Un lien a ensuite été établi entre ce même individu et des coups de feu entendus à Longré quelques heures plus tôt par deux jeunes filles présentes à proximité du lieu des faits. L’auteur des coups de feu a été arrêté et placé en garde à vue. Âgé de 35 ans et inconnu des services de police, l’agriculteur a expliqué s’être senti menacé et avoir agi en état de légitime défense. Une enquête pour meurtre a été ouverte et le mis en cause a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire.
Charente : les dernières actualités
France24 - World
Pakistan PM Imran Khan's future in doubt as no-confidence vote looms
Issued on: 31/03/2022 - 08:20
NEWS WIRES
Pakistan Prime Minister Imran Khan's future looked increasingly in doubt Wednesday after a key coalition partner switched allegiance ahead of a parliamentary no-confidence vote this weekend.
No prime minister in the country's history has seen out a full term, and Khan is facing the biggest challenge to his rule since being elected in 2018, with opponents accusing him of economic mismanagement and foreign-policy bungling.
"He will fight until the last over and the last ball," Interior Minister Sheikh Rashid Ahmed told reporters, using a cricket analogy to describe Khan – one of the sport's all-time international greats before he entered politics.
Debate on the no-confidence motion is due to start Thursday, leaving Khan scrambling to keep his own Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) members on side – as well as a slew of minority parties.
The country's government is also battling to contain a rise in militancy by the Pakistani Taliban, which on Wednesday announced a Ramadan offensive against security forces.
The group said it will start on the first day of the Islamic fasting month, which begins on Sunday or Monday.
The military said six of its troops had been killed near the border with Afghanistan on Wednesday in an attack claimed by the TTP.
Khan had been due to address the nation on Wednesday evening, but it was later postponed without a reason.
On paper Khan's ruling PTI and coalition partners have 176 seats in the 342-member assembly, but on Wednesday the Muttahida Qaumi Movement (MQM-P) said its seven lawmakers would vote with the opposition, which has a combined 163 seats.
More than a dozen PTI lawmakers have also indicated they will cross the floor, although party leaders are trying to get the courts to prevent them from voting on Sunday.
In the past, Pakistan parties have also resorted to physically preventing lawmakers from voting against key legislation by blocking access to the national assembly, leading to cat-and-mouse chases and even accusations of kidnapping.
Senior MQM-P leader Faisal Subzwari tweeted Wednesday that his party had finalised an agreement with the opposition, led by the Pakistan People Party (PPP) and Pakistan Muslim League (PML-N).
Hours later, MQM-P heavyweight Syed Amin-Ul-Haque announced his resignation as tech minister in Khan's cabinet.
Feuding dynasties
The PML-N and PPP dominated national politics for decades until Khan forged a coalition against the usually feuding dynastic groups.
He was elected after promising to sweep away decades of entrenched corruption and cronyism, but has struggled to maintain support with inflation skyrocketing, a feeble rupee and crippling debt.
Some analysts say Khan has also lost the crucial support of the military – claims both sides deny – and Pakistan's army is key to political power.
There have been four military coups – and at least as many unsuccessful ones – since independence in 1947, and the country has spent more than three decades under army rule.
If Khan loses next week's vote, a new government could be headed by PML-N's Shehbaz Sharif, the brother of former prime minister Nawaz Sharif, who has not returned since being released from jail to get medical treatment abroad.
Also given a senior role will likely be the PPP's Bilawal Bhutto Zardari, son of assassinated former prime minister Benazir Bhutto and ex-president Asif Zardari.
One card up Khan's sleeve could be to call an early election – the next one must be held before October 2023.
"The best option in this situation would have been fresh elections to enable the new government to handle economic, political and external problems faced by the country," said political analyst Talat Masood, a retired general.
"The country is heading towards something unpredictable... where there is going to be a lot of chaos and problems."
Hassan Askari, another political analyst, agreed.
"The long-term political repercussion of the evolving situation will be instability, continued conflict in politics and inability to cope with economic challenges that Pakistan is currently facing," he said.
Khan has railed against his domestic opponents for weeks, but on Sunday told a rally in the capital that a "foreign conspiracy" was also plotting his removal.
"We have been threatened in writing but we will not compromise on national interests," he said, without offering evidence or details.
(AFP)
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AF-PAK SECURITYPakistan’s ‘good Taliban-bad Taliban’ strategy backfires, posing regional risks
India accidentally fired missile into Pakistan because of 'technical malfunction'
Gunfight and bomb blast at Pakistani Shiite mosque kills dozens
Valeurs Actuelles
Vigile agressé à La Défense : le suspect mis en examen
Le suspect avait été interpellé à Sarcelles, dans le Val-d’Oise, et placé en garde à vue lundi 28 mars. Cet homme âgé de 37 ans et d’origine congolaise a été mis en examen. C’est ce que rapporte le parquet de Nanterre au Figaro ce jeudi 31 mars. L’individu est accusé d’avoir violemment tabassé un agent de sécurité du centre commercial Westfield Les Quatre Temps, à La Défense dans les Hauts-de-Seine, le 23 mars dernier. Il serait aussi défavorablement connu de la justice pour des atteintes aux biens et pour extorsion.
Le vigile « toujours hospitalisé »
Mercredi 30 mars, le parquet de Nanterre a ouvert une information judiciaire contre le suspect ayant pour « objectif d’éclairer les circonstances du différend ayant donné lieu à ces violences contre un vigile ». L’agent de sécurité de 62 ans et d’origine thaïlandaise est d’ailleurs « toujours hospitalisé à ce jour avec un pronostic vital engagé », a indiqué le parquet au Figaro.
Une vidéo d’une rare violence
Les faits avaient eu lieu mercredi 23 mars. Et la scène d’une grande violence avait été immortalisée par une caméra de vidéosurveillance. Vers 21 heures, ce jour-là, l’agent de sécurité a été roué de coups par un individu en plein cœur du centre commercial Westfield Les Quatre Temps de La Défense. Sur les images de vidéosurveillance, on apercevait un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le faisait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage. L’agresseur avait ensuite pris la fuite, laissant la victime au sol.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
BBC
Premier League clubs agree to five substitutes from 2022-23 season
Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Premier Leaguecomments1181
Premier League clubs will be able to make five substitutions each game from next season after shareholders agreed to change the rules.
The substitutions can be made on three occasions during a match, plus at half-time, and a total of nine substitutes can be named on the teamsheet.
Five substitutes were introduced across the game in May 2020 after the shutdown caused by the Covid-19 pandemic.
Clubs then voted against continuing the rule for the compressed 2020-21 season.
The Premier League was the only major competition to abandon the rule because some clubs felt it gave those with bigger squads an unfair advantage.
A number of managers spoke out against the decision, with Liverpool's Jurgen Klopp and Manchester City's Pep Guardiola both saying the it was partly responsible for a spate of muscular injuries across the top flight.
Nothing changed for the 2021-22 season, although five substitutes are allowed in FA Cup matches, and in October football law-makers the International Football Association Board recommended that five substitutions be implemented permanently in the sport.
Maheta Molango, chief executive of the Professional Footballers' Association, said on Thursday: "The adoption of this rule is a welcome step forward in what needs to be an ongoing effort to address issues with player fatigue."
At a shareholder meeting of all 20 Premier League clubs, it was also confirmed that this summer's transfer window will open on 10 June and will close at 23:00 BST on 1 September, in line with other European leagues.
In addition, the Premier League will remove twice-weekly testing of players and staff from 4 April and move to symptomatic testing only.
Other key updates included the removal of the requirement for clinical passports to access previously restricted areas at training grounds and on matchdays, as the Premier League returns to business-as-usual operations.
A Premier League statement said: "The wellbeing of players and staff remains a priority and the Premier League will continue to monitor the national Covid-19 situation and adapt league-wide protocols as required, in line with the latest guidance from public health authorities and medical experts."
Valeurs Actuelles
Procès du 13 Novembre : Salah Abdeslam évoque sa « honte de ne pas avoir été jusqu’au bout »
Durant le procès du 13 Novembre, l’attitude de Salah Abdeslam laisse perplexe. Alors qu’il avait choisi de se taire en début d’audience, le terroriste s’est justifié affirmant avoir « fait des efforts », rapporte France 3. « J’ai gardé le silence pendant six ans. C’était la position que je voulais adopter pour ce procès, mais j’ai changé d’avis… Je me suis exprimé avec respect à l’égard des victimes, mais là je n’y arrive plus », a-t-il indiqué avant d’ajouter que « c’est pour qu’on ne (le) qualifie pas à nouveau de provocateur ».
« J’avais peur du regard des autres »
Finalement, une avocate des parties civiles a réussi à faire sortir l’accusé de son silence. Interrogé sur son prétendu refus de se faire exploser le soir des attentats, l’accusé a confirmé sa version des faits. « Pas par lâcheté, pas par peur, parce que je ne voulais pas, c’est tout », a déclaré le terroriste.
Après lui avoir rappelé ses propos à des proches sur le fait que son gilet n’avait pas fonctionné, Me Claire Josserand-Schmidt l’a mis devant le fait accompli. Pourquoi avoir changé plusieurs fois de versions ? « J’avais honte de ne pas avoir été jusqu’au bout. J’avais peur du regard des autres. J’avais 25 ans aussi », a-t-il répondu.
Après la reprise de l’audience, l’accusé a affirmé avoir retiré lui-même la pile et le bouton-poussoir avant d’abandonner le gilet explosif. Une décision qu’il justifie par sa volonté que le gilet ne puisse plus être déclenché selon lui. Questionné sur ses motivations et ses cibles, Salah Abdeslam a préféré ne rien dire et se terrer dans le silence.
France24 - World
‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
Valeurs Actuelles
Assassinat de Samuel Paty : le fils d’un des mis en examen relâché après sa garde à vue
Depuis l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre 2020, l’enquête avance pour faire toute la lumière sur cet attentat terroriste. Le fils d’Abdelhakim Sefrioui avait été mis en examen, le 26 mars dernier, rapporte Le Figaro. Il avait été placé en garde à vue pour les mêmes raisons que son père, une figure connue de l’islam radical arrêtée juste après la mort du professeur pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ».
Libéré sans poursuites
En interpellant son fils, les enquêteurs ont tenté de déterminer son niveau de connaissance des projets de son père. Le militant intégriste Abdelhakim Sefrioui avait notamment publié une vidéo dans laquelle il exigeait le renvoi de Samuel Paty, lui reprochant d’avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves. Il avait aussi participé activement à la mobilisation contre l’enseignant.
Le fils Sefrioui a nié toute participation à la fabrication de cette vidéo. « Il n’a eu aucune participation à aucun stade de la préparation de l’assassinat de Samuel Paty, ça fait dix-huit mois d’enquête que tout le monde le sait », a affirmé son avocat, Me Antoine Alexiev, dénonçant « quatre-vingt-seize heures de garde à vue scandaleuses » pour son client qui « n’a rien d’un jihadiste ». Au moins quinze personnes sont déjà mises en examen dans cette affaire.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Des policiers sauvent un SDF malien qui voulait sauter par la fenêtre à Paris
Selon nos informations, l'individu de 35 ans avait tenté d'effectuer un vol par effraction dans un appartement du 10e arrondissement. Deux policiers ont été blessés au cours de son interpellation.
Les faits remontent au 28 février dernier. Dans la soirée, vers 21h45, une patrouille de police du 10e arrondissement de Paris est appelée pour une tentative de vol par effraction rue Cail. L’individu recherché, âgé de 35 ans et de « type africain », essaie de forcer la porte d’un appartement. Sur place, les policiers constatent que le suspect se trouve au bord d’une fenêtre du troisième étage de l’immeuble. Après avoir engagé le dialogue avec ce SDF d’origine malienne pour le rassurer, les forces de l’ordre se positionnent pour éviter qu’il ne bascule dans le vide. Mais ce dernier refuse d’obtempérer et crie qu’il va sauter.
🔴 [Info @Valeurs] Des policiers ont sauvé et interpellé un SDF malien de 35 ans qui voulait sauter depuis une fenêtre du 3e étage d’un immeuble où il s’était dissimulé après avoir tenté d’y effectuer un vol par effraction dans le 10e à Paris le 28 février, selon source policière
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 30, 2022
Deux policiers blessés
Un des policiers parvient alors à la hauteur du SDF et l’attrape par le bras pour le ramener à l’intérieur et procéder à son interpellation, mais l’individu de grande taille et de forte corpulence se rebelle en « hurlant qu’il allait tous nous tuer au nom d’Allah », rapporte un agent, obligeant les forces de l’ordre à user plusieurs fois de leur pistolet à impulsion électrique pour l’immobiliser. Au cours de l’interpellation musclée, deux policiers sont blessés (arcade sourcilière et main), avec quatre et sept jours d’ITT. Placé en garde à vue, l’auteur des faits, Mamadou C., a lui été testé positif à la cocaïne et n’était pas fiché, selon nos informations.
France24 - Monde
Début du rapatriement d'environ 100 000 Ethiopiens d'Arabie Saoudite
Publié le : 31/03/2022 - 16:22Modifié le : 31/03/2022 - 16:50
Plusieurs centaines d'Ethiopiens sont arrivés mercredi à Addis Abeba en provenance d'Arabie Saoudite, le premier contingent des quelque 100.000 ressortissants d'Ethiopie qui vont être rapatriés du royaume au cours des prochains mois.
France24 - World
Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Issued on: 26/03/2022 - 19:36
France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital.
The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.
“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.
Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy.
When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.
A gruelling trip through Europe
They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.
The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.
While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits.
Individuals respond immediately
“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.
Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.
At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre.
“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.
Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.
Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.
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On the Ground
Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees
ON THE GROUND
‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation
On the ground
More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : quatrième nuit de violences à Sevran, Aulnay et Tremblay
Quatrième épisode de violences urbaines en Seine-Saint-Denis. Cela fait quatre nuits que la situation dégénère à Sevran, Aulnay-sous-Bois et à Tremblay-en-France. Et ce, après la mort d’un homme de 32 ans qui circulait au volant d’une camionnette volée. Il a été abattu, samedi 26 mars, par un policier lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois, alors que le véhicule « redémarrait brusquement », a indiqué le procureur de Bobigny, Éric Mathais. La nuit du 29 mars au 30 mars a encore été particulièrement mouvementée, même si un important dispositif policier a été mis en place, rapporte Le Point, mercredi.
Une autre nuit de tensions
Une quinzaine de poubelles ont été incendiées, ainsi que 14 véhicules. Un autre véhicule de la police municipale a également été endommagé après avoir été la cible de projectiles. Un départ de feu a été signalé près d’un gymnase situé à Aulnay-sous-Bois. Aucun blessé n’est toutefois à déplorer malgré cet épisode de violences.
Dix personnes interpellées
Les forces de l’ordre ont réussi à interpeller dix individus pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations », « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « dégradations volontaires par incendie », relate une source policière citée par Le Point. Depuis le début des échauffourées, le parquet de Bobigny a dénombré onze individus dont deux mineurs qui ont tous été jugés, rapportent nos confrères. Trois personnes ont été écrouées en attendant leur procès.
France24 - Monde
Cameroun : du pain sans blé, le pari gagnant d'un boulanger de Yaoundé
Publié le : 31/03/2022 - 16:15
Laura MOUSSET
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Farine de patate douce, manioc, maïs... Depuis des années, Guy-Marcel Nganta propose du pain "made in Cameroun", sans blé. Depuis que la guerre en Ukraine fait flamber le prix de cette céréale, ce boulanger de Yaoundé a ainsi vu ses ventes plus que doubler.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Croix Rouge prête “à diriger” l’évacuation de Marioupol vendredi
La guerre n’est pas près de se terminer. Au 36e jour de conflit en Ukraine, un nouveau cessez-le-feu à Marioupol devrait permettre l’ouverture d’un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. Mais l’Élysée reste toutefois prudent à cet égard. Volodymyr Zelensky ne croit pas non plus à une réduction de l’activité militaire de la Russie, tant que des actes ne seront pas montrés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, plus de 4 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays.
L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe
L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, a déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand, Robert Habeck. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe (…) c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », a-t-il ajouté.
La Russie essaie de « renforcer son offensive », prévient l’Otan
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a émis des doutes quant aux récentes annonces de la Russie de réduire son activité militaire, relate BFM TV. Lors d’une conférence de presse, ce jeudi 31 mars, Jens Stoltenberg a donc assuré que les troupes russes « ne se retirent pas mais se repositionnent » en Ukraine. D’après les « informations » de l’Otan, la Russie tenterait de « regrouper (ses forces) et de renforcer son offensive sur la région du Donbass ». Le secrétaire général de l’Otan a ajouté : « Et dans le même temps, elle maintient la pression sur Kiev et d’autres villes. »
Le Royaume-Uni annonce des sanctions contre les « propagandistes et médias » russes
Le gouvernement britannique va imposer une nouvelle série de 14 sanctions à l’encontre de « propagandistes et médias d’Etat » russes qui « véhiculent les fausses nouvelles et récits de Poutine », relaie BFM TV. À savoir, les propriétaires de Russia Today et de Sputnik. « La guerre de Poutine en Ukraine se fonde sur un torrent de mensonges », a déclaré Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, dans un communiqué.
Putin’s war on Ukraine is founded on lies. Today I have announced new sanctions targeting Russian state media and the Kremlin mouthpieces who spew Putin’s propaganda.
This includes Mikhail Mizintsev, responsible for the appalling shelling of Mariupol 👇 https://t.co/iz1yQh6xgP pic.twitter.com/cpkELBuk1Y
— Liz Truss (@trussliz) March 31, 2022
Jean-Yves Le Drian se rend en Finlande, en Estonie et en Lituanie
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit effectuer un déplacement en Finlande, en Estonie et en Lituanie. Le chef de la diplomatie française doit arriver en Finlande vers 17 h 30 (heure de Paris) pour tenir une conférence de presse à Helsinki. Il se rendra ensuite en Estonie et en Lituanie, vendredi 1er avril.
#Finlande #Estonie #Lituanie | Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères effectue un déplacement en 🇫🇮, en 🇪🇪 et en 🇱🇹 le 31/03 et le 01/04.
Déclaration → https://t.co/ygrFHiqycH pic.twitter.com/aoKKqrHbF6
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) March 31, 2022
La Croix Rouge prête à diriger l’évacuation de Marioupol
Le Comité international de la Croix Rouge s’est dit prêt « à diriger » les évacuations des civils encore bloqués à Marioupol dès vendredi 1er avril. La Croix Rouge a toutefois précisé dans un communiqué qu’elle souhaitait obtenir les garanties nécessaires à cette opération, relate BFM TV. Un cessez-le-feu a commencé ce jeudi 31 mars dès 9 h du matin pour pouvoir mettre en place un couloir humanitaire.
45 bus envoyés par Kiev pour l’évacuation de Marioupol
L’évacuation de civils à Marioupol devrait prendre forme après un cessez-le-feu qui a commencé à 9h ce jeudi 31 mars. Pour aider, Kiev s’apprête à envoyer 45 bus pour faire la route en direction de la ville ukrainienne de Zaporojie. « Sur le couloir de Marioupol, nous envoyons 45 bus », a confirmé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, relaie BFM TV.
Des soldats russes refusent d’obéir, selon les renseignements britanniques
Le directeur de l’agence de renseignement britannique Government Communications Headquarters, Jeremy Fleming, a révélé ce jeudi 31 mars que certains soldats russes ne voulaient plus combattre, relate BFM TV. Lors d’un discours, Jeremy Fleming a indiqué : « Nous avons vu des soldats russes, à court d’armes et démoralisés, refuser d’obéir aux ordres. » D’autres combattants n’hésiteraient pas à « saboter leur propre équipement », et même à « abattre accidentellement leur propre avion ».
Zelensky doute de la réduction de l’activité militaire russe
« Nous ne croyons personne, pas une seule belle phrase », a indiqué le président ukrainien dans une vidéo. Volodymyr Zelensky ne croit pas à une réduction de l’activité militaire promise par Moscou. D’après lui, l’armée russe se préparerait à attaquer la région du Donbass, relate BFM TV. Face à cette possibilité, le chef de l’Etat ukrainien a promis : « Nous ne céderons rien. Nous nous battrons pour chaque mètre de notre territoire. »
L’Élysée reste « prudent » après l’annonce d’un cessez-le-feu à Marioupol
Mercredi 30 mars, l’Élysée a réagi à l’annonce de Moscou de permettre un cessez-le-feu pour évacuer les civils restés à Marioupol. Pour l’instant, la présidence de la République française reste sceptique : « Nous sommes très prudents à ce stade, car ce n’est pas la première fois que la Russie fait une annonce de ce type. » Comme le relaie BFM TV, des « exigences » seraient à satisfaire pour que « les évacuations soient possibles ». Or, Vladimir Poutine avait promis à Emmanuel Macron, lors de leur appel téléphonique du mardi 29 mars, « qu’il reviendrait vers lui » à ce sujet. Mais « il ne l’a pas fait », pour l’heure. L’Élysée va donc « vérifier tout cela ».
Des propos réitérés par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Sur CNews ce jeudi 31 mars, il a déclaré : « C’est vrai qu’à plusieurs reprises déjà la Russie a eu l’occasion de prendre de tels engagements ou de tenir de tels propos qui ne se sont pas vérifiés ensuite sur le terrain. » Ainsi, « on ne se fie qu’à une chose, c’est aux actes et aux faits », a indiqué Gabriel Attal. Avant de déplorer : « Ce qui est certain, c’est que la situation à Marioupol est une situation de désolation absolue. »
Gabriel Attal : «La situation à Marioupol est une situation de désolation absolue», dans #LaMatinale pic.twitter.com/bjJBO85l7N
— CNEWS (@CNEWS) March 31, 2022
L'Humanité
Feu! Chatterton :« Rester présent à l’autre »
EntretienMusique Avec Palais d’argile, disque d’or, Feu! Chatterton signe un chef-d’œuvre au carrefour de la grande chanson française et de l’opéra rock électroacoustique, qu’il présente en tournée.
Fara C.Dommage pour les Victoires de la musique, qui n’ont toujours pas décerné de trophée au groupe Feu! Chatterton, se contentant de nominations (cinq au total, dont trois en 2022). Et chapeau bas au public, grâce auquel le groupe parisien a vu Palais d’argile être certifié d’or, à l’instar de ses deux autres disques. Il est rare que s’imbriquent aussi finement écriture poétique, invention musicale et questionnement politique comme en ce foudroyant manifeste artistique. La longue tournée du quintet fera notamment escale en quatre Zénith – le 14 avril à Paris, puis en novembre à Nantes, Toulouse et Lille.
Tous compositeurs et arrangeurs des chansons, Arthur Teboul, chanteur et auteur-philosophe aux textes saisissants, Clément Doumic et Sébastien Wolf (guitares, claviers), Antoine Wilson (basse) et Raphaël de Pressigny (batterie) nous emportent à bord de ballades électro, de cuivres aux diaprures d’aube ou de ténèbres, de guitares et de claviers édifiant des cathédrales soniques avec une maestria évoquant Pink Floyd. À la réalisation, Arnaud Rebotini, astre de l’électronique et des synthétiseurs analogiques, instille aux machines souffle et sueur. On est happé par cet hallucinant Palais d’argile, à la croisée de la grande chanson française et de l’opéra rock électroacoustique. Rencontre avec Arthur Teboul, porte-voix du groupe.
La création que vous alliez présenter aux Bouffes du Nord, à Paris, au printemps 2020 a été annulée à la suite du premier confinement. N’a-t-elle pas fourni la matrice de votre troisième album ?
Exactement. Nous y avions travaillé à fond. Nous avons contré notre frustration en remettant l’ouvrage sur le métier, de sorte à adapter ce projet scénique à la forme discographique. Garder un bon moral, cultiver la joie, c’est un combat, un engagement. Il faut veiller à aller chercher en soi la moindre source de consolation et d’allégresse.
Dans votre disque, vous auscultez notre société « connectée » où, pourtant, les individus sont de plus en plus isolés…
Aujourd’hui, connexion signifie souvent « lien », mais ça passe par un écran, lequel, en réalité, se dresse entre soi et l’autre. Tout ça nous interroge. Comme tout le monde, nous sommes pendus à nos téléphones. Pratiques, ingénieux, les écrans ont permis aux artistes, durant le confinement, de ne pas trop se couper de leur public en se produisant via les réseaux sociaux. Pour ce qui nous concerne, nous essayons de ne pas en oublier les dangers. Alors qu’on est constamment assailli de notifications et autres signaux, comment habiter le présent ? Rester présent à l’autre, mais aussi à soi, ça devient rare et précieux. Nous, en tant que musiciens – surtout maintenant, car nous sommes en tournée –, nous avons la chance inouïe de pouvoir nous ancrer dans l’instant, dans le pur partage avec le public chaque fois que nous montons sur scène.
Comment accueillez-vous cette mélancolie que l’on sent poindre au détour de certains de vos vers, comme dans Ces bijoux de fer ?
Je me soigne par le cœur. La poésie est, pour moi, une potion qui adoucit la mélancolie. J’écoute, par exemple, la Mémoire et la mer ou À toi, de Léo Ferré. Lors de notre tournée, nous chantons tous les soirs l’Affiche rouge et, chaque fois, nous éprouvons la même émotion, en totale communion avec le public. C’est particulièrement réconfortant alors que l’on observe la montée de l’extrême droite en France et aux quatre coins du monde et que la guerre a éclaté à nos portes. Depuis longtemps, nous avions envie de porter cette chanson, fruit de la rencontre de deux passeurs de génie – Aragon, Ferré – et d’un héros si humble, si humain, Missak Manouchian, fusillé en 1944 avec les autres membres de son réseau de résistants. J’ai les larmes aux yeux chaque fois que je chante ce poème inspiré de l’ultime lettre de Missak à sa femme : « Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand (…) /Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent. » C’est d’une grandeur incommensurable. La situation prévalant de nos jours nous rappelle, soixante-dix-huit ans après, l’actualité aiguë de ce texte.
Comment votre auditoire réagit-il à cette chanson ?
C’est toujours un moment fort du concert. « Ils étaient vingt et trois étrangers et nos frères pourtant », morts pour la France… Avec l’Affiche rouge, l’intime et le politique s’embrassent avec une puissance prodigieuse.
Palais d’argilewww.feuchatterton.frMusique France24 - Monde
Sénégal : la hausse des prix inquiète à la veille du ramadan
Publié le : 31/03/2022 - 13:45Modifié le : 31/03/2022 - 14:00
À moins de 10 jours du ramadan, mois de jeûne pour les musulmans, le Sénégal connaît une hausse des prix des denrées de première nécessité. Une situation qui inquiète les consommateurs qui, pour la plupart, pointent du doigt la fermeture de la frontière sénégalaise avec le Mali comme étant la principale cause.
L'Humanité
Orhan Pamuk « J’ai plus de chance que Tolstoï »
EntretienLittérature L’auteur d’Anna Karénine n’avait pas Internet, déclare l’écrivain turc, prix Nobel en 2006. Il publie en France les Nuits de la peste, un roman-monde qu’il portait en lui depuis quarante-cinq ans. Il l’évoque, ainsi que son pays et l’état de nos sociétés.
Muriel SteinmetzTraduit en 40 langues, Orhan Pamuk est titulaire de nombreux essais et romans, entre autres Livre noir, Neige (prix Médicis étranger 2005), Mon nom est rouge, Istanbul… Son dernier opus, les Nuits de la peste, traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes et publié chez Gallimard (1), est en librairie depuis le 10 mars.
Votre roman se déroule au fil d’une pandémie. Avez-vous eu la prémonition de ce qui allait atteindre la planète ?
Je ne savais pas ce qui allait arriver. Toute une littérature annonçait l’arrivée d’une pandémie foudroyante se répandant partout. Il y a eu un essai de Bill Gates et un film. En avril 2020, Donald Trump affirmait que le virus allait rapidement disparaître, alors qu’il se propageait à toute vitesse. Mon roman se passe en 1901. Sa temporalité est différente de celle d’aujourd’hui. Il faut alors un mois à la peste, qui sévit en Chine, pour arriver à Londres. L’idée d’écrire sur cette pandémie, je la porte en moi depuis quarante-cinq ans ! À 19-20 ans, je lisais la Peste, d’Albert Camus. J’ai enseigné cette année ce roman à Columbia, dans le cadre de mon cours sur le roman politique. Le texte de Camus est une allégorie politique sur l’invasion nazie en France. C’est un roman moraliste, avec d’un côté les bons, de l’autre ceux qui font du marché noir et ne songent qu’à sauver leur peau. Si j’ai gardé en moi l’idée d’un livre sur la peste pendant presque un demi-siècle, mon approche a évolué avec le temps. Je me suis intéressé à la façon dont l’Occident considère l’Orient, et les musulmans comme des êtres éminemment fatalistes. J’étais peut-être sous l’influence du livre d’Edward Saïd, l’Orientaliste. J’ai aussi lu des rapports écrits par des chercheurs britanniques, à Shanghai et à Hong Kong ; j’ai compulsé des analyses de médecins, pour certaines lisibles sur Internet. Après ces lectures, mon sujet a encore évolué. Il a gagné en épaisseur, en intérêt. Je me suis plongé dans des ouvrages sur la quarantaine, dans des cas d’épidémie de choléra en Pologne ou à Florence. Imposer une quarantaine a toujours été problématique. Quelle que soit l’époque, il y a toujours des protestations, voire des soulèvements. On l’a vu récemment.
J’ai alors affiné mon sujet. J’ai décidé d’écrire un livre sur les conflits qui surgissent quand les dirigeants imposent une quarantaine. Je comptais situer mon livre au Moyen Âge. Et puis, j’ai découvert que, en 1894, a sévi ce qu’on a appelé « la troisième épidémie de peste ». En vingt ans, il y a eu plus de dix millions de morts en Asie. Pas un seul en Occident. Intéressé par les problèmes entre Orient et Occident, ce sujet s’est alors imposé à moi. Quant au moment choisi pour ce roman, il correspond au début du déclin des grands empires et de l’émergence de petits États. Et la façon dont une nation peut naître d’une langue.
Je savais qu’il y aurait un jour l’émergence d’une épidémie, mais je ne savais pas ce qu’elle serait, ni qu’elle arriverait au moment de la rédaction de mon livre. J’ajoute une anecdote. Certains amis me disaient : « Écrire sur la peste ? Mais qui va s’intéresser à une histoire pareille ? » Et puis, la pandémie est arrivée. Mon livre est sorti il y a un an, en Turquie. Il s’est vendu à plus d’un quart de million d’exemplaires ! De tous mes romans, c’est celui qui s’est vendu le plus vite et le mieux. Ensuite, il y a eu le confinement et les Turcs se sont mis à ne plus rien acheter qu’en ligne. Un jour que je marchais avec mon garde du corps dans l’avenue principale d’Istanbul, je suis passé devant la plus grande librairie de la place. J’y ai vu, en vitrine, mon roman exposé par pyramides entières. Personne pour l’acheter. Les gens étaient cloîtrés chez eux. Alors, voyez-vous, je n’ai finalement pas eu tellement de chance.
Les Nuits de la peste contiennent à la fois une intrigue policière, une infinité d’histoires entrecroisées, un roman de mœurs sur la Belle Époque au versant oriental, un précis d’études politiques, un tableau exhaustif des effets de la maladie… Une véritable tragi-comédie humaine, telle que le XIXe siècle a pu en produire…
Je suis d’accord sur tout. Quant à l’aspect tragi-comique, j’avais décidé, bien avant la pandémie, qu’il fallait de l’humour, car mon sujet est vraiment terrible – histoire de donner un peu d’air au lecteur. Les gens meurent, tombent comme des mouches, mais les pages sont pleines d’ironie. Je lisais mon texte à haute voix à ma compagne. Je lui demandais : « Est-ce que tu trouves ça drôle ? Est-ce que ça te fait rire ? » C’est une combinaison entre horreur, ironie et humour. Vers la fin, l’horreur prévaut.
Depuis quand avez-vous œuvré à ce roman-monde ?
J’ai commencé à l’écrire en 2017, trois ans et demi avant le début de la pandémie, en mars 2020, en Europe. Mais, comme je vous l’ai dit, je portais ce livre en moi depuis quarante-cinq ans.
Cela a lieu sur une île imaginaire, Mingher. Est-ce une réduction de la Turquie. Et pourquoi une île ?
Quand on écrit un roman, on vit en imagination dans l’endroit que l’on est en train d’inventer. J’aime la Méditerranée du Sud, la Turquie, la Grèce. Avec Mingher, j’ai en somme voulu vivre en imagination dans une île de mon choix. Mingher s’inspire de trois îles : la Crète, que j’adore ; l’île de Principe, à une heure et demie au large d’Istanbul et où je passe mes étés et, enfin, l’île de Meis-Kastellorizo, ou Château-Rouge en français, au sud de la Turquie, si petite qu’on ne la trouve même pas sur une carte. C’est la partie la plus à l’est de la Grèce. Les Grecs viennent y acheter des tomates. J’aime aller là-bas. C’est un peu comme respirer dans un conte de fées. J’aime les petits endroits comme le Monténégro. Je raffole de la poésie des lieux isolés. Dans de tels espaces, l’Histoire va plus vite, elle se développe plus rapidement. Sur ma petite île, ce que les Français ont vécu en deux cents ans s’est passé en seulement quatre mois. Est-ce une Turquie en miniature ? Je vais être honnête avec vous, s’il y a une part de vérité dans votre question, alors je ne vous répondrai pas ! L’allégorie dit la vérité en la dissimulant. Voulez-vous vraiment que j’avoue ici ? Je vous ferai une seule confession : le dernier mot du livre est « liberté » pour l’île de Mingher. Il résonne, bien sûr, avec notre présent. La liberté à Mingher est aussi valable ailleurs. Je ne vous en dis pas plus.
N’est-ce pas d’abord un grand livre sur l’Histoire, implicitement conçu comme un miroir de votre pays ? Peut-on le lire comme une parabole en sous-main ?
Oui, mais si c’est une parabole, je ne vais pas vous l’expliquer.
Avez-vous en tête le nombre de personnages que vous avez créés dans ce roman ?
Je ne les ai pas comptés, mais j’ai fait un index de tous mes personnages. Il est absent de la première édition. L’ouvrage aurait été trop volumineux, donc plus cher.
Vous avez aussi dessiné une carte de l’île ?
Quelle joie ! Je planifie davantage mes romans que mes amis écrivains. Je divise l’histoire en chapitres avant même de commencer la rédaction du texte. S’il s’agit d’un roman historique, je dispose d’une masse considérable de documents, livres ou photocopies de livres. J’ai de très nombreux carnets avec toutes mes idées sur les chapitres. Au milieu de ce carnet, donc à la double page centrale, j’ai dessiné une carte de l’île. J’ai la chance d’avoir des éditeurs qui suivent de près mon travail et qui me font des remarques sur les personnages au fur et à mesure. Impossible de commettre des erreurs. J’ai beaucoup plus de facilité que Tolstoï, car moi, j’ai Internet. Lui n’a pas eu cette chance ! Vladimir Nabokov a prouvé que, dans Anna Karénine, Tolstoï a commis de nombreuses erreurs chronologiques.
Il semble que, dans l’écriture, la multiplicité des situations, des conflits, des contradictions entre les êtres progresse par contagion, à l’instar de la pandémie. Constitue-t-elle une sorte de modèle scientifique dans la respiration du texte ?
J’avais deux grandes idées : isoler les gens dans le cas d’une pandémie, à l’instar du Décaméron, de Boccace (1313-1375 – NDLR). Comme je vous l’ai dit, je comptais écrire un roman situé au Moyen Âge, dans une sorte de logement-dortoir avec des personnages mis en quarantaine. J’aime les situations d’isolement. Mon autre idée était de réaliser un panorama de l’Empire ottoman au moment de son déclin. En Turquie, actuellement, il y a une véritable propagation de l’ottomanisme. Il s’agit d’une glorification de l’Empire ottoman dans ce qu’il a pu avoir de plus agressif. Moi aussi, j’aime l’Empire ottoman, mais au temps de son déclin et dans l’aspect mélancolique de ce déclin. N’oubliez pas que si vous êtes agressif et victorieux, un jour vous aussi vous déclinerez. J’ai passé mon enfance, comme je l’ai écrit dans Istanbul, au milieu des ruines de l’Empire ottoman. Mes grands-pères, mais aussi mes arrière-grands-pères, ressemblaient aux médecins et aux bureaucrates que je dépeins dans mon livre.
Un personnage essentiel est celui de la princesse Pakizê. Sa parole est concrète, hors de toute contrainte idéologique ou religieuse. La vérité surgit donc de la bouche d’une femme…
Deux choses à dire. D’abord, en vieillissant, je prends en compte ce politiquement correct, qui est aussi naïf – et Houellebecq se moquerait de ma naïveté –, qui me force à m’identifier à des personnages féminins. Ensuite, il m’a semblé intéressant de montrer les 70 dernières années des harems ottomans, avec ces filles des sultans éduquées à l’occidentale. Elles apprenaient à jouer du piano, elles lisaient Balzac. Elles étaient instruites et sophistiquées. On avait du mal à leur trouver des maris à la hauteur. Elles épousaient souvent des gouverneurs du type de Sami Pacha. Ces hommes étaient assez vulgaires.
Votre position en Turquie, malgré ou à cause de la renommée, est-elle toujours incertaine ? On sait qu’Erdogan ne vous laisse pas tranquille…
Il n’y a pas de liberté de parole en Turquie. Lors de l’ouverture du procès qui a été attenté contre ce livre, mes avocats m’ont mis en garde, tout en m’assurant que ça allait passer. Je ne finirai pas en prison. Donc, dites aux lecteurs de l’Humanité de ne pas s’inquiéter pour moi. J’ai eu peur. Lorsque j’ai été convoqué dans le bureau du juge d’instruction, il m’a demandé si j’avais insulté Atatürk. J’ai demandé : « À quelle page ? » Il m’a répondu qu’il ne savait pas, mais énormément de lecteurs s’étaient plaints par lettres…
Dans quel état voyez-vous votre pays aujourd’hui ?
Dans notre démocratie, seules les élections comptent, mais pas la liberté de parole. Or, une démocratie sans liberté de parole n’est plus une démocratie.
Que vous inspire l’invasion de l’Ukraine par l’armée de Vladimir Poutine ?
Je suis avec le peuple ukrainien, qui a choisi librement son système politique et son président. Poutine se comporte comme les anciens empereurs coloniaux. Son empire est mort, mais il se croit encore au temps soviétique. Il affirme « ça, c’est ma région ! », contre la volonté du peuple ukrainien. Autrefois, juste après la Première Guerre mondiale, il y avait une idée prisée par les communistes : le droit d’une nation à choisir elle-même son propre destin, autrement dit son autodétermination. C’était le grand principe des Nations unies, aujourd’hui battu en brèche par Poutine. Bien sûr, les États-Unis, eux-mêmes, font régulièrement fi de ce principe, mais cela ne signifie pas pour autant que Poutine a raison.
orhan pamuk Valeurs Actuelles
Tchétchènes, les diables de Poutine
Il y a un mois, sur la grande place de Grozny, le président tchétchène a réuni douze mille de ses meilleurs hommes pour un envoi théâtral, mais bien réel, vers le front ukrainien. Barbes longues, équipements de combat flambant neufs, armes lourdes, véhicules blindés, rien ne manque aux kadyrovtsy, appelés ainsi du nom d’Akhmat Kadyrov, leur fondateur, père de l’actuel président de la petite république du Caucase nord. “Akhmat Sila !” (“force à Akhmat !”) est leur cri de guerre, suivi invariablement d’un “Allahu akbar !” (“Dieu est le plus grand !”). Dans son discours ce jour-là, Ramzan Kadyrov met en garde : « Je veux donner des conseils à l’actuel président Zelensky, pour qu’il appelle notre président, le commandant suprême Vladimir Vladimirovitch Poutine et s’excuse de ne pas avoir fait un pas vers nous à temps. Faites-le pour sauver l’Ukraine. Demandez pardon et acceptez toutes les conditions posées par la Russie. » Une séquence de propagande largement relayée sur les réseaux sociaux russes et tchétchènes comme le canal Telegram Intel Slava Z.
Depuis le XIX e siècle, la figure du “bandit tchétchène” s’est imposée dans l’imaginaire collectif russe (Ukraine incluse). On menaçait à l’époque les enfants pas sages de l’arrivée imminente d’un individu de cet acabit. Au tournant des années quatre vingt-dix, la chute de l’URSS réveille l’indépendantisme des républiques du Caucase.
Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase
Vont suivre les effroyables guerres de Tchétchénie, qui seront la hantise des soldats russes. Dans ces conflits, on verra l’action des mafias russes qui gangrènent l’État, les services secrets du monde entier à la manœuvre et l’arrivée des djihadistes arabes. Ces derniers transforment une lutte d’abord nationaliste en conflit islamiste. Le danger de voir les 15 millions de musulmans de Russie faire scission devient une réalité. Arrivé au pouvoir, Vladimir Poutine réagit brutalement : « Nous irons buter les terroristes jusque dans les chiottes ! », déclare-t-il. Et ce n’était pas une image.
À Grozny, les hommes d’Akhmat Kadyrov forment un clan puissant, mais leur islam est l’islam traditionnel tchétchène, largement soufi. L’islam d’importation et l’arrogance croissante des mercenaires arabes, financés par les Turcs et différents fonds du Golfe, leur wahhabisme, les irritent de plus en plus. La rupture est vite consommée. Poutine en tire partie. Il négocie avec Kadyrov un statut d’autonomie de la Tchétchénie au sein de la Fédération de Russie. Les wahhabites sont contraints de fuir le Caucase, mettant fin à l’influence étrangère dans la région. Certains Tchétchènes les suivent. Ce sont eux qui combattent aujourd’hui dans les rangs de l’armée ukrainienne. Ce sont eux que Kadyrov appelle les sheitan (diables). Depuis, la Tchétchénie s’est reconstruite, apaisée, une bourgeoisie s’est même constituée à Moscou, où elle est considérée.
Avant cela, les kadyrovtsy ont mené sans pitié l’élimination des derniers wahhabites présents dans la République. Ramzan Kadyrov lui-même a pris part aux combats – il ne quitte d’ailleurs que rarement sa tenue militaire. Certaines ONG occidentales reprochent la persécution systématique des homosexuels en Tchétchénie jusqu’à ce jour. Cette question des droits de l’homme fait que Kadyrov est interdit de séjour aux États-Unis.
En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep.
Les kadyrovtsy ont été d’abord intégrés au ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie comme force de police auxiliaire. Depuis 2016, ils font partie de la Rosgvardiya (garde nationale créée à ce moment) qui comprend principalement des unités d’Omon (l’équivalent de nos gendarmes mobiles) et de SOBR, des forces d’intervention rapide, de type GIGN. À leurs qualités guerrières sont venues s’ajouter les formations reçues par les forces d’élites russes, du GRU (renseignement militaire) et des Spetsnaz (forces à destinations spéciales) Alpha et Vympel.
À ce titre, les Tchétchènes ont été déployés à partir de 2017 comme force de police militaire en Syrie dans le cadre du soutien apporté par Moscou à Damas. Partageant l’islam sunnite avec une grande partie des Syriens, cette force a été un atout sur le terrain. Selon des témoignages enregistrés d’anciens combattants de cette guerre, plusieurs éléments salafistes se sont rendus après avoir été interpellés en tchétchène par radio. En Syrie, Kadyrov avait demandé que les Tchétchènes soient en première ligne contre les sheitan, notamment à Alep. Il a demandé la même chose pour l’Ukraine, les kadyrovtsy étant notamment déployés au siège de Marioupol. Comme sur le terrain, l’affrontement se fait également via les réseaux sociaux. De l’autre côté, les bataillons d’Azov, où l’on préfère les tatouages de croix gammée aux longues barbes. On y trempe les balles dans de la graisse de porc pour tuer les Tchétchènes. Une propagande à laquelle Kadyrov a répondu en invitant les gens d’Azov « à ne pas fuir et à attendre leur arrivée pour le vrai combat ».
Le paradoxe est ainsi qu’une force musulmane se tient désormais dans le même camp que la Russie. Cette même Russie que Vladimir Poutine décrit à l’envi comme le bastion des valeurs orthodoxes, recevant à cet égard l’appui du patriarche Cyrille. L’islam soufi du Caucase se retrouve finalement plus proche de l’orthodoxie chrétienne dans une alliance des traditions contre notre Occident libéral et progressiste, jugé décadent et auquel ils refusent de ressembler. Un phénomène à suivre, d’autant que les monarchies du Golfe, dans leur ensemble, ont refusé de condamner l’offensive russe en Ukraine.
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : Alicher Ousmanov ou les limites de la chasse aux oligarques russes
Publié le : 31/03/2022 - 18:17
Sébastian SEIBT
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Le milliardaire russe Alicher Ousmanov fait l’objet de sanctions en demi-teinte de la part des États-Unis. Une approche prudente voulue par Washington, a révélé le Wall Street Journal. L’exemple de cet oligarque souligne la difficulté de faire pression sur l’entourage de Vladimir Poutine au-delà des mesures les plus voyantes comme la saisie de yachts.
Il fait figure de symbole de la chasse aux multimilliardaires russes et à leurs signes extérieurs de richesse. Alicher Ousmanov, parfois décrit comme “l’oligarque favori” de Vladimir Poutine, n’arrête pas de voir ses actifs les plus “bling bling” saisis par les autorités européennes et américaines, qui ont mis cet homme d’affaires, longtemps le plus riche de Russie, sur leur liste noire début mars dans le cadre des sanctions contre la Russie.
Mais, en parallèle, pendant les saisies, les affaires continuent. Le régime de sanctions que Washington a mis en place contre Alicher Ousmanov lui permet malgré tout de continuer à commercer avec le reste du monde (presque) comme si de rien n’était, a révélé le Wall Street Journal mercredi 30 mars. Le quotidien économique américain a même pu consulter des échanges d'e-mails au sein de l’administration Biden. Les fonctionnaires américains y évoquent une stratégie "d'atténuation" de l’effet des sanctions contre ce magnat du fer, des métaux en général et des télécommunications.
Voiture blindée et yacht démesuré
Alicher Ousmanov est devenu l’incarnation d’une certaine schizophrénie des sanctions internationales contre les oligarques. D’un côté, il faut frapper fort ceux qui sont accusés de s’être enrichis grâce à leur proximité avec Vladimir Poutine. “Il est moralement difficilement acceptable de laisser ces richissimes russes profiter des avantages du mode de vie à l’occidentale alors qu’ils ont toujours été aux côtés du président russe”, expliquait début février à France 24 Peter Rutland, universitaire américain et auteur d’un ouvrage sur l’élite économique russe.
>> Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux
Alicher Ousmanov a senti plusieurs fois le bâton des sanctions s’abattre sur son patrimoine. Sa Mercedes de grand luxe, estimée à plus de 600 000 euros, a été saisie en Italie mercredi 30 mars. Le véhicule, lourdement blindé - il est censé parer l’explosion simultanée de deux grenades -, est soupçonné d’avoir servi à Vladimir Poutine et à certains de ses invités de marque pour se déplacer en toute tranquillité, souligne le Guardian.
Deux semaines plus tôt, c’est le yacht de ce milliardaire, dont la fortune personnelle était estimée à 21 milliards de dollars avant la guerre en Ukraine, qui avait été immobilisé en Allemagne. Une décision des autorités qui n'est pas passée inaperçue car le "Dilbar", long de 156 mètres, est l’un des plus grands yachts du monde, et il encombre depuis plus d’un mois le port de Hambourg.
Mais ce n’est pas tout. Alicher Ousmanov ne peut plus utiliser l’un de ses deux avions privés et les autorités italiennes ont saisi une de ses villas ainsi que cinq autres voitures. Le club de football britannique d’Everton a aussi mis un terme à tous ses contrats avec le multimilliardaire russe, qui était son plus important sponsor.
Autant de mesures qui n’ont pas plu au principal intéressé, qui les a qualifiées “d’injustes et de légalement infondées”. Il a rappelé que tous ses actifs avaient été placés dans des “trusts” britanniques - des entités financières qui apparaissent comme les propriétaires légaux des biens - au bénéfice de ses enfants, juste avant le début de la guerre en Ukraine. Alicher Ousmanov a ainsi déploré que les autorités européennes aient visé des actifs qui ne lui appartenaient pas… C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Allemagne refuse d’utiliser le terme de "saisie" pour le yacht "Dilbar" et préfère évoquer une immobilisation.
Des sanctions “atténuées”
Mais ces sanctions ne heurtent pas les sources de revenus d’Alicher Ousmanov. Et c’est là que le bât blesse. L’Europe a décidé de s’en prendre en priorité aux actifs personnels des oligarques. De son côté, Washington veut aussi sanctionner les entreprises que ces élites économiques russes dirigent. Sauf que les États-Unis ont mitonné un régime de sanctions sur mesure pour les groupes contrôlés par Alicher Ousmanov, une manœuvre qui dénote à quel point les États-Unis craignent qu’une grande sévérité fasse trop de dommages collatéraux parmi les groupes occidentaux.
>> À voir aussi sur France 24 : Oligarques sanctionnés, quel impact ?
Les sanctions ne s’imposent jamais à une entreprise, si la personne visée en détient plus de 50 %. Washington aurait pu faire une exception à cette règle générale pour Alicher Ousmanov, qui ne possède que 49 % d’USM, le conglomérat et fonds d’investissement qui est à l’origine de sa fortune. C’est cette multinationale qui contrôle Metalloinvest, le géant russe du fer et des mines ; elle gère aussi ses investissements dans des groupes comme Facebook, Twitter, Uber, Airbnb, Xiaomi, etc.
Restent donc les “centaines d’autres sociétés” dont cet oligarque est l’actionnaire majoritaire, note le Wall Street Journal. Mais le Trésor américain a émis une “exemption générale” permettant à tous les groupes appartenant à Alicher Ousmanov d’échapper “pour l’instant” aux sanctions.
Pour faire avaler la couleuvre, “on doit faire passer le message qu’on est en train de regarder plus en détail ces entreprises, ou quelque chose comme ça”, a écrit une responsable du Trésor américain dans un e-mail interne consulté par le Wall Street Journal.
“Je n’ai jamais vu un tel régime d’exemption, et encore moins pour un oligarque russe”, a reconnu au quotidien économique américain George Voloshin, un analyste spécialisé dans les crimes financiers pour Aperio Intelligence, une société britannique de conseils financiers et économiques.
Mais les États-Unis savent très bien que tenter de faire mal à un oligarque peut être très douloureux pour le reste du monde. En 2018, les sanctions drastiques décidées par le président Donald Trump contre le magnat russe de l’aluminium Oleg Deripaska avaient entraîné une réaction en chaîne. Il y avait d’abord eu une hausse de plus de 15 % des prix de l’aluminium, puis des filiales en Europe de Rusal (la multinationale appartenant à Oleg Deripaska) avaient flirté avec le défaut de paiement et plusieurs partenaires commerciaux de premier plan de ce groupe russe - tels que Siemens, Mercedes ou le géant minier Rio Tinto - avaient perdu des millions d’euros de contrats. Washington avait dû, en urgence, distribuer des licences exceptionnelles permettant à Rusal de recommencer à opérer normalement sur la scène internationale.
Risque de dommages collatéraux
L’administration Biden n’a aucune envie de voir l’histoire se répéter avec Alicher Ousmanov, qui est l’un des acteurs majeurs du marché du fer… “Des usines au Texas, en Caroline du Nord et dans le Mississippi dépendent des matières premières fournies par Metalloinvest”, rappelle le Wall Street Journal.
Des sanctions contre Metalloinvest pourraient faire exploser le cours du fer, dans un contexte déjà marqué par une forte hausse du prix des matières premières. Ironiquement, Alicher Ousmanov aurait pu en profiter puisque USM est à la tête des “plus importantes réserves de fer au monde”, souligne le site Mining Digital,
Surtout, le Trésor américain a reconnu ne pas avoir une image précise de l’étendue de l’empire d’Alicher Ousmanov. L’administration américaine a identifié au moins 800 entités dans lesquelles l’oligarque russe a des participations. Impossible d’évaluer l’ampleur des dommages collatéraux si Washington interdisait à tous les groupes américains (y compris le système bancaire) de faire des affaires avec la myriade d’entités reliées au milliardaire.
En 2019, après le fiasco des sanctions contre Oleg Deripaska, des spécialistes des sanctions internationales, comme Joshua Kirschenbaum du German Marshall Fund, avaient averti qu’en l’état actuel, l’arsenal des sanctions américaines ne permettaient pas de faire pression efficacement sur l’entourage de Vladimir Poutine. La manière dont l’administration Biden avance prudemment avec Alicher Ousmanov démontre que Washington n’a toujours pas réussi à résoudre cette équation. Ou, comme le dit un autre membre du Trésor américain dans un e-mail consulté par le Wall Street Journal, “cette approche fait plus penser à une opération de com’ qu’à des sanctions financières”.
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La chronique de l’éco
Roman Abramovitch, l'oligarque devenu négociateur
CRISE UKRAINIENNE
Gaz, oligarques, finance... Comment la Russie se protège des sanctions occidentales
Le Débat de France 24
Oligarques sanctionnés, quel impact ?
L'Humanité
Imprévoir
ChroniqueCynthia FleuryCes deux dernières années ont vu le retour de l’incertitude et de l’imprévu dans nos vies et nos imaginaires. Alexis Lavis consacre un essai à ce dernier, agrémenté d’un questionnement : Que faire lorsqu’on ne sait plus ? (Autrement, 2021).
Avant d’aller travailler avec les pensées de Confucius, Yan Hui, Laozi, Zhuangzi, une escale chez Sacha Guitry qui dit si clairement notre rapport à la surprise, à savoir « mauvais » : « Oh que je n’aime pas cela ! L’idée même d’une surprise ne me dit rien de bon. (…) Tout ce qui peut nous être agréable, nous le souhaitons n’est-ce pas ? (…) Le jour où notre vœu se réalise enfin, nous sommes enchantés, mais nous ne sommes pas surpris. (…) Je prétends que toute surprise peut être considérée comme un désagrément. » Et ces derniers mois ont hélas donné raison au dramaturge, écrivain et cinéaste si loquace. Par ailleurs, ce n’est pas parce que la science travaille avec les notions de chaos, de hasard, d’aléatoire, de relativité, de mécanique quantique, etc. qu’elle n’est pas en guerre contre l’imprévu… Elle se présente comme résolument déterministe. Pour goûter les charmes de l’imprévu, il faut peut-être aller du côté du tao pour expérimenter ce qu’Alexis Lavis nomme, en écho auxdites pensées bouddhiques, le « jeûne de la volonté » et la « sise », ou comment vouloir le non-vouloir et vivre l’obéissance au sens d’ob-odio, autrement dit « aller au-devant par l’écoute ». Dès lors, obéir n’est pas se soumettre mais quitter le champ du vouloir et du prévoir pour celui de l’écoute, et aller au-devant des événements par l’accueil. Autre proposition de l’ordre de l’esthétique et éthique de vie, trouver la sise, ce mot balzacien pour dire, à partir du participe passé féminin de seoir, comment il est possible d’aller vers le seoir. Corollaire de cette sise, la « seyance », qui transforme le « seyant » en substantif, pour signifier cette aptitude à « se tenir avec ».
Chacun comprend ici qu’il s’agit de concevoir la juste assiette, posture, style, geste, accommodement, écoute, accord, harmonie… pour arpenter ce monde de montagnes russes sans éprouver de la nausée. Les pensées orientales prennent le contrepied des pensées occidentales lorsqu’elles défendent le « calme », comme marqueur du succès d’une vie, lorsqu’elles prônent comme leitmotiv le « shikantaza », ou littéralement « juste s’asseoir », en somme lorsqu’elles revendiquent les bienfaits et subtilités de la méditation, ou chacun trouve sa sise sur son séant.
Il ne s’agit pas de renoncer au fait de prévoir, mais à celui de tout prévoir. Il y a dans ce « reste » d’imprévu la preuve d’une décence de l’homme, nous dit l’auteur, et surtout une humilité bien pragmatique qui lui évitera bien des déconvenues.
La chronique de Cynthia Fleury New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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‘Sin techo, sin comida y sin agua’: así se vive el asedio de las tropas rusas en una ciudad de Ucrania
Los habitantes de Mariúpol describieron la forma en que las fuerzas rusas utilizan el hambre como arma de guerra en el puerto sureño, que desde hace un mes está bajo asedio.
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Por Valerie Hopkins, Ben Hubbard y Gina Kolata
LEÓPOLIS, Ucrania — Después de que las fuerzas rusas rodearon la ciudad de Mariúpol en el sur de Ucrania, cortando el suministro de agua y combustible e impidiendo la entrada de los convoyes de ayuda, Yulia Beley se refugió en el sótano de un vecino con sus tres hijas y luchó para sobrevivir.
Su esposo estaba defendiendo la ciudad, por lo que se aventuró a salir mientras caían las bombas para sacar agua de un pozo lejano y trató de consolar a sus hijos mientras los bombardeos sacudían las paredes y el techo. Con el tiempo, la comida disminuyó y Beley, una panadera, dijo que alimentaba a sus hijos hambrientos con un plato de avena al día que compartían entre ellos. Su hija de 6 años, Ivanka, soñaba con los panecillos dulces de semillas de amapola que su madre hacía antes de la guerra.
“Eso te destroza”, dijo Beley, de 33 años, quien hace una semana logró escapar de la ciudad pero todavía está traumatizada. “Solo sollozaba, lloraba y gritaba con la cara en las almohadas cuando nadie me veía”.
Poco después de que Rusia invadió Ucrania, las tropas sitiaron Mariúpol utilizando la antigua táctica de guerra que consiste en generar una hambruna en la ciudad —que llegó a ser un bullicioso centro urbano de 430.000 habitantes— para que se rindiera.
Desde los días en que los ejércitos rodeaban los castillos medievales en Europa hasta la batalla de Stalingrado en la Segunda Guerra Mundial y la presión ejercida sobre las comunidades rebeldes en Siria durante los 11 años de guerra civil, los militares han utilizado los asedios a lo largo de la historia, independientemente de los efectos catastróficos para los civiles que quedan atrapados en los conflictos bélicos.
Este mes, el secretario de Estado estadounidense, Antony J. Blinken, acusó a Rusia de “matar de hambre” a las ciudades de Ucrania. Invocó la memoria del hermano del presidente ruso Vladimir Putin, Viktor, quien murió en la infancia durante el sitio alemán de Leningrado en la Segunda Guerra Mundial.
“Es vergonzoso”, dijo Blinken. “El mundo le está diciendo a Rusia: ‘Detengan estos ataques de inmediato. Dejen entrar la comida y las medicinas. Dejen salir a la gente de manera segura y pongan fin a esta guerra contra Ucrania’”.
Los estudiosos de la guerra de asedio dicen que la táctica sirve para diferentes propósitos, como debilitar a los enemigos y evitar enfrentamientos que pueden ocasionar la muerte de los soldados de las tropas que implementan el sitio, o congelar los frentes activos mientras las fuerzas atacantes se reposicionan. Pero la naturaleza extenuante de los asedios, y cómo usan el hambre para que los cuerpos de las personas se vuelvan en su contra, les da un poder psicológico único entre las tácticas de guerra, según los académicos y los sobrevivientes de los asedios.
“El asedio es una forma de quebrantar la voluntad, humillar y, finalmente, controlar”, dijo Mouna Khaity, una investigadora especializada en temas de salud y género que vivió el asedio de cinco años del gobierno sirio contra Guta Oriental, una zona cerca de Damasco.
Según Khaity, privar de alimentos a una zona residencial mientras la bombardean no solo sirve para expulsar a los combatientes, sino para que todos los que se quedaron atrapados reciban mensajes como: “No eres un ser humano igual a mí. ¡No mereces comer, beber, tomar medicamentos o incluso respirar!”.
Después de que sitiaron Mariúpol el mes pasado, las fuerzas rusas aislaron a la ciudad de todo lo que necesitaba para vivir, dijo el alcalde, Vadym Boychenko, en la televisión nacional ucraniana. También destruyeron las centrales eléctricas por lo que no había suministro cuando las temperaturas bajaron, y tampoco había agua ni gas, que son esenciales para cocinar y calentar, afirmó el alcalde.
Algunos civiles lograron huir, haciendo viajes angustiosos a través de calles destruidas y puestos de control rusos. Pero se cree que unas 160.000 personas siguen atrapadas en la ciudad, dijo Boychenko, y más de dos decenas de autobuses enviados hace días para evacuarlos no pudieron ingresar a la urbe debido a los bombardeos rusos.
El lunes, el Comité Internacional de la Cruz Roja dijo que cesará las operaciones de socorro en Mariúpol porque las partes en conflicto no podían garantizar la seguridad de los trabajadores humanitarios.
Casi 5000 personas, incluidos unos 210 niños, han muerto allí, asevera el funcionario, pero esas cifras no han podido ser confirmadas por las dificultades para obtener información.
Las fuerzas rusas controlan algunos sectores de Mariúpol, dijo el presidente ucraniano, Volodímir Zelenski, en un encuentro con un grupo de periodistas rusos independientes celebrado el domingo. Pero el centro de la ciudad sigue aguantando, según analistas militares ucranianos y británicos.
Pyotr Andryuschenko, colaborador del alcalde, le dijo a The New York Times que aproximadamente 3000 combatientes ucranianos del Batallón Azov estaban defendiendo la ciudad contra unos 14.000 soldados respaldados por Moscú.
Cuando comenzó el asedio, una residente de Mariúpol, Kristina, dijo que ella, su esposo y sus dos hijos acamparon en la entrada de su edificio, con la esperanza de que les brindara mejor refugio y más protección que su apartamento.
Su esposo, un analista de negocios, se aventura a buscar agua y ella cocina en un fogón improvisado. También recogieron agua de lluvia, y nieve, que hierven para esterilizarla.
Ella leía cuentos de hadas para tratar de distraer a los niños, pero cuando tenían hambre, “se apagaba la chispa de sus ojos”, dijo Kristina, quien no quiso dar su nombre completo por temor a las represalias. “No tenían interés en nada”.
“Comíamos una vez al día”, dijo. “Era principalmente por la mañana o por la noche cuando los niños gritaban y decían: ‘Quiero comer’”.
Su familia huyó de la ciudad, pero dejaron atrás a su padre y a los abuelos. Ha tenido problemas para contactarlos porque la mayoría de las redes telefónicas de la ciudad fueron cortadas.
Dijo que la semana pasada le enviaron un mensaje de texto que decía: “Sin techo, sin comida y sin agua”.
Los médicos que estudian el hambre y la inanición describen un proceso sombrío en el que el cuerpo se consume a sí mismo para mantenerse con vida. Primero se quema la glucosa almacenada en el hígado, luego la grasa y luego los músculos.
Aunque la deshidratación puede matar en menos de una semana, un adulto bien alimentado puede sobrevivir más de 70 días solo con agua. Los niños, los ancianos y los enfermos sucumben más rápidamente.
Otras investigaciones han demostrado que el hambre no solo debilita el cuerpo sino que perturba la mente.
Nancy Zucker, profesora de psiquiatría y ciencias del comportamiento en la Universidad de Duke, dijo que la investigación realizada durante la Segunda Guerra Mundial en 36 objetores de conciencia masculinos que consumieron una dieta baja en calorías inspirada en la que se les dio a los prisioneros de guerra mostró que habían sufrido “consecuencias psicológicas significativas”.
Y agregó: “Tenían neurosis de inanición: aumento de la ansiedad, aumento del aislamiento, aumento de la depresión”.
Ese daño se agrava en circunstancias traumáticas, como las guerras.
“Esto es una hambruna desatada durante una catástrofe”, dijo. “Es muy difícil separar las profundas consecuencias psicológicas de vivir un estado de guerra y no tener suficiente comida”.
El recuerdo del hambre persiguió a los objetores de conciencia que participaron en el estudio mucho después de haber recuperado sus fuerzas.
“Necesitaban estar rodeados de comida”, y algunos siguieron obsesionados con eso, dijo. “Varios se convirtieron en chefs”.
Irina Peredey, una trabajadora municipal de Mariúpol, dijo que después de escapar estuvo tan conmocionada que no pudo comer durante días.
Después de eso, comenzó a desear una comida completa a cada hora.
“Pasa una hora y quieres comer”, dijo Peredey, de 29 años. “Creo que es psicológico. Comienzas a comer constantemente, y quieres comer tanto como sea posible”.
Al principio estaba confundida, dijo.
“Pero creo que así es como mi cuerpo se está defendiendo”.
Beley, la panadera que luchaba por sobrevivir en el sótano de Mariúpol, dijo que las bombas que sacudían el edificio y los proyectiles eran tan frecuentes que su hija Aida, de 3 años, aprendió a distinguir entre el fuego entrante y saliente.
Pronto la familia se quedó sin comida. Una mujer le regaló un tarro de miel.
“Así es como sobrevivimos”, dijo. “No teníamos comida, pero no podemos decir que no comimos porque una cucharada de miel una vez al día ya es una especie de almuerzo”.
Cuando su familia logró escapar, se sintió débil, como si su cuerpo estuviera luchando para funcionar. Los soldados rusos le ofrecieron dulces a ella y a sus hijos y, al principio, se negó. Pero luego cambió de opinión.
“Pedía caramelos, azúcar”, dijo. “Me di cuenta de que necesitaba algo para poder mantenerme”.
Valerie Hopkins reportó desde Leópolis, Ucrania, Ben Hubbard desde Beirut, Líbano, y Gina Kolata desde Princeton, Nueva Jersey. Asmaa al-Omar y Hwaida Saad colaboraron desde Beirut.
Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times.@VALERIEinNYT
Ben Hubbard es el jefe del buró de Beirut. Ha pasado más de una decena de años en el mundo árabe, incluidos Siria, Irak, Líbano, Arabia Saudita, Egipto y Yemen. Es el autor de MBS: The Rise to Power of Mohammed bin Salman. @NYTBen
Gina Kolata escribe sobre ciencia y medicina. Ha sido dos veces finalista del premio Pulitzer y es autora de seis libros, entre ellos Mercies in Disguise: A Story of Hope, a Family’s Genetic Destiny, and The Science That Saved Them. @@ginakolata • Facebook
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France24 - World
Spain allows supermarket rationing to prevent shortages
Issued on: 31/03/2022 - 04:13
NEWS WIRES
Spanish supermarkets can legally ration consumer purchases of certain products under a new provision published Wednesday in the state's official bulletin.
The text, which provides legal cover, says the restrictions can be applied "exceptionally and when there are extraordinary circumstances or force majeure that justify it".
The move came as empty shelves appeared in many supermarkets due to the combined effect of a truck drivers' strike and the Ukraine war.
Most of the empty shelves have been due to an ongoing lorry drivers' strike over soaring diesel prices, which began on March 14 and has curbed supplies of milk, flour, rice and other basic goods.
Three weeks ago, Spanish supermarkets began rationing the sale of sunflower oil to stop customers from stockpiling over shortage fears due to Russia's invasion of key supplier Ukraine.
The text was introduced as part of the government's emergency plan to address the economic impacts of the war.
"It provides legal certainty so they can limit the number of articles purchased and thus avoid hoarding but mostly so that there is enough for all consumers," Reyes Maroto, minister for industry, commerce and tourism, told reporters.
"We are also responding to a need that distribution companies have flagged to us which has become apparent due to the transport strike."
Spain has been struggling with a wave of social unrest over runaway inflation and rising prices, with lorry drivers striking, production stoppages and mass protests by farmers and fishermen.
Soaring energy prices have also driven Spain's inflation rate to a 37-year high, jumping to 9.8 percent in March up from 7.6 percent in February.
Earlier this week, the government unveiled plans to offer 16 billion euros ($17.5 billion) in direct aid and loans for families and companies hit by the impact of Russia's invasion of Ukraine.
(AFP)
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SPAIN
Spanish workers brave the chill in protest at austerity
European states take steps to counter Covid-19 surge as Omicron spreads
Thousands protest against abortion in Madrid
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
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A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway
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Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.
ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.
Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.
It is the only store for miles.
“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.
That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.
While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.
The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.
There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.
But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?
Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.
Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.
Reporting From Afghanistan
“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.
He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.
From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.
TURKMENISTAN
AFGHANISTAN
Kabul
Herat
WARDAK
KABUL-KANDAHAR HWY.
(HWy.1)
1
ZABUL
Kandahar
KANDAHAR
PAKISTAN
100 miles
By The New York Times
He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.
Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.
A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.
Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.
“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.
A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.
“We are hungry,” Wahdat said.
With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.
Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.
The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.
Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.
The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.
“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”
A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.
Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.
Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.
But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.
Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.
“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”
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Le Canada va acquérir 88 chasseurs-bombardiers F-35A
par Laurent Lagneau · 29 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerQue de temps perdu! En 2010, et pour 8,6 milliards de dollars, le gouvernement canadien, alors dirigé par le conservateur Stephen Harper, annonça la décision d’acquérir 65 chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin, sans passer par un appel d’offres. Au-delà des considérations techniques, ce choix n’était pas vraiment une surprise, compte tenu de l’implication de l’industrie aéronautique canadienne dans ce programme américain et de l’investissement alors déjà consenti par Ottawa [de l’ordre de 168 millions de dollars canadiens, ndlr].
Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
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Cela, à peine annoncée, cette décision fut l’objet de vives critiques. Et, à la suite d’un audit réalisé par le cabinet KPMG et d’un rapport du Vérificateur général du Canada, il apparut que les coûts d’acquisition et de possession de ces F-35A avaient été sous-évalués. Cette affaire devint ensuite un enjeu politique.
Avant de remporter les élections législatives de 2015, l’actuel Premier ministre canadien Justin Trudeau, tira à boulets rouges sur cet achat annoncé de 65 F-35A. Ainsi, il avait promis qu’il lancerait un « appel d’offres ouvert et transparent » pour remplacer les CF-18 Hornet de l’Aviation royale canadienne [ARC], car « nous n’achèterons pas de chasseurs-bombardiers furtifs F-35 ». Les « dizaines de milliards de dollars pour les prochaines décennies » économisés devaient alors servir à moderniser les capacités navales du pays.
Après son élection, M. Trudeau continua dans la même veine. « Les conservateurs […] se sont accrochés à un avions [le F-35A] qui ne fonctionne pas et qui est loin de pouvoir fonctionner », lança-t-il en juin 2016. « C’est un problème dont nous avons hérité et que nous allons régler », avait-il ajouté.
Le potentiel des CF-18 Hornet étant largement entamé, le ministère canadien de la Défense eut recours à des rustines, notamment en se procurant dix-huit F-18 retirés du service par la Royal Australian Air Force [RAAF]. Quant à l’appel d’offres promis par M. Trudeau, le F-35A fut convié à y participer, au même titre que le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter Typhoon, le F/A-18 Super Hornet de Boeing et le JAS-39 Gripen E/F de Saab.
Très vite, considérant qu’ils ne pouvaient pas défendre équitablement leurs chances au regard des exigences canadiennes [liées à la participation au NORAD – Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord, ndlr], Dassault Aviation et le consortium Eurofighter jetèrent l’éponge. Puis, en novembre 2021, les autorités canadiennes annoncèrent l’élimation du F/A-18 Super Hornet, pourtant donné favori par beaucoup.
Selon les termes de l’appel d’offres, les concurrents devaient démontrer que leur avion était « capable de répondre aux exigences militaires pour les missions au pays et à l’étranger » tout en apportant des compensations économiques et industrielles substantielles pour le Canada.
Après l’élimination du dernier bimoteur en lice [et donc plus adapté pour survoler les immensités canadiennes], il ne restait donc plus que le JAS-39 Gripen E/F et le F-35A. Le constructeur suédois Saab a-t-il vraiment cru qu’il avait ses chances alors que ses homologues européens n’en voyaient aucune?
Toujours est-il que la décision d’Ottawa vient d’être annoncée. Et, sans surprise, le gouvernement canadien a fait savoir, le 28 mars, il entamera des négociations avec Lockheed-Martin pour acquérir 88 F-35A pour un montant maximal de 19 milliards de dollars. Et il a l’intention d’aller vite puisqu’il s’attend à signer le contrat d’ici la fin de cette année afin que les premiers chasseurs-bombardiers soient livrés à l’Aviation royale canadienne à partir de 2025.
« Une nouvelle flotte d’avions de chasse est essentielle pour la sécurité, la souveraineté et la capacité du Canada à se défendre », a fait valoir Anita Anand, la ministre canadienne de la Défense. « Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l’Otan, dans le monde entier. . Il s’est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c’est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », a-t-elle expliqué, en évoqué la « nouvelle réalité mondiale » et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cependant, dans le cas – improbable – où les discussions avec Lockheed-Martin ne seraient pas satisfaisantes, Ottawa se réserve le droit de se tourner vers Saab.
Finalement, il aura fallu douze ans pour qu »Ottawa revienne à son idée initiale… « C’est une saga malheureuse qui démontre que tout le processus d’acquisition est politisé. […] Lorsque la politique se met le nez dedans, on arrive à ce qu’on a actuellement, c’est-à-dire des retards épouvantables et des Forces armées qui, malgré leur professionnalisme, n’ont pas l’équipement pour faire ce qu’on leur demande », a commenté Rémi Landry, ancien militaire et professeur associé à l’Université de Sherbrooke, dans les colonnes du Journal de Montréal.
les colonnes France24 - World
Will Smith refused to leave Oscars ceremony after Rock slap, says Academy
Issued on: 31/03/2022 - 04:32
NEWS WIRES
Will Smith refused to leave the Oscars ceremony after attacking comedian Chris Rock, the Academy of Motion Picture Arts and Sciences revealed Wednesday, as it began disciplinary action against the mega star.
Smith could face expulsion from the Academy for the open-handed slap, which came moments before the star of "King Richard" was handed the best actor award -- an announcement greeted with cheers by the audience.
"While we would like to clarify that Mr. Smith was asked to leave the ceremony and refused, we also recognise we could have handled the situation differently," a statement said.
The Academy, the body that hands out the Oscars, said it would hold a vote on what action should be taken against Smith over the globally televised assault, which marred Hollywood's most important evening.
"The Board of Governors today initiated disciplinary proceedings against Mr. Will Smith for violations of the Academy's Standards of Conduct, including inappropriate physical contact, abusive or threatening behaviour, and compromising the integrity of the Academy," the statement said.
"Mr. Smith is being provided at least 15 days' notice of a vote regarding his violations and sanctions, and the opportunity to be heard beforehand by means of a written response.
"At the next board meeting on April 18, the Academy may take any disciplinary action, which may include suspension, expulsion, or other sanctions permitted by the Bylaws and Standards of Conduct."
The group is under intense pressure to respond appropriately to the slap, which has dominated coverage of the glitzy awards and taken the spotlight from several notable firsts -- including for the mainly deaf cast of "CODA," who won best picture.
Expulsion from the exclusive club is rare, but not unheard of: Harvey Weinstein was kicked out in 2017 after reports emerged of decades of sexual assault.
Director Roman Polanski was expelled in 2019 after years of controversy about his 1978 conviction for the rape of a 13-year-old girl.
Neither man had their Oscar wins rescinded.
Joke
Attendees of the ceremony Sunday watched agape as Smith stormed onstage and hit Rock, who had cracked a joke about his actress wife's closely cropped hairstyle.
Jada Pinkett Smith has alopecia, a condition that causes her to lose hair.
The audience was initially unsure if the powerful slap was part of a skit, until Smith shouted profanities from his seat.
Rock managed to keep the gala on track, but the atmosphere at the event had shifted unmistakably.
Less than half an hour later, when accepting the movie world's highest honor for an actor, Smith tearfully claimed: "Love will make you do crazy things."
The star of "Men in Black" and "Aladdin" subsequently apologised to Rock in an Instagram post, and Pinkett Smith posted on the platform that now was "a season for healing."
Rock finally spoke publicly about the episode during a performance to a sold-out crowd in Boston later Wednesday.
Tickets for the show were being advertised on secondary markets for hundreds of dollars above their face value.
Ticketing site TickPick said Monday it had sold more tickets for Rock's tour in the preceding 24 hours than in the whole previous month.
When Rock took the stage Wednesday night, according to Variety, he started by asking the audience, "How was your weekend?" His opener brought a wave of laughter.
But he then said he didn't have any material about the slap.
"If you came to hear that, I have a whole show I wrote before this weekend," Variety reported him saying. "I'm still kind of processing what happened.
"At some point I'll talk about that," he added. "And it will be serious and funny."
In its Wednesday statement, the Academy offered its apologies to Rock over the "deeply shocking, traumatic event."
"Mr. Rock, we apologise to you for what you experienced on our stage and thank you for your resilience in that moment," the Academy said.
"We also apologize to our nominees, guests and viewers for what transpired during what should have been a celebratory event."
'Traumatised'
Oscars' co-host Wanda Sykes, one of three women whose turn at the helm of the show has been widely praised, revealed Wednesday she felt physically sick after the attack and thought Smith should have been ejected.
"It was sickening. It was absolutely -- I physically felt ill, and I'm still a little traumatised by it," she told talk show host Ellen DeGeneres.
"And for them to let (Smith) stay in that room and enjoy the rest of the show and accept his award, I was like, 'How gross is this?' This sends the wrong message.
"If you assault somebody, you get escorted out the building and that's it. But for them to let him continue, I thought it was gross," she said.
She also told DeGeneres that she had spoken to Rock after the show.
"The first thing he said is, 'I'm so sorry.' I was like, 'Why are you apologizing?' He was like, 'It was supposed to be your night.
"'You and Amy (Schumer) and Regina (Hall) were doing such a great job. I'm so sorry this is now gonna be about this,'" Sykes said Rock told her.
(AFP)
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‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
Netflix film 'Power of the Dog' leads Oscar nominations
Opex 360
Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.
Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.
Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
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Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
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Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.
Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.
Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.
Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].
« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.
Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.
« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.
Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».
En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.
Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay
New York Times - World
Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.
Ottawa Dispatch
Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.
Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...
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By Ian Austen
Photographs by Aaron Vincent Elkaim
OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.
But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.
“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”
Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.
Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.
More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.
When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.
Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.
Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.
“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”
Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.
CANADA
ONTARIO
QUEBEC
Detail
area
Arrowhead
Provincial Park
Toronto
N.Y.
QUEBEC
Patinage en Forêt
Rideau Canal
Skateway
ONTARIO
Icelynd
Ottawa
10 mileS
By The New York Times
When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.
The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.
To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.
Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.
Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.
But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.
Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.
The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.
This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.
The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.
One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.
But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.
While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.
Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.
Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.
In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.
But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.
“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”
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France24 - Monde
Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine
Publié le : 25/03/2022 - 16:02
Guillaume GRALLET
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La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.
Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerDans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.
Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.
Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.
En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.
Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.
Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.
Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].
Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.
Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.
Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».
Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?
Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.
Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.
Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.
BBC
Why was I only getting this experience now, after 33 years living 40 minutes away from the ocean?
Break the surface of Cape Town's coastal waters and you'll find a golden forest. Thickets of sea bamboo kelp sway in the cold ocean swell, amber ribbons rippling out from tall limpet-clad stems anchored to the seabed. To the human ear, it's quiet. A shoal of silvery seabream wiggle past. Rays of sunlight dart through the briny turquoise water, gilding the dancing kelp fronds. An octopus lies almost hidden under a rock; boulder walls are encrusted with orange starfish and amethyst-toned sea urchins. Slinky pyjama sharks glide between the kelp.
This dynamic marine forest is mere steps from the beach and can be visited on just one breath.
Freediving – diving on a breath-hold, without scuba gear – has boomed in popularity in Cape Town over the past decade, even before the Oscar-winning documentary film My Octopus Teacher showcased the Great African Seaforest, which extends along South Africa's west coast to Namibia. On a day with decent water visibility, freedivers can be seen wading in and out of the shallows, their extra-long fins – for energy-efficient movement – tucked underarm. Cold water enthusiasts brave the ocean in just a bathing suit and weight belt, while most opt for thick wetsuits, gloves, socks and hoods. Some divers can hold their breath for seven minutes, others are building up from a few seconds.
I've struggled with scuba diving in the past, finding it uncomfortable, sometimes stressful. A few years ago, someone recommended I try freediving. Sure enough, when I finally did so, I found the experience simpler, less cumbersome and more relaxing. I'm certainly not alone in that.
For many, the quiet and calmness that can be found in the water – one of the rare places with few, if any, human-related threats – has been transformational.
In South Africa, people of colour have not traditionally had equal access to the ocean (Credit: Jacki Bruniquel)
"My friend Juneid Petersen invited me for my first freedive," said Mogamat Shamier Magmoet, whose film Rise from the Cape Flats was awarded the Sylvia Earle Ocean Conservation Award in 2021.
Though he loved swimming, Magmoet had never been more than waist-deep in the ocean. "I was scared," he admitted. He floated, anxiously watching his friends disappear into the kelp. But after a while, the others reassuring him each time they resurfaced, he realised nothing was coming for him. "Everything just opened up. I fell in love, right there and then."
A journey through the kelp can be different on any given day. Divers might encounter the sevengill cow shark, related to Jurassic-period species; be joined by a little African penguin; or spot a short-tail stingray on the sandy seabed. Photographers capture ethereal jellyfish or take macro pictures of flamboyant nudibranch molluscs. Sometimes the visibility is so bad, it's like swimming through a snowstorm. Other days, simply watching sunlight flicker through the water is just the tonic.
"If you're stressed, go lay in the water," Magmoet said. "[You don't] have to swim or do anything. Just be there. I literally feel like something just slips off my shoulders."
Alongside his newfound joy, Magmoet feels a sadness: "Why was I only getting this experience now, after 33 years living 40 minutes away from the ocean?"
According to Daniela Daines, people are turning to freediving to disconnect from urban life (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Magmoet is from Heideveld on the Cape Flats. During apartheid, people of colour were forcibly removed from Cape Town's urban centre and onto the Cape Flats. The best beaches were whites-only; others were segregated. Apartheid only ended in the early 1990s and Cape Town remains largely, albeit informally, divided by race, with people of colour living in underserved and often unsafe areas. Parts of the Cape Flats experience extreme gang-related violence; Magmoet himself has been shot twice. But he's quick to note that "there's also a lot of good happening that doesn't really get seen".
Growing up, Magmoet never saw people of colour snorkelling or diving. "People say: 'It's not for you, the ocean is not for us.' I would just think, but why?"
You may also be interested in: • Cape Town's most famous fast food • A nation without access to its own sea • The shipwreck that created a country
"Our ancestors used to live off the water," he said. South Africans of colour have diverse backgrounds from parts of Africa and Asia; many Muslims in Cape Town, like Magmoet, have Southeast Asian heritage. "[We were] removed from whichever islands we came from – Indonesia, Malaysia – and brought here as slaves. Then we lived here [by the ocean] again. Again, we were removed… With apartheid, we were literally told that this is not for you, don't come here. I think that got fixed in our brains."
Seeing even children in his community carry a wariness about the ocean, Magmoet wasted no time introducing youth groups to snorkelling, at first independently, then with non-profit Sea the Bigger Picture, which he co-founded with Chris Krauss in 2018. Their programme guides 24 children, aged between 13 and 16, on a year of marine and citizen science learning.
Magmoet recently resigned to focus on filmmaking and quarterly ocean "open days" for people who have never snorkelled – and he still works a day job as a handyman.
Freediving has boomed in popularity in Cape Town over the past decade (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Among the individuals and organisations that have supported Magmoet is Cape Town Freediving (CTF), which offered him a free course to learn safety elements for his youth programmes.
When CTF opened a decade ago, it was the first official freediving centre in the country. They had 21 students over the entire year. Now, it's common for them to teach 20 divers a week during the summer.
Co-founder Daniela Daines says that prior to around 2014, freediving was mostly a competitive sport in South Africa. She and her husband John created the Adventure Freediving course to broaden its appeal.
"The majority of people don't care about records," she said. "What they want are the skills and confidence to safely explore the ocean, encounter marine animals, to disconnect from the daily grind of city living and connect with like-minded people."
In 2020, I took CTF's two-day Adventure Freediving course. Our time was split between their studio in the False Bay suburb of Muizenberg and the ocean; on the final morning, we went to play with Cape fur seals in the Atlantic, Table Mountain's 12 Apostles standing as a dramatic backdrop.
As well as dive techniques and safety guidance, we learnt what happens to our bodies during a breath-hold – perhaps most usefully, that the initial urge to breathe is not triggered by running short on oxygen, but an impulse to exhale carbon dioxide build-up. CTF provides gear rentals and dive site recommendations, and adds students to a community Telegram group where no question goes unanswered: you can find a dive buddy or ask for visibility reports.
Zandile Ndhlovu founded The Black Mermaid Foundation to help black people overcome their fear of the underwater world (Credit: Jacki Bruniquel)
Daines says their students range widely in age, body type and background. "If you can breathe and swim, you can freedive."
The relative lack of discrimination in freediving as a sport, said Daines, may be why so many women are drawn to it – something that seems apparent in Cape Town – alongside certain similarities to meditation and yoga, and that sense of "safety and freedom in the water".
For some, these changes are subtle, for others they are truly life changing
Daines has often seen freediving be a catalyst of change, not least for herself. Within two months of learning, she married, quit her "respectable, professional job", moved hemispheres and co-founded CTF.
"For some, these changes are subtle, for others they are truly life changing," she said.
"It's a healing, I think," Magmoet said of the freediving effect. "In Islam, we are taught that all creatures of God say praise to him every day. And that's why we feel the way we do when we are in nature, whether it's on a hike or in the ocean. It's because of creatures sending their gratitude and praise to the one that made them. You feel that tranquillity is always there.
"I think that's why I love just being underwater, as still as possible," he continued. "Everything is moving in the ocean. So why must you move? Once you stop, everything just comes to check you out… It's an important lesson. Just pause. Observe. We live fast-paced lives. But with a pause comes learning."
Zandile Ndhlovu has a similar relationship with the mindfulness that freediving requires. She qualified as an instructor in a water-filled quarry in Johannesburg. "It gets dark quickly," she said. "There's nothing to see. So, it's a beautiful release."
The Great African Seaforest fringes Cape Town's shores and extends north for more than 1,000km into Namibia (Credit: Daniela Daines/Cape Town Freediving)
Ndhlovu grew up miles from the coast, in Soweto, outside central Johannesburg. In 2016, on the heels of a divorce, she quit her corporate job and flew to Bali where she learnt to snorkel and then scuba dive, before taking up freediving back in South Africa. It wasn't without difficulty – to dive beyond 23m, she had to let go of fears and learn to be present. With freediving, she says, "the journey is so inside".
Like Magmoet, Ndhlovu became passionate about equal access to the water. "I've always been the only black guest on the boat," she said. "I just wanted to change that."
She founded the Black Mermaid Foundation through which she leads snorkelling trips in False Bay for children from Langa on the Cape Flats. "We always go from terror to crazy joy," she laughed. She aims to dismantle a sense of not belonging in the ocean, but acknowledges barriers still exist for many, such as a lack of leisure time and access to transport.
Ndhlovu, Magmoet and Daines all credit social media with recreational freediving's rapid gain in popularity – in Ndhlovu and Magmoet's cases, it's how they were first introduced to freediving. Now all three inspire others to experience the beauty of the underwater world for themselves.
"Lots of people ask me to describe it, but I can't," said Magmoet. Instead, he extends an invitation: "Come with me. Let me show you."
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France24 - Monde
Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition
Publié le : 16/03/2022 - 19:00
L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.
Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".
Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.
Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.
Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).
Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.
Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.
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Mondial-2022 : tout ce qu'il faut savoir avant le tirage au sort des groupes au Qatar
Publié le : 31/03/2022 - 15:49
Nicolas BAMBA
On connaît 29 des 32 équipes qui disputeront la phase finale de la prochaine Coupe du monde au Qatar. L'Italie, championne d'Europe en titre et quadruple championne du monde, sera encore la grande absente. France 24 fait le bilan des éliminatoires et livre le mode d'emploi du tirage au sort des groupes, qui aura lieu vendredi, à Doha.
Sacrée championne du monde en 2018 en Russie, l'équipe de France remet sa couronne en jeu cette année. Pas cet été, comme le veut la tradition, mais au crépuscule de 2022. Ainsi en a-t-il été décidé pour ce mondial au Qatar, prévu du 21 novembre au 18 décembre.
Cette Coupe du monde sera la deuxième à se dérouler en Asie, après l'édition 2002 organisée par la Corée du Sud et le Japon. Un seul ancien champion du monde manquera à l'appel : l'Italie. Si les sept autres anciens vainqueurs (Angleterre, Allemagne, Argentine, Brésil, Espagne, France et Uruguay) n'ont connu aucune difficulté majeure, le ciel est tombé sur la Squadra Azzurra, quadruple championne du monde.
L'Italie reste encore une fois à la maison
La sortie de route de l'Italie est l'un des principaux enseignements des éliminatoires. Alors qu'elle avait son destin en main, la Nazionale a cédé la première place du groupe C à la Suisse lors de l'ultime journée.
Barragistes, les Italiens espéraient disputer une finale tendue face au Portugal. Mais ils n'ont même pas eu l'occasion de défier la bande à Cristiano Ronaldo, car en demi-finale des barrages, la Macédoine du Nord est venue scalper les champions d'Europe chez eux, à Palerme.
L'Italie ne disputera donc pas la Coupe du monde 2022. Un vrai séisme sur la planète foot – et c'est la deuxième fois d'affilée que cela arrive. En 2018, déjà, la Squadra Azzurra avait chuté en barrages, face à la Suède.
La Russie bannie à cause de la guerre
Pays organisateur et quart-de-finaliste en 2018, la Russie sera elle aussi absente. Elle devait affronter la Pologne en demi-finale des barrages, et éventuellement la Suède en finale. Mais l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, le 24 février, a provoqué la disqualification de la Russie, ainsi qu'un chamboulement du calendrier des barrages.
En raison du conflit en cours, la demi-finale des barrages entre l'Écosse et l'Ukraine a été reportée au mois de juin. Le vainqueur affrontera dans la foulée, en finale, le pays de Galles. Il reste donc un 13e et dernier qualifié à déterminer dans la zone Europe : l'Écosse, l'Ukraine ou le pays de Galles.
L'Océanie de retour ?
En juin, en plus du verdict pour l'Europe, on connaîtra aussi le dénouement des deux autres derniers barrages. L'un d'eux opposera le Pérou au vainqueur du match entre l'Australie et les Émirats arabes unis. À noter cette particularité concernant les Australiens : en 2006, ils ont quitté la Confédération du football d'Océanie pour rejoindre la Confédération asiatique de football, dans le but de disposer de meilleures chances de disputer la Coupe du monde.
Ainsi, la Nouvelle-Zélande est l'unique représentant de la confédération océanique encore en lice. En barrages, les "All Whites" vont affronter le Costa Rica, avec l'espoir de se qualifier pour la troisième phase finale de Coupe du monde de leur histoire, après 1982 et 2010.
>> Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde
Les qualifiés pour l'Europe (UEFA) :
- Allemagne
- Angleterre
- Belgique
- Croatie
- Danemark
- Espagne
- France (championne du monde 2018)
- Pays-Bas
- Portugal
- Pologne
- Serbie
- Suisse
Les qualifiés pour l'Afrique (CAF) :
- Cameroun
- Ghana
- Maroc
- Sénégal (champion d'Afrique 2022)
- Tunisie
Les qualifiés pour l'Asie (AFC) :
- Arabie saoudite
- Corée du Sud
- Iran
- Japon
- Qatar (pays organisateur, champion d'Asie 2019)
Les qualifiés pour l'Amérique du Sud (Conmebol) :
- Argentine (championne d'Amérique du Sud 2021)
- Brésil
- Équateur
- Uruguay
Les qualifiés pour l'Amérique du Nord, l'Amérique centrale et les Caraïbes (Concacaf) :
- Canada
- États-Unis (champions d'Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes 2021)
- Mexique
Ultimes barrages en juin 2022 :
- Pays de Galles - Écosse ou Ukraine
- Costa Rica - Nouvelle-Zélande
- Pérou - Australie ou Émirats arabes unis
Mode d'emploi du tirage au sort
La cérémonie se tient à Doha, au Qatar, vendredi 1er avril, à partir de 18 h (heure de Paris) sur France 24 et France24.com. Les équipes qualifiées sont réparties au départ dans quatre chapeaux. Elles sont tirées au sort les unes après les autres, du chapeau 1 au chapeau 4. Elles se retrouvent dans huit groupes (de A à H) composés chacun de quatre équipes. Chaque groupe sera composé d'une équipe de chaque chapeau.
Les 32 équipes sont réparties dans les quatre chapeaux selon leur rang au classement mondial de la Fifa, sauf le Qatar, placé d'office dans le chapeau 1 (celui des nations les mieux classées) grâce à son statut de pays organisateur. Les derniers barragistes, eux, iront dans le chapeau 4, qu'importe leur classement.
Lors du tirage au sort, deux équipes de la zone UEFA peuvent se retrouver dans le même groupe. En revanche, deux équipes d'une même autre zone (CAF, AFC, Conmebol, Concacaf) ne peuvent s'affronter au premier tour.
Chapeau 1
- Qatar
- Brésil
- Belgique
- France
- Argentine
- Angleterre
- Espagne
- Portugal
Chapeau 2
- Mexique
- Pays-Bas
- Danemark
- Allemagne
- Uruguay
- Suisse
- États-Unis
- Croatie
Chapeau 3
- Sénégal
- Iran
- Japon
- Maroc
- Serbie
- Pologne
- Corée du Sud
- Tunisie
Chapeau 4
- Cameroun
- Canada
- Équateur
- Arabie saoudite
- Ghana
- Pays de Galles ou Ukraine ou Écosse
- Pérou ou Australie ou Émirats arabes unis
- Costa Rica ou Nouvelle-Zélande
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BILANMondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar
Zone ConcacafMondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde
REVUE DE PRESSE
Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol pour évacuer des civils
Ce mercredi 30 mars marque le 35e jour de la guerre en Ukraine. Un nouveau cessez-le-feu doit premettre l’ouverture d’ un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie. « Pour que cette opération humanitaire réussisse, nous proposons de la mener avec la participation directe de représentants du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés et du Comité international de la Croix-Rouge », a indiqué le ministère russe dans un communiqué.
Moscou annonce un cessez-le-feu à Marioupol jeudi pour évacuer des civils
Le ministère russe de la Défense annonce l’instauration d’un « régime de silence », à partir de 10 heures (heure locale), ce jeudi 31 mars, dans le port assiégé de Marioupol afin d’évacuer des civils, rapporte Le Figaro. Cette mesure doit permettre d’ouvrir un couloir humanitaire vers la ville ukrainienne de Zaporojie, selon le ministère.
La France ne voit « pas de percée » dans les négociations russo-ukrainiennes
« La guerre continue. Pour l’instant il n’y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté » dans les négociations russo-ukrainiennes, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, relaie BFMTV.
Emmnauel Macron condamne le bombardement d’un bâtiment de la Croix-Rouge
Le président de la République a réagi après que l’armée russe a bombardé un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol, rapporte Le Figaro. « Le CICR est un acteur neutre et impartial, qui ne peut être pris pour cible. Pas plus que les civils, les soignants ou les malades. À nouveau, avec force : trêve et respect du droit humanitaire ! », a-t-il écrit sur Twitter.
Biden évoque des capacités militaires « supplémentaires » pour l’Ukraine
Le président des États-Unis a appelé, ce mercredi 30 mars, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer des capacités militaires « supplémentaires » nécessaires pour aider l’armée ukrainienne à « défendre son pays », relate BFMTV.
Au moins 200 habitants dans la banlieue nord-ouest de Kiev
Théâtre de féroces combats, 200 civils ont été tués depuis le début de l’invasion russe dans la ville d’Irpin, a annoncé le maire Oleksandre Markouchine, relaie Le Figaro. « Au moment le plus fort des hostilités, quand il y avait des bombardements toute la journée, les gens ont simplement été enterrés dans les jardins ou encore dans les parcs. Je pense qu’environ 200 ou 300 personnes sont mortes malheureusement », a-t-il affirmé.
Des bombardements sur un bâtiment de la Croix-Rouge à Marioupol
Un bâtiment du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a été la cible de bombardements russes à Marioupol, au sud-est de l’Ukraine, relate BFMTV. « Les occupants ont bombardé délibérément un bâtiment du CICR à Marioupol. Pour l’instant, nous n’avons pas d’informations concernant les victimes », a indiqué Lioudmyla Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.
Les pourparlers n’ont rien donné de « prometteur », assure le Kremlin
Après les négociations à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a indiqué que les pourparlers n’avaient rien donné de « très prometteur », relate BFM TV. « Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire état de quoi que ce soit de très prometteur ou d’une percée quelconque. Il y a beaucoup de travail à accomplir », a confirmé Dmitri Peskov à la presse. Volodymyr Zelensky avait pourtant assuré avoir reçu des signaux « positifs » après les négociations.
Quatre millions de réfugiés ukrainiens
Le nombre de réfugiés ukrainiens a dépassé les 4 millions, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés. Depuis le début de l’offensive russe, le 24 février dernier, exactement 4 019 287 Ukrainiens ont quitté leur pays. La Pologne accueillerait déjà 2,3 millions de réfugiés, relate BFM TV.
La ville de Tcherniguiv « bombardée toute la nuit »
Le gouverneur de la région du nord de l’Ukraine a annoncé sur Telegram ce mercredi 30 mars que des bombardements ont eu lieu « toute la nuit » dans la ville de Tcherniguiv. Et ce, malgré la promesse de la Russie de réduire son offensive dans cette zone, relate BFM TV. Des infrastructures civiles auraient été détruites selon le gouverneur. La ville de Tcherniguiv serait privée d’eau et d’électricité.
Washington prévient les Américains en Russie d’un risque d’arrestation
Le département d’Etat a averti ses ressortissants américains, installés ou situés en Russie, qu’ils risqueraient une « arrestation ». Et ce, à cause de la position des Etats-Unis dans la guerre en Ukraine, relate BFM TV. Washington a évoqué « la possibilité de harcèlement de citoyens américains » par les autorités russes, « y compris (d)’arrestation ». Le département d’Etat a également rappelé aux Américains de ne pas se rendre en Russie, ou de quitter immédiatement le pays.
Plus de 5 200 élèves ukrainiens scolarisés en France
Le ministère de l’Éducation nationale a indiqué, mardi 29 mars, que 5 266 élèves ukrainiens étaient actuellement scolarisés en France, rapporte Le Figaro. Un chiffre qui se serait « multiplié par 20 depuis le 8 mars ». D’ici la semaine prochaine, le nombre d’enfants venus d’Ukraine scolarisés en France pourrait même doubler, passant la barre des 10 000. Le ministère a assuré avoir « encore de la capacité d’accueil » pour ces élèves.
Une levée des sanctions possible si la guerre est « terminée »
À la suite d’une nouvelle session de négociations entre la Russie et l’Ukraine, Volodymyr Zelensky a indiqué dans une vidéo partagée sur Telegram qu’une levée des sanctions à l’encontre de Moscou ne sera possible que lorsque la guerre sera « terminée », relaie BFM TV. Le président ukrainien s’est montré très clair dans son message : « Il ne faut pas s’attendre à ce que les négociations entraînent la levée des sanctions contre la Fédération de Russie. Cette question-là ne peut être envisagée qu’une fois la guerre terminée et que nous aurons récupéré ce qui est à nous. »
BBC
You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it – Mark Bolino
Edward’s usual workday begins at 0830. He showers, makes breakfast and grabs a coffee – all on company time. During the rest of his morning, the sales employee, who works remotely for a firm based in the north-east of England, periodically checks his inbox, attends the occasional meeting and watches YouTube.
As lunch approaches, Edward cycles to the shop, selects ingredients and cooks a gourmet meal for one. His break soon bleeds into the afternoon: 15-minute bursts of work are interspersed with prolonged bouts of cyberloafing, listening to comedy podcasts and reading (most recently, Bullshit Jobs by David Graeber – a book that explores the modern phenomenon of pointless work). By 1600, he’s typically done for the day. “I’ve completely mentally checked out,” says Edward, whose surname is being withheld for job-security concerns. “Now, I’m just turning my focus to other things and putting myself before work.”
That doesn’t mean Edward is failing at his job or ignoring work; he does whatever his manager needs and, because he always replies to emails and attends scheduled calls, he’s never seen to be late. Rather, he’s decided simply to coast along, on a comfortable salary and in a remote set-up that suits his work-life balance. “Work has been getting on my nerves for a while,” he adds. “So, I’ve been happy to just collect the pay cheque.”
Since Covid-19, employees have quit en masse and sought pandemic-era perks at different companies. In the shake-up, some have switched into careers that align more with their values or offer better pay. But there’s also a subset of the workforce content to just get by without doing much work. Often working remotely without the watchful eyes of bosses, these employees are now putting in 30-hour workweeks on a 40-hour salary. Data suggests the pandemic has made such coasting widespread: a recent survey of 11,000 US workers found 39% were doing it, while a January 2022 study by US analytics firm Gallup shows half of employees say they’re neither engaged nor disengaged at work.
In many cases, employees who coast don’t want to join the Great Resignation – they prefer enjoying the comforts of being a modern-day knowledge worker. Some are also deciding to prioritise other aspects of their life over their career, such as family or wellbeing. But is slacking at work every day really a viable long-term strategy? Or can clocking in-and-out while getting the bare minimum done come with hidden costs?
For remote workers, having no-one looking over your shoulder might make it easier to coast (Credit: Getty)
The rise of coasting
Coasting has always existed in the workplace. But anecdotal evidence suggests it’s become easier, more common and more desirable since 2020. “The pandemic has forced people to think about life, work and family differently,” explains Mark Bolino, director of management and international business at the University of Oklahoma, US. “Much of the workforce has also reassessed how their careers fit into their lives.”
For employees burned out from stress and overwork, coasting has allowed them to slowly recharge while still getting their work done at a more gradual pace. “There’s a limit to how many extra miles you can keep giving at work,” says Bolino. “Otherwise, people get worn out. So, coasting allows people to take a break, recover and then be able to feel ready to go again.”
While Edward is an example of a worker intentionally taking their foot off the gas, others can coast without even realising. “Various pandemic restrictions have placed pressure on many people’s mental health,” says Noelle Murphy, of UK HR resourcing provider XpertHR. “That can have an impact upon their work lives. Many people who coast will be unaware of any negative changes in their behaviour or performance at work.”
Coasting may not even be a case of workers placing less importance on their career, or issues around mental wellbeing, however. Sometimes, employees take it slightly easier at work because of the natural wax and wane of schedules, projects and deadlines. “There’s a natural ebb and flow to work,” says Bolino. “When people feel like they’ve worked hard and achieved a goal, there’s a natural tendency to sort of coast a little to almost recover. Coasting isn’t always necessarily something to be alarmed about.”
Whatever the reason, the current combination of remote work and the tight labour market have made coasting easier than ever before. “It’ll be harder to know what people are doing when they’re working from home,” says Bolino. “And the hiring crisis means organisations may find it tough to replace an employee who is coasting with someone else at the same cost.”
Edward believes his lack of effort has, so far, gone unnoticed. “In sales, it’s quite hard to tell how much work someone is putting in, so I’m kind of just riding off the work I put in previously,” he says. “Who knows if anyone is paying enough attention to realise I haven’t brought in anything new in for a while? My boss hasn’t even got ‘round to setting me targets.”
Addressing the coasting problem
While coasting can easily be dismissed as employee laziness, it often arises out of deeper underlying issues at a company: from a missed promotion, to feeling their contribution isn’t being met with adequate reward.
For example, Edward began coasting after feeling undermined by his boss. “A project I was managing was scrapped without warning,” he explains. “It was something I was proud to work on – it felt like a great career opportunity. I tried to keep my motivation up, but it made me think what I was doing was pointless and a waste of time. I’d say half of the team were already slacking, so I decided to join the gang.”
While engaged employees are highly enthusiastic about their work, and disengaged workers actively pull against their organisation, coasters lie somewhere in between. “Not engaged employees [like coasters] are psychologically unattached to their work and company,” explains Ben Wigert, director of research and strategy for workplace management at Gallup, based in Nebraska, US. “Because their engagement needs are not being fully met, they put their time, but not energy or passion, into their work.”
Coasting might be fine for a bit - but people also need to feel productive in their professional lives, experts warn (Credit: Getty)
For Edward, his decision to coast means he’s not failing, but he’s not hustling either. While he gets the minimum done, he allocates more of his schedule to new hobbies and improving his mental and physical health. “Taking it easy at work has meant I’ve been able to focus more on myself: the gym, nutrition and reading,” he says. “Since I stopped caring, it’s as though a big weight has been lifted off my shoulders.”
Yet doing the bare minimum at work, without expending any more emotional or mental energy than required, can come at a cost. “If you spend most of your day doing things you don’t really enjoy doing, that’s not a great long-term strategy,” says Bolino. Studies have long shown that feeling valued at work is linked to wellbeing and performance; therefore, coasting and a lack of engagement imply a psychological hit. “You ultimately can’t separate wellbeing from your career,” says Wigert. “We find career wellbeing is actually the factor that most strongly affects overall personal wellbeing.”
Coasting can also come with more immediate risks. If a supervisor notices a worker always slacking, that could create long-term implications – especially for an early-career employee. “You may not always be punished for coasting, but you're unlikely to ever be rewarded for it,” says Bolino.
If an employee feels that their needs aren’t being met at work, Bolino suggests they raise the issue instead of slacking off. “The employer should work with the employee to job-craft and identify the right roles and motivations,” he says. Otherwise, quitting may be better than drifting. “It’s better to find a better fit than find yourself stuck in a role where you’re not demanding the best from yourself.”
Coasting may perhaps be an acceptable short-term move in order for a worker to recharge, step back and plan their next energy burst. But it’s arguably not viable for the long-haul – because of the potential professional and wellbeing impacts on the individual.
Edward only plans to coast a little while longer. After months of taking it easy at his job, he’s recently begun interviewing for new roles. “I’ve given myself more time to think about what I actually want from my career,” he says. “I could sit tight and collect a healthy sum of money. Instead, I’m now actively seeking work again – I can only coast at my job for so long.”
France24 - World
Bruce Willis to retire from acting after aphasia diagnosis
Issued on: 30/03/2022 - 19:28
NEWS WIRES
Action hero Bruce Willis, star of the "Die Hard" franchise, is to retire from acting due to illness, his family announced Wednesday.
"Bruce has been experiencing some health issues and has recently been diagnosed with aphasia, which is impacting his cognitive abilities," a post on Instagram signed by his family said.
"As a result of this and with much consideration Bruce is stepping away from the career that has meant so much to him."
The post is signed by Willis' current wife, Emma Heming Willis, as well as former wife, actress Demi Moore, and his children Rumer, Scout, Tallulah, Mabel and Evelyn.
"This is a really challenging time for our family and we are so appreciative of your continued love, compassion and support.
"We are moving through this as a strong family unit, and wanted to bring his fans in because we know how much he means to you, as you do to him.
"As Bruce always says, 'Live it up' and together we plan to do just that."
According to the Mayo Clinic, aphasia often occurs after a stroke or a head injury, and "robs you of the ability to communicate."
"It can affect your ability to speak, write and understand language, both verbal and written."
(AFP)
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‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars
‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood
In the papers
'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars
BBC
SANS TITRE
Perhaps not since Dick Van Dyke in Mary Poppins has there been a more cartoonishly broad British accent than Oscar Isaac's in the latest Marvel TV series Moon Knight. He is introduced to us as Steven Grant, a mild-mannered London gift shop employee who says things like "bloody 'el!", and – to a guy outside his flat still selling the old brushes and brooms – "still sellin' the ol' brushes and bwooms?" He also sleeps strapped to a bed, surrounded by a moat of smooth, unbroken sand.
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The voice is certainly a bold creative choice from Isaac, one that may prove off-putting for some, but it works surprisingly well as part of Moon Knight's rompishly light and playful early episodes. Created by Jeremy Slater, best known for his work on Netflix's The Umbrella Academy, the six-part series offers a loose take on one of Marvel's lesser-known heroes: Marc Spector, a mercenary with dissociative identity disorder – meaning he has multiple personalities – who has made a deal with Khonshu, Egyptian god of the Moon, in exchange for superpowers.
One of these personalities is the oblivious Steven Grant, who – despite his efforts – keeps waking up in strange places with no memory of how he got there. He is late for work. He misses dates. He wakes up in other countries, perplexed at why people are shooting at him. He is a hapless loser in the body of a badass superhero.
It's a fun idea, and considering that Oscar Isaac looks like handsome Hollywood actor Oscar Isaac, he does an endearing job of selling the awkward physicality of a nerdy, unremarkable guy hilariously out of his depth. There is something almost farcical about him trying to keep up with it all, which is complimented by the first episode's wittily-constructed action sequences: one moment a scared Steven is surrounded by bad guys, the next they're all dead at his feet. In general though, despite the efforts of Egyptian director Mohamed Diab, who has made efforts to give the show a sense of dynamism and unease, Moon Knight possesses the kind of deadeningly neutral visual aesthetic that underpins most Marvel projects.
In a recent interview with Empire magazine about the series, Slater said that he wanted to tell a "dark, complex story" mixed with "big, fun, supernatural Amblin-style magic," referring to Steven Spielberg's production company. The latter is certainly reflected in the goofiness of Moon Knight's stakes, as well as the show's villain. His name is Arthur Harrow, a cult leader played by Ethan Hawke who wants to resurrect the Egyptian god Ammit so that they can rid the world of anyone whose heart is impure (including children). It's a good old-fashioned evil plan, with a long-haired Hawke almost gliding into scenes to spout some hippy preacher nonsense about how Ammit could have stopped Hitler or prevented the Armenian genocide. Oh, and he also has a tattoo of some scales on his arm, which move about on his skin as he takes people's hands and delivers judgements on the moral purity of their soul, committing them to death if the judgement is bad. Cancel culture really has gone too far this time.
Ethan Hawke plays the show's villain, cult leader Arthur Harrow (Credit: Marvel Studios)
When Hawke first signed on for Moon Knight, there were raised eyebrows thanks to comments he had made in the past about the debatable quality of superhero movies. "It's not Bresson," he said in an interview with website The Film Stage in 2018. "It's not Bergman. But they talk about it like it is." Assuming Hawke didn't just fancy buying a new kitchen, a possible explanation for his change of heart might have something to do with how detached Moon Knight feels from the wider Marvel Cinematic Universe. Indeed, judging by the four episodes available to critics, it's less of a traditional superhero story – the suit makes relatively few appearances – and more of a rollicking action-adventure comedy. You can sense the influences of The Mummy or Raiders of the Lost Ark as our dual-personality hero journeys to Egypt, alongside archaeologist Layla (played by the likeable Egyptian-Palestinian actress May Calamawy), to raid pyramids and tombs in the hope of stopping Harrow.
Platform: Disney+
Number of episodes: Six
Creator: Jeremy Slater
Starring: Oscar Isaac Ethan Hawke May Calamawy
Start date: 30 March 2022
As the story develops, it is most interesting when pivoting around the struggle between Steven and Marc, played by Isaac with broader shoulders and a more familiar American accent, for the control of their body. There is a fun moment, for example, where Steven punches himself after doing something that angers Marc. A la Fight Club or Me, Myself and Irene, it's a buddy-body comedy where both of the buddies are in the same body – and the superhero's greatest nemesis is himself. But while Isaac has been adamant in interviews that the show's focus on dissociative identity disorder is more than a gimmick, this only really starts to become true in the fourth episode, in which Moon Knight begins to explore the toll and background of such a condition. It remains to be seen how well the show follows through with this mental health theme.
Perhaps the main reason why Moon Knight is merely good rather than great is that the wider story struggles to live up to its compelling lead character/performance. The plot is too cartoonish to take seriously, but the pacing of its 50-minute episodes is not quick or snappy enough to sweep us along in the adventure. There are too many side-quests, too many scenes that could have been an email instead of a meeting. It is a common criticism of many miniseries in the streaming era, but Moon Knight is a classic example of a five-hour TV show that would have worked far better as a tight, punchy two-hour movie.
Instead, it ends up feeling both bloated and disposable, something that ultimately has no great purpose to exist other than as another piece of content thrown into the jaws of the Disney+ machine.
★★★☆☆
Moon Knight premieres on Disney+ on 30 March
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Valeurs Actuelles
Trump demande à Poutine de révéler des informations sur le fils de Biden qui a travaillé en Ukraine
Plus d’un an après sa défaite à l’élection présidentielle, Donald Trump tente toujours de déstabiliser Joe Biden. L’ancien président américain est revenu sur les accusations, qu’il a n’a cessé de répétées, concernant les activités de Hunter Biden durant son passage dans un groupe gazier en Ukraine. L’ex-chef d’Etat prétend que le fils de Joe Biden aurait perçu illégalement 3,5 millions de dollars, rapporte CNews.
Donald Trump en appelle à Vladimir Poutine
Dans une interview diffusée mardi par le média Real America’s Voice, Donald Trump assure que Hunter Biden et sa « famille » ont reçu « beaucoup d’argent » de la part de l’épouse d’un maire de Moscou en 2014. « Elle lui a donné 3,5 millions de dollars. Etant donné que Poutine n’est pas exactement un ‘fan’ de notre pays […] Je pense qu’il aurait la réponse et qu’il devrait la rendre publique », a-t-il affirmé.
Lors de la campagne présidentielle en 2020, le candidat des républicains avait déjà demandé à Joe Biden, « pourquoi, par curiosité, la femme du maire de Moscou a donné 3,5 millions de dollars à votre fils ». Le candidat démocrate avait réfuté les accusations.
Lorsque Joe Biden était vice-président des États-Unis, Hunter Biden est devenu l’une des cibles favorites de Donald Trump qui lui reproche ses intérêts économiques en Ukraine et en Chine. Pour fragiliser la position de l’ancien membre du gouvernement de Barack Obama, le milliardaire américain l’a même accusé d’avoir obtenu le limogeage d’un procureur ukrainien pour protéger l’entreprise gazière Burisma de poursuites pour corruption. Pour répondre aux attaques, l’opposition démocrate avait tenté de désister Donald Trump pour avoir fait pression sur l’Ukraine afin qu’elle enquête sur son rival politique et les activités commerciales de son fils.
France24 - World
French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian: 'I see only declarations but no action' from Russia
Issued on: 31/03/2022 - 00:22
In an interview with FRANCE 24 and RFI on Wednesday, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said talks between Russian and Ukrainian envoys had led to various declarations but "no action", adding that it was time Russia made some moves toward conciliation. He also warned of an "appalling" situation unfolding in the port city of Mariupol in southern Ukraine.
The French minister for Europe and foreign affairs, Jean-Yves Le Drian, answered questions from Roselyne Febvre of FRANCE 24 and Christophe Boisbouvier of RFI (Radio France internationale).
Russia pledged to "radically reduce" its military activities in the regions of Kyiv and Chernihiv after talks on Tuesday between Russian and Ukrainian envoys in Istanbul. But the promise was met with scepticism from both Ukrainian and Western officials.
"But I see only declarations but no action,” Le Drian said, noting that three weeks of intermittent negotiations have not led to concrete progress on the ground.
Le Drian warned of an "appalling" situation in the port city of Mariupol in southern Ukraine, currently facing a Russian offensive.
"What is happening in Mariupol is appalling and what is going to happen there is Russia's responsibility," Le Drian said.
The foreign minister also addressed other pressing international issues, including negotiations on the Iran nuclear programme taking place in Vienna. He said all parties, including Iran, are "in agreement on the content” and that "the signing of an agreement is imminent".
"It would be a very good thing if we did not add a nuclear proliferation crisis to the war that is taking place in Ukraine," Le Drian said.
Click on the video player above to watch the full interview.
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Blinken speaks with French FM Le Drian on Russian military activity in Ukraine
Ukraine’s Zelensky shames French companies still operating in Russia, calls on them to leave
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Valeurs Actuelles
Israël : des attaques terroristes à Tel Aviv font au moins cinq morts
Nouvelle attaque à Tel-Aviv mardi 29 mars 2022. Au moins cinq personnes ont été tuées à l’arme automatique en banlieue de la métropole israélienne, rapporte BFM TV. Nos confrères du Figaro ont de leur côté indiqué que 11 personnes seraient décédées. La police a affirmé avoir abattu l’assaillant. Il s’agit de la troisième attaque en Israël en une semaine. Quelques jours plus tôt, dans le nord d’Israël, deux policiers, dont une Franco-Israélienne, ont été tués dans une fusillade revendiquée par l’organisation djihadiste Etat islamique. Les assaillants ont été abattus par les forces de police.
Un homme a ouvert le feu sur des passants
Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. Sur des vidéos diffusées par les réseaux sociaux, le tueur aux cheveux courts paraît déterminé. La police israélienne est rapidement intervenue sur place.
L’individu a été abattu par les forces de l’ordre au cours d’un échange de tirs. Il s’agirait d’un Palestinien, originaire de la région de Jénine en Cisjordanie, berceau de la mouvance islamiste, rapporte Le Figaro. L’assaillant aurait été arrêté en 2013 pour des infractions à la sécurité et aurait purgé une peine de six mois de prison. Il se trouvait, selon la presse locale, en Israël de manière illégale. Les enquêteurs sont à la recherche d’éventuels complices. Le raid meurtrier n’a pas été revendiqué dans l’immédiat.
Les Etats-Unis et la France condamnent les faits
La France a rapidement réagi après cette attaque en fin de soirée mardi 29 mars. Emmanuel Macron a condamné « avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers ». Sur Twitter, le président français a encore écrit : « Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau. »
Le terrorisme a une nouvelle fois frappé Israël. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 29, 2022
Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a également condamné « l’attaque terroriste ». Comme le relaie BFM TV, mercredi 30 mars, le chef de la diplomatie américaine a jugé que « cette violence est inacceptable ». « Les Israéliens, comme toutes les personnes à travers le monde, devraient pouvoir vivre en paix et sans peur », a déploré Anthony Blinken.
BBC
Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen – Matthew Harvey
On a sweltering summer day in 1994, an ancient mangrove forest on Union Island was ripped apart.
A foreign investor had started the foundation work for a hotel, marina and golf course in Ashton lagoon on Union Island, one of the 32 Grenadine islands which dot the clear, blue waters of the southern Caribbean Sea.
The sounds of birds chirping and waves crashing against the intricately woven roots of the mangroves was replaced by the noise of excavators and cement trucks, cutting the trees to make way for culverts and concrete pillars.
Poorly-sized pillars collapsed, cutting off tidal flow in the 10-acre (4-hectare) lagoon. More mangrove trees began dying. The clear water turned putrid and yellow. And what was once the most ecologically diverse lagoon in the region became a barren eyesore and mosquito breeding ground.
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Matthew Harvey, a local fisherman and campaigner, was 37 years old at the time and recalls watching the destruction. His home in the nearby coastal community of Ashton provides a panoramic, aerial view of the site. That view, which had brought him immense joy, began to leave him sad. The hurt was personal: for three years Harvey had protested the development. He knew it would destroy the mangroves and in turn, a fishery that provided the fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp.
Harvey had warned that giving investors rights to the mangroves could mean unprecedented ecological disaster for the island. But like similar projects in the Caribbean, promises of development and tourists were too alluring for a government eager to attract foreign investment and reduce unemployment.
"I tried, I protested," Harvey told me as we stood outside his home in January 2020. "Mangroves are important to survival on Union."
Mangroves on Union Island support a fishery that provide fishermen of Union Island and nearby islands with sea bass, herring, snapper, lobster, conch and shrimp. (Credit: Alamy)
Less than a year after dredging began, the Valdetarro Construction Company declared bankruptcy. Grace Deagazio, who formerly worked for the company as a secretary and public relations officer, says an environmental impact assessment was carried out before works started.
"The assessment was done at the time for the mangroves and there was no problem with regards to the coral reefs," she says. "There would have been no major environmental damage to the island itself, but our company went bankrupt due to an unfortunate series of financial problems. Union Island unfortunately got stuck right in the middle of the company’s bankruptcy; the project got frozen and it’s unfortunate."
Future Planet also contacted members of the former leadership of the company but received no reply. The company declared bankruptcy in 1995.
Ashton Lagoon's story is part of a sadly familiar wider picture. Despite their key role providing coastal protection, supporting local livelihoods and storing huge amounts of carbon, mangroves are disappearing, destroyed for coastal development. Globally, the area of mangroves decreased by over a million hectares (3,860 sq miles) between 1990 and 2020 – an area larger than the island of Puerto Rico. The economic fallout, including the loss of fisheries, has been calculated as greater than $40bn (£30bn) a year.
These forests of the sea are among the world's most at-risk ecological systems and are being razed four times faster than terrestrial forests.
But Ashton Lagoon is not among those statistics, because its mangroves and fisheries are now thriving. The story of how that happened provides a blueprint for how other degraded mangroves around the world could one day be revived.
Young red mangroves grow in Ashton Lagoon (Credit: SusGren)
Mangroves live where most plants would die. Of the almost 400,000 plant species, only 1,500 are tolerant to saltwater. Some of these halophytes, as they are called, prevent salt from entering their roots, a process known as exclusion. Others excrete salt from special glands in their leaves.
Ashton Lagoon has three of the world's 80 mangrove species: the red, which are excluders, and the black and white, which secrete salt. Today, the dark green, pointy leaves of black and red mangroves mingle with the round, light green leaves of the white to make a thick canopy. Its clear, emerald-green waters reveal submerged roots mooring the forest to the ocean floor.
The area is a critical habitat for many species. Mangrove flowers attract birds like the egret, heron, bullfinch and hummingbird. Other birds, such as the brown pelican and the endangered West Indian whistling duck, use the forest for food and nesting. Fiddler and mangrove tree crabs scurry through the maze of roots, which also provide refuge to leatherback, hawksbill, loggerhead and the rare green turtles. Near the ocean floor, the ecosystem is home to large fish, like snappers and parrotfish, and juvenile fish, like the grouper, which can remain in the mangrove nursery for more than five years.
"Mangroves are essential to our livelihood, especially for us fishermen," Harvey says. "Before the damage, there were nurseries for all marine life: conchs, lobster, fish, sharks. We fed our families and sold them to residents and businesses."
Harvey, now 62 years old, is fit and slim, a man always on the go. His toughness and strength were key to what happened on Union Island after the tourism development failed.
In 1998, four years after the company declared bankruptcy, two Canadian researchers, Stephen Price and Purnima G Price, declared that Ashton Lagoon was "ecologically dead" in a report for the Union Island Association for Ecological Preservation. Mangrove forests are a notoriously difficult ecosystem to bring back once disturbed, they said, although damage to the lagoon system could be reversible "to some extent".
In an effort to reverse the damage, Harvey, who was at the time president of the Union Island Eco Tourism Movement, teamed up with Orisha Joseph, director of local conservation agency SusGren, Lisa Sorenson, a conservation biologist and head of BirdsCaribbean, as well as officials of the Eastern Caribbean Coalition for Environmental Awareness.
The causeway cut off natural water circulation in Ashton Lagoon, causing eutrophication, as seen in this 2004 aerial photo of the lagoon (Credit: Michele Kading/BirdsCaribbean)
The trio knew that a scientist named Gregg Moore had also visited the lagoon in 1998 and conducted some tests, and they reached out to ask for his view.
Moore, a mangrove restoration ecologist at the University of New Hampshire, was surprised to hear from the team. It had been 10 years since his assessment of the lagoon. For many on Union Island, including Harvey, those years had been spent taking care of families and making ends meet, though the daily sight of the lagoon was never far from their minds.
It turned out that Moore's assessment was indeed more optimistic than that of the Prices.
Moore told them that while the lagoon was severely damaged and the remaining trees were suffering from heat stress and extreme salinity, there was hope.
Mangroves are extremely resilient plants. They're not delicate, but you have to have the right conditions for them – Gregg Moore
"Mangroves are extremely resilient plants," says Moore. "They're not delicate, but you have to have the right conditions for them. If you change the hydrology in the system dramatically, then you turn off their ability to self-regulate. Soil dumped during construction had blocked the tidal exchange and salt was no longer being flushed out and diluted."
He told Harvey and Joseph that, at the very least, tidal flow needed to be re-established in the system. Doing this, however, would cost roughly $700,000 (£530,000), an amount the island could not afford. SusGren approached aid agencies for funding and started a community-based ecological restoration program. Harvey continued his environmental advocacy.
In May 2007, a workshop organised by Sorenson through Birds Caribbean brought the local community together to hear from coastal engineers, tourism consultants and scientists. Residents, fishers, teachers, environmentalists and the business community voiced their concerns, asked questions and made requests. Moore, who attended this first town hall, says that residents had the final say on how to proceed – a crucial aspect of community-based restoration.
In 2010, SusGren secured financing for the project, but it was quickly withdrawn because the government of St Vincent and the Grenadines had not granted permission for the restoration work. The go-ahead would come years later. For now, it looked as though, despite enormous community support, restoration was stalled. It had been 16 years since the mangroves had been decimated.
"We felt that if restoration works did not start soon, a new developer would come in," says SusGren's Joseph. "That fear is always there and we wanted to be the investor with the plan to protect the mangroves and provide opportunities for our people within them."
Then in 2014, the Caribbean Community Climate Change Centre, the German Development Bank and the Philip Stevenson Foundation, which owns the neighbouring island of Petit St Vincent, came through with the $700,000 (£530,000). With funds and government permission now in place, work could begin.
Steel bulkhead in Ashton Lagoon that was removed during the mangrove restoration (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)
On the surface, restoration work might seem as simple as growing new mangrove plants and embedding them among existing trees. But the reality is far more complex.
Toward the end of 2017, excavators, trucks and bulldozers returned to Ashton Lagoon. But this time the machinery was there to undo the damage done a quarter of a century earlier. "We dug out the place, removed thousands of rusty galvanised sheet piles and pillars," says Joseph.
Construction crews removed collapsed concrete culverts and excavated openings in the piers of the abandoned marina. Soon the tidal flow began to resemble what it had been in the past.
The next step was planting, led by Harvey. In 2018, he assembled a small team of four to replant the mangroves. Meshanda Laborde, a young woman from Union Island who is passionate about science, was among this group. The first step was to build a mangrove nursery using wood and coconut branches to regulate sunlight for the seedlings, she says.
"We then dug a small well near the shed to easily access water for the seedlings with the conditions closest to the environment we would eventually introduce them to."
Restoration planting typically involves potting seedlings in small, black plastic bags (Harvey eschewed these bags and used bamboo stems from Grenada) in shallow water in a nursery before moving them back to the mangrove for planting. The seedlings were collected in the lagoon, carefully transported to the nursery for specialised care and root development, and returned to the mangrove when the planters believed they were strong enough to survive.
We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud. We were knee-deep in mud but we didn't mind – Meshanda Laborde
The team initially spent hours gathering as many "wildling" seedlings as they could find from mature mangroves. "We gathered 1,500 and 1,700 wildlings in the first two weeks," says Laborde.
Casil Thomas, another member of the team, recalls collecting, setting and nursing the first batch of seedlings. "We had very early mornings, leaving before the Sun came up and we worked until it set. We pampered them and cared for them like our babies."
Three months later, strong, healthy roots were jutting out of the bamboo stems – some of them over a foot (0.3m) long, says Laborde. They were ready for replanting, although the holders planned to give them protection for a further three years.
The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.
"We had already cleared out the rotting and dead mangroves, so we took our plants into those areas and started setting them into the mud," says Laborde. "We were knee-deep in mud but we didn't mind."
Just as the team was experiencing some success, however, disaster hit the nursery. "There was a rat infestation," says Harvey. "Rodents cut all the leaves and roots of the plants, to make nests." Despite constant monitoring, they lost hundreds of the seedlings. The team spent two weeks inspecting every bamboo stem and its seedling for damage. They spread a mixture of cement and cornmeal between the rows of plants to get rid of the rodents.
To regain some of the lost time, Harvey experimented with a new method. "Instead of setting the seedlings in the shallow water where they take about six weeks to produce sufficient roots, we pushed them into the soil in the lagoon and within one week we got a good root system for planting," he says. "I was happy because it worked and reduced the wait time."
Laborde, who had studied human and social biology at school hoping to become a nurse, says she began to think of the seedlings as patients. "I learned so much, especially new planting techniques, even from the disappointments."
Some 3,000 red mangroves were planted at Ashton Lagoon by Matthew Harvey and his team (Credit: SusGren)
With increasing numbers of category 5 hurricanes, rising sea levels and fears of disappearing coastlines, restoration failure in Union Island could mean devastation not just of the fisheries, but of the entire island.
Union Island resident and educator Ann Harvey knows that well. In 2004, she opened a pre-school in memory of her son, Jamie, who had died suddenly the year before and had loved school and volunteering in social and environmental causes. The school was located less than 100m (328ft) from a small, bushy shrub of mangroves that had been spared from the excavator.
During the opening celebration, however, radio bulletins warned of an impending storm. As Harvey and her staff scrambled to place sandbags and board up the building, she worried that her new school would not stand a chance against raging wind and waves.
Within 24 hours, Hurricane Ivan, one of the most powerful hurricanes in a decade, bore down on the southern Caribbean. It destroyed 90% of the infrastructure on nearby Grenada.
The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them – Ann Harvey
Harvey watched the waves from her house a few miles inland. "I stood in a corner, just staring, concerned that the [school] roof would be blown away," she says. "But then I noticed something. The mangroves were taking the brunt of the storm, protecting the school. For hours, they swayed in the wind and big waves crashed into them. Some of them eventually broke away, but nothing happened to the school."
Around the world, coastal structures like the pre-school are becoming increasingly vulnerable as climate change intensifies storms and sea-level rise means more water can rush inland. Coastal communities are particularly vulnerable to the impacts of warming ocean temperatures, sea-level rise, storms and flooding, according to a 2019 special report on oceans by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC).
A birding workshop at Ashton Lagoon in 2004 (Credit: Lisa Sorenson/BirdsCaribbean)
Shoring up marine ecosystems, like mangroves, is one of the pillars of building resilience, the IPCC said. With their thick foliage and gnarled, thick root systems, mangroves have been found to reduce wave height and energy. A 100m (328ft) buffer of mangroves can reduce wave height by up to 66%, one report found, and a 500m (1,640ft) buffer can reduce it as much as 99%.
This ability is critical to the future of many islands. "We have so many low-lying areas, some below sea level," Matthew Harvey says. "If not for these mangroves, I am worried that people would not even be able to live here soon."
Mangroves are also able to trap and store large amounts of carbon dioxide, an ability that has gained them increasing attention as an important component of climate mitigation.
But mangrove restoration has not always proven successful. Before the 1970s, mangroves were sometimes seen as a nuisance, but in 1984, the World Bank funded one of the first major restoration projects, providing a $26m (£20m) loan to plant just under 2,500 acres (1,000 hectares) of mangroves in the Philippines.
The government of the Philippines hoped that by replanting the mangroves, fish would return and the lives of over 90,000 residents improved. However, in 1995 researchers revealed that just 18% of the three million planted trees had survived. Researchers say the project failed to plant suitable species in appropriate sites.
Many other mangrove restoration projects have failed, including, more recently, a project in Sri Lanka to plant 3,000 acres (1,200 hectares) of mangrove after the 2004 tsunami. Less than 500 of those acres (202 hectares) have mangroves on them today – researchers attribute this to lack of attention to basic indicators for restoration such as selecting the right species, salinity and hydrology and the best sites. In a 2015 study of 160 marine coastal restoration projects over the previous 40 years, researchers found that half of the initiatives had failed.
A yellow crown night heron spotted at the Ashton Lagoon during a 2020 bird identification workshop (Credit: SusGren)
Ecologists like Moore say many of the projects are hampered by short-term thinking – they tend to focus on construction and ignore the community and the importance of long-term monitoring and stewardship.
"Most of the time the money spent on [coastal restoration] projects is for the engineering and the mobilisation and demobilisation of heavy equipment needed to prepare the site and obtain the right hydrology," Moore says. "Then those trucks and bulldozers leave the site, construction crews take their final land survey, say 'we got the grade right, the elevation right', shake hands, pat each other on the back, and they're done."
I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them. Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring – Yvonne Edwin
Yvonne Edwin, a marine biologist from nearby St Lucia, agrees, but says the Caribbean is getting it right. Edwin was one of more than a dozen people who came together to restore a 10-acre belt of mangroves in St Lucia's largest mangrove forest, the Makote Mangroves. She says the accomplishment would not have been possible without community involvement.
"I went into the schools and I got the students to understand the importance of mangroves, even before taking them to help restore them," she says. "Restoration requires a lot of hands and ongoing support and monitoring. Over 400 students joined the community and partners in this venture."
Edwin says mangrove restoration is already fraught with environmental challenges and projects cannot afford to be abandoned once the planting is over. This is especially the case in the Caribbean, which is sometimes faced with heavy rains post-planting.
Studies support Moore and Edwin's view. The late ecologist Roy Lewis, one of the world's first mangrove restoration experts, also warned against programmes that bring in community members to collect and plant seedlings but fail to retain them as stewards.
Union Island is trying learn these lessons and ensure stewardship is passed from one generation to another. SusGren has trained more than 50 young people in conservation and ecosystem monitoring, including former schoolteacher Kenya Ford. Her tasks included testing the salinity of the water in the mangrove, assessing tree growth and replanting trees to see where they grow best.
Such continued stewardship by residents will be integral to long-term success for the project, says Moore. "Successful mangrove projects care more than just 'we planted a thousand trees and a thousand trees lived'," he says.
SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive. (Credit: Alamy)
It is this approach to restoration which has helped the Caribbean become one of the few regions to increase mangrove cover in the last decade. SusGren and its partners now view Ashton Lagoon as fully restored, with over 90% of the mangroves planted in the lagoon still alive.
These 3,000 mangrove trees now stand about 5ft (1.5m) above sea level along 14 acres (6 hectares) of shoreline. Tidal flushing is back and the turquoise ocean water flows freely into the jade water of the mangrove twice daily. The fish and birds have returned.
Farmers now harvest sea moss from the lagoon – the raw seaweed is used to make ice cream and energy drinks popular in the Caribbean. With flowers in abundance in the mangroves again, bees have returned and beekeeping is thriving.
It's better than a hotel. It's not a case of a rich investor coming in and owning everything – Orisha Joseph
SusGren has constructed boardwalks and a pair of bridges across the lagoon, as well as bird towers and viewing decks. The once desolate area is now visited by tourists, academics and, for the first time in 25 years, locals, who have returned to enjoy the beauty and tranquility of the lagoon.
"It's better than a hotel," says Joseph. "It's not a case of a rich investor coming in and owning everything."
Harvey opened a neighbourhood bar in 2011 to supplement his struggling fishing income, and it is still open today. Now, though, he goes out to sea almost daily, sometimes spending up to 12 hours fishing. It's hard work for a 62-year-old, but he plans to continue. As he sits on a small wooden bench at his bar and looks toward the lagoon, he runs his fingers through his full grey beard, saying: "It took us a long time, but our mangroves are back."
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France24 - World
Russia's invasion of Ukraine and the global balance of power: Changing dynamics?
Issued on: 31/03/2022 - 13:08
Erin Ogunkeye
On March 30, Russia's foreign minister made his first visit to China since the start of the war in Ukraine, declaring that Moscow and Beijing will move towards a "multipolar, just, democratic world order". US President Joe Biden, meanwhile, told a business roundtable meeting that the US must lead what he described as a "new world order". So what does Russia's invasion of Ukraine say about the new global balance of power? Michael Cox, Emeritus Professor of International Relations at the London School of Economics, joined us for Perspective to tell us more.
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Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ordonne aux « nationalistes ukrainiens » de « déposer leurs armes » à Marioupol
Le président russe a affirmé que les forces ukrainiennes défendant le port stratégique de Marioupol, assiégé depuis des semaines par les troupes de Moscou, doivent se rendre pour permettre de venir en aide aux civils sur place, rapporte Le Figaro.
La Russie souhaite que les militaires ukrainiens à Marioupol arrêtent de combattre
« Pour trouver une solution à la situation humanitaire difficile dans cette ville, les combattants nationalistes ukrainiens doivent arrêter de résister et déposer les armes », a indiqué Vladimir Poutine, après son échange téléphonique avec Emmanuel Macron, ce mardi 29 mars. Le président russe a également indiqué que des mesures vont être prises par l’armée russe « pour fournir une aide humanitaire d’urgence et assurer l’évacuation sécurisée de civils» en Ukraine, relaie Le Figaro.
Emmanuel Macron s’entretient avec Vladimir Poutine
L’entretien téléphonique entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine est « en cours », a fait savoir l’Elysée, alors que Washington et Londres ont exprimé des doutes sur l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, relate Le Figaro.
Les États-Unis doutent du « réel sérieux » de Moscou dans les négociations
Après l’annonce d’avancées dans les discussions entre Kiev et Moscou à Istanbul, le gouvernement américain estime que la Russie ne se montre pas totalement impliquée dans les négociations avec l’Ukraine, a affirmé, mardi 29 mars, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Je n’ai rien vu qui puisse suggérer qu’il y a un véritable mouvement parce que nous n’avons pas vu de signes de réel sérieux de la part de la Russie », a-t-il indiqué dans des propos relayés par BFMTV.
Les Pays-Bas, la Belgique et l’Irlande expulsent des diplomates russes
Trois pays européens vont expulser des agents du renseignement russes soupçonnés d’espionnage. L’Irlande a notamment annoncé expulser quatre hauts diplomates russes au motif que leurs activités « ne correspondent pas aux standards internationaux du comportement diplomatique », relaie Le Monde.
La Turquie salue « les progrès les plus significatifs » depuis le début de la guerre
Le ministre turc des Affaire étrangères Mevlüt Cavusoglu a salué mardi les « progrès les plus significatifs » lors des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul, ce mardi 29 mars, relate BFMTV. « Il s’agit des progrès les plus significatifs depuis le début des négociations », a estimé le ministre au terme de trois heures de discussions entre les délégations russe et ukrainienne.
Une rencontre entre Poutine et Zelensky évoquée
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue russe Vladimir Poutine sont désormais « suffisantes » après une nouvelle session de pourparlers russo-ukrainiens mardi en Turquie, a affirmé le négociateur en chef ukrainien. « Les résultats de la réunion d’aujourd’hui (à Istanbul) sont suffisants pour une rencontre au niveau des chefs d’Etat », a déclaré David Arakhamia dans des propos rapportés par Le Progrès.
Les pourparlers russo-ukrainiens ont été « significatifs », selon le négociateur russe
Après des pourparlers russo-ukrainiens « substantiels » à Istanbul, ont indiqué mardi des négociateurs russes, la Russie a indiqué que « les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non-nucléaire de l’Ukraine entrant dans une dimension pratique ». Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a fait état de « discussions substantielles », relaie Le Progrès.
Mykolaïv : au moins sept morts et 22 blessés dans la frappe russe
Au moins sept personnes ont perdu la vie, tandis que 22 autres ont été blessées dans la frappe russe qui a partiellement détruit le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine. Ce nouveau bilan a été communiqué par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Il n’y avait pas de visées militaires à Mykolaïv, les habitants de Mykolaïv ne présentaient aucune menace contre la Russie. Et malgré cela, comme tous les Ukrainiens, ils sont devenus les cibles des troupes russes », a-t-il déclaré à l’occasion d’une adresse au Parlement danois, comme l’indique France 24.
Russie : 10 diplomates des pays baltes expulsés
Comme le relaye 20Minutes, ce mardi, les accréditations de quatre diplomates de l’ambassade de Lituanie – trois de celle de Lettonie et trois des missions estoniennes – ont été retirées. Une décision qui vient en représailles à une mesure similaire, prise contre des représentants de Moscou.
Marseille : des réfugiés prêts à être accueillis
Les premiers réfugiés ukrainiens, qui vont être accueillis à bord d’un ferry de la Corsica Linea, sont arrivés ce mardi au port de Marseille, nous apprend BFM TV. Une centaine de personnes sont, pour l’heure, arrivées par bus. Ce ferry, baptisé « Le Méditerranée », sera en mesure d’accueillir jusqu’à 1700 personnes. Ce sera, dans l’Hexagone, le plus grand centre d’accueil de réfugiés ukrainiens. Au cours des derniers jours, le bateau a été réorganisé afin de pouvoir héberger ces personnes, qui sont principalement des femmes et des enfants.
Produits de luxe : le Japon va interdire les exportations
Le Japon interdira dès le 5 avril l’exportation en direction de la Russie de voitures de luxe et autres produits haut de gamme, a fait savoir le ministère japonais de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie, comme le rapporte France 24 ce mardi. L’objectif : sanctionner plus fortement Moscou, en réponse à l’offensive lancée depuis plus d’un mois en Ukraine.
Cette nouvelle liste de produits interdits à l’exportation comprend dix-neuf catégories. Parmi lesdits produits, on retrouve des véhicules d’une valeur supérieure à six millions de yens (environ 44 000 euros), des bijoux, des montres, des cosmétiques, des alcools, ou encore, divers objets d’art dont le prix est supérieur à 40 000 yens, a détaillé le ministère dans un communiqué.
Roman Abramovitch aperçu en Turquie
L’oligarque russe Roman Abramovitch, qui s’évertue à jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev afin de faire cesser le conflit, se trouvait à Istanbul ce mardi, dans le cadre des négociations entre les deux pays. Le milliardaire, propriétaire du club de football anglais de Chelsea, est également au cœur de l’actualité parce qu’il pourrait avoir été victime d’un empoisonnement, révèlent le Wall Street Journal, le Guardian et Bellingcat.
Les attaques à Marioupol : un « crime contre l’humanité »
Les attaques russes contre la ville ukrainienne de Marioupol sont un « crime contre l’humanité », a fustigé ce mardi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans un discours donné devant le Parlement danois. « Ce que les troupes russes font à Marioupol est un crime contre l’humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète », a-t-il déclaré lors d’une intervention en visioconférence, comme le relaye BFM TV. Il a notamment accusé les troupes russes de bombarder volontairement les abris des civils.
Nouvel échange Macron-Poutine
En marge des négociations organisées à Istanbul, mardi 29 mars, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’entretiendront une nouvelle fois par téléphone, à 16h30 le même jour, relaye BFM TV. Le dirigeant français a déclaré qu’il voulait discuter avec son homologue russe « pour sécuriser l’opération humanitaire à Marioupol », avant d’ajouter que l’objectif était de lancer celle-ci « dans les tout prochains jours », indiquent nos confrères. Aussi, il a reproché à la Russie un « non-respect du droit humanitaire international ».
Gaz : la France se prépare à des coupures ciblées
La France se prépare à d’éventuelles coupures ciblées de gaz chez d’importants consommateurs, rapporte 20minutes. Et cela, dans le but de faire face à une potentielle interruption de l’approvisionnement russe au cours de l’hiver prochain. L’annonce a été faite ce mardi par le gouvernement et le gestionnaire du réseau de distribution. « On attend la sortie d’un décret délestage, que le gouvernement doit sortir ces prochains jours », a précisé à l’occasion d’une conférence de presse Laurence Poirier-Dietz, directrice générale de GRDF, le réseau de distribution de gaz. La responsable de GRDF a souligné que les particuliers – même s’ils ne sont pas concernés par ces éventuelles mesures – ont facilement la possibilité d’économiser de l’énergie.
Decathlon suspend ses activités en Russie
Decathlon a annoncé ce mardi la « suspension » de ses activités en Russie, en réponse à l’invasion russe en Ukraine, relaye BFM TV.
Mykolaïv : au moins deux morts dans une frappe
Deux corps sans vie ont été sortis ce mardi des gravats, après une frappe russe sur le bâtiment de l’administration régionale de Mykolaïv, indique 20Minutes. Les autorités de cette ville, située à proximité d’Odessa et dans le sud-ouest de l’Ukraine, avaient précédemment confié que les secours cherchaient huit civils et trois militaires sous les décombres.
Discussions autour de la sécurité des sites nucléaires
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se trouve actuellement en Ukraine « pour des discussions avec des responsables du gouvernement » dans le but de fournir « une assistance technique » qui puisse garantir la sécurité des installations nucléaires, d’après un communiqué de l’instance onusienne publié mardi et cité par 20Minutes. « Le conflit militaire pose un danger sans précédent pour les centrales et autres sites du pays. Nous devons prendre des mesures urgentes pour nous assurer qu’elles continuent à fonctionner en toute sûreté et réduire le risque d’un accident », a estimé Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont les propos sont repris par le communiqué.
Pourquoi le ministre de la Défense russe avait disparu des radars ?
Samedi 26 mars, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, est apparu dans une vidéo. Habituellement très présent, celui-ci avait complètement disparu des médias russes durant deux semaines. Selon Le Figaro, plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce silence. Dans le détail, les observateurs du Kremlin ont d’abord pensé à une purge : l’invasion de l’Ukraine étant un échec, les conseillers militaires de Vladimir Poutine pourraient avoir été mis au ban du gouvernement en guise de punition. Par ailleurs, le chef d’état-major russe, Valéri Guerassimov, un proche de Sergueï Choïgou, a lui aussi évité les caméras à partir du 11 mars. Autre possibilité, Poutine pourrait reprocher au ministre de la Défense de s’opposer à l’invasion, puisque sa fille a posté un cliché reprenant les couleurs de l’Ukraine sur Instagram, soulignent nos confrères. Enfin, il est envisageable que Sergueï Choïgou soit suspecté d’avoir fait fuiter des informations auprès de Washington ou de Londres…
Les civils évacués
« Trois couloirs humanitaires ont été validés pour aujourd’hui. » L’annonce a été faite mardi 29 mars par la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk dans une vidéo diffusée sur Telegram. De cette façon, celle-ci a fait comprendre qu’allaient reprendre les évacuations de civils, par le biais desdits couloirs, notamment depuis Marioupol, après une suspension, relaye BFM TV.
Marioupol : « Au moins 300 morts » dans le bombardement du théâtre
Vadym Boytchenko, maire de Marioupol en Ukraine, était l’invité de Bruce Toussaint, mardi 29 mars, sur BFM TV. L’édile a confirmé qu’« au moins 300 personnes » avaient perdu la vie dans le bombardement du théâtre de la ville par les Forces armées russes, le 16 mars dernier.
L’administration régionale de Mykolaïv touchée par une frappe russe
Tandis que les négociations viennent de s’ouvrir à Istanbul, ce mardi peu après 9 h 30, entre la Russie et l’Ukraine, une frappe russe a touché le siège de l’administration régionale de Mykolaïv. Une ville située à proximité d’Odessa qui connaissait un répit dans les bombardements ces derniers jours, relaye BFM TV. L’annonce a été faite par le gouverneur de cette région située au sud du pays. « Le bâtiment de l’administration régionale [a été] touché, a écrit sur Facebook le gouverneur Vitaly Kim, avant de préciser que la plupart des personnes qui se trouvaient à l’intérieur étaient indemnes. On cherche huit civils et trois militaires. »
L’invasion russe, une « répétition » de la guerre en Syrie ?
« Ce qui se passe en Ukraine est la répétition de ce qu’on a pu voir en Syrie », a jugé dans la presse la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, comme le relate France 24 ce mardi. « Nous sommes dans des attaques intentionnelles d’infrastructures civiles [et] d’habitations », mais aussi des bombardements d’écoles, a-t-elle peu après fustigé, reprochant à la Russie de permettre l’ouverture de couloirs humanitaires pour les transformer en un « piège mortel ».
Erdogan : « Les deux parties ont des préoccupations légitimes »
Tandis que de nouvelles tractations débutent ce mardi à Istanbul, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est exprimé devant les délégations russe et ukrainienne en assurant notamment que la Russie et l’Ukraine ont toutes deux « des préoccupations légitimes », relaye BFM TV. Après avoir accueillies les délégations de négociateurs des deux pays, le dirigeant les a appelées à « mettre un terme à cette tragédie ».
Marioupol : les images du théâtre en ruine
Le 16 mars dernier, le théâtre de Marioupol a été bombardé par l’aviation russe, faisant près de 300 morts d’après les autorités locales, rappelle BFM TV. Celui-ci abritait des centaines de civils, et notamment des femmes et des enfants.
🔴 EN DIRECT
Les images à l’intérieur du théâtre en ruine de Marioupol, bombardé par l’armée russe https://t.co/nnMQGaDN6F pic.twitter.com/aDKY40sBfq
— BFMTV (@BFMTV) March 29, 2022
Le groupe Wagner déployé en Ukraine
Des mercenaires russes du groupe Wagner se sont déployés dans l’est de l’Ukraine, a fait savoir, lundi 28 mars, le ministère britannique de la Défense, comme le relaye BFM TV. D’après lui, plus de 1 000 combattants de la société paramilitaire pourraient être amenés à combattre dans le pays.
Ouverture de pourparlers russo-ukrainiens en Turquie
Ce mardi, de nouvelles tractations débutent à Istanbul, en Turquie, afin de tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Dans le même temps, les forces ukrainiennes assurent avoir repris du terrain, notamment à proximité de Kiev, et s’évertuent à garder le contrôle de la ville de Marioupol.
La guerre en Ukraine se poursuit, au 34e jour du conflit avec la Russie. Lundi 28 mars, le ministre de l’Intérieur ukrainien a fait savoir que la ville d’Irpin avait été reprise aux forces russes, relaye France 24. « La ville est maintenant libérée, mais il est toujours dangereux d’y être, a précisé à la télévision nationale Denys Monastyrsky. Voilà ce qui se passe maintenant, de manière parallèle : les forces armées avancent, la police avance et, immédiatement, un nettoyage complet se fait dans les rues. » Le principal poste de contrôle qui se trouve sur la route menant à Irpin, en sortant de Kiev, était de nouveau ouvert lundi, deux semaines après sa fermeture aux médias après le décès d’un journaliste américain. En revanche, les combats continuent. Une vingtaine de fortes explosions d’obus ont été entendues au cours de la journée de lundi, dans la forêt de pins d’Irpin.
L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian El País (ESP)
Por los monasterios olvidados de Castilla y León
LONELY PLANETUn viaje lleno de historia, magia y leyendas grabadas en piedras centenarias: del románico y romántico San Juan de Duero, en Soria, a los restos del convento de Extramuros, en Madrigal (Ávila); de la memoria del Cid en San Pedro de Arlanza (Burgos) al inaccesible monasterio de los Ángeles en las segovianas hoces del Duratón
Más información en la guía Lonely Planet En ruta por Castilla y León y en www.lonelyplanet.es
Sus esqueletos de piedra resisten al paso del tiempo creando románticas imágenes que sugieren historias envueltas en el misterio. Son los monasterios y conventos abandonados que encontramos dispersos por toda España, pero muy especialmente por Castilla y León. Proponemos una ruta siguiendo la estela de estos edificios que en otros tiempos fueron centros de poder y misticismo, y que hoy apenas se mantienen en pie, un viaje que nos llevará a descubrir las ruinas del antiguo monasterio de San Antón en Castrojeriz, en pleno Camino de Santiago; a contemplar cómo la naturaleza devora el monasterio de San Jerónimo de Guisando con el telón de fondo de la sierra de Gredos; a disfrutar del majestuoso esqueleto de San Pedro de Arlanza, en Burgos, o a descubrir la magia que envuelve el monasterio de Granja de Moreruela en la Moraña zamorana.
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Abadía de San Antón, Castrojeriz (Burgos)
El Camino de Santiago sigue más vivo que nunca, pero aquí y allá surgen al paso los restos de conventos, monasterios, hospederías y hospitales que antaño guiaban a los caminantes. Un buen ejemplo es el antiguo convento de San Antón en Castrojeriz, que los peregrinos encuentran unos kilómetros antes de llegar a este pueblo burgalés. Construido en el siglo XIV, estuvo regido por los monjes antonianos para atender a los caminantes enfermos. Todavía hoy pasar por debajo del arco del antiguo atrio del convento tiene un significado especial. Es como una puerta al pasado de la que solo quedan las viejas columnas y los muros, el techo hace mucho que desapareció. Un enorme rosetón desafía al tiempo y en el exterior se pueden ver las alacenas que durante siglos emplearon los monjes para dejar a los caminantes pan y vino.
A pesar del estado de ruina, este antiguo hospital de peregrinos es la puerta de entrada al pueblo por la calle Real, donde se pueden ver las iglesias de Santo Domingo y de San Juan, la colegiata de Nuestra Señora del Manzano y las ruinas del castillo.
Si dejamos el vehículo en Castrojeriz y desde el alto de Mostelares continuamos a pie un poco más allá de la cima, disfrutaremos de la vista emblemática de los campos de Castilla y su mar de cereal, que se extiende hasta donde alcanza la vista.
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San Pedro de Arlanza, Hortigüela (Burgos)
Este monasterio benedictino rodeado por el río Arlanza, en Hortigüela, un pequeño pueblo de Burgos, se puede calificar rotundamente como una bellísima ruina. Los libros hablan de él como “la cuna de Castilla”, pues su historia es larga y se remonta al conde Fernán González, el legendario noble castellano al que se atribuyen los orígenes del hasta entonces inexistente reino de Castilla. También la fundación de San Pedro de Arlanza (aunque otros documentos apuntan a que fue su tío, el conde Gonzalo Téllez, quien auspició hacia el año 912 su fundación), donde fue enterrado junto con su esposa Sancha. Después de la desamortización del XIX, los sepulcros fueron trasladados a Covarrubias y el cenobio quedó abandonado.
Aunque lo veamos derrumbado y apenas con cuatro muros en pie, fue uno de los centros monásticos más importantes del primero condado y luego reino de Castilla. Los restos más antiguos que se conservan corresponden a la iglesia y datan de 1080. También se pueden ver la torre del siglo XII y parte del claustro y de la sala capitular. Como en tantos otros casos, muchos de sus tesoros fueron expoliados o vendidos, como los fragmentos de su bello conjunto de frescos —un bestiario de animales fantásticos como sirenas, grifos, dragones hoy repartido por el Museu Nacional d'Art de Catalunya (Barcelona) y The MET Cloisters (Nueva York)—, o la portada románica que se exhibe en el Museo Arqueológico Nacional (MAN) de Madrid.
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Santa María de Rioseco, Villarcayo (Burgos)
Antes de llegar a Villarcayo, en el escondido valle de Manzanedo, el desfiladero de los Hocinos conduce a una cueva sorprendente. Estamos en Las Merindades de Burgos, tierra de monasterios e iglesias medievales. Pero la cueva de la Mosquita guarda, además, un monasterio muy especial: una ermita rupestre de los siglos VIII y IV en el pequeño pueblo de Incinillas. Cerca de allí sobreviven las majestuosas ruinas de lo que fue un próspero y monumental monasterio: Santa María de Rioseco. En sus buenos tiempos contó con más de un centenar de monjes blancos de la orden del Císter y todo tipo de dependencias, entre las que estaban la hospedería y el hospital, además de granjas, molinos, batanes y ventas. Los monjes crearon en Rioseco una explotación agrícola modélica e introdujeron muchos nuevos cultivos en el valle.
Como para tantos otros monasterios españoles, el siglo XIX significó el final: tras la guerra de la independencia y las desamortizaciones, llegaron la desidia, el olvido y el expolio. Desde 2010, el colectivo Salvemos Rioseco trabaja para consolidar los restos del edificio, dar a conocer su importancia patrimonial y realizar visitas guiadas en horarios concertados.
Santa María de los Valles, Torresandino (Burgos)
Hace más de 200 años que nadie habita el convento de Santa María de los Valles, en la Ribera del Duero, en Burgos. Es tan poco conocido que sus ruinas son difíciles de encontrar, porque hay que acceder por caminos no asfaltados y vías pecuarias. Durante años se han ido desmantelando sus muros para construir casas. Sigue siendo de propiedad privada y los muros que aún quedan en pie sirven a menudo de corral para ganado.
En sus orígenes fue un convento carmelita, fundado en el siglo XIII en torno a unas pequeñas cuevas al borde del páramo, pero la iglesia actual, de estilo gótico, es del siglo XIV. Una vez más, la desamortización del siglo XIX fue la causante de su abandono y del reparto de su patrimonio entre diferentes iglesias de la provincia. Hoy solo quedan los muros de la iglesia, la sacristía y restos de las bodegas el refectorio.
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San Jerónimo de Guisando, El Tiemblo (Ávila)
Cuatro grandes toros de granito se alzan en el cerro de Guisando, en el término municipal de El Tiemblo (Ávila), en las estribaciones de la sierra de Gredos. Son los famosos berracos de piedra de origen vetón, datados entre los siglos IV y III antes de Cristo, donde se firmó en 1468 el tratado entre el rey Enrique IV y su hermana Isabel (futura Isabel la Católica) que la reconocía como heredera al trono de Castilla. Antigua ruta de paso entre Ávila y Madrid, por ella merodeaban los bandidos que acechaban a los viajeros para desvalijarlos. Para evitarlo, los Jerónimos instalaron aquí un monasterio, en un entorno magnífico, a pocos kilómetros del lugar donde todavía hoy pacen los toros de piedra.
Declarado bien de interés cultural (BIC), el cenobio fue en sus orígenes una modesta ermita rupestre hasta que en el siglo XIII Juana Fernández, aya de la princesa Leonor de Castilla, cedió a los monjes los terrenos donde construyeron su primer monasterio, al que dos siglos más tarde se añadiría la renacentista ermita de San Miguel. Tras la desamortización de Mendizábal (1836-1837) pasó a manos privadas. A finales del siglo XIX se le añadieron unos jardines de estilo romántico, a la moda de la época. Hoy se pueden visitar, previa reserva, los jardines, la iglesia, el claustro y, si las condiciones meteorológicas lo permiten, las cuevas (eremitorio) y la ermita de San Miguel.
Convento Agustino de Extramuros, Madrigal de las Altas Torres (Ávila)
En su día fue llamado “el Escorial de Castilla”, por su estilo herreriano y por el tamaño enorme de la construcción. Fue un monasterio muy importante en el que se escribieron páginas de la historia de España, como la muerte de Fray Luis de León en 1591, y entre sus muros se impartieron clases de Filosofía, Humanidades, Leyes y Teología. El edificio está fuera del recinto amurallado de Madrigal de las Altas Torres, y aunque en su día fue un convento de tamaño inmenso y de incalculable valor, hoy solo quedan en pie algunos de sus muros que han logrado resistir al abandono.
Desde entonces, el edificio ha sido utilizado como granero, establo, silo y cantera de piedra para otras construcciones. Hoy solo se conserva en parte la iglesia, la fachada principal y el claustro, que es lo mejor conservado y llamativo del conjunto. Sus ruinas están consolidadas, y se puede visitar gratuitamente lo que queda en pie.
Santa María de la Sierra, Collado Hermoso (Segovia)
Cuando uno va por la carretera segoviana entre Torrecaballeros y Pedraza puede observar a lo lejos, entre el bosque de pinares y de robles, las ruinas de un monasterio que a la distancia parece blanco y envuelto en magia, con un rosetón hueco contemplando el panorama desde lo alto. Es lo que queda del monasterio cisterciense de Santa María de la Sierra, en Collado Hermoso, a solo 20 kilómetros de la ciudad de Segovia. Parece ser que ya existía a principios del siglo XII, aunque el templo definitivo fue levantado entre 1220 y 1270 bajo la orden del Císter.
Si por algo llaman la atención estas ruinas es por el admirable trabajo de consolidación que se hizo hace años. Elena Goded Rambaud, bióloga experta en tintes y tejidos, adquirió (y rescató del abandono) la ruinosa abadía, que estaba en manos privadas, para dar forma al proyecto Ábbatte, una pequeña firma que crea objetos textiles de alta calidad hechos a mano utilizando fibras y tintes naturales. Gracias a su restauración, hoy podemos apreciar las tres naves, los cinco tramos, y los arranques de las bóvedas de cañón apuntadas que las cubrían. En la fachada principal hay una portada con arquivoltas apuntadas decoradas y encima un gran rosetón cegado, todo dentro de un gran arco apuntado. Además de visitas guiadas, en este lugar se organizan seminarios, cursos y conferencias en torno al textil, la moda y el color.
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Convento de la Hoz, Sebúlcor (Segovia)
Cuesta llegar hasta las remotas ruinas de Nuestra Señora de Los Ángeles, el convento de la Hoz fundado en el año 1231 por la orden franciscana en el meandro más pronunciado de los cañones del río Duratón, cerca de Sebúlcor. Lo más sencillo es acercarse hasta allí en canoa, en las rutas guiadas por el parque natural de la Hoces del Duratón que organizan varias empresas de la localidad. También se puede acceder a pie, pero fuera de la época de cría de los buitres leonados, que va de enero a julio, y siempre que el caudal del Duratón sea bajo y permita caminar por su orilla (antes de la visita hay que consultar en el centro de visitantes del parque, ya que existen fechas y zonas de acceso restringido). Otra opción es contemplarlo, con su aire romántico y misterioso, desde la cresta rocosa sobre la que se asienta el monasterio benedictino, una vista maravillosa, aunque hay que arrimarse con cuidado al borde, sobre todo si se va con niños.
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Iglesia rupestre de Olleros de Pisuerga (Palencia)
Desde fuera es difícil imaginar lo que vamos a encontrar bajo tierra. Una torre con espadaña nos avisa de la ubicación del eremitorio rupestre de los santos Justo y Pastor en Olleros de Pisuerga, una pedanía de Aguilar de Campoo dentro del geoparque de Las Loras, en Palencia. De estilo románico, se cree que sus dos naves cubiertas con bóvedas de cañón y sus dos ábsides semicirculares fueron excavados a pico en la roca madre entre los siglos IX y XIII.
Todo el monasterio está dentro de la montaña, excepto la torre del campanario, que se deja ver a unos metros de la iglesia. Con la puerta orientada hacia el oeste, el sol penetra en su interior cada 21 de junio, en el solsticio de verano, iluminando el altar. Por los alrededores del pueblo se ubican otros eremitorios rupestres, como el Santa María de Mave, y una necrópolis antropomorfa del siglo VIII.
Desde Olleros, cruzando el río Pisuerga, podremos aprovechar para caminar hasta el cañón de la Horadada, que toma su nombre de una abertura o túnel natural por el que hay que abrirse paso a través de los cortados, y el paraje protegido de Las Tuerces, una meseta caliza con espectaculares formaciones rocosas.
Santa Cruz de la Zarza, Ribas de Campos (Palencia)
En la vega del río Carrión, en plena Tierra de Campos, encontramos otro de esos templos en ruinas que en su día tuvieron una intensa vida monacal: Santa Cruz de Ribas, también conocido como Santa Cruz de la Zarza. Es un antiguo cenobio de la orden premonstratense, situado entre Ribas de Campos y Monzón de Campos, en Palencia. Fue fundado en el siglo XII y estuvo funcionando hasta el XVIII, cuando su final se precipitó con un gran incendio, una inundación y la desamortización de Espartero en 1841. Desde entonces el edificio ha ido languideciendo, aunque la iglesia y sala capitular se conservan en buen estado. Actualmente está en obras de rehabilitación. Información sobre visitas: 609 47 86 34.
Monasterio de San Salvador, Nogal de las Huertas (Palencia)
Muy cerca de Carrión de los Condes, el monasterio románico más antiguo de Palencia es otra de esas ruinas románticas que sigue contándonos muchos siglos de historia. Fue fundado en el año 1063 y es clave en la aparición del estilo de Cluny en España. De su parte más antigua solo se conserva la cabecera cuadrada, y de la ampliación del siglo XIII apenas quedan sus arcos apuntados y la portada meridional con arquivoltas, lo más reconocible de la iglesia. En el siglo XIX fue abandonado, pasó a manos particulares y se fue deteriorando poco a poco. En 2004 se iniciaron obras de restauración, aunque el edificio continúa en mal estado y falta mucho para que los vecinos consigan ver consolidado este valioso monumento.
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Santa María de Moreruela, La Moraña (Zamora)
A solo 50 kilómetros de la ciudad de Zamora, en Tierra de Campos, está el paraíso ornitológico de las lagunas de Villafáfila. Es una zona poco conocida y visitada que, además de sus atractivos para el turismo de aves, tiene diversos tesoros artísticos y paisajísticos. Es aquí, muy cerca de la laguna, donde se encuentra uno de los primeros monasterios cistercienses edificados en la península Ibérica (data del siglo XII): es el de Santa María de Moreruela, unas ruinas que asombraron a grandes escritores como Miguel de Unamuno.
Nada más entrar en lo que queda en pie de lo que fue un edificio grandioso se percibe una sensación sobrecogedora. La grandiosa cabecera de la iglesia y el tamaño de las bases de los pilares de la nave central indican la magnitud que tuvo. Siguiendo el ejemplo de Cluny, este templo medieval mezcla el románico y el gótico con maestría. Llama la atención la cantidad de marcas de cantero grabadas en los muros de piedra, y aún resisten algunos restos de policromía, aunque el conjunto fue siempre de gran sobriedad, siguiendo la norma cisterciense.
Su época de mayor esplendor fue el siglo XIII, cuando los monjes contaban con más de 50 propiedades repartidas entre Salamanca y Portugal, además de salinas en la zona de las lagunas de Villafáfila, aceñas, molinos, derechos sobre algunas villas e incluso explotaciones mineras en la sierra de la Culebra. El monasterio no es el único edificio en ruinas de la zona: hay palacios y castillos, y también pueblos vacíos repartidos por una de las regiones españolas más afectadas por la despoblación.
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San Juan de Duero (Soria)
San Juan de Duero, a las afueras de la ciudad de Soria, es mucho más que una joya del románico español: todavía impresiona lo que queda en pie de este antiguo monasterio construido por caballeros hospitalarios de San Juan de Jerusalén, con su aire mágico y la exótica mezcla de estilos —románico con influencias árabes y bizantinas— de su maravilloso claustro. El lugar impresionó tanto a Bécquer que le inspiró su relato de terror La leyenda del monte de las Ánimas, y Gerardo Diego le dedicó asimismo un poema. Frente al claustro, junto al río, pueden observarse los restos de las antiguas murallas de Soria.
La falta de techumbre le da un aire aún más onírico y misterioso. Su abandono desde el siglo XVIII no ha impedido que se conserve su preciosa arquería y su sencilla iglesia, que también destaca por los singulares templetes adosados a los muros de su cabecera.
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Monasterio de La Armedilla, Cogeces del Monte (Valladolid)
Emplazado en la zona oriental de Valladolid, sus orígenes se remontan al siglo XII, cuando era poco más que una ermita dependiente de los monjes cistercienses de Santa María y San Juan de Sacramenia (Segovia). En 1402 pasó a manos de los jerónimos, que durante los siglos XV y XVI edificaron un claustro con tres alturas con las dependencias monacales, una gran iglesia gótico renacentista con portada plateresca e incluso un palacio que servía como residencia temporal de los duques de Alburquerque, señores de Cuéllar.
A partir del siglo XIX, la historia se repite: desamortización y abandono, dispersión de su patrimonio por todo el mundo y destrucción progresiva de los edificios. Pero en las últimas décadas la situación del edificio movilizó al pueblo y en 2017 se creó la Asociación de Amigos del Monasterio de La Armedilla. Su labor ha conseguido sacar el templo de la Lista Roja de Patrimonio gracias a las obras que han consolidado su estructura. Aunque todavía queda mucho por hacer, hoy es más sencillo y seguro visitarlo.
Santa María de Sandoval, Villaverde de Sandoval (León)
El Camino de Santiago está salpicado de monumentos que conservan todo su esplendor junto con otros que han quedado en el olvido y la ruina, como Santa María de Sandoval, que fue en otro tiempo uno de los monasterios cistercienses más importantes del norte peninsular. Se alza en la localidad leonesa de Villaverde de Sandoval y mantiene en muy buen estado su iglesia (todavía sigue abierta al culto), aunque el resto del complejo, como el claustro renacentista, o bien ha desaparecido o está en estado de ruina.
Gracias a que la iglesia todavía se mantiene abierta hoy podemos contemplar los diferentes estilos artísticos del edificio, desde el románico de los ábsides y capiteles de la iglesia hasta el gótico tardío de su prolongación. Durante el siglo XX el lugar fue expoliado y es fácil ver algunos capiteles y columnas en otros edificios del pueblo, incluso en pequeñas viviendas o almacenes para herramientas. Afortunadamente, en los últimos años se han hecho trabajos de rehabilitación y en 2021 se anunció su salida de Lista Roja de Patrimonio.
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L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - World
Election economics: French presidential candidates lay out spending plans
Issued on: 31/03/2022 - 17:28
Stephen Carroll
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Kate MOODY
Stephen Carroll and Kate Moody take a look at the economic promises being made by the candidates in France's presidential election. The cost of living is the biggest issue for voters, whereas the topic of government debt – a subject that has dominated previous elections – is largely absent from this year's campaign. We examine what the presidential hopefuls are promising in terms of combatting inflation, creating jobs and reforming the tax system.
Plus, Raphaël Gallardo, chief economist at Carmignac, assesses some of the main campaign pledges and their implications for the French economy.
French presidential election © France 24
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Raphaël GALLARDO, Chief economist at Carmignac
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFive years of Macron: France’s economy trickles down in drips and drops (Part 2 of 4)
People & Profit
Inflation and the French election: How serious is the cost of living crisis?
French Presidential ElectionOf hatchets and odysseys: French presidential candidates make their pitches to business leaders
El País (ESP)
La mejor croqueta de España se come en Madrid
MADRID FUSIÓNMiguel Carretero, del restaurante Santerra, gana la octava edición del concurso de Madrid Fusión, feria gastronómica que también ha distinguido a Pedro Aguilera, del Mesón Sabor Andaluz, como cocinero revelación
Tras las ponencias en Madrid Fusión de reconocidos cocineros del ámbito nacional, como Dabiz Muñoz y Rodrigo de la Calle, e internacional, como Gastón Acurio (Astrid & Gastón) o René Redzepi, chef del Noma —actualmente considerado el mejor restaurante del mundo—, la tercera y última jornada del congreso gastronómico ha tenido dos nombres propios. El de Miguel Carretero, del restaurante Santerra, en el madrileño barrio de Salamanca, como artífice de la mejor croqueta de España, y el de Pedro Aguilera, nombrado cocinero revelación.
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Con motivo del 20º aniversario de Madrid Fusión, celebrado en el recinto ferial de Ifema desde el lunes bajo el lema Más allá del producto, el concurso en busca de la mejor croqueta de jamón ibérico de España este año ha sido más especial que nunca. Han competido seis de los siete ganadores del certamen celebrado hasta la fecha. Tras la cata a ciegas de un jurado compuesto por cocineros, periodistas gastronómicos y especialistas en alimentación y en la que se han valorado el sabor, la integración de sus ingredientes, el punto de sal, su textura y aspecto, Miguel Carretero, triunfador del concurso celebrado en 2018, se ha alzado de nuevo con la victoria. "Una croqueta con una textura de bechamel perfecta, con el interior muy cremoso, delicada en el rebozado, que se come en dos mordiscos y con una proporción perfecta de jamón", la ha descrito el jurado.
"Nosotros hemos mejorado la croqueta con la que ganamos hace cuatro años", ha reconocido Carretero. La croqueta elegida "Campeona de campeones" está hecha con leche de vaca, jamón y está rebozada con panko (una especie de pan rallado japonés). “El secreto es la selección de buenos productos, controlar mucho la bechamel y tratarla muy bien técnicamente”, ha explicado Carretero, quien asegura que “jamás” la quitará de la carta de su restaurante madrileño.
La croqueta está disponible en la Barra de Santerra desde su apertura en 2017, así como en la carta del restaurante gastronómico situado en la planta baja del espacio de la calle General Pardiñas, también en Santerra Neotaberna —espacio que dirige Miguel Carretero— y en el delivery del grupo.
Además, se ha entregado el premio Croqueta de Oro al cocinero Iván Cerdeño, que también participaba en el concurso y ostenta dos estrellas Michelin en su restaurante del Cigarral del Ángel, en Toledo, “en reconocimiento a las sucesivas veces que su receta original ha llevado al triunfo a algunos de sus discípulos finalistas en años anteriores”. “La croqueta es un bocado que representa tradición y hogar, yo aprendí a hacerla con mi madre, mis tías y mis abuelas", ha dicho a Efe Cerdeño, para quien esta delicia debe tener "mucho gusto a jamón", que él lo infusiona en leche.
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En Madrid se puede probar también otro bocado premiado en Madrid Fusión, y del mismo grupo gastronómico. En la ciudad espera el mejor bocadillo de España, Ventresca madurada. Un bocado ideado por Máximo Benagues, de la Neotaberna Santerra en la madrileña calle Ponzano. Su suculenta composición: ventresca de atún rojo madurada en grasa de entrecot y emparedado entre lonchas de pan de cerveza, con tartar de piquillos confitados, ajo, salsa de piparras encurtidas, mostaza antigua, queso cheddar ahumado, canónigos y cerveza.
Aguilera, una joven promesa reconocida
Un jurado, formado por más de 80 expertos en gastronomía, ha galardonado también este miércoles a Pedro Aguilera con el premio Cocinero Revelación 2022 de Madrid Fusión. El chef gaditano, de 33 años, está al frente del restaurante Mesón Sabor Andaluz, en la localidad de Alcalá del Valle, en la sierra de Cádiz. Un mesón rústico en el que se elaboran “platos modernos, sabrosos y bien resueltos”, y en el que “dialoga con la despensa de proximidad, se recrea en el universo vegetal e interpreta la tradición con criterios de alta cocina”, escribía sobre su propuesta gastronómica José Carlos Capel, crítico gastronómico de El Viajero, el pasado mes de diciembre.
Antes de regresar en 2020 al restaurante familiar, Aguilera ejerció durante cuatro años como jefe de cocina junto al prestigioso chef Ricard Camarena en Valencia (con dos estrellas Michelin) y también pasó por los fogones de Almanaque, casa de comidas en Cádiz.
De entre los ocho candidatos, en segunda posición ha quedado Elisabeth Nolla, jefa de cocina de Normal, en Girona. Es el restaurante que Joan, Josep y Jordi Roca abrieron en 2021 para "representar el legado de la cocina matriarcal con toda la cultura que la acompaña". Adrián San Julián ha completado el podio. "En Yume Gastro (Avilés) ha consolidado un estilo moderno fundamentado en su conocimiento de los sabores y recetas tradicionales en el que deja al descubierto una elegancia que sorprende", ha destacado sobre su trabajo el jurado.
Aguilera coge el testigo de Juanjo Sahuquillo y Javier Sanz, al frente de Cañitas Maite en Albacete. Una distinción que se concede desde el año 2003 y que en anteriores ocasiones ha galardonado a chefs hoy mundialmente reconocidos, como Dabiz Muñoz, Ricard Camarena o Rodrigo de la Calle. Un premio que “subraya el atrevimiento y la capacidad juvenil que albergan muchos restaurantes recién abiertos y que son una ventana al futuro de la profesión”, según destaca la organización.
Ingredientes: 2,4 litros de leche de vaca doble crema; 250 gr. de mantequilla; 250 gr. de harina floja; 0,3 litros de nata (33% MG); 10 hojas de gelatina; 350 gr. de jamón ibérico Joselito cortado a cuchillo; 1 hueso de jamón ibérico; harina; huevo, y panko.
Elaboración
1. Derretir la mantequilla y añadir la harina en dos tandas, cocinar a fuego bajo hasta que la harina esté completamente cocinada.
2. Infusionar por otro lado los huesos de jamón con la leche.
3. Añadir la leche caliente al roux a chorro y remover continuamente a fuego suave, hasta tener la bechamel lisa. Añadir el jamón picado, remover durante un minuto y poner sal.
4. Aparte, calentar la nata, añadir la gelatina que previamente hemos hidratado y derretido. Colar esta mezcla y añadir la nata a la masa, removiendo hasta bajar su temperatura.
5. Verter en una bandeja y cubrir con papel film para refrigerar durante una noche.
6. Hacer bolas, pasar por harina, huevo y panko.
7. Freír en aceite de oliva suave a 190 grados, dejar reposar y servir.
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L'Humanité
Henri Curiel, un ardent internationaliste
ActuLa journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».
La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.
Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.
La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS.
L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.
Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.
Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.
Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).
À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.
En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.
En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.
Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.
Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…
Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.
Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.
Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.
Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».
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Transition énergétique : les Emirats arabes unis veulent une action en faveur du climat
L’objectif affiché : assurer la sécurité énergétique et le progrès économique. Les Emirats arabes unis ont appelé lundi 28 mars à une approche positive et pragmatique de la transition énergétique, mais également à une action concrète en faveur du climat, rapporte l’agence de presse Wam. Cette volonté a été évoquée par le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées et envoyé spécial pour le changement climatique, Dr. Sultan bin Ahmed Al Jaber. Et cela, alors qu’il prononçait le discours d’ouverture de la sixième édition du Forum mondial de l’énergie de l’Atlantic Council, à l’Expo 2020 de Dubaï.
« Les marchés plus exposés aux risques »
Dans le détail, le ministre a déclaré que la volatilité actuelle des marchés de l’énergie était le résultat de tensions géopolitiques, d’une approche irréaliste de la transition énergétique, ainsi que du sous-investissement, à long terme, dans le pétrole et le gaz. « Nous sommes tous témoins de première main de la sensibilité des marchés de l’énergie aux chocs géopolitiques. Pourtant, la volatilité actuelle des prix du pétrole est le résultat d’un problème structurel sous-jacent plus profond, a-t-il estimé. Le sous-investissement à long terme dans le pétrole et le gaz a rendu les marchés plus exposés aux risques de toute nature, où qu’ils se produisent. »
Après quoi, Dr. Al Jaber a fait savoir que « selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements annuels dans le pétrole et le gaz [étaient] inférieurs de 200 milliards de dollars à ce qu’ils devraient être ». Et ce, « uniquement pour répondre à la demande jusqu’en 2030 ». Et d’ajouter, l’instant d’après, pour étayer son discours : « A court terme, nous assistons également à un resserrement des marchés, la demande ayant augmenté de près de 3 millions de barils au cours de l’année dernière et devant atteindre les niveaux pré-pandémiques d’ici le quatrième trimestre de cette année. »
« Si nous ne planifions pas, notre plan échouera »
Dr. Al Jaber – qui s’est exprimé en direct, devant une assemblée composée de Suhail bin Mohammed Al Mazrouei, ministre de l’énergie et de l’infrastructure, mais aussi de plusieurs hauts responsables de l’énergie et de représentants du gouvernement –, a souhaité la mise en place de politiques de transition énergétique « adaptées aux scénarios du monde réel ». « Si nous adhérons pleinement à la transition énergétique, nous devons reconnaître que les politiques doivent être adaptées aux scénarios du monde réel, a-t-il argué. Et elles devraient suivre la règle de base du progrès selon laquelle si nous ne planifions pas, notre plan échouera. »
Toujours dans le même contexte, le ministre a aussi jugé qu’« une approche irréaliste qui ignore les principes économiques de base ne [ferait] qu’entraîner un resserrement des marchés, plus exposés aux chocs géopolitiques » indique l’agence de presse Wam. Il estime notamment que « se désengager des sources d’énergie qui font tourner l’économie mondiale entraînera une pénurie systémique de l’offre qui érodera la croissance économique ». Autrement dit : « Nous ne pouvons et ne devons pas débrancher le système énergétique actuel avant d’avoir construit le nouveau. »
« Il faut freiner les émissions, pas le progrès »
Peu après, le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées s’est réjoui du fait que « les décideurs politiques du monde entier, ‘y compris de nombreux Européens’, [commençaient] à prendre conscience de ces réalités ». « Ils reconnaissent que la transition prendra du temps. Ils orientent leurs politiques pour s’assurer que la sécurité énergétique à court terme n’est pas compromise par des objectifs à long terme, a-t-il détaillé lors de son discours. Et ils sont maintenant arrivés à la même conclusion que nous il y a quelque temps, à savoir qu’il faut freiner les émissions, et non le progrès. »
Enfin, Dr. Al Jaber a fait savoir que les Emirats arabes unis étaient à la tête d’un nouveau modèle économique à faible émission de carbone et à forte croissance. Celui-ci guidera leur développement au cours des 50 prochaines années. Après quoi, il a tenu à rendre hommage à la sagesse et à la clairvoyance des dirigeants des Emirats arabes unis, qui ont selon lui jeté les bases de l’approche progressive du pays en matière d’action climatique, observe l’agence de presse Wam. Ce qui a donné la possibilité au pays d’être bien placé pour tirer parti des opportunités créées par la transition énergétique.
New York Times - World
At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’
Angkor Wat Dispatch
Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.
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By Richard C. Paddock
Photographs and Video by Thomas Cristofoletti
ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.
Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.
“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.
But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.
This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.
“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”
Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.
The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.
Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.
Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.
In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.
A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.
Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.
Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.
Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”
Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.
But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.
At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.
Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.
Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.
“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”
Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.
In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.
Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.
In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.
“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”
Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.
“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”
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L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.
Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.
Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
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Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
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Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.
Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».
Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.
En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.
Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.
au système américain THAADCependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.
L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.
« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.
Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].
Valeurs Actuelles
Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages
L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »
L'Humanité
L’homme du jour. Libre Flot
Homme du jourOlivier ChartrainEn détention provisoire depuis le 8 décembre 2020, Libre Flot a entamé le 27 février une grève de la faim pour que sa demande de liberté provisoire, toujours refusée jusqu’ici malgré un avis favorable des services pénitentiaires, soit enfin acceptée. Son avocat, Me Hervé Kempf, l’a vu, le 29 mars, à l’hôpital de la prison de Fresnes, où il avait été placé cinq jours plus tôt. Inquiet, il le décrit comme « livide » et « sous perfusion pour ne pas sombrer ». Après trente-deux jours sans s’alimenter, il pèse 47 kg, contre 63 en temps normal. Libre Flot, c’est un nom de guerre, au sens premier du terme : Florian, son vrai prénom, fait partie de ces jeunes Français partis en Syrie, en 2017, pour combattre Daech aux côtés des troupes kurdes du YPG (Unités de protection du peuple). À ce titre, il a participé à la libération de Raqqa.
Mais, à son retour, il est placé sur écoute par les services de renseignement, qui craignent que ces militants entraînés au combat commettent des actes violents une fois rentrés en France. Avec sept autres personnes, Libre Flot est mis en examen pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ». On lui reproche d’avoir eu l’intention de commettre une action violente contre les forces de l’ordre. Ce qu’il nie farouchement. Mais tandis que les sept autres ont été remis en liberté, lui, considéré comme le « chef » d’un projet terroriste, est resté enfermé et a même été placé à l’isolement. C’est parce que toutes ses voies de recours ont été épuisées en vain qu’il a commencé une grève de la faim.
Ses soutiens, de plus en plus nombreux, ont organisé un rassemblement de soutien le 29 mars à Paris. Traité comme un terroriste de Daech alors qu’il les a combattus, Libre Flot garde espoir et, dans sa cellule, écoute… Anne Sylvestre. Drôle de terroriste.
New York Times - World
The Smugglers’ Paradise of Afghanistan
The Great Read
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.
Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...
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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.
ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.
It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.
Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.
“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.
It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.
For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.
But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.
Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.
12:45 A.M.
“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.
It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.
Reporting From Afghanistan
Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.
After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.
“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.
A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.
Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.
“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.
10:15 A.M.
We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.
Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.
Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.
As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.
Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.
“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”
H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.
Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.
The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.
“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”
Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.
By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.
Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.
“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.
H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.
Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.
Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.
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Veteran US actor Bruce Willis retires due to illness
Issued on: 31/03/2022 - 16:59Modified: 31/03/2022 - 17:07
Eve JACKSON
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In this edition of Encore!, we report on legendary US actor Bruce Willis's retirement because of his aphasia, a language disorder that robs people of their ability to communicate. The 67-year-old is perhaps best known for his role as New York cop John McClane in the "Die Hard" movies. We also take a trip to the 1920s to discover a new exhibition exploring an extraordinary generation of female artists. Plus, we bring you a report about women on the French rap scene.
>> Bruce Willis to retire from acting after aphasia diagnosis
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'Don't say gay' bill in Florida: Republican-backed legislation stirs controversy
Issued on: 31/03/2022 - 12:31
Aline BOTTIN
Delano D'SOUZA
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Florida Governor Ron DeSantis has signed a bill that bans classroom instruction on sexual orientation and gender identity for young students. Opponents, who fear for the impact on youngsters, refer to the measure as the "Don't say gay" bill. We take a closer look at the controversial legislation, which will impact children between the ages of five and nine.
But first, US President Joe Biden gave what the White House billed as a major address on a visit to Poland last week. The 27-minute speech was controversial, but in line with US policy. However, it was the off-the-cuff remarks at the end that sent the administration into clarification mode. This after Joe Biden said of his Russian counterpart: "For God's sake, this man cannot remain in power". Our Washington correspondent Kethevane Gorjestani tells us more.
Meanwhile, the Oscars were held this past Sunday. But the awards ceremony was hijacked by a slap: Will Smith hit comedian Chris Rock after he quipped about his wife Jada Pinkett Smith's shaved head. Pinkett Smith suffers from alopecia, a hair-loss condition. Smith went on to win the award for best actor that evening, but only apologised to Rock a day later on Instagram, calling his own behaviour unacceptable.
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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.
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By Emily Schmall
AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.
When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.
When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.
They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.
“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”
The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.
That unity, however, has recently frayed.
A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.
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Auroville
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INDIA
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Bengal
TAMIL NADU
Madurai
SRI
LANKA
Gulf of
Mannar
50 mileS
By The New York Times
The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.
Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.
But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.
They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.
The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.
But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.
Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.
The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.
Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.
“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.
Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.
Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.
“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.
The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.
“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.
The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.
“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”
Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.
“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”
Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.
“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.
The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.
Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.
Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.
Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”
“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”
Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.
While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.
Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.
“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”
Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.
Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.
“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”
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L'Humanité
Scandale sanitaire. « Lien confirmé » entre les contaminations par E. Coli et les pizzas Buitoni
ActuLes autorités sanitaires ont établi un lien avec les pizzas Buitoni et les nombreux cas d’intoxications alimentaires à la bactérie Escherichia Coli.
Alexandra ChaignonAvec deux enfants décédés et une quarantaine de cas avérés pour le moment, la vague de contaminations par la bactérie Escherichia coli est sans précédent en France. Mais après plusieurs semaines d’investigation, les autorités sanitaires en ont enfin trouvé l’origine.
Des analyses « ont confirmé un lien entre plusieurs cas et la consommation de pizzas surgelés de la gamme Fraich’Up de la marque Buitoni (Nestlé) contaminées par des bactéries Escherichia coli », a annoncé la Direction générale de la santé.
Voir les lots contaminés sur le site Rappel.conso du gouvernement.
Jusqu’à présent, les autorités évoquaient un « lien possible », et avaient déjà procédé un rappel massif de ces produits depuis deux semaines. De son côté, Depuis le 18 mars, Nestlé a fermé deux lignes de production de son usine près de Caudry (Nord) afin de procéder à des analyses.
La France connaît en effet depuis fin février, une recrudescence de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) liés à une contamination à E. coli. Ces cas provoquent une insuffisance rénale, qui se manifeste notamment chez les enfants. Deux sont décédés à la suite de ces contaminations. Au total, selon le dernier décompte établi mercredi 30 mars, 41 cas graves ont été identifiés et 34 supplémentaires sont en cours d’évaluation.
En l’absence de symptômes dans les 15 jours, suivant la consommation, il est également rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Les autorités rappellent la nécessité de consulter un médecin en cas d’apparition, dans les dix jours après la consommation de la pizza, de diarrhées, douleurs abdominales ou vomissements. La consultation s’impose aussi si, dans les quinze jours, apparaissent des signes de grande fatigue, de pâleur ou une diminution du volume des urines qui deviennent plus foncées. « En l’absence de symptômes dans les 15 jours, suivant la consommation, il est également rappelé qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter », conclut la DGS.
Des complications dans de rares cas
La bactérie Escherichia coli désigne en réalité toute une famille de bactéries, qui sont loin d’être toutes dangereuses pour la santé. Elles sont en effet présentes dans l’appareil digestif, où certaines jouent un rôle dans le bon fonctionnement de l’organisme.
Mais quelques variétés peuvent néanmoins provoquer des intoxications, notamment celles « productrices de shigatoxines », comme c’est le cas avec l’épidémie actuelle. Dans la majorité des cas, elles ne sont pas graves et se traduisent par des maux de ventre et des diarrhées, trois ou quatre jours après l’ingestion. Cependant, elles peuvent, dans de rares cas, provoquer des complications, chez les jeunes enfants et les personnes âgées, et notamment le syndrome hémolytique et urémique (SHU), qui se traduit pas une insuffisance rénale aiguë et de graves problèmes sanguins.
Transmissible à l’homme principalement par des aliments contaminés, la bactérie est détruite au-delà de 70 °C. Ce qui soulève des interrogations quant à la vague de contaminations. Comment ces pizzas, cuites avant d’être surgelées, ont-elles pu conserver la bactérie. Pour l’instant, personne n’a de réponse. « Nous explorons différentes hypothèses pour savoir comment les contaminations ont pu se produire malgré la cuisson de la pizza », a expliqué sur France Inter l’épidémiologiste Gabrielle Jones, de Santé Publique France.
sécurité alimentaireagroalimentaire Opex 360
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAllemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…
Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment
par Laurent Lagneau · 28 mars 2022
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.
— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.
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Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…
Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.
Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].
La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».
En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.
Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].
Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.
Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…
Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.
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— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
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@armees_gouv— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022
March 27, 2022
« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.
Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?
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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerS’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.
Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
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Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
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Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.
D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.
En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.
Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.
« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.
Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».
« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.
Photo : Arquus
France24 - World
The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance
Issued on: 24/03/2022 - 18:43
Cyril PAYEN
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In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.
It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.
Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.
'We will win and soon you will all be able to go home!'
Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"
With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.
Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.
© Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUND
Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin
ON THE GROUND
Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs
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Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’
France24 - Monde
Mondial-2022 : l'Algérie "effondrée" après son élimination face au Cameroun
Publié le : 30/03/2022 - 13:58
Stéphanie TROUILLARD
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Les Fennecs ne participeront pas au Mondial-2022. Alors qu'ils pensaient avoir obtenu leur billet pour le Qatar, les Algériens ont été éliminés dans les toutes dernières secondes du barrage retour face au Cameroun (2-1 a.p.). Une défaite amère vécue comme un drame national.
Au coup de sifflet final du match entre l'Algérie et le Cameroun (1-2 a.p.), le sélectionneur des Fennecs Djamel Belmadi s'est effondré sur le terrain, inconsolable. Quelques minutes auparavant, le technicien pensait pourtant avoir en main sa qualification pour le Mondial-2022.
Son équipe avait réussi à revenir au score (1-1), un nul synonyme de qualification, mais dans les tous derniers instants de la prolongation, le Camerounais Karl-Toko Ekambi a douché ses ambitions en marquant un but décisif. Les Lions indomptables, battus à l'aller (0-1), ont obtenu leur qualification au bénéfice du plus grand nombre de buts à l'extérieur.
C'est l'une des images de cette soirée folle : les larmes de Djamel Belmadi, le coach de la sélection algérienne, battue par le Cameroun (1-2), en barrage retour de la Coupe du monde 2022#lequipeFOOT pic.twitter.com/ng7zIeqEf4
March 29, 2022"Le château de cartes s'effondre"
"Le ciel nous est tombé sur la tête. C'est du football, c'est du sport. Mais c'est toute notre vie, en même temps", a décrit Djamel Belmadi en conférence de presse. "On est effondrés. On a mis notre vie entre parenthèses pour ce match. Pour notre pays, notre peuple", a-t-il expliqué, toujours très ému après cette cruelle défaite.
"Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d'un Mondial, c'est sûrement un problème de concentration, de lucidité", a-t-il noté, évoquant le but de Karl Toko-Ekambi. "On n'a jamais été mis en danger, jamais dominé, sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix secondes", a-t-il encore regretté.
"Le château de cartes s'effondre", a encore dit le coach champion d'Afrique 2019 avec cette équipe. "Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à dix secondes de la fin."
"Ce mauvais scénario, il faut s'en remettre", a ajouté Djamel Belmadi, qui est resté évasif sur son avenir à la tête des Fennecs. "Aujourd'hui, c'est difficile pour moi de parler d'avenir. Il y a des bilans à faire." "Il va falloir se relever. L'Algérie est une grande nation. Il y a encore de belles choses à faire, avec ou sans moi", a-t-il conclu.
"Le manque de lucidité des nôtres"
Après cette élimination, la presse algérienne a bien entendu fait ses gros titres sur ce match. Le Quotidien d'Oran en fait sa une et se désole du sort de cette équipe qui a raté "une qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar, qui lui tendait les bras". Pour le journal algérien, Karl Toko-Ekambi a exploité "le manque de lucidité des nôtres pour inscrire un but assassin, qui a littéralement scié les jambes aux Verts".
Tout sur l'Algérie n'est pas beaucoup plus tendre et évoque "un scénario dramatique". "Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Les Algériens se sont un peu trop vite vus au Qatar après la victoire ramenée du Cameroun vendredi dernier, pour le compte de la manche aller des barrages africains des éliminatoires du Mondial 2022", estime le journal.
pic.twitter.com/vMV2ZT85Qb
March 30, 2022Le Soir d'Algérie ironise pour sa part en titrant "Bye bye Qatar". Pour le quotidien, "la sélection de Djamel Belmadi a accompli un match tout en souffrance. Pour s’incliner en toute fin de match sur un coup assassin de Karl Toko-Ekambi". El Moudjahid estime de son côté que les Verts ont été "piégés". Le journal résume que les Algériens, "trop nerveux, ont été battus par leur bête noire, les Lions indomptables du Cameroun".
Avec AFP
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REPORTAGE
Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
LIVEBLOGMondial-2022 : suivez la fin des éliminatoires de la zone Afrique
ZONE AFRIQUEMondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil
BBC
In a survey of 7,500 adults around the world, 44% said they did not trust sustainability claims
Green. Bio. Natural. Clean. Organic. Eco-friendly. Sustainable.
These are words we are confronted with constantly: on billboards, online and on TV. They are pervasive in advertising and appear on the products we see on supermarket shelves. But what do they really mean and how do companies use them to convince environmentally conscious consumers to buy their products?
Rising public enthusiasm for climate action has led to a surge in corporate climate claims, making it increasingly difficult for consumers to distinguish between good environmental practices and misleading statements, a practice now referred to as "greenwashing".
The common denominator for all greenwashing is that it exploits a grey zone – it's misleading, but it can be true, according to Peter Seele, a professor in corporate social responsibility and business ethics at the Università della Svizzera italiana in Switzerland.
"That's the tricky part of greenwashing and why companies get away with it," he says.
In Coming Clean, BBC Future uncovers the tricks and misdirections that we should all look out for when we see claims about sustainability.
In a previous article in the series, Isabelle Gerretsen reported on the adverts that were banned for misleading climate claims. But not all misdirections are so clear. Sometimes companies use environmental buzzwords which, while not innaccurate, give a misleading or unverifiable sense of sustainability. In this article, we explain why this language is so convicing.
Greenwashing is rampant in online marketing, according to a study by the European Union and national consumer protection authorities. It found many environmental claims on companies' websites are exaggerated, false and potentially illegal. In an analysis of online traders last year, the EU Commission assessed 344 "seemingly dubious claims" and found that in 42% of cases national authorities had reason to believe the claim was false, deceptive or could potentially qualify as unfair commercial practices under EU rules.
Vague language is a common telltale sign of greenwashing, says Seele. Brands will use vague buzzwords such as "green", "sustainable" or "eco-friendly" to make their business seem environmentally conscious, but without substantiation, they "don't mean much in themselves", he says. "There's no ultimate definition of what sustainability is. It's an empty word."
Another trend is companies linking sustainability to other issues that consumers care about, such as personal health. "The term 'healthy' can very easily be attached to 'planet', 'people' and 'lifestyle'," says Sarah Duncan, a sustainability consultant and author of the Ethical Business Book. The food and cosmetics industry use words like "clean", "pure" and "natural" to portray their products as being both good for the planet and people's health, she says.
The word "green" has positive connotations that other colours do not (Credit: Getty Images)
Greenwashing is pervasive in the fashion industry, too. According to a report by the campaign group Changing Markets Foundation, 59% of environmental claims made by European fashion brands, including Zara and H&M, are unsubstantiated or misleading to consumers and flouted guidelines set by the UK's Competition and Markets Authority (CMA). The claims were evaluated against official CMA guidelines on climate claims and independently verified by the Changing Markets Foundation. The CMA’s guidelines include criteria such as that claims must reflect the whole life cycle of the brand, product, business or service and durability and disposability information must be clearly explained and labeled.
Zara and H&M were approached for comment. A spokesperson for Zara says "[the report] has noted that Zara was the most comprehensive at substantiating and verifying its sustainability claims, and that it clearly communicates material characteristics across its main collections". At time of publication, H&M had not replied.
Brands are eager to highlight the sustainability of the materials in their clothes, and will frequently use words such as "organic", "natural", "recyclable" or "recycled", says Sigal Segev, associate professor of advertising at Florida International University.
"People tend to confuse organic with environmentally friendly," she says. "Maybe they don't use pesticides when they grow the cotton, but what happens next? There are so many phases in the product life cycle – what happens after you harvest the cotton and process it?"
"Organic cotton is highly water intensive and has led to huge amounts of degradation," she says. Organic cotton yields might be lower than conventional cotton yields, meaning more water and land is needed per kilogram of cotton produced.
Organic cotton is highly water intensive and can be damaging if grown in drought-prone areas of the world (Credit: Getty Images)
Generally, cotton is grown in drought-stressed areas of the world, so whether it is organic or not its production puts pressure on a fragile environment. It takes roughly 1kg of conventional cotton lint to make one pair of jeans, but this requires around 8,500 litres (1,870 gallons) of water on average, according to a report by the World Wide Fund for Nature (WWF).
Orsola de Castro, co-founder and global creative director of non-profit Fashion Revolution which campaigns for reform of the fashion industry, says environmental buzzwords distract from many fashion brands' business models, which are fueled by rapid consumption.
"Would the world be a better place if we produced the same amount of materials, but it was all organic?" she says. "Probably not. Anything that is borne out of excess will have an excessive carbon footprint."
"Are materials still natural if they are drenched in chemicals? They may be natural at the start of the process, but not at the very end," adds de Castro. "Polyester, whether it's recycled or not, still sheds millions of microfibres."
The International Union for the Conservation of Nature (IUCN) estimates that textiles produce 35% of the microplastics entering the world's oceans, in the form of synthetic microfibres. A single clothes wash could release more than 700,000 microfibres into wastewater, according to a study by researchers at the University of Plymouth.
Why are consumers susceptible to greenwashing?
Brands use positive language that appeals to consumers' social responsibility and environmental consciousness, says Dirk Holtbrügge, chair of international management at Friedrich-Alexander-University in Germany.
"We tend to think in opposites. Green is always positive, grey is always negative," he says. For example, we associate the colour green with "joy", "pleasure" and "contentment". "Green has a positive impact. We assume companies [promoting green products] are doing something positive," adds Holtbrügge.
The "bio" label on food products sold in Europe means the product was grown following EU regulations on organic farming (Credit: Getty Images)
Likewise the prefix "bio" – for example, in words like "biodegradable" or "bio-based" elicits positive emotions in consumers, and can help to change feelings towards terms that are more ambiguous like "organic". Similar patterns have been observed with the prefix "eco".
In the image above, tomatoes sold in Germany are labelled with an EU-regulated "Bio" sticker, which means they are grown following guidelines on organic farming, but other uses of the word "bio" might not follow such strict rules.
Sustainability is becoming a priority for many consumers and brands are tapping into that.
Sustainability experts offer this advice:
A Unilever market research survey of 20,000 people in five countries found that a third of consumers are choosing to buy from brands they believe are doing social or environmental good. And 21% of people said they would actively choose brands if they highlighted their sustainability credentials more clearly on their packaging and in their marketing, the survey found.
"Why are greenwashing words so convincing? Maybe because we want to be easily convinced and to feel like we're making the right purchasing decision," says Duncan. "In some respects, marketing [teams] are grasping for words that consumers want to hear."
"Green is the new black in many ways," says Segev. "It's become a status symbol. Being an environmentally conscious consumer adds to people's sense of self."
A study by Baylor University in Texas analysed the motivations for buying a hybrid car of consumers aged 60 and older. They found that their satisfaction was influenced by social values, such as prestige and pride, as well as value and price.
"The findings suggest that elderly consumers are concerned about how they appear to others when driving a hybrid car," the researchers said. "They believe that driving a hybrid car builds a positive self-image of the people who drive them."
Greenwashing claims also tap into consumers' sense of guilt. "The guilt is kicking in," says Segev. "People are thinking 'this is the least I can do, not only for myself, but also for future generations'."
It can be challenging to check the source of clothes made with mixed fibres (Credit: Getty Images)
"These claims make us feel better about our overconsumption, our consumerism," says Duncan. "But the reality is that we should all be buying less."
Then there's the fact that most consumers are not in a position to fact-check these claims and look into the details. "We have to rely on the claims made by brands because we don't have the time, the resources or the expertise to check and verify them," says Holtbrügge.
In a survey of 7,500 adults around the world by the Capgemini Research Institute, almost half believed that they did not have the necessary information to verify the sustainability claims on products, and 44% said they did not trust these claims.
The same language is often used in legitimate and misleading climate claims, making it very difficult for the consumer to distinguish between the two, says Segev.
She discovered this when she carried out an experiment for a 2020 study. Together with other researchers, Segev selected an advert for storage freezer bags and created two versions: one which complied with the US Federal Trade Commission's Green Guides and featured substantiated, clear claims, and the other which featured the same claims, such as "manufactured with 25% less plastic", but without substantiation.
Participants were unable to draw a distinction between the two and rated the misleading advert as less deceptive than the legitimate version. "It was only when we gave them guidelines on how to spot greenwashing, that they could detect the difference," says Segev.
Seele says consumers have a responsibility to call out greenwashing. "The less people speak up, the more likely we will have even more greenwashing," he says.
But given all these pitfalls, how can consumers avoid greenwashing?
Be wary of vague claims that aren't backed up or green packaging and labels, which don't provide any further information, says Duncan. Consumers can also use websites such as the Ethical Consumer to find out more about a brand's sustainability record. "It goes behind the scenes in every area and is a good way to get to grips with products," she says.
Some consumers find it difficult to know which claims to trust (Credit: Getty Images)
There are also transparency tools for specific industries, such as the Higg Index, launched by the Sustainable Apparel Coalition, which assesses fashion companies' sustainability record throughout the supply chain.
"We are putting the data in the hands of consumers," says Amina Razvi, executive of the Sustainable Apparel Coalition. "They can click on a product claim [to check] the substantiation."
Environmental certificates, awarded by third parties, are another tool available to consumers looking to fact-check green claims and understand more about the products they are buying.
Concerned about allegations of greenwashing, many companies are now turning to independent organisations, such as the Global Ecolabelling Network and Climate Neutral, to legitimise their climate claims.
But labels can be confusing as many companies and industries have also developed their own certificates and benchmarks. Cosmetics giant L'Oreal, for example, gives every product an A-E ranking, based on its carbon and water footprint, as well as the packaging used through its lifecycle.
Seele says this is a form of "self regulation" and that it has its limits. "Certificates can also be part of greenwashing. Some are reliable and some are not," he says.
A report from the Changing Markets Foundation published in 2022 looked at 10 of the largest third-party certification schemes in the UK and scored them on how clear they were about how their certificates were measured (on factors like transparency and independence). Five of the 10 schemes were found to not clearly address 50% or more of their factors, meaning it is difficult to independently verify those schemes certificates.
"The average consumer cannot really tell whether an independent organisation has inspected this product and verified it or not," says Holtbrügge.
"I always look out for sensationalism," says de Castro. "Sustainable solutions are often quiet."
An earlier version of this article included Burberry among the brands that were analysed to produce the 59% statistic in the CMF report. While they are named in the report, their claims were not analysed to produce this statistic. We have corrected the piece accordingly.
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L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune
par Laurent Lagneau · 27 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.
Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
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Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
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Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares
Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.
Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».
Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.
Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.
Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].
demande de propositions« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.
L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.
« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.
Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.
Photo : AFRL
France24 - Monde
Mondial-2022 : le Ghana, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc et le Cameroun en route vers le Qatar
Publié le : 29/03/2022 - 21:06Modifié le : 30/03/2022 - 00:37
Romain HOUEIX
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Stéphanie TROUILLARD
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Le Sénégal, tombeur de l'Égypte comme en finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun, renversant contre l'Algérie, le Maroc, la Tunisie et le Ghana, ont décroché mardi leur qualification pour le Mondial-2022 au Qatar à l'issue des barrages retour de la zone Afrique.
Sénégal 1- 0 Égypte (3-2 t.a.b) (0-1 au match aller) : les Lions se défont encore des Pharaons
Dans un stade Abdoulaye-Wade neuf et chauffé à blanc, les Sénégalais ont décroché le deuxième billet de la soirée pour le Qatar. Battu 1-0 à l'aller en Égypte, le Sénégal a refait son retard grâce à Boulaye Dia en début de rencontre, avant que tout ne se joue aux tirs au but.
En deux mois, les Pharaons auront perdu une Coupe d'Afrique et une place au Mondial face aux Lions de la Teranga. Les Sénégalais vont de leur côté participer à une troisième édition du Mondial.
Retrouvez le compte-rendu complet : au bout du suspense, le Sénégal élimine l'Égypte
QATAR 2022, NOUUS Y SERONS !!! 🇸🇳🇸🇳 pic.twitter.com/5QO92pOeeG
March 29, 2022
Nigeria 1 - 1 Ghana (0-0 au match aller) : le Ghana élimine le favori nigérian
Il aura suffit d'un match nul au Ghana face au Nigeria (1-1), à Abuja, pour obtenir son ticket pour le Mondial-2022. Grâce à leur but à l'extérieur comptant double [la règle est toujours en vigueur en zone Afrique, NDLR], les Black Stars ont décroché leur qualification.
Le capitaine ghanéen Thomas Partey a ouvert le score d'une frappe lointaine (10e), avant que William Troost-Ekong n'égalise sur pénalty (22e).
QATAAAAAAAAAAAAAAR!!!#WCQ2022 | #BringBackTheLove | #GoBlackStarsGo | #GoGhana pic.twitter.com/NcI6jAjB6r
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Ghana triomphe à Abuja et s'offre une place au Qatar
Tunisie 0 - 0 Mali (1-0 au match aller) : les Tunisiens se contentent du nul
Grâce à un match nul face au Mali (0-0) obtenu à Tunis, la Tunisie valide son billet pour le Qatar. Le but contre son camp signé à l'aller par Moussa Sissako a suffi aux Aigles de Carthage. Ces derniers ont déjà disputé les Mondiaux 1978, 1998, 2002, 2006 et 2018.
🚨🚨 OFFICIEL !!LA TUNISIE EST QUALIFIÉE POUR LA COUPE DU MONDE 2022 !El Hamdouli'Allah !! #Tunisie 🇹🇳 #CM2022 pic.twitter.com/MJIgImqUvF
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : la Tunisie écarte le Mali et valide son ticket pour le Qatar
Maroc 4 – 1 RD Congo ( aller 1-1) : les Lions de l'Atlas s'offrent un festival de buts
Le Maroc s'est qualifié pour le Mondial-2022 grâce à sa large victoire 4-1 contre la République démocratique du Congo à Casablanca.
Azzedine Ounahi, auteur d'un doublé (21e, 54e), Tarik Tissoudali (45+7) et Achraf Hakimi (70e) ont offert à leur pays une sixième participation à un Mondial. Ben Malango a réduit le score pour les Congolais en fin de rencontre (77e).
YOU all made Casablanca shook, 𝗪𝗛𝗔𝗧 𝗔 𝗡𝗜𝗚𝗛𝗧!! 🔥🔥🔥 𝗢𝗙𝗙 𝘁𝗼 𝗙𝗜𝗙𝗔 #𝗪𝗼𝗿𝗹𝗱𝗖𝘂𝗽 𝗤𝗮𝘁𝗮𝗿 𝟮𝟬𝟮𝟮 🔥🔥🔥#DimaMaghrib 🇲🇦 #FIFAWorldCupQualifiers #WCQ2022 #TeamMorocco pic.twitter.com/JgjwnEi8sk
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet sur RFI : le Maroc éteint la RD Congo et s'envole pour le Qatar
Algérie 1 - 2 Cameroun a.p (aller 1-0) : le Cameroun décroche la victoire à la dernière seconde
Le Cameroun s'est qualifié pour sa huitième Coupe du monde en battant l'Algérie (2-1 a.p.) grâce à un but à la dernière seconde de Karl-Toko Ekambi (120e+4), à Blida.
Les Lions indomptables, battus à l'aller (1-0), ont brisé le rêve des Algériens qui venaient de marquer (118e) par Ahmed Touba. Éric-Maxim Choupo-Moting (22e) avait ouvert le score.
𝐔𝐍𝐄 𝐒𝐎𝐈𝐑É𝐄 𝐈𝐍𝐎𝐔𝐁𝐋𝐈𝐀𝐁𝐋𝐄! 🤩🇨🇲 Après avoir raté 2018, le Cameroun fait son retour #WorldCup 🦁#WCQ | @Fecafootofficie pic.twitter.com/Fgf30C0XX6
March 29, 2022Retrouvez le compte-rendu complet : le Cameroun décroche sa qualification sur le fil face à l'Algérie
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ZONE AFRIQUEMondial-2022 : avant les matches retours de barrage, le Maghreb dans un fauteuil
REPORTAGE
Pelouse hybride et énergie solaire… L'ultramoderne stade du Sénégal Abdoulaye-Wade
Valeurs Actuelles
Pouvoir d’achat, le grand enfumage
À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.
Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.
Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.
L’énergie, principal moteur de l’inflation
Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.
Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.
L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table
Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.
Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »
Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.
Le transport change de braquet
S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.
Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…
Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.
Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix
Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.
Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.
BBC
Assam: 'Mysterious' giant stone jars found in India
Researchers have uncovered giant "mysterious" jars in India that may have been used for ancient human burial practices.
The 65 sandstone jars were found scattered over four sites in the north-eastern state of Assam.
They vary in shape and size. Some of the jars are tall and cylindrical, while the others are partly or fully buried in the ground.
Similar stone vessels have previously been found in Laos and Indonesia.
The details of the discovery - which involved researchers from three universities in India and Australia - were published in the Journal of Asian Archaeology journal this week. The research was led by Tilok Thakuria from North-Eastern Hill University and Uttam Bathari from Gauhati University.
"We still don't know who made the giant jars or where they lived. It's all a bit of a mystery", said Nicholas Skopal, a researcher at the Australian National University who was part of the research team.
Although it is still not clear what the giant jars were used for, the researchers believe they were "likely associated with mortuary practices".
"There are stories from the Naga people (an ethnic group in north-eastern India) of finding the Assam jars filled with cremated remains, beads and other material artefacts," Mr Skopal said.
Dr Thakuria told the BBC that "presently the jars are empty", and they were once possibly covered with lids.
"The next step in this project is to excavate and extensively document features of these jars," Dr Thakuria said.
Similar sites were discovered in Assam and neighbouring Meghalaya state in the past, researchers said.
Some 10 sites containing more than 700 jars have been uncovered in Assam so far, Dr Thakuria said. They believe these jars date back to before 400 BC.
The researchers said they had searched a very limited area in Assam and that there "are likely to be a lot more [such sites] out there. We just don't yet know where they are".
"The longer we take to find them, the greater chance that they will be destroyed, as more crops are planted in these areas and the forests are cut down," Mr Skopal said.
The jars in Laos which were uncovered in 2016 were believed to have been placed in Xieng Khouang province at least 2,000 years ago.
Researchers had then discovered three different types of burials: bones placed in pits with a large limestone block on top, bones buried in ceramic vessels, and a single body in a grave.
"The size and structure of the jars found in Assam and Laos are very similar. There's some variation in shape and size though. The ones in Assam are more bulbous, whereas the ones in Laos are more cylindrical," Mr Skopal said.
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La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.
En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
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En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
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spécialitésEn effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.
Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.
Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].
« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».
France24 - World
Civilians among 11 killed by military in Colombia raid, say human rights groups
Issued on: 31/03/2022 - 05:37
NEWS WIRES
Four civilians, including an Indigenous governor and a teenager, were among 11 people the Colombian army killed in what it said was a military operation against suspected guerrillas involved in drugs trafficking, human rights groups said Wednesday.
"Those killed by the army were not guerrillas, but civilians, including indigenous comrades," said Oscar Daza, spokesman for Opiac, an organisation that brings together the Indigenous peoples of the Colombian Amazon.
Among the victims were the Quechua governor Pablo Panduro, as well as community leader Divier Hernandez and his wife, rights groups said.
The ombudsman's office, a state human rights agency, also reported the death of a 16-year-old and demanded "quick clarification of the facts."
The army had said the day before it had killed 11 suspected dissidents from the former Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) whom the government alleged were involved in drug trafficking, in an operation on the border with Peru.
Opiac did not provide details about the seven other people reported to have been killed in the fighting.
Human Rights Watch also said that "during the army operation, an indigenous governor, a community leader and his wife were killed."
"There is an urgent need to clarify the facts," said Juan Pappier, the NGO's senior researcher for the Americas.
Without mentioning the fighting, the Colombian prosecutor's office said on Twitter that it was opening an investigation into "the events in Puerto Leguizamo where 11 people died."
(AFP)
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Former guerrilla Petro wins decisive presidential primary victory in Colombia
In landmark ruling, Colombia legalises abortion up to 24 weeks of pregnancy
Colombians vote to shortlist presidential candidates
BBC
Comedians on when a joke goes wrong - and that Oscars slap
By Robin Levinson-KingBBC News, Toronto
When Will Smith stormed on the stage during Sunday's Oscars ceremony and struck comedian Chris Rock across the face, many were shocked.
The joke that ended with a slap was a Rock quip many also found to be in poor taste - touching on a medical issue concerning Jada Pinkett Smith, Will's wife. The actor has since apologised to Rock, saying: "I was out of line and I was wrong."
The BBC spoke with several comedians about what it's like when a joke lands really, really badly, and what they make of the Smith-Rock showdown.
'You have the right to be offended'
Abish Mathew of India was forced to hide after taking part in a comedy roast that sparked outrage for including controversial jokes about, among other things, religion.
"All of us had to flee our respective homes in Bombay [Mumbai] and, like, hide out for a week or so because we were really scared," he said.
Police complaints against him and his fellow comics were filed but no charges were laid - while India's constitution ostensibly protects free speech, it makes caveats for speech that outrages religious feelings.
He said he began to wonder if his country was ready for stand-up comedy. But after talking to fellow comedians around the world, he said he realised that the issue of what you can and can't say is a "global phenomenon".
"'I didn't like your joke so I want to take it out on the person'," he summarised.
Sometimes, challenge is positive, he said. Once, a group of female students at the University of Delhi protested during a performance, saying his jokes were sexist.
"They didn't choose violence. They chose protest," he said. "They have the right to speak, they have the right to take offence," and he tried to understand their point of view.
He said that while he appreciates that Smith had an emotional reaction, violence crossed a line.
"It's like a dam that could kind of inspire other people to also react the same way or think that is normalised," he said.
'I was attacked on stage'
When Sammy Obeid watched Smith slap Rock at the Oscars, it transported him back to the time he was assaulted on stage five years ago in the US.
He had been performing at a corporate event when a drunk heckler jumped on stage and tried to punch him. He dodged the punch, but the man grabbed him and picked him up before returning to the audience.
That day was a lesson for Mr Obeid: "If people find somebody not funny, it gets them very angry."
Smith said he "reacted emotionally" to the joke Rock made about his wife's shaved head, since she suffers from alopecia, a condition that causes hair loss.
But Mr Obeid said that it doesn't always matter what you say that gets somebody mad, sometimes people just react to something they dislike.
"Very seldom do jokes get a neutral response. It's either they make you laugh, you think it's funny, or you're like, that was stupid, or that's hurtful."
In his case, the joke he told that set the man off was downright innocuous - it was about cats. But it sent the man who attacked him - who was already not enjoying Mr Obeid's act - over the edge.
'We'll never get funding again'
Daliso Chaponda, a British-Malawian comedian, has pretty much seen it all after performing for over two decades.
He's had someone grab the mic from his hand.
An audience member once waited outside a club to beat him up (he waited in the green room until the hothead gave up and went home).
He's been arrested by the censure board in Malawi - powers-that-be thought a joke he did about his father, who worked for the government, was anti-government.
No matter where you go, there are unspoken rules about what you can and cannot say, Mr Chaponda said. When performing at a club in Zimbabwe when Robert Mugabe was in power, Mr Chaponda said he was not so much afraid for himself, but aware of the repercussions that his act could have on the owners of the venue.
"The venue said: 'Please don't do anything about the government. You are a foreigner, they'll probably let you go. But we'll never get funding again,'" he said.
While he might not get arrested at a gig in North America or Britain, he said comedians can lose their audience or a gig if they are perceived to cross a line.
"I'm going to generalise… in Africa, you can make fun of groups, right? Be it an ethnic group, a sexuality, you can make fun of groups. But when you start making fun of powerful individuals, that's when you get in trouble," he said.
"In Western countries… tear apart Trump, tear apart Boris Johnson, talk about any sort of individual as much as you want. But when you start talking about the religious group or racial group, that's where you're more likely to get in trouble."
Mr Chaponda said he's not worried that the Oscars incident will inspire new copycats.
"The person who's going to get up and punch you two weeks ago is still the drunk idiot who's going to do it this week," he said.
'A delicate balance'
The issue of "cancel culture" has been in the spotlight for a number of years now, with some comedians saying a fear of offending - and the repercussions that follow - is killing comedy.
But Merrill Davis thinks comedians have to use their "emotional intelligence".
"There's a lot of comedians that feel that you should be able to say whatever you want because you're a comedian. I don't believe in that," she said.
"I think there's a delicate balance between an intelligent comedian knowing the audience, knowing the room."
While she's experienced plenty of heckling on stage, she said she's never been assaulted.
"If I had any person up from their chair, and came towards me and did anything to me, I would not be able to get on stage for a long time," she said.
Ultimately, nobody should ever assault someone at work, she said.
"It's dangerous if someone goes up to the stage - that changes the game."
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Valeurs Actuelles
La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture
À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.
Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.
Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.
En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.
Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique
Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.
Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.
Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .
France24 - World
How the letter 'Z' is being used to intimidate anti-war activists in Russia
Issued on: 28/03/2022 - 16:06Modified: 30/03/2022 - 11:38
Poline Tchoubar
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People in Russia who support the invasion of Ukraine have adopted the letter "Z" as a pro-war symbol. People have been getting the Z – which appears on Russian military vehicles in Ukraine – printed on posters and T-shirts and sharing Z drawings made by their children online. Someone has also been spray painting the letter Z on the doors of anti-war activists in Moscow, including the offices of the NGO Memorial. Two activists spoke to the FRANCE 24 Observers team about these attempts at intimidation.
"Look at the message that was left on my door,” wrote Russian activist Dmitry Ivanov on his Telegram channel on March 16, alongside a photo showing his door covered with white painted graffiti, including several Z's.
'How did they find our addresses?'
Dmitry Ivanov is studying computer science at the State University of Moscow. For the past few years, he has been participating in protests and citizen initiatives against the government. He spoke to the FRANCE 24 Observers team about how he ended up with graffiti on his door.
It was around 10pm and I was still at work when I got a call from my mom, who told me that the door had been spray painted. The paint was still fresh, we could smell it.
I posted a photo of my door on Telegram. Then, a friend told me that graffiti had also appeared on her door. The next day, we found out about two other people who had their doors painted with the same anonymous messages.
I don’t know who painted our doors, but it looks like something that pro-government activists would do. But how did they find our addresses? You can find my address pretty easily because it was already leaked in the past. But one of the other addresses wasn’t available anywhere. It was a short-term rental and the person had just moved there. Maybe the police gave them our addresses.
It’s important to note that was the day that Putin gave a speech about purifying society and removing traitors. Maybe people heard his message and decided this was a way to show their loyalty to their leader. Or maybe they were paid to do it.
Russian military column in Volchansk, Kharkiv with Msta-B howitzers, MT-LB, BMP-2, TOS-1A thermobaric MLRS, T-72B3, Tigr-M vehicles, etc. https://t.co/DFCJRQuy4F pic.twitter.com/pI4w2PDqsQ
February 24, 2022After the start of the military offensive, the letter Z started popping up all over the place. People posted photos online showing the pizzas they made in a Z shape. Another photo posted online shows patients in a hospital lining up to form a letter Z. People also shared drawings made by children featuring the letter Z.
Worth flicking through the timeline of @skazal_on who is collecting the grimmest examples of the way Russia’s new “Z” invasion symbol is being used. Pretty dystopian. pic.twitter.com/6JfxAQPBBC
March 16, 2022A museum in the town of Mourmansk in northern Russia posted a video on the Russian social network Vkontakte showing people from the Sami ethnic group wearing traditional costumes showing their support for the president, the army and peace. They are riding a sled pulled by reindeer with Z symbols on their backs.
Russian authorities have actively used the Z symbol to promote the war effort. For example, the region of Kouzbass changed the spelling of their name on social media, replacing the Cyrillic letter Z with its Latin equivalent.
'It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols.'
Someone wrote Z's on the offices of the Russian NGO the Memorial Human Rights Center, which raises awareness of human rights violations in Russia, during a police raid on March 4, 2022. The NGO posted images on Instagram showing Z's on the walls.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par ПЦ «Мемориал» (@memorial.hrc)
Taissia Krugovykh is a film director for Memorial. She says the government has adopted the letter Z as a symbol of oppression.
They are trying to do this to justify their oppressive actions, trying to push the narrative that they are acting to preserve Russian peace. I think the letter Z is deliberately vague – no one has explained it officially but people are adopting it and using it. And that’s the power of it. It strikes fear into the hearts of those who see similarities between the Z and fascist symbols.
Memorial Human Rights Center fights against repression in Russia. Previously, the organisation had a branch called Memorial International, which focused on memorialising victims of the Gulag, the government agency that ran forced labor camps that reached their peak during Joseph Stalin's rule from the 1930s to the early 1950s. However, this branch was dissolved by a Supreme Court decision on December 28, 2021.
>> Read more on The Observers: Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest
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How Russian YouTubers are trying to get around censorship
Video shows anti-war Russian protester expressing fear about speaking up before arrest
'Ukraine is not our enemy': In Russia, hundreds arrested in anti-war protests
France24 - World
Last surviving Paris attacks suspect tells court he chose not to detonate his bomb
Issued on: 30/03/2022 - 21:05
NEWS WIRES
The last surviving suspect in the November 2015 attacks in and around Paris apologised to the court on Wednesday, saying he chose not to detonate his suicide belt that night but felt ashamed for not doing so: "I was afraid of the looks from the other jihadists," he said.
"I didn't go all the way, I abandoned triggering my belt, not out of cowardice, not out of fear, but I just didn't want to," Salah Abdeslam told the hearing into the November 13, 2015 massacres.
The last surviving suspected assailant in the 2015 gun and bomb attacks that shook Paris insisted in court Wednesday that he had "abandoned" plans to blow himself up with a bomb belt.
"I didn't go all the way, I abandoned triggering my belt, not out of cowardice, not out of fear, but I just didn't want to," Salah Abdeslam told the hearing into the November 13, 2015 massacres.
The 32-year-old French defendant had met questions from prosecutors and plaintiffs' lawyers with silence for around two hours before deciding to answer.
He had "promised" in a previous hearing to provide an explanation, Claire Josserand-Schmidt, acting for some of the plaintiffs, told him as she opened her questioning, adding that she wasn't trying to "trap" the suspect.
Abdeslam at first said he was "very sorry" before agreeing to respond.
He reiterated that he had been determined to set off the suicide belt before "going into reverse" on the evening of November 13.
Asked if he had lied when he told people his bomb failed to detonate, he said "yes".
"I was ashamed of not going all the way," Abdeslam said.
"I was afraid of the looks from the other jihadists. I was 25 years old. There you go, it's that I was ashamed, as simple as that."
He subsequently stopped answering questions.
Jihadists killed 130 people in suicide bombings and shootings at the Stade de France stadium, the Bataclan concert hall and on street terraces of bars and restaurants on November 13, 2015, in France's worst peacetime atrocity.
The trial is the biggest in modern French history, with hundreds of plaintiffs.
After surviving the attack, Abdeslam fled to the Molenbeek district of Brussels where he grew up, but was captured in March 2016.
Alongside Abdeslam, co-defendants are answering charges ranging from providing logistical support to planning the attacks, as well as supplying weapons.
(AFP)
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Perspective
November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court
Paris Attacks Trial
Sole surviving assailant in November 2015 Paris attacks testifies in court
PARIS ATTACKS TRIAL
'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial
Opex 360
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].
Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.
Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.
« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
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Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.
« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.
Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».
Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.
En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].
Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.
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« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.
Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.
BBC
Are we entering a 'golden age' for trade unions?
By Anne CassidyBusiness reporter
Shyamlee Patel is part of a growing trend on both sides of the Atlantic - she has joined a trade union since the start of the pandemic.
Ms Patel, who lives in New York, works in the finance department of a US conservation group.
She and her colleagues unionised last year following redundancies at the organisation. Their decision was also in response to independently substantiated allegations that female employees and people of colour were being treated unfairly.
"As a woman of colour, seeing it put on paper that women of colour have a harder time at the organisation ascending the ranks and being treated as equals, that really reinforced my decision to unionise," says Ms Patel.
"The union movement aligns with my values, and what I hope for the future."
In the US and the UK, trade unionism and worker activism has seen a resurgence over the past two years, as the job cuts caused by coronavirus lockdowns have made people more aware of the insecurity of their employment.
Union membership in the UK rose by 118,000 to 6.6 million in 2020, the fourth year in a row that it increased.
One of the largest unions, Unite, said in May of that year that "tens of thousands" had joined up "because they are very frightened" about the risk of redundancy.
Across in the US, the percentage of US workers who belong to a union rose to 10.8% in 2020, from 10.3% in 2019. This was due to "disproportionately" more non-unionised staff losing their jobs during the pandemic, according to the US Department of Labor.
And while the overall level of US union membership remained flat, it increased among workers aged 25-34. Membership from within that age bracket rose from 8.8% of workers in 2019 to 9.4% in 2021.
Ms Patel and her colleagues at The National Audubon Society, a bird conservation organisation, joined the Communications Workers of America (CWA), the largest US union in the public relations and media sector.
The CWA is now representing the employees in contract negotiations with Audubon's management. In regard to the controversy at the organisation, Audubon said in a statement last summer that it was "taking steps... to strengthen its governance practices".
Sara Steffens, secretary-treasurer of the CWA, says she is thrilled by the rise in young people joining unions. "It's something I've waited my whole life to see," she says. "When people see all these other workers organising in very public ways, they're beginning to understand that a union is a real option".
One group of workers that were particularly badly hit by Covid-19 were freelancers. They more often lost their work more quickly than salaried employees, and had a harder time getting government support.
Paule Constable, a lighting designer, is one of the 70% of theatre workers in the UK who work on a freelance basis. When theatres were forced to shut during the pandemic, her income stream disappeared.
"As a freelance workforce, we were made redundant with no conversation," she says. "I'm a limited company and was able to furlough myself, but I was one of the lucky ones - 65,000 freelancers were [initially] left with no support at all."
To help other freelancers in her industry Ms Constable set up a lobbying group called Freelancers Make Theatre Work. "Nobody was talking for freelancers," she says. "If groups of freelancers hadn't come together and developed some grass roots organisations we'd be in bigger trouble than we are."
Ms Constable also became a member of TV, film and theatre workers' union Bectu after the union's decision last year to launch a branch for freelancers in theatre. "Bectu has done a lot of work recently, in areas such as mental health and wellbeing support that are hugely problematic for the freelancers in our industry," she says.
Deborah Foster, professor in employment relations and diversity at the University of Cardiff, says that home working during the pandemic has increased interest in unions, because such people "want to be part of a collective community".
Michael Murray, a Boston-based account manager at US software company EveryAction, confirms that feelings of isolation during the lockdowns were part of why he formed a union last year with his co-workers. "Workers across America are realising we have power and should make our voices heard," he says.
"I definitely felt more connected to my colleagues through organising."
Asheem Singh, a senior economist at The Royal Society of Arts in London, also cites home working as one reason why he joined a union for the first time during the pandemic. He became a member of Prospect, which represents professions including engineers, scientists, managers and civil servants in the UK.
"[Union membership] has given me a sense of control and agency," he says. "This is a golden age for unions. You have a perfect storm of reduced tolerance for bad practice at work, a breakdown in traditional channels of communication as people work in a more hybrid way, and an increased focused on mental health and wellbeing."
Mike Clancy, general secretary at Prospect, says it had 12,000 new joiners in 2020.
With the coronavirus pandemic now hopefully coming to an end, he says that issues his union are now addressing on behalf of members include people being able to disconnect from work outside of office hours, surveillance by bosses, and the continuation of flexible working.
Looking forward, he hopes that company bosses will return to meeting with union representatives in person, rather than via video calls.
"You can't protect and enhance the rights of workers solely from behind screens," says Mr Clancy. "We have a rising concern that employers could use the post-Covid environment to keep unions at arm's length long after the justification for it on public health grounds has gone."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Yet, while many welcome the increased interest in trade unions, there remains hostility towards them from some companies - particularly in the US - who do not wish to have to negotiate with them over pay and staff conditions.
As the BBC reported last year, both Starbucks and Amazon have fought to prevent unionisation. Other critics of unions question how effective they are at saving jobs. In the UK, the recent high-profile sacking of 800 workers at P&O Ferries being a case in point.
However, very few organisations would challenge the right of unions to exist.
Ms Steffan of the CWA says that the pandemic has undoubtedly strengthened the labour movement. "The pandemic made it clear that it's workers and not executives that are essential in our economy," she says.
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“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”
Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…
Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.
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Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?
De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.
Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.
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Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
France24 - World
As it happened: Russia regrouping forces from Kyiv to focus on 'key fronts and Donbas'
Issued on: 30/03/2022 - 06:53Modified: 30/03/2022 - 16:44
FRANCE 24
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Romeo LANGLOIS
Catherine NORRIS TRENT
Achraf ABID
A day after Russia vowed to scale back military operations, shelling continued in Kyiv and Chernihiv amid reports Russian forces were regrouping to focus attention on their main goal: the breakaway region of Donbas. In an interview with FRANCE 24, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said Russia has now "realised the unity and the firmness of the European Union and the transatlantic relationship”. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
France 24's Gulliver Cragg describes the situation in and around Kyiv:
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11:58pm: Britain's GCHQ spy chief says Russian soldiers refused to carry out orders in Ukraine
The head of Britain's GCHQ spy service said on Wednesday that new intelligence showed some Russian soldiers in Ukraine had refused to carry out orders, sabotaged their own equipment and accidentally shot down one of their own aircraft.
Government Communications Headquarters (GCHQ) chief Jeremy Fleming said President Vladimir Putin had "massively misjudged" the capabilities of Russia's once mighty armed forces while underestimating both the resistance of the Ukrainian people and the resolve of the West, which has punished Moscow with largely coordinated sanctions.
"Putin has massively misjudged the situation," Fleming said in a speech in Canberra at the Australian National University, according to a transcript of his remarks. "We believe Putin’s advisers are afraid to tell him the truth."
Citing new intelligence, Fleming said there was evidence that Russian soldiers had low morale and were poorly equipped.
"We’ve seen Russian soldiers – short of weapons and morale - refusing to carry out orders, sabotaging their own equipment and even accidentally shooting down their own aircraft," Fleming said.
11:20pm: Ukraine's Zelensky dismisses Russian claims of scaleback
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Wednesday he didn't trust Russian vows to scale back military activity and that his army was getting ready for further fighting in the east.
"We don't believe anyone, not a single beautiful phrase," Zelensky said in a video address to the nation, adding that Russian troops were regrouping to strike the eastern Donbass region. "We will not give anything away. We will fight for every meter of our territory."
10:25pm: Russian troops ‘withdrawing from Chernobyl nuclear site’
Russian forces have begun to pull out of the defunct Chernobyl nuclear power site, a senior US defense official said Wednesday.
"Chernobyl is (an) area where they are beginning to reposition some of their troops -- leaving, walking away from the Chernobyl facility and moving into Belarus," the official said. "We think that they are leaving, I can't tell you that they're all gone."
Russian troops had seized control of the facility on February 24, on the first day of its invasion of Ukraine.
10:02pm: US warns of ‘deadly’ impact of Ukraine war in Arab countries
US Secretary of State Antony Blinken said Russia’s invasion of Ukraine already had "deadly consequences" for Arab citizens, particularly through spiralling wheat prices.
"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," said the US top diplomat in the Algerian capital Algiers on Wednesday. This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.
9:17pm: US and EU officials say Putin misled by 'yes men' afraid to tell him the truth
Russian President Vladimir Putin was misled by advisers who were too scared to tell him how poorly the war in Ukraine is going and how damaging Western sanctions have been, White House and European officials said on Wednesday.
“We have information that Putin felt misled by the Russian military, which has resulted in persistent tension between Putin and his military leadership,” Kate Bedingfield, White House communications director, told reporters during a press briefing.
“We believe that Putin is being misinformed by his advisers about how badly the Russian military is performing and how the Russian economy is being crippled by sanctions because his senior advisers are too afraid to tell him the truth."
A senior European diplomat said this US assessment was in line with European thinking. "Putin thought things were going better than they were. That's the problem with surrounding yourself with 'yes men' or only sitting with them at the end of a very long table," the diplomat said.
9pm: Russian repositioning some 20 percent of its forces from around Kyiv
Russia has started to reposition some of the forces it has arrayed around Ukraine’s capital Kyiv, the Pentagon said Wednesday, but cautioned that Russia was expected to refit and resupply them for redeployment elsewhere in the country. Less than 20 percent of the Russian forces near the capital were involved.
Pentagon spokesman John Kirby said some of the Russian troops may have already moved into Belarus.
Kirby also told the news briefing that a Russian military contractor, the Wagner Group, had deployed some 1,000 contractors into Ukraine’s Donbas region, which Moscow has declared a priority in its offensive.
8:50pm: Most Americans back sending more troops to NATO in Ukraine crisis, poll shows
A bipartisan 55 percent of Americans support sending more US troops to Washington's NATO allies in central and eastern Europe in response to Russia's five-week old invasion of Ukraine, according to a Reuters/Ipsospoll completed on Tuesday.
Some 61 percent of Democrats and 54 percent of Republicans back further troop deployments to NATO countries, according to the poll conducted on Monday and Tuesday.
There are currently more than 100,000 US troops in Europe, up from the roughly 80,000 before Russian troops moved into Ukraine.
The poll also showed 61 percent of Americans feel US sanctions on Russia are worth the price of higher fuel costs - even after gasoline prices surged at the onset of the war.
7:50pm: Putin now realises the strength of EU and NATO unity, French FM tells FRANCE 24
In an exclusive interview with FRANCE 24 and RFI, French Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said he saw no sign of a breakthrough in talks between Ukraine and Russia, calling on Russia to take conciliatory action.
"The war continues, and for now as far as I know there is no breakthrough or anything new," Le Drian said, adding that "there are many statements from the Russian authorities ... I will only believe actions".
Le Drian also addressed the possibility that Russia might use chemical weapons in its conflict with Ukraine.
"If Russia uses unconventional weapons, it must expect very strong massive sanctions, as it well knows," Le Drian said. President Putin has now "realised the unity and the firmness of the European Union and the transatlantic relationship, the solidity of this alliance, as well as the will of all these countries to help Ukraine", he said.
"It's up to him to assess the risks. But that's his responsibility, not ours."
The interview will be aired in English at 11pm Paris time [GMT+2].
6:50pm: Zelensky, Biden discuss $500 million in direct aid, 'additional capabilities'
US President Joe Biden and Ukraine's President Volodymyr Zelensky discussed "additional capabilities" to help the Ukrainian military during a telephone call on Wednesday, the White House said in a statement.
Biden told Zelensky that the United States would provide the Ukrainian government with $500 million in direct aid as Kyiv battles against invading Russian forces.
"Just finished an hour-long conversation," Zelensky tweeted after the call. "Shared assessment of the situation on the battlefield and at the negotiating table.
"Talked about specific defensive support, a new package of enhanced sanctions, macro-financial and humanitarian aid."
6:45pm: Ukraine refugee exodus tops 4 million
The UN refugee agency said Wednesday 4,019,287 Ukrainians had fled across the country's borders since the February 24 invasion, with more than 2.3 million going west into Poland. The speed and scale of the exodus is unprecedented in Europe since World War II, and has seen a wave of empathy extended to the women, children and elderly men who have made it across the border.
5:50pm: Russia regrouping forces to focus on key fronts and Donbas, defence ministry says
Russia’s defence ministry said Wednesday its forces were regrouping near Ukraine’s capital Kyiv and the northern city of Chernihiv to focus on the breakaway Donbas region, according to Russian news agencies.
The ministry’s statement came as Russia said it would scale back operations near Kyiv and Chernihiv to support progress in peace talks. But Russian shelling in both cities continued on Wednesday, according to Reuters reporters near Kyiv and the mayor of Chernihiv.
5:15pm: Sanctions should to stay until Putin's soldiers leave Ukraine
British Prime Minister Boris Johnson said Western powers should tighten the economic noose around Russia until it withdraws all its soldiers from Ukraine.
"My view is we should intensify sanctions with a rolling programme until every single one of [Putin's] troops is out of Ukraine," Johnson told MPs at a hearing in parliament.
4:45pm: FRANCE 24 reports from Kharkiv
Ukraine's second city Kharkiv has been the constant target of Russian shelling since the beginning of the invasion. FRANCE 24’s special correspondents Catherine Norris-Trent and Romeo Langlois report :
4:30pm: Fresh Biden – Zelensky talks on Wednesday
President Joe Biden will speak with Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday to discuss US support in his country's battle against the Russian invasion.
Biden will "discuss our continued support for Ukraine in the face of Russian aggression," a White House statement said. The call is scheduled for 10:45am (14:45 GMT)
3:50pm: EU court rejects RT France's request for sanctions reprieve
The European Union's Court of Justice on Wednesday rejected a request by the French-language unit of Russian state news network RT for a temporary reprieve from a broadcasting suspension issued in response to Russia's invasion of Ukraine.
"By today's order, the president of the General Court rejects RT France's request for interim measures," said a statement from the court, which is part of the European Court of Justice (ECJ) in Luxembourg, adding that a final judgement would be delivered later.
The EU introduced a series of measures to suspend the broadcasting activities of some Russian state-backed media, including RT, on March 1. The 27-nation bloc accuses Moscow of using state-controlled media to propagate what is says is disinformation about Russia's invasion, as well as Europe's ties with Ukraine.
The EU said on March 4 that the suspension of broadcasting can end when Russia "ceases to conduct disinformation and information manipulation activities against the EU and its member states".
3:45pm Russia says Kyiv has stated willingness to meet Moscow's core demands
Russia's lead negotiator at talks with Ukraine said on Wednesday that Kyiv had stated a willingness to meet Moscow's core demands, but that Russia's position on Donbas and annexed Crimea remained unchanged.
3:39pm: Zelensky urges Norway to supply more energy to Ukraine, EU
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Wednesday urged Norway, the second-biggest supplier of gas to Europe behind Russia, to deliver more energy to his country and the European Union.
Addressing the Norwegian parliament via video link, Zelensky also called for a ban on Russian vessels in Europe's ports.
"You can make a decisive contribution to the energy security of Europe by providing the necessary resources, both for the countries of the European Union and for Ukraine," he said in a speech that ended with a long standing ovation from lawmakers.
1:30pm: Norway sends anti-tank weapons to Ukraine
Norway has donated more weapons to Ukraine to help the country defend itself against Russia's invasion, the Norwegian defence ministry said on Wednesday.
The latest shipment, which has already been completed, is 2,000 M72 anti-tank weapons, raising the total number of M72s donated by Norway to 4,000, the ministry said.
1:20pm: Moscow vows to work with Tehran to circumvent Western sanctions
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Wednesday said Moscow would work with Iran to take practical steps in an effort to circumvent Western sanctions, the RIA news agency said.
It was not immediately clear if he was referring to sanctions against Russia exclusively, or also those against Iran.
1pm: Kremlin says nothing 'promising' from talks with Ukraine
The Kremlin on Wednesday welcomed the fact that Kyiv has set out its demands for an end to the conflict in Ukraine in written form, but said "we cannot state that there was anything too promising or any breakthroughs," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told reporters. "There is a lot of work to be done," Peskov said.
He added that Moscow considered it "positive" that Kyiv had started outlining its demands in writing. Ukraine presented its demands when negotiators from the two sides met in Turkey on Tuesday before adjourning to consult with their capitals.
"We carefully avoid making statements on the matters" that are discussed at the talks because "we believe that negotiations should take place in silence", he added.
11:35am: Russia’s Lavrov to visit India on Thursday, New Delhi says
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit India, which has so far refused to condemn Moscow's invasion of Ukraine, for a two-day visit beginning Thursday, New Delhi said.
India has abstained from UN resolutions censuring Russia and continues to buy Russian oil and other goods, despite pressure from Washington, with US President Joe Biden last week describing India as "somewhat shaky" on Russia. India and Russia have had a close relationship for decades. New Delhi, which describes Moscow as its "longstanding and time-tested friend", sources most of its key military hardware from Russia.
11:22am: UK govt issued 25,500 visas to Ukrainian refugees
The British government said on Wednesday it had issued 25,500 visas to Ukrainians under schemes set up to bring in refugees after Russia invaded Ukraine last month. Data from the Home Office showed that 22,800 visas had been given under the Ukraine family scheme, with 2,700 being offered under the sponsorship scheme.
With the number of people fleeing from the war currently in millions, the government has been under pressure to do more to take in refugees.
11:10am: Finland resumes rail link to Russia, passenger services to remain closed
Finland's national railway operator VR Group said on Wednesday it would resume freight services between Helsinki and Saint Petersburg in Russia on March 30, but passenger services will remain suspended, it said on Wednesday.
The operator had halted the service as a result of UK sanctions against Russian Railways, but it was later clarified that the sanctions do not apply to VR Group's contracts, it said in a statement. Passenger services between the two countries, which were suspended on Monday until further notice, will remain closed.
10:45am: Over 4 million people have fled Ukraine, UN says
The number of Ukrainians fleeing abroad is now 4,019,287, the United Nations' Refugee Agency (UNHCR) said on Wednesday, with more than 2.3 million having headed west into Poland..
10:33am: Poland urges EU to tax Russian fossil fuels
Poland's prime minister on Wednesday called on the European Union to impose a tax on Russian fossil fuel imports, adding to unprecedented sanctions on Moscow over its war in Ukraine.
"Today I call on the European Commission to establish a tax on Russian fossil fuels so that trade and economic rules in the single European market can function in an equitable manner," Mateusz Morawiecki said.
10:28am: Poland to impose 'total embargo on Russian coal', to 'stop using Russian oil by end of year', PM says
Poland plans to stop using Russian oil by the end of 2022 and to stop importing Russian coal by May at the latest, the prime minister said on Wednesday, as it cuts economic ties with Moscow due to the war in Ukraine.
"We will impose a total embargo on Russian coal, and I hope that by April, May at the latest, we will have completely exited from Russian coal," Mateusz Morawiecki told a news conference. "We will do everything to stop using Russian oil by the end of this year."
10:25am: Russian shelling continues in almost all frontline cities across Ukraine’s Donetsk region, local governor says
Russian forces are shelling nearly all cities along the frontline separating Ukrainian government-controlled territory from areas held by Russian-backed separatists in the eastern Donetsk region, its regional governor said on Wednesday.
Pavlo Kyrylenko said on national television the situation could worsen as Russian forces concentrated their efforts to attack the Donetsk region.
10:20am: Ukraine’s northern city of Chernihiv 'shelled all night' despite Russia’s vows to scale down operations, governor says
Ukrainian authorities said Wednesday that Russian forces had bombarded the northern city of Chernihiv despite Moscow's earlier claims that it was "radically" scaling back military activity in the area. "The enemy has demonstrated its 'decrease in activity' in the Chernihiv region with strikes on Nizhyn, including air strikes. Chernihiv was shelled all night," regional governor Vyacheslav Chaus wrote on social media.
10am: Ukraine reports shelling outside Kyiv, around Chernihiv despite Russia’s vows to scale down operations
Ukrainian officials reported shelling around the capital Kyiv and the northern city of Chernihiv on Wednesday, despite a promise by Moscow to scale down military operations there.
Kyiv's deputy mayor, Mykola Povoroznyk, told national television the capital itself had not been shelled overnight. "The night passed relatively calmly, to the sounds of sirens and the sound of gunfire from battles around the city, but there was no shelling in the city itself" he said. The Chernihiv region’s governor, Viacheslav Chaus, said he saw no let-up in Russian attacks.
"Do we believe in it (the promise to reduce military activities)? Of course not," Chaus wrote on the Telegram messaging app.
9:25am: Germany declares 'early warning' gas plan to secure supply
Germany on Wednesday raised the alarm level under its emergency gas plan as fears rose that Russia could cut off supplies if Western countries refused to make payments in roubles. After G7 countries rejected the Russian demand, German Economy Minister Robert Habeck said at a press conference he had called for the first "early warning" alert level under the plan, establishing a crisis team in the ministry to monitor the situation.
Under Germany's existing gas emergency plan, the early warning is the first of three stages and does not yet imply state intervention. Economy Minister Robert Habeck said in a statement that supplies were safeguarded for the time being and that Germany was closely monitoring supply flows with market operators.
9:15am: Shelling continues around Eastern city of Kharkiv as Ukraine claims having regained control of cities
FRANCE 24's Catherine Norris Trent is reporting from the eastern city of Kharkiv as shelling continues. Kyiv has claimed to have pushed back the frontline, regaining control of areas previously controlled by pro-Russian troops.
8:15am: An inside look at Mariupol's devastation, as besieged port city now reduced to ghost town
FRANCE 24's team managed to enter a part of the southern port city of Mariupol, which is besieged and under heavy Russian shelling. Inhabitants that have not fled are living under constant infighting and have been without running water or heating for almost a month.
6:58am: Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk shelled
Residential areas of Ukraine's eastern city of Lysychansk were shelled by heavy artillery on Wednesday morning, Luhansk regional governor Serhiy Gaidai wrote on Telegram. "A number of high-rise buildings have been damaged. Information on casualties is being confirmed," he said. "Many buildings have collapsed. Rescuers are trying to save those still alive."
06:14am: Trump asks Putin to help dish dirt on Hunter Biden
Donald Trump has called on Russian President Vladimir Putin, who launched an invasion of Ukraine last month, to reveal any compromising information he might have on US President Joe Biden’s son, Hunter.
The former Republican president returned to accusations he had repeated many times during his unsuccessful campaign against Biden in the 2020 presidential election.
In an interview excerpt broadcast Tuesday by Real America’s Voice “Just the News” show, Trump claimed that the wife of the mayor of Moscow gave $3.5 million to Hunter Biden.
“That’s a lot of money,” he said. “She gave him $3.5 million so now I would think Putin would know the answer to that. I think he should release it.”
Trump has long claimed, without providing evidence, that the younger Biden received the funds from Elena Baturina, wife of the late Moscow mayor Yuri Luzhkov, in a bid to curry favor with Joe Biden.
04:55am: US State Department warns that Moscow may ‘detain’ Americans in Russia
The US State Department issued a travel advisory on Tuesday warning that Moscow “may single out and detain US citizens in Russia” and repeating earlier warnings for Americans not to travel to the country.
The warning was “due to the unprovoked and unjustified invasion of Ukraine by Russian military forces” as well as the potential for harassment of US citizens by Russian authorities, the travel advisory said, repeating calls for Americans travelling or living in Russia to leave “immediately”.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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WAR IN UKRAINERussia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
The France 24 Interview
Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'
As it happened
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
L'Humanité
Les militants en lutte contre la privatisation de l’enseignement agricole
Un jour avecNeuf mois après un premier rassemblement, le collectif de défense de l’enseignement agricole public se retrouvait mardi devant l’école privée Hectar, financée par le milliardaire Xavier Niel.
Olivier ChartrainLa barrière est fermée et le restera. À plusieurs centaines de mètres, par-delà des champs qui ne semblent guère cultivés, on aperçoit les bâtiments rénovés d’une grande ferme. Pas âme qui vive. Neuf mois jour pour jour après un premier rassemblement ici même, à Lévis-Saint-Nom (Yvelines), ce n’est pas ce 29 mars que les manifestants du collectif de défense de l’enseignement agricole public (EAP) vont pouvoir discuter avec les responsables de l’école Hectar. Le 29 juin 2021, ils avaient dit qu’ils reviendraient. Une cinquantaine de militantes et militants de ce collectif, qui regroupe la quasi-totalité des syndicats de l’EAP (Snetap-FSU, majoritaire, CGT agri, SEA-Unsa, FO EA, SUD rural…), mais aussi la Confédération paysanne, les parents d’élèves de la FCPE, la Fadear (Fédération des associations pour le développement de l’emploi agricole et rural), sont venus en voiture ou dans un « bus de la colère ». L’ambiance est aussi unitaire que joyeuse, on cherche des slogans qui riment avec Hectar, on trouve « Hectar, bobards, machine à dollars ! » en mode rigolard.
Des cours « hors-sol »
Hectar ? C’est cet autoproclamé « plus grand campus agricole du monde » fondé par Audrey Bourolleau, conseillère agricole d’Emmanuel Macron jusqu’en juillet 2019. L’autre fée penchée sur le berceau d’Hectar n’est autre que Xavier Niel, PDG du groupe Iliad-Free et 14e homme le plus riche de France. Ouvert en septembre 2021, Hectar promettait beaucoup : 2 000 étudiants, deux exploitations-écoles sur le domaine de 600 hectares, tout en bio, transformation sur place, circuits courts, incubateur de start-up (en lien avec l’école 42 de Xavier Niel), intelligence artificielle et vaches connectées… L’histoire racontée, c’est que l’agriculture de demain commençait ici.
Neuf mois plus tard, le tableau n’a pas l’air aussi brillant que promis. Grimpé sur la benne d’une camionnette, Frédéric Chassagnette, cosecrétaire général du Snetap-FSU, brocarde : « Où sont les 2 000 étudiants ? On a appris qu’au moins 1 000 d’entre eux étaient en fait… des élèves de 3e en stage d’observation. » Les autres, où sont-ils ? « Est-ce qu’il y a quelqu’un de vivant derrière cette barrière ? » clame Frédéric Vaucouleur, de la CGT agri. De fait, les cours se feraient surtout à distance. Un mode « hors-sol » qui sonne curieusement s’agissant de formations agricoles. Mais il y a aussi de vrais étudiants. Laurence Dautraix le sait bien : enseignante au lycée agricole et viticole de la Tour-Blanche, dans le Bordelais, elle a vu arriver des élèves d’Hectar. Dans des conditions stupéfiantes : « Une convention a été passée entre Hectar et le lycée que nous, élus au conseil d’administration, n’avons pas pu lire. On y exige des professeurs du lycée public qu’ils communiquent tous leurs supports pédagogiques au responsable de la formation Hectar ! » Un pillage de savoir-faire auquel l’établissement donne son assentiment parce qu’il est sous-financé, comme tous les établissements de l’EAP, et qu’Hectar paie « plutôt bien, poursuit l’enseignante, mais avec de l’argent public, celui de la formation continue, grâce à la loi Pénicaud ». Douze élèves devaient venir, huit seulement sont présents. Il se dit que le prestigieux château d’Yquem, tout proche, peine à recruter et que cette formation lui serait destinée. Or, Yquem appartient à Bernard Arnault (LVMH), dont la fille Delphine est la compagne de Xavier Niel. Le monde est petit…
l’agroécologie, une urgence
Mais « si Hectar a besoin de s’appuyer sur l’EAP, remarque Frédéric Chassagnette, c’est bien que nous avons les compétences pour faire le travail nous-mêmes ». Pour le collectif, le problème est là : alors que la moitié des agriculteurs vont partir en retraite d’ici à 2030, former leurs remplaçants est une urgence économique, mais aussi environnementale, à l’heure où le changement climatique impose une véritable révolution agroécologique. Or, c’est une saignée que subit l’EAP, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, avec 300 suppressions de postes d’ici la fin 2022 : rapporté à l’effectif, c’est comme si on en supprimait 15 000 dans l’éducation nationale. Comme par hasard, dans le même temps, fleurissent des écoles privées – vétérinaire à Rouen, forestière à Guillestre (Hautes-Alpes) – parfois créées directement par des entreprises, comme celle de la multinationale Lactalis dans la Mayenne. C’est que les 2 milliards consacrés à l’agriculture et à l’alimentation dans le plan France 2030, présenté en octobre 2021 par Emmanuel Macron et préparé par Audrey Bourolleau, ont de quoi attirer les convoitises. Avant de s’embarquer vers la Défense pour un forum citoyen consacré à l’agriculture de demain et la place de l’EAP, les manifestants entonnent un dernier slogan, en guise d’au revoir : « Hectar, ton fric, rends-le au public ! »
enseignement agricoleécole hectarEmmanuel Macronxavier niel BBC
'I went back to the north with my tail between my legs'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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"I don't think brands today have to be political, I think they have to be clear on their purpose," says Chris Kay, CEO of advertising firm, Saatchi & Saatchi.
And by purpose, Mr Kay means taking a position on the values they want to act on and defend - those could include anything from gender equality to environmental responsibility.
Consumer companies such as clothes shops or fast-food chains, are finding themselves under increasing pressure to take a public stance on issues their customers care about, from gender identity politics, to racial justice and the war in Ukraine.
It's a tricky balancing act and recently, companies such as Coca-Cola, Decathlon and McDonald's, among others, faced negative hashtag campaigns against them online, and threats of boycotts, for continuing to do business in Russia initially.
Younger people are more likely to expect their favourite brands to have a social and political conscience. Mr Kay describes this as a new kind of scrutiny, which impacts the way advertising agencies work to craft a company's public image.
He asks his clients to have a conversation about what values the company really wants to reflect.
"What's their role in the world? What's the point of view they are going to help consumers with?", are among his questions - and he says are best approached as an open conversation.
"If you are clear about your purpose, whatever happens in the world, whether it's say, International Women's Day, the morals you have in the boardroom, [allow] you to react to whatever is happening."
Chris Kay became CEO of Saatchi & Saatchi in the summer of 2021. The advertising agency is a well-known brand in itself, thanks to charismatic founders, the Iraq-born brothers Charles and Maurice Saatchi, who set it up in 1970, in London.
Its reputation comes from the memorable, overtly political messages it crafted - especially those for The Conservative Party.
Its most famous slogan was for the 'Labour Isn't Working' campaign in the 1979 general election.
Another, early attention-grabbing campaign was The Pregnant Man for charity, the Health Education Council. To honour this, the agency owns a pub of the same name adjacent to its head offices in London.
These days Saatchi & Saatchi is part of larger parent, Publicis Groupe and Chris Kay is responsible for the UK operation, which employs just over 300 people.
From a working-class background in Burnley in the north of England, his mother was a nurse and his father, a manager in the local factory. They taught him many skills that have helped him in business, albeit indirectly, he says.
"Mum left home at 6pm to do a nightshift, then came home at 6am and packed me off to school. It taught me, by osmosis, that notion of hard work."
From his father, he learned how "to play high and low", meaning to deal with people from all walks of life sympathetically. Mr Kay would often go in to watch him at work.
His northern, working-class background made it harder to break into advertising 25 years ago.
After completing a degree at Manchester University he tried to get into advertising agencies in London, through the graduate milkround.
"I turned up in a corduroy suit thinking I was incredibly dapper, but probably looked stupid. I went back to the north with my tail between my legs."
"I think I did face prejudice," he says. "Agencies were built out of an Oxbridge network, it was all about the names above the door, which were well-educated, London-based family names - I was too rough around the edges, perhaps."
However, he went on to carve a route to the top. He got a job at an agency in Manchester, then took a job in London where he specialised in video games marketing, working on a PlayStation account.
Later, he became head of marketing for Manchester City football club, just when its coffers were being filled by the Abu Dhabi royal family, in 2008.
Then he built his career for more than a decade outside the UK, working in senior roles in Australia, Asia and the US.
Working overseas, he felt the relief of not carrying the baggage of class anymore. "In Australia especially, everybody two generations back is new. So there's a real belief in people having a good go, that felt to me, to be a great society to be part of," he says.
But his time abroad also came with a sense of loss. "I feel I lost my grounding [because] I don't feel working-class anymore, I feel like I'm a global citizen."
Mr Kay has returned to the UK appreciating that the country has "gone through incredible change", including Brexit and Covid.
But has a more optimistic economic outlook for the rest of the year - based on higher advertising spend towards the end of 2021, more investment in start-ups and some strong gross domestic product (GDP) figures.
To capture this new spirit of the UK post-pandemic, he feels his business will need to do better at representing the UK's diversity.
He thinks stereotypes have been challenged more frequently over the past decade, with more families and couples being used for adverts from different racial backgrounds, or sexualities.
"A lot has changed in terms of on-screen representation," he says but casting is not the only answer.
He cites the example of recent Christmas adverts with many now featuring fewer white, middle-class families. "But that's not enough, there are 200 different ways to celebrate Christmas in this country.
"We need to move [on] from casting, to cultural diversity - to represent everybody and how they live and breathe in this country."
You can follow CEO Secrets reporter Dougal Shaw on Twitter: @dougalshawbbc
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Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant
TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.
Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».
Le gaz finalement concerné
À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».
L'Humanité
Dans les Bauges, il faut bien vivre avec les loups
ReportageSoixante ans après son éradication, le loup est revenu naturellement en France, depuis l’Italie en franchissant les Alpes, dans les années 1990. Au cœur du massif des Bauges, en Savoie, éleveurs, élus et parc régional tentent de cohabiter avec le prédateur. Avec plus ou moins de réussite.
Pia de QuatrebarbesQui a peur du « grand méchant loup » ? Comme dans les contes pour enfants, il effraie à peu près tout le monde. Dans le massif des Bauges, mosaïque de grands alpages verdoyants et de forêts au-dessus de Chambéry, Canis lupus est revenu en 2006, de manière épisodique d’abord.
Pendant longtemps, dans le coin, on a joué à « loup, y es-tu ? ». Le canidé était là, mais, « quand on disait qu’il y avait des attaques, le dialogue était difficile avec les agents de l’État qui venaient constater les dommages sur les troupeaux », raconte Cédric Laboret, éleveur de vaches laitières à La Motte-en-Bauges et président (FNSEA) de la chambre d’agriculture de Savoie-Mont-Blanc.
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal, chevrier, ne craint ni le froid ni les loups.
Un territoire est classé comme « zone de présence permanente »
Aujourd’hui, plus personne ne nie la présence du loup. L’Office français de la biodiversité y recense une meute « avérée » et quelques solitaires. Le territoire est classé comme « zone de présence permanente ».
De là à ce que tout le monde les accepte ? Pas tout à fait. « On essaie de gérer au mieux cette présence que personne n’a demandée. Le loup, c’est clivant. Notre mission, c’est de maintenir le dialogue entre les différents acteurs pour trouver des solutions. Mais quand il y a une attaque, on le dit », répond Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, chargé du dossier loups.
le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème. Jean-François Lopez, directeur adjoint du parc régional du massif des Bauges
Car « le prédateur change tout : l’environnement économique, comme l’écosystème », poursuit le Monsieur loup. La région des Bauges est réputée pour sa tomme en AOP, tout autant que pour sa tradition pastorale. Là-haut, à 1 300 mètres d’altitude, les bêtes vont paître d’avril à octobre dans les alpages. Sur le massif, il y a près de 520 000 caprins et 100 000 ovins qui y passent l’été…
« Avant le loup, c’était deux ou trois fois plus, on faisait des fromages où l’on mélangeait le lait de vache et de brebis. Beaucoup d’éleveurs avaient quelques chèvres ou des moutons en plus des vaches. Mais, après deux passages de loup, des 20 brebis, il en restait 4. Ça a modifié le modèle économique », regrette pour sa part Cédric Laboret.
Le rôle du patou est de protéger le troupeau des prédateurs.
Le loup croque à peu près tout : des chèvres, des moutons. Et, depuis deux ans, il s’attaque aussi aux bovins. « On ne s’y attendait pas », reprend Jean-François Lopez. En 2021, il y a eu 484 attaques, de mars à fin octobre, en Savoie et 1 000 victimes « 7 chiens, 62 caprins (chèvres), 887 ovins (béliers, brebis et agneaux), 102 bovins et 3 chevaux », décompte l’éleveur Cédric Laboret qui raconte les vaches coincées par le loup entre deux arbres « qu’il faut achever. Car, quand le loup attaque, il ne tue pas toujours. On doit parfois finir le boulot… La plupart des éleveurs n’étaient pas chasseurs. Mais depuis on est beaucoup à avoir passé notre permis de chasse ».
L’été dernier, comme tous les étés, il est monté avec ses 90 génisses dans ses alpages, à trois heures de route de son exploitation. « J’y vais tous les deux jours pour vérifier que les bêtes ont de l’eau, et qu’il n’y ait pas trace de morsures. Si une bête se planque, ce n’est pas très bon signe », détaille-t-il.
Des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes
Sur le territoire, les éleveurs tentent de trouver des parades. « Mais il n’y a pas de solution standard, les comportements du loup ne sont pas les mêmes d’un territoire à l’autre. On ne comprend pas pourquoi parfois il attaque alors qu’il y a des mouflons sauvages juste à côté. On manque de connaissances », prévient d’emblée Philippe Gamen, maire du petit village du Noyer et président du Grand Chambéry (sans étiquette, soutenu par la droite).
Alors chacun bricole avec plus ou moins de réussite. Les clôtures électriques sillonnent désormais les alpages. Cette année, Cédric Laboret a expérimenté sur ses vaches des colliers utilisés en Afrique du Sud contre les hyènes. Ils émettent des ultrasons quand les bêtes se mettent à courir de façon anormale. « C’est censé éloigner le loup », éclaire le président de la chambre d’agriculture de Savoie. Sur ses alpages, des pièges photos ont aussi été placés : « On y voit un loup qui passe deux fois par semaine, sans qu’il attaque », détaille l’éleveur sans pour autant savoir si ses colliers à 500 euros l’unité ont fonctionné.
Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Yves Lachenal, chevrier
À 900 mètres d’altitude, au col de Tamié, Yves Lachenal ne craint ni le froid ni les loups. La température frise 0 degré, mais le chevrier arbore un minishort. « Le loup a toute sa place dans les Alpes. Mais il ne faut pas se leurrer, les éleveurs sont les seuls qui en paient le prix. Ça leur coûte en argent, comme en temps. On s’adapte pour qu’il puisse vivre ici, mais il doit devenir le problème de toute la société, pas seulement des éleveurs », revendique-t-il.
Il y a quinze ans, quand les loups ont commencé à remonter du Mercantour, à près de 300 kilomètres au sud, Yves Lachenal était l’un des seuls à croire que « tout le monde allait en prendre plein la gueule. Les autres étaient persuadés qu’on allait l’éviter ». Alors, il a anticipé leur arrivée.
Afin de protéger ses chèvres, qu’il trait à la main pour fabriquer ses fromages, l’éleveur fait confiance à ses chiens, bien plus efficaces, selon lui, que les tirs de défense. En dix-sept ans, ses caprins n’ont été attaqués qu’une seule fois, il y a deux ans. « Une des chiennes venait d’avoir une portée. Je ne l’ai pas mise avec le troupeau cette nuit-là. L’autre chien n’a pas pu, seul, le défendre. J’ai perdu une chèvre », raconte-t-il. Dans sa prairie, les patous, Peyot et Nala, aboient dès que l’on s’approche des biques. Un mot du chevrier suffit à les faire taire.
Dans ces alpages, des caméras infrarouge ont aussi été placées pour suivre les passages des loups.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence
Yves Lachenal, c’est un peu l’homme qui parle aux patous. « Je n’y connaissais rien au départ. Je me mets à la place du chien, je l’observe. » Depuis, avec l’Institut de l’élevage, il a structuré un réseau, forme ses collègues, en Savoie et Haute-Savoie, dans l’Isère… Partout où est le loup.
Dans ces territoires, les éleveurs se sont équipés en urgence. « Plus de 3 000 chiens travaillent sur l’arc alpin, mais la moitié n’ont rien à y faire. L’erreur a été de promouvoir les chiens sans apporter aucun encadrement aux éleveurs, sans leur enseigner la façon d’apprendre à leur animal un métier qui n’a rien à voir avec celui de la conduite des troupeaux. Nous avons perdu vingt-cinq ans », juge Yves Lachenal.
Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien. Philippe Gamen, le maire du Noyer
L’été venu, une nouvelle série de plaintes atterrit désormais sur les bureaux des élus locaux : « Les rencontres entre les touristes et les patous ne se passent pas toujours très bien », euphémise Philippe Gamen, le maire du Noyer. Les éleveurs doivent cohabiter avec les randonneurs, leurs chiens, et les cyclistes, parfois pris pour cible par les chiens de protection. « Ici, on demande aux chiens de défendre et de faire la distinction entre un randonneur qui se balade avec son chien, un VTT en montagne et un loup… C’est une tâche particulière », répond Yves Lachenal.
L’éleveur le reconnaît : les chiens réduisent de beaucoup les attaques, mais ils ne sont pas infaillibles. À écouter le producteur de fromages, le problème réside surtout dans la manière dont on gère le prédateur en France. « En trente ans, il a pris de mauvaises habitudes. On a laissé les meutes et les jeunes loups se nourrir au troupeau, alors ils y reviennent toujours. Il n’y a plus de stratégie de chasse des loups », analyse-t-il.
Une perte de connaissance du loup après 60 ans d’absence
Le pays, avec la Norvège, détient le record mondial des attaques. « Dans l’Hexagone, 20 animaux d’élevage sont tués par les loups, quand dans la plupart des pays européens c’est 4 à 5. On compte environ 600 loups en France, 1 500 en Italie et 2 000 en Espagne », dévoile Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage. La France est aussi le pays qui dépense le plus sur son plan loup.
La faute à qui, à quoi ? Pour Yves Lachenal, les tirs de prélèvement autorisés par les préfets, qui peuvent tuer jusqu’à 20 % des effectifs de loups, pourraient être un début d’explication à ces attaques massives : « On n’effarouche pas les loups, on les tue quand ils ne sont même pas en train d’attaquer et on déstabilise les meutes. Il vaudrait mieux les blesser que les tuer », s’insurge le chevrier.
Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Le biologiste, lui, n’a pas de réponse : « La France ne se donne pas les moyens de comprendre la déprédation (les attaques). Elle ne mène pas d’études sur le sujet. Seule certitude, les loups solitaires, environ 30 %, sont ceux qui font le plus de dommages sur les troupeaux », reprend Gilles Rayé. Ils sont aussi plus mobiles : quand une meute, de 4 à 5 individus, évolue dans une zone limitée, le solitaire, lui, « peut parcourir des centaines de kilomètres par jour, se disperser vers l’ouest, jusqu’à ce qu’il rencontre une compagne pour établir une meute », révèle Gilles Rayé.
Il faut dire qu’après plus de soixante ans d’absence, « on a perdu une connaissance fine du loup et de son comportement. Mais il a un rôle à jouer : il régule les populations de sangliers et de cervidés », reprend Arnaud Gauffier, directeur des programmes au WWF, le fonds mondial pour la nature qui dans son programme européen « Euro large Carnivore » tente d’améliorer la coexistence entre le loup et les humains.
Le loup est un marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux. Gilles Rayé, biologiste, spécialiste de la faune sauvage
Mauvais génie dans la religion catholique, mangeur d’innocents agneaux, la légende noire de l’animal lui a longtemps collé aux poils. Dans les années 1930 en France, c’en était fini du loup : il avait été éradiqué. L’espèce était toujours présente en Italie ou en Espagne. Alors, le retour du loup, c’est un « marqueur de biodiversité. Le signe d’une faune et d’une flore qui va mieux », s’enthousiasme Gilles Rayé. S’il a traversé les Alpes, c’est que la forêt a regagné des centaines de milliers d’hectares depuis les années 1940…
La petite chanson « Il faut exterminer le loup », Jean-François Lopez, le directeur adjoint du parc régional, l’entend de plus en plus. Mais, comme « dans tous les traumatismes, il y a le choc puis la colère. Le loup, lui, va rester », prédit-il. Jusqu’à l’acceptation ?
Le point de vue de Gilles Rayé, biologiste et écologue
« On se focalise trop sur les chiffres »
Le retour du loup est une bonne nouvelle. Mais il faut s’affranchir de l’obsession des chiffres pour essayer de comprendre comment limiter les dommages irraisonnables sur les troupeaux, analyse .
Qu’est ce qui a permis le retour du loup ?
Il a bénéficié d’un contexte idéal dans les années 1990. Il avait été éradiqué du territoire français dans les années 1930, mais l’écosystème s’est peu à peu restauré. L’exode rural, durant les années 1950, a favorisé le retour de forêts. Les parcs nationaux et régionaux ont été créés dans l’intervalle. Pendant cette période, la faune sauvage a augmenté en France : la population de chamois a été multipliée par six entre 1988 et 2016. Dans le même temps, le nombre de cerfs a été multiplié par dix. Parallèlement, l’Italie ou l’Espagne avaient toujours des loups, qu’elles ont protégés en 1973 et 1976. Le loup est revenu naturellement par l’Italie. À partir de 1994, il a commencé à recoloniser une partie des Alpes françaises. Fin 2021, l’Office français de la biodiversité en dénombrait plus de 600. Les nouvelles estimations devraient s’afficher à la hausse. Mais, en France, on ne traite la question qu’à travers les chiffres.
Pourquoi est-ce un problème ?
Parce que ça n’a aucun intérêt d’un point de vue écologique. On sait qu’un écosystème avec des prédateurs est plus complet, plus résilient. Le loup permet de réguler les espèces proies. La base de son régime alimentaire, ce sont les sangliers, les cerfs et les chevreuils. Le loup régule ces populations. Sa présence a aussi un effet indirect presque plus important : il disperse les ongulés. Les hardes de cerfs sont moins grandes. Sous l’effet du stress induit par la présence du loup, la fertilité des biches décroît. Cette dispersion permet la régénération de la végétation. Le loup peut ainsi être un auxiliaire des agriculteurs quand le nombre de chasseurs a tendance à baisser – même si la chasse a beaucoup plus d’impact sur les ongulés. On compte en France 213 chasseurs pour 100 kilomètres carrés, contre 1,1 loup pour 100 kilomètres carrés. Mais, plus que le nombre de loups, la question devrait être : combien de meutes sont possibles ou acceptables ?
À quel niveau se situe « l’acceptable » ?
Ce n’est pas encore tranché en France, nous n’avançons pas sur la question. Pourtant, notre pays bat tous les records en matière de loups : sommes payées aux éleveurs, moutons prédatés et tirs de prélèvement. Le plan loup a coûté 30 millions en 2019, dont 3 millions versés aux éleveurs pour l’indemnisation des dommages directs. Aujourd’hui, les dégâts sont concentrés dans les grandes Alpes. Dans la Vésubie et la Roya, le nombre d’attaques est très important. Près de 1,4 % des pertes de bétail sont imputables aux loups. Entre 4 % et 8 % ont d’autres causes : des maladies, bactéries…
Alors qu’on est en pleine sixième extinction des espèces, on a besoin de restaurer les écosystèmes. Le bétail vaut pour 95 % de la biomasse, les mammifères sauvages, dont fait partie le loup, n’en représentent que 5 %. Mais cette restauration doit se faire dans le cadre de la réduction des dommages aux troupeaux. En France, leur niveau est très important. Pourtant, on ne se donne pas les moyens de savoir pourquoi. La recherche se préoccupe peu de la grande faune.
La question du comptage et des tirs de prélèvement
Depuis le retour des premiers loups en France, dans le Mercantour en 1993, la méthode de comptage fait « l’objet de controverses, notamment parce que du nombre de loups recensé dépend le nombre qui pourrait être tué », explique Philippe Gamen, le maire du Noyer et président du parc régional des Bauges. Le plan loup et activités d’élevage, acté en 2018, fixe les moyens d’intervention : l’effarouchement est privilégié – tirs non létaux, moyens olfactifs, visuels ou sonores.
Dans un deuxième temps, les préfets peuvent autoriser, hors parcs nationaux, des tirs de défense pour empêcher une attaque immédiate sur un troupeau. En cas d’échec, l’éleveur peut demander un « tir de défense renforcé », ou « tir de prélèvement ». Ainsi, 19 % des effectifs de loups peuvent être abattus légalement chaque année par les louvetiers ou chasseurs. L’Office français de la biodiversité recense plus de 600 loups sur l’ensemble du territoire. Au 3 novembre, selon l’organisation Ferus, 96 loups avaient été tués : 90 par tirs autorisés, les 6 autres cas relevant du braconnage.
loupsfaune sauvageBiodiversité New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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France24 - World
Several EU countries expel Russian diplomats over alleged spying
Issued on: 30/03/2022 - 06:13
NEWS WIRES
EU countries Belgium, the Netherlands, Ireland and the Czech Republic on Tuesday announced the expulsion of dozens of Russian diplomats suspected of spying, in coordinated action taken in the shadow of Moscow’s war in Ukraine.
Russia said it would respond in kind.
Belgian Foreign Minister Sophie Wilmes said her country was kicking out 21 diplomats from Russia’s embassy in Brussels and consulate in Antwerp, giving them two weeks to leave.
She said the move was made in conjunction with the neighbouring Netherlands, whose foreign ministry said it was expelling 17 Russian diplomats considered “secretly active” as intelligence officers.
Ireland’s Foreign Minister Simon Coveney said four “senior officials” from Russia’s embassy in Dublin had been told to leave for engaging in activities “not... in accordance with international standards of diplomatic behaviour” – code for spying.
The Czech foreign ministry said that one diplomat in the Russian embassy in Prague had been given 72 hours to leave. A Czech official told AFP the diplomat was Russia’s deputy ambassador.
“Together with our Allies, we are reducing the Russian intelligence presence in the EU,” the Czech foreign ministry tweeted.
‘Principle of reciprocity’
Maria Zakharova, the Russian foreign ministry spokeswoman, told AFP:
“Responses will be provided on the basis of the principle of reciprocity.”
She did not provide further details.
Separately, the Russian foreign ministry denounced the expulsion of Russian diplomats from the Netherlands, calling it an “unfriendly step” and proof that Hague had no interest “in maintaining normal diplomatic channels of communication.”
“The Dutch have outdone themselves in their desire to ‘hit’ the Russian embassy in a more painful way,” the ministry added.
The expulsions announced Tuesday ratcheted up Western blows directed at Russia following its February 24 invasion of Ukraine. Already several rounds of sanctions engineered mainly by the EU and the US have severely sapped Russia’s economy.
Russia now considers all EU countries, along with the United States and allies including Japan, Britain and Australia, to be “hostile” countries.
In the wake of Russia’s invasion, the United States in early March kicked out 12 Russian diplomats based in New York it deemed to be “intelligence operatives”.
Russia retaliated last week by handing the US a list of American diplomats declared “persona non grata”.
Poland, an EU country neighbouring Ukraine, last week expelled 45 Russian diplomats over alleged espionage, prompting Moscow to accuse Warsaw of embarking on “a dangerous escalation”.
In April last year, the Czech Republic expelled dozens of Russian diplomats and Russia retaliated in a tit-for-tat move. Previously, Prague had accused Russian secret services of orchestrating blasts at an ammunition depot in eastern Czech Republic which killed two people in 2014.
Russia was left virtually isolated in the United Nations’ General Assembly on March 2 this year when an overwhelming majority of countries – 141 in total – voted to adopt a non-binding resolution demanding a halt to Moscow’s war in Ukraine.
Just five countries voted against the resolution: Russia, Syria, North Korea, Belarus and Eritrea. Another 35 abstained, including China.
Two days later, on March 4, the UN Human Rights Council voted to trigger an investigation into violations committed in the war in Ukraine. Thirty-two of the council’s 47 members voted in favour, with just Russia and Eritrea voting against.
Two weeks ago, Russia announced it was quitting another international rights forum, the Council of Europe—just before the pan-European body based in Strasbourg said it was kicking Russia out.
(AFP)
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As it happened
Western officials urge caution over Russian vows to scale back military operations
WAR IN UKRAINERussia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Billionaire Abramovich, Ukrainian peace negotiators may have been poisoned
Valeurs Actuelles
Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021
La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.
C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.
Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »
Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.
Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.
France24 - World
IS group 'Beatles' member goes on trial over deaths of James Foley, Steven Sotloff
Issued on: 30/03/2022 - 12:42
NEWS WIRES
The first trial on US soil of an alleged major figure in the Islamic State (IS) group -- an accused member of the kidnap-and-murder cell known as the "Beatles" -- will begin in earnest Wednesday near Washington.
El Shafee Elsheikh, 33, is accused of involvement in the murders of American journalists James Foley and Steven Sotloff, as well as aid workers Peter Kassig and Kayla Mueller.
The day after the selection of 18 jurors, including six alternates, prosecutors and Elsheikh's lawyers will cross swords for the first time in federal court in Alexandria, Virginia.
Elsheikh and another former British national, Alexanda Amon Kotey, were captured in January 2018 by Kurdish forces in Syria while attempting to flee to Turkey.
They were turned over to US forces in Iraq and flown to Virginia in October 2020 to face charges of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a foreign terrorist organization.
Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison. Under his plea agreement, Kotey will serve 15 years in jail in the United States and then be extradited to Britain to face further charges.
Elsheikh opted to fight the charges. He faces an unconditional sentence of life imprisonment.
Kotey and Elsheikh's four-member jihadist cell, dubbed the "Beatles" by their captives due to their British accents, was allegedly involved in the abductions of at least 27 people in Syria from 2012 to 2015.
The hostages, some of whom were released after their governments paid ransoms, were from at least 15 countries, including the United States, Denmark, France, Japan, Norway and Spain.
The "Beatles" allegedly tortured and killed their victims, including by beheading, and IS released videos of the murders for propaganda purposes.
Ringleader Mohamed Emwazi, known as "Jihadi John," was killed by a US drone in Syria in November 2015, while the fourth "Beatle," Aine Davis, is imprisoned in Turkey after being convicted on terrorism charges.
Kotey, known as "Ringo" by the hostages, and Elsheikh, dubbed "George," allegedly supervised detention facilities for hostages and coordinated ransom negotiations, according to the US authorities.
The pair were also accused of engaging in a "prolonged pattern of physical and psychological violence against hostages," which included waterboarding, electric shocks and mock executions.
'Sadism'
Ricardo Garcia Vilanova, a Spanish photographer held captive for six months in 2014, told AFP that "torture and murder were daily occurrences" in an atmosphere of "sadism."
Several former European hostages are expected to testify at the trial along with a Yazidi woman detained with Mueller, a humanitarian worker who was abducted in Syria in 2013.
Mueller's parents say she was tortured before being handed over to Islamic State group leader Abu Bakr al-Baghdadi, who allegedly raped her repeatedly before killing her.
According to the indictment, Elsheikh was born in Sudan and moved to Britain when he was a child.
After becoming radicalized, he went to Syria in 2012 and joined the IS.
Throughout his trial, four rows of seats will be reserved for former hostages and their relatives.
Diane Foley, the mother of James Foley, and Bethany Haines, the daughter of British hostage David Haines, intend to occupy them.
"This has been a long time coming," Diane Foley told AFP.
"Accountability is essential if we're ever going to stop hostage-taking," said Foley.
Britain stripped Kotey and Elsheikh of their UK citizenship but held up their transfer to the United States until the US authorities assured London the death penalty would not be sought for the two men.
(AFP)
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Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack
UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight
Perspective
November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court
L'Humanité
L’État mange sa parole climatique
Marie-Noëlle BertrandJustice Agira, n’agira pas ? L’État avait jusqu’au 31 mars pour dire quelles mesures il compte prendre pour respecter les engagements climatiques de la France. Saisi par Grande-Synthe, commune du littoral du Nord menacée par la montée du niveau de la mer, le Conseil d’État, en juillet 2021, avait donné neuf mois au gouvernement pour « prendre toutes mesures utiles » afin de tenir l’objectif que s’est fixé le pays de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Mais à dix jours de la présidentielle, l’exécutif n’avait toujours pas présenté le moindre argument. Libre au Conseil d’État, à présent, de rouvrir l’instruction du dossier et de convoquer une nouvelle audience entre les parties. Le cas échéant, la procédure pourrait encore durer plusieurs mois. M.-N. B.
Climatjusticegrande-syntheRéchauffement climatique New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
The state of peace talks. Pessimism about Russia’s willingness to tame its attacks in Ukraine is growing amid mixed signals from Kremlin officials on peace talks and reports of new strikes near Kyiv and Chernihiv, where Russia had vowed to sharply reduce combat operations.
A humanitarian corridor. A humanitarian corridor to allow people to leave the besieged city of Mariupol, and let aid inside, appeared to be close to being implemented. The International Red Cross said the corridor could begin on April 1.
Rising energy prices. OPEC and its allies, including Russia, decided to stick with its plan of modest monthly increases in oil input. In response to rising oil prices, President Biden is expected to make public his reported plans to release up to 180 million barrels of oil from emergency reserves.
Putin’s advisers. U.S. intelligence suggested that President Vladimir V. Putin had been misinformed by his advisers about the Russian military’s struggles in Ukraine. The Kremlin later dismissed the assessment as a “complete misunderstanding” of the situation in Moscow.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes
par Laurent Lagneau · 26 mars 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.
Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
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Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.
Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.
« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.
« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».
Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.
« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »
Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?
Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.
Que doit faire l’Europe ?
Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.
Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.
Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?
Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.
Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?
Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.
Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?
L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.
L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.
La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?
Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.
Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40
Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?
Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.
Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?
Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.
Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.
Sans oublier la réforme des retraites…
Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.
Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?
Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.
Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?
Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.
L'Humanité
Mégabassines : la bataille de l’eau reprend
ActuLutte Un rassemblement est prévu, ce week-end, contre ces dispositifs d’irrigation qui divisent les agriculteurs des Deux-Sèvres. La tension risque de monter.
Cette année, dans le sud des Deux-Sèvres, le printemps sera « maraîchin »… et crispé. À l’appel du collectif Bassines non merci (BNM), des milliers de personnes sont attendues, ce week-end, près de Mauzé-sur-le-Mignon. Ici, a été mis en eau le premier bassin géant d’irrigation du département. Quinze autres devraient suivre. Une vingtaine d’organisations politiques, syndicales et environnementales s’y opposent.
Outre BNM, la coalition rassemble la Confédération paysanne, la LPO, des militants du PCF, ainsi que le collectif Plus jamais ça (CGT, FSU, Greenpeace, Oxfam ou Attac)… Tous se sont donné rendez-vous jusqu’à dimanche pour un « Printemps maraîchin », afin de défendre l’environnement, l’agriculture paysanne et la non-privatisation de l’eau.
La partition, toutefois, n’est pas aussi évidente. Car la FNSEA, syndicat majoritaire, n’est pas seule à défendre ces « retenues ». Le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) questionne ce système, sans s’y opposer frontalement. De même, le groupe PCF de Nouvelle-Aquitaine appelle à « calmer le jeu » dans cette bataille qui oppose les exploitants. « L’eau ne doit pas être une source de bagarre, résume Alain Baché, son président. D’accord pour changer de modèle. Encore faut-il le faire avec les agriculteurs, et non pas contre eux. »
1,5 million de m2 de terre plastifiés en zone humide
De quoi s’agit-il ? Ces mégabassines sont alimentées en eau puisée dans les nappes phréatiques durant l’hiver afin de la restituer en été, lorsqu’elle manque aux cultures. Le volume de celle de Mauzé-sur-le Mignon atteint les 260 000 m3, pour une surface de plus de 3 hectares. D’autres sont plus conséquentes. « Au total, 1,5 million de m2 de terre seront plastifiés, dans l’une des premières zones humides de France », estime Julien Le Guet (BNM). L’ensemble constitue une aberration climatique, estime-t-il, quand le système génère une évaporation de 20 % et risque d’asphyxier les cours d’eau. Surtout, mis en place par une coopérative d’agriculteurs rassemblant 450 exploitants, le dispositif s’apparente à une privatisation d’un bien commun. « Les plus gros sont aussi ceux qui disposeront du plus fort droit de tirage », poursuit Julien Le Guet, qui y voit la marque « d’un modèle agricole intensif ».
Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau, porteuse du projet, s’inscrit en faux : « Sortons des postures. Les études montrent un impact positif de ce type de bassins sur l’environnement. Ils sont l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives : l’objectif est de mutualiser la ressource. » Les volumes, au reste, sont alloués par l’établissement du Marais poitevin, fait-il valoir. « Ces autorisations de prélèvement sont réévaluées chaque année, à l’inverse des droits d’eau, immuables. » Il assure vouloir « en faire un outil public ».
Sur place, l’ambiance reste tendue. À plusieurs reprises, les opposants ont entrepris des actions de « débachage », très mal vécues par certains agriculteurs. En retour, les contrôles d’identité et les contraventions se sont multipliés. En février, des policiers armés de mitraillettes étaient postés à l’entrée des villages. Mi-mars, une caméra militaire a été découverte près de l’habitation du père de Julien Le Guet. La préfecture de Vendée a, depuis, reconnu qu’elle avait été installée là par la police.
agriculture France24 - Monde
Raffineries illégales au Nigeria : des conséquences sur la santé et l'environnement
Publié le : 30/03/2022 - 12:12Modifié le : 30/03/2022 - 12:43
L'armée nigériane engagée dans la traque de raffineries illégales. En quelques semaines, trois millions de litres de pétrole brut volés ont été saisi. C'est jugé insuffisant par les ONG qui dénoncent une pollution de l'air meurtrière pour les population. Reportage dans le delta du Niger.
France24 - Monde
Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"
Publié le : 25/03/2022 - 11:29
Sandrine GOMES
À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
Defiance and destruction as Ukraine recaptures towns near Kyiv
Issued on: 30/03/2022 - 17:53
Sam BALL
A trail of destruction leads through the streets of the Ukrainian town of Lukyanivka near the capital Kyiv, one of several to have been recaptured by Ukraine in recent days. But amid the carnage there are is also a sense of pride and defiance among soldiers and residents at having scored a victory against the military might of Moscow.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
El País (ESP)
SANS TITRE
Las ensaladas suelen tener dos atributos principales: crudo y simple. Y está bien, el día a día requiere de soluciones rápidas y fáciles para nuestros ritmos ajetreados. El mínimo esfuerzo y resultados deliciosos es lo que todos andamos buscando (para estos momentos esta ensalada de escarola será tu salvación). Sin embargo, en días especiales también podemos hacerles un hueco a las preparaciones largas y algo más elaboradas.
En esta receta intervienen dos técnicas que pueden elevar nuestras ensaladas a un nivel superior: el encurtido y la curación en sal. Ambas modifican el producto aportándole nuevas características. Encurtir consiste en sumergir en una disolución de vinagre hortalizas, verduras e incluso frutas que aporta acidez, conserva el producto y mantiene su textura crujiente. La curación en sal es un proceso mediante el cual el alimento se cubre con sal, especias y, de forma opcional, azúcar, obteniendo un producto distinto del que partimos. Un pescado, por ejemplo, al reducirse el contenido de agua, tendrá una textura más firme y sabor salado, con los toques especiados que hayamos elegido.
Además de aplicadas a esta receta, puedes usarlas a tu gusto en muchos otros platos. Un bote de encurtidos en la nevera puede salvarte un picoteo, alegrar cualquier guiso de legumbres o equilibrar un sándwich de queso. Guarda el pescado curado en sal laminado en un recipiente con aceite y sírvelo simplemente con ese mismo aceite o escurrido en unas tostadas con mantequilla. Las dos son técnicas de conservación, así que prepáralas con antelación para usarlas cuando quieras.
Solo queda montar el plato: unos pocos ingredientes más y tendremos la ensalada perfecta. Además, no le hace falta ni vinagreta: un buen chorro de aceite de oliva virgen extra es más que suficiente. En el plato, junto con la naranja y el pomelo, la sal que aporta la lubina y la acidez de la cebolla encurtida se crea el equilibrio necesario para disfrutar de esta ensalada.
Dificultad
La de quitarle las espinas al pescado.
Ingredientes
Para 2 personas
Para la lubina curada
- 1 lomo de lubina de ración
- Sal gruesa
- Azúcar
- Mostaza
- Semillas de anís
Para la cebolla encurtida
- 1 cebolla morada
- Vinagre de manzana
- Sal
- Azúcar
- Pimienta en grano
- Semillas de mostaza
Para la ensalada
- 1 pomelo
- 1 naranja
- 1 endivia
- 2 puñados de rúcula o escarola
- Aceite de oliva virgen extra
Preparación
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Cortar la cebolla en juliana. Rellenar un frasco y cubrir con 75 ml de vinagre, 75 ml de agua, una cucharadita de sal, dos de azúcar, y unos granos de pimienta y mostaza. Guardar en la nevera durante al menos 24h.
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Limpiar el lomo de lubina quitando las espinas. Hacer una mezcla con un una taza de sal y ⅓ de taza de azúcar, una cucharada de mostaza, ¼ de vaso de agua y media cucharada de anís en grano.
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Cubrir bien el lomo de lubina con la mezcla, tapar con papel film y poner un peso encima. Dejar en la nevera durante dos horas.
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Cortar los gajos de la naranja y el pomelo. Reservar el jugo.
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Sacar las hojas de la endivia.
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Limpiar el lomo de lubina bajo el grifo y cortar en láminas finas.
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Montar la ensalada combinando unos gajos de naranja y pomelo, la endivia, la lubina y un poco de cebolla encurtida. Echar por encima el jugo de los cítricos. Regar con un buen chorro de aceite de oliva y terminar con unos trozos de escarola o rúcula.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - World
Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA
Issued on: 23/03/2022 - 18:17
Sam BALL
At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.
France24 - World
'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar
Issued on: 22/03/2022 - 18:23
Sam BALL
As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
France24 - World
The volunteers training to fight in Ukraine … or in France
Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09
Sam BALL
In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.
Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien
Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.
C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.
Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.
On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes
Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.
Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !
La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien
Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.
Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.
Valeurs Actuelles
Le Puy du Fou se lance dans la production de films, pour raconter des histoires inspirées de “la Grande Histoire”
« Le cinéma constitue un prolongement naturel pour le parc, assure Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou. Depuis 45 ans, nous racontons des histoires inspirées de la Grande Histoire. A partir de 2023, nous allons décliner ce savoir-faire également sur les écrans, avec un premier grand film, Vaincre ou mourir, inspiré de la vie de François Charrette. » Puy du Fou Films, la société de production nouvellement créée, envisage à ce titre de réaliser plusieurs types de formats, en conservant l’ADN qui a fait le succès du parc (2,3 millions de visites annuelles). Les spectacles, de qualité, s’adressent aux familles de tous âges et de toutes conditions sociales. Côté cinéma, le Puy du Fou s’est associé avec le groupe Canal + pour la réalisation de « Vaincre ou mourir ». Sa filiale Studio Canal sera chargée de la diffusion de ce premier film qui sortira dans les salles au printemps 2023. Puy du Fou Films compte parallèlement tourner plusieurs séries historiques à destination cette fois des plateformes de streaming, de Netflix à Amazon prime en passant par Salto. Le groupe veut à la fois surfer sur la double appétence des Français pour l’Histoire et le format des séries.
Épopée vendéenne
Avec Hugo Becker (Baron noir, Au service de la France) dans le rôle principal de François Charette de la Contrie, Vaincre ou mourir retracera l’épopée de cet officier de marine de petite noblesse vendéenne, à son retour des Amériques en 1793, alors qu’il participait à la guerre d’indépendance des futurs États-Unis face à la couronne britannique. La révolution française de 1789 sonne la dissolution de la marine royale et Charrette se retrouve en disponibilité comme bon nombre de ses pairs. L’officier n’a que 30 ans lors qu’en 1793, une poignée de paysans vendéens vient le chercher dans son manoir de Fontclose où il se tient volontairement à l’écart des événements révolutionnaires. Ces hommes le supplient de les mener à la guerre contre le nouveau pouvoir qui leur refuse toute pratique religieuse en dehors des prêtres jureurs. Encouragé à sortir de sa neutralité par sa sœur Marie-Anne, Charrette, qui refuse dans un premier temps et se cache sous son lit, accepte finalement de s’engager.
De ses paysans qui ne connaissent rien au métier des armes, il fera de redoutables et insaisissables combattants. Hobereau de sa province qu’il connaît comme sa poche, François Charrette est à ce titre jugé comme l’inventeur de la guérilla moderne. Sa stratégie, simple mais efficace, consistait à attirer l’ennemi dans les chemins creux du bocage vendéen pour mieux fondre sur lui. Les assaillants « s’égaillaient » ensuite aussi vite qu’ils étaient arrivés. Les nombreux revers subis par les forces révolutionnaires lui valent ainsi le titre, décerné par les habitants, de roi de la Vendée. Pourtant, François Charrette révèle aussi des talents de diplomate réaliste. Convaincu par le député d’Indre et Loire Albert Ruelle, joué dans le film par l’acteur Jean-Luc Anglade (37,2° le matin), il accepte de signer le traité de paix de la Jaunaye en février 1795. Les Républicains s’engagent en échange à épargner le Dauphin Louis XVII, enfermé à la prison parisienne du Temple. Dès lors que Charrette apprend la mort de l’enfant en juin, il reprend les armes avec quelques milliers de fidèles. Il est capturé neuf mois plus tard, en mars 1796, dans le bois de la Chabotterie près de Montaigu, par le général Jean-Pierre Travot. Ce dernier ne cache pas son admiration pour son prisonnier. Avant que Charrette soit fusillé, Travot aurait regretté : « Tant d’héroïsme perdu », ce à quoi le prisonnier aurait répondu : « Non monsieur, rien ne se perd jamais. » De quoi forger la légende du plus célèbre chef de la Vendée militaire, mort à 33 ans le 29 mars 1796.
Autres diversifications
Nicolas de Villiers, qui se défend de toute hagiographie engagée en faveur de Charette, compte néanmoins sur ce véritable personnage de roman, archétype du héros antique, pour assurer le succès du film auprès du grand public en salles. S’il ne précise pas le nombre de spectateurs espéré, le dirigeant pourra s’appuyer sur la clientèle captive du Puy du Fou, deuxième parc français en termes de fréquentation après Disneyland à Marne la Vallée. Il espère même la dépasser largement. En termes de diversification, la famille de Villiers a pour l’instant eu plutôt du nez. Son implantation à Tolède en Espagne en 2021 serait une réussite, selon la plupart des observateurs du secteur de l’événementiel. Le Puy du Fou ouvrira par ailleurs en octobre prochain un nouveau spectacle en Chine consacré au Shanghai des années 30. Le parc lancera enfin à l’été 2023 le Grand Tour, un voyage d’une semaine et sur 4000 km à bord d’un train de la belle époque reconstitué. Au programme, la visite de douze étapes remarquables de l’Hexagone et des spectacles itinérants en cours de montage par quelques-uns des 2500 collaborateurs en France du Puy du Fou.
France24 - World
The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture
Issued on: 16/02/2022 - 16:01
For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.
L'Humanité
Que vaut la science ?
ChroniqueSylvestre HuetQuelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?
Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »
Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.
L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.
la chronique scientifique de sylvestre huet L'Humanité
Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?
ActuPourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.
Anna MussoAnna MussoTravailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.
La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien
Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».
L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.
Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »
Un nombre élevé de récepteurs olfactifs
Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.
Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !
Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.
Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. « On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients. »
Un enjeu de santé publique
Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .
Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.
sciencescancerFourmis France24 - Monde
RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité
Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36
Laura MOUSSET
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À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.
Valeurs Actuelles
L’écrivain Saki : entre humour et nihilisme
On peut dire ce qu’on voudra du déclin du christianisme : le système religieux qui a produit la Chartreuse verte ne pourra jamais vraiment mourir. La preuve ontologique de Hector Hugh Munro, alias Saki (1870-1916), est, révérence garder, plus irréfutable que celle de saint Anselme et d’un usage plus quotidien. Les Anglais nomment humour ce que les autres, avec beaucoup plus de peine et d’emphase, appellent métaphysique. Quand la folie des hommes s’appesantit avec ses guerres, ses virus, ses campagnes électorales, quoi de plus salutaire que cette cure intensive de Saki que nous permettent les Éditions Noir sur Blanc avec le Parlement infernal, soit l’intégrale de ses nouvelles ?
Saki le dandy
C’est M. Gérard Joulié, poète, angliciste et sakiste à trois poils, si l’on nous permet le mot, qui en est le maître d’œuvre. Ernst Jünger avait jadis révélé l’existence de l’internationale shandyste, ceux qui font du Tristram Shandy, de Sterne, leur livre de chevet ; nul doute qu’existe de la même façon une internationale sakiste, qui soit d’ailleurs intersectionnelle avec la précédente. Cette édition, censée intégrale, est placée sous l’invocation de Vladimir Dimitrijevic, le légendaire éditeur de L’Âge d’homme qui l’avait publiée (à une douzaine de nouvelles près) en 2003. Qu’est-ce qu’un humoriste ? Un dandy qui s’astreint à la bienveillance, par souci de ses frères humains ; car le dandysme est une ascèse et Beau Brummell (à qui nous devons Baudelaire, et Barbey d’Aurevilly) pèse plus lourd, en définitive, dans l’histoire de l’esprit occidental que toutes les Lumières et leur train.
Quelle est la question ? Comme on dit chez Alice, auparavant chez Hamlet : Reginald, le héros de Saki, la pose à son tour, en revenant d’une garden-party dont il a indolemment dynamité l’ennui convenu : « Est-ce qu’une cravate abricot n’eût pas été mieux assortie à mon gilet lilas ? »
Nihilisme
Saki est un nihiliste de réaction. L’apothéose moderne du rien lui ferait attendre à son tour les cosaques et le Saint Esprit, si seulement ils pouvaient le désennuyer. Le monde doucement absurde que Reginald s’amuse à ranimer – tâche impossible, il le sait mieux que quiconque, à côté de lui Sisyphe est un songe-creux puéril -, ce monde est mitoyen de l’inconnu, où la rassurante hypocrisie des convenances n’a plus cours. Le jeune garçon sauvage qu’un autre de ses héros découvre dans les bois, que sa tante recueille, peigne et vêt en proposant de l’appeler Gabriel-Ernest, « un prénom qui sonne agréablement », devient à la chute du jour un loup-garou qui dévore les enfants du voisinage. C’est ainsi que l’humoriste nonchalant se révèle un maître inquiéteur. « Dans cette nature libre et sauvage, une joie de vivre panique semblait s’allier mystérieusement à la terreur des réalités invisibles. »
Chez Saki, en effet, le grand Pan n’est pas mort et l’insensée de la Musique sur la colline qui ne veut pas le croire le paiera de sa vie. Elle pousse la négligence jusqu’au sacrilège, jusqu’à jeter la grappe de raisin que son mari, plus avisé, avait apportée en offrande à une statuette du dieu dans une clairière : « J’ai jeté la grappe. C’était d’un ridicule […] . Songe à ce que les gens pourraient dire s’ils l’apprenaient. » Un garçon sauvage, non pas loup-garou cette fois mais joueur de pipeau invisible, la surprend à sa promenade : « Derrière un entrelacs de branchages, un enfant au visage hardi et fin, au teint hâlé par le soleil, la dévisageait d’un air mauvais. » Elle sera bientôt piétinée par un cerf, « mais ses yeux exprimaient une autre terreur que celle de sa mort imminente, et dans ses oreilles retentissait l’écho d’un rire d’enfant équivoque et cristallin ». (On notera que la promeneuse avait vu le cerf poursuivi par une meute et qu’elle en avait été transie de compassion. Et puis le son du pipeau avait rompu les chiens et le cerf s’était retourné contre celle qui le plaignait. Les bons sentiments n’amadouent pas l’ordre des choses, surtout quand les dieux se vengent à travers lui.)
Un dieu “aux pensées rouges et aux dents blanches”
On se venge beaucoup chez Saki ; gentiment, comme Reginald ou son double adolescent Clovis Sangrail, de l’absurdité de la vie mondaine qui transforme les gens en automates, ou plus cruellement, comme Conradin, l’orphelin condamné que sa tutrice tyrannise pour son bien, qui élève en cachette un furet, son seul confident, qu’il appelle Sredni Vashtar (le titre de la nouvelle), qu’il joue à vénérer comme un dieu de la mort, un dieu « aux pensées rouges et aux dents blanches » et qui, un jour, avant de s’échapper, égorge la tutrice abusive. Ce que dit Saki quand il ne s’amuse plus : que les anciens dieux congédiés sont toujours là, dans l’ombre, où ils attendent, Thomas Hardy l’avait dit avant lui, D. H. Lawrence le redira ensuite, autrement ; mais c’est bien de la même chose qu’il s’agit, que l’anglais nomme awe, qu’on ne sait pas nommer en français, peut-être en latin : mysterium tremendum, en le caractérisant par l’effroi qu’il suscite. Awful, l’adjectif, dans son sens premier, est insondable comme l’abîme.
« Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais » : Omar Khayyam était son poète de chevet, c’est chez lui que Saki a trouvé son nom de plume, celui d’un échanson à qui le poète s’adresse ( « O Saki, tu vois ma tristesse / Et le degré de mon ivresse » ; et que ce nom désigne aussi un singe arboricole – en trouve-t-on en Birmanie, où il est né ? – ne devait pas être pour lui déplaire). Hector Hugh Munro est en effet né aux Indes, quand la reine Victoria en était l’impératrice ; comme Orwell quelques années plus tard, et comme lui, il y retournera après ses études secondaires, sans s’attarder à Oxford ou à Cambridge.
Voyage en extrême-Orient
Il se fera journaliste, pour écrire et voyager, et s’en souviendra dans sa nouvelle la Méthode Yarkand, du nom d’une ville de la Chine où la « mode migratoire » déplace la rédaction d’un journal, qui ne laisse à Londres qu’un garçon de bureau tenir une permanence. Des brigands chinois enlèvent la rédaction au complet et réclament une rançon au garçon de bureau, qui escamote la lettre et empoche les salaires du rédacteur en chef et de ses collaborateurs. Pour le journal, il le remplit avec des articles de réserve et ce qu’il tire des anciennes collections, sauf les éditoriaux de politique étrangère qu’il écrit lui-même avec une véhémence qui finit par inquiéter le gouvernement. L’imposture dure huit mois, elle aurait pu durer davantage. Saki avait compris le secret du journalisme, formulé un peu plus tôt par Raul d’Ávila Pompeia : « L’actualité est la même à toutes les dates. »
« Il y a de tout dans l’humour », disait Jules Renard, à qui l’on ne reprochera que sa timidité française, avec son article partitif : il y a tout dans l’humour, à commencer par le vertige. Les nouvelles de Saki se ramènent quelquefois à des choses vues, la Vieille Ville de Pskov, par exemple, où le voyageur retrouve l’âme de la Russie d’autrefois, loin de « la Saint-Pétersbourg moderne, avec sa déprimante atmosphère nouveau riche » (en français dans le texte) ; où encore ce « promeneur rustique » inconnu qu’il croise dans un chemin de campagne, Judkin et ses paquets, qui se révèle un ancien favori des dieux : « La fête était finie […] . Et c’est le même homme qui jadis avait su dresser un pursang et le faire caracoler dans toute la gloire de ses muscles », qui avait « tutoyé les fauves dont les yeux reflétaient les étoiles », qui « maintenant était là occupé à faire éclore des œufs dans une couveuse ». Et le narrateur l’imagine : « Tandis que le train m’emporterait vers Londres, Judkin, sa courge sous le bras et un panier de dahlias à la main, se dirigerait d’un pas lourd et traînant vers le presbytère. »
Des enfants otages d’une tante sadique
Écrire, c’est permettre de voir, en dessillant les yeux du lecteur, en le réveillant des lieux communs. Un lieu commun, justement, appelle “esprit” ce qui est la vie même de la pensée, que l’on épingle alors comme une exception : « La princesse faisait partie de ce genre de femmes qu’on imagine allant nourrir ses poules sous la pluie. » Tout est dit en une phrase, tout commentaire est superflu, ce qu’on appelle un “bon mot” n’est rien d’autre qu’un mot à sa place. Dans le Jardin d’Éden, les archanges, qui évidemment sont anglais, confessent leur embarras ; si Adam et Ève ne mangent pas du fruit défendu, comment Milton pourra-t-il écrire son poème immortel ? Mais Ève ne veut rien entendre : « “On nous a dit de ne pas en manger, et nous n’en mangerons pas”, déclara-[t- elle] en tapant du pied. Sa décision était prise. »
Une nouvelle de Saki a pour titre la Vie entravée et toute son œuvre proteste contre cette “entrave” ; il y est question d’animaux dans un zoo, mais les hommes ne traitent les animaux que comme ils se traitent eux-mêmes, en s’ingéniant à désenchanter le monde, à devenir les propagateurs et les prisonniers de la banalité moderne : « Nous sommes capables de mener notre petite vie stupide et irréelle dans nos misérables petits enclos en nous persuadant que nous sommes des êtres libres et sans entraves, menant une existence raisonnable dans un cadre raisonnable. » Il n’y a guère que les animaux et les enfants pour échapper à cette malédiction et sauver l’honneur – à titre individuel et provisoire.
Les enfants sont souvent les otages d’une tante sadique, comme ce fut le cas pour Saki lui-même, élevé en Angleterre par sa grand-mère paternelle et ses tantes, sa mère était morte et son père en Birmanie : ils se défendent comme ils peuvent, en laissant par exemple leur tante marâtre tomber dans une citerne vide ( le Cabinet de débarras ) ou, quand ils ont grandi, en faisant disparaître sous la glace d’un étang l’épouse acariâtre qui veut effacer leurs souvenirs d’enfance ( la Guerre sainte). Un cygne blessé vient ici en renfort ; les animaux tiennent leur partie, comme instruments du destin ou messagers de l’inconnu, dont ils ont la terrible ironie : ainsi des loups des Carpates qui viennent dévorer ensemble les deux ennemis héréditaires réconciliés, une nuit avant Noël ( les Intrus ). Saki est un parfait gentleman : il donne toutes les explications que la logique réclame et avec lui la bienséance est toujours sauve. Ainsi dans les Invités, qui se passe aux Indes : « La présence du léopard s’expliquait facilement. Il devait rôder autour des enclos où les chèvres étaient parquées quand la rivière a débordé, et il a grimpé l’escalier extérieur conduisant à la salle de bains de l’évêque en prenant soin d’apporter une chèvre. »
Saki, ou plutôt le lance sergeant Munro du 22e bataillon des Royal Fusiliers, mourut en 1916 « sur les bords de la Somme par un jour de grand air traversé de bombes », comme le rappelle son traducteur. Il avait quarante-cinq ans. Deux ans plus tôt, trop vieux pour être mobilisé, il avait rejoint la cavalerie comme engagé volontaire. Il est affreusement commun d’être pacifiste.
Le Parlement infernal, nouvelles intégrales, Saki, Les Éditions Noir sur Blanc, 848 pages, 29 €.
New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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L'Humanité
Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan
ActuCette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.
Anna MussoLe 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.
La topologie « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie.
Décrit comme un « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ». « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo.
sciencesmathématiques BBC
Ukraine war: The Syrians signing up to fight for Russia
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Russia says it has signed up some 16,000 recruits from the Middle East to fight with its forces in Ukraine.
Social media in Syria has been flooded with requests for people to join Russian troops in return for up to $7,000 for deployment.
One former Syrian regime soldier who has been offered thousands of dollars to fight in the war told BBC News Arabic that his country's broken economy means hundreds of Syrians are putting themselves forward.
New York Times - World
In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act
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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.
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By Jason Horowitz
ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.
In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.
Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.
“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.
“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.
She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.
An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.
The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.
For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.
“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.
“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.
But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”
Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.
She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”
In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.
Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.
“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”
The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).
What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.
That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.
Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.
For the princess, the past few years have been a constant battle.
In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)
She considers the inspection tantamount to a home invasion.
As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”
But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.
“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”
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France24 - World
From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history
Issued on: 10/02/2022 - 11:14
The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.
Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.
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Le gouvernement Mitsotakis accusé de bâillonner les médias
ActuGrèce La droite au pouvoir depuis 2019 cherche à faire taire les critiques, sans ménagement... Sur injonction politique, la justice poursuit les journalistes auteurs de révélations gênantes. Ce qui vaut à Athènes un rapport cinglant dénonçant les attaques contre l’information.
Thomas LemahieuC’est un rapport dévastateur pour le gouvernement Nouvelle Démocratie (droite), accusé d’ « avoir exacerbé la crise systémique frappant la liberté de la presse en Grèce ». Selon la coalition européenne Media Freedom Rapid Response (MFRR), qui travaille notamment avec la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et Reporters sans frontières (RSF), le premier ministre Kyriakos Mitsotakis, au pouvoir à Athènes depuis juillet 2019, cherche à « contrôler le message » et à « faire taire les voix critiques ». « Cela intervient dans un marché médiatique polarisé et fragmenté politiquement, dénoncent les auteurs du document paru il y a quelques jours. Les publications comme les journalistes individuels qui sont du point de vue idéologique du côté de l’opposition ou qui se tiennent simplement sur une position neutre sont ciblés par le gouvernement qui leur réserve un traitement différencié mettant à mal leurs activités professionnelles. Cela s’accompagne d’une grande opacité autour des budgets publicitaires étatiques et, en l’occurrence, de leur distribution opérée sur la base de la ligne politique des médias. »
des journalistes d’investigation attaqués pour « concours à une conspiration »
Dans son rapport, MFRR pointe l’enquête bâclée après l’assassinat de Giorgos Karaïvaz, un journaliste célèbre pour ses révélations sur le milieu du crime organisé. L’organisme ajoute les restrictions à la liberté de l’information affectant les journalistes couvrant la gestion de la crise migratoire dans les îles de la mer Égée, mais également dans le cadre des manifestations de rue dans tout le pays. Le document, qui dénonce également des « procédures bâillons », s’attarde sur les cas emblématiques de Kostas Vaxevanis et de Gianna Papadakou. Ces deux journalistes d’investigation ont participé à la mise en lumière des plus grands scandales de corruption (Novartis) et d’évasion fiscale (liste Lagarde) au cours de la dernière décennie et sont à présent poursuivis pour « concours à une conspiration », en partenariat avec des magistrats, contre plusieurs ministres et personnalités liés à la droite au pouvoir (lire l’Humanité du 8 février). D’après Pavol Szalai, l’un des spécialistes des Balkans à RSF interrogé par Euractiv, « la situation en Grèce est en train de devenir similaire à celle de la Hongrie ».
« Le rapport souligne comment la Grèce est devenue un pays problématique sur les questions liées à la liberté de la presse et à la démocratie », a immédiatement réagi Alexis Tsipras, l’ancien premier ministre et dirigeant de Syriza. À droite, les proches de Mitsotakis ont choisi de faire le dos rond et se paient même le luxe de tenter une contre-offensive. « C’est dommage qu’un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois à la presse grecque et à ses responsables, et aux institutions de notre pays, rétorque le porte-parole du gouvernement Yiannis Economou dans un communiqué. La Grèce est un pays européen régi par l’État de droit, et l’indépendance de la presse y est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d’expression et de critique sont une pratique quotidienne. »
Grèceliberté de la presse France24 - World
Ukraine war having 'deadly' impact on Arab region, says Blinken
Issued on: 31/03/2022 - 10:31
NEWS WIRES
FRANCE 24
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Russia's invasion of Ukraine is having a "deadly" impact and threatening security in the Arab world, particularly through spiralling wheat prices, US Secretary of State Antony Blinken said in Algiers Wednesday.
He was speaking on the final leg of a trip that began with an unprecedented summit in an Israeli kibbutz, attended by Blinken and the foreign ministers of Egypt, the Jewish state and three Arab countries that normalised ties with it in 2020.
Addressing journalists in Algiers, he said that while Russia's invasion of Ukraine seemed distant, it has already had "deadly consequences for citizens in the region".
"It's having a direct impact on their lives right now, particularly with regard to rising food prices... especially wheat," he said.
This poses "grave threats to security" in Arab countries, he added.
North African nations are heavily dependent on wheat imports and Blinken earlier said they were facing "disaster" over the massive shock the war dealt to already tight supplies.
Both Russia and Ukraine are major wheat producers, and Moscow also exports vast amounts of oil and gas.
Blinken said there was "a clear aggressor and a clear victim" in the Ukraine conflict.
"It's important to stand with the victim and to stand for the principles that have also been violated," he said.
Blinken met Algeria's President Abdelmadjid Tebboune after holding talks with Foreign Minister Ramtane Lamamra.
It was his first visit as top US diplomat to the North African country, a Moscow ally and a major gas producer that has faced calls to boost exports to Europe after prices soared.
But Blinken made no mention of that subject during a press conference after his meetings on Wednesday.
Soured Algeria ties
The top US diplomat had flown in on Wednesday morning from Algeria's arch-rival Morocco, which in 2020 normalised ties with Israel under a deal that sparked renewed tensions between Algiers and Rabat over the disputed territory of Western Sahara.
Relations between Washington and Algiers had also soured as a result of Morocco's normalisation deal, brokered under then-president Donald Trump.
As a quid pro quo for normalisation, the Trump administration recognised Moroccan sovereignty over Western Sahara, a phosphate-rich desert territory where Algeria has long backed the Polisario independence movement.
In Rabat on Tuesday, Blinken had voiced support for a Moroccan autonomy plan for the Western Sahara, which he described as "serious, credible and realistic".
In Algiers on Wednesday, he refrained from mentioning the Moroccan plan, instead voicing Washington's support for United Nations mediation.
"We're very focused on diplomacy and on advancing a resolution through diplomacy," he said, insisting that there had been "no changes" in Washington's position.
US 'values' UAE ties
Officials in Algeria, a longtime supporter of the Palestinian cause, have voiced concerns over Morocco's normalisation with Israel, particularly over the possibility their rival could access advanced Israeli military technology.
Bahrain and the UAE were the other countries to establish formal ties with Israel in the last months of the Trump administration.
Blinken said on Wednesday that he hoped that the "real practical benefits" to normalisation would encourage other Arab nations to follow suit.
But he re-emphasised that the normalisation process was "not a substitute for dealing with the conflict between Israelis and Palestinians" and reaching a two-state solution.
The Palestinians have described the 2020 deals, which broke with decades of Arab consensus that Israel should not be recognised in the absence of a peace deal creating a Palestinian state, as a stab in the back.
Israel was keen to cast its summit, attended by the foreign ministers of Morocco, Bahrain and the United Arab Emirates, as an alliance of powers against its arch-foe Iran.
Israel is fighting a regional shadow war against Iran and accuses it of seeking a nuclear bomb, something Tehran denies.
The summit in Israel came after the UAE has come under cross-border missile and drone attack from Yemen's Iran-backed Huthi rebels.
Blinken said Wednesday that during talks the day before with the UAE's de facto ruler Mohammed bin Zayed he expressed Washington's strong support.
"One of the things I made very clear to him is the value that we attach to that partnership," he said.
(AFP)
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AnalysisWar in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages
France marks 60 years since Evian Accords ended the Algerian war
WEB DOCUMENTARYSixty years on, Algerian and French nationals share stories of the Algerian War
Valeurs Actuelles
Couleurs de l’adieu, recueil de nouvelles de Bernhard Schlink
Si Bernhard Schlink doit sa célébrité à un art consommé du roman – le Liseur, adapté au cinéma par Stephen Daldry avec Kate Winslet, lauréate d’un Oscar pour son rôle en 2009, ou, plus récemment, Olga -, il excelle également dans la composition de nouvelles. En témoignent des recueils comme Amours en fuite , Mensonges d’été et désormais Couleurs de l’adieu (t ra-duit comme à l’accoutumée par Ber-nard Lortholary). Dans ces neuf courtes histoires, l’écrivain allemand propose autant de variations mélancoliques mettant en scène des hommes se tournant vers le passé avec une immense nostalgie, à l’automne de leur vie.
Éminemment picturales, ces pages évoquent tout autant les tableaux énigmatiques de Vilhelm Hammershøi que les lumières nimbant ceux d’Edward Hopper. Dans leur irréductible solitude, certains protagonistes semblent du reste directement sortis d’une toile du peintre américain. Précise, la langue ne s’embarrasse pas d’effets inutiles, générant un réel paradoxe : comment l’auteur réussit-il le miracle de composer, avec un verbe chirurgical, des atmosphères aussi impressionnistes ? Flottantes. Debussystes, serait-on tenté d’écrire.
Chacun semble plonger dans le passé en quête d’un moment de bas-cule de son existence. Ainsi, un homme qui vient de fêter son soixante-dixième anniversaire se met-il en quête de son amour de jeunesse ( Taches de vieillesse), tandis qu’un autre se souvient d’une saison décisive, l’année de ses 11 ans ( l’Été dans l’île). Parti seul en vacances avec sa mère, il s’éveillait à la sensualité tandis qu’elle trompait son mari avec un autre homme. Dans Intelligence artificielle, le narrateur, qui a jadis dénoncé son meilleur ami à la Stasi, explore sa mauvaise conscience. Variation sur le deuil, l’amour, les relations entre frères – le remarquable Daniel, My Brother, parcouru d’une lancinante chanson d’El-ton John – ou encore la culpabilité, ces miniatures romanesques raffinées regorgent de non-dits. Les regrets s’y ramassent à la pelle…
Un petit sacrifice à l’air du temps…
Dommage qu’une des neuf nouvelles, Fille aimée, vienne faire pâlir ces Couleurs de l’adieu. Sacrifiant peut-être à l’air du temps, Bernhard Schlink narre l’histoire de Bastian, qui considère la fille de Theresa, sa nouvelle épouse, comme la sienne. Rien que de très banal… Mara, qu’il a vu grandir, est lesbienne. Elle se marie, décidant d’avoir un enfant avec son épouse. La médecine demeure impuissante. La suite est aisée à deviner : tutoyant l’inceste – ouf, il ne s’agit pas du père biologique -, cette nouvelle pataude (avec happy end à la clef) fait assaut de références, que ce soit à l’Ancien Testament avec l’épisode de Loth et ses filles ou à Homo faber, roman de Max Frisch. Comme si son auteur avait besoin de béquilles… « Il est si fréquent que ce qui va bien tourne mal. Pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible ? » , conclut-il après avoir posé un jugement éthique dont sont exemptes les autres histoires. Un excès de moraline fait décidément de la bien mauvaise littérature.
“Couleurs de l’adieu”, de Bernhard Schlink, Gallimard, 256 pages, 21 €.
L'Humanité
Proche-Orient. En Israël, le spectre de l’« État islamique » ressurgit
ActuPour éteindre les critiques sur les failles des services de renseignement après les trois attaques djihadistes perpétrées sur le sol israélien, Tel-Aviv mène des opérations musclées. Certains craignent un embrasement à la veille du ramadan.
Lina SankariFrappé à trois reprises en une semaine, Israël est en état de sidération. Aucune alerte n’aurait été lancée par les services de renseignement, selon les informations du quotidien national Haaretz publiées après l’attaque de mardi à Bnei Brak, une ville ultraorthodoxe de la banlieue de Tel-Aviv, qui a fait cinq morts. L’homme, dont l’identité n’a pas été révélée, a ouvert le feu sur des passants depuis une voiture avant d’être abattu par la police. Des médias locaux assurent qu’il s’agit d’un Palestinien ayant passé quatre ans dans les geôles israéliennes et originaire de Yaabad, en Cisjordanie occupée. « Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…). Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière », a martelé le premier ministre israélien, Naftali Bennett, en référence aux deux précédentes attaques des 22 et 27 mars.
Dans une vidéo, les assaillants ont prêté allégeance à Abou Al Hassan Al Hachimi Al Qourachi, le nouveau calife de l’« État islamique ». De précédents attentats perpétrés au nom du groupe djihadiste avaient été menés en territoire israélien en 2017. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a réagi le président palestinien, Mahmoud Abbas, quand ses rivaux islamistes du Hamas ont, eux, salué une opération vue comme « une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre les droits de notre peuple et de notre terre et de nos lieux saints ». Dans un premier temps, le mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza avait estimé que l’attentat de dimanche constituait une riposte au sommet inédit du Néguev qui actait la normalisation des relations entre Israël, l’Égypte, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en présence des États-Unis.
La crainte d’une escalade
Pour éteindre le feu des critiques sur les failles des services israéliens et l’action du gouvernement, la police a dit se placer en alerte « contre-terrorisme » et l’armée a annoncé déployer des renforts en Cisjordanie. Mercredi, les militaires multipliaient les arrestations dans le cercle familial de l’auteur de l’attentat de Bnei Brak. Dans ce contexte, d’aucuns redoutent un mois de ramadan, qui doit débuter en fin de semaine, particulièrement tendu. Le souvenir de l’embrasement de 2021 et de la guerre de onze jours entre le Hamas et Tel-Aviv faisant suite aux provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées, sous administration de la Jordanie, est prégnant. À l’époque, contre l’avis des cercles sécuritaires, les forces de police avaient forcé l’entrée de la mosquée al-Aqsa, symbole politique et religieux. Le député suprémaciste juif Itamar Ben-Gvir avait également choisi la fête sainte pour défier les Palestiniens alors que des familles étaient sommées de quitter leur logement au profit de colons dans le quartier de Cheikh Jarrah.
Pour parer à ce scénario, le roi Abdallah II de Jordanie s’est entretenu, mardi à Amman, avec le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, et mercredi avec le président Isaac Herzog. Le souverain a appelé « à lever tout obstacle à la prière des musulmans sur l’esplanade des Mosquées et à empêcher les provocations qui pourraient entraîner une escalade ». Mais l’émotion suscitée par la menace djihadiste en Israël annonce d’ores et déjà une présence musclée.
israëlétat islamique EIramadan France24 - World
Tunisian president dissolves parliament after MPs vote to roll back his power grab
Issued on: 30/03/2022 - 22:37
NEWS WIRES
Tunisia's President Kais Saied announced Wednesday that he was dissolving the country's parliament, eight months after suspending it in a July power grab.
"Today, at this historic moment, I announce the dissolution of the Assembly of Representatives of the people, to preserve the state and its institutions," he said.
He made the announcement at a meeting of the National Security Council, hours after parliamentarians held a plenary session online and voted through a bill against his "exceptional measures".
Saied denounced parliament's move as a "coup attempt" and said those responsible had "betrayed" the nation.
The former law professor, elected in 2019 amid public anger against the political class, on July 25 last year sacked the government, froze the assembly and seized wide-ranging powers.
He later gave himself powers to rule and legislate by decree and seized control over the judiciary in what rivals saw as further blows to democracy in the birthplace of the 2011 Arab Spring uprisings.
Saied's moves were initially welcomed by many Tunisians sick of the often stalemated political system that emerged from a revolution that overthrew longtime dictator Zine El Abidine Ben Ali.
But an increasing array of critics say he has moved the country, which also faces a grinding economic crisis, down a dangerous path back towards autocracy.
(AFP)
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Tunisia accused of using emergency powers to ‘conceal secret detentions’
ENVIRONMENTTunisian NGOs triumph in David-vs-Goliath toxic waste battle with Italy
Thousands protest against Tunisian president’s new powers over judiciary
Valeurs Actuelles
Les nouvelles chaussures de l’élégance
Double Bexley
La Chigwell de Bexley est une chaussure homme à double boucle avec bout légèrement mufflé lui donnant une subtile touche d’originalité. Réalisé en cousu Blake sur semelle cuir avec un dessus en veau box aniline patiné à la main, avec trépointe en cuir, ce modèle est un must.
149 €. www.bexley.fr
Revisité Tod’s
Célèbre pour ses mocassins à picots, Tod’s dévoile sa version du Penny Loafer, un modèle que les étudiants américains de l’Ivy League portaient. Ils glissaient une pièce de monnaie dans l’ouverture avant afin de pouvoir utiliser les cabines de téléphone publiques. Mocassin en cuir martelé avec applique, accessoire penny en métal griffé, talon inclinable, semelle en gomme avec gommini en relief. 495 €. www.tods.com
Made in England Edward Green
Edward Green, manufacture britannique de souliers masculins depuis 1890, conçoit des collections de chaussures au style intemporel mêlant tradition de fabrication et élégance anglaise. Le Piccadilly Leather Penny Loafer rend hommage aux modèles que portaient les étudiants américains sur les campus.
1 120 €. www.edwardgreen.com et www.mrporter.com
Légèreté John Lobb
John Lobb dévoile son nouveau mocassin à pampilles avec une reliure française sur le tablier et la ligne supérieure. Baptisée 0221L, sa forme crée une pointe décontractée et arrondie. La chaussure est présentée dans différents coloris de daim souple et montée sur la semelle unique Tensile imaginée par le bottier.
Prix sur demande. www.johnlobb.com
Élancé Emling
La Napoléon, imaginée par Emling, est une bottine à double boucle dont la finesse des lignes est soulignée par l’assemblage de deux types de cuir : le cuir lisse et le veau velours. Fidèle aux exigences de la ligne Couture quant à la qualité des matériaux choisis, ce modèle offre souplesse et élégance en toute circonstance.
450 €. www.emling.fr
Collaboration Weston-Uniforme
J. M. Weston et Uniforme, marque de mode masculine fondée en 2017 par Hugues Fauchard et Rémi Bats, imaginent une version inédite du derby golf, un des modèles phares du bottier. En cuir grainé noir, il est créé avec une triple semelle montée en cousu Goodyear et paré de piqûres contrastées en fil blanc cassé assorties aux lacets.
1 150 €. eu.jmweston.com
Monochrome Crockett & Jones
Le bottier anglais Crockett & Jones dévoile les nouveaux modèles de sa ligne The Black Editions. Les formes, façonnées dans des cuirs noirs, sont montées sur des semelles en caoutchouc assorties légèrement surdimensionnées comme Whitby, une chaussure de moine à double boucle fabriquée à partir du meilleur veau de cavalerie.
575 €. eu.crockettandjones.com
Gentleman Berluti
Berluti imagine une nouvelle variation à sa forme Infini. Ce derby légèrement effilé est façonné en cuir Venezia patiné à la main, donnant ainsi transparence et profondeur exceptionnelles. De construction Blake, ce modèle est monté sur une semelle extérieure crantée en caoutchouc. Ses doublure et semelle intérieure sont rembourrées pour un confort maximal. 1 820 €. www.berluti.com
L'Humanité
Ukraine. Des éclats d’obus dans les mains de Valentina et Svetlana
ReportageLa ville ukrainienne de Mykolaïv, dernier verrou avant Odessa, a été touchée. L’armée russe fait route vers les villages des bords de la mer Noire. Reportage
Pierre BarbanceyMykolaïv (Ukraine), envoyé spécial.
Les voitures passent en trombe, soulevant des nuages de poussière. Les toits sont chargés de valises ou de poussettes. Certains ont accroché un fanion blanc à leur antenne. D’autres ont apposé un panneau avec, écrit en russe, le mot « enfants » pour signifier qu’ils sont à bord. En roulant à contresens, on distingue néanmoins les visages fermés, les mains crispées sur le volant, les yeux rivés sur la route. La veille, une pluie de roquettes s’est abattue sur la zone, comme pour baliser le terrain avant l’arrivée des tanks. Ils fuient l’avancée de l’armée russe. Celle-ci s’est déjà emparée de la ville de Kherson, à une trentaine de kilomètres, et progresse dans les villages environnants par le sud. Les soldats, eux, sont arrivés à Stanislav, le long de la côte.
© Alfred Yaghobzadeth
Lorsque nous arrivons, la petite bourgade d’Oleksandrivka, sur les rives du golfe de Dniprovska, paraît déserte. On ne voit pas âme qui vive. Le soleil est voilé. Un vent glacé balaie les bords de la mer Noire. Fausse impression de calme. Le hameau est secoué depuis des semaines par l’entrée des chars russes qui vont et viennent comme des fantômes mécaniques, tirent parfois et se retirent. Il arrive aussi que l’artillerie, à l’abri derrière une colline que l’on aperçoit au bout de la route, passe à l’action. Une école – qui était vide – a été touchée, son toit troué. L’immense drapeau bleu et jaune, couleurs de l’Ukraine, qui recouvrait la façade s’est décroché, laissant apparaître une mosaïque de la période soviétique. On distingue le visage de Lénine, une fusée, un Tupolev et un couple de jeunes gens, foulard rouge autour du cou.
D’un coup, un soldat apparaît, fusil en bandoulière. Aleksander, 48 ans, est ébéniste de métier. Il se retrouve sur le front sans l’avoir demandé. Il parle des combats contre les chars, les tirs de RPG (lance-roquettes) les obligeant à reculer et enfin un tir de l’artillerie ukrainienne bien ajusté qui les a détruits. Lorsqu’on lui demande si ce n’est pas trop dur, un rictus le saisit et son visage se tord. Il rit. Un rire de souffrance et de démence. Un cri d’enfant perdu qui retourne à la bataille.
Perdues, Valentina, 70 ans, et Svetlana, 76 ans, le sont aussi. Dans leurs mains, des shrapnels (des éclats d’obus). Les hommes valides ont quitté le village. « Ça tire tous les jours et toutes les nuits, disent-elles à l’unisson. Ici, il n’y a pourtant pas de banderovtsi (du nom de l’ultranationaliste et collaborateur avec les nazis Stepan Bandera, dont se réclament des groupes d’extrême droite ukrainiens influents – NDLR). » Elles sont sorties de leur abri – « là où avant on entreposait les pommes de terre » – le temps d’une accalmie. « Il fait froid en bas. Il n’y a pas d’électricité, pas de gaz, pas d’eau. Les Russes ont tout coupé. » Malgré la souffrance, elles trouvent le moyen de nous offrir des pommes…
« Ils ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv »
Une autre colonne russe a emprunté l’autoroute qui relie Kherson à la ville portuaire et industrielle de Mykolaïv. Cette cité considérée comme le verrou qui protège Odessa serait ainsi prise en étau. Elle est régulièrement la cible des missiles russes. Après plusieurs jours de répit, la nouvelle attaque a surpris mardi matin la population de cette cité d’un demi-million d’habitants. Une frappe a éventré l’imposant bâtiment de l’administration régionale, le déchirant en deux : quinze morts et des dizaines de blessés. Si les officiels ukrainiens ne parlent que de civils, certains corps étaient néanmoins vêtus de treillis. Peut-être des membres des brigades territoriales, particulièrement mobilisées, notamment sur les multiples checkpoints. Les Russes « ont compris qu’ils ne pourraient pas prendre Mykolaïv et ont décidé de me dire bonjour, de nous dire bonjour à tous », a ironisé sur sa page Facebook le gouverneur régional, Vitaly Kim, dont le bureau a été touché. La menace est pourtant sérieuse, amenant la population à respecter les consignes de sécurité et rentrer dans les abris lorsque les sirènes se mettent à retentir.
Guerre en UkraineUkraine El País (ESP)
SANS TITRE
El risotto es una comida tradicional italiana muy popular, en la que se cocinan granos de arroz sin lavar sofritos a los que gradualmente se les añade caldo. El almidón del cereal se activa con el calor y transfiere su cremosidad y melosidad al caldo añadido. Para que este proceso sea satisfactorio, es necesario usar unas variedades de arroz concretas, siendo carnaroli y arborio las más habituales debido al tamaño del grano y la cantidad de almidón. Sin embargo, todo es posible si contamos con ayuda externa y ninguna vergüenza.
Tom yum es el nombre que recibe una sopa tradicional de Tailandia. A pesar de que hay distintas variedades, todas tienen como base la unión de las hierbas aromáticas, el picante de los chiles, el umami de la salsa de pescado y la acidez de las limas. Una de sus versiones se beneficia de la leche de coco para aportar cremosidad, y es justo lo que haremos en esta receta para compensar el uso de arroz jazmín -por seguir la estela tailandesa- y mantener un caldo igualmente cremoso. Si el uso del arroz jazmín supone un exceso de herejías, no temáis: usad el que tengáis a mano, aunque los tiempos de cocción y la cantidad de líquido pueden cambiar.
Dado que vamos a irnos a Tailandia, habrá una serie de ingredientes que probablemente no tengáis a mano. El lemongrass, por ejemplo, podéis sustituirlo por más cantidad de piel de lima; el galangal es un rizoma muy similar al jengibre -aunque más cítrico-, pero podéis usar jengibre sin problema. El único ingrediente que os insto encarecidamente a buscar es la salsa de pescado, ya que no hay cocina tailandesa sin ella: no solo aporta sal al plato, sino que añade un aroma y una profundidad de sabor muy característicos, consecuencia de la fermentación del pescado. Otro ingrediente tradicional en el tom yum es una especie de mermelada de chiles con gamba fermentada llamada nam prik pao. Si podéis conseguirla, usadla, pero al ser difícil de conseguir la he omitido por completo en la receta y su elaboración.
Dificultad
La de acostumbrarse al olor de la salsa de pescado.
Ingredientes
Para 4 personas
- 350 g de arroz jazmín
- 4 chalotas picadas
- 2 dientes de ajo chafados y picados
- 1 cucharada de jengibre fresco o galangal
- 4 chiles ojo de pájaro (o al gusto)
- 10 tallos de cilantro
- 12 langostinos crudos
- 1 cucharada de mantequilla
- 1 cucharada de aceite de oliva
- Sal
Tom yum
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450 ml de leche de coco
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300 ml de agua
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12 cabezas de langostino
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La piel de una lima y su zumo
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2 cucharadas de salsa de pescado
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3 ramitas de lemongrass (o la piel de otra lima si no se encuentra)
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1 cucharada de aceite de oliva
Preparación
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Pelar los langostinos, limpiar los cuerpos y saltear las cabezas con una cucharada de aceite.
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Cuando estén doradas y huelan bien, añadir la leche de coco, el agua, la piel de la lima, las ramitas de lemongrass y la salsa de pescado. Cocinar a fuego bajo mientras preparamos el arroz.
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En una sartén grande y a fuego medio-alto, derretir la mantequilla con una cucharada de aceite y pochar las chalotas, los ajos, el jengibre, el cilantro y los chiles un par de minutos.
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Añadir el arroz a la sartén y remover para que el grano absorba la grasa y se tueste ligeramente (su color pasará a blanco opaco). Salar al gusto.
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Añadir el zumo de lima en el caldo tom yum y comenzar a añadir en pequeñas tandas al arroz, removiendo con cuidado hasta que absorba el caldo, repitiendo este proceso hasta que nos quedemos sin caldo. Este paso no debe durar más de 15 – 20 minutos.
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Colocar los langostinos encima del arroz, apagar el fuego y reposar tapado durante 10 minutos. Pasado este tiempo, servir.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
New York Times - World
Oscars 2022
The saturday profile
An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’
Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”
Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times
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By Farnaz Fassihi
Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.
The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.
“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”
For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.
His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.
After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.
“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”
If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.
Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.
The Altercation Between Will Smith and Chris Rock
The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.
Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.
If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”
Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.
“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”
Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.
But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.
As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.
Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.
“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”
Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.
In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”
He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)
In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.
Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.
Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”
If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”
Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.
He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.
In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.
He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.
Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.
When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”
That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.
“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”
If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”
Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”
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Valeurs Actuelles
Michelin accueille dans son palmarès de nouveaux étoilés
Pour la première fois, la cérémonie des étoiles du Guide Michelin a eu lieu en province. En présence de 200 maîtres queux et 100 journalistes de tous les pays, elle fut l’occasion de célébrer tous les métiers de la gastronomie. Son palmarès était très attendu. Ont été nommés deux nouveaux trois-étoiles, Dimitri Droisneau à Cassis et Arnaud Donckele à Plénitude de l’hôtel Cheval Blanc Paris (photo). Ce dernier reçoit, après six mois d’existence, les trois étoiles d’emblée ; seul, Yannick Alléno au Pavillon Ledoyen avait signé cet exploit en 2015.
Six nouveaux restaurants étoilés
Parmi les deux-étoiles, six nouveaux restaurants : L’Oiseau Blanc au Penin-sula à Paris avec David Bizet, dont nous avons souvent parlé ; Lalique au château Lafaurie-Peyraguey avec le chef Jérôme Schilling ; mais aussi Duende, le restaurant de l’hôtel L’Imperator à Nîmes, sous la direction de Pierre Gagnaire, avec, sur place, Nicolas Fontaine et Julien Caligo ; deux étoiles aussi pour Marcel Ravin au Monte Carlo Bay, pour le chef grec Philip Chrono-poulos et pour Bruno Verjus à Paris.
La province à l’honneur
Quant aux une-étoile, ils étaient 41 à monter sur le podium. Une jolie évidence avec le retour dans le guide rouge des frères Pourcel, qui se voient octroyer une étoile pour leur établissement à Montpellier, ouvert il y a moins d’un an. Le Pays basque français, longtemps boudé, semble avoir été enfin découvert : les honneurs ont été rendus au basque Guillaume Roget pour Ekaitza à Ciboure, ouvert l’année dernière, et au nouveau chef de l’ Hôtel du Palais à Biarritz, Aurélien Largeau. Anne-Sophie Pic et Hélène Darroze, nos étendards féminins, elles aussi récoltent des étoiles supplémentaires, l’une à Megève, l’autre à Villa La Coste près d’Aix-en-Provence.
La journée s’est terminée avec d’énormes applaudissements pour Alexandre Mazzia, trois étoiles en 2021, et Hélène Darroze, deux étoiles en 2021, qui n’avaient pas pu recevoir leur récompense en communauté à cause de la pandémie, l’année dernière.
France24 - World
'No Simple Way Home': New film portrays South Sudan's 'mother of the nation'
Issued on: 30/03/2022 - 12:24Modified: 30/03/2022 - 12:27
Stuart Norval
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A new film paints a portrait of the woman known in South Sudan as the "mother of the nation". The film follows Rebecca Nyandeng de Mabior, who is the widow of revolutionary leader and national hero John Garang de Mabior, in her role as the country's vice president amid a fragile peace deal in the country. The portrait is remarkable for its intimate access as its director is also her daughter, Akuol de Mabior. She joined us for Perspective to tell us more about "No Simple Way Home".
L'Humanité
Diplomatie. En Ukraine, le chemin vers la paix encore escarpé
ActuL’espoir soulevé par les négociations, qui se sont tenues en Turquie mardi, s’est rapidement estompé. La Russie souffle le froid après le chaud, tandis les Ukrainiens accusent Moscou de gagner du temps.
Vadim KamenkaEntre guerre et paix, les prises de position d’officiels russes alternent. Au sortir, mardi, de trois heures de négociations, les délégations ukrainienne et russe avaient évoqué des « discussions substantielles » et des avancées. Le représentant du Kremlin lors des rencontres diplomatiques réalisées en Turquie, Vladimir Medinski, avait fait état de propositions « claires » de l’Ukraine en vue d’un accord et qu’elles allaient être « étudiées très prochainement et soumises au président ».
En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticableMoins de 24 heures plus tard, le ton apparaît bien moins optimiste. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, affirme mercredi : « Pour l’heure, nous ne pouvons pas parler des progrès et nous n’allons pas le faire. » Et il explique : « Nous évitons soigneusement de faire des déclarations publiques sur le fond » des sujets faisant l’objet des pourparlers, car « nous croyons que les négociations doivent se dérouler » discrètement. Et sur le possible sommet entre les deux présidents ukrainien et russe, Dmitri Peskov a précisé qu’il n’y avait « pas d’avancées ».
Geler le problème de la Crimée et du Donbass crée une zone grise, mais ouvre la possibilité d'un cessez-le-feu.
Les divers éléments révélés mardi en Turquie avaient surpris. Car la position russe depuis le début des rencontres avait été de s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l’avait encore répété, lundi, lors d’une conférence de presse. « C’est un durcissement attendu de la rhétorique du Kremlin après les propos tenus hier (mardi – NDLR) par le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, qui ont suscité une vague de critiques notamment sur les réseaux sociaux. Au vu des enjeux, quelque chose qui ressemblerait à une défaite politique n’est pas une option pour Vladmir Poutine », analyse Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe sur Twitter.
Ukraine. Un mois après la guerre éclair, le bourbierL’Ukraine veut des états garants de sa sécurité en échange de sa neutralité
Ces nombreux revirements font-ils partie de la stratégie russe ? Après tout, Dmitri Peskov a également qualifié de « positif » le fait que la partie ukrainienne ait « enfin commencé à formuler de façon concrète ses propositions et à les mettre par écrit ». Pour de nombreux observateurs, il s’agit de tempérer l’emballement médiatique provoqué mardi, alors que sur le terrain aucune victoire symbolique n’a été obtenue. À part Kherson, aucune grande ville n’a été conquise par les Russes et la sécurisation des deux Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk est, elle, jugée suffisante.
Malgré tout, il s’agit d’un premier tournant diplomatique. En révélant un certain nombre de points en discussion, les deux parties font état des marges de négociation possibles et des lignes rouges de chacun. La sortie de la Crimée et du Donbass du futur accord de paix est déjà fortement révélatrice d’un cadre possible. Le journal en ligne Kiev Independent confirme que « le plan comprenait une période de consultation de quinze ans sur le statut de la Crimée occupée par la Russie depuis 2014, Peskov ayant déclaré qu’il était impossible de discuter de la Crimée car elle faisait “partie de la Russie, et la Constitution russe empêche de discuter du sort de toute région russe avec qui que ce soit d’autre” ».
Il en est de même pour l’Ukraine, qui devrait revoir sa Constitution pour évoquer la question du Donbass, du statut particulier et de la Crimée. « En gelant ce problème, ils créent une zone grise mais ouvrent la possibilité d’un cessez-le-feu. Sinon, l’ensemble des acteurs auraient été freinés par leur opinion publique. La pression sur le président ukrainien aurait été bien trop forte pour toute négociation. D’où ses sorties répétées sur un nécessaire référendum sur ces questions territoriales », rappelle une source diplomatique.
Ukraine. L’Alliance atlantique donne des signes de vieCôté russe, seul Vladimir Poutine tranchera la question d’une rencontre et d’un accord de paix. « Il faut être extrêmement prudent sur ces négociations. Elles peuvent s’avérer un espoir de résolution mais de forts antagonismes demeurent entre les deux principaux acteurs », constate Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen. L’une des principales demandes de la part de l’Ukraine, à Istanbul, consiste en un « accord international » signé par plusieurs pays garants qui « agiront de façon analogue à l’article 5 de l’Otan et même de façon plus ferme ». L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous. Kiev accepterait en contrepartie la « neutralité et le statut non nucléaire », et l’abandon de ses aspirations à rejoindre l’Otan. Mais le pays réclamerait son entrée dans l’Union européenne. « Cette revendication apparaît inacceptable. Car il existe une clause de défense mutuelle dans l’article 42, paragraphe 7 du traité sur l’Union européenne. Si un État membre est victime d’une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens. En gros, c’est accepter le principe de l’Otan sans y adhérer », évoque Francis Wurtz.
Un sommet Poutine-Zelensky presque actéSur le terrain, ces pourparlers apparaissent comme un gain de temps pour les deux parties. L’armée ukrainienne semble fortement touchée par cinq semaines de conflit. Plusieurs experts militaires et généraux estiment que la Russie a aussi besoin d’effectuer des rotations. Pour le porte-parole du ministère américain de la Défense, John Kirby, il ne s’agirait que d’un « repositionnement » et non d’un « vrai retrait ». Si le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait informé que Moscou allait « réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », des frappes se sont poursuivies mercredi. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a rappelé que « le potentiel militaire des forces armées ukrainiennes a été réduit de manière significative, ce qui permet de concentrer l’attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass ».
Dans le magazine Newsweek, des experts du renseignement américains reviennent sur la stratégie militaire russe, notant que, « aussi destructrice que soit la guerre en Ukraine, la Russie cause moins de dégâts et tue moins de civils qu’elle le pourrait ». Au lieu de cela, son objectif est de prendre suffisamment de territoire sur le terrain pour avoir quelque chose à négocier, tout en mettant le gouvernement ukrainien dans une position où il doit négocier.
RussieUkraineGuerre en UkraineVladimir Poutine France24 - World
Circular fashion: EU unveils proposals to make sustainability fashionable
Issued on: 31/03/2022 - 12:08
The EU on Wednesday announced proposals to crack down on "fast fashion" by making clothing easier to repair and more durable as part of a push to bolster environmental standards. The plan, which will now be negotiated by EU member states and lawmakers, aims to ensure that by 2030 textiles sold in the EU will be made as much as possible from recycled fibres and cut down on the amount of hazardous microplastics they contain. Dana Thomas, author of Fashionopolis and European Sustainability Editor for British Vogue, joins FRANCE 24 to explain what the EU is attempting to do with their new "circular" rules: "What the EU is trying to get us to do is to cherish everything that we purchase, and give it value again, as opposed to making it throwaway, from a cell phone to a cocktail dress." The proposed legislation would, in essence, "make fashion, and everything else, more circular," explains Ms. Thomas. "Circular, meaning that it has the birth of the product, the use of the product, and then the rebirth of the product. As opposed to linear, which is the birth of the product, the use of the product, and then thrown away."
L'Humanité
Les partis politiques ont-ils un avenir ?
AgorasDémocratie Hégémoniques jusqu’alors, les formations traditionnelles sont bousculées depuis 2017 par l’émergence de mouvements concurrents fortement marqués par la personnalisation de la vie politique. Pour autant, les partis n’ont pas dit leur dernier mot.
Pierre-Henri LabJean Quétier Prisca Thevenot Frédéric Sawicki Philosophe, rédacteur en chef de Cause commune, revue du PCF Porte-parole de LaREM Professeur de science politique à l’université Panthéon-Sorbonne, coauteur de la Fin des partis ? (PUF, 2020)
À en croire les sondages, l’élection présidentielle 2022 pourrait être marquée par un nouveau recul des partis politiques traditionnels. Présidentialisation du régime, personnalisation et professionnalisation de la vie politique affaiblissent ces organisations pourtant essentielles à la vie démocratique et la participation des citoyens. Si les partis sont mortels, leur fin n’est pas inéluctable. En renouant avec leur rôle formateur, ils peuvent regagner en crédit auprès de la population.
En quoi la République en marche (LaREM) se distingue-t-elle des autres partis politiques ?
Prisca Thevenot C’est mon premier engagement, effectuer une comparaison est donc difficile. Cependant, mes échanges avec des porte-parole d’autres partis montrent des choses détonantes au sein de LaREM. Ils se sont étonnés que j’accède à de telles responsabilités sans avoir été responsable d’une section locale ou sans détenir préalablement de mandat électif. Au sein de LaREM, personne n’a été choqué qu’une « militante de base » accède à ces responsabilités. C’est beaucoup plus fluide. On peut passer facilement de militant à élu ou responsable.
Est-ce cette nouveauté qui vous a poussée à vous engager ?
Prisca Thevenot La lecture du livre d’Emmanuel Macron , Révolution, a été déterminante. La facilité avec laquelle on peut s’impliquer dans LaREM a ensuite fait que je me suis engagée. Il ne doit pas y avoir de barrières à l’entrée des partis. Une barrière à l’entrée fait de l’engagement un investissement. On doit pouvoir entrer ou sortir d’un mouvement de façon assez simple et fluide au regard de nos vies personnelles qui vont extrêmement vite aujourd’hui.
Renouvellement du personnel politique, possibilité d’accéder plus rapidement à des responsabilités... est-ce là l’originalité des nouvelles formations politiques comme la France insoumise (FI) ou LaREM ?
Frédéric Sawicki Le sociologue Jacques Ion a parlé de « l’engagement Post-it », en opposition à l’engagement total pour qualifier le fait que les militants n’acceptent plus aujourd’hui une remise de soi totale à l’organisation et privilégient des actions ponctuelles et ciblées selon leurs disponibilités. Le modèle de l’engagement total est souvent accolé aux organisations du passé. Il évoque particulièrement le PCF et son intégration très forte de militants aguerris et convaincus, disposés à donner beaucoup de temps et d’efforts. De fait, les militants d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Ils sont plus éduqués et plus happés par d’autres obligations. Les militants d’hier pouvaient s’engager beaucoup parce que les femmes s’occupaient de l’intendance en restant au foyer. Désormais, hommes et femmes travaillent. Aujourd’hui, faire de la politique à plein temps suppose souvent d’être rémunéré pour cela.
LaREM, FI et Reconquête ! sont des partis personnels. L’élection présidentielle est l’élection phare. Elle a dévoré toutes les autres. Ce processus renforce la personnalisation de la compétition politique. Les partis qui continuent de s’appuyer sur des réseaux de militants et d’élus, de s’inscrire dans la durée et de construire un projet, sont confrontés à la nécessité de s’en remettre à un leader. Le découplage des partis vis-à-vis de la société a ouvert la voie à des outsiders, des entrepreneurs politiques individuels qui, entourés d’un cercle de fidèles, sur la foi d’un projet, tentent de damer le pion aux organisations anciennes.
La forme « parti » demeure-t-elle pertinente ?
Jean Quétier Au XIXe siècle, c’est de et par le mouvement ouvrier que sont nés les partis politiques. Il s’agissait de trouver une solution à la relégation de la classe ouvrière et de mettre à mal la domination des élites traditionnelles. Le parti politique s’invente comme une forme politique démocratique. Il s’agit de penser une organisation qui va fonctionner sur le mode de la représentation avec une base qui va décider collectivement de l’orientation politique. L’émergence des partis politiques avec des statuts qui régissent leur fonctionnement, des congrès qui se réunissent à échéances régulières, a permis d’ouvrir la voie à de nouvelles organisations et à la promotion de la politique pour le plus grand nombre. Cette capacité à promouvoir des militants issus du monde ouvrier et des milieux populaires a été singulièrement la force du PCF.
Si, à gauche, des organisations comme FI sont capables de mobiliser de façon ponctuelle des franges plus larges de la société, demeure le problème de l’inscription dans la durée. Comment dépasser ces moments de fulgurance que sont les campagnes électorales ? Durant les cinq années passées, les organisations qui prétendaient s’affranchir de la forme parti ont peiné à inscrire un engagement réel dans la durée. Le modèle du parti politique, qui a cette capacité à mobiliser dans la durée et décorrélé de l’attachement à un individu, me semble être une force plus qu’une faiblesse.
Prisca Thevenot La forme des mouvements politiques a dû être revue car la société s’est transformée. Dans les rencontres auxquelles je participe, s’exprime la volonté de pouvoir avoir un engagement en pointillé. Il ne s’agit pas de quelque chose de volatil ou de futile mais d’adapté à la vie personnelle. Cela permet d’avoir une diversité de profils au sein de l’organisation. Cela permet d’avoir un mouvement représentatif de la société. Quant à la personnalisation du mouvement, je ne m’en cache pas, je me suis engagée grâce à Emmanuel Macron et pour Emmanuel Macron. Maintenant, LaREM n’existe pas que pour lui. Ce n’est pas vrai que le mouvement n’a pas existé pendant cinq ans. Je l’ai vécu de l’intérieur. Nous avons participé à l’élaboration d’un certain nombre de projets de loi ou de mesures.
L’absence d’un parti avec des militants n’a-t-elle pas créé des difficultés durant le quinquennat ?
Prisca Thevenot Dans les réunions publiques auxquelles je participe, je croise des nouvelles têtes et c’est heureux, mais il y a aussi beaucoup de gens qui étaient déjà là, il y a cinq ans. Les militants ne sont pas là tous les soirs ou tous les week-ends. La durée est là, c’est l’intensité de l’engagement qui varie. C’est la façon de militer qui est différente. C’est pourquoi je préfère d’ailleurs parler d’engagés que de militants.
Ne craignez-vous pas que la personnalisation n’aboutisse à la disparition de LaREM quand Emmanuel Macron mettra un terme à sa carrière politique ?
Prisca Thevenot Nous sommes en capacité de constamment nous dépasser. LaREM n’est pas une machine à gagner, c’est une machine à faire. On saura travailler au jour d’après.
La crise des partis politiques peut-elle leur être fatale ?
Frédéric Sawicki Les partis politiques de la première moitié du XXe siècle entretenaient des liens réguliers et fréquents avec de multiples groupes d’intérêt, des organisations amies, syndicales ou associatives. Les partis jouaient un rôle d’intégration sociale et d’agrégation des intérêts. Ils ont perdu progressivement ces deux fonctions. Leur ancrage social s’est rétracté en même temps que les milieux sur lesquels ils s’appuyaient ont disparu et que la télévision s’est substituée de plus en plus au militantisme de terrain. Ils ont conservé plus longtemps une fonction programmatique. Les années 1970 ont été l’apogée de cela avec le programme commun de la gauche. Puis les partis ont délégué ce travail à des think tanks. La personnalisation a aussi conduit chaque candidat à se constituer sa propre écurie d’experts.
Les partis ne conservent plus aujourd’hui que la fonction de sélection des candidats. Quand on veut se présenter à la présidentielle et qu’on n’a pas de parti, on doit en créer un. Ce n’est pas simple. C’est ce que Macron, Mélenchon et aujourd’hui Zemmour ont su bâtir. Mais leur parti s’est révélé trop fragile pour conquérir des positions locales. Faire de la politique dans une démocratie de grande taille dont la vie est rythmée par de nombreuses élections suppose en effet d’avoir un appareil pour sélectionner des milliers de candidats et leur apporter un soutien logistique. Pourtant, les partis sont menacés de perdre cette dernière fonction.
Pendant les municipales, on a vu apparaître des listes citoyennes et lors des élections régionales ou européennes, des petites listes liées à des groupes d’intérêt comme le parti animaliste, par exemple. LaREM et FI vont être confrontés à la question de l’après. C’est probablement la dernière candidature de Jean-Luc Mélenchon et le dernier mandat d’Emmanuel Macron, s’il est réélu. Les organisations personnelles risquent d’être victimes de ce qui les a créées. C’est-à-dire d’entreprises personnelles qui vont s’affronter les unes et les autres et les dépecer.
Pour l’avenir, on peut imaginer deux scénarios. Celui d’une vie politique totalement fluide avec des coalitions électorales qui se font et se défont au rythme des élections ou celui d’une renaissance face aux risques que fait peser cette fluidité, autrement dit une prise de conscience à gauche comme à droite de la nécessité d’avoir un minimum d’organisations permanentes et structurées à l’avenir.
À gauche, chacun voit bien la nécessité que socialistes, écologistes, insoumis et communistes se reparlent et débattent de ce qu’ils font pour les législatives, de quelles formes d’organisation ils peuvent se doter pour éviter de disparaître tout simplement du paysage politique. On ne peut pas aborder un scrutin majoritaire à deux tours, chacun pour soi.
Quelles seraient les transformations à opérer pour que les partis retrouvent leur audience ?
Frédéric Sawicki Les partis politiques auraient un rôle plus important si nous avions un régime parlementaire digne de ce nom. Le recours à une forte dose de proportionnelle, voire à une proportionnelle intégrale aux législatives obligerait le président à composer avec une majorité plurielle. La question d’une réinversion du calendrier électoral qui replace les élections législatives avant la présidentielle se pose aussi. Sur le plan interne, les partis devraient s’attaquer aux effets pervers de l’hyperprofessionnalisation, au manque de démocratie et à la nécessité de s’adapter aux conditions pratiques de vie des citoyens et à leurs attentes en termes de participation. Les partis sont des instances de formation essentielles à la démocratie, mais aussi à la formation des élus.
Ce qui a fait la grandeur du Parti communiste français, c’est son appareil de formation qui a permis la promotion d’élus et de cadres du mouvement ouvrier et populaire. Ce n’est pas à l’école que l’on se forme à la politique. La politique, c’est des savoir-être, des savoir-faire et des compétences. Je plaide pour qu’une part de l’argent public consacré au financement des partis soit allouée à la formation, mais aussi à la recherche. Les partis doivent disposer d’une expertise autonome pour produire leur programme. Enfin, je pense qu’il serait bien d’instaurer un parrainage pour la présidentielle par un nombre important de citoyens. Cela obligerait les partis à aller à leur rencontre. Cela redonnerait le sentiment aux citoyens que les partis sont des canaux de médiation importants et qu’ils ont la main sur eux.
Êtes-vous favorable au recours à la proportionnelle pour les prochaines législatives ?
Prisca Thevenot Je suis favorable à ce que le sujet soit mis sur la table. Je ne suis pas favorable à une proportionnelle intégrale. Je ne suis pas sûre qu’on ait besoin d’un président de la République qui soit en permanence empêché. On a vu que certains groupes de l’opposition ont systématiquement voté contre le gouvernement, quel que soit le texte.
Quelles transformations apporter aux partis politiques ?
Jean Quétier Le risque est de n’appréhender la question des partis que du point de vue de leur fonction électorale. Ce qui fait la force d’un parti comme le PCF, c’est justement la capacité qu’il a eue, au cours de son histoire, à être à la fois sur le terrain institutionnel et une force ancrée dans la société. Les critiques apportées à la forme parti tournent autour de l’enjeu démocratique, en particulier sur le plan interne. Paradoxalement, les modèles alternatifs au parti politique tels qu’ils s’incarnent dans LaREM ou FI ont tendance à combiner des caractéristiques problématiques. Tout en se proposant de dépasser les limites démocratiques des organisations traditionnelles, elles reconduisent des traits délétères que pointait déjà Marx : l’anarchie et la subordination à un chef charismatique. Manuel Cervera-Marzal parle d’« anarcho-césarisme » à propos de FI.
Le renouveau de la forme parti ne pourra avoir lieu que si les partis portent un regard sur ce que furent leurs faiblesses et leurs points forts, en insistant sur ces derniers. Je pense à l’ancrage populaire, dans le cas du PCF. Celui-ci n’est pas que le produit d’une conjoncture, il est aussi lié à des principes volontaristes mis en place pour promouvoir des militants issus des milieux populaires. Il ne s’agit pas évidemment de les réactiver tels quels, mais de réfléchir à ce qui a fait leur efficacité. La force des partis comme le PCF est aussi d’avoir été en quelque sorte des laboratoires où s’élaborait une réflexion collective. Gramsci a mis en évidence cette fonction des partis politiques avec sa conception renouvelée des intellectuels et de leur rôle. Pour lui, tous les membres d’un parti doivent être considérés comme des intellectuels, au sens de cette nouvelle capacité de réflexion collective. Il faut aussi assumer un discours positif sur la forme parti qui, plutôt que d’entretenir l’idée que ce se sont des outils du passé, donne envie.
partis politiques France24 - World
'Green is the new black': EU unveils 'sustainable' fashion push
Issued on: 31/03/2022 - 11:53Modified: 31/03/2022 - 12:36
The EU on Wednesday announced proposals to crack down on "fast fashion" by making clothing easier to repair and more durable as part of a push to bolster environmental standards.
L'Humanité
Panique(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinNoyés Implacable calendrier, filant aussi vite qu’un vol d’étourneaux, sans vraiment savoir dans quelle direction ses vents nous porteront. Ce miroir du temps, comme une mise en abîme, inciterait plutôt à la rêverie. Mais les désarrois potentiels de promeneurs solitaires – pourtant ni misanthropes ni mal lunés – n’ont rien pour nous retenir, encore moins nous préoccuper plus que de raison. Sous les clapotis de l’actualité, le nez écrasé sur la vitre, l’heure redevient grave face à l’essentiel. Car, dans une semaine, nous y serons donc, à ce premier tour de la présidentielle. Et nous saurons en quoi et pourquoi les cinq dernières années passées, qui n’auront servi à rien, pèseront ou non dans la balance des mécomptes à la lumière d’un bilan si affligeant qu’il nécessite des techniques de précision pour y voir clair. Les bonnes âmes qui pensaient que le « plus rien ne sera comme avant » de Mac Macron allait se traduire par un aggiornamento avec les politiques antérieures savent depuis longtemps à quoi s’en tenir. Par les gilets jaunes puis la pandémie, qui ont collé au mur tous ses projets et le sens même de sa politique capitaliste décomplexée, l’homme devait soi-disant se réinventer. À un détail près. Il s’est bel et bien réinventé… résolument à droite, comme en atteste la présentation antisociale de son programme pour les cinq annés futures. Le « ni gauche ni droite » s’est définitivement transformé en « ni gauche ni gauche » et les crédules qui s’attendaient à ce que le « nouveau chemin » de la Macronie emprunte une rive « progressiste » se sont noyés au milieu du fleuve en crue, emportés par le courant libéral.
Aveu Ajoutons à ce panorama que le niveau d’abstention devient l’un des grands enjeux du premier tour, avec le danger que celui-ci dépasse les 30 % des inscrits, ce qui constituerait le record des onze présidentielles de la Ve République. Le politologue Jérôme Jaffré expliquait cette semaine dans le Figaro : « Cela montrerait que la cassure entre les citoyens et le vote constatée aux municipales et aux régionales persiste. Et que la présidentielle perd de sa force comme expression de la volonté nationale. » Et il ajoutait cette sorte de prédiction : « Une forte abstention, c’est un risque électoral pour Marine Le Pen dont la base sociale y est la plus sujette. C’est un risque politique pour Emmanuel Macron qui, au soir du premier tour, subirait une pluie de critiques pour avoir minoré la campagne et refusé les débats entre les candidats, qui mobilisent les électeurs. » À partir de ce constat lucide, une espèce de peur panique s’empare ces jours-ci de l’Élysée. « Le risque de l’extrême droite est là », aurait dit Mac Macron à ses conseillers, selon le Canard enchaîné, leur précisant : « On n’attaque plus Marine Le Pen sur la radicalité de son programme ni sur sa crédibilité. On s’est habitués à Le Pen. » L’état-major du prince-président-candidat a même constaté le coup de mou en ces termes : « Sur le pouvoir d’achat, nous sommes au-dessous de la main, pas à la hauteur des préoccupations. » Ou encore : « La droitisation du discours n’est pas compensée par des mesures de gauche. Le “en même temps” a glissé vers “à droite toute”. Cela explique que les chiffres se resserrent au second tour. » Bel aveu.
Mépris Jusque-là, sa stratégie s’avérait limpide. Après avoir siphonné la gauche libérale et la droite dite « classique », Mac Macron a ultradroitisé tous ses choix en vue de ce qu’il croyait être son assurance-vie : Fifille-la-voilà. En est-il encore certain ? Sa responsabilité est d’ores et déjà historique : en balisant la voie à son adversaire préférée, en lui abaissant un pont-levis, n’a-t-il pas mis en péril la démocratie, sinon la République elle-même ? À moins qu’un autre scénario ne s’impose dans les jours qui viennent et ne renverse la table. Le bloc-noteur aime cette formule : Mac Macron, c’est le programme économique de Fifille-la-voilà, plus le mépris de classe ; Fifille-la-voilà, c’est le programme économique de Mac Macron, plus le mépris de race. Les Français ne veulent ni de l’un, ni de l’autre…
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin Valeurs Actuelles
Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux
C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.
Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.
Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.
L'Humanité
L’émancipation humaine et l’égalité sociale
TribuneCollectifTexte collectif
En 2016, était lancé un appel intitulé « Combat laïque, combat social » à toutes les personnalités et organisations de gauche. Ses premiers signataires constataient que la confusion idéologique s’était installée sur certains sujets de première importance. Ils estimaient que la gauche, engagée depuis ses premiers pas sous la Révolution française en faveur de l’émancipation du plus grand nombre, devait réaffirmer ses propres fondements. L’objectif de lutte contre les inégalités sociales et en faveur du partage des richesses devait aller de pair avec la réaffirmation de son attachement à l’anticléricalisme et au principe de laïcité.
Les combats antiracistes et féministes eux-mêmes, toujours nécessaires et urgents, devaient se conduire, comme ils l’avaient longtemps été, sous la bannière d’un universalisme dont l’horizon demeurait l’égalité de droits pour toutes et tous. L’appel soulignait que la gauche devait sortir des logiques identitaires qui amenaient une partie de ses militants à confondre combat contre les discriminations et revendications particularistes. Elle devait, par-dessus tout, sortir de l’ambiguïté sur le problème majeur de l’islamisme, le dénoncer et le combattre non pas seulement dans ses aspects terroristes, les plus meurtriers, mais également dans sa stratégie militante de conquête des quartiers populaires et d’imposition de ses diktats rigides à l’ensemble des musulmans, en France comme dans le monde.
Six ans plus tard, l’ambiguïté est loin d’avoir disparu de nos rangs. Toutefois, nous, militants pour une gauche d’émancipation, laïque et égalitaire, constatons et nous réjouissons des clarifications qui se sont faites chez certains. La candidature de Fabien Roussel à l’élection présidentielle correspond à nos attentes dans la plupart des domaines.
En organisant un hommage aux victimes de Charlie Hebdo sous la coupole Niemeyer, place du Colonel-Fabien en janvier dernier, lui et son parti ont envoyé un signal fort, celui que nous attendions depuis des années. En manifestant son soutien à Ophélie Meunier, menacée de mort et sous protection policière depuis la diffusion de son reportage sur l’islamisme à Roubaix, ils ont réaffirmé cette orientation.
L’idée que l’islamisme devait être dénoncé et combattu sans concession s’est enfin imposée. En même temps, Fabien Roussel défend un programme social à destination des classes populaires, dont nous saluons l’essentiel des orientations. Nous partageons avec lui la conviction que les classes populaires n’ont pas besoin d’un revenu universel, mais qu’elles doivent pouvoir vivre dignement d’un travail garanti à tous et correctement rémunéré. Nous nous réjouissons d’un programme qui se fixe pour objectif le retour des Jours heureux en offrant à toutes et à tous l’accès à des conditions de travail et de logement dignes, des services publics de qualité, un vrai droit à la retraite, et qui propose pour cela de s’en prendre aux grandes fortunes capitalistes de notre pays.
Nous nous réjouissons que ce programme confirme en même temps notre attachement commun à la lutte antiraciste et féministe. Enfin, nous saluons la réaffirmation de l’internationalisme à travers la solidarité avec les peuples en lutte pour leurs droits politiques, culturels et sociaux à travers le monde. La situation tragique des Ukrainiens montre non seulement comment, même en Europe, un pays peut devenir la victime des menées impérialistes de son puissant voisin, mais aussi que la concurrence entre impérialistes à l’échelle du monde se fait toujours sur le dos des populations.
Fabien Roussel et tous ceux qui le soutiennent redonnent espoir aux militants et aux sympathisants de gauche qui craignaient que leur camp ne continue de s’enfoncer indéfiniment dans ses contradictions et sa confusion. Nous souhaitons de tout cœur que le candidat Fabien Roussel fasse le meilleur score possible sur cette base, afin de montrer qu’une gauche ferme sur ses principes fondateurs et ambitieuse dans ses objectifs d’égalité sociale et d’émancipation peut reconquérir l’adhésion des classes populaires, ici comme ailleurs. Qu’on soit communiste ou non, peu importe, ces enjeux dépassent le cadre d’un parti : nous appelons sans réserve le peuple de gauche à voter et à faire voter pour le candidat des Jours heureux dans l’élection présidentielle à venir.
Fabien RousselPrésidentielle 2022laïcité L'Humanité
Entreprises de territoire et régulation démocratique
TribuneHervé Defalvard Maître de conférences en économie à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée Denis Durand Rédacteur en chef de la revue Économie & Politique Sylvie Mayer Responsable commission ESS du PCF
La situation en Ukraine qui sature légitimement l’actualité ne peut nous faire oublier les récentes fermetures d’entreprises de MBF Aluminium à Saint-Claude dans le Jura (l’Humanité du 1er mars) ou de la SAM à Viviez dans l’Aveyron (l’Humanité du 2 mars). Les centaines d’emplois sacrifiés viennent s’ajouter aux près de 100 000 emplois industriels perdus depuis trente ans, selon un rapport de la direction générale du Trésor. Le combat des salariés toujours en lutte sur ces deux sites industriels est triple : la défense de leurs emplois, de leurs savoirs techniques et de leur territoire.
Le chant hypocrite entonné lors du premier confinement sur la nécessité de relocaliser notre industrie s’est éteint. Si nous intervenons, c’est pour dire que, sur ce point précis, une autre voie est possible. Cette autre voie peut se faire selon deux modalités : une reprise directe en coopérative (Scop ou Scic) par les salariés grâce à un droit de préemption accompagné d’aides financières, judiciaires et managériales, selon un projet de loi rédigé collectivement qui aurait dû être inclus dans la loi (à retrouver sur ess-pcf.fr) sur l’Économie sociale et solidaire (ESS) de 2014, et un projet de loi d’expérimentation que nous avons intitulé « Entreprises de territoire et nouvelle régulation démocratique », issu lui aussi d’un travail collectif. Rappelons les grands principes de cette loi d’expérimentation qui comporte 14 articles (à retrouver sur economie-politique.org).
Toute commune, communauté de communes ou d’agglomération a la possibilité d’accorder l’agrément d’« entreprises de territoire » à toute entreprise abandonnée ou menacée d’abandon selon un processus en deux étapes. Celle de l’institution par ces collectivités territoriales d’une « commission pour la responsabilité sociale territoriale » regroupant toutes les parties prenantes du territoire, employeurs, salariés, économie sociale et solidaire, formateurs et chercheurs ; celle ensuite de la saisie de cette commission par un collectif de salariés et d’autres qui dépose auprès d’elle un projet d’activité pour la future entreprise, avec une triple création de valeur : économique, sociale et environnementale. La collectivité territoriale accorde ou non à ce collectif l’agrément d’« entreprise de territoire » selon l’avis de la commission.
« L’entreprise de territoire » porte une nouvelle conception : dès lors qu’une entreprise est abandonnée ou menacée d’abandon, elle devient un bien commun de territoire garantissant à tout collectif qui en justifie la demande un droit d’usage sur son capital matériel (terrains, bâtiments, machines) sans remettre en cause le droit de propriété. Cette nouvelle conception de l’entreprise s’appuie également sur une nouvelle gouvernance territoriale, plurielle et démocratique échappant aux marchés financiers. L’« agrément d’entreprise » de territoire est donné pour une durée de trois années au terme desquelles l’entreprise est soit dissoute soit continuée via une reprise par un repreneur ou sa transformation en société coopérative.
Pendant ces trois années, la commission pour la responsabilité sociale territoriale accompagne l’entreprise aussi bien d’un point de vue technique que pour son financement. Le projet de loi d’expérimentation prévoit la création d’un fonds territorial pour l’emploi et la formation qui finance le plan d’investissement et les salaires, et favorise des partenariats locaux, notamment pour apporter des crédits bancaires.
Enfin, la collectivité territoriale engagée dans cette expérimentation met en place une commission indépendante d’évaluation et de contrôle.
Dans les quelques semaines de la campagne présidentielle, espérons que ces propositions de loi puissent être reprises, d’autant qu’elles font écho au programme des Jours heureux du candidat communiste.
économie sociale et solidaireentreprises France24 - World
Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?
Issued on: 24/03/2022 - 18:02
Sébastian SEIBT
Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.
The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic.
"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.
It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.
Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8
March 23, 2022At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C
It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.
"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.
Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD
March 19, 2022In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.
On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.
But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change. Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.
Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.
Warm breezes from Spain and New Zealand
Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.
But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.
To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.
In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.
When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.
'Weather quirk or unprecedented event'?
"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.
But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.
"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.
Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.
This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClimate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’
European scientists set new record in production of nuclear fusion energy
Down to Earth
Winter droughts: The new normal?
BBC
Are tech companies removing evidence of war crimes?
By James ClaytonNorth America technology reporter
In just three months, last year, TikTok removed 80 million uploaded videos that in some way broke its rules.
Powerful artificial intelligence combined with human moderators had removed them at lightning speed, 94.2% before anyone had seen them, it said.
Systems that searched for "violative content" had removed 17 million of the videos removed automatically.
And other social-media companies share a similar story - thousands of hours of content taken down every day.
Now, some are asking whether Big Tech, by removing so much content, is also removing footage of war crimes in Ukraine.
Graphic content
TikTok was already hugely popular around the world before Russian President Vladimir Putin's decision to invade Ukraine - but the war has been a coming-of-age moment for the platform.
Videos using various Ukrainian hashtags have had billions of views.
But Ukrainians uploading videos from the ground could be generating more than "likes".
They may well be uploading a piece in a jigsaw of evidence that will one day be used to prosecute war crimes.
But they may also be breaking TikTok's and other social-media companies' strict rules on graphic content.
"TikTok is a platform that celebrates creativity but not shock-value or violence," TikTok's rules say.
"We do not allow content that is gratuitously shocking, graphic, sadistic or gruesome."
And some, but not all, content depicting possible atrocities could fall into that category.
'Huge issue'
Researchers are unclear how much Ukrainian user-generated content Tiktok, and other social-media companies such as Meta, Twitter and YouTube are taking down.
"TikTok is not as transparent as some of the other companies - and none of them are very transparent," Witness programme director Sam Gregory says.
"You don't know what was not visible and taken down because it was graphic, but potentially evidence.
"There's a huge issue here."
This is not the first time big social-media companies have had to deal with evidence of potential war crimes.
The Syria conflict threw up similar problems.
Human Rights Watch has called for a centralised system of uploads from conflict zones for years, without success.
"At the moment, it doesn't exist," senior conflict researcher Belkis Wille says.
She describes the haphazard and convoluted process prosecutors have to follow to obtain evidence removed from social media.
"Authorities can write to the social-media companies, or ask for a subpoena or court order…. but the way the process works right now, no-one has a very good picture of where all this content is," Ms Wille says.
And that is a real problem for investigators.
Even before Ukraine, those trying to document atrocities highlighted how increased moderation was having a detrimental effect on evidence gathering.
"This pace of detection means that human-rights actors are increasingly losing the race to identify and preserve information," a report into digital evidence of atrocities, by the Human Rights Center, at Berkeley School of Law, said.
The report called for "digital lockers" - places where content can be stored and reviewed not just by social-media companies but by non-governmental organisations (NGOs) and legal experts.
But many social-media companies do not want to invite outsiders into their moderation processes, leaving researchers with a Rumsfeldian conundrum - they often do not know what has being taken down, so how can they know what to request or subpoena?
These are unknown unknowns.
Light-touch policy
But not all social-media platforms have the same policies when it comes to graphic content.
Telegram has been hugely important in sharing videos from the ground in Ukraine.
It also happens to have an extremely light-touch policy on moderation.
Videos that would be taken down on Twitter or Facebook stay up on Telegram.
And that is not the only reason the platform is helping investigators.
"I would say some of the most valuable photo and video content that we as an organisation have received is from Telegram," Ms Wille says.
And there is another key benefit.
Social-media companies such as Facebook and Twitter automatically strip content of a picture or video's metadata - a kind of digital ID, revealing where and when the content was captured and crucial for investigators.
"One benefit we've found is that the metadata is not stripped on Telegram," Ms Wille says.
Protecting the metadata, from the moment an action was captured to the moment it is shown in court, is sometimes referred to as "chain of custody".
Wendy Betts, the director of Eye Witness, a project of the International Bar Association focused on the collection of verifiable human-rights atrocities, encourages people to film possible war crimes on its app, Eye Witness to Atrocities, to preserve the information in the best possible way for use in court.
"As footage passes from photographer to an investigator to a lawyer… if any link in that chain is missing, that footage is going to be looked at as more suspect, because changes could have been made during that gap," she says.
But all these solutions feel piecemeal and unsatisfactory.
With no one digital locker all social-media companies use, with no one place where all this is being stored, crucial evidence could be falling down the cracks.
Different responses
In some cases, it is not clear social-media companies are storing or documenting these videos at all.
BBC News asked TikTok, Google, Meta and Twitter about their policies in this area.
TikTok forwarded its policies on protecting its users during the Ukraine war but failed to address any of the questions asked.
"We don't have more to share beyond this information right now," a representative said.
And neither Twitter nor Google responded.
Only Meta gave a tailored response.
"We will only remove this type of content when it glorifies the violence or celebrates the suffering of others or when the content is extremely graphic or violent - for example, video footage of dismemberment," a representative said.
"In relation specifically to the war in Ukraine, we are exploring ways to preserve this type and other types of content when we remove it."
The very different responses from these four huge technology companies tells its own story.
There is no system, no policy, they all share.
And until there is, crucial evidence could be being lost and forgotten.
War in Ukraine: More coverage
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Could Putin be prosecuted for war crimes?
UK war crimes lawyer appointed to help Ukraine
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Valeurs Actuelles
[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus
Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.
Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.
Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.
Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre
Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).
Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.
“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.
Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.
Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.
Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.
Réunir et traiter les archives des soldats disparus
Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.
Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.
BBC
Will Smith: Chris Rock's first comments since Oscars slap
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Chris Rock has made his first public appearance since Will Smith slapped him during Sunday night's Oscars ceremony.
Hosting the latest leg of his US tour in Boston, the comic told fans that he is "still processing what happened".
Rock, who was greeted with a standing ovation by fans, also denied some reports in US media that he had spoken to Smith since the incident.
It comes as the Oscars organisers revealed that Smith was asked to leave after hitting Rock, but refused.
Smith slapped the comedian after he made a joke about his wife Jada Pinkett Smith's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.
"How was your weekend?" Rock jokingly greeted the crowd at his show at Boston's Wilbur Theatre, before saying he did not plan to address the incident at length.
The 57-year old, who is currently starring in his "Ego Death" tour of the US, told fans that he had written the "show before all this nonsense happened," but promised to address the incident in the near future.
"I'm still kind of processing what happened, so at some point I'll talk about that," Rock said. "And it'll be serious and it'll be funny, but right now I'm going to tell some jokes."
He also denied claims made by some, including by rapper P. Diddy, that the pair had cleared the air following the show.
"I haven't talked to anyone, despite what you heard," Rock said.
Steve Sarro, who attended the show in Boston, told BBC Breakfast that fans had shown their support of the star.
"As soon as he got on stage, we immediately broke into a standing ovation," Sarro said.
"He couldn't get a word out for a few minutes. And we saw him wipe the tears from his eyes, which, you know, it made him feel good, obviously."
Rock's comments come as Oscars organisers the Academy of Motion Pictures Arts and Sciences revealed that Smith was asked to leave the event after the incident.
"Mr Smith was asked to leave the ceremony and refused, [but] we also recognise we could have handled the situation differently," the statement said.
It also announced it had "initiated disciplinary proceedings against Mr Smith for violations of the Academy's Standards of Conduct" and apologised to Rock.
The Academy said action may be taken at its next board meeting on 18 April. That may include "suspension, expulsion, or other sanctions", the statement said.
Talk show host Jimmy Kimmel, who hosted the Oscars in 2017 and 18, said: "Usually when someone's asked to leave and refuses to go, that's when security comes in and takes that person away. But in this case, they decided to give him an Oscar and let him back on stage to speak."
The incident on Sunday night happened just before Smith won the Oscar for best actor, when the comedian Rock was on stage to present the award for best documentary.
Rock made a quip about Pinkett Smith's shaved head. The joke referred to the 1997 film GI Jane, in which Demi Moore played the title role with a severe buzzcut.
Pinkett Smith rolled her eyes at the comment, while Smith appeared to initially laugh and clap his hands before he was seen on stage, walking up to Rock.
The comedian looked stunned in the immediate aftermath of the incident, but told the audience: "That was the greatest night in the history of television."
In his apology, Smith said his behaviour was "unacceptable and inexcusable".
"I would like to publicly apologise to you, Chris," he said in a statement. "I was out of line and I was wrong."
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Smith refused to leave Oscars after slap - Academy
Why did Will Smith hit Chris Rock?
What Will Smith's slap says about him - and us
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Algérie, le dernier acte de la tragédie
Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.
Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.
« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »
Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »
C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.
En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.
Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.
« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »
Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.
Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.
La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »
Des rafales, des hommes à terre…
Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…
Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.
« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »
“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.
Opex 360
Artillerie : Le français Nexter paraît bien placé pour fournir des CAESAr à l’armée malaisienne
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Actuellement, l’armée malaisienne dispose de 28 obusiers tractés de 155 mm de type Denel G5, acquis auprès de l’Afrique du Sud. Ceux-ci étant désormais de conception ancienne, elle cherche à les remplacer. Une solution aurait pu être fournie par les États-Unis, qui proposèrent de lui céder 29 canons automoteurs M-109 [montés sur des chenilles], ce qui aurait fait gagner de la mobilité à ses unités d’artillerie. Mais cet échange fut annulé au dernier moment.
D’où l’intérêt que l’armée malaisienne pourrait porter au Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr], produit par le Nexter. Et cela d’autant plus que le groupe français lui a déjà livré 18 systèmes légers d’artillerie LG1 de 105 mm, dans le cadre d’une commande passée en 2018. Pour rappel, pour honorer ce contrat, il s’était associé à l’industriel malaisien Advanced Defence Systems [ADS] pour l’assemblage de ces pièces à Negeri Sembilan [Malaisie].
Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Nexter a justement signé un protocole d’accord avec ADS pour proposer le CAESAr à l’armée malaisienne, lors du salon de l’armement Defence Services Asia 2022, qui se tient actuellement à Kuala Lumpur.
« Cette collaboration vise à moderniser les moyens d’artillerie des forces armées malaisiennes en leur fournissant les technologies avancées et les services de Nexter », a commenté ADS. Comme les 105 LG1, les CAESAr, dont le nombre d’exemplaires susceptibles d’être commandés n’a pas été précisé, seraient produits en Malaisie, plus précisément à Johor.
Dans un communiqué diffusé pour donner les détails de sa participation au Defence Services Asia 2022, Nexter avait particulièrement l’accent sur CAESAr.
« L’armée malaisienne a pu observer, en 2019, une démonstration réussie de ce canon, déjà acquis par huit pays dans le monde et utilisé récemment en combat de haute intensité avec succès. Fort de son expérience, le CAESAr bénéficie de modernisations récurrentes, telles que la version Mk II du CAESAr 6×6 récemment commandé pour l’armée française », fit ainsi valoir Nexter.
Justement, s’agissant de ce CAESAr 6×6 Mk II, Arquus a confirmé, cette semaine, qu’il en fournirait la « nouvelle base roulante ». Et d’ajouter : « Le porteur du CAESAR MK II bénéficiera d’un moteur
de 460 chevaux contre 215 sur le modèle actuel », ce qui permettra de le doter d’une « mobilité tactique supérieure, accroissant encore sa capacité de déplacement en terrain difficile, notamment pour se prémunir des actions de riposte de l’adversaire ».
Opex 360
Grâce à un accord avec les Îles Salomon, les forces chinoises vont pouvoir prendre pied en Océanie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Comme l’ont montré les combats de la Seconde Guerre Mondiale dans la région Indo-Pacifique, les Îles Salomon occupent une position stratégique. À l’époque, leur contrôle permettaient de maintenir les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que de la Nouvelle-Zélande et le Nouvelle-Calédonie].
D’où l’intérêt que leur porte la Chine, qui n’a pas ménagé ses efforts pour y accroître son influence, notamment de nombreux investissements économiques et commerciaux. Une manne pour cet État mélanésien de 700’000 habitants, qui est l’un des plus pauvres du monde. Ainsi, le marché chinois devint le principal débouché de ses exportations [pour près de 555 millions de dollars en 2017…].
Résultat : peu après avoir récupéré son fauteuil de Premier ministre [qu’il avait déjà occupé à trois reprises, pour des périodes plus ou moins longues], le chef du gouvernement salomonais, Manasseh Sogavare orienta résolument la politique étrangère de son pays vers la Chine. Ce qui se traduira, en 2019, par la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan, la reconnaissance du concept d’une seule Chine et l’adhésion des Îles Salomon aux nouvelles routes de la soie.
Pour autant, cette proximité avec la Chine divise les Salomonais. En novembre 2021, elle a en partie été la raison de violentes émeutes qui ont contraint M. Sogavare à faire appel à l’Australie ainsi qu’à d’autres pays d’Océanie pour rétablir l’ordre. En outre, l’une des îles de l’archipel, celle de Malaita, a même menacé de faire sécession.
Cependant, même si elles se tournent volontiers vers leurs plus proches voisins quand elles sont dans le besoin, les Îles Salomon n’ont d’yeux que pour la Chine… Du moins est-ce le cas de M. Sogavare… Et cela au point de signer un accord de sécurité avec Pékin, ce 31 mars, au grand dam de Canberra et de Wellington.
« Les autorités des Iles Salomon et de la République populaire de Chine ont paraphé aujourd’hui les éléments d’un cadre de coopération bilatérale en matière de sécurité entre les deux pays », a en effet annoncé le bureau du premier ministre salomonais.
Signe, sans doute, que ce texte ne fait pas l’unaminité dans le pays, son contenu a été diffusé la semaine passée. Et, avec cet accord, la Chine seraient autorisées à envoyer des navires militaires dans Îles Salomon « pour y effectuer des réapprovisionnements logistiques et des escales ». En outre, Pékin pourra déployer, à la demande de Honiara, des forces de sécurité afin d’y assurer le maintien de « l’ordre social » ainsi que la protection « du personnel chinois » et des « principaux projets » de l’archipel.
Pour la diplomatie chinoise, cet accord est « conforme au droit international » et « aux pratiques » entre nations. Et d’appeler les pays qui seraient tentés d’émettre des critiques ou des réserves à « respecter la souveraineté » des Îles Salomon « au lieu de croire croire avec condescendance qu’ils peuvent leur dire ce qu’elles doivent faire ou pas ». Un tel propos vise au premier chef l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis.
« L’accord proposé par les Îles Salomon avec la Chine risque de déstabiliser les institutions et les arrangements actuels qui assurent depuis longtemps la sécurité de la région du Pacifique », avait ainsi déclaré le gouvernement néo-zélandais, en réaction aux fuites concernant le contenu du texte signé par Pékin et Honiara.
« L’Australie a connaissance du projet d’accord de coopération en matière de sécurité proposé entre la Chine et les Îles Salomon. Nous respectons le droit de chaque pays du Pacifique à prendre des décisions souveraines. Nous avons régulièrement et respectueusement fait part de nos préoccupations au Gouvernement des Îles Salomon et nous continuerons de le faire. Nous serions particulièrement préoccupés par toute action qui compromettrait la stabilité et la sécurité de notre région, y compris l’établissement d’une présence permanente telle qu’une base militaire », avait aussi fait valoir Canberra, le 25 mars.
BBC
Hubble: 'Single star' detected at record-breaking distance
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
They've nicknamed it "Earendel" and it's the most distant, single star yet imaged by a telescope.
The light from this object has taken 12.9 billion years to reach us.
It's at the sort of distance that telescopes normally would only be able to resolve galaxies containing millions of stars.
But the Hubble space observatory has picked out Earendel individually by exploiting a natural phenomenon that's akin to using a zoom lens.
It's called gravitational lensing and it works like this: If there is a great cluster of galaxies in the line of sight, the gravitational pull from this mass of matter will bend and magnify the light of more distant objects behind.
Usually, this is just other galaxies, but in this specific case Earendel was in a sweetspot in the lens effect.
"We got lucky. This is really extreme; it's really exciting to find something with such a high magnification," said Brian Welch, a PhD student from Johns Hopkins University in Maryland, US. "If you happen to hit that right sweetspot, like we have in this case, the magnification can grow up to factors of 1000s," he told BBC News.
The previous record-setter was a star called Icarus. Again, captured by Hubble, the light from this star took nine billion years to reach us.
Earendel is therefore significantly further away. We are seeing it a mere 900 million years after the Big Bang, or at a time when the Universe was only 6% of its current age.
The name Earendel comes from an Old English word meaning "morning star" or "rising light". It's not much to look at in the Hubble photo - just a faint blob on a long crescent of light created by the lens that's been dubbed the "Sunrise Arc".
Mr Welch and colleagues report the star's discovery in the journal Nature. There is a lot left to learn about its properties, the authors concede.
For example, there's uncertainty around Earendel's size. It's at least 50 times the mass of our own Sun, but depending on the exact amount of magnification it could be a great deal larger still. Even at 50 solar masses, though, it would be among the biggest stars ever observed.
It's quite likely that what Hubble has spied is a binary. That is, it's actually two stars that are orbiting close to each other. This is very common. However, in such instances, there is usually a larger partner and it's this object's light that would dominate the signal.
Some astronomers will question whether Earendel isn't just a tight cluster of many stars, but Mr Welch said there were limits on how large the phenomenon could be before the lensing effect started to smear the light into a more elongated, cigar-like shape. He's confident Hubble has detected one, or at most, two stars.
One alternative explanation might be that the spot of light is a foreground object that just happens to have a similar light profile. Certain failed stars, or brown dwarfs as they're known, could fit the data. But the probability is low. After five years of observations, the feature has remained totally static in the field of view. If it were a much closer brown dwarf, its position on the sky would be expected to drift slightly.
A fascinating piece of speculation surrounding Earendel is its composition. There is a way the data can be interpreted to suggest it is a pioneer star, an object made from the pristine gas created in the Big Bang.
Theory tells us that the very first stars to shine in the Universe comprised only hydrogen and helium. Astronomers call them Population III stars. Only when these stars and their descendants had fused heavier elements did the cosmic environment change to the one we recognise around us today.
But a 50-solar-mass star would only burn for a very short time, perhaps a million years at most before it ran out of fuel and collapsed and died. For a pioneer star to exist 900 million years after the Big Bang, it would need to have grown out of a long-surviving, isolated and unpolluted cloud of gas. Not impossible, but arguably a stretch too far.
"Yes, we expect that Earendel is more likely to be a star that has been a little bit enriched in heavier elements, but not so much as the local stars around us today," Mr Welch said.
"There is a small chance that it's a Population III star. A few other studies predict you could get them in the outskirts of some galaxies. But that's something we're going to need much more detailed follow-up from other telescopes such as James Webb."
James Webb is the successor to Hubble. Launched in December, it has a much bigger mirror and superior analytical instruments. It will be able to tease out details that are beyond Hubble.
Webb is due to start full science operations in two or three months' time. Mr Welch and colleagues have already been granted time on the new observatory to go and look at Earendel.
But it's worth celebrating for a moment the continued brilliance of Hubble. It was launched in 1990 and even as a new wonder observatory prepares to take up the reins, Hubble keeps turning out ground-breaking studies.
"The Hubble Space Telescope is doing very well," said Nasa project scientist Dr Jennifer Wiseman.
"It's powerful. It's as scientifically productive as ever, and we're looking forward to the kinds of science that Hubble will be doing in the coming years. We're particularly excited about the James Webb Space Telescope also operating in space along with the Hubble Space Telescope. By having both of these amazing facilities, we're going to learn more about the Universe than we've ever been able to before."
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Opex 360
Surveillance maritime depuis l’Espace : Le français Unseenlabs va étoffer sa flotte de nano-satellites
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Afin de compenser certains de ses déficits capacitaires dans le domaine de l’action de l’État en mer, la Marine nationale a recours à la surveillance satellitaire, laquelle permet d’obtenir des informations [comme celles transmises par les balises AIS – Automatic Identification System ou Système d’identification automatique] sur le trafic maritime dans une zone donnée. D’où le contrat Trimaran III, confié à CLS [filiale du CNES et de la CNP] en juin 2021 pour une durée de cinq ans.
Seulement, les navires ne sont pas forcément tous dotés de balises AIS. Et, quand ils en ont, rien ne les contraint à les activer, surtout quand ils livrent à des activités illicites. Une étude publiée en janvier 2020 par le CNRS, et menée dans le cadre du projet « Ocean Sentinel », a démontré que, dans l’océan Austral, « plus du tiers des bateaux rencontrés dans les eaux internationales n’étaient pas identifiables ».
Plus récemment, lors d’une audition d’Annick Girardin, ministre de la Mer, le sénateur Philippe Folliot a évoqué le cas d’un senneur mexicain qui avait prélevé 1200 tonnes de thon dans la zone économique exclusive [ZEE] de l’île française de Clipperton après avoir désactivé sa balise AIS pour ne pas être détecté et suivi par satellite.
« Je rappelle que le Mexique déclare chaque année 700 à 4 000 tonnes de pêche, alors que nous avons croisé fortuitement un seul senneur qui avait probablement 1’200 tonnes de thon dans ses soutes », avait souligné, au passage, le parlementaire.
Par ailleurs, les données transmises par ces dernières ne sont pas toujours d’une fiabilité absolue étant donné qu’elles peuvent être falsifiées, comme l’a montré le cas de la frégate néerlandaise qui, en 2021, avait été repérée vers Sébastopol [Crimée] alors qu’elle était en escale à Odessa.
D’où l’intérêt de la solution proposée par la jeune entreprise française Unseenlabs, soutenue depuis 2018 par le ministère des Armées, via son fonds d’investissement Definvest. Celle-ci repose sur une constellation de nano-satellites dédiés à la détection des signaux radiofréquence [RF], c’est à dire émissions électromagnétiques des systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple].
« La constellation d’Unseenlabs détecte, caractérise et géolocalise précisément ces signaux RF, qui proviennent d’un large éventail d’émetteurs, sur des zones maritimes de plusieurs centaines de
milliers de kilomètres carrés.En traitant et en analysant ces données RF, Unseenlabs fournit une connaissance unique pour les opérations de sécurité nationale, la protection de l’environnement et un nombre croissant d’applications dans le secteur commercial », explique cette entreprise, qui a vu le jour à Rennes, en 2015.
Actuellement, Unseenlabs dispose de cinq nano-satellites « BRF » [pour Breizh Reconnaissance Orbiter] en orbite. Deux autres vont les rejoindre en avril, grâce à l’américain SpaceX et le néo-zélandais Rocket Lab.
« BRO-6 et BRO-7 […] de la constellation dédiée à la géolocalisation des navires en mer, seront lancés pour répondre à la demande croissante de données géospatiales RF. […] Les deux
lancements interviendront ce mois-ci [avril 2022] sur deux lanceurs différents : la fusée Electron de Rocket Lab et la Falcon 9 de SpaceX », a en effet annoncé Unseenlabs, ce 31 mars.
Ces « nouveaux satellites ajoutent des capacités essentielles
à la constellation d’Unseenlabs, ce qui se traduit par des solutions supplémentaires et des analyses plus approfondies pour nos clients », a commenté Clément Galic, le Pdg et le co-fondateur de l’entreprise.
L’objectif d’Unseenlabs est d’exploiter, à terme, plus de vingt nano-satellites, ce qui permettra d’assurer une surveillance mondiale du trafic maritime quasi-permanente. Et cela, quelles que soient les conditions météorologiques, ce qui n’est pas un petit détail…
Opex 360
Guerre en Ukraine : Le directeur du renseignement militaire français poussé vers la sortie
par Laurent Lagneau · 31 mars 2022
Que savaient les autorités françaises de la situation militaire à la frontière ukrainienne quelques jours avant le début de l’offensive russe, le 24 février, en fonction des renseignements dont elles disposaient alors? Une partie de la réponse a été donnée par Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, une semaine plus tôt [le compte-rendu a fini par être publié un mois après…].
« Nous disposons bien de moyens de renseignement souverains qui nous permettent de développer nos propres analyses sur la situation en Ukraine. Nous avons renouvelé la totalité de nos capacités satellitaires d’observation, d’écoute et de communication, et nous utilisons les avions de reconnaissance et d’écoute, les Atlantique 2 et les Gabriel, ainsi que les Rafale [qui ont escorté les Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC, ndlr], qui permettent aussi d’apprécier des situations, ou encore les navires qui ont été déployés dans la mer Noire », a d’abord rappelé Mme Parly, précisant que ces capteurs avaient été « orientés » vers l’Ukraine « depuis l’automne » 2021.
« La question qui se pose ne concerne pas tant ce que nous observons que les conclusions à en tirer. Si nous voyons les mêmes choses que nos partenaires, nous n’en tirons pas nécessairement les mêmes conclusions. C’est pour mener nos propres analyses que nous continuons d’investir dans des capacités souveraines », a enchaîné la ministre.
Et celle-ci de conclure : « Nous avons le sentiment qu’il [le président Poutine] n’a pas encore pris sa décision. Je reste prudente : ce n’est pas une science exacte. […] Une attaque est-elle possible? Oui. Est-elle plausible? Oui, compte tenu des moyens acccumulés. Est-elle imminente? Je ne le sais pas ».
Sur ce dernier point, les États-Unis et le Royaume-Uni ont estimé que l’offensive russe qui se préparait était effectivement imminente. D’où le retrait de leurs instructeurs militaires et de leur personnel diplomatique ainsi que l’évacuation de leurs ressortissants.
Le 6 mars, dans un entretien au quotidien Le Monde, le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées [CEMA], a admis une divergence d’appréciation de la situation avec le américain.
« Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », a en effet affirmé le général Burkhard.
Pour rappel, il revient à la Direction du renseignement militaire [DRM] de collecter les informations sur les forces en présence, les capacités susceptibles d’être mises en oeuvre, la nature des unités et des matériels engagés. Tenter de savoir ce qu’il se passe dans l’entourage d’un chef d’État et d’identifier les personnes influentes dans les cercles du pouvoir relève de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] et du… ministère des Affaires étrangères, via ses représentations diplomatiques.
Cela étant, l’évaluation de la situation avant l’invasion de l’Ukraine par les « services » du ministère des Armées était-elle vraiment erronée? Ce n’est pas si simple… sachant que, par exemple, en matière de combat urbain, il faut engager 6 soldats pour en combattre un retranché dans une ville. Ou qu’il aura fallu près de neuf mois pour reprendre Mossoul à l’État islamique, en 2017, alors que la supériorité aérienne était acquise aux forces irakiennes grâce à l’appui de la coalition dirigée par les États-Unis. Aussi, les affirmations selon lesquelles l’objectif du Kremlin était de s’emparer de Kiev pouvaient sembler excessives, les généraux russes étant supposés être au fait de ces réalités. Et, d’ailleurs, à moins de faire partie de l’entourage du président russe, il était difficile de connaître ses véritables intentions.
Quoi qu’il en soit, ce qui est décrit comme un « raté » du renseignement français ne sera pas sans conséquence. Selon une information de L’Opinion, confirmée par l’AFP, le général Éric Vidaud, qui avait été nommé à la tête de la DRM il y a sept mois, après avoir dirigé le Commandement des opérations spéciales [COS] vient d’être remercié.
Selon une source militaire sollicitée par l’AFP, des bruits de coursives sur la possible éviction du général Vidaud couraient depuis « quelques jours ».
Quoi qu’il en soit, l’an passé, et selon les rumeurs qui circulaient avant le traditionnel « mercato » estival des généraux, le général Vidaud était pressenti pour prendre les rênes de la Direction de la sécurité et du renseignement de défense [DRSD] et non celles de la DRM, ce poste devant revenir au général Bertrand Toujouse, qui en avait été le numéro deux. Finalement, celui-ci fut nommé à la tête du COS. À l’époque, le site spécialisé Intelligence Online avait parlé d’une « ingérence inédite de l’Élysée » dans ce processus des nominations.
BBC
Covid: Why are so many people catching it again?
By Robert CuffeHead of statistics, BBC News
In the early days of the pandemic, it was extremely rare to hear of people catching Covid twice.
That's not the case any more, especially since the Omicron variant emerged in late November 2021.
Why are more people catching Covid again?
Part of it is Omicron itself - a variant that's better at sneaking past defences built on old infections.
Part of it is a numbers game. So many of us have already been infected at some point, that a rising proportion of new infections are a second bout.
But getting Covid twice in a short space of time is still pretty unlikely, even with the latest version of Omicron which is widespread in the UK.
And for most people a second infection is less likely to make them very ill.
How likely are you to catch Covid twice?
Eventually, pretty likely - immunity fades and coronaviruses evolve.
Most people can expect to catch the other coronaviruses, such as those which cause common cold symptoms, many times in their life.
But early in the pandemic, that didn't seem to be the case with Covid.
Fewer than 1% of all cases recorded in the UK before November 2021 were labelled as reinfections.
But then Omicron took over. This looks very different to the versions of coronavirus that we saw before.
Its differences give it a better chance of sneaking past the body's early defences, which were based on exposure to previous Covid infections.
And so the rates of reinfection have been about 10 times higher this year compared with rates seen earlier in the pandemic.
How is the new version of Omicron different?
This new "Spring" Omicron - known as BA.2 - has driven UK infections back up to record levels.
The Office for National Statistics said that about one in 16 people across the UK had Covid in the week ending 19 March.
It is similar to - but even more infectious than - the version that came before, "Christmas" Omicron (BA.1).
If you've had Covid in the past few months, it's likely to have been a version of Omicron, which in turn should give you good protection against a second bout of it.
The data we have so far suggest that a second Omicron infection is "rare, but can occur". More reinfections have been seen among younger people and those who haven't been vaccinated.
Laboratory studies suggest that a combination of an Omicron infection and vaccination could leave your body even better prepared to fight off a new infection than one infection alone.
About 4.5 million people have had a Covid booster dose since the start of the year, with another two million getting their second dose.
And tens of millions of us have protection from a recent infection. About one in three of us caught Covid during the first Omicron wave.
But even if there's only a small chance of any one person catching Omicron a second time, you're quite likely to hear about it happening. It's a small chance multiplied by the tens of millions of people who have recently had Covid.
Will it make me sicker?
So far, it looks like a case of BA.2 is no more likely to put you in hospital than a case of BA.1 was.
And even if you do test positive again, that "is not the same as being sick with Covid-19," according to immunologist Prof Eleanor Riley. "It means there is virus in your nose and throat."
The protection provided by vaccination or having had a previous infection is more useful at preventing the virus from getting into your body and doing serious damage, than it is at keeping the virus out of your nose and throat.
Prof Riley thinks if you test positive again but feel well, "your main concern should be whether you might pass it on to someone who is particularly vulnerable".
An infection can still land some people in hospital, particularly those with weakened immune systems or underlying health conditions.
But despite the record numbers of Covid infections, the current wave is putting even fewer people in hospital than we saw in January - precisely because so many of us now have a combination of protection from vaccination and previous infections.
During January's peak, about 55% of people in Covid beds in English hospitals were being treated mainly for their Covid. The most recent figures, for 22 March, say that figure is down to about 45%.
And the total numbers of people in hospital with Covid are less than half of what we saw in January 2021.
The government hopes the spring booster vaccine rollout will help top up immunity for the most vulnerable, and make it even harder for Omicron to cause serious illness, whether it strikes once or twice.
Do you have covid? Or do you know of people who have caught it again? Please share your experiences by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.
BBC
P&O Ferries: New ferry pay rules won’t work, warn ports
British ports have described Grant Shapps' new pay plans for the ferry industry as "unworkable".
The transport secretary has urged ports to block ferries from docking if they do not pay their crew the UK minimum wage, with plans to create new laws.
The move comes after P&O Ferries sacked 800 of its staff without notice and replaced with them with agency workers.
But the boss of the ferry ports trade body raised concerns the government was "rushing to find a solution".
"The ports industry is genuinely sympathetic towards the situation of the impacted seafarers, however we would suggest that ports are not the competent authorities to enforce rules on employee salaries or working conditions in the shipping industry," Richard Ballantyne, of the British Ports Association, said.
The trade organisation covers more than 400 port facilities in the UK.
The UK Major Ports Group, the trade association representing large commercial ports in the UK, argued ports should not have to "be the police for the labour practices of ferry companies".
"We want to engage urgently and work with government to find a more effective and appropriate way of addressing the issues raised" by the P&O Ferries sackings, it said.
Unions also expressed disappointment that the plans didn't go far enough.
The Department for Transport said it is "engaging closely with industry to ensure that the new measures work effectively for all parties" and added Mr Shapps had written to all ports requesting their support.
Mr Shapps said he wanted to see British ports refusing access to ferry companies "who don't pay a fair wage, as soon as [is] practical".
The government will consult on the changes needed to make it a legal requirement, he added, but urged ports to take action "as soon as practical".
The UK minimum wage is £8.91 per hour for workers over 23. The average rate paid to the agency staff brought in by P&O Ferries is £5.50, which is in line with international maritime standards.
Mr Shapps set out a number of other measures in response to the P&O sackings, including plans to create "minimum wage corridors" on ferry routes between the UK and other countries.
The transport secretary has also asked the Insolvency Service to consider disqualifying P&O Ferries chief executive Peter Hebblethwaite from acting as a company director.
He said the announcement would force P&O Ferries to "fundamentally rethink" its sacking of 800 workers without consulting unions beforehand.
P&O Ferries drew outrage from politicians, unions and the public when it sacked hundreds of seafarers without any notice, replacing them with agency workers paid less than the minimum wage.
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Mr Hebblethwaite admitted that the firm knowingly broke the law by not consulting with unions and planned to compensate workers instead.
Mr Shapps said that he would also take action to prevent employers using "fire and re-hire tactics" where the employer has not made "all reasonable efforts to reach agreement through a full and thorough consultation".
Mr Shapps said: "P&O Ferries' failure to see reason, to recognise the public anger, and to do the right thing by their staff has left the government with no choice.
"Where new laws are needed, we will create them. Where legal loopholes are cynically exploited, we will close them. And where employment rights are too weak, we will strengthen them."
But Nick Humphreys, an employment partner at Penningtons Manches Cooper, described the package as "weak".
"I don't think that these measures will have any affect whatsoever on P&O Ferries," he said.
"It's aspirational in a lot of places, it won't get workers their jobs back," he added, saying that nothing was likely to change for several months because of the need for consultation.
On asking ports to enforce pay rules, he pointed out that one problem was that there is no legal basis for turning away ships that don't pay the national minimum wage.
It could even mean that ports could be liable for damages if sued by a ferry operator, Mr Humphreys said.
Unions also hit out at the government's response, saying it was too little, too late.
Mick Lynch, the general secretary of the RMT union, said: "Despite all the bluster, Grant Shapps has failed to grasp the opportunity to adequately stand up to the banditry behaviour of P&O.
"The prime minister repeatedly said to parliament that the government would be taking legal action save British seafarers' jobs but he has failed to keep his word," he said.
Mark Dickinson, general secretary of the Nautilus trade union, said he broadly welcomed the measures announced but that they would not make P&O change course.
"P&O Ferries are already extolling that extending the UK National Minimum Wage to international ferry routes will not cause them to change direction and that their cheap labour agency-based crewing strategy will remain intact."
Ministers have condemned the actions of P&O Ferries in strong terms over the last fortnight.
Today's measures are designed to improve wages and protections for seafarers working for all ferry companies operating to and from the UK - not just P&O Ferries.
But they show the limits of what the government can actually do in this situation.
Sacked workers won't be offered their jobs back, nor will the change to using agency crew be stopped.
In an ongoing war of words with Grant Shapps, P&O Ferries' boss insisted reinstating fired workers would lead to the business collapsing.
Tomorrow's deadline for staff to respond to their severance offers will be looming large, with many of the measures announced today expected to take some time to come into effect. .
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Attenborough ship proves its polar credentials
Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter
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The new Royal Research Ship (RRS) Sir David Attenborough is proving its capabilities as an icebreaker.
On its first outing to the Antarctic, the £200m polar vessel - popularly known as Boaty McBoatface - has been smashing through thick frozen floes.
A final assessment of its performance is still awaited, but the Attenborough is now very close to being declared a fully serviceable ship for science and logistics at the highest latitudes.
The vessel will soon return to the UK.
For the moment it continues to work around the White Continent. When it does come back, it will go into a yard for maintenance and upgrades.
The Sir David Attenborough (SDA) went through formal ice trials during a 10-day period in January. The British Antarctic Survey (BAS) engaged Finnish engineering consultants Aker Arctic to oversee the work.
The trials involved pushing the ship through floes at various power levels. The vessel also had to perform a range of manoeuvres, including reversing, turning, as well conducting impact tests at different speeds.
RRS Sir David Attenborough is what's called a Polar Ice Class 5 (PC5) ship, meaning it should be able to move through medium, first-year ice - about a metre in thickness - at a speed of three knots (3.4mph; 5.6km/h).
BAS scientist Dr Andrew Fleming said the ship managed well these and more difficult conditions. At times in recent weeks the Attenborough has been cutting through 2m-thick floes.
"Producing the final assessment takes some work to adjust for ice that was a bit warm and snow that was a bit thick," he told BBC News.
"It was an anomalous year across a lot of the Antarctic and in places we did not expect a combination of second-year ice plus 1.5m of snow. That's extremely challenging for any ship.
"But we certainly got a good sense of how the new ship performs in a wide range of sea-ice conditions and ultimately this is about learning how best to operate SDA."
Part of Dr Fleming's role was to find the "right ice" in which to test the ship. He used satellite data for this search, but ultimately had to climb down on to the sea-ice to drill through it to check its suitability.
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Prof Dame Jane Francis, the director of BAS, said she was delighted with the ship's performance in the ice.
"It's been quite special to see the stunning footage of our big red ship surrounded by snow and ice for the first time. It is something we have all imagined, right from our initial conversations about the ship, and so it's a very poignant moment to finally see it in the ice."
Dr Fleming added: "You might imagine that a ship crunching and banging through ice is a noisy and uncomfortable experience, but my memory of this time on SDA is a much quieter and gentle experience.
"Perhaps it is the size of the ship or the large amounts of snow cushioning the impact, but it felt more like firmly pushing through the ice rather than the jarring, shake-rattle-and-roll that I've experienced before. Add to that the wonderful silence when working on the ice miles away from the ship and you have a much more muted but powerful experience."
Some design modifications to the ship will be required following the Attenborough's maiden expedition. It was found, for example, that seawater intakes for making fresh water became blocked with ice on occasions. An engineering solution will be devised to prevent this from happening in the future.
Also, one of the two rudders was knocked out of alignment when backing into heavy sea-ice. This doesn't affect the safety of the ship but the rudder will need to be realigned during the refit period.
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BBC
US astronaut and Russian cosmonauts return to Earth
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Nasa astronaut Mark Vande Hei and Russian cosmonauts Anton Shkaplerov and Pyotr Dubrov shared a capsule on their flight back to Earth from the International Space Station (ISS).
Mr Vande Hei logged a US space-endurance record of 355 consecutive days in orbit as he finished his second ISS mission.
It was Mr Dubrov's first space flight, while Mr Shkaplerov was ending his rotation as the latest ISS commander, accumulating a total 708 days in space.
There has been concern that tensions over the war in Ukraine may have an impact on the long cooperation on the ISS between Russia and the US.
BBC
Can tech help you to manage the cost of living?
By Katherine LathamBusiness reporter
Kerri Layton is a professional jazz musician, agent and performing arts industry coach.
But when the pandemic hit, her work vanished.
"I lost my income overnight. Debt snowballed," says the 36 year-old from Kent. "I had to decide whether to heat the house, eat or save my business. It was a really tough time."
To help get her finances back on track she uses a suite of apps to organise her finances.
An income tracking app monitors all the money coming in which, she says, helps her appreciate every penny.
She uses the savings features, also known as envelopes, on banking apps to put money aside.
"I automatically assign a job to each pound, separating it into various envelopes. It's an old-school system that our grandmothers used to use. It's been a game-changer for keeping on top of my finances."
Her spending is monitored with an app called You Need a Budget and another app helps her payoff debts.
"I've paid off over £12,500 using these apps. And I'll continue to use them as I rebuild my savings," she says.
Juggling several apps is probably not for everyone. But with a sharp rise in the cost of living hitting households, many of us might be paying particular attention to our finances.
The Resolution Foundation forecasts that a typical household's income will fall by about £1,000 this year once the effect of inflation is accounted for.
That would be the biggest real-terms fall in incomes since the mid-1970s, it says.
So, it's probably not surprising that personal finance apps are becoming more common.
Google data show the average smartphone user has two to three finance apps installed and 73% used tech to manage their finances in the past month.
From budgeting to trading, there is an app for every aspect of money management.
"In the past, I was in £40,000 worth of debt," says Maddy Alexander-Grout. "I felt really alone. I imagine many others are feeling like that right now."
Ms Alexander-Grout got herself out of debt with a strict budget and by making spending cuts.
"I swapped branded food for cheaper alternatives, used cashback apps and allocated every pound to set goals."
In 2018, Ms Alexander-Grout set up personal finance app, My VIP Rewards in order to help others who were struggling.
Users of the service buy vouchers at a discounted price for use on everyday spending like supermarket shopping, cinema trips or gym membership.
"By using our vouchers in place of cash," she says, "it helps people to budget. And they save when they purchase too."
Newer banks, including Monzo and Starling, provide basic money management tools as standard and also have online banking features which allow customers to monitor their spending and save.
More technology of business:
Those features can be helpful, particularly for anyone who finds themselves on a financial roller coaster says 42-year-old business coach, Helen Pritchard.
Following the 2008 global financial crisis, Ms Pritchard a Warrington-based mother of two was left heavily in debt and divorced.
"I barely opened my post. It spiralled out of control because I was in denial," she says.
She eventually got herself back on her feet and fast forward to 2020 and uptake of Ms Pritchard's online training sky-rocketed, only for sales to then dive in 2021. During the pandemic, she moved house and got engaged to be married.
"There's been a lot of financial upheaval for sure!" she says.
Ms Pritchard says tech has changed the way she manages her own and her family's money.
She now checks her personal banking apps every day, her children use kids' financial learning app GoHenry,
Notifications from the Starling app allow Ms Pritchard and her fiancé to keep tabs of their mutual spending in real time, and monthly insights help them keep track of the big picture.
"It makes me feel in control to see where my money is," says Ms Pritchard. "I'll always use apps - and I encourage my children to use them too."
"People have more control over their finances than would have been possible 10 or 20 years ago," says Sara Davies, Senior Research Fellow at the Personal Finance Research Centre, University of Bristol.
Such features are particularly helpful for customers with irregular or unpredictable earnings, by making it easier to monitor income and expenditure, and by helping people to practice good money habits.
"It's good if you are tech savvy - so for low or insecurely paid young workers - but less so if you are a pensioner on a low income," she adds.
But Ms Davies is concerned that the hype around fintech (financial technology) may be masking the issue of inadequate incomes.
"No tool can help you juggle a budget that just isn't big enough," she points out.
She argues that in fact, the new era of banking apps might be making the situation worse for some people - by making it easier for them to borrow.
There is some evidence from the US that customers of fintech firms get into more trouble than people borrowing from traditional banks.
Experts at Harvard Business School say fintechs tend to attract loan-seekers with a higher propensity to spend beyond their means, sinking further into debt.
They found that fintech borrowers only end up partially consolidating their debts. A few months later, they turn back to their original credit cards for spending - but then they have to repay both the credit card debt and the loan combined.
However, back in Kent, Ms Layton argues: "For anyone trying to get on top of their money, fintech apps can support your journey to a healthier bank balance and lifestyle."
Ms Layton now teaches the business of show business, helping creative people to manage and increase their incomes.
"I love checking my progress now. That's not something I ever thought I'd say! But it's such an integral part of my life and business. Working with these apps is easy - even enjoyable."
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BBC
Wild shots: Scottish Nature Photography Awards winners
The winners of the Scottish Nature Photography Awards 2021 have been announced.
The overall winner is landscape photographer Darren Cole, whose winning image portrays a dramatic scene of a muirburn fire, a controlled fire to burn away dead vegetation, below snow-covered peaks near his home on the Isle of Harris.
The picture - called Ice and Fire - also won the environmental category.
There is more information on the winners and the competition on the awards' website.
All images are copyrighted.
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BBC
Oscars fashion: Red carpet in pictures
After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.
Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.
There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.
Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.
Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.
Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.
His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.
Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.
Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.
First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.
Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.
Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.
British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.
Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.
Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.
One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.
Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.
Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?
Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.
West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.
Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.
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SS Central America: Haunting photos recovered from the 'ship of gold' wreck on ocean floor
In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.
It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.
They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.
Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.
The photos are only being published this year.
The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.
The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.
That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.
Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".
"It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"
In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.
"It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.
"There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."
Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.
"It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.
While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.
In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.
The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.
"I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.
"And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."
For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.
Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.
"The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.
"I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."
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Ukraine war: Youngsters in Finland worried conflict could spread
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News coverage of the war in Ukraine has created uncertainty and fear in many children around the world.
Although there is no immediate threat from Russia, some young people in Finland are concerned about their own safety, asking if the war could spread to Finland.
Russia and Finland share a land border, and this geographical proximity has increased anxiety for some.
Filmed, produced and edited by Erika Benke
BBC
'Photography completely turned my life around'
About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.
The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.
Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.
"And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."
She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.
"Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.
"It gave me this hope that I would be able to get through it."
The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.
"I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.
"I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.
"I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."
Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.
"Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.
The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".
She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.
Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.
After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.
"When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.
"Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.
"I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.
"This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."
All pictures subject to copyright
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